Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 novembre 1927 08 novembre 1927
Description : 1927/11/08 (A28,N164). 1927/11/08 (A28,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451158d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. No 166
LE NUMERO : 30 CENTIMES MAHIH SCMll, 8 NOVKMlillli It;a.
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PARIS OT
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RICHELIEU 87.
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Un an 6 Mois a Moi.
France et
Colonies 120 » 65 t 35 »
Étranger 180 » 100 > 50 »
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toua les bureaux de poete.
L'esprit du Mandat
ou le danger des définitions
Prenons garde aux définitions de mots. On
nous en a montré l'importance à l'époque
lointaine où nous faisions notre philosophie.
Définir un mot, c'est-à-dire indiquer la chose
ou l'idée à laquelle on l'applique, est pres-
que toujours difficile et fort souvent dange-
reux. Trouver non pas tout le contenu d'une
idée, mais les caractères distinctifs qui la
font reconnaltre; indiquer ces caractères d'une
façon suffisamment nette et complète pour
que personne ne puisse s'y méprendre, la
tâche n'est pas commode. S'il y a méprise,
malentendu, contestations, disputes, nous
yoilà en face de périls graves et nombreux.
Je n'ai pas besoin de rappeler la vieille
opinion des logiciens qui distinguaient entre
la définition scientifique et la définition de
mots, en prétendant que la seconde était tou-
jours libre et incontestable. Oui, s'il s'agit
d'un mot que l'on crée, que l'on invente et
auquel on se propose d'attribuer un sens : qui
m'empêche, d'autre part, d'appeler vessie ce
que d'autres appellent lanterne ? Mais s'il
s'agit de préciser le sens d'un mot reconnu,
autorisé, qui ne voit que cela change de face ?
Non seulement les définitions de mots ne sont
pas libres, mais il faut prendre les plus
grandes précautions avant d'en adopter une,
de peur qu'un autre se croie autorisé à s'ap-
puyer sur elle pour confondre les lanternes
avec les vessies, afin de servir sa thèse ou ses
intérêts.
Je irevivais mes vieux souvenirs d'écolier
en lisant la brochure que m'envoie l'Union
Economique de Syrie (Librairie Larose), bro-
chure intitulée : L'action de la puissance
mandataire en matière législative. L'auteur
remonte à la définition du mandat, telle
qu'elle apparaît dans l'article 22, paragra-
phes 1,-2 et 4 du Pacte de la Société des
Nations, précisé dans l'-acte du Conseil de
cette Société du 24 juillet 1922. C'est la
méthode que j'avais suivie moi-même à cette
place, c'est la bonne méthode. Que nous ap-
prennent les textes sur la théorie du man-
dat ?
Le mandat s'applique à des colonies et
territoires qui, à la suite de la guerre, ont
cessé d'être sous la souveraineté des Etats
qui les gouvernaient précédemment et qui
sont habités par des peuples non encore ca-
pables de se diriger eux-mêmes dans les con-
ditions particulièrement difficiles du monde
moderne;
La tutelle de ces peuples est confiée aux
nations développées qui, en raison de leurs
ressources, de leur expérience ou de leur po-
sition géographique, sont le mieux à même
d'assumer cette responsabilité et qui consen-
tent à l'accepter; --
Ces nations exercent cette tutelle en qua-
lité de mandataires et au nom de la Société;
Certaines communautés (la Syrie, le Liban)
ont atteint un degré de développement tel
que leur existence comme nations indépen-
dantes peut itre reconnue provisoirement, à
la condition que les conseils et l'aide d'un
mandataire guident leur administration jus-
qu'au moment où elles seront capables de se
conduire seules.
C'est ici que commence le travail d'inter-
prétation. Le mot « conseils » n'a pas besoin
d'être défini; le terme « aide 9, beaucoup
plus vague et indécis, en aurait besoin da-
vantage. Ce n'est pourtant pas sua- lui que
porte l'effort de définition, mais sur le mot :
guider. Ici, je laisse la parole à l'auteur :
a Or, « guider P, ce n'est pas seulement
a montrer le chemin »; c'est, en outre, 1 ac-
compagner l, « diriger », t mettre sur la
voie 1, « gouverner P. Gouverner ? Atten-
tion, voici le passage périlleux l L'auteur
donne comme référence le Dictionnaire La-
rousse. J'aime mieux, pour une infinité de
raisons, le Dictionnaire Littré, que j'ai une
tendance à considérer comme la Loi et le
Prophète. Or, voici ce que m'apprend mon
dictionnaire familier :
Guider (origine germanique : c était un
procédé assez commode que nous avions l'ha-
bitude d'employer jadis, fort peu scientifi- J
qqement, lorsque nous ne reconnaissions pas
la racine d'un mot) : « Accompagner quel-
qu'un pour lui montrer le chemin; il se dit
des choses qui mettent sur la voie, qui ser-
vent à conduire; faire aller, diriger. » Et,
cluelques lignes plus bas : « Guider quel-
qu'un, c'est le conduire pour lui montrer le
chemin, pour empêcher qu'il ne s'égare. Con-
duire, c'est l'accompagner dans un trajet,
sans que nécessairement, il soit question de
lui montrer un chemin. 1
On le voit, il n'est pas question de a gou-
verner P, qui peut avoir un sens beaucoup
plus fort, celui de régir avec autorité, d'ad-
ministrer, d'imposer l'obéissance. Ceux qui
s'ingéniaient autrefois à pratiquer l'art com-
plexe et je ne dis pas inutile de manier les
synonymes, disaient volontiers : « C'est- la
tête qui conduit, c'est l'œil qui guide, c'est
la main qui mène. »
Nuances insignifiantes, s'écriera-t-on, que-
relles de pédants, vains exercices d'école.
Vous croyez ? Attendez la fin du développe-
ment que je viens de lire : « Pour pouvoir
guider, il faut avoir la liberté de ses moyens
et ae sa décision; Il iaui puuvuu "nu.
tuer à la volonté que l'on est chargé d'orien-
ter, agir à ses lieu et place dès qu'elle est
dans la mauvaise voie, si elle n'est pas capa-
ble d'y revenir d'elle-même. Il est donc hors
de doute qu'en toute matière, en toute cir-
constance, à s'en tenir aux seuls principes
généraux, à ce que l'on a appelé « l'esprit
de mandat 9, la France peut modifier les
actes de son mineur, y substituer les siens,
décider elle-même, chaque fois qu'il y a chez
ce dernier carence, incapacité ou mauvaise
volonté. -
Le fond est juste, mais, encore une fois,
on voudrait plus d'atténuatiOn dans la forme.
Oui, il est vrai que si tous les droits de la
nation mandataire se bornaient à prodiguer
des conseils, elle serait incapable, à certaines
heures, d'accomplir ses devoirs; que l'idée
de tutelle (encore que le terme ne soit pas
non plus bien choisi) est inséparable de l'idée
d'autorité; que le texte de l'article 22 ajoute
au mot : conseils, le mot : aide, et fait de
tous deux les sujets du verbe : guider. Mais
il faut laisser à ce verbe toute sa souplesse,
toute la multiplicité de ses significations, et
se garder de 1 enteriner dans une interpréta-
tion étroite. Surtout, il serait bon d'ajouter
à ce développement dont le fond, je le ré-
pète, n'est pas contestable, que si la puis-
sance mandataire a le droit de modifier les
actes de son mineur et d'y substituer les
siens, c'est à la condition essentielle qu'elle
en réfère à la Société des Nations, laquelle
lui a confié le mandat et a, par conséquent,
pour rôle d'examiner s'il y a eu vraiment
carence, incapacité ou mauvaise volonté.
L'auteur lui-même de la brochure a su
tenir ailleurs un langage auquel on ne sau-
rait adresser le moindre reproche. 11 définit
le rôle très délicat de la France en Syrie
en l'appelant un rôle d'éducation; or, dit-il,
l'éducation d'un peuple est une question d'1
dosage : compétence technique, tact de tous
les instants, patience, bienveillance, voire in-
dulgence fort grande lorsqu'il y a bonne vo-
lonté de la part du mineur; il conclut que
« le lia ut-commissariat doit être essentielle-
ment un organe de haute direction et de con-
trôle, susceptible de se muer occasionnelle-
ment, et seulement quand un intérêt supé-
rieur l'exige, en redresseur d'erreurs ou de
torts ». Voilà qui est bien. L'équivoque est
ici impossible. La nation mandataire « élève »
au sens fort du mot et, pour cela, elle dirige
et contrôle. Elle guide, elle conduit, elle ne
gouverne pas. « La conduite, écrivait l'abbé
Girard, l'auteur des Synonymes Français,
désigne quelque sagesse et quelque habileté
à l'égard des choses et une subordination à
l'égard des personnes. Le gouvernement ré-
sulte de 1 autorité et de la dépendance; il
indique une supériorité de place sur les infé-
rieurs et a un rapport particulier à la politi-
que. » La conduite d'un peuple par une puis-
sance mandataire a un rapport particulier à
l'éducation. Portons une attention extjrême
aux définitions du mandat et contentons-nous
de commenter, sans les resserrer ni les élar-
gir, les mots employés dans l'article 22 du
Pacte : conseiller, aider, guider.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Faut-il étendre
la représentation coloniale?
