Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1928 31 décembre 1928
Description : 1928/12/31 (A29,N196). 1928/12/31 (A29,N196).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513605
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - No 1J0.
I .«TJICEItO : M CENTIMES
-. - -
LUNDI SOIn, 31 DECEMBRE 1928.
JWRMlJNjQTIDIEII
Rédaction & Administration :
PARIS (P)
liiirn 1 ininmi» it
- RICHBUKUIV44
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du ioumat.
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Un in 0 Moi* 9 M»U
France et
Colonies 120 o 65 » 81.
Étranger.. 180 D 100. 60*
On s'abonne sans frais daQA
tous les bureaux, Je poste.
1
Nos étrennes du Plan Dawes aux Colonies
).. - <
La discussion du budget de 1929 a donné
lieu. d'intéressantes décisions concernant 1 ap-
plication du plan Dawes aux entreprises colo-
niales françaises. Ces décisions pourront devenir
très opérantes s'il y est donné une suite rapide
avec l' ampleur et la durée nécessaires. Je me
félicite, pour ma part, d' avoir pu faire inscrire
au budget, pour les deux amendements que
j'avais déposés et qui ont été adoptés, les prin-
cipes indispensables à toute application pra-
tique des prestations allemandes en nature à
notre empire colonial.
Le premier de mes amendements (article W)
visait rinscriptioo, à t'Etat L du Budget, du
programme des grands travaux coloniaux à ac-
compl ir, dans les années qui vont venir, au
moyen des prestations en nature. Sans cette ins-
cription, rien n'était possible. Aujourd'hui, elle
est faite. Et à son sujet, le ministre des Finan-
ces et le ministre des Colonies ont fini par se
mettre d'accord sur une amélioration sensible
des procédures financières par lesquelles les co-
lonies pourront se servir des prestations à une
cadence plus rapide et sur un rythme plus large.
M. Maginot a pu donner là-dessus au Sénat les
quelques indications suggestives que voilà :
- - - ,. 1
- « Ejn vue d'obtenir pour nos colonies de
« meilleures conditions, mon département est
« actuellement en pourparlers avec celui des
« Finances. Nous avons demandé que le taux
« d'intérêt fùt abaissé de 5 à 2 D après
(( ce que me disait tout à l'heure l'honorable
m M. Chéron, l'accord pourrait se faire sur les
« bases suivantes, le taux de l'intérêt variant
« naturellement suivant le délai de rembourse-
« ment. Les prestations pourraient être attri-
« buées aux colonies à raison de 3.25 d'in-
« térêt, lorsque le remboursement aurait lieu en
- 11.,. & ,
« 40 ans, à 3 pour un délai de W ans et a 1
« 2,/0 pour un délai de 25 ans ; ce qui,
« avec 1. amortissement, représenterait des annui-
Il tés de 4,50%, le remboursement ayant lieu en
Il 40 ans, de 5,10 pour 30 ans, et de 5 53 pour
« 25 ans. Les colonies feraient ainsi des pres-
<, tations un emploi beaucoup plus large
« qu'elles ne l'ont fait jusqu'à présent. Je
« pourrais alors inviter les gouverneurs à me
« Mtsir. sans plus tarder, de leurs projets d ém-
it prunt que je désire aussi larges et aussi hardis
« que possible, »
Il y a là, en effet, un progrès énorme sur le
régime en vigueur depuis 1927. Celui-ci pré-
voit, après un moratoire de cinq ans, le rembour-
sement en 20 annuités, avec intérêts à 5 %, ce
qui, avec l'amortissement, représente des an-
nuités de 8 Ce sont là des charges très
loonki et qui, comme l'a dit M. Maginot, « ne
« sont pas de nature à inciter nos colonies à
« faire un large usage de ces prestations en na-
« ture qui intéressent non seulement les colo-
(4 nies, mais l'Etat français lui-même. »
Voilà donc le nouveau régime financier des
prestations allemandes en nature appliquées aux
colonies, tel qu'il va ressortir de l'accord qui
s'est établi au Sénat entre M. Maginot et M.
'Chéron, dans le bureau même de M. le Prési-
dènt de la Commission des Finances Clémentel
qui fut lui-même naguère, au début de sa car-
rière lJOuvernementafe, un actif Ministre des
Colonies. N'eussé-je obtenu que ce résultat par
le dépôt de mes amendements, je m'en félicite-
rais déjà, car de ce résultat dépendent les
glands travaux d'outillage en suspens, et il fal-
lait avant tout décider ces pr incipes communs
d'une action accélérée et moins onéreuse.
* Mais les Chambres mont accordé un nou-
vel avantage en votant toutes deux l' amende-
ment que j'avais déposé à l'article 99 sur la
.Jotation budgétaire de 100 milliom dé francs,
au compte prestations allemandes en nature,
à nos colonies sinistrées ou à celles dont le
budget ne leur permettrait pas d'utiliser le ré-
gime normal, même amélioré, de ces prestations,
tel que je viens de l'indiquer ci-dessus.
C'est dans ces colonies-là Guadeloupe,
Martinique, Réunion, Guyane, Nouvelle-Calé-
donie, Afrique Equatoriale Française, Côte des
Somalis - que les travaux d'outillage sont cer-
tainement les plus indispensables 1 Pour y dé-
velopper la richesse, le bien-être, la santé, il
faut créer toutes les installations modernes qui
y manquent encore. Il faut donc leur pennettre
d'utiliser le plan Dawes avec plus de libéra-
lisme et de facilités que ne le permettraient les
conditions prévues pour les grandes colonies en
pleine prospérité telles que l'Indochine et
l'Afrique Occidentale Française. C'est pour-
quoi, d'accord avec mon collègue et ami - M. le
député Archimbaud, rapporteur du budget des
Colonies à la Chambre, j'avais demandé au
Sénat de voter un texte attribuant, sur la part
de l'Etat français, « aux colonies sinistrées ou
« les moins prospères, une somme annuelle de
« 150 millions de francs de prestations en na-
« ture dont le remboursement aurait lieu sans
« intérêt no -
A ce texte - pourtant bien modeste 1 ad-
ministration des Finances, gardienne jalouse des
droits du TréIar tançais, m'a fait des objec-
tions si vives qu'il a fallu, pour la convaincre
en partie, une véritable Conférence, dans le
bureau de M. Clémentel, entre MM. Chéron,
Maginot, Charles Dumont, Albert Lebrun, Mi-
lan, Moret et moi-tneme, C'est dans cette con-
férence que nous avons pu enfin, le 20 décem-
bre, aboutir au texte transactionnel voté par les
deux Chambres, et qui est ainsi conçu : « Une
« somme de 100 millions de francs sera affec-
« têe, sur le crédit d'engagement des presta-
« tions en nature à fournir en exécution des frtri
« tés de paix, aux colonies sinistrées ou aux-
« quelles leur situation budgétaire ne permet-
(c trait pas, en abHnce de cette subvention,
« d'utiliser normalement les prestations en na-
« ture. Ces colonies devront rembourser cette
« avance à "Etat en trente annuités sans ingé-
« réf. »
Ce texte diffère de mon amendement primitif
par P insertion d'un principe de trente annuités
pour le remboursement, Mais il ressort des expli-
cations de MM. Chéron et Maginot à la Cham-
bra clet députés, dans la séance de nuit du 30
décembre, qu'il faut entendre par ces trente
annuitési un simple « délai de remboursement ».
Il ne s'agit nullement de treqte annuités ÉGA-
LES, comme ont paru le croire certains députés
peu familiarisés avec les travaux d'actuaires et
lee: barèmes de remboursement. En fait, les co-
lonies rembourseront quand elles pourront. De
longs moratoires leur seront accordés, et le chif-
fre de l' annuité restera très faible tant que l' ou-
tillage fourni n'aura pas développé une produc-
tion permettant des remboursements plus sé-
rieux.
Il y a là une amorce budgétaire capitale pour
celles de nos colonies qui en ont actuellement
le plus besoin. Dès cette année, la Guadeloupe
et La Réunion sinistrées, l'Afrique Equatoriale,
française, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie,
la Côte des Somalis, vont pouvoir développer
leurs ports, leurs routes, leurs chemins de fer,
leurs habitations, leur électrification. Et ce pro-
Bramme de grands travaux pourra être alimenté,
e7l années suivantes, par une dotation budgétaire
du même ordre, sur le chapitre des crédits d'en-
gagement pour prestations en nature.
Je suis heureux a avoir pu ainsi donner une
conclusion pratique à la discussion que j'avais
ouverte en juin dernier, ivec mon collègue et
ami M. Henry de Jouvenel, devant la Commis-
sion des Affaires Etrangères du Sénat, au sujet
d'une carence évidente d'emploi des prestations
en nature dans notre empire colonial. Le régime
financier nouveau est maintenant fixé en deux
rranches, la première pour les colonies les plus
riches, la seconde pour les colonies les moins
fortunées. Ce régime permet tout l'équipement
définitif de nos Colonies dans le tiers de siècle
qui s'ouvre avec le ler janvier de l'an nouveau.
