Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-05-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 06 mai 1916 06 mai 1916
Description : 1916/05/06 (A17,N19). 1916/05/06 (A17,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64501301
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
DIX-SEPTIEME A-N-NEE. - N,, 19. FIKANOE ET COLON 1ES: LE NUMERO, 16 CENTIMES SAMEDI 6 MAI 1916.
0. - <.",
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LES ANNALES COLONIALES sont le seul Journal Colonial
ne publiant que des articles inédits.
Les Manuscrits non insérés ne sont pu rendus.
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La main-d'œuvre en Guinée
O-O-TKO-O-O
Un des problèmes capitaux -le pro-
blème capital d'où dépend la mise
en valeur méthodique de la Guinée,
c'est celui de la main-d'œuvre.
La main-d'œuvre guinéenne ne man-
que pas, à vrai dire. Mais elle n'est
pas ou elle est mal employée. Et c'est
dans cette utilisation ou cette mauvai-
se utilisation, que réside la cause fon-
damentale de l'infériorité de sentiment
qui caractérise nos colonies de l'A.O.
F., comparées à celles des Anglais, par
exemple. Il est vrai que les Anglais
ont une politique indigène ferme, sys-
tématique, vigoureuse, et que nous,
Français, nous n'en avons pas. L'aveu
est douloureux à faire, mais ce n'est
pas en cachant nos fautes.. que nous
aurons chance d'y remédier.
Envisageons froidement le pro-
blème.
Nous avons peur de faire travailler
l'indigène, de l'encourager et de cana-
liser son activité dans le sens que nous
et nous seuls, conquérants, avons qua-
lité pour indiquer et pour imposer à
nos sujets.
Après nos désastres de 1871, nous
avons adopté, même en matière de po-
litique indigène, une mentalité de
vaincus. Nous avons eu peur de notre
ombre. Nous avons agrandi nos colo-
nies aux dépens de peuplades inorgani-
sées, mais dans le cadre mémo de ces
colonies nous avons laissé s'effilocher
le réseau de notre imperium. Nos vi-
..rils principes d'organisation se sont
déformés en un relâchement de domi-
nation. Notre générosité a dégénéré en
sensiblerie, notre humanitarisme en
laisser-aller, et 'le souci du droit des
autres en méconnaissance de leurs de-
voirs envers eux et envers nous-mê
mes.
Sous prétexte de respecter leur li-
berté individuelle, nous n'avons pas
incliné nos indigènes sous le joug d'un
travail régulier et productif, comme
si la loi humaine du travail ne devait
s'imposer qu'aux Français de la Mé-
tropole, comme si une exception pou-
vait être faite en faveur de nos indigè-
nes, comme s'ils ne devaient pas être
astreints, eux aussi, à gagner leur
pain à la sueur de leur front !
Pa-r l'abolition de l'esclavage, nous
avons bouleversé la société noire. Mais
nous sommes demeurés à mi-chemin.
Nous avons commis inconsciemment
la mauvaise action de ne pas fournir à
nos affranchis les moyens de vivre.
Les mariages ont été brutalement dis-
sous en un jour ; les enfants, souvent
abandonnés ou arrachés à leurs pa-
rents. Des milliers d'individus se sont
trouvés sans abri, sans la nourriture,
sans le vêtement, sans l'instrument de
travail qu'ils tenaient de leur maître.
La misère a éclaté brusquement.
Si nous brisions cette organisation
sociale, s'il était bien de proclamer la
liberté individuelle, encore fallait-il
prévoir l'avenir et y pourvoir, et rem-
placer par une autre institution l'or-
dre de choses que l'on supprimait.
Mais nous n'avons remplacé par rien
ce que nous avons détruit.
Assurément, nous n'avions pas les
moyens de consacrer les milliards né-
cessaires à l'installation des affran-
chis, dès leur libération. Mais nous
pouvions concevoir et appliquer une
série de mesures appropriées et gra-
duelles. Nous pouvions fixer ces indi-
gènes au sol en leur allouant des ter-
res, au lieu de les laisser courir, errer,
piller et se ruer sur les propriétés d'an-
ciens maîtres qui n'avaient pas été di-
rectement les leurs. La place ne man-
quait pas, puisque l'on né compte pas,
en Afrique occidentale, un habitant au
kilomètre carré. J
Or, nous nous sommes bornés à dire J
aux natifs qu'ils étaient libres. Et ils
s'installèrent au petit bonheur - quand
ils se fixèrent parfois même sur des
terres qui ne leur appartenaient à au-
cun degré. Beaucoup, renonçant à leur
affranchissement, demeuraient chez
leurs anciens maîtres ou se donnaient
à de nouveaux maîtres.
Aujourd'hui, les maîtres sont'des
employeurs ; les captifs sont des ser-
yiteurs. L'étiquette a changé; mais la
situation de fait est souvent resLée la
même. Le régime de la servitude et
de la mise en gage subsiste. Nous avons
modifié les appellations, nous n'avons
pas extirpé le mal.
Notre superstition des mots et no-
tre sensiblerie désorbitée sont fécondes
en contradictions choquantes.
Ici, on s'apitoie sur le sort de « ces
pauvres nègres astreints à un odieux
portage ». Mais là, chez nous, en pleine
France, des millions de soldats portent
- le sac, et dès' centaines de milliers de
femmes, dans nos campagnes, portent
leur fardeau, même sur la tête.
Ici, l'on prétend qu'il ne faut pas
forcer les indigènes au travail, et l'on
redoute de les employer à des presta-
tions. Mais là, chez nous, en pleine
France, des prestations sont imposées
aux citoyens, et une foule d'entre nous
est. réquisitionnée pour faire les mois-
sons ou travailler aux usines.
Ici, un administrateur craint d'être
désavoué parce que, pour maîtriser un
indigène forcené, il aura recouru à des
moyens rigoureux. Mais là, chez nous,
en pleine France, ne va-t-on pas bien
plus loin ? On nous passe à tabac, on
nous inflige des menottes et le cabrio-
let, sans même que nous ayons es-
quissé la moindre résistance, et de
peur que nous en ayons la velléité.