0 0
MM. Albert Sarraut, ministre de rlntérieur,
et Léon Perrier, ministre des Colonies, ont
reçu hier, au Ministère de l'Intérieur. les dé-
putés de nos colonies qui étaient venus les
entretenir de la question de la représentation
coloniale au Parlement.
C'est M- Diagne, député du Sénégal, qui
s'est fait l'interprète de la députation colo-
niale tout entière pour demander aux ministres
de bien vouloir examiner dans quelles condi*
tions les indigènes des trois départements de
l'Algérie pourraient être appelés à envoyer un
représentant par département à la Chambre et
comment on pourrait doter l'Afrique Occiden-
tale, Madagascar et la Nouvelle-Calédonie
d'une représentation parlementaire.
M. Albert Sarraut et M. Léon Perrier ont
fait le meilleur accueil aux suggestions qui leur
ont été présentées à ce propos ; ils ont promis
à leurs interlocuteurs de saisir le Conseil des
ministres de la question et - de lui proposer de
la soumettre à une commission interministérielle
qui serait chargée de préparer un projet sus-
ceptible d'être transformé en projet de loi.
La commission des concessions
Les Annales Coloniales ont récemment pu-
blié le décret réorganisant la Commission des
Concessions coloniales et du domaine.
Le ministre des Colonies vient de procéder
à l'installation de cette commission.
Il l'a saisie immédiatement des rapports de
la Commission d'enquête envoyée en Indochine
au sujet du régime général des concessions et
des baux du Darlac.
Comme la Commission des concessions a eu
seule connaissance des conclusions de la mis-
sion que présidait M. Richard, rien de ce qui
a été publié jusqu'ici ne peut être considéré
comme ayant un caractère officiel.
Un maire, ancien préfet,
se suicide
----0-0-
M. Revilliod, ancien préfet, maire de Beau-
volr-de-Marc (Isère), s'est suicidé d'une balle
de revolver dans la tête. M. Revilliod fut
candidat malheureux aux dernières élections
au Conseil général. On attribue son déses.
poir à la mort récente de son fils. M. Revil-
ld était sous-préfet de Saint-Malo, il y a
dix-sept ans, quand le général Lyautey, alors
commandant le xe corps d'armée à Rennes,
fut nommé au Maroc. Son fils fut, pendant
plusieurs années, chef du cabinet civil du
Résident Général de France à Rabat. Il avait
nuitté l'administration au lendemain de la
guerre et était entré dans les assurances.
Cinéma Colonial
o
L' « étoile » en avion
L'artiste de cinéma Suzanne Talba vient
de se rendre au Maroc en avion.
Il y aurait un curieux chapitre à écritre sur
les relations du cinéma avec les sports.
Une politique des ports en 4. O.F.
Un port pour la Côte d'Ivoire
8-8
Examinons aujourd'hui où de
vrait être construit de préférence le
futur tort de la Côte d'Ivoire.
Grand-Bassam, le plus ancien et le plus
important des centres commerciaux de la
zone côtière au débouché de la lagune
Ebrié et du fleuve Comoë, parait, à pre-
mière vue, bien qu'un peu trop à l'Est, le
point le plus indiqué pour la construction
d'un port. Reste à savoir si ce point offre
autant qu'ailleurs des conditions favorables
pour une entreprise de ce genre et pour les
installations de toutes sortes qu'elle compor-
tera. Or. il attaraît que non. Tout d'abord.
Grand-Bassam n'est pas- relié au chemin de
fer dont la tête de ligne. reste à Abidjan,
point situé à une quarantaine de kilomètres
Ouest. La construction d'un tronçon de cette
longueur est évidemment réalisable, mais elle
entraînera un supplément de dépenses qu'il
paraît possible d'éviter. Ensuite et surtout,
les emplacements disponibles manquent dans
Bassarn même. Il en faudrait pas mal pour
les quais, les docks, les magasins de com-
merce. Ceux de JJ/OSSOIt (village situé en ar-
rière de Grarid-Bassant, dont il est séparé
par la lagune Ouladine) au quels on avait
pensé et qui se trouvent en bordure du bas-
sin lagunaire à utiliser pour le fort, sont,
d'autre part, rongés par les eaux du Comoë.
Les appontements et oitvrages divers sus-
ceptibles d'être édifiés en ce point risque-
raient fort de n'avoir qu'une durée très
éphémère. Ajoutons que toute la région de
Grantl-Basscrm est très mal pourvue en eau
potable. Enfin, l'entrée de la lagllllc, bat-
tue par la barre, est absolument impratica-
ble aux grands navires comme aux petites
embarcations et le chenal manque à la fois
de profondeur et de fixité. Il faudrait le ca-
nalisa, fil fixer les berges par des quais so-
lidement enracinés et le protéger contre la
barre et les courants par des jetées s'avan-
çant assez loin en mer.
Le bassin lagunaire qui se trouve en face
de Mossott a des fonds de 8 « 9 mètres. Il
,,'cst pas très grand. Quelaues travaux de
dragages suffiraient, néanmoins, pour main-
tenir la profondeur de 8 mètres sur une sur-
face suffisante et permettre aux navires fré-
quentant la Côte d'Afrique, d'évoluer 'dam
le port construit avec toute sécurité. Mais il
faudrait à tout prix pour protéger les quais,
détourner le courant du C MlIoë et l'on ris-
que de se heurter de cc côté à des diffi-
cultés assez sérieuses.
C'est- pour ces diverses raisons que Von a
envisagé la construction du port en un atl-
tre point de la colonie. On s'est arrêté pour
cela au bassin lagunaire vaste (plus de 100
hectares) et profond qui se trouve en face
d'Abidjan. Bien entendu, il faut percer le
cordon lagunaire et mettre ce bassin en com-
munication directe avec la mer par un canal
de 30 à 40 mètres de largeur sur 10 de pro-
fondeur. Les quais, appontements et gare
maritime ne seraient pas construits à Abid-
jan même où la place paraît également in-
suffisantt. mais dans l'île de Petit-Bassam.
qui' se trouve en face et serait reliée à
Abidjan par un pont supportant route et
voie f errée.
Ainsi qu'on l'a déjà expose, un premier
projet dans ce sens avait reçu, vers igio-
1912, un commencement d'exécution. Un ca-
nal de 30 mètres fut percé à Port-Bouet et
pendant un moment on eut la ferme illusion
d'avoir réussi et de voir bientôt les navires
de haute mer entrer librement dans la la-
gune. LSenthousiasme ne devait pas être de
longue durée. Le canal, côté mer, s'obstrua
aussitôt achevé et les travaux de dragages ne
purent le maintenir ouvert. l'écllcc de la
tentative était dû, très probablement, à
l'absence de digues de protection contre la
barre et surtout contre les courants, lesquels
sont assez forts à cet endroit. Ce canal dé-
bouchait cependant en mer sur de grands
fonds et l'on s'expliquait mal comment il
avait pu être obstrué dès le premier jour.
Les projets envisagés par la suite faisaient
aboutir le caltaI à Vridi, à 2 kilomètres ouest
de Port-Botlet. Ils présentaient l'inconvé-
nient de faire traverser le cordon lagunaire
dans un endroit où il est beaucoup plus
large. Par contre, le canal débouchait sur
un vaste plateau sous-marin offrant des
fonds de 12 à 15 mètres et sur lequel il eut
été relativement facile de construire des je-
tées de protection.
De nouvelles études ont dû permettre
d'établir que le projet primitif, complété par
des travaux en mer, était le plus avatlta-
geux, car c'est à Port-Bouet et non à Vridi
que l'on construit le nouveau whar f et c'est
là aussi qu'on projette diverses installations
complémentaires susceptibles d'être. utilisées
four la construction et Vexploitation du fu-
tur port de la colonie.
Nous achèverons d'examiner, dans un pro-
chain article, ce qu'il fatit penser des projets
à l'étude et ferons ressortir la nécessité de
passer d'tirgence à leur réalisation.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
, «t»
Pur-sang pour l'Algérie
Meath, mis en vente après sa victoire hier
à Saint-Cloud, dans le Prix de Mantes, a été
adjugé pour 20.500 francs à M. A. Robin ;
le cheval va chez Théodet, en attendant son
départ opur l'Algérie.
Le Prix de Mentes était d'une valeur de
10.000 francs. Meath appartenant à M. André
Barthellemy, était monté par R. Kaiser et en-
traîné par Charles Briller à Maisons-Laffitte.
