Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-02-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 12 février 1916 12 février 1916
Description : 1916/02/12 (A17,N7). 1916/02/12 (A17,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6450118k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
nIX-SEPTIEME ANNEË. N° 1 FRANCE ET COLONIES : LE NUMERO, 15 CENTIMES SAMEDI 12 FEVRIER 1916.
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.) JOURNAL SEiYÙ-QUOTIDIEN ",' - ., ,',"
1 >
LES ANNALES COLONIALES sont le seul Journal Colonial
ne publiant que des articles inédifs.
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
Téléph. Louvre 19-57 - Adr. ici. Ancolo-Paris - Coae français A Z
1- -.0.1
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL & L.- G. THÉBAULT
^ÉDACTIOfl ET '-.aD1VIIN1STB.T10ft
PARIS=L Cr = := 34, Rué du ': MonUThabor =:= VARlS=lr
Un an 6 mois 3 moi. s
ABONNEMENTS j France et Colonies 25 » 13 » 7 »
( Etranger 35" 20.. 10..
On s'abonne dans tous les Bureaux de Poste et chez les principaux Libraires
Les Annonces et Réclames sont reçues
S. aux Bureaux du Journal et dans les principales, Agences de Publicité j
Notre politique musulmane
-0-0 -
RÉFLEXIONS ALGÉRIENNES
Je venais de débarquer sur le quaà
d'Alger quand un de mes amis, qui
connaît admirablement l'Algérie et las
choses musulmanes, m'aborda en
s'écfriant :
Eh bien ! voue en faites de belles,
au Parlement ! A quoi donc Têvent nos
députés ?
A moins de fadaises que les jeu-
nes filles.
Oh ! l'es rêves des jeunes filles
sont iimocents et ne se réalisent pas.
Les vôtres sont parfois malfaisants, et,
le pis, est qu'ils se réalisent.
Ah bah !
Je m'explique. Vous venez donc
d'autoriser les bureaux du coin du
quai d'Orsay à engager une dépense de.
500.000 francs pour l'acquisition ou la
construction, à la Mecque et à Médine,
de deux hôtelleries destinées à recevoir
et à logea* gratuitement les pèlerins in-
digents originaires de l'Algérie, de la
Tunisie, du Maroc, die nos colonies
africaines.
Oui, ceux qui ont élaboré, déposé,
rapporté oe projet sont, eoïnme il con-
vient, enchanbés, et ceux qui l'ont voté
ne sont pas mécontents..
Réservez votre satisfaction pour
d'autres objets, de grâce.
Vous plaisantez.
- Non.
Vous ne voyez donc pas que, pour
répondre avantageusement aux me-
nées germaniques idlnn, V: IDohde de
l'IsitLia, le Vài'c' ment a vcuiiu donner
, , w VI O ..-
Xl uA, '¡'l:"'J,,r;:u.n IliU'Di tu Lnn- WO UV»J
sessions africaines la preuve tangible,
immédiate et, si je puis dire, sonnante
et trébuchante die l'intérêt particulier
que nous leur portons. Nous les pre-
nons par la main et nous les condui-
sons jusque dans leurs lieux-saints.
Quelle preuve plus décisive de notre
libéralisme ! Quel motif plus sérieux
d'ajttiaohement de leur part !
Non, mon oher, ce n'est pas en
vous y prenant ainsi que vous en bou-
cherez un coin à Sidi Guilloum. Au
contraire, l'aventure est'fortpérilleuse.
Pas possible !
Là ! là ! Ne vous frappez point,
mais écoutez-moi. D't}¡bord,on ne man-
quera pas de dire, vous Iavez où, que
vous avez attendu vraiment bien, long-
temps pour donner à vos musulmans
cette preuve die sympathie. Votre zèle
islamique paraîtra quelque peu inté-
ressé ; il poumai'b se retourner contre
vous-même.
Mais il n'est jamais trop tôt pour
bien faire.
Bien faire. ? je vous arrête. Ce
n'est pas seulement l'inopportunité de
la mesure que je critique. C'est La me-
sua-e elle-même qui est dangereuse.
Dangereuse ?
Oui, d'abord en subventionnant
iin culte, vous faites litière de vos
grands principes de séparation des
Eglises et de l'Etat. L'hôtellerie de la
Mecque vous conduira à l'ambassade
du Vatican.
Faux prophète ! Au surplus,
qu'importe.
J'entendis, et je passe. Tenez, lisez
ce passage d'un .article de M. Le Cha-
telier, si compétent ès choses musul-
manes, Politique musulmane de guer-
re, qui est plein de VUIOO j UistelS et subs-
tantielles et qui aurait trouvé plus de
lecteurs -s'il était plus fortement com-
posé. Lisez, je1 vous prie.
Je lis : « On serait naïf de-s ima-
giner que nos rapports avec l'Islam
s'amélioraront brusquement par la
perspective, pour nos pèlerins, d'un
bon gîte après la guerre. La naïveté
deviendrait dangereuse ;si elile donnait
le change aux Pouvoirs publics.
M. Le Chateiier se trompe, mais
la vérité renforce sa thèse.
Mais les pèlerins qui seront trans-
portés et hébergés aux frais de la
France ne riront pas, eux, et se consi-
déreront comme nos obligés.
Erreur. Ceux qui se serviront de
l'argent et de l'hôtellerie ides roumis
seront des loue-tics qui, indiifférents à
leur salât, voudront simpliement, s'of-
frir le luxe dJ'un grand et intéressant
voyage, sans bourse déilier. Quant afux
croyants sincères, aux fanatiques, ils
se garderont bien d'atténuer la valeur
spirituelle de leur pèlerinage par un
coinbact, si indirect soit-iil, avec tout ce
qui- n'est, pas d'essence exclusivement
islamique. A la Mecque., la ville sain-
te, ils aimeront cent fois mieux puri-
fier leur âme. à l'ombre d'un misérable
gourbi que la souiller dans un palais
qui sentira l'Infidèle. -
Et que pensez-vous de nos mos-
quées parisiennes ?
