Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mai 1928 21 mai 1928
Description : 1928/05/21 (A29,N79). 1928/05/21 (A29,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451255h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
\'INGT-SEU\lEME ANNEE. - N° 79. LB TOJIERO : 90 CBNTIMKS LUNDI SOIR. 21 MAJ 1928
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
M, IM H MK-Tllftir
PARIS CI-)
Tbira. t UOUVRB le-w
- RICHKLIKU 87.
Les Annales Coloniales
lA. annonce. et réclames sont reçues au
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DIRECTEURS: Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
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Un an 0 M.I. 8 Mell
France et
Colonies 120 » M » SB •
Étranger..180» W* 609
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
AVIATION - T. S. F.
1.1
Au seul point de vue des liaisons à améliorer
ou à créer entre la métropole et ses possessions
d outre-mer, le futur ministre de l'ail a d'oies
et déjà « du pain sur la planche », selon
l' expression familière.
Notre aviation est, en effet, en grande par-
tie c( coloniale o. Elle paraît devoir l'être plus
encore à bref délai, si l'on en juge par les ré-
centes manifestations de son activité.
Depuis un mois, on a vu le général Her-
gault, inspecteur de l'Aéronautique, et son
chef d'état-major, le colonel de Crozals, partir
pour la Syrie en voyage d'inspection par la
voie des airs, et revenir de même ; le com-
mandant Hébrard s'envoler d'Orly sur un avion
léger, à destination de l'Afrique du Nord ;
Castes et Le Brix terminer au Bourget l'extraor-
dinaire périple au cours duquel ils survolèrent
l'Afrique française et le Tonkin ; l'aviateur
Michel Detroyat réaliser pour la première fois
Paris-Alger sans escale ; le capitaine de cor-
vette Guilbaud accomplir l'aller et retour Cau-
debec-Bizette ; le général Sacconev inspecter
en avion l' Aéronautique du Maroc ; un
a avion-cinéma » opérer aux environs de Dakar,
en attendant de s'enfoncer au cœur de l'Afri-
que : Pelletier-Doisy, Gonin et Carol s envo-
ler du Bourget pour l'Indochine et Tokio ; on
a vu enfin 1. Aéro-Oub du Maroc organiser une
fête aérienne dont le grand succès auprès du
public a semblé encourager une espérance par-
ticulièrement chère, dit-on. à M. Steeg : celle
de voir l' avion devenir l'instrument banat de
communication et de transport du Maroc de de-
main (dès à présent, les terrains militaires ac-
tuels d'atterrissage seraient désignés comme fu-
turs « ports » d'aviation civile).
Et. hier même, une dépêche de Casablanca
annonçait l' arrivée en avion du général Girod,
chargé de préparer le développement des liai-
sons aériennes entre la France et le protectO-
rat. Bref, nos avions volent en nombre croissant
au-dessus des terres françaises d'outre-mer. Les
raids en direction de l' Indochine sont dé-
sonnais des raids d'étude, non des exploits
sportifs. Aux utiles observations rapportées par
Costes et Le Brix, vont s'ajouter celles de Pel-
letier-Doisy et de ses compagnons (qui ne sont,
etlpfton!'-Ie, que momentanément arrêtés en
Binnanie) ; celles aussi du lieutenant Jouy, qui
vient de procéder à de remarquables expé-
riences d'émission et de réception de T.S.F.
à bord d'un avion encore destiné, dit-on, à
étudier le trajet Paris- T okio.
France-Afrique du Nord, France-Amérique
de Sjud via Dakar, France-Syrie-Indochine.
France-Madagascar, liaisons intérieures dans
chaque colonie, etc., voilà de quoi alimenter
le besoin d'action qu'on se plaît à imaginer
chez un ministre de l'air. El, quel que soit
ce nouveau membre du Gouvernement, il aper-
cevra sûrement toute la gravité de sa mission,
qui est de donner au pays, par une aviation
de premier ordre, sa meilleure garantie d'in-
dépendance.
Sa meilleure garantie !. Il en est une autre,
cependant. de grande valeur, et qui, forl heu-
reusement, n'est pas perdue de vue par le
pouvoir responsable : c'est la possession d'un
puissant réseau de communications radiotélé-
anPhiques.
Il est évident qu'à cet égard un effort énel-
gique et persévérant a été fait et se poursuit
sans relâche.
La Croix d'Hins, d'une part, les postes de
Saigon, de Madagascar, de Brazzaville, d'au-
tre part, enregistrent une constante progression
de leurs échanges.
Paris, par la Croix d'Hins, émet à destina-
tion de Saïgon quelque 2.000 mots quotidiens.
Sur Brazzaville, les émissions n'ont pas cette
ampleur. Une centaine de mots partent, néan-
moins, chaque jour vers le Congo, et la liaison
fonctionne avec sûreté, le relai de Bamako
aidant, en cas de besoin.
Sur Alger, grâce au système Baudot-Ver-
àm, tout le trafic, qui est considérable, est li-
quidé avant dix heures du soir, à la joie des
journalistes d' outre-Méditerranée qui, naguère,
attendaient jusqu'à 2 ou 3 heures du matin le
lent écoulement des télégrammes de presse.
Sur la Tunisie, j'ai dit récemment dans les
Annales Coloniales comment la même liaison
Baudot- Ver dan allait être établie.
Mais bien d' autres développements colo-
niaux sont prévus et même en cours d'exécu-
tion, à la direction du Service de T.S.F., qui
est comme le centre nerveux d'un immense or-
ganisme.
C'est, en effet, au Bureau central radiotélé-
graphique de Paris que se fait tout le travail
de manipulation des radiotélégrammes. Com-
ment, par exemple, est acheminé un radiotélé-
gramme de Marseille à Saïgon ) La chose, peu
connue, du grand public, mérite d'être rela-
tée : deux heures, en moyenne, après le dé-
p6t de la dépêche dans un bureau de Mar-
se ille, le Central télégraphique de Paris l'a
reçue par fil direct. Il envoie aussitôt, par tube
pneumatique direct, cette dépêche rue Froi-
devaux, au Bureau central radiotélégraphique,
lequel, sans délai, la transmet en Morse à
Saïgon par Croix d'Hins qui est à la fois com-
mandé d'ici et contrôlé, l'opérateur de Paris
entendant nettement, au moyen d'appareils ap-
propries, l'émission du poste girondin. ap-
Le Central radiotélégraphique poursuit, di-
sions-nous, le développement de la T. S. F.
roloniale. Ce service envisage deux sortes de
travaux :
D'une part, l'ouverture de nouvelles sta-
tions :
Aux colonies, les postes de Tahiti, Nou-
méa. la Martinique et Dakar s'ajouteront à
ceux de Tananarive, Brazzaville et Bamako, à
celui d'Hanoi qu'exploite le Gouvernement de
l'Indochine, à celui de Saïgon (seule station
concédée jusqu'à présent) qu exploite la Com-
ie Générale de T. S. F. (dont Radio-
France. qui exploite Sainte-Assise, est une
il talc).
En France, une grande station à ondes
courtes sera construite à Pantoise. Les plans
en sont arrêtés et vont être exécutés incessam-
ment. Dès que cette station entrera en fonction-
nement, un service de « télégrammes différés »
avec les colonies sera organisé.
D'autre part, d'importantes améliorations
seront apportées aux stations existantes, tant en
France qu'aux colonies. Le but visé est la
facilité de télégraphier aux colonies et d'en
recevoir la réponse le même jour.
Il est prévu le doublement des postes à
ondes longues de Tananarive, Brazzaville et
Bamako par des postes à ondes courtes. Ce
travail sera accompli d'ici un ou deux ans, et
il n'est que juste de signaler à ce sujet que
l'industrie française a mis au point des appa-
reils à ondes courtes qui peuvent avantageuse-
ment soutenir la comparaison avec n'importe
quelle fabrication étrangère.
Une grande station à ondes courtes est étu-
diée pour Saigon.
Le poste de Djibouti, actuellement exploité
par la colonie, va être pris en charge par les
P. T. T. et rentrera dans le réseau intercolonial.
Djibouti, en tant que relai entre la France et
Madagascar et entre la France et l'Indochine.
est appelé à rendre les meilleurs services. Il
est, en effet, à remarquer que, par le relai de
Djibouti, un radiotélégramme à destination ou
en provenance de l'une de ces colonies, trace
son invisible route presque entièrement au-des-
sus de la mer, condition très favorable à la
bonne marche des ondes.
Enfin, des postes émetteurs sont à l'étude
ou en voie de réalisation à Alger, Tunis (ainsi
que je le signalais naguère) et Rabat. Pour le
moment, ce sont les câbles qui servent aux
« retours ».
Et l'admirable système Baudot- V erdan sera
sans doute étendu à toutes les liaisons colo-
niales.
