Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juillet 1928 21 juillet 1928
Description : 1928/07/21 (A29,N113). 1928/07/21 (A29,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512899
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. Ne 113.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 21 JUILLET 1928.
J0URN1LJU0TIDIEN
Rédaction & Administration :
m, m m M-Tfeaft*
PARIS O")
TtLtPN. 1 LOUVRB lt-I7
- MOMLIIU1744
1 1 i 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcmi RUEDEL et L..G.,,,-ULT
fous les Articles publiés dans notre tournai ne peuvent
égre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABMREIERTS
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u. - 8 Noie 8IUU
Framit
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ttranpr.. 180 » taO. 60 »
On s'abonne sans frais daqj
tous les bureaux de poste.
VOJUO
Souvenir-a pèle-mête
t II I »'̃ ni u >
A
Nous l'appelions tous Volo, par
une de ces abréviations familières
qui était venue spontanément dans
la bouche de ses camarades et qui avait été
adoptée ensuite d'un accord unanime.
Je regrette que ma santé débile ne m'ait
pas permis de me joindre à la pléiade d'amis
qui, hier sont venus à Longpont, honorer sa
mémoire et orner d'une gerbe sa stèle. Volo,
que des étymologistes distingués voudront
assimiler en latin à l'une de ses qualités
maîtresses, la volonté, je veux, n'était pas
appelé ainsi au temps de sa jeunesse pour
cette vertu essentielle qui ne lui manquait
point, mais parce qu'en notre pays de
• France, qui aime la clarté et se plaît aux
abréviations, il était trop long de dire Van
Vollenhoven.
Il était doué des plus rares qualités d'in-
telligence, de travail et de cœur. A Dakar
comme à Hanoï il fit preuve, au cours d'une
carrière que la mort interrompit lamentable-
ment le 19 juillet 1918, de tout ce qui est
nécessaire à un chef, il savait voir et léali-
ser; il serait actuellement, sans l'ombre
d'un doute, gouverneur général de l'Indo-
chine et sa grande personnalité dominerait
notre monde lolonial.
Aujourd'hui je voudrais apporter moi aussi !
une gerbe de souvenirs. Si je n'ai pas,
comme tant d'autres, été son camarade à
l'école coloniale, où il a laissé de si vivantes
visions, j'entretenais du moins avec Van
yoUenhoven des relations qui remontaient à
1899 et qui s'étaient resserrées dans une
estime et une affection mutuelles.
A une heure particulièrement pénible de
notre histoire coloniale, c'était au moment
tragique des négociations avec l'Allemagne
cini devaient aboutir en igii à la cession du
bec de ccmard, nous fûmes quasi quotidien-
nement en contact. ("était le moment où
M. de Kiderlen-Wacbter tendait des embû-
ches à la France, après l'échec allemand à
la conférence d'Algésiras, et où M. de
Bethmann-Hollweg faisait savoir à M. Ju-
les Cambon qu'il n'avait plus rien à lui
dire.
On a rendu hommage à l'époque à la pru-
dence de M. Armand Fallières, à l'intelli-
gence de M. Caillaux, alors président du
Conseil, et à l'énergique patience de son
dévoué collaborateur M. Albert Lebrun, mi-
nistre des Colonies, mais ce qu'on a jamais
assez dit c'est le patriotique dévouement,
l'esprit constamment alerté de Van Vollenho-
ven, chef de cabinet de M. Albert Lebrun.
'Au cours des grandes vacances, mes obliga-
tions professionnelles me conduisaient quatre
ou cinq fois par semaine au ministère des
Colonies, j'y voyais souvent mon \ieil ami
Lebrun et presque toutes les fois Van Vol-
lenhoven.
Aux premiers jours, ce dernier me dit :
« Mon cher ami il faut marcher, des né-
gociations pénibles sont engagées avec l'Alle-
magne, il faut défendre le point de vue
français, et depuis que les négociations sont
commencées, aucun journal, aussi bien spé-
cialement colonial que d'informations géné-
rales, n'a protesté contre la possibilité de
cession de territoires coloniaux à l'Allema-
gne.
« N'hésitez pas, ne nous ménagez pas,
poussez-nous l'épée dans les reins. On né-
gocie sur les bords de la Sprée, moi-même
je vais aller à Berlin et je n'ai pas encore
une ligne d'imprimée dans mon dossier,
pour indiquer à nos voisins d'outre-Rhin
la réprobation de l'opinion publique fran-
çaise contre la possibilité d'une cession ter-
ritoriale sur les bords du Congo. Cela ne
facilitera pas les négociations, car ils vont
se montrer insatiables. Entreprenez une
..campagne vigoureuse et ne nous ménagez;
pas..,
Ce qui fut fait.
C'est à cette époque que parut dans nos
colonnes une séjrie d'articles signés a hs An-
nales Coloniales ) :
Ni défaillance ni trahison.
Robert Macaire et nous.
Une lettre, une idée. La chaîne et la
montre.
Ceux qu'on veut déposséder.
Un prétexte pour lâcher pied.
Jusqu'à la lie.
Monnaie de singe.
Ils rencontraient dans les milieux congo-
lais une adhésion enthousiaste et une sym-
pathie unanime, aussi bien parmi les Afri-
cains que parmi les Asiatiques.
Les Annales Coloniales furent les seuls
porte-paroles, à cette époque comme tou-
jours, de l'opinion coloniale française agis-
sante.
Au lendemain de son retour de Ber-
lin, Volo me dit : a il faut que vous m'atta-
quiez personnellement cela me donnera plus
de force pour résister aux prétentions ger-
maniques. » Il me demanda expressément
de publier cette note où, en annonçant son
retour, on lui reprochait d'offrir sur
un plateau l'A.E.F. tout entière à l'Alle-
magne. Et le papier fut rédigé, comme il
arrive souvent, sur le coin de bureau qu'ont
de tout temps occupé les "chefs de cabinet
des successifs ministres des Colonies.
Pour poursuivre les négociations avec
Kiderlen-Wachter, le Gouvernement avait
- dans son dossier un papier imprimé où, si
- l'on ne mettait pas en cause la vigilance
patriotique unanimement reconnue du chef
de cabinet du ministre, on invitait le Minis.
tère à faire preuve de beaucoup de prudence
et à en lâcher le moins possible, sous peine
de se voie suspecter de mal défendre sa
patrie.
Le papier émut beaucoup Lebrun qui la
semaine suivante me le reprocha. Je lui ex-
pliquai que le papier était sinon tout
entier de Volo, du moins qu'il l'avait vu
avant son départ pour les bords de la Sprée
et que c'était lui-même qui avait trouvé la
phrase la plus dure à son endroit.
Pas possible.
Appelez-le, il vous le dira lui-même.
- Non, je ne veux pas, cela me serait
trop pénible, et Lebrun 'sans insister me
parla d'autre chose.
11 y a quelque chose de sublime dans l'ah-
dication de la personnalité, que Volo a
témoignée à cette époque, comme d'autres
l'ont fait en des heures plus tragiques, et
qui repose du cabotinage des politiciens ou
des chamarrés.
On sait la fin de Volo, son rôle en Indo-
chine qu'il gouverna plus que ceux à qui il
prêta son concours, son gouvernement géné-
ral à Dakar. Il y faisait une oeuvre essen-
tiellement nationale, colonialc, française.
Mais connaissant bien le pays, sachant qu'il
était dépeuplé, n'ignorant pas la prévention
naturelle et somme toute légitime, des noirs,
contre la conscription et les engagements
volontaires, engagements volontaires, me
disait mon vieil ami le Général Toutée, qui
consistait a amener, pieds et poings lies
pour l'enrôlement, les noirs. comme du hé-
tail humain pour la lioucherie connais-
sant bien cela, Volo s'était refusé aux recru-
tements massifs.
« Moi ou le recrutement ».
Au Conseil des ministres où M. Henry
Simon, piètre ministre des Colonies, devait
arranger les choses, il ne hougea pas. T'°, M.
Albert Lebrun et Etienne Clémentel, qui
avaient eu Volo comme collaborateur immé-
diat, esquissèrent un geste de défense. Vai-
nement. Tranchant comme une guillotine.
M. Clemenceau osa prononcer cette phrase
sacrilège que les échos des Conseils de mi-
nistres rejetèrent le lendema in.
-- Laissez-moi tranquille avec votre demi
boche.
- - C'est ainsi que l'homme - qui a livré
1 Egypte aux Anglais, combattu 1 œuvre
française, en Tunisie et au Tonkin, partout
où elle était noble et belle, traitait un des
plus purs parmi les Français.
Et Volo abandonne le jour même le
gouvernement général de l'A.O.F.
En fin de guerre, le 19 juillet iqt8, dans
la forêt de Compiègne, près de Lonppont,
pour son plaisir le Tigre envoya se faire tuer
le plus bel espoir de la France coloniale.
Aujourd'hui nous le pleurons.
Regrettons que. le pouvant, celui ou ceux
nui le pleurent avec nous et honorent sa
dépouille n'aient rien fait à l'époque pour
le conserver vivant à sa patrie.
Metrccl Jtutftfrr.