Ici, tout en déclarant que l'indigène
s'adonne à l'alcool et devienne ainsi
le bourreau de sa race, nous hésitons
à appliquer franchement l'acte de
Bruxelles par lequel nous nous som-
mes engagés à interdire le commerce
de l'alcool. Là, chez nous, en pleine
France, nous nous inclinons respec-
tueusement (et nous avons un peu rai-
son) devant la suppression de l'absin-
the et maintes mesures restrictives de
la production et de l'a consommation de
l'alcool.
Je .pourrais poursuivre indéfinement
ce suggestif iparallèle.
Avouons-le, nous avons fait fausse
route. Est-ce, par hasard, faire preuve
d'arbitraire que guider des primitifs,
incapables de se diriger eux-mêmes,
dans le sens que nous souhaiterions ?
N',est-ce pas, au contraire, manquer à
notre mission que les laisser aller à
La dérive idie leur imprévoyance, de
leur lpaTeSBe et de leur routine, sans
leur inculquer ceux des fruits de notre
expérience., de notre activité, de notre
savoir qui leur sont les plus accessi-
bles et les iplus utiles '?
C'est avec raison qu'une circulaire
du gouverneur générai, M. Clozel, éla-
borée au cours d'un intérim, en 1911,
et relative à l'extension de la culture
icotonnière, déclarait qu'il faut exiger
de l'indigène qu'il s'y adonne. Cet or-
dre est demeuré le plus souvent lettre
moirte. Pensez donc ! On aurait atten-
té à la liberté individuelle de l'indi-
gène ! t
On objectera : Et si, l'indigène ne
veut pas oibéir ?
Je répondrai : (Si les conseils ont été
insuff.isants, appliquez les sanctions.
Vous en avez le droit et le devoir. Si
vous n'aviez pas ce droit et ce devoir,
le gouverneur général n'aurait pas
écrit : il faut exiger. En n'exigeant
pas, le représentant de l'autorité tra-
hirait la confiance que le gouverne-
ment met en lui pour faire prospérer
le ipays et en détourner les malheurs
que l'incurie entraîne après elle. La
France, après tant d'efforts accomplis
en faveur des colonies, peut exiger
qu'elle soit payée de retour. Et l'indi-
gène, de son côté, si on l'oblige à plan-
teT, à retourner la terre, à fournir des
prestations, à s'abstenir d'alcool ou à
se faire vacciner, trouvera son compte
à l'observation des lois diu travail et
de l'hygiène. Suppression des fami-
nes et des douloureux exodes, enri-
chissement. du pays, extinction des ma-
ladies locales, relèvement physiologi-
que, rédemption par le travail : voilà
le programme à la fois humain et pra-
tique qu'il fut, non seulement, pro-
poser mais imposer à ces grands en-
fants noirs dont vous avez charge
d'âme et de corps.
Henri LABROUE,
Député de la Gironde.
Pour l'égalité en A. E. F.
o-o-o
Dès leur installation au Congo français,
les sociétés concessionnaires avaient été
autorisées à employer un certain nombre
d'étrangers. Cette mesure fut rapportée et
cela se comprend ; nos ennemis futurs ne
manquaient pas de moyens de nous sup-
planter en utilisant habilement les ensei-
gnements que nous leur distribuons avec
bonne rémunération. Mais, je me deman-
de pourquoi VAdministration de l'A. E. F.
tolère sur son propre territoire des mai-
isons de commerce étrangères. Il sultira.
de signaler cette situation anormale pour
que l'administration qui s'efforçait, hier,
de protéger les Îmnisons de commerce
françaises contre les produits des maisons
allemandes séquestrées à Libreville no-
tamlnent, y remédie.
L'impôt de capitalion vient d'être porté
de 5 fr. à 7 fr. et, contrairement au but
de l'impôt, qui est surtout d'obliger l'in-
digène à travailler, cette augmentation
de 2 francs ne parait pas devoir corres-
pondre à une plus grande somme de tra-
vail. En ellet, pour ses cinq kilogram-
mes rte caoutchouc taxé maintenant à
1 fr. 50, l'indigène récoltera pour 7 fr. 50
d'impôt. Il me semble qu'il aurait été
préférable de laisser l'impôt de capita-
tiun à 5 francs et de porter à 0 fr. 4-5 au
lieu de 0 fr. 30 le droit de sortie sur tous
les caoutchoucs, et l'un aurait obtenu une
augmentation très sensible des recettes
budgétaires dr. la Colonie.
MONOF.
Les Annales Coloniales publieront, la
semainc prochaine, les arUcles d'e MM.
LUCIEN CORNET, sénateur de l'Yonne,
ALBERT PEYRONNET, sénateur de 'l'Allicr, et
GABRIEL COMBROUZE, député de la Gironde.
̃ ̃ ̃ ♦
LE PONT FAIDHERBE
o-o-o
Ce pont superbe, de cinq à six cents mè-
tres de longueur, relie l'ile de Saint-Louis-
du-Sénégal au continent africain. Il fut
construit par l'ingénieur Mairesse, de 1895
à 1897, et inauguré en cette dernière an-
née par M. André Lebon, ministre des Co-
lonies.
Ce qu'il y a de plus original dans la
construction de ce pont, c'est sa trauée
nwbÍle qui s'ouvre en pivotant sur une
pile pour laisser passer les navires qui,
ayant franchi la barre à l'embouchure du
fleuve, viennent laccostc-r aux quais de
Saint-Louis, récemment inaugurés par M.
Miliiès Lacroix. second ministre des Co-
lonies qui alla a\ux colonies. Mais que les
ministres présents et à venir se rassurent,
ces voyages outre-mer n'ont influé en
rien sur l'instabilité ministérielle.
Quoique d'un maniement très simple,
cette travée fameuse ne tourne pas toute
seule,-et comme il semble logique, la ma-
nœuvre de cette sorte de porte du port de
Saint-Louis est dans les attributions du
capitaine dé port. Tout le monde sait que,
par suite des difficultés et des dangers dit
passage de la barre, à l'embouchure du
Sénégal, les entrées de navires sont as-
sez rares et fort variables, et le pont ne
s'ouvre guère qu'au moment où les gens
de Saint-Louis ont hâte de le franchir
pour aller prendre le train, qui est heureu-
sement fort patient, la gare étant sur le
continent, dans l'oasis de Sor. C'est donc
avec raison que le Conseil général du Sé-
négal a supprimé l'indemnité de 600 fr.
attribuée comme supplément de fonctions
au capitaine de port pour l'ouverture du
Pont Faidherbe, Le lieu(enant gouverneur
de la Colonie vient de demander à la Cham-
bre de commerce de Saint-Louis de ver-
ser une allocation au capitaine de Port,
lorsqu'elles demandent l'ouverture du pont
en dehors des heures réglementaires. Je
s-u'Ís absolument de l'avis de la Chambre
de commerce qu'il y aurait un véritable
abus à payer celle allocation pour aug-
menter le traitement d'un employé de !
l'Administration, qui ne consacre que 10
à 15 heures par mois à ce travail, auquel
doivent suffire les laptots (marins indigè-
nes), dont l'occupation journalière ne con-
siste guère qu'à fourbir quelque lanterne,
et à hisser les boules signalant l'état de
la barre, dont la fixation, tant étudiée de-
puis Bouquet de la Grye, fixerait le brave
capitaine de Port sur ses fonctions.