Laissez-moi sourire. Les mosquées
ne 'Sont pas faites pour la butte Mont-
martre. Ces fondations pieuses en
plein Paris sont parfaitement inutiles
et même un peu ridicules.
Henri LABROUE.
Député de la Gironde.
LES PERMISSIONS POUR L'ALGERIE
----0-0-0-
Les permissions à destination de
l'Algérie et de la Tunisie sont réta-
blies ; toutefois, afin d'éviter l'encom-
brement du dépôt de Marseille, le
nombre des permissionnaires sera piro
visoirement limité à 1.600- par semai-
ne. Sur ces 1.50Q çlacerç disponibles,
1.200 sont mises à lia'disposition d\u" gé-
néral çomniaridant en chef et 30Q sont
en principe réservées aux régions.
LA CANDIDATURE DES OFFICIERS
AUX EMPLOIS COLONIAUX
Comme recrutement possible des ca-
dres des administrateurs coloniaux,
?non distingué collaborateur des Anna-
les Coloniales cite, dans le numéro du
5 février, les officiers qui ferâient acte
de candidats, après examen. Il serait
bon, tout d'abord, que, répondant au
chaleureux accueil que nous avons fait
à nos camarades administrateurs co-
loniaux, ccux-ci fassent cesser Vostra-
cisme que nous rencontrions- chaque
fois que, nous autres officiers, nous
posions notre candidature à remploi
d'administrateur colonial. Nous n'a-
vons, du reste, qu'à nous féliciter
d'avoir vu nos cadres d'infanterie colo-
niale complétés par les administra-
teurs coloniaux.
Ménard, Georges Bal, qui furent
glorieusement tués, Billaud, griève-
ment blessé, et tant d'outres, honorent
grandement l'infanterie 1coloniale oit
ils avaient déjà Intisé les principes
d'honneur, d'abnégation et de disci-
pline qui ont tant contribué il la bonne
renommée des Administrateurs colo-
niaux.
C'est donc à la bienveillance de la
Commission d'admission des candidats
militaires, que je fais appel quand elle
aura à examiner 7ios braves camarades
que leurs blessures ou les fatigues de
la campagne auront condamnés à la
, administrative plus modeste, mais
non moins glorieuse, puisqu'elle est
faite d'abnégation et d'obscu'/, dévoue-
ment. ;
MONOF.
=
L'EMPRUNT DU MAROC
o-o-o
La Commission des Affaires 'extérieu-
res, réunie sous la présidence de- M.
Georges Leygues, a poursuivi dans sa
dernière séance l'examen -du projet de loi
aulol'ismlt le protectorat marocain à
augmenter jusqu'à concurrence de 242 mil-
lions, le montant de son précédent ein-
prunt.
M. Long a terminé l'expoisé de son rap-
port, et après un échange d'observations,
la Commission a adopté les chapitres sui-
vants :
1°. Installations postales, télégraphiques
et téléphoniques ;
2° Mise en valeur des forêts et divers
autres travaux d'intérêt agricole ,;
3° Subvention aux villes du Maroc pour
travaux municipaux ;
4° Etudes de lignes de chemins de fer ;
5° Conservation des monuments histo-
riques ;
6° Reconstitution du patrimoine immo-
bilier du makhzen ;
7° Apurement de divers comptes spé-
ciaux.
La. Commission terminera dans une
prochaine séance l'examen du programme
complémentaire des routes et de divers
articles réservés..
LE CONSUL ANGLAIS
DE CASABLANCA NOMMÉ A
SALONIQUE
o-o-o
M. Avalon Shipley, consul d'Angleter-
re à Casablanca, depuis 1914, est désigné
pour représenter, à Saloniqne, les intérêts
britanniques.
Cette désignation n'est pas pour sur-
prendre ceux qui savent que M. Shipley. a
fait une partie, la plus importante -de sa
carrière diplomatique, en Orient.
Il fut, en 1899, gérant du. Consulat gé-
néral d'Angleterre à Icette même Salo-
nique où il va retournelr.
Entre 1901 et 1902, il fut .vice-consul à
Us'lmb, Diarbekir, Erzeroum. Il était aux
Dardanelles en 1906, puis à J>hilipopolis,
à Bourgas et consul, pour la côte orientale
.de la mer Rouge.
C'est après un séjour à Jedah que M.
Shipley fut nommé consul d'Angleterre à
Casablanca, en 1914 ; il y laissera beau-
coup de regrets, mais nul doute qu'il soit
servi à Salonique par sa connaissance des
choses de .,ce pays, et que, par consé-
quent, il serve utilement les alliés en ce
point important de leur .action en Orient.
Après le départ de M. Shipley, le Con-
sulat d'Angleterre à Casablanca, sera gé-
ré par M. H.-L. Rabino, vice-consul de la
Gra-nde-Btretagne - à, Mogador.
OF : 4. -,.
LE MUSEE COMMERCIAL
DE L'OFFICE TUNISIEN
o-o-o
Prenant une heureuse initiative, la
Direction idle l'Agriculture et la Cham-
bre de Commerce française à Tunis
viennent de créer, à l'Office Tunisien
(Galerie d'Orléans, Palais-Royall, Pa-
ris), un Mutsée commercial dlll plus
haut intérêt.