BROUSSES
BROUTILLES
Sol y sombra
Lumière et ombre ! Soleil éclatant qui pare
d'une indiscutable beauté les courses de tau-
réaux; puis, sombres mystères de la magie :
tel est, partiellement, le curriculum de M.
Paul Morand, matador, écrivain musclé et
l'un des plus curieux esprits de notre temps.
Après son ouvrage, entre autres, sur les
jeux de l'arène et de l'amour, il prépare un
livre sur la Magie Noire.
Noire, je vous prie de le croire, car le
brillant romancier est allé se documenter chez
les nègres d'Amérique et va continuer ses
études en Afrique.
- Je vais maintenant m'embarquer, dé-
clare-t-il, pour la Côte d'ivoire; je compte
remonter dans des régions assez curieuses
pour voir des messieurs fort arriérés, der-
rière le Libéria et la Sierra-Leone. Puis, je
reviendrai par la Guinée française et le
Fouta-Djalloll. Si la fièvre jaune qui éloigne
en ce moment les bateaux de Dakar est ter-
minée et la quarantaine levée, je compte
passer d'Afrique en Amérique du Sud et aller
voir-les nègres brésiliens. De là, je remon-
terai aux Antilles et j'irai m'installer à
Haïti et Saint-Domingue.
A supposer que la magie ne soit pas si
noire que ça en ces régions, à coup sûr les
magiciens y sont de couleur foncée. Espérons
que ces personnages, qui n'aiment pas beau-
coup que l'on mette le nez dans leurs petites
affaires, seront accueillants au voyageur. Si-
non, je ne le vois pas blanc « dans tout ce
coaltar », comme il le dit lui-même.
Audion
0000-
Un nouveau roman sur l'Afrique
--0-0--
Nolro confrère Louis-Charles Royer
achève actuellement un roman conçu pen-
dant ses reportages en Afrique on parti-
culier a Tombouctou et qui a pour titre
La Vénus Noire.
.080-
L'Aviation Coloniale
Paris-Saïgon et retour
Arrivés à Téhéran, les aviateurs Chulle
et Hupin en sont reput tia ce matin à desti-
nation d'Alep.
Paris-Beyrouth et retour
Du rapport officiel du voyage de l'avia-
teur Paris, dont nous uvons annoncé l'ar-
rivée en France, nous avons eu notre at-
tention attirée par ce pussage :
CI Le 11 octobre, a H h. 15, par un ciel
splendide, le lieutenant de vaisseau Paris
et ses compagnons décollant de l'étang de
BelTo, mettaient le cap sur le détroit de
Messine.
« A 19 heures, l'hydravion C.A.M. S., à
deux motedrs Gnome-Hhùne-Jupiter a sa
route .barrée par un orage qu'il est impos-
sible de contourner. Paris décide de foncer
dans les nuages et pendant plus de six heu-
res, l'uppareil, pris dans les remous, les ra-
fales de pluie et les éclairs, sera ballotté
sans une econde de répit.
« La foudre tombe presque sans disconti-
nuer et, ù trois reprises, à moins de cent
mètres de l'uppareil. »
Les intérêts français
à Tanger
-0-0--
Aux prêtent ions de l'Italie sur la zone
lungci'oise, nous pouvons opposer la som-
me des intérêts de lu France. Il nous suf-
fit de constater qu'au point de vue local,
dans 1« commerce tungerois, dès avant-
guelTe, la France faisait déjà près de 50
du commerce général du port, contre 19
a l'Angleterre, 16 à l'Espagne, 7 à
l'Allemagne. En 191 G, sur un commerce 16-
tal de 147 millions de francs, la part de la
France fut de 87 millions. Aujourd'hui,
plus de 80 de la propriété non bâtie sont
entre les mains françaises, presque tous
les établissements de crédit sont français,
presque toutes les sociétés industrielles et
commerciales sont françaises, toutes les
administrations, môme celles dont le ca.
ractère dominant est d'être international
sont dirigées par des Français.
Non seulement la situation cûjnnaerciale
de la France est hors de pair à Tanger,
mais, intellectuellement, elle dirige la Cité.
A une époque où le protectorat n'existait
pas encore et où Tanger était l'objectif
principal de sa politique marocaine, la
France a créé dans cette ville des établis-
sements scolaires qui ont été longtemps les
seuls dont on disposât et qui restent au-
jourd'hui encore de beaucoup les premiers
par le nombre des élèves et la valeur de
l'enseignement qui y est donné.
Le statut de Tanger
--00-
Dans le prochain Conseil des ministres,
M. Mussolini fera des déclarations sur la
question. de Tanger, en expliquant le point
de vue de l'Italie, et la portée de la récente
visite do l'escadre italienne à Tanger.
Dans les milieux ministériels on affirme
que M. Mussolini répétera ce qu'il a dit sur
sa volonté d'obtenir pour l'Italie la parité
du traitement a Tanger sur le même pied
que la France, l'Angleterre et l'Espagne.
A TANGER
---0.0-
Une conférence de M* Torrès
Au cours d'une conférence sur « les Juifs
et la paix » donnée nu Théâtre Cervantes,
en présence de 800 personnes, Niq Henry
Torrès, de passage à Tanger, a évoqué
l'œuvre symbolique accomplie a Lôcarno
par M. nrinnd. Après avoir brossé une
fresauc de l'Enrol d'nprès-guerrc, il mon-
tra l'espoir de paix dont tous les peuples
sont animés et le rôle que les Juifs peuvent
et doivent jouer dans l'action pacifiste. Il
déplora vruc certains coreligionnaires aient,
à la fin du siècle dernier, épousé la con-
ception impérialiste.
M* Henry Torrès salua, le long de la
route bordée de tombeaux, ceux qui "ont
morts pour que, selon le vieil idéal juif, la
paix soit instaurée entre les peuples.
Soutenance d'une thèse coloniale
en Sorborme
La iMufit dans l'Est du Itikii
On nous a dit ;
Il y a une soutenance de thèse colo-
niale demain, à 14 h. 30, en Sorbonne. Allez
l'entendre.
Une soutenance de thèse coloniale? Quelle
aubaine !
Nous sommes au secrétariat de la Faculté
des Sciences. On nous renvoie au laboratoire
de géologie. Le laboratoire nous expédie à
la salle de travail des étudiants. (J usqu'où
allons-nous aller, mon Dieu!) Là, nous nous
renseignons, encore une fois. On nous répond
gracieusement :
Une soutenance de thèse, chez nous ?
Non, nous n'avons rien aujourd'hui.
Vous en êtes sûr ? 9
Absolument. Il y aurait du bruit si ccla
était. Ecoutez, vous-même. Vous oyezJ on
n'entend rien.
Je ne vois pas. mais, effectivement, je
n'entends rien.
Alors?
Allez voir à l'amphithéâtre de physiolo-
gie.
Cette fois, nous y sommes.
- M. Patte?
- Là-bas.
Là-bas, c'est le tableau noir. M. Patte, l'au-
teur de la thèse, se détache en grisaille sur
le fond nègre du tableau. Nous nous appro-
chons. La grisaille devient plus nette. Tel-
lement nette que je peux voir, au revers du
veston, se faufiler un étroit ruban rouge.
Je vous apporte, monsieur, les souhaits
et les félicitations des Annales Coloniales.
Nous causons. On nous montre l'impression
de la thèse qui sera soutenue tout à l'heure :
Etude géologique dans l'est du Tonkin. Trois
cents ou quatre cents pages de texte et de
gravure. C'est un fort volume. Notre admi-
ration est sans borne.
Vous êtes colonial de naissance ou d'ins-
tinct ?
D'occasion. Sorti de Polytechnique,
j'étais officier en cadre, en Indochine, atta-
ché au service géologique.
Ah ! bon !
Je n'ai pas le terqps d'en dire ni d'en de-
mander davantage. L'appariteur précède le
jury : MM. Hérouard, président; Jotlaud,
géologtic, et Combes, botaniste, éminents
scientifiques.
La salle 15 ou 20 personnes est tout
à coup muette. Attentive.
M. Hérouard, président, après avoir, en
quelques paroles émues, regretté le décès de
M. Haug, dont il occupe, aujourd'hui, la
ptace en qualité de président du jury, donne
ta parole à M. Patte.
Trois cartes géographiques de la région
Est du Tonkin, des pierres bleutées, grises
ou mauves et une longue baguette, aident le
candidat à défendre, dans leur synthèse, les
grandes lignes de son ouvrage.
Pendant une heure et demie, M. Patte ex-
pose le résultat de ses explorations géologi-
ques dans un secteur limité au Nord-Est par
la Chine, au Sud-Est par la mer, au Sud-
Ouest par le Delta, au Nord-Ouest par la
ligne jalonnée, approximativement, par Vinli
Yen, Chochu, Na Ri et Don Dang. Les cons-
tatations qu'il a pu obtenir complètent et
prolongent les travaux de MM. Bourfet et
Tacob.
