Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-10-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 octobre 1924 02 octobre 1924
Description : 1924/10/02 (A25,N132). 1924/10/02 (A25,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411237g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. - N° 132.
LE NUMERO ï 20 CENTIMES
JEUDI SOIR 2 OCTOBRE 1921s
-- - - -.
-. - f
Les Annales Coloniales
JOURNAL iQUOTIDIEN'
LU iumau MaLmb PAR "LU AMMAUS OOLONIALKS" SONT LA PROPRIÉTÉ
1XCLUMVK PU JOUHAL
mi il il «m mi ftiiwi ilfinrn ifr Hiift frrff
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RédietioD et Administration : 34, Rue du Mont-Thallop. PARIS-1* - Téléphone : LOUTRE 19-17
Ua il 6 Mil I
ABONNEMENTS ( Francs *t Colanim 80 i 41 1
- m»làmmm. i Fran« et Coknin 80 a 45 a m m
mc le 1 Etranger 120 45 à
On s'abonna dus tout les Banane de porte et cites lm priadpevx Ultnlne -
Le Togo français
Du point de vue économise et
cotrmnercial, le Togo, pays sous man-
dat, ne manque pas d'intérêt. Ses prin-
cipaux produits d'exportation sont le co-
ton égré-né, le cacao, les amandes diel
palmes: et l'huile de palme.Ses importa-
tions consistent surtout en sel, tabac,
sucre, pétrole, tissus de coton et vête-
nwnts confectionnés.
Ses exportations en 4 années, de 1920
à 192S, ont été :
Coton égréne : 3.142.000 kilogrammes
(valeur 10.972.000 fr.) alors qu'en 1912,
pris 'comme point de comparaison, il
en avait été exporté 550.000 kilos valant
514.000 marks- En 1924, pour le 1er tri-
mestre, le montant a été de 200.401 kgs
contre. 67.574 kgs en 1923.
Cacao en fèves : 11.399.000 kilos (va-
leur en francs 20.440.000), tandis qu'en
1912, les exportations étaient pour ce
produit de 283.000 kgs d'une valeur de
243.000 marks. - - - - -
Amandes de palmes : 17.177.000 Kilos
(valeur 17.710.000 fr.), alors quen 1912,
le chiffre des exportations était de 11
millions 630000 kgs d'une valeur de
3.379.000 marks.
Huile de palme : 6.965.000 kilos va-
lant 7.744.000 francs.
Parmi les autres produits d'exporta-
tion intéressants, il convient de citer le
maïs, le coprah, le sisal, les graines de
coton.
Ce sont là les principaux produits du
sol au Togo1.
L'élevage du bétail est surtout prati-
qué dans la région du Nord et le nom-
bre des bêtes à cornes est évalué à
80.000.
L'industrie' est peu développée au
Togo. Les indigènes fabriquent des ob-
jets d'ivoire, de cuivre, de bois, et tis-
senb de& étoffes grossières. Il existe un
commencement d'industrie métallurgi-
que dans la région dei Banjeli, consis-
tant dans l'extraction et le traitement
du minerai pour le façonnage d'armes
et instruments agricoles.
L'industrie européenne sei borne,
pour le moment, à l'égrenage du coton,
aui défibragei du. sisal et aU traitement
de's amandes de palmes.
Nous avons dit que les importations
au Togoi consistaient surtout en sel, su-
cre, tabac, pétrole, cotonnades et vête-
ments.
Voici la. valeur en francs de ces pro-
duits.
Tissus de coton : en 1921, 3.598.000 ;
en. 1922, 2.971.000 ; 'en 1923, 10.693.000.
Vêtements confectionnés : en 1921,
191.000 francs ; en 1922, 118.000 fr, ;
en 1923, 908 000 fr.
N Sel : 1921, 259.500 f r. -1 en 1922, 338.000
N francs ; en 1923, 356.000 francs.
M Sucre : en 1921, 74.000 fr. ; en 1922,
M 284.000 fr. ; en 1923, 770.000 francs.
M Tabac : en 1921, 467.000 fr. ; en 1922,
N 1.105.000 fr. ; en 1923, 1.594.000 fr.
N Pétrole : en 1921, 506.000 fr. ; en 1922,
M 312.000 fr. ; en 1923, 1.209.000 fr.
N Cetlel statistique de ce que le To'go.
N importe montre que notre commerce
M d'importation avec cette colonie est en
M somme réduit à peu de chose.
Son commerce général s'établit com-
M me suit :
M 1920 : importations, 26.111.000 francs ;
M exportations 22,758.900 francs. Total :
M 48869.000 francs.
1921 : im'portations, 11.247.000 fr. ;
exportations, 7.018.000 francs. Total :
18.266.000 francs.
M 1922, importations 10.107.000 fr. ;
M exportations, 17.197.000 francs. Total :
M 27 304.000 francs..
1923, importations 31.426.000 fr. ; ex-
portations 24.159.000 francs. Total :
55.586.000 francs.
Ces chiffres montrent une très faible
~t progression et contiennent en eux-mê-
~t mes l'indication que la mise en œuvre
~N des ressources du Togo a besoin d'être
poussée vigoureusement.
~N C'est du côté de la culture du coton
~N que doivent se diriger les efforts.
Daps les régions de Lomé, de Sokodé,
~N de Kloulio., on s'y ieist employé. De nom-
~N breux défcroussements ont été effectués
~N dans- les parties propices à la culture
~N du coton, les agriculteurs indigènes s'y
~N intéressent de plus en plus en raiso-n
~N des prix élevés de ce textile. Plus de
~N 700 sacs de graines .de coton ont été dis-
~N tribués dans les cercles d'Agou, Sio,
~N Àgotimé, Palimé, Kpadafé, Lavié et
Kpelé.
De cet fait-, et dans les conditions nor-
~M males, on peut compter lors de la pro-
~M chaine récolte sur un rendement en-
~M viron 8 fois supérieur à celui constaté
~M jusqu'à ce. jour. Dans le cercle de So-
~M kodé, au 31 mars dernier, 10.572 kilos
~M de coton avaient été vendus par les
~M planteurs indigènes.
~M Si on doit intensifier la cult-urei du
coton au Togo, il doit en être de même
pour le'Cameroun.
La. culture du coton ne doit y être
entreprise que1 dans la zone située au
Nord du 50 de latitude et son extension
est subordonnée à la main-d'œuvre' et i
aux moyens de communication pour
permettre d'évacuer le textile.
Les circOtus-criptions les plus propi-
ces à cette culture sont celles de Ga-
roua eit Maroua qui ont l'avantagei
d"être bien peuplées. Malheureusement,
cette région est dépourvue de voies
d'évacuation.
Actuellement, la région du Nord peiut
fournir une quantité appréciable de co-
ton'. Les exportations en i923 ont été
d'environ 100 tonnes expédiées sur rAn-
gleterre par la Nigeria.
- Les expériences faites par les Alle-
mands ont démontré, enfin, que les co-
tonniers importés dégénèrent rapide-
ment et que par des soins, oulturaux
appropriés et par sélection on peut ob-
tenir avec les variétés locales un produit
donnant, au point de vue de la qua-
lité, toute satisfaction à l'industrie euro-
péenne.
Le Togo français comporte une éten-
due de 65.000 kilomètres carrés. Sa fa-
çade sur l'Océan est de 50 kilomètres
alors ique son hinterland s'enfonce à
l'intérieur jusqu'aux sources de l'Oti
et de la VOllta Blanche! sur près de 600
kilomètres. Il- a pour riverains à l'Est
le Dahomey, au nord, la Haute-Volta, à
l'ouest, la partie de l'ancien Togo alle-
mand rattachée administrativement à
la colonie anglaise dei la Gold Coast.
Au' point de vue de la répartition des
produits du sol, on peut le diviser en
3 zones :
1° La zone côtière plantée de coco-
tiers ;
2° La zone centrale où l'on rencontre
des .céréales, les palmiers à huile, le co-
ton ;
3° La zone du Nord aveic des pâtura-
ges et des forêts" le coton, le tabac, le
kapok-
Cameroun et Togo' sont des colonies
d'avenir, à condition d'apporter là tous
nos efforts afin de hâter la mise etn' va-
leur de ces territoires.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord, Membre
des Commissions des Finances
et des Affaires étrangères.
