Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 juin 1928 14 juin 1928
Description : 1928/06/14 (A29,N92). 1928/06/14 (A29,N92).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512684
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N* 92.
m WOMM: a CMIUM
JEUDI SOIn, 14 JUIN 1928.
JOIMALJVOTIIIER
Rédaction & Administration :
h, m m WÊ+im*
PARIS (P)
Ttl fril s UOUVMt IM7
« RICHKLIKU I7*M
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SALAIRES --- INDIGENES
Parlons courageusement et MU (éticeacet
4es salaires accordés aux indigènes de -
colonies. Qu'il y ait des abus, nul ne le con-
teste ; que ce soit le devoir de tous, depuis le
pi us modeste des fonctionnaires jusqu'au chef
lUpfême, de les poursuivre sans relâche et de
les réprimer sans merci, tout le monde est
d" accord là-dessus. Mais il ne faut pu se
lancer inconsidérément dans des diatribes sur
les salaires de famine et les infâmes exploi-
teurs du travail indigène. Est modus in rébus.
11 est quelque peu naïf de dresser un double
tableau : d'une part, celui des salaires dans
la métropole ; de l' autre, celui des salaires in-
digènes dans telle ou telle colonie. Il faut
d autres tableaux de comparaison supplémen-
taires : conditions d'existence, C'coutumes, cli-
mat, aptitude au travail, etc. est moins vite
fait que des topos sur l'odieux colonialisme ;
mais c' est plus sérieux et aussi plus juste.
D'une longue correspondance qui vient de
Madagascar, et dont j' ai déjà loué l'esprit et
iélicité l'auteur, j'extrais ces chiffres : avant
la guerre, le salaire d'un manœuvre dans la
Grande lie était de 0,50 à 1 franc par jour.
A présent, il va de 2 à 4 francs par jour, plus
\a nourriture, bien entendu. Il y a des em-
ployeurs qui accordent une prime de f50 fr.
IX) ur un contrat de deux années et une prime
mensuelle de 5 francs ; d'autres acquittent les
impôts de leurs ouvriers.
Ce n'est pas le Pérou, s'écriera-t-on. Certes
non, et j'y reviendrai tout à l'heure, la France
civilisatrice serait bien coupable si elle se di-
sait : Pourvu que ça dure ! il ne faut pas que
ça dure. Mais là n'est pas la question actuel-
lement. : elle est dans la comparaison entre le
salaire de l' ouvrier de la métropole et celui
de l' ouvrier indigène à Madagascar.
Voici comment notre administrateur colonial
s'efforce de démontrer que le second est plus
« privilégié » que le premier.
Quatre millions d'habitants pour une super-
fccie de 585.300 kilomètres carrés, voilà les
chiffres. Il y a de la place pour tous, chacun
fieut s'insta ller à sa guise. Il suffit de verser
un impôt de 1 franc par hectare, et sans autre
forme de procès, on cultive les terrains qu on
désire. Aucune redevance ni pour les bois de
construction, ni pour les bbis à brûler : l'indi-
aime conserve un droit d'usage sur les forêts
domaniales. Soins médicaux sratuitl, hospita-
lisation gratuite pour toute la famille, moyen-
nant une taxe annuelle (12 fr. pour le Sud) ;
les femmes vont faire leurs couches à la Ma-
ternité où on ne leur demande pas un centime.
La justice elle-même, 8 Qaicaneau, est gra-
tuite pour les indigènes ; ils peuvent prendre
un avocat, mais les avoués sont inconnus dans
la flore malgache.
Là où il fait chaud, comme dirait la Palisse,
- n'a besoin ni de vêtements chauds ni de
chauffage central. C'est le cas à Madagascar.
J'ai dit que le Malgache n'avait qu'à se bais-
ser pour prendre du bois ; la forêt est aussi
la grande foumisseuse des textiles qui servent
à fabriquer les pasnes. Un pagne vaut environ
30 francs : le Malgache de r Extrême-Sud en
fait ses dimanc hes et fêtes ; son mobilier ?
deux marmites et quelques calebasses ; le reste
est confectionné par sa femme et par lui ; là
aussi, il applique la théorie du moindre effort :
cela simplifie la vie chère et les déménage-
ments.
- - -
D après mon administrateur, une famille
composée du père, de la mère, des deux en-
fants dépense au grand maximum 1 franc par
jour, et cela lonque l'homme se contente de
travailler son champ : soit 25 à 30 jours de
travail par année. L'ouvrier malgache qui
gagne 720 francs par an dépense, pour les siens
et pour lui, 540 francs auxquels il faut ajouter
88 francs d'impôts et taxes, soit 628 francs.
Il ne lui reste que 92 francs, mais c'est assez
pour réaliser le rêve de tout Antandroy, c'est-
à-dire pour acheter deux moutons ou un veau.
L'ouvrier qui gagne 3 et 4 francs par jour
chez un Européen peut mettre facilement de
côté 500 francs par an. « Quel est l'ouvrier
français qui peut en faire autant ? Il y a 25
ans, l'ouvrier agricole gagnait dans le midi de
U France 1 fr. 50 par jour : combien payait-il
ses vêtements, son charbon, son loyer, sa
viande ? Or, la viande coûte 1 fr. 50 le kilo
dans le Sud, et 6 francs à Tananarive. »
Malgré tout (et c'est cela qui est important,
et c'est là-dessus que je reviendrai), le Mal-
gache est rebelle à tout travail régulier. Il
travail le quand ça lui chante, et, dès que ça
ne lui chante plus, il vous brûle la politesse.
sans dire même : au revoir et merci. Il n y a
presque pas de travailleurs de terre à Mada-
gascar. Quant au rendement des ouvriers indi-
gènes, il est, sauf de très rares exceptions,
incomparablement inférieur à celui des ouvriers
français : « Un travailleur français vaut quatre
travailleurs indigènes du Sud. »
Tels sont, d après mon correspondant, les
h privilèges » de l'ouvrier indigène sur l'ou-
vrier français de la métropole. Je sens que
mon administrateur est prêt à s'écrier : « Heu-
teux Malgaches, s'ils connaissaient leur
bonheur ! Mais il ne pousse pas cette excla-
mation et je lui en sais gré. Non, ce n'est pas
un « privilège » que de se suffire parce qu on
est vêtu d'un pagne de 30 francs, qu'on a
pour tout mobilier une mannite et trois ou
quatre calebasses, pas plus que ce n'est un
r privilège » que de ne pas être évolué assez
pour comprendre la grande loi humaine du
travail. Quand un indigène a mangé à sa faim
et bu à sa soif, la tâche de la nation éducatrice
n'est même pas commencée ; elle ne commoice
ne du iour où elle a fait disparaître tous les
$tades à un travail permanent et productif,
Le Malgache qui vit dans un logis misérable
au milieu d'une saleté repoussante n est pas un
eux d'ici-bas. On m a rapporté des exem-
ples écorurants vie son existence au milieu
aimmondicet. C'est quand il nettoie, agran-
dit, aménage la case où il couchait jusque-là,
dais les ordures, avec sa femme, ses entuft
et des bêtes (domestiques et aulles), quand son
bien-être accru lui fait désirer de l'accroître
encore, quand ses besoins se font plus nom-
breux, quand il a la volonté d'augmenter son
pouvoir d'achat, c'est alors seulement qu'il
travaille avec régularité et de bon coeur, c'est
alors ainsi qu'il élève sa condition, que son
horizon s'élargit, qu'il naît à la civilisation
matérielle, sans laquelle tout progrès est impos-
sible.
La preuve, )e la trouverai à Madagascar
même. Les travailleun des régions des Hauts-
Plateaux ont des besoins plus nombreux,
d'abord parce que la vie y est moins facile,
ensuite parce qu'ils jont plus évolués ; les sa-
laires y sont supérieurs à ceux du Sud et de
1" Ouest. A Madagascar, les ouvriers d'art,
même ceux qui ne savent pas grand'chose, ont
des sal aires qui varient de 5 à 15 francs par
jour. Ils portent autre chose que le pagne et
ne se contentent pas d'une marmite comme
mobilier.