Ce Musée, destiné à faire connaître
aux commerçants et industriels fran-
çais les 'articles aiistroi-allemands jus-
qunci importes en lunisie, comprend
2.175 spécimens et 215 albums de tous
Les genres de marchandises classées et
\&tiK.ruietoos, ainsi que des catalogues et
des prix courants.
Ces spécimens portent des numéros
d'oIrdre correspondant à un répertoire
spécial où se trouvent toutes les indi-
cations d'origine, les prix de vente, Les
conditions de livraison et de paiement.
Nous engageons vivement les pro-
ducteurs français à visiter cette ex-
position très méthodiquement organi-
sée qui peut leur donner des indica-
tions pratiques pour supplanter, en
Tunisie, les produits austro-alle-
mands.
♦
UN HOMMAGE A M. GUY
0-0-0
Le Conseil municipal de Fort-de-France,
dans sa séance du 24 décembre 1915, a
vu Le l'ordre du jour suivant, que nous,
sommes heureux de reproduire :
« Le Conseil municipal de Fort-de-
« Francc, applaudissant au programme
« exposé par le nouveau Chef de la Colo-
« nie au Conseil général, le félicite de son
(t reprit cl'initiati-ve .et des sentiments dé-
« mocratiques dont s'inspire son Gouver-
« nenuent.
» 11 lui exprime tout particulièrement
Il sa reconnaissance pour l'attention qu'il
n accorde à l'Assistance publique et les
« promesses qu'il a faites touchant ce
« service.
« Signé : II. André, L Tarquin,
« S. Malillon et D. Saint-Zébij. »
» Adopte à l'unanimité et par acclama-
tions. »
C'est l'hommage légitime rendu à M.
Camille Guy par des gens qui sont à mê-
me d'apprécier l'administration de ce Chef
excellent.
LE CAOUTCHOUC DE L'ANNEE 1915
-0-0-0-
On a donné bien des estimations diffé-
rentes à la production du caoutchouc en
1915.
D'après les dernières statistiques pu-
bliées, le total du caouLchouc de planta-
tion aurait été de 106.136 tonnes contre
-- 71.380 en la14.
'Le Brésil aurait produit 37.220 tonnes,
c'est-à-dire environ le même chiffre qu'en
1914, mais, contrairement à ce que l'on
avait prévu, la production du caoutchouc
sauvage dans les autres pays, au lieu de
décroître, a été de 16.625 tonnes contre
l:.!..OOO. L'ensemble du caoutchouc, tant de
plantation que sauvage, a donc été de
159.981 tonnes en 1915 contre 120.380 l'an-
née précédente, soit une augmentation de
32.8 0/0.
De ce tout, les Etats-Unis auraient pris
D7.000 tonnes contre 61.240 en 1914.
«+»–
LA QUESTION DES TRANSPORTS
..o-o-
La conférence des délégués des gran-
des commissions du Sénat a adopté le
rapport fait par M. Flanclin sur les
.lr,a.nSlports par eau.
UN SERVICE HOLLANDAIS POUR
LE MAROC
o-o-o
Les. Alliés ne seront pas les seuls à
s'efforcer de supplanter le commerce alle-
mand partout où cela sera possible. Nous
apprenons que déjà une Compagnie de na-
vigation hollandaise organise, avec d'ex-
cellents paquebots, une ligne touchant au
Maroc, pour remplace-r les services alle-
mands qui ont cessé de desservir notre
protectorat.
C'est sans doute de Rotterdam que par-
tira ce siervice, car Rotterdam est le port
le mieux situé pour profiter, après la ces-
sation des hostilités, de ce qu'Hambourg
et provisoirement Anvers auront per-
du de leur prospérité..
Pour remplacer le Commerce austro-allemand
EN TUNISIE
0-0-0-0-0- 0
Aou:s publions plus haut une note rcla-
tive à Lu, création à i' U[[ice Tunisien d'un
musée des produits de La Régence.
M. Pellet, Président de la Chambre de
Commerce de Tunis, a pris, d'acord avec
la Direction jénérale de ïAgriculture, du
Commerce et de La Colonisation, L'iniaLiu-
tive de cette création ; il en a exposé La
nécessité dans un rapport dont nous som-
mes heureux de reproduire les parties es-
sentielles :
Dans l'horrible guerre qui sévit actuel-
lement, il faut non seulement cumbattre
l'Allemagne et son alliée l'Autriche au
point .do vue militaire, mais il faut encore
les combattre au point de vue .économi-
que.
De toutes parts surgissent, sur noire
territoire, des organisations commercia-
les créées tout spécialement pour cette'
lutte ; mais ce sont surtout les Chambres
de commerce de France qui unissent leurs
efforts pour pro-curer à nos industriels et
à nos cummerçmlls, des échantillons, des
catalogues avec prix et, surtout, leur fai-
re connaître les méthodes employées par
les Allemands pour, la conquête du mar-
ché mondial.
La Chambre de Commerce' de Tunisie
ne pouvait donc pas rester en retard.
Aussi, dès le début .des hostilités s'orga-
nisa-t-elle pour donner à l'Office national
du Commerce extérieur des renseigne-
ments suit- le mouvement des importations
austro-allemandes en ,c.e pays, .et un rap-
po'rt, établi en octobre 1914, fut publié par
les journaux de la localité et, en même
temps, reproduit dans- le BulLetin de la
Chambre de Commerce de Tunis.
Ce travail ne parut pas suffisant et,
dans la séance du 28 décembre 1914, la
Chambre de Commerce décidait de créer
d'accord avec M. le Directeur général de
l'Agriculture, du Commerce et de la Colo-
nisation, un Musée Commercial de pro-
duits austro-allemands à l'Office du Gou-
vernement Tunisien, galerie d'Orléans,
Palais-Royal, à Paris.
