Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-01-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 janvier 1916 22 janvier 1916
Description : 1916/01/22 (A17,N4). 1916/01/22 (A17,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6450115b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
DIX-SEPTIEME ANNEE. :- N° 4. FRANCE ET COLONIES : LE NUMERO, 15 CENTIMES SAMEDI 22 JANVIER 1916.
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Les Annales Coloniales
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LE BATEAU ABYSSIN
0-0-0-0-0-0
LES FACÉTIES D'UN JEUNE RÉUNIONNAIS. UN COMPTE DES
MILLE ET UNE NUITS. MISSIONNAIRES SANS CRÉ-
DIT. LA VÉRITABLE SITUATION DE L'ABYS-
SINIE. IMPOSSIBLE CONCOURS. -
SOYONS SÉRIEUX.
Bien que l'Abyssinie-ne touche-point i
à la mer, clic vient d'être dotée d'un
mirlifique bateau, d'ailleurs pour
en faire cadeau à la France. Il a été
affrété par un jeune humoriste réu-,
niannais qui occupe avec autant de
zèle que de compétence l'activité de
ses vingt-huit printemps auprès de
M. Dalimier, en qualité d'adjoint
au cabinet. Mous auiions mieux aimé
-le voir parler de la prospérité de l'Opé-
ra-Comique ou de la'crise de l'Odéon.
Ses dix-huit mois de bons et loyaux
services pour la patrie dans les bu-
reaux de la rue de Valois ou dans les
coulisses des subventionnés lui au-
raient donné une autorité que person-
ne ne lui aurait contesté.
11 aurait encore pu écrire quelques
pages d'une belle tenue littéraire sur
nmpLl':-;ibilité d'utiliser, dans le ser-
vice armé, les deux cenl mille hommes
de 18 à 48 ans que comptent la Marti-
nique, la Guadeloupe, la Guyane et la
Réunion.
Mais le spirituel Pierre Alypc- en a
juné une bien bonne aux lecteurs
dîExcelsior. En deux articles farami-
neux, il leur a froidement annoncé
qu'où pouvait recruter et faire venir
"en France ou sur les divers fronts
alliés deux •cent mil:Je' hommes de l'an- -
- m'en empire da Ménélick. - - -
"1 èrve m.x légendes
Bien -que cette- histoire soit tout "sim-
plemieinit grotesque, il faut en quelques'
mots détruire la (légende, couper les
ailes à ce canardi comme nous l'avons
fiait, il y a trois semaines, pour les
•chiffres fantastiques du recrutement
colonial selon l'évangile de M. Henry
Bérenger.
- - - -..
M. Gratieti Candaee, qui à la Cham-
bre représente la Guadeloupe, com-
me M. Bérenger au Sénat, s'est mis
Ü',acc.ord avec M. Vitalien, docteur mé-
decin, originaire de la Guadeloupe
également, ipour essayer de faire don-
ner la Commission des Affaires exté-
rieures., £ les protectorats et des Colo-
nies dans le bluff éthiopien ; il sem-
ble, toutefois, que son inspiration ait
été ,écoutée mon pas comme une voix
d'en haut, mais comme des paroles en
l'air. -1
M. Pierre Alype, avec toute l'ardeur
de son âge, a apporté des précisions a
l'appui de son argumentation.
Commençons par rendre hommage
aux meilleures. Ce sont des photogra-
phies : si vous aviez vu le bataillon de
soldats abyssins, ou la grande place
de Hanrar um jour de proclamation,
ou bien le portrait en pied du « géné-
ral », 'du « diplomate » et du « chef »
abyssins en grande tenue évidem-
ment vous n'auriez pas eu envie de
savoir comment l'on pouvait faire ve-
nir d'Abyssin ie 300.000 hommes. -
excusez du peu ---- et 1.800.000 fusils
(sic.)
Une petite mission, s. v. p.
En d'autres temps, on rirait d'une
telle plaisanterie. Aujourd'hui, il faut
la discuter sérieusement, car, ayanx,
été mise on circulation à une autre date
que la Mi-Garême, les esprits mal in-
formés peuvent de très bonne foi la
prendre au sérieux, d'autant plus que
pour mettre au point cette idée de gé-
nie, il est question d'envoyer une pe-
tite mission sur p:.a0 pour se. rendre
compte et négocier. Et, de cette mis-
sion feraient partie naturellement le
pilote et le timonier du bateau, MM.
Pierre Alype et le docteur Vitalien, qui.
approcha jadis Ménélick. On leur ad-
joindrait quelques-uns de nos compa-
triotes des Antilles,
Abyssins et Antillais
Ils font courir le bruit que M. A.
B ri and, lui-même, aurait écouté cette
suggestion d'une oreille favorable et
qu'i,l donnerait toutes les facilités ma-
térielles à cette expédition. Quant à
nous, il nous semble qu'avant d'enga-
ger les frais que compoorte une telle en-
treprise, il faut avoir, avant fout, sé-
rieusement étudié lé problème et, si
par impossible, il se trouvait des gens
au pouvoir après avoir entendu, les
personnes compétentes nier l'intérêt
•d'un essai semblable, et déclarer cette
histoire rocambolesque bonne à faire
dormir debout les plus vigilants veil-
leurs décidés, malgré tout, à envoyer
une mission, alors il serait bon de la
constituer de gens connaissant l'Ethio-
pie et le caractère abyssin. Il faudrait
notamment ne pas y faire représenter
la France par des gens de couleur
pour lesquels les Ethiopiens, très fiers
d'être de l'arc aryenne, marquent les
mêmes sentiments de respect relatif
que nos Annamites eux-mêmes.
Si nous., Français de France, nous
admirons la bravoure et la valeur de
nos vaillants amis sénégalais, .si nous
trouvons qu'il est flatteur pour les
Antillais d'être confondus avec Içs hé-
roïques soudanais, à Adtdd,s.Abeha,
tous les nègres sont appelés, dans un
sens péjoratif, des chanj rallas, défor-
mation du mot sénégalais.
Heureusement, le Gouvernement-
français, suivant les sages conseils
di3 M. Alexandre Ri bot, n'enverra pas.
de mission. Il naura pas, besoin d'ex-
pédier là-bas quelques incompétences
qui feraient un beau voyage aux frais
̃cfëTà prTli^cose, puisqu'à Paris même
on a., au quai .d'Orsay,. tous les élé-.
ments d'appréciation.
N'oublions pas, pour oommenoelr,
que l'Abyssinie est un pays neutre,
profondément jaloux de son indépen-
dance : il t'a montré dans plusieurs
circonstances.
L'Abyssinie a 'su, depuis trente ans,
habilement louvoyer entre Les deux
groupements de forces européannesi,
ménageant à la foi les uns et les au-'
très, causant à tous, ne donnant de ga-
ges à aucun. On sait, d'ailiers, en
Europe, ce qu'ont coûté, dans ce pays
du tout-puissant bats chic h les petits
avantages qu'ont tour à tour obtenus
France, Angleterre, Allemagne.