Que l'ouvrier indigène malgache ne soit
pas le malheureux 'indignement exploité par
tous en toutes circonstances, cela est exact ;
que nous devions nous déclarer satisfaits de
sa situation, c est autre chose. Mon adminis-
trateur m'écrit que, si j' allais au cinéma à
Tananarive, à Tamatave ou dans une autre
ville, je serais frappé de voir les Malgaches
former la plus grande clientèle de ces établis-
sements. j'en serais surtout enchanté. Qu'on
n'aille pas m'objecter : On peut vivre sans le
cinématographe. Parbleu ! on peut même vivre
sans pagne et sans marmite : l'homme des bois
n'a que ses poils pour tout vêtement et qu'une
branche noueuse pour mobilier.
Merle RoMston,
Sénateur de l'Hérault, ancien mfnfstre
Vice-président de la Commission
sénatoriale dé* Ctfton.
Avocat à la Cour d'Appel de Paris.
Le fittr Gene. général de fMecMae
l'
Contrairement à certaines informations
publiées par divers journaux, qui avaient
même annoncé pour aujourd' hui les utts la
nomination de M. Mot/ria, ancien député,
directeur de l'Assistance publique, les autres
celle de M. Camille Chautemps, ancien mi-
nistre de la Justice et de VIntérieur, comme
Gouverneur Général de VIndochine, le Con-
seil des Ministres de ce matin n a pas exa-
mine atte question. Ajoutons cependant
qu'une décision ne tardera pas à intervenir
et que le nouveau Gouverneur Général de
VIndochine sera certainement nommé avant
la séparation des Chambres.
A IOÉ-cole Coloniale
Par arrêté du ministre des Colonies, le nom-
bre des places mises, en 11)28, à la disposition
des élèves brevetés de l'école ooloniale, est fixé
A 23, réparties ainsi qu'il suit :
Rédacteur stagiaire a l'administration cen-
trale du ministère des Colonies. 2
Elève administrateur des services civils
de l'Indochine 7
Elève administrateur des colonies 1*
A rtcole des langues orientales
M. Boyer (Paul), professeur à l'Ecole des
Langues Orientales vivantes, est nommé
administrateur dudit établissement pour une
nouvelle période de cinq ans, à dater du
ior juin 1928.
*
Langage imagé
M. Galandou Diouf, vice-président du
Conseil général du Sénégal, est venu de-
mander l'invalidation de M. Diagne. En
vain, puisque M. Diagne a été validé à
l'unanimité par le IIe bureau, comme il fallait
s'y attendre.
Mais cet échec de M. Galandou Diouf
n'enlève rien à ses qualités d'esprit et de
verve.
Pendant la guerre, lorsqu'il collabora au
recrutement des noirs, il disait :
- Nous autres, noirs, nous sommes les
singes ; l'Allemagne, c'est la panthère ; la
France, c'est le grand baobab. Quand les
singes voient la panthère, ils se réfugient
dans le grand baobab. c'est pourquoi nous
devons aller défendre la France.
Et encore :
- Le lièvre ne doit pas en vouloir au
chasseur qui l'a tiré, mais au chien qui l'a
levé et sans lequel il ne se serait pas trouvé
devant le fusil du chasseur.
La France, un grand baobab ! Cette image
sylvestre et pacifique n'est pas pour nous
déplaire.
Nos collaborateurs et amis, MM. Lucien
Gasparin et Auguste Brunet, députés de la
Réunion, rentrant en France, sont attendus à
Marseille le 20 courant.
iiiiJiirÉfi
.,.
Mm Stceg, femme du Résident Général
au Maroc, qui avait débarqué mardi matin
à Marseille du pr.quebot Maréchal-Lyautey,
courrier du Maroc, est arrivée à Paris.
Le voyage ici souverains belges
Le vapeur Thysville, ayant à bord les sou-
verains bel ces, a fait escal e à Santa Cruz de
Ténériffe. Le roi et la reine des Belges ont
visité la Orotava et le pic de Tesde gui sur-
plombe la mer de 3.715 mètres. Ils ont été
acclamés par la population.
L. ntoistre portrait én CI'
M. José Bacelar Bebiano, ministre du
Commerce et des communications, qui avait
assumé l'intrim du ministère des Colonies,
conserve définitivement ces dernières fonc-
tions.
La mise en valeur
de la Côte d'Ivoire
par le port de Sassanèra
Depuis plusieurs années, les An-
nales Coloniales mènent une active
campagne pour attirer l'attention
du Gouvernement Général de l'A. O. F. et
celle du Ministère des Colonies sur la valeur
de Sassandra comme débouché maritime de
toute la zone centrale et occidentale de la
Côte d?Ivoire et sur la nécessité d'amorcer
en ce point un chemin de fer montant vers
le nord.
Les appels répétés ont fini par être enten-
dus. V Administration * de l'A.O.F., à qui
des propositions ont été soumises par une so-
ciété privée, si elle ne peut, pour des raisons
financières sans doute, se résoudre à entre-
prendre les travaux elle-même, en reconnaît
cependant tout Vintérêt et serait assez dis-
posée a confier la construction et l'exploita-
tion d'un premier tronçon de 150 kilomètres
environ à la société précitée. Celle-ci pren-
drait tous les frais à sa cluuge, sous condi-
tion qu'on lui accordât, pour quarante ou
cinquante ans, Vautorisation d'exploiter d'im-
portantes superficies forestières situées en
bordure de la future voie ferrée.
Nous ignorons où en sont exactement les
pourparlers engagés à ce sujet. Mais nous
craignons, si l'affaire aboutit et que le Gou-
vernement General de tA.U.r. naît pas
pris toutes les garanties indispensables,
qu'une société privée ayant pour principal
objectif Vexploitation de 150 ou 200.000
hectares de forets, ne veuille consentir tous
ies sacrifices utiles pour pousser les travaux
assez rapidement, de même que, pour établir
dans le seul tronçon construit par elle, une
ligne durable et répondant à toutes les néces-
sités éventuelles du trafic.
Car c'est un vrai chemin de fer qu'il faut
construire à Sassandra, et non un tramway
comme celui qui part d'Abidjan et dont on
doit envisager dès maintenant la réfection
presque complète. Sur l'une et sur l'autre
ligne, on doit entrevoir le moment où aura
lieu un trafic intense. Sur la ligne partant
de Sassandra, ce trafic ne commencera à
prendre une réelle importance que lorsque
la voie atteindra, au nord, la limite de la
zone forestière. Au début, il est bien certain
qu'il ne sera pas très considérable et préci-
sément il est à craindre que la société con-
cessionnaire construise une ligne insuffisante
ou, une fois - desservies ses exploitations,
fasse trainer les travaux en longueur, refuse
même de les continuer (on trouve toujours
des prétextes plausibles) ou entrave l'action
administrative susceptible de se substituer à
elle pour le prolongement de la ligne ou pour
l'exploitation dans des conditions plus favo-
rables aux usagers du tronçon construit.
Rappelons brièvement que Sassandra, seul
point du littoral de la Cote d'Ivoire où les
embarquements peuvent avoir lieu par pres-
que tous les temps, peut être aménagé sans
frais bien considérables en port abrité, cela
sans préjudice pour le succès des travaux du
même gettre mais de beaucoup plus grande
envergure que l'on projette de réaliser en face
d'Abidjan. Que, d autre part, ce point est le
débouche tout indiqué pour la vaste et belle
zone de forêt qui se trouve en arrière (300
kilomètres de profondeur), zone bien plus
riche en essences susceptibles d'être exportées
immédiatement que la zone est, située en ar-
rière du réseau lagullaire. (Des constatations
faites récemment ont permis d'établir que
ces essences constituaient jusqu'à 60 - de
l'ensemble des peuplements.) Rien qu'au
point de vue forestier, il y a donc de quoi
justifier à Sassandra la construction d'un
port et d'un chemin de fer de pénétration,
les rivières existantes, barrées de seuils ro-
c lteux étant inutilisables pour la flottaison
des bois. Mais cette zone n'est pas riche, seu-
lement de forêts ; relativement peuplée, elle
est riche aussi de kolatiers cultivés, de pal-
miers à huile, et la production du cacao y
prend une extension croissante. Enfin, le
chemin de fer partant de Sassandra, che-
milt de fer qui, nous l'avons dit, doit pré-
senter des caractéristiques permettant une
exploitation intensive et économique, devien-
dra ulthicuremolt, une fois prolongé par
des embranchements, le chemin de fer de la
Haute Côte d'Ivoire et de la Haute Guinée
et aussi, dans une certaine mesure, celui du
Soudan et de la Haute Volta, la ligne qui
monte actuellement d'Abidjan à Bouaké vers
Bobo-Dioulasso ne devant pas pouvoir suf-
fire à elle seule à l évacuation vers la mer
des produits susceptibles d'être fournis par
les régions de la boucle du Niger.
