Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-04-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 avril 1927 04 avril 1927
Description : 1927/04/04 (A28,N53). 1927/04/04 (A28,N53).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510493
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
YI:'\(iT-IH lTIEME ANNEE. N° 58
LIi NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI SOIN, i AVIUL 1ÎK7
N
JOUVKNAL OUOTIIIE.
Rédaction & Administrait** :
94, KM M MM-TMIir
PARIS CM
TÉliPH. t LOUVRB 1MT
- RICHELIEU.,,,,
Les Annales Coloniales
es nnes o Ion 193 is
Ú, MIIOIIU. fi réodema fbouco m Diiiict>uii* i M..08' RUEDEL "et L.-G. THÉBAULT Lm fau AMAM mém. SLTtnuT
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09* U supplément Mnstré :
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Ce qu'il faut connaître
de nos ressources coloniales
Sous ce titre, mon excellent ami, M. Lucien
Hubert, président de la Commission Sénato-
riale dee Affaires étrangères et président du
Conseil Economique du Conseil Supérieur des
Coloniel, a publié récemment un ouvrage petit
de forme, mais riche de substance. -
« Le Français, écrit-il en tête de son livTe, est
un excellent colonisateur qui s'ignore ». Rien
de plus vrai. Partant de là, M. Lucien Hu-
bert s'attache à démontrer que la politique co-
loniale, loin de demeurer « l'apanage exclusif
et le sujet d'études de quelques spécialistes »,
doit, au contraire, « pénétrer dans le grand
pub l ic. se répandre largement et s imposer à
tous les esprits ; être, en un mot, une « poli-
tique nationale ». Et cette démonstration, il
la fait en 160 pages d'une lecture à la fois
simple et attrayante, vrai régal de l'esprit et
capable, à notre avis, d'emporter l'adhésion
des plus prévenus contre la politique coloniale.
C'est qu' en effet, l'auteur est aussi fin lettré
qu'esprit particulièrement - averti de tout ce qui
touche à nos colonies.
En quelques pages saisissantes d'une brève
introduction, M. Lucien Hubert montre « qu'en
dépit de l'ignorance et parfois de l'hostilité
de la masse, la politique d expansion colo-
niale s 'est imposée à tous nos régimes, à tous
nop gouvemements, poussés, dit-il, dans cette
voie par une sorte d'instinct colonisateur na-
tional et social supérieur à toutes les résis-
tances ».
- Et, en traits particulièrement clairs et vigou-
reux, il note les caractères fondamentaux' qui
constituent à l'heure où la conquête territo-
riale étant close, fait place à la mise en va-
leur économique la base de la politique
coloniale française. « Pour nous, écrit-il, la
colonisation, ce n' est pas l'exploitation avide et
brutale des ressources présentes et imipédiates
des pays conquis. C' est une œuvre de créa-
tion : création de-richesse et, à la base, créa-
tion d humanité, car la première richesse à
développer, le premier capital à mettre en va-
leur, et sans lequel toutes les tentatives se-
raient vouées à la stérilité, c'est l'homme lui-
même. » On ne saurait mieux dire.
Etablir chez les peuples indigènes qui se
sont confiés à la tutelle de la France une auto-
rité qui leur apportera l' ordre et la paix ; les
amener, sans violences et sans heurts, à un de-
gré supérieur d' organisation et de production ;
développer les richesses latentes de leurs ter-
ritoires pour )es « faire entrer dans le courant
de la circulation économique mondiale ». Y
a-t-il oeuvre de colonisation plus passionnante
que celle-là ?
- Qui ne voit, dès lors, que la mise en valeur
rationnelle et extensive des colonies, avant
d'être une opération profitable, constitue,
d'abord et avant tout. une obligation morale
et un devoir essentiel d'humanité ? Il faut re-
connaître qu'à cette obligation et à ce devoir,
la France n'a jamais failli.
«Au surplus, ajoute excellemment M. Lu-
cien Hubert. le moyen le plus sûr de servir nos
intérêts, n'est-il pas de vouloir sincèrement
et sans iestriction le bien des pays dont nous
dirigeons les destinées » ? Sans aucun doute.
Pour bien s' en rendre compte, il nous faudrait
analyser, ici, en détail mais nous déborde-
rions singulièrement les limites de cet article
les différents chapitres que l'auteur a consacrés
à la fo:mation de notre empire colonial, à notre
politique colcniale. aux besoins de la métro-
pol et aux ressources considérables de ses co-
onies.
Disons seulement que le résumé qu'il donne
de la fermât ion de notre domaine d'outre-mer
et de sa structure actuelle, forme un précis,
admirable et vivant, de toute notre histoire co-
loniale, ofepuis les origines de nos entreprises
au XlVII siècle jusqu'à no? jours.-
Puis, en un exposé clair et rapide, il passe
en revile les divers systèmes de colonisation
pratiqués au cours des âges par les peuples
européens : lutte contre l'indigène, évangéli-
sation, assimilation, observation scientifique. A
ces systèmes, il oppose le programme de la
politique coloniale française qu'il esquisse en
des pages aussi fortement pensées que délicate-
ment écrites. - -
Dès que notre pavillon flotte sur une terre
nouvelle, notre premier souci est d'établir les
œuvTes de paix, plus efficaces que les opéra-
tions de guerre ; de faire régner la sécurité et
la justice, d'observer le respect des sentiments,
des habitudes, des coutumes, des croyances des
populations, de pratiquer enfin LA POLITIQUE
DE COLLABORATION avec l'indigène, qu'on a
appelé d'un terme particulièrement heureux, le
SYSTÈME D'ASSOCIATION. Association non seu-
lement dans l' administration, mais aussi dans
la production, oeuvre essentielle et condition
indispensable de la prospérité matérielle des
territoires à mettre en valeur.
Examinant enfin les besoins de la métropole
et les mesures à prendre pour que les ressources
de ses colonies puissent y répondre, M. Lu-
cien Hubert indique à l'aide de tableaux sta-
> listiques tout à fait suggestifs, les progrès déjà
réalisés dans les échanges entre la France et
ses diverses possessions. C'est ainsi que notre
commerce avec nos colonies - autres que
celles de l'Afrique du Nord est passé de
252 millions en 1890, à plus de 4 milliards
e:1 1924. Sur ces chiffres, le montant des achats
effectués par la France s'est élevé de 148 mil-
lions à près de 2 milliards et demi ; celui des
ventes faites à nos colonies est paçcé de 104
millions à près - de 2 milliards. - - --
De tels résultats sont particulièrement bril-
lants et mettent au grand jour les efforts rea-
lisés en trente années.
Néanmoins, que ne reste-t-il pas à faire, si
* l'on remarque, par exemple, que sur un total
d'importations représentant 40 milliardJ en
1924, la France a dû acheter à l'extérieur plus
de 26 milliards de matières premières et près
de 9 milliards de denrées d'alimentation ? El
sait-on que ÏA part revcûaat à nos colonit*, daRI
n'a pas atteint 3 milliarcl pour les
objets d'alimentation et à peine 1 Milliard et
objets
demi pour les matières première. ?
Il importe donc d'inteneiner au pl.. haut de-
gré la production de tout notre dofliaute colo-
nial pour qu'il puisse nous donner l'aide a bso-
lument indispensable à l'amélioration de notre
situation financière et économique. Pour tirer
parti de? grandes possibilités que nous offrent
nos possessions d'outre-mer, il faut mettre en
oeuvre, sans retard, tous les procédé de mise
en valeur, et ils sont multiples : le travail et le
capital d'abord « facteurs nécessaire, créateurs
de la production », les moyens de transport
(chemins de fer, canaux, lignes de navigation,
ports), l'organisation commerciale, l'organisa-
tion économique (irrigation, station),, agricoles,
outillage, etc.), et enfin des capitaux importants
sans lesquel ? tout programme d'exploitation
méthodique et rationnelle ne saurait iètre entre-
pris, à plus forte raison réalisé.
- Et M. Lucien Hubert conclut avec force :
« La tâche à accomplir demeure ericore vaste
et difficile. Elle exige une volonté tenace et
un travail opiniâtre. Mais r oeuvre déjà rnen
à bien n'est-elle pas la plus féconde incitation
au labeur de demain, la plus solidfe raison de
croire et d' espérer ? »
Tous ceux que préoccupe, à si juste titre,
l' avenir de nos colonies si intimement uni à
celui de la France, liront avec le plus vif inté-
rêt l' ouvrage de M. Lucien Hubert <)\Ii de-
meurera comme une vibrante synthèse de toute
notre politique coloniale.
Il nous plaît, au surplus, de constater que la
thèse de l'éminent présidait du Conseil Eco-
nomique du Conseil Supérieur des tolni est
de tous points conforme à celle m/a si hril-
damment présentée et développée rvJ. A. Sar-
raut. alors ministre des Colonies, dans l' exposé
des motifs de son projet de loi relati à la mise
en valeur de notre empire colonial.
