Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-06-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 10 juin 1916 10 juin 1916
Description : 1916/06/10 (A17,N25). 1916/06/10 (A17,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6450136h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
DIXnSEPTIEME ANNEE. - N° 24jj" FRANCE ET: COLONIES ; LE NUMERO, 15 CENTIMES SAMEDI 10 JUIN 1916.
iT ,".
- es Annales Coloniales
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
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LES ANNALES COLONIALES sont le seul Journal Colonial
ne publiant que des articles inédits.
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
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DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL & L.-G. THÉBAULT
RÉDACTION ET AIDMIlqISTRATIOe
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La Solde Coloniale et les Mobilisés
0-0-0 "0-0-0
Je voudrais attirer l'attention du mi-
nistre des Colonies sur une question
très intéressante bien que d'un caractè-
re un peu personnel à certains agents.
Il s agit ue iattriuuuon ue la soiue co-
loniale aux fonctionnaires coloniaux
mobilisés en France.
Le problème se pose très simple-
ment : Un fonctionnaire qui était aux
colonies est appelé en France par la
mobilisation, il a droit à continuer à
toucher sa solde, c'est entendu. Mais
laquelle ? L'interrogation parait plai-
sante, car le bon sens semble indi-
quer nettement qu'il doit continuer à
toucher la solde dont il était bénéfi-
ciaire au moment où il a été mobilisé,
donc, par hypothèse, la solde colo-
niale.
Oui, mais rue Oudinot, ce raisonne-
ment a paru trop simpliste. On a re-
couru aux textes avec grand renfort de
bésiclcs et on a lu et médité. On a no-
tamment laborieusement pâli sur l'ar-
ticle 2 du décret du 17 septembre 1914
qui est le siège de la matière. Ce texte,
qui règle la question du cumul ou du
non cumul décide, en effet, que le cal-
cul est fait « sur le pied colonial pour
tout le temps passé sous les drapeaux,
aux colonies ou dans les pays de pro-
tectorat. »
C'est en conséquence de ce texte que
le ministère des Colonies, dans une
lettre que j'ai sous les yeux, a décidé
que le fonctionnaire mobilisé ne peut
toucher que la solde de France.
La lettre ministérielle ne donne pas
de raison, je ne peux donc pas discu-
lf,r, mais roi-'ine je désire compren-
'1 v. i'rv tu: ;'avell amont la prboceupil-
tion Uo savoir comment on a pu lire de
telle sorte l'article 2 précité. Pour ne
pas être tenté d'en déformer le sens, je
reproduis, du reste, le texte en entier :
Les allocations servant de base à la dé-
termination du droit au cumul de la solde
rniULin-e et du traitement civil sont cal-
culées sur le pied colonial pour toute la pé-
riode de présence des intéressés sous les
drapeaux, aux colonies et dans les pays
de protectorat.
Evidemment, au point de vue de la
grammaire, c'est douteux. Je ne savais
pas que des allocations fussent suscep-
tibles de se calculer sur un pied quel-
conque. Vaugelas aurait été peu réjoui
par cette tournure de phrase, je le sup-
pose du moins, car j'avoue n'avoir
commercé que rarement avec ce bel
esprit. Quoi qu'il en soit de cette que-
relle grammaticale, où je suis tout
prêt à m'avouer battu, le cas échéant,
je me hâte d ajouter que, de deux cho-
ses l'une, ou bien le décret ne signifie
rien, ou bien il signifie clairement que
pour éviter le cumul et pour suppri-
mer la solde militaire à un fonction-
naire colonial mobilisé, on doit consi-
dérer quelle est la solde qu'il continue
à toucher « calculée sur le pied colo-
nial », c'est-à-dire, par suite, quelle
est sa solde coloniale. Mais alors cela
suppose qu'il la touche, car à cette
condition seulement il y aurait cumul.
J'entends bien qu'on pourrait être
tenté de dire que si le texte pré-
cise bien qu'en effet il doit en
être ainsi, c'est seulement pour
les fonctionnaires qui « sont sous
les drapeaux, aux colonies et dans
les pays de protectorat ». Ainsi, grâce
à un argument a contrario subtil, on
déciderait que pour ceux présents sous
les drapeaux en France, comme leur
situation n'est pas prévue par l'article
2, ils doivent être traités, eux, « sur le
pied'de France ».
J'avoue que si c'était là la raison qui
a inspiré au rédacteur de la lettre mi-
nistérielle la réponse que je critique,
je serais obligé de la trouver ingénieu-
se, mais d'une bonne foi relative. En
effet, il y a une virgule, Monsieur le
Rédacteur ! C'est tout comme dans le
Mariage de Figaro, et personne n'a le
droit de lire sans la virgule ! Ce qui
veut dire que la solde sera calculée sur.
le pied colonial aux fonctionnaires
présents sous les drapeaux, qu'ils
soient en France, aux colonies ou dans
les pays de protectorat.
Et puis, qu'on m'explique comment
il pourrait en être autrement et com-
ment Les fonctionnaires mobilisés aux
colonies, dont le risque est relatif,
pourraient être mieux traités que ceux
mobilisés dans la région du Mort-
Homme ou de Douaumont, par exem-
ple. D'ailleurs, co décret, il a été pris
en considération de la guerre qui se
poursuit, surtout sur le territoire mé-
tropolitain et il n'est pas douteux qu'il
se propose de faire bénéficier les fonc-
tionnaires coloniaux de règles dont bé-
néficient tous les autres fonctionnaires
français mobilisés. Alors ?
D'ailleurs, n'est-ce pas profondé-
ment juste. Voilà des hommes qui ren-
traient peut-être de congé, ils avaient
organisé leur existence et pris des en-
gagements en considération du traite-
ment dont pendant plusieurs années
ils allaient profiter. Ce n'est pas leur
faute si, du jour au lendemain, ils ont
été obligés de rentrer en France, lais-
sant toutes leurs affaires en souffran-
ce et quelques-uns laissant même leur
f imille dans leur colonie.
C'est d'autant plus juste qu'un cer-
tain nombre de fonctionnaires qui ne
sont pas mobilisés du tout obtiennent.
eux, de toucher en France la solde co-
loniale.
Il faudrait donc apprécier les situa-
tions avec un peu plus d'équité et s'ef-
forcer de les rapporter à une commune
mesure.
Maurice VIOLLETTE,
Dévutê d'Eure-et-Loir.
