Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 juillet 1928 23 juillet 1928
Description : 1928/07/23 (A29,N114). 1928/07/23 (A29,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451290z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
V tNGT-NBUVIEME ANNEE. N* 114.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
LUNDI soin, 23 JUILLET IM
MMML QMTtBtM
Midaction & Administration :
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PARIS Cl-)
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Les Annales Coloniales
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ISLAM ET RÉPUBLIQUE
̃
Le roi Ibn Seoud, ayant réuni à la Meoque
des délégués de tous les pays musulmans,
leur a lu un manffeste dans lequel il rendait
compte de sa politique depuis qu'il gouverne
le Hedjaz. 11 y avait là des Indiens, des
Javanais, des Surl-Africains, des Yemenites,
des Syriens, des Egyptiens, des Tunisiens et
des Algériens. Les dirigeants du monde mu-
mlman ont étudié avec Ibn Seoud les pro-
blèmes qui se rapportent à l'ensemble de
Il' Islam. Dans quel esprit ont-ils examiné et
né sol u les questions ? On le voit clairement
dans cette déclaration d'Ibn Seoud : 8 Mu-
sulmans d'abord et avant tout ; la question
Je l'Islam d'abord ; la question arabe en-
suite. »
Je disais précisément ces jours derniers
ipie le ministre des Colonies italien avait tort
de penser que les problèmes de notre Afrique
du Nord se posaient de la même façon qu'au
lendemain de la conquête romaine. Il y a
eu l'Islam, disais-je, et cela c'est bien quel-
que chose dans l'histoire. Musulmans d'abord.
Ce mot d'ordre, on le retrouve parmi les
Syriens qui discutent sur la forme de gou-
vernement que leur pays devra adopter quand
lera réunie l'Assemblée Constituante. Tous
ceux qui ont conscience de leur qualité de
musulmans réclament la monarchie. Un Ma-
itométan, disent-ils, sait que. dans tous les
us, le meilleur gouvernement est celui d'un
IftOIlarque, au nom de qui se fait la prière.
D'autres considérations interviennent, mais
la première est oelle-ci : une République. qui
place au ml'me rang toutes les classes d'une
population, à quelque rite quelles appartien-
nent, et qui ne s'appuie pas sur une religion
fl'KU't, ne peut pas être adoptée par un pays
qui est en grande majorité musulman.
Le directeur d'Alrf Bâ de Damas fait la
revue rapide des puissances musulmanes qui
«nt consenti à essayer du régime républicain,
lin Perse, le shah Ri/a Khan renverse son
prédécesseur et veut installer le régime ré-
jn'.tl licain ; il est obligé, par la volonté des
nléina et du peupie. de renoncer à ce projet
et de se rallier à la monarchie,appmes sur la
religion islamique pnxdamée religion offi-
cielle. Et la Turquie ? Tei, il faut bien recon-
naître que la République a triomphé. Victoire
éphémère, ou dangereuse, pensent les Musul-
mans qui estiment que la religion et la répu-
blique sont incompatibles ; les lois et les
décrets ont beau faire : il y a contradiction
entre le fait que la grande majorité de la
Turquie professe l'islamisme et la déclara-
tion que le gouvernement d'Angora n'admet
pas de religion officielle, comme il y a con-
tradiction, au Liban, entre la Constitution
qui stipule que la République admet toutes
les religions et le fait que la grande majo-
rité de la population est chrétienne.
Si donc, continuent ceux qui parlent ainsi,
V Assemblée Constituante syrienne adopte la
Républiquc, la Syrie ne sera plus un peuple
musulman, t-t il est impossible qu'une Cons-
titution de caractère laïque, permettant l'ac-
cès au pouvoir même aux non Musulmans,
soit acceptée par la population syrienne,
notamment par celle de Damas, porte de la
Kasba sacrée et capitale des Omeyyades.
Je le répète, d'autres arguments sont pré-
sentés contre le régime républicain : par
exemple l'argument classique des inconvé-
nients qui résultent des compétitions, des
querelles, des troubles, tandis qu'un roi,
placé au-dessus des partis, réalise plus aisé-
ment et plus fortement l'unité nationale ;
l'argument, ingénieux d'ailleurs et spécieux,
que, pour un pays placé sous mandat, il y a
beaucoup plus de garanties contre la puis-
sance mandataire dans une royauté que dans
la magistrature d'un président élu ; l'argu-
ment ad hominem qui consiste à reprocher à
tel partisan actuel de la République - d'avoir
ete, en 1920, le plus terme soutien de l'idée
de la monarchie ; l'argument d'opportunité
qui montre que le moment n'est pas venu,
que le progrès n'est pas suffisant pour jus-
tifier une forme de gouvernement laquelle
suppose une situation économique, commer-
ciale, industrielle, intellectuelle, morale assez
avancée ; (le commerce, dit-on, n'a pas pros-
péré ; les négociants se plaignent de la déca-
dence des marchés ; on n'a créé aucune
usine ; on n'a constaté aucun développement
des exportations ; l'industrie étrangère tend
à supprimer celle de la Syrie ; l'instruction
est toujours très en retard, la population des
écoles n'atteint pas le cinquième de la popu-
lation entière, etc., etc.).
Mais le gros argument est celui qui est
présenté dans le titre même d'un des articles
publiés par Alef Bâ : Point de République
avec l'Islam. Dans un autre article, on citait
et on commentait le mot de l'émir Chakih
Arsland : Un pays, déclarait-il, doit être
doté d'une constitution en harmonie avec
l'état des mœurs de tout lin peuple ; ce qui
convient à des Suisses ne convient pas du
tout à des Syriens. Or. les mœurs des popu-
lations islamiques, c'est l'Islam qui les leur a
données ; et le gouvernement le plus parfait
pour elles est celui qui est le plus en accord
avec l'Islam, c'est-à-dire la forme monarchi-
que, qui seule peut proclamer l'Islam reli-
gion officielle ; religion et forme de gouver-
nement sont indissolublement unis ; - à côté
du minaret qui s'élance vers le ciel où mon-
tent les prières, il n'y a pas de place pour
un hôtel de la Résidence ; il n'y a de place
que pour le palais du Roi, au nom duquel
le muezzin invite les croyants à invoquer
Allah, source de toute vie. 1%.
Je n'ai pas la prétention de chercher si,
oui ou non, les gardiens de la foi musulmane
ont pleinement raison cle nier qu'il y ait dans
l'Islam assez de souplesse nour s'encadrer
dans un régime politique qui respecterait ses
traditions, ses doctrines, ses pratiques. Mais
j'ai voulu tout simplement apporter une
preuve de plus contre ceux qui n'accordent
pas à l'influence de l'Islam la place qu'il
faut lui reconnaître, même si cela contrarie
nos prévisions et retarde nos espoirs.
MÊmrim Jtou«f«n,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Calantes.
Trains et paquebots
inervest M. Henry de Montherlant
M. H. de Montherlant, de retour d'Algérie
et de Tunisie, a fait cette déclaration :
Il J'ai horreur des voyages; les trains, les
paquebots m'énervent. Je rentre d'un grand
tour en Méditerranée.
Tunis, Fez, sont des villes où je ne puis
vivre. Je n'y trouve d'intéressant que la po-
pulation française : une vie jeune, un je ne
sais quoi d'américain dans l'allure des fem-
mes, qui me plaît. Marseille c'est encore la
France : je ne l'aime plus du tout. C'est
une ville qui s'embourgeoise, de même que
aplcs. Quant à l'Espagne. j'en ai assez.
Kl le m'agace.
Alger remplace rtuspagne. j'ai cette
rille dans la peau. »
Jusqu'à quand?
Le Sultan do Maroc en France
1 6 8
S. M. Sidi Mohamed et sa suite, venant
d'Angoulème, sont arrivés hier à Tours qu'ils
ont visité. Aujourd'hui le Sultan visite les
uh:"ltca\lx de la Loire.
.11
L.e statut de Tanger
L'opinion de Primo de Rivera
/ûi su 1 tant dit Conseil des ministres, le général
t'rimn rlr, Hivera parlant de l'accord relatif A
'f1an!lI'" s'est ex primé ainsi :
lai définitive, nous pouvons nous considérer
l\lisftlil.;; du résultai de cette négociation qui
a résolu le point le plus capital pour nous, à
:\H\ IIi l' : garantir lu sécurité de notre zone de
tiott tt'mt sans amoindrir le moins du inonde,
an contraire, les attributions que le statut nous
dOllllnit, et qui nons ont fourni l'occasion de
déîeudre nos intérêts avec fermeté <:t énergie
Itfl même temps qu'avec un esprit de concilta-
tion et de bonne entente qui contribuera il ren-
forcer l'droite amitié, chaque jour plus ferme
t cordiale, qui nous unit à la France, à l'An-
gleterre el A l'Italie.
----
Un héros de Bou-Denib
1'1
On a inhumé hier, à Montgeron, un des
Sérns de la prise de Bou-Denib, en 1908, au
Maroc, le capitaine Goupy, qui chargea
avec un escadron du 0® chasseurs d'Afri-
que, à la Mte duquel il fut blessé. Pour sa
luttante conduite le capitaine Goupy fut
luit officier de la Légion d'honneur.
Au cimetière de Montgeron, le président
le t Union nationale des anciens chasseurs
d'Afrique, le commandant Léon Mousson,
totrnçn en termes émus les hautes qualités
tu défunt.
