Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-09-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 septembre 1916 16 septembre 1916
Description : 1916/09/16 (A17,N39). 1916/09/16 (A17,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64501494
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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Les Annales Coloniales
JOURNAL SBMilOUOTIDIEN
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LES ANNALES COLONIALES sont le seul Journal Colonial-
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Une Tournée de M. Guyon
o-o-o-o-o-o
Dès 1a fin de 1914, le lieutenant-gouver- i
nour du Gabon avait jeté les bases (t'une.
importante campagne, en vue de l'exten-
sion de la production. indigène, notam-
ment de la culture du cacaoyer et du ca-
féier, de la récolte des produits de cueil-
lette, principalement du caoutclmue et des
palmistes.
Dans le courant de l'année 1915, le Gou-
verneur Guyon, poursuivant la réalisation
de la première partie de son programme,
envoya l'mspedeür de l'agriculture ensei-
gner aux indigènes, pai la pratique, la
culture du cacaoyer et du caféier.
Au début de 1916, tout en continuant à
inciter les indigènes à l'extension de
leurs cultures riches, le lieutenant-gou-
verneur entreprit d'organiser le dévelop-
pement de la production et l'amélioration
des qualités du caoutchouc, des amandes
et huiles de palme.
Nous avons reproduit récemment l'es
instructions qu'il adressa, dans ce but, à
ses chefs de circonscription.
Désireux de se rendre compte par lui-
même des résultats de l'application de ses
instructions, le Gouverneur Guyon se ren-
dit au début de juillet en tournée dans
l'estuaire du Gabon, les vallées de la Bi-
Jagoue et du Remboué.
Dans l'Estuaire du Gabon, le Gouver-
neur visita Les plantations do cacao des
groupements autochtones dont. certaines
sunt fort belles. M. Guyon se rendit en-
suite aux eai-aoyères de Mina et. d'Apopé
appartenant it MM. du Paty de Clam, de
Balincoui t et Sajoux, que dirige sur place
ce dernier.
Il fit ensuite escale a Ovendo pour visi-
ter le chantier de débitage des bois du
pays qu'y installa la C. C. A. E. F., an-
cienne Maison Brandon. Le Gouverneur
exprima à M. Gonichon, directeur de cet-
te vieille compagnie française, ses félici-
lations pour l'heureuse initiative dont il
a fait preuve en la circonstance.
Puis le Giof de la Colonie se rendit dans
la Bilagone et le Remboué.
Il constata que les populations de ces
régions, non seulement avaient à cœur
d'entretenir les plantations qu'elles
avaient établies sur les indications de
l'Administration, mais que, sous l'impul-
sion d'une belle émulation, nus indigènes
s'efforçaient, d'améliorer et d'étendre les
cultures riches.
Ces dispositions l'ont heureusement pré-
sager des résultats définitifs de ces ef-
forts.
Le Gouverneur Guyon se rendit ensuite
dans la haute vallée du Remboué. Il dési-
rait y visiter un chantier de production
du caoutchouc constitué conformément à
ses récentes instructions. Il eut la satis-
faction de eonstater la belle qualité du
caoutchouc récolté, les progrès réalisés
grÙcc aux procédés de coagulation, de sé-
chage et de fumage qu'il a prescrits.
Enfin, il fut heureusement surpris du
réel enthousiasme dont font preuve ces
indigènes, qui, heureux de tirer un plus
grand bénéfice de la vente de leur pro-
duit mieux préparé, sont tout disposés à
fournir en grande quantité, le caoutchouc
en plaqueltes, d'un type uniforme.
Après une courte escale il Ovendo, chef-
lieu de la circonscription de l'Estuaire, le
Gouverneur Guyon renira a Libreville le
11 juillet.
Les Douanes à Tananarive 1
o-o-o
Une heureuse mesure, qui répond au
développement des transactions connner-
ciales sur les Hauts Plateaux, vient d'être
prise par le Chef de la Colonie. Un en-
trepôt réel des douanes est créé à Tana-
narive, à compter du lor août 191G.
Désormais, les commerçants pourront
laisser ù l'entrepôt les stocks de marchan-
dises passibles de droits de douane et de
consommation. Ces droits ne serunt ac-
quittés qu'au fur et à mesure des retraits
qui, avec les facilités de fractionnement,
pourront n'avoir lieu qu'après vente fer-
me. De plus, pour les liquides en fûts, les
droits n'étant perçus que sur les quanti-
tés sortant d'entrepôt, tous les déchets et
pertes seront exonérés par ce .seul fait,
des taxes qui, autrefois, grevaient plus
lourdement les quantités livrées aux con-
sommateurs.
Le délai d'entrepôt est de deux ans,
mais il peut être prolongé sur la demande
du déposant, par autorisation spéciale du
service des douanes. "Quant au tarif de
magasinage, il a été fixé aussi bas que
possible. 11 comporte un droit unique cal-
culé sur la valeur de la marchandise, d'a-
près la déclaration du déposant. Ce droit,
qui est de. 0 fr. 25 par cent le premier
mois, augmente d'une taxe égale, chaque
mois, jusqu'au quatrième, puis seulement
de 0 fr. 10 par mois du 5e au 24* inclus;
Au delà de ce délai, il est de 3 fr. 50 pour
cent francs .et par mois. Enfin, les dépo-
sants peuvent assurer leurs colis moyen-
nant une taxe supplémentaire de 0 fr. 10
pour cent payable tous les six mois.
De vastes locaux ont été construites
spécialement pour l'entrepôt réel, dans
l'enceinte de la gare de Tunanarive. Le
bâtiment principul, réservé aux marchan-
dises ordinaires, a été établi en bordure
drun quai desservi par deux voies ; il oc-
cupe une superficie de 510 m. 2. Un maga-
sin annexe situé au fond de la cour de la
petite vitesse, est destiné à l'emmagasln-
nement des matières inflammables ou
dangereuses. Les déposants auront ainsi
toute facilité de pratiquer, dans l'entrepôt,
les manipulations nécessaires pour la con-
servation des marchandises, la division
des colis, ou pour les transvasements el
coupages de liquides.
En somme, cette institution nouvelle qui
répond aux vœux du .commerce, est une
excellente réalisation dont le besoin se fai-
sait sentir depuis l'ouverture de la voie
ferrée entre Tamatave et Tooanarive. Les
avantages que le commerce local peut en
tirer sont inappréciables ; il convient, en
le félicitant, de remercier M. le Gouver-
neur général da la décision qu'il vient de
prendre.