La Censure et Nous
0-0-0-0-0-0
Dans leur numéro du 1er juin, les Anna-
les Coloniales ont publié le récit de la ré-
ception laite à Dakar, le 15 mai dernier,
..ct'ux bataillons sénégalais venant de termi-
ner la conquête du Cameroun.
Après tes fêtes, les ovations et les ban-
quets, il y eut une allocution et elle fut pro-
noncée par M. Clozel, Gouverneur géné-
ral de l'Afrique Occidentale Française, qui,
avant d'être fonctionnaire, avait planté, le
premier, il y a vingt ans, le drapeau fran-
ÇlLis dans certaines des régions aujour-
d'hui reconquises.
Nous avons reproduit ce bref discours
que les journaux de t'A.O.F. avaient ptt-
blié in extenso quinze fours auparavant.
Mais Anastasie veillait. d'un œil seule-
ment. Après qu'elle eût donné, le mercre-
di 30 mai, à onze heures du malin, pour
rensemble dit numéro, le bon à tirer ve-
vètu (le tous les cachets, le même jour, sur
le coup de trois heures, un jeune et sym-
pathique lieutenant arrivait en trombe
(lams nos bureaux, demandait si le journal
était tiré et annonçait avec grdee qu'il
allait nous faire saisir, si ht presse avait
fini de noircir son papier.
Pour être exactement fixé, il se rendit en-
suite à l'imprimerie, demanda les moras-
S'eS des Annales Coloniales (approuvées
par la censure 1) et, se précipitant sur le
feuillet devenu séditieux, lui, officier su-
bCtllerne, coupa, par ordre, dans le dis-
cours de M. Clozel, Gouverneur Général
de l'A. 0. F., commandeur de la Légion
d'honneur, les trois lignes suivantes, ano-
dines dans les journaux de Dakar le 15
mai, et devenues dans les Annales Colo-
niales, entre 11 et 14 heures, le 30, attenta-
toipss à la liberté des mers et à la sûreté
de Verdun.
Je souligne la phrase incriminée et clon-
ne la précédente dont elle est be complé-
ment :
L'arrangement avec l'Allemagne conclu
en 1911 avait rattaché au Cameroun alle-
mand tout Le pays dont je viens de parler.
J'avais donc, depuis lors, la désagréa-
ble sensation d'avoir travaillé, pendant
trois ans de ma vie, pour Sa Majesté le
Roi de Prusse.
Personne évidemment (!!) ne savait ce
que venait de révéler M. Clozel sur l'ac-
cord du 4 novembre 1911.
Heureusement que le tirage n'était pas
fait encore, sans quoi c'était pour nous
une perte de 450 francs de papier, sans
motif et sans raison.
Quant au brillant et distingué lieutenant
qui fut chargé de cette importante mission
stratégique dans le difficile défilé du Petit
Parisien en le passage des Petites-Ecuries,
nous croyons que, lui, il a vraiment perdu
son temps. Marcel RUEDEL
QUESTIONS D'ALGERIE
o-o-o
Situation Agricole de la Colonie
0-0-0-0-0-0
Bien que cctte question sorte un peu
uu piugioaiiiiie que je nie suis propose,
j ai cru qu il ea.au iniertjtjsa.ili> ue 1 a-
jjoruer, ne seran-ce que comme corol-
laire ue l'UXijube, iii;.aucier ueja traite.
La crise ue i alimentation, ue la ciierté
ues vivres, piLiLuL, ne saurait laisser
personne niuiilerent, et il parait natu-
rel d'escompter l'abondance des recol-
Les pruenames pour en voir Uiiiiniuer
l acuité. Le gouvernement s est einu,
uepuis long temps, ue la possiDiii'te ue
voir d'immenses régions rester force-
ment improductibles par suite des évé-
nement et, pour pallier aux déliciLs
possibles, il avait recours soit a des
mesures générales, soit à des pres-
criptions particulières permettant de
renvoyer aux cnamps bien des bras
inutiles ailleurs en recommandant cer-
taines cultures d'un besoin plus ur-
gent.
L'Algérie a eu sa part de recomman-
dations et de conseils si elle n'a pas eu
satisfaction pour sa main-d'œuvre com-
me il était à désirer.
Il semble que la Nature a voulu ré-
parer l'oubli ou la négligence de nos
gouvernants et elle nous laisse entre-
voir, dans la Colonie, des récoltes
splendides malgré le manque de tra-
vailleurs et les difficultés du travail
des terres en temps normal.
Les conditions atmosphériques con-
Linuent, en effet, à être favora.bles aux
cultures.
Les travaux des labours et des ense-
mencements en céréales qui avaient
été poursuivis avec toute l'activité pos-
sible en janvier se sont en général ter-
minés dans de bonnes conditions et les
débuts de la végétation permettaient
tous les espoirs. Les vents violents de
mars, la sécheresse qui suivit mirent à
mal pendant quelque temps les résul-
tats heureux, déjà escomptés, des ré-
coltes futures.- Sur certains points,
dans la plaine du Tlélat jusqu'au Che-
liff, dans le département de Constan-
tino, comme dans celui d'Alger, beau-
coup de champs semblaient complète-
ment perdus. Mais les pluies abondan-
tes et fréquentes survenues dans toute
l'Algérie pendant le mois d'avril ont
donné aux céréales, qui commençaient
à jaunir, un nouvel essor et un regain
de vigueur.
La récolte des orges parait désor-
mais abonnante et assurée uaus pres-
que toute la région -du Tell. il en est
ae meme ue ceiie des bies qui lait es-
perer un rendement au-dessus de la
moyenne.
La vigne, cette grande richesse de la
Colonie,, a très belle apparence eL suit
son développement normal, eL les
pluies abondantes vont lui donner une
sève suffisante pour lui permettre de
traverser la saison sèche eL ,chaude.
*>ans Lrop souffrir.
Les pâturages sont abondants bien
que dans certaines régions, par suite
des sécheresses de mars, l'herbe ne
soit pas très haute. Le bétail, qui ne
souffre d'aucune épizootie, est en très
bun état et les prix en sont relative-
ment très élevés.
Sur les hauts-plateaux, cependant,
des gelées blanches sont encore signa-
lées, mais la végétation y est moins
avancée que dans la région du Tell et.
le refroidissement nocturne n'y présen-
te pas d'inconvénient grave. Quelques
chutes de grêle ayant causé par places
d'assez importants dégâts sont signa-
lées dans le Sud et notamment dans le
département de Constantine. En ré-
sumé la végétation fait partout de
grands progrès, l'épiaison des orges a
permis de commencer les moissons
vers la fin du mois de mai.