La question est donc d'importance et c'est
pour cela que, tout en ayant hâte de la voir
entrer dans le domaine des réalisations, nous
voudrions savoir que le Gouvernement Gé-
néral lui accorde toute l'importance qu'elle
mérite. Les clauses de la convention doivent
être assez souples four permettre à tout mo-
ment à l'Administration d'intervenir, soit
pour faire accélérer les travaux, son pour
introduire au cahier des charges certaines
modifications dont la nécessité apparaîtra.
Il serait incontestablement préférable que
ces travaux fussent, exécutés par l'Adminis-
tration elle-même ; en tout cas, que celle-ci
assure l'exflloitafion sinon la construction de
la vote ferrée. Nous sommes à peu près cer-
tain que la société dont il s agit ne verrait
à cette dernière solution que des avantages
et le Gotwcrncment. Général conserverait une
liberté d'action 'dont il reconnaîtrait rapide-
ment tout le prix,
Crne«l liantes,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanes.
A LA CHAMBRE
LES GROUPES POUTIQUEB
Le Joutrnal Officiel publie de nouveau les
listes des membres des groupes politiques
de la Chambre.
L'effectif du groupe des républicains de
1 gauche est porté à M Plembres ; le groupe
d'action démocratique et sociale compte
désormais 29 adhérents ; l'Union républi-
caine démocratique est réduite à 102 mem-
bres et le groupe des non-inscrits est porté
à 38.
M. Gratien Candace figure sur la liste des
députés n'appartenant à aucun groupe.
LES GRANDES COMMISSIONS
Nous donnons par ailleurs la composi-
tion (non achevée) de la commission des
colonies.
Voici maintenant quels sont, d t'heure où
nous mettons sous presse, les membres des
commissions des finances, des Affaires
étrangères et de la Marine marchande.
Commission des Finances
Non inscrits ; MM. de Rothschild et Bel-
langer. - - u - -- - - - -
U. R. u : MM. Fould, Bonncfous, de Mo-
nicault, Sérot, de Tinguy du Pouet, de Las-
teyrie, Joseph Denais, Chassaigne-Goyon.
Groupe des démocrates: M. Champetier
de Ribes.
Action démocratique et sociale ; MM.
François-Poncet et Paul Reynaud.
Républicains de gauche : MM. Georges
Bureau, Piétri, Baréty, Petsche et Petenô-
tre-Dcsnoyers.
Gauche radicale : MM. BouiMoux-Lafont,
de Cilappedetaine, Landry, Laurent Eynac.
Gauche unioniste : M. Delesalle.
Indépendants de gauche : M. Alexandre
Vareniu1.
Uadicaux-socialistes : MM. Malvy, La-
moureux, Palrnadc, Paganon, Archimbaud,
Deyris, Ducos, Jacquier, Nogaro.
Ùépublicains socialistes autonomes : M.
Viollette.
Parti républicain socialiste : M. Frédéric
Brunet.
Socialistes S. F. 1. 0. : MM. Vincent-
Auriol, Henaudel, Bedouce, Locquin, All-
tonelli, Spinasse, Ernest Lafont.
Communiste : M. Piquemal.
Commission des Aflaires étrangères
Gauche radicale: MM.Guernier, Germain,
Martin, Le Trocquer, Lillaz.
Iladicaux-socialistes MM. François-Al-
bert, Paul Bustid, Bergery, Aimé Berthod,
Cot, Luutier, Mistler, Montigny, de Tessun,
Parti républicain socialiste : MM. Anté-
riou, Maxence Bibié.
Socialistes S. F. 1. O. : MM. Paul Bon-
cour, Bracke, Frot, Froseard, Grumbach,
Mistral, Hubert Roger.
Commission de la Marine Marchande
Groupe des démocrates : M. Gallet.
Gauche radicale : MM. Oharrier, Danie-
lou, Laurent, HouxFreissineng, Hilnbert.
Radicaux socialistes : MM. William Ber-
trand, Canu, Coponat, Even, Geistdœrfer,
Grncve, Masson, Merle, Léon Meyer,
Hnude.
Parti républicain-socialiste ; MM. Appell,
Léon Vincent.
Socialistes S. F. 1. O. : MM. Albertin,
Blancliu, Ch Ullt Illl't OH, Pelissier, Houx,
l'aaso. ,
-
La Commission des Colonies
La Chambre, tous bureaux réunis sous
la présidence (le M. Thomson, a procédé
hier il la répartition des sièges des grandes
commissions permanentes.
Voici, en ce qui concerne la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protecto-
rats, les résultats que l'on peut, à l'heure
actuelle considérer comme acquis :
(Les membres nouveaux sont inscrits en
italiques) :
MM.
Relucl ; Haute-Garonne) (groupe républi-
cain radical et radical socialiste).
Denazet oindre) (groupe républicain so-
cialiste).
Rriquet (Eure) (groupe républicain radical
et radical socialiste).
Brunet Auguste (La Réunion) (groupe ré-
publicain radical et radical socialiste).
Coponat (Etablissements français de l'In-
de) (groupe républicain radical et radical
socialiste).
Cuttoli Jules (Constantine) (groupe répu-
blicain radical et radical socialiste).
Diagne Biaise (Sénégal) (groupe républi-
cain socialiste).
Frossard L. O. (Martinique) (groupe du
parti socialiste S.F.1.0).
Gamard (Nièvre) (groupe du parti socia-
liste).
,Goude lFinistère) (groupe du parti so-
cialiste).
Gouin Félix yllouthes-du-Rhône) (groupe
du parti socialiste).
Graeve (Guadeloupe) (groupe républicain
radical et radical socialiste).
Lambert (Rhône) (groupe républicain ra-
dical et radical socialiste).
Mourer (Bas-Rhin) (communiste).
Nouelle. (Saône-et-Loire) groupe du parti
socialiste).
Odin ,;Ujrondc) (groupe de la gauche ra-
dicale.
Outrey (Cochinchine) (groupe de la gau-
che radicale).
Pelissier (Aude) (groupe du parti socia-
liste).
Pezet (Morbihan) (groupe des démofcraUs
populaires).
Pinaull (Ille-ct-Vilaine). (groupe des dé-
mocrates populaires).
Proust (Indre-et-Loire) (groupe républi-
cain radical et radical socialiste).
Roux-Freissincng (Oran) (groupe de la
gauche radicale.
Taittinger "Seine) (Union démocratique'.
Thomas (Saône-et-Loire) (groupe du parti
socialiste).
Thomson (Constantine) (groupe de la
gauche "lHlknlo).
De VVairen (Meurthe-ct-Moselle) (Unioa
démocratique).
AU SENAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le Transsaharien
La Commission sénatoriale des Finances
s'est réunie le mercredi 13 juin, sous la pré-
sidence de M. Clémentel.
Saisie par M. Tardieu, ministre des Tra-
vaux publics, d'une detaande d'examen
du projet relatif à la création d'un Office
d'études des chemins de fer du transsaha-
rien, la Commission des Finances a chargé
M. Hervey de lui présenter un exposé de
la question dans une séance ultérieure.
8.a
UNE HEUREUSE INNOVATION
0
Le crédit hôtelier en Algérie
'81
L'Assemblée constitutive du Crédit Hôte-
lier Algérien a été tenue à Alger ces jours
derniers.
Cette création est on ne peut plus heureuse.
Elle est appelée à rendre les plus signalés
services, non seulement aux hôteliers, mais
encore aux touristes, puisqu elle va permettre
le développement de cette industrie hôtelière,
qui, mieux exploitée, deviendra une source
importante de richesses pour l'Algérie.
