Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 octobre 1927 20 octobre 1927
Description : 1927/10/20 (A28,N154). 1927/10/20 (A28,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511481
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N* 154
l. - N uMEHO - : W CENTIMES
JEUDI soin, 20 OCTOBRE 1927
Les Annales Coloniales
Us annonce» et réclames *mi reçues m
tarMM Ai fovmoL
Dimctivm : Maroel RUEDEL. et 'L.-G. THÉBAULT
Les ADALBS COLONIALES ne publient que des arH-
des Médga, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNALJIOTIDIER
-
Rédaction & Administrmtion :
M, UNtlMBl-TfeaMr
PARIS 0*0
▼tiira. t Louvm tM»
_> RIGMBLIKU W-M
ABONNEMENTS
avec U supplément illustré :
Un et 6 Mois S tUil
France et
Colonies t20 < M t ? w
Étranger ItO > 100 » M »
On s'abonne uni rraJ8 due
toua la buNau fle poste.
Le droit et le fait
-–
D'un excellent article de documentation,
paru dans là Revue Internationale du Tra
vail, où M. Maurice Besson, chargé du ser-
vice au travail au ministère des Colonies,
expose, avec sa clarté et sa précision ha-
bituelles, l'état actuel de la législation du
travail dans les colonies françaises, je tire
quelques réflexions que je me contenterai de
soumettre à mes lecteurs, leur laissant le
soin d'en dégager les conclusions pratiques.
Je lis, dans l'article de M. Maurice lies-
son : « On s'est demandé en vertu de quel
texte s'effectuait le recrutement de travail-
leurs pour certains grands travaux d'utilité
publique comme ceux du chemin de fer de
Brazzaville à l'Océan. L'administration est
tenue d'observer, dans ce cas, les disposi-
tions du décret du 4 mai 1922, dont nous
donnons plus loih les principales disposi-
t ions. »
Kt, si l'on se reporte, quelques pages
plus loin, au passage du même article où
!"mt analysées les dispositions du décret du
4 mai 1922, on s'aperçoit que cetui-d vise.
seulement, la réglementation des contrats
libres de travail. Tout engagement de travait
supérieur à trois rpois entraîne obligatoire-
ment l'établissement d'un contrat dont la
durée maxima ne peut dépasser deux ans.
Ce contrat doit être élaboré par l'autorité
administrative et s'exécute sous son con-
trôle : les clauses principales à insérer dans
tout contrat sont déterminées par arrêté du
Gouverneur Général.
De toute évidence, le décret du 4 mai
ti)2 2 a uniquement pour objet de protéger
l'indigène contre les clauses d'un contrat
(le travail acceptées librement par lui en
apparence, mais en réalité imposées par son
employeur.
Le décret va même jusqu'à édicter fies
peines contre « quiconque aliTa trompé la
bonne foi ou pesé indûment sur la volonté
des indigènes dans le but, soit de les amener
a s'engager, soit au contraire de les en dé-
tourner, soit de les déterminer à abandonner
l'entreprise au cours de leur engagement. »
Le droit est donc parfaitement clair, du
moins à nos yeux : la réglementation légale
du contrat de travail vise uniquement la
protection de l'indigène et ne peut, en au-
cun cas, couvrir une réquisition de main-
d'œuvre par l'administration en dehors des
cas prévus par l'arrêté du Gouvernement
Général du ior décembre 1919 qui prévoit
qu'aucune prestation ne peut être exigée en
dehors de celles qui sont nécessaires à l'ou-
verture ou à l'entretien de postes d'intérêt
local ou à l'exécution de mesures d'hygiène,
que, dans toute la mesure possible, la cor-
vée ne devra pas s'effectuer à une distance
supérieure à dix kilomètres des villages
fournissant la main-d'œuvre.
Tel est le droit. Mais j'ai bien peur que
le fait soit assez différent du droit.
Ce n'est pas seulement André Gide qui
écrit, dans son « Voyage au Congo » :
« Voici Fort-Archambault tenu d'en-
voyer de nouveau mille Saras. De toutes
les obligations qui incombent à l'adminis-
trateur, celle du recrutement des « enga-
gés volontaires » est assurément la plus pé-
nible. Que peut un administrateur? Il doit
obéir à son chef. Il l'avertit pourtant :
« Ce recrutement encore a été possible. Je
ne réponds plus du suivant. »
C'est encore ce passage d'une lettre d'un
chef de circonscription a son subordonné
direct -4
« Je suis absolument de votre avis, et
déjà, par lettre en date du. j'ai exposé à
M. le Gouverneur que le recrutement de 500
travailleurs pour le chemin de fer n'irait
pas sans rencontrer de grosses difficultés.
J'ajoutais que l'autorité locale ne devant
compter sur aucun indigène volontaire de la
circonscription pour aller travailler sur les
chantiers du chemin de fer, je me voyais
dans l'obligation d'employer la a contrainte
matérielle » pour la fourniture du contin-
gent qui m'était demandé. N'ayant encore
reçu de réponse à cette communication, j'en
conclus que ce principe de la contrainte ma-
térielle a été admis par l'autorité supérieure.
En ce qui vous concerne, il vous appartient
donc de l'employer, quelles que soient les
conséquences regrettables qui devront fata-
lement en résulter. »
Et c'est enfin ce passage d'une lettre très
récente que je reçois d'un témoin oculaire et
désintéressé :
« Les travailleurs recrutés à. sont des
agriculteurs arrachés à la terre et envoyés
sur les chantiers du B. O. Nous les voyons
passer fatigués, amaigris, à bout de souffle,
après 40 ou 50 jours de marche, sous la
pluie ou les rayons ardents d'un soleil de
plomb, nus ou presque, véritable troupeau
humain !
Souvent à l'arrière du convoi, on voit les
traînards, les malades, fiévreux, bronchiti-
ques, ulcéreux, qui, au départ de leur vil-
lage, étaient reconnus sains et aptes au tra-
vail.
A quoi attribuer ce déchet humain : mar-
che forcée, mauvaise nourriture et surtout
manque de vêtement. Les nuits sous les tro-
piques sont souvent très fraîches. Peu ou
pas habillés, les travailleurs qui campent la
nuit au grand air - il n'y a pas à ma con-
naissance de cases de passage prévues pour
eux entre X. et Y. - prennent froid la
nuit, c'est la bronchite qui se déclare : l'in-
digène tousse et pas de médecin ni même
un infirmier pour le soigner jusqu'à son ar-
rivée à Y.
Il convient de signaler que les faits re-
latés ici, par mon correspondant se passent
cinq ans après l'ouverture des travaux pu-
blics nécessitant ces déplacements de main-
d'oeuvre.
On le nourrit de riz, aliment qui ne lui
convient pas souvent, étant habitué à man-
ger du mil dans son pays.
A mon humble avis, il y aurait lieu :
IODe ,pourvoir chaque travailleur dut
B. O., particulièrement celui recruté dans
l'Oubanghi Chari, d'un complet semblable
à celui de nos miliciens de la région (pan-
talon et veston de laine). Ceci peut avoir
la répercussion la plus heureuse sur l'état
de santé de chaque travailleur.
Et cette observation me rappelle que le
Dr G. Lefron, dans une remarquable étude
publiée par les Annales de Médecine et 'de
Pharmacie Coloniales, a pu écrire : « Afin
de permettre à chaque travailleur de rece-
voir sa ration toute cuite, chacun devrait
être pourvu d'une gamelle analogue à celle
des hommes de troupe; son utilisation cons-
tituerait une grosse amélioration au point
de vue de V hygiène alimentaire. » Un pan-
talon, une gamelle, voilà, après cinq ans, ce
qu'on est réduit à réclamer pour les tra-
vailleurs de l'A. E. F.
20 De prévoir un ravitaillement abondant
en mil pour les travailleurs qui, dès le bas
âge, ne connaissent que cette nourriture.
30 De prévoir pour chaque convoi un in-
firmier et un matériel médical. »
Est-il besoin d'insister sur ces témoigna-
ges qu'on pourrait multiplier. Après le
droit, voici le fait !
Ahl comme elle apparaît, chargée de
lourde ironie, la phrase de Maurice Bes-
son : « L'administration est tenue d'obser-
ver, dans ce cas, les dispositions du décret
du 4 mai 1922 P, quand par dessus la mi-
sérable barrière du droit, mise là, semble-
tiI, pour l'ornement, on se penche un peu
vers le fait !