J Avec assurance, le futur docteur ès sciences
car il le sera, cela ne fait l'ombre d'un
doute commente l'existence des terrains
marins, depuis le cambrien jusqu'au trias et
de conglomérat et de charbon, au début du
jurassique, puis lacunes et dépôts lacustres
et fluviatiles à la fin du tertiaire, avec ligni-
tes. Ces terrains présentent de grandes dis-
locations par charriages avant la formation
des conglomérais et qui, au préalable, avaient
subi des dislocations au moment des chaines
hercyniennes.
* m
Le jury écoutait bien calmement.
L'appariteur, muni d'une longue perche,
fit de vains efforts pour fermer un vasistas,
trois-mètres trop haut.
La salle, avec un ensemble parfait, eut la
tête tournée et le nez levé vers le lointain
plafond. Oh ! distraction !
Et puis, ce fut le tour de parole des mem-
bres du jury.
A propremenf dire, la soutenance commen-
çait. Elle ne fut pas terrible.
M. Jollaud, le distingué géologue, n'abusa
pas de sa très grande science. Et, s'il posa
deux: ou trois colles sérieuses au candidat,
il ne le fit que fort gracieusement.
M. Combes il me parut de visage plus
sévère demanda à M. Patte quelques ex-
plications sur le rôle physiologique de latex
Et, pour finir, une question de zoologie sur
l'organisation et le développement des auré-
tites, fut posée par l'éminent président, M.
Hérouard.
.9 ,
te
Le jury se retira pour délibérer.
Reçu avec la mention « très honorable »,
M. Patte est félicité par ses amis. Il est très
entouré. Je le laisse souffler. Faute de mieux,
j'interroge ses amis.
- Vous êtes géologue ou. colonial ?
- Géologue.
- Et vous, monsieur l'abbé, êtes-vous géo-
logue et colonial ?
- Géologue, madame.
- Et vous, monsieur?
- Ni géologue, ni colonial. Je suis venu
pour faire plaisir à un ami.
Pas un seul ne s'est dérangé pour onten
dre parler du Tonkin.
es
Nous avons demandé à M. Patte ':
Après ce beau succès, avez-vous l'inten-
tion de nous donner d'autres travaux scienti-
fiques sur l'Indochine?
Ma foi, non. C'est le tour des autres,
maintenant. Et puis, je me trouvais au Ton-
kin en qualité de capitaine d'artillerie.
- Et vous avez d'autres projets?
- C'est le secret de t'avcnir,
Mirane-Marcelte Deffins-
.000. -
TAUX DE LA PIASTRE
-----n-o- -
T.r. gouverneur (ln.\rnl de l'Indochine vient do
fnire rnnnnifro nu ministre d(' Colonies qu'fi ln
Ilfitr. du (1 novembre 1027 le tnux officiel de ln
piastre était de 12 fr. 65.
EN COCHINCHINE
--u-o--
I.e Conseil Colonial, aprea avoir voté à
l'unanimité l'cmclllbic du budget, a adopté
les vieux suivante ;
De M. Caussin que les colons français
50ient représentés dans les conseils de pro-
vince; que le matériel agricole, tractcUl.,
compris, suit exonéié de droits de douane,
quelle que soit sa provenancc; que l'un ré-
duise les tarifs de transport par voie ferrée;
que la province du Haut-Donai soit ratta-
chée à la Cochinchinc; que les indigènes
naturalisés ne puissent être élus au Conseil
à titre indigène ; que les fonctionnaires fas-
sent à la colonie des séjours de cinq ans
au lieu de trois.
De M. Mariant : que la colonie acquitte les
frais de voyage en deuxième aller et retour
des employés ne gagnant pas plus de 400
piastres par mois et étant depuis dix ans au
moins sans interruption à la colonie.
De M. Guérini : que l'administration fa-
vorise l'élevage des bovidés.
Les Chinois en Indochine
D après des estimations officielles, les Chi-
nois posséderaient en Indochine 62.000 hec-
tares de terres (46.000 en Cochinchine, I 1.000
au Cambodge, 5.000 au Tonkin et en Annam)
acquis pour environ 22 millions de piastres.
LES DÉBOUCHÉS
pour les conserves de poisson
en Afrique Ocddentale Française
L industrie de la pêche, en Afrique Occi-
dentale Française, est généralement pratiquée
par les indigènes qui écoulent sur les marchés
de la colonie le produit souvent fort abondant
de leur pêche. Des équipages bretons viennent
également chaque année sur les côtes de la
Mauritanie pour pêcher la langouste et revien-
nent en France avec un chargement important
de crustacés qui sont ou vendus à la consomma-
tion ou achetés par les fabricants de conserves.
Le poisson péché sur la Côte Occidentale
d'Afrique et dans les fleuves est rarement con-
sommé frais par la population autochtone ; des
installations ont été créées à proximité des pla-
ges et des lagunes pour procéder au séchage du
poisson destiné à la clientèle indigène. Des
essais sont également entrepris pour exporter la
chair du poisson africain sur le marché français
en la mettant en boîtes sous forme de filets ou
en la stockant en chambre froide en vue de son
expédition sur navire trigorinque.
Malgré la prospérité relative de cette indus-
trie, les conserves de poisons, sardines et au-
tres, trouvent en Afrique Occidentale française
un débouché qui, après être reslé stationnaire
au cours des années 1923, 24 et 25 pendant
lesquelles d'ailleurs la production française
(sardines, maquereaux et sprats) a été déficitaire
- a marqué, en 1926, un accroissement sen-
sible dans les autres spécialités de poisson»
(thon à l'huile, filets de harengs, homards, lan-
goustes, etc.)
Pendant les années 1924 et 1925, le chiffre
moyen des importations de conserves de pois-
sons a été de 350 tonnes dont 225 tonnes de
sardines. En 1926, ce dernier tonnage a atteint
231.196 kgs. pendant que celui des autres pois-
sons passait de 127.425 kgs en 1925 à 247.681
kilogs l'année suivante, soit une augmentation
de plus de 94 0/0.
IMPORTATIONS (Sardines). - Parmi les co- *
lonies du groupe de l'Afrique Occidentale
Française, le Sénégal est celle qui, au cours
de l'année 1926, a enregistré à l'entrée le plus
fort tonnage de conserves de sardines. Les sta-
tistiques douanières accusent en effet pour ce
territoire : 157.176 kgs. sur 231.196 kgs d'im-
portations totales. soit une part de 65 0/0.
La Côte d'Ivoire vient au second rang avec
un pourcentage beaucoup plus faible : 19 0/0,
soit exactement 45.110 kgs.
Le Dahomey prend la troisième place avec
17.082 kgs et enfin, la Guinée, le Soudan
français et la Mauritanie importent respective-
ment 7.694 kgs., 4.039 kgs. et 95 kgs.
Consewes autres que sardines. Dans cette
spécialité, c'est encore le Sénégal qui tient la
tête avec 58 00 ou 145.400 kgs sur un en-
semble de 247.681 kgs. En Côte d'Ivoire, le
pourcentage est plus élevé que dans le para-
graphe précédent : le chiffre de la consomma- *
tion locale s' est élevé à 71.245 kgs représen-
tant plus de 28 0 0 du tonnage importé en
A.O.F. Au Dahomey, les entrées ont atteint
16.514 kgs. Le Soudan français, la Cu née el
la Mauritanie viennent ensuite avec 10.498
kilogs. 3.957 kgs. et 67 kgs.
Concunence. La supériorité des conserves
françaises est trcp connue pour que cette fabri-
cation ne soit pas recherchée par la plus grande
partie de la clientèle eurepéenne et indigène
sur le marché de la Côte Occidentale d Afri-
que. En 1926. les conserves de sardines prove-
nant de la Métropole représentaient, avec
150.650 kgs, près des deux tiers des impor-
tations totales ; elles étaient concurrencées par
la fabrication portugaise qui figure dans les pays
de provenance avec un pourcentage de 22 0,'0.
soit 51.553 kgs. Comme autres principaux four-
nisseurs. il faut citer la Belgique 4.464 kgs,
l'Espagne 3.871 kgs., l'Angleterre 3.460 kgs
et les Etats-Unis 2.161 kgs.
Dam les conserves de poisfons autres que les
sardines, la part de la France est encore plus
élevée que dans la spécialité ci-dessus Les ex-
portations de la Métropole sur les colonies iran-
çaises de la Côte Occidentale d'Afrique, soit
199.441 kgs dépaent, en effet, 80 0/0 du
tonnage importé. L'Angleterre vient au deuxiè-
me rang avec 6 0 0, soit 15.125 kgs; puis,
c'est la Belgique, 8.122 kgs, le Portugal,
7.808 kgs, les Etats-Unis, 1.597 kgs, l'Alle-
magne, 1.398 kgs, etc.