Henri Milal,
, Dèpntd des nasses-Alpes, l'lr'c.prfsldC'nt
de la Commission de l'Atfj&rtc. des
Colonies et des Pays de. Protectorat;
rirc-prtsUtenl de la Commission de la
Marine Militaire.
-60-
L'Aïd-Srir à Paris
--()-o---
A l'occasion de l'AUl-Srir, qui marque la
Un du Homudun, une cérémonie a eu lieu
hier matin, à la mosquée de Paris, BOUS la
présidence son S. Exc. Fakry pacha, mi-
nistre d'tëgYptc, et des représentants de
toutes l'es collectivités musulmanes : Tur-
quie, Egypte, Afghanistan, Syrie, Caucase.
l/Afrique du Nord et l'Islam, fronçais
étaient représentés par le persMrwel de la
Inoscluèe et par un grand noimbro d,' AIgé-
riens, de Marocains et de Tunisiens.
Après la prière rituelJo, l'irnan dw la
légation d'Egypte a prononcé Un aClJ'mon
où il a célébré le libéralisme et l'hospita-
lité du la France permettant ù l'islam da
monde entier de se recueillir et (Je satis-
faire u ses obligations religieuses.
A l'issue da la cérémonie, uiue collatioa
a été offerte à tous les musulmans, et le
ministre d'Kgypte a prié le secrétaire géné-
l'a! de l'Institut musulman, 1W. ttobeMtay-
nniul, ile ka ris me lire, au Gouvernement
français ses remerciements pour l'a.ccueiL
réservé aux musailmans de Paris ; il a, en
outre, exprimé les vœux que l'Egypte
forme pour le bonheur et la prospérité de
la France.
LE FOYER DISPEMSAIRE
NORD-AFRICAIN
-()-Q---
Le Conseil municipal de Paru a voté une
délibération aux tennes de laquelle eont
autorisés les travaux nécessareg en vue
de l'aménagement au foyer-diapensaire
Nord-Africain, rues Clairaut et Lecomte,
d'un service de désinfection.
D'autre nart. le Préfet de la Seine a été
invité à procéder aux formalités nécessai-
res afin de prendre, au nom de la Ville de
Paris - des maintenant, la suite du
bail eonsenti à l'Union des Pèmmes de
France en vue de la gestion, il Colombes,
73, avenue d'Argenteuil, moyennant un
loyeir annuel de 18.000 francs, d'un foyer
indigène et à continuer d'assurer le gestion
dudit foyer.
Pour parer aux dépenses ncitées, en
1927, par la mise à exécution de cette déli-
bération, l'assemblée. municipale a décidé
qu'il serait prélevé sur les crédita du bud"
get de la ville, une somme d Iffi.569 fr.
L'administration préfectorale a été invi-
tée à procéder, dans les locau de la rue
Lecomte, à l'installation d'une Infirmerie
indigène comportant vingt lits. A cet effet,
un crédit de 100.000 fr. a été mis à la dis-
position de l'administration.
Les travaux d'installation du gaz et de
l'électricité dans le restaurant du foyer ont
été compris dans les dépenses précitées.
L'aide aux sinistrés de Hàdagascar
-0-0- -
M. Perrier, ministre des Colonies, a. fait
signer um projet de loi iportant ouverture
d'un crédit de quatre millions pour venir
en aide aux victime du cycloïic do Mada-
gascar.
Ce projet de loi sera déposé d emain mardi
sur le bureau de la Chambre.
.-.
Ajoutons que le Ministre vient d'être
avisé par cftblogrammc que le Gouverne-
ment des Etablissement^ i'Yençais de
l'Inde mettait une somme de 10.000 francs
a la disposition d'es sinistrés,
La lutte CMfre la aaladiedt someil
-";r ..- -0-0-
M. J. Pierpont-Morgan, vient de donner
1\ l'Institut neurotogique. Il aotrtme de
200.000 dollars pour l'étude fce la maladie
du sommeil en mémoire de M femme qui
mourut il y a deux ans, victime de cette
Les produits de Madagascar
A
Au lendemain du cyclone qui
vient de dévaster la Grande Ile, un
de mes correspondants et amis, me
signale la nécessité d améliorer la qualité des
produits de Madagascar, pour en favoriser
les cours sur les marchés mondiaux.
La Chambre d' Commerce de Majunga qui
apporte une activité remarquable à l'examen
de toutes les questions économiques intéres-
sant soit l'ensemble de la colonie, soit la ré-
gion de Majunga, a justement formulé, dans
une de ses dernière séances, un vœu au sujet
des produits de cueillette mal préparés ou
frelatés par introduction de matières étran-
gères. C est une de ces questions revenant
périodiquement et dont le Gouvernement Gé-
néral et les Administrations locales ne se sont
jamais désintéressés. Il est un fait nécessaire
à signaler dans nos possessions d' outre-mer :
en général, et à Madagascar en particulier,
nos colons sont un peu trop portés à requérir
de VAdministration toutes les mesures pro-
pres à assurer à leurs entreprises les meil-
leures conditions.
Cette intervention est parfois nécessaire,
mais il apparait que dans dans le cas spécial
qui nous occupe, les commerçants sont à
mime de solutionner eux-mêmes la question.
Il ne faut pas oublier que l'action adminis-
trative dans nos colonies s'exerce surtout avec
la collaboration des indigènes : chefs de vil-
lage, de quartier, notables. Et dès lors que
l'intérêt bien ou mal compris - de ces
collectivités est en jeu, on ne doit pas s'iton-
tter si cette collaboration fait défaut.
C'est pour cette raison que dans la recher-
che des producteurs indigènes offrant des
produits frelatés ou mal préparcs, les aulori-
tés locales sont à peu près impuissantes et
disarmées. Les matières à surveiller sont
trop nombreuses et les moyens de police trop
frccaires.
Mais enfin ces produits quels que soient
les chemins suivis, arrivent toujours et falalt-
ment aux exportateurs. Dès lors, si ces der-
niers, maîtres du marché, s'astreignaient à
une visite minutieuse des produits livrés et
refusaient d'acheter tout ce qui n'est pas de
bonne qualité marchande, il est probable.
mSrne certain, que les fraudes cesseraient.
A cela les intéressés répondent par des
questions de concurrence et ne peuvent se
mettre d'accord sur une manière d'agir uni-
que! Il y a toujours des voisins qui achètent
les mauvais produits refusés et les clients
vont à ce qui est bon marc/lé. Bref,
beaucoup de mauvaises raisons sont four-
nies et prouvent que les commerçants lie
veulent pai s'astreindre à des mesures géné-
ralisées qui seraient beaucoup plus fécondes
en bons résultats que toutes les interventions
administratives. A
Quand donc sera-t-il évident, sous toutes
les lati/tules, que la plus fructueuse habileté,
pour le producteur comme pour le commer-
çant, c'est de livrer aux acheteurs des pro-
duits qui leur donnent, la plus grande satis-
faction possible?
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député au Finistère.
Vfce-ilrégident de ta Chambre,
AU CONSEIL D'ÉTAT
--0-0----
Rejet de la requête d'un fonctionnaire
au Maroc
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Henri Cortade, contrôleur civil à
Mogador (Maroc), administrateur principal
du services des communes mixtes en Algé-
rie, avait introduite afin d'obtenir l'annula-
tion d'une décision du Gouverneur général
de l'Algérie en date du 17 avril 1925, refu-
sant de le promouvoir à une classe supé-
- rieure.
Le motif de rejet de cette requête retien-
dra certainement l'attention de tous les
fonctionnaires coloniaux. En effet, son pour-
voi a été déclaré non recevable pareeque
les formalités de son enregistrement au
greffe du Conseil d'Etat ont été accom-
plies postérieurement à l'expiration du
délai imparti par les dispositions cumulées
du décret du 22 juillet 1806, art. 11 et 13, de
celui du 13 avril 1900, art. 24, et de l'article
73 du Code de procédure, modifié par la loi
du 13 mars 1922.
-8600
L'AVIATION COLONIALE
Dakar-Casablanca
Contrairement aux bruits qui avaient couru,
aucun avion postal ne s'est perdu dans le
territoire du Rio-de-Oro.
Ce qui a donné probablement naissance à
ce bruit, c'est que le courrier de Dakar, par
suite d'une panne de bougie, avait atterri ; il
effectua sur place la réparation et, après
quelques heures, reprit son vol vers Casa-
blanca.
Le courrier de Dakar est arrivé normale-
ment le 2 avril à Casablanca.
Le raid de Pinedo
L'aviateur Pinedo a quitté le 2 avril la
Nouvelle-Orléans, à 8 h. 35 (heure locale),
pour Galveston, située à 500 kilomètres à
l'ouest de la Nouvelle-Orléans, où il l est ar-
rivé à Il h. 30 (heure locale).
Dans l'après-midi, Pinedo reprenait l'air,
se dirigeant vers San-Antonio, dans le Texas,
et amerrissait sur le lac Medina à 16 h. 15
(heure locale).