Puissent nos étrennes du Budget de 1929 ou-
vrir une ère profitable à toute la famille de nos
Frances d'outre-mer, les plus petites comme
les plus grandes t
Henry .re..er
Sénateur de lit Gunde.oupe,
Amhnmtnttetir de Fronce
rapporteur des Commission*
des Affaires Etrangères et des Colonie,.
-– -,–
COMMUNIQUÉS
»♦»
On nous prie d'insérer :
L'Exposition Coiohiale de Vincennes
Vu le grand succès des Bons de l'Ex-
position Coloniale auprès du public
français, on envisage en haut lieu un
développement de la manifestation de
1931 à Vincennes. Une nouvelle émis-
sion égale à la première serait à l'étude.
Un droit de priorité sur cette seconde
tranche serait réservé à nos amis belges.
On apprend à tout âge
En vue de sa titularisation comme
peintre officiel de l'Exposition Coloniale
de Vincennes, M. de la Nezière, avant
de partir faire un voyage d'études aux
colonies, a demandé des leçons aux maî-
tres Van Dongen et Foujita.
Rectification
, M. Cognacq, ancien Lieutenant Gou-
verneur de la Cochinchine, n'abandon-
nera à a,ucune œuvre de bienfaisance pu-
blique ou privée, métropolitaine ou colo-
niale, tout ou partie des générosités du
Conseil d'Etat. Il gardera pour lui les
900.000 fr. qui lui ont été gracieusement
alloués en plus de sa retraite par cette
haute assemblée.
L'indigénophilie
Les familles des victimes du Trenti-
niatt ont adressé un câble de vœux du
nouvel an au colonel Bernard en lui ex-
primant leur reconnaissance pour les
admirables œuvres humanitaires qu'il a
créées en Indochine.
Les recherches de pétrole
aux colonies
.t.
-Le comité scientifique du pétrole s'est réu-
ni à l'Office national des combustibles li-
quides.
Après avoir entendu le rapport de M. Ter-
mier, membre de l'Institut, la commission
a émis un avis favorable à l'organisation
d'une prospection approfondie des régions
du protectorat tunisien où des indices ont été
constatés.
Continuant l'inventaire des possibilités
pétrolifères de nos possessions et territoires
sous mandat, elle a procédé à l'examen de
communications sur le Cameroun et sur la
Nouvelle-Calédonie et décidé de proposer
l'envoi d'une mission dans cette dernière
colonie.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
«4»
Grande Chancellerie
Est nommé Chevalier :
M. Petitet Ernest, administrateur des
services civils de l'Indochine en retraite.
Ministère de la Guerre
Est promu à la dignité de Grand-Officier:
Le général de division Andlauer, des trou-
pes coloniales, ancien commandant supé-
rieur des troupes de l'Indochine.
Sont promus Commandeur :
Si Abd-el-Kader ben Eddin, Baohazhades
Ouled Sidi Cheikh ; le colonel Jacobi, com-
mandant le ter colonial ; le colonel Durand,
commandant le 5* tirailleurs sénégalais ; le
colonel Berecki, du 22* colonial : le colonel
Raudouin. du 3100 d'artillerie coloniale ; le
médecin-colonel Vassal, de la direction du
service de santé de la 18* région.
La grande voie hrâle
de FA. E. F.
'1.
Tant que la grande vote fluviale
de VA. E. F. constituée par le
Congo et son affluent de droite
l'Oubangui ne sera pas en tout temps navi-
gable, le chemin de fer Coltgo-Océan ne
pourra remplir complètement son rôle
d'exutoire des produits des régions les plus
fertiles de notre grande Colonie Equato-
riale.
C'est pourquoi M. le Gouverneur Gene-
ral Antonetti, continuant Vœuvre de ses pré-
décesseurs, a fait entreprendre, sur 200 ki-
lomètres, le balisage du cours de VOubangui,
afin de permettre aux navires fluviaux, dont
le nombre s'accroit sans cesse, de circuler
avec sécurité en toutes saisons.
Ce balisage, M. Antonetti, dans son dis-
cours d'ouverture au Conseil de Gouverne-
ment de l'A. E. E., a annoncé qu'il sera
terminé au cours de Vannée 1929 et ne le
cédera en rien au très beau travail que le
Congo belge .a ef fectué pour sa ligne de
navigation fluviale du Congo.
Eu même temps, la roule qui doit per-
mettre de contourner la passe rocheuse de
Zinga, en aval de Bal/gui, sera terminée à
la saison sèche, grâce ci une main-d'œuvre
fournie à l'Oubangui-Chari par la colonie
voisine du Moyen-Congo. Vécrasement des
roches de ce seuil permettra le passage des
navires de faible tonnage, évitant ainsi un
transbordement long et parfois difficile.
Malgré les difficultés et les obstacles, ia
navigation sur le Congo et sur VOubangui
se fait depuis longtemps à raide de va-
peurs qui aux hautes eaux remontent jus-
qu'à Mobaye avec quelques allèges aux
seuils difficiles de Zinsa et de VEléphant.
Signalons en même temps que les tra-
vaux de balisage de VOubangui, la recon-
naissance en canot automobile du lieutenant
aviateur Waddington, effectuée actuelle-
ment, par ordre du Ministère des Colonies.
Cet officier, patronné aussi par le Minis-
tère de l'Air, examine les possibilités d'amé-
nagement des points d'atterrissage et d'amer-
rissage à proximité ou sur les rives du Con-
go el de VOubangui.
Son embarcation, vedette très légère de
7 m. 30 de long sur 2 m. 20 de large ne
cale que o m. 30. Elle est actionnée par
deux moteurs.
Le lieutenant Waddington a franchi sans
encombre les rapides de VElépha/tt, où tant
de vapeurs se sont perdus jadis et, à Ya-
korna, il a remonté l'Ouellé qui, avec le
! M' Bomou, forme une des sources de VOu-
bangui.
Des dernières nouvelles reçues, le 12 no-
vembre la Mission était arrivée à Bondo sur
le Haut Ouellé, d'accord avec la Colonie
du Congo Belge. De ce point, V explorateur
se propose d'atteindre le Nil par Bambili,
N y an gara et Faradjic, puis de descendrc.
vers l'Océan Indien qu'il atteindrait à
Mombassa.
La navigation fluviale et Vaviation com-
binées contribueront ainsi sous peu à relier
à la mer Phinterland de l'A. E. F. et la
Colonie pourra, sans hésitation, intensifier
la culture de ses produits puisque le dé-
bouché en sera désormais assuré par ses
propres moyens. Les « routes qui marchent »
associées aux voies ferrées, doteront notre
empire équatorial des voies de communica-
tions nécessaires.
Cfa. Defti'rre,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
& .1. ------
France-Indochine
par téléphone
En l'absence de M. André Maginot,
ministre des Colonies, retenu par les dé-
bats parlementaires, M. Gaston Joseph,
chef de cabinet du ministre des Colo-
nies, a téléphoné à 3 heures 1 /2 de
l'après-midi samedi directement par
j T. S. F. à M. Pierre Pasquier, gouver-
neur général de l'Indochine.
C'est la première communication de
cet ordre entre la Métropole et Saïgon.
La nouvelle organisation radiotélépho-
nique France-Indochine ne permet pas
encore à Saïgon de. répondre à Paris. On
prévoit la possibilité de cette liaison bi-
partite, dont l'importance n'échappera à
personne pour un prochain avenir.
RUE OUDINOT
.800
Au cabinet du ministre
Par arrêté du ministre des Colonies en date
du 29 décembre 1928, M. le capitaine Her-
viot, de l'infanterie coloniale. est nommé offi-
cier d'ordonnance du ministre des Colonies, en
remplacement de M. le Lieutenant-colonel
Fauché, appelé à suivre une destination colo-
niale.
La limite d'âge
-
Le Journal officiel du 30 décembre publie
un important décret relatif à la limite d'âge des
fonctionnaires.
Un tableau A, entre autres dispositions, fixe
à 65 ans la limite d'ige du directeur de Hns-
titut National d'Agronomie coloniale.
Un tableau B concerne les fonctionnaires des
cadres coloniaux visés par les articles 74 et 76
de la loi du 14 avril 1924 et par le titre IV du
règlement d'administration publique du 2 sep-
tembre 1924, et soumis par voie d'option ou di..
rectement MI régime ém p Misions tiriln.
NOIR SUR BLANC
Le Juif errant
̃s»
Nous cueillons dans le Carnet de la Se-
maine d'hier, 30 décempre, la savoureuse in-
formation suivante concernant un des glo-
rieux signataires, avec MM. Georges Clemen-
ceau et Stephcn Pichon, de la paix de Ver-
sailles, et un pliynancicr, enragé turfiste.