M. Lucien Fourneau
o-o-o
Auus avons déjà annoncé qwe M. le Gou-
verneur Lucien Fourneau avait été désir
allé par le ministre des Colonies, comme
'co/ltllLissllire dit gouvernement dans les
territoires occupes du Cameroun. M. L.
Fourneau syem barqicera prochainement
pour rejoindre son nouveau poste.
Atll choix ne pouvait cire plus heureux.
Il n'y a, d'ailleurs, pour s'en convaincre,
qu'à considérer la carrière coloniale de cet
éminenl gouverneur, presque tout entière
passée au Congo français.
Officier d'artillerie métropolitaine, il ac-
complit, sous les ordres d's son {l'ère, le
gouverneur Alfred Fourneau, une mission
importante et périlleuse au Gabon. En 1900
il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
Il passe dans l'armée coloniale, accomplit
une mission importante au JSiger, Il est
ipromu officier de la Légion d'honneur au
titre des expéditions lointaines ''n qualité
de capitaine (l'artillerie coloniale (1905). Il
est nommé en 1900 administrateur des co-
lonies et franchit rapidement les échelons
(bJ la hiérarchie de ce corps en servant
constamment au Congo, Oubangui-Chari-
Tchad, Mogen-Congo que, au moment de
| la déclaration de guerre, il administrait
.comme lieuicnant-gowernewr.
Au début des hostilités, M. L. Fourneau
prit pari, au Moyen-Congo, aux opérations
militaires au cours desquelles il fui griève-
ment blessé. Promu commandeur de la
Légion d'honneur, il rentra en France. A
peine débarqué, insuffisamment remis, il
demand'3 ù partir au front dans son arme,
où son jdanc fils combat lui aussi vaillllm-
ment. il est envoyé en Champagne et ne
larde pas à recevoir le grade de chef d'es-
cadron. C'est dv là que, sur la demande du
ministre des Colonies, il est rappelé, après
avoir été l'objet, de lu part du général
Gouraud, de la belle citation dont nous re-
produisons les termes.
S. S.
★*k
Au moment de quitter l'armée du géné-
ral Gouraud, M. Lucien Fourneau, qui
vient d'être désigné pour occuper les l'onc-
tions de Commissaire général de la Ré-
publique au Cameruuu, a été l'objet l
l'élugieuse. citation suivante :
u Fourneau, Lucien, capitaine de réser-
ve, détaché pendant deux mois à l'artil-
lerie du 9* corps, s'est mis rapidement au
courant d'un service nouveau et compli-
qué, 'a tenu à faire les reconnaissances
des tranchées et les observations en avion,
qu'il jugeait utiles à l'accomplissement de
sa tâche. En résumé, cet officier a fait
pneuve d'une rare activité, d'un mépris
complet du danger et d'un sentiment très
élevé du devoir. »
La Situation en A O. F.
Par ALBERT PEYRONNET, Sénateur de l'Allier
0-0-0-0-0-0
Au moment où, après un séjour in-
interrompu et fort occupé de trois an-
nées, rémittent gouverneur général
Clozel vient de .revenir en France pour
prendre quelques semaines de repos et
conférer avec le ministre des Colonies,
il est intéressant de jeter un. coup 'd'œil
sur la .situation de l'Afrique occidenta-
le française et de voir où en est la
plus importante traction- de notre do-
maine colonial deux ans environ après
le début de la guerre.
Les pessimistes n'avaient pas man-"
que, dès' que la résistance allemande
après la victoire de la Marne permit
de supposer que la lutte serait longue.
de prophétiser la .ruine de nos colonies
en général et de l'Afrique occidental-:;
en particulier. « La difficulté des com-
munications, disaient-ils, la diminu-
bion du nombre des bateaux de com-
merce, la hausse des frets, le manque
d'outillage, la raréfaction du numérai-
re vont amener une crise dont notre co-
lonie ouest-africaine ne se relèvera pas;
de plus, le départ des militaires et des
civils mobilisables va inciter à la ré-
volte les populations indigènes, tra-
vaillées en sous-main par des agents
ennemis, et ce que nous aurons de
mieux à faire sera d'abandonner cette,
possession. D'ailleurs, quand le feu est
à la maison, on ne s'occupe pas des
écur.ies. »
Ce fut bien pis lorsque la Turquie
vint se ranger aux côtés de l'Allema-
gne.. Les esprits timorés dont le som-
meil est troublé sans cesse par le spec-
tre du panislanisme s'écrièrent que
c'en était fait de notre influence là-bas;
ils voyaient déjà pulluler les mahdis
à chaque coin de brousse et flotter sur
les rives du Niger et du Sénégal l'é-
tendard orné du croissant aux lieu et
place du drapeau tricolore.
Eh bien, les pessimistes et les isla-
mophohes en sont,une fois encore, pour
leurs craintes injustifiées et leurs vai-
nes prophéties.
L'Afrique occidentale française est
toujours française. Non .seulement la
guerre ne l'a pas tuée, mais, en bon-
ne et vaillante fille qu'elle est, elle a
trouvé le moyen de venir en aide à h
mère-patrie.
Ce qu'a fait TA. 0. F. et ce qu'elle
nous a donné
Comme à l'habitude, elle nous a ex-
pédié des .arachides et des palmi-sfes.,
du caoutchouc, du coton, du cacao, des
colas, de la viande. Les graines oléa-
gineuses ont été utilisées par nos usi-
nes de guelre, son caoutchouc, a servi
à fabriquer des pneus pour nos autos
.militai/lies, son. coton a été employé,
pour faire des explosifs, son cacao et
sa viande ont concouru à l'alimenta-
tion de nos poilus, ses colas ont fait le
bonheur des tirailleurs blessés et con-
valescents.
A vrai dire, le commerce a bien un
peu pâti, surtout au début, de. la crise
des transports" maritimes et de la mo-
bilisation du personnel. Mais n'en a-t-
il été de même dans la métropole ? Là-
bas comme ici, lorsqu'on s'est aperçu
que la guerre serait longue et qu'il fal-
lait durer, on a pris les mesures néces-
saires et tout s'est arrangé autant
qu'il était possible, à pareille époque,
que les choses s'arrangeassent. Le re-
mède d'ailleurs était plus difficile à
trouver qu'en France, surtout en ce qui
concerne la crise du personneT com-
mercial. Ici, en effet, l'homme valide.
qui endosse l'habit militaiire laisse ches
lui une femme, des enfants, des vieil
lards, qui, en unissant leurs forces, ar-
rivent a le remplacer. En Afrique oc-
cidentale, .il n'y -a ni vieillards, ni en-
fants, ulL femmes ; s'il y a quelques
femmes, elles ne peuvent, sous le cli-
mat de là-bas, se livrer à un travail
d'homme ; et puis un mari qui quitte
le Sénégal ou le Soudan pour venir se
battre eu France ne laisse pas sa fa-
mille derrière lui : il l'emmène.