- - - - - --
Les négociations d'une akuance par
laquelle l'empereur Lidj-Yassu aurait
proposé (?) 200.000 hommes (où les
prendrait-il ?) à peine ébauchées en'
tUB, n'onL eu qu'un but : remplir les
caisses de l'empereur et des divers
ras, car l'on pense bien qu'un pays
neutre comme l'Abyssinie, ne prête-
rait son concours militaire que contre
argent comptant, bien plus, com-
me la plupart, des fournisseurs mili-
taires, payé d'avance.
L'Abyssinie a-t-elle une opinion ?
Mais, la situation de l'Abyssinie,
quelle {I;.;L-oHc? Elle n'est pas du tout,
ce que nous raconte,en termes dithy-
fillllbiq\lL's,l\l. Alypc (Pierre). Ne nous
bernons pas de- légendes. Regardons
la réalité.
Germanisme et panislamisme
Les Abyssins témoignent, depuis le
début de la guerre, à de rares excep-
tions près, d'une germanophilie très
nette. C'est, d'ailleurs, le résultat d'un
long et patient travail du représentant
de l'Allemagne à Acldis-Abeba et les
lecteurs des Annales Coloniales se rap-
pellent d'un article de notre ami LUi-
cien Cornet, paru dans ces colonnes,
qui les mettait au courant de cette ac-
tive propagande ainsi que du mouve-
ment panislamique. Les dix-huit
mois de guerre n'ont, pas fait
changer cet état d'Esprit. Les
Ethiopiens, à la presque unanimi-,
té, manifestent de manière un
peu exagérée leur admiration pour
l'Allemagne, qui représente la , force,
et se refusent d'admettre la possibilité
d'une victoire finale des Alliés.. Encer-
clés par les possessions française, lan-
glaise et italienne, le plus, grand nom-
bre d'entre eux croient que la victoire
des empires centraux est seule suscep-
tible d'assurer leur indépendance et,
déjà, l'on répand habilement le bruit
dans les centres éthiopiens, d'un pro-
jet de partage de l'Abyssinie entre les
Alliés. L'inquiétude est telle à Addis-
Abeba, à Harrar, à Ankober, à Gon-
dar, à Godjam, que dans certains mi-
lieux abyssins on voudrait profiter des
embarras des Alliés pour régler défi-
nitivement la question de l'intégrité
territoriale et de Tindépesdanoe abys-
sine : certains réclament m petto un
traité sur cotte base, garanti par les
signatures du Président de la Répu-
blique française, du Roi d'Angleterre
et de l'Empereur de Russie.
Le Consul général turc, le Négu
et le Coran
Il est bon, d'ailleurs, de suivre l'évo-"
lu-tion de l'empereur Lidj-Yassu. De
plus en plus, il est sous la tutelle du
Consul général de Turquie à Addis-
Abeba, qui est véritablement l'homme
le pins influent du corps diplomatique.
Et, à ce propos, il serait bon, pour ren-
forcer notre influence en Ethiopie, non
pas d'expédier une mission de. fantai-
sie; mais d'envoyer, avec quelques col-
laborateurs triés sur le volet, le seul
Français qui ait conservé une grosse
autorité là-bas, M. Lagarde, car notre-
ministre, M. Brice, jouit à Addis-Abe-
bi, auprès du Gouvernement du négus,
d'une autorité égale à celle dont béné-
ficiait, il y a quelques mois, à Athè-
nes, auprès du Gouvernement grec,
notro représentant, M. Deville.
Depuis près d'un an, l'Empereur
-.-.-- - -.. -
Liidj-Yiassu, délaissant la religion de
ses pères on sait que la majorité des
Abyssins et, en (particulier, ceux du
Ghoa, sont chrétiens du rite des mono-
physites d'Egypte, relevant du patriar-
che copte d'Alexandrie, se rappro-
che de .plus en plus de l'islamisme.
L'été dernier, toutes les nuits, il se
.rendait chez le Consul général turc,
pour y accomplir, en sa compagnie-, les
devoirs d'un bon musulman et son ne-
veu, le ras Haile Mariam, fils de sa
sœur, la Ouayzero iSehine et du Bi-
touedded Haile Guiorguis,a refusé ré-
clemment, au moment de sa mort,
l'assistance du prêtre chrétien, dési-
rant mourir en bon musulman.
Au cours d'une récente tournée, ac-
complie dans la partie musulmane de
son empire, en octobre et novembre
1915, 1 Empereur Lidj-Yassu a mani-
festé, publiquement, son attachement
aux pratiques musulmanes. Il y a trois
mois, à UuolloLlI, entre le lac Pagadi et
le lac Lamina, à bOO kilomètres au sud
d'Addis-Abeba, en plein centre islami-
que, Lidj-Yassu s'est montré, contrai-
rement à la coutume abyssine, la nu-
que entuTbannée" à l'exemple des
cheiks et entouré de desservants rnaho-
métans. Autre détail : il a offert à ces
notabilités un grand banquet et les
bœufs ne furent abattus qu'après avoir
été bénis par Les imans ; au cours de.
ce festin le clergé musulman a donné
à Lidj-Yassu. le' nom d'Iman iVloharn-
med et, à l'issue du banquet, des priè-
res ont été dites pour la victoire des ar-
mes turques, à défaut d'un concours
effectif et efficace que les circonstan-
ces ne permettent pias à l'Ethiopie d'ap-
porter à l'Empire - Ottoman, singuliè-
re attitude., en vérité, d'un souverain,
que quelques ignorants ont voulu re-
présenter comme un ami de la France.
Choa et Chaos
Somme toute, la situation politique
•de l'Abyssinie est plus trouble aujour-
d'hui qu'elle ne l'a jamais été depuis
la mort de Ménélick :
Un empereur chrétien, Lidj-Yassu,
qui avant, même de se convertir à l'is-
lamisme, réserve à ses prochains c.or-
religionoaires toutes ses faNeurs, bien
plus verse de sa cassette personnelle
de l'argent aux chefs musulmans pour
faire de la propagande.
Autour de ce prince., dont l'autorité di-
minue chaque; jour davantage!, des mi-
nistres, dont les trois principaux sont :
le Biitouedded Haile Gui or guis, pre-
mier ministre, dont les attitudes au
cours des derniers mois ont été contra-
dictoires ; le Fitorari Apté Guiorguis
et le Bajirond Ygazou, pas toujoUirs
d'accord entre eux. En face d'eux, avec
'e.ux ou contme eux, selon l'heure et les
circonstances, idles hommes moins puis-
sants, tels que Y-dlibi, le docteur
Zervos, débarqué d'Egypte (d'où il a
ramené pour mourir le Kagnazmatch
Besserati, frère du Bitouedded), auquel
on a fait un pont de thalers, l,e Ne-
gad'ias Asbié, frère du ministre des fi-
nances, Y Abonna, enfin, chef reli-
gieux du pays par nature profondé-
ment hostile à l'islamisme.