THIAT.
Les colis-postaux en A. 0. F.
o-o-o
Notre contre l'A. O. F., écho de la
côte occidentale d'Afrique, signale, dans
son numéro du 12 avril 1910, le peu d'em-
pressement des compagnies de navigation
à favoriser le transport des colis postaux
qui sont cependant un des moyens les plus
commodes pour notre commerce d'expor-
tation composé surtout d'objets de luxe
exigeant un transport- rapide. Il est certain
que les gros paniers renfermant les colis
postaux sont assez encombrants dans les
cales des navires, et leur manutention est
délicate. Mais les compagnies de naviga-
tion transportant ces cutis spéciaux à des'
prix un peu moins élevés et les traitant
bien se feraient ainsi une bonne réclame et
augmenteraient leur fret par ailleurs. Com-
bien de choses peut-on se faire adresser
en jpolis-poslul de 3 à 5 et 10 kilos ! Mais
il ne faut pas oublier nun plus le nombre
de culis postaux que contient une tonne,
ce qui fait qu'en somme leur rapport en
fret est assez élevé. Ce qu'il fait-
drait, c'est une entente complète du
service des postes et des Compagnies
de navigation pour assimiler les colis-
postaux au courrier postal proprement dit,
et c'est l'affaire de l'agent embarqué. Il
faut aussi et surtout que le service des
douanes simplifie les nombreuses formali-
lés du retrait des colis-postaux tout en se
réservant un droit de contrôle contre les
fraudes. La paperasserie fait fureur dans
ce scrvice, et pour retirer le moindre colis
il faut souvent perdre deux ou trois heu-
res et remplir - par une simple inscrip-
tion trois ou quatre feuilles de format
Ünnwnsc. Les expéditeurs français devront
ne déclarer que la valeur exacte du colis,
car les droits d'enlrée sont ad valorem, et,
sous prétexte de se réserver une bonne in-
demnilé en cas de perle, une déclaration
de valeur exagérée ferait payer par le des-
tinataire un droit très élevé.
Le gouvernement aidera lui-même à
l'extension de l'usage des colis-postaux en
l'imposant aux Compugmes subvention-
nées et en décrétant les simplifications
proposées ci-dessus. Le zèle et la complai-
setnee des agents des postes embarqués
nous laissent entrevoir un succès assuré
à ce mode de transport qui rendra, ainsi
développé, les plus grands services à no-
tre commerce colonial.
DE PARPEVILLE.
LA METEOROLOGIE EN A O. F.
Dans le rapport d'ensemble de 1913 du
Gouvernement général de l'A. 0. F., le
chapitre relatif aux observations météoro-
logiques du territoire militaire du Niger
ne donne que quelques indications, tant
pour la station de Niamey que pour celte
de Zinder.
Or, cette dernière a été élevée à la pre-
mière classe dès l'arrivée dans ce poste,
en novembre 1913, du capitaine Devaux,
membre correspondant du Bureau -central
météorologique Ide France.
Muni, par les soins de M. Angot, le dis-
tingué directeur du Bureau central, des
instruments nécessaires, cet offwJier à qui
l'on doit les premières stations météorolo-
giques de Mauritanie, installa la station
météorologique de Zinder, et ses observa-
tions furent transmises mensuellement,
tant à Dakar qu'au Bureau central à
Paris.
L'étude climatérique de cette zone saha-
rienne présente le plus grand intérêt et
nous espérons que les observations de la
station de Zinder .seront publiées dans le
prochain rapport d'ensemble de l'A. 0. F.
LES TROUPES BELGES
en Afrique Orientale allemande
Le ministre belge des Colo-nies pu-
blie le communiqué officiel suivant :
« Le général Tombeur, commandant
les forces belges opérant sur la fron-
tière orientale du Congo, annonce que
ses troupes, tournant, les positions en-
nemies- qui défendaient le passage de
la rivière Ruzizi, ont opéré leur dé-
barquement sur la rive allemande du
las Kivu. Cette manœuvre, favorisée
par l'action des chaloupes et des ca-
"nonnières belges, a contraint l'ennemi
à évacuer ses positions de la haute Ru-
zizi, au sud du lac.
« Une colonne belge franchi la
rivière et occupe les positions alle-
mandes de Shangugu. Au nord du lac
, Kivu,, les troupes belges ont également
pénétré en territoire allemand. ll.
.-
L'effort belge au Congo r
O-O-Ù-O-O-Q --
De l'embouchure du - Congo aux
sources du M'Bomou, une des bran-
ches de l'Oubaingui, le Congo belge
confine à -l'Afrique Equatoriale fran-
çaise notre ancien Congo français.
C'est dire les intérêts communs des
deux puissances riveraines, intérêts
qu'une fraternelle amitié a toujours
permis de concilier sans le moindre
heurt, sans la moindre difficulté.
Aussi ne saurions-nous passer sous
silence la remarquable conférence'de
M. Renkin, ministre colonial de Bel--
gique, au Royal Colonial Institute de
Londres.
Jamais le rôle colonisateur des puis-
sances européennes ne fut mieux dé-
fini que par M. Renkin.
« Dans la paix, nous continuerons à
« lutter chacun d'après ses forces,
« pour étendre le domaine de la civi-
« lisation aux colonies et réduire en
« vue du progrès de la race humaine
« l'étendue des terres incultes ou en-
« core soumises à la barbarie. »
Le gouvernement du royaume de
Belgique ayant hérité de l'Etat indé-
pendant du Congo, si remarquable-
ment mis en valeur par Léopold II, ne
songea qu'à continuer l'œuvre du fon-,
dateur de l'Association internationale
africaine.