Ce moment est attendu avec impa-
tience car les réserves s'épuisent et les
grains deviennent hors de prix. Il y a
d'ailleurs peu d'affaires et les menaces
de réquisitions continuelles entravent
toutes les bonnes volontés. Les négo-
ciants ne cherchent plus, à constituer
des approvisionnements, ils vendent
au fur et à mesure des achats. Les de-
mandes sont d'ailleurs rares et les
stocks difficiles à trouver. Les réquisi-
tions, basées sur des prix mal établis,
en dehors de toutes considérations, ont
entravé le commerce et occasionné des
ruines considérables. C'est une ques-
tion qui demanderait un développe-
ment considérable et nous entraîne-
rait à discuter les procédés de l'Inten-
dance, ce que dame Anastasie ne sau-
Irait tolérer. JI. PARIS.
P. PARIS.
TARIF DOUANIER AVEC LE JAPON
La Chambre de commerce de Lyon vient
d'émettre un vœu relatif à la convention
franco-japonaise de 1911 dont les disposi-
tions ne pourraient être étendues à l'Indo-
chine qu'autant qu'un tarif spécial serait
créé pour cette colonie.
Nous ne pouvons que nous y associer.
M. Henri Labroue, notre sympathique
collaborateur, dans les Annales Coloniales
du 22 mai 1915 estimait, d'après les ren-
seignements japonais, que les exportations
japonaises en Indochine se montaient en
1907 à 250.000 yens, soit 625.000 francs.
•' En outre, avec notre excellent collabo-
rateur, M. Maurice Violette, député d'Eure-
et-Loir, nous sommes certains que ce Ste-
rait une abdication totale si un tarif mini-
mum était accordé au Japon sans une
contre partie favorable à l'Indochine.
Il faut absolument que les produits mé-
tropolitains bénéficient à l'importation en
Indochine d'un régime de faveur analo-
gue à celui dont jouissent les produits in-
dochinois importés en France qui, seule
doit réaliser la conquête commerciale et
industrielle de l'Indochine^-
TSO.
« IIIIM rnriifi nr iiiim mra n ̃ ̃ .i i ̃
VERS LE FRONT
--0-0-0--
Le vaillant gouverneur du Moyen Con-
go, M. Lucien Fourneau, rentré en Fran-
ce il y a trois semaines et non encore ré-
tabli de la blessure qu'il reçut à la tête
d'une colonne française opérant dans le
sud du Cameroun, a demandé à partir
pour le front, immédiatement. Il est venu
nous serrer la main avant de rejoindre
l'armée du général Gouraud, où le capi-
taine d'artillerie Fourneau, commandeur
de la Légion d'honneur, va rejoindre son
fils et prendre un com-rnandoment.:
POUSSE-POUSSE
O-o-o
Voilà te progrès et la civilisation qui s'a-
vancent. La 'mode des pousse-pousse qui
vient d'Asie a dépassé l'Indochine et en-
vahit l'Afrique.
Le spirituel propriétaire de l'A. 0. F.,
M. Gustave Ternaua;, eut l'idée, il y a quel-
ques années, d'organiser un service de
pousse-pousse à Konakry, et, si l'attelage
marchait bien, à Dakar. Nous ne savons
pas ce qu'il advint de l'idée généreuse et
philanthropique de ce précurseur. Mais
elle a fait du chemin, car, vu la rareté du
cheval, il est question de créer une compa-
gnie humaine de « pousse-pousse urbains »
à CCLsablanca.
Notre excellent confrère la Vigie maro-
caine, signale le projet. Attendons, si l'es-
sai a lieu, les résultats que donnera cette
nouvelle marque de respect à la dignité
humaine et électorale.
MISSION
o-o-o
M. Roume, Gouverneur général de l'In-
dochine, chargé, de mission au Japon et à
Pékin, actuellement en Chine, reviendra
en France par la voie continentale. Il est
accompagné de M. Demartial, directeur
du cabinet et du personnel de l'Indochine,
et du capitaine Langlais son officier d'or-
donnance.
INTERIbl
1 00-0-
M. Estèbe, le distingué gouverneur des
colonies, secrétaire général du gouverne-
ment général de l'A. E. F., remplit l'inté-
rim du gouvernement du Moyen Congo.
M. J. Carde, secrétaire général des co-
lonies, csumule à Brazzaville les lourdes
fonctions de .secrétaire général et de chef
de cabinet de M. Martial Merlin.
L'organisation commerciale de l'Afrique noire
0 -0-0 «o-o-o
Le Lonriaige français aura .subi penr
uunii lie ooniiH accueil ues pertes scirsi-
iji'os. He iouues les enquetes et cie tou-
ica îea UiûoaoDiUiis oui xa iuaiXi-a Lcuvic,
,ii reaiuie que la prolongation de la
guture rouuira uu, pjjus en plus ia
mciri'ii-u u; u vie iran^aic>e .et que les ap-
ports cie nos coiuii.i'e'S ne sauraient com-
penser buiii&cUiiuieiit Gtttto uminiuiiun.
Mais aux cris u aiarme jetes pax i-co
pesai m listes, nous pouvons repondire
par ues garanties qui rassureront tous
ceux que le ueveiuppemeiit ecuiiuiiii-
que ue 1. « après guerre » préoccupé.
iJorueaux sera pius que jamais,
comme je l'écrivais dans les Annateo>
LOLouiaies au ib mai iyitj, le grand
purt ci rniporLa-Lion {beS produits ae la
uote occiuentale d'Alrique et de l'A-
frique equatoriale. Mais sa marine
marchande étant privee de plusieurs
ae ses unnes, ne pourra sans peine
transporter l'arachide, le caoutchouc,
l'huile de palme, les bois qui occupent
dans les cales un volume considérable.
Si la main-d'œuvre coloniale trans-
portée en Europe n'a qu'un faible ren-
dement, il en est tout .autrement dans
les colonies en la surveillant et eu
la dirigeant bien. C'est donc chez elle
que nous devrons l'utiliser. Nos com-
patriotes bordelais qui furent les pion-
niers de notre uuest Africain n'hesite-
ront pas à s'expatrier de nouveau pouT
aller aans nos colonies installer les usi-
nes, les fabriques, les scieries qui trai-
teront sur place les matieres premiè-
res jadis exportées en Europe. Une fois
transiormes, ces produits pourront
être expeaiés vers la métropole sous de
plus faibles volumes et par là avec
une flotte réduite, en payant un fret
moins élevé.
