Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-10-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 octobre 1916 07 octobre 1916
Description : 1916/10/07 (A17,N42). 1916/10/07 (A17,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6450152m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
SAMEDI 7 OCTÔËÎtfâ 1916; PWfMÊÊ 8T iOtOKlCSi LÉ NUMERO, 15 CENTIMES DIX-SEPTIEME ANNEE. Ne 4^
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Les Annales Coloniales
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: : aè', púhlilJnt que des orficlcs Inédits.
Les Mvnueàli non inrârfo ne sont pu rendu.
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aux Bureaux du Journal et dans' les principales Agences de fubtk&ê -. u
La Vulgarisation Agricole en A.O.F.
o-o-o-o-o-o
Il suffit de parcourir quelques-uns
des solides ouvrages qui sont parus ces
temps derniers sur l'histoire de nos
colonies africaines, comme « la Fran-
ce moderne et le Problème colonial »,
de M. Christian Schefer, « l'Histoire du
Sénégal », de M. Cultru ou « l'Histoire
de la Presqu'île du Cap Vert », de M.
Claude Faure, pour voir quel soin par-
ticulier les premiers représentants oi*
ficiels de la France SUT la côte occiden-
tale d'Afrique ont apporté au dévelop-
pement de l'agriculture. Ces coloniaux
d'avant-garde, dont quelques-uns fu-
rent des hommes éminents, n'avaient
pas tardé à s'apercevoir, en effet, que
la véritable et la isul-e richesse de l'A-
frique occidentale était dans son sol et
qu'il fallait faire délibérément succé-
der une ère, agricole à celle de la gom-
me, de l'or de Galam et du morphil.
Mais il semble qu'ils se soient trop ex-
clusivement occupés de multiplier les
essais, qu'ils se soient égarés dans l'ex-
périmentation et qu'ils n'aient pas
a -
̃ poursuivi avec assez de constance ni de
résolution l'extension et le perfection-
nement. des cultures indigènes. Or, en
matière d'agronomie coloniale, les ro-
cherches scientifiques ne doivent ja-
mais faire perdre de vue la vulgarisa-
tion ; il faut savoir limiter les expérien-
ces et, dès que l'une d'elles a donné des
garanties de succès, en généraliser
l'application.
Avec une sagesse dont on ne saurait
trop le féliciter, le Gouvernement géné-
ral de .l'A. 0. F. ,a mis ce principe au
premier plan de sa politique économi-
que, et l'on peut s'en convaincre en li-
sant les instructions relatives à l'ensei-
gnement et à la vulgarisation agricoles,
que vient d'adresser aux colonies du
groupe M. le Gouverneur Angculvant.
A tous les étages de l'enseignement,
ees instructions prévoient une très lar-
ge place, une place d'honneur, pour
l'enseignement pratique de l'agricultu-
re, et les plus petites écoles, celles
qu'on appelle les écoles de village et
par lesquelles tous les petits indigènes
de l'endroit doivent passer, sont cel-
les où cet enseignement est le plus
franchement installé ; de vastes planta-
tions sont mises à la disposition des
écoles et placées à la fois sous le con-
trôle du service de l'enseignement et
du service de l'agriculture, les pro-
duits de ces plantations alimentent des
« mutuelles » et reviennent aux enfants
-
sous forme de vetements, a aliments,
de récompenses diverses ; la formation
des maîtres chargés de donner cet en-
seignement est entourée de toutes sor-
tes de garanties et comporte notam-
ment des stages périodiques dans les
stations expérimentales ; enfin, maîtres
et élèves seront tenus en haleine par
des récompenses annuelles, qui consti-
tueront une sorte de concours général
d'agriculture scolaire.
A cette action sur l'enfant, sous for-
me d'enseignement, s'ajoute une action
sur l'indigène adulte, sous forme de
vulgarisation proprement dite. La vul-
garisation agricole en A. 0. F. avait
déjà à sa disposition, en plus des
,agents européens, des moniteurs, for-
més dans les stations expérimentales :
M. Je Gouverneur Angoulvant s'attache
à régulariser le recrutement de ce per-
sonnel indigène, à l'augmenter, à éle-
ver son 'niveau, en rattachant à chaque
école primaire supérieure ou « groupe
central » une séctioii professionnelle
agricole. De plus, il organise un cadre
nouveau, supérieur à celui-là et desti-
né à remédier en quelque mesure à la
crise de personnel européen : un cadre
d'agents indigènes de culture qui rece-
vront à l'école Faidherbe, récemment
créée, une solide instruction primaire
supérieure, orientée vers l'agriculture,
qui feront des stages annuels dans les
stations d'essai comme celle de Binger-
ville et qui passeront ensuite deux ans
dans une école pratique d'agriculture
installée à leur intention.
Ce ne sont pas là, on le voit, des pro-
jets vagues, des phrases de circulaire,
des considérations générales sur « ce
qu'il conviendrait de faire » ; c'est, tout
un réseau de fermes réglementationis
qui s'adressent à la fois au personnel
de l'Enseignement et au personnel de
l'Agriculture et qui, bon gré mal gré,
Tiniront par conduire l'indigène au
progrès.
Il est, à l'heure actuelle, des produits
et des pratiques culturelles qui ont fait
leurs preuves en A. 0. F. et qu'on peut
recommander sans hésitation ; il est
certain, par exemple, que les planta-
tions de cacao doivent s'étendre dans
les colonies du Sud, et les résultats
obtenus à cet égaru en Côte d'Ivoire
sont tout à fait encourageants ; nous
sommes également fixés sur les avan-
- - - - -
tages des palmeraies espacees et des ko-
lateraies aérées, sur les meilleures mé-
thodes de plantation et de saignée des
arbres à caoutchouc, sur la sélection
nécessaire des semences d'arachides,
sur les modes de cultures irriguées
qu'il est désirable de pratiquer clans la
vallée- du Sénégal, etc. Sur tous ces
points, la science a accompli sa tâche,
mais ses efforts resteraient stériles
sans les mesures fort importantes que
vient de prendre le Gouvernement gé-
néral de l'A. 0. F. Toutes ces acquisi-
tions, il faut maintenant les faire pas-
ser dans les habitudes de Findigène,
et l'on y parviendra certainement, pour
peu qu'on s'en tienne à l'esprit de mé-
thode et de'fermeté que dénotent ces
Instructions.