Valeur à Y entrée. Le montant des décla-
rat ions faites en douane pendant l'année 1926
et qui s'é lève pour les conserves de sardines à
2.371.998 francs, et pour les autres poissons
LE NUMERO : 30 CENTIMES MAHIH SCMll, 8 NOVKMlillli It;a.
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Les Annales Coloniales
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cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
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France et
Colonies 120 » 65 t 35 »
Étranger 180 » 100 > 50 »
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toua les bureaux de poete.
L'esprit du Mandat
ou le danger des définitions
Prenons garde aux définitions de mots. On
nous en a montré l'importance à l'époque
lointaine où nous faisions notre philosophie.
Définir un mot, c'est-à-dire indiquer la chose
ou l'idée à laquelle on l'applique, est pres-
que toujours difficile et fort souvent dange-
reux. Trouver non pas tout le contenu d'une
idée, mais les caractères distinctifs qui la
font reconnaltre; indiquer ces caractères d'une
façon suffisamment nette et complète pour
que personne ne puisse s'y méprendre, la
tâche n'est pas commode. S'il y a méprise,
malentendu, contestations, disputes, nous
yoilà en face de périls graves et nombreux.
Je n'ai pas besoin de rappeler la vieille
opinion des logiciens qui distinguaient entre
la définition scientifique et la définition de
mots, en prétendant que la seconde était tou-
jours libre et incontestable. Oui, s'il s'agit
d'un mot que l'on crée, que l'on invente et
auquel on se propose d'attribuer un sens : qui
m'empêche, d'autre part, d'appeler vessie ce
que d'autres appellent lanterne ? Mais s'il
s'agit de préciser le sens d'un mot reconnu,
autorisé, qui ne voit que cela change de face ?
Non seulement les définitions de mots ne sont
pas libres, mais il faut prendre les plus
grandes précautions avant d'en adopter une,
de peur qu'un autre se croie autorisé à s'ap-
puyer sur elle pour confondre les lanternes
avec les vessies, afin de servir sa thèse ou ses
intérêts.
Je irevivais mes vieux souvenirs d'écolier
en lisant la brochure que m'envoie l'Union
Economique de Syrie (Librairie Larose), bro-
chure intitulée : L'action de la puissance
mandataire en matière législative. L'auteur
remonte à la définition du mandat, telle
qu'elle apparaît dans l'article 22, paragra-
phes 1,-2 et 4 du Pacte de la Société des
Nations, précisé dans l'-acte du Conseil de
cette Société du 24 juillet 1922. C'est la
méthode que j'avais suivie moi-même à cette
place, c'est la bonne méthode. Que nous ap-
prennent les textes sur la théorie du man-
dat ?
Le mandat s'applique à des colonies et
territoires qui, à la suite de la guerre, ont
cessé d'être sous la souveraineté des Etats
qui les gouvernaient précédemment et qui
sont habités par des peuples non encore ca-
pables de se diriger eux-mêmes dans les con-
ditions particulièrement difficiles du monde
moderne;
La tutelle de ces peuples est confiée aux
nations développées qui, en raison de leurs
ressources, de leur expérience ou de leur po-
sition géographique, sont le mieux à même
d'assumer cette responsabilité et qui consen-
tent à l'accepter; --
Ces nations exercent cette tutelle en qua-
lité de mandataires et au nom de la Société;
Certaines communautés (la Syrie, le Liban)
ont atteint un degré de développement tel
que leur existence comme nations indépen-
dantes peut itre reconnue provisoirement, à
la condition que les conseils et l'aide d'un
mandataire guident leur administration jus-
qu'au moment où elles seront capables de se
conduire seules.
C'est ici que commence le travail d'inter-
prétation. Le mot « conseils » n'a pas besoin
d'être défini; le terme « aide 9, beaucoup
plus vague et indécis, en aurait besoin da-
vantage. Ce n'est pourtant pas sua- lui que
porte l'effort de définition, mais sur le mot :
guider. Ici, je laisse la parole à l'auteur :
a Or, « guider P, ce n'est pas seulement
a montrer le chemin »; c'est, en outre, 1 ac-
compagner l, « diriger », t mettre sur la
voie 1, « gouverner P. Gouverner ? Atten-
tion, voici le passage périlleux l L'auteur
donne comme référence le Dictionnaire La-
rousse. J'aime mieux, pour une infinité de
raisons, le Dictionnaire Littré, que j'ai une
tendance à considérer comme la Loi et le
Prophète. Or, voici ce que m'apprend mon
dictionnaire familier :
Guider (origine germanique : c était un
procédé assez commode que nous avions l'ha-
bitude d'employer jadis, fort peu scientifi- J
qqement, lorsque nous ne reconnaissions pas
la racine d'un mot) : « Accompagner quel-
qu'un pour lui montrer le chemin; il se dit
des choses qui mettent sur la voie, qui ser-
vent à conduire; faire aller, diriger. » Et,
cluelques lignes plus bas : « Guider quel-
qu'un, c'est le conduire pour lui montrer le
chemin, pour empêcher qu'il ne s'égare. Con-
duire, c'est l'accompagner dans un trajet,
sans que nécessairement, il soit question de
lui montrer un chemin. 1
On le voit, il n'est pas question de a gou-
verner P, qui peut avoir un sens beaucoup
plus fort, celui de régir avec autorité, d'ad-
ministrer, d'imposer l'obéissance. Ceux qui
s'ingéniaient autrefois à pratiquer l'art com-
plexe et je ne dis pas inutile de manier les
synonymes, disaient volontiers : « C'est- la
tête qui conduit, c'est l'œil qui guide, c'est
la main qui mène. »
Nuances insignifiantes, s'écriera-t-on, que-
relles de pédants, vains exercices d'école.
Vous croyez ? Attendez la fin du développe-
ment que je viens de lire : « Pour pouvoir
guider, il faut avoir la liberté de ses moyens
et ae sa décision; Il iaui puuvuu "nu.
tuer à la volonté que l'on est chargé d'orien-
ter, agir à ses lieu et place dès qu'elle est
dans la mauvaise voie, si elle n'est pas capa-
ble d'y revenir d'elle-même. Il est donc hors
de doute qu'en toute matière, en toute cir-
constance, à s'en tenir aux seuls principes
généraux, à ce que l'on a appelé « l'esprit
de mandat 9, la France peut modifier les
actes de son mineur, y substituer les siens,
décider elle-même, chaque fois qu'il y a chez
ce dernier carence, incapacité ou mauvaise
volonté. -
Le fond est juste, mais, encore une fois,
on voudrait plus d'atténuatiOn dans la forme.
Oui, il est vrai que si tous les droits de la
nation mandataire se bornaient à prodiguer
des conseils, elle serait incapable, à certaines
heures, d'accomplir ses devoirs; que l'idée
de tutelle (encore que le terme ne soit pas
non plus bien choisi) est inséparable de l'idée
d'autorité; que le texte de l'article 22 ajoute
au mot : conseils, le mot : aide, et fait de
tous deux les sujets du verbe : guider. Mais
il faut laisser à ce verbe toute sa souplesse,
toute la multiplicité de ses significations, et
se garder de 1 enteriner dans une interpréta-
tion étroite. Surtout, il serait bon d'ajouter
à ce développement dont le fond, je le ré-
pète, n'est pas contestable, que si la puis-
sance mandataire a le droit de modifier les
actes de son mineur et d'y substituer les
siens, c'est à la condition essentielle qu'elle
en réfère à la Société des Nations, laquelle
lui a confié le mandat et a, par conséquent,
pour rôle d'examiner s'il y a eu vraiment
carence, incapacité ou mauvaise volonté.
L'auteur lui-même de la brochure a su
tenir ailleurs un langage auquel on ne sau-
rait adresser le moindre reproche. 11 définit
le rôle très délicat de la France en Syrie
en l'appelant un rôle d'éducation; or, dit-il,
l'éducation d'un peuple est une question d'1
dosage : compétence technique, tact de tous
les instants, patience, bienveillance, voire in-
dulgence fort grande lorsqu'il y a bonne vo-
lonté de la part du mineur; il conclut que
« le lia ut-commissariat doit être essentielle-
ment un organe de haute direction et de con-
trôle, susceptible de se muer occasionnelle-
ment, et seulement quand un intérêt supé-
rieur l'exige, en redresseur d'erreurs ou de
torts ». Voilà qui est bien. L'équivoque est
ici impossible. La nation mandataire « élève »
au sens fort du mot et, pour cela, elle dirige
et contrôle. Elle guide, elle conduit, elle ne
gouverne pas. « La conduite, écrivait l'abbé
Girard, l'auteur des Synonymes Français,
désigne quelque sagesse et quelque habileté
à l'égard des choses et une subordination à
l'égard des personnes. Le gouvernement ré-
sulte de 1 autorité et de la dépendance; il
indique une supériorité de place sur les infé-
rieurs et a un rapport particulier à la politi-
que. » La conduite d'un peuple par une puis-
sance mandataire a un rapport particulier à
l'éducation. Portons une attention extjrême
aux définitions du mandat et contentons-nous
de commenter, sans les resserrer ni les élar-
gir, les mots employés dans l'article 22 du
Pacte : conseiller, aider, guider.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Faut-il étendre
la représentation coloniale?