Telle est, à mon avis, la façon la
plus simple de résoudre le problème
de l'utilisation de la mai'n-d'œuvfe iu:
aigene, tant ae race noire que de race
jhune. C'est à la métropole qu'il im-
porte, dès maintenant, de donner dans
ses ecoies proiessionneiies un ensei-
gnement de plus en plus coloxiial, à
l'aide des anciens coloniaux que l'âge
ou la maladie ont contraint de renon-
cer aux séjours coloniaux.
Au Sénégal, nous avons déjà l'usi-
ne frigorifique de Kaolak, qui remé-
die aux inconvénients du transport en-
combrant du bétail sur pied. A la Côte
d'Ivoire, on commence à traiter les
noix palmistes. Il est certain que l'Eco-
le professionnelle de Dakar nous don-
nera de bons contremaîtres indigènes
qui, par un court séjour en France,
compléteront leur instruction. Il suf-
Ilb -u: une 'VUlld.JJUila.{'lUH ineoropOie ot ses colonies. Mais nous
uevoiiiD avoir la preoooupation CVDlS-
uanue ae tiuvaniea.- pour nous, entre
r rancis, et ce sera ie moyen le plus
eiucace u assurer a noore commerce
la preponu.erance a laquelle il ,oou. prér
lenare.
il est nécessaire, indispensable, que
les enorts ae nos armateurs et Ge nos
cuions soient .sOU¡'U:UId, et seconues par,
nos représentants à l'étranger..
!J,wr' leur enclaves aans notre empi-
re ,aI.l'lCocUn, nos voisins sont pour no-
tre expansion commerciale .Qes concur-
rents et parioas des collaborateurs. La.
similitude des produits entraîne ia si-
milituobe aes anaires et nous ne pou-
vons vivre « ctans un superbe isole-:
ment. »
l. est à nos consuls qu'il appartient
d'éclairer notre commerce et de pro-
téger les Français dans les colonies
étrangères.
Par mesure d'économies, la France
a souvent préféré investir des préro-
gatives consulaires de simples com-
merçants surtout préoccupes de leurs
propres affaires et par conséquent en-
clins à détourner tout nouveau venu
qui est un concurrent éventuel.
Malgré les reproches non pas exa-
gérés, mais quelque peu sévères, que
mon honorable ami, le député M. Vic-
tor Boret adresse aux consuls de car-
rière dans la Nouvelle Revue, je crois
toujours qu'il serait désirable que nos
consuls fussent uniquement journis par
le ministere des Affaires étrangères.
Ce dernier n'aurait qu'à ajouter au
programme des examens une épreuve
commerciale et coloniale approfondie
et détaLlloo. Le budget serait obligé
à quelques sacrifices, vite récupérés
par des avantages moraux et maté-
riels.
C'est ainsi qu'il faut assurer le bon
fonctionnement de notre outillage
commercial. La France a toujours fait
preuve d'une remarquable vitaiité.bon
empire colonial, qui l'a sauvée après
les dures épreuves de 1870, doit fa-
voriser de nouveau sa régénération dès
que la grande tourmente aura pris fin.
Notre part des territoires pris ou re-
pris à l'ennemi augmentera les riches-
ses de l'Ouest africain qu'une bonne
organisation portera rapidement à un
rendement maximum.
tabriel ÛÛMBROUZË
député de la Gironde.
LORD KITCHENER EST MORT 1
Le maréchal Kitchener, se rendant en j
Russie, est mort, noyé à bord du croi-
SIeur Hampshire, coulé mardi soir dans la
mer du Nord, à l'ouest des îles Orcades. Il
avait soixante-six ans. C'était un grand
colonial anglais, et toutes les dates de sa
carrière militaire furent pour lui des vic-
toires.
Il apprit le métier de soldat en faisant
la guerre contre l'Allemagne dans les
rangs français, pendant la guerre de 1870-
1871. Il pacifie le Haut-Nil de 1884 à 1889;
en 1896 il dirige l'expédition de Dongola;
en 1898 il triomphe du commandant Mar-
chand à Fachoda et des Derviches à Om-
durman ; en 1900, après la prise de Pré-
toria, il succède au maréchal Roberts à la
tête des forces anglaises contre les Boers.
De 1902 à 1909, il réorganis.e l'armée in-
dienne, dont le concours fut si apprécié au
début de la guerre de 1914; en 1911, Kit-
chener succède dans le gouvernement
d'Egypte à cet admirable serviteur de l'i-
dée anglaise qu'était lord Cromer.
C'est au Caire que la guerre le surprit:
il quitta immédiatement son poste pour
prendre la direction du War Office. En
sa qualité de ministre de la guerre, il s'ef-
força de donner une impulsion énergique
aux forces mobilisées et mobilisables an-
glaises.
ON RENTRE
--0-0-0--
M. Clozel, gouvèrneur général de l'A.
0. F., rentrera en France à la fin de ce
mois pour quelques semaines..
ENTRE NOUS
o-o-o
Notre ami 0. Duquesnay, qui, par ail-
leurs, mène le bon combat à la Martini-
que contre des adversaires sans scrupules,
a publié dans l'Union sociale de Fort-de-
France un article exquis où l'ironie la plus
savoureuse se mêle aux images les plus
extravagantes.
Il demande que la race de la France
métropolitaine soit améliorée et suivant
les paroles à défaut de l'exemple
d'un très grand patriote, d'un sociologue
plus éminent que Rosny aîné, de l'immor-
tel auteur des Médicis, M. Henri Lavedan,
il réclame des enfants pur-sang.
Il dit :
Faisons des enfants entre nous, conset
vons et développons notre race ; tJoilà les
conseils et les exhortations qui sortent dé
la plume du distingué sociologue (ne nous
trompons pas, c'est de l'auteur du Vieux
Marcheur qu'il s'agit) après qu'il a intro-
duit la sonde dans le sein de la famille
française (sic) pour en connaître la pureté
du sang, la force créatrice, la décroissante
fécondité.