L'utilisation de nos bois colonianx
Présidant la distribution des prix du Ly-
cée Carnot, M. Puul Léon, directeur géné-
l'al des Ueaux-Arts» parlant de l'urchiteclflrc
moderne a montié le l'ùle nouveau de nos
bois coloniaux :
L'architecture du mohilier Il suivi la même
voie. C'est le. régne clés surfaces lisses : toute
saillie est supprimée, pas plus de fronton au
buffel que île moulures aux corniches- La ri-
chesse de nos meubles réside elle aussi tout
entière dans leur mince revêtement formé de
bois exotiques. Les causes en peuvent être sans
doute les modestes dimensions des apparte-
ments d'aujourd'hui, la crise de la main-d'œu-
vre ,ln facilité d'entretien, mais c'est à l'in-
vention des machines à dérouler le bois. aux
progrès du contreplacage réalisés pur l'avia-
tion, a l'exploitation régulière do nos forêts
coloniales, que nous devons ce nouveau style.
Il tend fi reconstituer suivant une formule iné-
dite la marqueterie de jadis. A la luise de toute
création se retrouve une pensée d'nncêtre.
Le voyage des souverains belges
«♦»
Dimanche dernier, jour de la Fête Natio.
nale belge, les Souverains étaient à Albert-
ville sur le lac Tanganyika.
LE JURNEL SOUS GIBRALTAR
- cet
La Vauguardia, de Barcelone, a annoncé
dernièrement qu une commission venait
d'être nommée (pour étudier le projet d'un
tunnel sous le détroit de liinraitar. ce jour-
nal écrit à ce sujet ;
« Pour étudier le projet de tunnel sous-
marin dans le détroit de Gibraltar, établi
par le lieutenant-colonel de génie Pedro G.
Benoy, une commission technique a été
nommée, composéo du directeur de l'insti-
tut géologique et constructeur de notables
travaux hydrauliques, M. Dupuy Delome,
qui a fait le plan relatif à la partie nord
du Maroc ; de M. Juan Gabalda, auteur
de la carte géologique de la province de
Cadix ; de l'ingénieur des ponts et chaus-
sées, M. Sierra; du lieutenant-colonel d'état-
major Nicolas Prats, du lieutenant de vais-1
seau de l'Ecole de guerre navale} M. Guer-
ra ; de M. Rafael de Buen, océanographe
et de l'auteur du projet.
« Cette commission devra remettre son
rapport au gouvernement dans le délai d'un
an et, si celui-ci était favorable, elle serait
chargée d'étaiblir l'avant-projet définitif.
« Le ministre des Travaux publics a
accordé les crédits nécessaires pour subve-
nir aux dépenses de la commission, oui
commencera ses travaux aussitôt qu'elle
sera constituée. »
La charme à Madagascar
i
A
L'emploi de la charrue à Mada-
gascar, dans la seule province de
Tananarive, a permis en 1921
d'économiser 2 50.000 journées âOllvriers.
Ces chiffres sotrt ceux d'un rapport sur la
situation agricole, adressé à la Chambre de
Commerce de Tananarive par M. Delpon,
directeur de la station agricole de Nanisana
et de la propagande pour la province.
Aux environs immédiats de la capitale
l'emploi de la charrue n'a guère progressé
« à cause de la difficulté de nourrir les
bœufs et surtout de les faire labourer pen-
dant plusieurs mois m. Mais dans les régions
de Maltatsy,Ambo-itimaniaka,lmerimandroso,
Fihaottana, Ankazobe, Anfosarode, etc., les
progrès dépassent toutes les espérances :
e Il n'a fallu que cinq ans de propagande
pour arriver à transformer complètement des
méthodes primitives suivies depuis des siè-
cles et changer radicalement des coutumes
ancestrales. *
Autour de certains villages, toutes les ri-
zières sont labourées à la charrue.
Des terrains auxquels jamais la main de
l'homme n'avait touché sont maintenant tra-
vaillés, pour la simple raison que le labeur,
devenu moins pénible, a coûte une moindre
dépense d'énergie à une race naturellement
indolente. l'olt peut affirmer que les ex
portations de riz et de manioc, pour corn
mencer, iront désormais croissant.
M ai s ce bienfait de la charrue - qu'un
peuple de paysans comme le peuple de
France a peine à se représenter, tant il lui
est familier - aura des conséquences d'un
ordre bit-it plus élevé que Vaugmentation des
'prepdiiiis, pourtant de si grande importance:
« il contribue puissamment à fixer l'indi-
gène à la terre P.
Il n'est pas besoin de beaucoup d'imagi-
nation optimiste pour prédire que le soc.
nouveau venu dans la gra/tjJe lie, y défri-
chera non seulement la terre, mais les is-
prits.
Que les petites propriétés indigènes se
multiplient et une profonde transformation, j
tant sociale qu'économique, sera accom plie. 1
Au premier stade, on constate une victoire
sur la paresse.
Au second, l'attachement au sol.
Au troisième, il n'est pas chimérique, ce
semble, d'espérer que l'amour du travail
accompagnera le sentiment de l'inlérêt per-
sonnel : d'où suivra, à la longue et fJeltl-
être sans trop tarder, l'esprit d'épargne,
puis, la recherche d'un peu de confort.
Pourquoi n'en serait-il pas ainsi, alors
que Vagriculteur indigène travaillant pour
lui-même est l'agent primordial du considé-
rable développement de la Goldcoast et de
la Nigéria ?
Chez les Anglais, l'administration distri
bue à profusion renseignement technique..1
Madagascar, les premières applications du
plan de propagande agricole élaboré depuis
moins de dix aIlS donnent aujourd'hui des
résultats, répétons-le, tnespercs. I. on peut
être assuré que, devant de tels encourage-
ments, les services compétents de la Grande
lie, sous Vintelligente impulsion du Gouver-
neur Général, vont redoubler d'efforts.
Maurice Bouiltoux-JLaffont*
Député du Finistère,
Vice-Président de la (Mmmbre.
L'Aviation Coloniale
La liaison aérienne France-Cameroun
La mission composée de deux avions du
service aéropostal qui effectue une recon-
naissance en vue de l'étaotissement d'une
liaison aérienne entre la France et ses co-
lonies de l'Afrique Equatoriale et du Congo
vient d'arriver dans d'excellentes condi-
tions à Douala (Cameroun).
Paris-Beyrouth
Le chef de bataillon Ruby, commandant
l'aéronautique de l'Euphrate, vient pour la
seconde fois, de réaliser la liaison aérienne
entre la France et la Syrie par un très beau
raid. Dans le premier, il était passé par
l'Italie et la Grèce. Cette fois, son itinéraire
le conduisait par l'Afrique du Nord. Il quitta
Villacoublay le 13 juillet pour se poser le
soir même à Casablanca après ravitaille-
ment à Alicante (2.150 kil.) ; le 14, il allait
à Fez (330 kil.) ; le 15, à Tunis (1.600 kil.) ;
le 16, à Bengahzi (1.300 kil.) ; le 18, à Bey-
routh (1.820 kil., à 200 à l'heure). Ce beau
voyage de 7.200 kilomètres, effectué par une
chaleur torride, fait le plus grand honneur
au commandant Ruby et à son Potez-Lor-
raine d'escadrille.
..8
Aux Halles
Les raisins «l'Algérie ont suhi 1IlC forte
hausse aux Halles de Paris : de 5S0 fr. les 100
kilos, ils sont montés a 750 fr.
Cinéma Colonial
Le film du Centenaire
Le grand film qui doit être réalisé à l'oc-
casion du centenaire de l'Algérie est com-
mencé.
-
M. Arcy-Hennery, de la bociété française
des Films Historiques, accompagné de son
opérateur M. Willy, en a, en effet, tourne
les premières scènes dans la région de Sétif.
Ce film, qui a pour scénaristes MM. Jager-
Schmidt et Henry Dupuy-Mazuel, sera conti-
nué en septembre, lors des vendanges dans
la région.
Ensuite, dès octobre, ce sera la venue de
toute la troupe des films historiques. et un
travail opiniâtre qui ne sera guère achevé
avant janvier 1929.
Ce film aura la noble tâche de mettre en
valeur, aux yeux du monde entier, la beauté
et le caractère de l'Algérie ainsi que les ré-
sultats (Sun effort de colonisation qui se
poursuit depuis cent années.
A la mémoire de J. Van V oUenhoven
Nous sommes heureux de publier aujour-
d'èêti in extenso le beau discours prononcé
à LongPont (Aiàne), le 20 juillet 1928 sur la
tombe du Gouverneur général Vollenhoven
à la cérémonie commémorative du 10e anni-
versaire de sa mort glorieuse, par M. le sé-
nateur Lebrun, vice-président du Sénatj an-
cien Ministre des Colonies :
Messieurs,
La fidélité du souvenir nous ramène une
fois de plus aux champs où, voici dix années,
tomba Vollenhoven à l'aurore de la victoire ;
nous nous trouvons réunis une fois de plus,
ses chefs, ses camarades, ses amis, ses colla-
borateurs, en ce calme et paisible paysage
où il repose, pour revivre quelques instants
fugitifs en pensée avec lui et apporter à sa
mémoire l'expression de nos regrets inapai-
sés.
Car les années ont beau passer, les souve-
nirs de la guerre ont beau s'estomper dans
la suite des jours qui fuient, Vollenhoven
est toujours aussi vivant devant nos yeux.