818 1
A la mémoire de an YoUenhuyen
»♦» ̃̃ ̃̃ -
Les amis du regretté Gouverneur Général
Vollenhoven se sont réunis hier à Longpont
(Aisne) pour commémorer le dixième anni-
versaire de la mort glorieuse de celui qui fut
à la fois, au cours d'une carrière exception-
nellement brillante, un grand administrateur
et un héroïque soldat.
Réalisateur dans toute la force du terme,
unissant il un savoir étendu, à un esprit re-
marquablement lucidc, une noblesse de ca-
ractère et une simplicité de manières qui
avaient su lui gagner le respect et l'affec-
tion de ses collaborateurs dès son entrée
dans la vie coloniale, il a laissé dans tous
les hauts commandements qu'il a exercés,
Vempreinte de sa vaste intelligence et la
marque très personnelle de ses méthodes
aux vues larges et fécondes.
Gouverneur Général a 39 ans, Il tomotst
frappé mortellement un an après, le 19 juil-
let 1918, dans les rangs de ce régiment co-
lonial dit Maroc : « le plus beau régiment
de France » se plaisait-il souvent à l'appe-
1er Il oit il avait demandé l'honneur de servir
encore après deux séjours précédents sur là-
front français, au cours desquels il avait
déjà été trois fois blessé.
(i Les hommes n'ont pas le droit de pleu-
rer tant qu'il leur reste-la force de combat-
tre », disait-il souvent/
Ailleurs, il écrivait : « Le destin a voulu
« que notre génération subît la Plus grande
Il crise qu'ait connue l'humanité. L'histoire
« ne peut plus nous oublier; nous vivrons
K à travers les siècles quand le souvenir de
« ceux qui ont bâti Bafiylone, Athènes et
u Rome aura disparu. Notre génération tient
« dans ses mains le sort de l'humanité et
« l'avenir du monde. Quand d'aussi gran-
« des responsabilités pèsent sur les hommes,
« ils doivent être fiers à en mourir. »
Noblesc, fierté, simplicité, ardeur en-
thousiaste et réfléchie, personnalité rare,
âme d'apôtre du Devoir, gel fut l'homme
que le destin qu'il évoquait n'a pas épar-
gné, lui non plus, mais dont il a préservé
la mémoire en le faisant mourir jeune, un
soir de bataille, dans tout V éclat dç son in-
telligence et avec l'auréole dIt soldat mort
pour la patrie.
Sa dernière citation, maintes fois écrite,
mais qu'on ne saurait trop relire.. ne syn-
thétise-Uelle pas tout ce que fut, au cours
des années de guerre, cet homme exception.
nel :
« Officier d'une ifaleur et d'une vertu an-
« tiques incarnant les plus belles et les plus.
« solides qualités militaires. Mortellement
« frappé, le 19 juillet 1918, au moment où
« électrisant la troupe par son exemple, il
« enlevait une position opiniâtrement dèfen-
« due. A placer au rang des Bayard et des
« La Tour d'Auvergne et à citer en exem-
« pie aux générations futures, ayant été l'un
M des plus brillants parmi les plus braves. n
Van Vollenhoven fut un réalisateur ac-
compli. D'une grande noblesse de caractère,
d'un esprit étendu, d'une extrême simplicité
de manières, il se montra tour à tour admi-
nistrateur hors de pair, et soldat héroïque.
Il n'avait pas 40 ans lorsque, le 19 jan-
vier 1918, il tombait dans les rangs de ce
régiment colonial, qu'on n'a pas hésité a
qualifier de plus beau régiment de France,
mortellement frappé d'une balle en plein
front. Il avait déjà été blessé en trois autres
circonstances.
Il Les hommes n'ont pas le droit de pleu-
rer, tant qu'il leur reste la force de com-
batre! », disait-il souvent.
Car toutes ses pensées étaient empreintes
d'une noble fierté, que son âme d'apôtre
tenait à mettre en action.
Van Vollenhoven écrivait un jour :
« Le destin a voulu que notre génération
subit la Plus grande crise qu'ait connue l'hu-
manité. L'histoire ne peut Plus nous oublier;
nous vivrons à travers les siècles quand le
souvenir de ceux qui ont bâti Babylone,
Athènes et Rome aura disparu. Notre géne-
ration tient dans ses mains le sort de l'hu-
manité et l'avenir du monde. Quand d'aussi
grandes responsabilités pèsent sur les hom-
mes ils doivent être fiers à en mourir. »
L histoire, én effet, ne l'a pas oublié, la
manifestation d'hier, devant son monument,
l'a prouvé à nouveau.
M. Albert Lebrunt ancien Ministre des Co-
lonies, le sénateur Messimy, ancien minis-
tre des Colonies et dont Vollenhoven lut
l'éminent colahorateur, ont tour à tour exalté
la mémoire de ce grand Français, de cc
grand Colonial, de ce grand Soldat, et ont
reconnu que ce civil aurait été capable et
digne de conduire une armée, et même da-
vantage.
Le maréchal Franchet dlCsperey, les ayant
approuvés, ajouta : -
« Quoique vous. n'attendiez pas ici un dis-
cours de soldat, laissez-moi vous rappeler
un fait qui achèvera de peindre cet homme
exceptionnel. le fis sa connaissance en Al-
sace, quand il était à Vétat-major du général
Messimy. le le revis, en 1918, capitaine
commandant au régiment du Maroc, et com-
me* je le félicitais d'avoir accepté ce poste
dangereux, lui qui aurait pu en trouver un
de tout repos, il me répondit : « Mon géné-
ral, vous connaisses mon origine hollandaise.
La France a fait beaucoup pour moi; je dois
faire beaucoup pour elle! »
Rappelons que Jost Van Vollenhoven né à
Rotterdam était le fils dit consul de Hollande
à Alger et que ses cousins, que notre en-
voyé spécial à l'exposition de Haarlem
voyaient cette année encore, habitent tou-
jours la Hollande.
G*âcc %au grand nombre de personnes qui
ont bten voulu repondre à l invitation du
Comité des Amis de V ollenhoven, la céré-
monie de Longpont remarquablement orga-
nisée par le lieutenant-colonel Honneau de
l'Infanterie coloNiale J a pris un caractère im-
posant. Y ont assisté les délégués du Minis-
tère des Colonies, des grandes Associations
coloniales, des Administrateurs des Colo-
nies, des élèves et anciens élèves de l'Ecole
coloniale, le Préfet de l'Aisne, les Mai-
res de Longpont et de Villers-Coterets
entourés d'une population nombreuse, les re-
présentants du Ministère de la Guerret de
l'Inspection générale des troupes coloniales,
du régiment colonial dit Maroc, des anciens
combattants, sans parler de tous les Colo-
niaux actuellement dans la Métropole qui
avaient tenu à faire individuellement le pè-
lerinage de Longpont, venus des quatre
coins de France.
- Parmi les personnalités présentes, citons :
MM. t.. Roume, Gouverneur général hono-
raire les Gouverneurs Honnecarrère, lieur-
nier, t Richard, lionamyt le directeur Albert
Dit chêne, conseiller d'Etat: les Résidents
supérieurs Pasquier et Bosc, Y von, chef ad-
joint dit cabinet du Ministre des Colonies;
René Le grand, Henri Duvernet, Charles Pé-
rinaud, le général Verdier, directeur des
troupes coloniales, le sous-directeur Georges
François, le ministre Albert Sarraut, le gé-
néral Pereigne, commandant les troupes co-
loniales, l'officier d'ordonnance du général
Claudel.
.11
L'Indochine et la Chine
-
La réponse française à la notification du
Gouvernement de Nankin réclamant l'abroga-
tion des trois conventions relatives aux droits de
frontière sino-indochinoise, proteste énergique-
ment contre le droit de la Chine à dénoncer
ces conventions. La réponse fait du reste remar-
quer que la France avait consenti à leur revi-
sion et avait engagé des négociations avec le
Gouvernement de Pékin à cet effet.
SALADE NÈGRE
l' 1
Des nègres, et sans doute pas des
« noirs » de notre empire africain se font
confectionner dans un grand restaurant pa-
risien une salade bizarre dont voici la re-
rette : feuilles vertes mélangées de safran,
d'ail, de chapons, de moutarde, de tomates,
avec du Roquefort crêmeux pour lier le tout.
Ce mets bizarre nous rappelle Xénophon
et les Mangeurs-de-Choses-lmmondes de la
Retraite des Dix-Mille !
C'est peut-être nous qui avons tort de mé-
dire d'un plat sans y avoir goûté 1
Que voulez-vous, il y a des jours où l'on
n'est pas en train.
Au Sénégal, les Ouolofs trempent les
feuilles de salade, de la laitue de préfé-
rence, dans une sauce brune, pimentée, mais
n'y mettent pas de fromage.
8.8
Les pays les plus chaids
D'après un de nos coftfrères, on connaît
à peu près les régions les plus chaudes du
Globe. Elles comprennent la partie méridio-
nale du désert arabique, la côte des Soma-
lis, une partie des Llanos partie nord de
l'Amérique du sud. La température moyen-
ne, pour l'année, atteint ou dépasse 30°.
Quelque chose comme 20 au lever du soleil
et 40 à 1 heure de l'après-midi, en journée
moyenne.
Nous avons dans nos possessions africaines
des endroits extrêmement chauds. Dans le
sud constantinois, Biskra pendant l'été, au
Sénégal Podor, en Mauritanie, Kaédi et
Moudjeria, au pied du Tagant.