0 0
MM. Albert Sarraut, ministre de rlntérieur,
et Léon Perrier, ministre des Colonies, ont
reçu hier, au Ministère de l'Intérieur. les dé-
putés de nos colonies qui étaient venus les
entretenir de la question de la représentation
coloniale au Parlement.
C'est M- Diagne, député du Sénégal, qui
s'est fait l'interprète de la députation colo-
niale tout entière pour demander aux ministres
de bien vouloir examiner dans quelles condi*
tions les indigènes des trois départements de
l'Algérie pourraient être appelés à envoyer un
représentant par département à la Chambre et
comment on pourrait doter l'Afrique Occiden-
tale, Madagascar et la Nouvelle-Calédonie
d'une représentation parlementaire.
M. Albert Sarraut et M. Léon Perrier ont
fait le meilleur accueil aux suggestions qui leur
ont été présentées à ce propos ; ils ont promis
à leurs interlocuteurs de saisir le Conseil des
ministres de la question et - de lui proposer de
la soumettre à une commission interministérielle
qui serait chargée de préparer un projet sus-
ceptible d'être transformé en projet de loi.
La commission des concessions
Les Annales Coloniales ont récemment pu-
blié le décret réorganisant la Commission des
Concessions coloniales et du domaine.
Le ministre des Colonies vient de procéder
à l'installation de cette commission.
Il l'a saisie immédiatement des rapports de
la Commission d'enquête envoyée en Indochine
au sujet du régime général des concessions et
des baux du Darlac.
Comme la Commission des concessions a eu
seule connaissance des conclusions de la mis-
sion que présidait M. Richard, rien de ce qui
a été publié jusqu'ici ne peut être considéré
comme ayant un caractère officiel.
Un maire, ancien préfet,
se suicide
----0-0-
M. Revilliod, ancien préfet, maire de Beau-
volr-de-Marc (Isère), s'est suicidé d'une balle
de revolver dans la tête. M. Revilliod fut
candidat malheureux aux dernières élections
au Conseil général. On attribue son déses.
poir à la mort récente de son fils. M. Revil-
ld était sous-préfet de Saint-Malo, il y a
dix-sept ans, quand le général Lyautey, alors
commandant le xe corps d'armée à Rennes,
fut nommé au Maroc. Son fils fut, pendant
plusieurs années, chef du cabinet civil du
Résident Général de France à Rabat. Il avait
nuitté l'administration au lendemain de la
guerre et était entré dans les assurances.
Cinéma Colonial
o
L' « étoile » en avion
L'artiste de cinéma Suzanne Talba vient
de se rendre au Maroc en avion.
Il y aurait un curieux chapitre à écritre sur
les relations du cinéma avec les sports.
Une politique des ports en 4. O.F.
Un port pour la Côte d'Ivoire
8-8
Examinons aujourd'hui où de
vrait être construit de préférence le
futur tort de la Côte d'Ivoire.
Grand-Bassam, le plus ancien et le plus
important des centres commerciaux de la
zone côtière au débouché de la lagune
Ebrié et du fleuve Comoë, parait, à pre-
mière vue, bien qu'un peu trop à l'Est, le
point le plus indiqué pour la construction
d'un port. Reste à savoir si ce point offre
autant qu'ailleurs des conditions favorables
pour une entreprise de ce genre et pour les
installations de toutes sortes qu'elle compor-
tera. Or. il attaraît que non. Tout d'abord.
Grand-Bassam n'est pas- relié au chemin de
fer dont la tête de ligne. reste à Abidjan,
point situé à une quarantaine de kilomètres
Ouest. La construction d'un tronçon de cette
longueur est évidemment réalisable, mais elle
entraînera un supplément de dépenses qu'il
paraît possible d'éviter. Ensuite et surtout,
les emplacements disponibles manquent dans
Bassarn même. Il en faudrait pas mal pour
les quais, les docks, les magasins de com-
merce. Ceux de JJ/OSSOIt (village situé en ar-
rière de Grarid-Bassant, dont il est séparé
par la lagune Ouladine) au quels on avait
pensé et qui se trouvent en bordure du bas-
sin lagunaire à utiliser pour le fort, sont,
d'autre part, rongés par les eaux du Comoë.
Les appontements et oitvrages divers sus-
ceptibles d'être édifiés en ce point risque-
raient fort de n'avoir qu'une durée très
éphémère. Ajoutons que toute la région de
Grantl-Basscrm est très mal pourvue en eau
potable. Enfin, l'entrée de la lagllllc, bat-
tue par la barre, est absolument impratica-
ble aux grands navires comme aux petites
embarcations et le chenal manque à la fois
de profondeur et de fixité. Il faudrait le ca-
nalisa, fil fixer les berges par des quais so-
lidement enracinés et le protéger contre la
barre et les courants par des jetées s'avan-
çant assez loin en mer.
Le bassin lagunaire qui se trouve en face
de Mossott a des fonds de 8 « 9 mètres. Il
,,'cst pas très grand. Quelaues travaux de
dragages suffiraient, néanmoins, pour main-
tenir la profondeur de 8 mètres sur une sur-
face suffisante et permettre aux navires fré-
quentant la Côte d'Afrique, d'évoluer 'dam
le port construit avec toute sécurité. Mais il
faudrait à tout prix pour protéger les quais,
détourner le courant du C MlIoë et l'on ris-
que de se heurter de cc côté à des diffi-
cultés assez sérieuses.
C'est- pour ces diverses raisons que Von a
envisagé la construction du port en un atl-
tre point de la colonie. On s'est arrêté pour
cela au bassin lagunaire vaste (plus de 100
hectares) et profond qui se trouve en face
d'Abidjan. Bien entendu, il faut percer le
cordon lagunaire et mettre ce bassin en com-
munication directe avec la mer par un canal
de 30 à 40 mètres de largeur sur 10 de pro-
fondeur. Les quais, appontements et gare
maritime ne seraient pas construits à Abid-
jan même où la place paraît également in-
suffisantt. mais dans l'île de Petit-Bassam.
qui' se trouve en face et serait reliée à
Abidjan par un pont supportant route et
voie f errée.
Ainsi qu'on l'a déjà expose, un premier
projet dans ce sens avait reçu, vers igio-
1912, un commencement d'exécution. Un ca-
nal de 30 mètres fut percé à Port-Bouet et
pendant un moment on eut la ferme illusion
d'avoir réussi et de voir bientôt les navires
de haute mer entrer librement dans la la-
gune. LSenthousiasme ne devait pas être de
longue durée. Le canal, côté mer, s'obstrua
aussitôt achevé et les travaux de dragages ne
purent le maintenir ouvert. l'écllcc de la
tentative était dû, très probablement, à
l'absence de digues de protection contre la
barre et surtout contre les courants, lesquels
sont assez forts à cet endroit. Ce canal dé-
bouchait cependant en mer sur de grands
fonds et l'on s'expliquait mal comment il
avait pu être obstrué dès le premier jour.
Les projets envisagés par la suite faisaient
aboutir le caltaI à Vridi, à 2 kilomètres ouest
de Port-Botlet. Ils présentaient l'inconvé-
nient de faire traverser le cordon lagunaire
dans un endroit où il est beaucoup plus
large. Par contre, le canal débouchait sur
un vaste plateau sous-marin offrant des
fonds de 12 à 15 mètres et sur lequel il eut
été relativement facile de construire des je-
tées de protection.
De nouvelles études ont dû permettre
d'établir que le projet primitif, complété par
des travaux en mer, était le plus avatlta-
geux, car c'est à Port-Bouet et non à Vridi
que l'on construit le nouveau whar f et c'est
là aussi qu'on projette diverses installations
complémentaires susceptibles d'être. utilisées
four la construction et Vexploitation du fu-
tur port de la colonie.
Nous achèverons d'examiner, dans un pro-
chain article, ce qu'il fatit penser des projets
à l'étude et ferons ressortir la nécessité de
passer d'tirgence à leur réalisation.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
, «t»
Pur-sang pour l'Algérie
Meath, mis en vente après sa victoire hier
à Saint-Cloud, dans le Prix de Mantes, a été
adjugé pour 20.500 francs à M. A. Robin ;
le cheval va chez Théodet, en attendant son
départ opur l'Algérie.
Le Prix de Mentes était d'une valeur de
10.000 francs. Meath appartenant à M. André
Barthellemy, était monté par R. Kaiser et en-
traîné par Charles Briller à Maisons-Laffitte.
BROUSSES
BROUTILLES
Sol y sombra
Lumière et ombre ! Soleil éclatant qui pare
d'une indiscutable beauté les courses de tau-
réaux; puis, sombres mystères de la magie :
tel est, partiellement, le curriculum de M.
