Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 novembre 1927 03 novembre 1927
Description : 1927/11/03 (A28,N161). 1927/11/03 (A28,N161).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511555
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
Les mntMii et rMamet sont fifwi -
bwreMt *i fatrasl.
DiRBCTiuiit » Mareoi RUEDEL et L.-G. THfeBAULT
Les AmAUS CouNOALn ne publient que des vii-
des inédite, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNAL QUOTIDIEI
JHdaclion & A dm inistrëtion :
M, MM Il IMHWHf
PARIS
Tiulnt. t UOUVRC tt-S7
- RICHELIEU 07-84
ABONNEMENTS
avec h supplément illustré:
Un M 6 Moi. 8 Moi*
France et
Colonies 120 e 68 » M*
Étranger 180 > too. be b
On l'abonne une frais dans
tous les bureau de poste.
Une politique syrienne
laie -
Enfin, nous avons une politique syrienne,
une politique claire, ferme, cohérente et loyale.
Il ne reste plus qu'à l'appliquer loyalement.
M. Henri Ponsot, en effet, de retour de
Beyrouth, a fait communiquer, par les journaux,
aux populations des territoires sous mandat, des
déclarations qui comportent tout un programme
de gouvernement.
lout d'abord et c'était nécessaire -
M. Henri Ponsot déclare que : - -
« La France, ayant accepté, aux termes du
mandat (article premier) la tâche. conduira
à bon terme la mission reçue de la Société des
Nations ; il ne 'saurait être question qu'elle y
renonce. »
Voilà une formule cfaire, nette et que, pour
ma part, j'approuve pleinement. La France ?e
réclame uniquement du mandat qu'elle a ac-
cepté, de la mission qu' elle a reçue de là So-
ciété des Nations. Mais, cette mission, elle en-
tend la conduire à bon terme ; il ne saurait
être question qu'elle y renonce. Que tous les
pêcheurs en eau trouble entendent, une bonne
fois, ce que parler veut dire.
Et pour qu aucun malentendu ne soit possi-
ble, M. Henri Ponsot, qui a débuté par cette
formule, termine ses déclarations par celle-ci :
« Le mandat, à raison de son caractère mê-
me, ne cherche ni à se perpétuer, ni à se sur-
vivre. Le libéralisme de la République Fran-
çaise ne peut être mis en doute par personne.
Ayant eu la mission de favoriser le déve-
loppement progressif de la Syrie et du Liban
comme Etats indépendants, et d assurer à tous,
protection et respect de leurs droits, la Puis-
sance mandataire ne faillira pas à sa tâche. »
Ce langage précis, direct, pleinement con-
forme à l'esprit même du mandat international
et dans lequel respire la loyauté, nous chan-
ge de celui que nous avons, trop souvent, en-
tendu tenir en Syrie et ailleurs, par des per-
sonnages plus ou moins autorisés, qui ne
« croyaient pas au mandat ».
Mais il ne suffit pas de s'inspirer loyalement
et exclusivement de l'esprit du mandat, encore
faut-il que la puissance mandataire ait une Poli-
tique adaptée au milieu et aux circonstances
dans lesquels doit s' exercer le mandat.
M. Ponsot ne cache pas les difficultés :
« La formule inscrite à l' article 22 du Traité
de Versailles, dit-il, s'est révélée d'une appli-
cation particulièrement délicate au Levant.
La puissance mandataire. a été attentive à
réaliser le vœu de ces communautés, mais l'ial.
terprétation de ces voeux, en raison de trop
fréquentes contradictions, a présenté jusqu'ici
de sérieux obstacles. »
Quiconque est allé en Syrie, même en sim-
ple voyageur, comme moi, a pu se rendre
compte que c'est bien là l'obstacle le plus
sérieux auquel se soit heurté, se heurte et se
heurtera, longtemps encore, l'exercice du man- j
dat. Mais le meilleur moyen d'écarter cet obs-
tacle n'est pas d' encourager ces contradictions
et ces oppositions traditionnelles. Dès 1920,
un séjour de quelques semaines en Syrie m'avait
convaincu de la nécessité d'affirmer nettement,
vigoureusement, notre but de collaborer à l'oeu-
vre de l' unification syrienne par-dessus tous les
antagonismes ethniques ou religieux.
M. Henri Ponsot, dans ses déclarations, pa-
raît se rallier à cette politique avec toute la
fermeté nécessaire :
(( Les intérêts communs aux Etats sous man-
dat français, dit-il, sont considérables et les
antagonismes qui se sont parfois affirmés, ne
répondent pas, en général, à la réalité pro-
fonde ; aussi bien, est-ce pour sauvegarder ce
patrimoine commun que le Haut-Commissariat,
dont l'action s'étend à tout le territoire, con-
trôle plus spécialement la gestion de certains
intérêts. Il continuera à le faire avec une parti-
culière attention jusqu'à ce que les Etats ac-
tuels aient formulé les règles durables de leur
accord et constitué, sous l'égide de la Puis-
sance mandataire, l'organisme commun néces-
saire. »
Mais la création de cet organisme commun
nécessaire, la détermination du statut organi-
que, M. Henri Ponsot le déclare formelle-
ment, doit être « l'oeuvre des intéressés ».
Et comme, après avoir rappelé la nécessité
de ce « statut organique » des Etats syriens, le
Haut-Commissaire ajoute : « C'est aux gou-
vernements locaux qu'il appartient d'agir dans
le domaine de leurs intérêts propres avec le
conseil et l'appui de la Puissance manda-
taire », on voit se dégager bien nettement les
grandes lignes d'une politique logique et cohé-
rente se donnant pour but précis la constitution
d'une fédération des Etats syriens mettant
« mieux en harmonie, comme le dit M. Henri
Ponsot, des intérêts qui n'ont jamais été sépa-
rés ni dissociés ».
Une telle politique, qui est logique, qui té-
pond parfaitement aux intérêt* supérieurs de
tous, se heurte, cependant, à des antagonismes
locaux et religieux séculaires qui pourraient
bien, en se perpétuant, rendre vaine toute œu-
vre d'organisation.
M. Henri Ponsot n'a garde de l'oublier et il
donne aux intéressés, un avertissement ferme:
« La Puissance mandataire s' emploiera de la
façon la plus active à favoriser un accord gé-
néral comme à arbitrer les différends qui pour-
raient surgir. Mais si elle tient à foncier avant
tout l'ordre nouveau sur l'adhésion des popula-
tions, elle ne saurait oublier la charge dont elle
est investie et, à défaut d'accord, elle pren-
drait telles initiatives propres à maintenir l'or.
dre et à assurer l'avenir, dont elle saisirait la
S. D. N. »
Autant ce langage me paraîtrait insupporta..
ble s'il était tenu par un Etat particulier im-
posant sa volonté, autant il me piratt logique,
nécessaire chez le mandataire de la Société des
Nations, qui ne peut être suspecté d'agir dans
son intérêt personnel, mais seulement dans l'in.
térêt de Tordre et de la paix internationale.
Et il est clous. pour ceux qui ont cru, dh le
début, au régime du u mandat international et
qui se heurtèrent si longtemps au scepticisme
quasi-général, de constater que les déclarations
de M. Henri Ponsot, haut-commissaire de la
République Française en Syrie, sont faites au
moment même où M. D. F. Van Rees, vice-
président de la Commission permanente des
mandats, nous montre dans un petit livre fort
suggestif, comment la Commission des Man-
dats a compris son rôle, et s'efforce de triom-
pher des obstacles que les « esprits malins »
ont - accumulés - - sous ses pas
M. Van Rees rappelle les différends qui
se sont produits, en ce qui concerne le droit
d'investigation de la Commission : la question
de l'extension du questionnaire qui posait, indi-
rectement, celle de la souveraineté sur les pays
de mandat C ; la question de l'audition des
auteurs des pétitions reçues par la Commission
des mandats ; la question des missions d'enquê-
tes envoyées par la Commission des mandats
dans les territoires sous mandat.
La bataille continue. Et dans cette bataille,
les déclarations du représentant de la France
en Syrie, si manifestement et, j'ose dire, si
utilement inspirées de l'idée même du mandat
international, ne seront pas sans importance et
sans portée.
Etienne Antonelli
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Luon.
AU CONSEIL D'ETAT
--0-0--
Rejet de la requête
de l'usine de Sainte-Marie, à la Martinique
« L'ail. 9 du décret du 21 mars 1882,
Il rendu applicable ù la Murtinique, par dé-
« net du i juin 1884, dispose que la llxa-
« lion des limites des villes, des villages, u
« lieu après uflichugc, enquêtes de com-
1( modo et incommoda.