Au large, dans les provinces, no us n'é-
numérerons pas les ras vivant dans une
semi-indépendance, tous imbus de leur
autorité, dont le plus puissant est le
ras Oualdé Guiorguis, profondément
chrétien, qui s'était rencontré dans la
première quinzaine de décembre, à
Dassiéavec le Négus Lidj-Yassu, 'ei qui
a eu avec lui un long palabre de quinze
rjOl as,, qui est venu à la rencontre die son
souverain avec, une armée oe 30.000
hommes, urne autre aussi forte ayant
établi son camp un peu plus loiln, à
Bagamoder, prenant les ordres de
Lidj-Yassu. et de son père, le Négus
M.ickael, ou mieux, dictant ses volon-
tés de respect des t.radit.ions abyssines,
de la politique de la collaboration d-^s
grands chefs avec l'Empereur, d'union
sacrée, enfin, autour de la religion et
de l'ordre et que l'on croyait complète-
ment oubliées daas l'Empire du Roi
des Rois.
Brrr. de tout ce qui précède, malgré
l'aridité du récit dont je m'excuse, il
semble bien que l'ancien empire du
.Choa est provisoirement dans le chaos.
Des fusils et des hommes ?
Finissons-en donc bien vite avec les
histoires à dormir debout qu'on a bâ-
ties dans Excelsior pour vulgariser
des erreurs.
M. Pierre Alypc nous raconte sans
sourciller qu'il y a 1.800.000 fusils en
Ethiopie vous lisez bien un million
huit, cent mille fusils - et la. rnST':i'
militaire a laissé passer une pareille
énormité. Il est vrai que le jeune pu-
blicisle donne .le détail. Jugez de la
possibilité de véracité d'une telle sta-
tistique, et notez bien que ces 1.800.000
fusils n'ont que deux sources de date
et d'origine : 1912 et 1913, l'Allemagne
et la Belgique.
Je cite:
Eu ce qui concerne l'arme ment, il est
intéressant de noter qu'au cours des der-
nières années il a été importé en Abyss-i-
nie, d'origine allemande et belge, pour
1912 : Si.000 fusils allemands et 557,000 fu-
sils belges; pour 1913 : 115.700 fusils alle-
mands et 1.007.800 fusilis belges. Ce sont
des armes à tir rapide d'un très bon type.
Les arsenaux doivent donc être en me-
sure de pourvoir aux besoins de l'armée
dont la formation est envisagÓe.
Si l'on songe que la Belgique et l'Al-
lemagne n'on aucun moyen de com-
munication directe avec 1 Ethiopie, que
l'Angleterre, la France et l'Italie ont
pu aussi, elles qui avoisinent le pays,
fournir .des canons, des fusils et des
munitions à l'Ethiopie : ce serait sur
ce barème un total de quatre millions
do fusils que recèlerait le réduit du,
ïïàrrar, de quoi armer la moitié de'
l'Europe.
Une récente opération qui a échoué
En offrant gratuitement aux Alliés
ce qui n'appartient même pas aux
Abyssins, M. Alypc (Pierre) n'a sans'
doute pas connaissance des pourpar-
lers qui ont eu lieu, ,il y a quelques
mois, à Addis-Abeba. Il s'agissait alors
d'une négociation de petite envergure.
La légation russe avait engagé des
pourparlers avec le gouvernement de
Liçlij-Yassu, .,.pour la rétrocession de
16.000 fusils russes fournis à l'Ethio-
pie et que le gouvernement russe des-
tinait au Monténégro. Il ne s'agissait
que de seize mille fusils, et cependant,
le Lion des Lions ne se prêtait volon-
tiers à là livraison que sous la réserve
que les armes qui seraient cédées se-
raient remplacées, dans un assez court
: dél:ai, par d'autres, car il ne fallait pas
dégarnir les dépôts d'armes du Négus.
La légation russe accepta ces condi-
tions;. mais, à ce moment, .la légation
dIAlllemagne., appuyée par le consulat
'général de Turquie, a exigé, dans les
48 heures, l'annulation pure et simple
de l'accord, et les armes n'ont jamais
été livrées. -
Une série d'invraisemblables
hypothèses
Après ce que nous venions de dire,
il ne nous reste plus qu'à conclure.
Nous éliminerons comme un enfan-
tillage l'idée émise par M. Pierre Aly-
pe de faire venir, quand on les aura
trouvés, les 200.000 hommes en
Egypte par le Nil. Il y a, en effet, vingt
à trente jours de caravane d'Addis-
Abeba au Nil et douze environ du Nil
à l'isthme de Suez. C'est véritable-
ment l'impossible cortège.
D'autre part, M. Pierre Alype nous
raconte qu'on peut faire venir ces sol-
dats armés chacun de neuf fusils
sans doute à Djibouti, et de là, en
Mésopotamie ou en Egypte.
Il a l'air d'ignorer, .d'une part, que
le chemin de fer franco-éthiopien, qui
n'a qu'une voie, ne va pas encore. jus-
puisque le. terrain
qu'à Addis-Abeba, puisque le terrain
de l'emplacement de la gare n'a pas
encore été donné. Il paraît ne pas se
douter que les troupes abyssines ne
sont pas concentrées, mais au contrai-
re éparses sur une superficie immen-
se, sans liaison entre elles et dépen-
dant uniquement des ras qui les com-
mandent. M. Alype (Pierre) ne sait-il
pas enfin qu'il y a beaucoup d'en-
droits de l'Ethiopie où aucun blanc
n'a encore pénétré. Personne ne croira
crue l'on peut opérer ainsi, dans un pavs
neutre dénué de moyens de commu-
nicafions, parmi une population avide-
ment jalouse de son indépendance, et
profondément xénophobe, un recrute-
ment sérieux d'hommes qu'on armera
autremelnt qui Excelsior nous les mon-
tre et auxquels on apprendra la guerre.
Avant de s'engager, a-t-on consulté
les personnalités compétentes ?
A-t-on interrogé la Compagnie des
chemins de fer franco-éthiopiens sur
la possibilité de .transporter de tels
effectifs ? ,
,
A-t-on consulté .-lié, CoïïipâgRiô-
l'Afrique orientale qui assure les ser-
vices du port de Djibouti sur la facilité
de pareils embarquements ?
A-t-on consulté le sous-Secrétariat1
d'Etat de la Marine marchande pour
le transport de ces troupes ?
