Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-12-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 09 décembre 1916 09 décembre 1916
Description : 1916/12/09 (A17,N51). 1916/12/09 (A17,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6450161k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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Les Annales Coloniales
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
LES ANNALES COLONIALES sont le seul Journal Colonial
ne publiant que des articles inédite.
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
Téléph. Louvre 19-37 - Adr. tél. Ancolo-Parls - Coae français A Z
r
1 DIRECTEURS: MARCEL RUEBEL & L.-G. THÉBAULT
RÈDRCTIOJ4 ET IADlVIlfilSTT10f(
.:. 34, Rue - du Mont-Thabor PARIS-lep
II.. -
Un an 6 mois 3 sois "1
ABONNEMENTS f France ci Colonies 25 • 13 - 7.
ABONNEMENTS j ( Etranger .35» 20- 10.
On s'abonne dans tous les Bureaux de Pqgte et chez les principaux Libraires
Les Annonces et Réclames sont reçues
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LA MARINE MARCHANDE
, ET NOS COLONIES
0-0-0-0-0-0 –-
di nous n'avions pas été les maîtres
de la mer, nous n'aurions pas conquis
les colonies allemandes et les nôtres
nous auraient été enlevées. Les tenta-
tives allemandes pour soulever le Ma-
roc, les Indes, l'Irlande auraient pu
aboutir. »
Ainsi s'exprimait M. Paul Cloarec,
en terminant sa brillante conférence
sur l'effort naval franco-britannique,
publiée par le Bulletin de la Société de
Géographie commerciale de Paris.
Pour obtenir cette maîtrise de la mer,
il nous a fallu employer aux escortes,
aux patrouilles presque tous les élé-
ments de notre flotte de guerre. Les
quelques transports que nous possé-
dions étaient insuffisants pour assurer
le passage de l'armée d'Afrique et d'Al-
gérie en France, -la mobilisation de
1 armée noire, le rapatriement des oa-
dreù coloniaux et la concentration des
,('.ontingents annamites. La. flotte de
commerce fut donc réquisitionnée en
grande partie, et comme je l'exposais,
dans un précédent article, au début
des hostilités, toute relation maritime
commerciale entre les Colonies et la
métropole fut suspendue.
Le ralentissement des affaires, l'ar-
rêt momentané de la vie économique
de nos Colonies cachèrent momentané-
ment cette situation, mais, peu à .peu,
les éléments actifs restés aux Colonies
se remirent à la besogne, les sages me-
sures du Gouvernement facilitèrent la
reprise du travail et en juin 1916, la
conférence économique des Alliés avait
mis à son programme la reconstitu-
tion commerciale, industrie le, agrico-
le et maritime des pays allés, la recons-
titution de la flotte marchant :e.
Dès le temps de paix, la pinurie des
moyens de transport avait soulevé, no-
tamment en A. 0. F., les réclamations
les plus justifiées. Actuellement, ce se-
rait compromettre la récolt > des ;ara-
chides que de ref user à cet le Colonie
les navires qui lui sont nécessaires pour
l'exportation de ce produit.
Différents procédés ont éU proposés
pour remédier à cette crise û3s trans-
ports maritimes. En juillet 1916, la
Chambre était appelée à discuter un
projet de résolution de mon collègue,
M. Bouisson, député des Boucbes-du-
---- Rhône.
Il s'agissait de la réquisition, pour
toute la durée de la guerre, de h tota-
lité de la flotte marchande française.
L'Etat devenait armateur général, à la
condition formelle que l'Etat en fut ca-
pable. C'eut été une excellente mesu-
re que l'utilisation de cette flotte svus
le contrôle et selon les instructions gé-
nérales de l'Etat. Mais de l'aveu même
de l'amiral Lacaze, ministre de la mai v
ne, l'Etat est un très mauvais utilisa
teur.
C'est ainsi que de grands paquebots
comme Provence //, le Gallia, furent
difficilement aménagés pour le trans-
port des troupes et de matériel, tan-
dis que des cargoboats qui ne de-
mandaient aucun aménagement ont été
employés à transporter des voyageurs
sur nos grandes lignes de navigation.
La flotte anglaise a su conserver une
supériorité numérique telle que les
nombreux torpillages, de ses navires
sont compensés par une construction
continue de nouvelles unités. La dé-
mobilisation de quelques-uns de nos
navires de commerce serait une mesu-
re insuffisante.
Une des causes de l'infériorité de no-
tre marine marchande n'est-ce pas l'en-
trave à isa liberté d'action que lui
créent les obstacles légaux. Le système
des primes n'est qu'un palliatif défec-
tueux ; le vœu émis par la Chambre,
en sa séance du 11 juillet 1916, en vue
de la préparation d'une loi spéciale
pour concilier les intérêts de l'arme-
menL national avec ceux, des consom-
mateurs français et dp l'Etat n'appor-
tait qu'une solution insuffisante de la
question des transports mari Limes.
L'essentiel consiste surtoïfT en une
meilleure utilisation du matériel exis-
tant (ainsi que le demande la question
des transports terrestres) et aussi dans
des facilités plus grandes accordées
aux armateurs pour activer, intensifier
la construction d'un matériel adéquat.
Que penser, en voyant nos propres na-
vires naviguant sous pavillon anglais,
pour assurer la liaison entre les colo-
nies françaises et la métropole, et ce-
pendant, celà ne se voit-il malheureu-
sement pas ?
Gabriel COMBROUZE
Député de la Gironde.
T LE SÉNÉGALAIS
p-o-o-o-o-o
Sous ce titre, M. Georges Beaume a
cherché dans le Rappel du 22 novembre
1916 à immortaliser l'héroïsme de nos bra-
ves tirailleurs sénégalais. Mais, si le re-
marquable talent d'écrivain de mon dis-
tingué confrère nous a souvent charmés,
en dépassant les limites de sa compé-
tence, il risquerait d'atteindre des buts
tout différents de ceux qu'il se propose.
Ce n'est pas en prêLallt à nos braves
soldats des paroles grossières cl. en admi-
rant la visière-eassée de nos loustics, qu'on
forcera l'estime du public pour des gens
qui ont tant de qualités. Le soldat eu-
ropéen ou indigène ,n'est pas un voyou.
