Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 octobre 1927 10 octobre 1927
Description : 1927/10/10 (A28,N148). 1927/10/10 (A28,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451142j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VlNGT-HUITIEME ANNEE. N° 148.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
Lt'NDI SOIn, 10 OCTOBRE 1907
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Les Annales Coloniales
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bureau du fournal.
DIRECTEURS 1 M a rosi RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
Les Ansales Coi.osiai.i:s ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propreté exclusive.
,..I.IL OIOTIDIEI
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1 94, IN II Mlt-Tfeafeir
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TftLtFH. t LOUVM IM»
« RICHELIEU «7-M
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avec le supplément illustré ;
Un «n n Mois 't Mui.
France et
Colonies 120 » 65 > 35 a
Étranger 180 » 100 » 50 »
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- L'Italie et les mandats coloniaux
« ------- ffl
Continuons à suivre attentivement les
controverses qui ont lieu sur le problème
qu'on désigne par ces termes : t Redistri-
bution des mandats coloniaux. »
Au Congrès géographique - de Milan,
M. Federzoni, minstre des Colonies, a af-
firmé officiellement que le peuple italien a
des droits supérieurs à ceux des autres pays,
à partir du moment où on parle de reviser
la distribution des mandats. Cette opinion,
'nous l'avons souvent rencontrée, défendue
-dans la presse italienne tantôt par des fiers à
bras, avaleurs de sabres et faiseurs de boni-
ments, tantôt par des hommes qui ont pour
règle de parler sérieusement des choses sé-
rieuses, ce qui est une condition excellente
..pour se faire écouter. Nous la retrouvons au-
jourd'hui exposée avec beaucoup de vigueur
par le ministre des Colonies : « Le jour où
on devrait pourvoir à une revision des posi-
tions coloniales, personne ne pourrait refuser
à l'Italie le droit de revendiquer une prio-
rité absolue. »
Sous cette forme hypothétique, cette a(-
firmation officielle pose le problème pour un
avenir plus ou moins éloigné. Certains de
nos confrères italiens insistent sur ce point
qu'il serait exagéré et puéril de prétendre
que nous assisterons demain à des modifica-
tions coloniales. Mais ils ajoutent que si
nous y assistions après demain, l'Italie de-
vrait passer avant toutes les autres puis-
sances qui, n'ayant aucun mandat, deman-
dent à en exercer un : c'est une idée qui
acquiert désormais la valeur « d'une affir-
mation définitive ». Le Ministre des Colo-
nies a parlé pour le gouvernement tout en-
tier, pour la nation tout entière. Ses paroles
engagent tout un peuple. Certes, on est en
core « dans le champ des tendances 8; on
risque d'y séjourner encore quelque temps;
mais à l'heure où on passera du champ des
tendances à celui des réalités, l'Italie sera
là pour dire : nous d'abord; et aux autres :
après nous, s'il en reste.
Ces autres, qui sont-ils? Des textes nom-
breux nous riveraient à te sujet si nous étions
capables d'hésiter.
Les prétentions italiennes doivent néces-
sairement être satisfaites avant les préten-
tions allemandes. Voilà ce que, depuis des
années, les Italiens répètent tous les jours.
Ils le répètent avec (t'autant plus d'insis-
tance qu'on a pu croire que les prétentions
allemandes recevraient un nouvel appui du
fait que l'Allemagne se voyait accorder un
siège à la Commission des Mandats. Non.
non ; ce« progrès » de l'Allemagne n'a rien
à voir avec les droits des puissances privées
de colonies s'il y avait une nouvelle répar-
tition des mandats : ceux de l'Italie restent
incontestablement supérieurs, ils gardent la
première place, et rien ne saurait leur faire
perdre une priorité dont les raisons nous sont
longuement développées.
Pas de « parallélisme de position » entre
l'Allemagne et le peuple italien. Les alliés
et les autres nations le reconnaîtront néces-
sairement à Genève : les alliés, car en vertu
de l'article 13 du pacte de Londres
des compensations coloniales sont dues à
l'Italie, puisque ses « bénéfices coloniaux 8
sont incomparablement inférieurs à ceux de
l'Angleterre et de la France (cet article
est le grand cheval de bataille des écrivnins
qui réclament pour l'Italie (les avantages
nouveaux) ; la Société des Nations, car elle
-manquerait à son rôle essentiel si elle hési-
tait en présence de, la situation (le l'Italie.
La Société des Nations, en effet, pour- j
suit la tâche difficile de fonder la paix entre
les peuples. Elle n'y peut travailler en fai-
sant uniquement des appels, si pressant
soient-ils, au sentiment de la solidarité in-
ternationale ; elle est convaincue qu'elle n'y
parviendra qu'en établissant l'équilibre des
droits et des intérêts. Or, le déséquilibre
actuel du monde est le principal obstacle à
ses efforts ; il y a des pays qui ont trop et
d'autres pas assez, des riches et des pau-
vres j celui-ci a un empire colonial puis-
sant, et cet autre n'en a pas du tout ; celui-
ci trouve plus de matières premières qu'il
ne lui en faut, cet autre ne peut se pro-
curer qu'à grand peine et en s'appauvris-
sant, les matières premières indispensables
à son existence et à ses industries - nationales.
A cette injustice dans la répartition, ceux
qui veulent la paix du monde doivent faire
succéder la justice, l'ordre, l'harmonie.
« Péréquation des matières premières »,
c'est-à-dire péréquation des colonies : la
Société des Nations ne peut avoir d'autre
devise. Mais alors, c'est l'Italie qui incon-
testablement passer avant l'Allemagne ;
celle-ci a beau se plaindre qu'on l'ait dé-
pouillée de ses colonies, elle est beaucoup
plus riche que le peuple italien en matières
premières et en combustibles. Dès 1920, la
Société des Nations, dans l'enquête qu'elle
a entreprise, faisait passer avant les autres
le problème des matières premières pour
qu'à l'hostilité des peuples succédât la bonne
entente : par là même se fonde en raison
la priorité des droits italiens. Si elle n'est
pas reconnue, proclamée, c'est qu on veut
laisser l'Italie exposée à une sorte de servi-
tude économique à , 'Ia,queHe l'Allemngne,
par ses ressource;» nationales, est sûre
d'échapper. On ne peut pas laisser ptus
longtemps 40 millions d'hommes sous la
menace de l'esclavage : il faut aller au plus
t'fessé.
Telle est l'argumentation des journaux
italiens ; je la résume loyalement, sans rien
lui enlever de sa force. C'est l'Allemagne
qui est visée très directement dans ces dis-
cussions sans cesse renouvelées. Le corres-
pondant parisien du Corricrc délia Serra
allait plus loin encore ; après avoir déclaré
que, « si l'on admet l'interprétation belge
de Roilin, il n'est pas vrai que l'Allemagne
ait quelque droit après être entrée dans la
Commission des Mandats. il ajoute :
« Lorsque l'Allemagne commencera à faire
la grosse voix et à donner quelques ennuis
de ce genre, la France s'apercevra que la
formule d'une entente franco-italienne n'est
pas si vide de sens politique que le préten-
dent les Français ». J'ignore quels sont les
Francais uui estiment qu'une entente franco-
italienne est vide de sens politique, je pense
au contraire que ceux-là ont un sens poli-
tique bien peu averti qui compromettent ou
cherchent à compromettre les relations ami-
cales et confiantes qui doivent, malgré tout,
unir les deux peuples voisins. Mais je ne
suis pas sûr que ces gens à courte vue soient
tous de ce côté de la frontière, et, pour être
franc, je suis persuadé qu'ils sont plus nom-
breux de l'autre côté des Alpes que de
celui-ci. D'autre part, c'est une conception
politique un peu périmée que celle qui con-
siste à ne cultiver des amitiés avec un voisin
que lorsqu'un autre fait la grosse voix ou
vous donne des ennuis. Une entente franco-
italienne n'a pas nécessairement pour condi-
tion ou pour conséquence une mésentente
avec l'Allemagne, et la Société des Nations.
Si elle travaille à la paix par l'équilibre des
droits et des intérêts elle ne peut que re-
chercher l'équilibre de tous les intérêts et
de tous les droits.
Mario Roustan,
Sénateur de l Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
CANDIDATURES
A la Guyane
00 ,
Le bruit court avec une vive jnsistance que
la candidature à It députation en Guyane
aurait été offerte par un groupe important
d'Antillais, à M. René Maran, do.nt on se
souvient à la fois des sévices, quelquefois
mortels, auxquels il se livra en Atrique
Equatoriale contre les noirs ses frères et
aussi de son roman tendancieux Ba:.)"a!:l.
M. Eugène Lantivr, le distingué député
sortant qui plane dans les hautes sphères de
la politique et de la diplomatie se représen-
tera également.