Mais, avant toutes choses, a-t-on de-
mandé au général Marchand, qui a
traversé l'Ethiopie de part en part, si
on pouvait utiliser les Abyssins ailleurs
que sur leurs hauts plateaux sans ris-
que certain de maladies et par consé-
quent d'inutilisation absolue ?
A-t-on interrogé, enfin, celui qui sur
toutes ces choses doit être le pre-
mier consulté, 'le général Famin, direc-
teur des troupes coloniales, récemment
,encore en Ethiopie ?
Assez de calembredaines.
Laissons les Abyssins où ils sont.
Que les Anglais les utilisent dans de
petites proportions en Egypte en oas'
de soulèvement islamique ou pour des
opérations dei pOlh08 dans la Somalie.
Mais n'envoyons pas de missionnai-
res de fantaisie ébaucher une opéra-
tion impossible et se livrer à des ébats
dangereux, dont le résultat ne pour-
rait que nuire dans l'avenir à notre in-
fluence en Abyssinie, le jour où l,e pro-
blème éthiopien sera envisagé par
l'Europe pour être définitivement ré-
solu.
Marcel RUEDEL
ALLUMETTES INDOCHINOISES
o-o-e
Dopais quelques jours, il est mis à la
disposition de la population parisienne
des boites d'allumettes suédoises, portant
une bande ronge, spéciiiant qu'elles sor-
tent des manufactures de VEtat : mais si.
VOILS enlevez la bande, vous pouvez lire
sur iétiquette que les GO allumettes pro-
viennent des fabriques de la Société Indo-
chinoise des Allumettes, dont le siège so-
cial est à Paris et dont- les fabriques sont
à Hanoi et à Vinh.
Nous ne saurions trop féliciter le gou-
vernement de celle initiCLtive, d'autant
plus heureuse que ces allupiettes sont ex-
cellen les.
LA LEGION D'HONNEUR A DINAH
SALIFOU
o-o-o
Le prince Dinah Salifou, fils de l'an-
cien roi détrôné des Nabous (Guinée),
qui avait pris du service au début de la
guerre, après avoir gagné ses galons de
sergent, puis de .sous-lieutenant, dans
l'infanterie coloniale, a été solennellement
décoré, jeudi dernier, au cours de la prise
d'armes aux Invalides, de la Légion
d'honneur. H est déjà titulaire de la croix
de guerre avec palme.
L'ENSEIGNEMENT
DANS LES COLONIES AFRICAINES
-0-0-0-
Dans les Annales Coloniales du 15 jan-
vier, ie citais le soin avec lequel nos amis
et alliés dWnglelerre choisissent les pro-
fesseurs et instituteurs coloniaux. La mé-
Ihode anglaise d'enseignement de leurs
indigènes en Nigeria mérite d'être expo-
sée dans ses grandes lignes.
L'enseignement est divisé en deux par-
ties : direction de la Nigeria septentriona-
le, direction de la Nigeria méridionale.
C'est à Kano que M. Yischer dirige l'en-
seignemrnl de la partie septentrionale de
la Colonie.
C'csl dans une coquette oasis, à quelques
trois kilomètres de la station du railway,
que se trouvent les établissements sco-
laires dont Mme et M. Vischcr, d'origines
suisse et [rançnise, font les honneurs avec
une bonne grâce et une parfaite amabilité.
La langue haoussa, qui se parte aussi à
Zindi'r (ll'1TiflJi'l'e militaire du Niger), est
tout- d'abord enseignée aux indigènes, les
professeurs devant connaître cette langue,
que des érudils ont transformée de langue
uniquement parlée en langue écrite. Les
professeurs acquièrent ainsi très rapide-
ment une connaissance approfondie de la
mentalité de l'eurs élèves qui, par leurs
écrits, font mieux connaître leur âme.
Une fois instruits .dans leur propre lan-
gue, les indigènes apprennent la langue
anglaise et, en s'adressant aux institu-
teurs, les Administrateurs des.' provinces
sont exactement renseignés et guidés dans
le choix de leurs collaborateurs indigènes.
Ce système a permis à l'Angleterre d'adop-
ter le protectorat beaucoup nwins coûteux
que l'AdminisIra-don, directe. --
Beaucoup p-f:lkS distants de l'indigène que
ne le sont nos administrateurs, les Anglais
le etnnaissent davantage parce que par
leur méthode d'enseignement, ils l'ont con-
traint à se dévoiler. Le prestige du chef
européen en est augmenté et ;. "nàL(¡pn
commandé, pour ainsi dire pur sas pairs,
y gagne, sous tous les rapports.
Du reste, ne sommes-nous pas nous-mê-
mes tout d'abord instruits, éduqués dans
notre langue maternelle avant d'apprendre
les langues étrangères ?
MONOF.
LES ETATS MALAIS
o-o-o
Ce n'est pas sans raison qu'il a été dit
que les Etablissements du Détroit, les Etats
Confédérés et les autres Etats Malais, pla-
cés sous le protectorat anglais devraient
être considères comme un seul Etat quant
,aux importations et aux exportations.
Déjà, avant la guerre, l'oosernble du
,commerc.e y était en décroissance ; le pre-
mier semestre de 1914 indiquait un chiffre
au déclin, ,tant pour les importations que
pour les exportations ; pour ces dernières
'la baisse du cours de l'étain devait en être
la cause. Cette baisse s'accentua encose
par .suite de la guerre jusqu'à des prix in-
connus depuis longtemps, et pour sauver
la situation le Gouvernement fut obligé de
fixer un prix minimum et de devenir lui-
même un fort acheteur d'étain.
Quant à l'industrie du caoutchouc dans
la Péninsule, elle put se tirer d'affaire el-
le-même.
La situation financière des Etats Confé-
dérés, bien qu'ils n'eussent pas de dette et
qu'ils présentent un surplus au commen-
cement de chaque année, n'était cependant
pas aussi sodide qu'on aurait pu le sup-
poser ; ce surplus consistait en valeurs
irréalisables alors sans une perte très sé-
rieuse, et le Gouvernement dut entrer dans
la voie des économies. Le développement
des chemins de fer fut réduit pour 1915 au
chiffre de 1.088.700 dollarSj^ au lieu des 12
millions de dollarB, de 1914.
Quant à la .situation des Etablissements
du Détroit voici quelle elle était : Deux
mois après l'ouverture des hostilités en
Europe, le Gouverneur informait le Con-
seil Législatif que rarement la Colonie
•s'était trouvée dans une isi bonne sduation,
ses revenus dépassant ses dépenses de 15
millions de dollars. Cependant, au point de
vue commercial, l'année 1914 n'était pas
bonne ; mais la baisse du caoutchouc
s'était arrêtée avec l'année 1913.