Sous la haute direction de M. Ren-
kin, dès octobre 1909, la transforma-
tion économique du Congo fut décidée.
L'occupation, de tous les territoires
facilita l'achèvement des voies de pé-
nétration \et de communication. Le -
chemin de fer de Katanga, l'améliora-
tion des trois grands ports maritimes,
Banane, Borna et Matadi, l'installation
de la télégraphie sans fil et l'aboutisse-
ment du rail au Tanganyika, qui faci-
lite grandement les opérations militai-
res contre l'Est africain allemand, tels
sont les principaux résultats de la co-
lonisation belge en moins de deux ans
et demi.
- - - - -
Appuyée sur une solide force de po-
lice, la politique indigène qui eut à
s'exercer sur des populations turbu-
lentes et guerrières a réussi à obtenir
une tranquillité complète au cours de
toute l'année 1915, et le remarquable
concours des troupes indigènes dans
les opérations militaires est un sûr ga-
rant de la loyauté des populations qui
ont accepté de bon cœur les services
exceptionnels de la guerre.
Si les richesses - du sol et du sous-sol
congolais sont incalculables, il impor-
tait avant tout de conserver et de dé-
velopper la main-d'œuvre indigène
par les mesures prophylactiques et la
lutte incessante contre la maladie du
sommeil. Les résultats obtenus jus-
qu'ici ont tué relativement satisfai-
sants et concluants.
Au moment où la Belgique entrait
en possession de cet immense domai-
ne, bien des gens se demandaient si
une si petite puissance pouvait sup-
porter les charges d'un si vaste empire
l colonial.
L'héroïque résistance de ce petit
peuple à l'invasion allemande permet
de comprendre pourquoi la Belgique a
pu non seulement continuer l'œuvre
de Léopold II au Congo, mais encore
, o , mais encore
développer cette œuvre au point de
faire du Congo belge une réelle puis-
sance coloniale dont le sort est défini-
tivement et indissolublement lié à ce-
lui de la Métropole.
Comme le dit justement M. Renkin :
« Désormais, le Congo ne se conçoit
pas sans la Belgique, ni la Belgique
sans le Congo. »
En coopérant avec les troupes fran-
çaises au Moyen-Congo, les soldats du
Congo belge n'ont fait que continuer la
coopération qu'ils nous apportaient
depuis longtemps déjà dans notre œu-
vre dé pacification des régions limi-
trophes des possessions françaises et 1
congolaises. Les rapports les plus cor-
diaux n'ont jamais cessé de régner
entre les postes voisins belges et fran-
çais et de cette bonne amitié devait ré- ,.
sulter la coordination des efforts pour
refouler l'assaillant qui violait, au 8
Congo comme partout ailleurs, les
principes essentiels du droit interna-
tional auxquels la loyale Belgique
avait tenté de recourir pour éviter à
ses territoires africains les horreurs
de la guerre.
Mais, en Afrique comme en Europe,
l.a Belgique, par son admirable coura-
ge, son héroïque ténacité, s'est acquis
de nouveaux et impérissables titres à
l'administration du domaine colonial
qu'elle doit au génie de ses rois, au
sang et à l'effort d'un si grand nombre
de ses enfants.
Henri COSNIER,
député de FIndre.
POUR NOS COMBATTANTS
o-o-o
A la suite de nombreuses protestations,
l'attribution des croix de guerre a été
mieux réglementée, mais sans effet rétro-
actif. Il s'en suit donc qu'il y a quand
même des gens décorés de la croix de
guerre pour s'être occupés de plus ou
moins loin des choses de la guerre, sans
jamais avoir entendu la fusillade oy, même
les échos de la canonnade. Par contre,
bien de braves soldats qui auraient eu la
croix de guerre d'après les nouvelles dis-
positions, ne l'auront jamais parce qu'ils
ont été reformés ou retraités et souvent
parce que leurs chefs ont disparu et qu'il
ne reste plus de témoins de leurs actes
d'éclat ou de leur belle conduite.
Le Ministre de la Guerre, qui semble dé-
cidé à repêcher quelques « sacrifiés » dé-
barqués sans ménagement par son pré-
décesseur, ne pourrait-il pas donner suite
à la proposition de l'honorable député
Henri Paté, de créer une médaille commé-
morative de la guerre avec une agrafe
spéciale et bien apparente pour tous ceux,
mais pour ceux-là seulement, qui auront
été réellement et effectivement sur. le
front, dans les tranchées de première li-
gne, sans limitation minima de durée.
, ., - ._, CHERIF. -
"",":'&:'':'J,.1.,.¡ 'l Ct
L'INTERIM DE L'INDOCHINE
o-o-o
Par décret en date du 26 avril 1916, ren-
du sur la proposition du ministre des Co-
lonies, M. Charles (Jean-Eugène), Rési-
dent supérieur en Annam, a été chargé
des. fonctions de Gouverneur général par
intérim de l'Indo-Chine, pendant 'la durée
de l'absence du titulaire.:
LEGION D'HONNEUR
o-o-o
Par décret en date du 4 mai 1916, le gé-
nétral Roques, ministre de la guerre, vient
d'inscrire au tableau de la Légion d'hon-
neur :
Pour commandeur
Meray (Hugues-Mauriœ-André) inspec-
teur général des colonies, faisant fonc-
tions d'intendant général.
Sigmann (Joseph-Auguste), inspecteur
de 1 rc classe des colonies, faisant fonc-
tions de sous-intendant militaire de re
elass-e. Inspection générale du ravitaille-
ment.
Pour chevalier
De Roll Montepellier (André-Jean-Marie-
Louis), administrateur colonial, capitaine
de réserve au 206Q rég. d'infanterie : offi-
cier qui, par son calme et son sang-froid
au feu, a un grand ascendant sur ses -
hommes (a déjà reçu la croix de guerre).
Trilles (Henri-Louis-Marie-Paul), aumô-
nier militaire à un groupe de brancar-
diers divisionnaires : engagé volontaire,
ancien officier de réserve, ancien mision-
naire au Congo. A fait preuve du plus
grand dévouement depuis le début de la
guerre. Blessé deux fois, s'est spéciale-
ment distingué à l'offensive de Champa,
.gne, en passant des nuits à la recherche
des blesisési sur le champ de bataille (a:
déjà reçu la croix de guerre).,
»
Lire en 3) page :
LA PROMOTION DES ADMINISTllA.