La personnalité était si forte, dans tous les
domaines où s'exerça son activité, il avait
pris une place si éminente, il laissa de son
passage rapide dans divers milieux une trace
si marquée que ceux qui ont eu la bonne
fortune de le connaître sentent toujours son
action présente à côté d'eux ; le temps n'ar-
rivera pas à la briser.
l'our ma part, je le connus pour la pre-
mière fois à l'été de 1911, le recevant com-
me chef de cabinet des mains de notre ami
Messimy quand je lui succédai au Ministère
des Colonies. Certes, j'avais déjà dans ma
vie, partagé entre l'administration, la scien-
ce et la politique, rencontré beaucoup d'hom-
mes, mais je fais l'aveu que je n'en con-
naissais pas un aussi complet, unissant au
même degré des qualités intellectuelles, mo-
rales et physiques, aussi instruit de toutes
rhoses, de toutes matières coloniales d'abord,
cela va de soi. mais aussi de lettres, d'arts et
de sciences, doué d'une pareille énergie et
d'une égale volonté, portant en lui à un
même degré l'âme d'un chef, encore qu'il ne
fût à cette heure qu'un modeste et dévoué
collaborateur.
Aussi bien ses qualités allaient-elles trou-
ver a s'exercer sans tarder.
Nous étions à l'époque d'Agadir. L'Alle-
magne sans avoir encore franchi le pas qui
devait la conduire plus tard à la guerre,
tentait un coup d'audace pour se tailler dans
l'Afrique équatoriale un vaste domaine à la
mesure de ses ambitions.
Vollenhoven, s'élevant tout de suite aux
sommets d'où il convient que les hommes
d'Etat jugent et dirigent les événements,
aperçut la tactique pour faire tourner au
profit de la France des négociations d'où il
semblait d'abord qu'elle dût sortir dimi-
nuée : défendre pied à pied les frontières de
notre Afrique équatoriale, n'abandonner que
le minimum de terres de moindre valeur,
mais libérer de toutes servitudes un Maroc
d'où devait naître pour nous, à l'occident de
l'Afrique du Nord, une autre Algérie, les
années écoulées depuis l'ont amplement dé-
montré.
Le rôle que joua Vollenhoven au cours de
ces négociations, soit lorsque, penchés en-
semble sur les cartes bien imparfaites de
l'Afrique, nous nous efforcions, par la con-
naissance particulière qu il avait de ces ré-
gions, de limiter l'emprise allemande, soit
lorsqu'il allait à Berlin se tenir comme con-
seil technique à la disposition de notre émi-
nent ambassadeur M. Jules Camhon, nul
n'en peut mieux témoigner que moi, niti l'ai
eu à mes côtés dans ces heures difficiles.
Après quelques mois d'une collaboration
dont le souvenir ne s'effacera jamais de ma
mémoire, il rejoignit en Indochine notre ami
Albert Sarraut, désireux de trouver dans
cette France d'Asie si attachante par tous
les problèmes que pose son administration,
un champ vraiment digne de sa personnalité.
L'ancien Gouverneur Général nous a dit
souvent et nous redira, en ces paroles magi-
ques dont il a le secret, ce qu'il trouva en
son collaborateur de dévouement, de labeur
et d'action, galvanisant autour de lui hom-
mes et choses, communiquant à tous sa foi
ardente, sa volonté de fer, entrainant la co-
lonie vers ses hauts destins.
Survint la guerre. Les qualités qu'il por-
tait en lui devaient en faire un grand homme
de guerre. Tout, son courage, son mépris de
la mort, sa résistance physique, sa claire vi-
sion des choses, son sang-froid imperturba-
ble, tout eut dû le conduire vers les hauts
commandements, si nous avions encore été à
l'époque des généraux de 26 ans et si les rè-
gles de la hiérarchie n'avaient opposé une
barrière à son ascension méritée.
Il faut entendre son cri du cœur, lorsque,
encore enveloppé de l'auréole de Gouverneur
Général de l'Indochine, il s'embarqua à Sai-
gon en simple soldat d'infanterie coloniale
pour accourir sur le front français : « J'em-
« barque, écrit-il. J'arriverai au bon mo-
CI ment. C'est à devenir fou de joie. Je pars
« léger, content zt très jeune. Le bon soldat
« que je vais faire! >1
Ah oui, il fut un bon combattant, soit lors-
que, sergent au régimeHt d'infanterie colo-
niale du Maroc, il lit ses premières armes et
reçut ses premières blessures, avec que! en-
thousiasme, ceux qui l'ont vu alors à l'hôpi-
tal en ont gardé le souvenir, ou comme sous-
lieutenant a une brigade de chasseurs à pied
où Messimy vint le chercher pour en faire
son chef d'état-major, alors qu'à peine con-
valescent de sa blessure de Vailly il voulait
aller respirer à nouveau l'air salubre du
front, ou encore comme capitaine comandant
la iro compagnie de son cher régiment d'in-
fanterie coloniale du Maroc, lorsqu'il elltraÎ-
nait ses soldats au combat avec une furie
dont la mort seule a eu raison.
Pauvres petits feuillets, écrit- dans la
tranchée quelques instants avant l'heure fa-
tale, nous laissons errer sur vous nos regards
inconsolés. Vods nous apportez les recom-
mandations suprêmes << Je m'arrête I,? Je
vous en prie, qu'on fasse un effort pour nous
aider. Nous nous battrons jusqu'à la mort,
mais qu'enfin à Tanière on ose sortir des
formules et des discours? 11 faut agir révo-
lutionnairement et vite. Il
Il s'est en effet battu jusqu'à la mort.
Messieurs, convient-il de laisser jaillir de
nos yeux les larmes qui voudraient y perler
en cet instant de suprême tristesse?
Que non pas. De son vivant, même aux
heures les plus critiques, Vollenhoven n'a ja-
mais connu le moindre geste de défaillance.
Soyons dignes de lui.
Disons seulement que sa mort a été pour
la patrie une perte irréparable ; proclamons
qu'il eût été dans l'effort de redressement
d'après-guerre un entraîneur merveilleux ;
affirmons que telle ou telle de nos grandes
Colonies eût connu sous sa haute direction
des destins magnifiques, et, désespérés à ja-
mais que sa vie eùt été si courte, mais ré-
confortés par l'exemple qu'elle nous laisse,
retournons au labeur pour l'accomplissement,
notamment dans le domaine coloniat, des tâ-
rhes qu'il avait rêvées et dont un sort cruel
l'éloigna prématurément.
A bord de ma jonque
Les vacances sans prix
Une smala de princes, plus qu moins en
instance de trône, hante les Lycées de la
Métropole. C'est un bien. Tout pesé, il n'y a
rien de tel que notre vieille république pour
apprendre aux futurs rois à porter convena-
blement une couronne.
Faltt-il en conclure que Ces élèves princiers
se sont attribué bon nombre de couronnes de
lauriers verts aux dernières distributions de
prix.'! Pas dit tout. Le roi d'Afghanistan a
tant promené son rejeton, lors de son pas-
sage à Paris, que Si Hadraya IItÛla a raté
toutes ses compositions de fin d'année. En
fait de couronnes, il s'est mis la ceinturc.
Ghonal Mohamed, lui, s'est vu octroyer quel-
ques minces galettes pour sa persévérance et
sa bonne conduite.
Et Chakpour Kamram, dont les aïeux s'as-
sirent sur le trône de Téhéran, n'a guère dé-
croché à Lahanal beaucoup plus qu'un prix
d'encouragement au travail.
Le plus studieux d'entre les écoliers prin-
ciers -- et le plus illustre aussi est bien
le jeune prince Vinh Thuy. Vénéré en An-
nam sous le nom de Bao-Dai, le jeune empe-
reur a mérité toutes les louanges de son pré-
cepteur. M. Charles, qui, comme chacun le
sait, fut Gouverneur de VIndochine, ,,'a
qu'à se louer des progrès de son élève.
Des prixt Le prince Vinh Thuy n'en n'a
point rCflt. Et des couronnes de papier se-
raient trop légères à ce jeune front impé-
rial?
D'ailleurs le prince ne fréquente pas le
Lycée. Des professeurs, des plus notoires,
viennent l'enseigner au domicile de M. Char-
les. Cela est plus comme il faut pour l'en-
fatlt-em pereur.
Et cependant Sa Majesté, après cette année
toute chargée d'études françaises, de deuil et
de son avènement, va connaître la douceur
des vacances. Du moins, espérons-le, M.
Charles, en effet. conduit son impérial élève
à Vichy. (Est-ce bien le précepteur qui con-
duit son élève en vacances ou bien l'élève qui
accompagne M. Charles aux cau:r?) Question
oiseuse. Mais le Casino, le parc illuminé de
Vichy séduiront-ils l'enfant d'A nnam t
Les gueux couronnés de lauriers de papier,
comme les princes héritiers d'un fronton de
pierres précieuses, tournent le dos à leurs
maîtres, aux leçons, aux devoirs, aux puni-
tions., aux récompenses avec le même cri du
cœur : Vive la liberté!
Ces amnistiés du 14 juillet ne demandent
pas leur reste pour filer hors de leur prison.
La forêt, la plaine, la mOlltagne. la mer,
pourraient en dire bien long sur la juvénile
ardeur de leurs jeux, la merveilleuse paresse
de leur repos.
Mais, les trente sources de Vichy sont-
elles bien faites pour refléter la joie de l'en-
fatit-epitpe?»eiir? lIélllS! Xon. Et pour bien
des raisons, jllllltzi. dans leurs murmures ces
sources ne répéteront le nom dit petit prince
à la fillette aux Pieds vus, le nom du grand
empereur, au chemineau altère. Au reste., la
Publicité consciente et organisée. par ses
hauts-parleurs, s'adresse à une plus riche
clientèle.