Une somme de mille .francs fut mise à
notre disposition par la Direction de l'A-
gricullure, et la Chambre de Commerce
de Tunis vota, à deux reprises, une sub-
vention globale de huit cents francs pour
permettre d'organiser ce musée.
A cet effet, nous nous adjoignîmes deux
collaborateurs pour nous aider dans nos
travaux, dans nos recherches et princi-
palement pour recueillir des échantillons
et nous aboucher avec un commerce spé-
cial, représenté par les souks de Tunis,
commerce peu connu de la plupart d'en-
tre nous et qui, cependant, est considé-
rable.
Pour renseigner les industriels fran-
çais sur la fabrication des articles con-
currents austro-allemands, il fallait arri-
ver à obtenir une grande quantité d'é-
chantillons.
Après de multiples et laborieuses re-
cherches, de longs pourparlers, nous som-
mes arrivés à grouper 2.175 spécimens de
tous les genres de marchandises : aciers,
bimbeloterie, bougies, couleurs et vernis,
chaussures, articles d'électricité, faïences
'et porcelaines, fouets et cravaches, horlo-
gerie et bijouterie, lampisterie, lingerie,
lait condcnsé, meubles, mercerie, muni-
tions de chasse, orfèvrerie et objets d'art,
papeterie, produits pharmaceutiques et
chimiques, parfumerie, quincaillerie, soies
tissus, verreries, etc., etc.
De plus, nous nous tsommes procuré
une assez grosse quantité d'albums dont
le nombre -s'élève à 215.
Tous ces échantillons, classés, étique-
tés, numérotés, correspondent à des nu-
méros d'un répertoire spécial qui com-
prend la nomenclature des spécimens de
chaque maison, les noms des fabricants
ainsi que l'adresse complète de' chacun
d'eux.
Il a été créé pour chaque industriel aus-
tro-allemand un dossier en double expédi-
tion dont l'une sera à Paris et la seconde
conservée aux archives de la Chambre de
Commerce de Tunis.
Pour .compléter ce travail, nous le fai-
sons suivre de considérations générales,
dictées par notre longue expérience des
affaires qui nous a mis à même de con-
naître les procédés employés par les aus-
tro-allemands pour conquérir les marchés
mondiaux. *
La question du Musée commercial nous
a fourni le moyen de nous renseigner,
d'une façon précise, sur la manière d'agir
du commerce austro-allemand pour la
conquête de notre marché.
C'est grâce à la solide organisation de
leur représentation commerciale, que les
exportateurs d'Outre-Rhin sont arrivés à
se créer en Tunisie, une situation vérita-
blement prépondérante dans toutes les
branches commerciales et industrielles.
Les Allemands ont toujours été des maî-
tres dans l'art de copier les modèles de
leurs rivaux ; ils ont même abusé, d'une
façon êhontéc, de la -copie de nos articles
ainsi que de la fabrication de nos pro-
duits, ce qui leur permettait d'offrir des
objets similaires aux nôtres, mais à des-
conditions bien inférieures.
Néanmoins, la cause de leurs succès
résidait surtout dans la façon dont les
voyageurs traitaient la clientèle.
Depuis quelques aimées, les voyageurs
des maisons d'Outre-Rhin étaient de plus
en plus nombreux ; ils se mettaient rapi-
dement au courant des habitudes du pays;
puis, largement pourvus d'échantillons
bien présentés, ainsi que de luxueux ca-
talogues, ils faisaient de fréquentes ap-
paritions ; de la sorte, ils tenaient leur
clientèle en haleine et assuraient un con-
tact serré entre le vendeur .et l'achetetur.
Le voyageur allemand se pliait docile-
ment aux exigences de la clientèle et fai-
&ait son possible pour décider les niai-
sons qu'il Ireprésentait à fabriquer des ar-
ticles qu'elles n'avaient jamais faits -et
qu'immédiatement elles se mettaient à fa,
briquer, suivant Ks échantillons envoyés,
à des paix mlI'¡Ul march- que ceux de
la concui rcii-ce.
Leurs catalogues sont rédigés dans tou-
tes les langues, imprimés avec soin,
j'ajo-uiterai même avec luxe.
Quoique l'unité monétaire soit le mark,
les prix sont, la plupart du temps, indi-
qués en francs, pour éviter toute surprise
aux clients qui ne sont pas familiarisés
avec le mark.
Les prix des catalogues sont soumis à
des escomptes énormes, variant de 45 à
80 0/0.
Il est certain que les prix sont augmen-
tés en proportion ; mais à première vue,
ces grosses remises produisent toujours
de l'effet sur l'acheteur.
En outre, nos concurrents accordaient,
d'une façon générale, des facilités très
grandes pour l'envoi, la réception et le
paiement des marchandises.
C'est pair mer que la majeure partie des
articles allemands nous parvenaient. Les
prix étaient toujours' fixés franco de port
- destination, frêt, assurance et emballage
à la charge de la maison expéditrice.
Il y a même des maisons qui vendaient
tous frais payés, droit de douane inclus,
et marchandise rendue chez le client.
Quant aux termes des paiements, ils sont
en général, de 30 à 60 jours, sous 5 0/0
d'escompte, ou 5, 6 voire 10 mois, contre
traite acceptée après vérification et ré-
ception des marchandises.
Ces délais sont même parfois renouve-
lés sans intérêt .de retard. Certains four-
nisseurs prennent à leur charge les frais
de réparation des articles détériorés pen-
dant le transport et le débarquement.