En effet, de grands hôtels très luxueux ont
été créés et admirablement installés, mais ces
palaces ne sont pas à la portée de tous. Ils
ne répondent qu'au besoin de la riche clien-
tèle. Et pour cette raison même, ferment leurs
portes dès que les chaleurs apparaissent. Cet
état de chose avait déjà retenu 1 attention de
M. Pierre Bordes. La création d'hôtels nou-
veaux, l'aménagement et la modernisation des
hôtels déjà existants devaient prendre une
place à part, dans le parfait esprit d'organi-
sation de l' actif Gouverneur Général, lors-
qu'il élabora le programme de la célébration
du Centenaire.
Sur l'initiative de M. Bordes, le Crédit
Hôtelier prit naissance.
Cet organisme est régi par la loi du 13
mars 1927, sur les Banques populaires. Son
siège social a été établi , Alger. 9. boulevard
Carnot, dans les bureaux de la Banque Popu-
laire d'Alger. Son capital social a été fixé,
pour commencer, à la somme de 1 million.
Son but sera donc d'aider par tous les
moyens et particulièrement par des crédits à
court, à moyen et à long terme au développe-
ment et à l'amélioration de l'Industrie Hôte-
lière dans toute l'Algérie.
Touristes, voyageurs de commerce, Algé-
riens, appelés à se déplacer pour leurs agré-
ments ou leurs affaires à travers la colonie,
ne pourront que se féliciter de cette création.
8.8 t
L'Aviation Coloniale
L'aéronautique
et les Chambres de Commerce
Au cours d'une réunion des présidents
des Chambres (lt Commerce de France, M.
Bokanowski, ministre du Commerce et de
l'Aéronautique a exposé le programme
adopté par le Gouvernement pour l'amélio-
îation et le prolongement des lignes aérien-
nes coloniales, programme dont, nous
avons publié avant-hier les principales di-
rectives.
Tunisie
Le colonel Maginel, commandant l'avia-
tien marocaine, venunt. du Maroc, est ar-
rivé hier il Il h. 30 au carnp d'El Ouinu
frl's de Tunis. Dans l'après-midi, une es-
cadrille de sept avions venant de Sétif
est arrivée à Tunis.
Rome-Afrique
Le raid Rome-Afrique, entrepris par qua-
tre avions militaires H. 0. 1., destinés à
l'aviation coloniale de Somalie, vient d'être
contrarié par un incident survenu au cours
de l'étape Mulnknl-Mongala (Soudan anglo-
égyptien).
L'escadrille fut contrainte par le mau-
vais temps d'atterrir sur un terrain de for-
tune, K) kilomètres avant d'arriver au but
et, au cours de cette manœuvre, l'un des
appareils brisa son hélice. - - -
Les troIS autres purent rejoindre Mon-
gala des le lendemain et envoyer de là, par
porteurs, le matériel nécessaire a l'avion
resté en panne Tous quatre sont mainte-
nant réunis et attendent à Mongala l'arri-
vée d'une hélice de rechange demandée :\
Ka rtouni.
Le voyage doit se continuer ensuite par
Kisumu (Kenia) : c'est une étape de 780 ki-
lcmèlrcs, peut-être la plus diflicile de tout
le raid étant donné l'absence de tout ter-
rain d'atterrissage sur le parcours.
L'itinéraire comprend enfin une esca10
facultative à Nairobi et ùe. arrêts L Monv
basa et Cliisimaio.
Londres-Les Indes
Le capitaine Barnard et la duchesse de
Bedford, qui, à bord de l'avion Princcss-
Xenia, tentent d'accomplir le voyage Lon-
dres-Indes et retour en huit jours, ont quit-
té Alep mardi dernier après l'aube, pour
Rouchir, ville située sur le golfe Persique.
Les aviateurs comptaient couvrir celte
étape de LOI H) kilomètres avant la tombée
de la nuit.
*080
Dépêches de Itlndochine
1 -
Arrivée de M. Monguillot
Le Gouverneur Général Monguillot est
arrivé à Saigon arec toute su suite, venant
de Darlat.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général de l'indochino vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 13 juin 1038. le taux officiel
de la piastre était de 13 fr.
Le contingent des blés marocains
l' 1
Ainsi que M. Poincaré, président du
Conseil, 1 avait promis, le Ministère de
l'Agriculture, le Ministère des Affaires étraa-
gères et la Résidence Générale du Maroc se
sont mis d'accord : le contingent des bl.
marocains admis à l'importation en France et
en Algérie, en franchise du droit de douane
de 35 francs par quintal, a été fixé à 1 million
700.000 quintaux pour la campagne 1928-
1929.
Il ne sera plus fait de distinction pour cette
admission entre le blé tendre et le blé dur.
D' autre part, le ministre de 1*Agriculture
a décidé que l'introduction des 1.700.000
quintaux serait échelonnée sur les douze mois
de la campagne.
C'est à la demande pressante des agricul-
teurs marocains qui ont, cette année, une belle
récolte alors que les prévisions laissent à
désirer pour celle de la métropole que
cette augmentation du contingent d'abord fixé
à 900.000, puis à 1.500.000 quintaux a été
accordée.
(Nous donnons, par ailleurs, la liste des
produits marocains admis en franchise, panni
lesquels figure le blé, à raison de 1.700.000
quintaux. )
Les produits marocains
admis en franchise
'.1
Les quantités de produits ci-dessous à ad-
mettre en franchise en France et en Algérie,
du r' juin 1928 au 31 mai 1929, sont fixées,
par décret paru au Journal officiel du 13 juin,
aux chiffres suivants
Animaux vivants des espèces : Têtes
Chevaline (animaux non destinés
à la bouc herie). 500
Chevaux de boucherie 4.000
Asine , , 500
Vlul aière , 200
Bovine 50.000
Ovine. , 500.000
Caprine 10.000
Porcine. , , , , , 25.000
Quintaux
Viandes fraîches et viandes con-
servées par un procédé frigori-
fique .-. 15.000
Viandes salées..,.,.,., 6.000
Conserves de viande 400
Poils peignés ou cardés autres
que de chèvre, mohair et poils
en bottes 500
Cire brute, y compris la crasse
de cire 2.000
(Eufs de volaille. 65.000
Produits de pêche marocaine. 30.000
Céréales en grains : Quintaux
Blé.. , , , 1.700.000
Orge 3.000.000
Avoine 150.000
\1 aïs. , :' , 300.000
Sorgho. , , , , 70.000
Millet 20.000
Seigle 5.000
Légumes secs : Quintaux
Fèves 250.000
Pois ronds 30.000
Lentilles 30.000
! Graines d'alpiste "-"' 50.000
Fruits de table frais, à l exclusion des rai-
sins de vendanges et marcs de raisins et
moûts de vendanges
Quintaux
Citrons 500
Oranges (douces ou amères), cé-
drats et leurs variétés non dé-
nommées 10.000
Mandarines et chinois 500
Caroubes ou carouges 30.000
Bananes 300
Raisins et fruits forcés 600
Pommes de table.,. Mémoire.
Pommes et poires à cidres et à
poiré Mémoire.
Figues et amandes. 500
Autres :
Raisins dé table ordinaires inu
portés en boites. caissettes, pa-
niers ou barils ne dépassant
pas 20 kilogrammes, isolés ou
groupés dans un même envoi ;
pêches, brugnons, abricots, pru-
nes, cerises, fraises (importés
pendant l'époque de la pro-
duction) 150
Les mêmes fruits importés en
dehors des époques fixées par
le tarif .,. 100
Dattes autres qu à boisson ou de
distillerie 4.000
Non dénommés 100
Total. , , , 46.750
Fruits de table secs ou tapés (à l' exclusion
des raisins secs ou tapés ou autres et des
figues et dattes à boisson ou de distil-
lerie) :
Quintaux
Figues 300
Pommes tt poires de table. Mémoire.
Pommes et poires à cidre et à
poiré Mémoire.
Amandes et noisettc, sans coques 24.000
Amandes et noisettes en coques. 700
Noix en coques 1.800
No'x sans coques 200
Prunes, pruneaux, pêches, abri-
cots 250
Pistaches Mémoire.
m WOMM: a CMIUM
JEUDI SOIn, 14 JUIN 1928.