Je ne veux bien mais tout dé même je
ne vois pas la race conservée dans sa pu-
reté intégrale, si l'on fait une mixture dans
laquelle entreront à côté de 50 0/0 de sang
métropolitain 50 0/0 de sang pahouin, mar-
tiniquais, bambara ou annamite.
ON RENTRE
M. Gourbeil, Jieutenant-gouvemeur de
la Cochinchine, est rentré aujourd'hui eg
France, retour de Saigon.,
iT ,".
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La Solde Coloniale et les Mobilisés
0-0-0 "0-0-0
Je voudrais attirer l'attention du mi-
nistre des Colonies sur une question
très intéressante bien que d'un caractè-
re un peu personnel à certains agents.
Il s agit ue iattriuuuon ue la soiue co-
loniale aux fonctionnaires coloniaux
mobilisés en France.
Le problème se pose très simple-
ment : Un fonctionnaire qui était aux
colonies est appelé en France par la
mobilisation, il a droit à continuer à
toucher sa solde, c'est entendu. Mais
laquelle ? L'interrogation parait plai-
sante, car le bon sens semble indi-
quer nettement qu'il doit continuer à
toucher la solde dont il était bénéfi-
ciaire au moment où il a été mobilisé,
donc, par hypothèse, la solde colo-
niale.
Oui, mais rue Oudinot, ce raisonne-
ment a paru trop simpliste. On a re-
couru aux textes avec grand renfort de
bésiclcs et on a lu et médité. On a no-
tamment laborieusement pâli sur l'ar-
ticle 2 du décret du 17 septembre 1914
qui est le siège de la matière. Ce texte,
qui règle la question du cumul ou du
non cumul décide, en effet, que le cal-
cul est fait « sur le pied colonial pour
tout le temps passé sous les drapeaux,
aux colonies ou dans les pays de pro-
tectorat. »
C'est en conséquence de ce texte que
le ministère des Colonies, dans une
lettre que j'ai sous les yeux, a décidé
que le fonctionnaire mobilisé ne peut
toucher que la solde de France.
La lettre ministérielle ne donne pas
de raison, je ne peux donc pas discu-
lf,r, mais roi-'ine je désire compren-
'1 v. i'rv tu: ;'avell amont la prboceupil-
tion Uo savoir comment on a pu lire de
telle sorte l'article 2 précité. Pour ne
pas être tenté d'en déformer le sens, je
reproduis, du reste, le texte en entier :
Les allocations servant de base à la dé-
termination du droit au cumul de la solde
rniULin-e et du traitement civil sont cal-
culées sur le pied colonial pour toute la pé-
riode de présence des intéressés sous les
drapeaux, aux colonies et dans les pays
de protectorat.
Evidemment, au point de vue de la
grammaire, c'est douteux. Je ne savais
pas que des allocations fussent suscep-
tibles de se calculer sur un pied quel-
conque. Vaugelas aurait été peu réjoui
par cette tournure de phrase, je le sup-
pose du moins, car j'avoue n'avoir
commercé que rarement avec ce bel
esprit. Quoi qu'il en soit de cette que-
relle grammaticale, où je suis tout
prêt à m'avouer battu, le cas échéant,
je me hâte d ajouter que, de deux cho-
ses l'une, ou bien le décret ne signifie
rien, ou bien il signifie clairement que
pour éviter le cumul et pour suppri-
mer la solde militaire à un fonction-
naire colonial mobilisé, on doit consi-
dérer quelle est la solde qu'il continue
à toucher « calculée sur le pied colo-
nial », c'est-à-dire, par suite, quelle
est sa solde coloniale. Mais alors cela
suppose qu'il la touche, car à cette
condition seulement il y aurait cumul.
J'entends bien qu'on pourrait être
tenté de dire que si le texte pré-
cise bien qu'en effet il doit en
être ainsi, c'est seulement pour
les fonctionnaires qui « sont sous
les drapeaux, aux colonies et dans
les pays de protectorat ». Ainsi, grâce
à un argument a contrario subtil, on
déciderait que pour ceux présents sous
les drapeaux en France, comme leur
situation n'est pas prévue par l'article
2, ils doivent être traités, eux, « sur le
pied'de France ».
J'avoue que si c'était là la raison qui
a inspiré au rédacteur de la lettre mi-
nistérielle la réponse que je critique,
je serais obligé de la trouver ingénieu-
se, mais d'une bonne foi relative. En
effet, il y a une virgule, Monsieur le
Rédacteur ! C'est tout comme dans le
Mariage de Figaro, et personne n'a le
droit de lire sans la virgule ! Ce qui
veut dire que la solde sera calculée sur.
le pied colonial aux fonctionnaires
présents sous les drapeaux, qu'ils
soient en France, aux colonies ou dans
les pays de protectorat.
Et puis, qu'on m'explique comment
il pourrait en être autrement et com-
ment Les fonctionnaires mobilisés aux
colonies, dont le risque est relatif,
pourraient être mieux traités que ceux
mobilisés dans la région du Mort-
Homme ou de Douaumont, par exem-
ple. D'ailleurs, co décret, il a été pris
en considération de la guerre qui se
poursuit, surtout sur le territoire mé-
tropolitain et il n'est pas douteux qu'il
se propose de faire bénéficier les fonc-
tionnaires coloniaux de règles dont bé-
néficient tous les autres fonctionnaires
français mobilisés. Alors ?
D'ailleurs, n'est-ce pas profondé-
ment juste. Voilà des hommes qui ren-
traient peut-être de congé, ils avaient
organisé leur existence et pris des en-
gagements en considération du traite-
ment dont pendant plusieurs années
ils allaient profiter. Ce n'est pas leur
faute si, du jour au lendemain, ils ont
été obligés de rentrer en France, lais-
sant toutes leurs affaires en souffran-
ce et quelques-uns laissant même leur
f imille dans leur colonie.
C'est d'autant plus juste qu'un cer-
tain nombre de fonctionnaires qui ne
sont pas mobilisés du tout obtiennent.
eux, de toucher en France la solde co-
loniale.
Il faudrait donc apprécier les situa-
tions avec un peu plus d'équité et s'ef-
forcer de les rapporter à une commune
mesure.
Maurice VIOLLETTE,
Dévutê d'Eure-et-Loir.
La Censure et Nous
0-0-0-0-0-0
Dans leur numéro du 1er juin, les Anna-
les Coloniales ont publié le récit de la ré-
ception laite à Dakar, le 15 mai dernier,
..ct'ux bataillons sénégalais venant de termi-
ner la conquête du Cameroun.