L'une des meilleures preuves que
l'on puisse donner de la vitalité de l'A-
frique occidentale, ce sont les dons en
argent qu'elle n'a. pa-s cessé, depuis
août 1914, d'expédier à nos diverses
œuvres de guerre, en dépit de "la raré-
faction du numéraire. La journée du
3 octobre dernier, organisée par M.
Clozel, a donné une recette nette de
730.000 francs et le total des souscrip-
tions et des journées atteignait, au ier
juin de cette année, le joli total de près
de 3 millions de francs, uniquement
dus à la générosité des habitants.
blancs et noirs, de cette belle colonie.
Ce n'est pas seulement son argent
qu'elle donne à la France, elle a trou-
vé le moyen de faire mieux encore :
-elle lui a donné ses hommes. Depuis le
début .de la guerre ains'i que les ltn-
nales Coloniales l'ont dit il y a quatre
mois c'est plus de cent mille soldats
que l'Afrique occidentale française a
fournis à notre armée, et, sur ce total.
cinquante mille mit été recrutés, fur-
més et expédiés en sept mois ,au mo-
ment même où la situation de notre
possession ouest-africaine était l'objet
des plus vives critiques de la part de
certains parlementaires, sans doute
plus mal informés que mal intention-
nés.
Ce dernier fait suffit pour affirmer
que notre autorité règne toujours de
l'Atlantique au Nil et du golfe de Gui-
née au Sahara, car ce ne sont évidem-
ment pas des révoltés ni des amis des
Turcs qui sont venus grossir nos con-
tingents. Ce ne sont pas non plus des
révoltés ni des amis des Turcs qui
nous ont aidés à conquérir sur les Al-
lemands le Togo d'abord et le Came-
-roun ensuite, et pourtant c'est l'Afri-
que occidentale, à elle toute seule, qui
a effectué cette double conquête ou, du
moins, qui a fourni les effectifs indi-
gènes sans lesquels il aurait été vain
de la tenter.
Situation politique et économique
de l'A. o. F.
La situation politique est, en effet,
aussi bonne que possible et, chose re-
marquable, si quelques incidents, de
portée limitée d'ailleurs, ont pu se
produire depuis deux ans, aucun - d'eux
n'.a eu le caractère d'un mouvement
islamique. Je dirai plus : l'élément
musulman, chaque fois qu'il en a eu
l'occasion, nous a aidés à réprimer les
tendances à la révolte qui s'étaient ma-
nifestées à côté et en dehors de lui.
Au Sénégal, la récolte des arachides
avait été médiocre, mais, précisémem
en raison de son peu d'abondance et
des besoins toujours croissants de ce
produit, les cours ont atteint un taux
exceptionnel, ce qui a permis aux indi-
gènes de réaliser des gains inespérés.
La prospérité de la colonie s'en est
trouvée notablement améliorée et les
craintes que l'on" avait eues un mo-
ment .au sujet de la rentrée des im-
pôts se sont dissipées. D'autre part, la
récolte du mil a été particulièrement
.abondante, en sorte que les habitants
peuvent se nourrir à bon compte et
n'ont pas à souffrir du renchérissement
du riz d'Indochine et des autres den-
rées importées d'Europe.
La colonie est demeurée absolument
calme. L'épreuve qui a été imposée a
ses principales agglomérations, par
l'applicalion de la loi militaire aux ori-
ginaires des quatre communes de plein
exercice, a permis de se rendre comp-
te de la solidité de notre emprise. En
effet". on aurait été en droit de s'atten-
dre à quelques troubles et il ne s'en
est pas produit.
D'une façon générale, les indigènes,
soumis brusquement à la conscription
dans des conditions qu'ils n'avaient
pas sollicitées, ont accepté sans récTi-
minations les obligations nouvelles qui
leur étaient' imposées. La faiblesse nu-
mérique du contingent fouirai ne peut
donner à la mesure décrétée par le
Parlement une grande importance au
point de vue militaire et, à cet égard,
le .résultat obtenu) est insignifiant com-
paré à celui que peut donner le recru-
tement des tirailleurs, mais l'expérien-
ce n'a prug été mauvaise au point de
vue politique. Nous en verrons les sui-
tes : c'est ce que nous apprendront les
événements après la guerre.
< La Guinée française, après avoir
souffert de la diminution du nombre
1 des bateaux faisant esc aile à Conakry,
a commencé à repf.endre son esscr un
moment interrompu. La tranquillité y
est parfaite et nous n'avons eu qu'à
nous louer du loyalisme des popula-
tions et de leurs chefs qui, notamment
au Fouta-Djilllon, nous ont rendu de
signalés services à l'occasion du recru-
tement.
La Côte d'Ivoire a donné pleinement
la mesure de ce que l'on peut attendre
d'elle. Proportionnellement au chiffre
de sa population, c'est, avec le Haut-Sé-
négal-Niger, la colonie qui a fourni le
plus de tirailleurs. Son effort à cet
égard a été d'autant plus méritoire,
qu'il s'est produit au lendemain de la
pacification et que bien des tribus ont
donné un sérieux contingent qui ve-
naient à peine de faire leur soumis-
sion. Malgré cela, la. vie économique
n'a pas été arrêtée un seul instant et,
grâce au patriotisme de tous, colons et
fonctionnaires, grâce à l'entente par-
faite qui n'a cessé de régner entre l'au-
torité locale et le commerce,'grâce en-
fin à l'esprit d'initiative et à finlassa-
ble activité du gouverneur Angoul-
vant, la colonie a continué, en dépit de
tous les obstacles, à progresser et à
affirmer par des réalités l'avenir bril-
lant qui lui est réservé.
Quelques incidents
L'histoire du Dahomey n'a été mar-
quée, durant les deux années écoulées,
que par la disparition du commerce al-
lemand, qui avait réussi à prendre une
certaine ampleur dans cette colonie li-
mitrophe du Togo, et par la part con-
sidérable que celle-ci a prise à la con-
quête et à l'occupation de la possession
allemande voisine. Actuellement, la
partie or,ient,aloe du Togo n'est plus
qu'un prolongement du Dahomey, tant
au point de vue économique qu'au'
point de vue politique. De légers trou-
bles, dont l'origine d'ailleurs est anté-
rieure aux événements présents, se
sont produits chez quelques popula-
tions barbares du Nord die la Colonie.
Mais ils ont été réprimés rapidement
à l'aide des forces, cependant fort res-
treintes, dont cette dernière dispose et
n'ont eu aucune répercussion sur la si-
tuation politique de l'ensemble.