Au Soudan français, Kayes semble tenis
une des premières places, surtout pendant
le tn8is de mai.
A Podor, en 1905, pendant les mois de
juillet, août et septembre, la moyenne de la
température a été de 45'0.
Le typhon du T ookin
Le naufrage du Cap-Lay 1
Un complément d'information nous par-
vient sur le sinistre du paquebot Cap-Lay.
Le Cap-Lay, parti de Saigon le 12 juillet,
fut surpris par le typhon qui sévit dans la
nuit du 15 au 16 juillet dans le golfe du
Tonkin. au moment où il allait pénétrer
dans la rivière d' Haiphong. Il était alors 22
heures. Le navire dut mouiller en raison de
la violence du vent, mais les ancres cédèrent
et le Cap-Lay fut drossé vers la côte sud de
l'ile Cacba, où il heurta une roche. On mit
les canots de sauvetage à la mer. Malhew
reusement ceux de tribord furent brisés entre
la coque et les rochers à pic. A 2 h. 45 du
matin,l'invasion de l'eau ayant provoqué l'ex-
plosion de la chaudière, le Cap-Lay chavira
et coula.
L'Ite de Cacba, comme on le sait, se
trouve à l'entrée de la baie dAlong qui est
hérissée de rochers aux proportions grandio-
ses, mais particulièrement redoutables pour
les navigateurs.
Le nombre des victimes n'est pas encore
exactement connu actuellement. 30 Euro-
péens et 19 indigènes manquent, mais Mme
Lebreton et deux hindous, donnés comme dis-
parus ont été retrouvés vivants.
Ainsi que le déclare un câblogramme
émanant du Gouverneur Général p. i. de
l'Indochine, parti le 19 juillet à 18 heures de
Saigon :
Plusieurs passagers du Cap-Lay, dont
quelques femmes et des enfants blessés au
cours du natefrage. ont été hissés à l'aide de
cordes sur une roche abrupte où ils sont res-
tés une journée entière sans nourriture, pres-
que sans vêtement, en attendant les secours.
Quelques-uns en sautant à l'eau ont été écra-
sés entre la roche et la coque du navire.
Des chaloupes continuent à rechercher les
cadavres.
Les d/ogâts dit typhon sont particulière-
ment graves.
On signale qu'en dehors des sinistres men-
tionnés jusqu'ici, sept jonques ont coulé à
Ilaïphong et onse au Sept-Pagodes. Les rou-
les sont coupées par l'eau, notamment entre
Haiphong et lIanoï, entre lesquelles cepen-
dant une lia is Ott Par voie ferme subsiste.
Les communications télégraphiques et télé-
phoniques ont été interrompues. On nous si-
gnale également des dégdfs matériels impor-
tants à Hanoi et dans toutes les villes, toute-
fois. ils seraient rapidement réparés si les
chutes d'eau n'avaient pas submergé le Delta
et si la crue très forte que l'on craint ne
se produisait pas.
Le résident supérieur, M. Robin, s'est
rendu. -bar voie ferrée à H aï phone où il a
félicité tout l'équilibre du Cap-Lay et les en-
gagés volontaires rescapés qui collaborèrent
au sauvetage. et il a ensuite visité les blessés
à l'hôpital militaire.
Le Gouverneur général de l'Indochine
fait connaître que l'adjudant infirmier signa-
lé disparu se nomme Gavennec au lieu de
Gauvin. D'autre part, le soldat Vidal a été
retrouvé sain et sauf.
Par dépêche.
Trophée du Tonkin
Un drapeau pris aux bandes de pirates chi-
nois et réformistes annamites, au cours du
combat de novembre 1927 dans le haut Ton-
kin, sera remis officiellement au Musée de
l'armée à l'issue d'une cérémonie qui aura
lieu aux Invalides le 26 juillet.
13 R 0 U S E
11
Les fausses joies
Je l'avoue sans fard : je suis un naît.
Dès que j'apprends la découverte d'une
nouvelle richesse coloniale, mon cœur saute
de joie et je dois faire appel à toute ma di-
gnité de père de famille pour ne pas expri-
mer mon allégresse par des bonds et des
gambades, à la façon de ma petite fille.
Et puis, parfois, quelles cruelles décon-
venues ! Ainsi, je venais de lire, dans l' In-
dépendant de Madagascar, ceci :
D'après une communication faite à l'Aca-
démie de médecine de Berlin, l'escargot du
papayer de Madagascar, déjà « pectoral »
comme tous ses congénères, absorbe, vii>ant
sur le papayer, une quantité invraisembla-
ble de papaïne et devient un admirable vé-
hicule de cette papaïne, panacée des esto-
macs lents ou délabrh.
La communication .7tiscrait donc l'emploi
de l'escargot « pectoral » et à la fois (1 sto-
mllchiquc Il et tel gros mangeur enrhumé
soignerait à la fois sa pituite et son estomac
en. le prenant sous forme de sirop ou de
pastilles.
Et l'auteur de ce curieux articulet (il si-
gne d'ailleurs « Curiosusn) faisait prévoir la
création d'une société pour l'exploitation in-
tensive du prodigieux gastéropode.
Quelle émotion, quels - rêves d'or! - Oh! pas
pour moi. Je n'ai pas les moyens d'être ac-
tionnaire d'une entreprise qui, par essence,
est destinée à progresser lentement. J'ai bien
essayé, comme j'imagine que font les capi-
taines de finance, d'établir des calculs pré-
cis sur les données connaissables du pro-
blème. Mais je n'avais pas d'escargot sous
la main, ni d'ailleurs le moindre papayer
dans mon logis, pour chronométrer, par
exemple, et le temps de la montée à l'arbre,
et celui que peut mettre l'animal à assimi-
ler la papaïne.
Ma joie fut donc strictement désintéressée,
purement patriotique. Et qui ne l'eût éprou-
vée, à l'idée de millions de petits laboratoi-
res pharmaceutiques gratuitement fournis
par une de nos Colonies!
Hélas! je relus l'article et constatai que
le savant berlinois s'appelait Thunder den
Tronck.
Depuis, je me demande si ce personnage
a plus d'existence réelle que celui qui fut
baptisé ainsi, si je ne me trompe, par Vol-
taire.
Combien je le voudrais ! Songez que l'es-
cargot « pectoral-stomachique n serait la dé-
monstration foudroyante que tout est pour
le mieux dans le meilleur des mondes pos-
sibles.
Du coup, le « hideux sourire » du philo-
sophe serait a jamais éteint.
Mais, à vrai dire, je n'y compte guère.
itmfftoa*.
M. Lucien Saint à Paris
-
M. Lucien Saint, résident supérieur en Tu-
nisie, accompagné de M. Pierre Catta, est
depuis hier à Paris. Arrivé à Marseille à
bord du Gouverneur-Général-Gueydon, le 19
juillet, M. Lucien Saint est reparti le même
jour pour Paris par le train de 9 h. 15.
Interrogé sur l'état des récoltes, M. Saint
a répondu qu'il est excellent.
..8
L'ALGERIE AU CONSEIL
MUNICIPAL DE PARIS
1fT
Sur la proposition de M. Pierre Godin, le
Conseil municipal a décidé de constituer
une Commission spéciale ayant pour mission
d'étudier la participation, de la Ville de Pa-
ris aux fêtes du centenaire de la conquête de
l'Algérie et, en liaison avec l'Exposition co-
loniale, la création, à Paris, d'un palais de
l'Afrique du Nord.
-----
La propagande
pour l'Afrique du Nord
Le Conseil de direction du Comité de l'Afri-
que du Nord, réuni sous la présidence de
M. E. Sabatier, a décidé d'instituer un prix
annuel en faveur d'un écrivain français, rési-
dant dans la Métropole ou en Afrique du Nord,
ayant le mieux contribué par ses écrits à l' œu-
vre de propagande, de vulgarisation et d'action
nord-africaines que poursuit le Comité.
Une somme de 8.000 francs sera répartie
annuellement entre trois lauréats.
«D'-
Le Sultan dn Maroc en France
l e c
Sidi Mohammed est parti avant-hier matin
avec sa suite, en automobile, pour Arcachon.
où il a passé la journée. Il est rentré le soir
même à Bordeaux, pour en repartir hier matin,
à 9 heures.
Le Sultan s'est dirigé en automobile sur An-
goulême, où il a déjeuné. Il continua ensuite
son voyage dans la direction des châteaux de la
Loire, qu'il visitera.
HOMMAGE BRITANNIQUE
AU MARECHAL LYAUTEY
A lu ri'Uioii du Conseil de lu .Société britan-
nique de l'Afrique, présidée pur le comte Urije-
ton, il u été décide de décerner lu méduille d'or'
annuelle au muréchul Lyuutey pour les grunds
:-el".:.iœs qu'il a rendus tu Afrique. Celte mé-
daille lui sera remise au cours d'un banquet
donné spéciulernent en son honneur l'au-
tomne prochuin.
L'Aviation Coloniale
Retour du Cap
Les aviiitours frunçuis Mimer et. 13aud,
iirrivês nu Clip le 5 juillet, après avoir
HIV r tué le rnid Piiiïs-Le Cap en étapes,
sont repurtLs aujourd'hui en uvion pour la
Kninre.