En résumé, presque tous les articles im-
portés par T Allemagne pourraient être
remplacés par des articles français, si nos
producteurs adoptaient les moyens em-
ployés par les Allemands ; sans parler des
conditions de paiement faites par ces der-
niers, conditions qui ne seront plus offer-
tes par personne, il leur suffirait de four-
nir des articles similaires à des prix pas
trop élevés ; ce que nous recommandons
surtout, c'est l'exactitude dans les livrai-
sons et la précision dans l'exécution des
commandes.
Après avoir signalé à notre commerce
d'exportation, et cela pendant longtemps,
les produits importés par la concurrence,
nous insisterons cette fois pour que, à
leur tour, nos fabricants fassent connaî-
tre leurs produits et leurs intentions.
Nous estimons que, pour obtenir un ré-
sultat, il faudrait que les mai-sons fran-
çaises se missent directement en relations
avec notre Chambre de Commerce et lui
fissent connaître les produits qu'elles sont
en mesure d'exporter et les conditions
qu'elles peuvent faire.
Notre Compagnie pourra, en les rensei-
gnant, leur fournir les données certaines
l sur des articles similaires et les mettre en
¡. : ,..
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Je venais de débarquer sur le quaà
d'Alger quand un de mes amis, qui
connaît admirablement l'Algérie et las
choses musulmanes, m'aborda en
s'écfriant :
Eh bien ! voue en faites de belles,
au Parlement ! A quoi donc Têvent nos
députés ?
A moins de fadaises que les jeu-
nes filles.
Oh ! l'es rêves des jeunes filles
sont iimocents et ne se réalisent pas.
Les vôtres sont parfois malfaisants, et,
le pis, est qu'ils se réalisent.
Ah bah !
Je m'explique. Vous venez donc
d'autoriser les bureaux du coin du
quai d'Orsay à engager une dépense de.
500.000 francs pour l'acquisition ou la
construction, à la Mecque et à Médine,
de deux hôtelleries destinées à recevoir
et à logea* gratuitement les pèlerins in-
digents originaires de l'Algérie, de la
Tunisie, du Maroc, die nos colonies
africaines.
Oui, ceux qui ont élaboré, déposé,
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nons par la main et nous les condui-
sons jusque dans leurs lieux-saints.
Quelle preuve plus décisive de notre
libéralisme ! Quel motif plus sérieux
d'ajttiaohement de leur part !
Non, mon oher, ce n'est pas en
vous y prenant ainsi que vous en bou-
cherez un coin à Sidi Guilloum. Au
contraire, l'aventure est'fortpérilleuse.
Pas possible !
Là ! là ! Ne vous frappez point,
mais écoutez-moi. D't}¡bord,on ne man-
quera pas de dire, vous Iavez où, que
vous avez attendu vraiment bien, long-
temps pour donner à vos musulmans
cette preuve die sympathie. Votre zèle
islamique paraîtra quelque peu inté-
ressé ; il poumai'b se retourner contre
vous-même.
Mais il n'est jamais trop tôt pour
bien faire.
Bien faire. ? je vous arrête. Ce
n'est pas seulement l'inopportunité de
la mesure que je critique. C'est La me-
sua-e elle-même qui est dangereuse.
Dangereuse ?
Oui, d'abord en subventionnant
iin culte, vous faites litière de vos
grands principes de séparation des
Eglises et de l'Etat. L'hôtellerie de la
Mecque vous conduira à l'ambassade
du Vatican.
Faux prophète ! Au surplus,
qu'importe.
J'entendis, et je passe. Tenez, lisez
ce passage d'un .article de M. Le Cha-
telier, si compétent ès choses musul-
manes, Politique musulmane de guer-
re, qui est plein de VUIOO j UistelS et subs-
tantielles et qui aurait trouvé plus de
lecteurs -s'il était plus fortement com-
posé. Lisez, je1 vous prie.
Je lis : « On serait naïf de-s ima-
giner que nos rapports avec l'Islam
s'amélioraront brusquement par la
perspective, pour nos pèlerins, d'un
bon gîte après la guerre. La naïveté
deviendrait dangereuse ;si elile donnait
le change aux Pouvoirs publics.
M. Le Chateiier se trompe, mais
la vérité renforce sa thèse.
Mais les pèlerins qui seront trans-
portés et hébergés aux frais de la
France ne riront pas, eux, et se consi-
déreront comme nos obligés.
Erreur. Ceux qui se serviront de
l'argent et de l'hôtellerie ides roumis
seront des loue-tics qui, indiifférents à
leur salât, voudront simpliement, s'of-
frir le luxe dJ'un grand et intéressant
voyage, sans bourse déilier. Quant afux
croyants sincères, aux fanatiques, ils
se garderont bien d'atténuer la valeur
spirituelle de leur pèlerinage par un
coinbact, si indirect soit-iil, avec tout ce
qui- n'est, pas d'essence exclusivement
islamique. A la Mecque., la ville sain-
te, ils aimeront cent fois mieux puri-
fier leur âme. à l'ombre d'un misérable
gourbi que la souiller dans un palais
qui sentira l'Infidèle. -
Et que pensez-vous de nos mos-
quées parisiennes ?
Laissez-moi sourire. Les mosquées
ne 'Sont pas faites pour la butte Mont-
martre. Ces fondations pieuses en
plein Paris sont parfaitement inutiles
et même un peu ridicules.
Henri LABROUE.
Député de la Gironde.
LES PERMISSIONS POUR L'ALGERIE
----0-0-0-
Les permissions à destination de
l'Algérie et de la Tunisie sont réta-
blies ; toutefois, afin d'éviter l'encom-
brement du dépôt de Marseille, le
nombre des permissionnaires sera piro
visoirement limité à 1.600- par semai-
ne. Sur ces 1.50Q çlacerç disponibles,
1.200 sont mises à lia'disposition d\u" gé-
néral çomniaridant en chef et 30Q sont
en principe réservées aux régions.