On parle encore de M. Jean Galmot, qui
était député sortant en 1924 et ne fut 1 attu
qu'à une petite majorité par le directeur de
VHomme Libre.
(Juoi qu'il en soit, les lettrés de Cayenne
ne pourront pas se plaindre. Voici trois .écri-
vains qui, à des titres divers, ont conquis la
notoriété, sollicitant leurs suffrages. Eugène
Lautier, le journaliste de race, à la culture
aussi prodigieuse que la mémoire, Jean Gal-
mot, homme de lettres et romancier aux vi-
sions colorées et puissantes, enfin René Ma-
ran, dont les outrances voulues lui valurent
la réputation tapageuse du prix Concourt.
Elections dans l'Inde
-0-0--
De notre correspondant
.4 la suite des calomnies répandues par ses
adversaires et-Ilii tendaient à représenter le
parti Gccbelê contme • ayant perdu toute in-
fluence, M. Henri Gœbèlè et ses collègues
de la première liste dans l'établissement de
[Jolldieltéry - le plus peuplé de beaucoup et
qui joue un rôle prépondérant dans les élec-
tions - ont donné leur démission de conseil-
lers généraux. Ces démissions ont entraîné des
élections complémentaires dans les deux lis-
tes. Elles ont eu lieu le dimanche 2 oc-
tobre, dans le plus grand calme.
Dans la première liste (Européens, des-
cendants d'Européens et renonçants), le parti
Gccbélé a obtenu entre 265 voix (Henri
GæhUé) et 220 7'oix sur 365 votants.
Dans la seconde liste (indigènes) M. Sel-
varadjou et son colistier, patronnés par M.
Henri Gælulé, ont obtenu 31.650 voix sur
31.675 votants et 37.830 électeurs htsaits.
C'est un grand succès pour le parti
Gæbélé qui, en donnant les démissions, avait
mis vainement, au défi ses adversaires d'en
faire autant. Du fait de ces scrutins ee parti
a gagné trois sièges au Conseil Général.
-000. (Par dtpêc/r: )
1-
Nos importations de cacao
Avant la guerre, la part de nos colonies dans
les importations totales de cacao en France
n'était que de 2,2 %, et en 1925, elile avait
atteint 15,9 Nous savons que c'est de la
Côte d'Ivoire que provient ce cacao ; sa pro-
duction est passée de 1.993 kilos, en t907, à
62.783 kilos en 1925. Cette remarquable pro-
gression est due aux soins de l'Administration
de la colonie qui a propagé chez les indigènes
les plantations individuelles. Nous devons nous
attendre à voir sous peu notre colonie concur-
rencer sérieusement sa voisine la Gold-Coast
qui lui a donné l'exenrple.
oie
Nos colonies
à la Foire de Prague
n - O- -
Ln foire de Prague, qui vient de se ter-
miner, a remporté un succès remarquable.
Plus de :irr»JMM> visiteurs dout la plupart
commerçants, ont été enregistrés, le chif-
fre d'exposants s'élevunt à 2.300 maisons.
Ce succès est drt pour une grande partie
il la magnifique participation française.
L'Algérie, le Maroc et l'Indochine ont
exposé à Prague les matières premières in-
dispensables il t'approvisionnement de l'in-
dustrie tchécoslovaque et y ont obtenu un
vif succès.
La PUlTATIOU AUI COLOIIII
"Caveant consules"
proconsulesque
'.,
L1 Allemagne nous livre des pres-
tations en nature pour régler -
dans quelle mesure! - les dettes
de guerre.
Les prestations en nature sont une arme
à double tranchant, car en nous payant avec
du matériel, le Reich s'acquitte en faisant
revivre et prospérer ses industries nationales,
au détriment des nôtres, tout au moins par-
tiellement.
Le gouvernement cherche et adapte Vem-
ploi de ces prestations au mieux des intérêts
du pays.
Mais, il y a un mais, il y en a même
plusieurs et ils sont de taille.
La métropole ne peut suffire à utiliser ces
quelques milliards de francs-papier en mar-
chandises que doit lui verser VAllemagne et
qui, si nous n'en prenons pas livraison, ne
seront remplacés par rien.
Où donc trouver, notamment, Vemploi de
ces produits de la métallurgie ou de la
chimie d'Outre-Rhin.
Aux colonies, naturellement.
Bravot
Comment?
C'est là ou le bât devient blessant: Il faut
agir avec une grande prudence. D'abord, ir
semble bien que pour nos colonies, le tra-
vail direct des firmes allemandes ne soit
pas admissible.
Je ne vois pas bien Krupt ou quelque
autre Geselldhaft chargé de construire un
port ou un chemin de fer en Afrique Occi-
dentale, à Madagascar ou en Indochine.
Voyez-vous les directeurs, les ingénieurs,
les contre-maîtres germaniques débarquer à
Dakar ou Grand-Bassam, Taniatave ou Sai-
gon pour prendre la direction des travaux,
recruter et commander les indigènes, car à
outillage allemand correspond état-major
allemand (composé fatalement d'anciens of-
ficiers et sous-officiers de la grande guerre)
commandant à des indigènes protégés ou
quelquefois nationaux français. Singulier
paradoxe qui nous mettrait en ridicule pos-
ture vis-à-vis des populations de couleur aux-
quelles nous avons annoncé la France vic-
torieuse et qui reverraient dix ans après
l'armistice, les Allemands mettre en valeur
nos propres colonies. Nous n'avons pas voulu
pour de multiples raisons, sentimentales sur-
tout, qu'au lendemain du traité de paix ce
soient nos voisins d'otitre-Rhit: qui remettent
sur pied nos régions dévastées. Voudrions-
nous davantage que ce soient eux qui mettent
en valeur nos co^ 'tes et s'y installent en
bons otivriersi ? Q, nous dit, dans l'hypo-
thèse d'une nouvelle conflagration mondiale
que nous ne voulons pas mois que nous re-
doutons, que ces agents de tout ordre ne se-
ront pas les artisans d'une sournoise révolte
parmi les indigènes peut-être même après les
avoir travaillés de longue datet
Il me semble qu'il est donc impossible
d'envisager une telle manière de travailler.
Je suis persuadé qu'après avoir émis cette
hypothèse, tout le monde, aussi bien dans le
gouvernement qu'aux colonies, sera d'accord
avec moi.
Il faut se servir des prestations en nature
aux colonies avec beaucoup de prudence, il
faut filtrer les fournitures, faire le départ
entre ce qu'il est possible de prendre sans
que le réapprovisionnement des articles pris,
constitue une sorte de monopole pour les
industries d'outre-Rhin et ce qu'il nous est
interdit de recevoir sans péril, il faut que
des organismes français solidement organi-
sés, astreints au remploi des prestations alle-
mandes, soient responsables de l'emploi des
matières usinées et de leur mise en état
vis-à-vis de VAdministration Coloniale, sinon
nous nous exposons aux malfaçons aujot/f-
d'hui, aux pires catastrophes demain.
Les prestations allemandes aux colonies,
il en faut le plus possible, mais intelligem-
ment appelées et solidement vérifiées par des
mains françaises.
Sinon casse-cou.
Il est bon 'd'organiser la lutte contre le
paludisme et la fièvre jaune, de développer
les ressources économiques de notre empire
et de s'efforcer d'en assurer la défense
extérieure, mais gardons-nous des ennemis
de l'intérieur.
Ne soyons pas de mauvais bergers. N'in-
troduisons pas le loup dans la bergerie.-
Pierre Taittinger,
Stéputh de Paris, Vice président
de ta Commission de tMIfér*,
des Colonies et des Protectorats.
Un congrès des rhums
--0-0-
A la fin de l'année doit se tenir, à Paris,
un Congrès des Rhums ou la Réunion, la
Martinique, la Guacleloupe, sans oublier Ma-
dagascar, la Guyane, seront, nous en sommes
certains, largement représentées.
A LA CHAMBRE
-1
DANS LES COMMISSIONS
Contingentement des rhums
La Commission des Finances a pris en
considération et adopté un amendement de
M. Candace maintenant pour une nouvelle
période le régime actuel de contingente-
ment des rhums provenant des coîonies
françaises.
1.1 HE DEMAIN :
LE CAOUTCHOUC AFRICAIN, par
Ki)ou.\nn Nfinox, sénateur de la Haute-
Loire, rire-président de la Commission
des Havanes.
BROUSSES
fr BROUTILLES
Carambolage
., Trois éléphants descendaient une berge es-
carpée pour aller boire un bon coup dans je
ne sais quel fleuve de l'Ouganda. Un chas-
seur se trouvait par là, qui dominait la si-
tuation. Il tire l'éléphant le plus rapproché.
Occis, le pachyderme dégringole la pente et
tombe sur ses compagnons d'abreuvoir, si
lourdement qu'il les écrase. Ainsi, une seule
balle a fait trois victimes, et le fleuve afri-
cain vous prend un air de Styx. C'est le cas
de dire que ça, c'est du billard.