L'aviateur a annoncé son intention de pour-
suivre son raid en direction de l'ouest et d'ar-
river à Vancouver le to avril. A partir de
tette ville, située dans la Colombie britan-
nique, l'aviateur, prenant délibérément le
chemin du retour se dirigera vers l'Est.
Parll-Balgon
L'officier des équipages de la flotte Bou-
gault, qui a effectué, en compagnie du com-
mandant Bernard, le raid France-Madagas-
car et retour, entreprendrait sous peu un raid
Paris-Saigon avec retopr par l'Océanie et le
Pacifique.
1 Le dreuage dnî bsuls -
III Imiui di cillum ell Guinée toupie
;La mise en valeur d'une colonie, c'est-
aidire l'augmentation progressive de la pro-
, diction, ne peut être obtenue qu'avec l'aide
de capitaux et de la main-d'œuvre ; lorsque
cette dernière est insuffisante, elle impose la
transformation des méthodes de travail et le
remplacement du moteur humain, soit par
des machines, soit par des animaux ; ceux-
ci, dans les colonies de l'Afrique Occiden-
tale, constituent le plus souvent un capital
improductif et fournissent le travail à meil-
leur compte. Les idées rationnelles mises en
application en Guinée furent accueillies
d'abord avec une certaine défiance, puis avec
enthousiasme par les indigènes frappés des
résultats avantageux obtenus avec T'emploi
de la charrue. Le rendement à l'hectare a pu
être doublé et même triplé; dans certaines
régions à riz, par exemple, il a été porté de
600-800 kilos à 2.000-2.400 kilos.
Il y a actuellement dans la colonie plus
de 5.000 bœufs de labour dressés et les de-
mandes se font toujours plus nombreuses. Un
exemple permettra de saisir le succès de la
traction bovine : dans le cercle de Labé, le
nombre des bovins spécialisés est passé de
371 en 1925 à 2.016 cette année.
Les animaux destinés au trait doivent être
judicieusement choisis, bien proportionnés,
près de terre avec de la masse, poids' mini-
mum de 200 kilos, âgés de 4 ans au moins
pour leur utilisation immédiate. Les jeunes
étant plus souples et plus malléables, peu-
vent être dressés dès l'âge de 3 ans, mais il
faut se garder de commencer trop tôt la mise
en travail qui devra être précédée d'un en-
tiainemcnt méthodique et progressif. De
plus, l'effort demandé exige une ration sup-
plémentaire de mil cuit salé, patates, manioc
délayé et salé, paille de riz fraîche. Les pro-
priétaires indigènes ont parfaitement com-
pris cette nécessité et leurs bovins moteurs
sent l'objet de soins particuliers. Il a été
constaté que pendant la période sèche, le
charbon se manifestait principalement sur les
bovins de trait, en état de moindre résis-
tance et, par suite, plus sensibles à l'infec-
tion ; aussi, le Service Zootechniquc a-t-il
prévu la vaccination charbonneuse obliga-
toire de ces derniers. Du ier octobre ou 31
décembre dernier, 4.506 ont été vaccinés.
Cette mesure préventive diminuera le nom-
bre des foyers charbonneux et protégera effi-
cacement ces animaux d'une valeur supé-
rieure, par suite de leur aptitude spéciale.
Les bergeries du Soudan en 1926
L'élevage des moutons mérinos et des chè-
vres angora, leur croisement avec des races
indigènes, se poursuit méthodiquement dans les
bergeries administratives du Soudan français.
Au cours du quatrième trimestre 1926, l'état
sanitaire de la bergerie d'El-Oualadji a été
particulièrement favorable, puisque, sur un
effectif de 1.993 animaux, il n'est survenu que
8 décès, tous de causes banales, sans affection
épizootique.
Au 10 mars 1926, après le départ des mé-
rinos algériens transportés dans d autres berge-
ries, il y avait 903 moutons et 329 chèvres ; au
31 décembre, le nombre des moutons était de
1.528 et celui des chèvres 465. Le nombre
des naissances a été de 829 (664 moutons et
165 chèvres).
L'année 1926 a donc été féconde en résul-
tats : amélioration de l'effectif en quantité et
en qualité ; obtention de très beaux sujets qui
vont permettre de distribuer en mai prochain
250 béliers améliorés aux éleveurs du Tioki,
région où le travail préparatoire est fait ; orga-
nisation efficace de la luttp contre les affections
épizootiques ; progrès rapides dans la trans-
formation des chèvres maures par le croisement
angora ; bonne impression auprès des éleveurs
qui ont apprécié les béliers distribués et atten-
dent impatiemment d'autres distributions ; en-
fin la mise au point à la station agricole an-
nexée à la bergerie de cultures nouvelles qui
seront d'un excellent avenir.
Cette même année a été également favora-
ble à la bergerie de Nioro, bien que cet éta-
blissement fût en période d'installation ; elle a
permis de démontrer que le mérinos vit parfai-
tement dans le Sahel et s'y reproduit ; que la
chèvre angora y trouve une région qui lui con-
vient mieux que le Macinat ; enfin, que 1 état
sanitaire des animaux peut y rester très satis-
faisant : les grosses affections épizootiques
(blue-tongue, heart-water) n'y ont pas sévi, on
n'a eu à lutter que contre la clavelée, répandue
partout, et l'infection par le bacille de Preiz-
Nocard. Aucune de ces causes n'est inquié-
tante pour l' avenir, et si on observe la rareté
des affections parasitaires, on peut conclure que
le Sahel est une région éminemment propice à
l'élevage du mouton et de la chèvre.
En résumé, l' année 1926 aura fait faire un
prancl pas à la question du mouton à laine. La
bergerie d'El-Oualadji donnera, en 1927, 300
béliers améliorés et davantage les années sui-
vantes. La bergerie de Nioro aura montré que
t'élevage du mérinos et de la chèvre angora,
en pur ou en croisement, y offrait encore moins
d'aléas que dans le Macina, enfin qu'il fallait
définitivement renoncer à l'élevage du mouton à
laine dans les régions du Soudan situées au-
dessous du 14" parallèle.
–; <»► –̃
A L'OFFICIEL
---0-0---
Les produits de provenance tunisienne
Le Journal officiel du 2 avril 1027. publie 'e
relevé des produits d'origine et de provenance
tunisiennes importés en France on en Algérie
pendant la deuxième décade du mois de mars
1987.
Le relevé fait ressortir notamment qu'fi la
date du 20 mars les quantités totales imputées
fi l'arrivée sur les crédits en cours étaient les
suivantes :
Pour les huiles d'olives et de cri gnons aü.:!6ti
quintaux sur un crédit de 300.000.
Pour les fves, 95.600 quintaux sur un crédit
de 5500.000.
Pour les tapis, 1.060 mètres carrés sur un cré-
dit de 15.000.
Pour les attes, 15.464 quintaux, sur un crédit
de 75.000. f
Dépêches de l'Indochine
Les Français de Sliangaï
signalent une situation très grave
1,c télégramme suivant a été envoyé au
Président de la République, à A/M. Briand,
Poincaré, Bokanowski, aux commissions
des Affaires étrangères du Sénat et de la
Chambre, ¡Jar la Chambre de* Commerce
française de Shanghai : « Nous appelons
Il votre attention de la façon la plus ur-
« gente sur l'aggravation extrême de In
« situation à Shanghaï et dans la vallée
If du Yanit tionaux « menace publiquement formulée contre
Il l'Indochine. Il serait criminel de mécon-
« naître le caractère xénophobe généralisé
dit iitouveiiielit actuel, fomenté, dirige
« ouvertement par les communistes. En
Il présence du déchaînement de ces hordes
« barbares, nous ne saurions trop insister
« sur la solidarité de tous les intérêts
« étrangers en Chille, et sur la nécessité
If d'une action politique énergique (',I iiai-
Il son plus étroite avec les autres puis-
It sances, Considérant la vanité absolue de
« toutes les prumesses qui pourraient être
le faites par les Chefs Chinois actuels, dont
IC l'autorité s'arrête devant les excès de
Il leurs troupes et les exigences des extre-
u mistes, nous demandons qu'aucune né-
» tamée avant de se trouver en présence
« d'une Chine pacifique et d'un gouverne-
u meflt vraiment capable de tenir ses en-
K gagements. Dans l'état actuel, une atti-
u (ude trop conciliante risqus de déchaîner,
« pour les personnes et les biens, des ca-
(t tastropllcs, que seules peuvent conjurer
Il une ferme politique et des mesures l'i-
» goûteuses de protection ».
l.a nuit et la matinée se sont passées
sans insidents.
Dans le Kouangtung et le Kouangsi, les
extrémistes recrutent des volontaires pour
«S'h an g h al.
(Indopaciti).
Inauguration d'une route en région Moï
line* nouvelle "(¡ie dl; IJ';lII:tl'a!ioll en ré-
gion Moi, constituée par une route, fores-
tière île trente kilomètres, allant, de Yodat,
chef-lieu de délégation, à Thanh Son, vil-
lage Mai, si/lui au confluent du Hong lioi
et du Son (par les autorités de Cochinchine. Cette
inauguration a amené de nouvelles sou-
missions.