Durant toute ma carrière passée pour
la plus grande partie dans les troupes in-
digènes, je n'ai jamais entendu nos hom-
mes dire des grossièretés. Si, par ha-
sard, ils racontaient quelques prouesses
en français plus ou moins emprunté au
style un peu cru. des casernes, ce n'était
que par hasard et, pour eux, les mots
vulgaires n'ont pas la signification que
nous leur donnons. Au combat, le soldat
attaque et se défend. ,comme il peut, avec
les armes dont il dispose ; nos tirailleurs
sénégalais ne coupent pas plus de têtes
que leurs camarades européens. Il ne faut
pas laisser accréditer cette légende, sous
prétexte de les roindre sympathiques. Des
sauvages ne sont jamais sympathiques, à
quelque race qu'ils appartiennent. Il est
facile de trouver dans les fastes ancien-
nes et présentes des guerres faites par
nos Sénégalais, des exemples de bravoure,
d'abnégation et d'héroïsme sans recourir
à .des massacres que nous reprochons
avec raison à nos ennemis.
Il aurait été plus profitable à notre pres-
tige de blanc de ne jamais rendre nos su-
jets sénégalais témoins des luties sanglan-
tes entre blancs, car nous nous étions
imposés à eux comme champions de l'hu-
manité et de la civilisation.
Les noirs s'imaginent difficilement qu'il
y a des blancs en désaccord.
En 1911, des indigènes des rives de
l'Oubangui m'annoncèrent, à mon débar-
quement dans leur village, qu'il y avait
un blanc avec des soldats noirs installé
dans le village, et,--,comme ce blanc ne
parlait pas français à ses soldats, ce ne
pouvait être qu'un Anglais. Ce blanc
n'était anitre que. le lieutenant von
Wiess, aide de camp prussien de S. A. R.
le grand-duc de Mecklembourg-Schwe-
rin faisant l'inventulired'll Congo fran-
çais avant d'en demander un morceau à
la France ! Cela prouve combien les noirs
sont capables de distinguer un Français
d'un (Allemalld ou d'un Anglais, et de
remarquer que « le Boche a la tête car-
te rce, les cheveux roux, et fabrique lii-
« chement des puissances de mort invisi-
« blés et cruelles », c'est évidemment une
belle description, muis nos bons et braves
Sénégalais sont plus simples. Ils se bat-
tent bravement, pour la France, parce
qu'ils sont soldats français et de très bons
soldats.
Capitaine Fugène DEVAUX.
A FORT-DE-FRANCE
La titularisation du Gouverneur, M.
Camille Guy, la tête du gouvernement
de la Martinique a été l'occasion de
manifestations sympathiques. Toutes
les associations de l'île, Union généra-
le des employés des contributions, l'as-
sociation amicale du lycée Schœlcher
ainsi que celle des Instituteurs et Ins-
titutrices, la loge maçonnique « Droit
et Justice » ont adressé, en cette occa-
sion, au chef de la Colonie l'expression
de leur confiance. En même temps, la
Commission coloniale et les Conseils
municipaux de Fort-de-France, Riviè-
re-Pilote Macouba, - Marigot, Carbet,
Fonds St-Denis, Robert les Trois-Ilets,
Ducos, le Prêcheur et le François vo-
taient, à l'unanimité, .des félicitations
au Gouvernellr.
Enfin tous les journaux de l'île, le
Républicain Socialiste, Y Union Sociale,
le journal catholique la Paix et la Re-
vue mensuelle ont consacré au Gouver-
nement de très sympathiques articles.
46-
UNE
ADJUDICATION SENSATIONNELLE
O-0-0
Prochainement doit avoir lieu à Lon-
dres une vente qui s'annonce déjà comme
sensationnelle : il s'agit de la vente des
propriétés que nus ennemis possédaient
en Nigeria. Peu 'de pays de la côte occi-
dentale d'Afrique, et l'on peut mème diire
parmi toutes les régions tropicales, offrent
autant de facilités pour le commerre. Les
progrès en Nigeria n'ont jamais disconti-
nué ; le pays entier est pacifié et jouit
d'un contrôle administratif.
Le commerce de l'huile de palme el. des
noyaux de palme se montait" dans l'an-
née qui a précédé il a guerre, à 125 millions
de l'ranes ; il était en grande partie e.ntre
tes mains des firmes allemandes qui oc-
cupaient à Lagos les plus beaux bureaux
et possédaient les plus beaux magasins et
estac.ades à Calabur, Patani, Sapele, War-
ri, Onitsha et autres principaux centres
du commerce indigène et du commerce
européen., en môme temps que des dépôts
de distribution sur la voie ferrée de La-
gos à Ivano. On peut dire qu'à eux seuls,
ils exportaient de la Nigeria autant. que
.les maisons anglaises et étrangères de
toutes nationalités.
La Nigeria est peut-être le pays qu.i,
dans le monde entier, produit le plus de
noix oléagineuses ; en outre, elle exporte
aussi urne grande quantité de cuirs, du co-
ton, du cacao, 'du caoutchouc et de la
gomme. Sa richesse minérale est grande :
dans la partie nord on trouve en abondan-
ie de l'étain d'alluvion et il en a été -ex-
porté, en 191i, pour plus de 17 millions
et demi de francs ; on a également trouvé
de l'or, mais ce côté n'a pa9 été dévelop-
pé. Par contre on a 'développé des char-
bonnages à Udi, localité qui n'a été que
récemment mise en communication par
rail avec Port Harcourt, et e.'est là un élé-
ment de prospérité plus grand encore que
la richesse minière en étain.
La vente qui aura lieu à Londres m 31
de ce mois et jours suivants, par ordre
du séquestre nommé par la Cour suprême,
comprendra plus de cent lots composés de
locaux d'habitation, bureaux, magasins,
wharfs et dépôts, des marquer telles que
celle des firmes ennemies Geiser, Witt,
Busch, etc., et des concessions de mines
d'étain qui se trouvaient dans des mains
analogues. Ce serait pour quelques-uns de
nos nationaux l'occasion de prendre pied
dans un pays dont le développement s'an-
nonce comme devant être illlimité.