LA CANDIDATURE DES OFFICIERS
AUX EMPLOIS COLONIAUX
Comme recrutement possible des ca-
dres des administrateurs coloniaux,
?non distingué collaborateur des Anna-
les Coloniales cite, dans le numéro du
5 février, les officiers qui ferâient acte
de candidats, après examen. Il serait
bon, tout d'abord, que, répondant au
chaleureux accueil que nous avons fait
à nos camarades administrateurs co-
loniaux, ccux-ci fassent cesser Vostra-
cisme que nous rencontrions- chaque
fois que, nous autres officiers, nous
posions notre candidature à remploi
d'administrateur colonial. Nous n'a-
vons, du reste, qu'à nous féliciter
d'avoir vu nos cadres d'infanterie colo-
niale complétés par les administra-
teurs coloniaux.
Ménard, Georges Bal, qui furent
glorieusement tués, Billaud, griève-
ment blessé, et tant d'outres, honorent
grandement l'infanterie 1coloniale oit
ils avaient déjà Intisé les principes
d'honneur, d'abnégation et de disci-
pline qui ont tant contribué il la bonne
renommée des Administrateurs colo-
niaux.
C'est donc à la bienveillance de la
Commission d'admission des candidats
militaires, que je fais appel quand elle
aura à examiner 7ios braves camarades
que leurs blessures ou les fatigues de
la campagne auront condamnés à la
, administrative plus modeste, mais
non moins glorieuse, puisqu'elle est
faite d'abnégation et d'obscu'/, dévoue-
ment. ;
MONOF.
=
L'EMPRUNT DU MAROC
o-o-o
La Commission des Affaires 'extérieu-
res, réunie sous la présidence de- M.
Georges Leygues, a poursuivi dans sa
dernière séance l'examen -du projet de loi
aulol'ismlt le protectorat marocain à
augmenter jusqu'à concurrence de 242 mil-
lions, le montant de son précédent ein-
prunt.
M. Long a terminé l'expoisé de son rap-
port, et après un échange d'observations,
la Commission a adopté les chapitres sui-
vants :
1°. Installations postales, télégraphiques
et téléphoniques ;
2° Mise en valeur des forêts et divers
autres travaux d'intérêt agricole ,;
3° Subvention aux villes du Maroc pour
travaux municipaux ;
4° Etudes de lignes de chemins de fer ;
5° Conservation des monuments histo-
riques ;
6° Reconstitution du patrimoine immo-
bilier du makhzen ;
7° Apurement de divers comptes spé-
ciaux.
La. Commission terminera dans une
prochaine séance l'examen du programme
complémentaire des routes et de divers
articles réservés..
LE CONSUL ANGLAIS
DE CASABLANCA NOMMÉ A
SALONIQUE
o-o-o
M. Avalon Shipley, consul d'Angleter-
re à Casablanca, depuis 1914, est désigné
pour représenter, à Saloniqne, les intérêts
britanniques.
Cette désignation n'est pas pour sur-
prendre ceux qui savent que M. Shipley. a
fait une partie, la plus importante -de sa
carrière diplomatique, en Orient.
Il fut, en 1899, gérant du. Consulat gé-
néral d'Angleterre à Icette même Salo-
nique où il va retournelr.
Entre 1901 et 1902, il fut .vice-consul à
Us'lmb, Diarbekir, Erzeroum. Il était aux
Dardanelles en 1906, puis à J>hilipopolis,
à Bourgas et consul, pour la côte orientale
.de la mer Rouge.
C'est après un séjour à Jedah que M.
Shipley fut nommé consul d'Angleterre à
Casablanca, en 1914 ; il y laissera beau-
coup de regrets, mais nul doute qu'il soit
servi à Salonique par sa connaissance des
choses de .,ce pays, et que, par consé-
quent, il serve utilement les alliés en ce
point important de leur .action en Orient.
Après le départ de M. Shipley, le Con-
sulat d'Angleterre à Casablanca, sera gé-
ré par M. H.-L. Rabino, vice-consul de la
Gra-nde-Btretagne - à, Mogador.
OF : 4. -,.
LE MUSEE COMMERCIAL
DE L'OFFICE TUNISIEN
o-o-o
Prenant une heureuse initiative, la
Direction idle l'Agriculture et la Cham-
bre de Commerce française à Tunis
viennent de créer, à l'Office Tunisien
(Galerie d'Orléans, Palais-Royall, Pa-
ris), un Mutsée commercial dlll plus
haut intérêt.
Ce Musée, destiné à faire connaître
aux commerçants et industriels fran-
çais les 'articles aiistroi-allemands jus-
qunci importes en lunisie, comprend
2.175 spécimens et 215 albums de tous
Les genres de marchandises classées et
\&tiK.ruietoos, ainsi que des catalogues et
des prix courants.
Ces spécimens portent des numéros
d'oIrdre correspondant à un répertoire
spécial où se trouvent toutes les indi-
cations d'origine, les prix de vente, Les
conditions de livraison et de paiement.
Nous engageons vivement les pro-
ducteurs français à visiter cette ex-
position très méthodiquement organi-
sée qui peut leur donner des indica-
tions pratiques pour supplanter, en
Tunisie, les produits austro-alle-
mands.
♦
UN HOMMAGE A M. GUY
0-0-0
Le Conseil municipal de Fort-de-France,
dans sa séance du 24 décembre 1915, a
vu Le l'ordre du jour suivant, que nous,
sommes heureux de reproduire :
« Le Conseil municipal de Fort-de-
« Francc, applaudissant au programme
« exposé par le nouveau Chef de la Colo-
« nie au Conseil général, le félicite de son
(t reprit cl'initiati-ve .et des sentiments dé-
« mocratiques dont s'inspire son Gouver-
« nenuent.