Depart du Gouveraeurgfinerai de l'Algérie
00
M. Steeg, Gouverneur Général de l'Algé-
rie, accompa.gné de Mme Steeg et de M. Du-
broca, a quitté Paris hier soir, à 20 h. 25,
à destination de Marseille, où il s'est em-
barqué aujourd'hui à midi.
Avant son départ, M. Steeg a conféré
avec M. Peytral, ministre des Travaux pu-
blics. Le Gouverneur Général a reçu à l'Of-
floe de l'Algérie : MM. Pauil Cuttoli, séna-
teur de Constantine : Levasseur, député de
Paris ; le général Lagrue, commandant le
département de la Seine ; docteur Bentami,
conseiller général de Blida ; Ferd. Marchis,
maire de Bône.
Il a conféré précédemment avec MM.
Painlevé, président de la Chambre des Dé-
putés ; Chautemps, ministre de l'Intérieur,
Daladier, ministre des Colonies. Il a été
reçu à Rambouillet par le Président de la
République, qui l'a retenu à déjeuner.
Le Gouverneur Général a reçu ces jours
derniers à l'Office de l'Algérie de la rue
des Pyramides, MM. Mallarmé, député
d'Alger ; Sabatier, ancien Président des
Délégations Financières ; Carie, délégué
financier ; Causeret, directeur des Affaires
Algériennes au ministère de l'Intérieur ;
Rodolphe Rey, bâtonnier de l'Ordre des
avocats d'Alger ; Roux-Freissineng, député
d'Oran ; E'scallier, directeur des Finances
et Vieillard-Baron, directeur des Travaux
publics en Algérie.
Le Coopto des anciens coloniaux
-0-0--
La Fédération Nationale des Anciens Co-
loniaux créée à Paris en Novembre 1923, se
réunira pour son deuxième Congrès, les 11
et 12 octobre, à Lyon au Palais de la MUr
tualité gracieusement mis à sa disposition
par M. Herriot.
Le Congrès s'ouvrira le samedi 11 octo-
bre à - dix heures. Toutes les associations
d'Anciens Coloniaux y sont cordialement
invitées. La Fédération Nationale des An-
ciens Coloniaux réunit les associations com-
prenant des anciens militaires de l'infante-
rie et de l'artillerie de marine, des troupes
coloniales (combattants de la guerre 1914-
1918 y compris) anciens fonctionnaires,
agents, employés, colons, militaires de tou-
tes armes, marins ayant servi ou séjourné
aux colonies, pays de protectorat, ou en Al-
gérie, les veuves et les orphelins.
Pour tous renseignements s'adresser à 1
M. G. Barthélémy, ancien député, Président 1
de la Fédération, 204, Boulevard St-Ger-
main, à Paris et aux délégués fédéraux en
Province ; M. Bogireaud, Président des An-
ciens Coloniaux de la région Lyonnaise,
15, Chemin de la. Demi-Lune à Lyon. - Ed.
Gay, Président des Anciens Màrsouins et
Coloniaux de la Région de 'Marseille, 5,
rue du Petit-St-Jean, Marseille.
-4>
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 1er octobre le taux
officiel de la paistre était de 10 fr. 20.
Les colonies allemandes
et la Société des Nations
--0-0--
La chose est maintenant
officielle : l'Allemagne
exige, entre autres condi-
tions, de son entrée dans
la Société ctes Nations,
l'octroi an Reich d'un
mandat sur d'anciennes
colonies allemandes.
A vrai dire, c'était à
prévoir. La recherche des colonies est, pour
une grande nation industrielle de notre épo-
que, comme une nécessité vitale. Les Etais-
Unis, eux-mêmes, qui ont l'avantage de réu.
nir, sur leur territoire vaste comme un conti-
nent, les produits des pays tempérés et la
plupart de ceux des pays tropicaux, n'en ont
pas moins senti le besoin, à la fin du - dernier
siècle, alors que leur industrie prenait le for-
midable essor que l'on connaît, de conquérir
certains territoires dont les productions com-
plétaient celles de la métropole. De là est
sortie la guerre hispano-américaine dont les
erigines économiques sont aujourd'hui fort
bien -- connues.
0,-, malgré les pertes territoriales qu'elle
a subies à la suite du traité de Versailles,
VAllemagne reste une des grandes puissances
industrielles du monde moderne. Ses ressour-
ces en charbon dépassent celles de l'Angle-
terre, et ses industries de transformation l'em-
portent sur celles de la France. Sa main-
d'œuvre est abondante et devient chaque jour
plus nombreuse. Dans ces conditions, il va
de soi qu elle veuille rechercher dans les pays
exotiques, les fournisseurs et les clients qui
lui ont été enlevés et qu'elle juge indispen-
sables à sa prospérité.
Aussi, ainsi que nous avons essayé de le
montrer, il y a quelques semaines, y a-t-il
toujours en Allemagne, un parti qui n'a cessé
de revendiquer le retour à l'ancienne métro-
pole des colonies perdues après la guerre.
Son activité ne s'est jamais ralentie. Elle
se continue avec une intensité soutenue et, l'on
pourrait dire, presque égale dans les divers
journaux, qui, si Von en excepïe la presse so-
cialiste, paraissent, en dépit de leurs ^diver*
gences politiques du même avis sur ce point.
Les organes de ce qu'on appelle Vindustrit
lourde, tiennent, à quelques nuances près, le
même langage que ceux de la haute financé,
dont les intérêts, à cette occasion, se confon-
dent.
L'invitation faite au Reich d'entrer dam
la Société des Nations, a permis à cet accord
de se manifester d'une façon significative.
Je dirai demain comment.
Henry Fôntanier,
Député du Cantal,
Secrétaire de la Commission
- des Affaires étrangères.
1 propos d'une banque d'émission
à Madagascar
M. Etienne Clénentel, dans V exposé du
budget qu'il a fait devant la Commission des
Finances de la Chambre, a signalé la volonté
du Gouvernement de créer une Banque
d'émission à Madagascar.
Le projet traîne depuis de longues années,
et il est regrettablet dans Vintérêt même de
Cr
nos Colonies, que la plupart des grandes
questions coloniales qui sollicitaient depuis
l'Armistice l'attention du pays aient été aussi
délibérément négligées : Emprunts colo-
niaux^ Grands travaux. Banque de l'Indo-
Chine. Banque de l'A. 0., Banque de Ma-
dagascar, mise en valeur de l'Afrique Equa-
toriale française, tout est demeuré en panne.
Certes, il y a eu des parlottes, soit dans des
commissions spéciales, soit à l'Assemblée
appelée Conseil supérieur des Colonies, mais
d'actes de Gouvernement, de discussions, de
solutions. nihiL
La question de la Banque d'Emission à
Madagascar peut être rapidement menée à
bien sans vouloir dénigrer les établissements
qui, deptiis trente ans, ont contribué, dans
l'Ile, à sa prospérité, il est certain que le
développement des affaires dans l'Ile exige
cette création. réclamée depuis de longues
années.
Les travaux préparatoires ont été déjà plu-
sieurs fois faits, la besogne de ceux qui vont
étudier le projet définitif en sera facilitée
d'autant et la réalisation plus rapide.
M. Daladier préfère des actes aux paroles.
Rendons grâce aux Dieux,
Bonne précaution
mais. hollandaise
où
Le Gouvernement Général des Indes néer-
landaises aurait refusé d'accorder au duc
Adolphe de MecklemBourg la concession
qu'il sollicitait en Nouvelle-Guinée ex-alle-
mande, et qui n'aurait été qu'une réan-
nexion déguisée de ce pays.
Nous ne pouvons que féliciter les Hollan-
d'ais de leur prudente réserve, ajoute le
conflrère qui donne cette infoftnation.
Jadis, le Gouvernement français avait la
vue moins longue quand il patronait la
mission soi-disant cynégétique du grand-duc
de Mecklembourg au Congo français. Cela
se p'assait en 1910-1911.
A LÀ GUADELOUPE
0*0
Le départ de M. Jocelyn Robert, de la
Basse- Terre, n'est pas sans émouvoir ceux avec
qui il avait partie liée depuis plusieurs années.