- - -
L on voit, par ce rapide coup a cet! sur les
travaux accomplis ou en voie d'accomplisse-
ment, qu'à bref délai la France et ses coloni es
seront unies par un réseau radiotélégrique
absolument complet et qui, leur permettant
d'échapper à la sujétion des câblet étrangers,
sera pour elles un facteur tout-puissant d'indé-
pendance politique comme de prospérité écono-
mique.
Les progrès de la T.S.F. et ceux de l'avia-
tion concourent ensemble à rendre la « France
totale » plus forte en la faisant plus unie et
plus libre. Et une France unie, libre et forte,
c'est orobablement, sur le globe, l'instrument
de paix le plus sûr.
Pierre TcaitiÊnger,
Dépit 16 de Paris, Vice-vrésident
de la Commission de l'Algérie,
des colonies et des Protectorats.
L'Aviation Coloniale
Au Maroc
I.c général Girod est arrivé par avion à
Cuàablunca. Il effectue au Maroc un voyugo
d'étude sur lo développement des liaisons
aériennes entre la France et le Protectorat.
Vers l'Europe
Sir Alan C.ohliam dont 1'.hydravion Sin-
gapourv a été remis en état, s'est rendu
hicr de Kree Town (Sierra Leone) a Ua-
thurst (Gambie), d'où il a du repartir au-
jourd'hui. Il compte rentrer en Angleterre
vers le 31 mai.
La décoration du commandant Dagnaux
Au cours de la cérémonie de remise du
drapeau et de la croix de guerre A l'Ecole
du Service de Sunté militaire de Lyon, M.
Pllillievé, ministre de la Guerre, a remis
la cravate de Commandeur de la Légion
d'honneur au commandant aviateur L)a-
gneuux qui se trouve encore actuellement
en traitement à l'hôpital militaire Uenge-
nettes, ii la suite de la chute qu'il lit a
Pierrelatte (Drôme), en tentant le raid
Paris-Congo
Croisière italienne en Méditerranée
roje t (t' Une
M. Mussolini a approuvé le projet d'une
croisière aérienne dans la Méditerranée
occidentale Qui sera effectuée à la lin du
mois par une soixantaine d'hydravions
constituant une brigade aérienne divisée
en trois groupes, dont deux composés
d'avions de reconnaissance et un formé
d'avions torpiUeurR.
Les appareils se réuniront a Orbitello
d'où ils entreprendront la croisière sui-
vante : Orhitello, Cagliari, les Baléares,
Curtlmgènc, Tortosa, Marseille, Orbitello.
Le commandement de la croisière sera
assumé par le marquis de Pincdo. Les exer-
cices seront suivis en vol par le sous-secré-
taire d'Etat, M. Balbo, par les chefs de
l'état-rna'jor de la marine, par plusieurs
attachés aéronautiques, militaire et naval
espagnols et par deux officiers supérieurs
de l'aéronautique d'Espagne.
Météorologie et aviation
En l'honneur du Congrès de la météoro-
logie internationale, l'Aéro-Club de France
a donné, samedi soir, un dîner que prési-
dait M. Rodolphe Soreau, président de l'As-
sociation des Ingénieurs Civils et ice-pré-
eidont de rAl'O-C)nh de France.
Des discours ont été prononcés par le
général Deleambro, nu nom des congres-
sistes, et par M. Rodolphe Soreau.
«
Les rhums de la Guadeloupe
8.
A la suite d'une correspondance échangée
entre M. Henry Bérenger. sénateur de la Gua-
deloupe ; MM. Léon Perricr. ministre des
Colonies, et Edouard Barthe, député. Prési-
dent de la Commission des Boissons, M. Henry
Bérenger a reçu l'assurance que le Décret
définitif concernant le rajustement des Rhums
à la Guadeloupe pour les moyennes et petites
distilleries, allait paraître incessamment.
(Nous donnons en 2e page le texte des lettres
échangées entre MM. Henry Bérenger et
Edouard Barthe.)
Un merveilleux voyage
au Cameroun
Si je laisse de côté certains petits
détails : courbatures, fatigues, éton-
ne meut s parfois inattendus du récit
de M. A. Gide sur son voyage dit Tchad
à Douala à travers le Cameroun, j'y trouve
des observations fort intéressantes et sou-
vent très exactes sur la mentalité des indi-
gèlles, sur la façon de les éduquer et surtout
sur la politique que nous devons suivre vis-
à-vis d'eux.
L'auteur du a Retour du Tc/lad. n'a du
reste rien découvert, ni rien inventé que nous
ne sachions grâce aux études ethnographi-
ques déjà nombreuses sur les races du Ca-
maoun. Il est cependant nécessaire de rap-
peler à ceux qui seraient tentés de l'oublier
que ce n'est pas par la force et la contrainte
qu on obtient des indigènes qu'ils collaborent
à la mise en valeur de leur pays.
e Ils savent parfaitement bien distinguer,
écrit M. André Gide, la bonté de la fai-
blesse, et n'ont pas besoin d'être terrorisés
pour nous craindre. Mieux vaut encore se
faire aimer. -
Mais c'est bien ce que la majorité des
administrateurs et des colons de notre empire
africain ont compris depuis longtemps. Sans
cela, M. André Gide, pas plus que les au-
tres « découvreurs - de nos Colonies, ne
pourraient actuellement s'y promener à l'aise
n'ayant à lutter que contre les intempéries
et le climat.
Il ne faut cependant pas croire que le dé-
vouement des indigènes qui nous servent de
porteurs ou de boys peut aller jusqu'au fana-
tisme, pas plus que les domestiques euro-
péens M en sont capables.
La région dit bas Toçone et de la haute
Renoue nous était déjà comme par les rap-
ports des missions qui ont étudie la commu-
nication entre ces deux rivières par la dé-
pression du Toubouri et le Mayo Kebbi.
C'étail à l'époque dite « héroïque m.
Sans s'en douter. M. André Gide con-
firme les résultats de ces missions en signa-
lant que le Mayo Kebbi joint le lac de feré
à celui de Tréllé,
ÎJne chasse à Vhippopotame est palpitante
d'intérêt et la frénésie des indigènes est re-
marquablement dépeinte. Par contre, des
éclairs rubis pâle semblent bien ne se TCn.
contrer 1ft' au Cameroun. Si nous nous en
rapportons aux météorologistes africains, ils
n'en ont encore jamais vu de cette couleur :
En pleine tornade alors que la foudre sem
bit entourer les êtres et les choses, c'est une
lumière matn'c qui apparaît, éblouissante,
Quoi qu il en soit, le second livre de
M. André GiJe sur l'Afriaue EquatoriaU
incitera quelques lecteurs à aller voir si tout
cela est bien vrai et ce sera un excellent ré-
sultat, car on ne saurait trof attirer Vatten-
tion du grand tourisme sur nos Colonies
maintenant que la paix française y règne,
car le grand tourisme ne peut, être le fait que
de capitalistes et ce sont des capitaux qu'il
faut pour mettre en valeur nos possessions
d'outre-mer.
Cette brève analyse du livre de M. An-
dré Gide ne saurait se terminer sans signaler
les petits cartes hors textes qui, bien que
schématiques, permet toit de suivre le voya-
geur et de mieux connaître Ici géographie du
Cameroun. Enseigner Ici géographie fil amu-
sant, c'est un des mérites du « Retour du
Tchad Il.
Edouard Nron.
sénateur de la Haute- Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
M. François-Marsal, sénateur du Cantal,
président de l'Union Coloniale, président du
Conseil d'administration de la Société Com-
merciale de l'Ouest-Africain, président des
Amis de Saint-Cyr, a été élu membre libre de
l'Académie des Sciences morales et politiques
en remplacement de M. Jonnart décédé. Son
concurrent M. de Peyerimhoff a obtenu 11
voix contre 31 à M. François-Marsal.
C'est au retour d'une mission en Extrême-
Orient que M. François-Marsal quitta l'ar-
mée pour se consacrer aux affaires.
Ministre des Finances dans les cabinets
Millerand et Leygues, il le devint à nou-
veau dans le second cabinet Poincaré en 1924.
Au Parlement, M. François-Marsal s'est
consacré particulièrement a l'étude des pro-
blèmes financiers et des questions intéressant
les familles nombreuses.
- -eofo
Niedecins CDlonlaux a l'honneur
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine, a remis avant-hier solennellement son dra-
peau. qu'il a décoré de la Croix de Guerre,
à l'Ecole principale du Service de Santé de
la Marine et des troupes coloniales, à Bor-
deaux. Le ministre de la Marine était accom-
pagné de nombreux ofifciers généraux de l'ar-
mée et de la marine, parmi lesquels le vice-
amiral Levavasseur, préfet maritime de Brest ;
le contre-amiral Le Do, commandant supérieur
de la marine à Rochefort ; 1 inspecteur géné-
ral du Service de Santé au Ministère de la
Maiine Gastinel ; le directeur central du Ser-
vice de Santé de la Marine de Fressinc.
Mercredi prochain 23 mai, M. Painlevé,
ministre de la Guerre, remettra la Croix do
Guerre à l'Ecole d'Application du Service
de Santé coloniale du Pharo, à Marseille.