» 11 lui exprime tout particulièrement
Il sa reconnaissance pour l'attention qu'il
n accorde à l'Assistance publique et les
« promesses qu'il a faites touchant ce
« service.
« Signé : II. André, L Tarquin,
« S. Malillon et D. Saint-Zébij. »
» Adopte à l'unanimité et par acclama-
tions. »
C'est l'hommage légitime rendu à M.
Camille Guy par des gens qui sont à mê-
me d'apprécier l'administration de ce Chef
excellent.
LE CAOUTCHOUC DE L'ANNEE 1915
-0-0-0-
On a donné bien des estimations diffé-
rentes à la production du caoutchouc en
1915.
D'après les dernières statistiques pu-
bliées, le total du caouLchouc de planta-
tion aurait été de 106.136 tonnes contre
-- 71.380 en la14.
'Le Brésil aurait produit 37.220 tonnes,
c'est-à-dire environ le même chiffre qu'en
1914, mais, contrairement à ce que l'on
avait prévu, la production du caoutchouc
sauvage dans les autres pays, au lieu de
décroître, a été de 16.625 tonnes contre
l:.!..OOO. L'ensemble du caoutchouc, tant de
plantation que sauvage, a donc été de
159.981 tonnes en 1915 contre 120.380 l'an-
née précédente, soit une augmentation de
32.8 0/0.
De ce tout, les Etats-Unis auraient pris
D7.000 tonnes contre 61.240 en 1914.
«+»–
LA QUESTION DES TRANSPORTS
..o-o-
La conférence des délégués des gran-
des commissions du Sénat a adopté le
rapport fait par M. Flanclin sur les
.lr,a.nSlports par eau.
UN SERVICE HOLLANDAIS POUR
LE MAROC
o-o-o
Les. Alliés ne seront pas les seuls à
s'efforcer de supplanter le commerce alle-
mand partout où cela sera possible. Nous
apprenons que déjà une Compagnie de na-
vigation hollandaise organise, avec d'ex-
cellents paquebots, une ligne touchant au
Maroc, pour remplace-r les services alle-
mands qui ont cessé de desservir notre
protectorat.
C'est sans doute de Rotterdam que par-
tira ce siervice, car Rotterdam est le port
le mieux situé pour profiter, après la ces-
sation des hostilités, de ce qu'Hambourg
et provisoirement Anvers auront per-
du de leur prospérité..
Pour remplacer le Commerce austro-allemand
EN TUNISIE
0-0-0-0-0- 0
Aou:s publions plus haut une note rcla-
tive à Lu, création à i' U[[ice Tunisien d'un
musée des produits de La Régence.
M. Pellet, Président de la Chambre de
Commerce de Tunis, a pris, d'acord avec
la Direction jénérale de ïAgriculture, du
Commerce et de La Colonisation, L'iniaLiu-
tive de cette création ; il en a exposé La
nécessité dans un rapport dont nous som-
mes heureux de reproduire les parties es-
sentielles :
Dans l'horrible guerre qui sévit actuel-
lement, il faut non seulement cumbattre
l'Allemagne et son alliée l'Autriche au
point .do vue militaire, mais il faut encore
les combattre au point de vue .économi-
que.
De toutes parts surgissent, sur noire
territoire, des organisations commercia-
les créées tout spécialement pour cette'
lutte ; mais ce sont surtout les Chambres
de commerce de France qui unissent leurs
efforts pour pro-curer à nos industriels et
à nos cummerçmlls, des échantillons, des
catalogues avec prix et, surtout, leur fai-
re connaître les méthodes employées par
les Allemands pour, la conquête du mar-
ché mondial.
La Chambre de Commerce' de Tunisie
ne pouvait donc pas rester en retard.
Aussi, dès le début .des hostilités s'orga-
nisa-t-elle pour donner à l'Office national
du Commerce extérieur des renseigne-
ments suit- le mouvement des importations
austro-allemandes en ,c.e pays, .et un rap-
po'rt, établi en octobre 1914, fut publié par
les journaux de la localité et, en même
temps, reproduit dans- le BulLetin de la
Chambre de Commerce de Tunis.
Ce travail ne parut pas suffisant et,
dans la séance du 28 décembre 1914, la
Chambre de Commerce décidait de créer
d'accord avec M. le Directeur général de
l'Agriculture, du Commerce et de la Colo-
nisation, un Musée Commercial de pro-
duits austro-allemands à l'Office du Gou-
vernement Tunisien, galerie d'Orléans,
Palais-Royal, à Paris.
Une somme de mille .francs fut mise à
notre disposition par la Direction de l'A-
gricullure, et la Chambre de Commerce
de Tunis vota, à deux reprises, une sub-
vention globale de huit cents francs pour
permettre d'organiser ce musée.
A cet effet, nous nous adjoignîmes deux
collaborateurs pour nous aider dans nos
travaux, dans nos recherches et princi-
palement pour recueillir des échantillons
et nous aboucher avec un commerce spé-
cial, représenté par les souks de Tunis,
commerce peu connu de la plupart d'en-
tre nous et qui, cependant, est considé-
rable.
Pour renseigner les industriels fran-
çais sur la fabrication des articles con-
currents austro-allemands, il fallait arri-
ver à obtenir une grande quantité d'é-
chantillons.