Albert PEYRONNET,
Sénateur de VAllier,
La Main-d'Œuvre Indigène en Afrique
0-1
Dans les Annules Coloniales du 9 sep-
tembre 1916, je signalais à nos lecteurs
l'intéressante campagne de notre confrè-
re Le Colon Français, en laveur du main-
tien, In Tunisie, de la main- d'uuvre que
nos eulons ont déjà eu tant de peine à re-
cruter, puis à éduquer pour la mise en
valeir de ce pays. Nul n'ignore, en effet,
tous les aléas auxquels sont soumises les
exploitations agricofles. Dans le Colon
Français du 2-i septembre, le sympathi-
que président fie la Chambre d'agricul-
ture M. V. die Carnières, insiste de nou-
veau, ma.is son cri d'alarme me semble
smtuiit le cri d'angoisse du colon qui
.craiHl de voir ses béncl'ices diminuer par
suite de l'augmentation des salaires qui
résultera des traitements .auxquels les sa-
laires européens vont habituer les indigè-
nes que le gouvernement de la Régence
aurait imprudemment envoyés en France.
M. V. de Camières estime qup l'adora-
tion d'un franc vingt-cinq centimes et les
salaires de famine distribués aux feml-
mes de mobilisés suffisent à assurer leur
existence. Il ignore les démarches de nos
parlementaires pour faire maintenir l al-
locution aux femmes gagnant plus -de
trois francs par jour.
Le gouvernement. du Protectorat ne sau-
rait négliger toutes les occasions d'aug-
menter raisonnablement les salaires de la
dusse ouvrière dont dépend essentielle-
ment la prospérité de la colonie. Pour re-
tenir en Tunisie la main d'œuvre qui lui
est indispensable, il faut la payer raison-
nablement et cela dépend d.es employeurs.
Les prix des denrées ont augmenté ain-
si que 1(9 constate' du reste M. V. CQrniè-
res et l'indigène tunisien ne saurait plus
se contenter de deux piastres et demie
par jour.
Partisan cou vaincu d.u maintien de la
main d'œuvre tunisienne en Tunisie, je
souhaite que pour la garder on ne prenne
que des mesures qui rendront meilleure la
situation sociale de nos administrés qui,
par leurs frênes de l'urméc d'Afrique, ont
témoigné de leur dévouement a Ja cause
nationale. Il faut aussi quand ceux qui se
seront battus pour la France regagne-
ront la Tunisie, ils y trouvent une vie
plus heureuse réglée par des lois sociales
généreuses et démocratiques. CHERI F.
L'Homme qu'il faut
en Guinée
o-o-o
L'honorable et sympathique M. Dou.
mergue ressembl-c aux, belles femmes : il
aime à se [airc désirer, lui et les décisions
qu'on attend de lui. Il temporise volon-
tiers, comme Fabius, Trochu et autres
Achilles.
L'occasion est pourtant unique !
Trop souvent les ministres créent des
fondions pour des fonctionnaires. Ici, il
ne s'agit que d'appeler un fonctionnaire à
sa loncliotî, - je veux dire à un poste va.-
cant. de lieutenant-gouverneur.
Bien pins, c'est de la lieule-nance da Gui--
née qi'il s'agit. En temps normal, il sé-
rail infincmeut regrettable de laisser dé-
capitée celle perle de l'il. 0. F., qui se dé.
bal péniblement dans une longue et grave
crise économique. En temps de guerre, le
recrutement de tirailleurs, lu. pénurie du
personnel, administratif, la mise en sursit
des colons, la protection des commer-
çants contre la concurrence éhonlée des
Suriens, l'achèvement des travaux publics
urgents constituent autant de problèmes
impérieux qui. se greffent sur une situa-
tion déjà critique et exigent, qu'une tôle
soit incessamment donnée à un corps aus-
si complexe.
Celle léle, elle ne peut rire autre que M.
Poirel, secrétaire général de la Guinée,
lieutenant-gouverneur par intérim.
M. Poirel est le right, man {four deux
raisons essentielles. La première, c'est sa
valeur môme, que prouve vn brillant et
déjà long passé colonial. La seconde, c'est
l'expérience avertie que AI, Poirel possède
des hommes et des choses de la. Guinée.
Ces temps derniers, je relevais, à la Cour
des Comptes, la liste déplorable des inces-
sants chassés-cntisés de fonctionnaires
guinéens, dont le caTambolage est si né-
faste aux intérêts du, Trésor, à l'exploita-
tion rationnelle 'de ia Colonie, à l'action
que peut exercer sur les indigènes lUI per-
sonnel t'raimrnt. adapté. Et je me lumen,
tais in petto ww ce kaléidoscope bureau-
cratique. 01', dans crt inconcevable va-et-
vient, un seul Homme a échappé aux re.
mous 4administratifs, c'est M. Poiret, se-
crétaire général, plusieurs fois gouver-
neur par intérim. Il connait sa colonie et
en est connu. Tout autre que lui. serait
nécessairement un novice Pour agir plei-
nement, il ne manque que de l'autorité
réelle et d-nraùlc que lui. conférera le gra.
de de titidaire.
Un bon mouvement, M. le Ministre !
Nous attendons de vous le geste que com-
portent l'intérêt de la Guinée et le vœu
réfléchi des milieux coloniaux. nussé-ie
ne plus vous comparer à une belle fem-
me, transformez bien vile notre espoir en
certitude.
J'ai, pleine confiance dans l'équité de M.
nonmcrgue. pour que la nomination de M.
Fuiret ne traîne pris longtemps dans les
cartons de la rue Oudinot. Je suis persua-
dé qu'avant l'arrivée de ce numéro en
- Guinée, on aura, reçu à KonaUry un câble
annoçant que le Gouverneur provisoire a
enfin l'autorité définitive.
Henri LABROUE,
Député de la Gironde.
UNION SACREE
o-o-o
A LA TRIBUNE DU PARLEMENT
Le bruit avait couru à la Chambre que
notre excellent ami, M. P. Ceccaldi, rap-
porteur du. budget des Colonies; intcrvicn-
drait prochainemenit à la tribune de la
Chambre, pour critiquer, comme il sait le
faire, documents à l'appui, le gestion de
M. Albert Su,rraullt, -député,. en Indocliine.
Nous croyons pouvoir dire que cette in-
formation est erronée, M. Ceccaldi, mal-
gré les faits qu'il a réunis, ne se livrera
à aucune attaque pas plus contre M. Sar-
rault-, qui pourrait se défendre à la tribu-
ne que contre aucun autre gouverneur gé-
néral des Colonies n'appartenant pas au
Parlement.
–-– ♦ –-
A DJIBOUTI
M, Pauil Simoni, gouverneur de la Côte
française des Somalis, rentrera en Fran-
ce en congé, pour raisons de santé, par le
dernier courrier.