Provisions 1
Si l'on s'en réfère aux derniers tours ex- 1
traits par M. Klotz de son sac à malices, un
ne saurait s'étonner que les médecins com-
mis l'aient jugé sain d'esprit. Ces trouvail-
les de la dernière heure le montrent, en ef-
fet, plein de virtuosité dans la pratique rabe-
laisienne des moyens pour sortir du cas
d'impécuniosité.
A l'une de ces séances de courses qui le
trouvaient inlassable, il aborda un autre fa-
milier de l'hippodrome, conduit là, il y a
quelques années, par des médecins soucieux
de guérir sa neurasthénie et qui, depuis,
semble y avoir pris goût. Ce sportsman tar-
dif est en même temps un financier de bla-
son récent et une manière d'hunme politique
par la réclame organisée par lui-même au-
tour de ba hautaine personne.
H Quel malheur, lui dit Klotz, que cette
élection de l'Inde ne s'arrange pas! Votre
place est pourtant toute marquée au Sénat,
où une personnalité telle que la vôtre accède
à la vie politique sans avoir à se commettre
,vec le suffrage universel. Mais, à ce propos,
jai peut-être votre affaire. Un de mes collè-
gues de la Somme est voué à une mort pro.
chaine il n'en sait rien, son médecin me l'a
confié sous le sceau du plus absolu secret.
Il serait peut-être bon d'utiliser ce tuyau, ce
véritable secret d'écurie. Le département est
pauvre d'hommes : en prenant les devants,
votre situation serait vite éminente, il suffi-
rait sans doute que je me mette à parler de
vous. Je me chargerai volontiers de cette
préparation. La conversation se termina,
dans la soirée, par la remise d'un chèque de
cent mille francs à M. Klotz, chèque destiné
aux travaux d'approche dans la Somme et
qui, comme bien l'on pense, prit tout de suite
une autre route.
Tout le monde a reconnu Vinterlocuteur
de l'ancien ministre des finances aux stig-
mates dont notre confrère estompe légère-
ment le portrait.
Malgré la dureté des temps, le financier
dans la banlieue, tourmenté par le démon de
midi. à quatorze heures (voilà LOllgchamp,
voilà Auteuil, iro rose, 1° jaune), veut à tout
prix un siège eurule avant que les cascades
boursières aient réduit à néant pour lui les
centaines de millions qu'il a tondus à l'épar-
gne t'/ engloutis dans des spéculations ntal-
ftetu titres.
Globctrotter du suffrage universel, il dé-
pêcha d'abord, il y à deux ans et demi, à
travers les départements du troisième ser-
vice, de l'Orne à l'Yonne par ordre alpha-
bétique, un brave homme qui lui découvrit les
Pyrénées-Orientales mais ne reçut pas les
honoraires de ses investigations (50.000
francs dit-ou) car notre explorateur des cinq
parties du monde trouva Perpignan trop
éloigné ou craignit d'y être fouetté, puis il
tata (salis jeu de mois), contre quelque vingt
mille roupies la sympathie des nationalistes
panindiens de Pondichéry et de Karikal.
A peine remis, poussé par la passion du
jeu et l'amitié de Pierre flamp, il dansa le
charlcston devant le casino d'Enghien et
abandonna les banlieusards sans s'y être frot-
té. La frottée c'est à Cannes-Antibes qu'il
la prit, administrée par le vieux père Ca-
pron, tout éberlue de son succès.
Maintenant M. L.-î. Klotz lui a soutiré
cent billets. sur son propre fauteuil sénato-
rial picard.
Ait l les bons billets !
Ah ! le bel enterrement !
lill/ ! 1 c bd C IltCTroncnt ! £'AngllI.
41»
L HMEHMENTFML LECAT
-le 1
Le feu a complètement détruit le paquebot
lliiiil-Lecal, des Messageries Maritimes qui,
arrivé de Yokohama le 21 décembre et de-
vant repartir pour ce port le 11 janvier, était
entré avant-hier en forme de radoub dans la
cale 7. - -
C'est à 7 heures hier matin qu on s est
aperçu que de la fumée sortait des salons
des premières classes du navire. L'alarme a
été rapidement donnée et les hommes de
l'équipage présents à bord, au nombre de
150 environ, pour la plupart Chinois, ont pu,
tandis que l'on organisait la résistance con-
tre le feu, descendre à terre avec leurs ef-
fets et menus bagages.
Sept éauipes de pompiers, puis les bateaux-
pompes follette et Durance, de la Chambre
de commerce, auxquels se joignit un puis-
sant bateau-pompe d'une entreprise privée,
ont attaqué le feu. Le navire enflammé fut
remorqué dans - le bassin de réparation à flot.
Le vent tournant alors au nord-ouest prit
le Paul-Lecat par bâbord et rabattit les flam-
mes sur tribord, qu'on avait réussi à peu
près à protéger.
A ce moment, le bâtiment, très fortement
incliné sur tribord, touchait le fond par l'ar-
rière.
L'incendie a continué toute la soirée. La
superstructure du navire est entièrement dé-
truite. Toutes les autorités locales étaient
présentes.
- Le Paul-Lecat avait 15$ m. 50 de long,
12.989 tonnes de jauge et un tirant d'eau de
9 mètres. Construit en 1911, il était com-
mandé par le capitaine Vicq. Les deux ma-
chines du paquebot avaient une puissance de
11.000 chevaux. La vitesse aux essais fut de
17 nœuds 25. Il pouvait recevoir 177 passa-
gers de ira classe; 190 de 2e; m de 3e
classe; 826 hommes de troupe et 215 che.
vaux.
Il est difficile d'évaluer le désastre, mais,
c'est une perte considérable qui se chiffre par
une centaine de minions.
On ne signale aucune victime de cet in-
cendie dont on ignove encore les causes.
Seuli deux pompiers ont été légèrement brd.
Me.
L'INSPECTION DE (fi. STEEG
68
M. Steeg a visité longuement la ville nou-
velle de Fez. L'opinion publique manifeste sa
satisfaction. Le Résident général a été reçu par
les autorités locales.
Le cortège a visité le chantier de l'avenue de
France. Le Résident général s'est rendu en-
- suite -- à -- l'emplacement -- du futur hôpital mixte.
A 11 h. 30, M.* Steeg est arrivé au Cercle
des officiers qu'il a inauguré. Il a prononcé un
discours dans lequel il a loué les progrès éco-
nomiques réalisés grâce à l'aide des techniciens,
des colons et des collaborateurs militaires, aide
sans laquelle toute œilvre de civilisation serait
stérile.
M. Steeg s' est rendu ensuite à l'Office éco-
nomique où :1 a assisté à une réunion de la
Chambre mixte et s'est entretenu des problèmes
économiques courants, ainsi que des indemnités
aux fonctionnaires et de la vente des terrains.
M. Bertin a remercié M. Steeg qui a exprimé
la gratitude de la Chambre et fait l'éloge des
solides qualités de travail et de pondération de
la population de Fez.
M. Steeg doit s'embarquer le 25 janvier pour
Marseille et Paris.
M. Urbain Blanc, délégué à la Résidence,
s'est rendu en tournée dans le nord marocain.
4.. -
L'Aviation Coloniale
Toulouse-Casablanca
Hier après-midi vers 14 heures, un avion
commercial de la lignc Tuulouse-Cnsublurwa
se disposait à atterrir sur l'aérodrome de
Montauban lorsque, il soixante mètres de
hauteur, saisi dans une violente bourrns-
que, il vint s'écraser sur le sol. Sous les
débris de l'appareil qui fut complètement
détruit, on trouve le pilote Pigier et le
contrôleur des mines Mare Lefort très gl'it'-
vernent blessés, le premier d'une fracture
Ü la base du crAne. fraclure d'un fémur ;
le second, d'une lésion de la colonne verté-
brale.
Le passager M. Jean Bonnafou, agent
d'automobile au Maroc, n'avait reçu que
des blessures (lui ne mettent pas sa vie en
dunger.