La vie du Haut-Sénégal-Niger a été
plus agitée. En raison du fait que l'im-
mense majorité des anciens tirailleurs
dits sénégalais provenait de ce que l'on
appelait autrefois le Soudan français,
c'est à cette colonie que l'on demande
le plus nombreux contingent. Or il est
bon de se souvenir qu'elle avait déjà
fourni un nombre considérable de re-
crues et que son réservoir, qualifié
bien à tort d'inépuisable, ne contenait
plus que des disponibilités -fort res-
treintes lorsque la métropole .lança ses
nouveaux appels. Des tribus, .dont la
fidélité à notre cause ne faisait cepen-
dant aucun doute, comme celle des
Bambara, se montrèrent résolument,
hostiles en 1915 au recrutement que
l'on cherchait à opérer dans teur sein.
Il y eut une révolte dont les meneurs
prétendaient faire un vaste incendie,
mais qui, grâce a la rapidité et à l'é-
nergie des mesures prises par M. Clo-
zel, alors lieutenant-gouverneur de 1a
colonie, ne fut qu'un feu de paillé. La
tranquillité, un instant menacée, re-
naquit et, lors du deuxième recrute-
ment intensif de 1915-1916, les réfrac-
tants d'hier fournirent un appoint no-
table à la nouvelle .levée de soldats.
Il n'en fut pas de même des popula-
tions Marka et Bobo de -la Haute Vol-
ta qui, en novembre dernier, se décla-
rèrent en rébellion contre notre auto-
rité, sans autre raison que leur répu-
gnance incoercible à nous donner les
soldats que nous leur demandions. Le
mouvement de révolte se propagea
d'autant plus rapidement que nous ne
disposions dans la région que d'un per-
sonnel ridiculement, restreint et singu-
lièrement fatigué par une prolonga-
tion anormale de séjour et un surcroît
également anormal de besogne et de
préoccupations multiples. Tout ce que
la colonie avait de bon comme tirail.
leurs, cadres compris, elle l'avait mis
à la disposition de la métropole et elle
ne pouvait disposer que des troupes de
fortune, recrutées .de la veille, non en-
core entraînées, qu'il fallut au pied le-
vé organiser, équiper et rassembler. Il
s'en suivit naturellement une perte de
temps que les rebelles mirent à profit
pour répandre de faux bruits sur la
faiblesse de nos moyens, encourager
les hésitants et intimider les éléments
demeurés fidèles. Lorsque la colonne
fut prête à marcher, elle trouva devant
elle une vingtaine de mille adversaires
résolus, au lieu de quelques villages
dont une compagnie aurait eu raison
en une semaine si cette compagnie
avait été là à point nommé.
La répression se trouva ainsi rendue
extrêmement difficile, d'autant plus
que les révoltés, sachant nos effectifs
en petit nombre et nécessairement con-
centrés dans la même région, fuyaient
devant la colonne pour aller se rabattre
sur îles cercles voisins dégarnis de trou-
pes et piller les populations loyales et
pacifiques de ces cercles.
Cependant, grâce à l'activité dé-
ployée par nos officiers, grâce aussi
au concours remarquable que leur prê-
tèrent les administrateurs en organi-
sant des bandes de partisans et en.
Remployant à constituer autour de la
région révoltée une sorte dè barrière
que les rebelles ne parvinrent pas à
franchir, le mouvement pût être
promptement localisé et, à l'heure ac-
tuelle, la pacification peut être consi-
dérée comme achevée.
La leçon de l'expérience
Plusieurs constatations se dégagent
de cet incident : d'abord quel se serait
folie de vouloir aller contre les réalités
et de représenter comme brûlant du
désir de contribuer à la défense du sol
français des gens qui, au contraire,
sont bien irésolus à ne pas abandonne#
leurs foyers ; ensuite qu'il serait dan-
gereux, sous prétexte de grossir les
contingents militaires de la métropole
de deux ou trois milliers d'hommes,
appoint insignifiant en la cirwnstanoe,
de dégarnir de troupes -des territoires
habités par des popuîatpins encore sau-
vages, dont l'esprit versatile et le ca-
ractère indépendant et particulariste
ont besoin de sentir la proximité d'une
force pour demeurer dans le diroit che-
min ; enfin qu'une colonie comme cel-
le du Haut-Sénégal-Nigerr ^âême prise
au dépourvu et démunie de moyens,
possède suffisamment de "ressources
pour faire face, à elle seule, en cas de
nécessité, à un péril dont les causes
sont cependant étrangères à elle-même.
Le Territoire militaire du Niger se
trouve être, de par sa position géogra-
phique, la sentinelle avancée de l'A-
frique occidentale du côté des confins
tripolitains. La révolte des indigènes
de la Lybie, organisée contre l'Italie
par les Turcs et les Allemands, n'a pas
eu jusqu'ici de répercussion dans les
région que nous occupons au sud du
Fezzan. Quant à nos voisins senoussis-
tes, ils ont conservé vis-à-vis des auto-
rités du Territoire du Niger une atti-
tude d'expectative qui s'est manifestée
récemment par des ouvertures pacifi-
ques, mais qui peut aussi bien cacher
des intentions hostiles. Le succès des
Anglais au Darfour a du reste fourni
au cheikh Senoussi matière à inflexions
utiJes. Quoi qu'il en soit, nos précau-
tions sont prises pour parer de ce côté
à toute éventualité.
Rébellions et loyalisme
Alors "que l'ensemble des popula-
tions Touareg nous est demeuré fidè-
le, tant en Algérie qu'en Afrique occi-
dentale, deux - fràctions - de ces -- noma- -
des nous ont manifesté durant ces der-
niers mois une hostilité ouverte .: les
Azdjeurs de la région de Ghât et les
Oulimindcn du chef Fihroun. Il n'y a
d'ailleurs aucune corrélation entre les
mouvements survenus dans ces deux
fractions, qui sont séparées l'une de
l'autre par de vastes espaces et par la
grande tribu des Hoggar, dont le loya-
lisme n'a pas été mis en doute. Un
simple hasard a fait coïncider à peu
près ces deux révoltes dont les causes
sont fort différentes.'Les Azdjeurs ont
été entraînés par les agents turcs de
l'ouest tripolitain, ce qui est assez na-
turel. Quant aux Ouliminden, les seuls
qui intéressent l'Afrique occidentale,
ils n'ont fait qu'épouser les. griefs per-
sonnels de leur chef Fihroun, qui avait
trouvé mauvais que nous l'eussions
empêché de se livrer, à de fructueux
pillages au préjudice çl e voisins. :
, , wt
- /-
Les Annales Coloniales
JOURNAL SBMilOUOTIDIEN
>
LES ANNALES COLONIALES sont le seul Journal Colonial-
- • ne publiant que des articles inédits.