En son absence l'intérim sera assure
par M. Carriau, administrateur de lre
elasse dies colonies depuis plusieurs an-
nées à Djibouti.
L'Après- Guerre pour les Colonies
- - ––0-0-0-0-0-0
L'organisation administrative fran-
çaise aux Colonies, dans ses grandes
lignes, est assez homogène. Un Gou-
verneur assisté d'un Conseil d'admi-
nistration comprenant des membres
fonctionnaires et des membres non
fonctionnaires. Dans les vieilles colo-
nies, ce Conseil d'administration s'ap-
pelle Conseil privé. Ces dernières sont
dotées d'un Conseil général et d'une
représentation au Parlement. Les jeu-
nes - colonies jouissent d'un délégué
au Conseil supérieur des Colonies. Jol-
les ont été groupées, par étapes succes-
sives, en Gouvernements généraux,
sortes f:Ie fédérations possédant la fa-
culté d'emprunter, d'accomplir cer-
tains actes, quoique ceux-ci n'aient
pas encore été nettement déterminés.
Il m'est difficile de dire que l'on a
péché par e'xcès d'originalité, A quel-
que légères différences de détail près,
nous retrouvons dans notre empire
mondial un de ces deux modèles. Et
depuis l'ordonnance de 1828, refondue
le 7 septembre 1840, on ne s'est pas,
donné la, peine de chercher une for-
mule plus appropriée au pays .admi-
nistré, qu'il s'agisse de la. Réunion, du
Sénégal, -de la Nouvelle-Calédonie, des
Antilles ou de l'Inde. Bien mieux,
quand il s'est agi d'organiser le Gou-
vernement général de Madagascar,
puis celui de l'A.O. F., puis celui de l'A.
E. F. on a servilement copié le décret
créant le Gouvernement général de
l'Indochine. Si demain on devait créer
un Gouvernement général des Antilles
ou de l'Afrique centrale, soyez assuré
que vous reliriez les mêmes textes où
seuls les noms des pays administrés
seraient changés. Cela est si vrai que,
dans l'étude sur la .Syrie dont j'ai par-
lé dans un précédent article, M. Ri-
chard, envisageant l'organisation de
la Syrie, colonie supposée française,
bâtit un Gouvernement général iden-
tique à celui" de l'A. E. F., de l'A. 0.
F., de Madagascar et de l'Indochine.
Pourquoi sornmes-nous à ce point
conservateurs ? Je souhaiterais que l'on
créât un musée de l'Administration co-
loniale où seraient relégués tous les
vieux accessoires. J'ai dit que nos jeu-
nes colonies; c'est-à-dire nos Gouverne-
ments généraux, étaient en perpétuel-
le évolution. Ne faut-il donc pas do-
ter ces possessions d'une organisation
nouvelle si cela est nécessaire ? On me
répondra affirmativement en faisant
remarquer qu'il n'est pas démontré
que cela soit indispensable.
Je ne suis pas de cet avis. J'estime
tout au contraire que la formule du
Gouvernement général, avec son 'Con-
seil de gouvernement, son budget gé-
néral, ses budgets annexes ne s'harmo-
nise plus avec certaines de nos Colo-
nies dont l'évolution ai été particulière-
ment rapide. L'A. 0. F. offre un exem-
ple frappant de cette assertion. On
compte jusqu'à 17 budgets dans ce
groupement de colonies. Le budget gé-
néral avec son régime de subventions
et de contributions ne peut donner par
son examen une situation financière
exacte. Peut-être y aurait-il lieu d'en-
visager une réforme sur ce point. En
tous cas, le Gouvernement général
comprend des services très importants
quant au personnel employé et aux
charges qu'ils entraînent. Des écono-
mies s'imposent ; on peut en réaliser
de considérables de ce chef.
L'institution même du Gouverne-
ment général pourrait peut-être subir
une transformation utile. Je n'ignore
pas qu'elle constitue une œuvre de dé-
centralisation très importante. Mais je
ne parviens pas à comprendre quelle
est la t'onction exacte de ce haut per-
sonnage dépositaire des pouvoirs de la
République, vis-à-vis du ministre des
Colonies, dont il est le représentant,
et des lieutenants-gouverneurs des Co-
-. ,
lonies du groupe qui sont ses repré-
sentants. Ou l'on obtient une disper-
sion d'autorité et partant de responsa-
bilité toujours fâcheuse, ou certains de
ces fonctionnaires sont inutiles.
J'entends bien que l'A. 0. F. a at-
teint son magnifique développement
grâce au groupement des Colonies. Des
emprunts ont pu être consentis parce
que la garantie était plus imporESfiïe,
des œuvres d'intérêt général ont pu
être entreprises pour le plus grand
bien de chaque colonie, bien que sur ce
point il soit permis de faire quelques
réserves. Mais ces gros ouvrages sont
en voie d'achèvement, les charges des
emprunts consentis pourront être ré-
partis au prorata des bénéfices acquis.
Le jour où ne pèseront plus sur les di-
verses colonies du groupe celles qui en-
trainent les services du Gouvernement
général, peut-être y verra-troii plus
clair ; peut-être , les colonies du Sud,
telles que la Côte d'Ivoire et le Daho-
mey atteindront-elles, grâce aux res-
sources dont elles disposeront, un dé-
veloppement que l'on ne soupçonne
pas.
Allons plus avant dans le détail et
conservons, toujours notre exemple de
l'A. 0. F.
L'administration n'a pas été sans re-
connaître que des remaniements con-
sidérables s'imposaient dans l'organi-
sation de nos possessions d'outre-mer.
C'est ainsi que, sous la pression des
exigences nouvelles, on a songé à re-
viser les règlements financiers du 14
janvier 1869 et du 20 novembre 1882.
Mais les efforts des Commissions ainsi
instituées n'ont abouti, ainsi que le
confesse le rapport de présentation du
décret isur le « régime financier des Co-
lonies » qu'à une simple mise au point
du décret du 20 novembre 1882. Le mi-
nistre reconnaît que « les règles édic-
tées ne sont pas nouvelles ». N'avais-je
pas raison de dire que l'on recule tou-
jours devant l'effort. Si bien que le
décret dù 30 décembre 1912 constitue
purement et simplement une compila-
tion de certains paragraphes de lois de
finances ou de textes spéciaux à cer-
taines colonies, ou de règles établies
par l'usage.