Les peintres coloniaux
L'Etat, M. le Ministre de l'Intérieur, S.
M. l'Empereur d'Annam ont acquis plusieurs
des œuvres de Visages d'A nnam, de Mme
Boullard-Devé. actuellement exposées à
l' Agence du Gouvernement Général de l'Indo-
chine. 20. rue La Boétie.
Accélération du transit
des primeurs Algérie-France
En écho de l'assemblée tenue à Marseille,
pour l'accélération du transit des primeurs
d'Algérie par Marseille, une autre réunion
Vient d'avoir lieu à Alger dans le même but.
A l'heure actuelle, des mesures ont été
prises pour l'étiquetage des colis et leur clas-
sement au départ d'Alger avec la formation
de trois trains spéciaux à marche rapide par-
tant de Marseille, qui permettront un gain
de 24 heures pour les envois à destination de
Paris et des régions au delà et un gain de
12 heures pour ceux au delà de Genève et
de Belfort vers l'Alsace-Lorraine et l'Alle-
magne.
Voilà de l'excellente besogne.
etoi
Un !emple d'art à Alger
Le nouveau musée
Dans quelques jours aura lieu la pose of-
ficielle de la première pierre du nouveau
musée de peinture et de sculpture d'Alger,
qui doit remplacer, comme on sait, celui de
la rue de Constantine.
C'est un événement auquel ne peuvent
rester indifférents non seulement l'élite de
notre ville, mais tous les Algérois - j'ajou-
terais : tous les Algériens, car ce sera un
musée, non plus municipal, mais national,
dont on veut faire un temple de l'art digne
de la capitale de l'Afrique du Nord.
Il sera situé au rond-point du Hamma, à
flanc de coteau, près de la villa d'Abd-el-
Tif, à l'entrée même du Jardin-d'Essai. On
ne pouvait choisir plus joli cadre pour son
emplacement.
Placé sur une des promenades les plus
fréquentées par les touristes, le style de sa
façade, très moderne, donnant une impres-
sion de grandeur, quoique de iigne très so-
bre, attirera certainement l'attention des
foules.
D'après la maquette, à l'exemple de cer-
tains musées récemment construits en Alle-
magne et en Suisse, tout a été sacrifié dans
celui-ci, à la bonne présentation des œuvres
d'art.
L'édifice comprendra deux galeries : l'une
consacrée aux moulages et à la sculpture
ancienne, depuis le Moyen Age jusqu'à nos
jours, et l'autre, à la sculpture des XIX. et
XXE siècles, avec une part importante faite
aux artistes contemporains, tris que Buur-
delle, Maillol, Despiau, Dejcan, Duvicr, etc.
Les salles de peinture seront an nombre
d'une quinzaine, pas très grandes, mais tou-
tes donnant sur l'admirable baie d'Alger et
éclairées par en haut. Sept ou huit seront
consacrées à la peinture française des XIX'
et XX" siècles. Une large place sera réser-
vée aux grands orientalistes : Chasseriau,
Dehodenq, Dccarnp, Libourg et, au plus
grand de tous, Delacroix.
Par ailleurs, l'histoire de l'Algérie, depuis
la conquête, sera iepresentée, par
tion, dans deux salles, de nombreux ta-
bleaux et gravures s'y rapportant.
Ce n'est pas tout. Le musée, qui sera un
des plus beaux du bassin de la Méditerra-
née, aura un double but : initier le public
algérien aux manifestations d'art de France
ou d'ailleurs et, en même temps, dans un
somptueux décor de couleur et de lumière,
montrer aux étrangers qui, chaque année,
viennent de plus en plus nombreux, visiter
l'Afrique du Nord, les multiples usages de
l'Algé rie touristique, judicieusement grou-
pés : ici, par exemple, les ruines antiques
d'une beauté si mélancolique dans leur so-
litude; là, les portes pittoresques de l'Au-
lès; plus loin, la Kabylie, ses hautes mon-
tagnes et ses curieux villages; ailleurs, le
Sud, le désert, la plaine dorée des sables
parsemée d'oasis au charme si particulier.
Quant à la valeur des collections qui se-
ront exposées, disons seulement que le mu-
sée de la rue de Constantine renferme déjà
trois cents tableaux, dont beaucoup d'une
réelle beauté, et que ce nombre ne fera que
s'accroître prâce à de nouvelles acquisitions,
soit par des achats, soit par des dons.
Les travaux dureront un an environ. De
toutes façons, le musée sera ouvert et inau-
guré pour les fêtes du Centenaire, dont il
sera certainement un des (c clous H.
11 faut féliciter et M. le Gouverneur Gé-
néral Pierre Bordes, qui" s'intéresse d'une
façon si particulière à l'éducation intellec-
tuelle et artistique du peuple alg-éricn: et
M. Alazard qui ne ménage pas ses efforts
pour mettre debout cette œuvre qui fera
demain plus grande encore la grande Algé-
rie.
8..
A l'occasion du centenaire
de r Mrie
Un Congrès du mouton
La Fédération des Syndicats des éleveurs
expoitateurs do l'Algérie* projette de tenir
un grand congrès du mouton, en 1030, à l'oc-
casion des manifestations du centenaire de
l'Algérie.
Ce congrès se promet d'étudier toutes les
questions relatives à l'amélioration des pâ-
turages, à la création de points d'eau, aux
races ovines acclimatées ou susceptibles de
s'acclimater en Afrique du Nord, aux mala-
dies et aux épizooties dont souffrent les mou-
tons nord-africains, à l'amélioration et au
conditionnement des laines, aux transports
ferroviaires et maritimes des moutons algé-
riens, tunisiens et marocains destinés au ra-
vitaillement de la métropole.
Tunis la-Belle et la-llanche
i
Tunis s'embellit. La nouvelle esplanade,
située en bordure du lac de Tunis, offrira
bientôt une réalisation absolument remar-
quable qui donnera à la capitale de la Ré-
gence un emplacement idéal pour les fêtes
et manifestations en plein air. L'esplanade,
qui va être boulée d'un quai en pierre, do-
minera le lac dont les eaux seront draguées.
A la Pépinière municipale, les jardins
somptueux particulièrement verdoyants et
fleuris à cette époque de l'année, ont été
dotés d'une imposante rc-erve de jeunes ar-
bres destinés à l'ornement des avenues et
esplanades de la ville.
M. Lucien Saint, qui visita en personne
les travaux d'embellissement de Tunis, peut
à iuste titre être fier de sa belle et blanche
ville, dont chacun le sait, en outre, fort
amoureux.
LE TI Z-RA
On a toujours pratiqué, et on pratiquera pro-
bablement toujours au Maroc l'industrie du
cuir, et cela se comprend aisément. Ce fut de
tout temps, et cela devient de plus en phts, un
pays d'élevage : son sol et son climat se prê-
tent admirablement à la croissance des arbres
et plantes tannifères : tout se trouve donc
réuni pour que le prix de revient des cuirs
reste bas, surtout étant donné que pour
l' Arabe, comme pour tous les peuples encore
près de la civilisation primitive, deux facteurs
onéreux d'un prix de revient, le temps et le
salaire de la main-d'œuvre, existent à un de-
gré peu appréciable. Enfin l'Arabe est un peu-
ple de traditions : les générations qui se suc-
cèdent pratiquement avec respect les us et cou-
tumes des ancêtres : il s' ensuit que les tanneurs
marocains se transmettent de générations en gé-
nérations les pratiques que des mœurs séculaires
leur désignent comme étant les meilleures. Des
praticiens d'Europe et d'Amérique les trouvent
arriérés, ces procédés, mais tels qu'ils sont ils
permettent d'obtenir des produits qui peuvent
rivaliser avec les plus beaux spécimens des in-
dustries modernes, tels sont par exemple les
cuirs « Tifali ».
Traitant dans un article précédent des
plantes riches en tanin au Maroc, j'ai déjà eu
l'occasion de parler du Takaout, galle du Ta-
maris Articulât a, qui est peut-être le produit
tannant végétal le plus recherché de tous ceux
qui existent dans le Protectorat. Après lui vient
le Tiz-Ra.
Le Tiz-Ra (Rhtu pentaphylla) appartient à
la famille des Térébenthacées. On le rencon-
tre surtout au Maroc Oriental : il était autre-
fois très commun dans le sud. C'est un arbuste
très épineux et rameux, il affectionne malheu-
reusement pour lui les terrains relativement fer-
tiles : il s'ensuit qu'il disparaît au fur et à
mesure des défrichements et de l'avance des
cultures.
Joignez à cela que sa croissance est excessi-
vement lente, puisque l'on estime qu'il faut
plusieurs s iècles pour qu' un arbuste arrive à
son plein développement. Les pieds abattus ne
sont donc pas remplacés. Ce qui incite encore
l' Arabe à le détruire, c 'est que lorsque l' ar-
buste existe dans une contrée, son arrachage et
le coût du nettoyage de Hi terre sont couverts
largement par le prix de vente des dépouilles
de l' arbre.