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'-- aux Bureaux du Journal et dans les principales Agences de Publicité , i
Une Tournée de M. Guyon
o-o-o-o-o-o
Dès 1a fin de 1914, le lieutenant-gouver- i
nour du Gabon avait jeté les bases (t'une.
importante campagne, en vue de l'exten-
sion de la production. indigène, notam-
ment de la culture du cacaoyer et du ca-
féier, de la récolte des produits de cueil-
lette, principalement du caoutclmue et des
palmistes.
Dans le courant de l'année 1915, le Gou-
verneur Guyon, poursuivant la réalisation
de la première partie de son programme,
envoya l'mspedeür de l'agriculture ensei-
gner aux indigènes, pai la pratique, la
culture du cacaoyer et du caféier.
Au début de 1916, tout en continuant à
inciter les indigènes à l'extension de
leurs cultures riches, le lieutenant-gou-
verneur entreprit d'organiser le dévelop-
pement de la production et l'amélioration
des qualités du caoutchouc, des amandes
et huiles de palme.
Nous avons reproduit récemment l'es
instructions qu'il adressa, dans ce but, à
ses chefs de circonscription.
Désireux de se rendre compte par lui-
même des résultats de l'application de ses
instructions, le Gouverneur Guyon se ren-
dit au début de juillet en tournée dans
l'estuaire du Gabon, les vallées de la Bi-
Jagoue et du Remboué.
Dans l'Estuaire du Gabon, le Gouver-
neur visita Les plantations do cacao des
groupements autochtones dont. certaines
sunt fort belles. M. Guyon se rendit en-
suite aux eai-aoyères de Mina et. d'Apopé
appartenant it MM. du Paty de Clam, de
Balincoui t et Sajoux, que dirige sur place
ce dernier.
Il fit ensuite escale a Ovendo pour visi-
ter le chantier de débitage des bois du
pays qu'y installa la C. C. A. E. F., an-
cienne Maison Brandon. Le Gouverneur
exprima à M. Gonichon, directeur de cet-
te vieille compagnie française, ses félici-
lations pour l'heureuse initiative dont il
a fait preuve en la circonstance.
Puis le Giof de la Colonie se rendit dans
la Bilagone et le Remboué.
Il constata que les populations de ces
régions, non seulement avaient à cœur
d'entretenir les plantations qu'elles
avaient établies sur les indications de
l'Administration, mais que, sous l'impul-
sion d'une belle émulation, nus indigènes
s'efforçaient, d'améliorer et d'étendre les
cultures riches.
Ces dispositions l'ont heureusement pré-
sager des résultats définitifs de ces ef-
forts.
Le Gouverneur Guyon se rendit ensuite
dans la haute vallée du Remboué. Il dési-
rait y visiter un chantier de production
du caoutchouc constitué conformément à
ses récentes instructions. Il eut la satis-
faction de eonstater la belle qualité du
caoutchouc récolté, les progrès réalisés
grÙcc aux procédés de coagulation, de sé-
chage et de fumage qu'il a prescrits.
Enfin, il fut heureusement surpris du
réel enthousiasme dont font preuve ces
indigènes, qui, heureux de tirer un plus
grand bénéfice de la vente de leur pro-
duit mieux préparé, sont tout disposés à
fournir en grande quantité, le caoutchouc
en plaqueltes, d'un type uniforme.
Après une courte escale il Ovendo, chef-
lieu de la circonscription de l'Estuaire, le
Gouverneur Guyon renira a Libreville le
11 juillet.
Les Douanes à Tananarive 1
o-o-o
Une heureuse mesure, qui répond au
développement des transactions connner-
ciales sur les Hauts Plateaux, vient d'être
prise par le Chef de la Colonie. Un en-
trepôt réel des douanes est créé à Tana-
narive, à compter du lor août 191G.
Désormais, les commerçants pourront
laisser ù l'entrepôt les stocks de marchan-
dises passibles de droits de douane et de
consommation. Ces droits ne serunt ac-
quittés qu'au fur et à mesure des retraits
qui, avec les facilités de fractionnement,
pourront n'avoir lieu qu'après vente fer-
me. De plus, pour les liquides en fûts, les
droits n'étant perçus que sur les quanti-
tés sortant d'entrepôt, tous les déchets et
pertes seront exonérés par ce .seul fait,
des taxes qui, autrefois, grevaient plus
lourdement les quantités livrées aux con-
sommateurs.
Le délai d'entrepôt est de deux ans,
mais il peut être prolongé sur la demande
du déposant, par autorisation spéciale du
service des douanes. "Quant au tarif de
magasinage, il a été fixé aussi bas que
possible. 11 comporte un droit unique cal-
culé sur la valeur de la marchandise, d'a-
près la déclaration du déposant. Ce droit,
qui est de. 0 fr. 25 par cent le premier
mois, augmente d'une taxe égale, chaque
mois, jusqu'au quatrième, puis seulement
de 0 fr. 10 par mois du 5e au 24* inclus;
Au delà de ce délai, il est de 3 fr. 50 pour
cent francs .et par mois. Enfin, les dépo-
sants peuvent assurer leurs colis moyen-
nant une taxe supplémentaire de 0 fr. 10
pour cent payable tous les six mois.
De vastes locaux ont été construites
spécialement pour l'entrepôt réel, dans
l'enceinte de la gare de Tunanarive. Le
bâtiment principul, réservé aux marchan-
dises ordinaires, a été établi en bordure
drun quai desservi par deux voies ; il oc-
cupe une superficie de 510 m. 2. Un maga-
sin annexe situé au fond de la cour de la
petite vitesse, est destiné à l'emmagasln-
nement des matières inflammables ou
dangereuses. Les déposants auront ainsi
toute facilité de pratiquer, dans l'entrepôt,
les manipulations nécessaires pour la con-
servation des marchandises, la division
des colis, ou pour les transvasements el
coupages de liquides.
En somme, cette institution nouvelle qui
répond aux vœux du .commerce, est une
excellente réalisation dont le besoin se fai-
sait sentir depuis l'ouverture de la voie
ferrée entre Tamatave et Tooanarive. Les
avantages que le commerce local peut en
tirer sont inappréciables ; il convient, en
le félicitant, de remercier M. le Gouver-
neur général da la décision qu'il vient de
prendre.