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
* –-
Du haut de mon cocotier
Une candidature coloniale
--0-0--
M. Octave Homberg, le financier trop cité,
grillait d' envie d'entrer au Parlement. L'an
dernier. il cherchait un siège de sénateur dans
les établissements de r Inde (à une centaine de
mille francs envoyés à Pondichéry, en pure
perte pour lui).
- Cette année, il a chargé son ami, M. Pierre
Hamp, ancien chef adjoint du cabinet de M.
Pierre Laval aux Travaux publics et ancien
candidat S.F.I.O. aux élections sénatoriales de
la Seine en janvier dernier, de lui trouver une
circonscription. M. Pierre Hamp, qui semble
jouir dans les conseils de M. Octave Hom-
berg et dans la direction de la Dépêche Colo-
niale d'un crédit illimité (plus encore dans les
premiers que dans la seconde), s'est entremis
sur les indications de l'animateur des Cultures
tropicales et des Minerais de la Grande Ile
pour lui trouver une circonscription. Celle du
Raincy semblait possible. M. Pierre Hamp a
exposé dans une longue lettre les chances pro-
bables de succès et la manière tangible de se
les assurer pour M. Octave Homberg.
Cette lettre, d'un cynisme révoltant, mais
d'une belle tenue littéraire et philosophique,
publiée par VAction Française et reproduite
par maints journaux, a été reconnue exacte par
son auteur, mais n'être qu'une oeuvre d'imagi-
nation, n'étant jamais parvenue à son destina-
taire.
Malheureusement, dans Y Action Française,
on publie un autre document également photo-
graphié comme la lettre de M. Pierre Hamp
émanant des bureaux de M. Octave Hombérg.
11 semble indiquer que de nombreuses pièces
ont été photographiées chez le président de la
Société Financière Française et Coloniale et
que le journal royaliste les * entre les mains.
Il y aura donc une suite.
Signalons toutefois que M Léon Blum, dans
le Populaire, défend son ami Pierre Hamp qui,
croit-il, n'a fait qu'oeuvre d'imagination en
écrivant la lettre et ne veut pas le voir devenir
le bouc émissaire de ce scandale.
En attendant, Pierre Hamp est rayé des
cadres du parti socialiste S. F. 1. O.
De son côté, M. François Coty défend M.
Octave Homberg dans le Figaro.
Signalons enfin que d'autres documents cou-
rent les salles de rédaction.
M. Octave Homberg aurait, en même temps
qu'il tâtait les établissements français de l'Inde,
l'an dernier, chargé d'une mission d'investiga-
tion quelqu'un en vue de trouver un siège curule
en France. Son collaborateur aurait trouvé
le siège de sénateur rêvé très bas en France,
dans les Pyrénées. L'opération semblait pos-
sible mais au dernier moment, dit Candide,
ce matin, le ifnancier conférencier se récusa.
si bel et si bien qu'il refusa malgré ses engage-
ments de régler son missm JOrrrhtiCID, dans des
termes particulièrement vifs, dont deux lettres
écrites de la main de M. Octave Homberg font
foi.
Entre les mains de qui sont les deux lettres
de M. Octave Homberg ? ,
Qui les publiera ?
Aolooo-
8.8 1
A LACADËMIEDES SCIENCES
---(M)--
Au cours d'une récente séance, M. Joubln
a offert à l'Académie un atlas sur la Faune
et la flore de la Mêiiterranéij édité par la
commission internationale pour l'exploitation
scientifique de cette mer.
Une politique des ports en A. 0. F.
-
CONAKRY
Tt.
La Guinée est loin d'avoir pris
Vessor économique du Sénégal; son
mouvement commercial reste dix
fois moins important. C'est néanmoins une
colonie aux ressources et aux possibilités
abondantes et variées. Amandes et huile de
palme, riz, bananes, ananas, café, noix de
colas, pour ne citer que les productions prin-
cipales die sol, peuvent fournir, d'ici quel-
ques annçes, un tonnage très appréciable à
V exportation.
Quel que soit cependant le développement
susceptible d'être pris par le trafic, il ne
parait pas utile de multiplier, dans ce pays,
les ports d'embarquement. Celui de Cona-
kry suffit à lui seul et suffira probablement
pendant bien longtemps, car, tête de ligne
du chemin de fer, il est bien placé pour tout
l'intérieur et pour Varrière-pays que consti-
tue le sud du Soudan. Le port de Conakry
est d'autre part abrité contre la houle et les
vents du large par les îles de Loos et nulle
part sur la côte on ne petit trouver d'empla-
- cement - plus favorable.
Cela ne veut pas dire que le port, dans
son état actuel, réponde à tous les desiderata.
La rade est envahie par la vase, les fonds
sont insuffisants et les courants, assez vio-
lents, y rendent parfois assez dangereuses
les évolutions des navires. D'autre part, la
fttée est manifestement insuffisante. Elle ne
peut accueillir qu'un seul navire à la fois.
La plupart des opérations d'embarquement
ou de débarquement doivent donc se faire
en rade et dans des conditions qui laissent
généralement beaucoup à désirer. Quelques
améliorations ont bien été apportées ces
dernières, années, mais elles sont loin d'être
suffisantes.
la construction prochaine, à Conakry,
d'un entrepôt frigorifique permettant le
stockage des bananes avant embarquement,
et assurant la conservation de ces fruits, va
certainement être suivi d'un accroissement
très intéressant du trafic. Celui-ci petit très
rapidement passer à Vexportation, d'une tren-
taine à une centaine de milliers de tonnes.
Il importe donc de prendre sans délai les
dispositions nécessaires pour l'exécution de
travaux mettant le port à même de répondre
à cet accroissement. Toits les bateaux qui
auront à prendre du fret, des bananes notam-
ment, doivent pouvoir venir à quai, puis y
effectuer rapidement leur chargement.
Il convient par suite d'examiner immédia-
tement la possibilité de prolonger et d'élar-
gir la jetée existante, de la ceinture de quais
en eau profonde, de façon à permettr a
l'amarrage d'au moins trots grands navires,
les quais actuels, une fois aménagés, étant ré-
servés aux^petits vapeurs et aux cotres qui as-
surent le service côtier et relient Conakry aux
centres, commerciaux de Bokc, Boffa, Dubréka
et Forècariah (i). Enfin, il est urgent de
draguer la rade et le chenal de façon à as-
surer la sécurité aux navires venant à quai
ou restant au large, s'ils n'ont pas à prendre
de fret.
Ceci est pour l'immédiat et l'indispen-
sable. Il semble pourtant qu'on puisse faire
mieux en Guinée que d'exploiter, comme on
l'a fait jusqu'ici, les seules possibilités cultu-
rales. le sous-sol de la colonie renferme en
effet nombre de gisements intéressants et la
politique suivie à leur sujet n'a peut-être
pas été très avisée. Des bauxites ont été
reconnus le long de la voie ferrée. Aux
portes mêmes de Conakry existe, d'autre
part, en quantité considérable, du minerai
de fer dont la qualité et la teneur ont été
reconnues suffisantes pour intéresser, sinon
l'industrie sidérurgique française qui est par-
ticulièrement favorisée à cet égard, mais des
industries similaires de l'étranger. Des de-
mandes de concessions ont été faites par des
groupements disposés à exploiter ce minerai
et à prendre à leur charge tous les travaux
nécessaires d'aménagement d'un grand port
rons exactement pour quel motif, n'ont pas
été prises en considération. La question n'est
pourtant pas négligeable et mérite d'être
examinée à nouveau.
La mise en exploitation du sous-sol de la
Guinée pourrait donc faire de Conakry un
port qui rivaliserait d'importance avec celui
de Dakar et pourrait même lui être supérieur
quant au chiffre du tonnage embarqué. Ce
fait ne doit pas être perdu de vue, car c'est
Peut-être tout l'avenir économique de la co-
lonie qui en dépend.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
A LA CHAMBRE
--()-o--
DANS US COMMISSIONS
L'Algérie et les dépenses militaires
La contribution do l'Algérie aux dépenses
militaires pour 1988 a été fixée, comme on
le sait, à 41.163.000 francs, après le vote
des Délégations Financières, au cours de
leur dernière session. Cette contribution
doit d'ailleurs être fixée chaque année, jus-
qu'en 1937, à 6 0/0 du total du budget ordi-
naire de l'Algérie.
La Commission des Finances de la Cham-
bre avait voulu, récomment, sur la propo-
sition de M. Margaine, duié de la Marne,
imputer au budget algénen une nouvelle
charge de 9 mULions, pour 1928, au titre
des dépenses militaires. Les députas algé-
riens ayant protesté par l'organe de M.