« Or, les nouvelles limites du bourg de
Il Suinte-Marie (Martinique), dans la zone
« des 50 pas géométriques, n'ont pas été
« fixées, déterminées conformément aux
Il dispositions précitées, les enquêtes ont
« été clundeslines. le décret du 19 février
« 1924 fixant les limites du; bourg. doit
« donc être annulé. »
Telle est la requête introduite au Conseil
d'Elut par la Société de l'Usine Sainte-Ma-
rie, fi lott Martinique, et sur laquelle cette
haute juridiction a statué en rendant l'ar-
rêt ci-après :
« Le Conseil,
« Considérant qu'aux termes des disposi-
tions combinées des articles 8 et 9 du dé-
cret du 21 mars 1882, rendu applicable ii la
Martinique par le décret du 4 juin 1887, la
limite des villes et villages dans la zone des
cinquante pas géométriques est fixée par
décrets délibérés en conseil d'Etat après
nftichcs, empiètes de commodo et incom-
mode, et avis (Tes services du génie mili-
taire, de la marine, des diouanes et des
ponts et chaussées.
CI Considérant qu'il est constant que le
décret en date du 29 mars 1924 fixant les
limites du bourg Sainte-Marie dans la zone
des cinquante pas géométriques est inter-
venue uprès accomplissement des tormali-
tés réglementaires précitées, dès lors, la
Société requérante n'est pas fondée à sou-
tenir que le décret déféré a été rendu sur
une procédure irrégulière ;
« Pour ces motifs, la requête dont s'agit
est rejetée. »
A TANGER
La flotte italienne a quitté Tanger lundi
dernier. La visite de l'escudre italienne à
Tanger est envisagée par les milieux diplo-
matiques anglais comme un fait important
ipar lui-même, mais dont, disent-ils, on ne
doit pas exagérer la portée. Elle ne doit pas
être interprétée comme constituant un acte
dont il y ait lieu de s'inquiéter.
La manifestation italienne a évidemment,
dit-on, quelque signification. Elle tend à dé-
montrer que, du point de vue international,
le statut international actuel de la zone de
Tanger n'est pas satisfaisant. Cette dé-
monstration ne changera toutefois en rien
la situation. On sait que les Ailglais esii-
ment que, tant que les pourparlers franco-
espagnods ne seront pas terminés, Des con-
versations a quatre ne doivent pas être en-
visagées, La réunion d'une conférence in-
ternationale, à laquelle ont fait allusion cer-
tains organes de la presse anglaise, n'entre
donc pas actuellement dans les vues du
gouvernement de Londres.
Deux navires de guerre britanniques ar-
riveront A Tanger le jour de la célébration
de l'armistice. Cette visite navaJle, décidée
depuis longtemps déjà, est dépourvue de
toute signification politique et n'a d'autre
objet que d'associer la flotte anglaise aux
cérémonies civiles pu religieuses organi-
sées sous les auspices des autorités britan-
niques à Tanger. --
DE TANGER A GIBRALTAR
y- 00-
A la demande d'un syndicat américain, la dac-
tylographe londonienne, miss Mcreôttès Glcilzc,
essaiera de traverser A la nage, en décembre
prochain, le détroit entre la côte africaine et
Gibraltar.
Jusqu'il présent, nncun nageur n'a tenté cette
traversée de 27 milles marins, soit 50 kilo-
mètres,
» 4i»–-–'̃
Mary Garden au Maroc
--0+--
Mary Garden, après avoir reparu deux fois
a rOpéra-Comiquo, dans « Résurrection » et
dansi « Pelléas et Méllsande a, partira pour 1rs
F.tats-Unt9, où elle doit créer « Snpho », de
Massenet et chanter son répertoire. Elle sera
de retour en mars 11T28 et fera un court voyage
an Maroc avant de faire sa rentrée salle Fa-
vart.
*
La Cartographie en A.O.F.
-
Les immenses territoires qui com-
posent notre domaine colonial sont
loin d'être connus. Le climat, le
sol, la végétation, l'hydrographie ont fqit
certes déjà V objet d'études intéressantes -et
utiles, mais le sujet n'est pas encore épuisé.
De longues années s'écouleront avant que cet
inventaire scientifique soit terminé.
Il est juste cependant de marquer les
efforts constants qui sont faits pour ajouter
chaque jour quelque chose à nos connais-
sances antérieures. Il est peu de colonies où
Vinvestigation scientifique soit poussée avec
plus de méthode et de rapidité qu'en A.O.F.
de telle sorte que son territoire sept à huit
fois plus grand que Madagascar ou V Indo-
chine est aussi connu que le leur.
C'est dans le domaine de la cartographie
que l'oeuvre a été le plus considérable. le 1
service géographique a été réouvert en 1922
après plus de sept ans d'inactivité et a repris
avec un personnel nombreux et des moyens
rapides l'oettvre interrompue depuis la début
'de la guerre.
Ces travaux ont trouvé leur expression
dans la carte au t : 200.000 qui intéresse le
Sénégal et la Guinée. Pour le Sénégal, douze
feuilles sont parues qui couvrent environ
60 de la superficie totale. Elles lie. lais-
sent guère en dehors de leur cadre que les
régions orientales semi-désertiques, qui ne
présentent qu'un intérêt suondairr. f
En Guinée, la carte de toute la partie cen-
trale sur 500 kilomètres de long et une cin-
quantaine de kilomètres de part et d'autre
de la voie ferrée sera publiée d'ici deux ou
trois ans. A ces cartes, il faut ajouter le plan
de Dakar et environs à 1:10,000,
Le service géographique a organisé pen-
dant le même temps des missions astronomi-
ques au Soudan, en Côte d'Ivoire, en Haute-
Volta. Ces pays ont été dotés d'un canevas
qui est assez précis four servir de fondement
à une carte. Cette carte au 11500.000 com-
prendra trente-deux feuilles et quatre demi-
feuilles qui achèveront de paraître dans le
courant de cette année. Elle représentera
toute la partie de V A.O.F. limitée à l'Ouest
par VAtlantique, au Nord par le 16e paral-
lèle (parallèle de Saint-Louis) à l'Est par
le 6° de longitude Est.
Enfin, soit par le même procédé, soit par
une réduction photographique de la carte
précédente, on a préparé la carte au
x *.1.000.000 de l'ensemble des possessions
françaises en A.O.F. Les feuilles concernant
le Soudan septentrional, la Mauritanie et la
coloptie du Niger sont déjà Parues.
A côté "de cette œuvre cartographique, il
convient de signaler celle de M. Hubert, ad-
ministrateur en cllef- des Colonies, vice-pré-
sident dit Comité des Etudes historiques et
scientifiques de l'A.O.F.. M. Hubert a doté
Dakar d'un laboratoire de recherches géolo-
giques où il a réuni 15.000 échantillons de
roches et de minéraux, d'une station de sis-
mologie avec deux sismographes et d'une sta-
tion de météorologie. Grâce à cette dernière
institution on peut enregistrer automatique-
ment la vitesse et la direction du vent, l'in-
solation. On peut procéder à l'étude détaillée
des nuages, déterminer la valeur de la pres-
sion atmosphérique, etc.
M. Hubert qui a, pendant de longues alt-
nées, parcouru le Dahomey, le. Soudan, et a
consacré à ces pays des travaux que connais-
sent ceux qui ont eu l'occasion d'en étudier
la géographie, s'est attaché à publier des
cartes géologiques et hydrologiques dont il
est à peine besoin de souligner l'intérêt.
Ces cartes sont la carte géologique de l'A.
O. F. à 1:500,000 parue en 1911 et mise
à jour pour le Congrès géologique interna-
tional de Madrid, la carte géologique de Da-
kar et environs à 1:5.000, une nouvelle carte
générale à 1:1.000.000 dont deux feuilles
sont parues, une carte des substances mmé-
rales utiles en A.O.F. à 1:5.000.000, enfin
une carte des eaux superficielles et souter-
raines du Sénégal à 1:500.000.
Grâce à ces travaux, notre connaissance de
l'A.O.F. a fait de grands progrès. les sa-
vants, les géographes, tous ceux qui s'inté-
ressent à cette partie de notre domaine colo-
nial ne peuvent qu'en savoir gré aux hom-
mes dévoués qui ont entrepris et sans aucun
doute mèneront à bien cette œuvre difficile,
désintéressée et éminemment utile.
Henry Fontanier
Député du Cantal
Vies-président de la Commission
des Coloniet.
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
Le départ de M. Lucien Saint
--0-0--
M. Lucien Saint, Résident général en
Tunisie, qui a quitté bier Marseille, à 17 heu-
res, par le Gottvemeur^Général-Gréoy, est at-
tendu cette nuit à Tunis.
A la Société des Nations !
Commission des mandats
La commission des mandats examine en
ce moment le rapport sur le Cameroun bri-
tannique. Demain, elle s'occupera du Togo
britannique.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
--00--
M. Henri Humbert, chef des travaux de
botanique à la Faculté des Sciences d'Al-
ger a reçu le Prix de Géographie Gay (1.500
francs).