Les missionnaires tués à Nankin
Un rapport détaillé a été reçu par le
ministère. des Affaires étrangères sur les
circoiistnnces dans lesquelles furent mis fi
mort à Nankin Les deux Pères jésuites du
Cont. et Yanara.
Contrairement it ce q lie l'on avait cru
tout d'abord, les deux missionnaires n'ont
j as péri au hasard de troubles populaires
ou d'une bataille de rues. Leur exécution
n été délibérément ordonnée par les auto-
rités cantonaises. Pur la suite, leurs cada-
vres furent affreusement mutilés et laissés
sans sépulture pendant plusieurs jours. Ce
ne fut que sur l'intorvention de quelques
Chinois catholiques que, finalement, ils fu-
rent enterrés.
- .t.
La Commission d'enquête
en Indochine
0-0-
M. de la Raudière, inspecteur des Finances,
a été désigné hier par M. Poincaré pour faire
partie de la Commission d'enquête qui se rend
en Indochine sous la direction de M. Richard,
conseiller d'Etat.
.«4+.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'a
ta date du 2 avril 1027 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 95.
«ob6o-- -
Le cours du riz
-o--
SAIGON, 31 mars
(les 100 kilos en piastres)
lliz n° 1, 25 Brisures 10 87
Ri/ n° 2, 40 Brisures 10 2!»
Diz n° 2, 50 %, Brisures n 72
Brisures n0B 1 et 2 ,.,.,., 8 7:1
Brisures n°" Il et 1. ,.,..,..,. 7 M
Farines 2 Otî
Paddy Yingh-I.ona 1> -i7
Paddy C.o-Contî 6 70
Paddy Bac-Lieu : Ii Tm".
Pndrfy Baixau 0 5'.)
r.oprùli IN Il
«*t@b
A la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
M. Veziat, président du Comité de Défense
des Intérêts sénégalais, a accompagné devant
la Commission une délégation constituée sur
l'initiative de l' Association Nationale d' Expan-
sion Economique.
Il a protesté contre le régime actuel de prohi-
bition de sortie des tov.iteaux qui, a-t-il dit. a
fait perdre à la France les gt,.nds marchés de
tourteaux du nord de l'Europe et a placé les
fabricants d'huile français sur le marché fran-
çais lui-même dans une position défavorable
vis-à-vi s de leurs concurrents étranger?.
:
HONÕIAIIAT
Nous apprenons avec plaisir la nomina-
tion an grade de Gouverneur honoraire de
M. Pierre Sasiae, administrateur en chef
des Colonies.
Cette nomination remplira d'aise les
nombreux amis de M. Sasias, qui connais-
sent l'oeuvre poursuivie en Indochine, à
Madagascar, au Sénégal, en Guinée fran-
çnie, au Dahomey et air Togo, par ce dis-
tingué et laborieux fonctionnaire auquel
nous sommes heureux d'adresser nos cor-
diales félicitations.
Les sources thermales
et la colère du marabout
-()-Q--
Les eaux suliurcusea d'iiainniam-Meskou-
tine, sur la ligne de Constantine à Bône,
ont soudain disparu. Des nappes bouillon-
nantes qui sortaient de terre a 9b0, il ne
reste qu'une vapeur légère au ras du ol.
Elles ont, dit-on. reparu quelque 15 kilomè-
tres plus loin, mais le fait n'est pas encore
contrôlé. En attendant, les habitants d'iiam-
mam-Meskoutine iont consternés. La coquette
station, qui était tiès réputée pour l'efficacité
de ses eaux, sera sans nul doute désertée. -
Le plus curieux de l'atfane (car le phéno-
mène, en lui-même, est, quoique rare, bien
connu des géologues) c'est la superstition qui
s'y mêle.
Le marabout Bcn-llamloui, que sa sainteté
et sa puissance n'empêchaient point d'avoir
des rhumatismes, voulut naguère prendre un
bain dans la partie de l'établissement réser-
vée aux Européens. Le gérant refusa de lui
donner satisfaction. Inde irce. Ut n llamloui
lança l'anathènie et prophétisa la dispari-
tion des eaux. La prophétie s'est réalisée,
non sans un grondemerrt. sourd, nocturne,
souterrain et impressionnant, à dite d'indi-
gne. i t,-ux, curitilx, curieux 1 Et
Curieux, curieux, vraiment curieux 1 Et
voilà un maiabout qui doit jouir d'un pres-
tige accru. Il disait être d'essent <> divine et
il semble maintenant l'avoir prouvé. On peut
douter cependant qu'il profite de ses avanta-
ges pour prêcher la guerre sainte. Car, enfin,
ce quidam n'est pas très adroit qui argue de
ses intimes relations avec Allah pour refuser
de faire trempette avec ses coreligionnaires.
Audion
-le-
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
E.n ouvrant la dernière session du Conseil.
Général de la Nouvelle-Calédonie, M. le
Gouverneur Guyon a prononcé un copieux dis-
cours qui comprend deux parties bien distinctes.
Dans la première, il a rappelé les directives
qu'il a données à I administration depuis son
arrivée dans la colonie en 1925 et la deuxième
est consacrée à l' exposé de son programme
budgétaire pour 1927.
Dès le début de son discours, il a rappelé
que sa grande préoccupation était de constituer
un solide budget d'outillage public et d'oeuvres
socialcs. Aussi a-t-il donné des explications à
l'Assemblée locale sur :
Les grandes lignes du budget ;
Les raisons d'agir ;
Les rapports du Gouvernement de la colonie
avec la Haute Assemblée locale ;
Les ressources financières et la situation éco-
nomique ;
La baisse des cours du coton, du café, du
coprah ;
L'impôt foncier et la valeur des terres ;
Les principaux buts pour 1927 ;
Le service du tour de côtes ;
Le port de Nouméa ;
La vie municipale, les œuvres d'intérêt so-
cial et économique ;
Le peuplement de la colonie ;
La réalisation du programme grandiose conçu
par le Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie
nécessitant de l' argent, et beaucoup d'argent.
M. Guyon a fait connaître aux Conseillers
généraux que, dans les propositions qu'il sou-
mettait à leurs délibérations, le budget ordi-
naire était porté cle 16.003.450 francs à 23
millions 209.860 francs, oit en plus 7 mil-
lions 206.410 francs, et il a donné les expli-
cations sur la nécessité de cet effort en laissant
au secrétaire général le soin de les compléter
au cours de la discussion qui allait s 'ouvrir sur
chacun des chapitres du budget.
M. J. Guyon fait preuve d'une activité
inlassable pour le développement rapide d'une
colonie dont il t pu apprécier toutes les ri-
chesses.
La baisse survenue dans les cours du coton,
du café et du coprah, dont le Gouverneur a
fait mention dans son discours, est un sérieilx
avertissement de ce qu'il y a à craindre pour
l'avenir lorsqu' on veut marcher trop vite.
La situation de nos colonies d Océanie, où
rien n'a été fait pour développer et utiliser
la main-d' oeuvre indigène qui s > trouve, est si
précaire que l'avenir n'y a aucune garantie.
Car si, du jour au lenJcnMin. on leur suppri-
mait la main-d' œuvre qui y est importée, ie
mirage suggéré par les grandioses programmes
qui y sont conçus disparaîtrait sans laisser d'au-
tre trace qu' une ruine lamentable.
Un instant de réflexion fait tout craindre pour
ces colonies qui ne vivent en ce moment que
par la main-d' œuvre étrangère, javanaise el
annamite. qui y est introduite.
Java et l'Indochine ont d'immenses étendues
de terrain inculte et à mettre en valeur.
En Indochine, la main-d'n.'unc y est actuel.-
lement insuffisante, et elle y sera tle plus ea
plus insuffisante dans l'avenir. Son émigration
en Océanie y donne lieu à d'incessantes et una-
nimes protestations. Sa. suppression ne pourra
que s'imposer à bref délai.
Si la colonisation s'étend à Java, et on
extension est prévue, le Gouvernement néer-
landai s ne laissera plus partir main-d œuvre.
Il y a donc à prévoir un ralentissement, «i-
non un arrêt complet de l'importation de a
main-d'œuvre qui assure en ce moment la pros-
périté de nos colonies du Pacifiquc.
Que deviendront, à ce moment, tous 1 e*
aménagements en cours d' exécution ou termi-
nés qui auront imposé, et imposeront encore
dans i' avenir, aux populations locale* des char-
ges au-dessus de leurs forces .L obligation de t
recourir à la main-d'œuvre indigène, s imposera
alors d'une manière pressante..Aussi y aurait-
il lieu de rechercher d'urgence, les moyens
d'imposer le travail aux indigènes de Ja Nou-
velle-Calédonie «ans enfreindre les principes de
libéralisme dont nous les faisons bénéficier taTiS
contre-partie. -
Le discours du Gouverneur n a donné au-
cune indication ce sujet.