Mais moi, je ne garantis rien, dans cette
histoire que rapporte un de nos confrères.
Le chasseur était peut-être de Tarascon.
Peut-être aussi, ayant un peu bu pour mieux
tenir l'affût, a-t-il vu triple. Un refrain bien
spirituel a prévu le cas depuis longtemps :
Un éléphant,
Ça trompe
Cd. tromte.
s- -- - &.
Où le conseilleur n'est pas le payeur
Un musulman disait ces jours derniers à
un magistrat français parfaitement intègte,
mais qui ne déteste pas l'humour :
- J'adore le bridge, et le Coran m'inter-
dit les jeux de hasard. Comment jouer sans
que ma conscience de croyant proteste?
C'est bien simple, répondit le magistrat.
Vous n'avez qu'à tricher consciencieusement.
Le Coran ne défend pas les jeux d'adresse.
L'on dit que ce jour-là, le musulman ga-
gna la forte somme. Mais ce ne fut pas aux
dépens du magistrat.
A udion
Dépêches de l'Indochine
-0
M. Varenne regagne Hanoï
On mande de Hanoi que te gouverneur
général Alexandre Varenne, accompagné
des membres de son cabinet, a quitté hier
matin SaIgon. Il se rend, par voie de terre,
à Hanoi, où se tiendra, le 20 octobre, le
conseil du gouvernetnvni.
(Par dépêche.)
M. Alexundro Vu renne prendra, lin no-
vembre ou début de décembre, le paquebot
'l":UI' revenir en France.
On sait qu'il doit se représenter il la
députution dans la 28 circonscription de
Biom qu'iii a représenté avant le scrutin
peudo.pl'o,){)rliQnne' delntlG à 1910 et de
191 i a. 1919.
Paris-Hanoï en automobile
–00– 1
Lu mission Duvernc, qui accomplit le raid
Paris-Hanoï en passant par l'Afrique du
Nord, Suez et les Indes, est arrivée, comme
nous l'avons relaté, à Casablanca, venant de
Ceuta, où il avait été possible de filmer l'arri-
vée du roi d'Espagne.
Les automobilistes se plaisent à vanter
l'accueil que leur firent les autorités espa-
gnoles.
Dans la Phynance coloniale
0-0
̃ Notre confrère Commentaires, dont les
échos documentés sont toujours utiles à lire
et à retemr" publie sur deux des sociétés dont
M. Octnve tlomberg est l'animateur, les écJaos
suivants :
La guigne
M. Octave Homberg serait-il un mauvais
fétiche? Certain agent de change méridio-
nal commencerait à le croire. Il avait mis
tout son avoir et celui de sa clientèle sur les
espoirs de l'auteur de Y Illusoire Richesse.
Hélas! Il vient, lui aussi, de perdre ses der-
rières illusions. On liquide sa charge et il
va aller tenter fortune sur la Côte d'Ivoire.
Qui sait? Il en reviendra peut-être avec
des affaires, maintenant qu'il sait comment
on les fait.
Déception
En mai 1926, lorsque les actions et les
parts « Verreries d'Extrême-Orient » furent
introduites en Coulisse aux environs de 1.000
et de 3.500, sous le pationage de la Finan-
cière Française et Coloniale, l'usine, decla-
tait-on, venait d'être mise en marche, con-
formément aux prévisions des fondateurs, et
les premières livraisons avaient donné toute
satisfaction à la clientèle, etc., etc. Nous
vous faisons grâce du reste.
Actuellentent, actions et parts « Verreries
d'Extrême-Orient » sont a peu près inven-
dables. Les comptes au 31 décembre 196
viennent seulement d'être présentés aux ac-
tionnaires; ils se soldent par un maigre bé-
néfice (?) de 43.963 francs, et il ressort du
bilan qu'à la fin de l'année dernière la So-
ciété avait déjà immobilisé la plus forte par-
tie des 5 millions d'argent frais qu'elle avait
appelés en cours d'exercice. C'est qu'il a
fallu réorganiser l'usine, installer une nou-
velle direction, etc. Bref, les « Verreries
d'Extrême-Orient » ne sont pas encore au
point et elles devront se procurer de nou-
veaux capitaux et, sans doute, jouer un peu
de l'accordéon.
Cela n'a, du reste, rien de surprenant ni
d'anormal et ne signifie nullement que l'af-
faire ne marchera jamais bien. Mais cela
prouve que la méthode Homberg est mau-
vaise, même pour M. Homberg et ses amis,
du moins pour les entreprises coloniales en
général.
A la semaine du cuir
--0-0--
Madagascar et l'Indochine ont envoyé leurs
échantillons : peaux de buffles, de singes, de
chats sauvages, de loutres, de biches, de zé-
bus, d'antilopes, de veaux blancs, d'agneaux
forment une impressionnante panoplie.
Il existe même un morceau de peau d'élé-
phant de 3 cm 1/2 d'épaisseur et qui exige-
rait six mois de bain pour être convenable-
ment tannée.
Cuirs marocains
Le Maroc produit des peaux de très bonne
rature, mais auxquelles un traitement rou-
tinier a valu une réputation peu favorable.
Quelques exportateurs, cependant, l'un, en
particulier, de Tanger, ont su en améliorer
considérablement la préparation et la sélec-
tion.
NOIR SUR BLANC
Marrakech ville de plaisir
0-0-
Il y a une douzaine d'années j'arrivai à
Marrakech, avec quelques invités dit maré-
chal Lyautey qui avait profité de la foire de
Fès, pour nous faire connaître le Maroc. Il
y avait là M. Léon Bailby, Louis Latapic,
Francis de Croisset, Fer rouillât, de Lroll;
Major elle, de Nancy et quelques attires.
Après la dure et chaude journée de route,
on avait mis huit heures pour gagner la ca-
pitale du Sud. nous Nio/IJ. le dîner achevé,
Ernest Reveil/atld, alors sénateur de la Cha-
rente-Inférieure et moi à goûter le frais à la
porte de l'hôtel et nous fûmes vite assaillis
par les gamins de la ville de huit à douze
ans qui nous firent les propositions les plus
traditionnelles à Marrakech au grand éba-
hissemtnt de l'austère sénateur protestant,
ancien pasteur, je crois par surcroît. Nous
fîmes un tour vers la porte voisine de la ville
que l on fermait régulièrement à la tombée
du jour et repolissâmc. naturellement ces in-
uites, dont le Rire donne aujourd'hui un écho
toujours identique.
A partir de vingt hOlfes, sur le grande
place de Marrakech, les petits Berbères
cherchent profit en conduisant les étrangers
dans les rues dites réservées, c'est-à-dire chez
les moukères.
Excellence, ti vciix-h voir une chaolte
femme f
Comment, sale gosse, tu connais des
femmes.
- Oui.
- Combien1
- l'rois.
- Lesquelle-si
La mère à moi, bdh, très belle Mau-
resque.
- Et puis l'autre?
- LSautre, ma sœur, très gentil, ti sais.
- Et la troisième?
- La troisième. Excellence, c'est moi, si
ti veux.
VAngély
aiel
- Un homme
ti-U
Un Oranais, le docteur Adrien Harburger,
ancien interne des Jiôpitaux, chef de clinique
à l'hôpital Lariboisière, vient de mourir à
trente ans, du tétanos. -
Il s'était pique à la main en opérant l'un
de ses malades. Sachant le danger de cette
sorte de blessure, ou ayant ressenti les pre-
mèries atteintes du bacille de Nicolaïev, il
recourut au sérum antitétanique. En vain!
L'héroïsme du docteur Harburger fut, re-
cevant chez lui le professeur Sebileau et deux
internes, de leur exposer la marche de la ma-
ladie, observée sur lui-même.
Caf; n'est-ce pas, même si l'on souffre
atrocement, même si une affreuse contracture
des mâchoires vous fait un masque de
damné, il faut encore et toujours, jusqu'au
dernier souffle, essayer d'être un homme
utile.
Le mort, qui portait la croix de guerre,
a reçu la médaille d'or des épidémies et
a été cité à l'ordre de là nation.
C'est bien, niais l'on voudrait que dans
tous les cas semblables, la règle fût, pour
les écoles, les lycées, les maisons d'enseigne-
ment à tous les degrés, de faire lire par un
élève une brève relation de l'acte, héroïque
ou singulièrement généreux, qui vient de
s'accomplir. Un enseignement qui suivrait,
dans cet ordre d'idées, l'actualité, en serait
d'autant plus vivant et fécond, et surtout
aux colonies où le maître d'école est, avec
le médecin, le grand ouvrier du progrès.
