Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 octobre 1927 27 octobre 1927
Description : 1927/10/27 (A28,N158). 1927/10/27 (A28,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451152x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° JaR UI : 80 CENTIMES JRIIDI SOI H, 27 OCTOBRE 1921
Les Annales Coloniales
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Duttcnuits i Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Lu Adules Coloiialbs ne publient que des arti-
cle. InidUt, qui sont leur propriété ecluefN.
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ABONNEMENTS
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A propos d'un livre
..8
Ce livre est celui que Marcel Brion vient de
contacter à Butholalœ de Las Casas. U nous
conte une vieille, très vieille histoire coloniale,
mais qui a gardé pour nous tout son parfum.
Marcel Brion nous a dit par quelle voie sin-
gulière il avait été amené à l'idée de faire re.
vivre la belle figure de l'illustre Dominicain
espagnol du XVIe siècle.
Il avait commencé une étude sur 1 art
« maya » et sur cette # civilisation prodigieuse
que les indigènes de l'Amérique Centrale et
méridionale avaient déjà menée à un si admi-
rable point de perfection plusieurs siècles avant
l'arrivée de Christophe Colomb.
Il avait découvert cet art « maya » à tra-
vers les. études, déjà anciennes, sur la célèbre
« Piedra del sol », ce monolithe extraordinaire
constitué par un épais bloc de basalte où se
détache, sur un diamètre de 3 m. 63, l'ensem-
ble circulaire d'hiéroglyphes aztèques, dont les
premiers déchiffrements furent faits au XVIII"
siècle par Antonio de Léon y Gama, et que,
depuis les travaux récents du grand archéolo-
gue Alfredo Chavero, tout le monde s accorde
à considérer comme un des plus prodigieux
chefs-d' œuvre de l'art comme de la science
astronomique de l'humanité ancienne. Il avait
admiré les merveilles artistiques du Temple de
Quetzatcoatl, mises à jour il y a quelques an-
pées à peine, et étudiées par les archéologues
mexicains Enrique Juan Palacios, Miguel O.
de Mendizabal, Antonio Garcia Cubas, de ce
temple que l'on a, avec raison, qualifié de
« huitième merveille du monde ».
Dans son enthousiasme artistique, il s'était
souvenu de la phrase du grand Dominicain qui
avait écrit, au moment même où les bandes de
conquistadores envahissaient l'Amérique der-
rière le Génois :
« Les Indiens ne sont pas des sauvages, ils
ont des chefs naturels à qui ils obéissent et qui
assurent l'ordre dans le pays, ils ont des villes
bien bâties et bien tenues^ ils n'ont pas besoin
des Espagnols. »
Mais à côté de cette phrase, Bartholomé de
Las Casas avait écrit ceUe-ci :
« Oiî a trop longtemps abusé le monarque
sur la situation des Indes ; il importe qu'il sache
que les Espagnols agissent en bourreaux et que
leur domination est abusive, tyrannique, con-
traire à tous les principes du droit. »
Certes, on connaissait depuis longtemps et
les écrits courageux, admirables de Bartholomé
de Las Casas et sa vie consacrée toute entière
à la défense des Indiens contre la brutalité des
conquêtes espagnoles
Mais on comprend qu'un artiste comme Mar-
cel Brion, saisi par la beauté troublante, mys-
térieuse de ces monuments du passé, et tom-
bant brusquement sur ces deux , phrases du
grand dominicain, en ait été remué jusqu' en ses
fibres les plus secrètes et ait conçu la pensée
de mieux connaître et de nous faire mieux con-
nattre la vie de celui qui apparaissait ainsi
comme une protestation vivante contre tous les
abus de la conquête sanglante, hypocritement
couverte du masque de la civilisation.
Cette vie, telle que nous la cente Marcel
Brion, est belle, en elle-même.
A dix-neuf ans, Bartholomé de Las Casas
suit son père qui accompagnait Christophe Co-
lomb à son second voyage en Amérique. Après
être rentré dans l' ordre des Dominicains, il
retourne à Haïti en 1502 pour y travailler à la
conversion des inJigènes. Et là, mis en pré-
sence des atrocités du « repartimiento » et
autres « procédés » de colon:sation des Espa-
Snols, il iure de consacrer sa vie à la défense
des victimes.
Il revient en Espagne, détermine le cardi-
nal Xfrnenès à envoyer aux Indes une Com-
mission, composée1 de trois moines de 1 ordre
des hiéronymites. peur faire une enauête. Les
commissions d'enquête du XVIe siècle, comme
celles de tous les temps et du nôtre, étaient
des Commissions d'enterrement. Mais Las Ca-
las ne veut pas se laisser enterrer. Il revient en
Espagne, réclame des mesures plus énergiques
pour la protection des indigènes.
Puis, désespérant de corriger les méthodes
coloniales des Espagnols, il sollicite la conces-
sion d'un territoire le long de la Côte de Cu-
mana. Il stipule qu'aucun navigateur ou soldat
ne pourra s'y établir et qu'aucun Espagnol n'y
mettra le pied sans son autorisation. Il promet-
tait. dans ces conditions, de civiliser, dans 1 es-
pace de deux ans, dix mille Indiens. Le Gou-
- vernement espagnol approuva ce - plan. -- Mais
l' entreprise échoua. Désespéré, Las \asas se
réfugie dans un couvent de dominicains de San
Domingo (Hani). Il s'y consacre à son « His-
toria general de Las Indias ». Mais, en 1539,
n'y tenant plus, il retourne en Espagne pour
dénoncer, une fois encore, devant Charles-
Quint, l'abominable colonisation. II écrit sa
« Brevissima relacion de la destruccion de las
Indias » où il évalue à plus de vingt millions
le nombre des Indiens détruits par les Espa-
gnols, - dans les premières années de la con-
quête..
Il est appelé à l'évêché de Chiapa, au Mexi-
que, et s'embarque, en 1544, pour la cin-
quième fois. 11 se heurte aux mêmes cruelles
incompréhensions : ayant refusé la communion
aux Espagnols qui s'obstinaient à traiter les
Indiens en esclaves, il est désavoué par
l'Eglise elle-même, vient mourir dans un cou-
vent de son ordre, en Espagne, après avoir
consacré ses dernières années à achever son
« Historia general de Las lndias ».
Mais la protestation du grand moine n'est
pas seulement sentimentale, il ne pose pas
seulement le problème de la cruauté coloniale,
mais devançant de plusieurs siècles la pensée
du monde civilisé, il pose le problème même
du droit colonial et presque dans les termes où
nous le posons aujourd'hui : avons-nous le droit
d' imposer A des peuples qui diffèrent de nous,
mais qui ont une civilisation propre, notre civi-
lisation, notre éthique, noire système politique
et social ? Jusqu'où, pour le moins, va ce
droit ?
Ejt s'il n'affirme pas encore le droit des peu-
ples à disposer d'eux-mêmes, suivant la formule
wilsonienne, il n'y fait qu'une seule réserve,
que son temps, au reste, ne lui aurait pas per-
mis de ne pas faire, réserve qui vise la proroga-
tion de la foi et de la religion.
Plus de quatre siècles sont passés sur les
protestations tragiques de Bartholomé de Las
Casas, et le « progrès » de notre civilisation
ne les a pas rendues encore tout à fait inutiles.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Les aviateurs CosOOs - et Le Brix ont re-
mis à M. Goyenschc, directeur des poetes
de Bucnos-Ayrcs, les insignes de chevalier
de lu Légion d'honneur. Les discours
échangés à cette occasion onl souligné l'es-
sor que le service postal aérien ne man-
quera pas de prendre à la suite du raid
des aviateurs français qui ont visité le mo-
nument du Souvenir, à l'hôpital français,
où une cérémonie a eu lieu.
Ils ont rendu visite à Mme de Alvear. Le
président de la Hépublique a offert un dé-
jeuner en leur honneur.
Au Maroc
Dos manœuvres d'aviation ont commencé
dans la région de Tudla. Elles donneront
sans doute à rélléehir aux ravisseurs des
parents de M. Steeg.
Bruxelles-Congo
Les lieutenants belges Medaets et Ver-
hoegen, trouvant trop exigu le terrain
d'Everé-lés-Bruxelles, qui n'a que 850 mè-
très, et estimant que, pour leur décollage,
ils peuvent avoir besoin d'un champ de
1.200 mètres, ont décidé de prendre le
départ d'un aérodrome français quand ils
tenteront leur raid en direction de Loopold-
ville.
La croisière des hydravions britanniques
Les quatre hydravions britanniques, con-
tinuant leur croisière dans la direction de
Melbourne, sont arrivés hier à Brindisi,
venant de Naples ; ils ont dû partir pour
Alexnndrette aujourd'hui.