M. Lucien Fourneau
o-o-o
Auus avons déjà annoncé qwe M. le Gou-
verneur Lucien Fourneau avait été désir
allé par le ministre des Colonies, comme
'co/ltllLissllire dit gouvernement dans les
territoires occupes du Cameroun. M. L.
Fourneau syem barqicera prochainement
pour rejoindre son nouveau poste.
Atll choix ne pouvait cire plus heureux.
Il n'y a, d'ailleurs, pour s'en convaincre,
qu'à considérer la carrière coloniale de cet
éminenl gouverneur, presque tout entière
passée au Congo français.
Officier d'artillerie métropolitaine, il ac-
complit, sous les ordres d's son {l'ère, le
gouverneur Alfred Fourneau, une mission
importante et périlleuse au Gabon. En 1900
il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
Il passe dans l'armée coloniale, accomplit
une mission importante au JSiger, Il est
ipromu officier de la Légion d'honneur au
titre des expéditions lointaines ''n qualité
de capitaine (l'artillerie coloniale (1905). Il
est nommé en 1900 administrateur des co-
lonies et franchit rapidement les échelons
(bJ la hiérarchie de ce corps en servant
constamment au Congo, Oubangui-Chari-
Tchad, Mogen-Congo que, au moment de
| la déclaration de guerre, il administrait
.comme lieuicnant-gowernewr.
Au début des hostilités, M. L. Fourneau
prit pari, au Moyen-Congo, aux opérations
militaires au cours desquelles il fui griève-
ment blessé. Promu commandeur de la
Légion d'honneur, il rentra en France. A
peine débarqué, insuffisamment remis, il
demand'3 ù partir au front dans son arme,
où son jdanc fils combat lui aussi vaillllm-
ment. il est envoyé en Champagne et ne
larde pas à recevoir le grade de chef d'es-
cadron. C'est dv là que, sur la demande du
ministre des Colonies, il est rappelé, après
avoir été l'objet, de lu part du général
Gouraud, de la belle citation dont nous re-
produisons les termes.
S. S.
★*k
Au moment de quitter l'armée du géné-
ral Gouraud, M. Lucien Fourneau, qui
vient d'être désigné pour occuper les l'onc-
tions de Commissaire général de la Ré-
publique au Cameruuu, a été l'objet l
l'élugieuse. citation suivante :
u Fourneau, Lucien, capitaine de réser-
ve, détaché pendant deux mois à l'artil-
lerie du 9* corps, s'est mis rapidement au
courant d'un service nouveau et compli-
qué, 'a tenu à faire les reconnaissances
des tranchées et les observations en avion,
qu'il jugeait utiles à l'accomplissement de
sa tâche. En résumé, cet officier a fait
pneuve d'une rare activité, d'un mépris
complet du danger et d'un sentiment très
élevé du devoir. »
La Situation en A O. F.
Par ALBERT PEYRONNET, Sénateur de l'Allier
0-0-0-0-0-0
Au moment où, après un séjour in-
interrompu et fort occupé de trois an-
nées, rémittent gouverneur général
Clozel vient de .revenir en France pour
prendre quelques semaines de repos et
conférer avec le ministre des Colonies,
il est intéressant de jeter un. coup 'd'œil
sur la .situation de l'Afrique occidenta-
le française et de voir où en est la
plus importante traction- de notre do-
maine colonial deux ans environ après
le début de la guerre.
Les pessimistes n'avaient pas man-"
que, dès' que la résistance allemande
après la victoire de la Marne permit
de supposer que la lutte serait longue.
de prophétiser la .ruine de nos colonies
en général et de l'Afrique occidental-:;
en particulier. « La difficulté des com-
munications, disaient-ils, la diminu-
bion du nombre des bateaux de com-
merce, la hausse des frets, le manque
d'outillage, la raréfaction du numérai-
re vont amener une crise dont notre co-
lonie ouest-africaine ne se relèvera pas;
de plus, le départ des militaires et des
civils mobilisables va inciter à la ré-
volte les populations indigènes, tra-
vaillées en sous-main par des agents
ennemis, et ce que nous aurons de
mieux à faire sera d'abandonner cette,
possession. D'ailleurs, quand le feu est
à la maison, on ne s'occupe pas des
écur.ies. »
Ce fut bien pis lorsque la Turquie
vint se ranger aux côtés de l'Allema-
gne.. Les esprits timorés dont le som-
meil est troublé sans cesse par le spec-
tre du panislanisme s'écrièrent que
c'en était fait de notre influence là-bas;
ils voyaient déjà pulluler les mahdis
à chaque coin de brousse et flotter sur
les rives du Niger et du Sénégal l'é-
tendard orné du croissant aux lieu et
place du drapeau tricolore.
Eh bien, les pessimistes et les isla-
mophohes en sont,une fois encore, pour
leurs craintes injustifiées et leurs vai-
nes prophéties.
L'Afrique occidentale française est
toujours française. Non .seulement la
guerre ne l'a pas tuée, mais, en bon-
ne et vaillante fille qu'elle est, elle a
trouvé le moyen de venir en aide à h
mère-patrie.
Ce qu'a fait TA. 0. F. et ce qu'elle
nous a donné
Comme à l'habitude, elle nous a ex-
pédié des .arachides et des palmi-sfes.,
du caoutchouc, du coton, du cacao, des
colas, de la viande. Les graines oléa-
gineuses ont été utilisées par nos usi-
nes de guelre, son caoutchouc, a servi
à fabriquer des pneus pour nos autos
.militai/lies, son. coton a été employé,
pour faire des explosifs, son cacao et
sa viande ont concouru à l'alimenta-
tion de nos poilus, ses colas ont fait le
bonheur des tirailleurs blessés et con-
valescents.
A vrai dire, le commerce a bien un
peu pâti, surtout au début, de. la crise
des transports" maritimes et de la mo-
bilisation du personnel. Mais n'en a-t-
il été de même dans la métropole ? Là-
bas comme ici, lorsqu'on s'est aperçu
que la guerre serait longue et qu'il fal-
lait durer, on a pris les mesures néces-
saires et tout s'est arrangé autant
qu'il était possible, à pareille époque,
que les choses s'arrangeassent. Le re-
mède d'ailleurs était plus difficile à
trouver qu'en France, surtout en ce qui
concerne la crise du personneT com-
mercial. Ici, en effet, l'homme valide.
qui endosse l'habit militaiire laisse ches
lui une femme, des enfants, des vieil
lards, qui, en unissant leurs forces, ar-
rivent a le remplacer. En Afrique oc-
cidentale, .il n'y -a ni vieillards, ni en-
fants, ulL femmes ; s'il y a quelques
femmes, elles ne peuvent, sous le cli-
mat de là-bas, se livrer à un travail
d'homme ; et puis un mari qui quitte
le Sénégal ou le Soudan pour venir se
battre eu France ne laisse pas sa fa-
mille derrière lui : il l'emmène.