Mallarmé, député d'Alger, la Commission a
« provisoirement » renoncé à cette propo-
sition. Mais nous croyons savoir qu'elle
sera reprise.
(1) Tous ces centres, situés sur les fleuves ce-
tiers sont accessibles & des embarcations d'as-
sez fort tonnage. Celui de Boké notamment, à
fô kilomètres dans l'intérieur, peut être fré-
quenté par des navires de 400 tonneaux.
ELECTIONS LÉGISLATIVES DE 1928
--0-0.-
M. Marcel Vergez, rédacteur principal des
P.T.T. à Madagascar, se présentera comme
républicain socialiste indépendant et régio-
naliste dans la première circonscription de
Pau. Il avait été battu, en 1919, sur la liste
socialiste de M. Léo Poldès, qui avait re-
cueilli une moyenne de 4.000 voix.
On annonce à la Guadeloupe que M. Max
Bloncourt, acocat à la Cour d'Appel de
Paris, sera candidat dans la Colonie aux
élections législatives de mai 1928.
M. Max Bloncourt se réclamerait de
l'internationale* Communiste et serait sou-
tenu par un groupement qui sous Je titre
« Parti du peuple » vienit d'être fondé à la
Pointe a Pitre.
i
DEP ARTS
M. Théodore Steeg, Résident Général au
Maroc, accompagné de Mme Steeg et du Gé-
néral Mangin, quittera Paris demain soir ven-
dredi à 19 h. 50 à destination de Bordeaux,
d'où il s'embarquera pour Casablanca.
L'état de santé de M. Steeg est maintenant
heureusement excellent, et certains bruits pes-
simistes ayant été répandus, il est juste d'indi-
quer que, depuis son retour en France, le Rési-
ent Général n'a jamais cessé de s'occuper des
grandes questions du protectorat marocain qu'il
était venu traiter avec le Gouvernement.
le
06
M. A:-R. Fontaine, président du Conseil
d'administration de la Société française des
Distilleries de l'Indochine, a quitté Paris cf
soir à 19 h. 50 à destination de Marseille-, où
il s'embarquera demain pour l'Indochine à bord
du Paul-Lecat.
Il a reçu à la gare de Lyon les vœux de
santé et ae favorable voyage d'un grand nom-
bre d'amis personnels et de personnalités colo-
niales.
* <
Le général Vidalon, commandant supérieur
des troupes du Maroc, a quitté Marseille à
bord de r Anja. à destination de Casablanca.
Il était accompagné du général Huré, comman-
dant de la région de Marrakech
icloi
Cabinet du Gouverneur Général
de l'Algérie
Est nommé substitut du procureur de la
République près le tribunal de première
instance de la Seine, M. Homillat, procureur
de la République de 3° classe, mis à la dis-
position du Gouvernement général de l'AI-
gérie et exerçant les fonctions de directeur
'adjoint du cabinet du Gouverneur général,
en remplacement de M. Cauwès.
––-–
Le centenaire de l'Algérie
0
L'on prépare dès maintenant les fêtes et
cérémonies qui auront lieu en Algérie dans
trois ans, pour la célébration du centenaire.
Elles seront comme la revue du prodigieux
labeur accompli dans la « France nouvelle »
entre ces deux dates : 1830 et 1930.
Rappelons qu'un monument sera édifié
pour marquer les efforts et les résultats de
la colonisation française en Algérie. Il sera
sans doute dressé dans la Mitidja, près de
Boufarik, où s'est créé et merveilleusement
développé, au milieu d'un marais pestilen-
tiel, le premier et le plus riche de nos cen-
tres agricoles africains.
La frontière algéro-aarocaine
Le lundi 17 octobre, s'est réunie à Oudjda
(Maroc Oriental), une Commission chargée
de l'aborncment do la frontière algéro-ma-
rocaine au sud du col de Teniet-Sassi. Cette
Commission est mixte et comprend des dé-
légués du Maroc et de l'Algérie. Les caïds
des tribus intéressées y participent égale-
ment.
La santé de Moulay Youssef
0
Profitant du séjour de S. M. Moulav Yous-
sef à Fez, le correspondant de notre confrère
le Petit Journal a sollicité une audience au
cours de laquelle le sultan du Maroc lui a
déclaré entre autres :
- Regardez-mol, et dites que vous m'avez vu
en excellente santé, Jo remercie de l'intérêt que
l'on me porte il J'étranger et particulièrement
à Paris, dont je garde la meilleur souvenir.
Le sultan, quoique un peu fatigué, a rth
pris ses occupations habituelles. Ses méde-
cins sont à nouveau optimistes. La cri.
d'urémie est finie.
Le sultan restera quelques jours à Fez, sa
ville préférée en raison de ce qu'elle est un
centre intellectuel musulman. Il assistera
prochainement aux fêtes de Moulay Idriss
Les habitants de Fez qui avaient cru le ul-
tan en danger de mort, sont heureux d'avon
vu Moulay Youssef en bonne santé et témoi-
gnent leur joie par de grandes fêtes et des
réjouissances.
Le Maroc agricole
0-0
En se donnant la peine de le travailler un
peu, on peut avec espoir de succès tenter
fortune au Maroc. C'est afin de documenter
ceux qui voudront tenter 1 aventure que notre
collaborateur et ami M. Louis Le Barbier a
réuni en un volume édité chez M. J. Gam-
ber, 7, rue Danton, à Paris, les articles sur
le Maroc Agricole qu'il a publiés dans les
Annales Coloniales dont les lecteurs ont ap-
précié la sérieuse documentation.
M. Louis Le Barbier est convaincu que,
sous la haute administration de M. Th.
Steeg, les colons et les indigènes sauront ti.
rer parti des richesses agricoles et peut-être
minières du Maroc.
M. le Résident général Steeg, écrit M.
Louis Le Barbier, a trop à coeur le dévelop-
pement économique de ce beau Maroc, aux
destinées duquel il préside avec compétence
et autorité pour n'avoir pas tenu à continuer
l'œuvre de son éminent prédécesseur.
BROUSSES
fr BROUTILLES
Le bien le plus précieux
Des voyageurs assurent avoir rencontré
dans l'île de Bornéo des singes qui, mani-
festement, n'ont pas de bien plus précieux
que leur nez. Dès qu'ils se croient menaces,
ils saisissent à deux mains cet organe et
fuient dans cette posture qui leur enlève
pourtant la moitié de leurs moyens sportifs.
Ces animaux ont évidemment une raison
particulière de tenir à leur appendice olfac-
tif. La voici, peut-être : les mêmes voya-
geurs ont observé que ce nez s'allonge du
double sous le coup d'une émotion : peur,
colère, désir amoureux. Et cela crée
bien aux singes de Bornéo une curieuse pa-
renté avec l'instrument de musique dit
« trombone à coulisse n, mais les éloigne
évidemment de notre espèce qui n'est pas
émotive tout à fait de la même façon.
On conçoit, en tout cas, qu'ils aient le
souci constant de sauvegarder la partie la
plus sensible de leur individu.
Maintenant, Bornéo, c'est loin, et vous sa-
vez le proverbe.
Audion
1 .,.
Cinéma Colonial
0 0
Impressions africaines
M. D. Kirsanoff vient de terminer le mon-
tage d'un documentaire fort intéressant qu'il
a tourné pour les productions Markus et qui
s intitulent Impressions africaines. Ce docu-
mentaire a été réalisé en Tunisie, Algérie
et dans le Sahara, et les prises de vues ont
été effectuées par M. J. Kruger.
fitm
Tourisme colonial
----0-0-
Le Comité de Tourisme Colonial du Tou-
ring-Club de France (T.C.F.) ayant reçu un
don anonyme de 200 francs, a décidé que
cette somme sera employée à l'acquisition de
brochures et photographies récentes recon-
nues indispensables à la propagande colo-
niale.
Contre la fièvre jaune
La vaccination
En raison d'une recrudescence de la fièvre
jaune en Afrique occidentale française, le mi-
nistre de la guerre vient de décider que tous
les militaires européens désignés pour rejoin-
dre cette colonie seront soumis, jusqu'à nou-
vel ordre, avant le départ de la métropole,
à la vaccination spéciale contre la fièvre
jaune.
Cette vaccination sera aussi appliquée,
avant leur embarquement, à tous les indi-
gènes coloniaux rapatriés en A. O. F.
Les familles des militaires européens sus-
visés pourront, si elles le désirent, bénéficier
de cette mesure dont les autorités militaires
'doivent faire ressortir l'utilité au point de
vue prophylactique.