Il n'y a pas que les juifs et les plages à la
mode ,I!,ti veulent avoir leur roi.
Les Vichyssois en sont tout autant tlmbi-
tieux que les Trouvillois ou les Paraméens.
Dieu veuille que .S..1/. tiao-Dai, de retour
dans ses éttlts, se souviennent, un jour, sans
amertumc, des vacances du prince Vinh Thuy
en entendant un administrateur français, ,lie
teint presque aussi jaune que le sien, parler
de la France et vanter la station thermale de
Vichy.
Miranc-Mmrceii*: Oejyira*.
Une découvei t ! indochinoiise
Un carburant végétal
On vient de découvrir en Indochine un car-
burant végétal qui donne lieu aux plus gran-
des espérances. Les expériences qu'on pour-
suit à son sujet auraient fourni des résultats
très satisfaisants.
.1.
A l'ecole Coloniale
1.1
l'ar anvté du minière des Colonies en «la10
du IC> juillet l'.hW. le nombre des élève* à ad-
mettre, en t'.>2S. il l'école enloniale. dans la
seelion spéciale de la magistrature coloniale,
fixé à 4 par l'arivté du <> février )'.t'i 8. répartis ainsi ou'il suit:
Sous-section indol'hiuiijfsc
Sous-seetion africaine
DANS LA LEGION D'HONNEUW
MINISTERE DE LA GUERRE
F,si nommé Chevalier :
M. Pierre Dupuy, directeur dit Petit Parisien.
AU CONGRÈS
des Anciens Coloniaux
@'0 1
Hier dimanche, à l :hl\teau-Thirry, à
l'issue du banquet de clôture du Cougrès
National des Anciens Coloniaux, présidé
par MM. Paul Doumer, président du Sénat
et Léon Perrier, ministre des Colonies, et
auquel assistaient M. ThébauH, président
de la section locale des Coloniaux, M. Da-
nico. une ion président, M. le marquis de
Burthélemy ancieai explorateur et de nom-
breuses personnalités du monde colonial,
M. Léon Perrier u prononcé le discours
suivant :
Monsieur le l'résident,
Messieurs,
(Juan' un voyugeur ariive dans certains vil-
lages de l'Afrique du Nord, un l'accueille ordi-
nairement par ces mots : lesj Saints du pays te
.¡II w'n t.
Le Suint de Cliàleau-'Thierry, c'est, comme
1 liai-un sait, Jean de La fontaine, - un saint
qui n'est peut-être pas .nn..¡ |>éché,raais un
pêcheur si naïf qu'il < >1 certainement par-
donne. G«r# ètes-vou.s bien sûrs, Messieurs, que
Jean de Di Fontaine ait salué de bon cœur
les coloniaux que vou> «'-tes ?
On s'accorde généralement il lui prêter une
morale un peu ..;l'c.lte. une prudence, une hor-
reur du l'isque et du mirage, qui le prépare-
raient mal ft comprendre vos penchants et
votre passé. Il raille « le ('.bien qui lâche la
proie pour l'ombre » que de fois n'a-t-on pas
repris cette image :tll cours des débuts sur
I evpansiou coloniale ! Il prend parti duins les
IH'U\ Pigeons, pour le ca^imier contre celui qui,
« sennuvant uu logis,
•> F^ ut assez fou pour entreprendre
« l'n voyage eu lointain pays n,
rt la >uile de l'histoire .-enible condamner n le
« le
somme, ( e qu'on trou\e surtout a l'origine de
la vocation coloniale. Il nY'-.t pas jusqu'à l'uviu-
tion. précieux outil de liaison entre les colonies
et la métropole, qu'il n'ait paru rejeter par
avance, en contant la -.olte aventure (le'
tortue. •> qui, lasse de >011 trou, voulut voir le
pays »», et que deux tanar>K pour sa perte, en-
levèrent dans les nues.
Voilà qui «^t gra\e. Mena nts, car La Fon-
taine est de ces quelques grands esprits, oïl
l'àme nation-Ile mire el M•trempe. Nous
ne pouvons pas nous pa.>-er île son assenti-
ment. Il faut, pui-que l'occasion .s'en piésente,
1 animer a nous, lass.u jer a notre ))rum-on)mc.
•
t•'n 11 nie a\ant tout celle reunion e>l une fele
de l'amitié, JII'('IIOIl:--le par son faible.
Ou lui doit, nous le .-avez, ce tendie vers,
qui d'ailleurs exprime une tendance profonde
île sa sensibilité :
« Qu'un ami véritable est une douce chose î »
On lui doit uu.m cette déclaration si simple
et st émouvante :
« Fn ce monde il se faut l'un l'autre secourir : •
« Si ton voisin vient a mourir,
Il C'est sur toi que le fnrdeuu tombe ».
K>i dirait-on pas, Messieurs, que ces vers ont
£ lé écrits spécialement pour vous, pour votre
association, pour votre congrès ? Ne les voit-
on pas à leur place en tète du compte rendu
de vos travaux ? El Il'Y sent-on pas toute la
sympathie d'un co-ur de poète pour les beaux
PI fort s d'entente humaine ?
Cher fabuliste, penche-toi sur ces bravos gens
qui m'entourent, et lis dans leurs yeux : tu
comprendras quelle générosité les anime, quNs
grands sentiments les unissent,mugnitique de concorde l" d'entr'aide ils s'ap-
pliquent à léaliser. Tu seras surpris de î,i ten-
dresse vraiineiit fraternelle qii'iJs éprouvent
les uns |M)ur les autres el qui leur inspire une
étrange force ; car celle ajliance est née dans
une communauté de périls d de souffrances,
loin 1111 si 11 natal, loin des douceurs de la vie
de famille, loin de tout. i;||e est le fruit, du
sacrilice. elle est la parure d une exislcnce rude el noble entre toutes,
elle ,,'aplw!I,' la camaraderie coloniale.
Mais pourquoi chercher ,L te convaincre ?
Tu l'as de loi-même pressenti, ce don des tro-
piques, et lu lions réponds :
fi Peux vrais amis vivaient au \IIIIlOllliltal'a :
« L'un ne possédait rien qui n'appartint à
rralllt.
'« Les amis de ce pays-lfl.
aient bien, dit-on, ceux du nôtre.
Par ces mois. Messieurs. est clair que le
Saint du Pays vous salue. Le Monomotapa,
c'est la brousse africaine, indochinoise ou mal-
gache, et ce sentiment, d'une qualité rare, c'est
la mutuelle et coiitiante affection, qui fait de
votre groupement mieiu qu'une association,
une famille.
•
• •
ht maintenant, .leau ic La Fontaine, remonte
un peu le cours du temps, et, toi qui sais si
bien voir, représenle-toi ce que fut la t arrière
d, ces hommes que lu aini'.s déjà.
Tout enfants, ils ont. iwv .le belles aventures
el de grandes actions : ils .sont trouves à
l'étroit, comme des oiseaux en cage, dans nos
1
vaincu, pour partir, tous les préjugés, toutes les
craintes, toutes les iv-islanccs. qui prennent
comme dans un réseau les jeunes ardeurs dj
chez nous.
Ils sont partis, et c'est j;, leur plus franc,
mérite, .sans bien savoir ce qui les attendait.
< Mi leur avait dépeint ces lointaines régions sous
d'effrayantes couleurs, el..si le tableau n'était
pas toujours exact, la reaille souvent lie valait
guère mieux. P.'etail le temps des marches en
avant, des expériences, des debrou.ssemcnts ; il
fallait tout iuiprovi>er. \iviv à la dure, risquer
.sa saute et sa vie cent fois pour une : il fal-
lait. aux prises avec des diflicilltes de toutes
sortes, garder pied une oMivre de colonisation qui restât en
accord avec la pureté traditionnelle de noire his-
toire et l'humanité de noire idéal.
Cette foi, cet idéal, ils les ont gardés ju-qu'au
bout, ('.eux qui. si nombreux, sont morts à la
peine, et dont je salue pieusement la mémoire, y
ont puisé leur dernière joie : ceux qui ont sur-
vécu. ceux qui sont ici, nourrissent, brûlante
comme an premier jour, une llaumie qui les
transligure et qui exalt • .11 eux les nieAleures
vertus de l'âme française.
Ktaient-ils au moins compris, soutenus, encou-
rages par la nation qui devait à leur \adlan e
tant de présents splendides Hélas ! nous sa-
vons trop a quelle indifléreiice ou quelle mé-
connaissance ils se sont maintes foi* heurtes !
C'est en tremblant que la France haïr lâchait
1111 peu la bride sur le cou. el c'est brutalement
qu'à la moindre alarme elle les refrénait. Y hé-
sitons pas a le reconnaître : quelques grands
hommes d'F.tat, depuis l'aube de notre histoire.
ont devine la \0catioi1 colonisatrice de notre
pays et se sont passe, contre xj'iits et marées,
le (lambeau de l'expansion. -- - "s'il s'est trouvé,
à toutes les époques, une minorité d'audacieux
pour mener à bien ces campagnes en loques que
furent la plupart de nos entreprises coloniales,
la colonisation apparaissait, a nombre de nos
Français, comme une dangereuse fantaisie, cl
ce monument grandiose s'est élevé contre leur
gré.