Quel est donc le romancier populaire aui
disait : « Si mes livres ont eu du succès, c'est
que leurs personnages étaient de braves gens,
dont la vertu, in fine" était récompensée. »
Cette justice-là ne se trouve que rarement,
bien entendu, dans la vie réelle. Mais, en
vérité, on ne parle pas assez des braves gens.
Ce" sont surtout les autres qui ont générale-
ment la vedette.
R. B de Laromiguière
Le trafic dt (a gomme au Havre
--=0-0-
Les statisliquey du poi l autonome du Ha-
vie montrent lu purt de plus en plus grainle
que prend la gomme arabique cie nos colo
ilies et (le 1-ii (1iltis l'iiii-
portation dé ce produit.
lin 1921, sur un total de ::3.1 H quintaux
de gomme rot;us au Havre, -:¿¡, ¡;Æ quintaux
provenaient de l'étranger, suttuut l'Egypte
(i?G.:j83 quintaux) et des Indes anglaise»
(H5H quintaux), six autres pays s<« parla
géant le reste (Iji quintaux.
Nos colonies ne figuraient que pour ;,.:3:i3
quintaux, savon- : lu Sénégal pour 4.:.U0
quintaux, les autres pays de l'A.O.I-'. pour
915 quintaux .,1e Maroc pour 80 quintaux ut
l'Indochine pour 38 quintaux, Or, en 1926,
la part de nos possessions dans les impor-
tations de gomme faites par le Havre 3'élève
à 20.187 quintaux sur un total de 37.379
quintaux. Hattant l'Kgypto, qui ne repré-
sente plus que 1 S.J quintaux, l'A.O.I1'.
s'inscrit pour 20.072 quintaux, c'est-A-dire
pour la presque totalité du contingent, colo-
nial, les envois CIPH autres colonies étant
comparativement insigniliants. Soil du Ma-
roc 32 quintaux, de la Syrie 21 quintaux,
de la tluyane II quintaux. dl lïndndtinc
10 quintaux, des Etablissements français
«le la Crtte des Somalis 9 quintaux l'l de
Madagascar i quintaux, Dans les apports
étrangers, les I iules anglaises viennent
après l'Egypte a\ec r>til quintaux et. les tj,¡"
quintaux restant sont le partage de huit au-
tres pays.
Nous savons, du reste, «pie de 1r»nt notre
domaine colonial, c'est principalement, le
groupe «le l'A.O.K. qui ptmt nous fournir
en quantités importantes la gomme arabi-
que et «pie c'est principalenmnl «le e«>. cùté
que la métropole peut «opérer, par l'amé-
lioration et le développement de l'exploi-
tation, en tiivr un jour suffisamment, non
seulement pour couvrir tous ses besoins,
mais nUHi pn faire une gramle exportation.
L'Aviation Coloniale
p 0---
De Londres au Cap
Le lieutenant Bentley qui, revenant da
Cap, se rendait en avion de Pretoria à Dur-
ban, a brisé son appareil à lu suite d'un
atterrissage forcé. Le pilote et son passa-
ger, le commandant Miller, se sont tirés
sains et saufs de l'accident.
Bruxelles-Congo
Les services méléorolugiqlH's annonçant
que le brouillard sera très faible et très
probablement nul, avec vent favorable, le
départ des aviateurs Medaets et Verliaegen
elait prévu pour ce mutin.
France-Amérique du Sud
Hier après-midi, l'appareil des aviateurs
Coste et Le Urix a été amené de Villacou-
blay au Bourget, où a été fait le plein d'es-
sence.
Happelons (lue le projet de Costes con-
siste en un raid Paris-Hépuhnque Argentine
avec les étapes suivantes :
Paris-Saint-Louis, 4.:i(-b) kilomètres.
Saint-Louis-Natal, 3.200 kilomètres.
Natal-Mio de Janeiro, 2.000 kilomètres.
Bio de .laneiro-Buenos-Ayies, 1.790 kilo*
mètres,
Ce matin à 8 heures, les préparatifs
étaient terminés.
Interviewé, Costes a déclaré :
it Notre quantité d'essence n'est que de
2.800 litres, mais par contre nous empor-
tons GOO kilos de bagages, comprenant des
lettres, des journaux et deux petits paquets
destinés à M. de Alvqar, Président de la
République Argentine, que nous a remis a
l'instant même M. Beinberg, premier se-
crétaire à l'ambassade d'Argentine. »
Costes cependant surveille l'embarque-
ment des colis, qui sont placés dans les
deux réservoirs latéraux gauches du fuse-
lage. Quant à Le Brix il fait un choik
parmi leS nomnreuses cartes (lUi lui ont
servi à préparer le raid.
Il véritio aussi les différents appareils de
navigation et essaie même un casque colo-
nial qui lui servira en Afrique. Il jette
également un coup ""tuil sur les vivres qui
comprennent du sucre, trois poulets, des
bouteilles thermos contenant, du enfé. du
bouillon, du consommé de poulet, des bie.
cuits de réserve, du Champagne, de l'eau
do Vittel, des bananes et du raisin.
Arrivent de nombreuses personnalités.
Ce sont des pilotes aviateurs : le capitaine
Lemaltre, Kirsch, M. Jacob et le comman-
dant Brillé, représentant la direction de
l'Aéronautique, le capitaine de eorvette
liuilbuud, le capitaine Barrés, etc. De
nombreux membres de la colonie sud-
américaine de Paris, M. Beinberg, secré-
taire d'ambassade, le colonel Pillotto, atta-
ché militaire, etc.
Beaucoup d'entre eux remettent à Costes
des lettres destinées à leurs parents ou
amis.
Un fixe sur le fuselage de 1 Jippareil la
fermeture qui avait été enlevée pour plaeer
les bagages. Sur cette fermeture est ins-
(Tit. le nom de l'avion Nungesser-Coli, et
la lisl0 dus raids sans escale déjà accom-
plis par lui.
A 8 h. 20, Le Brix reçoit communication
du dernier bulletin météorologique. Il y a
un beau temps clair annonce sur tout !e
parcours.
Pendant ce temps le capitaine I/'maître
a pris l'air sur un autre appareil pour
reconnaître la visibilité.
Lorsqu'il redescend, il annonce (lue celle-
ci est parfait;'.
L'appareil est. celui qui avait été aménagé
pour le raid Paris-New-York.
A la suite du désir du la direction de
l'Aéronautique, des aménagements ont «ité
opérés pour permettre à l'avion d sur l'eau un cas d'atiifrrissage forcé.
L'équipîigu a à sa disposition un poste
('̃metteur et. récepteur de T. S .I<*.
Avec ses rt'u's carénées et. ses divers
appareils «lu bord, l'a\ion accuse un poids
en ordre de marche de ô.OOO kilos. Ses
principales "arnotéristiques sont les sui-
vantes : en.verqure : 15 mètres 900 ; lon-
gueur totale : 9 maires 510; surface totale *
t-t,
2/*2i> kilns. Le moteur consomme 14 litres
fiU\ iOn kiilomètres ; avec toute sn charge,
l'apparei! décrille en 900 mètres et -peut
fit teindre t.5«"M) mètres d'altitude.
A 9 h. !>!. 1rs aviateurs ont PTi's tour vol.
An Maroc esnaanol
1 n tragique accident est arrivé avant-
1 lier au camp d'axiation d'Anamara, où un
avion, revenant de Ceuta et Tétouan où son
équipage avait pris part aux tètes rovales,
heurta si viobumnent la terre qu'il prit
feu.
Malgré lus secoure immédiats îles cama-
rades présents, les deux aviateurs furent
carbonisés. Les victimes sont, le sergent
pilote Antonio Ilernande/. Sauche/. et le
mécanicien Anlonio-Martiu F.spinosa.
Le statut de Tanger
--0-0--
Retour de la zone espagnole
Recevant lu représentant d une agence
française, à son retour «les fête» en l'hon-
neur des souverains dan» la zone espagnole
où il représenta le (jouvernemenL français,
M. Urbain Blanc, ministre plénipotentiaire
et délégué de la résidence générale, aclaré qu'il avait été l'objet de l'attention la
plus sympathique et la plus affectueuse
de la part du roi, de la reine et des hautes
personnalités de. leur entourage, qui mar-
quèrent ainsi tout le prix «pi'ils attachent
à l'étroite et solide amitié franco-espa-
gnole.
M. l'rbain Hlallc a dit notamment son
excellente impression pour l'organisation
de la /une espagnole et la sécurité qu'il a
constaté,, au cours de son voyage où il a
emprunté notamment la nouvelle route
établie entre Lara.-lu1 et l etuuan par le
Tleta cl Casaguimata. A s<«n anivée, au
camp de la légion A Bar Bitfain, il Il n-
sistr ¡\ la présentation de cette troupe
d'élite «p»i a défiléau cours d'une parade
qui a impressionné tous It'S spectateurs.
Le roi et la reine ont retenu M. Lrbain
Bianc à déjeuner et l'ont invité dans la soi-
rée, A un dîner intime.