M. Daladier a eu le courage de vouloir voir
clair. Depuis son arrivée au pouvoir, on lui
avait dit et répété pas mal de choses sur les
anciennes colonies et les manœuvres politiques
qui s' y pratiquaient. La Chambre ayant validé
sans débat toutes les élections coloniales, le mi-
nistre des Colonies devait considérer jusqu'à
preuve du contraire que tout s'était bien passé
dans nos circonscriptions exotiques.
Les troubles de la Guadeloupe établissent
qu'il n'en est rien.
Le devoir du ministre est de faire la lumière.
On sait que M. Le Conte, inspecteur général
des Colonies, est revenu récemment de la
Pointe-à-Pitre. Le ministre a pris connaissance
de son rapport. Il ne faut pas exagérer l' impor-
tance de ce document. M. Le Conte était
chargé d'une mission d'inspection, mais il ne
pouvait enquêter sur des événements qui se sont
produits après son départ. S'il y a dans son rap-
port des indications sur les causes profondes du
malaise qui trouble la Guadeloupe, il ne peut y
"avotr de précisions sur des faits qu'il a appris
par la voie de la presse.
Les amis de M. Jocelyn Robert auraient
voulu que leur protégé ne fût pas remplacé par
celui qui a seul qualité pour le faire, M. Beur-
nier, secrétaire général de la colonie. Ils n'ont
pas obtenu satisfaction, et c'est justice, au mo-
ment où M. Jocelyn Robert semble n'avoir pas
fait son devoir, il est juste que, revenu à la
Pointe-à-Pitre, M. Beurnier, dont l'indépen-
dance et l'esprit de justice avaient fait peur à ce
peint qu'il avait été obligé de quitter l'île quand
le Gouverneur Robert y faisait sa politique, et
dessaisi de l'intérim quand M. Jocelyn Robert
revenait en congé en France, et cela au profit
du chef de la magistrature de 1 île. Quel com-
ble ! Rien d'étonnant que Gouverneur et Pro-
cureur marchant ainsi la main dans la main,
contre la volonté d'une fraction - qui semble
la plus importante - de la population, se li-
guant contre des citoyens au lieu de s'unir pour
le bien commun, pour l'apaisement des esprits
et pour faciliter la liberté de manifestation des
volontés populaires suscitent les pires catastro-
phes.
Si cela est vrai, quelle responsabilité pese sur
leurs têtes ?
Quelle justice immanente leur fera expier
leurs forfaits ?
JudéX.
♦
Le) services witair nos colonies
--0-0---
On étudie actuellement au Sous-Secréta-
riat à la Marine marchande l'amélioration
de nos services maritimes postaux avec les
Colonies. M. Léon Mcyer, Sous-Secrétaire
d'Etat, en même temps que maire et dé-
ipulé dut Havre, se propose de se rendre en
Algérie et en Tunisie pour y examiner sur
.place la question des relations maritimes
avec la Métropole. Il se rendra compte en
même temps des besoins de la Corse à cet
égard. M. Léon Meyer estime que les Colo-
nies intéressées doivent contribuer pour
une large part à l'amélioration des services
maritimes postaux. 11 n'est pas question,
dans ces projets, du Maroc, la seule de nos
possessions d'outre-mer où ces services ne
snrit. dotés d'aucune subvention.
- - - - - - - --
Nous savons, d'aull'e part, que c'est
"i!I,.ipnlcmcnt par la voie aérienne que les
services postaux sont. assurés entre la
France et le Maroc. Nous espérons que
dans cette question, M. Léon Meyer tien-
dra compte du dési-dé:ratum des firmes co-
loniales, dont le siège social est à Paris,
pour établir un plus large battement entre
les dates d'arrivée et de départ des cour-
riers coloniaux.
L'aviation coloniale
Le raid de Paris-Rabat
Le lieutenant Chasles et le soldat Lefèvre.
du 38 régiment d'aviation, sont arrivés au
Bourget, venant de Rabat, après avoir sur-
volé une partie du Maroc et l'Espagne. Ils
ont repartis le lendemain en direction de
Rabat. Gênés par la brume. ils ont du atter-
rir à l'aérodrome d'Orly. Ils sont repartis
a 11 h. 10 en direction de Toulouse. Les
lieutenants Noir et La rosé, du 33e régiment
sont arrivés de Rabat à 17 heures au Bour-
get. Ils repartiront sous peu pour Rabat.
Le lieutenant Tapie, du 3e régiment
d'aviation, est parti hier matin de Chàtcnu-
roux pour le Maroc. T1 est arrivé à Bor-
deaux- à 13 heures et doit suivre l'itiné-
raire Pau, Carcassonne, Barcelone, Ali-
eante, Rabat.
Une mission au Maroc
0
MM. Léon Baréty président du Groupe
parlementaire du Maroc. Guilhaumon et
Lecorbeiller, députés, Milhac, ancien chef
de Cabinet du ministre du Commerce, et
Deschizea.ux, avocat à la Cqiie-- d'Appel,
quitteront Marseille le 4 octobre, se ren-
dant en voyage d'étude au Maroc. Diverses
notabilités du monde commercial et indus-
triel de la Métropole' se joindront aux per-
sonnalités ci-dessus. Cette mission écono-
mique visitera les principales villes et ré-
gions de notre Protectorat marocain.
M. Herriot reçoit
M. Herriot, président dui Conseil, a reçu
hier matin M'. Steeg, Gouverneur Général
de l'Algérie, le Maréchal Lyautey et le
Chargé d'affaires d'Espagne.
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
--0-0--
En ouvrant la session extraordinaire du
Conseil Général le 18 juillet dernier M.
d'Arbousier, Gouverneur intérimaire a pro-
noncé le bref discours suivant exposant en
quelques mots la situation financière de la
Colonie.
Lorsqu'à la fin de votre dernière session
vous vous êtes séparés, vous avez adressé
à M. le ministre des Colonies un certain
nombre de revendications que vous esti-
miez essentielles et à .l'accomplissement
desquelles vous subordonniez le vote des
taxes qui sont nécessaires à l'équilibre du
budget.
Le ministre vous a fait connaître sa
réponse : je vous l'ai transmise. Elle peut
se résumer ainsi : les réformes que vous
demandez exigent une étude qui peut être
longue, leur mise en application ne pourra
se faire que progressivement et, d'autre
part, la situation financière nous oblige à
prendre des mesures d'urgence et je dois
vous demander de les examiner immédia-
tement.
Cependant, le ministre dans sa réponse,
me prescrit d'étudier les mesures que vous
préconisez et toutes autres qui pourraient
diminuer les charges de notre budget.
Je n'avais pas attendu ces instructions
et, dès le 27 mai dernier, j'adressais au
département un long rapport dans lequel
reprenant point par point les suggestions
de votre assemblée, je donnais mon avis
sur la possibilité et l'efficacité des mesures
envisagées. Je manquerais à la franchise
que je vous ai promise en vous disant que
j'arrive sur tous les points à la même
conclusion que vous.
Mais, peu importe mon opinion, il y a
un fait : le ministre connaît vos désirs, il
connaît mon sentiment, il peut donc pren-
dre toutes décisions qui lui paraîtront com-
patibles avec la bonne marche des services
publics. Pour ma part, simple agent d'exé-
cution, je ferai scrupuleusement ce qui me
sera ordonné.
Mais il n'en reste pas moins que le défi-
cit auquel nous devons faire face est de
plusieurs millions et que les réformes pro-
posées ne nous procureront que quelques
centaines de mille francs au maximum, si
le département les sanctionne. La situation
que je vous exposais le 3 mai dernier n'a
donc pas changé dans J'ensemble. C'est
dans ces conditions que M. le Secrétaire
Général soumettra à votre examen les
taxes que je vous demande de voter ; tout
retard nouveau ne peut qu'aggraver une
situation inquiétante.
C est un appel pressant que je vous
adresse. Je veux croire .que vous l'enten-
'drez ,; animés sans autre considération,
de l'amour du bien publfc.
Messieurs les Conseillers généraux, je
déclare ouverte votre session extraordinai-
re.