Paris-Beyrouth et retour
Le lieutenant de vaisseau Paris, qu'ac-
compagnent l'officier mécanicien Bougault
et le mécanicien Pacquct, a achevé son
vovage en Méditerranée
L'hvdravion C. A. M. S., moteur Gnomc-
ltl\ûnc'-J u pi ter, que les nviateiurs montaient,
est, en effet, arrivé hier à Berre à midi,
venant «le Nnples, qu'il avait quitté a
0 11. 15.
Le pavé de grès marocain
Nous sommes loin encore, et après tout peut-
être pas si loin, de l'heure bénie où routes et
mes seront enduites d'une mixture où le caout-
chouc entrant pour une bonne part, ce sera
plaisir de rouler en auto sans heurts ni cahots.
En attendant, le pavé de bois fait prime, à
la grande joie du prince de la chanson, le bon
Vincent Hyspa :
Oh ! grands saints de marbre,
Oh ! grands saints de bois.
Donnez-nous des arbres
Pour paver en bois.
(P)avez, Maria.
Mais le pavé de bois n' est pas seul.
Il y a aussi le pavé de grès, il vient pour
L, capitale principalement de 13 départements,
auvergnats, bretons et normands, et aussi de
Belgique.
Ils ont une concurrence, ce sont les pavés
mosaïques du Maroc qui coûtent de 2 fr. 40
à 3 francs, c'est-à-dire, malgré le transport, en
moyenne moins cher que ceux du Massif Cen-
tral (3 fr. 75), ou de la Belgique (3 fr. 50),
mais plus cher que ceux qui sont extraits de la
carrière des maréchaux dans le bassin de Paris
(de 1 fr. 80 à 2 fr. 86).
**a-
Omar et Homard
--<)- 0
Le ministre dés Domaines au Maroc, S. E.
Hadj Omar Tazi, voyageait il y a quelque
temps avec des amis.
Ils allèrent, un soir, à Strasbourg, dîner
au restaurant.
Le maîlre d'hôtel, imposant, attendait la
commande. Le menu se discutait.
- Potage ; bisque d'écrcvisse, offrit quel-
qu'un.
Il y eut quelques approbations.
Ça va, Hadj Omar? demanda un ami à
l'Excellence.
Et le maître d'hôtel, s'y trompant, pro-
posa aussitôt :
A l'américaine?
e..
Moyen de pénétration pacifique
----0-0-
Un missionnaire, excellent homme, mais
qui ne méprisait point tous les plaisirs du
siècle, fut envoyé il y a quelques années en
Africiue nour catéchiser des nèJrrcs.
Il obtint des conversions. Il fit, d'ailleurs,
surtout des converties. 1.cs négresses paru-
rent excessivement sensibles à sa bonne pa-
role.
Cependant, quelques histoires vinrent aux
oreilles de ses supérieurs. Des médisants col-
portaient que notre missionnaire ne respec-
tait point entièrement auprès de ses nouvelles
ou de ses futures parOlssicnnes, la réserve
qui convenait.
Il fut convoqué et sommé de s'expliquer.
Ce n'était pas un homme à mentir.
- Je n'ai voulu négliger, dit-il, aucun or-
gane de propagande.
vers l'aboUlioa de faimy
Les htmmes de ma génération
ont tous, ou à peu près, chanté en
vers latins la suppression de l'escla-
voge.C'était là le sujet que mes contemporains
ont dû célébrer au concours général des
Lycées et Collèges. Tous, avec une égale
conviction, nous avons salué la disparition,
sur notre planète, de cette iniquité que la
morale réprouvait et que condamnait la ci-
vilisation.
Nous allions un peu vite en besogne. L'es-
clavage n'a pas disparu, il ne pouvait pas
disparaître. Mais nous apprenons que peu à
peu il est chassé des régions où il subsiste
encore. Lorsque l'Abyssinie, en 1923, portait
à Genève ses protestations contre les périls
qui menaçaient son indépendance, on lui ré-
pondait que ses plaintes ne pouvaient être
écoutées puisqu'elle autorisait sur soit terri-
toire l'esclavage et le commerce des esclaves.
Puis on admettait l'Abyssinie à la Société
des Nations sous cette réserve qu'elle sup-
primerait l'esclavage domestique.
Nous apprenons que l'Abyssinie a fait
preuve de bonne volonté. Il en fallait beau-
coup, plus qu'on ne pensait, dans utt pays
où l'esclavage faisait partie des traditions
ancestrales, les plus respectées, où l'interven-
tion des puissances étrangères était consi-
dérée comme une violation des droits les
plus chers de la nation, où les esclaves eux-
mêmes protestaient contre cet envahissement
des autres nations dans l'organisation sociale
à laquelle ils étaient faits. Le rapport que
l'Abyssinie a présenté à la Société des Na-
tions indique avec quelle habileté et quelle
fermeté cette transformation, qui est une ré-
volution véritable, s'accomplit.
On a libéré un certain nombre d'esclaves.
Troi> feu, sans aucun doute. Mais la ques-
tion est de savoir si l'augmentation incon-
sidérée des affranchissements n eriiriiit pas eu
pour conséquence une crise économique. On
nous assure qu'il en serait ainsi. Les mar-
chands d'esclaves sont, poursuivis, arrêtés,
condamnés à des années de prison, parfois
exécutés. En 1926, 101 de ces commerçants
honorés pendant de longs siècles, si non ho-
norables, ont été frappés. Le Manchester
Guardian, auquel j'emprunte ces détails, fait
observer que ces cas ont été constatés dans
l'Abyssinie Centrale, et non dans les terri-
toires adjacents* où la situation est beaucoup
plus attristante, mais il n'hésite pas à saluer
ce qu'il appelle le triomphe du gouverne-
ment.
« Les grandes puissances coloniales, et rit
il, qui disposent de toutes les ressources de
la civilisation, se sont heurtées à des diffi-
cultés sérieuses, comme on a pu le constater
récemment lorsqu'elles ont voulu abolir citle
institution en honneur depuis longtemps,
l'esclavage domestique. »
C'est parce que ces difficultés sont plus
nombreuses et plus graves en Abyssinie
qu'ailleurs, que le journal anglais peut écrire
le mot de triomphe; c'est pour les mêmes roi-
sons qu'il adresse des félicitations < iuJeti-
reuses au ras Taffari, et qu'il le loue .Ie son
courage et de ses grandes qualités d'homme
d'Etat. Nous avons nous-meme iflus d'une
fois étudié la physionomie de cet homme,
qui mérite aujourd'hui les éloges des jour-
naux fllrOpÙIIS. l'lit' fois de plus, nous cons-
talmH, sans découragement, avec une con-
fiance sereine, que le progrès est lent, et que
les impatiences servent plus mal sa cause ()h('
la foi dans l'avenir et la ténacité dans les
résolutions. Le jour viendra oit l'esclavage
disparaîtra complètement de l'univers, et oit
ceux qui en auront célébré la suppression
en prose française ou en vers latins, auront.
en réalité. joué le rôle de prophètes.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vire-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
-aie
Soutenance de thèse
Do-
M. Patte soutiendra le 7 novembre, à
14 h. 1/2, à la Sorbonnc, une thèse pour le
doctorat ès sciences sur le sujet suivant :
« Etudes géologiques dans l'est du Tonkin. »
-000-
Nos romanciers voyagent
00
Paul Morand se prépare à partir pour
l'Afrique, d'où il se rendra aux Antilles.
Il cherche, dit-on, à se documenter sur les
diverses manifestations de la magie noire.
––*– --
Cinéma Colonial
0-0-
« Balao »
C'est le metteur en scène Richard Rosson
qui dirigera les prises de vues de Balao,
d'après le roman de Gaston Leroux, avec
Edmund Lowe et June Collyer.
Le rôle de l'homme-singe sera tenu par
George Kotsanoros, champion de lutte poids
mi-lourds.
.0»0-
Un don.
L'Association des Anciens Combattants
martiniquais a fait parvenir à la ville
tl'Elain (Meuse), sa filleule, un nouveau don
de .o,OOO francs.
-00.
L'automobili me exotique
f.e mi d'Arabie vient, dit-on, de comman-
der en Angleterre huit somptueuses auto-
mobiles pour son harem.
Les liuit voitures auront des fenêtres en
verre opaque, ouvertes sur le toit. Celles-
ci, tout en laissant pénétrer la lumière du
jour, ne permettront pas de voir à l'exté-
rieur, et surtout maintiendront à l'abri des
regards indiscrets les 2i femmes du roi
d'Arabie.
Les enlèvements de Beni-Mellal
-00--
Le pacha de Ueni-Mellal qui poursuit les
négociations en vue de la libération de MM.
Maillet et Steeq a passé la soirée dans la
tribu où sont les prisonniers.
Le bureau des affaires indigènes de Beni-
Mtillal a reçu un message de MM. Maillet et
IÆuis Steeg. Celte lettre est datée de lundi
24 octobre. Elle est ainsi conçue :
Nous n'avons pas été maltraités. Seules les
prisonnières sont fatiguées. Envoyez-nous, si
possible, de -l'aspirine et de la quinine ainsi
que des buitious et du tabac.