Dépêches de rtndcchme
1 r
M. Pasqîiier au monument aux morts
Le Gouverneur général Pasquier a dé-
posé une palme au monument aux morts
de la guerre et a visité le temple du sou-
venir annamite -
En l'honneur de M. de la Brosse
La Société pour l'Amélioration Morale,
Intellectuelle et Physique des Indochinois
de Cochinchine dite S.A.M.l.P.I.C. a offert
à l Hôtel de Ville, à l'occasion du prochain
départ du Gouverneur de la Brosse, un dt-
ner d'adieu en son honneur. Le Gouver-
neur général Pasquier avait tenu à hono-
rer de sa présence cette manifestation de
l'Indochine pour t'œuvre dit Gouverneur de
la Brosse, Le président de la S.A.M.l.1',
I.C., après avoir affirmé, le loyalisme de ta
Cochinchine, rappela quelques-unes des
mesures prises par le Gouverneur pour
réaliser son programme. Il termina en ex-
primant le souhait que « nos deux patries
« continuent à se comprendre et à s'aimer
« comme nous nous comprenons et nous
« aimons ce soir. Il
te Gouverneur de la Brosse, en disant
ses regrets de quitter la Cochinchine, dé-
clara que ses constants efforts avaient eu
pour but essentiel de rétablir entre Fran-
çais et Annamites L'union et la concorde et
que cette grandiose manifestation témoi-
gnait du. rétablissement entre tous les élé-
ments sains de la population de l'accord
intltspcnsallic à l'existence normale dtt
pays.
«*$*. Inùopacifl,
Est-ce encore an moi à queue ?
i
Un petit Annamite de l'Indochine française
détient le record. comment dire ?. de
l'appendice caudal chez les hommes. Car un
certain nombre d'enfants naissent avec un
petit appendice caudal faisant suite a la co-
lonne vertébrale. On en connaît, actuelle-
ment, vingt-cinq dûment enregistrés, contrô-
lés, surveillés par les savants. Le plus long
de ces appendices appartient, nous l'avons
dit, à un petit Annamite, âgé de douze ans :
il mesure trente et un centimètres.
Dites donc, est-ce que le Moi à queue
n'aurait pas fait des petits?
,
Parmi les administrateurs
*+«
La promotion des administrateurs des
colonies paraîtra demain matin au Jour-
Ilai Officiel.
Un morutier a disparu
On signale au Havre la disparition du mo-
rutier Pacifique, parti de Terre-Neuve le
12 décembre. Il s'échoua le 13 et lança des
appels de détresse mais nul ne sait le point
où l'accident s'est produit.
--
L'ANTENNE COLONIALE
»♦«
Un touchant message
La T.S.F. a émis, hier soir, le message
suivant:
Aux pécheurs des îles Saint-Paul et Ker-
gudnl, la radiophonie française envoie,
pour le prochain début de l'tmnée. les vaux
affectueux de la mère-patrie, et leur souhaite
tendrement h012 courage.
Elle les avertit que leurs familles vont
bien.
Aux pécheurs des ilCs Saint-Paul et Ker-
guélen, salut!
C'est là une jolie pensée, dont nous ne
savons malheureusement qui féliciter.
LIHE KN SECOVDE PAGE :
A LA CHAMBRE.
AU SENAT,
PLANTES TEX i ILES
–O–
L'ABACA
»♦* !
De passage dernièrement à Mogador, -
cette ville si jolie, dont il semblerait vraiment
que l' on se désintéresse un peu trop,
et qui pourtant, à tous les points de vue,
mériterait qu on ne la laisse pas agoniser plus
longtemps, nous avons entendu tout d'abord
les doléances d' un entrepreneur de travaux pu-
blics. Chargé par la Municipalité d'effectuer
quelques ouvrages pour le meilleur aménage-
ment du port, notre interlocuteur se plaignait de
n'avoir plus de main-d'œuvre stable, ses col.
lègues de Casablanca, par exemple, venant en
camions automobi les débaucher ses ouvriers
mâles les uns après les autres. Après l'avoir
quitté, nous fûmes abordés par un brave homme
qui attendait, depuis pas mal de temps déjà,
et avec une impatience non dissimulée, l' ou.
verture du Sous, afin d' y aller tenter la cul.
ture du bananier, arbre fruitier.
Ils sont plus nombreux qu on ne le croit gé-
néralement ceux qui, dégoutés par les difficultés
toujours croissantes de la question main-d' œuvre
dap le nwd et le centre du Maroc, voudraient
aller tenter la fortune dans le Sud. Nous
n'avons pas à examiner ici s'ils ont tort ou rai-
son. La question n' est pas là. Pour en revenir
à notre futur planteur de bananiers, nous
avouons de ne pas lui avoir prodigué les en-
couragements, bien qu'il se prétendît sûr de
son affaire. Nous sommes de ceux qui ne croient
pas beaucoup à l'extension possible de cette
-- culture spéciale, - dans - le - sud marocain. -
La Guinée, voilà, en revanche, un pays qui
réunit toutes les conditions voulues pour produire
de bonnes et belles bananes. Sol, humidité,
climat ; elle a tout ce qu'il faut. Aussi y ré-
colte-t-on déjà des fruits qui, à notre humble
avis, sont supérieurs à ceux des Canaries dont
l' Angleterre, l'Allemagne et malheureusement
1 a France font une si grosse consommation au-
nuclle. Si une ligne de navigation avait la har-
diesse sage d'installer sur ses bateaux des
chambres pour conserver des régimes en bon état
pendant le transport par mer, la Guinée devien-
drait vite un des grands centres producteurs
mondiaux de la banane.
C'est pour ce motif que nous pensons qu'il
serait possible aux planteurs guinéens de joirn-
dre un jour à la culture du bananier alimentaire,
celle du bananier à libre ou Musa Texiilis.
jusqu'à ce jour la culture de cette belle et utile
plante reste presque exclusivement concentrée
aux Philippines. Dans ce pays, on cultive
475.000 hectaes de bananiers à fibre, ce qui
correspond à une production moyenne de
170.000.tonnes de ce produit que r on rencon-
tre, apprécié, sur tous les marchés du monde,
sous le nom de chanvre de Manille.
Voici quelques renseignements sommaires, à
1 usage des planteurs intelligents et hardis qu
voudraient tenter son introduction en Guinée 01
à la Côte d'Ivoire.
Le Musa Textilis ou Abaca se divise en de
très nombreuses variétés : les trois principales,
et que les spécialistes comme M. Saleeby re-
commandent plus spécialement, sont : le Tan-
gouan qui vient sur tous les sols, demande
peu de soins, mais produit une filasse relati-
vement grossière ; le Maguindanao, qui four-
Ilit une fibre beaucoup plus fin, d'extraction
facile, et le Libulon, dont les rejets sont très
nombreux et la fibre assez bonne. L'arbuste
atteint une hauteur variant de 4 à 7 mètres ;
le Tangouan, qui fournit de nombreux rejets
latéraux, atteint et dépasse même générale-
ment cette taille. Le tronc pèse 70 à 100 ki-
los ; 45 kilos donnent de 1 kg 130 à 1 kg 245
d'écorces, et selon les variétés, on retire entre
1,30 et 1,75 de fil asse sèche de ces
écorces,
La reproduction se fait par semis, ou mieux
encore par plantation de rejets. La production
à l'hectare varie suivant les espèces et les cli-
mats. Aux Philippines, on a, par exemple,
dans la province de Leyte, 38.000 tonnes pour
70.000 hectares, et dans celle d'Ambos Ca-
marines, 17000 tonnes seulement pour
101.000 - hectares. --- --
En procédant par plantations de rejets, on
gagne un an sur les semis. Lorsqu'on se sert
de ce dernier moyen, les graines doivent être
mises en pépinières et il taut attendre que la
plante ait 60 cm. pour la repiquer en place,
ce qui demande de 12 à 15 mois. Dans une
plantation rationnelle, les plantes sont espa-
cées de 2 mètres à 2 m. 50 dans tous les sens;
au bout de très peu de temps, il est inutile de
biner et de nettoyer le sol, la densité de la
plantation rendant ces soins inutiles.
La récolte consiste dans le fait de couper
les rejets qui se développent autour du pied,
au moment où ils Ileurissent, avant de fructi-
fier. Elle commence dans la deuxième ou la
troisième année, suivant les espèces. La tige
proprement dite de la plante, comme le sa-
vent tous ceux qui l'ont cultivée, ou même
simplement regardée d'un peu près, est très
courte. Autour d'elle, se forment de longues
gaines foliacées, embouties les unes dans les
autres. Ce sont ces faux troncs que l'on sec-
tionne à la base, et que l'on enlève en faisant
quelques incisions longitudinillc. Les lanières
ainsi obtenues sont décortiquées, soit par le
procédé primitif du couteau appuyé sur la la.
nière au moyen d' un ressort en bambou, tenu
par une corde et actionné pir une pédale mue
au pied c' est le procédé que l'on emploie
encore quelquefoi s aux Philippines soit au
moyen de machinas un peu plus perfection-
nées. Il en est de nombreux systèmes, mais
toutes se rattachent au type Raspador. Les
emplois de cette fibre sont multiples et varient
suivant ?a finesse. Avec les plus helles, on
fabrique des tissus assez fins obtenus avec le
Lupis de Abaca ; avec lei plus grossières, on
fabrique les cordages. Il ne faut pas oublier
!c Tagal ou tTcsse qui est d'un si grand emploi
en chapellerie.
Une plantation de iVlusa Textilis dure dix
ans environ.
tiOiilf le Barbier.