TEURS COLONIAUX.
1
LES EPHEMERIDES DE LA GUERRE,
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Un des problèmes capitaux -le pro-
blème capital d'où dépend la mise
en valeur méthodique de la Guinée,
c'est celui de la main-d'œuvre.
La main-d'œuvre guinéenne ne man-
que pas, à vrai dire. Mais elle n'est
pas ou elle est mal employée. Et c'est
dans cette utilisation ou cette mauvai-
se utilisation, que réside la cause fon-
damentale de l'infériorité de sentiment
qui caractérise nos colonies de l'A.O.
F., comparées à celles des Anglais, par
exemple. Il est vrai que les Anglais
ont une politique indigène ferme, sys-
tématique, vigoureuse, et que nous,
Français, nous n'en avons pas. L'aveu
est douloureux à faire, mais ce n'est
pas en cachant nos fautes.. que nous
aurons chance d'y remédier.
Envisageons froidement le pro-
blème.
Nous avons peur de faire travailler
l'indigène, de l'encourager et de cana-
liser son activité dans le sens que nous
et nous seuls, conquérants, avons qua-
lité pour indiquer et pour imposer à
nos sujets.
Après nos désastres de 1871, nous
avons adopté, même en matière de po-
litique indigène, une mentalité de
vaincus. Nous avons eu peur de notre
ombre. Nous avons agrandi nos colo-
nies aux dépens de peuplades inorgani-
sées, mais dans le cadre mémo de ces
colonies nous avons laissé s'effilocher
le réseau de notre imperium. Nos vi-
..rils principes d'organisation se sont
déformés en un relâchement de domi-
nation. Notre générosité a dégénéré en
sensiblerie, notre humanitarisme en
laisser-aller, et 'le souci du droit des
autres en méconnaissance de leurs de-
voirs envers eux et envers nous-mê
mes.
Sous prétexte de respecter leur li-
berté individuelle, nous n'avons pas
incliné nos indigènes sous le joug d'un
travail régulier et productif, comme
si la loi humaine du travail ne devait
s'imposer qu'aux Français de la Mé-
tropole, comme si une exception pou-
vait être faite en faveur de nos indigè-
nes, comme s'ils ne devaient pas être
astreints, eux aussi, à gagner leur
pain à la sueur de leur front !
Pa-r l'abolition de l'esclavage, nous
avons bouleversé la société noire. Mais
nous sommes demeurés à mi-chemin.
Nous avons commis inconsciemment
la mauvaise action de ne pas fournir à
nos affranchis les moyens de vivre.
Les mariages ont été brutalement dis-
sous en un jour ; les enfants, souvent
abandonnés ou arrachés à leurs pa-
rents. Des milliers d'individus se sont
trouvés sans abri, sans la nourriture,
sans le vêtement, sans l'instrument de
travail qu'ils tenaient de leur maître.
La misère a éclaté brusquement.
Si nous brisions cette organisation
sociale, s'il était bien de proclamer la
liberté individuelle, encore fallait-il
prévoir l'avenir et y pourvoir, et rem-
placer par une autre institution l'or-
dre de choses que l'on supprimait.
Mais nous n'avons remplacé par rien
ce que nous avons détruit.
Assurément, nous n'avions pas les
moyens de consacrer les milliards né-
cessaires à l'installation des affran-
chis, dès leur libération. Mais nous
pouvions concevoir et appliquer une
série de mesures appropriées et gra-
duelles. Nous pouvions fixer ces indi-
gènes au sol en leur allouant des ter-
res, au lieu de les laisser courir, errer,
piller et se ruer sur les propriétés d'an-
ciens maîtres qui n'avaient pas été di-
rectement les leurs. La place ne man-
quait pas, puisque l'on né compte pas,
en Afrique occidentale, un habitant au
kilomètre carré. J
Or, nous nous sommes bornés à dire J
aux natifs qu'ils étaient libres. Et ils
s'installèrent au petit bonheur - quand
ils se fixèrent parfois même sur des
terres qui ne leur appartenaient à au-
cun degré. Beaucoup, renonçant à leur
affranchissement, demeuraient chez
leurs anciens maîtres ou se donnaient
à de nouveaux maîtres.
Aujourd'hui, les maîtres sont'des
employeurs ; les captifs sont des ser-
yiteurs. L'étiquette a changé; mais la
situation de fait est souvent resLée la
même. Le régime de la servitude et
de la mise en gage subsiste. Nous avons
modifié les appellations, nous n'avons
pas extirpé le mal.
Notre superstition des mots et no-
tre sensiblerie désorbitée sont fécondes
en contradictions choquantes.
Ici, on s'apitoie sur le sort de « ces
pauvres nègres astreints à un odieux
portage ». Mais là, chez nous, en pleine
France, des millions de soldats portent
- le sac, et dès' centaines de milliers de
femmes, dans nos campagnes, portent
leur fardeau, même sur la tête.
Ici, l'on prétend qu'il ne faut pas
forcer les indigènes au travail, et l'on
redoute de les employer à des presta-
tions. Mais là, chez nous, en pleine
France, des prestations sont imposées
aux citoyens, et une foule d'entre nous
est. réquisitionnée pour faire les mois-
sons ou travailler aux usines.
Ici, un administrateur craint d'être
désavoué parce que, pour maîtriser un
indigène forcené, il aura recouru à des
moyens rigoureux. Mais là, chez nous,
en pleine France, ne va-t-on pas bien
plus loin ? On nous passe à tabac, on
nous inflige des menottes et le cabrio-
let, sans même que nous ayons es-
quissé la moindre résistance, et de
peur que nous en ayons la velléité.
Ici, tout en déclarant que l'indigène
s'adonne à l'alcool et devienne ainsi
le bourreau de sa race, nous hésitons
à appliquer franchement l'acte de
Bruxelles par lequel nous nous som-
mes engagés à interdire le commerce
de l'alcool. Là, chez nous, en pleine
France, nous nous inclinons respec-
tueusement (et nous avons un peu rai-
son) devant la suppression de l'absin-
the et maintes mesures restrictives de
la production et de l'a consommation de
l'alcool.