Ce mot est signé Maillet et Steeg et la
signature des prisonniers a été reconnue
comme authentique. Le billet est rédigé au
crayon par M. Louis Steeg. Il a été remis
sans enveloppe.
C'est le second message que l'on reçoit
des captifs, le premier ayant été remis au
poste de Ksiba, situé à une cinquantaine de
kilomètres de Beni-Mellal.
Interviewé à son arrivée à Casablanca,
M. Steeg, a déclaré entr'autres :
Je veux aller au plus pressé et négocier
le rachat des captifs ; mais je suis obligé de
reconnaître que mon neveu et M. Maillet,
se sont mis dans leur tort. Plusieurs fois,
nos admirables officiers de renseignements
les avaient prévenus du danger qu'ils cou-
raient en allant dans la forêt de Déroua, but
quotidien de leurs promenades. Ils n'ont
pas tenu compte de ces avis, hélas ! mais
nos services de protection ont fait, en cette
circonstance, tout leur devoir.
Il faut que les colons et les touristes
n'enfreignent pas les ordres donnés : qu'ils
se cantonnent dans une sage prudence afin
que de pareils évènements ne se reprodui-
sent plus et que les tribus dissidentes ces-
sent de prendre les mœurs des bandits grecs
qui pillaient les voyageurs et les convois
pour les rançonner !
Les roules de la Tunisie
-0
Les routes de lu Itégcnce sont classées
eii trois groupes :
I>es routes de grand purcours (G. P.) nu-
mérotées de 1 Ú 27 qui conduisent directe-
ment à l'unis. Loin- longueur est de 2.703
kilomètres.
Les routes de moyenne communication
(M. (!.) niiuiérotées de ill il 311 oui relient
les preccdentes. Elles ont un développe-
ment de 1.200 kilomètres.
Les routes vicinales et de colonisation,
qui offrent plutôt un caractère d'intérêt ré-
gional. Leur longueur est de 1.211 kilomè-
tres.
Les emprises de ces différents groupes
de voies île comn amical ion sont de 20 mè-
tres.
Lu construction et l'entretien des routes
de grands parcours \'t des routes de moyen-
ne conimuiiiealion sont assurés par l'Of-
fice des Hontes dont les ressources sont
fournies par une subvention de l'Etat et le
produit de certains impôts spécialisés tels
que : taxe sur les automobiles et véhicules,
taxe do consommât ion sur les caoutchoucs
tuxe spéciale sur les essences.
La plus grande partie de ces routes com-
portent une chaussée en macadam ordi-
naire, dont la largeur moyenne est de 4
1111 1res, mais de.s 'pllcl pour certaines routes
ii i-i in les ou de colonisation à 3 mètres et
parfois à 2 m. 50.
Deipuis ItfcM, rappelle le llulletin de l'Of-
lice du Protectorat, le Service des Houtes a
entrepris l'exécution de revêtements mo-
dernes sur les routes les plus importantes.
t'u programme comportant l'exécution'
d'environ 1.000 kilomètres de chaussées
nimlernes est en cours d'exécution.
Le type, normal de chaussée adopté pour
ces chaussées est le macadam de pierres
dînes, établi sur fondation renforcée, et re-
vèlu superficiellement ou par dcmi-péllé-
Iration de bitume fondu ou émulsionné. La
largeur millima de la. chaussée est de 1. mè-
tres pour les roules les plus importantes,
5 mètres pour les autres. Les virages sont
relevés. ,l tl.lll,i4. iiiieiise, lit (.11aus-
Sur les routes à trafic intense, la chaus-
sée comporte en outre un revêtement épais
de 5 à 7 centimètres en mortier ou béton
bitumineux.
t'ci-lai ries sections de routes aux abords
de 'l'unis ont été construites en béton ; ce
type de chaussée n'a pas été généralisé
jusqu'à ce jour.
Les longueurs do revêtements modernes,
exéeulés au lPr janvier 1027 étaient :
Macadam dur revêtu superficiellement de
bitume : 01 kilomètres.
Hevèleinenks épais en béton bitumineux :
10 kilomètres.
Il n'existe aueune route spéeinOement
construite pour les automobiles.
Il a été dépensé en pour l'entretien
(IM.'S roules de (1. P. et de M- C. : 2i.000.000
de francs ; des roules régionales et de co-
1( nisalion : 2.70U.O(X> francs.
Pour l'extension du réseau de fî. P. :
OKO.INH» francs pour '.} kilomètres ; de M. (L.;
KCO.0110 francs pour 2"2 kilomètres ;
Des routes régionales et de colonisation :
2.780.000 francs pour 53 kilomètres.
Le budget routier de la Régence est ad-
ministré par roflic-e des Houles, organisme
rattaché à la Direction générale des Tra-
vaux publics, créé par décret dn 9 novem-
bre 11)25 et qui jouit de la personnalité ci-
vile. 11 pourvoit aux dépenses de toute na-
ture que néeessileii; l'exécution des tra-
vaux et études de routes.
Il dispose à cet effet du personnel des
Ponts-et-l'haussées attaché à la Direction
gênérali! des Travaux publics de la Hé-
gcnce.
Les taxes sur !es automobiles et des
Ifixes annexes sont versées à l'Office des
Houles.
<>»
A l'institut d'Agronomie colonale
Par arrêté du Ministre des Colonies en
date du 17 octobre lîfcî7, le nombre des
élèves à admettre en 1927 dans la Section
agronomique de l'Institut National d'Agro-
nomie Coloniale a été porté de 17 à 30.
Le nombre des places réservées aux in-
génieurs agronomes et aux ingénieurs agrl-
coles a été porté de 6 à 12 pour chacune
de ces deux catégories de candidats et de
:) à 6 pour les élèves admis au concours.
La peste bovine au Sénégal
00
La peste bovine, bien connue depuis que le
chepte l belge et polonais a été décimé en
1915, exerce tous les ans ses ravages en A.O.
F., où cette maladie sévit à l'état endémique.
La peste bovine prend son caractère épidé-
mique lors de la saison des pluies, et la con-
tagion s'étend rapidement autour du foyer d'in-
fection.
Les centres d'où partent les sujets malades
sont presque toujours soit le Soudan, soit la
Haute-Guinée. Le fléau arrive au Sénégal par
une de ces deux régions : les Peulhs de Haute-
Guinée viennent au Sénégal par le cercle de
Kédougoj ; les tribus soudanaises exportent
leurs épidémies par le Cercle de Bakel.
Les troupeaux de ces deux cercles sont
atteints à leur tour, et leurs propriétaires, sui-
vant la méthode indigène, fuient vers l'ouest
dans l'espoir de sauver leur bétail et aussi pour
éviter la vaccination.
La peste atteint donc rapidement le Cercle
de Tambacounda. En commençant par les pro-
vinces d'Amadou N'Diaye, qui s'empresse de
signaler l'épizootie dès qu'il en est averti. Mais
les Dioulas achètent les peaux d'animaux pes-
teux et vont porter la maladie aux quatre coins
du pays.
Les bienfaits de la vaccination antipesteuse
échappent à l'indigène, qui cache la plus
grande partie de son bétail dans la forêt. Cet
état de choses provient de ce que les injections
sont faites par de jeunes vaccinateurs indigènes
ignorants des règles d'asepsie et d antisepsie
indispensables, ou trop paresseux pour s'en
préoccuper. U faut reconnaître que ces vaccina-
teurs sont bien souvent démunis de sérums ; en
outre, ils ont un matériel insuffisant.
Cette année, la peste est venue au Sénégal
du Fouta-Djallon, les troupeaux du Cercle de
Kédougou (cantons du Bafé, du Niocolo et du
Bandamba) ont été sérieusement décimés. Puis
le Cercle de Tambacounda a été touché à son
tour : successivement, les cantons Bassaris, Da-
mantan, Tenda, Ouli, Niani, Kalonkadougou
ont été atteints, et la mortalité a pris des pro-
porti ons alarmantes.
L. infection pesteuse peut être apportée par
les grandes antilopes peuplant abondamment le
vaste parc de réserve de gibier, comprenant
Bstement les régions de Tabadian-Damantan.
Donc, puisque cette régiop contamine ses rive-
rains, il semble tout indiqué, en cas d'épidé-
mie, de faire refluer obligatoirement tous les
troupeaux atteints dans ce parc de réserve qui
serait en même temps parc de ségrégation et
de l'entourer d'un cordon sanitaire.
En tout moment, même lorsqu'il n'y a pas
d'épidémie, les peaux et cornes de bovidés ne
devraient circuler que munies d'un certificat
constatant que ces produits ont été désiniectés.