I .«TJICEItO : M CENTIMES
-. - -
LUNDI SOIn, 31 DECEMBRE 1928.
JWRMlJNjQTIDIEII
Rédaction & Administration :
PARIS (P)
liiirn 1 ininmi» it
- RICHBUKUIV44
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du ioumat.
DIRECTEURS : Maroel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANALF.S COLOH\I.F.S.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré .•
Un in 0 Moi* 9 M»U
France et
Colonies 120 o 65 » 81.
Étranger.. 180 D 100. 60*
On s'abonne sans frais daQA
tous les bureaux, Je poste.
1
Nos étrennes du Plan Dawes aux Colonies
).. - <
La discussion du budget de 1929 a donné
lieu. d'intéressantes décisions concernant 1 ap-
plication du plan Dawes aux entreprises colo-
niales françaises. Ces décisions pourront devenir
très opérantes s'il y est donné une suite rapide
avec l' ampleur et la durée nécessaires. Je me
félicite, pour ma part, d' avoir pu faire inscrire
au budget, pour les deux amendements que
j'avais déposés et qui ont été adoptés, les prin-
cipes indispensables à toute application pra-
tique des prestations allemandes en nature à
notre empire colonial.
Le premier de mes amendements (article W)
visait rinscriptioo, à t'Etat L du Budget, du
programme des grands travaux coloniaux à ac-
compl ir, dans les années qui vont venir, au
moyen des prestations en nature. Sans cette ins-
cription, rien n'était possible. Aujourd'hui, elle
est faite. Et à son sujet, le ministre des Finan-
ces et le ministre des Colonies ont fini par se
mettre d'accord sur une amélioration sensible
des procédures financières par lesquelles les co-
lonies pourront se servir des prestations à une
cadence plus rapide et sur un rythme plus large.
M. Maginot a pu donner là-dessus au Sénat les
quelques indications suggestives que voilà :
- - - ,. 1
- « Ejn vue d'obtenir pour nos colonies de
« meilleures conditions, mon département est
« actuellement en pourparlers avec celui des
« Finances. Nous avons demandé que le taux
« d'intérêt fùt abaissé de 5 à 2 D après
(( ce que me disait tout à l'heure l'honorable
m M. Chéron, l'accord pourrait se faire sur les
« bases suivantes, le taux de l'intérêt variant
« naturellement suivant le délai de rembourse-
« ment. Les prestations pourraient être attri-
« buées aux colonies à raison de 3.25 d'in-
« térêt, lorsque le remboursement aurait lieu en
- 11.,. & ,
« 40 ans, à 3 pour un délai de W ans et a 1
« 2,/0 pour un délai de 25 ans ; ce qui,
« avec 1. amortissement, représenterait des annui-
Il tés de 4,50%, le remboursement ayant lieu en
Il 40 ans, de 5,10 pour 30 ans, et de 5 53 pour
« 25 ans. Les colonies feraient ainsi des pres-
<, tations un emploi beaucoup plus large
« qu'elles ne l'ont fait jusqu'à présent. Je
« pourrais alors inviter les gouverneurs à me
« Mtsir. sans plus tarder, de leurs projets d ém-
it prunt que je désire aussi larges et aussi hardis
« que possible, »
Il y a là, en effet, un progrès énorme sur le
régime en vigueur depuis 1927. Celui-ci pré-
voit, après un moratoire de cinq ans, le rembour-
sement en 20 annuités, avec intérêts à 5 %, ce
qui, avec l'amortissement, représente des an-
nuités de 8 Ce sont là des charges très
loonki et qui, comme l'a dit M. Maginot, « ne
« sont pas de nature à inciter nos colonies à
« faire un large usage de ces prestations en na-
« ture qui intéressent non seulement les colo-
(4 nies, mais l'Etat français lui-même. »
Voilà donc le nouveau régime financier des
prestations allemandes en nature appliquées aux
colonies, tel qu'il va ressortir de l'accord qui
s'est établi au Sénat entre M. Maginot et M.
'Chéron, dans le bureau même de M. le Prési-
dènt de la Commission des Finances Clémentel
qui fut lui-même naguère, au début de sa car-
rière lJOuvernementafe, un actif Ministre des
Colonies. N'eussé-je obtenu que ce résultat par
le dépôt de mes amendements, je m'en félicite-
rais déjà, car de ce résultat dépendent les
glands travaux d'outillage en suspens, et il fal-
lait avant tout décider ces pr incipes communs
d'une action accélérée et moins onéreuse.
* Mais les Chambres mont accordé un nou-
vel avantage en votant toutes deux l' amende-
ment que j'avais déposé à l'article 99 sur la
.Jotation budgétaire de 100 milliom dé francs,
au compte prestations allemandes en nature,
à nos colonies sinistrées ou à celles dont le
budget ne leur permettrait pas d'utiliser le ré-
gime normal, même amélioré, de ces prestations,
tel que je viens de l'indiquer ci-dessus.
C'est dans ces colonies-là Guadeloupe,
Martinique, Réunion, Guyane, Nouvelle-Calé-
donie, Afrique Equatoriale Française, Côte des
Somalis - que les travaux d'outillage sont cer-
tainement les plus indispensables 1 Pour y dé-
velopper la richesse, le bien-être, la santé, il
faut créer toutes les installations modernes qui
y manquent encore. Il faut donc leur pennettre
d'utiliser le plan Dawes avec plus de libéra-
lisme et de facilités que ne le permettraient les
conditions prévues pour les grandes colonies en
pleine prospérité telles que l'Indochine et
l'Afrique Occidentale Française. C'est pour-
quoi, d'accord avec mon collègue et ami - M. le
député Archimbaud, rapporteur du budget des
Colonies à la Chambre, j'avais demandé au
Sénat de voter un texte attribuant, sur la part
de l'Etat français, « aux colonies sinistrées ou
« les moins prospères, une somme annuelle de
« 150 millions de francs de prestations en na-
« ture dont le remboursement aurait lieu sans
« intérêt no -
A ce texte - pourtant bien modeste 1 ad-
ministration des Finances, gardienne jalouse des
droits du TréIar tançais, m'a fait des objec-
tions si vives qu'il a fallu, pour la convaincre
en partie, une véritable Conférence, dans le
bureau de M. Clémentel, entre MM. Chéron,
Maginot, Charles Dumont, Albert Lebrun, Mi-
lan, Moret et moi-tneme, C'est dans cette con-
férence que nous avons pu enfin, le 20 décem-
bre, aboutir au texte transactionnel voté par les
deux Chambres, et qui est ainsi conçu : « Une
« somme de 100 millions de francs sera affec-
« têe, sur le crédit d'engagement des presta-
« tions en nature à fournir en exécution des frtri
« tés de paix, aux colonies sinistrées ou aux-
« quelles leur situation budgétaire ne permet-
(c trait pas, en abHnce de cette subvention,
« d'utiliser normalement les prestations en na-
« ture. Ces colonies devront rembourser cette
« avance à "Etat en trente annuités sans ingé-
« réf. »
Ce texte diffère de mon amendement primitif
par P insertion d'un principe de trente annuités
pour le remboursement, Mais il ressort des expli-
cations de MM. Chéron et Maginot à la Cham-
bra clet députés, dans la séance de nuit du 30
décembre, qu'il faut entendre par ces trente
annuitési un simple « délai de remboursement ».
Il ne s'agit nullement de treqte annuités ÉGA-
LES, comme ont paru le croire certains députés
peu familiarisés avec les travaux d'actuaires et
lee: barèmes de remboursement. En fait, les co-
lonies rembourseront quand elles pourront. De
longs moratoires leur seront accordés, et le chif-
fre de l' annuité restera très faible tant que l' ou-
tillage fourni n'aura pas développé une produc-
tion permettant des remboursements plus sé-
rieux.
Il y a là une amorce budgétaire capitale pour
celles de nos colonies qui en ont actuellement
le plus besoin. Dès cette année, la Guadeloupe
et La Réunion sinistrées, l'Afrique Equatoriale,
française, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie,
la Côte des Somalis, vont pouvoir développer
leurs ports, leurs routes, leurs chemins de fer,
leurs habitations, leur électrification. Et ce pro-
Bramme de grands travaux pourra être alimenté,
e7l années suivantes, par une dotation budgétaire
du même ordre, sur le chapitre des crédits d'en-
gagement pour prestations en nature.
Je suis heureux a avoir pu ainsi donner une
conclusion pratique à la discussion que j'avais
ouverte en juin dernier, ivec mon collègue et
ami M. Henry de Jouvenel, devant la Commis-
sion des Affaires Etrangères du Sénat, au sujet
d'une carence évidente d'emploi des prestations
en nature dans notre empire colonial. Le régime
financier nouveau est maintenant fixé en deux
rranches, la première pour les colonies les plus
riches, la seconde pour les colonies les moins
fortunées. Ce régime permet tout l'équipement
définitif de nos Colonies dans le tiers de siècle
qui s'ouvre avec le ler janvier de l'an nouveau.