L'une des meilleures preuves que
l'on puisse donner de la vitalité de l'A-
frique occidentale, ce sont les dons en
argent qu'elle n'a. pa-s cessé, depuis
août 1914, d'expédier à nos diverses
œuvres de guerre, en dépit de "la raré-
faction du numéraire. La journée du
3 octobre dernier, organisée par M.
Clozel, a donné une recette nette de
730.000 francs et le total des souscrip-
tions et des journées atteignait, au ier
juin de cette année, le joli total de près
de 3 millions de francs, uniquement
dus à la générosité des habitants.
blancs et noirs, de cette belle colonie.
Ce n'est pas seulement son argent
qu'elle donne à la France, elle a trou-
vé le moyen de faire mieux encore :
-elle lui a donné ses hommes. Depuis le
début .de la guerre ains'i que les ltn-
nales Coloniales l'ont dit il y a quatre
mois c'est plus de cent mille soldats
que l'Afrique occidentale française a
fournis à notre armée, et, sur ce total.
cinquante mille mit été recrutés, fur-
més et expédiés en sept mois ,au mo-
ment même où la situation de notre
possession ouest-africaine était l'objet
des plus vives critiques de la part de
certains parlementaires, sans doute
plus mal informés que mal intention-
nés.
Ce dernier fait suffit pour affirmer
que notre autorité règne toujours de
l'Atlantique au Nil et du golfe de Gui-
née au Sahara, car ce ne sont évidem-
ment pas des révoltés ni des amis des
Turcs qui sont venus grossir nos con-
tingents. Ce ne sont pas non plus des
révoltés ni des amis des Turcs qui
nous ont aidés à conquérir sur les Al-
lemands le Togo d'abord et le Came-
-roun ensuite, et pourtant c'est l'Afri-
que occidentale, à elle toute seule, qui
a effectué cette double conquête ou, du
moins, qui a fourni les effectifs indi-
gènes sans lesquels il aurait été vain
de la tenter.
Situation politique et économique
de l'A. o. F.
La situation politique est, en effet,
aussi bonne que possible et, chose re-
marquable, si quelques incidents, de
portée limitée d'ailleurs, ont pu se
produire depuis deux ans, aucun - d'eux
n'.a eu le caractère d'un mouvement
islamique. Je dirai plus : l'élément
musulman, chaque fois qu'il en a eu
l'occasion, nous a aidés à réprimer les
tendances à la révolte qui s'étaient ma-
nifestées à côté et en dehors de lui.
Au Sénégal, la récolte des arachides
avait été médiocre, mais, précisémem
en raison de son peu d'abondance et
des besoins toujours croissants de ce
produit, les cours ont atteint un taux
exceptionnel, ce qui a permis aux indi-
gènes de réaliser des gains inespérés.
La prospérité de la colonie s'en est
trouvée notablement améliorée et les
craintes que l'on" avait eues un mo-
ment .au sujet de la rentrée des im-
pôts se sont dissipées. D'autre part, la
récolte du mil a été particulièrement
.abondante, en sorte que les habitants
peuvent se nourrir à bon compte et
n'ont pas à souffrir du renchérissement
du riz d'Indochine et des autres den-
rées importées d'Europe.
La colonie est demeurée absolument
calme. L'épreuve qui a été imposée a
ses principales agglomérations, par
l'applicalion de la loi militaire aux ori-
ginaires des quatre communes de plein
exercice, a permis de se rendre comp-
te de la solidité de notre emprise. En
effet". on aurait été en droit de s'atten-
dre à quelques troubles et il ne s'en
est pas produit.
D'une façon générale, les indigènes,
soumis brusquement à la conscription
dans des conditions qu'ils n'avaient
pas sollicitées, ont accepté sans récTi-
minations les obligations nouvelles qui
leur étaient' imposées. La faiblesse nu-
mérique du contingent fouirai ne peut
donner à la mesure décrétée par le
Parlement une grande importance au
point de vue militaire et, à cet égard,
le .résultat obtenu) est insignifiant com-
paré à celui que peut donner le recru-
tement des tirailleurs, mais l'expérien-
ce n'a prug été mauvaise au point de
vue politique. Nous en verrons les sui-
tes : c'est ce que nous apprendront les
événements après la guerre.
< La Guinée française, après avoir
souffert de la diminution du nombre
1 des bateaux faisant esc aile à Conakry,
a commencé à repf.endre son esscr un
moment interrompu. La tranquillité y
est parfaite et nous n'avons eu qu'à
nous louer du loyalisme des popula-
tions et de leurs chefs qui, notamment
au Fouta-Djilllon, nous ont rendu de
signalés services à l'occasion du recru-
tement.
La Côte d'Ivoire a donné pleinement
la mesure de ce que l'on peut attendre
d'elle. Proportionnellement au chiffre
de sa population, c'est, avec le Haut-Sé-
négal-Niger, la colonie qui a fourni le
plus de tirailleurs. Son effort à cet
égard a été d'autant plus méritoire,
qu'il s'est produit au lendemain de la
pacification et que bien des tribus ont
donné un sérieux contingent qui ve-
naient à peine de faire leur soumis-
sion. Malgré cela, la. vie économique
n'a pas été arrêtée un seul instant et,
grâce au patriotisme de tous, colons et
fonctionnaires, grâce à l'entente par-
faite qui n'a cessé de régner entre l'au-
torité locale et le commerce,'grâce en-
fin à l'esprit d'initiative et à finlassa-
ble activité du gouverneur Angoul-
vant, la colonie a continué, en dépit de
tous les obstacles, à progresser et à
affirmer par des réalités l'avenir bril-
lant qui lui est réservé.
Quelques incidents
L'histoire du Dahomey n'a été mar-
quée, durant les deux années écoulées,
que par la disparition du commerce al-
lemand, qui avait réussi à prendre une
certaine ampleur dans cette colonie li-
mitrophe du Togo, et par la part con-
sidérable que celle-ci a prise à la con-
quête et à l'occupation de la possession
allemande voisine. Actuellement, la
partie or,ient,aloe du Togo n'est plus
qu'un prolongement du Dahomey, tant
au point de vue économique qu'au'
point de vue politique. De légers trou-
bles, dont l'origine d'ailleurs est anté-
rieure aux événements présents, se
sont produits chez quelques popula-
tions barbares du Nord die la Colonie.