La vaccination antipesteuse doit être effec-
tivement obligatoire, il faut, pour arriver à ce
résultat, montrer à l'indigène l'utilité de la
piqûre à l'aide de démonstrations faites sur les
animaux par un vétérinaire européen, dans les
troupeaux malades. Au début, il sera néces-
saire d'agir un peu malgré les indigènes, les
résultats seront jugés par les intéressés, la ré-
flexion fera le reste. (La preuve est faite pour
la vaccination humaine. La masse populaire
vient de sa propre initiative faire vacciner ses
enfants. )
Le commerce de la Haute-Volta
en IOSO
-0
Pendant l'année 1926, le mouvement des
échanges de la colonie de la Haute-Volta
s'est élevé à la somme de 27.949.079 francs,
chiffre qui n'avait encore jamais été atteint de-
puis la création de la colonie et qui est en
augmentation de 2.011.361 francs sur l'an-
née 1925. - -1
'1 #. r..1
Les importations représentent 44 du com-
merce général, soit exactement 12.549.659 fr.
et les exportations avec 56 ont été évaluées
à 15.399.420 francs. Il importe de faire re-
marquer que ces sommes ne représentent, en
réalité, qu'une partie du mouvement commer-
cial de la Haute- Volta, car des quantités im-
portantes de marchandises provenant de la Mé-
tropole et de l'étranger, - et introduites dans
cette colonie par le chemin de fer de la Côte
d'Ivoire, figurent aux statistiques douanières
de cette dernière colonie où elles sont géné-
ralement dédouanées. Il en est de même pour
la plupart des produits exportés (coton, ka-
pok, peaux, caoutchouc, etc.) qui hgurent
également aux statistiques de Grand-Bassam
(Côte d'Ivoire) qv» est le port d'embarque-
ment.
Aux importations, la part de la France est
représentée par 5.512.159 francs d'articles di-
vers. -Les autres marchandises et articles impor-
tés en Haute-Volta proviennent de la Gold
Coast ; parmi ceux-ci, les colas ont atteint un
tonnage de 451.580 k. représentant une va-
leur de 4.515.800 francs ; celle des tissus est
de 2.348.000 francs.
Aux exportations le bétail se classe en tête
avec les chiffres suivants :
36.246 bœufs. Fr. 12 686 100
31.874 moutons et chèvres. 1 274 960
3.800 ânes .,. 950 000
174 chevaux 104 -400
soit, en tout 72.094 têtes de bétail dont
23.960 provenaient du Soudan Français à des-
tination de la Gold Coast.
Parmi les autres principaux produits expor-
tés et destinés, comme les précédents, aux co-
lonies anglaises voisines, il convient de citer
les tissus de coton et les couvertures de laine
297.642 francs et les cuirs ouvragés 12.900
francs.
En rapprochant les résultats de l'année
1926, énoncés plus haut du mouvement com-
mercial de 1922 qui atteignait 5.540.431 fr.
on constate un accroissement de 22.408.648
francs qui se traduit en francs or par un pour-
centage de l'ordre de 92,17 et qui témoi-
gne à lui seul de l'essor pris par la jeune co-
lonie de la Haute- V olta au cours des cinq
dernières années.
Cartograhie
La carte régulière des Colonies
de 1A.O.F. au 500.000e
DAKAR
La position astronomique fondamentale dâ
Dakar (ancien feu vert) sert de base, encore
actuellement, à toute la cartographie française
en Afrique occidentale. Elle a été déterminée
en 1885 par MM. Bouquet dp la Crye (auteur
du projet initial de la fixation de la barre du
Sénégal) et Driencourt.
Les positions trop anciennes, dues à Fleurict
de Langle (1843), Rocomaure (1863), Montei?
(1885), BuchaTd (1895) ont été éliminées
comme ne cadrant pas avec les valeurs plus
récentes obtenues par MM. Romeguère, Lau-
rent et Schwartz (1904-1906).
La feuille « Dakar » est une feuille régulière
et bien à jour au moment de sa publication.
ZIGUINCHOR (CASAMANCE)
Pas de triangulation régulière dans toute
l'étendue de la feuille. Cinq points astronomi-
ques en Casamance dus à MM. Laurent et
Dernier (1906). Malheureusement sujets à cau-
tion.
L'ensemble des positions (au nombre de 9)
sur lesquelles s'appuie la mise en place manque
d homogénéité et n'a pas une valeur de pre-
mier ordre.
La mise en place résultant des levés sur le
terrain faits par les opérateurs du service géo-
graohique présente de légères divergences avec
celle résultant des levés de la mission Duche.
min (abornement de la Gambie, 1904) et les
divergences plus importantes de la mission Ma-
claud (abornement de la Guinée portugaise,
1904-1906). Le docteur Maçlaud, qui fut tout
d'abord un des meilleurs médecins coloniaux.
puis un excellent administrateur, fut toujours
un topographe très moyen, ainsi que nous le
verrons encore plus loin au sujet de la carte du
Fouta-Djallon. (Il faut néanmoins rendre hom-
mage à ses travaux topographiques exécutés
avec des moyens de fortune et très utiles à
l'époque où de telles initiatives étaient rares.)
Pour revenir à la feuille de Ziguinchor. elle
est, en somme, une feuille régulière et bien à
jour au moment de sa publication.
TAMBACOUNDA
Cette feuille englobe, au Sénégal. une par-
tie des cercles de Bakel, de Tambacounda, de
la Haute-Gambie et de Koldi: en Guinée
française, une partie des cercles de Labé et de
Koumbia ; au Soudan, une infime portion du
cercle de Kayes.
Les positions des bornes posées par la mission
Maclaud (abornement de la Guinée portugaise,
1904) n'ont pas été utilises, ces positions ne
cadrant aucunement avec les positions topogra-
phiques assignées à ces mêmes bornes par les
levés - réguliers exécutés nar le servir* opoau-
phique de 1 A.O.F., levés appuyés sur le ré-
seau de positions astronomiques de MM. Lau-
rent et Dormier (1906), Jordan (1909), capi-
taines Bouiiier et Blazy (1914).
Les cartes de reconnaissance de MM. Lam-
bin (1910), Flotte de Pouzols (1913), bien que
très honorables eu égard aux moyens dont dis-
posaient leurs auteurs, forment un contraste
frappant avec la partie qui résulte des levés ré-
guliers.
Il a fallu fairel subir un décalage important
en latitude et en longitude à cette feuille pour
la faire cadrer avec la mise en place des levers
réguliers du service géographique. (Je me sou-
viens fort bien que les levés du docteur Ma-
claud plaçaient franchement Labé en Guinée
portugaise. )
En Guinée, le massif du Tangué, point vrai-
semblablement culminant du Foula-Djalloo
(quelque 1.800 mOtres, je crois), ainsi que ses
contreforts atteignent des hauteurs inusitées en
Afrique occidentale. Dans cette région, le ser-
vice géographique a utilisé une vingtaine d'alti-
tudes barométriques communiquées par M.
Henry Hubert". Mais car suite de l'absence de
documents précis, la m ise en place générale du
Fouta-Djallon est extrêmement sujette à cau-
tion. Ce massif particulièrement important, car
c'est le nœud orographique de l'A.O. F., n'a
pu recevoir qu'une représentation sommaire, et
où subsistent de nombreuses indécisions, tant'
dans le tracé des crêtes que dans le raccorde-
ment des vallées supérieures avec le cours mm Cl}
et inférieur des cours d'eau tels que le Séné-r
gaI. la Gambie, le Konkouré, le Niger, le
Tankisso.
La feuille « Tambacounda d, telle qu'elle
est actuellement présentée, pèche surtout par
manque d homogénéité ; un peu plus de la moi-
tié doit être considérée comme une carte régu-
lière et bien à jour au moment de sa publica-
tion ; le reste n'est qu une carte de reconnais-
sance mdiocre, mais il est aisé de la transfor-
mer entièrement en une carte régulière, lorsque
le levé des feuilles Il Youkounkoun H, il Ké-
dougou il et « Badou » de la carte au 200.000*
sera achevé.
De cet aperçu des résultats obtenus dans
1 établissement de la carte régulière de l' A.
O.F. au 500.000", nous pouvons conclure la
nécessité d' un enseignement sérieux de la géo-
désie et de la topographie dans les écoles mili-
taires et coloniales. De cette façon. les recon..
naissances topographiques ne seront plus de
médiocres documents, mais des bases exactes
cadrant avec les levés des spécialistes qui,
somme toute, s'ils étaient en plus grand nombre,
doteraient, des le début, le service géographi-
que de documents de valeur.
J ajouterai que plusieurs de nos officiers co-
loniaux ont fait ou font des stages au service
géographique de l'armée. Ils sont ainsi d'excel-
lents collaborateurs du distingué chef du service
géographique de l'A.O.F., le commandant de
Martonne, dont le Bulletin de l' Agence Géné-
ral e des Colonies de mai 1027 a publié les tra-
vaux analysés ci-dessus.
Monof.
Les Annales Coloniales
LMMMMtMM et rdmmu MW rqm m
¥mr$êu tn fwirMl.