D'idées, de mesures nouvelles, heu-
reusement adaptées à la vie actuelle
de, nos colonies et de nature à favoriser
leur développement, peu ou point. Ce-
pendant on trouve une modIfication,
qualifiée d'importante dans le rapport
du ministre et relative à l'approba-
tion des budgets et des comptes des
culonies non pourvues de Conseils gé-
néraux. Le ministre affirme qu'il a pa-
ru nécessaire de procéder désormais
d'une manière uniforme. Je n'y verrais
pas d'inconvénient si cette uniformité
existait réellement. Mais voici com-
ment l'auteur du décret s'y prend
pour créer cette uniformité dans l'arti-
cle 69 :
« Dans les groupes de colonies cons-
tituées en Gouvernements généraux,
le budget général est approuvé par dé-
cret et les budgets locaux sont approu-
vés par arrêté du Gouverneur général.
Toutefois, dans Les colonies d'Afrique
dépendant d'un Gouvernement géné-
ral, le budget local continue d'être ap-
prouvé par décret. Dans les colonies
non groupées en Gouvernements géné-
raux, dans lesquelles il n'existe pas
de Conseil général, le budget local est
i approuvé par décret - ». ---
Pour de l'uniformité, il faut recon-
naître que c'est de l'uniformité assez
relative. Mais on discerne clairement
cette hésitation perpétuelle du législa-
eur qui redoute les conséquences d'une
réforme. Certes, la centralisation et
l'uniformité ont rarement donné de
beaux résulats, mais en pareille natu-
re, il semble qu'une même règle s'im-
posait. La décentralisation financière
est chose délicate si l'on songe que l'E-
tat français est garant des emprunts
et de l'équilibre budgétaire des Colo-
nies. D'autre part, le budget général
est fonction des budgets 'locaux et an-
nexes, en ce qui concerne les subven-
tions, les contributions et les dépenses
afférentes aux gros travaux. Maie j'en
reviens à cette idée qu'avec un contrô-
le incessant qui cependant 'ne serait
pas le contrôle financier tel qu'il exis-
te par exemple à Hanoi ou DaKar, qui
ne serait pas non plus l'inspection dea
colonies, il serait possible d'affranchir
nos colonies d'une tutelle souvent gê-
nante. J'aurai l'occasion d'y revenir.
Raoul BRIQUET,
Député du Pas-de-Calais.
Gouverneurs
de demain
aoa
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur en chef,
Voulez-vous permettra à un vieux cam-
merçant de IŒ Côte d'Afrique, peu versé
dans les questions administratives, mais
qui cependant a depuis longtemps un
contact suivi avec les fonctionnaires, de
vous donner ses impressions toutes pcr.
sonnelles sur l'article paru dans votre nu-
méro du 30 septembre, au sufet des no-
minations récentes dv gouverneurs.
Vous faites remarquer que le ministre
des Colonies a choisi les plus anciens se
crétaircs généraux ou administrateurs en
chef pour en faire dffs gouverneurs. Je
connais peu ou pas les élus, je ne m'at-
tacherai donc pas aux noms, je me- bornew.
rai à discuter le principe de Vancienneté et
les données permettant à un ministre de
faire un choix.
Toul administrateur en chef ou secré-
taire général n'est pas, d mon sens, ca-
pable de faire un gouverneur des colo-
nies. Cette haute fonction comporte, outre
la valeur intellectuelle la cidture générale
- - --
et i acquit, administratif des quahtés tt's
développées, de sens politique, dé carac-
tère qui font de ce gouverneur en titre, un
homme complet pouvant exercer utilement
l'autorité considérable qui lui est dévolure.
Tel fonctionnaire, bon administrateur ou
secrétaire général, deviendra un très mau-
vais gouverneur, s'il est élevé à ce grade
et à cette (onction.
Ces deux mots, grade et tcmction, sont
généralement et malheyreusénient con-
tondus, S'il me parait équitable de récom-
penser par des avancements et des soldes
supérieures tes services rendus, il me sem.
ble trè.s dangereux de nommer gouver-
neurs ceux qui auront acquis à un âge
avancé un certain grade et une certaine
ancienneté.
D'autre part, n'es limez-vous pas, avec
moi, que le fonctionnaire colonial, qui a
dépassé la cinquantaine, est peu désigné
pour réunir l'investiture de gouverneur ?
Remarquez aussi que le grade d'admi.
nistrateur en chef, qui devrait constituer
une pépinière de futurs gouverneurs. est
vraiment torp garni, puisque, si mes ren-
seignements sont exacts, on peut en
compter aujourd'hui plus de 80.
Que convient-il donc de faire pow rendre
plus facile la tdche si ingrate du minis-
tre ?
Très humblement fe proposerai la solu-
tion suivante : Ne nous inquiétons pas des-
secrétaires généraux puisque ceux-ci. sont
appelés à disparaitre par voie d'extinc-
tion et occupons-nous des administrateurs.
Il faut tout d'abord créer à côté de la hié-
rarchie de grade une hiérarchie de fonc-
tions, permettant à chaqm fonctionnaire
de donner la mesure de ses moyens dans
la. fonction de son grade. S'il réussit et
s'il prouve dans l'exercice intérimaire de
la fonction supérieure à son grade qu'il
est digne de gravir l'échelon de lonction,
nommez-le à la fonction supérieure. Cha-
que fonction comprendra des grades. Les
moins bien doués pourront augmenter en
grade à l'ancienneté, mais ne pourront pas
être élevés en fonctions.
En ce qui concerne les administrateurs
en chef actuellement nommés, ils seront,
d'après des règles à fixer, chargés des
fondions intérimaires de gouverneurs. Au
besoin on créera la rubrique : « chargé
des fonctions ou déléguë dans les fonc-
tions de gouverneurs ». S'ils réussissent
dans les fonctions, le ministre saura que
son choix doit s'exsrcer parmi eux. S'ils se
montrent au-dessous de leur Edche, il y
aura lieu de les replacer dans le rang des
administrateurs en chef, et ,tout sera dit.
