Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-06-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 08 juin 1916 08 juin 1916
Description : 1916/06/08 (A17,N24). 1916/06/08 (A17,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64501353
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
DIX-SEPTIEME ANNEE. V
FRANCË ET GolùnIES : LE NUMERO UN FRANC
SAMEDI :j JUIN" 1916.
Les Annales Coloniales
es lune@, es ",onIa es
JOTIR«",T - -
JOURNAL SSM1-QUOTIDIEN
r >
1 LES ANNALES COLONIALEà sont le seul Journal Colonial
ne publiant que des articles inédits.
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
Téléph. Louvre 19-37 - Aur. lél. Ancolo-Paris - Coae français A Z
9
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL & L.-G. THEBAUL T
ÉO.RCTION ET flD^IJSllSTHATlOISL
PARIS-V .:= 34, Rue du Moi\UThabor =;= PARIS=ler
r >
Un an 6 mois 3 mais
ABONNEMENTS f France et Colonies 25 » 13 » 7.
( Etranger. 35. 20- 10»
On s'abonne dans tous les Bureaux de Poste et chez les principaux Libraires
Les Annonces et Réclames sont reçues
< aux Bureaux du Journal et dans les principales Agences de Publicité
Les Grandes Mations Economiques on Temps le uorro
'MYJJ/f!//(',yy-0/iW'Q/V-df:/'7Vè1@
LYON - CASABLANCA - SAN FRANCISCO
? -':.:/VV.!VQ//@I\¥@I@rl!!I
Lyon, Casablanca, San-Francisco,
voiia trois noind qui .:ionneront pour les
historiens imurs ue la guerre, comme
trois victoires économiques remporteco
par la rrauee en pieme guerre ouus ie
canon ue i étranger. li ce qui a
iait 1 a été aans ucs circonstances par-
tic uiieremeni dimcues. Les uns, sur it-
instances uu gouveiiiemetu, noeies a u
paruie aounce, ont ete rappeier le buit
renom fraudais, sur les uuius uu r £ Li-
tique, au tenueuiam ffitfile ue ia Daiaui,
de la iViuruv. Lei autres um inarque,
en depît ae ta gue^'e, uev~rit iej caïuo
du Died, ta perpetune ue notre enjr-.
économique et ia vnaine ce noue in-
dustrie. Les derniers ennn qui uni l,l'
ganise la tOlre internationale d ecna.i-
iuions ce Lyon ont du reruser près de
400 exposants tauie de piace. et ce dé-
tail seul donne lou.e 1 importance u-
l'opération.
La Vitalité française
On ne peut manquer d'admiré,
l'énergie tenace de ces pionniers de la
France qui, manquant Le rapière pre-
mière, de înam U LeU\'J t:. ;)vùlu.) au..
extravagants eAige.it.es U uit wtiposo.
ble fret, ont réussi néanmoins a cire e.
à montrer qu'us traient.
De IOUS ÇÙll;, à l'exemple de Lyon,
pour l'année proenaine, ces foires
d'échantiuons s annoncent et appellent
les clients. 11 a fallu la guerre et notre
rupture commerciale avec l'ALemagne
pour apprendre à nos nationaux qu n
y avait une foire coiossaie à Leipzig
dont les fourrures avaient tait la for-
tune et autour desqueû:s s'ciaicu.
groupé une multitude d'autres produits.
Lyon a eé la premiers.
Bordeaux, Paris, Une, d'autres en-
core, ont l'intention de l'imiter demain.
Il importe toutefois de sérier les
questions, comme disait Léon Gam-
cetta. dont il est opportun de rappeier
le souvenir en ces heures si tragiques.
Evitons en dispersant notre activité,
de perdre les fruits de notre travail. @ Si
demain plusieurs foires sont organisées
annuellement dans les grandes villes de
France, sachons laisser à chacune quel-
ques spéciaiités qui feront sa force et
son succès, ne raisons pas. après la
guerre, des foires générales à Lycn, à
Bordeaux, à Lille, à Marseille, à Car-
cassone ou à Phhiviers, qui ce succéde-
raient de quinzaine en quinzaine avec
des baraques similaires où les mêmes
produits se retrouveraient exposés sans
profit pour les acheteurs possibles qui
se lasseraient et ne viendraient plus. Ces
manifestations ne tarderaient pas d'ail-
leurs à traîner après elles le cortège de
plus ou moins vagues « réjouissances »>
qui rappeleraient irop nos fêtes de vil-
lage ave: leurs marchands de berlin-
gots, leur cinéma, leurs loteries de por-
celaine et leui-s multiples attrac-
tions (!!!)