LIRE EN SECONDE PAGE
LES ENLEVEMENTS DE BENI MELLAL
A LA Cil AMBRE
Au Gouvernement Général
de l'Algérie
Divers joumaux, ces temps derniers, ont
annoncé à Paris que M. Viollette n'avait pas
l'intention de poursuivre en Algérie la tâche
noble et si utile qu'il a entreprise là-bas.
Les échos de cette. information sont parve-
nus à la presse locale. A la suite d'un article
publié à Alger qui avait annoncé la démission
du gouverneur général de l'Algérie, de nom-
breuses délégations se sont rendues peu
après à la résidence pour demander à M.
Viollette de revenir sur sa - décision. On com-
prend cette manifestation d unanime sympathie
de la part de tous les honnêtes gens de notre
France d'outre-Méditerranée, mais il est pro-
bablè que, sa mission une fois renouvelée le
mois prochain, M. Maurice Viollette ne vou-
dra pas conserver jusqu'au bout du nouveau
semestre les rênes dy gouvernement général.
Parmi les organisations représentées, on re-
marquait notamment les syndicats commerciaux,
toutes les associations de fonctionnaires, la Fé-
dération des musulmans, les syndicats confé-
dérés des cheminots et des autres travailleurs.
la Ligue des droits de l'homme, les représen-
tants des diverses organisations politiques,
etc.. , - etc. -- -
Le gouverneur général a répondu en expri -
mant ses remerciements pour cette manifesta-
tion qui le touchait profondément et en disant
que, sur le fond de ta démarche, il ne pouvait
que transmettre au gouvernement de la Répu-
blique les désirs qui venaient de lui être pré-
sentés, ajoutant que quelles que fussent les cir-
constances, le devoir envers le pays restait un
devoir essentiel et sacré.
a--
La belle Valence
-0
Elle arrive, elle arrive, on la voit aux Hal-
les, la belle valence d'Algérie et de Tunisie,
le" mandarines de notre Afrique du Nord. Ce
sont des primeurs, elles valent encore au dé-
tail, nous parlons des oranges, 1 fr. 25 et
1 fr. 50 et sont déjà pleines de parfum et de
jus. Bien meilleures en tous cas que les South
A frica (oranges de l'Afrique du Sud, que l' on
vous prône comme venant de Madagascar) qui
cotent 1 fr. 75 et 2 fr., ont la peau dure et
la chair coriace, mais qui, elles aussi, sont
très juteuses.
Garçon, une orangeade 1
Fêtes du centenaire algérien
00 -
Participation de la Ville de Paris
L'Algérie, comme les Annales Coloniales
l'ont annoncé, se dispose à célébrer, en 1930,
le centenaire de la prise d'Alger.
De grands programmes de fêtes publiques
sont. en préparation.
Sous les auspices du Gouvernement Géné-
ral et avec le concours des délégations finan-
cières, un Comité d'organisation s'est cons-
titué à Alger. Il a mission d'utiliser toutes
les ressources algériennes et de grouper tou-
tes les sympathies, afin que les manifesta-
tions en projet se développent avec éclat et
prennent, à l'égard de la France civilisatrice,
le caractère d'un grand témoignage de re-
connaissance.
Il convient que la Ville de Paris ne soit
pas absente de leur élaboration.
Paris ne saurait se désintéresser des grands
souvenirs que rappellent la conquête et la
colonisation de l'Algérie.
Puis, de plus en plus, l'Algérie se sent liée
à Paris par les intérêts comme par les sen-
timents, par la vie économique, les relations
d'affaires, les besoins artistiques et par les
émotions communes de la vie nationale.
Telles sont les raisons pour lesquelles M.
Godin, conseiller municipal, a déposé à l'Hô-
tel de Ville de Paris, une proposition ayant
pour objet : « la participation de la Ville de
« Paris aux fêtes du centenaire algérien de
« uno. »
C'est au cours de sa prochaine session que
le Conseil municipal étudiera cette proposi-
tion. Il s'y ralliera très certainement et
fixera le montant des crédits afin de réaliser
un programme digne des buts poursuivis.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Au cours du banquet, organisé à Saigon,
si bilo les auspices do la « I_i £ ue des Amis do
l'Aviutioll » en l'honneur des aviateurs
Clialle et Hapin, le Président de la Ligue,
général Ducane, commandant le point
d'appui de la Cochinctiine et du Cambodge,
a fait ressortir les possibilités que réserve
l'aviation à l'Indochine, en évoquant l'or-
ganisation prochaine des services postaux
qui rapprocheront l'Indochine de la Métro-
noie.
Les aviateurs Costes et Le Brix sont par-
lis pour Bahia-Blanco, qui se trouve sur la
côte de l'Atlantique, il 600 kilomètres à vol
d'oiseau, au sud-ouest de Buenos-Ayres.
Paris-Saïgon et retour
Les capitaines Challe et Hapin ont quitté
l'aérodrome de Uonmuanc à 7 h. 20, hier
matin. Ils comptaient arriver à Calcutta à
17 heures.
L'eltort de l'Espagne
L'Espagne fait actuellement un très gros
effort pour développer son trafic aérien.
Des ports aériens dont plusieurs seront
prochainement achevés, sont en n8true-
lion, dont un aux îles Canaries.
A côté de ce projet, les services inéléoro-
logiques sont également développés et ie
gouvernement prévoit l'insUillalion d'un
s gncments locaux et enverrait des indica-
ions générales, produit de ce groupement,
aux différents aérodromes.
Une grande extension va élre donnée éga-
lement au réseau de T. S.F. lui, au début,
sera réservé aux services de 1 aviation. Des
postes rolieronit l'Espagne notamment aux
Açores et à l'Afrique au Nord.
A la min un coloniaux
morts pour la France
QQ
Sous les auspices du Souvenir ludochinoiô
que préside Al. oouidon ^actuellement en Ul1-
bicnj une belle et imposante cerenionie coin-
uivinoraiive a eu lieu hier malla au Jaium
Colonial de Nogent où ont ctc ériges a la
mémoire des coloniaux une stèle, une pagode
aux Annamites, un monument aux Annamite.
clueuens et - un monument aux soldais mal-
gaches.
M. Léon Perrier, absent de Paris, était re-
présenté par M. ïvon, ehel adjoint de son
cabinet, qu'entouraient M. Chaucs, Couver-
r.eur des colonies, précepteur de S. Al. 1 Llit
pereur d'Annam empeciié, M. Pasquier, Ré-
sident supérieur, député de la Couunctnne,
les représentants du ministre de la Guerre,
du Gouverneur militaire de Paris et plu-
sieurs personnalités du monde colonial.
M. l'rudliomnie, le sympathique directeur
de l'Institut national d'agronomie coloniale,
déposa une gerbe de ileurs au pied de la stèle
élevée à la mémoire des soldats coloniaux
morts pour la France pendant la grande
guerre (,1914-1918).
Ensuite, sur le penon de la grande pagode
annamite, M. Sambuc, vice-président du Sou-
venir Indochinois, rappela combien le culte
des morts joui un rôle prépondérant chez les
Al.uamitcs. La piété filiale se confond et
s'ientitie avec la religion et constitue la
bas*, de la famille annamite.
La France, en érigeant cette pagode, a
voulu que ses soldats indochinois puissent
honorer leurs morts selon leurs rites dans un
temple votif somptueux devant lequel se
trouve une urne de bronze rappelant celks
qui, dans leur pays, évoque l'esprit de leurs
ancêtres.
Au nom de l'Association des étudiants in-
dochinois, M. Do du Cho déposa une cou-
ronne de chrysanthèmes au pied des autels
de la pagode où brûlaient les tiges d'encens.
Après avoir déposé une gerbe de fleurs de-
vant la stèle des Indochinois chrétiens qui
moururent aussi en grand nombre, le cortège
se dirigea vers le monument des Malgaches.
Les assistants s'arrôlèrent un instant et se
recueillirent devant la statue du grand colo-
nial Eugène Etienne.
La cérémonie prit fin au monument élevé à
la mémoire des soldats malgaches surmonté
d'un faucon aux ailes déployées. Une superbe
gerbe de fleurs y fut déposée.
Une messe yolennelle a été célébrée à
l'église de Nogent pour le repos de l'âme des
indigènes catholiques morts pour la France.
L'absoute a été donnée par le représentant
de la Société des Missions étrangères.
Eugène Devaux.
Les coloniaux sont gais
0
C'est surtout a leur bonne humeur natu-
relle que les coloniaux, aux prises souvent
avec toutes sortes de difficultés et de souf-
frances, doivent de renverser tous les obsta-
cles et de s'installer quand même. Grâce à
leur don d'ironie, qui est une forme de cou-
rage, les coloniaux ne jettent pas le manche
après la cognée, vont de l'avant toujours et
quand même.
Cette bonne humeur coloniale a été par-
faitement décrite par Al. Georges Hardy, le
distingué directeur de l'Ecole Coloniale dans
une conférence au Radio-Colonial.
Cette bonne humeur constitue, d'après M.