Duttcnuits i Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Lu Adules Coloiialbs ne publient que des arti-
cle. InidUt, qui sont leur propriété ecluefN.
JWMALJVtTIIIII
XMmMn & Administration :
nmmwm-Tm*
PARIS on ,
TÉiPN. t LOUV- IMI
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ABONNEMENTS
0*4* le supplément illustré :
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Étrariw 1IQ t 100 » Il'1
On «Ibonn* him frais d*M
%oo» 1m IttfMn <• ports.
v
A propos d'un livre
..8
Ce livre est celui que Marcel Brion vient de
contacter à Butholalœ de Las Casas. U nous
conte une vieille, très vieille histoire coloniale,
mais qui a gardé pour nous tout son parfum.
Marcel Brion nous a dit par quelle voie sin-
gulière il avait été amené à l'idée de faire re.
vivre la belle figure de l'illustre Dominicain
espagnol du XVIe siècle.
Il avait commencé une étude sur 1 art
« maya » et sur cette # civilisation prodigieuse
que les indigènes de l'Amérique Centrale et
méridionale avaient déjà menée à un si admi-
rable point de perfection plusieurs siècles avant
l'arrivée de Christophe Colomb.
Il avait découvert cet art « maya » à tra-
vers les. études, déjà anciennes, sur la célèbre
« Piedra del sol », ce monolithe extraordinaire
constitué par un épais bloc de basalte où se
détache, sur un diamètre de 3 m. 63, l'ensem-
ble circulaire d'hiéroglyphes aztèques, dont les
premiers déchiffrements furent faits au XVIII"
siècle par Antonio de Léon y Gama, et que,
depuis les travaux récents du grand archéolo-
gue Alfredo Chavero, tout le monde s accorde
à considérer comme un des plus prodigieux
chefs-d' œuvre de l'art comme de la science
astronomique de l'humanité ancienne. Il avait
admiré les merveilles artistiques du Temple de
Quetzatcoatl, mises à jour il y a quelques an-
pées à peine, et étudiées par les archéologues
mexicains Enrique Juan Palacios, Miguel O.
de Mendizabal, Antonio Garcia Cubas, de ce
temple que l'on a, avec raison, qualifié de
« huitième merveille du monde ».
Dans son enthousiasme artistique, il s'était
souvenu de la phrase du grand Dominicain qui
avait écrit, au moment même où les bandes de
conquistadores envahissaient l'Amérique der-
rière le Génois :
« Les Indiens ne sont pas des sauvages, ils
ont des chefs naturels à qui ils obéissent et qui
assurent l'ordre dans le pays, ils ont des villes
bien bâties et bien tenues^ ils n'ont pas besoin
des Espagnols. »
Mais à côté de cette phrase, Bartholomé de
Las Casas avait écrit ceUe-ci :
« Oiî a trop longtemps abusé le monarque
sur la situation des Indes ; il importe qu'il sache
que les Espagnols agissent en bourreaux et que
leur domination est abusive, tyrannique, con-
traire à tous les principes du droit. »
Certes, on connaissait depuis longtemps et
les écrits courageux, admirables de Bartholomé
de Las Casas et sa vie consacrée toute entière
à la défense des Indiens contre la brutalité des
conquêtes espagnoles
Mais on comprend qu'un artiste comme Mar-
cel Brion, saisi par la beauté troublante, mys-
térieuse de ces monuments du passé, et tom-
bant brusquement sur ces deux , phrases du
grand dominicain, en ait été remué jusqu' en ses
fibres les plus secrètes et ait conçu la pensée
de mieux connaître et de nous faire mieux con-
nattre la vie de celui qui apparaissait ainsi
comme une protestation vivante contre tous les
abus de la conquête sanglante, hypocritement
couverte du masque de la civilisation.
Cette vie, telle que nous la cente Marcel
Brion, est belle, en elle-même.
A dix-neuf ans, Bartholomé de Las Casas
suit son père qui accompagnait Christophe Co-
lomb à son second voyage en Amérique. Après
être rentré dans l' ordre des Dominicains, il
retourne à Haïti en 1502 pour y travailler à la
conversion des inJigènes. Et là, mis en pré-
sence des atrocités du « repartimiento » et
autres « procédés » de colon:sation des Espa-
Snols, il iure de consacrer sa vie à la défense
des victimes.
Il revient en Espagne, détermine le cardi-
nal Xfrnenès à envoyer aux Indes une Com-
mission, composée1 de trois moines de 1 ordre
des hiéronymites. peur faire une enauête. Les
commissions d'enquête du XVIe siècle, comme
celles de tous les temps et du nôtre, étaient
des Commissions d'enterrement. Mais Las Ca-
las ne veut pas se laisser enterrer. Il revient en
Espagne, réclame des mesures plus énergiques
pour la protection des indigènes.
Puis, désespérant de corriger les méthodes
coloniales des Espagnols, il sollicite la conces-
sion d'un territoire le long de la Côte de Cu-
mana. Il stipule qu'aucun navigateur ou soldat
ne pourra s'y établir et qu'aucun Espagnol n'y
mettra le pied sans son autorisation. Il promet-
tait. dans ces conditions, de civiliser, dans 1 es-
pace de deux ans, dix mille Indiens. Le Gou-
- vernement espagnol approuva ce - plan. -- Mais
l' entreprise échoua. Désespéré, Las \asas se
réfugie dans un couvent de dominicains de San
Domingo (Hani). Il s'y consacre à son « His-
toria general de Las Indias ». Mais, en 1539,
n'y tenant plus, il retourne en Espagne pour
dénoncer, une fois encore, devant Charles-
Quint, l'abominable colonisation. II écrit sa
« Brevissima relacion de la destruccion de las
Indias » où il évalue à plus de vingt millions
le nombre des Indiens détruits par les Espa-
gnols, - dans les premières années de la con-
quête..
Il est appelé à l'évêché de Chiapa, au Mexi-
que, et s'embarque, en 1544, pour la cin-
quième fois. 11 se heurte aux mêmes cruelles
incompréhensions : ayant refusé la communion
aux Espagnols qui s'obstinaient à traiter les
Indiens en esclaves, il est désavoué par
l'Eglise elle-même, vient mourir dans un cou-
vent de son ordre, en Espagne, après avoir
consacré ses dernières années à achever son
« Historia general de Las lndias ».
Mais la protestation du grand moine n'est
pas seulement sentimentale, il ne pose pas
seulement le problème de la cruauté coloniale,
mais devançant de plusieurs siècles la pensée
du monde civilisé, il pose le problème même
du droit colonial et presque dans les termes où
nous le posons aujourd'hui : avons-nous le droit
d' imposer A des peuples qui diffèrent de nous,
mais qui ont une civilisation propre, notre civi-
lisation, notre éthique, noire système politique
et social ? Jusqu'où, pour le moins, va ce
droit ?
Ejt s'il n'affirme pas encore le droit des peu-
ples à disposer d'eux-mêmes, suivant la formule
wilsonienne, il n'y fait qu'une seule réserve,
que son temps, au reste, ne lui aurait pas per-
mis de ne pas faire, réserve qui vise la proroga-
tion de la foi et de la religion.
Plus de quatre siècles sont passés sur les
protestations tragiques de Bartholomé de Las
Casas, et le « progrès » de notre civilisation
ne les a pas rendues encore tout à fait inutiles.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Les aviateurs CosOOs - et Le Brix ont re-
mis à M. Goyenschc, directeur des poetes
de Bucnos-Ayrcs, les insignes de chevalier
de lu Légion d'honneur. Les discours
échangés à cette occasion onl souligné l'es-
sor que le service postal aérien ne man-
quera pas de prendre à la suite du raid
des aviateurs français qui ont visité le mo-
nument du Souvenir, à l'hôpital français,
où une cérémonie a eu lieu.
Ils ont rendu visite à Mme de Alvear. Le
président de la Hépublique a offert un dé-
jeuner en leur honneur.
Au Maroc
Dos manœuvres d'aviation ont commencé
dans la région de Tudla. Elles donneront
sans doute à rélléehir aux ravisseurs des
parents de M. Steeg.
Bruxelles-Congo
Les lieutenants belges Medaets et Ver-
hoegen, trouvant trop exigu le terrain
d'Everé-lés-Bruxelles, qui n'a que 850 mè-
très, et estimant que, pour leur décollage,
ils peuvent avoir besoin d'un champ de
1.200 mètres, ont décidé de prendre le
départ d'un aérodrome français quand ils
tenteront leur raid en direction de Loopold-
ville.
La croisière des hydravions britanniques
Les quatre hydravions britanniques, con-
tinuant leur croisière dans la direction de
Melbourne, sont arrivés hier à Brindisi,
venant de Naples ; ils ont dû partir pour
Alexnndrette aujourd'hui.