Cette solution ne vous parait-elle pas sim-
ple et n'a-t-elle pas pour avantage appré-
ciable de donner au corps des administra
teurs plus de stabilité et par suite plus de
- -
garantie ! Aussi bien n'est-elle pas nou-
velle. Au ministère des colonies nous
voyons bien des rédacteurs faisant fonc-
tions de sous-chef de bureau; on y nom-
me même sous-chefs cros rédacteurs de 1"
classe ou des rédacteurs principaux. Bien
mieux, un décret de 1913, je crois. suppri-
mant les secrétaires généraux, permet de
déléguer dans ces fonctions des chefs de
bureau hors classe, des secrétaires géné-
raux, des sous-chefs de bureau du minis-
tère, des administrateurs çn chef ou des
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ABONNEMENTS j France ef Colonies M- M* la
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On l'abonae dans tous les Bureaux de Poste et chez iMprinctpmxUbMtMX
Les Annonces et Réclames sont reçues
aux Bureaux du Journal et dans' les principales Agences de fubtk&ê -. u
La Vulgarisation Agricole en A.O.F.
o-o-o-o-o-o
Il suffit de parcourir quelques-uns
des solides ouvrages qui sont parus ces
temps derniers sur l'histoire de nos
colonies africaines, comme « la Fran-
ce moderne et le Problème colonial »,
de M. Christian Schefer, « l'Histoire du
Sénégal », de M. Cultru ou « l'Histoire
de la Presqu'île du Cap Vert », de M.
Claude Faure, pour voir quel soin par-
ticulier les premiers représentants oi*
ficiels de la France SUT la côte occiden-
tale d'Afrique ont apporté au dévelop-
pement de l'agriculture. Ces coloniaux
d'avant-garde, dont quelques-uns fu-
rent des hommes éminents, n'avaient
pas tardé à s'apercevoir, en effet, que
la véritable et la isul-e richesse de l'A-
frique occidentale était dans son sol et
qu'il fallait faire délibérément succé-
der une ère, agricole à celle de la gom-
me, de l'or de Galam et du morphil.
Mais il semble qu'ils se soient trop ex-
clusivement occupés de multiplier les
essais, qu'ils se soient égarés dans l'ex-
périmentation et qu'ils n'aient pas
a -
̃ poursuivi avec assez de constance ni de
résolution l'extension et le perfection-
nement. des cultures indigènes. Or, en
matière d'agronomie coloniale, les ro-
cherches scientifiques ne doivent ja-
mais faire perdre de vue la vulgarisa-
tion ; il faut savoir limiter les expérien-
ces et, dès que l'une d'elles a donné des
garanties de succès, en généraliser
l'application.
Avec une sagesse dont on ne saurait
trop le féliciter, le Gouvernement géné-
ral de .l'A. 0. F. ,a mis ce principe au
premier plan de sa politique économi-
que, et l'on peut s'en convaincre en li-
sant les instructions relatives à l'ensei-
gnement et à la vulgarisation agricoles,
que vient d'adresser aux colonies du
groupe M. le Gouverneur Angculvant.
A tous les étages de l'enseignement,
ees instructions prévoient une très lar-
ge place, une place d'honneur, pour
l'enseignement pratique de l'agricultu-
re, et les plus petites écoles, celles
qu'on appelle les écoles de village et
par lesquelles tous les petits indigènes
de l'endroit doivent passer, sont cel-
les où cet enseignement est le plus
franchement installé ; de vastes planta-
tions sont mises à la disposition des
écoles et placées à la fois sous le con-
trôle du service de l'enseignement et
du service de l'agriculture, les pro-
duits de ces plantations alimentent des
« mutuelles » et reviennent aux enfants
-
sous forme de vetements, a aliments,
de récompenses diverses ; la formation
des maîtres chargés de donner cet en-
seignement est entourée de toutes sor-
tes de garanties et comporte notam-
ment des stages périodiques dans les
stations expérimentales ; enfin, maîtres
et élèves seront tenus en haleine par
des récompenses annuelles, qui consti-
tueront une sorte de concours général
d'agriculture scolaire.
A cette action sur l'enfant, sous for-
me d'enseignement, s'ajoute une action
sur l'indigène adulte, sous forme de
vulgarisation proprement dite. La vul-
garisation agricole en A. 0. F. avait
déjà à sa disposition, en plus des
,agents européens, des moniteurs, for-
més dans les stations expérimentales :
M. Je Gouverneur Angoulvant s'attache
à régulariser le recrutement de ce per-
sonnel indigène, à l'augmenter, à éle-
ver son 'niveau, en rattachant à chaque
école primaire supérieure ou « groupe
central » une séctioii professionnelle
agricole. De plus, il organise un cadre
nouveau, supérieur à celui-là et desti-
né à remédier en quelque mesure à la
crise de personnel européen : un cadre
d'agents indigènes de culture qui rece-
vront à l'école Faidherbe, récemment
créée, une solide instruction primaire
supérieure, orientée vers l'agriculture,
qui feront des stages annuels dans les
stations d'essai comme celle de Binger-
ville et qui passeront ensuite deux ans
dans une école pratique d'agriculture
installée à leur intention.
Ce ne sont pas là, on le voit, des pro-
jets vagues, des phrases de circulaire,
des considérations générales sur « ce
qu'il conviendrait de faire » ; c'est, tout
un réseau de fermes réglementationis
qui s'adressent à la fois au personnel
de l'Enseignement et au personnel de
l'Agriculture et qui, bon gré mal gré,
Tiniront par conduire l'indigène au
progrès.
Il est, à l'heure actuelle, des produits
et des pratiques culturelles qui ont fait
leurs preuves en A. 0. F. et qu'on peut
recommander sans hésitation ; il est
certain, par exemple, que les planta-
tions de cacao doivent s'étendre dans
les colonies du Sud, et les résultats
obtenus à cet égaru en Côte d'Ivoire
sont tout à fait encourageants ; nous
sommes également fixés sur les avan-
- - - - -
tages des palmeraies espacees et des ko-
lateraies aérées, sur les meilleures mé-
thodes de plantation et de saignée des
arbres à caoutchouc, sur la sélection
nécessaire des semences d'arachides,
sur les modes de cultures irriguées
qu'il est désirable de pratiquer clans la
vallée- du Sénégal, etc. Sur tous ces
points, la science a accompli sa tâche,
mais ses efforts resteraient stériles
sans les mesures fort importantes que
vient de prendre le Gouvernement gé-
néral de l'A. 0. F. Toutes ces acquisi-
tions, il faut maintenant les faire pas-
ser dans les habitudes de Findigène,
et l'on y parviendra certainement, pour
peu qu'on s'en tienne à l'esprit de mé-
thode et de'fermeté que dénotent ces
Instructions.