On estime à peine à 35 ou 40.000 tonnes
les quantités de tanin de Tiz-Ra qui existent
encore au Maroc. C'est donc une richesse natu-
relle qui disparaît et qui très vraisemblable-
ment ne sera jamais remplacée.
Avant qu'elle soit complètement épuisée,
rappelons que la richesse en tanin varie avec
les différentes parties de l'arbuste. Les feuilles
séchées donnent 1,10 de tanin ; le bois 2,40 ;
l'écorce et les racines 5,24 ; enfin l'écorce des
grosses branches du tronc, jusqu'à 30 ou 40
centimètres de terre, et la souche fournissent
13,10 de tanin.
On fait actuellement un commerce relative-
ment considérable de Tiz-Ra dans les ports
du sud : Agadir depuis qu'il est ouvert, et Mo-
gador. Il subsiste en effet quelques plantations
de Tiz-Ra dans la contrée, et, de plus, sur
l'emplacement d'anciennes forêts aujourd'hui
disparues, on trouve dans le sol même de gros-
ses quantités de racines et de souches. Ces ra-
cines de Tiz-Ra se vendent d'une façon cou-
rante de 18 à 24 francs le quintal rendues quai
dans un des ports du Sud. Dans quelques an-
nées il sera matériellement impossible de s'en
procurer.
MLntêix Le Barble.
Retour du Maroc
.8'
T.e maréchal Franchet {l'Ep('rf'Y est arrivé
à Port-Vendres à bord du paquebot venant
d'Oran. Le maréchal revient d'inspecter les
troupes du Maroc, ainsi que nous en avons
rendu compte.
Le voyage d'études
de la Commission Senatoriale
.t.
Hier malin, le nouveau navire porle-
avions liront est arrivé à Toulon aj>rès
une Inurnée de douze jours sur les ,'MI's
do Tunisie et de Corse, comme nous l'avions
annoncé, avec a. son bord les membres de
la Commission sénatoriale de la Marine de
Guerre.
Les sénateurs, leur débarquement, ont
ét6 salués par le vice-amiral Yindry. pré-
fet maritime. Us se déclarent satisfaits de
leur voyage d'éludé, au cours duquel le
litUivn et les es» adrilles uerieun.es se sont
très bien comportes.
M. de Korgue-/ec, président de la Com-
mission sénatoriale de la Marine, a immé-
diatement adressé le radiotélégramme sui-
vant M. Lucien Saint, Résident (îénéral
-à Tunis:
11 .le vous prie d'agréer les plus vifs et
les plus sincères remerciements de la mis-
sien do la Commission sénatoriale de la
Marine pour l'inoubliable accueil que vous
avez bien voulu lui faire, en mémo temps
que son admiration pour l'onivre «pie vous
réalise/, ebaque jour pour la Franco. »
M. 1 .ueion Saint. Résident Général, a
rApondu par le radiotélégramme suivant,
adressé à bord du Uriirn :
Il Très touché par le message de la Com-
mission sénatoriale de la Marine, je me
réjouis que ses membres emportent un
souvenir favorable de leur séjour en Tuni-
sie où j'ni été particulièrement, heureux de
les accueillir. »
RETOUR
«♦«
M. Gabriel Anaoutvant, Gouverneur Géné-
ral honoraire des Colonies, député sortant des
Fjablissements Françai s de l' Inde, rentrera
jeudi prochain à Paris, venant de Pondichéry,
Dépêches de l'Indochine
les
Conseil du Gouvernement
La vont mission permanente du conseil
du gouvernement s'est réunie sous la pré-
sidence Wu (iouverneuv général p. 1. Mon-
guillut, MM. Outreij. député de la Cochin-
chine, et Espinet délégué du Cambodge,
étaient présents. La commission a examiné
diverses (Jueslions, notamment les modali-
tés d'applicatiull de [a, loue intérieure Je
ii Le Gouverneur général 'st parti le
soir pour Dalat.
Indopacifi.
Le quinquina en Indochine
"1
La culture du quinquina est toujours l'ob-
jet d'une sérieuse étude de la part dt l'Ins-
titut Pasteur d'Indochine.
Le plateau du Langbiang a été minu-
tieusement exploré. Et il est permis aujour-
d'hui d'admettre que certaines portions du
sol, vers Dran, notamment, sont propices à
la culture du quinquina.
D'autre part, on affirme que l'altitude et
le climat de Langbiang apparaissent comme
extrêmement favorables à cette culture.
Les expériences du professeur Yersin à
Dran, en 1023, avaient donné de bons résul-
tats. Des pieds malades à Iton-Ba ayant été
transportés au Langbiang-, devinient assez
résistants, et deux ans plus tard, ces pieds
commencèrent à fleurir, alors que les espèces
de Java ne fleurissent qu'après la dixième
année quand ils sont précoces!
Il résulte de même. des essais de la nou-
velle station de Djinng, qu'il est possible
ores et déjà, de doter l'Indochine d'une
richesse nouvelle.
Souhaitons que la culture du quinquina
soit réalisée prochainement, puisque notre
grande colonir d'Asie offre, parait-il, une
terre de choix pour cette culture de multi-
ple importance.
Au Nord de -- l'Indochine.
liieii a ne
laisser pénétrer eu \laiukh"une ni les années
nordi.-les en retraite, 11.1 le* f >rces sn li-!. >, qui
poursuivent leur avance vn ti ru u-e. t.<.- Japo-
uai> serment prêts à c.iitj-er la ligue feno\iuire
ti Uiun-llai-lvjiKin puur • pargner u la Muntl-
chourie les horreurs de la guerre, tt une
dél»êche de l'ékin a l'agence Heul» r établit net-
tement qui; la retraite du uuu'echul Tdmng
Tso Lin sur Moukdeii est couine.
l'ékin est «ulule, mais ,'Il continue active-
ment à préparer la delen.-e du quart.er des
légations.
-–
COSTUMES ANNAMITES
Au pays des hommes nus
Nous sommes peu renseignés sur le costume
des Annamites à l'époque de la domination
chinoise.
Triên-Da, roi annamite qui régnait au 111" siè-
cle avant J.-C., appelait son pays « le pays
des hommes nus ».
Cependant, en 988, un rapport d'un ambas-
sadeur de l'empereur Thai- l ong des îong,
précise le vêtement du souverain Lé-Hoan :
Il 11 était de soie rouge orné de perles bril-
lantes ».
Sous les Ly, d'après Ma tuan lin, le cos-
tume du roi était une longue robe jaune sur
laquelle il passait une courte tunique rouge sans
manches. --
Les mandarins étaient vêtus comme le roi.
mais en noir, ils tenaient à la main un éventail
de plume et avaient un grand chapeau de bam-
bou tressé en forme d'hélice.
Quant au peuple, il était nu ou presque. Un
court langouti ne lui couvrait que le bas-ven-
tre et le haut des cuisses.
Les tatouages couvraient le reste du corps.
Ln 1173, les femmes portaient une robe
noire, sur laquelle elles passaient une tunique
comme les hommes, mais le plus souvent de
couleur verte à col droit.
En 1-407, lorsque les Chinois eurent re-
conquis l'Annam, ils obligèrent les Annamites
a se vêtir comme eux de pantalons et de vestes
à manches larges.
Thien-Tri, essaya d'imposer aux femmes le
pantalon chinois au lieu de la jupe annamite.
L-e lut sans succès.
Le costume annamite a donc subi des modi-
fications au cours des siècles, bien qu'on se
plaise à croire le contraire.
La mode, pour ètre moins fantasque en An-
nam qu à Paris a tout de même mené quelque
peu les hommes par le bout de leur robe ou.
le bout du nez.
LE IICIN)
Les importations de la France en graines de
ricin lui coûtent 47 millions de francs. La plus
grande part nous est fournie par les Indes an-
glies,
L ne question vient sous noire plume. Ques-
tion cent fois posée.
Nos colonies ne sont-elles donc pas pro-
ductrices de ricin ?
On connaît la nponse.
L Indochine, à elle seule, peut produire des
quantités considérables de graines de ricin. La
culture du ricin n est ni délicate, ni onéreuse.
Mais nos planteurs n ont pas encore envisagé
h grande culture technique du ricin, et les
Annamites ne s' y adonnent que sur des mper-
ficies restreintes. Des expériences ont montré
depuis longtemps (pie la mauvaise qualité de
cette huile provient des procédés rudimentaires
employa par les indigènes dans sa préparation
et ont prouvé qu'il serait très facile de réduire
l'acidité par filtrago et chauff age, dans des
huileries bien installé»^.
Les feuilles du ricin conv iennent, d' autre
part, à l'élevage du ver à soie et à la nourri.
ture des vaches, dont elles favorisent la sécré-
tion laitière, et en outre les tourteaux de ricin
constituent un excellent engrais. Cette culture
mérite donc d' occuper, dans les plantations de
la colonie, une importante superficie.