--0.;.:.:".;"",-- Commandant Laporte
LIi NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI SOIN, i AVIUL 1ÎK7
N
JOUVKNAL OUOTIIIE.
Rédaction & Administrait** :
94, KM M MM-TMIir
PARIS CM
TÉliPH. t LOUVRB 1MT
- RICHELIEU.,,,,
Les Annales Coloniales
es nnes o Ion 193 is
Ú, MIIOIIU. fi réodema fbouco m Diiiict>uii* i M..08' RUEDEL "et L.-G. THÉBAULT Lm fau AMAM mém. SLTtnuT
tMfMM dM tWWHMt bw posou mikw".
tltUEIEITS
09* U supplément Mnstré :
Un m e nom a lemb
Feun et
MmIm tIIl flt » Si
bru. tMt Ht » Il »
On l about mm bali ka
tm - mm db va"
Ce qu'il faut connaître
de nos ressources coloniales
Sous ce titre, mon excellent ami, M. Lucien
Hubert, président de la Commission Sénato-
riale dee Affaires étrangères et président du
Conseil Economique du Conseil Supérieur des
Coloniel, a publié récemment un ouvrage petit
de forme, mais riche de substance. -
« Le Français, écrit-il en tête de son livTe, est
un excellent colonisateur qui s'ignore ». Rien
de plus vrai. Partant de là, M. Lucien Hu-
bert s'attache à démontrer que la politique co-
loniale, loin de demeurer « l'apanage exclusif
et le sujet d'études de quelques spécialistes »,
doit, au contraire, « pénétrer dans le grand
pub l ic. se répandre largement et s imposer à
tous les esprits ; être, en un mot, une « poli-
tique nationale ». Et cette démonstration, il
la fait en 160 pages d'une lecture à la fois
simple et attrayante, vrai régal de l'esprit et
capable, à notre avis, d'emporter l'adhésion
des plus prévenus contre la politique coloniale.
C'est qu' en effet, l'auteur est aussi fin lettré
qu'esprit particulièrement - averti de tout ce qui
touche à nos colonies.
En quelques pages saisissantes d'une brève
introduction, M. Lucien Hubert montre « qu'en
dépit de l'ignorance et parfois de l'hostilité
de la masse, la politique d expansion colo-
niale s 'est imposée à tous nos régimes, à tous
nop gouvemements, poussés, dit-il, dans cette
voie par une sorte d'instinct colonisateur na-
tional et social supérieur à toutes les résis-
tances ».
- Et, en traits particulièrement clairs et vigou-
reux, il note les caractères fondamentaux' qui
constituent à l'heure où la conquête territo-
riale étant close, fait place à la mise en va-
leur économique la base de la politique
coloniale française. « Pour nous, écrit-il, la
colonisation, ce n' est pas l'exploitation avide et
brutale des ressources présentes et imipédiates
des pays conquis. C' est une œuvre de créa-
tion : création de-richesse et, à la base, créa-
tion d humanité, car la première richesse à
développer, le premier capital à mettre en va-
leur, et sans lequel toutes les tentatives se-
raient vouées à la stérilité, c'est l'homme lui-
même. » On ne saurait mieux dire.
Etablir chez les peuples indigènes qui se
sont confiés à la tutelle de la France une auto-
rité qui leur apportera l' ordre et la paix ; les
amener, sans violences et sans heurts, à un de-
gré supérieur d' organisation et de production ;
développer les richesses latentes de leurs ter-
ritoires pour )es « faire entrer dans le courant
de la circulation économique mondiale ». Y
a-t-il oeuvre de colonisation plus passionnante
que celle-là ?
- Qui ne voit, dès lors, que la mise en valeur
rationnelle et extensive des colonies, avant
d'être une opération profitable, constitue,
d'abord et avant tout. une obligation morale
et un devoir essentiel d'humanité ? Il faut re-
connaître qu'à cette obligation et à ce devoir,
la France n'a jamais failli.
«Au surplus, ajoute excellemment M. Lu-
cien Hubert. le moyen le plus sûr de servir nos
intérêts, n'est-il pas de vouloir sincèrement
et sans iestriction le bien des pays dont nous
dirigeons les destinées » ? Sans aucun doute.
Pour bien s' en rendre compte, il nous faudrait
analyser, ici, en détail mais nous déborde-
rions singulièrement les limites de cet article
les différents chapitres que l'auteur a consacrés
à la fo:mation de notre empire colonial, à notre
politique colcniale. aux besoins de la métro-
pol et aux ressources considérables de ses co-
onies.
Disons seulement que le résumé qu'il donne
de la fermât ion de notre domaine d'outre-mer
et de sa structure actuelle, forme un précis,
admirable et vivant, de toute notre histoire co-
loniale, ofepuis les origines de nos entreprises
au XlVII siècle jusqu'à no? jours.-
Puis, en un exposé clair et rapide, il passe
en revile les divers systèmes de colonisation
pratiqués au cours des âges par les peuples
européens : lutte contre l'indigène, évangéli-
sation, assimilation, observation scientifique. A
ces systèmes, il oppose le programme de la
politique coloniale française qu'il esquisse en
des pages aussi fortement pensées que délicate-
ment écrites. - -
Dès que notre pavillon flotte sur une terre
nouvelle, notre premier souci est d'établir les
œuvTes de paix, plus efficaces que les opéra-
tions de guerre ; de faire régner la sécurité et
la justice, d'observer le respect des sentiments,
des habitudes, des coutumes, des croyances des
populations, de pratiquer enfin LA POLITIQUE
DE COLLABORATION avec l'indigène, qu'on a
appelé d'un terme particulièrement heureux, le
SYSTÈME D'ASSOCIATION. Association non seu-
lement dans l' administration, mais aussi dans
la production, oeuvre essentielle et condition
indispensable de la prospérité matérielle des
territoires à mettre en valeur.
Examinant enfin les besoins de la métropole
et les mesures à prendre pour que les ressources
de ses colonies puissent y répondre, M. Lu-
cien Hubert indique à l'aide de tableaux sta-
> listiques tout à fait suggestifs, les progrès déjà
réalisés dans les échanges entre la France et
ses diverses possessions. C'est ainsi que notre
commerce avec nos colonies - autres que
celles de l'Afrique du Nord est passé de
252 millions en 1890, à plus de 4 milliards
e:1 1924. Sur ces chiffres, le montant des achats
effectués par la France s'est élevé de 148 mil-
lions à près de 2 milliards et demi ; celui des
ventes faites à nos colonies est paçcé de 104
millions à près - de 2 milliards. - - --
De tels résultats sont particulièrement bril-
lants et mettent au grand jour les efforts rea-
lisés en trente années.
Néanmoins, que ne reste-t-il pas à faire, si
* l'on remarque, par exemple, que sur un total
d'importations représentant 40 milliardJ en
1924, la France a dû acheter à l'extérieur plus
de 26 milliards de matières premières et près
de 9 milliards de denrées d'alimentation ? El
sait-on que ÏA part revcûaat à nos colonit*, daRI
n'a pas atteint 3 milliarcl pour les
objets d'alimentation et à peine 1 Milliard et
objets
demi pour les matières première. ?
Il importe donc d'inteneiner au pl.. haut de-
gré la production de tout notre dofliaute colo-
nial pour qu'il puisse nous donner l'aide a bso-
lument indispensable à l'amélioration de notre
situation financière et économique. Pour tirer
parti de? grandes possibilités que nous offrent
nos possessions d'outre-mer, il faut mettre en
oeuvre, sans retard, tous les procédé de mise
en valeur, et ils sont multiples : le travail et le
capital d'abord « facteurs nécessaire, créateurs
de la production », les moyens de transport
(chemins de fer, canaux, lignes de navigation,
ports), l'organisation commerciale, l'organisa-
tion économique (irrigation, station),, agricoles,
outillage, etc.), et enfin des capitaux importants
sans lesquel ? tout programme d'exploitation
méthodique et rationnelle ne saurait iètre entre-
pris, à plus forte raison réalisé.
- Et M. Lucien Hubert conclut avec force :
« La tâche à accomplir demeure ericore vaste
et difficile. Elle exige une volonté tenace et
un travail opiniâtre. Mais r oeuvre déjà rnen
à bien n'est-elle pas la plus féconde incitation
au labeur de demain, la plus solidfe raison de
croire et d' espérer ? »
Tous ceux que préoccupe, à si juste titre,
l' avenir de nos colonies si intimement uni à
celui de la France, liront avec le plus vif inté-
rêt l' ouvrage de M. Lucien Hubert <)\Ii de-
meurera comme une vibrante synthèse de toute
notre politique coloniale.
Il nous plaît, au surplus, de constater que la
thèse de l'éminent présidait du Conseil Eco-
nomique du Conseil Supérieur des tolni est
de tous points conforme à celle m/a si hril-
damment présentée et développée rvJ. A. Sar-
raut. alors ministre des Colonies, dans l' exposé
des motifs de son projet de loi relati à la mise
en valeur de notre empire colonial.