Je .pourrais poursuivre indéfinement
ce suggestif iparallèle.
Avouons-le, nous avons fait fausse
route. Est-ce, par hasard, faire preuve
d'arbitraire que guider des primitifs,
incapables de se diriger eux-mêmes,
dans le sens que nous souhaiterions ?
N',est-ce pas, au contraire, manquer à
notre mission que les laisser aller à
La dérive idie leur imprévoyance, de
leur lpaTeSBe et de leur routine, sans
leur inculquer ceux des fruits de notre
expérience., de notre activité, de notre
savoir qui leur sont les plus accessi-
bles et les iplus utiles '?
C'est avec raison qu'une circulaire
du gouverneur générai, M. Clozel, éla-
borée au cours d'un intérim, en 1911,
et relative à l'extension de la culture
icotonnière, déclarait qu'il faut exiger
de l'indigène qu'il s'y adonne. Cet or-
dre est demeuré le plus souvent lettre
moirte. Pensez donc ! On aurait atten-
té à la liberté individuelle de l'indi-
gène ! t
On objectera : Et si, l'indigène ne
veut pas oibéir ?
Je répondrai : (Si les conseils ont été
insuff.isants, appliquez les sanctions.
Vous en avez le droit et le devoir. Si
vous n'aviez pas ce droit et ce devoir,
le gouverneur général n'aurait pas
écrit : il faut exiger. En n'exigeant
pas, le représentant de l'autorité tra-
hirait la confiance que le gouverne-
ment met en lui pour faire prospérer
le ipays et en détourner les malheurs
que l'incurie entraîne après elle. La
France, après tant d'efforts accomplis
en faveur des colonies, peut exiger
qu'elle soit payée de retour. Et l'indi-
gène, de son côté, si on l'oblige à plan-
teT, à retourner la terre, à fournir des
prestations, à s'abstenir d'alcool ou à
se faire vacciner, trouvera son compte
à l'observation des lois diu travail et
de l'hygiène. Suppression des fami-
nes et des douloureux exodes, enri-
chissement. du pays, extinction des ma-
ladies locales, relèvement physiologi-
que, rédemption par le travail : voilà
le programme à la fois humain et pra-
tique qu'il fut, non seulement, pro-
poser mais imposer à ces grands en-
fants noirs dont vous avez charge
d'âme et de corps.
Henri LABROUE,
Député de la Gironde.
Pour l'égalité en A. E. F.
o-o-o
Dès leur installation au Congo français,
les sociétés concessionnaires avaient été
autorisées à employer un certain nombre
d'étrangers. Cette mesure fut rapportée et
cela se comprend ; nos ennemis futurs ne
manquaient pas de moyens de nous sup-
planter en utilisant habilement les ensei-
gnements que nous leur distribuons avec
bonne rémunération. Mais, je me deman-
de pourquoi VAdministration de l'A. E. F.
tolère sur son propre territoire des mai-
isons de commerce étrangères. Il sultira.
de signaler cette situation anormale pour
que l'administration qui s'efforçait, hier,
de protéger les Îmnisons de commerce
françaises contre les produits des maisons
allemandes séquestrées à Libreville no-
tamlnent, y remédie.
L'impôt de capitalion vient d'être porté
de 5 fr. à 7 fr. et, contrairement au but
de l'impôt, qui est surtout d'obliger l'in-
digène à travailler, cette augmentation
de 2 francs ne parait pas devoir corres-
pondre à une plus grande somme de tra-
vail. En ellet, pour ses cinq kilogram-
mes rte caoutchouc taxé maintenant à
1 fr. 50, l'indigène récoltera pour 7 fr. 50
d'impôt. Il me semble qu'il aurait été
préférable de laisser l'impôt de capita-
tiun à 5 francs et de porter à 0 fr. 4-5 au
lieu de 0 fr. 30 le droit de sortie sur tous
les caoutchoucs, et l'un aurait obtenu une
augmentation très sensible des recettes
budgétaires dr. la Colonie.
MONOF.
Les Annales Coloniales publieront, la
semainc prochaine, les arUcles d'e MM.
LUCIEN CORNET, sénateur de l'Yonne,
ALBERT PEYRONNET, sénateur de 'l'Allicr, et
GABRIEL COMBROUZE, député de la Gironde.
̃ ̃ ̃ ♦
LE PONT FAIDHERBE
o-o-o
Ce pont superbe, de cinq à six cents mè-
tres de longueur, relie l'ile de Saint-Louis-
du-Sénégal au continent africain. Il fut
construit par l'ingénieur Mairesse, de 1895
à 1897, et inauguré en cette dernière an-
née par M. André Lebon, ministre des Co-
lonies.
Ce qu'il y a de plus original dans la
construction de ce pont, c'est sa trauée
nwbÍle qui s'ouvre en pivotant sur une
pile pour laisser passer les navires qui,
ayant franchi la barre à l'embouchure du
fleuve, viennent laccostc-r aux quais de
Saint-Louis, récemment inaugurés par M.
Miliiès Lacroix. second ministre des Co-
lonies qui alla a\ux colonies. Mais que les
ministres présents et à venir se rassurent,
ces voyages outre-mer n'ont influé en
rien sur l'instabilité ministérielle.
Quoique d'un maniement très simple,
cette travée fameuse ne tourne pas toute
seule,-et comme il semble logique, la ma-
nœuvre de cette sorte de porte du port de
Saint-Louis est dans les attributions du
capitaine dé port. Tout le monde sait que,
par suite des difficultés et des dangers dit
passage de la barre, à l'embouchure du
Sénégal, les entrées de navires sont as-
sez rares et fort variables, et le pont ne
s'ouvre guère qu'au moment où les gens
de Saint-Louis ont hâte de le franchir
pour aller prendre le train, qui est heureu-
sement fort patient, la gare étant sur le
continent, dans l'oasis de Sor. C'est donc
avec raison que le Conseil général du Sé-
négal a supprimé l'indemnité de 600 fr.
attribuée comme supplément de fonctions
au capitaine de port pour l'ouverture du
Pont Faidherbe, Le lieu(enant gouverneur
de la Colonie vient de demander à la Cham-
bre de commerce de Saint-Louis de ver-
ser une allocation au capitaine de Port,
lorsqu'elles demandent l'ouverture du pont
en dehors des heures réglementaires. Je
s-u'Ís absolument de l'avis de la Chambre
de commerce qu'il y aurait un véritable
abus à payer celle allocation pour aug-
menter le traitement d'un employé de !
l'Administration, qui ne consacre que 10
à 15 heures par mois à ce travail, auquel
doivent suffire les laptots (marins indigè-
nes), dont l'occupation journalière ne con-
siste guère qu'à fourbir quelque lanterne,
et à hisser les boules signalant l'état de
la barre, dont la fixation, tant étudiée de-
puis Bouquet de la Grye, fixerait le brave
capitaine de Port sur ses fonctions.