Albert DUBOIS.
-–
APRES PRESSOIR
o-o-o
Notre collaborateur Gabriel Paris, dont
.nous signalions récemment la belle con-
duite dans la Somme, et dont nous don-
nions la cita1 on à l'ordre du jour, vient
d'obtenir une nouvelle récompense bien
méritée : YOHiciel du 6 décembre publie
une décision ministérielle nommant capi-
taine le lieutenant Gabriel Paris, du lor ré-
giment de marche de zouaves, et le main-
tenant au corps.
Nous lui adressons nos félicitations les
plus cordiales.
A CHACUN SA FLOTTE
---0-0-0--
Dans sa réponse aux interpellations de
MM. Hesse, de Monzie et Bouisson, M. le
sous-secrétaire d'ELat à la Marine mar-
chande signalait le développement consi-
dérable des marines marchandes étrangè-
res, surtout dans les contrées qui n'ont
pas eu à souffrir de la piraterie allemande.
La flotte commerciale japonaise est de
celles-là et il est certain que si nous ne
donnons pas à notre flotte indochinoise
toute l'expansion nécessaire, ce sera en-
core le Japon qui importera 'en France
les produits non seulement japonais mais
indochinois.
Car dans un de ses derniers rapports le
consul du Japon il Lyon donnnit. une lon-
gue liste des produits que la France de-
mande au Japon. Or, presque tous ces
produits peuvent être procurés par notre
empire indochinois.
Le riz est importé d'Indochine au Japon
puis expédié en France. Le zinc provient
également d'Indochine, passe par le Japon
où il est traité dans les usines spéciales,
pu.is nous parvient en France.
Tout l'effort de nos colons est donc béné-
fice net pour le Japon par le fait seul de
l'infériorité de'notre flotte commerciale et
surtout à cause des prix élevés de nos
frets.
Si nous en croyons les déclarations de
M. Nail, de grands efforts vont être tentés
qui nous donneront quelques unités. Nous
pouvons donc espérer que chaque puis-
sance, .et la France comme les au-
tres. –aura sa flotte commerciale qui lui
permettra tout au moins d'échanger ses
produits avec ses propres colonies.
Tt-HAT.
-̃ •
LES FOIRES AU MAROC
-----
Le succès très grand de la foire de
Casablanca l'an dernier, celui plus mar-
quant encore de la foire de Fez cette an-
née, ont prouvé tout ce que notre protec-
torat chérifien pouvait gagner à ces en-
treprises. Aussi le Résident général s'est-il
occupé de jeter les bases d'une organisa-
tion d'ensemble, comprise de manière à
donner les meilleurs résultats.
A la suite de réunions tenues à Fez le
mois dernier, le général Lyautey a arrêté
les dispositions suivantes qui serviront de
directives générales pou r l'organisation
dans revenir, des foires d'échantillons et
de vente.
1° Il. est décidé que le Protectorat orga-
nisera une manifestation économique pé-
riodique sur un point du Maroc (foire ou
exposition), pour achalander le Maroc et
ses différentes régions. A l'issue de cha-
cune de ces manifestations, la date et le
lieu de l'organisation suivante seront dé-
terminés en tenant compte des nécessités
et des possibilités du moment.
2° Les différentes régions et villes au-
ront toute latitude pour organiser périodi-
quement des Concours régionaux sous la
réserve expresse qu'elles ne devront de-
mander aucun concours à l'Etat,et qu'elles
ne devront pas faire appel à la participa-
tion métropolitains.
3° Le Comité central créé pour l'organi-
sation de la Foire de Fez, est rendu per-
manent. Il s'apprllera « Comité central
d'organisation des foires d'échantillons et
de vente », s'occupera tant de l'organisa-
tion au Maroc de ces manifestations éco-
nomiques que de la participation du Pro-
tectorat. aux organisations similaires fran-
çaises, et fonct-iofnnera sous la présidence
du Serré la ire général du Protectorat.
M. Viotor Berti est maintenu dans les
fonctions d'agent général pour l'organisa-
tion des foires au Maroc.
M. Terrier, directeur de l'Office du gou-
vernement chérifien, remplira les mêmes
fonctions pour l'organisation en France de
la participations marocaine aux foires
françaises.
4° Une foire sera ouverte à Rabat le 15
septembre 1917.
5° Le Protectorat participera en 1917
aux foires de Lyon, Paris et Bordeaux.
L'envoi d'une (mission de commerçants
marocains à la foire de Lyon sera prévu.
Prochainement :
LE "TOURISME AU MAROC
Par MARCEL RUEDEL
NOTES HINDOUES
« 0-0-0-0-0-0 -
Arrivant de l'intérieur du Dekkan,
sur le chemin de Tritchinopoli à Pon-
dichéry, je fais halte à Tanjore. Dans
le bungalow où je 'loge. j'ai pOLl r voi-
sin de chambre un Allemand. Nous
causons en anglais. Mon co-turne vient
périodiquement à Tanjore depuis on-
ze ans.
Son principal commerce consiste à
recruter des dancing girls pour le
compte de la maison allemande Ham.
Ce sergent recruteur de la traite hin-
doue expédie annuellement en Allema-
gne de soixante à cent-vingts Tjayadè-
res. selon les années et les prix.
Je vois une de ces dancing\ girls au-
près de lui. Il Ta racolée depuis quel-
ques semaines. Elle est drapée dans de
beauk vêtements de soie ; une large
ceinture rose barre sa poitrine. Elle est,
ma foi, fort belle. Elle sait -deux ou
trois mots d'allemand. Elle répond Ja
h toutes mes questions ; je ne lui en
pose d'ailleurs que de très décentes.
Tanjore et les villages des environs
sont réputés pour la beauté et l'art de
leurs danseuses. Mon Germain me fait
des confidences :
Ces danseuses viennent s'offrir à
moi en grand nombre ; je n'ai qu'à
choisir.
Leurs danses sont-elles intéres-
santes ?