Le désaccord qui s'était manifesté dans
la session précédente entre le Conseil gé-
néral qui refusait de voter des impôts nou-
veaux et demandait une réduction "des dé-
penses, et l'Administration qui, n'adoptant
pas cette solution, déclarait ne pas pourvoir
réduire les dépenses sans compromettre la
marche des services de la colonie et de-
mandait une augmentation des impôts, s'est
renouvelé au cours de cette session extra-
ordinaire.
Comme l'assemblée locale avait adressé
au ministre des Colonies un exposé de ses
revendications après sa dernière session,
elle a adopté, par huit voix, dans sa séance
du 24 juillet, la proposition suivante qui lui
a été faite par MM. Beaumont et Pognon :
cc Le Conseil général est d'avis aaiour-
ner toute discussion des lœres nouvelles
jusqu'à ce qu'une réponse définitive soit re-
çue du Département ou de son délégué. »
La réponse a été donnée par le décret du
10 août 1924, réorganisant le Conseil gé-
néral de la Colonie et prescrivant le renou-
vellement de cette assemblée en en fixant
le nombre des membres à dix.
C'est ainsi qu'en usant du droit du plus
fort., le Gouvernement arrive toujours à
obtenir que les colonies soient de son avis.
.0-
La guerre civile enfChine
'--0..0--
Des combats désespérés se poursuivent
autour de Shanghai. Les forces du Tché-
Kiang sont peu à peu repoussées. Bien que
le bruit du canon soit de plus en plus net,
les cinémas, les dancings et les concerts de
Shanghaï sont tondés.
Les forces du KiangvSou ont amené la
grosse artillerie et viennent de commencer
le bombardement de la sconde ligne de dé-
fense des forts du Tchéi-Kiang.
Plusieurs centaines de blessés sont en-
core tHTivl à Shanghaï dans la concession
européenne. On estime qu'au cours des
trois derniers jours les combattants ont eu
en totalité 8.000 tués ou blessés.
D'autre part, on mande de Pékin que
Tchang Tsoi Lin aurait mis à prix la tête du
président de la République Tsao Koun et du
maréchal Ou Pei Fou. Il aurait offert une
somme supérieure pour la ca-pture de ces
personnages.
On mande de Mookden que le général
Wang Huai Ching, qui commandait une
division du, général Ou Pei Fou, a été tué
par ses propres troupes près de Jehol. Cet
officier avait désertë les rangs de l'armée
mandchoue avec toute une division, il y a
deux ans.
Rapports et Décrets 1
--o-b--
Décret du 26 septembre 1524 modifiant le
décret du 13 mai 1872 portant organisa-
tion d'institutions municipales à Saint-
Pièrre et Miquelon.
Décret du 26 septembre 1924 renouvelant
pour deux ans les pouvoirs de M. Pon-
naya-Rassou, conseiller privé des établis-
sements français dans l'Inde.
(J. 0. du 2 octobre 1924).
L'ouverture du salon automobile :
dLe 1924
Le Salon Automobile de 1924 a ouvert
ses portes ce matin à 10 heures. C'est une
manifestation grandiose, les meilleurs cons-
tructeurs du. monde entier ont tenu à nou-
veau de figurer parmi les exposants fran-
çais et parisiens surtout.
Tous les stands ne sont pas encore prêts
tow les modèles ne sont pas encore là,
mais cependant nous pouvons dire d'après
les quelques visites faites aux stands de
nos plus grandes firmes que trois tendan-
ces dominent dans la construction de nos-
voitures :
1° La recherche de carrosserie extrême-
ment légère et déformable et une suspen--
sion de plus en plus parfaite ;
20 Dans le mécanisme la généralisation
des freins avant, et l'extension de l'emploi
des pneumatiques Balloon ;
30 Un moteur silencieux et dépensant té-
moins d'essence possible.
Au point de vue colonial les essais faits
pour les moteurs à charbon de bois et à
huile n'ont été faits que sur les poids-
lourds comme nous l'avons vu à l'exposi.
tion des appareils de motoculture à Buç.
Le type de la voilure coloniale de tourisme
reste donc le mrne qu'en 1923 en atten-
dant les résultats des diverses expériences-
entreprises.
La participation américaine au Salon est
considérable et la participation anglaise
peu importante. Quant à la France c'est un
effort considérable que son industrie auto-
mobile fournit et en douze mois elle a battu
tous les records de production.
Un décret à modifier
m a
Le Journal Officiel de l'a République fran-
çaise du 6 août 1924 a publié un décret du
2 août 1924, majorant le supplément colo-
nial du personnel des services ooloniauit
servant en Afrique Occidentale Française et
portant à trente mois la durée du séjour co-
lonial exigé dans ce groupement pour l'ob-
tention d'un congé 'administratif.
Du rapport du ministre des Colonies au
Président de lai République, précédant la
publication de ce décret, nous extrayons ce
qui suit ;
« Le Gouverneur Général de l'Afrique Oc-
cidentale Française constate que depuis
1920 le prix des articles nécessaires à l'ali-
mentation, à l'habitation ou à l'entretien a
subi les élévations des cours de la métro-
pole dans une proportion plus intense que
la plupart des autres colonies, du fait même
de sa proximité de France. On peut dire,
souligne-t-il, que la vie matérielle en Afri-
que Occidentale Française se trouve être
l'image, considérablement grossie (p'ar suite
des tarifs de transport, de douanes, du taux
de l'argent, des pertes, etc.), de celle que
subissent actuellement les nationaux de
France. Et si les fonctionnaires de certains
postes de l'intérieur paraissent, du fait du
bon marché, d'ailleurs relatif, des ressources
locales, pouvoir aisément faire face à leurs
besoins, il ne faut pas se dissimuler qu'il
n'y a là qu'illusion; les matières provenant
de France subissent, au lieu d'arrivée,. des
majorations considérables, qui balancent ra-
pidement 1 économie réalisée sur les denrées
locales, à moins que le fonctionnaire, de-
vant le prix prohibitif de ces articles métro-
politains, ne préfère s'en priver. Il ne sem-
ble pas que ces privations puissent être con-
sidérées comme désirables.
Relativement à l'Indochine où la quotité
du supplément colonial est des sept dixiè-
mes de la solde, le chef de notre groupement
de l'a côte Ouest africaine fait remarquer
que si, dans notre possession d' Extrême-
Orient la vie matérielle a pu augmenter de-
puis 1920, l'Européen y trouve le réconfort
de la vie intellectuelle ou morale que ne
lui procurent pas les colonies de l'Afrique
Occidentale Française, même sans faire état
d'autres profits incontestables.
A ce peint de vue également, l'Afrique
Occidentale Française est comparativement
défavorisée. »
Voici ce que représente cette manne pour,
un agent débutant dont la solde de présences-
est de 4.000 francs, un supplément de,
31 fr. 60 par mois; pour un agent dont lai. -
solde de présence est de 9.000 £ r., un sup--
plément de 75 fr. par mois.
Suppléments de beaucoup inférieurs aux:
charges créées par cette augmentation du.
prix de la vie dans l'a plupart des colonies:
du groupe de l'A. O. F., dans la Guinée
française en particulier. ; !
Les membres de l'Association amicale et
professionnelle du chemin de fer de Cona-
kry au Niger ont, à ce sujet, adressé la let-
tre suivante au ministre des Colonies :
Conakry, le 6 septembre 1924.
Monsieur le Ministre,
Un décret en date du 2 août 1924 a ma,.-
joré d'un dixième le supplément colonial dur
personnel des services coloniaux servant ew
Afrique Occidentale Française.
Cet émolument doit compenser, pour une
faible part, les conditions de l'existence en-
Afrique Occidentale par rapport à celles des
autres colonies.
Nous vous remercions, Monsieur le Mi-
nistre, d'avoir reconnu cette nécessité.
Mais le même décret, par son brticle 3,
porte à trente mois le séjour- colonial mini-
mum, et les conséquences de cette disposi-
tion nous apparaissent tellement désastreu-
ses que nous préférons renoncer aux avanta-
ges consentis par les deux premiers articles
et vous demander, Monsieur le Ministre. de
faire rapporter purement et simplement le
décret du 2 août 1924, s'il ne vous est Oas -
possible de le faire modifier.