Georges Hardy, le meilleur élément de notre
politique coloniale.
Il suffit de nous rappeler que chez les in-
digènes nous vivions en pleine gaieté. Le
berbère de l'Atlas, le paysan de la savane
soudanaise, l'artisan annamite, sont volontiers
farceurs. Le chant, la musique, la danse, les
tam-tams avec récits fabuleux ou burlesques
remplissent les loisirs des indigènes et les
aident souvent à travailler. Les chants ca-
dencés des pagayeurs sont connus de tous
ceux qui ont navigué lentement (sauf en re-
descendant les rapides) dans le Congo et
l'Oubangui.
Au Congo belge, le commandant de Rossi
avait très facilement pu organiser une véri-
table fanfare avec les indigènes du poste de
Banzyville, et c'était aux sons harmonieux
de cette fanfare qu'il descendait en pirogue
visiter les villages riverains de sa circons-
cription.
Quel entrain mettaient à danser les hara-
tines du ksar de Tidjikdja quand le lieute-
nant Boulanger et moi leur jouions des airs
de danses arabes sur un flageolet. Elles
nous apportaient en gage leurs lourds brace-
lets de bras et de chevilles et leurs colliers
d'ambre pour que nous les fassions danser
et elles exécutaient de véritables figures de
quadrilles.
Tout cela n'est pas seulement amusant, di-
sait M. Georges Hardy, c'est utile, c'est une
condition de santé morale et, aux colonies,
le moral est tout. Le cafard n'est que passa-
ger. Il se dissipe facilement quand le moral
est bon,
E. D.
ei» |
Un colonial amateur d'antiquités
L'autre après-midi, M. Louis Vagnnay, 17
ans, sans profession ni domicile lixe, an-
cien adjoint des services civils des Colonies
et non administrateur de 1re classe des Co-
onics, qui se trouvait dans la salle Hya-
cinUtc-Umgioia du Musée d'antiquités, a
dérobé une statuette de sui::t Luc, datant.
du seizième siècle et ayant une grande
valeur, qu'il alla cacher derrière une porte.
Un gardien l'ayant aperçu, réussit a fer-
mer les issues et il prévenir la police. Louis
Vagana a été IUTIté,
l'ils dy 'une ancienne couturière du qUaI-
tier de l'Opéra, cet individu n'avait jamais
fait giand chose.
Mariage princier
-_.c, o–
Le duc des Pouilles, qui est fiancé à la
princesse Anne de France, commande une
unité méliariste en Tripolitaine,
Il ne séjournera il Naples que le temps
strictement nécessaire la cérémonie du
mariage et rejoindra son poste ni avion
aussitôt après. Le roi Jean 111 a quitté sa
résidence du Maroc pour assister au ma-
riage de la princesse.
Le départ de M. Varenne
--0-0--
M. Alexandre Varenne, avant de s'embdr.
quer à Saïgon, sur le D'A rtagnan, a reçu lundi
S, M. Monivong, roi du Cambodge, venu de
Pnom-Penh, accompagné de deux ministres
pour le saluer avant son départ et lui renou-
veler l'expression de son attachement pour la
France. Les représentants de tous les services,
les notabilités françaises et indigènes, ainsi quP.
de nombreuses délégations de toutes les pro.
vinces, ont tenu également à saluer ie Gou-
verneur général et à lui exprimer leur recon-
naissance pour l'oeuvre accompl ie. M. Alexan-
dre Varenne, accompagné de Mme Varenne
et d'une partie de son cabinet, a quitté Saïgon
mardi matin l'r novembre, !alué d'acclama-
tions, à destination de Marseille.
Le secrétaire général du Gouvernement gé-
néral, M. Monguillot, est chargé, à partir du
,.r novembre, des fonctions de Gouverneur
général de l'Indochine, p. i. pendant l'absence
de M. Alexandre Varenne.
-
Dépêches de l'Indochine
00
Les exportations de riz
Les IJJ'/wrlalio/ls du riz tic Saigon pour Ift
premierc quinzaine d'octobre atteignent
iJl.ÔiST) tonnes a suvttir :
Hix blanc, sur France, l."> tonnes ; sur
l'étranger, 21.tonnes.
Uix cargo, sur France, 100 tonnes ; sur
l'étranger \)it) tonnes.
Puddy, sur l'étranger, 477 tonnes.
Brisures, sur France, ,fi!)ij tonnes ; sur
l'étranger, ;!,IU; tonnes
Farines, sur l'étranger, ^.770 tunl/ls.
Les exportations (utales tlu riz de c''jc/t);t-
chine depuis le l"r janvier atteignent
1.1 !'¡,xi:-, tonnes.
Soldats annamites à Hankéou
C'est un déluchemen*. d'environ :!UO An-
namites gui çsl arriré à HanUéou, sous le
comintinileint'nt (l'un "/licier français et a
été posté au centre, de ta concession fran-
çaise. Cette mesure a été prise Cil vue d'une
collision gui parait inévitable er.tre tes for-
ces tillunliétiu et celles tic ÎSanUin. lin côté,
britannique, aucune précaution supplémen-
taire n'a été prise ; niais on (.-serve que
des soldats de ta marine anglaise Sont pos-
tés le long tlu Yang-Tsé, non loin u llan-
liéou, et ({u'en cas de nécessité, leur trans-
port dans la ville pourra Cire c((ectué rapi-
dement.
,–
Et lIndochine ?
M. Francis de Croisset se prépare à partir
pour les Indes.
Cent fois, a-t-il confié à l'un de no - con-
frères, j'ai failli faire ce voyage, mais rien
ne me semblait plus difficile que de partir.
Il Il me fallait une raison pour ptendre
d'aussi longues vacances, un prétexte pour
interrompre mon travail et mettre ainsi ma
conscience en repos. Le maharajah de Kapur-
thala, qui m'a fait l'honneur de ni invitera
ses noces d'or avec le pouvoir, me l'a fourni.
Alors, voilà, je fais mes malles!
« Alon séjour là-bas sera d'ailleurs très
court, deux mois peut-être. Il ne s'agit pas
pour moi de vuir tout un pays, mais quel-
ques-uns seulement de ses visages. Je tâche-
tai de faire connaissance avec la vieille Inde
mystérieuse, l'Inde de ses légende.- : Delhi,
Agra, Bénarès et certain vieux palais de
pierres roses qui cache sa beauté dans une
forêt. »
Nous souhaitons un excellent voyage au
brillant auteur dramatique, mais- - nous le
lui demandons comment peut-on, lamé sur
la route d'Extrême-Orient, s'anèter aux In-
des anglaises et ne point pousser jusqu'il l'iii-
dochine ?
Le Cambodge, tout au moins, a de quoi
attirer un grand artiste.
L'heureux poney
On sait qu'au Tonkin, comme en Cochin-
chine et en Annam, les poneys jouissent de
la plénitude de leurs facultés ; ils ont,
comme on dit dans le langage universitaire,
bourse entière.
Or, Mlle Lili, six ans, tille d'un adminis-
trateur colonial, est allée faire un tuur du
côté des écuries, au tond du beau pays où
se dresse la résidence paternelle, dans le,;
environs de Tàng Vinh.
Elle est partie depuis une demi-heure et
papa n'en revient pas d'être si tranquille.
Mais, tout à coup, elle rentre précipitam-
ment et se plaint dans les bras de son père.
- Oli ! papa! dit-elle en pleurant, mon
pauvre petit cheval est beaucoup, beaucoup
malade! Voilà qu'il a cinq jambes à pré.
sent I
–̃– '4
BROUSSIS
& BROUTDILILIES
--{).o-
A la mémoire de Maximilien Harden
Il y a beaucoup de mendiants, dans les
rues d'Alger.
Ils sont de tout àj;e. L,I! 'r..1 \)n les voit
jeunes et vigoureux, ce sont évidemment de
faux pauvres et l'on en peut conclure qu'en
Algérie comme partout, le voleur n'attend
pas le nombre des années. (Kxcusez-moi, je.
suis un peu fatigué par la lecture des dis-
cours radicaux-socialistes et des commentai-
res diluviens qu'ils ont suscités.)
Ils sont aussi de tout sexe, c'est-à-dire des
deux sexes reconnus par l'histoire naturelle,
auxquels il convient d'ajouter celui que l'on
peut bien appeler Il impérial », en souvenir
de Guillaume II et des égarements que le
courageux Maximilien Harden osa jadi- lui
reprocher.
Le préfet d'Alger voulant faire le départ,
dans la mesure du possible, entre les vrais
et les faux indigents, vient de subventionner
l'oeuvre, de la Houchée de Tain. Des mains
se tendent? Les agents de police y placeront
des bons de portions alimentaires.
Bravo pour M. le Préfet, mais peut-être
faudrait-il ajouter aux bons de pain des
pains à cacheter (de préférence en 7in< ) qui
contraindraient péremptoirement à un autre
métier les négociateurs d'étranges oaristys.