Le représentant de la France a eu do
LE NUMERO : 30 CENTIMES
Lt'NDI SOIn, 10 OCTOBRE 1907
il "1 1 ( 7 1 0
Les Annales Coloniales
Let annoncez et réclames $mi MpMM au *
bureau du fournal.
DIRECTEURS 1 M a rosi RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
Les Ansales Coi.osiai.i:s ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propreté exclusive.
,..I.IL OIOTIDIEI
Rédaction & Administration :
1 94, IN II Mlt-Tfeafeir
PARIS «">
TftLtFH. t LOUVM IM»
« RICHELIEU «7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré ;
Un «n n Mois 't Mui.
France et
Colonies 120 » 65 > 35 a
Étranger 180 » 100 » 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
- L'Italie et les mandats coloniaux
« ------- ffl
Continuons à suivre attentivement les
controverses qui ont lieu sur le problème
qu'on désigne par ces termes : t Redistri-
bution des mandats coloniaux. »
Au Congrès géographique - de Milan,
M. Federzoni, minstre des Colonies, a af-
firmé officiellement que le peuple italien a
des droits supérieurs à ceux des autres pays,
à partir du moment où on parle de reviser
la distribution des mandats. Cette opinion,
'nous l'avons souvent rencontrée, défendue
-dans la presse italienne tantôt par des fiers à
bras, avaleurs de sabres et faiseurs de boni-
ments, tantôt par des hommes qui ont pour
règle de parler sérieusement des choses sé-
rieuses, ce qui est une condition excellente
..pour se faire écouter. Nous la retrouvons au-
jourd'hui exposée avec beaucoup de vigueur
par le ministre des Colonies : « Le jour où
on devrait pourvoir à une revision des posi-
tions coloniales, personne ne pourrait refuser
à l'Italie le droit de revendiquer une prio-
rité absolue. »
Sous cette forme hypothétique, cette a(-
firmation officielle pose le problème pour un
avenir plus ou moins éloigné. Certains de
nos confrères italiens insistent sur ce point
qu'il serait exagéré et puéril de prétendre
que nous assisterons demain à des modifica-
tions coloniales. Mais ils ajoutent que si
nous y assistions après demain, l'Italie de-
vrait passer avant toutes les autres puis-
sances qui, n'ayant aucun mandat, deman-
dent à en exercer un : c'est une idée qui
acquiert désormais la valeur « d'une affir-
mation définitive ». Le Ministre des Colo-
nies a parlé pour le gouvernement tout en-
tier, pour la nation tout entière. Ses paroles
engagent tout un peuple. Certes, on est en
core « dans le champ des tendances 8; on
risque d'y séjourner encore quelque temps;
mais à l'heure où on passera du champ des
tendances à celui des réalités, l'Italie sera
là pour dire : nous d'abord; et aux autres :
après nous, s'il en reste.
Ces autres, qui sont-ils? Des textes nom-
breux nous riveraient à te sujet si nous étions
capables d'hésiter.
Les prétentions italiennes doivent néces-
sairement être satisfaites avant les préten-
tions allemandes. Voilà ce que, depuis des
années, les Italiens répètent tous les jours.
Ils le répètent avec (t'autant plus d'insis-
tance qu'on a pu croire que les prétentions
allemandes recevraient un nouvel appui du
fait que l'Allemagne se voyait accorder un
siège à la Commission des Mandats. Non.
non ; ce« progrès » de l'Allemagne n'a rien
à voir avec les droits des puissances privées
de colonies s'il y avait une nouvelle répar-
tition des mandats : ceux de l'Italie restent
incontestablement supérieurs, ils gardent la
première place, et rien ne saurait leur faire
perdre une priorité dont les raisons nous sont
longuement développées.
Pas de « parallélisme de position » entre
l'Allemagne et le peuple italien. Les alliés
et les autres nations le reconnaîtront néces-
sairement à Genève : les alliés, car en vertu
de l'article 13 du pacte de Londres
des compensations coloniales sont dues à
l'Italie, puisque ses « bénéfices coloniaux 8
sont incomparablement inférieurs à ceux de
l'Angleterre et de la France (cet article
est le grand cheval de bataille des écrivnins
qui réclament pour l'Italie (les avantages
nouveaux) ; la Société des Nations, car elle
-manquerait à son rôle essentiel si elle hési-
tait en présence de, la situation (le l'Italie.
La Société des Nations, en effet, pour- j
suit la tâche difficile de fonder la paix entre
les peuples. Elle n'y peut travailler en fai-
sant uniquement des appels, si pressant
soient-ils, au sentiment de la solidarité in-
ternationale ; elle est convaincue qu'elle n'y
parviendra qu'en établissant l'équilibre des
droits et des intérêts. Or, le déséquilibre
actuel du monde est le principal obstacle à
ses efforts ; il y a des pays qui ont trop et
d'autres pas assez, des riches et des pau-
vres j celui-ci a un empire colonial puis-
sant, et cet autre n'en a pas du tout ; celui-
ci trouve plus de matières premières qu'il
ne lui en faut, cet autre ne peut se pro-
curer qu'à grand peine et en s'appauvris-
sant, les matières premières indispensables
à son existence et à ses industries - nationales.
A cette injustice dans la répartition, ceux
qui veulent la paix du monde doivent faire
succéder la justice, l'ordre, l'harmonie.
« Péréquation des matières premières »,
c'est-à-dire péréquation des colonies : la
Société des Nations ne peut avoir d'autre
devise. Mais alors, c'est l'Italie qui incon-
testablement passer avant l'Allemagne ;
celle-ci a beau se plaindre qu'on l'ait dé-
pouillée de ses colonies, elle est beaucoup
plus riche que le peuple italien en matières
premières et en combustibles. Dès 1920, la
Société des Nations, dans l'enquête qu'elle
a entreprise, faisait passer avant les autres
le problème des matières premières pour
qu'à l'hostilité des peuples succédât la bonne
entente : par là même se fonde en raison
la priorité des droits italiens. Si elle n'est
pas reconnue, proclamée, c'est qu on veut
laisser l'Italie exposée à une sorte de servi-
tude économique à , 'Ia,queHe l'Allemngne,
par ses ressource;» nationales, est sûre
d'échapper. On ne peut pas laisser ptus
longtemps 40 millions d'hommes sous la
menace de l'esclavage : il faut aller au plus
t'fessé.
Telle est l'argumentation des journaux
italiens ; je la résume loyalement, sans rien
lui enlever de sa force. C'est l'Allemagne
qui est visée très directement dans ces dis-
cussions sans cesse renouvelées. Le corres-
pondant parisien du Corricrc délia Serra
allait plus loin encore ; après avoir déclaré
que, « si l'on admet l'interprétation belge
de Roilin, il n'est pas vrai que l'Allemagne
ait quelque droit après être entrée dans la
Commission des Mandats. il ajoute :
« Lorsque l'Allemagne commencera à faire
la grosse voix et à donner quelques ennuis
de ce genre, la France s'apercevra que la
formule d'une entente franco-italienne n'est
pas si vide de sens politique que le préten-
dent les Français ». J'ignore quels sont les
Francais uui estiment qu'une entente franco-
italienne est vide de sens politique, je pense
au contraire que ceux-là ont un sens poli-
tique bien peu averti qui compromettent ou
cherchent à compromettre les relations ami-
cales et confiantes qui doivent, malgré tout,
unir les deux peuples voisins. Mais je ne
suis pas sûr que ces gens à courte vue soient
tous de ce côté de la frontière, et, pour être
franc, je suis persuadé qu'ils sont plus nom-
breux de l'autre côté des Alpes que de
celui-ci. D'autre part, c'est une conception
politique un peu périmée que celle qui con-
siste à ne cultiver des amitiés avec un voisin
que lorsqu'un autre fait la grosse voix ou
vous donne des ennuis. Une entente franco-
italienne n'a pas nécessairement pour condi-
tion ou pour conséquence une mésentente
avec l'Allemagne, et la Société des Nations.
Si elle travaille à la paix par l'équilibre des
droits et des intérêts elle ne peut que re-
chercher l'équilibre de tous les intérêts et
de tous les droits.
Mario Roustan,
Sénateur de l Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
CANDIDATURES
A la Guyane
00 ,
Le bruit court avec une vive jnsistance que
la candidature à It députation en Guyane
aurait été offerte par un groupe important
d'Antillais, à M. René Maran, do.nt on se
souvient à la fois des sévices, quelquefois
mortels, auxquels il se livra en Atrique
Equatoriale contre les noirs ses frères et
aussi de son roman tendancieux Ba:.)"a!:l.
M. Eugène Lantivr, le distingué député
sortant qui plane dans les hautes sphères de
la politique et de la diplomatie se représen-
tera également.