Oh ! voilà onze ans que je vois les
mêmes danses. J'en suis saturé.
Et vers quels rivages hospitaliers
exportez-vous vos achats ?
Vers l'Allemagne, évidemment.
Beaucoup moins dans les autres pays.
J'en ai procuré quelques-urnes à votre
Jardin d'acclimatation. En 1908, j'en
envoyai une soixantaine à l'Exposi-
tion franco-britannique. Mais l'Alle-
magne est notre grand débouché.
- Très flatteur pour les AlLemamidsi
- La maison Ham a d'ailleurs des
agents recruteurs dans toutes les par-
ties du monde. Les recrues sont diri-
gées sur Hambourg.
Comme les fauves d'Hagenkeck.
Oui, mais elles sentent un peu
moins fort.
Oh 1 l'argent n'a pas d'ocieiir !
A cinq heures du matin, je débarque
en gare de Pondichéry. Une dizaine de
voitures à quatre roues attendent les
voyageurs à la sortie. Mais je cherche
en vain les chevaux qui devraient tirer
ces voitures. Je ne m'étonne pas, ayant
pour principe et pour habitude ue ne
m'étonne rf1 de rien.
Dans mon demi-sommeil, je grimpe
sur une de ces voitures. Aussitôt, un
Hindou pousse par derrière ; un autre
tire la voiture par devant à l'aide d'une
tige de fer. Voilà des pousse-pousse
grand style ! C'est en landau à peus-
eurs que j'arrive ainsi à l'Hôtel de
l'Ejirope.
L'hôtel est un vieille maison, dont
les hauts plafonds s'ornent de poutres.
sailllantes, comme dans nos anciennes
demeures paysannes. De véritables li-
thogravures pendent aux murs : scènes
d'amour disoret, promenades senti-
mentales. En ce temps-là, jeunes filles
et jeunes gens avaient le temps de se
conter fleurette et de collectionner ca-
lendriers et clairs de lune. Ici s'ouvre
un salon avec meubles Empire authen-
tiques ; sur un socle reposent des sta-
tuettes d'amours ailés qui encadent un
jeune homme et une jeune fille se te-
nant sagemment par la main, les yeux
baissés. A côté, la lithographie d'une
peinture de Désandré représente un re-
tour de fête bretonne, biniou en tête ;
ou bien c'est «• le cabinet de lecture »,
« le joueur d'échecs » ou « les dégusta.-
teurs ». Nous nous trouvons là en plein
Louis-Philippe, avec des personnages
qui arborent des gilets aux larges re-
vers, des pipes au long et mince t-uyau
de terre btache, de hauts chapeaux
coniques, de longues redingotes bleues,
des bésicles à solide armature repo-
sant sur la pointe du nez, faces rasées,
réjouies, rebondies, qu'éclaire la lueur
des bougies ou des* lampes à pétrole.
A Pondichéry, le passé vous accueil-
le, vous escorte, vous enveloppe. La
douce caresse des vieux (souvenirs vient
bercer votre somnolence. Et la statue
de Dupleix vous rappeleraii, s'il en
était besoin, qu'on se trouve là comme
en une délicieuse oasis de la vieille his-
toire de France.
Henri LABROUE.
Député de la Gironde.
En Algérie
o-o-o-o-o-o
Une proposition de monopole sur les alcools, les tabacs et les allumettes
A propos du trust des tabacs
Par PAUL PARIS
Pour faire face £ fux dépenses de la
guerre, l'Etat se verra dans l'obligation,
au moment de la cessation des hostilités,
de rechercher d'importantes recettes bud-
gétaires. Il est certain que ce ne sont pas
les ressources .produites par les impôts
actuels ou par ceux encore à l'étude qui
permettront de combler le trou qui va se
creusant de jour en. jour dans nos fi-
nances.
Le gouvernement sera donc amené à
songer à des innovations fiscales et à des
réformes économiques nouvelles. Or, par-
mi toutes les combinaisons qui s'offri-
ront. une des plus tentantes sera sûre-
ment celle de l'organisation de certains
monopoles.
La Commission de législation fiscale,
malgré l'opposition de M. Ribot, n'a-t-elle
pas déjà proposé l'institution du mono-
pole, en faveur de l'Etat, de la fabrication
de l'alcool industriel ? Ne parle-t-on pas
de l'intention du groupe socialiste unifié
de présenter une proposition relative au
monopole des 'assurances ? Du klépÔt,
par M. Barthe, député socialiste de l'Hé-
rault, d'une demande de création d'un
monopole de l'importation et du commer-
ce du pétrole ? No-us en verrons bien
d'autres.
Si .séduisantes que puissent paraître ces
combinaisons pour garnir les caisses du
Trésor, nous pensons que, dans l'intérêt
même de ce Trésor, .le Parlement, lors
des discussions, devra procéder avec une
prudente sagesse et n'admettre l'institu-
tion de nouveaux monopies qu'après une
étude -approfondie de toutes les conséquen-
ces qui en découleront tant au point de
vue financier, qu'au point de vue écono-
mique.
Il était. assez naturel de prévoir que
le Gouvernement de l'Algérie ferait sien-
nes ces idées de monopolisation à ou-
trance, pour combler le déficit du budget
de la Colonie, -déjà très appréciable à la
lin des exercices de ces dernières années.
Nous n'avons donc pas été surpris d'ap-
prendre que le Gouverneur général avait,
par arrêté en date du 29 septembre der-
nier, institué une Commission chargée de
procéder à une étude des impôts indireets
à créer ou à modifier, en Algérie, et d'exa-
miner, notamment, les conditions dans
lesquelles pourraient être organisées, le
cas échéant, les monopoles des alcools,
- des tabacs et des allumettes chimiques.
Certains prétendent, il est vrad, que cette
Commission n'a pour but que de voiler -
l'opposition que rencontre en haut lieu, et
chez la majeure partie des gros négo-
ciants algériens l'organisation, d'un trust
des tabacs au moyen de capitaux amé-
ricains.