Puissent nos étrennes du Budget de 1929 ou-
vrir une ère profitable à toute la famille de nos
Frances d'outre-mer, les plus petites comme
les plus grandes t
Henry .re..er
Sénateur de lit Gunde.oupe,
Amhnmtnttetir de Fronce
rapporteur des Commission*
des Affaires Etrangères et des Colonie,.
-– -,–
COMMUNIQUÉS
»♦»
On nous prie d'insérer :
L'Exposition Coiohiale de Vincennes
Vu le grand succès des Bons de l'Ex-
position Coloniale auprès du public
français, on envisage en haut lieu un
développement de la manifestation de
1931 à Vincennes. Une nouvelle émis-
sion égale à la première serait à l'étude.
Un droit de priorité sur cette seconde
tranche serait réservé à nos amis belges.
On apprend à tout âge
En vue de sa titularisation comme
peintre officiel de l'Exposition Coloniale
de Vincennes, M. de la Nezière, avant
de partir faire un voyage d'études aux
colonies, a demandé des leçons aux maî-
tres Van Dongen et Foujita.
Rectification
, M. Cognacq, ancien Lieutenant Gou-
verneur de la Cochinchine, n'abandon-
nera à a,ucune œuvre de bienfaisance pu-
blique ou privée, métropolitaine ou colo-
niale, tout ou partie des générosités du
Conseil d'Etat. Il gardera pour lui les
900.000 fr. qui lui ont été gracieusement
alloués en plus de sa retraite par cette
haute assemblée.
L'indigénophilie
Les familles des victimes du Trenti-
niatt ont adressé un câble de vœux du
nouvel an au colonel Bernard en lui ex-
primant leur reconnaissance pour les
admirables œuvres humanitaires qu'il a
créées en Indochine.
Les recherches de pétrole
aux colonies
.t.
-Le comité scientifique du pétrole s'est réu-
ni à l'Office national des combustibles li-
quides.
Après avoir entendu le rapport de M. Ter-
mier, membre de l'Institut, la commission
a émis un avis favorable à l'organisation
d'une prospection approfondie des régions
du protectorat tunisien où des indices ont été
constatés.
Continuant l'inventaire des possibilités
pétrolifères de nos possessions et territoires
sous mandat, elle a procédé à l'examen de
communications sur le Cameroun et sur la
Nouvelle-Calédonie et décidé de proposer
l'envoi d'une mission dans cette dernière
colonie.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
«4»
Grande Chancellerie
Est nommé Chevalier :
M. Petitet Ernest, administrateur des
services civils de l'Indochine en retraite.
Ministère de la Guerre
Est promu à la dignité de Grand-Officier:
Le général de division Andlauer, des trou-
pes coloniales, ancien commandant supé-
rieur des troupes de l'Indochine.
Sont promus Commandeur :
Si Abd-el-Kader ben Eddin, Baohazhades
Ouled Sidi Cheikh ; le colonel Jacobi, com-
mandant le ter colonial ; le colonel Durand,
commandant le 5* tirailleurs sénégalais ; le
colonel Berecki, du 22* colonial : le colonel
Raudouin. du 3100 d'artillerie coloniale ; le
médecin-colonel Vassal, de la direction du
service de santé de la 18* région.
La grande voie hrâle
de FA. E. F.
'1.
Tant que la grande vote fluviale
de VA. E. F. constituée par le
Congo et son affluent de droite
l'Oubangui ne sera pas en tout temps navi-
gable, le chemin de fer Coltgo-Océan ne
pourra remplir complètement son rôle
d'exutoire des produits des régions les plus
fertiles de notre grande Colonie Equato-
riale.
C'est pourquoi M. le Gouverneur Gene-
ral Antonetti, continuant Vœuvre de ses pré-
décesseurs, a fait entreprendre, sur 200 ki-
lomètres, le balisage du cours de VOubangui,
afin de permettre aux navires fluviaux, dont
le nombre s'accroit sans cesse, de circuler
avec sécurité en toutes saisons.
Ce balisage, M. Antonetti, dans son dis-
cours d'ouverture au Conseil de Gouverne-
ment de l'A. E. E., a annoncé qu'il sera
terminé au cours de Vannée 1929 et ne le
cédera en rien au très beau travail que le
Congo belge .a ef fectué pour sa ligne de
navigation fluviale du Congo.
Eu même temps, la roule qui doit per-
mettre de contourner la passe rocheuse de
Zinga, en aval de Bal/gui, sera terminée à
la saison sèche, grâce ci une main-d'œuvre
fournie à l'Oubangui-Chari par la colonie
voisine du Moyen-Congo. Vécrasement des
roches de ce seuil permettra le passage des
navires de faible tonnage, évitant ainsi un
transbordement long et parfois difficile.
Malgré les difficultés et les obstacles, ia
navigation sur le Congo et sur VOubangui
se fait depuis longtemps à raide de va-
peurs qui aux hautes eaux remontent jus-
qu'à Mobaye avec quelques allèges aux
seuils difficiles de Zinsa et de VEléphant.
Signalons en même temps que les tra-
vaux de balisage de VOubangui, la recon-
naissance en canot automobile du lieutenant
aviateur Waddington, effectuée actuelle-
ment, par ordre du Ministère des Colonies.
Cet officier, patronné aussi par le Minis-
tère de l'Air, examine les possibilités d'amé-
nagement des points d'atterrissage et d'amer-
rissage à proximité ou sur les rives du Con-
go el de VOubangui.
Son embarcation, vedette très légère de
7 m. 30 de long sur 2 m. 20 de large ne
cale que o m. 30. Elle est actionnée par
deux moteurs.
Le lieutenant Waddington a franchi sans
encombre les rapides de VElépha/tt, où tant
de vapeurs se sont perdus jadis et, à Ya-
korna, il a remonté l'Ouellé qui, avec le
! M' Bomou, forme une des sources de VOu-
bangui.
Des dernières nouvelles reçues, le 12 no-
vembre la Mission était arrivée à Bondo sur
le Haut Ouellé, d'accord avec la Colonie
du Congo Belge. De ce point, V explorateur
se propose d'atteindre le Nil par Bambili,
N y an gara et Faradjic, puis de descendrc.
vers l'Océan Indien qu'il atteindrait à
Mombassa.
La navigation fluviale et Vaviation com-
binées contribueront ainsi sous peu à relier
à la mer Phinterland de l'A. E. F. et la
Colonie pourra, sans hésitation, intensifier
la culture de ses produits puisque le dé-
bouché en sera désormais assuré par ses
propres moyens. Les « routes qui marchent »
associées aux voies ferrées, doteront notre
empire équatorial des voies de communica-
tions nécessaires.
Cfa. Defti'rre,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
& .1. ------
France-Indochine
par téléphone
En l'absence de M. André Maginot,
ministre des Colonies, retenu par les dé-
bats parlementaires, M. Gaston Joseph,
chef de cabinet du ministre des Colo-
nies, a téléphoné à 3 heures 1 /2 de
l'après-midi samedi directement par
j T. S. F. à M. Pierre Pasquier, gouver-
neur général de l'Indochine.
C'est la première communication de
cet ordre entre la Métropole et Saïgon.
La nouvelle organisation radiotélépho-
nique France-Indochine ne permet pas
encore à Saïgon de. répondre à Paris. On
prévoit la possibilité de cette liaison bi-
partite, dont l'importance n'échappera à
personne pour un prochain avenir.
RUE OUDINOT
.800
Au cabinet du ministre
Par arrêté du ministre des Colonies en date
du 29 décembre 1928, M. le capitaine Her-
viot, de l'infanterie coloniale. est nommé offi-
cier d'ordonnance du ministre des Colonies, en
remplacement de M. le Lieutenant-colonel
Fauché, appelé à suivre une destination colo-
niale.
La limite d'âge
-
Le Journal officiel du 30 décembre publie
un important décret relatif à la limite d'âge des
fonctionnaires.
Un tableau A, entre autres dispositions, fixe
à 65 ans la limite d'ige du directeur de Hns-
titut National d'Agronomie coloniale.
Un tableau B concerne les fonctionnaires des
cadres coloniaux visés par les articles 74 et 76
de la loi du 14 avril 1924 et par le titre IV du
règlement d'administration publique du 2 sep-
tembre 1924, et soumis par voie d'option ou di..
rectement MI régime ém p Misions tiriln.
NOIR SUR BLANC
Le Juif errant
̃s»
Nous cueillons dans le Carnet de la Se-
maine d'hier, 30 décempre, la savoureuse in-
formation suivante concernant un des glo-
rieux signataires, avec MM. Georges Clemen-
ceau et Stephcn Pichon, de la paix de Ver-
sailles, et un pliynancicr, enragé turfiste.