On parle encore de M. Jean Galmot, qui
était député sortant en 1924 et ne fut 1 attu
qu'à une petite majorité par le directeur de
VHomme Libre.
(Juoi qu'il en soit, les lettrés de Cayenne
ne pourront pas se plaindre. Voici trois .écri-
vains qui, à des titres divers, ont conquis la
notoriété, sollicitant leurs suffrages. Eugène
Lautier, le journaliste de race, à la culture
aussi prodigieuse que la mémoire, Jean Gal-
mot, homme de lettres et romancier aux vi-
sions colorées et puissantes, enfin René Ma-
ran, dont les outrances voulues lui valurent
la réputation tapageuse du prix Concourt.
Elections dans l'Inde
-0-0--
De notre correspondant
.4 la suite des calomnies répandues par ses
adversaires et-Ilii tendaient à représenter le
parti Gccbelê contme • ayant perdu toute in-
fluence, M. Henri Gœbèlè et ses collègues
de la première liste dans l'établissement de
[Jolldieltéry - le plus peuplé de beaucoup et
qui joue un rôle prépondérant dans les élec-
tions - ont donné leur démission de conseil-
lers généraux. Ces démissions ont entraîné des
élections complémentaires dans les deux lis-
tes. Elles ont eu lieu le dimanche 2 oc-
tobre, dans le plus grand calme.
Dans la première liste (Européens, des-
cendants d'Européens et renonçants), le parti
Gccbélé a obtenu entre 265 voix (Henri
GæhUé) et 220 7'oix sur 365 votants.
Dans la seconde liste (indigènes) M. Sel-
varadjou et son colistier, patronnés par M.
Henri Gælulé, ont obtenu 31.650 voix sur
31.675 votants et 37.830 électeurs htsaits.
C'est un grand succès pour le parti
Gæbélé qui, en donnant les démissions, avait
mis vainement, au défi ses adversaires d'en
faire autant. Du fait de ces scrutins ee parti
a gagné trois sièges au Conseil Général.
-000. (Par dtpêc/r: )
1-
Nos importations de cacao
Avant la guerre, la part de nos colonies dans
les importations totales de cacao en France
n'était que de 2,2 %, et en 1925, elile avait
atteint 15,9 Nous savons que c'est de la
Côte d'Ivoire que provient ce cacao ; sa pro-
duction est passée de 1.993 kilos, en t907, à
62.783 kilos en 1925. Cette remarquable pro-
gression est due aux soins de l'Administration
de la colonie qui a propagé chez les indigènes
les plantations individuelles. Nous devons nous
attendre à voir sous peu notre colonie concur-
rencer sérieusement sa voisine la Gold-Coast
qui lui a donné l'exenrple.
oie
Nos colonies
à la Foire de Prague
n - O- -
Ln foire de Prague, qui vient de se ter-
miner, a remporté un succès remarquable.
Plus de :irr»JMM> visiteurs dout la plupart
commerçants, ont été enregistrés, le chif-
fre d'exposants s'élevunt à 2.300 maisons.
Ce succès est drt pour une grande partie
il la magnifique participation française.
L'Algérie, le Maroc et l'Indochine ont
exposé à Prague les matières premières in-
dispensables il t'approvisionnement de l'in-
dustrie tchécoslovaque et y ont obtenu un
vif succès.
La PUlTATIOU AUI COLOIIII
"Caveant consules"
proconsulesque
'.,
L1 Allemagne nous livre des pres-
tations en nature pour régler -
dans quelle mesure! - les dettes
de guerre.
Les prestations en nature sont une arme
à double tranchant, car en nous payant avec
du matériel, le Reich s'acquitte en faisant
revivre et prospérer ses industries nationales,
au détriment des nôtres, tout au moins par-
tiellement.
Le gouvernement cherche et adapte Vem-
ploi de ces prestations au mieux des intérêts
du pays.
Mais, il y a un mais, il y en a même
plusieurs et ils sont de taille.
La métropole ne peut suffire à utiliser ces
quelques milliards de francs-papier en mar-
chandises que doit lui verser VAllemagne et
qui, si nous n'en prenons pas livraison, ne
seront remplacés par rien.
Où donc trouver, notamment, Vemploi de
ces produits de la métallurgie ou de la
chimie d'Outre-Rhin.
Aux colonies, naturellement.
Bravot
Comment?
C'est là ou le bât devient blessant: Il faut
agir avec une grande prudence. D'abord, ir
semble bien que pour nos colonies, le tra-
vail direct des firmes allemandes ne soit
pas admissible.
Je ne vois pas bien Krupt ou quelque
autre Geselldhaft chargé de construire un
port ou un chemin de fer en Afrique Occi-
dentale, à Madagascar ou en Indochine.
Voyez-vous les directeurs, les ingénieurs,
les contre-maîtres germaniques débarquer à
Dakar ou Grand-Bassam, Taniatave ou Sai-
gon pour prendre la direction des travaux,
recruter et commander les indigènes, car à
outillage allemand correspond état-major
allemand (composé fatalement d'anciens of-
ficiers et sous-officiers de la grande guerre)
commandant à des indigènes protégés ou
quelquefois nationaux français. Singulier
paradoxe qui nous mettrait en ridicule pos-
ture vis-à-vis des populations de couleur aux-
quelles nous avons annoncé la France vic-
torieuse et qui reverraient dix ans après
l'armistice, les Allemands mettre en valeur
nos propres colonies. Nous n'avons pas voulu
pour de multiples raisons, sentimentales sur-
tout, qu'au lendemain du traité de paix ce
soient nos voisins d'otitre-Rhit: qui remettent
sur pied nos régions dévastées. Voudrions-
nous davantage que ce soient eux qui mettent
en valeur nos co^ 'tes et s'y installent en
bons otivriersi ? Q, nous dit, dans l'hypo-
thèse d'une nouvelle conflagration mondiale
que nous ne voulons pas mois que nous re-
doutons, que ces agents de tout ordre ne se-
ront pas les artisans d'une sournoise révolte
parmi les indigènes peut-être même après les
avoir travaillés de longue datet
Il me semble qu'il est donc impossible
d'envisager une telle manière de travailler.
Je suis persuadé qu'après avoir émis cette
hypothèse, tout le monde, aussi bien dans le
gouvernement qu'aux colonies, sera d'accord
avec moi.
Il faut se servir des prestations en nature
aux colonies avec beaucoup de prudence, il
faut filtrer les fournitures, faire le départ
entre ce qu'il est possible de prendre sans
que le réapprovisionnement des articles pris,
constitue une sorte de monopole pour les
industries d'outre-Rhin et ce qu'il nous est
interdit de recevoir sans péril, il faut que
des organismes français solidement organi-
sés, astreints au remploi des prestations alle-
mandes, soient responsables de l'emploi des
matières usinées et de leur mise en état
vis-à-vis de VAdministration Coloniale, sinon
nous nous exposons aux malfaçons aujot/f-
d'hui, aux pires catastrophes demain.
Les prestations allemandes aux colonies,
il en faut le plus possible, mais intelligem-
ment appelées et solidement vérifiées par des
mains françaises.
Sinon casse-cou.
Il est bon 'd'organiser la lutte contre le
paludisme et la fièvre jaune, de développer
les ressources économiques de notre empire
et de s'efforcer d'en assurer la défense
extérieure, mais gardons-nous des ennemis
de l'intérieur.
Ne soyons pas de mauvais bergers. N'in-
troduisons pas le loup dans la bergerie.-
Pierre Taittinger,
Stéputh de Paris, Vice président
de ta Commission de tMIfér*,
des Colonies et des Protectorats.
Un congrès des rhums
--0-0-
A la fin de l'année doit se tenir, à Paris,
un Congrès des Rhums ou la Réunion, la
Martinique, la Guacleloupe, sans oublier Ma-
dagascar, la Guyane, seront, nous en sommes
certains, largement représentées.
A LA CHAMBRE
-1
DANS LES COMMISSIONS
Contingentement des rhums
La Commission des Finances a pris en
considération et adopté un amendement de
M. Candace maintenant pour une nouvelle
période le régime actuel de contingente-
ment des rhums provenant des coîonies
françaises.
1.1 HE DEMAIN :
LE CAOUTCHOUC AFRICAIN, par
Ki)ou.\nn Nfinox, sénateur de la Haute-
Loire, rire-président de la Commission
des Havanes.
BROUSSES
fr BROUTILLES
Carambolage
., Trois éléphants descendaient une berge es-
carpée pour aller boire un bon coup dans je
ne sais quel fleuve de l'Ouganda. Un chas-
seur se trouvait par là, qui dominait la si-
tuation. Il tire l'éléphant le plus rapproché.
Occis, le pachyderme dégringole la pente et
tombe sur ses compagnons d'abreuvoir, si
lourdement qu'il les écrase. Ainsi, une seule
balle a fait trois victimes, et le fleuve afri-
cain vous prend un air de Styx. C'est le cas
de dire que ça, c'est du billard.