Après tes fêtes, les ovations et les ban-
quets, il y eut une allocution et elle fut pro-
noncée par M. Clozel, Gouverneur géné-
ral de l'Afrique Occidentale Française, qui,
avant d'être fonctionnaire, avait planté, le
premier, il y a vingt ans, le drapeau fran-
ÇlLis dans certaines des régions aujour-
d'hui reconquises.
Nous avons reproduit ce bref discours
que les journaux de t'A.O.F. avaient ptt-
blié in extenso quinze fours auparavant.
Mais Anastasie veillait. d'un œil seule-
ment. Après qu'elle eût donné, le mercre-
di 30 mai, à onze heures du malin, pour
rensemble dit numéro, le bon à tirer ve-
vètu (le tous les cachets, le même jour, sur
le coup de trois heures, un jeune et sym-
pathique lieutenant arrivait en trombe
(lams nos bureaux, demandait si le journal
était tiré et annonçait avec grdee qu'il
allait nous faire saisir, si ht presse avait
fini de noircir son papier.
Pour être exactement fixé, il se rendit en-
suite à l'imprimerie, demanda les moras-
S'eS des Annales Coloniales (approuvées
par la censure 1) et, se précipitant sur le
feuillet devenu séditieux, lui, officier su-
bCtllerne, coupa, par ordre, dans le dis-
cours de M. Clozel, Gouverneur Général
de l'A. 0. F., commandeur de la Légion
d'honneur, les trois lignes suivantes, ano-
dines dans les journaux de Dakar le 15
mai, et devenues dans les Annales Colo-
niales, entre 11 et 14 heures, le 30, attenta-
toipss à la liberté des mers et à la sûreté
de Verdun.
Je souligne la phrase incriminée et clon-
ne la précédente dont elle est be complé-
ment :
L'arrangement avec l'Allemagne conclu
en 1911 avait rattaché au Cameroun alle-
mand tout Le pays dont je viens de parler.
J'avais donc, depuis lors, la désagréa-
ble sensation d'avoir travaillé, pendant
trois ans de ma vie, pour Sa Majesté le
Roi de Prusse.
Personne évidemment (!!) ne savait ce
que venait de révéler M. Clozel sur l'ac-
cord du 4 novembre 1911.
Heureusement que le tirage n'était pas
fait encore, sans quoi c'était pour nous
une perte de 450 francs de papier, sans
motif et sans raison.
Quant au brillant et distingué lieutenant
qui fut chargé de cette importante mission
stratégique dans le difficile défilé du Petit
Parisien en le passage des Petites-Ecuries,
nous croyons que, lui, il a vraiment perdu
son temps. Marcel RUEDEL
QUESTIONS D'ALGERIE
o-o-o
Situation Agricole de la Colonie
0-0-0-0-0-0
Bien que cctte question sorte un peu
uu piugioaiiiiie que je nie suis propose,
j ai cru qu il ea.au iniertjtjsa.ili> ue 1 a-
jjoruer, ne seran-ce que comme corol-
laire ue l'UXijube, iii;.aucier ueja traite.
La crise ue i alimentation, ue la ciierté
ues vivres, piLiLuL, ne saurait laisser
personne niuiilerent, et il parait natu-
rel d'escompter l'abondance des recol-
Les pruenames pour en voir Uiiiiniuer
l acuité. Le gouvernement s est einu,
uepuis long temps, ue la possiDiii'te ue
voir d'immenses régions rester force-
ment improductibles par suite des évé-
nement et, pour pallier aux déliciLs
possibles, il avait recours soit a des
mesures générales, soit à des pres-
criptions particulières permettant de
renvoyer aux cnamps bien des bras
inutiles ailleurs en recommandant cer-
taines cultures d'un besoin plus ur-
gent.
L'Algérie a eu sa part de recomman-
dations et de conseils si elle n'a pas eu
satisfaction pour sa main-d'œuvre com-
me il était à désirer.
Il semble que la Nature a voulu ré-
parer l'oubli ou la négligence de nos
gouvernants et elle nous laisse entre-
voir, dans la Colonie, des récoltes
splendides malgré le manque de tra-
vailleurs et les difficultés du travail
des terres en temps normal.
Les conditions atmosphériques con-
Linuent, en effet, à être favora.bles aux
cultures.
Les travaux des labours et des ense-
mencements en céréales qui avaient
été poursuivis avec toute l'activité pos-
sible en janvier se sont en général ter-
minés dans de bonnes conditions et les
débuts de la végétation permettaient
tous les espoirs. Les vents violents de
mars, la sécheresse qui suivit mirent à
mal pendant quelque temps les résul-
tats heureux, déjà escomptés, des ré-
coltes futures.- Sur certains points,
dans la plaine du Tlélat jusqu'au Che-
liff, dans le département de Constan-
tino, comme dans celui d'Alger, beau-
coup de champs semblaient complète-
ment perdus. Mais les pluies abondan-
tes et fréquentes survenues dans toute
l'Algérie pendant le mois d'avril ont
donné aux céréales, qui commençaient
à jaunir, un nouvel essor et un regain
de vigueur.
La récolte des orges parait désor-
mais abonnante et assurée uaus pres-
que toute la région -du Tell. il en est
ae meme ue ceiie des bies qui lait es-
perer un rendement au-dessus de la
moyenne.
La vigne, cette grande richesse de la
Colonie,, a très belle apparence eL suit
son développement normal, eL les
pluies abondantes vont lui donner une
sève suffisante pour lui permettre de
traverser la saison sèche eL ,chaude.
*>ans Lrop souffrir.
Les pâturages sont abondants bien
que dans certaines régions, par suite
des sécheresses de mars, l'herbe ne
soit pas très haute. Le bétail, qui ne
souffre d'aucune épizootie, est en très
bun état et les prix en sont relative-
ment très élevés.
Sur les hauts-plateaux, cependant,
des gelées blanches sont encore signa-
lées, mais la végétation y est moins
avancée que dans la région du Tell et.
le refroidissement nocturne n'y présen-
te pas d'inconvénient grave. Quelques
chutes de grêle ayant causé par places
d'assez importants dégâts sont signa-
lées dans le Sud et notamment dans le
département de Constantine. En ré-
sumé la végétation fait partout de
grands progrès, l'épiaison des orges a
permis de commencer les moissons
vers la fin du mois de mai.