Du reste, les motifs invoqués à l'appui de
cette mesure, loin d'être justifiés. sont en
contradiction formelle aroec ceux développés.
LE NUMERO ï 20 CENTIMES
JEUDI SOIR 2 OCTOBRE 1921s
-- - - -.
-. - f
Les Annales Coloniales
JOURNAL iQUOTIDIEN'
LU iumau MaLmb PAR "LU AMMAUS OOLONIALKS" SONT LA PROPRIÉTÉ
1XCLUMVK PU JOUHAL
mi il il «m mi ftiiwi ilfinrn ifr Hiift frrff
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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mc le 1 Etranger 120 45 à
On s'abonna dus tout les Banane de porte et cites lm priadpevx Ultnlne -
Le Togo français
Du point de vue économise et
cotrmnercial, le Togo, pays sous man-
dat, ne manque pas d'intérêt. Ses prin-
cipaux produits d'exportation sont le co-
ton égré-né, le cacao, les amandes diel
palmes: et l'huile de palme.Ses importa-
tions consistent surtout en sel, tabac,
sucre, pétrole, tissus de coton et vête-
nwnts confectionnés.
Ses exportations en 4 années, de 1920
à 192S, ont été :
Coton égréne : 3.142.000 kilogrammes
(valeur 10.972.000 fr.) alors qu'en 1912,
pris 'comme point de comparaison, il
en avait été exporté 550.000 kilos valant
514.000 marks- En 1924, pour le 1er tri-
mestre, le montant a été de 200.401 kgs
contre. 67.574 kgs en 1923.
Cacao en fèves : 11.399.000 kilos (va-
leur en francs 20.440.000), tandis qu'en
1912, les exportations étaient pour ce
produit de 283.000 kgs d'une valeur de
243.000 marks. - - - - -
Amandes de palmes : 17.177.000 Kilos
(valeur 17.710.000 fr.), alors quen 1912,
le chiffre des exportations était de 11
millions 630000 kgs d'une valeur de
3.379.000 marks.
Huile de palme : 6.965.000 kilos va-
lant 7.744.000 francs.
Parmi les autres produits d'exporta-
tion intéressants, il convient de citer le
maïs, le coprah, le sisal, les graines de
coton.
Ce sont là les principaux produits du
sol au Togo1.
L'élevage du bétail est surtout prati-
qué dans la région du Nord et le nom-
bre des bêtes à cornes est évalué à
80.000.
L'industrie' est peu développée au
Togo. Les indigènes fabriquent des ob-
jets d'ivoire, de cuivre, de bois, et tis-
senb de& étoffes grossières. Il existe un
commencement d'industrie métallurgi-
que dans la région dei Banjeli, consis-
tant dans l'extraction et le traitement
du minerai pour le façonnage d'armes
et instruments agricoles.
L'industrie européenne sei borne,
pour le moment, à l'égrenage du coton,
aui défibragei du. sisal et aU traitement
de's amandes de palmes.
Nous avons dit que les importations
au Togoi consistaient surtout en sel, su-
cre, tabac, pétrole, cotonnades et vête-
ments.
Voici la. valeur en francs de ces pro-
duits.
Tissus de coton : en 1921, 3.598.000 ;
en. 1922, 2.971.000 ; 'en 1923, 10.693.000.
Vêtements confectionnés : en 1921,
191.000 francs ; en 1922, 118.000 fr, ;
en 1923, 908 000 fr.
N Sel : 1921, 259.500 f r. -1 en 1922, 338.000
N francs ; en 1923, 356.000 francs.
M Sucre : en 1921, 74.000 fr. ; en 1922,
M 284.000 fr. ; en 1923, 770.000 francs.
M Tabac : en 1921, 467.000 fr. ; en 1922,
N 1.105.000 fr. ; en 1923, 1.594.000 fr.
N Pétrole : en 1921, 506.000 fr. ; en 1922,
M 312.000 fr. ; en 1923, 1.209.000 fr.
N Cetlel statistique de ce que le To'go.
N importe montre que notre commerce
M d'importation avec cette colonie est en
M somme réduit à peu de chose.
Son commerce général s'établit com-
M me suit :
M 1920 : importations, 26.111.000 francs ;
M exportations 22,758.900 francs. Total :
M 48869.000 francs.
1921 : im'portations, 11.247.000 fr. ;
exportations, 7.018.000 francs. Total :
18.266.000 francs.
M 1922, importations 10.107.000 fr. ;
M exportations, 17.197.000 francs. Total :
M 27 304.000 francs..
1923, importations 31.426.000 fr. ; ex-
portations 24.159.000 francs. Total :
55.586.000 francs.
Ces chiffres montrent une très faible
~t progression et contiennent en eux-mê-
~t mes l'indication que la mise en œuvre
~N des ressources du Togo a besoin d'être
poussée vigoureusement.
~N C'est du côté de la culture du coton
~N que doivent se diriger les efforts.
Daps les régions de Lomé, de Sokodé,
~N de Kloulio., on s'y ieist employé. De nom-
~N breux défcroussements ont été effectués
~N dans- les parties propices à la culture
~N du coton, les agriculteurs indigènes s'y
~N intéressent de plus en plus en raiso-n
~N des prix élevés de ce textile. Plus de
~N 700 sacs de graines .de coton ont été dis-
~N tribués dans les cercles d'Agou, Sio,
~N Àgotimé, Palimé, Kpadafé, Lavié et
Kpelé.
De cet fait-, et dans les conditions nor-
~M males, on peut compter lors de la pro-
~M chaine récolte sur un rendement en-
~M viron 8 fois supérieur à celui constaté
~M jusqu'à ce. jour. Dans le cercle de So-
~M kodé, au 31 mars dernier, 10.572 kilos
~M de coton avaient été vendus par les
~M planteurs indigènes.
~M Si on doit intensifier la cult-urei du
coton au Togo, il doit en être de même
pour le'Cameroun.
La. culture du coton ne doit y être
entreprise que1 dans la zone située au
Nord du 50 de latitude et son extension
est subordonnée à la main-d'œuvre' et i
aux moyens de communication pour
permettre d'évacuer le textile.
Les circOtus-criptions les plus propi-
ces à cette culture sont celles de Ga-
roua eit Maroua qui ont l'avantagei
d"être bien peuplées. Malheureusement,
cette région est dépourvue de voies
d'évacuation.
Actuellement, la région du Nord peiut
fournir une quantité appréciable de co-
ton'. Les exportations en i923 ont été
d'environ 100 tonnes expédiées sur rAn-
gleterre par la Nigeria.
- Les expériences faites par les Alle-
mands ont démontré, enfin, que les co-
tonniers importés dégénèrent rapide-
ment et que par des soins, oulturaux
appropriés et par sélection on peut ob-
tenir avec les variétés locales un produit
donnant, au point de vue de la qua-
lité, toute satisfaction à l'industrie euro-
péenne.
Le Togo français comporte une éten-
due de 65.000 kilomètres carrés. Sa fa-
çade sur l'Océan est de 50 kilomètres
alors ique son hinterland s'enfonce à
l'intérieur jusqu'aux sources de l'Oti
et de la VOllta Blanche! sur près de 600
kilomètres. Il- a pour riverains à l'Est
le Dahomey, au nord, la Haute-Volta, à
l'ouest, la partie de l'ancien Togo alle-
mand rattachée administrativement à
la colonie anglaise dei la Gold Coast.
Au' point de vue de la répartition des
produits du sol, on peut le diviser en
3 zones :
1° La zone côtière plantée de coco-
tiers ;
2° La zone centrale où l'on rencontre
des .céréales, les palmiers à huile, le co-
ton ;
3° La zone du Nord aveic des pâtura-
ges et des forêts" le coton, le tabac, le
kapok-
Cameroun et Togo' sont des colonies
d'avenir, à condition d'apporter là tous
nos efforts afin de hâter la mise etn' va-
leur de ces territoires.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord, Membre
des Commissions des Finances
et des Affaires étrangères.