La statistique officielle publiée par le
Secrétaire Colonial à Singapoore donne,
pour les huit premiers mois de la présentai
année, comme chiffre d'exportation du
caoutchouc des Etablissements du Détroit
20.228 tonnes. Pour la même période ce
chiffre avait été de 11.415 tonnes en 1914
et de 7.248 tonnes en 1913.
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Les Annales Coloniales
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LE BATEAU ABYSSIN
0-0-0-0-0-0
LES FACÉTIES D'UN JEUNE RÉUNIONNAIS. UN COMPTE DES
MILLE ET UNE NUITS. MISSIONNAIRES SANS CRÉ-
DIT. LA VÉRITABLE SITUATION DE L'ABYS-
SINIE. IMPOSSIBLE CONCOURS. -
SOYONS SÉRIEUX.
Bien que l'Abyssinie-ne touche-point i
à la mer, clic vient d'être dotée d'un
mirlifique bateau, d'ailleurs pour
en faire cadeau à la France. Il a été
affrété par un jeune humoriste réu-,
niannais qui occupe avec autant de
zèle que de compétence l'activité de
ses vingt-huit printemps auprès de
M. Dalimier, en qualité d'adjoint
au cabinet. Mous auiions mieux aimé
-le voir parler de la prospérité de l'Opé-
ra-Comique ou de la'crise de l'Odéon.
Ses dix-huit mois de bons et loyaux
services pour la patrie dans les bu-
reaux de la rue de Valois ou dans les
coulisses des subventionnés lui au-
raient donné une autorité que person-
ne ne lui aurait contesté.
11 aurait encore pu écrire quelques
pages d'une belle tenue littéraire sur
nmpLl':-;ibilité d'utiliser, dans le ser-
vice armé, les deux cenl mille hommes
de 18 à 48 ans que comptent la Marti-
nique, la Guadeloupe, la Guyane et la
Réunion.
Mais le spirituel Pierre Alypc- en a
juné une bien bonne aux lecteurs
dîExcelsior. En deux articles farami-
neux, il leur a froidement annoncé
qu'où pouvait recruter et faire venir
"en France ou sur les divers fronts
alliés deux •cent mil:Je' hommes de l'an- -
- m'en empire da Ménélick. - - -
"1 èrve m.x légendes
Bien -que cette- histoire soit tout "sim-
plemieinit grotesque, il faut en quelques'
mots détruire la (légende, couper les
ailes à ce canardi comme nous l'avons
fiait, il y a trois semaines, pour les
•chiffres fantastiques du recrutement
colonial selon l'évangile de M. Henry
Bérenger.
- - - -..
M. Gratieti Candaee, qui à la Cham-
bre représente la Guadeloupe, com-
me M. Bérenger au Sénat, s'est mis
Ü',acc.ord avec M. Vitalien, docteur mé-
decin, originaire de la Guadeloupe
également, ipour essayer de faire don-
ner la Commission des Affaires exté-
rieures., £ les protectorats et des Colo-
nies dans le bluff éthiopien ; il sem-
ble, toutefois, que son inspiration ait
été ,écoutée mon pas comme une voix
d'en haut, mais comme des paroles en
l'air. -1
M. Pierre Alype, avec toute l'ardeur
de son âge, a apporté des précisions a
l'appui de son argumentation.
Commençons par rendre hommage
aux meilleures. Ce sont des photogra-
phies : si vous aviez vu le bataillon de
soldats abyssins, ou la grande place
de Hanrar um jour de proclamation,
ou bien le portrait en pied du « géné-
ral », 'du « diplomate » et du « chef »
abyssins en grande tenue évidem-
ment vous n'auriez pas eu envie de
savoir comment l'on pouvait faire ve-
nir d'Abyssin ie 300.000 hommes. -
excusez du peu ---- et 1.800.000 fusils
(sic.)
Une petite mission, s. v. p.
En d'autres temps, on rirait d'une
telle plaisanterie. Aujourd'hui, il faut
la discuter sérieusement, car, ayanx,
été mise on circulation à une autre date
que la Mi-Garême, les esprits mal in-
formés peuvent de très bonne foi la
prendre au sérieux, d'autant plus que
pour mettre au point cette idée de gé-
nie, il est question d'envoyer une pe-
tite mission sur p:.a0 pour se. rendre
compte et négocier. Et, de cette mis-
sion feraient partie naturellement le
pilote et le timonier du bateau, MM.
Pierre Alype et le docteur Vitalien, qui.
approcha jadis Ménélick. On leur ad-
joindrait quelques-uns de nos compa-
triotes des Antilles,
Abyssins et Antillais
Ils font courir le bruit que M. A.
B ri and, lui-même, aurait écouté cette
suggestion d'une oreille favorable et
qu'i,l donnerait toutes les facilités ma-
térielles à cette expédition. Quant à
nous, il nous semble qu'avant d'enga-
ger les frais que compoorte une telle en-
treprise, il faut avoir, avant fout, sé-
rieusement étudié lé problème et, si
par impossible, il se trouvait des gens
au pouvoir après avoir entendu, les
personnes compétentes nier l'intérêt
•d'un essai semblable, et déclarer cette
histoire rocambolesque bonne à faire
dormir debout les plus vigilants veil-
leurs décidés, malgré tout, à envoyer
une mission, alors il serait bon de la
constituer de gens connaissant l'Ethio-
pie et le caractère abyssin. Il faudrait
notamment ne pas y faire représenter
la France par des gens de couleur
pour lesquels les Ethiopiens, très fiers
d'être de l'arc aryenne, marquent les
mêmes sentiments de respect relatif
que nos Annamites eux-mêmes.
Si nous., Français de France, nous
admirons la bravoure et la valeur de
nos vaillants amis sénégalais, .si nous
trouvons qu'il est flatteur pour les
Antillais d'être confondus avec Içs hé-
roïques soudanais, à Adtdd,s.Abeha,
tous les nègres sont appelés, dans un
sens péjoratif, des chanj rallas, défor-
mation du mot sénégalais.
Heureusement, le Gouvernement-
français, suivant les sages conseils
di3 M. Alexandre Ri bot, n'enverra pas.
de mission. Il naura pas, besoin d'ex-
pédier là-bas quelques incompétences
qui feraient un beau voyage aux frais
̃cfëTà prTli^cose, puisqu'à Paris même
on a., au quai .d'Orsay,. tous les élé-.
ments d'appréciation.
N'oublions pas, pour oommenoelr,
que l'Abyssinie est un pays neutre,
profondément jaloux de son indépen-
dance : il t'a montré dans plusieurs
circonstances.
L'Abyssinie a 'su, depuis trente ans,
habilement louvoyer entre Les deux
groupements de forces européannesi,
ménageant à la foi les uns et les au-'
très, causant à tous, ne donnant de ga-
ges à aucun. On sait, d'ailiers, en
Europe, ce qu'ont coûté, dans ce pays
du tout-puissant bats chic h les petits
avantages qu'ont tour à tour obtenus
France, Angleterre, Allemagne.