Audion
t
ai wumito i go eurr.
IHant nln, 8 NOVKMIWfc 102?
-- - -----"---__----- - -
Les Annales Coloniales
Les mntMii et rMamet sont fifwi -
bwreMt *i fatrasl.
DiRBCTiuiit » Mareoi RUEDEL et L.-G. THfeBAULT
Les AmAUS CouNOALn ne publient que des vii-
des inédite, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNAL QUOTIDIEI
JHdaclion & A dm inistrëtion :
M, MM Il IMHWHf
PARIS
Tiulnt. t UOUVRC tt-S7
- RICHELIEU 07-84
ABONNEMENTS
avec h supplément illustré:
Un M 6 Moi. 8 Moi*
France et
Colonies 120 e 68 » M*
Étranger 180 > too. be b
On l'abonne une frais dans
tous les bureau de poste.
Une politique syrienne
laie -
Enfin, nous avons une politique syrienne,
une politique claire, ferme, cohérente et loyale.
Il ne reste plus qu'à l'appliquer loyalement.
M. Henri Ponsot, en effet, de retour de
Beyrouth, a fait communiquer, par les journaux,
aux populations des territoires sous mandat, des
déclarations qui comportent tout un programme
de gouvernement.
lout d'abord et c'était nécessaire -
M. Henri Ponsot déclare que : - -
« La France, ayant accepté, aux termes du
mandat (article premier) la tâche. conduira
à bon terme la mission reçue de la Société des
Nations ; il ne 'saurait être question qu'elle y
renonce. »
Voilà une formule cfaire, nette et que, pour
ma part, j'approuve pleinement. La France ?e
réclame uniquement du mandat qu'elle a ac-
cepté, de la mission qu' elle a reçue de là So-
ciété des Nations. Mais, cette mission, elle en-
tend la conduire à bon terme ; il ne saurait
être question qu'elle y renonce. Que tous les
pêcheurs en eau trouble entendent, une bonne
fois, ce que parler veut dire.
Et pour qu aucun malentendu ne soit possi-
ble, M. Henri Ponsot, qui a débuté par cette
formule, termine ses déclarations par celle-ci :
« Le mandat, à raison de son caractère mê-
me, ne cherche ni à se perpétuer, ni à se sur-
vivre. Le libéralisme de la République Fran-
çaise ne peut être mis en doute par personne.
Ayant eu la mission de favoriser le déve-
loppement progressif de la Syrie et du Liban
comme Etats indépendants, et d assurer à tous,
protection et respect de leurs droits, la Puis-
sance mandataire ne faillira pas à sa tâche. »
Ce langage précis, direct, pleinement con-
forme à l'esprit même du mandat international
et dans lequel respire la loyauté, nous chan-
ge de celui que nous avons, trop souvent, en-
tendu tenir en Syrie et ailleurs, par des per-
sonnages plus ou moins autorisés, qui ne
« croyaient pas au mandat ».
Mais il ne suffit pas de s'inspirer loyalement
et exclusivement de l'esprit du mandat, encore
faut-il que la puissance mandataire ait une Poli-
tique adaptée au milieu et aux circonstances
dans lesquels doit s' exercer le mandat.
M. Ponsot ne cache pas les difficultés :
« La formule inscrite à l' article 22 du Traité
de Versailles, dit-il, s'est révélée d'une appli-
cation particulièrement délicate au Levant.
La puissance mandataire. a été attentive à
réaliser le vœu de ces communautés, mais l'ial.
terprétation de ces voeux, en raison de trop
fréquentes contradictions, a présenté jusqu'ici
de sérieux obstacles. »
Quiconque est allé en Syrie, même en sim-
ple voyageur, comme moi, a pu se rendre
compte que c'est bien là l'obstacle le plus
sérieux auquel se soit heurté, se heurte et se
heurtera, longtemps encore, l'exercice du man- j
dat. Mais le meilleur moyen d'écarter cet obs-
tacle n'est pas d' encourager ces contradictions
et ces oppositions traditionnelles. Dès 1920,
un séjour de quelques semaines en Syrie m'avait
convaincu de la nécessité d'affirmer nettement,
vigoureusement, notre but de collaborer à l'oeu-
vre de l' unification syrienne par-dessus tous les
antagonismes ethniques ou religieux.
M. Henri Ponsot, dans ses déclarations, pa-
raît se rallier à cette politique avec toute la
fermeté nécessaire :
(( Les intérêts communs aux Etats sous man-
dat français, dit-il, sont considérables et les
antagonismes qui se sont parfois affirmés, ne
répondent pas, en général, à la réalité pro-
fonde ; aussi bien, est-ce pour sauvegarder ce
patrimoine commun que le Haut-Commissariat,
dont l'action s'étend à tout le territoire, con-
trôle plus spécialement la gestion de certains
intérêts. Il continuera à le faire avec une parti-
culière attention jusqu'à ce que les Etats ac-
tuels aient formulé les règles durables de leur
accord et constitué, sous l'égide de la Puis-
sance mandataire, l'organisme commun néces-
saire. »
Mais la création de cet organisme commun
nécessaire, la détermination du statut organi-
que, M. Henri Ponsot le déclare formelle-
ment, doit être « l'oeuvre des intéressés ».
Et comme, après avoir rappelé la nécessité
de ce « statut organique » des Etats syriens, le
Haut-Commissaire ajoute : « C'est aux gou-
vernements locaux qu'il appartient d'agir dans
le domaine de leurs intérêts propres avec le
conseil et l'appui de la Puissance manda-
taire », on voit se dégager bien nettement les
grandes lignes d'une politique logique et cohé-
rente se donnant pour but précis la constitution
d'une fédération des Etats syriens mettant
« mieux en harmonie, comme le dit M. Henri
Ponsot, des intérêts qui n'ont jamais été sépa-
rés ni dissociés ».
Une telle politique, qui est logique, qui té-
pond parfaitement aux intérêt* supérieurs de
tous, se heurte, cependant, à des antagonismes
locaux et religieux séculaires qui pourraient
bien, en se perpétuant, rendre vaine toute œu-
vre d'organisation.
M. Henri Ponsot n'a garde de l'oublier et il
donne aux intéressés, un avertissement ferme:
« La Puissance mandataire s' emploiera de la
façon la plus active à favoriser un accord gé-
néral comme à arbitrer les différends qui pour-
raient surgir. Mais si elle tient à foncier avant
tout l'ordre nouveau sur l'adhésion des popula-
tions, elle ne saurait oublier la charge dont elle
est investie et, à défaut d'accord, elle pren-
drait telles initiatives propres à maintenir l'or.
dre et à assurer l'avenir, dont elle saisirait la
S. D. N. »
Autant ce langage me paraîtrait insupporta..
ble s'il était tenu par un Etat particulier im-
posant sa volonté, autant il me piratt logique,
nécessaire chez le mandataire de la Société des
Nations, qui ne peut être suspecté d'agir dans
son intérêt personnel, mais seulement dans l'in.
térêt de Tordre et de la paix internationale.
Et il est clous. pour ceux qui ont cru, dh le
début, au régime du u mandat international et
qui se heurtèrent si longtemps au scepticisme
quasi-général, de constater que les déclarations
de M. Henri Ponsot, haut-commissaire de la
République Française en Syrie, sont faites au
moment même où M. D. F. Van Rees, vice-
président de la Commission permanente des
mandats, nous montre dans un petit livre fort
suggestif, comment la Commission des Man-
dats a compris son rôle, et s'efforce de triom-
pher des obstacles que les « esprits malins »
ont - accumulés - - sous ses pas
M. Van Rees rappelle les différends qui
se sont produits, en ce qui concerne le droit
d'investigation de la Commission : la question
de l'extension du questionnaire qui posait, indi-
rectement, celle de la souveraineté sur les pays
de mandat C ; la question de l'audition des
auteurs des pétitions reçues par la Commission
des mandats ; la question des missions d'enquê-
tes envoyées par la Commission des mandats
dans les territoires sous mandat.
La bataille continue. Et dans cette bataille,
les déclarations du représentant de la France
en Syrie, si manifestement et, j'ose dire, si
utilement inspirées de l'idée même du mandat
international, ne seront pas sans importance et
sans portée.
Etienne Antonelli
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Luon.
AU CONSEIL D'ETAT
--0-0--
Rejet de la requête
de l'usine de Sainte-Marie, à la Martinique
« L'ail. 9 du décret du 21 mars 1882,
Il rendu applicable ù la Murtinique, par dé-
« net du i juin 1884, dispose que la llxa-
« lion des limites des villes, des villages, u
« lieu après uflichugc, enquêtes de com-
1( modo et incommoda.