Depart du Gouveraeurgfinerai de l'Algérie
00
M. Steeg, Gouverneur Général de l'Algé-
rie, accompa.gné de Mme Steeg et de M. Du-
broca, a quitté Paris hier soir, à 20 h. 25,
à destination de Marseille, où il s'est em-
barqué aujourd'hui à midi.
Avant son départ, M. Steeg a conféré
avec M. Peytral, ministre des Travaux pu-
blics. Le Gouverneur Général a reçu à l'Of-
floe de l'Algérie : MM. Pauil Cuttoli, séna-
teur de Constantine : Levasseur, député de
Paris ; le général Lagrue, commandant le
département de la Seine ; docteur Bentami,
conseiller général de Blida ; Ferd. Marchis,
maire de Bône.
Il a conféré précédemment avec MM.
Painlevé, président de la Chambre des Dé-
putés ; Chautemps, ministre de l'Intérieur,
Daladier, ministre des Colonies. Il a été
reçu à Rambouillet par le Président de la
République, qui l'a retenu à déjeuner.
Le Gouverneur Général a reçu ces jours
derniers à l'Office de l'Algérie de la rue
des Pyramides, MM. Mallarmé, député
d'Alger ; Sabatier, ancien Président des
Délégations Financières ; Carie, délégué
financier ; Causeret, directeur des Affaires
Algériennes au ministère de l'Intérieur ;
Rodolphe Rey, bâtonnier de l'Ordre des
avocats d'Alger ; Roux-Freissineng, député
d'Oran ; E'scallier, directeur des Finances
et Vieillard-Baron, directeur des Travaux
publics en Algérie.
Le Coopto des anciens coloniaux
-0-0--
La Fédération Nationale des Anciens Co-
loniaux créée à Paris en Novembre 1923, se
réunira pour son deuxième Congrès, les 11
et 12 octobre, à Lyon au Palais de la MUr
tualité gracieusement mis à sa disposition
par M. Herriot.
Le Congrès s'ouvrira le samedi 11 octo-
bre à - dix heures. Toutes les associations
d'Anciens Coloniaux y sont cordialement
invitées. La Fédération Nationale des An-
ciens Coloniaux réunit les associations com-
prenant des anciens militaires de l'infante-
rie et de l'artillerie de marine, des troupes
coloniales (combattants de la guerre 1914-
1918 y compris) anciens fonctionnaires,
agents, employés, colons, militaires de tou-
tes armes, marins ayant servi ou séjourné
aux colonies, pays de protectorat, ou en Al-
gérie, les veuves et les orphelins.
Pour tous renseignements s'adresser à 1
M. G. Barthélémy, ancien député, Président 1
de la Fédération, 204, Boulevard St-Ger-
main, à Paris et aux délégués fédéraux en
Province ; M. Bogireaud, Président des An-
ciens Coloniaux de la région Lyonnaise,
15, Chemin de la. Demi-Lune à Lyon. - Ed.
Gay, Président des Anciens Màrsouins et
Coloniaux de la Région de 'Marseille, 5,
rue du Petit-St-Jean, Marseille.
-4>
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 1er octobre le taux
officiel de la paistre était de 10 fr. 20.
Les colonies allemandes
et la Société des Nations
--0-0--
La chose est maintenant
officielle : l'Allemagne
exige, entre autres condi-
tions, de son entrée dans
la Société ctes Nations,
l'octroi an Reich d'un
mandat sur d'anciennes
colonies allemandes.
A vrai dire, c'était à
prévoir. La recherche des colonies est, pour
une grande nation industrielle de notre épo-
que, comme une nécessité vitale. Les Etais-
Unis, eux-mêmes, qui ont l'avantage de réu.
nir, sur leur territoire vaste comme un conti-
nent, les produits des pays tempérés et la
plupart de ceux des pays tropicaux, n'en ont
pas moins senti le besoin, à la fin du - dernier
siècle, alors que leur industrie prenait le for-
midable essor que l'on connaît, de conquérir
certains territoires dont les productions com-
plétaient celles de la métropole. De là est
sortie la guerre hispano-américaine dont les
erigines économiques sont aujourd'hui fort
bien -- connues.
0,-, malgré les pertes territoriales qu'elle
a subies à la suite du traité de Versailles,
VAllemagne reste une des grandes puissances
industrielles du monde moderne. Ses ressour-
ces en charbon dépassent celles de l'Angle-
terre, et ses industries de transformation l'em-
portent sur celles de la France. Sa main-
d'œuvre est abondante et devient chaque jour
plus nombreuse. Dans ces conditions, il va
de soi qu elle veuille rechercher dans les pays
exotiques, les fournisseurs et les clients qui
lui ont été enlevés et qu'elle juge indispen-
sables à sa prospérité.
Aussi, ainsi que nous avons essayé de le
montrer, il y a quelques semaines, y a-t-il
toujours en Allemagne, un parti qui n'a cessé
de revendiquer le retour à l'ancienne métro-
pole des colonies perdues après la guerre.
Son activité ne s'est jamais ralentie. Elle
se continue avec une intensité soutenue et, l'on
pourrait dire, presque égale dans les divers
journaux, qui, si Von en excepïe la presse so-
cialiste, paraissent, en dépit de leurs ^diver*
gences politiques du même avis sur ce point.
Les organes de ce qu'on appelle Vindustrit
lourde, tiennent, à quelques nuances près, le
même langage que ceux de la haute financé,
dont les intérêts, à cette occasion, se confon-
dent.
L'invitation faite au Reich d'entrer dam
la Société des Nations, a permis à cet accord
de se manifester d'une façon significative.
Je dirai demain comment.
Henry Fôntanier,
Député du Cantal,
Secrétaire de la Commission
- des Affaires étrangères.
1 propos d'une banque d'émission
à Madagascar
M. Etienne Clénentel, dans V exposé du
budget qu'il a fait devant la Commission des
Finances de la Chambre, a signalé la volonté
du Gouvernement de créer une Banque
d'émission à Madagascar.
Le projet traîne depuis de longues années,
et il est regrettablet dans Vintérêt même de
Cr
nos Colonies, que la plupart des grandes
questions coloniales qui sollicitaient depuis
l'Armistice l'attention du pays aient été aussi
délibérément négligées : Emprunts colo-
niaux^ Grands travaux. Banque de l'Indo-
Chine. Banque de l'A. 0., Banque de Ma-
dagascar, mise en valeur de l'Afrique Equa-
toriale française, tout est demeuré en panne.
Certes, il y a eu des parlottes, soit dans des
commissions spéciales, soit à l'Assemblée
appelée Conseil supérieur des Colonies, mais
d'actes de Gouvernement, de discussions, de
solutions. nihiL
La question de la Banque d'Emission à
Madagascar peut être rapidement menée à
bien sans vouloir dénigrer les établissements
qui, deptiis trente ans, ont contribué, dans
l'Ile, à sa prospérité, il est certain que le
développement des affaires dans l'Ile exige
cette création. réclamée depuis de longues
années.
Les travaux préparatoires ont été déjà plu-
sieurs fois faits, la besogne de ceux qui vont
étudier le projet définitif en sera facilitée
d'autant et la réalisation plus rapide.
M. Daladier préfère des actes aux paroles.
Rendons grâce aux Dieux,
Bonne précaution
mais. hollandaise
où
Le Gouvernement Général des Indes néer-
landaises aurait refusé d'accorder au duc
Adolphe de MecklemBourg la concession
qu'il sollicitait en Nouvelle-Guinée ex-alle-
mande, et qui n'aurait été qu'une réan-
nexion déguisée de ce pays.
Nous ne pouvons que féliciter les Hollan-
d'ais de leur prudente réserve, ajoute le
conflrère qui donne cette infoftnation.
Jadis, le Gouvernement français avait la
vue moins longue quand il patronait la
mission soi-disant cynégétique du grand-duc
de Mecklembourg au Congo français. Cela
se p'assait en 1910-1911.
A LÀ GUADELOUPE
0*0
Le départ de M. Jocelyn Robert, de la
Basse- Terre, n'est pas sans émouvoir ceux avec
qui il avait partie liée depuis plusieurs années.