Paul Morand, matador, écrivain musclé et
l'un des plus curieux esprits de notre temps.
Après son ouvrage, entre autres, sur les
jeux de l'arène et de l'amour, il prépare un
livre sur la Magie Noire.
Noire, je vous prie de le croire, car le
brillant romancier est allé se documenter chez
les nègres d'Amérique et va continuer ses
études en Afrique.
- Je vais maintenant m'embarquer, dé-
clare-t-il, pour la Côte d'ivoire; je compte
remonter dans des régions assez curieuses
pour voir des messieurs fort arriérés, der-
rière le Libéria et la Sierra-Leone. Puis, je
reviendrai par la Guinée française et le
Fouta-Djalloll. Si la fièvre jaune qui éloigne
en ce moment les bateaux de Dakar est ter-
minée et la quarantaine levée, je compte
passer d'Afrique en Amérique du Sud et aller
voir-les nègres brésiliens. De là, je remon-
terai aux Antilles et j'irai m'installer à
Haïti et Saint-Domingue.
A supposer que la magie ne soit pas si
noire que ça en ces régions, à coup sûr les
magiciens y sont de couleur foncée. Espérons
que ces personnages, qui n'aiment pas beau-
coup que l'on mette le nez dans leurs petites
affaires, seront accueillants au voyageur. Si-
non, je ne le vois pas blanc « dans tout ce
coaltar », comme il le dit lui-même.
Audion
0000-
Un nouveau roman sur l'Afrique
--0-0--
Nolro confrère Louis-Charles Royer
achève actuellement un roman conçu pen-
dant ses reportages en Afrique on parti-
culier a Tombouctou et qui a pour titre
La Vénus Noire.
.080-
L'Aviation Coloniale
Paris-Saïgon et retour
Arrivés à Téhéran, les aviateurs Chulle
et Hupin en sont reput tia ce matin à desti-
nation d'Alep.
Paris-Beyrouth et retour
Du rapport officiel du voyage de l'avia-
teur Paris, dont nous uvons annoncé l'ar-
rivée en France, nous avons eu notre at-
tention attirée par ce pussage :
CI Le 11 octobre, a H h. 15, par un ciel
splendide, le lieutenant de vaisseau Paris
et ses compagnons décollant de l'étang de
BelTo, mettaient le cap sur le détroit de
Messine.
« A 19 heures, l'hydravion C.A.M. S., à
deux motedrs Gnome-Hhùne-Jupiter a sa
route .barrée par un orage qu'il est impos-
sible de contourner. Paris décide de foncer
dans les nuages et pendant plus de six heu-
res, l'uppareil, pris dans les remous, les ra-
fales de pluie et les éclairs, sera ballotté
sans une econde de répit.
« La foudre tombe presque sans disconti-
nuer et, ù trois reprises, à moins de cent
mètres de l'uppareil. »
Les intérêts français
à Tanger
-0-0--
Aux prêtent ions de l'Italie sur la zone
lungci'oise, nous pouvons opposer la som-
me des intérêts de lu France. Il nous suf-
fit de constater qu'au point de vue local,
dans 1« commerce tungerois, dès avant-
guelTe, la France faisait déjà près de 50
du commerce général du port, contre 19
a l'Angleterre, 16 à l'Espagne, 7 à
l'Allemagne. En 191 G, sur un commerce 16-
tal de 147 millions de francs, la part de la
France fut de 87 millions. Aujourd'hui,
plus de 80 de la propriété non bâtie sont
entre les mains françaises, presque tous
les établissements de crédit sont français,
presque toutes les sociétés industrielles et
commerciales sont françaises, toutes les
administrations, môme celles dont le ca.
ractère dominant est d'être international
sont dirigées par des Français.
Non seulement la situation cûjnnaerciale
de la France est hors de pair à Tanger,
mais, intellectuellement, elle dirige la Cité.
A une époque où le protectorat n'existait
pas encore et où Tanger était l'objectif
principal de sa politique marocaine, la
France a créé dans cette ville des établis-
sements scolaires qui ont été longtemps les
seuls dont on disposât et qui restent au-
jourd'hui encore de beaucoup les premiers
par le nombre des élèves et la valeur de
l'enseignement qui y est donné.
Le statut de Tanger
--00-
Dans le prochain Conseil des ministres,
M. Mussolini fera des déclarations sur la
question. de Tanger, en expliquant le point
de vue de l'Italie, et la portée de la récente
visite do l'escadre italienne à Tanger.
Dans les milieux ministériels on affirme
que M. Mussolini répétera ce qu'il a dit sur
sa volonté d'obtenir pour l'Italie la parité
du traitement a Tanger sur le même pied
que la France, l'Angleterre et l'Espagne.
A TANGER
---0.0-
Une conférence de M* Torrès
Au cours d'une conférence sur « les Juifs
et la paix » donnée nu Théâtre Cervantes,
en présence de 800 personnes, Niq Henry
Torrès, de passage à Tanger, a évoqué
l'œuvre symbolique accomplie a Lôcarno
par M. nrinnd. Après avoir brossé une
fresauc de l'Enrol d'nprès-guerrc, il mon-
tra l'espoir de paix dont tous les peuples
sont animés et le rôle que les Juifs peuvent
et doivent jouer dans l'action pacifiste. Il
déplora vruc certains coreligionnaires aient,
à la fin du siècle dernier, épousé la con-
ception impérialiste.
M* Henry Torrès salua, le long de la
route bordée de tombeaux, ceux qui "ont
morts pour que, selon le vieil idéal juif, la
paix soit instaurée entre les peuples.
Soutenance d'une thèse coloniale
en Sorborme
La iMufit dans l'Est du Itikii
On nous a dit ;
Il y a une soutenance de thèse colo-
niale demain, à 14 h. 30, en Sorbonne. Allez
l'entendre.
Une soutenance de thèse coloniale? Quelle
aubaine !
Nous sommes au secrétariat de la Faculté
des Sciences. On nous renvoie au laboratoire
de géologie. Le laboratoire nous expédie à
la salle de travail des étudiants. (J usqu'où
allons-nous aller, mon Dieu!) Là, nous nous
renseignons, encore une fois. On nous répond
gracieusement :
Une soutenance de thèse, chez nous ?
Non, nous n'avons rien aujourd'hui.
Vous en êtes sûr ? 9
Absolument. Il y aurait du bruit si ccla
était. Ecoutez, vous-même. Vous oyezJ on
n'entend rien.
Je ne vois pas. mais, effectivement, je
n'entends rien.
Alors?
Allez voir à l'amphithéâtre de physiolo-
gie.
Cette fois, nous y sommes.
- M. Patte?
- Là-bas.
Là-bas, c'est le tableau noir. M. Patte, l'au-
teur de la thèse, se détache en grisaille sur
le fond nègre du tableau. Nous nous appro-
chons. La grisaille devient plus nette. Tel-
lement nette que je peux voir, au revers du
veston, se faufiler un étroit ruban rouge.
Je vous apporte, monsieur, les souhaits
et les félicitations des Annales Coloniales.
Nous causons. On nous montre l'impression
de la thèse qui sera soutenue tout à l'heure :
Etude géologique dans l'est du Tonkin. Trois
cents ou quatre cents pages de texte et de
gravure. C'est un fort volume. Notre admi-
ration est sans borne.
Vous êtes colonial de naissance ou d'ins-
tinct ?
D'occasion. Sorti de Polytechnique,
j'étais officier en cadre, en Indochine, atta-
ché au service géologique.
Ah ! bon !
Je n'ai pas le terqps d'en dire ni d'en de-
mander davantage. L'appariteur précède le
jury : MM. Hérouard, président; Jotlaud,
géologtic, et Combes, botaniste, éminents
scientifiques.
La salle 15 ou 20 personnes est tout
à coup muette. Attentive.
M. Hérouard, président, après avoir, en
quelques paroles émues, regretté le décès de
M. Haug, dont il occupe, aujourd'hui, la
ptace en qualité de président du jury, donne
ta parole à M. Patte.
Trois cartes géographiques de la région
Est du Tonkin, des pierres bleutées, grises
ou mauves et une longue baguette, aident le
candidat à défendre, dans leur synthèse, les
grandes lignes de son ouvrage.
Pendant une heure et demie, M. Patte ex-
pose le résultat de ses explorations géologi-
ques dans un secteur limité au Nord-Est par
la Chine, au Sud-Est par la mer, au Sud-
Ouest par le Delta, au Nord-Ouest par la
ligne jalonnée, approximativement, par Vinli
Yen, Chochu, Na Ri et Don Dang. Les cons-
tatations qu'il a pu obtenir complètent et
prolongent les travaux de MM. Bourfet et
Tacob.