Mais ils ont été réprimés rapidement
à l'aide des forces, cependant fort res-
treintes, dont cette dernière dispose et
n'ont eu aucune répercussion sur la si-
tuation politique de l'ensemble.
La vie du Haut-Sénégal-Niger a été
plus agitée. En raison du fait que l'im-
mense majorité des anciens tirailleurs
dits sénégalais provenait de ce que l'on
appelait autrefois le Soudan français,
c'est à cette colonie que l'on demande
le plus nombreux contingent. Or il est
bon de se souvenir qu'elle avait déjà
fourni un nombre considérable de re-
crues et que son réservoir, qualifié
bien à tort d'inépuisable, ne contenait
plus que des disponibilités -fort res-
treintes lorsque la métropole .lança ses
nouveaux appels. Des tribus, .dont la
fidélité à notre cause ne faisait cepen-
dant aucun doute, comme celle des
Bambara, se montrèrent résolument,
hostiles en 1915 au recrutement que
l'on cherchait à opérer dans teur sein.
Il y eut une révolte dont les meneurs
prétendaient faire un vaste incendie,
mais qui, grâce a la rapidité et à l'é-
nergie des mesures prises par M. Clo-
zel, alors lieutenant-gouverneur de 1a
colonie, ne fut qu'un feu de paillé. La
tranquillité, un instant menacée, re-
naquit et, lors du deuxième recrute-
ment intensif de 1915-1916, les réfrac-
tants d'hier fournirent un appoint no-
table à la nouvelle .levée de soldats.
Il n'en fut pas de même des popula-
tions Marka et Bobo de -la Haute Vol-
ta qui, en novembre dernier, se décla-
rèrent en rébellion contre notre auto-
rité, sans autre raison que leur répu-
gnance incoercible à nous donner les
soldats que nous leur demandions. Le
mouvement de révolte se propagea
d'autant plus rapidement que nous ne
disposions dans la région que d'un per-
sonnel ridiculement, restreint et singu-
lièrement fatigué par une prolonga-
tion anormale de séjour et un surcroît
également anormal de besogne et de
préoccupations multiples. Tout ce que
la colonie avait de bon comme tirail.
leurs, cadres compris, elle l'avait mis
à la disposition de la métropole et elle
ne pouvait disposer que des troupes de
fortune, recrutées .de la veille, non en-
core entraînées, qu'il fallut au pied le-
vé organiser, équiper et rassembler. Il
s'en suivit naturellement une perte de
temps que les rebelles mirent à profit
pour répandre de faux bruits sur la
faiblesse de nos moyens, encourager
les hésitants et intimider les éléments
demeurés fidèles. Lorsque la colonne
fut prête à marcher, elle trouva devant
elle une vingtaine de mille adversaires
résolus, au lieu de quelques villages
dont une compagnie aurait eu raison
en une semaine si cette compagnie
avait été là à point nommé.
La répression se trouva ainsi rendue
extrêmement difficile, d'autant plus
que les révoltés, sachant nos effectifs
en petit nombre et nécessairement con-
centrés dans la même région, fuyaient
devant la colonne pour aller se rabattre
sur îles cercles voisins dégarnis de trou-
pes et piller les populations loyales et
pacifiques de ces cercles.
Cependant, grâce à l'activité dé-
ployée par nos officiers, grâce aussi
au concours remarquable que leur prê-
tèrent les administrateurs en organi-
sant des bandes de partisans et en.
Remployant à constituer autour de la
région révoltée une sorte dè barrière
que les rebelles ne parvinrent pas à
franchir, le mouvement pût être
promptement localisé et, à l'heure ac-
tuelle, la pacification peut être consi-
dérée comme achevée.
La leçon de l'expérience
Plusieurs constatations se dégagent
de cet incident : d'abord quel se serait
folie de vouloir aller contre les réalités
et de représenter comme brûlant du
désir de contribuer à la défense du sol
français des gens qui, au contraire,
sont bien irésolus à ne pas abandonne#
leurs foyers ; ensuite qu'il serait dan-
gereux, sous prétexte de grossir les
contingents militaires de la métropole
de deux ou trois milliers d'hommes,
appoint insignifiant en la cirwnstanoe,
de dégarnir de troupes -des territoires
habités par des popuîatpins encore sau-
vages, dont l'esprit versatile et le ca-
ractère indépendant et particulariste
ont besoin de sentir la proximité d'une
force pour demeurer dans le diroit che-
min ; enfin qu'une colonie comme cel-
le du Haut-Sénégal-Nigerr ^âême prise
au dépourvu et démunie de moyens,
possède suffisamment de "ressources
pour faire face, à elle seule, en cas de
nécessité, à un péril dont les causes
sont cependant étrangères à elle-même.
Le Territoire militaire du Niger se
trouve être, de par sa position géogra-
phique, la sentinelle avancée de l'A-
frique occidentale du côté des confins
tripolitains. La révolte des indigènes
de la Lybie, organisée contre l'Italie
par les Turcs et les Allemands, n'a pas
eu jusqu'ici de répercussion dans les
région que nous occupons au sud du
Fezzan. Quant à nos voisins senoussis-
tes, ils ont conservé vis-à-vis des auto-
rités du Territoire du Niger une atti-
tude d'expectative qui s'est manifestée
récemment par des ouvertures pacifi-
ques, mais qui peut aussi bien cacher
des intentions hostiles. Le succès des
Anglais au Darfour a du reste fourni
au cheikh Senoussi matière à inflexions
utiJes. Quoi qu'il en soit, nos précau-
tions sont prises pour parer de ce côté
à toute éventualité.
Rébellions et loyalisme
Alors "que l'ensemble des popula-
tions Touareg nous est demeuré fidè-
le, tant en Algérie qu'en Afrique occi-
dentale, deux - fràctions - de ces -- noma- -
des nous ont manifesté durant ces der-
niers mois une hostilité ouverte .: les
Azdjeurs de la région de Ghât et les
Oulimindcn du chef Fihroun. Il n'y a
d'ailleurs aucune corrélation entre les
mouvements survenus dans ces deux
fractions, qui sont séparées l'une de
l'autre par de vastes espaces et par la
grande tribu des Hoggar, dont le loya-
lisme n'a pas été mis en doute. Un
simple hasard a fait coïncider à peu
près ces deux révoltes dont les causes
sont fort différentes.'Les Azdjeurs ont
été entraînés par les agents turcs de
l'ouest tripolitain, ce qui est assez na-
turel. Quant aux Ouliminden, les seuls
qui intéressent l'Afrique occidentale,
ils n'ont fait qu'épouser les. griefs per-
sonnels de leur chef Fihroun, qui avait
trouvé mauvais que nous l'eussions
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