M. Daladier a eu le courage de vouloir voir
clair. Depuis son arrivée au pouvoir, on lui
avait dit et répété pas mal de choses sur les
anciennes colonies et les manœuvres politiques
qui s' y pratiquaient. La Chambre ayant validé
sans débat toutes les élections coloniales, le mi-
nistre des Colonies devait considérer jusqu'à
preuve du contraire que tout s'était bien passé
dans nos circonscriptions exotiques.
Les troubles de la Guadeloupe établissent
qu'il n'en est rien.
Le devoir du ministre est de faire la lumière.
On sait que M. Le Conte, inspecteur général
des Colonies, est revenu récemment de la
Pointe-à-Pitre. Le ministre a pris connaissance
de son rapport. Il ne faut pas exagérer l' impor-
tance de ce document. M. Le Conte était
chargé d'une mission d'inspection, mais il ne
pouvait enquêter sur des événements qui se sont
produits après son départ. S'il y a dans son rap-
port des indications sur les causes profondes du
malaise qui trouble la Guadeloupe, il ne peut y
"avotr de précisions sur des faits qu'il a appris
par la voie de la presse.
Les amis de M. Jocelyn Robert auraient
voulu que leur protégé ne fût pas remplacé par
celui qui a seul qualité pour le faire, M. Beur-
nier, secrétaire général de la colonie. Ils n'ont
pas obtenu satisfaction, et c'est justice, au mo-
ment où M. Jocelyn Robert semble n'avoir pas
fait son devoir, il est juste que, revenu à la
Pointe-à-Pitre, M. Beurnier, dont l'indépen-
dance et l'esprit de justice avaient fait peur à ce
peint qu'il avait été obligé de quitter l'île quand
le Gouverneur Robert y faisait sa politique, et
dessaisi de l'intérim quand M. Jocelyn Robert
revenait en congé en France, et cela au profit
du chef de la magistrature de 1 île. Quel com-
ble ! Rien d'étonnant que Gouverneur et Pro-
cureur marchant ainsi la main dans la main,
contre la volonté d'une fraction - qui semble
la plus importante - de la population, se li-
guant contre des citoyens au lieu de s'unir pour
le bien commun, pour l'apaisement des esprits
et pour faciliter la liberté de manifestation des
volontés populaires suscitent les pires catastro-
phes.
Si cela est vrai, quelle responsabilité pese sur
leurs têtes ?
Quelle justice immanente leur fera expier
leurs forfaits ?
JudéX.
♦
Le) services witair nos colonies
--0-0---
On étudie actuellement au Sous-Secréta-
riat à la Marine marchande l'amélioration
de nos services maritimes postaux avec les
Colonies. M. Léon Mcyer, Sous-Secrétaire
d'Etat, en même temps que maire et dé-
ipulé dut Havre, se propose de se rendre en
Algérie et en Tunisie pour y examiner sur
.place la question des relations maritimes
avec la Métropole. Il se rendra compte en
même temps des besoins de la Corse à cet
égard. M. Léon Meyer estime que les Colo-
nies intéressées doivent contribuer pour
une large part à l'amélioration des services
maritimes postaux. 11 n'est pas question,
dans ces projets, du Maroc, la seule de nos
possessions d'outre-mer où ces services ne
snrit. dotés d'aucune subvention.
- - - - - - - --
Nous savons, d'aull'e part, que c'est
"i!I,.ipnlcmcnt par la voie aérienne que les
services postaux sont. assurés entre la
France et le Maroc. Nous espérons que
dans cette question, M. Léon Meyer tien-
dra compte du dési-dé:ratum des firmes co-
loniales, dont le siège social est à Paris,
pour établir un plus large battement entre
les dates d'arrivée et de départ des cour-
riers coloniaux.
L'aviation coloniale
Le raid de Paris-Rabat
Le lieutenant Chasles et le soldat Lefèvre.
du 38 régiment d'aviation, sont arrivés au
Bourget, venant de Rabat, après avoir sur-
volé une partie du Maroc et l'Espagne. Ils
ont repartis le lendemain en direction de
Rabat. Gênés par la brume. ils ont du atter-
rir à l'aérodrome d'Orly. Ils sont repartis
a 11 h. 10 en direction de Toulouse. Les
lieutenants Noir et La rosé, du 33e régiment
sont arrivés de Rabat à 17 heures au Bour-
get. Ils repartiront sous peu pour Rabat.
Le lieutenant Tapie, du 3e régiment
d'aviation, est parti hier matin de Chàtcnu-
roux pour le Maroc. T1 est arrivé à Bor-
deaux- à 13 heures et doit suivre l'itiné-
raire Pau, Carcassonne, Barcelone, Ali-
eante, Rabat.
Une mission au Maroc
0
MM. Léon Baréty président du Groupe
parlementaire du Maroc. Guilhaumon et
Lecorbeiller, députés, Milhac, ancien chef
de Cabinet du ministre du Commerce, et
Deschizea.ux, avocat à la Cqiie-- d'Appel,
quitteront Marseille le 4 octobre, se ren-
dant en voyage d'étude au Maroc. Diverses
notabilités du monde commercial et indus-
triel de la Métropole' se joindront aux per-
sonnalités ci-dessus. Cette mission écono-
mique visitera les principales villes et ré-
gions de notre Protectorat marocain.
M. Herriot reçoit
M. Herriot, président dui Conseil, a reçu
hier matin M'. Steeg, Gouverneur Général
de l'Algérie, le Maréchal Lyautey et le
Chargé d'affaires d'Espagne.
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
--0-0--
En ouvrant la session extraordinaire du
Conseil Général le 18 juillet dernier M.
d'Arbousier, Gouverneur intérimaire a pro-
noncé le bref discours suivant exposant en
quelques mots la situation financière de la
Colonie.
Lorsqu'à la fin de votre dernière session
vous vous êtes séparés, vous avez adressé
à M. le ministre des Colonies un certain
nombre de revendications que vous esti-
miez essentielles et à .l'accomplissement
desquelles vous subordonniez le vote des
taxes qui sont nécessaires à l'équilibre du
budget.
Le ministre vous a fait connaître sa
réponse : je vous l'ai transmise. Elle peut
se résumer ainsi : les réformes que vous
demandez exigent une étude qui peut être
longue, leur mise en application ne pourra
se faire que progressivement et, d'autre
part, la situation financière nous oblige à
prendre des mesures d'urgence et je dois
vous demander de les examiner immédia-
tement.
Cependant, le ministre dans sa réponse,
me prescrit d'étudier les mesures que vous
préconisez et toutes autres qui pourraient
diminuer les charges de notre budget.
Je n'avais pas attendu ces instructions
et, dès le 27 mai dernier, j'adressais au
département un long rapport dans lequel
reprenant point par point les suggestions
de votre assemblée, je donnais mon avis
sur la possibilité et l'efficacité des mesures
envisagées. Je manquerais à la franchise
que je vous ai promise en vous disant que
j'arrive sur tous les points à la même
conclusion que vous.
Mais, peu importe mon opinion, il y a
un fait : le ministre connaît vos désirs, il
connaît mon sentiment, il peut donc pren-
dre toutes décisions qui lui paraîtront com-
patibles avec la bonne marche des services
publics. Pour ma part, simple agent d'exé-
cution, je ferai scrupuleusement ce qui me
sera ordonné.
Mais il n'en reste pas moins que le défi-
cit auquel nous devons faire face est de
plusieurs millions et que les réformes pro-
posées ne nous procureront que quelques
centaines de mille francs au maximum, si
le département les sanctionne. La situation
que je vous exposais le 3 mai dernier n'a
donc pas changé dans J'ensemble. C'est
dans ces conditions que M. le Secrétaire
Général soumettra à votre examen les
taxes que je vous demande de voter ; tout
retard nouveau ne peut qu'aggraver une
situation inquiétante.
C est un appel pressant que je vous
adresse. Je veux croire .que vous l'enten-
'drez ,; animés sans autre considération,
de l'amour du bien publfc.
Messieurs les Conseillers généraux, je
déclare ouverte votre session extraordinai-
re.