Nous faisons là allusion à une grave
affaire économique intéressant l'Algérie-et
les protectorats voisins. Il paraîtrait, en
effet, que le Trust américain « Tobacco »
aurait l'intention de s'emparer de toutes
les manufactures de tabacs de la Colonie.
Disposant d'un fort capital, cette puis-
sante association yankee peut, sans crain-
dre la concurrence, imposer ses produits
et supprimer du. marché Jes madsons qui
la gênent par la vente à des prix infé-
rieurs aux siens. On affirme même que
presque toutes les manufactures algérien-
nes ont dl>jà dû cMer, soit devant. les of-
e
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, ET NOS COLONIES
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di nous n'avions pas été les maîtres
de la mer, nous n'aurions pas conquis
les colonies allemandes et les nôtres
nous auraient été enlevées. Les tenta-
tives allemandes pour soulever le Ma-
roc, les Indes, l'Irlande auraient pu
aboutir. »
Ainsi s'exprimait M. Paul Cloarec,
en terminant sa brillante conférence
sur l'effort naval franco-britannique,
publiée par le Bulletin de la Société de
Géographie commerciale de Paris.
Pour obtenir cette maîtrise de la mer,
il nous a fallu employer aux escortes,
aux patrouilles presque tous les élé-
ments de notre flotte de guerre. Les
quelques transports que nous possé-
dions étaient insuffisants pour assurer
le passage de l'armée d'Afrique et d'Al-
gérie en France, -la mobilisation de
1 armée noire, le rapatriement des oa-
dreù coloniaux et la concentration des
,('.ontingents annamites. La. flotte de
commerce fut donc réquisitionnée en
grande partie, et comme je l'exposais,
dans un précédent article, au début
des hostilités, toute relation maritime
commerciale entre les Colonies et la
métropole fut suspendue.
Le ralentissement des affaires, l'ar-
rêt momentané de la vie économique
de nos Colonies cachèrent momentané-
ment cette situation, mais, peu à .peu,
les éléments actifs restés aux Colonies
se remirent à la besogne, les sages me-
sures du Gouvernement facilitèrent la
reprise du travail et en juin 1916, la
conférence économique des Alliés avait
mis à son programme la reconstitu-
tion commerciale, industrie le, agrico-
le et maritime des pays allés, la recons-
titution de la flotte marchant :e.
Dès le temps de paix, la pinurie des
moyens de transport avait soulevé, no-
tamment en A. 0. F., les réclamations
les plus justifiées. Actuellement, ce se-
rait compromettre la récolt > des ;ara-
chides que de ref user à cet le Colonie
les navires qui lui sont nécessaires pour
l'exportation de ce produit.
Différents procédés ont éU proposés
pour remédier à cette crise û3s trans-
ports maritimes. En juillet 1916, la
Chambre était appelée à discuter un
projet de résolution de mon collègue,
M. Bouisson, député des Boucbes-du-
---- Rhône.
Il s'agissait de la réquisition, pour
toute la durée de la guerre, de h tota-
lité de la flotte marchande française.
L'Etat devenait armateur général, à la
condition formelle que l'Etat en fut ca-
pable. C'eut été une excellente mesu-
re que l'utilisation de cette flotte svus
le contrôle et selon les instructions gé-
nérales de l'Etat. Mais de l'aveu même
de l'amiral Lacaze, ministre de la mai v
ne, l'Etat est un très mauvais utilisa
teur.
C'est ainsi que de grands paquebots
comme Provence //, le Gallia, furent
difficilement aménagés pour le trans-
port des troupes et de matériel, tan-
dis que des cargoboats qui ne de-
mandaient aucun aménagement ont été
employés à transporter des voyageurs
sur nos grandes lignes de navigation.
La flotte anglaise a su conserver une
supériorité numérique telle que les
nombreux torpillages, de ses navires
sont compensés par une construction
continue de nouvelles unités. La dé-
mobilisation de quelques-uns de nos
navires de commerce serait une mesu-
re insuffisante.
Une des causes de l'infériorité de no-
tre marine marchande n'est-ce pas l'en-
trave à isa liberté d'action que lui
créent les obstacles légaux. Le système
des primes n'est qu'un palliatif défec-
tueux ; le vœu émis par la Chambre,
en sa séance du 11 juillet 1916, en vue
de la préparation d'une loi spéciale
pour concilier les intérêts de l'arme-
menL national avec ceux, des consom-
mateurs français et dp l'Etat n'appor-
tait qu'une solution insuffisante de la
question des transports mari Limes.
L'essentiel consiste surtoïfT en une
meilleure utilisation du matériel exis-
tant (ainsi que le demande la question
des transports terrestres) et aussi dans
des facilités plus grandes accordées
aux armateurs pour activer, intensifier
la construction d'un matériel adéquat.
Que penser, en voyant nos propres na-
vires naviguant sous pavillon anglais,
pour assurer la liaison entre les colo-
nies françaises et la métropole, et ce-
pendant, celà ne se voit-il malheureu-
sement pas ?
Gabriel COMBROUZE
Député de la Gironde.
T LE SÉNÉGALAIS
p-o-o-o-o-o
Sous ce titre, M. Georges Beaume a
cherché dans le Rappel du 22 novembre
1916 à immortaliser l'héroïsme de nos bra-
ves tirailleurs sénégalais. Mais, si le re-
marquable talent d'écrivain de mon dis-
tingué confrère nous a souvent charmés,
en dépassant les limites de sa compé-
tence, il risquerait d'atteindre des buts
tout différents de ceux qu'il se propose.
Ce n'est pas en prêLallt à nos braves
soldats des paroles grossières cl. en admi-
rant la visière-eassée de nos loustics, qu'on
forcera l'estime du public pour des gens
qui ont tant de qualités. Le soldat eu-
ropéen ou indigène ,n'est pas un voyou.