Henri Milal,
, Dèpntd des nasses-Alpes, l'lr'c.prfsldC'nt
de la Commission de l'Atfj&rtc. des
Colonies et des Pays de. Protectorat;
rirc-prtsUtenl de la Commission de la
Marine Militaire.
-60-
L'Aïd-Srir à Paris
--()-o---
A l'occasion de l'AUl-Srir, qui marque la
Un du Homudun, une cérémonie a eu lieu
hier matin, à la mosquée de Paris, BOUS la
présidence son S. Exc. Fakry pacha, mi-
nistre d'tëgYptc, et des représentants de
toutes l'es collectivités musulmanes : Tur-
quie, Egypte, Afghanistan, Syrie, Caucase.
l/Afrique du Nord et l'Islam, fronçais
étaient représentés par le persMrwel de la
Inoscluèe et par un grand noimbro d,' AIgé-
riens, de Marocains et de Tunisiens.
Après la prière rituelJo, l'irnan dw la
légation d'Egypte a prononcé Un aClJ'mon
où il a célébré le libéralisme et l'hospita-
lité du la France permettant ù l'islam da
monde entier de se recueillir et (Je satis-
faire u ses obligations religieuses.
A l'issue da la cérémonie, uiue collatioa
a été offerte à tous les musulmans, et le
ministre d'Kgypte a prié le secrétaire géné-
l'a! de l'Institut musulman, 1W. ttobeMtay-
nniul, ile ka ris me lire, au Gouvernement
français ses remerciements pour l'a.ccueiL
réservé aux musailmans de Paris ; il a, en
outre, exprimé les vœux que l'Egypte
forme pour le bonheur et la prospérité de
la France.
LE FOYER DISPEMSAIRE
NORD-AFRICAIN
-()-Q---
Le Conseil municipal de Paru a voté une
délibération aux tennes de laquelle eont
autorisés les travaux nécessareg en vue
de l'aménagement au foyer-diapensaire
Nord-Africain, rues Clairaut et Lecomte,
d'un service de désinfection.
D'autre nart. le Préfet de la Seine a été
invité à procéder aux formalités nécessai-
res afin de prendre, au nom de la Ville de
Paris - des maintenant, la suite du
bail eonsenti à l'Union des Pèmmes de
France en vue de la gestion, il Colombes,
73, avenue d'Argenteuil, moyennant un
loyeir annuel de 18.000 francs, d'un foyer
indigène et à continuer d'assurer le gestion
dudit foyer.
Pour parer aux dépenses ncitées, en
1927, par la mise à exécution de cette déli-
bération, l'assemblée. municipale a décidé
qu'il serait prélevé sur les crédita du bud"
get de la ville, une somme d Iffi.569 fr.
L'administration préfectorale a été invi-
tée à procéder, dans les locau de la rue
Lecomte, à l'installation d'une Infirmerie
indigène comportant vingt lits. A cet effet,
un crédit de 100.000 fr. a été mis à la dis-
position de l'administration.
Les travaux d'installation du gaz et de
l'électricité dans le restaurant du foyer ont
été compris dans les dépenses précitées.
L'aide aux sinistrés de Hàdagascar
-0-0- -
M. Perrier, ministre des Colonies, a. fait
signer um projet de loi iportant ouverture
d'un crédit de quatre millions pour venir
en aide aux victime du cycloïic do Mada-
gascar.
Ce projet de loi sera déposé d emain mardi
sur le bureau de la Chambre.
.-.
Ajoutons que le Ministre vient d'être
avisé par cftblogrammc que le Gouverne-
ment des Etablissement^ i'Yençais de
l'Inde mettait une somme de 10.000 francs
a la disposition d'es sinistrés,
La lutte CMfre la aaladiedt someil
-";r ..- -0-0-
M. J. Pierpont-Morgan, vient de donner
1\ l'Institut neurotogique. Il aotrtme de
200.000 dollars pour l'étude fce la maladie
du sommeil en mémoire de M femme qui
mourut il y a deux ans, victime de cette
Les produits de Madagascar
A
Au lendemain du cyclone qui
vient de dévaster la Grande Ile, un
de mes correspondants et amis, me
signale la nécessité d améliorer la qualité des
produits de Madagascar, pour en favoriser
les cours sur les marchés mondiaux.
La Chambre d' Commerce de Majunga qui
apporte une activité remarquable à l'examen
de toutes les questions économiques intéres-
sant soit l'ensemble de la colonie, soit la ré-
gion de Majunga, a justement formulé, dans
une de ses dernière séances, un vœu au sujet
des produits de cueillette mal préparés ou
frelatés par introduction de matières étran-
gères. C est une de ces questions revenant
périodiquement et dont le Gouvernement Gé-
néral et les Administrations locales ne se sont
jamais désintéressés. Il est un fait nécessaire
à signaler dans nos possessions d' outre-mer :
en général, et à Madagascar en particulier,
nos colons sont un peu trop portés à requérir
de VAdministration toutes les mesures pro-
pres à assurer à leurs entreprises les meil-
leures conditions.
Cette intervention est parfois nécessaire,
mais il apparait que dans dans le cas spécial
qui nous occupe, les commerçants sont à
mime de solutionner eux-mêmes la question.
Il ne faut pas oublier que l'action adminis-
trative dans nos colonies s'exerce surtout avec
la collaboration des indigènes : chefs de vil-
lage, de quartier, notables. Et dès lors que
l'intérêt bien ou mal compris - de ces
collectivités est en jeu, on ne doit pas s'iton-
tter si cette collaboration fait défaut.
C'est pour cette raison que dans la recher-
che des producteurs indigènes offrant des
produits frelatés ou mal préparcs, les aulori-
tés locales sont à peu près impuissantes et
disarmées. Les matières à surveiller sont
trop nombreuses et les moyens de police trop
frccaires.
Mais enfin ces produits quels que soient
les chemins suivis, arrivent toujours et falalt-
ment aux exportateurs. Dès lors, si ces der-
niers, maîtres du marché, s'astreignaient à
une visite minutieuse des produits livrés et
refusaient d'acheter tout ce qui n'est pas de
bonne qualité marchande, il est probable.
mSrne certain, que les fraudes cesseraient.
A cela les intéressés répondent par des
questions de concurrence et ne peuvent se
mettre d'accord sur une manière d'agir uni-
que! Il y a toujours des voisins qui achètent
les mauvais produits refusés et les clients
vont à ce qui est bon marc/lé. Bref,
beaucoup de mauvaises raisons sont four-
nies et prouvent que les commerçants lie
veulent pai s'astreindre à des mesures géné-
ralisées qui seraient beaucoup plus fécondes
en bons résultats que toutes les interventions
administratives. A
Quand donc sera-t-il évident, sous toutes
les lati/tules, que la plus fructueuse habileté,
pour le producteur comme pour le commer-
çant, c'est de livrer aux acheteurs des pro-
duits qui leur donnent, la plus grande satis-
faction possible?
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député au Finistère.
Vfce-ilrégident de ta Chambre,
AU CONSEIL D'ÉTAT
--0-0----
Rejet de la requête d'un fonctionnaire
au Maroc
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Henri Cortade, contrôleur civil à
Mogador (Maroc), administrateur principal
du services des communes mixtes en Algé-
rie, avait introduite afin d'obtenir l'annula-
tion d'une décision du Gouverneur général
de l'Algérie en date du 17 avril 1925, refu-
sant de le promouvoir à une classe supé-
- rieure.
Le motif de rejet de cette requête retien-
dra certainement l'attention de tous les
fonctionnaires coloniaux. En effet, son pour-
voi a été déclaré non recevable pareeque
les formalités de son enregistrement au
greffe du Conseil d'Etat ont été accom-
plies postérieurement à l'expiration du
délai imparti par les dispositions cumulées
du décret du 22 juillet 1806, art. 11 et 13, de
celui du 13 avril 1900, art. 24, et de l'article
73 du Code de procédure, modifié par la loi
du 13 mars 1922.
-8600
L'AVIATION COLONIALE
Dakar-Casablanca
Contrairement aux bruits qui avaient couru,
aucun avion postal ne s'est perdu dans le
territoire du Rio-de-Oro.
Ce qui a donné probablement naissance à
ce bruit, c'est que le courrier de Dakar, par
suite d'une panne de bougie, avait atterri ; il
effectua sur place la réparation et, après
quelques heures, reprit son vol vers Casa-
blanca.
Le courrier de Dakar est arrivé normale-
ment le 2 avril à Casablanca.
Le raid de Pinedo
L'aviateur Pinedo a quitté le 2 avril la
Nouvelle-Orléans, à 8 h. 35 (heure locale),
pour Galveston, située à 500 kilomètres à
l'ouest de la Nouvelle-Orléans, où il l est ar-
rivé à Il h. 30 (heure locale).
Dans l'après-midi, Pinedo reprenait l'air,
se dirigeant vers San-Antonio, dans le Texas,
et amerrissait sur le lac Medina à 16 h. 15
(heure locale).