JOIMALJVOTIIIER
Rédaction & Administration :
h, m m WÊ+im*
PARIS (P)
Ttl fril s UOUVMt IM7
« RICHKLIKU I7*M
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 120» 65» 35 D
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tous lc-s bureaux de poste.
SALAIRES --- INDIGENES
Parlons courageusement et MU (éticeacet
4es salaires accordés aux indigènes de -
colonies. Qu'il y ait des abus, nul ne le con-
teste ; que ce soit le devoir de tous, depuis le
pi us modeste des fonctionnaires jusqu'au chef
lUpfême, de les poursuivre sans relâche et de
les réprimer sans merci, tout le monde est
d" accord là-dessus. Mais il ne faut pu se
lancer inconsidérément dans des diatribes sur
les salaires de famine et les infâmes exploi-
teurs du travail indigène. Est modus in rébus.
11 est quelque peu naïf de dresser un double
tableau : d'une part, celui des salaires dans
la métropole ; de l' autre, celui des salaires in-
digènes dans telle ou telle colonie. Il faut
d autres tableaux de comparaison supplémen-
taires : conditions d'existence, C'coutumes, cli-
mat, aptitude au travail, etc. est moins vite
fait que des topos sur l'odieux colonialisme ;
mais c' est plus sérieux et aussi plus juste.
D'une longue correspondance qui vient de
Madagascar, et dont j' ai déjà loué l'esprit et
iélicité l'auteur, j'extrais ces chiffres : avant
la guerre, le salaire d'un manœuvre dans la
Grande lie était de 0,50 à 1 franc par jour.
A présent, il va de 2 à 4 francs par jour, plus
\a nourriture, bien entendu. Il y a des em-
ployeurs qui accordent une prime de f50 fr.
IX) ur un contrat de deux années et une prime
mensuelle de 5 francs ; d'autres acquittent les
impôts de leurs ouvriers.
Ce n'est pas le Pérou, s'écriera-t-on. Certes
non, et j'y reviendrai tout à l'heure, la France
civilisatrice serait bien coupable si elle se di-
sait : Pourvu que ça dure ! il ne faut pas que
ça dure. Mais là n'est pas la question actuel-
lement. : elle est dans la comparaison entre le
salaire de l' ouvrier de la métropole et celui
de l' ouvrier indigène à Madagascar.
Voici comment notre administrateur colonial
s'efforce de démontrer que le second est plus
« privilégié » que le premier.
Quatre millions d'habitants pour une super-
fccie de 585.300 kilomètres carrés, voilà les
chiffres. Il y a de la place pour tous, chacun
fieut s'insta ller à sa guise. Il suffit de verser
un impôt de 1 franc par hectare, et sans autre
forme de procès, on cultive les terrains qu on
désire. Aucune redevance ni pour les bois de
construction, ni pour les bbis à brûler : l'indi-
aime conserve un droit d'usage sur les forêts
domaniales. Soins médicaux sratuitl, hospita-
lisation gratuite pour toute la famille, moyen-
nant une taxe annuelle (12 fr. pour le Sud) ;
les femmes vont faire leurs couches à la Ma-
ternité où on ne leur demande pas un centime.
La justice elle-même, 8 Qaicaneau, est gra-
tuite pour les indigènes ; ils peuvent prendre
un avocat, mais les avoués sont inconnus dans
la flore malgache.
Là où il fait chaud, comme dirait la Palisse,
- n'a besoin ni de vêtements chauds ni de
chauffage central. C'est le cas à Madagascar.
J'ai dit que le Malgache n'avait qu'à se bais-
ser pour prendre du bois ; la forêt est aussi
la grande foumisseuse des textiles qui servent
à fabriquer les pasnes. Un pagne vaut environ
30 francs : le Malgache de r Extrême-Sud en
fait ses dimanc hes et fêtes ; son mobilier ?
deux marmites et quelques calebasses ; le reste
est confectionné par sa femme et par lui ; là
aussi, il applique la théorie du moindre effort :
cela simplifie la vie chère et les déménage-
ments.
- - -
D après mon administrateur, une famille
composée du père, de la mère, des deux en-
fants dépense au grand maximum 1 franc par
jour, et cela lonque l'homme se contente de
travailler son champ : soit 25 à 30 jours de
travail par année. L'ouvrier malgache qui
gagne 720 francs par an dépense, pour les siens
et pour lui, 540 francs auxquels il faut ajouter
88 francs d'impôts et taxes, soit 628 francs.
Il ne lui reste que 92 francs, mais c'est assez
pour réaliser le rêve de tout Antandroy, c'est-
à-dire pour acheter deux moutons ou un veau.
L'ouvrier qui gagne 3 et 4 francs par jour
chez un Européen peut mettre facilement de
côté 500 francs par an. « Quel est l'ouvrier
français qui peut en faire autant ? Il y a 25
ans, l'ouvrier agricole gagnait dans le midi de
U France 1 fr. 50 par jour : combien payait-il
ses vêtements, son charbon, son loyer, sa
viande ? Or, la viande coûte 1 fr. 50 le kilo
dans le Sud, et 6 francs à Tananarive. »
Malgré tout (et c'est cela qui est important,
et c'est là-dessus que je reviendrai), le Mal-
gache est rebelle à tout travail régulier. Il
travail le quand ça lui chante, et, dès que ça
ne lui chante plus, il vous brûle la politesse.
sans dire même : au revoir et merci. Il n y a
presque pas de travailleurs de terre à Mada-
gascar. Quant au rendement des ouvriers indi-
gènes, il est, sauf de très rares exceptions,
incomparablement inférieur à celui des ouvriers
français : « Un travailleur français vaut quatre
travailleurs indigènes du Sud. »
Tels sont, d après mon correspondant, les
h privilèges » de l'ouvrier indigène sur l'ou-
vrier français de la métropole. Je sens que
mon administrateur est prêt à s'écrier : « Heu-
teux Malgaches, s'ils connaissaient leur
bonheur ! Mais il ne pousse pas cette excla-
mation et je lui en sais gré. Non, ce n'est pas
un « privilège » que de se suffire parce qu on
est vêtu d'un pagne de 30 francs, qu'on a
pour tout mobilier une mannite et trois ou
quatre calebasses, pas plus que ce n'est un
r privilège » que de ne pas être évolué assez
pour comprendre la grande loi humaine du
travail. Quand un indigène a mangé à sa faim
et bu à sa soif, la tâche de la nation éducatrice
n'est même pas commencée ; elle ne commoice
ne du iour où elle a fait disparaître tous les
$tades à un travail permanent et productif,
Le Malgache qui vit dans un logis misérable
au milieu d'une saleté repoussante n est pas un
eux d'ici-bas. On m a rapporté des exem-
ples écorurants vie son existence au milieu
aimmondicet. C'est quand il nettoie, agran-
dit, aménage la case où il couchait jusque-là,
dais les ordures, avec sa femme, ses entuft
et des bêtes (domestiques et aulles), quand son
bien-être accru lui fait désirer de l'accroître
encore, quand ses besoins se font plus nom-
breux, quand il a la volonté d'augmenter son
pouvoir d'achat, c'est alors seulement qu'il
travaille avec régularité et de bon coeur, c'est
alors ainsi qu'il élève sa condition, que son
horizon s'élargit, qu'il naît à la civilisation
matérielle, sans laquelle tout progrès est impos-
sible.
La preuve, )e la trouverai à Madagascar
même. Les travailleun des régions des Hauts-
Plateaux ont des besoins plus nombreux,
d'abord parce que la vie y est moins facile,
ensuite parce qu'ils jont plus évolués ; les sa-
laires y sont supérieurs à ceux du Sud et de
1" Ouest. A Madagascar, les ouvriers d'art,
même ceux qui ne savent pas grand'chose, ont
des sal aires qui varient de 5 à 15 francs par
jour. Ils portent autre chose que le pagne et
ne se contentent pas d'une marmite comme
mobilier.