Durant toute ma carrière passée pour
la plus grande partie dans les troupes in-
digènes, je n'ai jamais entendu nos hom-
mes dire des grossièretés. Si, par ha-
sard, ils racontaient quelques prouesses
en français plus ou moins emprunté au
style un peu cru. des casernes, ce n'était
que par hasard et, pour eux, les mots
vulgaires n'ont pas la signification que
nous leur donnons. Au combat, le soldat
attaque et se défend. ,comme il peut, avec
les armes dont il dispose ; nos tirailleurs
sénégalais ne coupent pas plus de têtes
que leurs camarades européens. Il ne faut
pas laisser accréditer cette légende, sous
prétexte de les roindre sympathiques. Des
sauvages ne sont jamais sympathiques, à
quelque race qu'ils appartiennent. Il est
facile de trouver dans les fastes ancien-
nes et présentes des guerres faites par
nos Sénégalais, des exemples de bravoure,
d'abnégation et d'héroïsme sans recourir
à .des massacres que nous reprochons
avec raison à nos ennemis.
Il aurait été plus profitable à notre pres-
tige de blanc de ne jamais rendre nos su-
jets sénégalais témoins des luties sanglan-
tes entre blancs, car nous nous étions
imposés à eux comme champions de l'hu-
manité et de la civilisation.
Les noirs s'imaginent difficilement qu'il
y a des blancs en désaccord.
En 1911, des indigènes des rives de
l'Oubangui m'annoncèrent, à mon débar-
quement dans leur village, qu'il y avait
un blanc avec des soldats noirs installé
dans le village, et,--,comme ce blanc ne
parlait pas français à ses soldats, ce ne
pouvait être qu'un Anglais. Ce blanc
n'était anitre que. le lieutenant von
Wiess, aide de camp prussien de S. A. R.
le grand-duc de Mecklembourg-Schwe-
rin faisant l'inventulired'll Congo fran-
çais avant d'en demander un morceau à
la France ! Cela prouve combien les noirs
sont capables de distinguer un Français
d'un (Allemalld ou d'un Anglais, et de
remarquer que « le Boche a la tête car-
te rce, les cheveux roux, et fabrique lii-
« chement des puissances de mort invisi-
« blés et cruelles », c'est évidemment une
belle description, muis nos bons et braves
Sénégalais sont plus simples. Ils se bat-
tent bravement, pour la France, parce
qu'ils sont soldats français et de très bons
soldats.
Capitaine Fugène DEVAUX.
A FORT-DE-FRANCE
La titularisation du Gouverneur, M.
Camille Guy, la tête du gouvernement
de la Martinique a été l'occasion de
manifestations sympathiques. Toutes
les associations de l'île, Union généra-
le des employés des contributions, l'as-
sociation amicale du lycée Schœlcher
ainsi que celle des Instituteurs et Ins-
titutrices, la loge maçonnique « Droit
et Justice » ont adressé, en cette occa-
sion, au chef de la Colonie l'expression
de leur confiance. En même temps, la
Commission coloniale et les Conseils
municipaux de Fort-de-France, Riviè-
re-Pilote Macouba, - Marigot, Carbet,
Fonds St-Denis, Robert les Trois-Ilets,
Ducos, le Prêcheur et le François vo-
taient, à l'unanimité, .des félicitations
au Gouvernellr.
Enfin tous les journaux de l'île, le
Républicain Socialiste, Y Union Sociale,
le journal catholique la Paix et la Re-
vue mensuelle ont consacré au Gouver-
nement de très sympathiques articles.
46-
UNE
ADJUDICATION SENSATIONNELLE
O-0-0
Prochainement doit avoir lieu à Lon-
dres une vente qui s'annonce déjà comme
sensationnelle : il s'agit de la vente des
propriétés que nus ennemis possédaient
en Nigeria. Peu 'de pays de la côte occi-
dentale d'Afrique, et l'on peut mème diire
parmi toutes les régions tropicales, offrent
autant de facilités pour le commerre. Les
progrès en Nigeria n'ont jamais disconti-
nué ; le pays entier est pacifié et jouit
d'un contrôle administratif.
Le commerce de l'huile de palme el. des
noyaux de palme se montait" dans l'an-
née qui a précédé il a guerre, à 125 millions
de l'ranes ; il était en grande partie e.ntre
tes mains des firmes allemandes qui oc-
cupaient à Lagos les plus beaux bureaux
et possédaient les plus beaux magasins et
estac.ades à Calabur, Patani, Sapele, War-
ri, Onitsha et autres principaux centres
du commerce indigène et du commerce
européen., en môme temps que des dépôts
de distribution sur la voie ferrée de La-
gos à Ivano. On peut dire qu'à eux seuls,
ils exportaient de la Nigeria autant. que
.les maisons anglaises et étrangères de
toutes nationalités.
La Nigeria est peut-être le pays qu.i,
dans le monde entier, produit le plus de
noix oléagineuses ; en outre, elle exporte
aussi urne grande quantité de cuirs, du co-
ton, du cacao, 'du caoutchouc et de la
gomme. Sa richesse minérale est grande :
dans la partie nord on trouve en abondan-
ie de l'étain d'alluvion et il en a été -ex-
porté, en 191i, pour plus de 17 millions
et demi de francs ; on a également trouvé
de l'or, mais ce côté n'a pa9 été dévelop-
pé. Par contre on a 'développé des char-
bonnages à Udi, localité qui n'a été que
récemment mise en communication par
rail avec Port Harcourt, et e.'est là un élé-
ment de prospérité plus grand encore que
la richesse minière en étain.
La vente qui aura lieu à Londres m 31
de ce mois et jours suivants, par ordre
du séquestre nommé par la Cour suprême,
comprendra plus de cent lots composés de
locaux d'habitation, bureaux, magasins,
wharfs et dépôts, des marquer telles que
celle des firmes ennemies Geiser, Witt,
Busch, etc., et des concessions de mines
d'étain qui se trouvaient dans des mains
analogues. Ce serait pour quelques-uns de
nos nationaux l'occasion de prendre pied
dans un pays dont le développement s'an-
nonce comme devant être illlimité.
Albert DUBOIS.
-–
APRES PRESSOIR
o-o-o
Notre collaborateur Gabriel Paris, dont
.nous signalions récemment la belle con-
duite dans la Somme, et dont nous don-
nions la cita1 on à l'ordre du jour, vient
d'obtenir une nouvelle récompense bien
méritée : YOHiciel du 6 décembre publie
une décision ministérielle nommant capi-
taine le lieutenant Gabriel Paris, du lor ré-
giment de marche de zouaves, et le main-
tenant au corps.