La France à San-Francisco
A San-Francisco, après les journées
de septembre, le pavillon français, seul
achevé de tojs ceux des nations belli-
géranres, a montré à l'Amérique éton-
née, la puissance de notre expansion
commerciale, tandis que tous les fils de
la nation étaient à la frontière et se bat-
taient pour i'in.égrué du pays. Ce ne
sont pas seulement les collections d'œu-
vre d'art qui ell, lait l'admiration des
i'ankees, ce sent aussi nos machines,
nos produits manufacturés, nos mer-
veilles de goût et d'élégance, sans ou-
blier tout ce qui fait ia supériorité ex-
clusive ue ia France, dans la mode et le
vêtement l; la femme.
Casablanca
De Casablanca, je ne dirais q e -
de chose, nos lecteurs trouveront plus
loin, dans l'article de notre COllaDvr::t
.cur A. Du Terroir, les détails corn-
jlets sur celte importante manifestation
dent nous avens marqué au jour le jour
le succès l'an dernier et qui a certai-
nement plus puissamment contribué à
.a pacification marocaine que les com-
b-Ks livrés à h¡¡i.-: ;-::!';.
Sans vouloir lem: ,:: r sur ce que
mon excellent collaborateur, AV Jac-
ques Perrache dit pius loin de la Foire-
de Lyon. je crois cependant devoir in-
sister sur un point particulièrement in-
téressant pour le commerce et l'indus-
trie français.
Pour la première fois il a été montré
à nos nationaux ce qu: les Allemand
vendaient dans nos colonies avec plein
succès : l'exposition des échantillons
des produits allemands livrés dans no;,
olonies, particulièrement en A, 0. F.
et grâce à l'intervention des plus grar.
des compagnies commerciales à étiquet-
tes et allures françaises, est tout à fait
significative. L'Express de Lyon a pJ-
blié au mois de mars dernier, sous la
signature de M. J. Carimalo, un article
tout à fait remarquable à ce sujet, et au-
quel je veux emprunter quelques li-
gnes en y ajoutant de multiples indica-
tions que j'ai recueillies sur place. L'of-
fice colonial avait groupé dans son
( stand une foule d'articles très di-
vers. qui faisait ressembler son exposi-
ticn à un véritable bazar, c'était toute la
série des objets importés par les Alle-
mands de Mjoij à KJ13 dans nos colo-
nies d'Afrique et d'Iixtrême-Orient,
il y avait de tout.
Le bazar colonial
Qu'on en juge :
des cadenas avec deux clés à cin-
quante centimes la douzaine de cade-
nas;
des serrures à sonneries spécialement
fabriquées pour les Annamites, qui sent
des gens très méfiants;
des urnes funéraires pour le Laos et
le Cambodge à 2 francs pièce en terre
cuite et en porcelaine ;
des outils ;
des becs de lampe;
des colliers de caoutchouc vulcanisé
venant d'Autriche, et vendus 17 fr. yu
la douzaine;
des réveille-matin fabriqués en Alle-
magne et coutant 4 fr. 50 pièce ;
des porte-monnaies à 2 fr. +° la dou-
zaine ; I
des ustensiles de ménage en émail et
en faïence ;
des sacoches à 2 fr. et - fr. pièce;
J-es couvertures ce laine et de coton
fabriquées à Lyon et importées sur la
côte française d'Afrique par Brême et
Hambourg;
des bretelles à 7 tr 20 la douzaine de
paires
des théières genre thermos que l'on
vendait à nos protégés LI ï nJohi ne
5 piastres Su pièce, et qu'une fabrique
lyonnaise \a pouvoir livrer au même
prix:
du bleu d'outre-mer dont Lyon avait
le monopole et dont nous pouvons re-
prendre l'exportation;
des images religieuses en noir et en
couleurs représentant les saints les olus
connus, avec des inscriptions en toute
langue vantant leurs mérites;
des chapelets pour musulmans;
des articles en celluloïd que la ville
d'Oycnnax, si intelligemment organi-
sée pour la fabrication de peignes, épin-
gles et autres objets en cette matière, va
reproduire à des prix avantageux ;
de l'aniline qui était fabriquée pour
le fameux Speidel d'Indochine, venant
d'Allemagne, comme la plupart des pro-
duits tinctoriaux;
des chapeaux de paille;
des cigares fabriqués en Allemagne,
vendus 4 fr. 30 les 50, mis dans une
boîte en fer blanc, portant dessus l'ins-
cription d'une machine à écrire améri-
sain. double publicité;
des couteaux, dits notamment cou-
teaux norvégiens, article français ce-
pendant, que les Allemands exportaient
sur les côtes d'A. O. F. et que les usi-
nes de Thiers, renommées pour leur
coutellerie, vont pouvoir livrer aux mê-
mes prix;
des produits pharmaceutiques qui
étaient exclusivement allemands, com-
La leçon de Lyon
La leçon de Lyon est à méditer et
à retenir, on a montré aux commer-
çants et industriels français ce qu'ils
pouvaient faire aux colonies.