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
4
- Le palmarès -
Parmi les prix décernés par l'Académie
française, nous notons
Prix Montyon (î.œo" fr.), Mgr A. Bou-
cher : .1 travers les missions du Togo et du
Dahomey. Au Congo français.
Prix de 500 fr. à M. Jean d'Esme A
travers l'empire de Ménélik.
Commandant Rouch V Antarctique,
voyage dit Pourquoi-Pas.
Prix Duvigneaux : 500 fr. à M. Maurice
Collard Les Martyrs de Tien-Tsin.
Prix Furtadc (1.000 fr.), à M. E.-F. Gau-
tier Les siècles obscurs du Maghreb.
UNE CARTE MINIÈRE
DE LA COTE D'IVOIRE
i -<––
A l'échelle de 1/2.000.000, la première
carte minière de la Côte d'Ivoire vient
d'être dressée par M. E. Aubert de la Rue,
ingénieur géologue, dont les Annales Colo-
niales ont analysé récemment les importants
travaux tant à la Côte d'Ivoire qu'au Maroc.
Telle qu'elle a été conçue, cette carte, qui
ne contient que des renseignements absolu-
ment certains, est appelée à rendre de
grands services. Sa lecture est extrêmement
facile. Elle s'adresse à tous ceux qui, d'une
manière quelconque, s'occupent de la mise
en valeur de la Côte d'ivoire et plus spécia-
lement à ceux qui s'intéressent aux questions
minières. En résumant toutes nos connais-
sances actuelles sur le sous-sol de cette colo-
nie, elle permettra aux prospecteurs d'orien-
ter leurs recherches dans certaines régions
qui semblent plus spécialement minéralisées.
Son prix est de 7 fr. 50, elle est en vente
à la Librairie Larose, u, rue Victor-Cou-
sin, Paris (5") ; chez Mme Gasté, bureau de
vente des Publications coloniales, Galerie
d'Orléans, Palais-Royal, Paris
Bains exotiques
Rosita Forbes, la célèbre exploratrice an-
glaise, qui a traversé à chameau le farouche
désert de Lybie toute seule et qui est la seule
à avoir atteint (sous un déguisement) certaines
villes mystérieuses du Soudan anglais, tient
beaucoup à son bain quotidien, et elle classe un
peu les pays d'après le genre de baignoires
qu'ils sont capables de vous offrir.
En Syrie, la demande d'un bain lui a valu
de recevoir une coupe d' eau tiède, parfumée
à la menthe. En Abyssinie, c'était une peau
de bouc tendue sur le sol où l'eau était fort
boueuse. Au Janon, un bain sulfureux public
où trois cents individus des deux sexes se trem-
paient dans de l'eau qui ruisselait aux pentes
d'un volcan.
Mais c'est en Allemagne que sa demande
a reçu le plus curieux accueil. Un hôtelier lui
a répondu tranquillement :
Un bain ? Pourquoi faire ? Nous ne re-
cevons ici que des gens propres !
L iadustrialisalioa du cacao
Sous les auspices de la Société de Géogra-
phie Commerciale de Paris, une conférence
démonstrative sur la fabrication du choco-
lat, a été faite récemment par M. Valen-
tini, ingénieur E. C. P., attaché à une gran-
de chocolaterie de la région parisienne.
Nous y avons appris non sans quelque
plaisir que parmi les variétés de cacaos
constituant le mélange avec lequel on fait le
chocolat, celle de la Côte d'Ivoire est des
plus appréciées.
Les grains de cacao sont tout d'abord
triés, nettoyés de leurs impuretés (terre,
poussière) dans un van (Kuster frères de Ge-
nève).
La qualité du chocolat dépend de celle
du cacao (on emploie un mélange de quatre
ou cinq sortes dans des proportions déter-
minées, selon les teneurs en beurre et on
obtient une qualité moyenne et stable non
débeurrée (le service des fraudes y veille).
A lieu ensuite, la torréfaction à 1200 ou 1400
pendant vingt minutes, opération délicate
effectuée à l'aide de machines chauffées au
coke ou à la vapeur dont on arrête les effets
par un refroidissement rapide.
La cosse du grain torréfié est enlevée fa-
cilement par un compresseur (cylindre à ta-
mis) puis, dans un van à alvéoles, le germe
du cacao, dur comme du bois, est séparé du
grain. On a alors le cacao pur que l'on mé-
lange avec les qualités choisies pour le mé-
lange total dans une auge à compartiments.
Ce mélange est écrasé dans des meules
horizontales chauffées à la vapeur. Le cacao
se liquéfie et se met en pâte que l'on envoie
dans un pétrin où s'opère le mélange avec
le sucre cristallisé transformé en farine
(c'est le sucre « glace » des confiseurs). Ce
mélange de 36 de cacao et de 64 de
sucre est maintenu à la température de 350.
On y ajoute les arômes en quantités infi-
nitésimalcs.
I.e dosage du cacao et du sucre se fait au
poids.
La pâte de chocolat est mise dans des
moules que l'on place sur des tables trépi-
dantes (tapotcuses). Comme pour la mani-
pulation on a dû employer un peu d'eau, les
moules sont mis dans une étuve à 600 pen-
dant 48 heures pour les déshydrater.
Refroidies dans des armoires frigorifiques,
ies plaques de chocolat sont démoulées avec
soin.
On fait l'emballage mécaniquement dans
une feuille d'aluminium et dans le papier
enveloppe, découpé et imprimé à la ma-
chine. On met en boîtes de carton que l'on
place dans des caisses en bois de pin des Lan-
des montées à l'usine, cerclées de fil de fer
et zinguées pour les expéditions outre-mer.
Pour fabriquer le chocolat en poudre on
emploie du cacao débeurré aux trois quarts
à l'aide d'une presse puissante (300 kilos).
Puis on pulvérise la galette débeurrée et on
met la poudre dans des tubes de carton. Ce
produit, très facile à digérer, ne contient
presque pas de matière nutritive.
Le beurre de cacao est employé en confi-
serie et comme graisse alimentaire.
B.e De.,.z.
, '00,e
La case aux livres
–o–
Ecrivains coloniaux. et d'aillems
Par MARIE-LOUISE. SICARD.
LETTRES DE MADAGASCAR (1896-1905)
par Galliéni
En ce temps-là, août 1914, les fils de fer
barbelés, les chevaux de frises poussaient au
Bois de Boulogne que bouleversaient des
commencements de tranchées ; Longchamp
était un vaste pâturage pour l'approvision-
nement de Paris en bétail vivant et le Champ
de Courses d'Auteuil un important dépôt de
fourrages. L'angoisse du lendemain étrei-
gnait tout de mème ceux des Parisiens qui
n'avaient pas voulu partir. Or, au plus fort
des jours tragiques, une figure se dressa sou-
dain, celle de Galliéni. Par sa force, son
calme, son énergie mesurée. sa ténacité iné-
hranlable. il domina les inquiétudes. Le gé-
néral gouverneur Galliéni fit afficher sa rude
et sobre proclamation: « J'ai reçu le mandat
de défendre Paris contre l'envahisseur. Ce
mandat, je le remplirai jusqu'au bout. » Du
coup, l'espoir suprême s'accrocha à ces mâles
paroles. Sur les bancs des jardins du Luxem-
bourg, des plus jeunes aux plus grands, nos
inexpériences commentaient ces grands mots
et nos jeux reprenaient, interrompus souvent
par les u taube », mais protégés, semblait-il,
par les syllabes magiques prononcées par ce-
lui qui assumait notre défense.
Tel m'est apparu, pour la première fois,
dans un événement parisien inoubliable,
l'homme du Tonkin, du Soudan, de Mada-
gascar.
Ainsi, toute une carrière de campagnes dans
la brousse lui avait forgé cette âme de chef,
en développant en lui « l'habitude du com-
mandement, le sens des responsabilités et ce
ressort de volonté qui fortifie l'entraînement
aux décisions promptes ».
La correspondance de Madagascar (i8i)(6-
1005) permet de suivre Galliéni pendant le
gouvernement général et le commandement
militaire qui l'ont fait arriver à la grande
notoriété. Ces lettres, plus vivantes qu'au-
cune biographie romancée, livrent au lecteur
une vie chaude encore de l'intérêt de la lutte ;
l'homme et son action; le contact est direct
iivec le héros, débarrassé de tout intermé-
diaire. Dans ce texte dépouillé de commen-
taires, nous pouvons mieux apprécier en quoi
consiste le rôle du gouverneur d'une colonie
naissante' Enseignement, assistance publi-
que, épineuses questions religieuses, adminis-
tration indigène, situation économique, en-
treprise du chemin de fer et tous les intérêts
particuliers qu'il taut pouvoir favoriser sans
léser le bien général !.
La lettre fort longue du 23 décembre >903,
adressée à M. Chailley, le directeur de
l'Union Coloniale, est un remarquable ré-
sumé des difficultés que rencontra Gallién?
dans l'accomplissement de sa tâche devenue
de plus en plus ardue. Moments critiques où
le maréchal Galliéni, déjà, sans une minute
d'hésitation, accomplit son devoir jusqu'au
bout.