Paris-Beyrouth et retour
Le lieutenant de vaisseau Paris, qu'ac-
compagnent l'officier mécanicien Bougault
et le mécanicien Pacquct, a achevé son
vovage en Méditerranée
L'hvdravion C. A. M. S., moteur Gnomc-
ltl\ûnc'-J u pi ter, que les nviateiurs montaient,
est, en effet, arrivé hier à Berre à midi,
venant «le Nnples, qu'il avait quitté a
0 11. 15.
Le pavé de grès marocain
Nous sommes loin encore, et après tout peut-
être pas si loin, de l'heure bénie où routes et
mes seront enduites d'une mixture où le caout-
chouc entrant pour une bonne part, ce sera
plaisir de rouler en auto sans heurts ni cahots.
En attendant, le pavé de bois fait prime, à
la grande joie du prince de la chanson, le bon
Vincent Hyspa :
Oh ! grands saints de marbre,
Oh ! grands saints de bois.
Donnez-nous des arbres
Pour paver en bois.
(P)avez, Maria.
Mais le pavé de bois n' est pas seul.
Il y a aussi le pavé de grès, il vient pour
L, capitale principalement de 13 départements,
auvergnats, bretons et normands, et aussi de
Belgique.
Ils ont une concurrence, ce sont les pavés
mosaïques du Maroc qui coûtent de 2 fr. 40
à 3 francs, c'est-à-dire, malgré le transport, en
moyenne moins cher que ceux du Massif Cen-
tral (3 fr. 75), ou de la Belgique (3 fr. 50),
mais plus cher que ceux qui sont extraits de la
carrière des maréchaux dans le bassin de Paris
(de 1 fr. 80 à 2 fr. 86).
**a-
Omar et Homard
--<)- 0
Le ministre dés Domaines au Maroc, S. E.
Hadj Omar Tazi, voyageait il y a quelque
temps avec des amis.
Ils allèrent, un soir, à Strasbourg, dîner
au restaurant.
Le maîlre d'hôtel, imposant, attendait la
commande. Le menu se discutait.
- Potage ; bisque d'écrcvisse, offrit quel-
qu'un.
Il y eut quelques approbations.
Ça va, Hadj Omar? demanda un ami à
l'Excellence.
Et le maître d'hôtel, s'y trompant, pro-
posa aussitôt :
A l'américaine?
e..
Moyen de pénétration pacifique
----0-0-
Un missionnaire, excellent homme, mais
qui ne méprisait point tous les plaisirs du
siècle, fut envoyé il y a quelques années en
Africiue nour catéchiser des nèJrrcs.
Il obtint des conversions. Il fit, d'ailleurs,
surtout des converties. 1.cs négresses paru-
rent excessivement sensibles à sa bonne pa-
role.
Cependant, quelques histoires vinrent aux
oreilles de ses supérieurs. Des médisants col-
portaient que notre missionnaire ne respec-
tait point entièrement auprès de ses nouvelles
ou de ses futures parOlssicnnes, la réserve
qui convenait.
Il fut convoqué et sommé de s'expliquer.
Ce n'était pas un homme à mentir.
- Je n'ai voulu négliger, dit-il, aucun or-
gane de propagande.
vers l'aboUlioa de faimy
Les htmmes de ma génération
ont tous, ou à peu près, chanté en
vers latins la suppression de l'escla-
voge.C'était là le sujet que mes contemporains
ont dû célébrer au concours général des
Lycées et Collèges. Tous, avec une égale
conviction, nous avons salué la disparition,
sur notre planète, de cette iniquité que la
morale réprouvait et que condamnait la ci-
vilisation.
Nous allions un peu vite en besogne. L'es-
clavage n'a pas disparu, il ne pouvait pas
disparaître. Mais nous apprenons que peu à
peu il est chassé des régions où il subsiste
encore. Lorsque l'Abyssinie, en 1923, portait
à Genève ses protestations contre les périls
qui menaçaient son indépendance, on lui ré-
pondait que ses plaintes ne pouvaient être
écoutées puisqu'elle autorisait sur soit terri-
toire l'esclavage et le commerce des esclaves.
Puis on admettait l'Abyssinie à la Société
des Nations sous cette réserve qu'elle sup-
primerait l'esclavage domestique.
Nous apprenons que l'Abyssinie a fait
preuve de bonne volonté. Il en fallait beau-
coup, plus qu'on ne pensait, dans utt pays
où l'esclavage faisait partie des traditions
ancestrales, les plus respectées, où l'interven-
tion des puissances étrangères était consi-
dérée comme une violation des droits les
plus chers de la nation, où les esclaves eux-
mêmes protestaient contre cet envahissement
des autres nations dans l'organisation sociale
à laquelle ils étaient faits. Le rapport que
l'Abyssinie a présenté à la Société des Na-
tions indique avec quelle habileté et quelle
fermeté cette transformation, qui est une ré-
volution véritable, s'accomplit.
On a libéré un certain nombre d'esclaves.
Troi> feu, sans aucun doute. Mais la ques-
tion est de savoir si l'augmentation incon-
sidérée des affranchissements n eriiriiit pas eu
pour conséquence une crise économique. On
nous assure qu'il en serait ainsi. Les mar-
chands d'esclaves sont, poursuivis, arrêtés,
condamnés à des années de prison, parfois
exécutés. En 1926, 101 de ces commerçants
honorés pendant de longs siècles, si non ho-
norables, ont été frappés. Le Manchester
Guardian, auquel j'emprunte ces détails, fait
observer que ces cas ont été constatés dans
l'Abyssinie Centrale, et non dans les terri-
toires adjacents* où la situation est beaucoup
plus attristante, mais il n'hésite pas à saluer
ce qu'il appelle le triomphe du gouverne-
ment.
« Les grandes puissances coloniales, et rit
il, qui disposent de toutes les ressources de
la civilisation, se sont heurtées à des diffi-
cultés sérieuses, comme on a pu le constater
récemment lorsqu'elles ont voulu abolir citle
institution en honneur depuis longtemps,
l'esclavage domestique. »
C'est parce que ces difficultés sont plus
nombreuses et plus graves en Abyssinie
qu'ailleurs, que le journal anglais peut écrire
le mot de triomphe; c'est pour les mêmes roi-
sons qu'il adresse des félicitations < iuJeti-
reuses au ras Taffari, et qu'il le loue .Ie son
courage et de ses grandes qualités d'homme
d'Etat. Nous avons nous-meme iflus d'une
fois étudié la physionomie de cet homme,
qui mérite aujourd'hui les éloges des jour-
naux fllrOpÙIIS. l'lit' fois de plus, nous cons-
talmH, sans découragement, avec une con-
fiance sereine, que le progrès est lent, et que
les impatiences servent plus mal sa cause ()h('
la foi dans l'avenir et la ténacité dans les
résolutions. Le jour viendra oit l'esclavage
disparaîtra complètement de l'univers, et oit
ceux qui en auront célébré la suppression
en prose française ou en vers latins, auront.
en réalité. joué le rôle de prophètes.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vire-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
-aie
Soutenance de thèse
Do-
M. Patte soutiendra le 7 novembre, à
14 h. 1/2, à la Sorbonnc, une thèse pour le
doctorat ès sciences sur le sujet suivant :
« Etudes géologiques dans l'est du Tonkin. »
-000-
Nos romanciers voyagent
00
Paul Morand se prépare à partir pour
l'Afrique, d'où il se rendra aux Antilles.
Il cherche, dit-on, à se documenter sur les
diverses manifestations de la magie noire.
––*– --
Cinéma Colonial
0-0-
« Balao »
C'est le metteur en scène Richard Rosson
qui dirigera les prises de vues de Balao,
d'après le roman de Gaston Leroux, avec
Edmund Lowe et June Collyer.
Le rôle de l'homme-singe sera tenu par
George Kotsanoros, champion de lutte poids
mi-lourds.
.0»0-
Un don.
L'Association des Anciens Combattants
martiniquais a fait parvenir à la ville
tl'Elain (Meuse), sa filleule, un nouveau don
de .o,OOO francs.
-00.
L'automobili me exotique
f.e mi d'Arabie vient, dit-on, de comman-
der en Angleterre huit somptueuses auto-
mobiles pour son harem.
Les liuit voitures auront des fenêtres en
verre opaque, ouvertes sur le toit. Celles-
ci, tout en laissant pénétrer la lumière du
jour, ne permettront pas de voir à l'exté-
rieur, et surtout maintiendront à l'abri des
regards indiscrets les 2i femmes du roi
d'Arabie.
Les enlèvements de Beni-Mellal
-00--
Le pacha de Ueni-Mellal qui poursuit les
négociations en vue de la libération de MM.
Maillet et Steeq a passé la soirée dans la
tribu où sont les prisonniers.
Le bureau des affaires indigènes de Beni-
Mtillal a reçu un message de MM. Maillet et
IÆuis Steeg. Celte lettre est datée de lundi
24 octobre. Elle est ainsi conçue :
Nous n'avons pas été maltraités. Seules les
prisonnières sont fatiguées. Envoyez-nous, si
possible, de -l'aspirine et de la quinine ainsi
que des buitious et du tabac.