Ce geste n'est cependant pas suffi-
sant, il faut qu'il se produise après la
guerre un gros effort, si nous ne vou-
lons pas être définitivement submergés;
il faut que nos producteurs, mainte-
nant qu'ils savent ce qu'ils doivent fa-
briquer pour enlever à tous les étran-
gers, quels qu'ils soient et d'où qu'ils
viennent, la fourniture d'articles récla-
més par nos colonies, n'hésiient pas à
s'outiller et à répandre dans notre em-
pire colonial des représentants actifs,
intelligents, débrouillards.
Ce qu'on a fait hier à la foire de
Lyon avec les produits allemands, il
faudra le faire demain pour l'ensemble
de nos possessions à la fois pour les
produits allemands et pour les produits
(Clichés du Muiulc lllusln' Itanium jr/n'-inl df L'L.rL/(lsiliun de Ciistiblaitea.
me d ailleurs ceux qui étaient vendus
! dans la France métropolitaine et en An-
I gleterre avant le début des hostilités ;
des produits de beauté (oh ! oh !) pour
négresses, poudre de riz, crèmes, fla-
cons d'odeur, savons, huiles pour che-
veux, brillantines et pâtes à rides. C'est
effrayant le nombre de cosmétiques, de
boîtes de parfums plus ou moins odo-
rants, de petits sacs avec glaces, hou-
pettes et flacons, qui arrivaient d'Alle-
magne dans nos colonies.
Le contrefait content
Bien mieux, certains produits comme
l'Aqua Florida, inventée en France, a
été imitée par les Allemands, vendue
dans les mêmes flacons, quelquefois
encore avec les mêmes étiquettes, sou-
vent aussi, pour illusionner la clientèle,
avec une étiquette anglaise « Florida
water JI, sans que le créateur installé à
Paris, et prévenu, s'en étonnât et s'en
inquiétât.
Les Ailmands, dis-je, arrivaient a de
tels points de perfection économique,
qu'ils se concurrençaient entre eux,
sous des étiquettes anglo-saxonnes ou
germaniques, sans que nos voisins d'ou-
tre-Manche fissent le moindre effort
pour ressaisir une partie du marché co-
lonial français, qui leur échappait cha-
que jour, commme du reste le marché
de plusieurs de leurs propres colonies,
malgré le développement de leurs doc-
trines protectionnistes.
étrangers anglais, autrichiens, russes,
américains.
Il faut dresser le Bottin matériel de
notre exportation ; il faut après que nos
concurrents étrangers nous ont montré
ce qu'il importait de fabriquer pour sa-
tisfaire la clientèle coloniale, il faut que
nos commerçants et nos industriels
puissent exporter. Il faut qu'en même
temps nous nous outillions au point de
vue de la circulation, il faudra après la
guerre que les transports en France
soient plus nombreux et moins chers;
il faudra que nos marchandises puis-
sent trouver dans nos ports des navires
susceptibles de les exporter de Mar-
seille ou de Bordeaux en A. E. F., en
A. O. F. et en Indochine, à meil-
leur compte que de Rotterdam, de
Hambourg, de Brème, d'Anvers, de
Londres ou de Liverpool.