Albert PEYRONNET,
Sénateur de VAllier,
La Main-d'Œuvre Indigène en Afrique
0-1
Dans les Annules Coloniales du 9 sep-
tembre 1916, je signalais à nos lecteurs
l'intéressante campagne de notre confrè-
re Le Colon Français, en laveur du main-
tien, In Tunisie, de la main- d'uuvre que
nos eulons ont déjà eu tant de peine à re-
cruter, puis à éduquer pour la mise en
valeir de ce pays. Nul n'ignore, en effet,
tous les aléas auxquels sont soumises les
exploitations agricofles. Dans le Colon
Français du 2-i septembre, le sympathi-
que président fie la Chambre d'agricul-
ture M. V. die Carnières, insiste de nou-
veau, ma.is son cri d'alarme me semble
smtuiit le cri d'angoisse du colon qui
.craiHl de voir ses béncl'ices diminuer par
suite de l'augmentation des salaires qui
résultera des traitements .auxquels les sa-
laires européens vont habituer les indigè-
nes que le gouvernement de la Régence
aurait imprudemment envoyés en France.
M. V. de Camières estime qup l'adora-
tion d'un franc vingt-cinq centimes et les
salaires de famine distribués aux feml-
mes de mobilisés suffisent à assurer leur
existence. Il ignore les démarches de nos
parlementaires pour faire maintenir l al-
locution aux femmes gagnant plus -de
trois francs par jour.
Le gouvernement. du Protectorat ne sau-
rait négliger toutes les occasions d'aug-
menter raisonnablement les salaires de la
dusse ouvrière dont dépend essentielle-
ment la prospérité de la colonie. Pour re-
tenir en Tunisie la main d'œuvre qui lui
est indispensable, il faut la payer raison-
nablement et cela dépend d.es employeurs.
Les prix des denrées ont augmenté ain-
si que 1(9 constate' du reste M. V. CQrniè-
res et l'indigène tunisien ne saurait plus
se contenter de deux piastres et demie
par jour.
Partisan cou vaincu d.u maintien de la
main d'œuvre tunisienne en Tunisie, je
souhaite que pour la garder on ne prenne
que des mesures qui rendront meilleure la
situation sociale de nos administrés qui,
par leurs frênes de l'urméc d'Afrique, ont
témoigné de leur dévouement a Ja cause
nationale. Il faut aussi quand ceux qui se
seront battus pour la France regagne-
ront la Tunisie, ils y trouvent une vie
plus heureuse réglée par des lois sociales
généreuses et démocratiques. CHERI F.
L'Homme qu'il faut
en Guinée
o-o-o
L'honorable et sympathique M. Dou.
mergue ressembl-c aux, belles femmes : il
aime à se [airc désirer, lui et les décisions
qu'on attend de lui. Il temporise volon-
tiers, comme Fabius, Trochu et autres
Achilles.
L'occasion est pourtant unique !
Trop souvent les ministres créent des
fondions pour des fonctionnaires. Ici, il
ne s'agit que d'appeler un fonctionnaire à
sa loncliotî, - je veux dire à un poste va.-
cant. de lieutenant-gouverneur.
Bien pins, c'est de la lieule-nance da Gui--
née qi'il s'agit. En temps normal, il sé-
rail infincmeut regrettable de laisser dé-
capitée celle perle de l'il. 0. F., qui se dé.
bal péniblement dans une longue et grave
crise économique. En temps de guerre, le
recrutement de tirailleurs, lu. pénurie du
personnel, administratif, la mise en sursit
des colons, la protection des commer-
çants contre la concurrence éhonlée des
Suriens, l'achèvement des travaux publics
urgents constituent autant de problèmes
impérieux qui. se greffent sur une situa-
tion déjà critique et exigent, qu'une tôle
soit incessamment donnée à un corps aus-
si complexe.
Celle léle, elle ne peut rire autre que M.
Poirel, secrétaire général de la Guinée,
lieutenant-gouverneur par intérim.
M. Poirel est le right, man {four deux
raisons essentielles. La première, c'est sa
valeur môme, que prouve vn brillant et
déjà long passé colonial. La seconde, c'est
l'expérience avertie que AI, Poirel possède
des hommes et des choses de la. Guinée.
Ces temps derniers, je relevais, à la Cour
des Comptes, la liste déplorable des inces-
sants chassés-cntisés de fonctionnaires
guinéens, dont le caTambolage est si né-
faste aux intérêts du, Trésor, à l'exploita-
tion rationnelle 'de ia Colonie, à l'action
que peut exercer sur les indigènes lUI per-
sonnel t'raimrnt. adapté. Et je me lumen,
tais in petto ww ce kaléidoscope bureau-
cratique. 01', dans crt inconcevable va-et-
vient, un seul Homme a échappé aux re.
mous 4administratifs, c'est M. Poiret, se-
crétaire général, plusieurs fois gouver-
neur par intérim. Il connait sa colonie et
en est connu. Tout autre que lui. serait
nécessairement un novice Pour agir plei-
nement, il ne manque que de l'autorité
réelle et d-nraùlc que lui. conférera le gra.
de de titidaire.
Un bon mouvement, M. le Ministre !
Nous attendons de vous le geste que com-
portent l'intérêt de la Guinée et le vœu
réfléchi des milieux coloniaux. nussé-ie
ne plus vous comparer à une belle fem-
me, transformez bien vile notre espoir en
certitude.
J'ai, pleine confiance dans l'équité de M.
nonmcrgue. pour que la nomination de M.
Fuiret ne traîne pris longtemps dans les
cartons de la rue Oudinot. Je suis persua-
dé qu'avant l'arrivée de ce numéro en
- Guinée, on aura, reçu à KonaUry un câble
annoçant que le Gouverneur provisoire a
enfin l'autorité définitive.
Henri LABROUE,
Député de la Gironde.
UNION SACREE
o-o-o
A LA TRIBUNE DU PARLEMENT
Le bruit avait couru à la Chambre que
notre excellent ami, M. P. Ceccaldi, rap-
porteur du. budget des Colonies; intcrvicn-
drait prochainemenit à la tribune de la
Chambre, pour critiquer, comme il sait le
faire, documents à l'appui, le gestion de
M. Albert Su,rraullt, -député,. en Indocliine.
Nous croyons pouvoir dire que cette in-
formation est erronée, M. Ceccaldi, mal-
gré les faits qu'il a réunis, ne se livrera
à aucune attaque pas plus contre M. Sar-
rault-, qui pourrait se défendre à la tribu-
ne que contre aucun autre gouverneur gé-
néral des Colonies n'appartenant pas au
Parlement.
–-– ♦ –-
A DJIBOUTI
M, Pauil Simoni, gouverneur de la Côte
française des Somalis, rentrera en Fran-
ce en congé, pour raisons de santé, par le
dernier courrier.