Ce mot est signé Maillet et Steeg et la
signature des prisonniers a été reconnue
comme authentique. Le billet est rédigé au
crayon par M. Louis Steeg. Il a été remis
sans enveloppe.
C'est le second message que l'on reçoit
des captifs, le premier ayant été remis au
poste de Ksiba, situé à une cinquantaine de
kilomètres de Beni-Mellal.
Interviewé à son arrivée à Casablanca,
M. Steeg, a déclaré entr'autres :
Je veux aller au plus pressé et négocier
le rachat des captifs ; mais je suis obligé de
reconnaître que mon neveu et M. Maillet,
se sont mis dans leur tort. Plusieurs fois,
nos admirables officiers de renseignements
les avaient prévenus du danger qu'ils cou-
raient en allant dans la forêt de Déroua, but
quotidien de leurs promenades. Ils n'ont
pas tenu compte de ces avis, hélas ! mais
nos services de protection ont fait, en cette
circonstance, tout leur devoir.
Il faut que les colons et les touristes
n'enfreignent pas les ordres donnés : qu'ils
se cantonnent dans une sage prudence afin
que de pareils évènements ne se reprodui-
sent plus et que les tribus dissidentes ces-
sent de prendre les mœurs des bandits grecs
qui pillaient les voyageurs et les convois
pour les rançonner !
Les roules de la Tunisie
-0
Les routes de lu Itégcnce sont classées
eii trois groupes :
I>es routes de grand purcours (G. P.) nu-
mérotées de 1 Ú 27 qui conduisent directe-
ment à l'unis. Loin- longueur est de 2.703
kilomètres.
Les routes de moyenne communication
(M. (!.) niiuiérotées de ill il 311 oui relient
les preccdentes. Elles ont un développe-
ment de 1.200 kilomètres.
Les routes vicinales et de colonisation,
qui offrent plutôt un caractère d'intérêt ré-
gional. Leur longueur est de 1.211 kilomè-
tres.
Les emprises de ces différents groupes
de voies île comn amical ion sont de 20 mè-
tres.
Lu construction et l'entretien des routes
de grands parcours \'t des routes de moyen-
ne conimuiiiealion sont assurés par l'Of-
fice des Hontes dont les ressources sont
fournies par une subvention de l'Etat et le
produit de certains impôts spécialisés tels
que : taxe sur les automobiles et véhicules,
taxe do consommât ion sur les caoutchoucs
tuxe spéciale sur les essences.
La plus grande partie de ces routes com-
portent une chaussée en macadam ordi-
naire, dont la largeur moyenne est de 4
1111 1res, mais de.s 'pllcl pour certaines routes
ii i-i in les ou de colonisation à 3 mètres et
parfois à 2 m. 50.
Deipuis ItfcM, rappelle le llulletin de l'Of-
lice du Protectorat, le Service des Houtes a
entrepris l'exécution de revêtements mo-
dernes sur les routes les plus importantes.
t'u programme comportant l'exécution'
d'environ 1.000 kilomètres de chaussées
nimlernes est en cours d'exécution.
Le type, normal de chaussée adopté pour
ces chaussées est le macadam de pierres
dînes, établi sur fondation renforcée, et re-
vèlu superficiellement ou par dcmi-péllé-
Iration de bitume fondu ou émulsionné. La
largeur millima de la. chaussée est de 1. mè-
tres pour les roules les plus importantes,
5 mètres pour les autres. Les virages sont
relevés. ,l tl.lll,i4. iiiieiise, lit (.11aus-
Sur les routes à trafic intense, la chaus-
sée comporte en outre un revêtement épais
de 5 à 7 centimètres en mortier ou béton
bitumineux.
t'ci-lai ries sections de routes aux abords
de 'l'unis ont été construites en béton ; ce
type de chaussée n'a pas été généralisé
jusqu'à ce jour.
Les longueurs do revêtements modernes,
exéeulés au lPr janvier 1027 étaient :
Macadam dur revêtu superficiellement de
bitume : 01 kilomètres.
Hevèleinenks épais en béton bitumineux :
10 kilomètres.
Il n'existe aueune route spéeinOement
construite pour les automobiles.
Il a été dépensé en pour l'entretien
(IM.'S roules de (1. P. et de M- C. : 2i.000.000
de francs ; des roules régionales et de co-
1( nisalion : 2.70U.O(X> francs.
Pour l'extension du réseau de fî. P. :
OKO.INH» francs pour '.} kilomètres ; de M. (L.;
KCO.0110 francs pour 2"2 kilomètres ;
Des routes régionales et de colonisation :
2.780.000 francs pour 53 kilomètres.
Le budget routier de la Régence est ad-
ministré par roflic-e des Houles, organisme
rattaché à la Direction générale des Tra-
vaux publics, créé par décret dn 9 novem-
bre 11)25 et qui jouit de la personnalité ci-
vile. 11 pourvoit aux dépenses de toute na-
ture que néeessileii; l'exécution des tra-
vaux et études de routes.
Il dispose à cet effet du personnel des
Ponts-et-l'haussées attaché à la Direction
gênérali! des Travaux publics de la Hé-
gcnce.
Les taxes sur !es automobiles et des
Ifixes annexes sont versées à l'Office des
Houles.
<>»
A l'institut d'Agronomie colonale
Par arrêté du Ministre des Colonies en
date du 17 octobre lîfcî7, le nombre des
élèves à admettre en 1927 dans la Section
agronomique de l'Institut National d'Agro-
nomie Coloniale a été porté de 17 à 30.
Le nombre des places réservées aux in-
génieurs agronomes et aux ingénieurs agrl-
coles a été porté de 6 à 12 pour chacune
de ces deux catégories de candidats et de
:) à 6 pour les élèves admis au concours.
La peste bovine au Sénégal
00
La peste bovine, bien connue depuis que le
chepte l belge et polonais a été décimé en
1915, exerce tous les ans ses ravages en A.O.
F., où cette maladie sévit à l'état endémique.
La peste bovine prend son caractère épidé-
mique lors de la saison des pluies, et la con-
tagion s'étend rapidement autour du foyer d'in-
fection.
Les centres d'où partent les sujets malades
sont presque toujours soit le Soudan, soit la
Haute-Guinée. Le fléau arrive au Sénégal par
une de ces deux régions : les Peulhs de Haute-
Guinée viennent au Sénégal par le cercle de
Kédougoj ; les tribus soudanaises exportent
leurs épidémies par le Cercle de Bakel.
Les troupeaux de ces deux cercles sont
atteints à leur tour, et leurs propriétaires, sui-
vant la méthode indigène, fuient vers l'ouest
dans l'espoir de sauver leur bétail et aussi pour
éviter la vaccination.
La peste atteint donc rapidement le Cercle
de Tambacounda. En commençant par les pro-
vinces d'Amadou N'Diaye, qui s'empresse de
signaler l'épizootie dès qu'il en est averti. Mais
les Dioulas achètent les peaux d'animaux pes-
teux et vont porter la maladie aux quatre coins
du pays.
Les bienfaits de la vaccination antipesteuse
échappent à l'indigène, qui cache la plus
grande partie de son bétail dans la forêt. Cet
état de choses provient de ce que les injections
sont faites par de jeunes vaccinateurs indigènes
ignorants des règles d'asepsie et d antisepsie
indispensables, ou trop paresseux pour s'en
préoccuper. U faut reconnaître que ces vaccina-
teurs sont bien souvent démunis de sérums ; en
outre, ils ont un matériel insuffisant.
Cette année, la peste est venue au Sénégal
du Fouta-Djallon, les troupeaux du Cercle de
Kédougou (cantons du Bafé, du Niocolo et du
Bandamba) ont été sérieusement décimés. Puis
le Cercle de Tambacounda a été touché à son
tour : successivement, les cantons Bassaris, Da-
mantan, Tenda, Ouli, Niani, Kalonkadougou
ont été atteints, et la mortalité a pris des pro-
porti ons alarmantes.
L. infection pesteuse peut être apportée par
les grandes antilopes peuplant abondamment le
vaste parc de réserve de gibier, comprenant
Bstement les régions de Tabadian-Damantan.
Donc, puisque cette régiop contamine ses rive-
rains, il semble tout indiqué, en cas d'épidé-
mie, de faire refluer obligatoirement tous les
troupeaux atteints dans ce parc de réserve qui
serait en même temps parc de ségrégation et
de l'entourer d'un cordon sanitaire.
En tout moment, même lorsqu'il n'y a pas
d'épidémie, les peaux et cornes de bovidés ne
devraient circuler que munies d'un certificat
constatant que ces produits ont été désiniectés.