« Or, les nouvelles limites du bourg de
Il Suinte-Marie (Martinique), dans la zone
« des 50 pas géométriques, n'ont pas été
« fixées, déterminées conformément aux
Il dispositions précitées, les enquêtes ont
« été clundeslines. le décret du 19 février
« 1924 fixant les limites du; bourg. doit
« donc être annulé. »
Telle est la requête introduite au Conseil
d'Elut par la Société de l'Usine Sainte-Ma-
rie, fi lott Martinique, et sur laquelle cette
haute juridiction a statué en rendant l'ar-
rêt ci-après :
« Le Conseil,
« Considérant qu'aux termes des disposi-
tions combinées des articles 8 et 9 du dé-
cret du 21 mars 1882, rendu applicable ii la
Martinique par le décret du 4 juin 1887, la
limite des villes et villages dans la zone des
cinquante pas géométriques est fixée par
décrets délibérés en conseil d'Etat après
nftichcs, empiètes de commodo et incom-
mode, et avis (Tes services du génie mili-
taire, de la marine, des diouanes et des
ponts et chaussées.
CI Considérant qu'il est constant que le
décret en date du 29 mars 1924 fixant les
limites du bourg Sainte-Marie dans la zone
des cinquante pas géométriques est inter-
venue uprès accomplissement des tormali-
tés réglementaires précitées, dès lors, la
Société requérante n'est pas fondée à sou-
tenir que le décret déféré a été rendu sur
une procédure irrégulière ;
« Pour ces motifs, la requête dont s'agit
est rejetée. »
A TANGER
La flotte italienne a quitté Tanger lundi
dernier. La visite de l'escudre italienne à
Tanger est envisagée par les milieux diplo-
matiques anglais comme un fait important
ipar lui-même, mais dont, disent-ils, on ne
doit pas exagérer la portée. Elle ne doit pas
être interprétée comme constituant un acte
dont il y ait lieu de s'inquiéter.
La manifestation italienne a évidemment,
dit-on, quelque signification. Elle tend à dé-
montrer que, du point de vue international,
le statut international actuel de la zone de
Tanger n'est pas satisfaisant. Cette dé-
monstration ne changera toutefois en rien
la situation. On sait que les Ailglais esii-
ment que, tant que les pourparlers franco-
espagnods ne seront pas terminés, Des con-
versations a quatre ne doivent pas être en-
visagées, La réunion d'une conférence in-
ternationale, à laquelle ont fait allusion cer-
tains organes de la presse anglaise, n'entre
donc pas actuellement dans les vues du
gouvernement de Londres.
Deux navires de guerre britanniques ar-
riveront A Tanger le jour de la célébration
de l'armistice. Cette visite navaJle, décidée
depuis longtemps déjà, est dépourvue de
toute signification politique et n'a d'autre
objet que d'associer la flotte anglaise aux
cérémonies civiles pu religieuses organi-
sées sous les auspices des autorités britan-
niques à Tanger. --
DE TANGER A GIBRALTAR
y- 00-
A la demande d'un syndicat américain, la dac-
tylographe londonienne, miss Mcreôttès Glcilzc,
essaiera de traverser A la nage, en décembre
prochain, le détroit entre la côte africaine et
Gibraltar.
Jusqu'il présent, nncun nageur n'a tenté cette
traversée de 27 milles marins, soit 50 kilo-
mètres,
» 4i»–-–'̃
Mary Garden au Maroc
--0+--
Mary Garden, après avoir reparu deux fois
a rOpéra-Comiquo, dans « Résurrection » et
dansi « Pelléas et Méllsande a, partira pour 1rs
F.tats-Unt9, où elle doit créer « Snpho », de
Massenet et chanter son répertoire. Elle sera
de retour en mars 11T28 et fera un court voyage
an Maroc avant de faire sa rentrée salle Fa-
vart.
*
La Cartographie en A.O.F.
-
Les immenses territoires qui com-
posent notre domaine colonial sont
loin d'être connus. Le climat, le
sol, la végétation, l'hydrographie ont fqit
certes déjà V objet d'études intéressantes -et
utiles, mais le sujet n'est pas encore épuisé.
De longues années s'écouleront avant que cet
inventaire scientifique soit terminé.
Il est juste cependant de marquer les
efforts constants qui sont faits pour ajouter
chaque jour quelque chose à nos connais-
sances antérieures. Il est peu de colonies où
Vinvestigation scientifique soit poussée avec
plus de méthode et de rapidité qu'en A.O.F.
de telle sorte que son territoire sept à huit
fois plus grand que Madagascar ou V Indo-
chine est aussi connu que le leur.
C'est dans le domaine de la cartographie
que l'oeuvre a été le plus considérable. le 1
service géographique a été réouvert en 1922
après plus de sept ans d'inactivité et a repris
avec un personnel nombreux et des moyens
rapides l'oettvre interrompue depuis la début
'de la guerre.
Ces travaux ont trouvé leur expression
dans la carte au t : 200.000 qui intéresse le
Sénégal et la Guinée. Pour le Sénégal, douze
feuilles sont parues qui couvrent environ
60 de la superficie totale. Elles lie. lais-
sent guère en dehors de leur cadre que les
régions orientales semi-désertiques, qui ne
présentent qu'un intérêt suondairr. f
En Guinée, la carte de toute la partie cen-
trale sur 500 kilomètres de long et une cin-
quantaine de kilomètres de part et d'autre
de la voie ferrée sera publiée d'ici deux ou
trois ans. A ces cartes, il faut ajouter le plan
de Dakar et environs à 1:10,000,
Le service géographique a organisé pen-
dant le même temps des missions astronomi-
ques au Soudan, en Côte d'Ivoire, en Haute-
Volta. Ces pays ont été dotés d'un canevas
qui est assez précis four servir de fondement
à une carte. Cette carte au 11500.000 com-
prendra trente-deux feuilles et quatre demi-
feuilles qui achèveront de paraître dans le
courant de cette année. Elle représentera
toute la partie de V A.O.F. limitée à l'Ouest
par VAtlantique, au Nord par le 16e paral-
lèle (parallèle de Saint-Louis) à l'Est par
le 6° de longitude Est.
Enfin, soit par le même procédé, soit par
une réduction photographique de la carte
précédente, on a préparé la carte au
x *.1.000.000 de l'ensemble des possessions
françaises en A.O.F. Les feuilles concernant
le Soudan septentrional, la Mauritanie et la
coloptie du Niger sont déjà Parues.
A côté "de cette œuvre cartographique, il
convient de signaler celle de M. Hubert, ad-
ministrateur en cllef- des Colonies, vice-pré-
sident dit Comité des Etudes historiques et
scientifiques de l'A.O.F.. M. Hubert a doté
Dakar d'un laboratoire de recherches géolo-
giques où il a réuni 15.000 échantillons de
roches et de minéraux, d'une station de sis-
mologie avec deux sismographes et d'une sta-
tion de météorologie. Grâce à cette dernière
institution on peut enregistrer automatique-
ment la vitesse et la direction du vent, l'in-
solation. On peut procéder à l'étude détaillée
des nuages, déterminer la valeur de la pres-
sion atmosphérique, etc.
M. Hubert qui a, pendant de longues alt-
nées, parcouru le Dahomey, le. Soudan, et a
consacré à ces pays des travaux que connais-
sent ceux qui ont eu l'occasion d'en étudier
la géographie, s'est attaché à publier des
cartes géologiques et hydrologiques dont il
est à peine besoin de souligner l'intérêt.
Ces cartes sont la carte géologique de l'A.
O. F. à 1:500,000 parue en 1911 et mise
à jour pour le Congrès géologique interna-
tional de Madrid, la carte géologique de Da-
kar et environs à 1:5.000, une nouvelle carte
générale à 1:1.000.000 dont deux feuilles
sont parues, une carte des substances mmé-
rales utiles en A.O.F. à 1:5.000.000, enfin
une carte des eaux superficielles et souter-
raines du Sénégal à 1:500.000.
Grâce à ces travaux, notre connaissance de
l'A.O.F. a fait de grands progrès. les sa-
vants, les géographes, tous ceux qui s'inté-
ressent à cette partie de notre domaine colo-
nial ne peuvent qu'en savoir gré aux hom-
mes dévoués qui ont entrepris et sans aucun
doute mèneront à bien cette œuvre difficile,
désintéressée et éminemment utile.
Henry Fontanier
Député du Cantal
Vies-président de la Commission
des Coloniet.
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
Le départ de M. Lucien Saint
--0-0--
M. Lucien Saint, Résident général en
Tunisie, qui a quitté bier Marseille, à 17 heu-
res, par le Gottvemeur^Général-Gréoy, est at-
tendu cette nuit à Tunis.
A la Société des Nations !
Commission des mandats
La commission des mandats examine en
ce moment le rapport sur le Cameroun bri-
tannique. Demain, elle s'occupera du Togo
britannique.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
--00--
M. Henri Humbert, chef des travaux de
botanique à la Faculté des Sciences d'Al-
ger a reçu le Prix de Géographie Gay (1.500
francs).