Le Sybil
Un navire espagnol a pris en remorque le
vapeur Sybil, à bord duquel une épidémie
de paludisme s était déclarée. Dix-neuf mem-
bres de l'équipage ont dû être débarques à
Las Palmas. Ils sont soignés à l'hôpital.
Le consul de France a pris les mesures
nécessaires pour que toute facilité soit don-
née aux marins malades.
,–
Dépêches de l'Indochine
---0'0--
Au Yunnan
Le 15 octobre, le Directoire a conclu un
accord avec le général dissident Tchang-
Jou-You qui est cerné depuis plusieurs
semaines dans Kiu-Tsing, à Vest de YUIt-
nanlou. Tchaiig-Jou-You a tait une sou-
mission complète; il est chargé de mainte-
nir le respect..
Les forces de la province de Kou-FA-
Tcliéou sont de nouveau, entrées au Yun-
nan, et ont occupé la ville (routière de
Tsing-Yi. Les troupes du chef du Direc-
toire, général Long-Yum, ont été rendues
disponibles par cet accord et ont été ra-
menées à Yunnanfou. Elles ont attaqué le
12 courant, au matin, les troupes de Tatig-
Ki-Yu, qui se sont retranchées (1 une tren-
laine de kilomètres à l'ouest de la capitale
provinciale, les obligeant à battre en re-
traite sur Nannin-Tchéou. La poursuite se
continue dans la direction de Talifou.
Le général lIou-Jou-You, ancien chel du
Directoire, battu vers Tcha-Co-Tong est ac-
tuellement immobilisé et est tenu hors de
cause vers lluf-Ouan-Huei, à la frontière
de la province de Kou-Ei-Tchéou.
On pense que la province de Kou-Ei-
Tcheou abandonnera définitivement ses
projets d'agression contre le Yunnan.
L'ordre continue à régner à Yunnanfou,
Il est assuré par des mesures, de précau-
tion toujours très rigoureuses. Le com-
merce reprend peu à peu. Le trafic conti-
nue dans le calme sur tout le parcours de
la ligne de chemin de fer.
Les ambassades au Japon
On mande de Tokio à Saigon que les So-
viets n'ont pas encore fait de démarches
pour la nomination de Rakowsky à Tolcio.
mais les autorités faponaises ne paraissent
pas favorables à cette désignation.
M. de Billy visite actuellement les ré-
gions de Shikcku et de Chugoku,
La Commission du riz a décidé d'acheter
un million et demi de kolcw de riz iaponai.,
pour 1927-1928, afin de faire remonter les
cours.
Indopacifl.
deboi
TAUX DE LA PIASTRE
-o--
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître an ministre de.* Colonies
qu'à la date du 19 octobre 1A87. le taux officiel
de la piastre était de 12 fr. 00.
Le gris-gris d'Amadou-Bamba
-0-0-
Quand je pris en 1905, iiueique temps
après la mort de Coppolani, le commande-
ment du poste de Souet-el-Ma, sur les bords
du lac Cayar, en pays Trarza, on me recom-
manda de ne pas perdre de vue un grand
marabout noir dont la zaouïa se trouvait à
quelques kilomètres du poste, sur une dune
de sable.
Il s'agissait d'Amadou Baniba, déporté en
Mauritanie depuis 1903 à la suite d'une
nouvelle rébellion contre l'autorité adminis-
trative du Sénégal.
Mon vieux maréchal des logis de goum
Bouzid me conduisit donc un matin à la
zaouïa de Cheikh. Bamba, pour lluel, en bon
musulman, il avait uno grande vénération.
Et chemin faisant, de dune en dune, Bouzid,
qui était très versé dans les questions
d'Islam, me racontait que Cheikh Bamba
était vénéré comme un être divin par ses
Halibés (environ 200 dans sa. zaouia, dont
une vingtaine de femmes). La doctrine
Mouride est basée sur le rachat des fautes
et des négligences de tous par les mérites
d'un seul.
Tu verras, me dit Bouzid, comme tu seras
bien accueilli par Cheikh llamha, tfuand il
saura que tu as touché le tomlK-au de Sidi
Okba et que tu es l'ami de Cheikh Sidia. 8
Peu m'importait le passé du marabout
pourvu qu'il se tint tranquille en sa zaouÍa
de paille où les cadeaux de toutes sortes
lui parvenaient des points les plus reculés
de l'Afrique Noire.
Par un véritable dédale de couloirs, je par-
vins, précédé de mun fidèle Bouzid à une
vaste chambre où arriva au hout d'un cer-
tain temps, le grand marabout, ;m visage
demi volié par un cheirhe.
Après les salameks d'usage, j'! Titretins
Cheikh Bamba du but de ma visite, toute de
courtoisie et conseillée aussi par ("Jhuk Sidia
que je venais de voir à Boutilimit oii, pen-
dant 15 mois, j'avais entretenu d'excellentes
relations avec le chef des Kadria.
Cheikh Bamba m'assura de son esprit de
soumission à l'autorité française et de tous
ses efforts pour obtenir son retour en grâce
et, en effet, deux ans plus tard j'appris qu'il
avait été autorisé à regagner Diourk l qu'il
ne devait plus quitter jusqu'à sa mort le
19 juin 1927.
- Ah cours d'une »ouvelle visite à Cheikh
Bamba, il me fut donné d'éprouver la valeur
de ses gris-gris.
Avant que je le quitte, le marabout voulu
me donner sa bénédiction qui me protége-
rait de bien des maléfices.
Après s'être craché dans les mains et avoir
soufflé dessus, il les plaça au-dessus de ma
tête en murmurant des paroles cabalistiques,
que je n'ai hélas ! pas retenues.
A mon retour au poste, je fus accueilli par
une vive fusillade de deux goumiers révoltés.
Bien que ces énergumènes m'aient envoyé
une centaine de balles à 50 mètres de dis-
tance, pas une ne nous toucha, ni Bouzid
ni moi.
Bouzid me dit alors, et je dus me rendre
à l'évidence, que le gris-gris de Cheikh
Bamba nous avait protégés !
S'il ne m'a pas donné d'argent (75.000
francs) il m'a, du moins, sauvé la vie et
nous étions restés chacun dans nos attribu-
tions respectives.
Bnfrêne Devaax.
L'Aviation jColoniale
-0'0--
France-Amérique
Les récompenses
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a
pris hier la décision d'inscrire au tableau
de concours pour la Légion d'honneur pour
le grade d'ofticicr le lieutenant de réserve
,Dieudonné Costes, avec la citation sui-
vante :
Pilote hors île pair. Brillants services de
tîuorrc dans l'aviation de chasse. S'ost particu-
lièrement distinguu dans l'exécution de nom-
breux grands voyages aériens. IMeilleur, en
126, du record de distance en ligne droite.
Vient d'acquérir de nouveaux titres à la re-
tconilaissante du pays, •̃neffectiuuU la pre-
mière liaison directe par avion, entre l'Afrique
et l'Amérique du Sud.
M. Leygues, ministre de la Marine a, de
son côté, inscrit au tableau de concours
pour officier de la Légion d'honneur le lieu-
tenant dl vaisseau Le Brix.
Départ différé
Costes et Le Brix ont été très affectés
par l'accident survenu, au moment de leur
iitterrissage sur l'aérodrome « doa Alfon-
si\si n, accident qui a coûté la. vie à troU
aviateurs brésiliens.
Pour s'associer au deuil de la nation bré-
silienne, ils ont manifesté le désir que
toutes les fêtes préparées en leur honneur
n'aient pas lieu. Leur désir i1. été exaucé et
même le banquet que devait leur offrir la
colonie française a été supprimé.
Enlin ils ont décidé d'ajourner leur dé-
part, atm d'assister aux funérailles.
C'est pourquoi ils n'ont quitté Rio de Ja-
neiro qu'hier a ) h. 27 (heure locale), soit
8 h. 27 (heure française), à destination de
Buenos-Ayres ; mais, surpris en route par
une violente tempête, ils n'ont pu exécuter
complètement leur projet.
Arrivés à la fin de l'après-midi à Rio-
Grande do Sûl, il ne leur fut pas possible
d'atterrir et durent remonter jusqu'à Pelo-
1as, où ils ont pris terre normalement, mal-
gré l'obscurité. Pelotas est i environ 500
kilomètres de Buenos-Ayres.
Les deux aviateurs comptaient repartir
aujourd'hui pour La capitale argentine.
Félicitations officielles
Le Sénat brésilien a adopté, à l'unanimité
une motion déposée par M. Irineu Ma-
chado, dans laquelle rassemblée transmet
au Sénat français ses félicitations pour la
France, patrie de Costes, Le Brix, Sainl-
Roman et Nungesser.