Ce moment est attendu avec impa-
tience car les réserves s'épuisent et les
grains deviennent hors de prix. Il y a
d'ailleurs peu d'affaires et les menaces
de réquisitions continuelles entravent
toutes les bonnes volontés. Les négo-
ciants ne cherchent plus, à constituer
des approvisionnements, ils vendent
au fur et à mesure des achats. Les de-
mandes sont d'ailleurs rares et les
stocks difficiles à trouver. Les réquisi-
tions, basées sur des prix mal établis,
en dehors de toutes considérations, ont
entravé le commerce et occasionné des
ruines considérables. C'est une ques-
tion qui demanderait un développe-
ment considérable et nous entraîne-
rait à discuter les procédés de l'Inten-
dance, ce que dame Anastasie ne sau-
Irait tolérer. JI. PARIS.
P. PARIS.
TARIF DOUANIER AVEC LE JAPON
La Chambre de commerce de Lyon vient
d'émettre un vœu relatif à la convention
franco-japonaise de 1911 dont les disposi-
tions ne pourraient être étendues à l'Indo-
chine qu'autant qu'un tarif spécial serait
créé pour cette colonie.
Nous ne pouvons que nous y associer.
M. Henri Labroue, notre sympathique
collaborateur, dans les Annales Coloniales
du 22 mai 1915 estimait, d'après les ren-
seignements japonais, que les exportations
japonaises en Indochine se montaient en
1907 à 250.000 yens, soit 625.000 francs.
•' En outre, avec notre excellent collabo-
rateur, M. Maurice Violette, député d'Eure-
et-Loir, nous sommes certains que ce Ste-
rait une abdication totale si un tarif mini-
mum était accordé au Japon sans une
contre partie favorable à l'Indochine.
Il faut absolument que les produits mé-
tropolitains bénéficient à l'importation en
Indochine d'un régime de faveur analo-
gue à celui dont jouissent les produits in-
dochinois importés en France qui, seule
doit réaliser la conquête commerciale et
industrielle de l'Indochine^-
TSO.
« IIIIM rnriifi nr iiiim mra n ̃ ̃ .i i ̃
VERS LE FRONT
--0-0-0--
Le vaillant gouverneur du Moyen Con-
go, M. Lucien Fourneau, rentré en Fran-
ce il y a trois semaines et non encore ré-
tabli de la blessure qu'il reçut à la tête
d'une colonne française opérant dans le
sud du Cameroun, a demandé à partir
pour le front, immédiatement. Il est venu
nous serrer la main avant de rejoindre
l'armée du général Gouraud, où le capi-
taine d'artillerie Fourneau, commandeur
de la Légion d'honneur, va rejoindre son
fils et prendre un com-rnandoment.:
POUSSE-POUSSE
O-o-o
Voilà te progrès et la civilisation qui s'a-
vancent. La 'mode des pousse-pousse qui
vient d'Asie a dépassé l'Indochine et en-
vahit l'Afrique.
Le spirituel propriétaire de l'A. 0. F.,
M. Gustave Ternaua;, eut l'idée, il y a quel-
ques années, d'organiser un service de
pousse-pousse à Konakry, et, si l'attelage
marchait bien, à Dakar. Nous ne savons
pas ce qu'il advint de l'idée généreuse et
philanthropique de ce précurseur. Mais
elle a fait du chemin, car, vu la rareté du
cheval, il est question de créer une compa-
gnie humaine de « pousse-pousse urbains »
à CCLsablanca.
Notre excellent confrère la Vigie maro-
caine, signale le projet. Attendons, si l'es-
sai a lieu, les résultats que donnera cette
nouvelle marque de respect à la dignité
humaine et électorale.
MISSION
o-o-o
M. Roume, Gouverneur général de l'In-
dochine, chargé, de mission au Japon et à
Pékin, actuellement en Chine, reviendra
en France par la voie continentale. Il est
accompagné de M. Demartial, directeur
du cabinet et du personnel de l'Indochine,
et du capitaine Langlais son officier d'or-
donnance.
INTERIbl
1 00-0-
M. Estèbe, le distingué gouverneur des
colonies, secrétaire général du gouverne-
ment général de l'A. E. F., remplit l'inté-
rim du gouvernement du Moyen Congo.
M. J. Carde, secrétaire général des co-
lonies, csumule à Brazzaville les lourdes
fonctions de .secrétaire général et de chef
de cabinet de M. Martial Merlin.
L'organisation commerciale de l'Afrique noire
0 -0-0 «o-o-o
Le Lonriaige français aura .subi penr
uunii lie ooniiH accueil ues pertes scirsi-
iji'os. He iouues les enquetes et cie tou-
ica îea UiûoaoDiUiis oui xa iuaiXi-a Lcuvic,
,ii reaiuie que la prolongation de la
guture rouuira uu, pjjus en plus ia
mciri'ii-u u; u vie iran^aic>e .et que les ap-
ports cie nos coiuii.i'e'S ne sauraient com-
penser buiii&cUiiuieiit Gtttto uminiuiiun.
Mais aux cris u aiarme jetes pax i-co
pesai m listes, nous pouvons repondire
par ues garanties qui rassureront tous
ceux que le ueveiuppemeiit ecuiiuiiii-
que ue 1. « après guerre » préoccupé.
iJorueaux sera pius que jamais,
comme je l'écrivais dans les Annateo>
LOLouiaies au ib mai iyitj, le grand
purt ci rniporLa-Lion {beS produits ae la
uote occiuentale d'Alrique et de l'A-
frique equatoriale. Mais sa marine
marchande étant privee de plusieurs
ae ses unnes, ne pourra sans peine
transporter l'arachide, le caoutchouc,
l'huile de palme, les bois qui occupent
dans les cales un volume considérable.
Si la main-d'œuvre coloniale trans-
portée en Europe n'a qu'un faible ren-
dement, il en est tout .autrement dans
les colonies en la surveillant et eu
la dirigeant bien. C'est donc chez elle
que nous devrons l'utiliser. Nos com-
patriotes bordelais qui furent les pion-
niers de notre uuest Africain n'hesite-
ront pas à s'expatrier de nouveau pouT
aller aans nos colonies installer les usi-
nes, les fabriques, les scieries qui trai-
teront sur place les matieres premiè-
res jadis exportées en Europe. Une fois
transiormes, ces produits pourront
être expeaiés vers la métropole sous de
plus faibles volumes et par là avec
une flotte réduite, en payant un fret
moins élevé.