Que l'ouvrier indigène malgache ne soit
pas le malheureux 'indignement exploité par
tous en toutes circonstances, cela est exact ;
que nous devions nous déclarer satisfaits de
sa situation, c est autre chose. Mon adminis-
trateur m'écrit que, si j' allais au cinéma à
Tananarive, à Tamatave ou dans une autre
ville, je serais frappé de voir les Malgaches
former la plus grande clientèle de ces établis-
sements. j'en serais surtout enchanté. Qu'on
n'aille pas m'objecter : On peut vivre sans le
cinématographe. Parbleu ! on peut même vivre
sans pagne et sans marmite : l'homme des bois
n'a que ses poils pour tout vêtement et qu'une
branche noueuse pour mobilier.
Merle RoMston,
Sénateur de l'Hérault, ancien mfnfstre
Vice-président de la Commission
sénatoriale dé* Ctfton.
Avocat à la Cour d'Appel de Paris.
Le fittr Gene. général de fMecMae
l'
Contrairement à certaines informations
publiées par divers journaux, qui avaient
même annoncé pour aujourd' hui les utts la
nomination de M. Mot/ria, ancien député,
directeur de l'Assistance publique, les autres
celle de M. Camille Chautemps, ancien mi-
nistre de la Justice et de VIntérieur, comme
Gouverneur Général de VIndochine, le Con-
seil des Ministres de ce matin n a pas exa-
mine atte question. Ajoutons cependant
qu'une décision ne tardera pas à intervenir
et que le nouveau Gouverneur Général de
VIndochine sera certainement nommé avant
la séparation des Chambres.
A IOÉ-cole Coloniale
Par arrêté du ministre des Colonies, le nom-
bre des places mises, en 11)28, à la disposition
des élèves brevetés de l'école ooloniale, est fixé
A 23, réparties ainsi qu'il suit :
Rédacteur stagiaire a l'administration cen-
trale du ministère des Colonies. 2
Elève administrateur des services civils
de l'Indochine 7
Elève administrateur des colonies 1*
A rtcole des langues orientales
M. Boyer (Paul), professeur à l'Ecole des
Langues Orientales vivantes, est nommé
administrateur dudit établissement pour une
nouvelle période de cinq ans, à dater du
ior juin 1928.
*
Langage imagé
M. Galandou Diouf, vice-président du
Conseil général du Sénégal, est venu de-
mander l'invalidation de M. Diagne. En
vain, puisque M. Diagne a été validé à
l'unanimité par le IIe bureau, comme il fallait
s'y attendre.
Mais cet échec de M. Galandou Diouf
n'enlève rien à ses qualités d'esprit et de
verve.
Pendant la guerre, lorsqu'il collabora au
recrutement des noirs, il disait :
- Nous autres, noirs, nous sommes les
singes ; l'Allemagne, c'est la panthère ; la
France, c'est le grand baobab. Quand les
singes voient la panthère, ils se réfugient
dans le grand baobab. c'est pourquoi nous
devons aller défendre la France.
Et encore :
- Le lièvre ne doit pas en vouloir au
chasseur qui l'a tiré, mais au chien qui l'a
levé et sans lequel il ne se serait pas trouvé
devant le fusil du chasseur.
La France, un grand baobab ! Cette image
sylvestre et pacifique n'est pas pour nous
déplaire.
Nos collaborateurs et amis, MM. Lucien
Gasparin et Auguste Brunet, députés de la
Réunion, rentrant en France, sont attendus à
Marseille le 20 courant.
iiiiJiirÉfi
.,.
Mm Stceg, femme du Résident Général
au Maroc, qui avait débarqué mardi matin
à Marseille du pr.quebot Maréchal-Lyautey,
courrier du Maroc, est arrivée à Paris.
Le voyage ici souverains belges
Le vapeur Thysville, ayant à bord les sou-
verains bel ces, a fait escal e à Santa Cruz de
Ténériffe. Le roi et la reine des Belges ont
visité la Orotava et le pic de Tesde gui sur-
plombe la mer de 3.715 mètres. Ils ont été
acclamés par la population.
L. ntoistre portrait én CI'
M. José Bacelar Bebiano, ministre du
Commerce et des communications, qui avait
assumé l'intrim du ministère des Colonies,
conserve définitivement ces dernières fonc-
tions.
La mise en valeur
de la Côte d'Ivoire
par le port de Sassanèra
Depuis plusieurs années, les An-
nales Coloniales mènent une active
campagne pour attirer l'attention
du Gouvernement Général de l'A. O. F. et
celle du Ministère des Colonies sur la valeur
de Sassandra comme débouché maritime de
toute la zone centrale et occidentale de la
Côte d?Ivoire et sur la nécessité d'amorcer
en ce point un chemin de fer montant vers
le nord.
Les appels répétés ont fini par être enten-
dus. V Administration * de l'A.O.F., à qui
des propositions ont été soumises par une so-
ciété privée, si elle ne peut, pour des raisons
financières sans doute, se résoudre à entre-
prendre les travaux elle-même, en reconnaît
cependant tout Vintérêt et serait assez dis-
posée a confier la construction et l'exploita-
tion d'un premier tronçon de 150 kilomètres
environ à la société précitée. Celle-ci pren-
drait tous les frais à sa cluuge, sous condi-
tion qu'on lui accordât, pour quarante ou
cinquante ans, Vautorisation d'exploiter d'im-
portantes superficies forestières situées en
bordure de la future voie ferrée.
Nous ignorons où en sont exactement les
pourparlers engagés à ce sujet. Mais nous
craignons, si l'affaire aboutit et que le Gou-
vernement General de tA.U.r. naît pas
pris toutes les garanties indispensables,
qu'une société privée ayant pour principal
objectif Vexploitation de 150 ou 200.000
hectares de forets, ne veuille consentir tous
ies sacrifices utiles pour pousser les travaux
assez rapidement, de même que, pour établir
dans le seul tronçon construit par elle, une
ligne durable et répondant à toutes les néces-
sités éventuelles du trafic.
Car c'est un vrai chemin de fer qu'il faut
construire à Sassandra, et non un tramway
comme celui qui part d'Abidjan et dont on
doit envisager dès maintenant la réfection
presque complète. Sur l'une et sur l'autre
ligne, on doit entrevoir le moment où aura
lieu un trafic intense. Sur la ligne partant
de Sassandra, ce trafic ne commencera à
prendre une réelle importance que lorsque
la voie atteindra, au nord, la limite de la
zone forestière. Au début, il est bien certain
qu'il ne sera pas très considérable et préci-
sément il est à craindre que la société con-
cessionnaire construise une ligne insuffisante
ou, une fois - desservies ses exploitations,
fasse trainer les travaux en longueur, refuse
même de les continuer (on trouve toujours
des prétextes plausibles) ou entrave l'action
administrative susceptible de se substituer à
elle pour le prolongement de la ligne ou pour
l'exploitation dans des conditions plus favo-
rables aux usagers du tronçon construit.
Rappelons brièvement que Sassandra, seul
point du littoral de la Cote d'Ivoire où les
embarquements peuvent avoir lieu par pres-
que tous les temps, peut être aménagé sans
frais bien considérables en port abrité, cela
sans préjudice pour le succès des travaux du
même gettre mais de beaucoup plus grande
envergure que l'on projette de réaliser en face
d'Abidjan. Que, d autre part, ce point est le
débouche tout indiqué pour la vaste et belle
zone de forêt qui se trouve en arrière (300
kilomètres de profondeur), zone bien plus
riche en essences susceptibles d'être exportées
immédiatement que la zone est, située en ar-
rière du réseau lagullaire. (Des constatations
faites récemment ont permis d'établir que
ces essences constituaient jusqu'à 60 - de
l'ensemble des peuplements.) Rien qu'au
point de vue forestier, il y a donc de quoi
justifier à Sassandra la construction d'un
port et d'un chemin de fer de pénétration,
les rivières existantes, barrées de seuils ro-
c lteux étant inutilisables pour la flottaison
des bois. Mais cette zone n'est pas riche, seu-
lement de forêts ; relativement peuplée, elle
est riche aussi de kolatiers cultivés, de pal-
miers à huile, et la production du cacao y
prend une extension croissante. Enfin, le
chemin de fer partant de Sassandra, che-
milt de fer qui, nous l'avons dit, doit pré-
senter des caractéristiques permettant une
exploitation intensive et économique, devien-
dra ulthicuremolt, une fois prolongé par
des embranchements, le chemin de fer de la
Haute Côte d'Ivoire et de la Haute Guinée
et aussi, dans une certaine mesure, celui du
Soudan et de la Haute Volta, la ligne qui
monte actuellement d'Abidjan à Bouaké vers
Bobo-Dioulasso ne devant pas pouvoir suf-
fire à elle seule à l évacuation vers la mer
des produits susceptibles d'être fournis par
les régions de la boucle du Niger.