Nos deux compatriotes ont été reçus par.
l. - N uMEHO - : W CENTIMES
JEUDI soin, 20 OCTOBRE 1927
Les Annales Coloniales
Us annonce» et réclames *mi reçues m
tarMM Ai fovmoL
Dimctivm : Maroel RUEDEL. et 'L.-G. THÉBAULT
Les ADALBS COLONIALES ne publient que des arH-
des Médga, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNALJIOTIDIER
-
Rédaction & Administrmtion :
M, UNtlMBl-TfeaMr
PARIS 0*0
▼tiira. t Louvm tM»
_> RIGMBLIKU W-M
ABONNEMENTS
avec U supplément illustré :
Un et 6 Mois S tUil
France et
Colonies t20 < M t ? w
Étranger ItO > 100 » M »
On s'abonne uni rraJ8 due
toua la buNau fle poste.
Le droit et le fait
-–
D'un excellent article de documentation,
paru dans là Revue Internationale du Tra
vail, où M. Maurice Besson, chargé du ser-
vice au travail au ministère des Colonies,
expose, avec sa clarté et sa précision ha-
bituelles, l'état actuel de la législation du
travail dans les colonies françaises, je tire
quelques réflexions que je me contenterai de
soumettre à mes lecteurs, leur laissant le
soin d'en dégager les conclusions pratiques.
Je lis, dans l'article de M. Maurice lies-
son : « On s'est demandé en vertu de quel
texte s'effectuait le recrutement de travail-
leurs pour certains grands travaux d'utilité
publique comme ceux du chemin de fer de
Brazzaville à l'Océan. L'administration est
tenue d'observer, dans ce cas, les disposi-
tions du décret du 4 mai 1922, dont nous
donnons plus loih les principales disposi-
t ions. »
Kt, si l'on se reporte, quelques pages
plus loin, au passage du même article où
!"mt analysées les dispositions du décret du
4 mai 1922, on s'aperçoit que cetui-d vise.
seulement, la réglementation des contrats
libres de travail. Tout engagement de travait
supérieur à trois rpois entraîne obligatoire-
ment l'établissement d'un contrat dont la
durée maxima ne peut dépasser deux ans.
Ce contrat doit être élaboré par l'autorité
administrative et s'exécute sous son con-
trôle : les clauses principales à insérer dans
tout contrat sont déterminées par arrêté du
Gouverneur Général.
De toute évidence, le décret du 4 mai
ti)2 2 a uniquement pour objet de protéger
l'indigène contre les clauses d'un contrat
(le travail acceptées librement par lui en
apparence, mais en réalité imposées par son
employeur.
Le décret va même jusqu'à édicter fies
peines contre « quiconque aliTa trompé la
bonne foi ou pesé indûment sur la volonté
des indigènes dans le but, soit de les amener
a s'engager, soit au contraire de les en dé-
tourner, soit de les déterminer à abandonner
l'entreprise au cours de leur engagement. »
Le droit est donc parfaitement clair, du
moins à nos yeux : la réglementation légale
du contrat de travail vise uniquement la
protection de l'indigène et ne peut, en au-
cun cas, couvrir une réquisition de main-
d'œuvre par l'administration en dehors des
cas prévus par l'arrêté du Gouvernement
Général du ior décembre 1919 qui prévoit
qu'aucune prestation ne peut être exigée en
dehors de celles qui sont nécessaires à l'ou-
verture ou à l'entretien de postes d'intérêt
local ou à l'exécution de mesures d'hygiène,
que, dans toute la mesure possible, la cor-
vée ne devra pas s'effectuer à une distance
supérieure à dix kilomètres des villages
fournissant la main-d'œuvre.
Tel est le droit. Mais j'ai bien peur que
le fait soit assez différent du droit.
Ce n'est pas seulement André Gide qui
écrit, dans son « Voyage au Congo » :
« Voici Fort-Archambault tenu d'en-
voyer de nouveau mille Saras. De toutes
les obligations qui incombent à l'adminis-
trateur, celle du recrutement des « enga-
gés volontaires » est assurément la plus pé-
nible. Que peut un administrateur? Il doit
obéir à son chef. Il l'avertit pourtant :
« Ce recrutement encore a été possible. Je
ne réponds plus du suivant. »
C'est encore ce passage d'une lettre d'un
chef de circonscription a son subordonné
direct -4
« Je suis absolument de votre avis, et
déjà, par lettre en date du. j'ai exposé à
M. le Gouverneur que le recrutement de 500
travailleurs pour le chemin de fer n'irait
pas sans rencontrer de grosses difficultés.
J'ajoutais que l'autorité locale ne devant
compter sur aucun indigène volontaire de la
circonscription pour aller travailler sur les
chantiers du chemin de fer, je me voyais
dans l'obligation d'employer la a contrainte
matérielle » pour la fourniture du contin-
gent qui m'était demandé. N'ayant encore
reçu de réponse à cette communication, j'en
conclus que ce principe de la contrainte ma-
térielle a été admis par l'autorité supérieure.
En ce qui vous concerne, il vous appartient
donc de l'employer, quelles que soient les
conséquences regrettables qui devront fata-
lement en résulter. »
Et c'est enfin ce passage d'une lettre très
récente que je reçois d'un témoin oculaire et
désintéressé :
« Les travailleurs recrutés à. sont des
agriculteurs arrachés à la terre et envoyés
sur les chantiers du B. O. Nous les voyons
passer fatigués, amaigris, à bout de souffle,
après 40 ou 50 jours de marche, sous la
pluie ou les rayons ardents d'un soleil de
plomb, nus ou presque, véritable troupeau
humain !
Souvent à l'arrière du convoi, on voit les
traînards, les malades, fiévreux, bronchiti-
ques, ulcéreux, qui, au départ de leur vil-
lage, étaient reconnus sains et aptes au tra-
vail.
A quoi attribuer ce déchet humain : mar-
che forcée, mauvaise nourriture et surtout
manque de vêtement. Les nuits sous les tro-
piques sont souvent très fraîches. Peu ou
pas habillés, les travailleurs qui campent la
nuit au grand air - il n'y a pas à ma con-
naissance de cases de passage prévues pour
eux entre X. et Y. - prennent froid la
nuit, c'est la bronchite qui se déclare : l'in-
digène tousse et pas de médecin ni même
un infirmier pour le soigner jusqu'à son ar-
rivée à Y.
Il convient de signaler que les faits re-
latés ici, par mon correspondant se passent
cinq ans après l'ouverture des travaux pu-
blics nécessitant ces déplacements de main-
d'oeuvre.
On le nourrit de riz, aliment qui ne lui
convient pas souvent, étant habitué à man-
ger du mil dans son pays.
A mon humble avis, il y aurait lieu :
IODe ,pourvoir chaque travailleur dut
B. O., particulièrement celui recruté dans
l'Oubanghi Chari, d'un complet semblable
à celui de nos miliciens de la région (pan-
talon et veston de laine). Ceci peut avoir
la répercussion la plus heureuse sur l'état
de santé de chaque travailleur.
Et cette observation me rappelle que le
Dr G. Lefron, dans une remarquable étude
publiée par les Annales de Médecine et 'de
Pharmacie Coloniales, a pu écrire : « Afin
de permettre à chaque travailleur de rece-
voir sa ration toute cuite, chacun devrait
être pourvu d'une gamelle analogue à celle
des hommes de troupe; son utilisation cons-
tituerait une grosse amélioration au point
de vue de V hygiène alimentaire. » Un pan-
talon, une gamelle, voilà, après cinq ans, ce
qu'on est réduit à réclamer pour les tra-
vailleurs de l'A. E. F.
20 De prévoir un ravitaillement abondant
en mil pour les travailleurs qui, dès le bas
âge, ne connaissent que cette nourriture.
30 De prévoir pour chaque convoi un in-
firmier et un matériel médical. »
Est-il besoin d'insister sur ces témoigna-
ges qu'on pourrait multiplier. Après le
droit, voici le fait !
Ahl comme elle apparaît, chargée de
lourde ironie, la phrase de Maurice Bes-
son : « L'administration est tenue d'obser-
ver, dans ce cas, les dispositions du décret
du 4 mai 1922 P, quand par dessus la mi-
sérable barrière du droit, mise là, semble-
tiI, pour l'ornement, on se penche un peu
vers le fait !
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
* –-
Du haut de mon cocotier
Une candidature coloniale
--0-0--
M. Octave Homberg, le financier trop cité,
grillait d' envie d'entrer au Parlement. L'an
dernier. il cherchait un siège de sénateur dans
les établissements de r Inde (à une centaine de
mille francs envoyés à Pondichéry, en pure
perte pour lui).