Les rares produits français qui. avant
la guerre, étaient envoyés dans nos co-
lonies. empruntaient troD souvent les
ports étrangers pour gagner nos posses-
sions. Il faut que cela cesse, il faut des
navires de commerce français pour les
articles français. Il faut, en outre, que
nous imitions au point de vue économi-
que comme en bien d'autres points,
nos maîtres et amis les Anglais. Soyons
fermement libres échangistes chez les
autres, demeurons de plus en plus pro-
tectionnistes chez nous, dans la France
métropolitaine et coloniale.
Marcel RUEDEL
FRANCË ET GolùnIES : LE NUMERO UN FRANC
SAMEDI :j JUIN" 1916.
Les Annales Coloniales
es lune@, es ",onIa es
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ne publiant que des articles inédits.
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
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Lyon, Casablanca, San-Francisco,
voiia trois noind qui .:ionneront pour les
historiens imurs ue la guerre, comme
trois victoires économiques remporteco
par la rrauee en pieme guerre ouus ie
canon ue i étranger. li ce qui a
iait 1 a été aans ucs circonstances par-
tic uiieremeni dimcues. Les uns, sur it-
instances uu gouveiiiemetu, noeies a u
paruie aounce, ont ete rappeier le buit
renom fraudais, sur les uuius uu r £ Li-
tique, au tenueuiam ffitfile ue ia Daiaui,
de la iViuruv. Lei autres um inarque,
en depît ae ta gue^'e, uev~rit iej caïuo
du Died, ta perpetune ue notre enjr-.
économique et ia vnaine ce noue in-
dustrie. Les derniers ennn qui uni l,l'
ganise la tOlre internationale d ecna.i-
iuions ce Lyon ont du reruser près de
400 exposants tauie de piace. et ce dé-
tail seul donne lou.e 1 importance u-
l'opération.
La Vitalité française
On ne peut manquer d'admiré,
l'énergie tenace de ces pionniers de la
France qui, manquant Le rapière pre-
mière, de înam U LeU\'J t:. ;)vùlu.) au..
extravagants eAige.it.es U uit wtiposo.
ble fret, ont réussi néanmoins a cire e.
à montrer qu'us traient.
De IOUS ÇÙll;, à l'exemple de Lyon,
pour l'année proenaine, ces foires
d'échantiuons s annoncent et appellent
les clients. 11 a fallu la guerre et notre
rupture commerciale avec l'ALemagne
pour apprendre à nos nationaux qu n
y avait une foire coiossaie à Leipzig
dont les fourrures avaient tait la for-
tune et autour desqueû:s s'ciaicu.
groupé une multitude d'autres produits.
Lyon a eé la premiers.
Bordeaux, Paris, Une, d'autres en-
core, ont l'intention de l'imiter demain.
Il importe toutefois de sérier les
questions, comme disait Léon Gam-
cetta. dont il est opportun de rappeier
le souvenir en ces heures si tragiques.
Evitons en dispersant notre activité,
de perdre les fruits de notre travail. @ Si
demain plusieurs foires sont organisées
annuellement dans les grandes villes de
France, sachons laisser à chacune quel-
ques spéciaiités qui feront sa force et
son succès, ne raisons pas. après la
guerre, des foires générales à Lycn, à
Bordeaux, à Lille, à Marseille, à Car-
cassone ou à Phhiviers, qui ce succéde-
raient de quinzaine en quinzaine avec
des baraques similaires où les mêmes
produits se retrouveraient exposés sans
profit pour les acheteurs possibles qui
se lasseraient et ne viendraient plus. Ces
manifestations ne tarderaient pas d'ail-
leurs à traîner après elles le cortège de
plus ou moins vagues « réjouissances »>
qui rappeleraient irop nos fêtes de vil-
lage ave: leurs marchands de berlin-
gots, leur cinéma, leurs loteries de por-
celaine et leui-s multiples attrac-
tions (!!!)