THIAT.
Les colis-postaux en A. 0. F.
o-o-o
Notre contre l'A. O. F., écho de la
côte occidentale d'Afrique, signale, dans
son numéro du 12 avril 1910, le peu d'em-
pressement des compagnies de navigation
à favoriser le transport des colis postaux
qui sont cependant un des moyens les plus
commodes pour notre commerce d'expor-
tation composé surtout d'objets de luxe
exigeant un transport- rapide. Il est certain
que les gros paniers renfermant les colis
postaux sont assez encombrants dans les
cales des navires, et leur manutention est
délicate. Mais les compagnies de naviga-
tion transportant ces cutis spéciaux à des'
prix un peu moins élevés et les traitant
bien se feraient ainsi une bonne réclame et
augmenteraient leur fret par ailleurs. Com-
bien de choses peut-on se faire adresser
en jpolis-poslul de 3 à 5 et 10 kilos ! Mais
il ne faut pas oublier nun plus le nombre
de culis postaux que contient une tonne,
ce qui fait qu'en somme leur rapport en
fret est assez élevé. Ce qu'il fait-
drait, c'est une entente complète du
service des postes et des Compagnies
de navigation pour assimiler les colis-
postaux au courrier postal proprement dit,
et c'est l'affaire de l'agent embarqué. Il
faut aussi et surtout que le service des
douanes simplifie les nombreuses formali-
lés du retrait des colis-postaux tout en se
réservant un droit de contrôle contre les
fraudes. La paperasserie fait fureur dans
ce scrvice, et pour retirer le moindre colis
il faut souvent perdre deux ou trois heu-
res et remplir - par une simple inscrip-
tion trois ou quatre feuilles de format
Ünnwnsc. Les expéditeurs français devront
ne déclarer que la valeur exacte du colis,
car les droits d'enlrée sont ad valorem, et,
sous prétexte de se réserver une bonne in-
demnilé en cas de perle, une déclaration
de valeur exagérée ferait payer par le des-
tinataire un droit très élevé.
Le gouvernement aidera lui-même à
l'extension de l'usage des colis-postaux en
l'imposant aux Compugmes subvention-
nées et en décrétant les simplifications
proposées ci-dessus. Le zèle et la complai-
setnee des agents des postes embarqués
nous laissent entrevoir un succès assuré
à ce mode de transport qui rendra, ainsi
développé, les plus grands services à no-
tre commerce colonial.
DE PARPEVILLE.
LA METEOROLOGIE EN A O. F.
Dans le rapport d'ensemble de 1913 du
Gouvernement général de l'A. 0. F., le
chapitre relatif aux observations météoro-
logiques du territoire militaire du Niger
ne donne que quelques indications, tant
pour la station de Niamey que pour celte
de Zinder.
Or, cette dernière a été élevée à la pre-
mière classe dès l'arrivée dans ce poste,
en novembre 1913, du capitaine Devaux,
membre correspondant du Bureau -central
météorologique Ide France.
Muni, par les soins de M. Angot, le dis-
tingué directeur du Bureau central, des
instruments nécessaires, cet offwJier à qui
l'on doit les premières stations météorolo-
giques de Mauritanie, installa la station
météorologique de Zinder, et ses observa-
tions furent transmises mensuellement,
tant à Dakar qu'au Bureau central à
Paris.
L'étude climatérique de cette zone saha-
rienne présente le plus grand intérêt et
nous espérons que les observations de la
station de Zinder .seront publiées dans le
prochain rapport d'ensemble de l'A. 0. F.
LES TROUPES BELGES
en Afrique Orientale allemande
Le ministre belge des Colo-nies pu-
blie le communiqué officiel suivant :
« Le général Tombeur, commandant
les forces belges opérant sur la fron-
tière orientale du Congo, annonce que
ses troupes, tournant, les positions en-
nemies- qui défendaient le passage de
la rivière Ruzizi, ont opéré leur dé-
barquement sur la rive allemande du
las Kivu. Cette manœuvre, favorisée
par l'action des chaloupes et des ca-
"nonnières belges, a contraint l'ennemi
à évacuer ses positions de la haute Ru-
zizi, au sud du lac.
« Une colonne belge franchi la
rivière et occupe les positions alle-
mandes de Shangugu. Au nord du lac
, Kivu,, les troupes belges ont également
pénétré en territoire allemand. ll.
.-
L'effort belge au Congo r
O-O-Ù-O-O-Q --
De l'embouchure du - Congo aux
sources du M'Bomou, une des bran-
ches de l'Oubaingui, le Congo belge
confine à -l'Afrique Equatoriale fran-
çaise notre ancien Congo français.
C'est dire les intérêts communs des
deux puissances riveraines, intérêts
qu'une fraternelle amitié a toujours
permis de concilier sans le moindre
heurt, sans la moindre difficulté.
Aussi ne saurions-nous passer sous
silence la remarquable conférence'de
M. Renkin, ministre colonial de Bel--
gique, au Royal Colonial Institute de
Londres.
Jamais le rôle colonisateur des puis-
sances européennes ne fut mieux dé-
fini que par M. Renkin.
« Dans la paix, nous continuerons à
« lutter chacun d'après ses forces,
« pour étendre le domaine de la civi-
« lisation aux colonies et réduire en
« vue du progrès de la race humaine
« l'étendue des terres incultes ou en-
« core soumises à la barbarie. »
Le gouvernement du royaume de
Belgique ayant hérité de l'Etat indé-
pendant du Congo, si remarquable-
ment mis en valeur par Léopold II, ne
songea qu'à continuer l'œuvre du fon-,
dateur de l'Association internationale
africaine.
Sous la haute direction de M. Ren-
kin, dès octobre 1909, la transforma-
tion économique du Congo fut décidée.