Après de multiples et laborieuses re-
cherches, de longs pourparlers, nous som-
mes arrivés à grouper 2.175 spécimens de
tous les genres de marchandises : aciers,
bimbeloterie, bougies, couleurs et vernis,
chaussures, articles d'électricité, faïences
'et porcelaines, fouets et cravaches, horlo-
gerie et bijouterie, lampisterie, lingerie,
lait condcnsé, meubles, mercerie, muni-
tions de chasse, orfèvrerie et objets d'art,
papeterie, produits pharmaceutiques et
chimiques, parfumerie, quincaillerie, soies
tissus, verreries, etc., etc.
De plus, nous nous tsommes procuré
une assez grosse quantité d'albums dont
le nombre -s'élève à 215.
Tous ces échantillons, classés, étique-
tés, numérotés, correspondent à des nu-
méros d'un répertoire spécial qui com-
prend la nomenclature des spécimens de
chaque maison, les noms des fabricants
ainsi que l'adresse complète de' chacun
d'eux.
Il a été créé pour chaque industriel aus-
tro-allemand un dossier en double expédi-
tion dont l'une sera à Paris et la seconde
conservée aux archives de la Chambre de
Commerce de Tunis.
Pour .compléter ce travail, nous le fai-
sons suivre de considérations générales,
dictées par notre longue expérience des
affaires qui nous a mis à même de con-
naître les procédés employés par les aus-
tro-allemands pour conquérir les marchés
mondiaux. *
La question du Musée commercial nous
a fourni le moyen de nous renseigner,
d'une façon précise, sur la manière d'agir
du commerce austro-allemand pour la
conquête de notre marché.
C'est grâce à la solide organisation de
leur représentation commerciale, que les
exportateurs d'Outre-Rhin sont arrivés à
se créer en Tunisie, une situation vérita-
blement prépondérante dans toutes les
branches commerciales et industrielles.
Les Allemands ont toujours été des maî-
tres dans l'art de copier les modèles de
leurs rivaux ; ils ont même abusé, d'une
façon êhontéc, de la -copie de nos articles
ainsi que de la fabrication de nos pro-
duits, ce qui leur permettait d'offrir des
objets similaires aux nôtres, mais à des-
conditions bien inférieures.
Néanmoins, la cause de leurs succès
résidait surtout dans la façon dont les
voyageurs traitaient la clientèle.
Depuis quelques aimées, les voyageurs
des maisons d'Outre-Rhin étaient de plus
en plus nombreux ; ils se mettaient rapi-
dement au courant des habitudes du pays;
puis, largement pourvus d'échantillons
bien présentés, ainsi que de luxueux ca-
talogues, ils faisaient de fréquentes ap-
paritions ; de la sorte, ils tenaient leur
clientèle en haleine et assuraient un con-
tact serré entre le vendeur .et l'achetetur.
Le voyageur allemand se pliait docile-
ment aux exigences de la clientèle et fai-
&ait son possible pour décider les niai-
sons qu'il Ireprésentait à fabriquer des ar-
ticles qu'elles n'avaient jamais faits -et
qu'immédiatement elles se mettaient à fa,
briquer, suivant Ks échantillons envoyés,
à des paix mlI'¡Ul march- que ceux de
la concui rcii-ce.
Leurs catalogues sont rédigés dans tou-
tes les langues, imprimés avec soin,
j'ajo-uiterai même avec luxe.
Quoique l'unité monétaire soit le mark,
les prix sont, la plupart du temps, indi-
qués en francs, pour éviter toute surprise
aux clients qui ne sont pas familiarisés
avec le mark.
Les prix des catalogues sont soumis à
des escomptes énormes, variant de 45 à
80 0/0.
Il est certain que les prix sont augmen-
tés en proportion ; mais à première vue,
ces grosses remises produisent toujours
de l'effet sur l'acheteur.
En outre, nos concurrents accordaient,
d'une façon générale, des facilités très
grandes pour l'envoi, la réception et le
paiement des marchandises.
C'est pair mer que la majeure partie des
articles allemands nous parvenaient. Les
prix étaient toujours' fixés franco de port
- destination, frêt, assurance et emballage
à la charge de la maison expéditrice.
Il y a même des maisons qui vendaient
tous frais payés, droit de douane inclus,
et marchandise rendue chez le client.
Quant aux termes des paiements, ils sont
en général, de 30 à 60 jours, sous 5 0/0
d'escompte, ou 5, 6 voire 10 mois, contre
traite acceptée après vérification et ré-
ception des marchandises.
Ces délais sont même parfois renouve-
lés sans intérêt .de retard. Certains four-
nisseurs prennent à leur charge les frais
de réparation des articles détériorés pen-
dant le transport et le débarquement.
En résumé, presque tous les articles im-
portés par T Allemagne pourraient être
remplacés par des articles français, si nos
producteurs adoptaient les moyens em-
ployés par les Allemands ; sans parler des
conditions de paiement faites par ces der-
niers, conditions qui ne seront plus offer-
tes par personne, il leur suffirait de four-
nir des articles similaires à des prix pas
trop élevés ; ce que nous recommandons
surtout, c'est l'exactitude dans les livrai-
sons et la précision dans l'exécution des
commandes.
Après avoir signalé à notre commerce
d'exportation, et cela pendant longtemps,
les produits importés par la concurrence,
nous insisterons cette fois pour que, à
leur tour, nos fabricants fassent connaî-
tre leurs produits et leurs intentions.
Nous estimons que, pour obtenir un ré-
sultat, il faudrait que les mai-sons fran-
çaises se missent directement en relations
avec notre Chambre de Commerce et lui
fissent connaître les produits qu'elles sont
en mesure d'exporter et les conditions
qu'elles peuvent faire.
Notre Compagnie pourra, en les rensei-
gnant, leur fournir les données certaines
l sur des articles similaires et les mettre en
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