Un volume in-8° avec portrait en phototy.
pic et carte en couleurs, 24 fr. (Société d'Edi.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 21 JUILLET 1928.
J0URN1LJU0TIDIEN
Rédaction & Administration :
m, m m M-Tfeaft*
PARIS O")
TtLtPN. 1 LOUVRB lt-I7
- MOMLIIU1744
1 1 i 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcmi RUEDEL et L..G.,,,-ULT
fous les Articles publiés dans notre tournai ne peuvent
égre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABMREIERTS
mec k supplément illustré :
u. - 8 Noie 8IUU
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Cofefliet 1t0 o M » Mt
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On s'abonne sans frais daqj
tous les bureaux de poste.
VOJUO
Souvenir-a pèle-mête
t II I »'̃ ni u >
A
Nous l'appelions tous Volo, par
une de ces abréviations familières
qui était venue spontanément dans
la bouche de ses camarades et qui avait été
adoptée ensuite d'un accord unanime.
Je regrette que ma santé débile ne m'ait
pas permis de me joindre à la pléiade d'amis
qui, hier sont venus à Longpont, honorer sa
mémoire et orner d'une gerbe sa stèle. Volo,
que des étymologistes distingués voudront
assimiler en latin à l'une de ses qualités
maîtresses, la volonté, je veux, n'était pas
appelé ainsi au temps de sa jeunesse pour
cette vertu essentielle qui ne lui manquait
point, mais parce qu'en notre pays de
• France, qui aime la clarté et se plaît aux
abréviations, il était trop long de dire Van
Vollenhoven.
Il était doué des plus rares qualités d'in-
telligence, de travail et de cœur. A Dakar
comme à Hanoï il fit preuve, au cours d'une
carrière que la mort interrompit lamentable-
ment le 19 juillet 1918, de tout ce qui est
nécessaire à un chef, il savait voir et léali-
ser; il serait actuellement, sans l'ombre
d'un doute, gouverneur général de l'Indo-
chine et sa grande personnalité dominerait
notre monde lolonial.
Aujourd'hui je voudrais apporter moi aussi !
une gerbe de souvenirs. Si je n'ai pas,
comme tant d'autres, été son camarade à
l'école coloniale, où il a laissé de si vivantes
visions, j'entretenais du moins avec Van
yoUenhoven des relations qui remontaient à
1899 et qui s'étaient resserrées dans une
estime et une affection mutuelles.
A une heure particulièrement pénible de
notre histoire coloniale, c'était au moment
tragique des négociations avec l'Allemagne
cini devaient aboutir en igii à la cession du
bec de ccmard, nous fûmes quasi quotidien-
nement en contact. ("était le moment où
M. de Kiderlen-Wacbter tendait des embû-
ches à la France, après l'échec allemand à
la conférence d'Algésiras, et où M. de
Bethmann-Hollweg faisait savoir à M. Ju-
les Cambon qu'il n'avait plus rien à lui
dire.
On a rendu hommage à l'époque à la pru-
dence de M. Armand Fallières, à l'intelli-
gence de M. Caillaux, alors président du
Conseil, et à l'énergique patience de son
dévoué collaborateur M. Albert Lebrun, mi-
nistre des Colonies, mais ce qu'on a jamais
assez dit c'est le patriotique dévouement,
l'esprit constamment alerté de Van Vollenho-
ven, chef de cabinet de M. Albert Lebrun.
'Au cours des grandes vacances, mes obliga-
tions professionnelles me conduisaient quatre
ou cinq fois par semaine au ministère des
Colonies, j'y voyais souvent mon \ieil ami
Lebrun et presque toutes les fois Van Vol-
lenhoven.
Aux premiers jours, ce dernier me dit :
« Mon cher ami il faut marcher, des né-
gociations pénibles sont engagées avec l'Alle-
magne, il faut défendre le point de vue
français, et depuis que les négociations sont
commencées, aucun journal, aussi bien spé-
cialement colonial que d'informations géné-
rales, n'a protesté contre la possibilité de
cession de territoires coloniaux à l'Allema-
gne.
« N'hésitez pas, ne nous ménagez pas,
poussez-nous l'épée dans les reins. On né-
gocie sur les bords de la Sprée, moi-même
je vais aller à Berlin et je n'ai pas encore
une ligne d'imprimée dans mon dossier,
pour indiquer à nos voisins d'outre-Rhin
la réprobation de l'opinion publique fran-
çaise contre la possibilité d'une cession ter-
ritoriale sur les bords du Congo. Cela ne
facilitera pas les négociations, car ils vont
se montrer insatiables. Entreprenez une
..campagne vigoureuse et ne nous ménagez;
pas..,
Ce qui fut fait.
C'est à cette époque que parut dans nos
colonnes une séjrie d'articles signés a hs An-
nales Coloniales ) :
Ni défaillance ni trahison.
Robert Macaire et nous.
Une lettre, une idée. La chaîne et la
montre.
Ceux qu'on veut déposséder.
Un prétexte pour lâcher pied.
Jusqu'à la lie.
Monnaie de singe.
Ils rencontraient dans les milieux congo-
lais une adhésion enthousiaste et une sym-
pathie unanime, aussi bien parmi les Afri-
cains que parmi les Asiatiques.
Les Annales Coloniales furent les seuls
porte-paroles, à cette époque comme tou-
jours, de l'opinion coloniale française agis-
sante.
Au lendemain de son retour de Ber-
lin, Volo me dit : a il faut que vous m'atta-
quiez personnellement cela me donnera plus
de force pour résister aux prétentions ger-
maniques. » Il me demanda expressément
de publier cette note où, en annonçant son
retour, on lui reprochait d'offrir sur
un plateau l'A.E.F. tout entière à l'Alle-
magne. Et le papier fut rédigé, comme il
arrive souvent, sur le coin de bureau qu'ont
de tout temps occupé les "chefs de cabinet
des successifs ministres des Colonies.
Pour poursuivre les négociations avec
Kiderlen-Wachter, le Gouvernement avait
- dans son dossier un papier imprimé où, si
- l'on ne mettait pas en cause la vigilance
patriotique unanimement reconnue du chef
de cabinet du ministre, on invitait le Minis.
tère à faire preuve de beaucoup de prudence
et à en lâcher le moins possible, sous peine
de se voie suspecter de mal défendre sa
patrie.
Le papier émut beaucoup Lebrun qui la
semaine suivante me le reprocha. Je lui ex-
pliquai que le papier était sinon tout
entier de Volo, du moins qu'il l'avait vu
avant son départ pour les bords de la Sprée
et que c'était lui-même qui avait trouvé la
phrase la plus dure à son endroit.
Pas possible.
Appelez-le, il vous le dira lui-même.
- Non, je ne veux pas, cela me serait
trop pénible, et Lebrun 'sans insister me
parla d'autre chose.
11 y a quelque chose de sublime dans l'ah-
dication de la personnalité, que Volo a
témoignée à cette époque, comme d'autres
l'ont fait en des heures plus tragiques, et
qui repose du cabotinage des politiciens ou
des chamarrés.
On sait la fin de Volo, son rôle en Indo-
chine qu'il gouverna plus que ceux à qui il
prêta son concours, son gouvernement géné-
ral à Dakar. Il y faisait une oeuvre essen-
tiellement nationale, colonialc, française.
Mais connaissant bien le pays, sachant qu'il
était dépeuplé, n'ignorant pas la prévention
naturelle et somme toute légitime, des noirs,
contre la conscription et les engagements
volontaires, engagements volontaires, me
disait mon vieil ami le Général Toutée, qui
consistait a amener, pieds et poings lies
pour l'enrôlement, les noirs. comme du hé-
tail humain pour la lioucherie connais-
sant bien cela, Volo s'était refusé aux recru-
tements massifs.
« Moi ou le recrutement ».
Au Conseil des ministres où M. Henry
Simon, piètre ministre des Colonies, devait
arranger les choses, il ne hougea pas. T'°, M.
Albert Lebrun et Etienne Clémentel, qui
avaient eu Volo comme collaborateur immé-
diat, esquissèrent un geste de défense. Vai-
nement. Tranchant comme une guillotine.
M. Clemenceau osa prononcer cette phrase
sacrilège que les échos des Conseils de mi-
nistres rejetèrent le lendema in.
-- Laissez-moi tranquille avec votre demi
boche.
- - C'est ainsi que l'homme - qui a livré
1 Egypte aux Anglais, combattu 1 œuvre
française, en Tunisie et au Tonkin, partout
où elle était noble et belle, traitait un des
plus purs parmi les Français.
Et Volo abandonne le jour même le
gouvernement général de l'A.O.F.
En fin de guerre, le 19 juillet iqt8, dans
la forêt de Compiègne, près de Lonppont,
pour son plaisir le Tigre envoya se faire tuer
le plus bel espoir de la France coloniale.
Aujourd'hui nous le pleurons.
Regrettons que. le pouvant, celui ou ceux
nui le pleurent avec nous et honorent sa
dépouille n'aient rien fait à l'époque pour
le conserver vivant à sa patrie.
Metrccl Jtutftfrr.
818 1
A la mémoire de an YoUenhuyen
»♦» ̃̃ ̃̃ -
Les amis du regretté Gouverneur Général
Vollenhoven se sont réunis hier à Longpont
(Aisne) pour commémorer le dixième anni-
versaire de la mort glorieuse de celui qui fut
à la fois, au cours d'une carrière exception-
nellement brillante, un grand administrateur
et un héroïque soldat.