Mais le propre du colonial, c'est justement
d'avoir l'Ame chevillée au corps ; c'est de mar-
cher quand même, c'esi de lutter, s'il le faut.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
LUNDI soin, 23 JUILLET IM
MMML QMTtBtM
Midaction & Administration :
M, IM Tl^Hf
PARIS Cl-)
TÉUÉPN* 1 UOUVMB ig-w
VMCHBUBU1744
L 4[ ~C l e à 0
Les Annales Coloniales
Le. ennoncII et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Mareel RUEDEL et L.,.G. THÉBAUL T
Tous les articles publias dans notre tournai ne peuvent
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avec U supplément aludrd:
Un ion 4 Ueda 8 Ume
FranM al
CokxiiM 120» U ib Ne
Etranger.. 180 » 100 » M »
On s'abonne sans (irais dent
tous les bureaux de poste.
ISLAM ET RÉPUBLIQUE
̃
Le roi Ibn Seoud, ayant réuni à la Meoque
des délégués de tous les pays musulmans,
leur a lu un manffeste dans lequel il rendait
compte de sa politique depuis qu'il gouverne
le Hedjaz. 11 y avait là des Indiens, des
Javanais, des Surl-Africains, des Yemenites,
des Syriens, des Egyptiens, des Tunisiens et
des Algériens. Les dirigeants du monde mu-
mlman ont étudié avec Ibn Seoud les pro-
blèmes qui se rapportent à l'ensemble de
Il' Islam. Dans quel esprit ont-ils examiné et
né sol u les questions ? On le voit clairement
dans cette déclaration d'Ibn Seoud : 8 Mu-
sulmans d'abord et avant tout ; la question
Je l'Islam d'abord ; la question arabe en-
suite. »
Je disais précisément ces jours derniers
ipie le ministre des Colonies italien avait tort
de penser que les problèmes de notre Afrique
du Nord se posaient de la même façon qu'au
lendemain de la conquête romaine. Il y a
eu l'Islam, disais-je, et cela c'est bien quel-
que chose dans l'histoire. Musulmans d'abord.
Ce mot d'ordre, on le retrouve parmi les
Syriens qui discutent sur la forme de gou-
vernement que leur pays devra adopter quand
lera réunie l'Assemblée Constituante. Tous
ceux qui ont conscience de leur qualité de
musulmans réclament la monarchie. Un Ma-
itométan, disent-ils, sait que. dans tous les
us, le meilleur gouvernement est celui d'un
IftOIlarque, au nom de qui se fait la prière.
D'autres considérations interviennent, mais
la première est oelle-ci : une République. qui
place au ml'me rang toutes les classes d'une
population, à quelque rite quelles appartien-
nent, et qui ne s'appuie pas sur une religion
fl'KU't, ne peut pas être adoptée par un pays
qui est en grande majorité musulman.
Le directeur d'Alrf Bâ de Damas fait la
revue rapide des puissances musulmanes qui
«nt consenti à essayer du régime républicain,
lin Perse, le shah Ri/a Khan renverse son
prédécesseur et veut installer le régime ré-
jn'.tl licain ; il est obligé, par la volonté des
nléina et du peupie. de renoncer à ce projet
et de se rallier à la monarchie,appmes sur la
religion islamique pnxdamée religion offi-
cielle. Et la Turquie ? Tei, il faut bien recon-
naître que la République a triomphé. Victoire
éphémère, ou dangereuse, pensent les Musul-
mans qui estiment que la religion et la répu-
blique sont incompatibles ; les lois et les
décrets ont beau faire : il y a contradiction
entre le fait que la grande majorité de la
Turquie professe l'islamisme et la déclara-
tion que le gouvernement d'Angora n'admet
pas de religion officielle, comme il y a con-
tradiction, au Liban, entre la Constitution
qui stipule que la République admet toutes
les religions et le fait que la grande majo-
rité de la population est chrétienne.
Si donc, continuent ceux qui parlent ainsi,
V Assemblée Constituante syrienne adopte la
Républiquc, la Syrie ne sera plus un peuple
musulman, t-t il est impossible qu'une Cons-
titution de caractère laïque, permettant l'ac-
cès au pouvoir même aux non Musulmans,
soit acceptée par la population syrienne,
notamment par celle de Damas, porte de la
Kasba sacrée et capitale des Omeyyades.
Je le répète, d'autres arguments sont pré-
sentés contre le régime républicain : par
exemple l'argument classique des inconvé-
nients qui résultent des compétitions, des
querelles, des troubles, tandis qu'un roi,
placé au-dessus des partis, réalise plus aisé-
ment et plus fortement l'unité nationale ;
l'argument, ingénieux d'ailleurs et spécieux,
que, pour un pays placé sous mandat, il y a
beaucoup plus de garanties contre la puis-
sance mandataire dans une royauté que dans
la magistrature d'un président élu ; l'argu-
ment ad hominem qui consiste à reprocher à
tel partisan actuel de la République - d'avoir
ete, en 1920, le plus terme soutien de l'idée
de la monarchie ; l'argument d'opportunité
qui montre que le moment n'est pas venu,
que le progrès n'est pas suffisant pour jus-
tifier une forme de gouvernement laquelle
suppose une situation économique, commer-
ciale, industrielle, intellectuelle, morale assez
avancée ; (le commerce, dit-on, n'a pas pros-
péré ; les négociants se plaignent de la déca-
dence des marchés ; on n'a créé aucune
usine ; on n'a constaté aucun développement
des exportations ; l'industrie étrangère tend
à supprimer celle de la Syrie ; l'instruction
est toujours très en retard, la population des
écoles n'atteint pas le cinquième de la popu-
lation entière, etc., etc.).
Mais le gros argument est celui qui est
présenté dans le titre même d'un des articles
publiés par Alef Bâ : Point de République
avec l'Islam. Dans un autre article, on citait
et on commentait le mot de l'émir Chakih
Arsland : Un pays, déclarait-il, doit être
doté d'une constitution en harmonie avec
l'état des mœurs de tout lin peuple ; ce qui
convient à des Suisses ne convient pas du
tout à des Syriens. Or. les mœurs des popu-
lations islamiques, c'est l'Islam qui les leur a
données ; et le gouvernement le plus parfait
pour elles est celui qui est le plus en accord
avec l'Islam, c'est-à-dire la forme monarchi-
que, qui seule peut proclamer l'Islam reli-
gion officielle ; religion et forme de gouver-
nement sont indissolublement unis ; - à côté
du minaret qui s'élance vers le ciel où mon-
tent les prières, il n'y a pas de place pour
un hôtel de la Résidence ; il n'y a de place
que pour le palais du Roi, au nom duquel
le muezzin invite les croyants à invoquer
Allah, source de toute vie. 1%.
Je n'ai pas la prétention de chercher si,
oui ou non, les gardiens de la foi musulmane
ont pleinement raison cle nier qu'il y ait dans
l'Islam assez de souplesse nour s'encadrer
dans un régime politique qui respecterait ses
traditions, ses doctrines, ses pratiques. Mais
j'ai voulu tout simplement apporter une
preuve de plus contre ceux qui n'accordent
pas à l'influence de l'Islam la place qu'il
faut lui reconnaître, même si cela contrarie
nos prévisions et retarde nos espoirs.
MÊmrim Jtou«f«n,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Calantes.
Trains et paquebots
inervest M. Henry de Montherlant
M. H. de Montherlant, de retour d'Algérie
et de Tunisie, a fait cette déclaration :
Il J'ai horreur des voyages; les trains, les
paquebots m'énervent. Je rentre d'un grand
tour en Méditerranée.
Tunis, Fez, sont des villes où je ne puis
vivre. Je n'y trouve d'intéressant que la po-
pulation française : une vie jeune, un je ne
sais quoi d'américain dans l'allure des fem-
mes, qui me plaît. Marseille c'est encore la
France : je ne l'aime plus du tout. C'est
une ville qui s'embourgeoise, de même que
aplcs. Quant à l'Espagne. j'en ai assez.
Kl le m'agace.
Alger remplace rtuspagne. j'ai cette
rille dans la peau. »
Jusqu'à quand?
Le Sultan do Maroc en France
1 6 8
S. M. Sidi Mohamed et sa suite, venant
d'Angoulème, sont arrivés hier à Tours qu'ils
ont visité. Aujourd'hui le Sultan visite les
uh:"ltca\lx de la Loire.
.11
L.e statut de Tanger
L'opinion de Primo de Rivera
/ûi su 1 tant dit Conseil des ministres, le général
t'rimn rlr, Hivera parlant de l'accord relatif A
'f1an!lI'" s'est ex primé ainsi :
lai définitive, nous pouvons nous considérer
l\lisftlil.;; du résultai de cette négociation qui
a résolu le point le plus capital pour nous, à
:\H\ IIi l' : garantir lu sécurité de notre zone de
tiott tt'mt sans amoindrir le moins du inonde,
an contraire, les attributions que le statut nous
dOllllnit, et qui nons ont fourni l'occasion de
déîeudre nos intérêts avec fermeté <:t énergie
Itfl même temps qu'avec un esprit de concilta-
tion et de bonne entente qui contribuera il ren-
forcer l'droite amitié, chaque jour plus ferme
t cordiale, qui nous unit à la France, à l'An-
gleterre el A l'Italie.
----
Un héros de Bou-Denib
1'1
On a inhumé hier, à Montgeron, un des
Sérns de la prise de Bou-Denib, en 1908, au
Maroc, le capitaine Goupy, qui chargea
avec un escadron du 0® chasseurs d'Afri-
que, à la Mte duquel il fut blessé. Pour sa
luttante conduite le capitaine Goupy fut
luit officier de la Légion d'honneur.