Provisions 1
Si l'on s'en réfère aux derniers tours ex- 1
traits par M. Klotz de son sac à malices, un
ne saurait s'étonner que les médecins com-
mis l'aient jugé sain d'esprit. Ces trouvail-
les de la dernière heure le montrent, en ef-
fet, plein de virtuosité dans la pratique rabe-
laisienne des moyens pour sortir du cas
d'impécuniosité.
A l'une de ces séances de courses qui le
trouvaient inlassable, il aborda un autre fa-
milier de l'hippodrome, conduit là, il y a
quelques années, par des médecins soucieux
de guérir sa neurasthénie et qui, depuis,
semble y avoir pris goût. Ce sportsman tar-
dif est en même temps un financier de bla-
son récent et une manière d'hunme politique
par la réclame organisée par lui-même au-
tour de ba hautaine personne.
H Quel malheur, lui dit Klotz, que cette
élection de l'Inde ne s'arrange pas! Votre
place est pourtant toute marquée au Sénat,
où une personnalité telle que la vôtre accède
à la vie politique sans avoir à se commettre
,vec le suffrage universel. Mais, à ce propos,
jai peut-être votre affaire. Un de mes collè-
gues de la Somme est voué à une mort pro.
chaine il n'en sait rien, son médecin me l'a
confié sous le sceau du plus absolu secret.
Il serait peut-être bon d'utiliser ce tuyau, ce
véritable secret d'écurie. Le département est
pauvre d'hommes : en prenant les devants,
votre situation serait vite éminente, il suffi-
rait sans doute que je me mette à parler de
vous. Je me chargerai volontiers de cette
préparation. La conversation se termina,
dans la soirée, par la remise d'un chèque de
cent mille francs à M. Klotz, chèque destiné
aux travaux d'approche dans la Somme et
qui, comme bien l'on pense, prit tout de suite
une autre route.
Tout le monde a reconnu Vinterlocuteur
de l'ancien ministre des finances aux stig-
mates dont notre confrère estompe légère-
ment le portrait.
Malgré la dureté des temps, le financier
dans la banlieue, tourmenté par le démon de
midi. à quatorze heures (voilà LOllgchamp,
voilà Auteuil, iro rose, 1° jaune), veut à tout
prix un siège eurule avant que les cascades
boursières aient réduit à néant pour lui les
centaines de millions qu'il a tondus à l'épar-
gne t'/ engloutis dans des spéculations ntal-
ftetu titres.
Globctrotter du suffrage universel, il dé-
pêcha d'abord, il y à deux ans et demi, à
travers les départements du troisième ser-
vice, de l'Orne à l'Yonne par ordre alpha-
bétique, un brave homme qui lui découvrit les
Pyrénées-Orientales mais ne reçut pas les
honoraires de ses investigations (50.000
francs dit-ou) car notre explorateur des cinq
parties du monde trouva Perpignan trop
éloigné ou craignit d'y être fouetté, puis il
tata (salis jeu de mois), contre quelque vingt
mille roupies la sympathie des nationalistes
panindiens de Pondichéry et de Karikal.
A peine remis, poussé par la passion du
jeu et l'amitié de Pierre flamp, il dansa le
charlcston devant le casino d'Enghien et
abandonna les banlieusards sans s'y être frot-
té. La frottée c'est à Cannes-Antibes qu'il
la prit, administrée par le vieux père Ca-
pron, tout éberlue de son succès.
Maintenant M. L.-î. Klotz lui a soutiré
cent billets. sur son propre fauteuil sénato-
rial picard.
Ait l les bons billets !
Ah ! le bel enterrement !
lill/ ! 1 c bd C IltCTroncnt ! £'AngllI.
41»
L HMEHMENTFML LECAT
-le 1
Le feu a complètement détruit le paquebot
lliiiil-Lecal, des Messageries Maritimes qui,
arrivé de Yokohama le 21 décembre et de-
vant repartir pour ce port le 11 janvier, était
entré avant-hier en forme de radoub dans la
cale 7. - -
C'est à 7 heures hier matin qu on s est
aperçu que de la fumée sortait des salons
des premières classes du navire. L'alarme a
été rapidement donnée et les hommes de
l'équipage présents à bord, au nombre de
150 environ, pour la plupart Chinois, ont pu,
tandis que l'on organisait la résistance con-
tre le feu, descendre à terre avec leurs ef-
fets et menus bagages.
Sept éauipes de pompiers, puis les bateaux-
pompes follette et Durance, de la Chambre
de commerce, auxquels se joignit un puis-
sant bateau-pompe d'une entreprise privée,
ont attaqué le feu. Le navire enflammé fut
remorqué dans - le bassin de réparation à flot.
Le vent tournant alors au nord-ouest prit
le Paul-Lecat par bâbord et rabattit les flam-
mes sur tribord, qu'on avait réussi à peu
près à protéger.
A ce moment, le bâtiment, très fortement
incliné sur tribord, touchait le fond par l'ar-
rière.
L'incendie a continué toute la soirée. La
superstructure du navire est entièrement dé-
truite. Toutes les autorités locales étaient
présentes.
- Le Paul-Lecat avait 15$ m. 50 de long,
12.989 tonnes de jauge et un tirant d'eau de
9 mètres. Construit en 1911, il était com-
mandé par le capitaine Vicq. Les deux ma-
chines du paquebot avaient une puissance de
11.000 chevaux. La vitesse aux essais fut de
17 nœuds 25. Il pouvait recevoir 177 passa-
gers de ira classe; 190 de 2e; m de 3e
classe; 826 hommes de troupe et 215 che.
vaux.
Il est difficile d'évaluer le désastre, mais,
c'est une perte considérable qui se chiffre par
une centaine de minions.
On ne signale aucune victime de cet in-
cendie dont on ignove encore les causes.
Seuli deux pompiers ont été légèrement brd.
Me.
L'INSPECTION DE (fi. STEEG
68
M. Steeg a visité longuement la ville nou-
velle de Fez. L'opinion publique manifeste sa
satisfaction. Le Résident général a été reçu par
les autorités locales.
Le cortège a visité le chantier de l'avenue de
France. Le Résident général s'est rendu en-
- suite -- à -- l'emplacement -- du futur hôpital mixte.
A 11 h. 30, M.* Steeg est arrivé au Cercle
des officiers qu'il a inauguré. Il a prononcé un
discours dans lequel il a loué les progrès éco-
nomiques réalisés grâce à l'aide des techniciens,
des colons et des collaborateurs militaires, aide
sans laquelle toute œilvre de civilisation serait
stérile.
M. Steeg s' est rendu ensuite à l'Office éco-
nomique où :1 a assisté à une réunion de la
Chambre mixte et s'est entretenu des problèmes
économiques courants, ainsi que des indemnités
aux fonctionnaires et de la vente des terrains.
M. Bertin a remercié M. Steeg qui a exprimé
la gratitude de la Chambre et fait l'éloge des
solides qualités de travail et de pondération de
la population de Fez.
M. Steeg doit s'embarquer le 25 janvier pour
Marseille et Paris.
M. Urbain Blanc, délégué à la Résidence,
s'est rendu en tournée dans le nord marocain.
4.. -
L'Aviation Coloniale
Toulouse-Casablanca
Hier après-midi vers 14 heures, un avion
commercial de la lignc Tuulouse-Cnsublurwa
se disposait à atterrir sur l'aérodrome de
Montauban lorsque, il soixante mètres de
hauteur, saisi dans une violente bourrns-
que, il vint s'écraser sur le sol. Sous les
débris de l'appareil qui fut complètement
détruit, on trouve le pilote Pigier et le
contrôleur des mines Mare Lefort très gl'it'-
vernent blessés, le premier d'une fracture
Ü la base du crAne. fraclure d'un fémur ;
le second, d'une lésion de la colonne verté-
brale.
Le passager M. Jean Bonnafou, agent
d'automobile au Maroc, n'avait reçu que
des blessures (lui ne mettent pas sa vie en
dunger.
Dépêches de rtndcchme
1 r
M. Pasqîiier au monument aux morts
Le Gouverneur général Pasquier a dé-
posé une palme au monument aux morts
de la guerre et a visité le temple du sou-
venir annamite -
En l'honneur de M. de la Brosse
La Société pour l'Amélioration Morale,
Intellectuelle et Physique des Indochinois
de Cochinchine dite S.A.M.l.P.I.C. a offert
à l Hôtel de Ville, à l'occasion du prochain
départ du Gouverneur de la Brosse, un dt-
ner d'adieu en son honneur. Le Gouver-
neur général Pasquier avait tenu à hono-
rer de sa présence cette manifestation de
l'Indochine pour t'œuvre dit Gouverneur de
la Brosse, Le président de la S.A.M.l.1',
I.C., après avoir affirmé, le loyalisme de ta
Cochinchine, rappela quelques-unes des
mesures prises par le Gouverneur pour
réaliser son programme. Il termina en ex-
primant le souhait que « nos deux patries
« continuent à se comprendre et à s'aimer
« comme nous nous comprenons et nous
« aimons ce soir. Il
te Gouverneur de la Brosse, en disant
ses regrets de quitter la Cochinchine, dé-
clara que ses constants efforts avaient eu
pour but essentiel de rétablir entre Fran-
çais et Annamites L'union et la concorde et
que cette grandiose manifestation témoi-
gnait du. rétablissement entre tous les élé-
ments sains de la population de l'accord
intltspcnsallic à l'existence normale dtt
pays.