La France à San-Francisco
A San-Francisco, après les journées
de septembre, le pavillon français, seul
achevé de tojs ceux des nations belli-
géranres, a montré à l'Amérique éton-
née, la puissance de notre expansion
commerciale, tandis que tous les fils de
la nation étaient à la frontière et se bat-
taient pour i'in.égrué du pays. Ce ne
sont pas seulement les collections d'œu-
vre d'art qui ell, lait l'admiration des
i'ankees, ce sent aussi nos machines,
nos produits manufacturés, nos mer-
veilles de goût et d'élégance, sans ou-
blier tout ce qui fait ia supériorité ex-
clusive ue ia France, dans la mode et le
vêtement l; la femme.
Casablanca
De Casablanca, je ne dirais q e -
de chose, nos lecteurs trouveront plus
loin, dans l'article de notre COllaDvr::t
.cur A. Du Terroir, les détails corn-
jlets sur celte importante manifestation
dent nous avens marqué au jour le jour
le succès l'an dernier et qui a certai-
nement plus puissamment contribué à
.a pacification marocaine que les com-
b-Ks livrés à h¡¡i.-: ;-::!';.
Sans vouloir lem: ,:: r sur ce que
mon excellent collaborateur, AV Jac-
ques Perrache dit pius loin de la Foire-
de Lyon. je crois cependant devoir in-
sister sur un point particulièrement in-
téressant pour le commerce et l'indus-
trie français.
Pour la première fois il a été montré
à nos nationaux ce qu: les Allemand
vendaient dans nos colonies avec plein
succès : l'exposition des échantillons
des produits allemands livrés dans no;,
olonies, particulièrement en A, 0. F.
et grâce à l'intervention des plus grar.
des compagnies commerciales à étiquet-
tes et allures françaises, est tout à fait
significative. L'Express de Lyon a pJ-
blié au mois de mars dernier, sous la
signature de M. J. Carimalo, un article
tout à fait remarquable à ce sujet, et au-
quel je veux emprunter quelques li-
gnes en y ajoutant de multiples indica-
tions que j'ai recueillies sur place. L'of-
fice colonial avait groupé dans son
( stand une foule d'articles très di-
vers. qui faisait ressembler son exposi-
ticn à un véritable bazar, c'était toute la
série des objets importés par les Alle-
mands de Mjoij à KJ13 dans nos colo-
nies d'Afrique et d'Iixtrême-Orient,
il y avait de tout.
Le bazar colonial
Qu'on en juge :
des cadenas avec deux clés à cin-
quante centimes la douzaine de cade-
nas;
des serrures à sonneries spécialement
fabriquées pour les Annamites, qui sent
des gens très méfiants;
des urnes funéraires pour le Laos et
le Cambodge à 2 francs pièce en terre
cuite et en porcelaine ;
des outils ;
des becs de lampe;
des colliers de caoutchouc vulcanisé
venant d'Autriche, et vendus 17 fr. yu
la douzaine;
des réveille-matin fabriqués en Alle-
magne et coutant 4 fr. 50 pièce ;
des porte-monnaies à 2 fr. +° la dou-
zaine ; I
des ustensiles de ménage en émail et
en faïence ;
des sacoches à 2 fr. et - fr. pièce;
J-es couvertures ce laine et de coton
fabriquées à Lyon et importées sur la
côte française d'Afrique par Brême et
Hambourg;
des bretelles à 7 tr 20 la douzaine de
paires
des théières genre thermos que l'on
vendait à nos protégés LI ï nJohi ne
5 piastres Su pièce, et qu'une fabrique
lyonnaise \a pouvoir livrer au même
prix:
du bleu d'outre-mer dont Lyon avait
le monopole et dont nous pouvons re-
prendre l'exportation;
des images religieuses en noir et en
couleurs représentant les saints les olus
connus, avec des inscriptions en toute
langue vantant leurs mérites;
des chapelets pour musulmans;
des articles en celluloïd que la ville
d'Oycnnax, si intelligemment organi-
sée pour la fabrication de peignes, épin-
gles et autres objets en cette matière, va
reproduire à des prix avantageux ;
de l'aniline qui était fabriquée pour
le fameux Speidel d'Indochine, venant
d'Allemagne, comme la plupart des pro-
duits tinctoriaux;
des chapeaux de paille;
des cigares fabriqués en Allemagne,
vendus 4 fr. 30 les 50, mis dans une
boîte en fer blanc, portant dessus l'ins-
cription d'une machine à écrire améri-
sain. double publicité;
des couteaux, dits notamment cou-
teaux norvégiens, article français ce-
pendant, que les Allemands exportaient
sur les côtes d'A. O. F. et que les usi-
nes de Thiers, renommées pour leur
coutellerie, vont pouvoir livrer aux mê-
mes prix;
des produits pharmaceutiques qui
étaient exclusivement allemands, com-
La leçon de Lyon
La leçon de Lyon est à méditer et
à retenir, on a montré aux commer-
çants et industriels français ce qu'ils
pouvaient faire aux colonies.