Au cimetière de Montgeron, le président
le t Union nationale des anciens chasseurs
d'Afrique, le commandant Léon Mousson,
totrnçn en termes émus les hautes qualités
tu défunt.
L'utilisation de nos bois colonianx
Présidant la distribution des prix du Ly-
cée Carnot, M. Puul Léon, directeur géné-
l'al des Ueaux-Arts» parlant de l'urchiteclflrc
moderne a montié le l'ùle nouveau de nos
bois coloniaux :
L'architecture du mohilier Il suivi la même
voie. C'est le. régne clés surfaces lisses : toute
saillie est supprimée, pas plus de fronton au
buffel que île moulures aux corniches- La ri-
chesse de nos meubles réside elle aussi tout
entière dans leur mince revêtement formé de
bois exotiques. Les causes en peuvent être sans
doute les modestes dimensions des apparte-
ments d'aujourd'hui, la crise de la main-d'œu-
vre ,ln facilité d'entretien, mais c'est à l'in-
vention des machines à dérouler le bois. aux
progrès du contreplacage réalisés pur l'avia-
tion, a l'exploitation régulière do nos forêts
coloniales, que nous devons ce nouveau style.
Il tend fi reconstituer suivant une formule iné-
dite la marqueterie de jadis. A la luise de toute
création se retrouve une pensée d'nncêtre.
Le voyage des souverains belges
«♦»
Dimanche dernier, jour de la Fête Natio.
nale belge, les Souverains étaient à Albert-
ville sur le lac Tanganyika.
LE JURNEL SOUS GIBRALTAR
- cet
La Vauguardia, de Barcelone, a annoncé
dernièrement qu une commission venait
d'être nommée (pour étudier le projet d'un
tunnel sous le détroit de liinraitar. ce jour-
nal écrit à ce sujet ;
« Pour étudier le projet de tunnel sous-
marin dans le détroit de Gibraltar, établi
par le lieutenant-colonel de génie Pedro G.
Benoy, une commission technique a été
nommée, composéo du directeur de l'insti-
tut géologique et constructeur de notables
travaux hydrauliques, M. Dupuy Delome,
qui a fait le plan relatif à la partie nord
du Maroc ; de M. Juan Gabalda, auteur
de la carte géologique de la province de
Cadix ; de l'ingénieur des ponts et chaus-
sées, M. Sierra; du lieutenant-colonel d'état-
major Nicolas Prats, du lieutenant de vais-1
seau de l'Ecole de guerre navale} M. Guer-
ra ; de M. Rafael de Buen, océanographe
et de l'auteur du projet.
« Cette commission devra remettre son
rapport au gouvernement dans le délai d'un
an et, si celui-ci était favorable, elle serait
chargée d'étaiblir l'avant-projet définitif.
« Le ministre des Travaux publics a
accordé les crédits nécessaires pour subve-
nir aux dépenses de la commission, oui
commencera ses travaux aussitôt qu'elle
sera constituée. »
La charme à Madagascar
i
A
L'emploi de la charrue à Mada-
gascar, dans la seule province de
Tananarive, a permis en 1921
d'économiser 2 50.000 journées âOllvriers.
Ces chiffres sotrt ceux d'un rapport sur la
situation agricole, adressé à la Chambre de
Commerce de Tananarive par M. Delpon,
directeur de la station agricole de Nanisana
et de la propagande pour la province.
Aux environs immédiats de la capitale
l'emploi de la charrue n'a guère progressé
« à cause de la difficulté de nourrir les
bœufs et surtout de les faire labourer pen-
dant plusieurs mois m. Mais dans les régions
de Maltatsy,Ambo-itimaniaka,lmerimandroso,
Fihaottana, Ankazobe, Anfosarode, etc., les
progrès dépassent toutes les espérances :
e Il n'a fallu que cinq ans de propagande
pour arriver à transformer complètement des
méthodes primitives suivies depuis des siè-
cles et changer radicalement des coutumes
ancestrales. *
Autour de certains villages, toutes les ri-
zières sont labourées à la charrue.
Des terrains auxquels jamais la main de
l'homme n'avait touché sont maintenant tra-
vaillés, pour la simple raison que le labeur,
devenu moins pénible, a coûte une moindre
dépense d'énergie à une race naturellement
indolente. l'olt peut affirmer que les ex
portations de riz et de manioc, pour corn
mencer, iront désormais croissant.
M ai s ce bienfait de la charrue - qu'un
peuple de paysans comme le peuple de
France a peine à se représenter, tant il lui
est familier - aura des conséquences d'un
ordre bit-it plus élevé que Vaugmentation des
'prepdiiiis, pourtant de si grande importance:
« il contribue puissamment à fixer l'indi-
gène à la terre P.
Il n'est pas besoin de beaucoup d'imagi-
nation optimiste pour prédire que le soc.
nouveau venu dans la gra/tjJe lie, y défri-
chera non seulement la terre, mais les is-
prits.
Que les petites propriétés indigènes se
multiplient et une profonde transformation, j
tant sociale qu'économique, sera accom plie. 1
Au premier stade, on constate une victoire
sur la paresse.
Au second, l'attachement au sol.
Au troisième, il n'est pas chimérique, ce
semble, d'espérer que l'amour du travail
accompagnera le sentiment de l'inlérêt per-
sonnel : d'où suivra, à la longue et fJeltl-
être sans trop tarder, l'esprit d'épargne,
puis, la recherche d'un peu de confort.
Pourquoi n'en serait-il pas ainsi, alors
que Vagriculteur indigène travaillant pour
lui-même est l'agent primordial du considé-
rable développement de la Goldcoast et de
la Nigéria ?
Chez les Anglais, l'administration distri
bue à profusion renseignement technique..1
Madagascar, les premières applications du
plan de propagande agricole élaboré depuis
moins de dix aIlS donnent aujourd'hui des
résultats, répétons-le, tnespercs. I. on peut
être assuré que, devant de tels encourage-
ments, les services compétents de la Grande
lie, sous Vintelligente impulsion du Gouver-
neur Général, vont redoubler d'efforts.
Maurice Bouiltoux-JLaffont*
Député du Finistère,
Vice-Président de la (Mmmbre.
L'Aviation Coloniale
La liaison aérienne France-Cameroun
La mission composée de deux avions du
service aéropostal qui effectue une recon-
naissance en vue de l'étaotissement d'une
liaison aérienne entre la France et ses co-
lonies de l'Afrique Equatoriale et du Congo
vient d'arriver dans d'excellentes condi-
tions à Douala (Cameroun).
Paris-Beyrouth
Le chef de bataillon Ruby, commandant
l'aéronautique de l'Euphrate, vient pour la
seconde fois, de réaliser la liaison aérienne
entre la France et la Syrie par un très beau
raid. Dans le premier, il était passé par
l'Italie et la Grèce. Cette fois, son itinéraire
le conduisait par l'Afrique du Nord. Il quitta
Villacoublay le 13 juillet pour se poser le
soir même à Casablanca après ravitaille-
ment à Alicante (2.150 kil.) ; le 14, il allait
à Fez (330 kil.) ; le 15, à Tunis (1.600 kil.) ;
le 16, à Bengahzi (1.300 kil.) ; le 18, à Bey-
routh (1.820 kil., à 200 à l'heure). Ce beau
voyage de 7.200 kilomètres, effectué par une
chaleur torride, fait le plus grand honneur
au commandant Ruby et à son Potez-Lor-
raine d'escadrille.
..8
Aux Halles
Les raisins «l'Algérie ont suhi 1IlC forte
hausse aux Halles de Paris : de 5S0 fr. les 100
kilos, ils sont montés a 750 fr.
Cinéma Colonial
Le film du Centenaire
Le grand film qui doit être réalisé à l'oc-
casion du centenaire de l'Algérie est com-
mencé.
-
M. Arcy-Hennery, de la bociété française
des Films Historiques, accompagné de son
opérateur M. Willy, en a, en effet, tourne
les premières scènes dans la région de Sétif.
Ce film, qui a pour scénaristes MM. Jager-
Schmidt et Henry Dupuy-Mazuel, sera conti-
nué en septembre, lors des vendanges dans
la région.
Ensuite, dès octobre, ce sera la venue de
toute la troupe des films historiques. et un
travail opiniâtre qui ne sera guère achevé
avant janvier 1929.
Ce film aura la noble tâche de mettre en
valeur, aux yeux du monde entier, la beauté
et le caractère de l'Algérie ainsi que les ré-
sultats (Sun effort de colonisation qui se
poursuit depuis cent années.
A la mémoire de J. Van V oUenhoven
Nous sommes heureux de publier aujour-
d'èêti in extenso le beau discours prononcé
à LongPont (Aiàne), le 20 juillet 1928 sur la
tombe du Gouverneur général Vollenhoven
à la cérémonie commémorative du 10e anni-
versaire de sa mort glorieuse, par M. le sé-
nateur Lebrun, vice-président du Sénatj an-
cien Ministre des Colonies :
Messieurs,
La fidélité du souvenir nous ramène une
fois de plus aux champs où, voici dix années,
tomba Vollenhoven à l'aurore de la victoire ;
nous nous trouvons réunis une fois de plus,
ses chefs, ses camarades, ses amis, ses colla-
borateurs, en ce calme et paisible paysage
où il repose, pour revivre quelques instants
fugitifs en pensée avec lui et apporter à sa
mémoire l'expression de nos regrets inapai-
sés.
Car les années ont beau passer, les souve-
nirs de la guerre ont beau s'estomper dans
la suite des jours qui fuient, Vollenhoven
est toujours aussi vivant devant nos yeux.