Le désaccord qui s'était manifesté dans
la session précédente entre le Conseil gé-
néral qui refusait de voter des impôts nou-
veaux et demandait une réduction "des dé-
penses, et l'Administration qui, n'adoptant
pas cette solution, déclarait ne pas pourvoir
réduire les dépenses sans compromettre la
marche des services de la colonie et de-
mandait une augmentation des impôts, s'est
renouvelé au cours de cette session extra-
ordinaire.
Comme l'assemblée locale avait adressé
au ministre des Colonies un exposé de ses
revendications après sa dernière session,
elle a adopté, par huit voix, dans sa séance
du 24 juillet, la proposition suivante qui lui
a été faite par MM. Beaumont et Pognon :
cc Le Conseil général est d'avis aaiour-
ner toute discussion des lœres nouvelles
jusqu'à ce qu'une réponse définitive soit re-
çue du Département ou de son délégué. »
La réponse a été donnée par le décret du
10 août 1924, réorganisant le Conseil gé-
néral de la Colonie et prescrivant le renou-
vellement de cette assemblée en en fixant
le nombre des membres à dix.
C'est ainsi qu'en usant du droit du plus
fort., le Gouvernement arrive toujours à
obtenir que les colonies soient de son avis.
.0-
La guerre civile enfChine
'--0..0--
Des combats désespérés se poursuivent
autour de Shanghai. Les forces du Tché-
Kiang sont peu à peu repoussées. Bien que
le bruit du canon soit de plus en plus net,
les cinémas, les dancings et les concerts de
Shanghaï sont tondés.
Les forces du KiangvSou ont amené la
grosse artillerie et viennent de commencer
le bombardement de la sconde ligne de dé-
fense des forts du Tchéi-Kiang.
Plusieurs centaines de blessés sont en-
core tHTivl à Shanghaï dans la concession
européenne. On estime qu'au cours des
trois derniers jours les combattants ont eu
en totalité 8.000 tués ou blessés.
D'autre part, on mande de Pékin que
Tchang Tsoi Lin aurait mis à prix la tête du
président de la République Tsao Koun et du
maréchal Ou Pei Fou. Il aurait offert une
somme supérieure pour la ca-pture de ces
personnages.
On mande de Mookden que le général
Wang Huai Ching, qui commandait une
division du, général Ou Pei Fou, a été tué
par ses propres troupes près de Jehol. Cet
officier avait désertë les rangs de l'armée
mandchoue avec toute une division, il y a
deux ans.
Rapports et Décrets 1
--o-b--
Décret du 26 septembre 1524 modifiant le
décret du 13 mai 1872 portant organisa-
tion d'institutions municipales à Saint-
Pièrre et Miquelon.
Décret du 26 septembre 1924 renouvelant
pour deux ans les pouvoirs de M. Pon-
naya-Rassou, conseiller privé des établis-
sements français dans l'Inde.
(J. 0. du 2 octobre 1924).
L'ouverture du salon automobile :
dLe 1924
Le Salon Automobile de 1924 a ouvert
ses portes ce matin à 10 heures. C'est une
manifestation grandiose, les meilleurs cons-
tructeurs du. monde entier ont tenu à nou-
veau de figurer parmi les exposants fran-
çais et parisiens surtout.
Tous les stands ne sont pas encore prêts
tow les modèles ne sont pas encore là,
mais cependant nous pouvons dire d'après
les quelques visites faites aux stands de
nos plus grandes firmes que trois tendan-
ces dominent dans la construction de nos-
voitures :
1° La recherche de carrosserie extrême-
ment légère et déformable et une suspen--
sion de plus en plus parfaite ;
20 Dans le mécanisme la généralisation
des freins avant, et l'extension de l'emploi
des pneumatiques Balloon ;
30 Un moteur silencieux et dépensant té-
moins d'essence possible.
Au point de vue colonial les essais faits
pour les moteurs à charbon de bois et à
huile n'ont été faits que sur les poids-
lourds comme nous l'avons vu à l'exposi.
tion des appareils de motoculture à Buç.
Le type de la voilure coloniale de tourisme
reste donc le mrne qu'en 1923 en atten-
dant les résultats des diverses expériences-
entreprises.
La participation américaine au Salon est
considérable et la participation anglaise
peu importante. Quant à la France c'est un
effort considérable que son industrie auto-
mobile fournit et en douze mois elle a battu
tous les records de production.
Un décret à modifier
m a
Le Journal Officiel de l'a République fran-
çaise du 6 août 1924 a publié un décret du
2 août 1924, majorant le supplément colo-
nial du personnel des services ooloniauit
servant en Afrique Occidentale Française et
portant à trente mois la durée du séjour co-
lonial exigé dans ce groupement pour l'ob-
tention d'un congé 'administratif.
Du rapport du ministre des Colonies au
Président de lai République, précédant la
publication de ce décret, nous extrayons ce
qui suit ;
« Le Gouverneur Général de l'Afrique Oc-
cidentale Française constate que depuis
1920 le prix des articles nécessaires à l'ali-
mentation, à l'habitation ou à l'entretien a
subi les élévations des cours de la métro-
pole dans une proportion plus intense que
la plupart des autres colonies, du fait même
de sa proximité de France. On peut dire,
souligne-t-il, que la vie matérielle en Afri-
que Occidentale Française se trouve être
l'image, considérablement grossie (p'ar suite
des tarifs de transport, de douanes, du taux
de l'argent, des pertes, etc.), de celle que
subissent actuellement les nationaux de
France. Et si les fonctionnaires de certains
postes de l'intérieur paraissent, du fait du
bon marché, d'ailleurs relatif, des ressources
locales, pouvoir aisément faire face à leurs
besoins, il ne faut pas se dissimuler qu'il
n'y a là qu'illusion; les matières provenant
de France subissent, au lieu d'arrivée,. des
majorations considérables, qui balancent ra-
pidement 1 économie réalisée sur les denrées
locales, à moins que le fonctionnaire, de-
vant le prix prohibitif de ces articles métro-
politains, ne préfère s'en priver. Il ne sem-
ble pas que ces privations puissent être con-
sidérées comme désirables.
Relativement à l'Indochine où la quotité
du supplément colonial est des sept dixiè-
mes de la solde, le chef de notre groupement
de l'a côte Ouest africaine fait remarquer
que si, dans notre possession d' Extrême-
Orient la vie matérielle a pu augmenter de-
puis 1920, l'Européen y trouve le réconfort
de la vie intellectuelle ou morale que ne
lui procurent pas les colonies de l'Afrique
Occidentale Française, même sans faire état
d'autres profits incontestables.
A ce peint de vue également, l'Afrique
Occidentale Française est comparativement
défavorisée. »
Voici ce que représente cette manne pour,
un agent débutant dont la solde de présences-
est de 4.000 francs, un supplément de,
31 fr. 60 par mois; pour un agent dont lai. -
solde de présence est de 9.000 £ r., un sup--
plément de 75 fr. par mois.
Suppléments de beaucoup inférieurs aux:
charges créées par cette augmentation du.
prix de la vie dans l'a plupart des colonies:
du groupe de l'A. O. F., dans la Guinée
française en particulier. ; !
Les membres de l'Association amicale et
professionnelle du chemin de fer de Cona-
kry au Niger ont, à ce sujet, adressé la let-
tre suivante au ministre des Colonies :
Conakry, le 6 septembre 1924.
Monsieur le Ministre,
Un décret en date du 2 août 1924 a ma,.-
joré d'un dixième le supplément colonial dur
personnel des services coloniaux servant ew
Afrique Occidentale Française.
Cet émolument doit compenser, pour une
faible part, les conditions de l'existence en-
Afrique Occidentale par rapport à celles des
autres colonies.
Nous vous remercions, Monsieur le Mi-
nistre, d'avoir reconnu cette nécessité.
Mais le même décret, par son brticle 3,
porte à trente mois le séjour- colonial mini-
mum, et les conséquences de cette disposi-
tion nous apparaissent tellement désastreu-
ses que nous préférons renoncer aux avanta-
ges consentis par les deux premiers articles
et vous demander, Monsieur le Ministre. de
faire rapporter purement et simplement le
décret du 2 août 1924, s'il ne vous est Oas -
possible de le faire modifier.
Du reste, les motifs invoqués à l'appui de
cette mesure, loin d'être justifiés. sont en
contradiction formelle aroec ceux développés.
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