LIRE EN SECONDE PAGE
LES ENLEVEMENTS DE BENI MELLAL
A LA Cil AMBRE
Au Gouvernement Général
de l'Algérie
Divers joumaux, ces temps derniers, ont
annoncé à Paris que M. Viollette n'avait pas
l'intention de poursuivre en Algérie la tâche
noble et si utile qu'il a entreprise là-bas.
Les échos de cette. information sont parve-
nus à la presse locale. A la suite d'un article
publié à Alger qui avait annoncé la démission
du gouverneur général de l'Algérie, de nom-
breuses délégations se sont rendues peu
après à la résidence pour demander à M.
Viollette de revenir sur sa - décision. On com-
prend cette manifestation d unanime sympathie
de la part de tous les honnêtes gens de notre
France d'outre-Méditerranée, mais il est pro-
bablè que, sa mission une fois renouvelée le
mois prochain, M. Maurice Viollette ne vou-
dra pas conserver jusqu'au bout du nouveau
semestre les rênes dy gouvernement général.
Parmi les organisations représentées, on re-
marquait notamment les syndicats commerciaux,
toutes les associations de fonctionnaires, la Fé-
dération des musulmans, les syndicats confé-
dérés des cheminots et des autres travailleurs.
la Ligue des droits de l'homme, les représen-
tants des diverses organisations politiques,
etc.. , - etc. -- -
Le gouverneur général a répondu en expri -
mant ses remerciements pour cette manifesta-
tion qui le touchait profondément et en disant
que, sur le fond de ta démarche, il ne pouvait
que transmettre au gouvernement de la Répu-
blique les désirs qui venaient de lui être pré-
sentés, ajoutant que quelles que fussent les cir-
constances, le devoir envers le pays restait un
devoir essentiel et sacré.
a--
La belle Valence
-0
Elle arrive, elle arrive, on la voit aux Hal-
les, la belle valence d'Algérie et de Tunisie,
le" mandarines de notre Afrique du Nord. Ce
sont des primeurs, elles valent encore au dé-
tail, nous parlons des oranges, 1 fr. 25 et
1 fr. 50 et sont déjà pleines de parfum et de
jus. Bien meilleures en tous cas que les South
A frica (oranges de l'Afrique du Sud, que l' on
vous prône comme venant de Madagascar) qui
cotent 1 fr. 75 et 2 fr., ont la peau dure et
la chair coriace, mais qui, elles aussi, sont
très juteuses.
Garçon, une orangeade 1
Fêtes du centenaire algérien
00 -
Participation de la Ville de Paris
L'Algérie, comme les Annales Coloniales
l'ont annoncé, se dispose à célébrer, en 1930,
le centenaire de la prise d'Alger.
De grands programmes de fêtes publiques
sont. en préparation.
Sous les auspices du Gouvernement Géné-
ral et avec le concours des délégations finan-
cières, un Comité d'organisation s'est cons-
titué à Alger. Il a mission d'utiliser toutes
les ressources algériennes et de grouper tou-
tes les sympathies, afin que les manifesta-
tions en projet se développent avec éclat et
prennent, à l'égard de la France civilisatrice,
le caractère d'un grand témoignage de re-
connaissance.
Il convient que la Ville de Paris ne soit
pas absente de leur élaboration.
Paris ne saurait se désintéresser des grands
souvenirs que rappellent la conquête et la
colonisation de l'Algérie.
Puis, de plus en plus, l'Algérie se sent liée
à Paris par les intérêts comme par les sen-
timents, par la vie économique, les relations
d'affaires, les besoins artistiques et par les
émotions communes de la vie nationale.
Telles sont les raisons pour lesquelles M.
Godin, conseiller municipal, a déposé à l'Hô-
tel de Ville de Paris, une proposition ayant
pour objet : « la participation de la Ville de
« Paris aux fêtes du centenaire algérien de
« uno. »
C'est au cours de sa prochaine session que
le Conseil municipal étudiera cette proposi-
tion. Il s'y ralliera très certainement et
fixera le montant des crédits afin de réaliser
un programme digne des buts poursuivis.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Au cours du banquet, organisé à Saigon,
si bilo les auspices do la « I_i £ ue des Amis do
l'Aviutioll » en l'honneur des aviateurs
Clialle et Hapin, le Président de la Ligue,
général Ducane, commandant le point
d'appui de la Cochinctiine et du Cambodge,
a fait ressortir les possibilités que réserve
l'aviation à l'Indochine, en évoquant l'or-
ganisation prochaine des services postaux
qui rapprocheront l'Indochine de la Métro-
noie.
Les aviateurs Costes et Le Brix sont par-
lis pour Bahia-Blanco, qui se trouve sur la
côte de l'Atlantique, il 600 kilomètres à vol
d'oiseau, au sud-ouest de Buenos-Ayres.
Paris-Saïgon et retour
Les capitaines Challe et Hapin ont quitté
l'aérodrome de Uonmuanc à 7 h. 20, hier
matin. Ils comptaient arriver à Calcutta à
17 heures.
L'eltort de l'Espagne
L'Espagne fait actuellement un très gros
effort pour développer son trafic aérien.
Des ports aériens dont plusieurs seront
prochainement achevés, sont en n8true-
lion, dont un aux îles Canaries.
A côté de ce projet, les services inéléoro-
logiques sont également développés et ie
gouvernement prévoit l'insUillalion d'un
s
ions générales, produit de ce groupement,
aux différents aérodromes.
Une grande extension va élre donnée éga-
lement au réseau de T. S.F. lui, au début,
sera réservé aux services de 1 aviation. Des
postes rolieronit l'Espagne notamment aux
Açores et à l'Afrique au Nord.
A la min un coloniaux
morts pour la France
Sous les auspices du Souvenir ludochinoiô
que préside Al. oouidon ^actuellement en Ul1-
bicnj une belle et imposante cerenionie coin-
uivinoraiive a eu lieu hier malla au Jaium
Colonial de Nogent où ont ctc ériges a la
mémoire des coloniaux une stèle, une pagode
aux Annamites, un monument aux Annamite.
clueuens et - un monument aux soldais mal-
gaches.
M. Léon Perrier, absent de Paris, était re-
présenté par M. ïvon, ehel adjoint de son
cabinet, qu'entouraient M. Chaucs, Couver-
r.eur des colonies, précepteur de S. Al. 1 Llit
pereur d'Annam empeciié, M. Pasquier, Ré-
sident supérieur, député de la Couunctnne,
les représentants du ministre de la Guerre,
du Gouverneur militaire de Paris et plu-
sieurs personnalités du monde colonial.
M. l'rudliomnie, le sympathique directeur
de l'Institut national d'agronomie coloniale,
déposa une gerbe de ileurs au pied de la stèle
élevée à la mémoire des soldats coloniaux
morts pour la France pendant la grande
guerre (,1914-1918).
Ensuite, sur le penon de la grande pagode
annamite, M. Sambuc, vice-président du Sou-
venir Indochinois, rappela combien le culte
des morts joui un rôle prépondérant chez les
Al.uamitcs. La piété filiale se confond et
s'ientitie avec la religion et constitue la
bas*, de la famille annamite.
La France, en érigeant cette pagode, a
voulu que ses soldats indochinois puissent
honorer leurs morts selon leurs rites dans un
temple votif somptueux devant lequel se
trouve une urne de bronze rappelant celks
qui, dans leur pays, évoque l'esprit de leurs
ancêtres.
Au nom de l'Association des étudiants in-
dochinois, M. Do du Cho déposa une cou-
ronne de chrysanthèmes au pied des autels
de la pagode où brûlaient les tiges d'encens.
Après avoir déposé une gerbe de fleurs de-
vant la stèle des Indochinois chrétiens qui
moururent aussi en grand nombre, le cortège
se dirigea vers le monument des Malgaches.
Les assistants s'arrôlèrent un instant et se
recueillirent devant la statue du grand colo-
nial Eugène Etienne.
La cérémonie prit fin au monument élevé à
la mémoire des soldats malgaches surmonté
d'un faucon aux ailes déployées. Une superbe
gerbe de fleurs y fut déposée.
Une messe yolennelle a été célébrée à
l'église de Nogent pour le repos de l'âme des
indigènes catholiques morts pour la France.
L'absoute a été donnée par le représentant
de la Société des Missions étrangères.
Eugène Devaux.
Les coloniaux sont gais
0
C'est surtout a leur bonne humeur natu-
relle que les coloniaux, aux prises souvent
avec toutes sortes de difficultés et de souf-
frances, doivent de renverser tous les obsta-
cles et de s'installer quand même. Grâce à
leur don d'ironie, qui est une forme de cou-
rage, les coloniaux ne jettent pas le manche
après la cognée, vont de l'avant toujours et
quand même.
Cette bonne humeur coloniale a été par-
faitement décrite par Al. Georges Hardy, le
distingué directeur de l'Ecole Coloniale dans
une conférence au Radio-Colonial.
Cette bonne humeur constitue, d'après M.