Mais moi, je ne garantis rien, dans cette
histoire que rapporte un de nos confrères.
Le chasseur était peut-être de Tarascon.
Peut-être aussi, ayant un peu bu pour mieux
tenir l'affût, a-t-il vu triple. Un refrain bien
spirituel a prévu le cas depuis longtemps :
Un éléphant,
Ça trompe
Cd. tromte.
s- -- - &.
Où le conseilleur n'est pas le payeur
Un musulman disait ces jours derniers à
un magistrat français parfaitement intègte,
mais qui ne déteste pas l'humour :
- J'adore le bridge, et le Coran m'inter-
dit les jeux de hasard. Comment jouer sans
que ma conscience de croyant proteste?
C'est bien simple, répondit le magistrat.
Vous n'avez qu'à tricher consciencieusement.
Le Coran ne défend pas les jeux d'adresse.
L'on dit que ce jour-là, le musulman ga-
gna la forte somme. Mais ce ne fut pas aux
dépens du magistrat.
A udion
Dépêches de l'Indochine
-0
M. Varenne regagne Hanoï
On mande de Hanoi que te gouverneur
général Alexandre Varenne, accompagné
des membres de son cabinet, a quitté hier
matin SaIgon. Il se rend, par voie de terre,
à Hanoi, où se tiendra, le 20 octobre, le
conseil du gouvernetnvni.
(Par dépêche.)
M. Alexundro Vu renne prendra, lin no-
vembre ou début de décembre, le paquebot
'l":UI' revenir en France.
On sait qu'il doit se représenter il la
députution dans la 28 circonscription de
Biom qu'iii a représenté avant le scrutin
peudo.pl'o,){)rliQnne' delntlG à 1910 et de
191 i a. 1919.
Paris-Hanoï en automobile
–00– 1
Lu mission Duvernc, qui accomplit le raid
Paris-Hanoï en passant par l'Afrique du
Nord, Suez et les Indes, est arrivée, comme
nous l'avons relaté, à Casablanca, venant de
Ceuta, où il avait été possible de filmer l'arri-
vée du roi d'Espagne.
Les automobilistes se plaisent à vanter
l'accueil que leur firent les autorités espa-
gnoles.
Dans la Phynance coloniale
0-0
̃ Notre confrère Commentaires, dont les
échos documentés sont toujours utiles à lire
et à retemr" publie sur deux des sociétés dont
M. Octnve tlomberg est l'animateur, les écJaos
suivants :
La guigne
M. Octave Homberg serait-il un mauvais
fétiche? Certain agent de change méridio-
nal commencerait à le croire. Il avait mis
tout son avoir et celui de sa clientèle sur les
espoirs de l'auteur de Y Illusoire Richesse.
Hélas! Il vient, lui aussi, de perdre ses der-
rières illusions. On liquide sa charge et il
va aller tenter fortune sur la Côte d'Ivoire.
Qui sait? Il en reviendra peut-être avec
des affaires, maintenant qu'il sait comment
on les fait.
Déception
En mai 1926, lorsque les actions et les
parts « Verreries d'Extrême-Orient » furent
introduites en Coulisse aux environs de 1.000
et de 3.500, sous le pationage de la Finan-
cière Française et Coloniale, l'usine, decla-
tait-on, venait d'être mise en marche, con-
formément aux prévisions des fondateurs, et
les premières livraisons avaient donné toute
satisfaction à la clientèle, etc., etc. Nous
vous faisons grâce du reste.
Actuellentent, actions et parts « Verreries
d'Extrême-Orient » sont a peu près inven-
dables. Les comptes au 31 décembre 196
viennent seulement d'être présentés aux ac-
tionnaires; ils se soldent par un maigre bé-
néfice (?) de 43.963 francs, et il ressort du
bilan qu'à la fin de l'année dernière la So-
ciété avait déjà immobilisé la plus forte par-
tie des 5 millions d'argent frais qu'elle avait
appelés en cours d'exercice. C'est qu'il a
fallu réorganiser l'usine, installer une nou-
velle direction, etc. Bref, les « Verreries
d'Extrême-Orient » ne sont pas encore au
point et elles devront se procurer de nou-
veaux capitaux et, sans doute, jouer un peu
de l'accordéon.
Cela n'a, du reste, rien de surprenant ni
d'anormal et ne signifie nullement que l'af-
faire ne marchera jamais bien. Mais cela
prouve que la méthode Homberg est mau-
vaise, même pour M. Homberg et ses amis,
du moins pour les entreprises coloniales en
général.
A la semaine du cuir
--0-0--
Madagascar et l'Indochine ont envoyé leurs
échantillons : peaux de buffles, de singes, de
chats sauvages, de loutres, de biches, de zé-
bus, d'antilopes, de veaux blancs, d'agneaux
forment une impressionnante panoplie.
Il existe même un morceau de peau d'élé-
phant de 3 cm 1/2 d'épaisseur et qui exige-
rait six mois de bain pour être convenable-
ment tannée.
Cuirs marocains
Le Maroc produit des peaux de très bonne
rature, mais auxquelles un traitement rou-
tinier a valu une réputation peu favorable.
Quelques exportateurs, cependant, l'un, en
particulier, de Tanger, ont su en améliorer
considérablement la préparation et la sélec-
tion.
NOIR SUR BLANC
Marrakech ville de plaisir
0-0-
Il y a une douzaine d'années j'arrivai à
Marrakech, avec quelques invités dit maré-
chal Lyautey qui avait profité de la foire de
Fès, pour nous faire connaître le Maroc. Il
y avait là M. Léon Bailby, Louis Latapic,
Francis de Croisset, Fer rouillât, de Lroll;
Major elle, de Nancy et quelques attires.
Après la dure et chaude journée de route,
on avait mis huit heures pour gagner la ca-
pitale du Sud. nous Nio/IJ. le dîner achevé,
Ernest Reveil/atld, alors sénateur de la Cha-
rente-Inférieure et moi à goûter le frais à la
porte de l'hôtel et nous fûmes vite assaillis
par les gamins de la ville de huit à douze
ans qui nous firent les propositions les plus
traditionnelles à Marrakech au grand éba-
hissemtnt de l'austère sénateur protestant,
ancien pasteur, je crois par surcroît. Nous
fîmes un tour vers la porte voisine de la ville
que l on fermait régulièrement à la tombée
du jour et repolissâmc. naturellement ces in-
uites, dont le Rire donne aujourd'hui un écho
toujours identique.
A partir de vingt hOlfes, sur le grande
place de Marrakech, les petits Berbères
cherchent profit en conduisant les étrangers
dans les rues dites réservées, c'est-à-dire chez
les moukères.
Excellence, ti vciix-h voir une chaolte
femme f
Comment, sale gosse, tu connais des
femmes.
- Oui.
- Combien1
- l'rois.
- Lesquelle-si
La mère à moi, bdh, très belle Mau-
resque.
- Et puis l'autre?
- LSautre, ma sœur, très gentil, ti sais.
- Et la troisième?
- La troisième. Excellence, c'est moi, si
ti veux.
VAngély
aiel
- Un homme
ti-U
Un Oranais, le docteur Adrien Harburger,
ancien interne des Jiôpitaux, chef de clinique
à l'hôpital Lariboisière, vient de mourir à
trente ans, du tétanos. -
Il s'était pique à la main en opérant l'un
de ses malades. Sachant le danger de cette
sorte de blessure, ou ayant ressenti les pre-
mèries atteintes du bacille de Nicolaïev, il
recourut au sérum antitétanique. En vain!
L'héroïsme du docteur Harburger fut, re-
cevant chez lui le professeur Sebileau et deux
internes, de leur exposer la marche de la ma-
ladie, observée sur lui-même.
Caf; n'est-ce pas, même si l'on souffre
atrocement, même si une affreuse contracture
des mâchoires vous fait un masque de
damné, il faut encore et toujours, jusqu'au
dernier souffle, essayer d'être un homme
utile.
Le mort, qui portait la croix de guerre,
a reçu la médaille d'or des épidémies et
a été cité à l'ordre de là nation.
C'est bien, niais l'on voudrait que dans
tous les cas semblables, la règle fût, pour
les écoles, les lycées, les maisons d'enseigne-
ment à tous les degrés, de faire lire par un
élève une brève relation de l'acte, héroïque
ou singulièrement généreux, qui vient de
s'accomplir. Un enseignement qui suivrait,
dans cet ordre d'idées, l'actualité, en serait
d'autant plus vivant et fécond, et surtout
aux colonies où le maître d'école est, avec
le médecin, le grand ouvrier du progrès.