Réalisateur dans toute la force du terme,
unissant il un savoir étendu, à un esprit re-
marquablement lucidc, une noblesse de ca-
ractère et une simplicité de manières qui
avaient su lui gagner le respect et l'affec-
tion de ses collaborateurs dès son entrée
dans la vie coloniale, il a laissé dans tous
les hauts commandements qu'il a exercés,
Vempreinte de sa vaste intelligence et la
marque très personnelle de ses méthodes
aux vues larges et fécondes.
Gouverneur Général a 39 ans, Il tomotst
frappé mortellement un an après, le 19 juil-
let 1918, dans les rangs de ce régiment co-
lonial dit Maroc : « le plus beau régiment
de France » se plaisait-il souvent à l'appe-
1er Il oit il avait demandé l'honneur de servir
encore après deux séjours précédents sur là-
front français, au cours desquels il avait
déjà été trois fois blessé.
(i Les hommes n'ont pas le droit de pleu-
rer tant qu'il leur reste-la force de combat-
tre », disait-il souvent/
Ailleurs, il écrivait : « Le destin a voulu
« que notre génération subît la Plus grande
Il crise qu'ait connue l'humanité. L'histoire
« ne peut plus nous oublier; nous vivrons
K à travers les siècles quand le souvenir de
« ceux qui ont bâti Bafiylone, Athènes et
u Rome aura disparu. Notre génération tient
« dans ses mains le sort de l'humanité et
« l'avenir du monde. Quand d'aussi gran-
« des responsabilités pèsent sur les hommes,
« ils doivent être fiers à en mourir. »
Noblesc, fierté, simplicité, ardeur en-
thousiaste et réfléchie, personnalité rare,
âme d'apôtre du Devoir, gel fut l'homme
que le destin qu'il évoquait n'a pas épar-
gné, lui non plus, mais dont il a préservé
la mémoire en le faisant mourir jeune, un
soir de bataille, dans tout V éclat dç son in-
telligence et avec l'auréole dIt soldat mort
pour la patrie.
Sa dernière citation, maintes fois écrite,
mais qu'on ne saurait trop relire.. ne syn-
thétise-Uelle pas tout ce que fut, au cours
des années de guerre, cet homme exception.
nel :
« Officier d'une ifaleur et d'une vertu an-
« tiques incarnant les plus belles et les plus.
« solides qualités militaires. Mortellement
« frappé, le 19 juillet 1918, au moment où
« électrisant la troupe par son exemple, il
« enlevait une position opiniâtrement dèfen-
« due. A placer au rang des Bayard et des
« La Tour d'Auvergne et à citer en exem-
« pie aux générations futures, ayant été l'un
M des plus brillants parmi les plus braves. n
Van Vollenhoven fut un réalisateur ac-
compli. D'une grande noblesse de caractère,
d'un esprit étendu, d'une extrême simplicité
de manières, il se montra tour à tour admi-
nistrateur hors de pair, et soldat héroïque.
Il n'avait pas 40 ans lorsque, le 19 jan-
vier 1918, il tombait dans les rangs de ce
régiment colonial, qu'on n'a pas hésité a
qualifier de plus beau régiment de France,
mortellement frappé d'une balle en plein
front. Il avait déjà été blessé en trois autres
circonstances.
Il Les hommes n'ont pas le droit de pleu-
rer, tant qu'il leur reste la force de com-
batre! », disait-il souvent.
Car toutes ses pensées étaient empreintes
d'une noble fierté, que son âme d'apôtre
tenait à mettre en action.
Van Vollenhoven écrivait un jour :
« Le destin a voulu que notre génération
subit la Plus grande crise qu'ait connue l'hu-
manité. L'histoire ne peut Plus nous oublier;
nous vivrons à travers les siècles quand le
souvenir de ceux qui ont bâti Babylone,
Athènes et Rome aura disparu. Notre géne-
ration tient dans ses mains le sort de l'hu-
manité et l'avenir du monde. Quand d'aussi
grandes responsabilités pèsent sur les hom-
mes ils doivent être fiers à en mourir. »
L histoire, én effet, ne l'a pas oublié, la
manifestation d'hier, devant son monument,
l'a prouvé à nouveau.
M. Albert Lebrunt ancien Ministre des Co-
lonies, le sénateur Messimy, ancien minis-
tre des Colonies et dont Vollenhoven lut
l'éminent colahorateur, ont tour à tour exalté
la mémoire de ce grand Français, de cc
grand Colonial, de ce grand Soldat, et ont
reconnu que ce civil aurait été capable et
digne de conduire une armée, et même da-
vantage.
Le maréchal Franchet dlCsperey, les ayant
approuvés, ajouta : -
« Quoique vous. n'attendiez pas ici un dis-
cours de soldat, laissez-moi vous rappeler
un fait qui achèvera de peindre cet homme
exceptionnel. le fis sa connaissance en Al-
sace, quand il était à Vétat-major du général
Messimy. le le revis, en 1918, capitaine
commandant au régiment du Maroc, et com-
me* je le félicitais d'avoir accepté ce poste
dangereux, lui qui aurait pu en trouver un
de tout repos, il me répondit : « Mon géné-
ral, vous connaisses mon origine hollandaise.
La France a fait beaucoup pour moi; je dois
faire beaucoup pour elle! »
Rappelons que Jost Van Vollenhoven né à
Rotterdam était le fils dit consul de Hollande
à Alger et que ses cousins, que notre en-
voyé spécial à l'exposition de Haarlem
voyaient cette année encore, habitent tou-
jours la Hollande.
G*âcc %au grand nombre de personnes qui
ont bten voulu repondre à l invitation du
Comité des Amis de V ollenhoven, la céré-
monie de Longpont remarquablement orga-
nisée par le lieutenant-colonel Honneau de
l'Infanterie coloNiale J a pris un caractère im-
posant. Y ont assisté les délégués du Minis-
tère des Colonies, des grandes Associations
coloniales, des Administrateurs des Colo-
nies, des élèves et anciens élèves de l'Ecole
coloniale, le Préfet de l'Aisne, les Mai-
res de Longpont et de Villers-Coterets
entourés d'une population nombreuse, les re-
présentants du Ministère de la Guerret de
l'Inspection générale des troupes coloniales,
du régiment colonial dit Maroc, des anciens
combattants, sans parler de tous les Colo-
niaux actuellement dans la Métropole qui
avaient tenu à faire individuellement le pè-
lerinage de Longpont, venus des quatre
coins de France.
- Parmi les personnalités présentes, citons :
MM. t.. Roume, Gouverneur général hono-
raire les Gouverneurs Honnecarrère, lieur-
nier, t Richard, lionamyt le directeur Albert
Dit chêne, conseiller d'Etat: les Résidents
supérieurs Pasquier et Bosc, Y von, chef ad-
joint dit cabinet du Ministre des Colonies;
René Le grand, Henri Duvernet, Charles Pé-
rinaud, le général Verdier, directeur des
troupes coloniales, le sous-directeur Georges
François, le ministre Albert Sarraut, le gé-
néral Pereigne, commandant les troupes co-
loniales, l'officier d'ordonnance du général
Claudel.
.11
L'Indochine et la Chine
-
La réponse française à la notification du
Gouvernement de Nankin réclamant l'abroga-
tion des trois conventions relatives aux droits de
frontière sino-indochinoise, proteste énergique-
ment contre le droit de la Chine à dénoncer
ces conventions. La réponse fait du reste remar-
quer que la France avait consenti à leur revi-
sion et avait engagé des négociations avec le
Gouvernement de Pékin à cet effet.
SALADE NÈGRE
l' 1
Des nègres, et sans doute pas des
« noirs » de notre empire africain se font
confectionner dans un grand restaurant pa-
risien une salade bizarre dont voici la re-
rette : feuilles vertes mélangées de safran,
d'ail, de chapons, de moutarde, de tomates,
avec du Roquefort crêmeux pour lier le tout.
Ce mets bizarre nous rappelle Xénophon
et les Mangeurs-de-Choses-lmmondes de la
Retraite des Dix-Mille !
C'est peut-être nous qui avons tort de mé-
dire d'un plat sans y avoir goûté 1
Que voulez-vous, il y a des jours où l'on
n'est pas en train.
Au Sénégal, les Ouolofs trempent les
feuilles de salade, de la laitue de préfé-
rence, dans une sauce brune, pimentée, mais
n'y mettent pas de fromage.
8.8
Les pays les plus chaids
D'après un de nos coftfrères, on connaît
à peu près les régions les plus chaudes du
Globe. Elles comprennent la partie méridio-
nale du désert arabique, la côte des Soma-
lis, une partie des Llanos partie nord de
l'Amérique du sud. La température moyen-
ne, pour l'année, atteint ou dépasse 30°.
Quelque chose comme 20 au lever du soleil
et 40 à 1 heure de l'après-midi, en journée
moyenne.
Nous avons dans nos possessions africaines
des endroits extrêmement chauds. Dans le
sud constantinois, Biskra pendant l'été, au
Sénégal Podor, en Mauritanie, Kaédi et
Moudjeria, au pied du Tagant.