L'occupation, de tous les territoires
facilita l'achèvement des voies de pé-
nétration \et de communication. Le -
chemin de fer de Katanga, l'améliora-
tion des trois grands ports maritimes,
Banane, Borna et Matadi, l'installation
de la télégraphie sans fil et l'aboutisse-
ment du rail au Tanganyika, qui faci-
lite grandement les opérations militai-
res contre l'Est africain allemand, tels
sont les principaux résultats de la co-
lonisation belge en moins de deux ans
et demi.
- - - - -
Appuyée sur une solide force de po-
lice, la politique indigène qui eut à
s'exercer sur des populations turbu-
lentes et guerrières a réussi à obtenir
une tranquillité complète au cours de
toute l'année 1915, et le remarquable
concours des troupes indigènes dans
les opérations militaires est un sûr ga-
rant de la loyauté des populations qui
ont accepté de bon cœur les services
exceptionnels de la guerre.
Si les richesses - du sol et du sous-sol
congolais sont incalculables, il impor-
tait avant tout de conserver et de dé-
velopper la main-d'œuvre indigène
par les mesures prophylactiques et la
lutte incessante contre la maladie du
sommeil. Les résultats obtenus jus-
qu'ici ont tué relativement satisfai-
sants et concluants.
Au moment où la Belgique entrait
en possession de cet immense domai-
ne, bien des gens se demandaient si
une si petite puissance pouvait sup-
porter les charges d'un si vaste empire
l colonial.
L'héroïque résistance de ce petit
peuple à l'invasion allemande permet
de comprendre pourquoi la Belgique a
pu non seulement continuer l'œuvre
de Léopold II au Congo, mais encore
, o , mais encore
développer cette œuvre au point de
faire du Congo belge une réelle puis-
sance coloniale dont le sort est défini-
tivement et indissolublement lié à ce-
lui de la Métropole.
Comme le dit justement M. Renkin :
« Désormais, le Congo ne se conçoit
pas sans la Belgique, ni la Belgique
sans le Congo. »
En coopérant avec les troupes fran-
çaises au Moyen-Congo, les soldats du
Congo belge n'ont fait que continuer la
coopération qu'ils nous apportaient
depuis longtemps déjà dans notre œu-
vre dé pacification des régions limi-
trophes des possessions françaises et 1
congolaises. Les rapports les plus cor-
diaux n'ont jamais cessé de régner
entre les postes voisins belges et fran-
çais et de cette bonne amitié devait ré- ,.
sulter la coordination des efforts pour
refouler l'assaillant qui violait, au 8
Congo comme partout ailleurs, les
principes essentiels du droit interna-
tional auxquels la loyale Belgique
avait tenté de recourir pour éviter à
ses territoires africains les horreurs
de la guerre.
Mais, en Afrique comme en Europe,
l.a Belgique, par son admirable coura-
ge, son héroïque ténacité, s'est acquis
de nouveaux et impérissables titres à
l'administration du domaine colonial
qu'elle doit au génie de ses rois, au
sang et à l'effort d'un si grand nombre
de ses enfants.
Henri COSNIER,
député de FIndre.
POUR NOS COMBATTANTS
o-o-o
A la suite de nombreuses protestations,
l'attribution des croix de guerre a été
mieux réglementée, mais sans effet rétro-
actif. Il s'en suit donc qu'il y a quand
même des gens décorés de la croix de
guerre pour s'être occupés de plus ou
moins loin des choses de la guerre, sans
jamais avoir entendu la fusillade oy, même
les échos de la canonnade. Par contre,
bien de braves soldats qui auraient eu la
croix de guerre d'après les nouvelles dis-
positions, ne l'auront jamais parce qu'ils
ont été reformés ou retraités et souvent
parce que leurs chefs ont disparu et qu'il
ne reste plus de témoins de leurs actes
d'éclat ou de leur belle conduite.
Le Ministre de la Guerre, qui semble dé-
cidé à repêcher quelques « sacrifiés » dé-
barqués sans ménagement par son pré-
décesseur, ne pourrait-il pas donner suite
à la proposition de l'honorable député
Henri Paté, de créer une médaille commé-
morative de la guerre avec une agrafe
spéciale et bien apparente pour tous ceux,
mais pour ceux-là seulement, qui auront
été réellement et effectivement sur. le
front, dans les tranchées de première li-
gne, sans limitation minima de durée.
, ., - ._, CHERIF. -
"",":'&:'':'J,.1.,.¡ 'l Ct
L'INTERIM DE L'INDOCHINE
o-o-o
Par décret en date du 26 avril 1916, ren-
du sur la proposition du ministre des Co-
lonies, M. Charles (Jean-Eugène), Rési-
dent supérieur en Annam, a été chargé
des. fonctions de Gouverneur général par
intérim de l'Indo-Chine, pendant 'la durée
de l'absence du titulaire.:
LEGION D'HONNEUR
o-o-o
Par décret en date du 4 mai 1916, le gé-
nétral Roques, ministre de la guerre, vient
d'inscrire au tableau de la Légion d'hon-
neur :
Pour commandeur
Meray (Hugues-Mauriœ-André) inspec-
teur général des colonies, faisant fonc-
tions d'intendant général.
Sigmann (Joseph-Auguste), inspecteur
de 1 rc classe des colonies, faisant fonc-
tions de sous-intendant militaire de re
elass-e. Inspection générale du ravitaille-
ment.
Pour chevalier
De Roll Montepellier (André-Jean-Marie-
Louis), administrateur colonial, capitaine
de réserve au 206Q rég. d'infanterie : offi-
cier qui, par son calme et son sang-froid
au feu, a un grand ascendant sur ses -
hommes (a déjà reçu la croix de guerre).
Trilles (Henri-Louis-Marie-Paul), aumô-
nier militaire à un groupe de brancar-
diers divisionnaires : engagé volontaire,
ancien officier de réserve, ancien mision-
naire au Congo. A fait preuve du plus
grand dévouement depuis le début de la
guerre. Blessé deux fois, s'est spéciale-
ment distingué à l'offensive de Champa,
.gne, en passant des nuits à la recherche
des blesisési sur le champ de bataille (a:
déjà reçu la croix de guerre).,
»
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LA PROMOTION DES ADMINISTllA.
TEURS COLONIAUX.
1
LES EPHEMERIDES DE LA GUERRE,
1
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