En son absence l'intérim sera assure
par M. Carriau, administrateur de lre
elasse dies colonies depuis plusieurs an-
nées à Djibouti.
L'Après- Guerre pour les Colonies
- - ––0-0-0-0-0-0
L'organisation administrative fran-
çaise aux Colonies, dans ses grandes
lignes, est assez homogène. Un Gou-
verneur assisté d'un Conseil d'admi-
nistration comprenant des membres
fonctionnaires et des membres non
fonctionnaires. Dans les vieilles colo-
nies, ce Conseil d'administration s'ap-
pelle Conseil privé. Ces dernières sont
dotées d'un Conseil général et d'une
représentation au Parlement. Les jeu-
nes - colonies jouissent d'un délégué
au Conseil supérieur des Colonies. Jol-
les ont été groupées, par étapes succes-
sives, en Gouvernements généraux,
sortes f:Ie fédérations possédant la fa-
culté d'emprunter, d'accomplir cer-
tains actes, quoique ceux-ci n'aient
pas encore été nettement déterminés.
Il m'est difficile de dire que l'on a
péché par e'xcès d'originalité, A quel-
que légères différences de détail près,
nous retrouvons dans notre empire
mondial un de ces deux modèles. Et
depuis l'ordonnance de 1828, refondue
le 7 septembre 1840, on ne s'est pas,
donné la, peine de chercher une for-
mule plus appropriée au pays .admi-
nistré, qu'il s'agisse de la. Réunion, du
Sénégal, -de la Nouvelle-Calédonie, des
Antilles ou de l'Inde. Bien mieux,
quand il s'est agi d'organiser le Gou-
vernement général de Madagascar,
puis celui de l'A.O. F., puis celui de l'A.
E. F. on a servilement copié le décret
créant le Gouvernement général de
l'Indochine. Si demain on devait créer
un Gouvernement général des Antilles
ou de l'Afrique centrale, soyez assuré
que vous reliriez les mêmes textes où
seuls les noms des pays administrés
seraient changés. Cela est si vrai que,
dans l'étude sur la .Syrie dont j'ai par-
lé dans un précédent article, M. Ri-
chard, envisageant l'organisation de
la Syrie, colonie supposée française,
bâtit un Gouvernement général iden-
tique à celui" de l'A. E. F., de l'A. 0.
F., de Madagascar et de l'Indochine.
Pourquoi sornmes-nous à ce point
conservateurs ? Je souhaiterais que l'on
créât un musée de l'Administration co-
loniale où seraient relégués tous les
vieux accessoires. J'ai dit que nos jeu-
nes colonies; c'est-à-dire nos Gouverne-
ments généraux, étaient en perpétuel-
le évolution. Ne faut-il donc pas do-
ter ces possessions d'une organisation
nouvelle si cela est nécessaire ? On me
répondra affirmativement en faisant
remarquer qu'il n'est pas démontré
que cela soit indispensable.
Je ne suis pas de cet avis. J'estime
tout au contraire que la formule du
Gouvernement général, avec son 'Con-
seil de gouvernement, son budget gé-
néral, ses budgets annexes ne s'harmo-
nise plus avec certaines de nos Colo-
nies dont l'évolution ai été particulière-
ment rapide. L'A. 0. F. offre un exem-
ple frappant de cette assertion. On
compte jusqu'à 17 budgets dans ce
groupement de colonies. Le budget gé-
néral avec son régime de subventions
et de contributions ne peut donner par
son examen une situation financière
exacte. Peut-être y aurait-il lieu d'en-
visager une réforme sur ce point. En
tous cas, le Gouvernement général
comprend des services très importants
quant au personnel employé et aux
charges qu'ils entraînent. Des écono-
mies s'imposent ; on peut en réaliser
de considérables de ce chef.
L'institution même du Gouverne-
ment général pourrait peut-être subir
une transformation utile. Je n'ignore
pas qu'elle constitue une œuvre de dé-
centralisation très importante. Mais je
ne parviens pas à comprendre quelle
est la t'onction exacte de ce haut per-
sonnage dépositaire des pouvoirs de la
République, vis-à-vis du ministre des
Colonies, dont il est le représentant,
et des lieutenants-gouverneurs des Co-
-. ,
lonies du groupe qui sont ses repré-
sentants. Ou l'on obtient une disper-
sion d'autorité et partant de responsa-
bilité toujours fâcheuse, ou certains de
ces fonctionnaires sont inutiles.
J'entends bien que l'A. 0. F. a at-
teint son magnifique développement
grâce au groupement des Colonies. Des
emprunts ont pu être consentis parce
que la garantie était plus imporESfiïe,
des œuvres d'intérêt général ont pu
être entreprises pour le plus grand
bien de chaque colonie, bien que sur ce
point il soit permis de faire quelques
réserves. Mais ces gros ouvrages sont
en voie d'achèvement, les charges des
emprunts consentis pourront être ré-
partis au prorata des bénéfices acquis.
Le jour où ne pèseront plus sur les di-
verses colonies du groupe celles qui en-
trainent les services du Gouvernement
général, peut-être y verra-troii plus
clair ; peut-être , les colonies du Sud,
telles que la Côte d'Ivoire et le Daho-
mey atteindront-elles, grâce aux res-
sources dont elles disposeront, un dé-
veloppement que l'on ne soupçonne
pas.
Allons plus avant dans le détail et
conservons, toujours notre exemple de
l'A. 0. F.
L'administration n'a pas été sans re-
connaître que des remaniements con-
sidérables s'imposaient dans l'organi-
sation de nos possessions d'outre-mer.
C'est ainsi que, sous la pression des
exigences nouvelles, on a songé à re-
viser les règlements financiers du 14
janvier 1869 et du 20 novembre 1882.
Mais les efforts des Commissions ainsi
instituées n'ont abouti, ainsi que le
confesse le rapport de présentation du
décret isur le « régime financier des Co-
lonies » qu'à une simple mise au point
du décret du 20 novembre 1882. Le mi-
nistre reconnaît que « les règles édic-
tées ne sont pas nouvelles ». N'avais-je
pas raison de dire que l'on recule tou-
jours devant l'effort. Si bien que le
décret dù 30 décembre 1912 constitue
purement et simplement une compila-
tion de certains paragraphes de lois de
finances ou de textes spéciaux à cer-
taines colonies, ou de règles établies
par l'usage.