L'aviateur a annoncé son intention de pour-
suivre son raid en direction de l'ouest et d'ar-
river à Vancouver le to avril. A partir de
tette ville, située dans la Colombie britan-
nique, l'aviateur, prenant délibérément le
chemin du retour se dirigera vers l'Est.
Parll-Balgon
L'officier des équipages de la flotte Bou-
gault, qui a effectué, en compagnie du com-
mandant Bernard, le raid France-Madagas-
car et retour, entreprendrait sous peu un raid
Paris-Saigon avec retopr par l'Océanie et le
Pacifique.
1 Le dreuage dnî bsuls -
III Imiui di cillum ell Guinée toupie
;La mise en valeur d'une colonie, c'est-
aidire l'augmentation progressive de la pro-
, diction, ne peut être obtenue qu'avec l'aide
de capitaux et de la main-d'œuvre ; lorsque
cette dernière est insuffisante, elle impose la
transformation des méthodes de travail et le
remplacement du moteur humain, soit par
des machines, soit par des animaux ; ceux-
ci, dans les colonies de l'Afrique Occiden-
tale, constituent le plus souvent un capital
improductif et fournissent le travail à meil-
leur compte. Les idées rationnelles mises en
application en Guinée furent accueillies
d'abord avec une certaine défiance, puis avec
enthousiasme par les indigènes frappés des
résultats avantageux obtenus avec T'emploi
de la charrue. Le rendement à l'hectare a pu
être doublé et même triplé; dans certaines
régions à riz, par exemple, il a été porté de
600-800 kilos à 2.000-2.400 kilos.
Il y a actuellement dans la colonie plus
de 5.000 bœufs de labour dressés et les de-
mandes se font toujours plus nombreuses. Un
exemple permettra de saisir le succès de la
traction bovine : dans le cercle de Labé, le
nombre des bovins spécialisés est passé de
371 en 1925 à 2.016 cette année.
Les animaux destinés au trait doivent être
judicieusement choisis, bien proportionnés,
près de terre avec de la masse, poids' mini-
mum de 200 kilos, âgés de 4 ans au moins
pour leur utilisation immédiate. Les jeunes
étant plus souples et plus malléables, peu-
vent être dressés dès l'âge de 3 ans, mais il
faut se garder de commencer trop tôt la mise
en travail qui devra être précédée d'un en-
tiainemcnt méthodique et progressif. De
plus, l'effort demandé exige une ration sup-
plémentaire de mil cuit salé, patates, manioc
délayé et salé, paille de riz fraîche. Les pro-
priétaires indigènes ont parfaitement com-
pris cette nécessité et leurs bovins moteurs
sent l'objet de soins particuliers. Il a été
constaté que pendant la période sèche, le
charbon se manifestait principalement sur les
bovins de trait, en état de moindre résis-
tance et, par suite, plus sensibles à l'infec-
tion ; aussi, le Service Zootechniquc a-t-il
prévu la vaccination charbonneuse obliga-
toire de ces derniers. Du ier octobre ou 31
décembre dernier, 4.506 ont été vaccinés.
Cette mesure préventive diminuera le nom-
bre des foyers charbonneux et protégera effi-
cacement ces animaux d'une valeur supé-
rieure, par suite de leur aptitude spéciale.
Les bergeries du Soudan en 1926
L'élevage des moutons mérinos et des chè-
vres angora, leur croisement avec des races
indigènes, se poursuit méthodiquement dans les
bergeries administratives du Soudan français.
Au cours du quatrième trimestre 1926, l'état
sanitaire de la bergerie d'El-Oualadji a été
particulièrement favorable, puisque, sur un
effectif de 1.993 animaux, il n'est survenu que
8 décès, tous de causes banales, sans affection
épizootique.
Au 10 mars 1926, après le départ des mé-
rinos algériens transportés dans d autres berge-
ries, il y avait 903 moutons et 329 chèvres ; au
31 décembre, le nombre des moutons était de
1.528 et celui des chèvres 465. Le nombre
des naissances a été de 829 (664 moutons et
165 chèvres).
L'année 1926 a donc été féconde en résul-
tats : amélioration de l'effectif en quantité et
en qualité ; obtention de très beaux sujets qui
vont permettre de distribuer en mai prochain
250 béliers améliorés aux éleveurs du Tioki,
région où le travail préparatoire est fait ; orga-
nisation efficace de la luttp contre les affections
épizootiques ; progrès rapides dans la trans-
formation des chèvres maures par le croisement
angora ; bonne impression auprès des éleveurs
qui ont apprécié les béliers distribués et atten-
dent impatiemment d'autres distributions ; en-
fin la mise au point à la station agricole an-
nexée à la bergerie de cultures nouvelles qui
seront d'un excellent avenir.
Cette même année a été également favora-
ble à la bergerie de Nioro, bien que cet éta-
blissement fût en période d'installation ; elle a
permis de démontrer que le mérinos vit parfai-
tement dans le Sahel et s'y reproduit ; que la
chèvre angora y trouve une région qui lui con-
vient mieux que le Macinat ; enfin, que 1 état
sanitaire des animaux peut y rester très satis-
faisant : les grosses affections épizootiques
(blue-tongue, heart-water) n'y ont pas sévi, on
n'a eu à lutter que contre la clavelée, répandue
partout, et l'infection par le bacille de Preiz-
Nocard. Aucune de ces causes n'est inquié-
tante pour l' avenir, et si on observe la rareté
des affections parasitaires, on peut conclure que
le Sahel est une région éminemment propice à
l'élevage du mouton et de la chèvre.
En résumé, l' année 1926 aura fait faire un
prancl pas à la question du mouton à laine. La
bergerie d'El-Oualadji donnera, en 1927, 300
béliers améliorés et davantage les années sui-
vantes. La bergerie de Nioro aura montré que
t'élevage du mérinos et de la chèvre angora,
en pur ou en croisement, y offrait encore moins
d'aléas que dans le Macina, enfin qu'il fallait
définitivement renoncer à l'élevage du mouton à
laine dans les régions du Soudan situées au-
dessous du 14" parallèle.
–; <»► –̃
A L'OFFICIEL
---0-0---
Les produits de provenance tunisienne
Le Journal officiel du 2 avril 1027. publie 'e
relevé des produits d'origine et de provenance
tunisiennes importés en France on en Algérie
pendant la deuxième décade du mois de mars
1987.
Le relevé fait ressortir notamment qu'fi la
date du 20 mars les quantités totales imputées
fi l'arrivée sur les crédits en cours étaient les
suivantes :
Pour les huiles d'olives et de cri gnons aü.:!6ti
quintaux sur un crédit de 300.000.
Pour les fves, 95.600 quintaux sur un crédit
de 5500.000.
Pour les tapis, 1.060 mètres carrés sur un cré-
dit de 15.000.
Pour les attes, 15.464 quintaux, sur un crédit
de 75.000. f
Dépêches de l'Indochine
Les Français de Sliangaï
signalent une situation très grave
1,c télégramme suivant a été envoyé au
Président de la République, à A/M. Briand,
Poincaré, Bokanowski, aux commissions
des Affaires étrangères du Sénat et de la
Chambre, ¡Jar la Chambre de* Commerce
française de Shanghai : « Nous appelons
Il votre attention de la façon la plus ur-
« gente sur l'aggravation extrême de In
« situation à Shanghaï et dans la vallée
If du Yan
Il l'Indochine. Il serait criminel de mécon-
« naître le caractère xénophobe généralisé
dit iitouveiiielit actuel, fomenté, dirige
« ouvertement par les communistes. En
Il présence du déchaînement de ces hordes
« barbares, nous ne saurions trop insister
« sur la solidarité de tous les intérêts
« étrangers en Chille, et sur la nécessité
If d'une action politique énergique (',I iiai-
Il son plus étroite avec les autres puis-
It sances, Considérant la vanité absolue de
« toutes les prumesses qui pourraient être
le faites par les Chefs Chinois actuels, dont
IC l'autorité s'arrête devant les excès de
Il leurs troupes et les exigences des extre-
u mistes, nous demandons qu'aucune né-
» tamée avant de se trouver en présence
« d'une Chine pacifique et d'un gouverne-
u meflt vraiment capable de tenir ses en-
K gagements. Dans l'état actuel, une atti-
u (ude trop conciliante risqus de déchaîner,
« pour les personnes et les biens, des ca-
(t tastropllcs, que seules peuvent conjurer
Il une ferme politique et des mesures l'i-
» goûteuses de protection ».
l.a nuit et la matinée se sont passées
sans insidents.
Dans le Kouangtung et le Kouangsi, les
extrémistes recrutent des volontaires pour
«S'h an g h al.
(Indopaciti).
Inauguration d'une route en région Moï
line* nouvelle "(¡ie dl; IJ';lII:tl'a!ioll en ré-
gion Moi, constituée par une route, fores-
tière île trente kilomètres, allant, de Yodat,
chef-lieu de délégation, à Thanh Son, vil-
lage Mai, si/lui au confluent du Hong lioi
et du Son (
inauguration a amené de nouvelles sou-
missions.