La vaccination antipesteuse doit être effec-
tivement obligatoire, il faut, pour arriver à ce
résultat, montrer à l'indigène l'utilité de la
piqûre à l'aide de démonstrations faites sur les
animaux par un vétérinaire européen, dans les
troupeaux malades. Au début, il sera néces-
saire d'agir un peu malgré les indigènes, les
résultats seront jugés par les intéressés, la ré-
flexion fera le reste. (La preuve est faite pour
la vaccination humaine. La masse populaire
vient de sa propre initiative faire vacciner ses
enfants. )
Le commerce de la Haute-Volta
en IOSO
-0
Pendant l'année 1926, le mouvement des
échanges de la colonie de la Haute-Volta
s'est élevé à la somme de 27.949.079 francs,
chiffre qui n'avait encore jamais été atteint de-
puis la création de la colonie et qui est en
augmentation de 2.011.361 francs sur l'an-
née 1925. - -1
'1 #. r..1
Les importations représentent 44 du com-
merce général, soit exactement 12.549.659 fr.
et les exportations avec 56 ont été évaluées
à 15.399.420 francs. Il importe de faire re-
marquer que ces sommes ne représentent, en
réalité, qu'une partie du mouvement commer-
cial de la Haute- Volta, car des quantités im-
portantes de marchandises provenant de la Mé-
tropole et de l'étranger, - et introduites dans
cette colonie par le chemin de fer de la Côte
d'Ivoire, figurent aux statistiques douanières
de cette dernière colonie où elles sont géné-
ralement dédouanées. Il en est de même pour
la plupart des produits exportés (coton, ka-
pok, peaux, caoutchouc, etc.) qui hgurent
également aux statistiques de Grand-Bassam
(Côte d'Ivoire) qv» est le port d'embarque-
ment.
Aux importations, la part de la France est
représentée par 5.512.159 francs d'articles di-
vers. -Les autres marchandises et articles impor-
tés en Haute-Volta proviennent de la Gold
Coast ; parmi ceux-ci, les colas ont atteint un
tonnage de 451.580 k. représentant une va-
leur de 4.515.800 francs ; celle des tissus est
de 2.348.000 francs.
Aux exportations le bétail se classe en tête
avec les chiffres suivants :
36.246 bœufs. Fr. 12 686 100
31.874 moutons et chèvres. 1 274 960
3.800 ânes .,. 950 000
174 chevaux 104 -400
soit, en tout 72.094 têtes de bétail dont
23.960 provenaient du Soudan Français à des-
tination de la Gold Coast.
Parmi les autres principaux produits expor-
tés et destinés, comme les précédents, aux co-
lonies anglaises voisines, il convient de citer
les tissus de coton et les couvertures de laine
297.642 francs et les cuirs ouvragés 12.900
francs.
En rapprochant les résultats de l'année
1926, énoncés plus haut du mouvement com-
mercial de 1922 qui atteignait 5.540.431 fr.
on constate un accroissement de 22.408.648
francs qui se traduit en francs or par un pour-
centage de l'ordre de 92,17 et qui témoi-
gne à lui seul de l'essor pris par la jeune co-
lonie de la Haute- V olta au cours des cinq
dernières années.
Cartograhie
La carte régulière des Colonies
de 1A.O.F. au 500.000e
DAKAR
La position astronomique fondamentale dâ
Dakar (ancien feu vert) sert de base, encore
actuellement, à toute la cartographie française
en Afrique occidentale. Elle a été déterminée
en 1885 par MM. Bouquet dp la Crye (auteur
du projet initial de la fixation de la barre du
Sénégal) et Driencourt.
Les positions trop anciennes, dues à Fleurict
de Langle (1843), Rocomaure (1863), Montei?
(1885), BuchaTd (1895) ont été éliminées
comme ne cadrant pas avec les valeurs plus
récentes obtenues par MM. Romeguère, Lau-
rent et Schwartz (1904-1906).
La feuille « Dakar » est une feuille régulière
et bien à jour au moment de sa publication.
ZIGUINCHOR (CASAMANCE)
Pas de triangulation régulière dans toute
l'étendue de la feuille. Cinq points astronomi-
ques en Casamance dus à MM. Laurent et
Dernier (1906). Malheureusement sujets à cau-
tion.
L'ensemble des positions (au nombre de 9)
sur lesquelles s'appuie la mise en place manque
d homogénéité et n'a pas une valeur de pre-
mier ordre.
La mise en place résultant des levés sur le
terrain faits par les opérateurs du service géo-
graohique présente de légères divergences avec
celle résultant des levés de la mission Duche.
min (abornement de la Gambie, 1904) et les
divergences plus importantes de la mission Ma-
claud (abornement de la Guinée portugaise,
1904-1906). Le docteur Maçlaud, qui fut tout
d'abord un des meilleurs médecins coloniaux.
puis un excellent administrateur, fut toujours
un topographe très moyen, ainsi que nous le
verrons encore plus loin au sujet de la carte du
Fouta-Djallon. (Il faut néanmoins rendre hom-
mage à ses travaux topographiques exécutés
avec des moyens de fortune et très utiles à
l'époque où de telles initiatives étaient rares.)
Pour revenir à la feuille de Ziguinchor. elle
est, en somme, une feuille régulière et bien à
jour au moment de sa publication.
TAMBACOUNDA
Cette feuille englobe, au Sénégal. une par-
tie des cercles de Bakel, de Tambacounda, de
la Haute-Gambie et de Koldi: en Guinée
française, une partie des cercles de Labé et de
Koumbia ; au Soudan, une infime portion du
cercle de Kayes.
Les positions des bornes posées par la mission
Maclaud (abornement de la Guinée portugaise,
1904) n'ont pas été utilises, ces positions ne
cadrant aucunement avec les positions topogra-
phiques assignées à ces mêmes bornes par les
levés - réguliers exécutés nar le servir* opoau-
phique de 1 A.O.F., levés appuyés sur le ré-
seau de positions astronomiques de MM. Lau-
rent et Dormier (1906), Jordan (1909), capi-
taines Bouiiier et Blazy (1914).
Les cartes de reconnaissance de MM. Lam-
bin (1910), Flotte de Pouzols (1913), bien que
très honorables eu égard aux moyens dont dis-
posaient leurs auteurs, forment un contraste
frappant avec la partie qui résulte des levés ré-
guliers.
Il a fallu fairel subir un décalage important
en latitude et en longitude à cette feuille pour
la faire cadrer avec la mise en place des levers
réguliers du service géographique. (Je me sou-
viens fort bien que les levés du docteur Ma-
claud plaçaient franchement Labé en Guinée
portugaise. )
En Guinée, le massif du Tangué, point vrai-
semblablement culminant du Foula-Djalloo
(quelque 1.800 mOtres, je crois), ainsi que ses
contreforts atteignent des hauteurs inusitées en
Afrique occidentale. Dans cette région, le ser-
vice géographique a utilisé une vingtaine d'alti-
tudes barométriques communiquées par M.
Henry Hubert". Mais car suite de l'absence de
documents précis, la m ise en place générale du
Fouta-Djallon est extrêmement sujette à cau-
tion. Ce massif particulièrement important, car
c'est le nœud orographique de l'A.O. F., n'a
pu recevoir qu'une représentation sommaire, et
où subsistent de nombreuses indécisions, tant'
dans le tracé des crêtes que dans le raccorde-
ment des vallées supérieures avec le cours mm Cl}
et inférieur des cours d'eau tels que le Séné-r
gaI. la Gambie, le Konkouré, le Niger, le
Tankisso.
La feuille « Tambacounda d, telle qu'elle
est actuellement présentée, pèche surtout par
manque d homogénéité ; un peu plus de la moi-
tié doit être considérée comme une carte régu-
lière et bien à jour au moment de sa publica-
tion ; le reste n'est qu une carte de reconnais-
sance mdiocre, mais il est aisé de la transfor-
mer entièrement en une carte régulière, lorsque
le levé des feuilles Il Youkounkoun H, il Ké-
dougou il et « Badou » de la carte au 200.000*
sera achevé.
De cet aperçu des résultats obtenus dans
1 établissement de la carte régulière de l' A.
O.F. au 500.000", nous pouvons conclure la
nécessité d' un enseignement sérieux de la géo-
désie et de la topographie dans les écoles mili-
taires et coloniales. De cette façon. les recon..
naissances topographiques ne seront plus de
médiocres documents, mais des bases exactes
cadrant avec les levés des spécialistes qui,
somme toute, s'ils étaient en plus grand nombre,
doteraient, des le début, le service géographi-
que de documents de valeur.
J ajouterai que plusieurs de nos officiers co-
loniaux ont fait ou font des stages au service
géographique de l'armée. Ils sont ainsi d'excel-
lents collaborateurs du distingué chef du service
géographique de l'A.O.F., le commandant de
Martonne, dont le Bulletin de l' Agence Géné-
ral e des Colonies de mai 1027 a publié les tra-
vaux analysés ci-dessus.
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