La personnalité était si forte, dans tous les
domaines où s'exerça son activité, il avait
pris une place si éminente, il laissa de son
passage rapide dans divers milieux une trace
si marquée que ceux qui ont eu la bonne
fortune de le connaître sentent toujours son
action présente à côté d'eux ; le temps n'ar-
rivera pas à la briser.
l'our ma part, je le connus pour la pre-
mière fois à l'été de 1911, le recevant com-
me chef de cabinet des mains de notre ami
Messimy quand je lui succédai au Ministère
des Colonies. Certes, j'avais déjà dans ma
vie, partagé entre l'administration, la scien-
ce et la politique, rencontré beaucoup d'hom-
mes, mais je fais l'aveu que je n'en con-
naissais pas un aussi complet, unissant au
même degré des qualités intellectuelles, mo-
rales et physiques, aussi instruit de toutes
rhoses, de toutes matières coloniales d'abord,
cela va de soi. mais aussi de lettres, d'arts et
de sciences, doué d'une pareille énergie et
d'une égale volonté, portant en lui à un
même degré l'âme d'un chef, encore qu'il ne
fût à cette heure qu'un modeste et dévoué
collaborateur.
Aussi bien ses qualités allaient-elles trou-
ver a s'exercer sans tarder.
Nous étions à l'époque d'Agadir. L'Alle-
magne sans avoir encore franchi le pas qui
devait la conduire plus tard à la guerre,
tentait un coup d'audace pour se tailler dans
l'Afrique équatoriale un vaste domaine à la
mesure de ses ambitions.
Vollenhoven, s'élevant tout de suite aux
sommets d'où il convient que les hommes
d'Etat jugent et dirigent les événements,
aperçut la tactique pour faire tourner au
profit de la France des négociations d'où il
semblait d'abord qu'elle dût sortir dimi-
nuée : défendre pied à pied les frontières de
notre Afrique équatoriale, n'abandonner que
le minimum de terres de moindre valeur,
mais libérer de toutes servitudes un Maroc
d'où devait naître pour nous, à l'occident de
l'Afrique du Nord, une autre Algérie, les
années écoulées depuis l'ont amplement dé-
montré.
Le rôle que joua Vollenhoven au cours de
ces négociations, soit lorsque, penchés en-
semble sur les cartes bien imparfaites de
l'Afrique, nous nous efforcions, par la con-
naissance particulière qu il avait de ces ré-
gions, de limiter l'emprise allemande, soit
lorsqu'il allait à Berlin se tenir comme con-
seil technique à la disposition de notre émi-
nent ambassadeur M. Jules Camhon, nul
n'en peut mieux témoigner que moi, niti l'ai
eu à mes côtés dans ces heures difficiles.
Après quelques mois d'une collaboration
dont le souvenir ne s'effacera jamais de ma
mémoire, il rejoignit en Indochine notre ami
Albert Sarraut, désireux de trouver dans
cette France d'Asie si attachante par tous
les problèmes que pose son administration,
un champ vraiment digne de sa personnalité.
L'ancien Gouverneur Général nous a dit
souvent et nous redira, en ces paroles magi-
ques dont il a le secret, ce qu'il trouva en
son collaborateur de dévouement, de labeur
et d'action, galvanisant autour de lui hom-
mes et choses, communiquant à tous sa foi
ardente, sa volonté de fer, entrainant la co-
lonie vers ses hauts destins.
Survint la guerre. Les qualités qu'il por-
tait en lui devaient en faire un grand homme
de guerre. Tout, son courage, son mépris de
la mort, sa résistance physique, sa claire vi-
sion des choses, son sang-froid imperturba-
ble, tout eut dû le conduire vers les hauts
commandements, si nous avions encore été à
l'époque des généraux de 26 ans et si les rè-
gles de la hiérarchie n'avaient opposé une
barrière à son ascension méritée.
Il faut entendre son cri du cœur, lorsque,
encore enveloppé de l'auréole de Gouverneur
Général de l'Indochine, il s'embarqua à Sai-
gon en simple soldat d'infanterie coloniale
pour accourir sur le front français : « J'em-
« barque, écrit-il. J'arriverai au bon mo-
CI ment. C'est à devenir fou de joie. Je pars
« léger, content zt très jeune. Le bon soldat
« que je vais faire! >1
Ah oui, il fut un bon combattant, soit lors-
que, sergent au régimeHt d'infanterie colo-
niale du Maroc, il lit ses premières armes et
reçut ses premières blessures, avec que! en-
thousiasme, ceux qui l'ont vu alors à l'hôpi-
tal en ont gardé le souvenir, ou comme sous-
lieutenant a une brigade de chasseurs à pied
où Messimy vint le chercher pour en faire
son chef d'état-major, alors qu'à peine con-
valescent de sa blessure de Vailly il voulait
aller respirer à nouveau l'air salubre du
front, ou encore comme capitaine comandant
la iro compagnie de son cher régiment d'in-
fanterie coloniale du Maroc, lorsqu'il elltraÎ-
nait ses soldats au combat avec une furie
dont la mort seule a eu raison.
Pauvres petits feuillets, écrit- dans la
tranchée quelques instants avant l'heure fa-
tale, nous laissons errer sur vous nos regards
inconsolés. Vods nous apportez les recom-
mandations suprêmes << Je m'arrête I,? Je
vous en prie, qu'on fasse un effort pour nous
aider. Nous nous battrons jusqu'à la mort,
mais qu'enfin à Tanière on ose sortir des
formules et des discours? 11 faut agir révo-
lutionnairement et vite. Il
Il s'est en effet battu jusqu'à la mort.
Messieurs, convient-il de laisser jaillir de
nos yeux les larmes qui voudraient y perler
en cet instant de suprême tristesse?
Que non pas. De son vivant, même aux
heures les plus critiques, Vollenhoven n'a ja-
mais connu le moindre geste de défaillance.
Soyons dignes de lui.
Disons seulement que sa mort a été pour
la patrie une perte irréparable ; proclamons
qu'il eût été dans l'effort de redressement
d'après-guerre un entraîneur merveilleux ;
affirmons que telle ou telle de nos grandes
Colonies eût connu sous sa haute direction
des destins magnifiques, et, désespérés à ja-
mais que sa vie eùt été si courte, mais ré-
confortés par l'exemple qu'elle nous laisse,
retournons au labeur pour l'accomplissement,
notamment dans le domaine coloniat, des tâ-
rhes qu'il avait rêvées et dont un sort cruel
l'éloigna prématurément.
A bord de ma jonque
Les vacances sans prix
Une smala de princes, plus qu moins en
instance de trône, hante les Lycées de la
Métropole. C'est un bien. Tout pesé, il n'y a
rien de tel que notre vieille république pour
apprendre aux futurs rois à porter convena-
blement une couronne.
Faltt-il en conclure que Ces élèves princiers
se sont attribué bon nombre de couronnes de
lauriers verts aux dernières distributions de
prix.'! Pas dit tout. Le roi d'Afghanistan a
tant promené son rejeton, lors de son pas-
sage à Paris, que Si Hadraya IItÛla a raté
toutes ses compositions de fin d'année. En
fait de couronnes, il s'est mis la ceinturc.
Ghonal Mohamed, lui, s'est vu octroyer quel-
ques minces galettes pour sa persévérance et
sa bonne conduite.
Et Chakpour Kamram, dont les aïeux s'as-
sirent sur le trône de Téhéran, n'a guère dé-
croché à Lahanal beaucoup plus qu'un prix
d'encouragement au travail.
Le plus studieux d'entre les écoliers prin-
ciers -- et le plus illustre aussi est bien
le jeune prince Vinh Thuy. Vénéré en An-
nam sous le nom de Bao-Dai, le jeune empe-
reur a mérité toutes les louanges de son pré-
cepteur. M. Charles, qui, comme chacun le
sait, fut Gouverneur de VIndochine, ,,'a
qu'à se louer des progrès de son élève.
Des prixt Le prince Vinh Thuy n'en n'a
point rCflt. Et des couronnes de papier se-
raient trop légères à ce jeune front impé-
rial?
D'ailleurs le prince ne fréquente pas le
Lycée. Des professeurs, des plus notoires,
viennent l'enseigner au domicile de M. Char-
les. Cela est plus comme il faut pour l'en-
fatlt-em pereur.
Et cependant Sa Majesté, après cette année
toute chargée d'études françaises, de deuil et
de son avènement, va connaître la douceur
des vacances. Du moins, espérons-le, M.
Charles, en effet. conduit son impérial élève
à Vichy. (Est-ce bien le précepteur qui con-
duit son élève en vacances ou bien l'élève qui
accompagne M. Charles aux cau:r?) Question
oiseuse. Mais le Casino, le parc illuminé de
Vichy séduiront-ils l'enfant d'A nnam t
Les gueux couronnés de lauriers de papier,
comme les princes héritiers d'un fronton de
pierres précieuses, tournent le dos à leurs
maîtres, aux leçons, aux devoirs, aux puni-
tions., aux récompenses avec le même cri du
cœur : Vive la liberté!
Ces amnistiés du 14 juillet ne demandent
pas leur reste pour filer hors de leur prison.
La forêt, la plaine, la mOlltagne. la mer,
pourraient en dire bien long sur la juvénile
ardeur de leurs jeux, la merveilleuse paresse
de leur repos.