Les missionnaires tués à Nankin
Un rapport détaillé a été reçu par le
ministère. des Affaires étrangères sur les
circoiistnnces dans lesquelles furent mis fi
mort à Nankin Les deux Pères jésuites du
Cont. et Yanara.
Contrairement it ce q lie l'on avait cru
tout d'abord, les deux missionnaires n'ont
j as péri au hasard de troubles populaires
ou d'une bataille de rues. Leur exécution
n été délibérément ordonnée par les auto-
rités cantonaises. Pur la suite, leurs cada-
vres furent affreusement mutilés et laissés
sans sépulture pendant plusieurs jours. Ce
ne fut que sur l'intorvention de quelques
Chinois catholiques que, finalement, ils fu-
rent enterrés.
- .t.
La Commission d'enquête
en Indochine
0-0-
M. de la Raudière, inspecteur des Finances,
a été désigné hier par M. Poincaré pour faire
partie de la Commission d'enquête qui se rend
en Indochine sous la direction de M. Richard,
conseiller d'Etat.
.«4+.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'a
ta date du 2 avril 1027 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 95.
«ob6o-- -
Le cours du riz
-o--
SAIGON, 31 mars
(les 100 kilos en piastres)
lliz n° 1, 25 Brisures 10 87
Ri/ n° 2, 40 Brisures 10 2!»
Diz n° 2, 50 %, Brisures n 72
Brisures n0B 1 et 2 ,.,.,., 8 7:1
Brisures n°" Il et 1. ,.,..,..,. 7 M
Farines 2 Otî
Paddy Yingh-I.ona 1> -i7
Paddy C.o-Contî 6 70
Paddy Bac-Lieu : Ii Tm".
Pndrfy Baixau 0 5'.)
r.oprùli IN Il
«*t@b
A la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
M. Veziat, président du Comité de Défense
des Intérêts sénégalais, a accompagné devant
la Commission une délégation constituée sur
l'initiative de l' Association Nationale d' Expan-
sion Economique.
Il a protesté contre le régime actuel de prohi-
bition de sortie des tov.iteaux qui, a-t-il dit. a
fait perdre à la France les gt,.nds marchés de
tourteaux du nord de l'Europe et a placé les
fabricants d'huile français sur le marché fran-
çais lui-même dans une position défavorable
vis-à-vi s de leurs concurrents étranger?.
:
HONÕIAIIAT
Nous apprenons avec plaisir la nomina-
tion an grade de Gouverneur honoraire de
M. Pierre Sasiae, administrateur en chef
des Colonies.
Cette nomination remplira d'aise les
nombreux amis de M. Sasias, qui connais-
sent l'oeuvre poursuivie en Indochine, à
Madagascar, au Sénégal, en Guinée fran-
çnie, au Dahomey et air Togo, par ce dis-
tingué et laborieux fonctionnaire auquel
nous sommes heureux d'adresser nos cor-
diales félicitations.
Les sources thermales
et la colère du marabout
-()-Q--
Les eaux suliurcusea d'iiainniam-Meskou-
tine, sur la ligne de Constantine à Bône,
ont soudain disparu. Des nappes bouillon-
nantes qui sortaient de terre a 9b0, il ne
reste qu'une vapeur légère au ras du ol.
Elles ont, dit-on. reparu quelque 15 kilomè-
tres plus loin, mais le fait n'est pas encore
contrôlé. En attendant, les habitants d'iiam-
mam-Meskoutine iont consternés. La coquette
station, qui était tiès réputée pour l'efficacité
de ses eaux, sera sans nul doute désertée. -
Le plus curieux de l'atfane (car le phéno-
mène, en lui-même, est, quoique rare, bien
connu des géologues) c'est la superstition qui
s'y mêle.
Le marabout Bcn-llamloui, que sa sainteté
et sa puissance n'empêchaient point d'avoir
des rhumatismes, voulut naguère prendre un
bain dans la partie de l'établissement réser-
vée aux Européens. Le gérant refusa de lui
donner satisfaction. Inde irce. Ut n llamloui
lança l'anathènie et prophétisa la dispari-
tion des eaux. La prophétie s'est réalisée,
non sans un grondemerrt. sourd, nocturne,
souterrain et impressionnant, à dite d'indi-
gne. i t,-ux, curitilx, curieux 1 Et
Curieux, curieux, vraiment curieux 1 Et
voilà un maiabout qui doit jouir d'un pres-
tige accru. Il disait être d'essent <> divine et
il semble maintenant l'avoir prouvé. On peut
douter cependant qu'il profite de ses avanta-
ges pour prêcher la guerre sainte. Car, enfin,
ce quidam n'est pas très adroit qui argue de
ses intimes relations avec Allah pour refuser
de faire trempette avec ses coreligionnaires.
Audion
-le-
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
E.n ouvrant la dernière session du Conseil.
Général de la Nouvelle-Calédonie, M. le
Gouverneur Guyon a prononcé un copieux dis-
cours qui comprend deux parties bien distinctes.
Dans la première, il a rappelé les directives
qu'il a données à I administration depuis son
arrivée dans la colonie en 1925 et la deuxième
est consacrée à l' exposé de son programme
budgétaire pour 1927.
Dès le début de son discours, il a rappelé
que sa grande préoccupation était de constituer
un solide budget d'outillage public et d'oeuvres
socialcs. Aussi a-t-il donné des explications à
l'Assemblée locale sur :
Les grandes lignes du budget ;
Les raisons d'agir ;
Les rapports du Gouvernement de la colonie
avec la Haute Assemblée locale ;
Les ressources financières et la situation éco-
nomique ;
La baisse des cours du coton, du café, du
coprah ;
L'impôt foncier et la valeur des terres ;
Les principaux buts pour 1927 ;
Le service du tour de côtes ;
Le port de Nouméa ;
La vie municipale, les œuvres d'intérêt so-
cial et économique ;
Le peuplement de la colonie ;
La réalisation du programme grandiose conçu
par le Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie
nécessitant de l' argent, et beaucoup d'argent.
M. Guyon a fait connaître aux Conseillers
généraux que, dans les propositions qu'il sou-
mettait à leurs délibérations, le budget ordi-
naire était porté cle 16.003.450 francs à 23
millions 209.860 francs, oit en plus 7 mil-
lions 206.410 francs, et il a donné les expli-
cations sur la nécessité de cet effort en laissant
au secrétaire général le soin de les compléter
au cours de la discussion qui allait s 'ouvrir sur
chacun des chapitres du budget.
M. J. Guyon fait preuve d'une activité
inlassable pour le développement rapide d'une
colonie dont il t pu apprécier toutes les ri-
chesses.
La baisse survenue dans les cours du coton,
du café et du coprah, dont le Gouverneur a
fait mention dans son discours, est un sérieilx
avertissement de ce qu'il y a à craindre pour
l'avenir lorsqu' on veut marcher trop vite.
La situation de nos colonies d Océanie, où
rien n'a été fait pour développer et utiliser
la main-d' oeuvre indigène qui s > trouve, est si
précaire que l'avenir n'y a aucune garantie.
Car si, du jour au lenJcnMin. on leur suppri-
mait la main-d' œuvre qui y est importée, ie
mirage suggéré par les grandioses programmes
qui y sont conçus disparaîtrait sans laisser d'au-
tre trace qu' une ruine lamentable.
Un instant de réflexion fait tout craindre pour
ces colonies qui ne vivent en ce moment que
par la main-d' œuvre étrangère, javanaise el
annamite. qui y est introduite.
Java et l'Indochine ont d'immenses étendues
de terrain inculte et à mettre en valeur.
En Indochine, la main-d'n.'unc y est actuel.-
lement insuffisante, et elle y sera tle plus ea
plus insuffisante dans l'avenir. Son émigration
en Océanie y donne lieu à d'incessantes et una-
nimes protestations. Sa. suppression ne pourra
que s'imposer à bref délai.
Si la colonisation s'étend à Java, et on
extension est prévue, le Gouvernement néer-
landai s ne laissera plus partir main-d œuvre.
Il y a donc à prévoir un ralentissement, «i-
non un arrêt complet de l'importation de a
main-d'œuvre qui assure en ce moment la pros-
périté de nos colonies du Pacifiquc.
Que deviendront, à ce moment, tous 1 e*
aménagements en cours d' exécution ou termi-
nés qui auront imposé, et imposeront encore
dans i' avenir, aux populations locale* des char-
ges au-dessus de leurs forces .L obligation de t
recourir à la main-d'œuvre indigène, s imposera
alors d'une manière pressante..Aussi y aurait-
il lieu de rechercher d'urgence, les moyens
d'imposer le travail aux indigènes de Ja Nou-
velle-Calédonie «ans enfreindre les principes de
libéralisme dont nous les faisons bénéficier taTiS
contre-partie. -
Le discours du Gouverneur n a donné au-
cune indication ce sujet.
--0.;.:.:".;"",-- Commandant Laporte
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