D'idées, de mesures nouvelles, heu-
reusement adaptées à la vie actuelle
de, nos colonies et de nature à favoriser
leur développement, peu ou point. Ce-
pendant on trouve une modIfication,
qualifiée d'importante dans le rapport
du ministre et relative à l'approba-
tion des budgets et des comptes des
culonies non pourvues de Conseils gé-
néraux. Le ministre affirme qu'il a pa-
ru nécessaire de procéder désormais
d'une manière uniforme. Je n'y verrais
pas d'inconvénient si cette uniformité
existait réellement. Mais voici com-
ment l'auteur du décret s'y prend
pour créer cette uniformité dans l'arti-
cle 69 :
« Dans les groupes de colonies cons-
tituées en Gouvernements généraux,
le budget général est approuvé par dé-
cret et les budgets locaux sont approu-
vés par arrêté du Gouverneur général.
Toutefois, dans Les colonies d'Afrique
dépendant d'un Gouvernement géné-
ral, le budget local continue d'être ap-
prouvé par décret. Dans les colonies
non groupées en Gouvernements géné-
raux, dans lesquelles il n'existe pas
de Conseil général, le budget local est
i approuvé par décret - ». ---
Pour de l'uniformité, il faut recon-
naître que c'est de l'uniformité assez
relative. Mais on discerne clairement
cette hésitation perpétuelle du législa-
eur qui redoute les conséquences d'une
réforme. Certes, la centralisation et
l'uniformité ont rarement donné de
beaux résulats, mais en pareille natu-
re, il semble qu'une même règle s'im-
posait. La décentralisation financière
est chose délicate si l'on songe que l'E-
tat français est garant des emprunts
et de l'équilibre budgétaire des Colo-
nies. D'autre part, le budget général
est fonction des budgets 'locaux et an-
nexes, en ce qui concerne les subven-
tions, les contributions et les dépenses
afférentes aux gros travaux. Maie j'en
reviens à cette idée qu'avec un contrô-
le incessant qui cependant 'ne serait
pas le contrôle financier tel qu'il exis-
te par exemple à Hanoi ou DaKar, qui
ne serait pas non plus l'inspection dea
colonies, il serait possible d'affranchir
nos colonies d'une tutelle souvent gê-
nante. J'aurai l'occasion d'y revenir.
Raoul BRIQUET,
Député du Pas-de-Calais.
Gouverneurs
de demain
aoa
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur en chef,
Voulez-vous permettra à un vieux cam-
merçant de IŒ Côte d'Afrique, peu versé
dans les questions administratives, mais
qui cependant a depuis longtemps un
contact suivi avec les fonctionnaires, de
vous donner ses impressions toutes pcr.
sonnelles sur l'article paru dans votre nu-
méro du 30 septembre, au sufet des no-
minations récentes dv gouverneurs.
Vous faites remarquer que le ministre
des Colonies a choisi les plus anciens se
crétaircs généraux ou administrateurs en
chef pour en faire dffs gouverneurs. Je
connais peu ou pas les élus, je ne m'at-
tacherai donc pas aux noms, je me- bornew.
rai à discuter le principe de Vancienneté et
les données permettant à un ministre de
faire un choix.
Toul administrateur en chef ou secré-
taire général n'est pas, d mon sens, ca-
pable de faire un gouverneur des colo-
nies. Cette haute fonction comporte, outre
la valeur intellectuelle la cidture générale
- - --
et i acquit, administratif des quahtés tt's
développées, de sens politique, dé carac-
tère qui font de ce gouverneur en titre, un
homme complet pouvant exercer utilement
l'autorité considérable qui lui est dévolure.
Tel fonctionnaire, bon administrateur ou
secrétaire général, deviendra un très mau-
vais gouverneur, s'il est élevé à ce grade
et à cette (onction.
Ces deux mots, grade et tcmction, sont
généralement et malheyreusénient con-
tondus, S'il me parait équitable de récom-
penser par des avancements et des soldes
supérieures tes services rendus, il me sem.
ble trè.s dangereux de nommer gouver-
neurs ceux qui auront acquis à un âge
avancé un certain grade et une certaine
ancienneté.
D'autre part, n'es limez-vous pas, avec
moi, que le fonctionnaire colonial, qui a
dépassé la cinquantaine, est peu désigné
pour réunir l'investiture de gouverneur ?
Remarquez aussi que le grade d'admi.
nistrateur en chef, qui devrait constituer
une pépinière de futurs gouverneurs. est
vraiment torp garni, puisque, si mes ren-
seignements sont exacts, on peut en
compter aujourd'hui plus de 80.
Que convient-il donc de faire pow rendre
plus facile la tdche si ingrate du minis-
tre ?
Très humblement fe proposerai la solu-
tion suivante : Ne nous inquiétons pas des-
secrétaires généraux puisque ceux-ci. sont
appelés à disparaitre par voie d'extinc-
tion et occupons-nous des administrateurs.
Il faut tout d'abord créer à côté de la hié-
rarchie de grade une hiérarchie de fonc-
tions, permettant à chaqm fonctionnaire
de donner la mesure de ses moyens dans
la. fonction de son grade. S'il réussit et
s'il prouve dans l'exercice intérimaire de
la fonction supérieure à son grade qu'il
est digne de gravir l'échelon de lonction,
nommez-le à la fonction supérieure. Cha-
que fonction comprendra des grades. Les
moins bien doués pourront augmenter en
grade à l'ancienneté, mais ne pourront pas
être élevés en fonctions.
En ce qui concerne les administrateurs
en chef actuellement nommés, ils seront,
d'après des règles à fixer, chargés des
fondions intérimaires de gouverneurs. Au
besoin on créera la rubrique : « chargé
des fonctions ou déléguë dans les fonc-
tions de gouverneurs ». S'ils réussissent
dans les fonctions, le ministre saura que
son choix doit s'exsrcer parmi eux. S'ils se
montrent au-dessous de leur Edche, il y
aura lieu de les replacer dans le rang des
administrateurs en chef, et ,tout sera dit.
Cette solution ne vous parait-elle pas sim-
ple et n'a-t-elle pas pour avantage appré-
ciable de donner au corps des administra
teurs plus de stabilité et par suite plus de
- -
garantie ! Aussi bien n'est-elle pas nou-
velle. Au ministère des colonies nous
voyons bien des rédacteurs faisant fonc-
tions de sous-chef de bureau; on y nom-
me même sous-chefs cros rédacteurs de 1"
classe ou des rédacteurs principaux. Bien
mieux, un décret de 1913, je crois. suppri-
mant les secrétaires généraux, permet de
déléguer dans ces fonctions des chefs de
bureau hors classe, des secrétaires géné-
raux, des sous-chefs de bureau du minis-
tère, des administrateurs çn chef ou des
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