- Cette année, il a chargé son ami, M. Pierre
Hamp, ancien chef adjoint du cabinet de M.
Pierre Laval aux Travaux publics et ancien
candidat S.F.I.O. aux élections sénatoriales de
la Seine en janvier dernier, de lui trouver une
circonscription. M. Pierre Hamp, qui semble
jouir dans les conseils de M. Octave Hom-
berg et dans la direction de la Dépêche Colo-
niale d'un crédit illimité (plus encore dans les
premiers que dans la seconde), s'est entremis
sur les indications de l'animateur des Cultures
tropicales et des Minerais de la Grande Ile
pour lui trouver une circonscription. Celle du
Raincy semblait possible. M. Pierre Hamp a
exposé dans une longue lettre les chances pro-
bables de succès et la manière tangible de se
les assurer pour M. Octave Homberg.
Cette lettre, d'un cynisme révoltant, mais
d'une belle tenue littéraire et philosophique,
publiée par VAction Française et reproduite
par maints journaux, a été reconnue exacte par
son auteur, mais n'être qu'une oeuvre d'imagi-
nation, n'étant jamais parvenue à son destina-
taire.
Malheureusement, dans Y Action Française,
on publie un autre document également photo-
graphié comme la lettre de M. Pierre Hamp
émanant des bureaux de M. Octave Hombérg.
11 semble indiquer que de nombreuses pièces
ont été photographiées chez le président de la
Société Financière Française et Coloniale et
que le journal royaliste les * entre les mains.
Il y aura donc une suite.
Signalons toutefois que M Léon Blum, dans
le Populaire, défend son ami Pierre Hamp qui,
croit-il, n'a fait qu'oeuvre d'imagination en
écrivant la lettre et ne veut pas le voir devenir
le bouc émissaire de ce scandale.
En attendant, Pierre Hamp est rayé des
cadres du parti socialiste S. F. 1. O.
De son côté, M. François Coty défend M.
Octave Homberg dans le Figaro.
Signalons enfin que d'autres documents cou-
rent les salles de rédaction.
M. Octave Homberg aurait, en même temps
qu'il tâtait les établissements français de l'Inde,
l'an dernier, chargé d'une mission d'investiga-
tion quelqu'un en vue de trouver un siège curule
en France. Son collaborateur aurait trouvé
le siège de sénateur rêvé très bas en France,
dans les Pyrénées. L'opération semblait pos-
sible mais au dernier moment, dit Candide,
ce matin, le ifnancier conférencier se récusa.
si bel et si bien qu'il refusa malgré ses engage-
ments de régler son missm JOrrrhtiCID, dans des
termes particulièrement vifs, dont deux lettres
écrites de la main de M. Octave Homberg font
foi.
Entre les mains de qui sont les deux lettres
de M. Octave Homberg ? ,
Qui les publiera ?
Aolooo-
8.8 1
A LACADËMIEDES SCIENCES
---(M)--
Au cours d'une récente séance, M. Joubln
a offert à l'Académie un atlas sur la Faune
et la flore de la Mêiiterranéij édité par la
commission internationale pour l'exploitation
scientifique de cette mer.
Une politique des ports en A. 0. F.
-
CONAKRY
Tt.
La Guinée est loin d'avoir pris
Vessor économique du Sénégal; son
mouvement commercial reste dix
fois moins important. C'est néanmoins une
colonie aux ressources et aux possibilités
abondantes et variées. Amandes et huile de
palme, riz, bananes, ananas, café, noix de
colas, pour ne citer que les productions prin-
cipales die sol, peuvent fournir, d'ici quel-
ques annçes, un tonnage très appréciable à
V exportation.
Quel que soit cependant le développement
susceptible d'être pris par le trafic, il ne
parait pas utile de multiplier, dans ce pays,
les ports d'embarquement. Celui de Cona-
kry suffit à lui seul et suffira probablement
pendant bien longtemps, car, tête de ligne
du chemin de fer, il est bien placé pour tout
l'intérieur et pour Varrière-pays que consti-
tue le sud du Soudan. Le port de Conakry
est d'autre part abrité contre la houle et les
vents du large par les îles de Loos et nulle
part sur la côte on ne petit trouver d'empla-
- cement - plus favorable.
Cela ne veut pas dire que le port, dans
son état actuel, réponde à tous les desiderata.
La rade est envahie par la vase, les fonds
sont insuffisants et les courants, assez vio-
lents, y rendent parfois assez dangereuses
les évolutions des navires. D'autre part, la
fttée est manifestement insuffisante. Elle ne
peut accueillir qu'un seul navire à la fois.
La plupart des opérations d'embarquement
ou de débarquement doivent donc se faire
en rade et dans des conditions qui laissent
généralement beaucoup à désirer. Quelques
améliorations ont bien été apportées ces
dernières, années, mais elles sont loin d'être
suffisantes.
la construction prochaine, à Conakry,
d'un entrepôt frigorifique permettant le
stockage des bananes avant embarquement,
et assurant la conservation de ces fruits, va
certainement être suivi d'un accroissement
très intéressant du trafic. Celui-ci petit très
rapidement passer à Vexportation, d'une tren-
taine à une centaine de milliers de tonnes.
Il importe donc de prendre sans délai les
dispositions nécessaires pour l'exécution de
travaux mettant le port à même de répondre
à cet accroissement. Toits les bateaux qui
auront à prendre du fret, des bananes notam-
ment, doivent pouvoir venir à quai, puis y
effectuer rapidement leur chargement.
Il convient par suite d'examiner immédia-
tement la possibilité de prolonger et d'élar-
gir la jetée existante, de la ceinture de quais
en eau profonde, de façon à permettr a
l'amarrage d'au moins trots grands navires,
les quais actuels, une fois aménagés, étant ré-
servés aux^petits vapeurs et aux cotres qui as-
surent le service côtier et relient Conakry aux
centres, commerciaux de Bokc, Boffa, Dubréka
et Forècariah (i). Enfin, il est urgent de
draguer la rade et le chenal de façon à as-
surer la sécurité aux navires venant à quai
ou restant au large, s'ils n'ont pas à prendre
de fret.
Ceci est pour l'immédiat et l'indispen-
sable. Il semble pourtant qu'on puisse faire
mieux en Guinée que d'exploiter, comme on
l'a fait jusqu'ici, les seules possibilités cultu-
rales. le sous-sol de la colonie renferme en
effet nombre de gisements intéressants et la
politique suivie à leur sujet n'a peut-être
pas été très avisée. Des bauxites ont été
reconnus le long de la voie ferrée. Aux
portes mêmes de Conakry existe, d'autre
part, en quantité considérable, du minerai
de fer dont la qualité et la teneur ont été
reconnues suffisantes pour intéresser, sinon
l'industrie sidérurgique française qui est par-
ticulièrement favorisée à cet égard, mais des
industries similaires de l'étranger. Des de-
mandes de concessions ont été faites par des
groupements disposés à exploiter ce minerai
et à prendre à leur charge tous les travaux
nécessaires d'aménagement d'un grand port
été prises en considération. La question n'est
pourtant pas négligeable et mérite d'être
examinée à nouveau.
La mise en exploitation du sous-sol de la
Guinée pourrait donc faire de Conakry un
port qui rivaliserait d'importance avec celui
de Dakar et pourrait même lui être supérieur
quant au chiffre du tonnage embarqué. Ce
fait ne doit pas être perdu de vue, car c'est
Peut-être tout l'avenir économique de la co-
lonie qui en dépend.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
A LA CHAMBRE
--()-o--
DANS US COMMISSIONS
L'Algérie et les dépenses militaires
La contribution do l'Algérie aux dépenses
militaires pour 1988 a été fixée, comme on
le sait, à 41.163.000 francs, après le vote
des Délégations Financières, au cours de
leur dernière session. Cette contribution
doit d'ailleurs être fixée chaque année, jus-
qu'en 1937, à 6 0/0 du total du budget ordi-
naire de l'Algérie.
La Commission des Finances de la Cham-
bre avait voulu, récomment, sur la propo-
sition de M. Margaine, duié de la Marne,
imputer au budget algénen une nouvelle
charge de 9 mULions, pour 1928, au titre
des dépenses militaires. Les députas algé-
riens ayant protesté par l'organe de M.
Mallarmé, député d'Alger, la Commission a
« provisoirement » renoncé à cette propo-
sition. Mais nous croyons savoir qu'elle
sera reprise.