Nous lui adressons nos félicitations les
plus cordiales.
A CHACUN SA FLOTTE
---0-0-0--
Dans sa réponse aux interpellations de
MM. Hesse, de Monzie et Bouisson, M. le
sous-secrétaire d'ELat à la Marine mar-
chande signalait le développement consi-
dérable des marines marchandes étrangè-
res, surtout dans les contrées qui n'ont
pas eu à souffrir de la piraterie allemande.
La flotte commerciale japonaise est de
celles-là et il est certain que si nous ne
donnons pas à notre flotte indochinoise
toute l'expansion nécessaire, ce sera en-
core le Japon qui importera 'en France
les produits non seulement japonais mais
indochinois.
Car dans un de ses derniers rapports le
consul du Japon il Lyon donnnit. une lon-
gue liste des produits que la France de-
mande au Japon. Or, presque tous ces
produits peuvent être procurés par notre
empire indochinois.
Le riz est importé d'Indochine au Japon
puis expédié en France. Le zinc provient
également d'Indochine, passe par le Japon
où il est traité dans les usines spéciales,
pu.is nous parvient en France.
Tout l'effort de nos colons est donc béné-
fice net pour le Japon par le fait seul de
l'infériorité de'notre flotte commerciale et
surtout à cause des prix élevés de nos
frets.
Si nous en croyons les déclarations de
M. Nail, de grands efforts vont être tentés
qui nous donneront quelques unités. Nous
pouvons donc espérer que chaque puis-
sance, .et la France comme les au-
tres. –aura sa flotte commerciale qui lui
permettra tout au moins d'échanger ses
produits avec ses propres colonies.
Tt-HAT.
-̃ •
LES FOIRES AU MAROC
--
Le succès très grand de la foire de
Casablanca l'an dernier, celui plus mar-
quant encore de la foire de Fez cette an-
née, ont prouvé tout ce que notre protec-
torat chérifien pouvait gagner à ces en-
treprises. Aussi le Résident général s'est-il
occupé de jeter les bases d'une organisa-
tion d'ensemble, comprise de manière à
donner les meilleurs résultats.
A la suite de réunions tenues à Fez le
mois dernier, le général Lyautey a arrêté
les dispositions suivantes qui serviront de
directives générales pou r l'organisation
dans revenir, des foires d'échantillons et
de vente.
1° Il. est décidé que le Protectorat orga-
nisera une manifestation économique pé-
riodique sur un point du Maroc (foire ou
exposition), pour achalander le Maroc et
ses différentes régions. A l'issue de cha-
cune de ces manifestations, la date et le
lieu de l'organisation suivante seront dé-
terminés en tenant compte des nécessités
et des possibilités du moment.
2° Les différentes régions et villes au-
ront toute latitude pour organiser périodi-
quement des Concours régionaux sous la
réserve expresse qu'elles ne devront de-
mander aucun concours à l'Etat,et qu'elles
ne devront pas faire appel à la participa-
tion métropolitains.
3° Le Comité central créé pour l'organi-
sation de la Foire de Fez, est rendu per-
manent. Il s'apprllera « Comité central
d'organisation des foires d'échantillons et
de vente », s'occupera tant de l'organisa-
tion au Maroc de ces manifestations éco-
nomiques que de la participation du Pro-
tectorat. aux organisations similaires fran-
çaises, et fonct-iofnnera sous la présidence
du Serré la ire général du Protectorat.
M. Viotor Berti est maintenu dans les
fonctions d'agent général pour l'organisa-
tion des foires au Maroc.
M. Terrier, directeur de l'Office du gou-
vernement chérifien, remplira les mêmes
fonctions pour l'organisation en France de
la participations marocaine aux foires
françaises.
4° Une foire sera ouverte à Rabat le 15
septembre 1917.
5° Le Protectorat participera en 1917
aux foires de Lyon, Paris et Bordeaux.
L'envoi d'une (mission de commerçants
marocains à la foire de Lyon sera prévu.
Prochainement :
LE "TOURISME AU MAROC
Par MARCEL RUEDEL
NOTES HINDOUES
« 0-0-0-0-0-0 -
Arrivant de l'intérieur du Dekkan,
sur le chemin de Tritchinopoli à Pon-
dichéry, je fais halte à Tanjore. Dans
le bungalow où je 'loge. j'ai pOLl r voi-
sin de chambre un Allemand. Nous
causons en anglais. Mon co-turne vient
périodiquement à Tanjore depuis on-
ze ans.
Son principal commerce consiste à
recruter des dancing girls pour le
compte de la maison allemande Ham.
Ce sergent recruteur de la traite hin-
doue expédie annuellement en Allema-
gne de soixante à cent-vingts Tjayadè-
res. selon les années et les prix.
Je vois une de ces dancing\ girls au-
près de lui. Il Ta racolée depuis quel-
ques semaines. Elle est drapée dans de
beauk vêtements de soie ; une large
ceinture rose barre sa poitrine. Elle est,
ma foi, fort belle. Elle sait -deux ou
trois mots d'allemand. Elle répond Ja
h toutes mes questions ; je ne lui en
pose d'ailleurs que de très décentes.
Tanjore et les villages des environs
sont réputés pour la beauté et l'art de
leurs danseuses. Mon Germain me fait
des confidences :
Ces danseuses viennent s'offrir à
moi en grand nombre ; je n'ai qu'à
choisir.
Leurs danses sont-elles intéres-
santes ?
Oh ! voilà onze ans que je vois les
mêmes danses. J'en suis saturé.
Et vers quels rivages hospitaliers
exportez-vous vos achats ?
Vers l'Allemagne, évidemment.
Beaucoup moins dans les autres pays.
J'en ai procuré quelques-urnes à votre
Jardin d'acclimatation. En 1908, j'en
envoyai une soixantaine à l'Exposi-
tion franco-britannique. Mais l'Alle-
magne est notre grand débouché.