Mais 1 Indochine n'est pas seule pouvoir
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
M, IM H MK-Tllftir
PARIS CI-)
Tbira. t UOUVRB le-w
- RICHKLIKU 87.
Les Annales Coloniales
lA. annonce. et réclames sont reçues au
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DIRECTEURS: Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Tous les articles litilptioss daitç noire journal ne peuvent
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Un an 0 M.I. 8 Mell
France et
Colonies 120 » M » SB •
Étranger..180» W* 609
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
AVIATION - T. S. F.
1.1
Au seul point de vue des liaisons à améliorer
ou à créer entre la métropole et ses possessions
d outre-mer, le futur ministre de l'ail a d'oies
et déjà « du pain sur la planche », selon
l' expression familière.
Notre aviation est, en effet, en grande par-
tie c( coloniale o. Elle paraît devoir l'être plus
encore à bref délai, si l'on en juge par les ré-
centes manifestations de son activité.
Depuis un mois, on a vu le général Her-
gault, inspecteur de l'Aéronautique, et son
chef d'état-major, le colonel de Crozals, partir
pour la Syrie en voyage d'inspection par la
voie des airs, et revenir de même ; le com-
mandant Hébrard s'envoler d'Orly sur un avion
léger, à destination de l'Afrique du Nord ;
Castes et Le Brix terminer au Bourget l'extraor-
dinaire périple au cours duquel ils survolèrent
l'Afrique française et le Tonkin ; l'aviateur
Michel Detroyat réaliser pour la première fois
Paris-Alger sans escale ; le capitaine de cor-
vette Guilbaud accomplir l'aller et retour Cau-
debec-Bizette ; le général Sacconev inspecter
en avion l' Aéronautique du Maroc ; un
a avion-cinéma » opérer aux environs de Dakar,
en attendant de s'enfoncer au cœur de l'Afri-
que : Pelletier-Doisy, Gonin et Carol s envo-
ler du Bourget pour l'Indochine et Tokio ; on
a vu enfin 1. Aéro-Oub du Maroc organiser une
fête aérienne dont le grand succès auprès du
public a semblé encourager une espérance par-
ticulièrement chère, dit-on. à M. Steeg : celle
de voir l' avion devenir l'instrument banat de
communication et de transport du Maroc de de-
main (dès à présent, les terrains militaires ac-
tuels d'atterrissage seraient désignés comme fu-
turs « ports » d'aviation civile).
Et. hier même, une dépêche de Casablanca
annonçait l' arrivée en avion du général Girod,
chargé de préparer le développement des liai-
sons aériennes entre la France et le protectO-
rat. Bref, nos avions volent en nombre croissant
au-dessus des terres françaises d'outre-mer. Les
raids en direction de l' Indochine sont dé-
sonnais des raids d'étude, non des exploits
sportifs. Aux utiles observations rapportées par
Costes et Le Brix, vont s'ajouter celles de Pel-
letier-Doisy et de ses compagnons (qui ne sont,
etlpfton!'-Ie, que momentanément arrêtés en
Binnanie) ; celles aussi du lieutenant Jouy, qui
vient de procéder à de remarquables expé-
riences d'émission et de réception de T.S.F.
à bord d'un avion encore destiné, dit-on, à
étudier le trajet Paris- T okio.
France-Afrique du Nord, France-Amérique
de Sjud via Dakar, France-Syrie-Indochine.
France-Madagascar, liaisons intérieures dans
chaque colonie, etc., voilà de quoi alimenter
le besoin d'action qu'on se plaît à imaginer
chez un ministre de l'air. El, quel que soit
ce nouveau membre du Gouvernement, il aper-
cevra sûrement toute la gravité de sa mission,
qui est de donner au pays, par une aviation
de premier ordre, sa meilleure garantie d'in-
dépendance.
Sa meilleure garantie !. Il en est une autre,
cependant. de grande valeur, et qui, forl heu-
reusement, n'est pas perdue de vue par le
pouvoir responsable : c'est la possession d'un
puissant réseau de communications radiotélé-
anPhiques.
Il est évident qu'à cet égard un effort énel-
gique et persévérant a été fait et se poursuit
sans relâche.
La Croix d'Hins, d'une part, les postes de
Saigon, de Madagascar, de Brazzaville, d'au-
tre part, enregistrent une constante progression
de leurs échanges.
Paris, par la Croix d'Hins, émet à destina-
tion de Saïgon quelque 2.000 mots quotidiens.
Sur Brazzaville, les émissions n'ont pas cette
ampleur. Une centaine de mots partent, néan-
moins, chaque jour vers le Congo, et la liaison
fonctionne avec sûreté, le relai de Bamako
aidant, en cas de besoin.
Sur Alger, grâce au système Baudot-Ver-
àm, tout le trafic, qui est considérable, est li-
quidé avant dix heures du soir, à la joie des
journalistes d' outre-Méditerranée qui, naguère,
attendaient jusqu'à 2 ou 3 heures du matin le
lent écoulement des télégrammes de presse.
Sur la Tunisie, j'ai dit récemment dans les
Annales Coloniales comment la même liaison
Baudot- Ver dan allait être établie.
Mais bien d' autres développements colo-
niaux sont prévus et même en cours d'exécu-
tion, à la direction du Service de T.S.F., qui
est comme le centre nerveux d'un immense or-
ganisme.
C'est, en effet, au Bureau central radiotélé-
graphique de Paris que se fait tout le travail
de manipulation des radiotélégrammes. Com-
ment, par exemple, est acheminé un radiotélé-
gramme de Marseille à Saïgon ) La chose, peu
connue, du grand public, mérite d'être rela-
tée : deux heures, en moyenne, après le dé-
p6t de la dépêche dans un bureau de Mar-
se ille, le Central télégraphique de Paris l'a
reçue par fil direct. Il envoie aussitôt, par tube
pneumatique direct, cette dépêche rue Froi-
devaux, au Bureau central radiotélégraphique,
lequel, sans délai, la transmet en Morse à
Saïgon par Croix d'Hins qui est à la fois com-
mandé d'ici et contrôlé, l'opérateur de Paris
entendant nettement, au moyen d'appareils ap-
propries, l'émission du poste girondin. ap-
Le Central radiotélégraphique poursuit, di-
sions-nous, le développement de la T. S. F.
roloniale. Ce service envisage deux sortes de
travaux :
D'une part, l'ouverture de nouvelles sta-
tions :
Aux colonies, les postes de Tahiti, Nou-
méa. la Martinique et Dakar s'ajouteront à
ceux de Tananarive, Brazzaville et Bamako, à
celui d'Hanoi qu'exploite le Gouvernement de
l'Indochine, à celui de Saïgon (seule station
concédée jusqu'à présent) qu exploite la Com-
ie Générale de T. S. F. (dont Radio-
France. qui exploite Sainte-Assise, est une
il talc).
En France, une grande station à ondes
courtes sera construite à Pantoise. Les plans
en sont arrêtés et vont être exécutés incessam-
ment. Dès que cette station entrera en fonction-
nement, un service de « télégrammes différés »
avec les colonies sera organisé.
D'autre part, d'importantes améliorations
seront apportées aux stations existantes, tant en
France qu'aux colonies. Le but visé est la
facilité de télégraphier aux colonies et d'en
recevoir la réponse le même jour.
Il est prévu le doublement des postes à
ondes longues de Tananarive, Brazzaville et
Bamako par des postes à ondes courtes. Ce
travail sera accompli d'ici un ou deux ans, et
il n'est que juste de signaler à ce sujet que
l'industrie française a mis au point des appa-
reils à ondes courtes qui peuvent avantageuse-
ment soutenir la comparaison avec n'importe
quelle fabrication étrangère.
Une grande station à ondes courtes est étu-
diée pour Saigon.
Le poste de Djibouti, actuellement exploité
par la colonie, va être pris en charge par les
P. T. T. et rentrera dans le réseau intercolonial.
Djibouti, en tant que relai entre la France et
Madagascar et entre la France et l'Indochine.
est appelé à rendre les meilleurs services. Il
est, en effet, à remarquer que, par le relai de
Djibouti, un radiotélégramme à destination ou
en provenance de l'une de ces colonies, trace
son invisible route presque entièrement au-des-
sus de la mer, condition très favorable à la
bonne marche des ondes.
Enfin, des postes émetteurs sont à l'étude
ou en voie de réalisation à Alger, Tunis (ainsi
que je le signalais naguère) et Rabat. Pour le
moment, ce sont les câbles qui servent aux
« retours ».
Et l'admirable système Baudot- V erdan sera
sans doute étendu à toutes les liaisons colo-
niales.
- - -
L on voit, par ce rapide coup a cet! sur les
travaux accomplis ou en voie d'accomplisse-
ment, qu'à bref délai la France et ses coloni es
seront unies par un réseau radiotélégrique
absolument complet et qui, leur permettant
d'échapper à la sujétion des câblet étrangers,
sera pour elles un facteur tout-puissant d'indé-
pendance politique comme de prospérité écono-
mique.