(1) Tous ces centres, situés sur les fleuves ce-
tiers sont accessibles & des embarcations d'as-
sez fort tonnage. Celui de Boké notamment, à
fô kilomètres dans l'intérieur, peut être fré-
quenté par des navires de 400 tonneaux.
ELECTIONS LÉGISLATIVES DE 1928
--0-0.-
M. Marcel Vergez, rédacteur principal des
P.T.T. à Madagascar, se présentera comme
républicain socialiste indépendant et régio-
naliste dans la première circonscription de
Pau. Il avait été battu, en 1919, sur la liste
socialiste de M. Léo Poldès, qui avait re-
cueilli une moyenne de 4.000 voix.
On annonce à la Guadeloupe que M. Max
Bloncourt, acocat à la Cour d'Appel de
Paris, sera candidat dans la Colonie aux
élections législatives de mai 1928.
M. Max Bloncourt se réclamerait de
l'internationale* Communiste et serait sou-
tenu par un groupement qui sous Je titre
« Parti du peuple » vienit d'être fondé à la
Pointe a Pitre.
i
DEP ARTS
M. Théodore Steeg, Résident Général au
Maroc, accompagné de Mme Steeg et du Gé-
néral Mangin, quittera Paris demain soir ven-
dredi à 19 h. 50 à destination de Bordeaux,
d'où il s'embarquera pour Casablanca.
L'état de santé de M. Steeg est maintenant
heureusement excellent, et certains bruits pes-
simistes ayant été répandus, il est juste d'indi-
quer que, depuis son retour en France, le Rési-
ent Général n'a jamais cessé de s'occuper des
grandes questions du protectorat marocain qu'il
était venu traiter avec le Gouvernement.
le
06
M. A:-R. Fontaine, président du Conseil
d'administration de la Société française des
Distilleries de l'Indochine, a quitté Paris cf
soir à 19 h. 50 à destination de Marseille-, où
il s'embarquera demain pour l'Indochine à bord
du Paul-Lecat.
Il a reçu à la gare de Lyon les vœux de
santé et ae favorable voyage d'un grand nom-
bre d'amis personnels et de personnalités colo-
niales.
* <
Le général Vidalon, commandant supérieur
des troupes du Maroc, a quitté Marseille à
bord de r Anja. à destination de Casablanca.
Il était accompagné du général Huré, comman-
dant de la région de Marrakech
icloi
Cabinet du Gouverneur Général
de l'Algérie
Est nommé substitut du procureur de la
République près le tribunal de première
instance de la Seine, M. Homillat, procureur
de la République de 3° classe, mis à la dis-
position du Gouvernement général de l'AI-
gérie et exerçant les fonctions de directeur
'adjoint du cabinet du Gouverneur général,
en remplacement de M. Cauwès.
––-–
Le centenaire de l'Algérie
0
L'on prépare dès maintenant les fêtes et
cérémonies qui auront lieu en Algérie dans
trois ans, pour la célébration du centenaire.
Elles seront comme la revue du prodigieux
labeur accompli dans la « France nouvelle »
entre ces deux dates : 1830 et 1930.
Rappelons qu'un monument sera édifié
pour marquer les efforts et les résultats de
la colonisation française en Algérie. Il sera
sans doute dressé dans la Mitidja, près de
Boufarik, où s'est créé et merveilleusement
développé, au milieu d'un marais pestilen-
tiel, le premier et le plus riche de nos cen-
tres agricoles africains.
La frontière algéro-aarocaine
Le lundi 17 octobre, s'est réunie à Oudjda
(Maroc Oriental), une Commission chargée
de l'aborncment do la frontière algéro-ma-
rocaine au sud du col de Teniet-Sassi. Cette
Commission est mixte et comprend des dé-
légués du Maroc et de l'Algérie. Les caïds
des tribus intéressées y participent égale-
ment.
La santé de Moulay Youssef
0
Profitant du séjour de S. M. Moulav Yous-
sef à Fez, le correspondant de notre confrère
le Petit Journal a sollicité une audience au
cours de laquelle le sultan du Maroc lui a
déclaré entre autres :
- Regardez-mol, et dites que vous m'avez vu
en excellente santé, Jo remercie de l'intérêt que
l'on me porte il J'étranger et particulièrement
à Paris, dont je garde la meilleur souvenir.
Le sultan, quoique un peu fatigué, a rth
pris ses occupations habituelles. Ses méde-
cins sont à nouveau optimistes. La cri.
d'urémie est finie.
Le sultan restera quelques jours à Fez, sa
ville préférée en raison de ce qu'elle est un
centre intellectuel musulman. Il assistera
prochainement aux fêtes de Moulay Idriss
Les habitants de Fez qui avaient cru le ul-
tan en danger de mort, sont heureux d'avon
vu Moulay Youssef en bonne santé et témoi-
gnent leur joie par de grandes fêtes et des
réjouissances.
Le Maroc agricole
0-0
En se donnant la peine de le travailler un
peu, on peut avec espoir de succès tenter
fortune au Maroc. C'est afin de documenter
ceux qui voudront tenter 1 aventure que notre
collaborateur et ami M. Louis Le Barbier a
réuni en un volume édité chez M. J. Gam-
ber, 7, rue Danton, à Paris, les articles sur
le Maroc Agricole qu'il a publiés dans les
Annales Coloniales dont les lecteurs ont ap-
précié la sérieuse documentation.
M. Louis Le Barbier est convaincu que,
sous la haute administration de M. Th.
Steeg, les colons et les indigènes sauront ti.
rer parti des richesses agricoles et peut-être
minières du Maroc.
M. le Résident général Steeg, écrit M.
Louis Le Barbier, a trop à coeur le dévelop-
pement économique de ce beau Maroc, aux
destinées duquel il préside avec compétence
et autorité pour n'avoir pas tenu à continuer
l'œuvre de son éminent prédécesseur.
BROUSSES
fr BROUTILLES
Le bien le plus précieux
Des voyageurs assurent avoir rencontré
dans l'île de Bornéo des singes qui, mani-
festement, n'ont pas de bien plus précieux
que leur nez. Dès qu'ils se croient menaces,
ils saisissent à deux mains cet organe et
fuient dans cette posture qui leur enlève
pourtant la moitié de leurs moyens sportifs.
Ces animaux ont évidemment une raison
particulière de tenir à leur appendice olfac-
tif. La voici, peut-être : les mêmes voya-
geurs ont observé que ce nez s'allonge du
double sous le coup d'une émotion : peur,
colère, désir amoureux. Et cela crée
bien aux singes de Bornéo une curieuse pa-
renté avec l'instrument de musique dit
« trombone à coulisse n, mais les éloigne
évidemment de notre espèce qui n'est pas
émotive tout à fait de la même façon.
On conçoit, en tout cas, qu'ils aient le
souci constant de sauvegarder la partie la
plus sensible de leur individu.
Maintenant, Bornéo, c'est loin, et vous sa-
vez le proverbe.
Audion
1 .,.
Cinéma Colonial
0 0
Impressions africaines
M. D. Kirsanoff vient de terminer le mon-
tage d'un documentaire fort intéressant qu'il
a tourné pour les productions Markus et qui
s intitulent Impressions africaines. Ce docu-
mentaire a été réalisé en Tunisie, Algérie
et dans le Sahara, et les prises de vues ont
été effectuées par M. J. Kruger.
fitm
Tourisme colonial
----0-0-
Le Comité de Tourisme Colonial du Tou-
ring-Club de France (T.C.F.) ayant reçu un
don anonyme de 200 francs, a décidé que
cette somme sera employée à l'acquisition de
brochures et photographies récentes recon-
nues indispensables à la propagande colo-
niale.
Contre la fièvre jaune
La vaccination
En raison d'une recrudescence de la fièvre
jaune en Afrique occidentale française, le mi-
nistre de la guerre vient de décider que tous
les militaires européens désignés pour rejoin-
dre cette colonie seront soumis, jusqu'à nou-
vel ordre, avant le départ de la métropole,
à la vaccination spéciale contre la fièvre
jaune.
Cette vaccination sera aussi appliquée,
avant leur embarquement, à tous les indi-
gènes coloniaux rapatriés en A. O. F.
Les familles des militaires européens sus-
visés pourront, si elles le désirent, bénéficier
de cette mesure dont les autorités militaires
'doivent faire ressortir l'utilité au point de
vue prophylactique.
Le Sybil
Un navire espagnol a pris en remorque le
vapeur Sybil, à bord duquel une épidémie
de paludisme s était déclarée. Dix-neuf mem-
bres de l'équipage ont dû être débarques à
Las Palmas. Ils sont soignés à l'hôpital.