Quel est donc le romancier populaire aui
disait : « Si mes livres ont eu du succès, c'est
que leurs personnages étaient de braves gens,
dont la vertu, in fine" était récompensée. »
Cette justice-là ne se trouve que rarement,
bien entendu, dans la vie réelle. Mais, en
vérité, on ne parle pas assez des braves gens.
Ce" sont surtout les autres qui ont générale-
ment la vedette.
R. B de Laromiguière
Le trafic dt (a gomme au Havre
--=0-0-
Les statisliquey du poi l autonome du Ha-
vie montrent lu purt de plus en plus grainle
que prend la gomme arabique cie nos colo
ilies et (le 1-ii (1iltis l'iiii-
portation dé ce produit.
lin 1921, sur un total de ::3.1 H quintaux
de gomme rot;us au Havre, -:¿¡, ¡;Æ quintaux
provenaient de l'étranger, suttuut l'Egypte
(i?G.:j83 quintaux) et des Indes anglaise»
(H5H quintaux), six autres pays s<« parla
géant le reste (Iji quintaux.
Nos colonies ne figuraient que pour ;,.:3:i3
quintaux, savon- : lu Sénégal pour 4.:.U0
quintaux, les autres pays de l'A.O.I-'. pour
915 quintaux .,1e Maroc pour 80 quintaux ut
l'Indochine pour 38 quintaux, Or, en 1926,
la part de nos possessions dans les impor-
tations de gomme faites par le Havre 3'élève
à 20.187 quintaux sur un total de 37.379
quintaux. Hattant l'Kgypto, qui ne repré-
sente plus que 1 S.J quintaux, l'A.O.I1'.
s'inscrit pour 20.072 quintaux, c'est-A-dire
pour la presque totalité du contingent, colo-
nial, les envois CIPH autres colonies étant
comparativement insigniliants. Soil du Ma-
roc 32 quintaux, de la Syrie 21 quintaux,
de la tluyane II quintaux. dl lïndndtinc
10 quintaux, des Etablissements français
«le la Crtte des Somalis 9 quintaux l'l de
Madagascar i quintaux, Dans les apports
étrangers, les I iules anglaises viennent
après l'Egypte a\ec r>til quintaux et. les tj,¡"
quintaux restant sont le partage de huit au-
tres pays.
Nous savons, du reste, «pie de 1r»nt notre
domaine colonial, c'est principalement, le
groupe «le l'A.O.K. qui ptmt nous fournir
en quantités importantes la gomme arabi-
que et «pie c'est principalenmnl «le e«>. cùté
que la métropole peut «opérer, par l'amé-
lioration et le développement de l'exploi-
tation, en tiivr un jour suffisamment, non
seulement pour couvrir tous ses besoins,
mais nUHi pn faire une gramle exportation.
L'Aviation Coloniale
p 0---
De Londres au Cap
Le lieutenant Bentley qui, revenant da
Cap, se rendait en avion de Pretoria à Dur-
ban, a brisé son appareil à lu suite d'un
atterrissage forcé. Le pilote et son passa-
ger, le commandant Miller, se sont tirés
sains et saufs de l'accident.
Bruxelles-Congo
Les services méléorolugiqlH's annonçant
que le brouillard sera très faible et très
probablement nul, avec vent favorable, le
départ des aviateurs Medaets et Verliaegen
elait prévu pour ce mutin.
France-Amérique du Sud
Hier après-midi, l'appareil des aviateurs
Coste et Le Urix a été amené de Villacou-
blay au Bourget, où a été fait le plein d'es-
sence.
Happelons (lue le projet de Costes con-
siste en un raid Paris-Hépuhnque Argentine
avec les étapes suivantes :
Paris-Saint-Louis, 4.:i(-b) kilomètres.
Saint-Louis-Natal, 3.200 kilomètres.
Natal-Mio de Janeiro, 2.000 kilomètres.
Bio de .laneiro-Buenos-Ayies, 1.790 kilo*
mètres,
Ce matin à 8 heures, les préparatifs
étaient terminés.
Interviewé, Costes a déclaré :
it Notre quantité d'essence n'est que de
2.800 litres, mais par contre nous empor-
tons GOO kilos de bagages, comprenant des
lettres, des journaux et deux petits paquets
destinés à M. de Alvqar, Président de la
République Argentine, que nous a remis a
l'instant même M. Beinberg, premier se-
crétaire à l'ambassade d'Argentine. »
Costes cependant surveille l'embarque-
ment des colis, qui sont placés dans les
deux réservoirs latéraux gauches du fuse-
lage. Quant à Le Brix il fait un choik
parmi leS nomnreuses cartes (lUi lui ont
servi à préparer le raid.
Il véritio aussi les différents appareils de
navigation et essaie même un casque colo-
nial qui lui servira en Afrique. Il jette
également un coup ""tuil sur les vivres qui
comprennent du sucre, trois poulets, des
bouteilles thermos contenant, du enfé. du
bouillon, du consommé de poulet, des bie.
cuits de réserve, du Champagne, de l'eau
do Vittel, des bananes et du raisin.
Arrivent de nombreuses personnalités.
Ce sont des pilotes aviateurs : le capitaine
Lemaltre, Kirsch, M. Jacob et le comman-
dant Brillé, représentant la direction de
l'Aéronautique, le capitaine de eorvette
liuilbuud, le capitaine Barrés, etc. De
nombreux membres de la colonie sud-
américaine de Paris, M. Beinberg, secré-
taire d'ambassade, le colonel Pillotto, atta-
ché militaire, etc.
Beaucoup d'entre eux remettent à Costes
des lettres destinées à leurs parents ou
amis.
Un fixe sur le fuselage de 1 Jippareil la
fermeture qui avait été enlevée pour plaeer
les bagages. Sur cette fermeture est ins-
(Tit. le nom de l'avion Nungesser-Coli, et
la lisl0 dus raids sans escale déjà accom-
plis par lui.
A 8 h. 20, Le Brix reçoit communication
du dernier bulletin météorologique. Il y a
un beau temps clair annonce sur tout !e
parcours.
Pendant ce temps le capitaine I/'maître
a pris l'air sur un autre appareil pour
reconnaître la visibilité.
Lorsqu'il redescend, il annonce (lue celle-
ci est parfait;'.
L'appareil est. celui qui avait été aménagé
pour le raid Paris-New-York.
A la suite du désir du la direction de
l'Aéronautique, des aménagements ont «ité
opérés pour permettre à l'avion d
L'équipîigu a à sa disposition un poste
('̃metteur et. récepteur de T. S .I<*.
Avec ses rt'u's carénées et. ses divers
appareils «lu bord, l'a\ion accuse un poids
en ordre de marche de ô.OOO kilos. Ses
principales "arnotéristiques sont les sui-
vantes : en.verqure : 15 mètres 900 ; lon-
gueur totale : 9 maires 510; surface totale *
t-t,
2/*2i> kilns. Le moteur consomme 14 litres
fiU\ iOn kiilomètres ; avec toute sn charge,
l'apparei! décrille en 900 mètres et -peut
fit teindre t.5«"M) mètres d'altitude.
A 9 h. !>!. 1rs aviateurs ont PTi's tour vol.
An Maroc esnaanol
1 n tragique accident est arrivé avant-
1 lier au camp d'axiation d'Anamara, où un
avion, revenant de Ceuta et Tétouan où son
équipage avait pris part aux tètes rovales,
heurta si viobumnent la terre qu'il prit
feu.
Malgré lus secoure immédiats îles cama-
rades présents, les deux aviateurs furent
carbonisés. Les victimes sont, le sergent
pilote Antonio Ilernande/. Sauche/. et le
mécanicien Anlonio-Martiu F.spinosa.
Le statut de Tanger
--0-0--
Retour de la zone espagnole
Recevant lu représentant d une agence
française, à son retour «les fête» en l'hon-
neur des souverains dan» la zone espagnole
où il représenta le (jouvernemenL français,
M. Urbain Blanc, ministre plénipotentiaire
et délégué de la résidence générale, a
plus sympathique et la plus affectueuse
de la part du roi, de la reine et des hautes
personnalités de. leur entourage, qui mar-
quèrent ainsi tout le prix «pi'ils attachent
à l'étroite et solide amitié franco-espa-
gnole.
M. l'rbain Hlallc a dit notamment son
excellente impression pour l'organisation
de la /une espagnole et la sécurité qu'il a
constaté,, au cours de son voyage où il a
emprunté notamment la nouvelle route
établie entre Lara.-lu1 et l etuuan par le
Tleta cl Casaguimata. A s<«n anivée, au
camp de la légion A Bar Bitfain, il Il n-
sistr ¡\ la présentation de cette troupe
d'élite «p»i a défiléau cours d'une parade
qui a impressionné tous It'S spectateurs.
Le roi et la reine ont retenu M. Lrbain
Bianc à déjeuner et l'ont invité dans la soi-
rée, A un dîner intime.
Le représentant de la France a eu do
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