Georges Hardy, le meilleur élément de notre
politique coloniale.
Il suffit de nous rappeler que chez les in-
digènes nous vivions en pleine gaieté. Le
berbère de l'Atlas, le paysan de la savane
soudanaise, l'artisan annamite, sont volontiers
farceurs. Le chant, la musique, la danse, les
tam-tams avec récits fabuleux ou burlesques
remplissent les loisirs des indigènes et les
aident souvent à travailler. Les chants ca-
dencés des pagayeurs sont connus de tous
ceux qui ont navigué lentement (sauf en re-
descendant les rapides) dans le Congo et
l'Oubangui.
Au Congo belge, le commandant de Rossi
avait très facilement pu organiser une véri-
table fanfare avec les indigènes du poste de
Banzyville, et c'était aux sons harmonieux
de cette fanfare qu'il descendait en pirogue
visiter les villages riverains de sa circons-
cription.
Quel entrain mettaient à danser les hara-
tines du ksar de Tidjikdja quand le lieute-
nant Boulanger et moi leur jouions des airs
de danses arabes sur un flageolet. Elles
nous apportaient en gage leurs lourds brace-
lets de bras et de chevilles et leurs colliers
d'ambre pour que nous les fassions danser
et elles exécutaient de véritables figures de
quadrilles.
Tout cela n'est pas seulement amusant, di-
sait M. Georges Hardy, c'est utile, c'est une
condition de santé morale et, aux colonies,
le moral est tout. Le cafard n'est que passa-
ger. Il se dissipe facilement quand le moral
est bon,
E. D.
ei» |
Un colonial amateur d'antiquités
L'autre après-midi, M. Louis Vagnnay, 17
ans, sans profession ni domicile lixe, an-
cien adjoint des services civils des Colonies
et non administrateur de 1re classe des Co-
onics, qui se trouvait dans la salle Hya-
cinUtc-Umgioia du Musée d'antiquités, a
dérobé une statuette de sui::t Luc, datant.
du seizième siècle et ayant une grande
valeur, qu'il alla cacher derrière une porte.
Un gardien l'ayant aperçu, réussit a fer-
mer les issues et il prévenir la police. Louis
Vagana a été IUTIté,
l'ils dy 'une ancienne couturière du qUaI-
tier de l'Opéra, cet individu n'avait jamais
fait giand chose.
Mariage princier
-_.c, o–
Le duc des Pouilles, qui est fiancé à la
princesse Anne de France, commande une
unité méliariste en Tripolitaine,
Il ne séjournera il Naples que le temps
strictement nécessaire la cérémonie du
mariage et rejoindra son poste ni avion
aussitôt après. Le roi Jean 111 a quitté sa
résidence du Maroc pour assister au ma-
riage de la princesse.
Le départ de M. Varenne
--0-0--
M. Alexandre Varenne, avant de s'embdr.
quer à Saïgon, sur le D'A rtagnan, a reçu lundi
S, M. Monivong, roi du Cambodge, venu de
Pnom-Penh, accompagné de deux ministres
pour le saluer avant son départ et lui renou-
veler l'expression de son attachement pour la
France. Les représentants de tous les services,
les notabilités françaises et indigènes, ainsi quP.
de nombreuses délégations de toutes les pro.
vinces, ont tenu également à saluer ie Gou-
verneur général et à lui exprimer leur recon-
naissance pour l'oeuvre accompl ie. M. Alexan-
dre Varenne, accompagné de Mme Varenne
et d'une partie de son cabinet, a quitté Saïgon
mardi matin l'r novembre, !alué d'acclama-
tions, à destination de Marseille.
Le secrétaire général du Gouvernement gé-
néral, M. Monguillot, est chargé, à partir du
,.r novembre, des fonctions de Gouverneur
général de l'Indochine, p. i. pendant l'absence
de M. Alexandre Varenne.
-
Dépêches de l'Indochine
00
Les exportations de riz
Les IJJ'/wrlalio/ls du riz tic Saigon pour Ift
premierc quinzaine d'octobre atteignent
iJl.ÔiST) tonnes a suvttir :
Hix blanc, sur France, l.
l'étranger, 21.tonnes.
Uix cargo, sur France, 100 tonnes ; sur
l'étranger \)it) tonnes.
Puddy, sur l'étranger, 477 tonnes.
Brisures, sur France, ,fi!)ij tonnes ; sur
l'étranger, ;!,IU; tonnes
Farines, sur l'étranger, ^.770 tunl/ls.
Les exportations (utales tlu riz de c''jc/t);t-
chine depuis le l"r janvier atteignent
1.1 !'¡,xi:-, tonnes.
Soldats annamites à Hankéou
C'est un déluchemen*. d'environ :!UO An-
namites gui çsl arriré à HanUéou, sous le
comintinileint'nt (l'un "/licier français et a
été posté au centre, de ta concession fran-
çaise. Cette mesure a été prise Cil vue d'une
collision gui parait inévitable er.tre tes for-
ces tillunliétiu et celles tic ÎSanUin. lin côté,
britannique, aucune précaution supplémen-
taire n'a été prise ; niais on (.-serve que
des soldats de ta marine anglaise Sont pos-
tés le long tlu Yang-Tsé, non loin u llan-
liéou, et ({u'en cas de nécessité, leur trans-
port dans la ville pourra Cire c((ectué rapi-
dement.
,–
Et lIndochine ?
M. Francis de Croisset se prépare à partir
pour les Indes.
Cent fois, a-t-il confié à l'un de no - con-
frères, j'ai failli faire ce voyage, mais rien
ne me semblait plus difficile que de partir.
Il Il me fallait une raison pour ptendre
d'aussi longues vacances, un prétexte pour
interrompre mon travail et mettre ainsi ma
conscience en repos. Le maharajah de Kapur-
thala, qui m'a fait l'honneur de ni invitera
ses noces d'or avec le pouvoir, me l'a fourni.
Alors, voilà, je fais mes malles!
« Alon séjour là-bas sera d'ailleurs très
court, deux mois peut-être. Il ne s'agit pas
pour moi de vuir tout un pays, mais quel-
ques-uns seulement de ses visages. Je tâche-
tai de faire connaissance avec la vieille Inde
mystérieuse, l'Inde de ses légende.- : Delhi,
Agra, Bénarès et certain vieux palais de
pierres roses qui cache sa beauté dans une
forêt. »
Nous souhaitons un excellent voyage au
brillant auteur dramatique, mais- - nous le
lui demandons comment peut-on, lamé sur
la route d'Extrême-Orient, s'anèter aux In-
des anglaises et ne point pousser jusqu'il l'iii-
dochine ?
Le Cambodge, tout au moins, a de quoi
attirer un grand artiste.
L'heureux poney
On sait qu'au Tonkin, comme en Cochin-
chine et en Annam, les poneys jouissent de
la plénitude de leurs facultés ; ils ont,
comme on dit dans le langage universitaire,
bourse entière.
Or, Mlle Lili, six ans, tille d'un adminis-
trateur colonial, est allée faire un tuur du
côté des écuries, au tond du beau pays où
se dresse la résidence paternelle, dans le,;
environs de Tàng Vinh.
Elle est partie depuis une demi-heure et
papa n'en revient pas d'être si tranquille.
Mais, tout à coup, elle rentre précipitam-
ment et se plaint dans les bras de son père.
- Oli ! papa! dit-elle en pleurant, mon
pauvre petit cheval est beaucoup, beaucoup
malade! Voilà qu'il a cinq jambes à pré.
sent I
–̃– '4
BROUSSIS
& BROUTDILILIES
--{).o-
A la mémoire de Maximilien Harden
Il y a beaucoup de mendiants, dans les
rues d'Alger.
Ils sont de tout àj;e. L,I! 'r..1 \)n les voit
jeunes et vigoureux, ce sont évidemment de
faux pauvres et l'on en peut conclure qu'en
Algérie comme partout, le voleur n'attend
pas le nombre des années. (Kxcusez-moi, je.
suis un peu fatigué par la lecture des dis-
cours radicaux-socialistes et des commentai-
res diluviens qu'ils ont suscités.)
Ils sont aussi de tout sexe, c'est-à-dire des
deux sexes reconnus par l'histoire naturelle,
auxquels il convient d'ajouter celui que l'on
peut bien appeler Il impérial », en souvenir
de Guillaume II et des égarements que le
courageux Maximilien Harden osa jadi- lui
reprocher.
Le préfet d'Alger voulant faire le départ,
dans la mesure du possible, entre les vrais
et les faux indigents, vient de subventionner
l'oeuvre, de la Houchée de Tain. Des mains
se tendent? Les agents de police y placeront
des bons de portions alimentaires.
Bravo pour M. le Préfet, mais peut-être
faudrait-il ajouter aux bons de pain des
pains à cacheter (de préférence en 7in< ) qui
contraindraient péremptoirement à un autre
métier les négociateurs d'étranges oaristys.
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