Les progrès de la T.S.F. et ceux de l'avia-
tion concourent ensemble à rendre la « France
totale » plus forte en la faisant plus unie et
plus libre. Et une France unie, libre et forte,
c'est orobablement, sur le globe, l'instrument
de paix le plus sûr.
Pierre TcaitiÊnger,
Dépit 16 de Paris, Vice-vrésident
de la Commission de l'Algérie,
des colonies et des Protectorats.
L'Aviation Coloniale
Au Maroc
I.c général Girod est arrivé par avion à
Cuàablunca. Il effectue au Maroc un voyugo
d'étude sur lo développement des liaisons
aériennes entre la France et le Protectorat.
Vers l'Europe
Sir Alan C.ohliam dont 1'.hydravion Sin-
gapourv a été remis en état, s'est rendu
hicr de Kree Town (Sierra Leone) a Ua-
thurst (Gambie), d'où il a du repartir au-
jourd'hui. Il compte rentrer en Angleterre
vers le 31 mai.
La décoration du commandant Dagnaux
Au cours de la cérémonie de remise du
drapeau et de la croix de guerre A l'Ecole
du Service de Sunté militaire de Lyon, M.
Pllillievé, ministre de la Guerre, a remis
la cravate de Commandeur de la Légion
d'honneur au commandant aviateur L)a-
gneuux qui se trouve encore actuellement
en traitement à l'hôpital militaire Uenge-
nettes, ii la suite de la chute qu'il lit a
Pierrelatte (Drôme), en tentant le raid
Paris-Congo
Croisière italienne en Méditerranée
roje t (t' Une
M. Mussolini a approuvé le projet d'une
croisière aérienne dans la Méditerranée
occidentale Qui sera effectuée à la lin du
mois par une soixantaine d'hydravions
constituant une brigade aérienne divisée
en trois groupes, dont deux composés
d'avions de reconnaissance et un formé
d'avions torpiUeurR.
Les appareils se réuniront a Orbitello
d'où ils entreprendront la croisière sui-
vante : Orhitello, Cagliari, les Baléares,
Curtlmgènc, Tortosa, Marseille, Orbitello.
Le commandement de la croisière sera
assumé par le marquis de Pincdo. Les exer-
cices seront suivis en vol par le sous-secré-
taire d'Etat, M. Balbo, par les chefs de
l'état-rna'jor de la marine, par plusieurs
attachés aéronautiques, militaire et naval
espagnols et par deux officiers supérieurs
de l'aéronautique d'Espagne.
Météorologie et aviation
En l'honneur du Congrès de la météoro-
logie internationale, l'Aéro-Club de France
a donné, samedi soir, un dîner que prési-
dait M. Rodolphe Soreau, président de l'As-
sociation des Ingénieurs Civils et ice-pré-
eidont de rAl'O-C)nh de France.
Des discours ont été prononcés par le
général Deleambro, nu nom des congres-
sistes, et par M. Rodolphe Soreau.
«
Les rhums de la Guadeloupe
8.
A la suite d'une correspondance échangée
entre M. Henry Bérenger. sénateur de la Gua-
deloupe ; MM. Léon Perricr. ministre des
Colonies, et Edouard Barthe, député. Prési-
dent de la Commission des Boissons, M. Henry
Bérenger a reçu l'assurance que le Décret
définitif concernant le rajustement des Rhums
à la Guadeloupe pour les moyennes et petites
distilleries, allait paraître incessamment.
(Nous donnons en 2e page le texte des lettres
échangées entre MM. Henry Bérenger et
Edouard Barthe.)
Un merveilleux voyage
au Cameroun
Si je laisse de côté certains petits
détails : courbatures, fatigues, éton-
ne meut s parfois inattendus du récit
de M. A. Gide sur son voyage dit Tchad
à Douala à travers le Cameroun, j'y trouve
des observations fort intéressantes et sou-
vent très exactes sur la mentalité des indi-
gèlles, sur la façon de les éduquer et surtout
sur la politique que nous devons suivre vis-
à-vis d'eux.
L'auteur du a Retour du Tc/lad. n'a du
reste rien découvert, ni rien inventé que nous
ne sachions grâce aux études ethnographi-
ques déjà nombreuses sur les races du Ca-
maoun. Il est cependant nécessaire de rap-
peler à ceux qui seraient tentés de l'oublier
que ce n'est pas par la force et la contrainte
qu on obtient des indigènes qu'ils collaborent
à la mise en valeur de leur pays.
e Ils savent parfaitement bien distinguer,
écrit M. André Gide, la bonté de la fai-
blesse, et n'ont pas besoin d'être terrorisés
pour nous craindre. Mieux vaut encore se
faire aimer. -
Mais c'est bien ce que la majorité des
administrateurs et des colons de notre empire
africain ont compris depuis longtemps. Sans
cela, M. André Gide, pas plus que les au-
tres « découvreurs - de nos Colonies, ne
pourraient actuellement s'y promener à l'aise
n'ayant à lutter que contre les intempéries
et le climat.
Il ne faut cependant pas croire que le dé-
vouement des indigènes qui nous servent de
porteurs ou de boys peut aller jusqu'au fana-
tisme, pas plus que les domestiques euro-
péens M en sont capables.
La région dit bas Toçone et de la haute
Renoue nous était déjà comme par les rap-
ports des missions qui ont étudie la commu-
nication entre ces deux rivières par la dé-
pression du Toubouri et le Mayo Kebbi.
C'étail à l'époque dite « héroïque m.
Sans s'en douter. M. André Gide con-
firme les résultats de ces missions en signa-
lant que le Mayo Kebbi joint le lac de feré
à celui de Tréllé,
ÎJne chasse à Vhippopotame est palpitante
d'intérêt et la frénésie des indigènes est re-
marquablement dépeinte. Par contre, des
éclairs rubis pâle semblent bien ne se TCn.
contrer 1ft' au Cameroun. Si nous nous en
rapportons aux météorologistes africains, ils
n'en ont encore jamais vu de cette couleur :
En pleine tornade alors que la foudre sem
bit entourer les êtres et les choses, c'est une
lumière matn'c qui apparaît, éblouissante,
Quoi qu il en soit, le second livre de
M. André GiJe sur l'Afriaue EquatoriaU
incitera quelques lecteurs à aller voir si tout
cela est bien vrai et ce sera un excellent ré-
sultat, car on ne saurait trof attirer Vatten-
tion du grand tourisme sur nos Colonies
maintenant que la paix française y règne,
car le grand tourisme ne peut, être le fait que
de capitalistes et ce sont des capitaux qu'il
faut pour mettre en valeur nos possessions
d'outre-mer.
Cette brève analyse du livre de M. An-
dré Gide ne saurait se terminer sans signaler
les petits cartes hors textes qui, bien que
schématiques, permet toit de suivre le voya-
geur et de mieux connaître Ici géographie du
Cameroun. Enseigner Ici géographie fil amu-
sant, c'est un des mérites du « Retour du
Tchad Il.
Edouard Nron.
sénateur de la Haute- Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
M. François-Marsal, sénateur du Cantal,
président de l'Union Coloniale, président du
Conseil d'administration de la Société Com-
merciale de l'Ouest-Africain, président des
Amis de Saint-Cyr, a été élu membre libre de
l'Académie des Sciences morales et politiques
en remplacement de M. Jonnart décédé. Son
concurrent M. de Peyerimhoff a obtenu 11
voix contre 31 à M. François-Marsal.
C'est au retour d'une mission en Extrême-
Orient que M. François-Marsal quitta l'ar-
mée pour se consacrer aux affaires.
Ministre des Finances dans les cabinets
Millerand et Leygues, il le devint à nou-
veau dans le second cabinet Poincaré en 1924.
Au Parlement, M. François-Marsal s'est
consacré particulièrement a l'étude des pro-
blèmes financiers et des questions intéressant
les familles nombreuses.
- -eofo
Niedecins CDlonlaux a l'honneur
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine, a remis avant-hier solennellement son dra-
peau. qu'il a décoré de la Croix de Guerre,
à l'Ecole principale du Service de Santé de
la Marine et des troupes coloniales, à Bor-
deaux. Le ministre de la Marine était accom-
pagné de nombreux ofifciers généraux de l'ar-
mée et de la marine, parmi lesquels le vice-
amiral Levavasseur, préfet maritime de Brest ;
le contre-amiral Le Do, commandant supérieur
de la marine à Rochefort ; 1 inspecteur géné-
ral du Service de Santé au Ministère de la
Maiine Gastinel ; le directeur central du Ser-
vice de Santé de la Marine de Fressinc.
Mercredi prochain 23 mai, M. Painlevé,
ministre de la Guerre, remettra la Croix do
Guerre à l'Ecole d'Application du Service
de Santé coloniale du Pharo, à Marseille.