- - - - - --
Les négociations d'une akuance par
laquelle l'empereur Lidj-Yassu aurait
proposé (?) 200.000 hommes (où les
prendrait-il ?) à peine ébauchées en'
tUB, n'onL eu qu'un but : remplir les
caisses de l'empereur et des divers
ras, car l'on pense bien qu'un pays
neutre comme l'Abyssinie, ne prête-
rait son concours militaire que contre
argent comptant, bien plus, com-
me la plupart, des fournisseurs mili-
taires, payé d'avance.
L'Abyssinie a-t-elle une opinion ?
Mais, la situation de l'Abyssinie,
quelle {I;.;L-oHc? Elle n'est pas du tout,
ce que nous raconte,en termes dithy-
fillllbiq\lL's,l\l. Alypc (Pierre). Ne nous
bernons pas de- légendes. Regardons
la réalité.
Germanisme et panislamisme
Les Abyssins témoignent, depuis le
début de la guerre, à de rares excep-
tions près, d'une germanophilie très
nette. C'est, d'ailleurs, le résultat d'un
long et patient travail du représentant
de l'Allemagne à Acldis-Abeba et les
lecteurs des Annales Coloniales se rap-
pellent d'un article de notre ami LUi-
cien Cornet, paru dans ces colonnes,
qui les mettait au courant de cette ac-
tive propagande ainsi que du mouve-
ment panislamique. Les dix-huit
mois de guerre n'ont, pas fait
changer cet état d'Esprit. Les
Ethiopiens, à la presque unanimi-,
té, manifestent de manière un
peu exagérée leur admiration pour
l'Allemagne, qui représente la , force,
et se refusent d'admettre la possibilité
d'une victoire finale des Alliés.. Encer-
clés par les possessions française, lan-
glaise et italienne, le plus, grand nom-
bre d'entre eux croient que la victoire
des empires centraux est seule suscep-
tible d'assurer leur indépendance et,
déjà, l'on répand habilement le bruit
dans les centres éthiopiens, d'un pro-
jet de partage de l'Abyssinie entre les
Alliés. L'inquiétude est telle à Addis-
Abeba, à Harrar, à Ankober, à Gon-
dar, à Godjam, que dans certains mi-
lieux abyssins on voudrait profiter des
embarras des Alliés pour régler défi-
nitivement la question de l'intégrité
territoriale et de Tindépesdanoe abys-
sine : certains réclament m petto un
traité sur cotte base, garanti par les
signatures du Président de la Répu-
blique française, du Roi d'Angleterre
et de l'Empereur de Russie.
Le Consul général turc, le Négu
et le Coran
Il est bon, d'ailleurs, de suivre l'évo-"
lu-tion de l'empereur Lidj-Yassu. De
plus en plus, il est sous la tutelle du
Consul général de Turquie à Addis-
Abeba, qui est véritablement l'homme
le pins influent du corps diplomatique.
Et, à ce propos, il serait bon, pour ren-
forcer notre influence en Ethiopie, non
pas d'expédier une mission de. fantai-
sie; mais d'envoyer, avec quelques col-
laborateurs triés sur le volet, le seul
Français qui ait conservé une grosse
autorité là-bas, M. Lagarde, car notre-
ministre, M. Brice, jouit à Addis-Abe-
bi, auprès du Gouvernement du négus,
d'une autorité égale à celle dont béné-
ficiait, il y a quelques mois, à Athè-
nes, auprès du Gouvernement grec,
notro représentant, M. Deville.
Depuis près d'un an, l'Empereur
-.-.-- - -.. -
Liidj-Yiassu, délaissant la religion de
ses pères on sait que la majorité des
Abyssins et, en (particulier, ceux du
Ghoa, sont chrétiens du rite des mono-
physites d'Egypte, relevant du patriar-
che copte d'Alexandrie, se rappro-
che de .plus en plus de l'islamisme.
L'été dernier, toutes les nuits, il se
.rendait chez le Consul général turc,
pour y accomplir, en sa compagnie-, les
devoirs d'un bon musulman et son ne-
veu, le ras Haile Mariam, fils de sa
sœur, la Ouayzero iSehine et du Bi-
touedded Haile Guiorguis,a refusé ré-
clemment, au moment de sa mort,
l'assistance du prêtre chrétien, dési-
rant mourir en bon musulman.
Au cours d'une récente tournée, ac-
complie dans la partie musulmane de
son empire, en octobre et novembre
1915, 1 Empereur Lidj-Yassu a mani-
festé, publiquement, son attachement
aux pratiques musulmanes. Il y a trois
mois, à UuolloLlI, entre le lac Pagadi et
le lac Lamina, à bOO kilomètres au sud
d'Addis-Abeba, en plein centre islami-
que, Lidj-Yassu s'est montré, contrai-
rement à la coutume abyssine, la nu-
que entuTbannée" à l'exemple des
cheiks et entouré de desservants rnaho-
métans. Autre détail : il a offert à ces
notabilités un grand banquet et les
bœufs ne furent abattus qu'après avoir
été bénis par Les imans ; au cours de.
ce festin le clergé musulman a donné
à Lidj-Yassu. le' nom d'Iman iVloharn-
med et, à l'issue du banquet, des priè-
res ont été dites pour la victoire des ar-
mes turques, à défaut d'un concours
effectif et efficace que les circonstan-
ces ne permettent pias à l'Ethiopie d'ap-
porter à l'Empire - Ottoman, singuliè-
re attitude., en vérité, d'un souverain,
que quelques ignorants ont voulu re-
présenter comme un ami de la France.
Choa et Chaos
Somme toute, la situation politique
•de l'Abyssinie est plus trouble aujour-
d'hui qu'elle ne l'a jamais été depuis
la mort de Ménélick :
Un empereur chrétien, Lidj-Yassu,
qui avant, même de se convertir à l'is-
lamisme, réserve à ses prochains c.or-
religionoaires toutes ses faNeurs, bien
plus verse de sa cassette personnelle
de l'argent aux chefs musulmans pour
faire de la propagande.
Autour de ce prince., dont l'autorité di-
minue chaque; jour davantage!, des mi-
nistres, dont les trois principaux sont :
le Biitouedded Haile Gui or guis, pre-
mier ministre, dont les attitudes au
cours des derniers mois ont été contra-
dictoires ; le Fitorari Apté Guiorguis
et le Bajirond Ygazou, pas toujoUirs
d'accord entre eux. En face d'eux, avec
'e.ux ou contme eux, selon l'heure et les
circonstances, idles hommes moins puis-
sants, tels que Y-dlibi, le docteur
Zervos, débarqué d'Egypte (d'où il a
ramené pour mourir le Kagnazmatch
Besserati, frère du Bitouedded), auquel
on a fait un pont de thalers, l,e Ne-
gad'ias Asbié, frère du ministre des fi-
nances, Y Abonna, enfin, chef reli-
gieux du pays par nature profondé-
ment hostile à l'islamisme.