Telle est, à mon avis, la façon la
plus simple de résoudre le problème
de l'utilisation de la mai'n-d'œuvfe iu:
aigene, tant ae race noire que de race
jhune. C'est à la métropole qu'il im-
porte, dès maintenant, de donner dans
ses ecoies proiessionneiies un ensei-
gnement de plus en plus coloxiial, à
l'aide des anciens coloniaux que l'âge
ou la maladie ont contraint de renon-
cer aux séjours coloniaux.
Au Sénégal, nous avons déjà l'usi-
ne frigorifique de Kaolak, qui remé-
die aux inconvénients du transport en-
combrant du bétail sur pied. A la Côte
d'Ivoire, on commence à traiter les
noix palmistes. Il est certain que l'Eco-
le professionnelle de Dakar nous don-
nera de bons contremaîtres indigènes
qui, par un court séjour en France,
compléteront leur instruction. Il suf-
Ilb -u: une 'VUlld.JJUila.{'lUH
uevoiiiD avoir la preoooupation CVDlS-
uanue ae tiuvaniea.- pour nous, entre
r rancis, et ce sera ie moyen le plus
eiucace u assurer a noore commerce
la preponu.erance a laquelle il ,oou. prér
lenare.
il est nécessaire, indispensable, que
les enorts ae nos armateurs et Ge nos
cuions soient .sOU¡'U:UId, et seconues par,
nos représentants à l'étranger..
!J,wr' leur enclaves aans notre empi-
re ,aI.l'lCocUn, nos voisins sont pour no-
tre expansion commerciale .Qes concur-
rents et parioas des collaborateurs. La.
similitude des produits entraîne ia si-
milituobe aes anaires et nous ne pou-
vons vivre « ctans un superbe isole-:
ment. »
l. est à nos consuls qu'il appartient
d'éclairer notre commerce et de pro-
téger les Français dans les colonies
étrangères.
Par mesure d'économies, la France
a souvent préféré investir des préro-
gatives consulaires de simples com-
merçants surtout préoccupes de leurs
propres affaires et par conséquent en-
clins à détourner tout nouveau venu
qui est un concurrent éventuel.
Malgré les reproches non pas exa-
gérés, mais quelque peu sévères, que
mon honorable ami, le député M. Vic-
tor Boret adresse aux consuls de car-
rière dans la Nouvelle Revue, je crois
toujours qu'il serait désirable que nos
consuls fussent uniquement journis par
le ministere des Affaires étrangères.
Ce dernier n'aurait qu'à ajouter au
programme des examens une épreuve
commerciale et coloniale approfondie
et détaLlloo. Le budget serait obligé
à quelques sacrifices, vite récupérés
par des avantages moraux et maté-
riels.
C'est ainsi qu'il faut assurer le bon
fonctionnement de notre outillage
commercial. La France a toujours fait
preuve d'une remarquable vitaiité.bon
empire colonial, qui l'a sauvée après
les dures épreuves de 1870, doit fa-
voriser de nouveau sa régénération dès
que la grande tourmente aura pris fin.
Notre part des territoires pris ou re-
pris à l'ennemi augmentera les riches-
ses de l'Ouest africain qu'une bonne
organisation portera rapidement à un
rendement maximum.
tabriel ÛÛMBROUZË
député de la Gironde.
LORD KITCHENER EST MORT 1
Le maréchal Kitchener, se rendant en j
Russie, est mort, noyé à bord du croi-
SIeur Hampshire, coulé mardi soir dans la
mer du Nord, à l'ouest des îles Orcades. Il
avait soixante-six ans. C'était un grand
colonial anglais, et toutes les dates de sa
carrière militaire furent pour lui des vic-
toires.
Il apprit le métier de soldat en faisant
la guerre contre l'Allemagne dans les
rangs français, pendant la guerre de 1870-
1871. Il pacifie le Haut-Nil de 1884 à 1889;
en 1896 il dirige l'expédition de Dongola;
en 1898 il triomphe du commandant Mar-
chand à Fachoda et des Derviches à Om-
durman ; en 1900, après la prise de Pré-
toria, il succède au maréchal Roberts à la
tête des forces anglaises contre les Boers.
De 1902 à 1909, il réorganis.e l'armée in-
dienne, dont le concours fut si apprécié au
début de la guerre de 1914; en 1911, Kit-
chener succède dans le gouvernement
d'Egypte à cet admirable serviteur de l'i-
dée anglaise qu'était lord Cromer.
C'est au Caire que la guerre le surprit:
il quitta immédiatement son poste pour
prendre la direction du War Office. En
sa qualité de ministre de la guerre, il s'ef-
força de donner une impulsion énergique
aux forces mobilisées et mobilisables an-
glaises.
ON RENTRE
--0-0-0--
M. Clozel, gouvèrneur général de l'A.
0. F., rentrera en France à la fin de ce
mois pour quelques semaines..
ENTRE NOUS
o-o-o
Notre ami 0. Duquesnay, qui, par ail-
leurs, mène le bon combat à la Martini-
que contre des adversaires sans scrupules,
a publié dans l'Union sociale de Fort-de-
France un article exquis où l'ironie la plus
savoureuse se mêle aux images les plus
extravagantes.
Il demande que la race de la France
métropolitaine soit améliorée et suivant
les paroles à défaut de l'exemple
d'un très grand patriote, d'un sociologue
plus éminent que Rosny aîné, de l'immor-
tel auteur des Médicis, M. Henri Lavedan,
il réclame des enfants pur-sang.
Il dit :
Faisons des enfants entre nous, conset
vons et développons notre race ; tJoilà les
conseils et les exhortations qui sortent dé
la plume du distingué sociologue (ne nous
trompons pas, c'est de l'auteur du Vieux
Marcheur qu'il s'agit) après qu'il a intro-
duit la sonde dans le sein de la famille
française (sic) pour en connaître la pureté
du sang, la force créatrice, la décroissante
fécondité.
Je ne veux bien mais tout dé même je
ne vois pas la race conservée dans sa pu-
reté intégrale, si l'on fait une mixture dans
laquelle entreront à côté de 50 0/0 de sang
métropolitain 50 0/0 de sang pahouin, mar-
tiniquais, bambara ou annamite.
ON RENTRE
M. Gourbeil, Jieutenant-gouvemeur de
la Cochinchine, est rentré aujourd'hui eg
France, retour de Saigon.,
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