Les peintres coloniaux
L'Etat, M. le Ministre de l'Intérieur, S.
M. l'Empereur d'Annam ont acquis plusieurs
des œuvres de Visages d'A nnam, de Mme
Boullard-Devé. actuellement exposées à
l' Agence du Gouvernement Général de l'Indo-
chine. 20. rue La Boétie.
Accélération du transit
des primeurs Algérie-France
En écho de l'assemblée tenue à Marseille,
pour l'accélération du transit des primeurs
d'Algérie par Marseille, une autre réunion
Vient d'avoir lieu à Alger dans le même but.
A l'heure actuelle, des mesures ont été
prises pour l'étiquetage des colis et leur clas-
sement au départ d'Alger avec la formation
de trois trains spéciaux à marche rapide par-
tant de Marseille, qui permettront un gain
de 24 heures pour les envois à destination de
Paris et des régions au delà et un gain de
12 heures pour ceux au delà de Genève et
de Belfort vers l'Alsace-Lorraine et l'Alle-
magne.
Voilà de l'excellente besogne.
etoi
Un !emple d'art à Alger
Le nouveau musée
Dans quelques jours aura lieu la pose of-
ficielle de la première pierre du nouveau
musée de peinture et de sculpture d'Alger,
qui doit remplacer, comme on sait, celui de
la rue de Constantine.
C'est un événement auquel ne peuvent
rester indifférents non seulement l'élite de
notre ville, mais tous les Algérois - j'ajou-
terais : tous les Algériens, car ce sera un
musée, non plus municipal, mais national,
dont on veut faire un temple de l'art digne
de la capitale de l'Afrique du Nord.
Il sera situé au rond-point du Hamma, à
flanc de coteau, près de la villa d'Abd-el-
Tif, à l'entrée même du Jardin-d'Essai. On
ne pouvait choisir plus joli cadre pour son
emplacement.
Placé sur une des promenades les plus
fréquentées par les touristes, le style de sa
façade, très moderne, donnant une impres-
sion de grandeur, quoique de iigne très so-
bre, attirera certainement l'attention des
foules.
D'après la maquette, à l'exemple de cer-
tains musées récemment construits en Alle-
magne et en Suisse, tout a été sacrifié dans
celui-ci, à la bonne présentation des œuvres
d'art.
L'édifice comprendra deux galeries : l'une
consacrée aux moulages et à la sculpture
ancienne, depuis le Moyen Age jusqu'à nos
jours, et l'autre, à la sculpture des XIX. et
XXE siècles, avec une part importante faite
aux artistes contemporains, tris que Buur-
delle, Maillol, Despiau, Dejcan, Duvicr, etc.
Les salles de peinture seront an nombre
d'une quinzaine, pas très grandes, mais tou-
tes donnant sur l'admirable baie d'Alger et
éclairées par en haut. Sept ou huit seront
consacrées à la peinture française des XIX'
et XX" siècles. Une large place sera réser-
vée aux grands orientalistes : Chasseriau,
Dehodenq, Dccarnp, Libourg et, au plus
grand de tous, Delacroix.
Par ailleurs, l'histoire de l'Algérie, depuis
la conquête, sera iepresentée, par
tion, dans deux salles, de nombreux ta-
bleaux et gravures s'y rapportant.
Ce n'est pas tout. Le musée, qui sera un
des plus beaux du bassin de la Méditerra-
née, aura un double but : initier le public
algérien aux manifestations d'art de France
ou d'ailleurs et, en même temps, dans un
somptueux décor de couleur et de lumière,
montrer aux étrangers qui, chaque année,
viennent de plus en plus nombreux, visiter
l'Afrique du Nord, les multiples usages de
l'Algé rie touristique, judicieusement grou-
pés : ici, par exemple, les ruines antiques
d'une beauté si mélancolique dans leur so-
litude; là, les portes pittoresques de l'Au-
lès; plus loin, la Kabylie, ses hautes mon-
tagnes et ses curieux villages; ailleurs, le
Sud, le désert, la plaine dorée des sables
parsemée d'oasis au charme si particulier.
Quant à la valeur des collections qui se-
ront exposées, disons seulement que le mu-
sée de la rue de Constantine renferme déjà
trois cents tableaux, dont beaucoup d'une
réelle beauté, et que ce nombre ne fera que
s'accroître prâce à de nouvelles acquisitions,
soit par des achats, soit par des dons.
Les travaux dureront un an environ. De
toutes façons, le musée sera ouvert et inau-
guré pour les fêtes du Centenaire, dont il
sera certainement un des (c clous H.
11 faut féliciter et M. le Gouverneur Gé-
néral Pierre Bordes, qui" s'intéresse d'une
façon si particulière à l'éducation intellec-
tuelle et artistique du peuple alg-éricn: et
M. Alazard qui ne ménage pas ses efforts
pour mettre debout cette œuvre qui fera
demain plus grande encore la grande Algé-
rie.
8..
A l'occasion du centenaire
de r Mrie
Un Congrès du mouton
La Fédération des Syndicats des éleveurs
expoitateurs do l'Algérie* projette de tenir
un grand congrès du mouton, en 1030, à l'oc-
casion des manifestations du centenaire de
l'Algérie.
Ce congrès se promet d'étudier toutes les
questions relatives à l'amélioration des pâ-
turages, à la création de points d'eau, aux
races ovines acclimatées ou susceptibles de
s'acclimater en Afrique du Nord, aux mala-
dies et aux épizooties dont souffrent les mou-
tons nord-africains, à l'amélioration et au
conditionnement des laines, aux transports
ferroviaires et maritimes des moutons algé-
riens, tunisiens et marocains destinés au ra-
vitaillement de la métropole.
Tunis la-Belle et la-llanche
i
Tunis s'embellit. La nouvelle esplanade,
située en bordure du lac de Tunis, offrira
bientôt une réalisation absolument remar-
quable qui donnera à la capitale de la Ré-
gence un emplacement idéal pour les fêtes
et manifestations en plein air. L'esplanade,
qui va être boulée d'un quai en pierre, do-
minera le lac dont les eaux seront draguées.
A la Pépinière municipale, les jardins
somptueux particulièrement verdoyants et
fleuris à cette époque de l'année, ont été
dotés d'une imposante rc-erve de jeunes ar-
bres destinés à l'ornement des avenues et
esplanades de la ville.
M. Lucien Saint, qui visita en personne
les travaux d'embellissement de Tunis, peut
à iuste titre être fier de sa belle et blanche
ville, dont chacun le sait, en outre, fort
amoureux.
LE TI Z-RA
On a toujours pratiqué, et on pratiquera pro-
bablement toujours au Maroc l'industrie du
cuir, et cela se comprend aisément. Ce fut de
tout temps, et cela devient de plus en phts, un
pays d'élevage : son sol et son climat se prê-
tent admirablement à la croissance des arbres
et plantes tannifères : tout se trouve donc
réuni pour que le prix de revient des cuirs
reste bas, surtout étant donné que pour
l' Arabe, comme pour tous les peuples encore
près de la civilisation primitive, deux facteurs
onéreux d'un prix de revient, le temps et le
salaire de la main-d'œuvre, existent à un de-
gré peu appréciable. Enfin l'Arabe est un peu-
ple de traditions : les générations qui se suc-
cèdent pratiquement avec respect les us et cou-
tumes des ancêtres : il s' ensuit que les tanneurs
marocains se transmettent de générations en gé-
nérations les pratiques que des mœurs séculaires
leur désignent comme étant les meilleures. Des
praticiens d'Europe et d'Amérique les trouvent
arriérés, ces procédés, mais tels qu'ils sont ils
permettent d'obtenir des produits qui peuvent
rivaliser avec les plus beaux spécimens des in-
dustries modernes, tels sont par exemple les
cuirs « Tifali ».
Traitant dans un article précédent des
plantes riches en tanin au Maroc, j'ai déjà eu
l'occasion de parler du Takaout, galle du Ta-
maris Articulât a, qui est peut-être le produit
tannant végétal le plus recherché de tous ceux
qui existent dans le Protectorat. Après lui vient
le Tiz-Ra.
Le Tiz-Ra (Rhtu pentaphylla) appartient à
la famille des Térébenthacées. On le rencon-
tre surtout au Maroc Oriental : il était autre-
fois très commun dans le sud. C'est un arbuste
très épineux et rameux, il affectionne malheu-
reusement pour lui les terrains relativement fer-
tiles : il s'ensuit qu'il disparaît au fur et à
mesure des défrichements et de l'avance des
cultures.
Joignez à cela que sa croissance est excessi-
vement lente, puisque l'on estime qu'il faut
plusieurs s iècles pour qu' un arbuste arrive à
son plein développement. Les pieds abattus ne
sont donc pas remplacés. Ce qui incite encore
l' Arabe à le détruire, c 'est que lorsque l' ar-
buste existe dans une contrée, son arrachage et
le coût du nettoyage de Hi terre sont couverts
largement par le prix de vente des dépouilles
de l' arbre.