Au Soudan français, Kayes semble tenis
une des premières places, surtout pendant
le tn8is de mai.
A Podor, en 1905, pendant les mois de
juillet, août et septembre, la moyenne de la
température a été de 45'0.
Le typhon du T ookin
Le naufrage du Cap-Lay 1
Un complément d'information nous par-
vient sur le sinistre du paquebot Cap-Lay.
Le Cap-Lay, parti de Saigon le 12 juillet,
fut surpris par le typhon qui sévit dans la
nuit du 15 au 16 juillet dans le golfe du
Tonkin. au moment où il allait pénétrer
dans la rivière d' Haiphong. Il était alors 22
heures. Le navire dut mouiller en raison de
la violence du vent, mais les ancres cédèrent
et le Cap-Lay fut drossé vers la côte sud de
l'ile Cacba, où il heurta une roche. On mit
les canots de sauvetage à la mer. Malhew
reusement ceux de tribord furent brisés entre
la coque et les rochers à pic. A 2 h. 45 du
matin,l'invasion de l'eau ayant provoqué l'ex-
plosion de la chaudière, le Cap-Lay chavira
et coula.
L'Ite de Cacba, comme on le sait, se
trouve à l'entrée de la baie dAlong qui est
hérissée de rochers aux proportions grandio-
ses, mais particulièrement redoutables pour
les navigateurs.
Le nombre des victimes n'est pas encore
exactement connu actuellement. 30 Euro-
péens et 19 indigènes manquent, mais Mme
Lebreton et deux hindous, donnés comme dis-
parus ont été retrouvés vivants.
Ainsi que le déclare un câblogramme
émanant du Gouverneur Général p. i. de
l'Indochine, parti le 19 juillet à 18 heures de
Saigon :
Plusieurs passagers du Cap-Lay, dont
quelques femmes et des enfants blessés au
cours du natefrage. ont été hissés à l'aide de
cordes sur une roche abrupte où ils sont res-
tés une journée entière sans nourriture, pres-
que sans vêtement, en attendant les secours.
Quelques-uns en sautant à l'eau ont été écra-
sés entre la roche et la coque du navire.
Des chaloupes continuent à rechercher les
cadavres.
Les d/ogâts dit typhon sont particulière-
ment graves.
On signale qu'en dehors des sinistres men-
tionnés jusqu'ici, sept jonques ont coulé à
Ilaïphong et onse au Sept-Pagodes. Les rou-
les sont coupées par l'eau, notamment entre
Haiphong et lIanoï, entre lesquelles cepen-
dant une lia is Ott Par voie ferme subsiste.
Les communications télégraphiques et télé-
phoniques ont été interrompues. On nous si-
gnale également des dégdfs matériels impor-
tants à Hanoi et dans toutes les villes, toute-
fois. ils seraient rapidement réparés si les
chutes d'eau n'avaient pas submergé le Delta
et si la crue très forte que l'on craint ne
se produisait pas.
Le résident supérieur, M. Robin, s'est
rendu. -bar voie ferrée à H aï phone où il a
félicité tout l'équilibre du Cap-Lay et les en-
gagés volontaires rescapés qui collaborèrent
au sauvetage. et il a ensuite visité les blessés
à l'hôpital militaire.
Le Gouverneur général de l'Indochine
fait connaître que l'adjudant infirmier signa-
lé disparu se nomme Gavennec au lieu de
Gauvin. D'autre part, le soldat Vidal a été
retrouvé sain et sauf.
Par dépêche.
Trophée du Tonkin
Un drapeau pris aux bandes de pirates chi-
nois et réformistes annamites, au cours du
combat de novembre 1927 dans le haut Ton-
kin, sera remis officiellement au Musée de
l'armée à l'issue d'une cérémonie qui aura
lieu aux Invalides le 26 juillet.
13 R 0 U S E
11
Les fausses joies
Je l'avoue sans fard : je suis un naît.
Dès que j'apprends la découverte d'une
nouvelle richesse coloniale, mon cœur saute
de joie et je dois faire appel à toute ma di-
gnité de père de famille pour ne pas expri-
mer mon allégresse par des bonds et des
gambades, à la façon de ma petite fille.
Et puis, parfois, quelles cruelles décon-
venues ! Ainsi, je venais de lire, dans l' In-
dépendant de Madagascar, ceci :
D'après une communication faite à l'Aca-
démie de médecine de Berlin, l'escargot du
papayer de Madagascar, déjà « pectoral »
comme tous ses congénères, absorbe, vii>ant
sur le papayer, une quantité invraisembla-
ble de papaïne et devient un admirable vé-
hicule de cette papaïne, panacée des esto-
macs lents ou délabrh.
La communication .7tiscrait donc l'emploi
de l'escargot « pectoral » et à la fois (1 sto-
mllchiquc Il et tel gros mangeur enrhumé
soignerait à la fois sa pituite et son estomac
en. le prenant sous forme de sirop ou de
pastilles.
Et l'auteur de ce curieux articulet (il si-
gne d'ailleurs « Curiosusn) faisait prévoir la
création d'une société pour l'exploitation in-
tensive du prodigieux gastéropode.
Quelle émotion, quels - rêves d'or! - Oh! pas
pour moi. Je n'ai pas les moyens d'être ac-
tionnaire d'une entreprise qui, par essence,
est destinée à progresser lentement. J'ai bien
essayé, comme j'imagine que font les capi-
taines de finance, d'établir des calculs pré-
cis sur les données connaissables du pro-
blème. Mais je n'avais pas d'escargot sous
la main, ni d'ailleurs le moindre papayer
dans mon logis, pour chronométrer, par
exemple, et le temps de la montée à l'arbre,
et celui que peut mettre l'animal à assimi-
ler la papaïne.
Ma joie fut donc strictement désintéressée,
purement patriotique. Et qui ne l'eût éprou-
vée, à l'idée de millions de petits laboratoi-
res pharmaceutiques gratuitement fournis
par une de nos Colonies!
Hélas! je relus l'article et constatai que
le savant berlinois s'appelait Thunder den
Tronck.
Depuis, je me demande si ce personnage
a plus d'existence réelle que celui qui fut
baptisé ainsi, si je ne me trompe, par Vol-
taire.
Combien je le voudrais ! Songez que l'es-
cargot « pectoral-stomachique n serait la dé-
monstration foudroyante que tout est pour
le mieux dans le meilleur des mondes pos-
sibles.
Du coup, le « hideux sourire » du philo-
sophe serait a jamais éteint.
Mais, à vrai dire, je n'y compte guère.
itmfftoa*.
M. Lucien Saint à Paris
-
M. Lucien Saint, résident supérieur en Tu-
nisie, accompagné de M. Pierre Catta, est
depuis hier à Paris. Arrivé à Marseille à
bord du Gouverneur-Général-Gueydon, le 19
juillet, M. Lucien Saint est reparti le même
jour pour Paris par le train de 9 h. 15.
Interrogé sur l'état des récoltes, M. Saint
a répondu qu'il est excellent.
..8
L'ALGERIE AU CONSEIL
MUNICIPAL DE PARIS
1fT
Sur la proposition de M. Pierre Godin, le
Conseil municipal a décidé de constituer
une Commission spéciale ayant pour mission
d'étudier la participation, de la Ville de Pa-
ris aux fêtes du centenaire de la conquête de
l'Algérie et, en liaison avec l'Exposition co-
loniale, la création, à Paris, d'un palais de
l'Afrique du Nord.
-----
La propagande
pour l'Afrique du Nord
Le Conseil de direction du Comité de l'Afri-
que du Nord, réuni sous la présidence de
M. E. Sabatier, a décidé d'instituer un prix
annuel en faveur d'un écrivain français, rési-
dant dans la Métropole ou en Afrique du Nord,
ayant le mieux contribué par ses écrits à l' œu-
vre de propagande, de vulgarisation et d'action
nord-africaines que poursuit le Comité.
Une somme de 8.000 francs sera répartie
annuellement entre trois lauréats.
«D'-
Le Sultan dn Maroc en France
l e c
Sidi Mohammed est parti avant-hier matin
avec sa suite, en automobile, pour Arcachon.
où il a passé la journée. Il est rentré le soir
même à Bordeaux, pour en repartir hier matin,
à 9 heures.
Le Sultan s'est dirigé en automobile sur An-
goulême, où il a déjeuné. Il continua ensuite
son voyage dans la direction des châteaux de la
Loire, qu'il visitera.
HOMMAGE BRITANNIQUE
AU MARECHAL LYAUTEY
A lu ri'Uioii du Conseil de lu .Société britan-
nique de l'Afrique, présidée pur le comte Urije-
ton, il u été décide de décerner lu méduille d'or'
annuelle au muréchul Lyuutey pour les grunds
:-el".:.iœs qu'il a rendus tu Afrique. Celte mé-
daille lui sera remise au cours d'un banquet
donné spéciulernent en son honneur l'au-
tomne prochuin.
L'Aviation Coloniale
Retour du Cap
Les aviiitours frunçuis Mimer et. 13aud,
iirrivês nu Clip le 5 juillet, après avoir
HIV r tué le rnid Piiiïs-Le Cap en étapes,
sont repurtLs aujourd'hui en uvion pour la
Kninre.