Le consul de France a pris les mesures
nécessaires pour que toute facilité soit don-
née aux marins malades.
,–
Dépêches de l'Indochine
---0'0--
Au Yunnan
Le 15 octobre, le Directoire a conclu un
accord avec le général dissident Tchang-
Jou-You qui est cerné depuis plusieurs
semaines dans Kiu-Tsing, à Vest de YUIt-
nanlou. Tchaiig-Jou-You a tait une sou-
mission complète; il est chargé de mainte-
nir le respect..
Les forces de la province de Kou-FA-
Tcliéou sont de nouveau, entrées au Yun-
nan, et ont occupé la ville (routière de
Tsing-Yi. Les troupes du chef du Direc-
toire, général Long-Yum, ont été rendues
disponibles par cet accord et ont été ra-
menées à Yunnanfou. Elles ont attaqué le
12 courant, au matin, les troupes de Tatig-
Ki-Yu, qui se sont retranchées (1 une tren-
laine de kilomètres à l'ouest de la capitale
provinciale, les obligeant à battre en re-
traite sur Nannin-Tchéou. La poursuite se
continue dans la direction de Talifou.
Le général lIou-Jou-You, ancien chel du
Directoire, battu vers Tcha-Co-Tong est ac-
tuellement immobilisé et est tenu hors de
cause vers lluf-Ouan-Huei, à la frontière
de la province de Kou-Ei-Tchéou.
On pense que la province de Kou-Ei-
Tcheou abandonnera définitivement ses
projets d'agression contre le Yunnan.
L'ordre continue à régner à Yunnanfou,
Il est assuré par des mesures, de précau-
tion toujours très rigoureuses. Le com-
merce reprend peu à peu. Le trafic conti-
nue dans le calme sur tout le parcours de
la ligne de chemin de fer.
Les ambassades au Japon
On mande de Tokio à Saigon que les So-
viets n'ont pas encore fait de démarches
pour la nomination de Rakowsky à Tolcio.
mais les autorités faponaises ne paraissent
pas favorables à cette désignation.
M. de Billy visite actuellement les ré-
gions de Shikcku et de Chugoku,
La Commission du riz a décidé d'acheter
un million et demi de kolcw de riz iaponai.,
pour 1927-1928, afin de faire remonter les
cours.
Indopacifl.
deboi
TAUX DE LA PIASTRE
-o--
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître an ministre de.* Colonies
qu'à la date du 19 octobre 1A87. le taux officiel
de la piastre était de 12 fr. 00.
Le gris-gris d'Amadou-Bamba
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Quand je pris en 1905, iiueique temps
après la mort de Coppolani, le commande-
ment du poste de Souet-el-Ma, sur les bords
du lac Cayar, en pays Trarza, on me recom-
manda de ne pas perdre de vue un grand
marabout noir dont la zaouïa se trouvait à
quelques kilomètres du poste, sur une dune
de sable.
Il s'agissait d'Amadou Baniba, déporté en
Mauritanie depuis 1903 à la suite d'une
nouvelle rébellion contre l'autorité adminis-
trative du Sénégal.
Mon vieux maréchal des logis de goum
Bouzid me conduisit donc un matin à la
zaouïa de Cheikh. Bamba, pour lluel, en bon
musulman, il avait uno grande vénération.
Et chemin faisant, de dune en dune, Bouzid,
qui était très versé dans les questions
d'Islam, me racontait que Cheikh Bamba
était vénéré comme un être divin par ses
Halibés (environ 200 dans sa. zaouia, dont
une vingtaine de femmes). La doctrine
Mouride est basée sur le rachat des fautes
et des négligences de tous par les mérites
d'un seul.
Tu verras, me dit Bouzid, comme tu seras
bien accueilli par Cheikh llamha, tfuand il
saura que tu as touché le tomlK-au de Sidi
Okba et que tu es l'ami de Cheikh Sidia. 8
Peu m'importait le passé du marabout
pourvu qu'il se tint tranquille en sa zaouÍa
de paille où les cadeaux de toutes sortes
lui parvenaient des points les plus reculés
de l'Afrique Noire.
Par un véritable dédale de couloirs, je par-
vins, précédé de mun fidèle Bouzid à une
vaste chambre où arriva au hout d'un cer-
tain temps, le grand marabout, ;m visage
demi volié par un cheirhe.
Après les salameks d'usage, j'! Titretins
Cheikh Bamba du but de ma visite, toute de
courtoisie et conseillée aussi par ("Jhuk Sidia
que je venais de voir à Boutilimit oii, pen-
dant 15 mois, j'avais entretenu d'excellentes
relations avec le chef des Kadria.
Cheikh Bamba m'assura de son esprit de
soumission à l'autorité française et de tous
ses efforts pour obtenir son retour en grâce
et, en effet, deux ans plus tard j'appris qu'il
avait été autorisé à regagner Diourk l qu'il
ne devait plus quitter jusqu'à sa mort le
19 juin 1927.
- Ah cours d'une »ouvelle visite à Cheikh
Bamba, il me fut donné d'éprouver la valeur
de ses gris-gris.
Avant que je le quitte, le marabout voulu
me donner sa bénédiction qui me protége-
rait de bien des maléfices.
Après s'être craché dans les mains et avoir
soufflé dessus, il les plaça au-dessus de ma
tête en murmurant des paroles cabalistiques,
que je n'ai hélas ! pas retenues.
A mon retour au poste, je fus accueilli par
une vive fusillade de deux goumiers révoltés.
Bien que ces énergumènes m'aient envoyé
une centaine de balles à 50 mètres de dis-
tance, pas une ne nous toucha, ni Bouzid
ni moi.
Bouzid me dit alors, et je dus me rendre
à l'évidence, que le gris-gris de Cheikh
Bamba nous avait protégés !
S'il ne m'a pas donné d'argent (75.000
francs) il m'a, du moins, sauvé la vie et
nous étions restés chacun dans nos attribu-
tions respectives.
Bnfrêne Devaax.
L'Aviation jColoniale
-0'0--
France-Amérique
Les récompenses
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a
pris hier la décision d'inscrire au tableau
de concours pour la Légion d'honneur pour
le grade d'ofticicr le lieutenant de réserve
,Dieudonné Costes, avec la citation sui-
vante :
Pilote hors île pair. Brillants services de
tîuorrc dans l'aviation de chasse. S'ost particu-
lièrement distinguu dans l'exécution de nom-
breux grands voyages aériens. IMeilleur, en
126, du record de distance en ligne droite.
Vient d'acquérir de nouveaux titres à la re-
tconilaissante du pays, •̃neffectiuuU la pre-
mière liaison directe par avion, entre l'Afrique
et l'Amérique du Sud.
M. Leygues, ministre de la Marine a, de
son côté, inscrit au tableau de concours
pour officier de la Légion d'honneur le lieu-
tenant dl vaisseau Le Brix.
Départ différé
Costes et Le Brix ont été très affectés
par l'accident survenu, au moment de leur
iitterrissage sur l'aérodrome « doa Alfon-
si\si n, accident qui a coûté la. vie à troU
aviateurs brésiliens.
Pour s'associer au deuil de la nation bré-
silienne, ils ont manifesté le désir que
toutes les fêtes préparées en leur honneur
n'aient pas lieu. Leur désir i1. été exaucé et
même le banquet que devait leur offrir la
colonie française a été supprimé.
Enlin ils ont décidé d'ajourner leur dé-
part, atm d'assister aux funérailles.
C'est pourquoi ils n'ont quitté Rio de Ja-
neiro qu'hier a ) h. 27 (heure locale), soit
8 h. 27 (heure française), à destination de
Buenos-Ayres ; mais, surpris en route par
une violente tempête, ils n'ont pu exécuter
complètement leur projet.
Arrivés à la fin de l'après-midi à Rio-
Grande do Sûl, il ne leur fut pas possible
d'atterrir et durent remonter jusqu'à Pelo-
1as, où ils ont pris terre normalement, mal-
gré l'obscurité. Pelotas est i environ 500
kilomètres de Buenos-Ayres.
Les deux aviateurs comptaient repartir
aujourd'hui pour La capitale argentine.
Félicitations officielles
Le Sénat brésilien a adopté, à l'unanimité
une motion déposée par M. Irineu Ma-
chado, dans laquelle rassemblée transmet
au Sénat français ses félicitations pour la
France, patrie de Costes, Le Brix, Sainl-
Roman et Nungesser.
Nos deux compatriotes ont été reçus par.
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