On estime à peine à 35 ou 40.000 tonnes
les quantités de tanin de Tiz-Ra qui existent
encore au Maroc. C'est donc une richesse natu-
relle qui disparaît et qui très vraisemblable-
ment ne sera jamais remplacée.
Avant qu'elle soit complètement épuisée,
rappelons que la richesse en tanin varie avec
les différentes parties de l'arbuste. Les feuilles
séchées donnent 1,10 de tanin ; le bois 2,40 ;
l'écorce et les racines 5,24 ; enfin l'écorce des
grosses branches du tronc, jusqu'à 30 ou 40
centimètres de terre, et la souche fournissent
13,10 de tanin.
On fait actuellement un commerce relative-
ment considérable de Tiz-Ra dans les ports
du sud : Agadir depuis qu'il est ouvert, et Mo-
gador. Il subsiste en effet quelques plantations
de Tiz-Ra dans la contrée, et, de plus, sur
l'emplacement d'anciennes forêts aujourd'hui
disparues, on trouve dans le sol même de gros-
ses quantités de racines et de souches. Ces ra-
cines de Tiz-Ra se vendent d'une façon cou-
rante de 18 à 24 francs le quintal rendues quai
dans un des ports du Sud. Dans quelques an-
nées il sera matériellement impossible de s'en
procurer.
MLntêix Le Barble.
Retour du Maroc
.8'
T.e maréchal Franchet {l'Ep('rf'Y est arrivé
à Port-Vendres à bord du paquebot venant
d'Oran. Le maréchal revient d'inspecter les
troupes du Maroc, ainsi que nous en avons
rendu compte.
Le voyage d'études
de la Commission Senatoriale
.t.
Hier malin, le nouveau navire porle-
avions liront est arrivé à Toulon aj>rès
une Inurnée de douze jours sur les ,'MI's
do Tunisie et de Corse, comme nous l'avions
annoncé, avec a. son bord les membres de
la Commission sénatoriale de la Marine de
Guerre.
Les sénateurs, leur débarquement, ont
ét6 salués par le vice-amiral Yindry. pré-
fet maritime. Us se déclarent satisfaits de
leur voyage d'éludé, au cours duquel le
litUivn et les es» adrilles uerieun.es se sont
très bien comportes.
M. de Korgue-/ec, président de la Com-
mission sénatoriale de la Marine, a immé-
diatement adressé le radiotélégramme sui-
vant M. Lucien Saint, Résident (îénéral
-à Tunis:
11 .le vous prie d'agréer les plus vifs et
les plus sincères remerciements de la mis-
sien do la Commission sénatoriale de la
Marine pour l'inoubliable accueil que vous
avez bien voulu lui faire, en mémo temps
que son admiration pour l'onivre «pie vous
réalise/, ebaque jour pour la Franco. »
M. 1 .ueion Saint. Résident Général, a
rApondu par le radiotélégramme suivant,
adressé à bord du Uriirn :
Il Très touché par le message de la Com-
mission sénatoriale de la Marine, je me
réjouis que ses membres emportent un
souvenir favorable de leur séjour en Tuni-
sie où j'ni été particulièrement, heureux de
les accueillir. »
RETOUR
«♦«
M. Gabriel Anaoutvant, Gouverneur Géné-
ral honoraire des Colonies, député sortant des
Fjablissements Françai s de l' Inde, rentrera
jeudi prochain à Paris, venant de Pondichéry,
Dépêches de l'Indochine
les
Conseil du Gouvernement
La vont mission permanente du conseil
du gouvernement s'est réunie sous la pré-
sidence Wu (iouverneuv général p. 1. Mon-
guillut, MM. Outreij. député de la Cochin-
chine, et Espinet délégué du Cambodge,
étaient présents. La commission a examiné
diverses (Jueslions, notamment les modali-
tés d'applicatiull de [a, loue intérieure Je
ii Le Gouverneur général 'st parti le
soir pour Dalat.
Indopacifi.
Le quinquina en Indochine
"1
La culture du quinquina est toujours l'ob-
jet d'une sérieuse étude de la part dt l'Ins-
titut Pasteur d'Indochine.
Le plateau du Langbiang a été minu-
tieusement exploré. Et il est permis aujour-
d'hui d'admettre que certaines portions du
sol, vers Dran, notamment, sont propices à
la culture du quinquina.
D'autre part, on affirme que l'altitude et
le climat de Langbiang apparaissent comme
extrêmement favorables à cette culture.
Les expériences du professeur Yersin à
Dran, en 1023, avaient donné de bons résul-
tats. Des pieds malades à Iton-Ba ayant été
transportés au Langbiang-, devinient assez
résistants, et deux ans plus tard, ces pieds
commencèrent à fleurir, alors que les espèces
de Java ne fleurissent qu'après la dixième
année quand ils sont précoces!
Il résulte de même. des essais de la nou-
velle station de Djinng, qu'il est possible
ores et déjà, de doter l'Indochine d'une
richesse nouvelle.
Souhaitons que la culture du quinquina
soit réalisée prochainement, puisque notre
grande colonir d'Asie offre, parait-il, une
terre de choix pour cette culture de multi-
ple importance.
Au Nord de -- l'Indochine.
liieii a ne
laisser pénétrer eu \laiukh"une ni les années
nordi.-les en retraite, 11.1 le* f >rces sn li-!. >, qui
poursuivent leur avance vn ti ru u-e. t.<.- Japo-
uai> serment prêts à c.iitj-er la ligue feno\iuire
ti Uiun-llai-lvjiKin puur • pargner u la Muntl-
chourie les horreurs de la guerre, tt une
dél»êche de l'ékin a l'agence Heul» r établit net-
tement qui; la retraite du uuu'echul Tdmng
Tso Lin sur Moukdeii est couine.
l'ékin est «ulule, mais ,'Il continue active-
ment à préparer la delen.-e du quart.er des
légations.
-–
COSTUMES ANNAMITES
Au pays des hommes nus
Nous sommes peu renseignés sur le costume
des Annamites à l'époque de la domination
chinoise.
Triên-Da, roi annamite qui régnait au 111" siè-
cle avant J.-C., appelait son pays « le pays
des hommes nus ».
Cependant, en 988, un rapport d'un ambas-
sadeur de l'empereur Thai- l ong des îong,
précise le vêtement du souverain Lé-Hoan :
Il 11 était de soie rouge orné de perles bril-
lantes ».
Sous les Ly, d'après Ma tuan lin, le cos-
tume du roi était une longue robe jaune sur
laquelle il passait une courte tunique rouge sans
manches. --
Les mandarins étaient vêtus comme le roi.
mais en noir, ils tenaient à la main un éventail
de plume et avaient un grand chapeau de bam-
bou tressé en forme d'hélice.
Quant au peuple, il était nu ou presque. Un
court langouti ne lui couvrait que le bas-ven-
tre et le haut des cuisses.
Les tatouages couvraient le reste du corps.
Ln 1173, les femmes portaient une robe
noire, sur laquelle elles passaient une tunique
comme les hommes, mais le plus souvent de
couleur verte à col droit.
En 1-407, lorsque les Chinois eurent re-
conquis l'Annam, ils obligèrent les Annamites
a se vêtir comme eux de pantalons et de vestes
à manches larges.
Thien-Tri, essaya d'imposer aux femmes le
pantalon chinois au lieu de la jupe annamite.
L-e lut sans succès.
Le costume annamite a donc subi des modi-
fications au cours des siècles, bien qu'on se
plaise à croire le contraire.
La mode, pour ètre moins fantasque en An-
nam qu à Paris a tout de même mené quelque
peu les hommes par le bout de leur robe ou.
le bout du nez.
LE IICIN)
Les importations de la France en graines de
ricin lui coûtent 47 millions de francs. La plus
grande part nous est fournie par les Indes an-
glies,
L ne question vient sous noire plume. Ques-
tion cent fois posée.
Nos colonies ne sont-elles donc pas pro-
ductrices de ricin ?
On connaît la nponse.
L Indochine, à elle seule, peut produire des
quantités considérables de graines de ricin. La
culture du ricin n est ni délicate, ni onéreuse.
Mais nos planteurs n ont pas encore envisagé
h grande culture technique du ricin, et les
Annamites ne s' y adonnent que sur des mper-
ficies restreintes. Des expériences ont montré
depuis longtemps (pie la mauvaise qualité de
cette huile provient des procédés rudimentaires
employa par les indigènes dans sa préparation
et ont prouvé qu'il serait très facile de réduire
l'acidité par filtrago et chauff age, dans des
huileries bien installé»^.
Les feuilles du ricin conv iennent, d' autre
part, à l'élevage du ver à soie et à la nourri.
ture des vaches, dont elles favorisent la sécré-
tion laitière, et en outre les tourteaux de ricin
constituent un excellent engrais. Cette culture
mérite donc d' occuper, dans les plantations de
la colonie, une importante superficie.
Mais 1 Indochine n'est pas seule pouvoir
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