Au large, dans les provinces, no us n'é-
numérerons pas les ras vivant dans une
semi-indépendance, tous imbus de leur
autorité, dont le plus puissant est le
ras Oualdé Guiorguis, profondément
chrétien, qui s'était rencontré dans la
première quinzaine de décembre, à
Dassiéavec le Négus Lidj-Yassu, 'ei qui
a eu avec lui un long palabre de quinze
rjO
souverain avec, une armée oe 30.000
hommes, urne autre aussi forte ayant
établi son camp un peu plus loiln, à
Bagamoder, prenant les ordres de
Lidj-Yassu. et de son père, le Négus
M.ickael, ou mieux, dictant ses volon-
tés de respect des t.radit.ions abyssines,
de la politique de la collaboration d-^s
grands chefs avec l'Empereur, d'union
sacrée, enfin, autour de la religion et
de l'ordre et que l'on croyait complète-
ment oubliées daas l'Empire du Roi
des Rois.
Brrr. de tout ce qui précède, malgré
l'aridité du récit dont je m'excuse, il
semble bien que l'ancien empire du
.Choa est provisoirement dans le chaos.
Des fusils et des hommes ?
Finissons-en donc bien vite avec les
histoires à dormir debout qu'on a bâ-
ties dans Excelsior pour vulgariser
des erreurs.
M. Pierre Alypc nous raconte sans
sourciller qu'il y a 1.800.000 fusils en
Ethiopie vous lisez bien un million
huit, cent mille fusils - et la. rnST':i'
militaire a laissé passer une pareille
énormité. Il est vrai que le jeune pu-
blicisle donne .le détail. Jugez de la
possibilité de véracité d'une telle sta-
tistique, et notez bien que ces 1.800.000
fusils n'ont que deux sources de date
et d'origine : 1912 et 1913, l'Allemagne
et la Belgique.
Je cite:
Eu ce qui concerne l'arme ment, il est
intéressant de noter qu'au cours des der-
nières années il a été importé en Abyss-i-
nie, d'origine allemande et belge, pour
1912 : Si.000 fusils allemands et 557,000 fu-
sils belges; pour 1913 : 115.700 fusils alle-
mands et 1.007.800 fusilis belges. Ce sont
des armes à tir rapide d'un très bon type.
Les arsenaux doivent donc être en me-
sure de pourvoir aux besoins de l'armée
dont la formation est envisagÓe.
Si l'on songe que la Belgique et l'Al-
lemagne n'on aucun moyen de com-
munication directe avec 1 Ethiopie, que
l'Angleterre, la France et l'Italie ont
pu aussi, elles qui avoisinent le pays,
fournir .des canons, des fusils et des
munitions à l'Ethiopie : ce serait sur
ce barème un total de quatre millions
do fusils que recèlerait le réduit du,
ïïàrrar, de quoi armer la moitié de'
l'Europe.
Une récente opération qui a échoué
En offrant gratuitement aux Alliés
ce qui n'appartient même pas aux
Abyssins, M. Alypc (Pierre) n'a sans'
doute pas connaissance des pourpar-
lers qui ont eu lieu, ,il y a quelques
mois, à Addis-Abeba. Il s'agissait alors
d'une négociation de petite envergure.
La légation russe avait engagé des
pourparlers avec le gouvernement de
Liçlij-Yassu, .,.pour la rétrocession de
16.000 fusils russes fournis à l'Ethio-
pie et que le gouvernement russe des-
tinait au Monténégro. Il ne s'agissait
que de seize mille fusils, et cependant,
le Lion des Lions ne se prêtait volon-
tiers à là livraison que sous la réserve
que les armes qui seraient cédées se-
raient remplacées, dans un assez court
: dél:ai, par d'autres, car il ne fallait pas
dégarnir les dépôts d'armes du Négus.
La légation russe accepta ces condi-
tions;. mais, à ce moment, .la légation
dIAlllemagne., appuyée par le consulat
'général de Turquie, a exigé, dans les
48 heures, l'annulation pure et simple
de l'accord, et les armes n'ont jamais
été livrées. -
Une série d'invraisemblables
hypothèses
Après ce que nous venions de dire,
il ne nous reste plus qu'à conclure.
Nous éliminerons comme un enfan-
tillage l'idée émise par M. Pierre Aly-
pe de faire venir, quand on les aura
trouvés, les 200.000 hommes en
Egypte par le Nil. Il y a, en effet, vingt
à trente jours de caravane d'Addis-
Abeba au Nil et douze environ du Nil
à l'isthme de Suez. C'est véritable-
ment l'impossible cortège.
D'autre part, M. Pierre Alype nous
raconte qu'on peut faire venir ces sol-
dats armés chacun de neuf fusils
sans doute à Djibouti, et de là, en
Mésopotamie ou en Egypte.
Il a l'air d'ignorer, .d'une part, que
le chemin de fer franco-éthiopien, qui
n'a qu'une voie, ne va pas encore. jus-
puisque le. terrain
qu'à Addis-Abeba, puisque le terrain
de l'emplacement de la gare n'a pas
encore été donné. Il paraît ne pas se
douter que les troupes abyssines ne
sont pas concentrées, mais au contrai-
re éparses sur une superficie immen-
se, sans liaison entre elles et dépen-
dant uniquement des ras qui les com-
mandent. M. Alype (Pierre) ne sait-il
pas enfin qu'il y a beaucoup d'en-
droits de l'Ethiopie où aucun blanc
n'a encore pénétré. Personne ne croira
crue l'on peut opérer ainsi, dans un pavs
neutre dénué de moyens de commu-
nicafions, parmi une population avide-
ment jalouse de son indépendance, et
profondément xénophobe, un recrute-
ment sérieux d'hommes qu'on armera
autremelnt qui Excelsior nous les mon-
tre et auxquels on apprendra la guerre.
Avant de s'engager, a-t-on consulté
les personnalités compétentes ?
A-t-on interrogé la Compagnie des
chemins de fer franco-éthiopiens sur
la possibilité de .transporter de tels
effectifs ? ,
,
A-t-on consulté .-lié, CoïïipâgRiô-
l'Afrique orientale qui assure les ser-
vices du port de Djibouti sur la facilité
de pareils embarquements ?
A-t-on consulté le sous-Secrétariat1
d'Etat de la Marine marchande pour
le transport de ces troupes ?
Mais, avant toutes choses, a-t-on de-
mandé au général Marchand, qui a
traversé l'Ethiopie de part en part, si
on pouvait utiliser les Abyssins ailleurs
que sur leurs hauts plateaux sans ris-
que certain de maladies et par consé-
quent d'inutilisation absolue ?