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
4
- Le palmarès -
Parmi les prix décernés par l'Académie
française, nous notons
Prix Montyon (î.œo" fr.), Mgr A. Bou-
cher : .1 travers les missions du Togo et du
Dahomey. Au Congo français.
Prix de 500 fr. à M. Jean d'Esme A
travers l'empire de Ménélik.
Commandant Rouch V Antarctique,
voyage dit Pourquoi-Pas.
Prix Duvigneaux : 500 fr. à M. Maurice
Collard Les Martyrs de Tien-Tsin.
Prix Furtadc (1.000 fr.), à M. E.-F. Gau-
tier Les siècles obscurs du Maghreb.
UNE CARTE MINIÈRE
DE LA COTE D'IVOIRE
i -<––
A l'échelle de 1/2.000.000, la première
carte minière de la Côte d'Ivoire vient
d'être dressée par M. E. Aubert de la Rue,
ingénieur géologue, dont les Annales Colo-
niales ont analysé récemment les importants
travaux tant à la Côte d'Ivoire qu'au Maroc.
Telle qu'elle a été conçue, cette carte, qui
ne contient que des renseignements absolu-
ment certains, est appelée à rendre de
grands services. Sa lecture est extrêmement
facile. Elle s'adresse à tous ceux qui, d'une
manière quelconque, s'occupent de la mise
en valeur de la Côte d'ivoire et plus spécia-
lement à ceux qui s'intéressent aux questions
minières. En résumant toutes nos connais-
sances actuelles sur le sous-sol de cette colo-
nie, elle permettra aux prospecteurs d'orien-
ter leurs recherches dans certaines régions
qui semblent plus spécialement minéralisées.
Son prix est de 7 fr. 50, elle est en vente
à la Librairie Larose, u, rue Victor-Cou-
sin, Paris (5") ; chez Mme Gasté, bureau de
vente des Publications coloniales, Galerie
d'Orléans, Palais-Royal, Paris
Bains exotiques
Rosita Forbes, la célèbre exploratrice an-
glaise, qui a traversé à chameau le farouche
désert de Lybie toute seule et qui est la seule
à avoir atteint (sous un déguisement) certaines
villes mystérieuses du Soudan anglais, tient
beaucoup à son bain quotidien, et elle classe un
peu les pays d'après le genre de baignoires
qu'ils sont capables de vous offrir.
En Syrie, la demande d'un bain lui a valu
de recevoir une coupe d' eau tiède, parfumée
à la menthe. En Abyssinie, c'était une peau
de bouc tendue sur le sol où l'eau était fort
boueuse. Au Janon, un bain sulfureux public
où trois cents individus des deux sexes se trem-
paient dans de l'eau qui ruisselait aux pentes
d'un volcan.
Mais c'est en Allemagne que sa demande
a reçu le plus curieux accueil. Un hôtelier lui
a répondu tranquillement :
Un bain ? Pourquoi faire ? Nous ne re-
cevons ici que des gens propres !
L iadustrialisalioa du cacao
Sous les auspices de la Société de Géogra-
phie Commerciale de Paris, une conférence
démonstrative sur la fabrication du choco-
lat, a été faite récemment par M. Valen-
tini, ingénieur E. C. P., attaché à une gran-
de chocolaterie de la région parisienne.
Nous y avons appris non sans quelque
plaisir que parmi les variétés de cacaos
constituant le mélange avec lequel on fait le
chocolat, celle de la Côte d'Ivoire est des
plus appréciées.
Les grains de cacao sont tout d'abord
triés, nettoyés de leurs impuretés (terre,
poussière) dans un van (Kuster frères de Ge-
nève).
La qualité du chocolat dépend de celle
du cacao (on emploie un mélange de quatre
ou cinq sortes dans des proportions déter-
minées, selon les teneurs en beurre et on
obtient une qualité moyenne et stable non
débeurrée (le service des fraudes y veille).
A lieu ensuite, la torréfaction à 1200 ou 1400
pendant vingt minutes, opération délicate
effectuée à l'aide de machines chauffées au
coke ou à la vapeur dont on arrête les effets
par un refroidissement rapide.
La cosse du grain torréfié est enlevée fa-
cilement par un compresseur (cylindre à ta-
mis) puis, dans un van à alvéoles, le germe
du cacao, dur comme du bois, est séparé du
grain. On a alors le cacao pur que l'on mé-
lange avec les qualités choisies pour le mé-
lange total dans une auge à compartiments.
Ce mélange est écrasé dans des meules
horizontales chauffées à la vapeur. Le cacao
se liquéfie et se met en pâte que l'on envoie
dans un pétrin où s'opère le mélange avec
le sucre cristallisé transformé en farine
(c'est le sucre « glace » des confiseurs). Ce
mélange de 36 de cacao et de 64 de
sucre est maintenu à la température de 350.
On y ajoute les arômes en quantités infi-
nitésimalcs.
I.e dosage du cacao et du sucre se fait au
poids.
La pâte de chocolat est mise dans des
moules que l'on place sur des tables trépi-
dantes (tapotcuses). Comme pour la mani-
pulation on a dû employer un peu d'eau, les
moules sont mis dans une étuve à 600 pen-
dant 48 heures pour les déshydrater.
Refroidies dans des armoires frigorifiques,
ies plaques de chocolat sont démoulées avec
soin.
On fait l'emballage mécaniquement dans
une feuille d'aluminium et dans le papier
enveloppe, découpé et imprimé à la ma-
chine. On met en boîtes de carton que l'on
place dans des caisses en bois de pin des Lan-
des montées à l'usine, cerclées de fil de fer
et zinguées pour les expéditions outre-mer.
Pour fabriquer le chocolat en poudre on
emploie du cacao débeurré aux trois quarts
à l'aide d'une presse puissante (300 kilos).
Puis on pulvérise la galette débeurrée et on
met la poudre dans des tubes de carton. Ce
produit, très facile à digérer, ne contient
presque pas de matière nutritive.
Le beurre de cacao est employé en confi-
serie et comme graisse alimentaire.
B.e De.,.z.
, '00,e
La case aux livres
–o–
Ecrivains coloniaux. et d'aillems
Par MARIE-LOUISE. SICARD.
LETTRES DE MADAGASCAR (1896-1905)
par Galliéni
En ce temps-là, août 1914, les fils de fer
barbelés, les chevaux de frises poussaient au
Bois de Boulogne que bouleversaient des
commencements de tranchées ; Longchamp
était un vaste pâturage pour l'approvision-
nement de Paris en bétail vivant et le Champ
de Courses d'Auteuil un important dépôt de
fourrages. L'angoisse du lendemain étrei-
gnait tout de mème ceux des Parisiens qui
n'avaient pas voulu partir. Or, au plus fort
des jours tragiques, une figure se dressa sou-
dain, celle de Galliéni. Par sa force, son
calme, son énergie mesurée. sa ténacité iné-
hranlable. il domina les inquiétudes. Le gé-
néral gouverneur Galliéni fit afficher sa rude
et sobre proclamation: « J'ai reçu le mandat
de défendre Paris contre l'envahisseur. Ce
mandat, je le remplirai jusqu'au bout. » Du
coup, l'espoir suprême s'accrocha à ces mâles
paroles. Sur les bancs des jardins du Luxem-
bourg, des plus jeunes aux plus grands, nos
inexpériences commentaient ces grands mots
et nos jeux reprenaient, interrompus souvent
par les u taube », mais protégés, semblait-il,
par les syllabes magiques prononcées par ce-
lui qui assumait notre défense.
Tel m'est apparu, pour la première fois,
dans un événement parisien inoubliable,
l'homme du Tonkin, du Soudan, de Mada-
gascar.
Ainsi, toute une carrière de campagnes dans
la brousse lui avait forgé cette âme de chef,
en développant en lui « l'habitude du com-
mandement, le sens des responsabilités et ce
ressort de volonté qui fortifie l'entraînement
aux décisions promptes ».
La correspondance de Madagascar (i8i)(6-
1005) permet de suivre Galliéni pendant le
gouvernement général et le commandement
militaire qui l'ont fait arriver à la grande
notoriété. Ces lettres, plus vivantes qu'au-
cune biographie romancée, livrent au lecteur
une vie chaude encore de l'intérêt de la lutte ;
l'homme et son action; le contact est direct
iivec le héros, débarrassé de tout intermé-
diaire. Dans ce texte dépouillé de commen-
taires, nous pouvons mieux apprécier en quoi
consiste le rôle du gouverneur d'une colonie
naissante' Enseignement, assistance publi-
que, épineuses questions religieuses, adminis-
tration indigène, situation économique, en-
treprise du chemin de fer et tous les intérêts
particuliers qu'il taut pouvoir favoriser sans
léser le bien général !.
La lettre fort longue du 23 décembre >903,
adressée à M. Chailley, le directeur de
l'Union Coloniale, est un remarquable ré-
sumé des difficultés que rencontra Gallién?
dans l'accomplissement de sa tâche devenue
de plus en plus ardue. Moments critiques où
le maréchal Galliéni, déjà, sans une minute
d'hésitation, accomplit son devoir jusqu'au
bout.
Un volume in-8° avec portrait en phototy.
pic et carte en couleurs, 24 fr. (Société d'Edi.
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