La question est donc d'importance et c'est
pour cela que, tout en ayant hâte de la voir
entrer dans le domaine des réalisations, nous
voudrions savoir que le Gouvernement Gé-
néral lui accorde toute l'importance qu'elle
mérite. Les clauses de la convention doivent
être assez souples four permettre à tout mo-
ment à l'Administration d'intervenir, soit
pour faire accélérer les travaux, son pour
introduire au cahier des charges certaines
modifications dont la nécessité apparaîtra.
Il serait incontestablement préférable que
ces travaux fussent, exécutés par l'Adminis-
tration elle-même ; en tout cas, que celle-ci
assure l'exflloitafion sinon la construction de
la vote ferrée. Nous sommes à peu près cer-
tain que la société dont il s agit ne verrait
à cette dernière solution que des avantages
et le Gotwcrncment. Général conserverait une
liberté d'action 'dont il reconnaîtrait rapide-
ment tout le prix,
Crne«l liantes,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanes.
A LA CHAMBRE
LES GROUPES POUTIQUEB
Le Joutrnal Officiel publie de nouveau les
listes des membres des groupes politiques
de la Chambre.
L'effectif du groupe des républicains de
1 gauche est porté à M Plembres ; le groupe
d'action démocratique et sociale compte
désormais 29 adhérents ; l'Union républi-
caine démocratique est réduite à 102 mem-
bres et le groupe des non-inscrits est porté
à 38.
M. Gratien Candace figure sur la liste des
députés n'appartenant à aucun groupe.
LES GRANDES COMMISSIONS
Nous donnons par ailleurs la composi-
tion (non achevée) de la commission des
colonies.
Voici maintenant quels sont, d t'heure où
nous mettons sous presse, les membres des
commissions des finances, des Affaires
étrangères et de la Marine marchande.
Commission des Finances
Non inscrits ; MM. de Rothschild et Bel-
langer. - - u - -- - - - -
U. R. u : MM. Fould, Bonncfous, de Mo-
nicault, Sérot, de Tinguy du Pouet, de Las-
teyrie, Joseph Denais, Chassaigne-Goyon.
Groupe des démocrates: M. Champetier
de Ribes.
Action démocratique et sociale ; MM.
François-Poncet et Paul Reynaud.
Républicains de gauche : MM. Georges
Bureau, Piétri, Baréty, Petsche et Petenô-
tre-Dcsnoyers.
Gauche radicale : MM. BouiMoux-Lafont,
de Cilappedetaine, Landry, Laurent Eynac.
Gauche unioniste : M. Delesalle.
Indépendants de gauche : M. Alexandre
Vareniu1.
Uadicaux-socialistes : MM. Malvy, La-
moureux, Palrnadc, Paganon, Archimbaud,
Deyris, Ducos, Jacquier, Nogaro.
Ùépublicains socialistes autonomes : M.
Viollette.
Parti républicain socialiste : M. Frédéric
Brunet.
Socialistes S. F. 1. 0. : MM. Vincent-
Auriol, Henaudel, Bedouce, Locquin, All-
tonelli, Spinasse, Ernest Lafont.
Communiste : M. Piquemal.
Commission des Aflaires étrangères
Gauche radicale: MM.Guernier, Germain,
Martin, Le Trocquer, Lillaz.
Iladicaux-socialistes MM. François-Al-
bert, Paul Bustid, Bergery, Aimé Berthod,
Cot, Luutier, Mistler, Montigny, de Tessun,
Parti républicain socialiste : MM. Anté-
riou, Maxence Bibié.
Socialistes S. F. 1. O. : MM. Paul Bon-
cour, Bracke, Frot, Froseard, Grumbach,
Mistral, Hubert Roger.
Commission de la Marine Marchande
Groupe des démocrates : M. Gallet.
Gauche radicale : MM. Oharrier, Danie-
lou, Laurent, HouxFreissineng, Hilnbert.
Radicaux socialistes : MM. William Ber-
trand, Canu, Coponat, Even, Geistdœrfer,
Grncve, Masson, Merle, Léon Meyer,
Hnude.
Parti républicain-socialiste ; MM. Appell,
Léon Vincent.
Socialistes S. F. 1. O. : MM. Albertin,
Blancliu, Ch Ullt Illl't OH, Pelissier, Houx,
l'aaso. ,
-
La Commission des Colonies
La Chambre, tous bureaux réunis sous
la présidence (le M. Thomson, a procédé
hier il la répartition des sièges des grandes
commissions permanentes.
Voici, en ce qui concerne la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protecto-
rats, les résultats que l'on peut, à l'heure
actuelle considérer comme acquis :
(Les membres nouveaux sont inscrits en
italiques) :
MM.
Relucl ; Haute-Garonne) (groupe républi-
cain radical et radical socialiste).
Denazet oindre) (groupe républicain so-
cialiste).
Rriquet (Eure) (groupe républicain radical
et radical socialiste).
Brunet Auguste (La Réunion) (groupe ré-
publicain radical et radical socialiste).
Coponat (Etablissements français de l'In-
de) (groupe républicain radical et radical
socialiste).
Cuttoli Jules (Constantine) (groupe répu-
blicain radical et radical socialiste).
Diagne Biaise (Sénégal) (groupe républi-
cain socialiste).
Frossard L. O. (Martinique) (groupe du
parti socialiste S.F.1.0).
Gamard (Nièvre) (groupe du parti socia-
liste).
,Goude lFinistère) (groupe du parti so-
cialiste).
Gouin Félix yllouthes-du-Rhône) (groupe
du parti socialiste).
Graeve (Guadeloupe) (groupe républicain
radical et radical socialiste).
Lambert (Rhône) (groupe républicain ra-
dical et radical socialiste).
Mourer (Bas-Rhin) (communiste).
Nouelle. (Saône-et-Loire) groupe du parti
socialiste).
Odin ,;Ujrondc) (groupe de la gauche ra-
dicale.
Outrey (Cochinchine) (groupe de la gau-
che radicale).
Pelissier (Aude) (groupe du parti socia-
liste).
Pezet (Morbihan) (groupe des démofcraUs
populaires).
Pinaull (Ille-ct-Vilaine). (groupe des dé-
mocrates populaires).
Proust (Indre-et-Loire) (groupe républi-
cain radical et radical socialiste).
Roux-Freissincng (Oran) (groupe de la
gauche radicale.
Taittinger "Seine) (Union démocratique'.
Thomas (Saône-et-Loire) (groupe du parti
socialiste).
Thomson (Constantine) (groupe de la
gauche "lHlknlo).
De VVairen (Meurthe-ct-Moselle) (Unioa
démocratique).
AU SENAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le Transsaharien
La Commission sénatoriale des Finances
s'est réunie le mercredi 13 juin, sous la pré-
sidence de M. Clémentel.
Saisie par M. Tardieu, ministre des Tra-
vaux publics, d'une detaande d'examen
du projet relatif à la création d'un Office
d'études des chemins de fer du transsaha-
rien, la Commission des Finances a chargé
M. Hervey de lui présenter un exposé de
la question dans une séance ultérieure.
8.a
UNE HEUREUSE INNOVATION
0
Le crédit hôtelier en Algérie
'81
L'Assemblée constitutive du Crédit Hôte-
lier Algérien a été tenue à Alger ces jours
derniers.
Cette création est on ne peut plus heureuse.
Elle est appelée à rendre les plus signalés
services, non seulement aux hôteliers, mais
encore aux touristes, puisqu elle va permettre
le développement de cette industrie hôtelière,
qui, mieux exploitée, deviendra une source
importante de richesses pour l'Algérie.