«*$*. Inùopacifl,
Est-ce encore an moi à queue ?
i
Un petit Annamite de l'Indochine française
détient le record. comment dire ?. de
l'appendice caudal chez les hommes. Car un
certain nombre d'enfants naissent avec un
petit appendice caudal faisant suite a la co-
lonne vertébrale. On en connaît, actuelle-
ment, vingt-cinq dûment enregistrés, contrô-
lés, surveillés par les savants. Le plus long
de ces appendices appartient, nous l'avons
dit, à un petit Annamite, âgé de douze ans :
il mesure trente et un centimètres.
Dites donc, est-ce que le Moi à queue
n'aurait pas fait des petits?
,
Parmi les administrateurs
*+«
La promotion des administrateurs des
colonies paraîtra demain matin au Jour-
Ilai Officiel.
Un morutier a disparu
On signale au Havre la disparition du mo-
rutier Pacifique, parti de Terre-Neuve le
12 décembre. Il s'échoua le 13 et lança des
appels de détresse mais nul ne sait le point
où l'accident s'est produit.
--
L'ANTENNE COLONIALE
»♦«
Un touchant message
La T.S.F. a émis, hier soir, le message
suivant:
Aux pécheurs des îles Saint-Paul et Ker-
gudnl, la radiophonie française envoie,
pour le prochain début de l'tmnée. les vaux
affectueux de la mère-patrie, et leur souhaite
tendrement h012 courage.
Elle les avertit que leurs familles vont
bien.
Aux pécheurs des ilCs Saint-Paul et Ker-
guélen, salut!
C'est là une jolie pensée, dont nous ne
savons malheureusement qui féliciter.
LIHE KN SECOVDE PAGE :
A LA CHAMBRE.
AU SENAT,
PLANTES TEX i ILES
–O–
L'ABACA
»♦* !
De passage dernièrement à Mogador, -
cette ville si jolie, dont il semblerait vraiment
que l' on se désintéresse un peu trop,
et qui pourtant, à tous les points de vue,
mériterait qu on ne la laisse pas agoniser plus
longtemps, nous avons entendu tout d'abord
les doléances d' un entrepreneur de travaux pu-
blics. Chargé par la Municipalité d'effectuer
quelques ouvrages pour le meilleur aménage-
ment du port, notre interlocuteur se plaignait de
n'avoir plus de main-d'œuvre stable, ses col.
lègues de Casablanca, par exemple, venant en
camions automobi les débaucher ses ouvriers
mâles les uns après les autres. Après l'avoir
quitté, nous fûmes abordés par un brave homme
qui attendait, depuis pas mal de temps déjà,
et avec une impatience non dissimulée, l' ou.
verture du Sous, afin d' y aller tenter la cul.
ture du bananier, arbre fruitier.
Ils sont plus nombreux qu on ne le croit gé-
néralement ceux qui, dégoutés par les difficultés
toujours croissantes de la question main-d' œuvre
dap le nwd et le centre du Maroc, voudraient
aller tenter la fortune dans le Sud. Nous
n'avons pas à examiner ici s'ils ont tort ou rai-
son. La question n' est pas là. Pour en revenir
à notre futur planteur de bananiers, nous
avouons de ne pas lui avoir prodigué les en-
couragements, bien qu'il se prétendît sûr de
son affaire. Nous sommes de ceux qui ne croient
pas beaucoup à l'extension possible de cette
-- culture spéciale, - dans - le - sud marocain. -
La Guinée, voilà, en revanche, un pays qui
réunit toutes les conditions voulues pour produire
de bonnes et belles bananes. Sol, humidité,
climat ; elle a tout ce qu'il faut. Aussi y ré-
colte-t-on déjà des fruits qui, à notre humble
avis, sont supérieurs à ceux des Canaries dont
l' Angleterre, l'Allemagne et malheureusement
1 a France font une si grosse consommation au-
nuclle. Si une ligne de navigation avait la har-
diesse sage d'installer sur ses bateaux des
chambres pour conserver des régimes en bon état
pendant le transport par mer, la Guinée devien-
drait vite un des grands centres producteurs
mondiaux de la banane.
C'est pour ce motif que nous pensons qu'il
serait possible aux planteurs guinéens de joirn-
dre un jour à la culture du bananier alimentaire,
celle du bananier à libre ou Musa Texiilis.
jusqu'à ce jour la culture de cette belle et utile
plante reste presque exclusivement concentrée
aux Philippines. Dans ce pays, on cultive
475.000 hectaes de bananiers à fibre, ce qui
correspond à une production moyenne de
170.000.tonnes de ce produit que r on rencon-
tre, apprécié, sur tous les marchés du monde,
sous le nom de chanvre de Manille.
Voici quelques renseignements sommaires, à
1 usage des planteurs intelligents et hardis qu
voudraient tenter son introduction en Guinée 01
à la Côte d'Ivoire.
Le Musa Textilis ou Abaca se divise en de
très nombreuses variétés : les trois principales,
et que les spécialistes comme M. Saleeby re-
commandent plus spécialement, sont : le Tan-
gouan qui vient sur tous les sols, demande
peu de soins, mais produit une filasse relati-
vement grossière ; le Maguindanao, qui four-
Ilit une fibre beaucoup plus fin, d'extraction
facile, et le Libulon, dont les rejets sont très
nombreux et la fibre assez bonne. L'arbuste
atteint une hauteur variant de 4 à 7 mètres ;
le Tangouan, qui fournit de nombreux rejets
latéraux, atteint et dépasse même générale-
ment cette taille. Le tronc pèse 70 à 100 ki-
los ; 45 kilos donnent de 1 kg 130 à 1 kg 245
d'écorces, et selon les variétés, on retire entre
1,30 et 1,75 de fil asse sèche de ces
écorces,
La reproduction se fait par semis, ou mieux
encore par plantation de rejets. La production
à l'hectare varie suivant les espèces et les cli-
mats. Aux Philippines, on a, par exemple,
dans la province de Leyte, 38.000 tonnes pour
70.000 hectares, et dans celle d'Ambos Ca-
marines, 17000 tonnes seulement pour
101.000 - hectares. --- --
En procédant par plantations de rejets, on
gagne un an sur les semis. Lorsqu'on se sert
de ce dernier moyen, les graines doivent être
mises en pépinières et il taut attendre que la
plante ait 60 cm. pour la repiquer en place,
ce qui demande de 12 à 15 mois. Dans une
plantation rationnelle, les plantes sont espa-
cées de 2 mètres à 2 m. 50 dans tous les sens;
au bout de très peu de temps, il est inutile de
biner et de nettoyer le sol, la densité de la
plantation rendant ces soins inutiles.
La récolte consiste dans le fait de couper
les rejets qui se développent autour du pied,
au moment où ils Ileurissent, avant de fructi-
fier. Elle commence dans la deuxième ou la
troisième année, suivant les espèces. La tige
proprement dite de la plante, comme le sa-
vent tous ceux qui l'ont cultivée, ou même
simplement regardée d'un peu près, est très
courte. Autour d'elle, se forment de longues
gaines foliacées, embouties les unes dans les
autres. Ce sont ces faux troncs que l'on sec-
tionne à la base, et que l'on enlève en faisant
quelques incisions longitudinillc. Les lanières
ainsi obtenues sont décortiquées, soit par le
procédé primitif du couteau appuyé sur la la.
nière au moyen d' un ressort en bambou, tenu
par une corde et actionné pir une pédale mue
au pied c' est le procédé que l'on emploie
encore quelquefoi s aux Philippines soit au
moyen de machinas un peu plus perfection-
nées. Il en est de nombreux systèmes, mais
toutes se rattachent au type Raspador. Les
emplois de cette fibre sont multiples et varient
suivant ?a finesse. Avec les plus helles, on
fabrique des tissus assez fins obtenus avec le
Lupis de Abaca ; avec lei plus grossières, on
fabrique les cordages. Il ne faut pas oublier
!c Tagal ou tTcsse qui est d'un si grand emploi
en chapellerie.
Une plantation de iVlusa Textilis dure dix
ans environ.
tiOiilf le Barbier.
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