Ce geste n'est cependant pas suffi-
sant, il faut qu'il se produise après la
guerre un gros effort, si nous ne vou-
lons pas être définitivement submergés;
il faut que nos producteurs, mainte-
nant qu'ils savent ce qu'ils doivent fa-
briquer pour enlever à tous les étran-
gers, quels qu'ils soient et d'où qu'ils
viennent, la fourniture d'articles récla-
més par nos colonies, n'hésiient pas à
s'outiller et à répandre dans notre em-
pire colonial des représentants actifs,
intelligents, débrouillards.
Ce qu'on a fait hier à la foire de
Lyon avec les produits allemands, il
faudra le faire demain pour l'ensemble
de nos possessions à la fois pour les
produits allemands et pour les produits
(Clichés du Muiulc lllusln' Itanium jr/n'-inl df L'L.rL/(lsiliun de Ciistiblaitea.
me d ailleurs ceux qui étaient vendus
! dans la France métropolitaine et en An-
I gleterre avant le début des hostilités ;
des produits de beauté (oh ! oh !) pour
négresses, poudre de riz, crèmes, fla-
cons d'odeur, savons, huiles pour che-
veux, brillantines et pâtes à rides. C'est
effrayant le nombre de cosmétiques, de
boîtes de parfums plus ou moins odo-
rants, de petits sacs avec glaces, hou-
pettes et flacons, qui arrivaient d'Alle-
magne dans nos colonies.
Le contrefait content
Bien mieux, certains produits comme
l'Aqua Florida, inventée en France, a
été imitée par les Allemands, vendue
dans les mêmes flacons, quelquefois
encore avec les mêmes étiquettes, sou-
vent aussi, pour illusionner la clientèle,
avec une étiquette anglaise « Florida
water JI, sans que le créateur installé à
Paris, et prévenu, s'en étonnât et s'en
inquiétât.
Les Ailmands, dis-je, arrivaient a de
tels points de perfection économique,
qu'ils se concurrençaient entre eux,
sous des étiquettes anglo-saxonnes ou
germaniques, sans que nos voisins d'ou-
tre-Manche fissent le moindre effort
pour ressaisir une partie du marché co-
lonial français, qui leur échappait cha-
que jour, commme du reste le marché
de plusieurs de leurs propres colonies,
malgré le développement de leurs doc-
trines protectionnistes.
étrangers anglais, autrichiens, russes,
américains.
Il faut dresser le Bottin matériel de
notre exportation ; il faut après que nos
concurrents étrangers nous ont montré
ce qu'il importait de fabriquer pour sa-
tisfaire la clientèle coloniale, il faut que
nos commerçants et nos industriels
puissent exporter. Il faut qu'en même
temps nous nous outillions au point de
vue de la circulation, il faudra après la
guerre que les transports en France
soient plus nombreux et moins chers;
il faudra que nos marchandises puis-
sent trouver dans nos ports des navires
susceptibles de les exporter de Mar-
seille ou de Bordeaux en A. E. F., en
A. O. F. et en Indochine, à meil-
leur compte que de Rotterdam, de
Hambourg, de Brème, d'Anvers, de
Londres ou de Liverpool.
Les rares produits français qui. avant
la guerre, étaient envoyés dans nos co-
lonies. empruntaient troD souvent les
ports étrangers pour gagner nos posses-
sions. Il faut que cela cesse, il faut des
navires de commerce français pour les
articles français. Il faut, en outre, que
nous imitions au point de vue économi-
que comme en bien d'autres points,
nos maîtres et amis les Anglais. Soyons
fermement libres échangistes chez les
autres, demeurons de plus en plus pro-
tectionnistes chez nous, dans la France
métropolitaine et coloniale.
Marcel RUEDEL
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