- Très flatteur pour les AlLemamidsi
- La maison Ham a d'ailleurs des
agents recruteurs dans toutes les par-
ties du monde. Les recrues sont diri-
gées sur Hambourg.
Comme les fauves d'Hagenkeck.
Oui, mais elles sentent un peu
moins fort.
Oh 1 l'argent n'a pas d'ocieiir !
A cinq heures du matin, je débarque
en gare de Pondichéry. Une dizaine de
voitures à quatre roues attendent les
voyageurs à la sortie. Mais je cherche
en vain les chevaux qui devraient tirer
ces voitures. Je ne m'étonne pas, ayant
pour principe et pour habitude ue ne
m'étonne rf1 de rien.
Dans mon demi-sommeil, je grimpe
sur une de ces voitures. Aussitôt, un
Hindou pousse par derrière ; un autre
tire la voiture par devant à l'aide d'une
tige de fer. Voilà des pousse-pousse
grand style ! C'est en landau à peus-
eurs que j'arrive ainsi à l'Hôtel de
l'Ejirope.
L'hôtel est un vieille maison, dont
les hauts plafonds s'ornent de poutres.
sailllantes, comme dans nos anciennes
demeures paysannes. De véritables li-
thogravures pendent aux murs : scènes
d'amour disoret, promenades senti-
mentales. En ce temps-là, jeunes filles
et jeunes gens avaient le temps de se
conter fleurette et de collectionner ca-
lendriers et clairs de lune. Ici s'ouvre
un salon avec meubles Empire authen-
tiques ; sur un socle reposent des sta-
tuettes d'amours ailés qui encadent un
jeune homme et une jeune fille se te-
nant sagemment par la main, les yeux
baissés. A côté, la lithographie d'une
peinture de Désandré représente un re-
tour de fête bretonne, biniou en tête ;
ou bien c'est «• le cabinet de lecture »,
« le joueur d'échecs » ou « les dégusta.-
teurs ». Nous nous trouvons là en plein
Louis-Philippe, avec des personnages
qui arborent des gilets aux larges re-
vers, des pipes au long et mince t-uyau
de terre btache, de hauts chapeaux
coniques, de longues redingotes bleues,
des bésicles à solide armature repo-
sant sur la pointe du nez, faces rasées,
réjouies, rebondies, qu'éclaire la lueur
des bougies ou des* lampes à pétrole.
A Pondichéry, le passé vous accueil-
le, vous escorte, vous enveloppe. La
douce caresse des vieux (souvenirs vient
bercer votre somnolence. Et la statue
de Dupleix vous rappeleraii, s'il en
était besoin, qu'on se trouve là comme
en une délicieuse oasis de la vieille his-
toire de France.
Henri LABROUE.
Député de la Gironde.
En Algérie
o-o-o-o-o-o
Une proposition de monopole sur les alcools, les tabacs et les allumettes
A propos du trust des tabacs
Par PAUL PARIS
Pour faire face £ fux dépenses de la
guerre, l'Etat se verra dans l'obligation,
au moment de la cessation des hostilités,
de rechercher d'importantes recettes bud-
gétaires. Il est certain que ce ne sont pas
les ressources .produites par les impôts
actuels ou par ceux encore à l'étude qui
permettront de combler le trou qui va se
creusant de jour en. jour dans nos fi-
nances.
Le gouvernement sera donc amené à
songer à des innovations fiscales et à des
réformes économiques nouvelles. Or, par-
mi toutes les combinaisons qui s'offri-
ront. une des plus tentantes sera sûre-
ment celle de l'organisation de certains
monopoles.
La Commission de législation fiscale,
malgré l'opposition de M. Ribot, n'a-t-elle
pas déjà proposé l'institution du mono-
pole, en faveur de l'Etat, de la fabrication
de l'alcool industriel ? Ne parle-t-on pas
de l'intention du groupe socialiste unifié
de présenter une proposition relative au
monopole des 'assurances ? Du klépÔt,
par M. Barthe, député socialiste de l'Hé-
rault, d'une demande de création d'un
monopole de l'importation et du commer-
ce du pétrole ? No-us en verrons bien
d'autres.
Si .séduisantes que puissent paraître ces
combinaisons pour garnir les caisses du
Trésor, nous pensons que, dans l'intérêt
même de ce Trésor, .le Parlement, lors
des discussions, devra procéder avec une
prudente sagesse et n'admettre l'institu-
tion de nouveaux monopies qu'après une
étude -approfondie de toutes les conséquen-
ces qui en découleront tant au point de
vue financier, qu'au point de vue écono-
mique.
Il était. assez naturel de prévoir que
le Gouvernement de l'Algérie ferait sien-
nes ces idées de monopolisation à ou-
trance, pour combler le déficit du budget
de la Colonie, -déjà très appréciable à la
lin des exercices de ces dernières années.
Nous n'avons donc pas été surpris d'ap-
prendre que le Gouverneur général avait,
par arrêté en date du 29 septembre der-
nier, institué une Commission chargée de
procéder à une étude des impôts indireets
à créer ou à modifier, en Algérie, et d'exa-
miner, notamment, les conditions dans
lesquelles pourraient être organisées, le
cas échéant, les monopoles des alcools,
- des tabacs et des allumettes chimiques.
Certains prétendent, il est vrad, que cette
Commission n'a pour but que de voiler -
l'opposition que rencontre en haut lieu, et
chez la majeure partie des gros négo-
ciants algériens l'organisation, d'un trust
des tabacs au moyen de capitaux amé-
ricains.
Nous faisons là allusion à une grave
affaire économique intéressant l'Algérie-et
les protectorats voisins. Il paraîtrait, en
effet, que le Trust américain « Tobacco »
aurait l'intention de s'emparer de toutes
les manufactures de tabacs de la Colonie.
Disposant d'un fort capital, cette puis-
sante association yankee peut, sans crain-
dre la concurrence, imposer ses produits
et supprimer du. marché Jes madsons qui
la gênent par la vente à des prix infé-
rieurs aux siens. On affirme même que
presque toutes les manufactures algérien-
nes ont dl>jà dû cMer, soit devant. les of-
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