En effet, de grands hôtels très luxueux ont
été créés et admirablement installés, mais ces
palaces ne sont pas à la portée de tous. Ils
ne répondent qu'au besoin de la riche clien-
tèle. Et pour cette raison même, ferment leurs
portes dès que les chaleurs apparaissent. Cet
état de chose avait déjà retenu 1 attention de
M. Pierre Bordes. La création d'hôtels nou-
veaux, l'aménagement et la modernisation des
hôtels déjà existants devaient prendre une
place à part, dans le parfait esprit d'organi-
sation de l' actif Gouverneur Général, lors-
qu'il élabora le programme de la célébration
du Centenaire.
Sur l'initiative de M. Bordes, le Crédit
Hôtelier prit naissance.
Cet organisme est régi par la loi du 13
mars 1927, sur les Banques populaires. Son
siège social a été établi , Alger. 9. boulevard
Carnot, dans les bureaux de la Banque Popu-
laire d'Alger. Son capital social a été fixé,
pour commencer, à la somme de 1 million.
Son but sera donc d'aider par tous les
moyens et particulièrement par des crédits à
court, à moyen et à long terme au développe-
ment et à l'amélioration de l'Industrie Hôte-
lière dans toute l'Algérie.
Touristes, voyageurs de commerce, Algé-
riens, appelés à se déplacer pour leurs agré-
ments ou leurs affaires à travers la colonie,
ne pourront que se féliciter de cette création.
8.8 t
L'Aviation Coloniale
L'aéronautique
et les Chambres de Commerce
Au cours d'une réunion des présidents
des Chambres (lt Commerce de France, M.
Bokanowski, ministre du Commerce et de
l'Aéronautique a exposé le programme
adopté par le Gouvernement pour l'amélio-
îation et le prolongement des lignes aérien-
nes coloniales, programme dont, nous
avons publié avant-hier les principales di-
rectives.
Tunisie
Le colonel Maginel, commandant l'avia-
tien marocaine, venunt. du Maroc, est ar-
rivé hier il Il h. 30 au carnp d'El Ouinu
frl's de Tunis. Dans l'après-midi, une es-
cadrille de sept avions venant de Sétif
est arrivée à Tunis.
Rome-Afrique
Le raid Rome-Afrique, entrepris par qua-
tre avions militaires H. 0. 1., destinés à
l'aviation coloniale de Somalie, vient d'être
contrarié par un incident survenu au cours
de l'étape Mulnknl-Mongala (Soudan anglo-
égyptien).
L'escadrille fut contrainte par le mau-
vais temps d'atterrir sur un terrain de for-
tune, K) kilomètres avant d'arriver au but
et, au cours de cette manœuvre, l'un des
appareils brisa son hélice. - - -
Les troIS autres purent rejoindre Mon-
gala des le lendemain et envoyer de là, par
porteurs, le matériel nécessaire a l'avion
resté en panne Tous quatre sont mainte-
nant réunis et attendent à Mongala l'arri-
vée d'une hélice de rechange demandée :\
Ka rtouni.
Le voyage doit se continuer ensuite par
Kisumu (Kenia) : c'est une étape de 780 ki-
lcmèlrcs, peut-être la plus diflicile de tout
le raid étant donné l'absence de tout ter-
rain d'atterrissage sur le parcours.
L'itinéraire comprend enfin une esca10
facultative à Nairobi et ùe. arrêts L Monv
basa et Cliisimaio.
Londres-Les Indes
Le capitaine Barnard et la duchesse de
Bedford, qui, à bord de l'avion Princcss-
Xenia, tentent d'accomplir le voyage Lon-
dres-Indes et retour en huit jours, ont quit-
té Alep mardi dernier après l'aube, pour
Rouchir, ville située sur le golfe Persique.
Les aviateurs comptaient couvrir celte
étape de LOI H) kilomètres avant la tombée
de la nuit.
*080
Dépêches de Itlndochine
1 -
Arrivée de M. Monguillot
Le Gouverneur Général Monguillot est
arrivé à Saigon arec toute su suite, venant
de Darlat.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général de l'indochino vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 13 juin 1038. le taux officiel
de la piastre était de 13 fr.
Le contingent des blés marocains
l' 1
Ainsi que M. Poincaré, président du
Conseil, 1 avait promis, le Ministère de
l'Agriculture, le Ministère des Affaires étraa-
gères et la Résidence Générale du Maroc se
sont mis d'accord : le contingent des bl.
marocains admis à l'importation en France et
en Algérie, en franchise du droit de douane
de 35 francs par quintal, a été fixé à 1 million
700.000 quintaux pour la campagne 1928-
1929.
Il ne sera plus fait de distinction pour cette
admission entre le blé tendre et le blé dur.
D' autre part, le ministre de 1*Agriculture
a décidé que l'introduction des 1.700.000
quintaux serait échelonnée sur les douze mois
de la campagne.
C'est à la demande pressante des agricul-
teurs marocains qui ont, cette année, une belle
récolte alors que les prévisions laissent à
désirer pour celle de la métropole que
cette augmentation du contingent d'abord fixé
à 900.000, puis à 1.500.000 quintaux a été
accordée.
(Nous donnons, par ailleurs, la liste des
produits marocains admis en franchise, panni
lesquels figure le blé, à raison de 1.700.000
quintaux. )
Les produits marocains
admis en franchise
'.1
Les quantités de produits ci-dessous à ad-
mettre en franchise en France et en Algérie,
du r' juin 1928 au 31 mai 1929, sont fixées,
par décret paru au Journal officiel du 13 juin,
aux chiffres suivants
Animaux vivants des espèces : Têtes
Chevaline (animaux non destinés
à la bouc herie). 500
Chevaux de boucherie 4.000
Asine , , 500
Vlul aière , 200
Bovine 50.000
Ovine. , 500.000
Caprine 10.000
Porcine. , , , , , 25.000
Quintaux
Viandes fraîches et viandes con-
servées par un procédé frigori-
fique .-. 15.000
Viandes salées..,.,.,., 6.000
Conserves de viande 400
Poils peignés ou cardés autres
que de chèvre, mohair et poils
en bottes 500
Cire brute, y compris la crasse
de cire 2.000
(Eufs de volaille. 65.000
Produits de pêche marocaine. 30.000
Céréales en grains : Quintaux
Blé.. , , , 1.700.000
Orge 3.000.000
Avoine 150.000
\1 aïs. , :' , 300.000
Sorgho. , , , , 70.000
Millet 20.000
Seigle 5.000
Légumes secs : Quintaux
Fèves 250.000
Pois ronds 30.000
Lentilles 30.000
! Graines d'alpiste "-"' 50.000
Fruits de table frais, à l exclusion des rai-
sins de vendanges et marcs de raisins et
moûts de vendanges
Quintaux
Citrons 500
Oranges (douces ou amères), cé-
drats et leurs variétés non dé-
nommées 10.000
Mandarines et chinois 500
Caroubes ou carouges 30.000
Bananes 300
Raisins et fruits forcés 600
Pommes de table.,. Mémoire.
Pommes et poires à cidres et à
poiré Mémoire.
Figues et amandes. 500
Autres :
Raisins dé table ordinaires inu
portés en boites. caissettes, pa-
niers ou barils ne dépassant
pas 20 kilogrammes, isolés ou
groupés dans un même envoi ;
pêches, brugnons, abricots, pru-
nes, cerises, fraises (importés
pendant l'époque de la pro-
duction) 150
Les mêmes fruits importés en
dehors des époques fixées par
le tarif .,. 100
Dattes autres qu à boisson ou de
distillerie 4.000
Non dénommés 100
Total. , , , 46.750
Fruits de table secs ou tapés (à l' exclusion
des raisins secs ou tapés ou autres et des
figues et dattes à boisson ou de distil-
lerie) :
Quintaux
Figues 300
Pommes tt poires de table. Mémoire.
Pommes et poires à cidre et à
poiré Mémoire.
Amandes et noisettc, sans coques 24.000
Amandes et noisettes en coques. 700
Noix en coques 1.800
No'x sans coques 200
Prunes, pruneaux, pêches, abri-
cots 250
Pistaches Mémoire.
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