A-t-on interrogé, enfin, celui qui sur
toutes ces choses doit être le pre-
mier consulté, 'le général Famin, direc-
teur des troupes coloniales, récemment
,encore en Ethiopie ?
Assez de calembredaines.
Laissons les Abyssins où ils sont.
Que les Anglais les utilisent dans de
petites proportions en Egypte en oas'
de soulèvement islamique ou pour des
opérations dei pOlh08 dans la Somalie.
Mais n'envoyons pas de missionnai-
res de fantaisie ébaucher une opéra-
tion impossible et se livrer à des ébats
dangereux, dont le résultat ne pour-
rait que nuire dans l'avenir à notre in-
fluence en Abyssinie, le jour où l,e pro-
blème éthiopien sera envisagé par
l'Europe pour être définitivement ré-
solu.
Marcel RUEDEL
ALLUMETTES INDOCHINOISES
o-o-e
Dopais quelques jours, il est mis à la
disposition de la population parisienne
des boites d'allumettes suédoises, portant
une bande ronge, spéciiiant qu'elles sor-
tent des manufactures de VEtat : mais si.
VOILS enlevez la bande, vous pouvez lire
sur iétiquette que les GO allumettes pro-
viennent des fabriques de la Société Indo-
chinoise des Allumettes, dont le siège so-
cial est à Paris et dont- les fabriques sont
à Hanoi et à Vinh.
Nous ne saurions trop féliciter le gou-
vernement de celle initiCLtive, d'autant
plus heureuse que ces allupiettes sont ex-
cellen les.
LA LEGION D'HONNEUR A DINAH
SALIFOU
o-o-o
Le prince Dinah Salifou, fils de l'an-
cien roi détrôné des Nabous (Guinée),
qui avait pris du service au début de la
guerre, après avoir gagné ses galons de
sergent, puis de .sous-lieutenant, dans
l'infanterie coloniale, a été solennellement
décoré, jeudi dernier, au cours de la prise
d'armes aux Invalides, de la Légion
d'honneur. H est déjà titulaire de la croix
de guerre avec palme.
L'ENSEIGNEMENT
DANS LES COLONIES AFRICAINES
-0-0-0-
Dans les Annales Coloniales du 15 jan-
vier, ie citais le soin avec lequel nos amis
et alliés dWnglelerre choisissent les pro-
fesseurs et instituteurs coloniaux. La mé-
Ihode anglaise d'enseignement de leurs
indigènes en Nigeria mérite d'être expo-
sée dans ses grandes lignes.
L'enseignement est divisé en deux par-
ties : direction de la Nigeria septentriona-
le, direction de la Nigeria méridionale.
C'est à Kano que M. Yischer dirige l'en-
seignemrnl de la partie septentrionale de
la Colonie.
C'csl dans une coquette oasis, à quelques
trois kilomètres de la station du railway,
que se trouvent les établissements sco-
laires dont Mme et M. Vischcr, d'origines
suisse et [rançnise, font les honneurs avec
une bonne grâce et une parfaite amabilité.
La langue haoussa, qui se parte aussi à
Zindi'r (ll'1TiflJi'l'e militaire du Niger), est
tout- d'abord enseignée aux indigènes, les
professeurs devant connaître cette langue,
que des érudils ont transformée de langue
uniquement parlée en langue écrite. Les
professeurs acquièrent ainsi très rapide-
ment une connaissance approfondie de la
mentalité de l'eurs élèves qui, par leurs
écrits, font mieux connaître leur âme.
Une fois instruits .dans leur propre lan-
gue, les indigènes apprennent la langue
anglaise et, en s'adressant aux institu-
teurs, les Administrateurs des.' provinces
sont exactement renseignés et guidés dans
le choix de leurs collaborateurs indigènes.
Ce système a permis à l'Angleterre d'adop-
ter le protectorat beaucoup nwins coûteux
que l'AdminisIra-don, directe. --
Beaucoup p-f:lkS distants de l'indigène que
ne le sont nos administrateurs, les Anglais
le etnnaissent davantage parce que par
leur méthode d'enseignement, ils l'ont con-
traint à se dévoiler. Le prestige du chef
européen en est augmenté et ;. "nàL(¡pn
commandé, pour ainsi dire pur sas pairs,
y gagne, sous tous les rapports.
Du reste, ne sommes-nous pas nous-mê-
mes tout d'abord instruits, éduqués dans
notre langue maternelle avant d'apprendre
les langues étrangères ?
MONOF.
LES ETATS MALAIS
o-o-o
Ce n'est pas sans raison qu'il a été dit
que les Etablissements du Détroit, les Etats
Confédérés et les autres Etats Malais, pla-
cés sous le protectorat anglais devraient
être considères comme un seul Etat quant
,aux importations et aux exportations.
Déjà, avant la guerre, l'oosernble du
,commerc.e y était en décroissance ; le pre-
mier semestre de 1914 indiquait un chiffre
au déclin, ,tant pour les importations que
pour les exportations ; pour ces dernières
'la baisse du cours de l'étain devait en être
la cause. Cette baisse s'accentua encose
par .suite de la guerre jusqu'à des prix in-
connus depuis longtemps, et pour sauver
la situation le Gouvernement fut obligé de
fixer un prix minimum et de devenir lui-
même un fort acheteur d'étain.
Quant à l'industrie du caoutchouc dans
la Péninsule, elle put se tirer d'affaire el-
le-même.
La situation financière des Etats Confé-
dérés, bien qu'ils n'eussent pas de dette et
qu'ils présentent un surplus au commen-
cement de chaque année, n'était cependant
pas aussi sodide qu'on aurait pu le sup-
poser ; ce surplus consistait en valeurs
irréalisables alors sans une perte très sé-
rieuse, et le Gouvernement dut entrer dans
la voie des économies. Le développement
des chemins de fer fut réduit pour 1915 au
chiffre de 1.088.700 dollarSj^ au lieu des 12
millions de dollarB, de 1914.
Quant à la .situation des Etablissements
du Détroit voici quelle elle était : Deux
mois après l'ouverture des hostilités en
Europe, le Gouverneur informait le Con-
seil Législatif que rarement la Colonie
•s'était trouvée dans une isi bonne sduation,
ses revenus dépassant ses dépenses de 15
millions de dollars. Cependant, au point de
vue commercial, l'année 1914 n'était pas
bonne ; mais la baisse du caoutchouc
s'était arrêtée avec l'année 1913.
La statistique officielle publiée par le
Secrétaire Colonial à Singapoore donne,
pour les huit premiers mois de la présentai
année, comme chiffre d'exportation du
caoutchouc des Etablissements du Détroit
20.228 tonnes. Pour la même période ce
chiffre avait été de 11.415 tonnes en 1914
et de 7.248 tonnes en 1913.
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