Mais, les trente sources de Vichy sont-
elles bien faites pour refléter la joie de l'en-
fatit-epitpe?»eiir? lIélllS! Xon. Et pour bien
des raisons, jllllltzi. dans leurs murmures ces
sources ne répéteront le nom dit petit prince
à la fillette aux Pieds vus, le nom du grand
empereur, au chemineau altère. Au reste., la
Publicité consciente et organisée. par ses
hauts-parleurs, s'adresse à une plus riche
clientèle.
Il n'y a pas que les juifs et les plages à la
mode ,I!,ti veulent avoir leur roi.
Les Vichyssois en sont tout autant tlmbi-
tieux que les Trouvillois ou les Paraméens.
Dieu veuille que .S..1/. tiao-Dai, de retour
dans ses éttlts, se souviennent, un jour, sans
amertumc, des vacances du prince Vinh Thuy
en entendant un administrateur français, ,lie
teint presque aussi jaune que le sien, parler
de la France et vanter la station thermale de
Vichy.
Miranc-Mmrceii*: Oejyira*.
Une découvei t ! indochinoiise
Un carburant végétal
On vient de découvrir en Indochine un car-
burant végétal qui donne lieu aux plus gran-
des espérances. Les expériences qu'on pour-
suit à son sujet auraient fourni des résultats
très satisfaisants.
.1.
A l'ecole Coloniale
1.1
l'ar anvté du minière des Colonies en «la10
du IC> juillet l'.hW. le nombre des élève* à ad-
mettre, en t'.>2S. il l'école enloniale. dans la
seelion spéciale de la magistrature coloniale,
fixé à 4 par l'arivté du <> février )'.
Sous-section indol'hiuiijfsc
Sous-seetion africaine
DANS LA LEGION D'HONNEUW
MINISTERE DE LA GUERRE
F,si nommé Chevalier :
M. Pierre Dupuy, directeur dit Petit Parisien.
AU CONGRÈS
des Anciens Coloniaux
@'0 1
Hier dimanche, à l :hl\teau-Thirry, à
l'issue du banquet de clôture du Cougrès
National des Anciens Coloniaux, présidé
par MM. Paul Doumer, président du Sénat
et Léon Perrier, ministre des Colonies, et
auquel assistaient M. ThébauH, président
de la section locale des Coloniaux, M. Da-
nico. une ion président, M. le marquis de
Burthélemy ancieai explorateur et de nom-
breuses personnalités du monde colonial,
M. Léon Perrier u prononcé le discours
suivant :
Monsieur le l'résident,
Messieurs,
(Juan' un voyugeur ariive dans certains vil-
lages de l'Afrique du Nord, un l'accueille ordi-
nairement par ces mots : lesj Saints du pays te
.¡II w'n t.
Le Suint de Cliàleau-'Thierry, c'est, comme
1 liai-un sait, Jean de La fontaine, - un saint
qui n'est peut-être pas .nn..¡ |>éché,raais un
pêcheur si naïf qu'il < >1 certainement par-
donne. G«r# ètes-vou.s bien sûrs, Messieurs, que
Jean de Di Fontaine ait salué de bon cœur
les coloniaux que vou> «'-tes ?
On s'accorde généralement il lui prêter une
morale un peu ..;l'c.lte. une prudence, une hor-
reur du l'isque et du mirage, qui le prépare-
raient mal ft comprendre vos penchants et
votre passé. Il raille « le ('.bien qui lâche la
proie pour l'ombre » que de fois n'a-t-on pas
repris cette image :tll cours des débuts sur
I evpansiou coloniale ! Il prend parti duins les
IH'U\ Pigeons, pour le ca^imier contre celui qui,
« sennuvant uu logis,
•> F^ ut assez fou pour entreprendre
« l'n voyage eu lointain pays n,
rt la >uile de l'histoire .-enible condamner n le
« le
somme, ( e qu'on trou\e surtout a l'origine de
la vocation coloniale. Il nY'-.t pas jusqu'à l'uviu-
tion. précieux outil de liaison entre les colonies
et la métropole, qu'il n'ait paru rejeter par
avance, en contant la -.olte aventure (le'
tortue. •> qui, lasse de >011 trou, voulut voir le
pays »», et que deux tanar>K pour sa perte, en-
levèrent dans les nues.
Voilà qui «^t gra\e. Mena nts, car La Fon-
taine est de ces quelques grands esprits, oïl
l'àme nation-Ile mire el M•trempe. Nous
ne pouvons pas nous pa.>-er île son assenti-
ment. Il faut, pui-que l'occasion .s'en piésente,
1 animer a nous, lass.u jer a notre ))rum-on)mc.
•
t•'n 11 nie a\ant tout celle reunion e>l une fele
de l'amitié, JII'('IIOIl:--le par son faible.
Ou lui doit, nous le .-avez, ce tendie vers,
qui d'ailleurs exprime une tendance profonde
île sa sensibilité :
« Qu'un ami véritable est une douce chose î »
On lui doit uu.m cette déclaration si simple
et st émouvante :
« Fn ce monde il se faut l'un l'autre secourir : •
« Si ton voisin vient a mourir,
Il C'est sur toi que le fnrdeuu tombe ».
K>i dirait-on pas, Messieurs, que ces vers ont
£ lé écrits spécialement pour vous, pour votre
association, pour votre congrès ? Ne les voit-
on pas à leur place en tète du compte rendu
de vos travaux ? El Il'Y sent-on pas toute la
sympathie d'un co-ur de poète pour les beaux
PI fort s d'entente humaine ?
Cher fabuliste, penche-toi sur ces bravos gens
qui m'entourent, et lis dans leurs yeux : tu
comprendras quelle générosité les anime, quNs
grands sentiments les unissent,
pliquent à léaliser. Tu seras surpris de î,i ten-
dresse vraiineiit fraternelle qii'iJs éprouvent
les uns |M)ur les autres el qui leur inspire une
étrange force ; car celle ajliance est née dans
une communauté de périls d de souffrances,
loin 1111 si 11 natal, loin des douceurs de la vie
de famille, loin de tout. i;||e est le fruit, du
sacrilice. elle est la parure
elle ,,'aplw!I,' la camaraderie coloniale.
Mais pourquoi chercher ,L te convaincre ?
Tu l'as de loi-même pressenti, ce don des tro-
piques, et lu lions réponds :
fi Peux vrais amis vivaient au \IIIIlOllliltal'a :
« L'un ne possédait rien qui n'appartint à
rralllt.
'« Les amis de ce pays-lfl.
aient bien, dit-on, ceux du nôtre.
Par ces mois. Messieurs. est clair que le
Saint du Pays vous salue. Le Monomotapa,
c'est la brousse africaine, indochinoise ou mal-
gache, et ce sentiment, d'une qualité rare, c'est
la mutuelle et coiitiante affection, qui fait de
votre groupement mieiu qu'une association,
une famille.
•
• •
ht maintenant, .leau ic La Fontaine, remonte
un peu le cours du temps, et, toi qui sais si
bien voir, représenle-toi ce que fut la t arrière
d, ces hommes que lu aini'.s déjà.
Tout enfants, ils ont. iwv .le belles aventures
el de grandes actions : ils .sont trouves à
l'étroit, comme des oiseaux en cage, dans nos
1
vaincu, pour partir, tous les préjugés, toutes les
craintes, toutes les iv-islanccs. qui prennent
comme dans un réseau les jeunes ardeurs dj
chez nous.
Ils sont partis, et c'est j;, leur plus franc,
mérite, .sans bien savoir ce qui les attendait.
< Mi leur avait dépeint ces lointaines régions sous
d'effrayantes couleurs, el..si le tableau n'était
pas toujours exact, la reaille souvent lie valait
guère mieux. P.'etail le temps des marches en
avant, des expériences, des debrou.ssemcnts ; il
fallait tout iuiprovi>er. \iviv à la dure, risquer
.sa saute et sa vie cent fois pour une : il fal-
lait. aux prises avec des diflicilltes de toutes
sortes, garder pied une oMivre de colonisation qui restât en
accord avec la pureté traditionnelle de noire his-
toire et l'humanité de noire idéal.
Cette foi, cet idéal, ils les ont gardés ju-qu'au
bout, ('.eux qui. si nombreux, sont morts à la
peine, et dont je salue pieusement la mémoire, y
ont puisé leur dernière joie : ceux qui ont sur-
vécu. ceux qui sont ici, nourrissent, brûlante
comme an premier jour, une llaumie qui les
transligure et qui exalt • .11 eux les nieAleures
vertus de l'âme française.
Ktaient-ils au moins compris, soutenus, encou-
rages par la nation qui devait à leur \adlan e
tant de présents splendides Hélas ! nous sa-
vons trop a quelle indifléreiice ou quelle mé-
connaissance ils se sont maintes foi* heurtes !
C'est en tremblant que la France haïr lâchait
1111 peu la bride sur le cou. el c'est brutalement
qu'à la moindre alarme elle les refrénait. Y hé-
sitons pas a le reconnaître : quelques grands
hommes d'F.tat, depuis l'aube de notre histoire.
ont devine la \0catioi1 colonisatrice de notre
pays et se sont passe, contre xj'iits et marées,
le (lambeau de l'expansion. -- - "s'il s'est trouvé,
à toutes les époques, une minorité d'audacieux
pour mener à bien ces campagnes en loques que
furent la plupart de nos entreprises coloniales,
la colonisation apparaissait, a nombre de nos
Français, comme une dangereuse fantaisie, cl
ce monument grandiose s'est élevé contre leur
gré.
Mais le propre du colonial, c'est justement
d'avoir l'Ame chevillée au corps ; c'est de mar-
cher quand même, c'esi de lutter, s'il le faut.
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