J Avec assurance, le futur docteur ès sciences
car il le sera, cela ne fait l'ombre d'un
doute commente l'existence des terrains
marins, depuis le cambrien jusqu'au trias et
de conglomérat et de charbon, au début du
jurassique, puis lacunes et dépôts lacustres
et fluviatiles à la fin du tertiaire, avec ligni-
tes. Ces terrains présentent de grandes dis-
locations par charriages avant la formation
des conglomérais et qui, au préalable, avaient
subi des dislocations au moment des chaines
hercyniennes.
* m
Le jury écoutait bien calmement.
L'appariteur, muni d'une longue perche,
fit de vains efforts pour fermer un vasistas,
trois-mètres trop haut.
La salle, avec un ensemble parfait, eut la
tête tournée et le nez levé vers le lointain
plafond. Oh ! distraction !
Et puis, ce fut le tour de parole des mem-
bres du jury.
A propremenf dire, la soutenance commen-
çait. Elle ne fut pas terrible.
M. Jollaud, le distingué géologue, n'abusa
pas de sa très grande science. Et, s'il posa
deux: ou trois colles sérieuses au candidat,
il ne le fit que fort gracieusement.
M. Combes il me parut de visage plus
sévère demanda à M. Patte quelques ex-
plications sur le rôle physiologique de latex
Et, pour finir, une question de zoologie sur
l'organisation et le développement des auré-
tites, fut posée par l'éminent président, M.
Hérouard.
.9 ,
te
Le jury se retira pour délibérer.
Reçu avec la mention « très honorable »,
M. Patte est félicité par ses amis. Il est très
entouré. Je le laisse souffler. Faute de mieux,
j'interroge ses amis.
- Vous êtes géologue ou. colonial ?
- Géologue.
- Et vous, monsieur l'abbé, êtes-vous géo-
logue et colonial ?
- Géologue, madame.
- Et vous, monsieur?
- Ni géologue, ni colonial. Je suis venu
pour faire plaisir à un ami.
Pas un seul ne s'est dérangé pour onten
dre parler du Tonkin.
es
Nous avons demandé à M. Patte ':
Après ce beau succès, avez-vous l'inten-
tion de nous donner d'autres travaux scienti-
fiques sur l'Indochine?
Ma foi, non. C'est le tour des autres,
maintenant. Et puis, je me trouvais au Ton-
kin en qualité de capitaine d'artillerie.
- Et vous avez d'autres projets?
- C'est le secret de t'avcnir,
Mirane-Marcelte Deffins-
.000. -
TAUX DE LA PIASTRE
-----n-o- -
T.r. gouverneur (ln.\rnl de l'Indochine vient do
fnire rnnnnifro nu ministre d(' Colonies qu'fi ln
Ilfitr. du (1 novembre 1027 le tnux officiel de ln
piastre était de 12 fr. 65.
EN COCHINCHINE
--u-o--
I.e Conseil Colonial, aprea avoir voté à
l'unanimité l'cmclllbic du budget, a adopté
les vieux suivante ;
De M. Caussin que les colons français
50ient représentés dans les conseils de pro-
vince; que le matériel agricole, tractcUl.,
compris, suit exonéié de droits de douane,
quelle que soit sa provenancc; que l'un ré-
duise les tarifs de transport par voie ferrée;
que la province du Haut-Donai soit ratta-
chée à la Cochinchinc; que les indigènes
naturalisés ne puissent être élus au Conseil
à titre indigène ; que les fonctionnaires fas-
sent à la colonie des séjours de cinq ans
au lieu de trois.
De M. Mariant : que la colonie acquitte les
frais de voyage en deuxième aller et retour
des employés ne gagnant pas plus de 400
piastres par mois et étant depuis dix ans au
moins sans interruption à la colonie.
De M. Guérini : que l'administration fa-
vorise l'élevage des bovidés.
Les Chinois en Indochine
D après des estimations officielles, les Chi-
nois posséderaient en Indochine 62.000 hec-
tares de terres (46.000 en Cochinchine, I 1.000
au Cambodge, 5.000 au Tonkin et en Annam)
acquis pour environ 22 millions de piastres.
LES DÉBOUCHÉS
pour les conserves de poisson
en Afrique Ocddentale Française
L industrie de la pêche, en Afrique Occi-
dentale Française, est généralement pratiquée
par les indigènes qui écoulent sur les marchés
de la colonie le produit souvent fort abondant
de leur pêche. Des équipages bretons viennent
également chaque année sur les côtes de la
Mauritanie pour pêcher la langouste et revien-
nent en France avec un chargement important
de crustacés qui sont ou vendus à la consomma-
tion ou achetés par les fabricants de conserves.
Le poisson péché sur la Côte Occidentale
d'Afrique et dans les fleuves est rarement con-
sommé frais par la population autochtone ; des
installations ont été créées à proximité des pla-
ges et des lagunes pour procéder au séchage du
poisson destiné à la clientèle indigène. Des
essais sont également entrepris pour exporter la
chair du poisson africain sur le marché français
en la mettant en boîtes sous forme de filets ou
en la stockant en chambre froide en vue de son
expédition sur navire trigorinque.
Malgré la prospérité relative de cette indus-
trie, les conserves de poisons, sardines et au-
tres, trouvent en Afrique Occidentale française
un débouché qui, après être reslé stationnaire
au cours des années 1923, 24 et 25 pendant
lesquelles d'ailleurs la production française
(sardines, maquereaux et sprats) a été déficitaire
- a marqué, en 1926, un accroissement sen-
sible dans les autres spécialités de poisson»
(thon à l'huile, filets de harengs, homards, lan-
goustes, etc.)
Pendant les années 1924 et 1925, le chiffre
moyen des importations de conserves de pois-
sons a été de 350 tonnes dont 225 tonnes de
sardines. En 1926, ce dernier tonnage a atteint
231.196 kgs. pendant que celui des autres pois-
sons passait de 127.425 kgs en 1925 à 247.681
kilogs l'année suivante, soit une augmentation
de plus de 94 0/0.
IMPORTATIONS (Sardines). - Parmi les co- *
lonies du groupe de l'Afrique Occidentale
Française, le Sénégal est celle qui, au cours
de l'année 1926, a enregistré à l'entrée le plus
fort tonnage de conserves de sardines. Les sta-
tistiques douanières accusent en effet pour ce
territoire : 157.176 kgs. sur 231.196 kgs d'im-
portations totales. soit une part de 65 0/0.
La Côte d'Ivoire vient au second rang avec
un pourcentage beaucoup plus faible : 19 0/0,
soit exactement 45.110 kgs.
Le Dahomey prend la troisième place avec
17.082 kgs et enfin, la Guinée, le Soudan
français et la Mauritanie importent respective-
ment 7.694 kgs., 4.039 kgs. et 95 kgs.
Consewes autres que sardines. Dans cette
spécialité, c'est encore le Sénégal qui tient la
tête avec 58 00 ou 145.400 kgs sur un en-
semble de 247.681 kgs. En Côte d'Ivoire, le
pourcentage est plus élevé que dans le para-
graphe précédent : le chiffre de la consomma- *
tion locale s' est élevé à 71.245 kgs représen-
tant plus de 28 0 0 du tonnage importé en
A.O.F. Au Dahomey, les entrées ont atteint
16.514 kgs. Le Soudan français, la Cu née el
la Mauritanie viennent ensuite avec 10.498
kilogs. 3.957 kgs. et 67 kgs.
Concunence. La supériorité des conserves
françaises est trcp connue pour que cette fabri-
cation ne soit pas recherchée par la plus grande
partie de la clientèle eurepéenne et indigène
sur le marché de la Côte Occidentale d Afri-
que. En 1926. les conserves de sardines prove-
nant de la Métropole représentaient, avec
150.650 kgs, près des deux tiers des impor-
tations totales ; elles étaient concurrencées par
la fabrication portugaise qui figure dans les pays
de provenance avec un pourcentage de 22 0,'0.
soit 51.553 kgs. Comme autres principaux four-
nisseurs. il faut citer la Belgique 4.464 kgs,
l'Espagne 3.871 kgs., l'Angleterre 3.460 kgs
et les Etats-Unis 2.161 kgs.
Dam les conserves de poisfons autres que les
sardines, la part de la France est encore plus
élevée que dans la spécialité ci-dessus Les ex-
portations de la Métropole sur les colonies iran-
çaises de la Côte Occidentale d'Afrique, soit
199.441 kgs dépaent, en effet, 80 0/0 du
tonnage importé. L'Angleterre vient au deuxiè-
me rang avec 6 0 0, soit 15.125 kgs; puis,
c'est la Belgique, 8.122 kgs, le Portugal,
7.808 kgs, les Etats-Unis, 1.597 kgs, l'Alle-
magne, 1.398 kgs, etc.
Valeur à Y entrée. Le montant des décla-
rat ions faites en douane pendant l'année 1926
et qui s'é lève pour les conserves de sardines à
2.371.998 francs, et pour les autres poissons
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