Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-09-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 septembre 1924 30 septembre 1924
Description : 1924/09/30 (A25,N131). 1924/09/30 (A25,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64112362
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINIGT-G1N0I1TEMK ANN,F.R - No lqd
LE NUMERO : 2ft CENTiMËS
MARDI SOIR, 30 SEPTEMBRE 1924
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Lu AKHCUS Ptnuta PAI US AN NALIS COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
ML ETMIMU èftmtmluim» kaAjtnee» dtPullMU
DIRECTEURS: MARCEL RUEPEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Admiiiilnlion : 34, Rue du Mont-Thftbor. PARtS-1* - Téléphone : LOUTRE 19-17
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Le fiiMrieneoi lénéral le l'Indochine
L attentat de Canton a de nouveau évo-
qué la question du Gouvernement Général
de l'Indochine déjà agitée il y a quelques
mois. D'après certaines informations parais-
sant avoir été puisées aux meilleures sour-
ces, M. Merlin, à l'issue de la mission dont
il avait été investi au Japon, devait rentrer
en France pour en exposer les résultats et
sa succession aurait été alors virtuellement
ouverte. On avait mis en avant les
noms de ceux appelés à lui succéder en
Extrême-Orient. Nous nous sommes déjà
élevés contre une pareille éventualité. Le re-
tour définitif de M. Merlin ne pourrait être
justifié selon nous, que si le séjour de ce
haut fonctionnaire .avait été rendu impos-
sible, là-bas, par des raisons de santé, ou
s'il n'avait pas paru à la hauteur de la tâ-
che à lui confiée.
Or, il en est tout autrement, M. Merlin a
parfaitement réussi, en Indochine, et est
considéré, en Extrême-Orient, comme un des
meilleurs représentants que la France y ait
eu. Les habitants de nos possessions asiati-
ques dont il a su si promptement gagner les
sympathies ont mis en lui tous leurs espoirs.
Lorsque le ministre des Colonies a enlevé
de l'Afrique'Occidentale française M. Mer-
lin qui poursuivait là-bas une œuvre consi-
dérable, M. Sarraut a déclaré lui-même qu'il
confiait à son collaborateur « un mandat de
longue haleine » devant lui permettre d'ac-
complir de grandes choses, en Indochine.
Le nouveau Gouverneur Général s'est ac-
quitté de ses hautes fonctions avec une gran-
de conscience, une activité incessante, un la-
beur de chaque jdur; a su s'initier rapide-
ment aux grands problèmes sollicitant son
attention.
Enfin, la mission que vient d'accomplir au
Japon M. Merlin, augmente encore les titres
qu'il a de rester à son poste. Après avoir par-
couru les diverses régions de l'Indochine, et
s'être efforcé d'en connaître par lui-même les
aspirations et les besoins, il a pu apprécier au
delà de ses frontières, la physionomie et la
mentalité des peuples qui l'entourent et se
documenter sur les éléments devant - - consti-
tuer la base d'un rapprochement économique
et politique. Le voyage, qu'il a récemment
entrepris, peut, non seulement être considéré
comme un acte de haute courtoisie et de
sympathie à l'égard de nos voisins, mais en-
core comme une excellente œuvre de propa-
gande pour l'Indochine et l'influence fran-
çaise puisque l'une et l'autre sont indissolu-
blement unies.
Ce fut, on peut le dire, la première mani-
festation extérieure de ce grand pays si jus-
tement dénommé « la Métropole Seconde *
et la consécration officielle de l'importance
qu'il a si rapidement prise au milieu des au-
tres nations d'Extrême-Orient.
La future exposition de Saïgon en 1926
conçue par le Gouverneur Cognacq et par lui
dans le même sens sera la consécration de
cette politique soutenue par tous ceux qui
connaissent l'Indochine.
Ce n'est pas au moment où, possédant en
fin une documentation des plus complètes,
lui permettant d'entrer dans la voie des réa-
lisations, que le chef de l'Indochine peut
envisager la résiliation de ses pouvoirs. Son
départ définitif produirait un effet lamen-
-table et justifierait cette croyance que le Gou.
"Verneur Général de l'Indochine quitte tou-
jours ses fonctions au moment où il connaît
bien le pays et où il peut rendre les grand s
services qu'on attend de lui.
Le changement dans la direction d'un
pays comme l'Indochine, quand aucune cir-
constance ne le justifie, est toujours un évé-
nement fâcheux. Et d'ailleurs, un décret de
M. Sarraut, qui était pleinement de cet avis,
fixe à cinq ans la durée des fonctions des
Gouverneurs Généraux et Gouverneurs des
Colonies et dépendances. Ce décret que je sa-
che n'a pas été abrogé. Ce changement serait
d'autant plus fâcheux actuellement que la
d'entière campagne électorale a révélé, dans
certaines couches de la population indigène,
un état d'esprit qui oblige les Pouvoirs pu-
blics à beaucoup de circonspection et de pru-
dence.
Nous sommes bien obligés de reconnaître
que nous subissons aujourd'hui les effets
d'une politique qui fut mal comprise, donc
imprudente. Certains esprits furent trop
prompts à réclamer immédiatement des réa-
lisations qui ne peuvent être obtenues que
progressivement, par une sage évolution.
L'effervescence que nous venons de cons-
tater prouve le danger de lancer prématu-
rément dans des milieux insuffisamment pré-
parés à les recevoir, des idées dont l'appli-
cation ne peut être que le fruit d'une longue
étude et de l'expérience. Nos protégés anna-
mites n'avaient pas une éducation politique
suffisante pour faire la part qu'il convient
aux déclamations sentimentales dont ils
étaient l'objet. Sous le mirage des mots et la
séduction des images, ils ont considéré,
comme constituant un fait accompli, ce qui
n'était que l'exposition d'un programme
d'avenir.
La désillusion a été d autant plus vive
que l'espoir avait été plus grand et cette
déception, soigneusement exploitée par des
ambitieux, s'est traduite par une campagne
de presse et une agitation dont le malaise se
fait encore lourdement sentir dans l'opinion
publique.
La France a fait beaucoup pour l'éman-
cipation de ses protégés, elle est décidée à
persévérer dans cette voie, mais elle ne peut
subir, sans abdiquer, les injonctions de ceux
qui n'ont aucune qualité pour parler au nom
du peuple annamite.
M. Merlin, par la maturité de son esprit,
la rectitude de son jugement et sa longue
expérience coloniale, est bien l'homme qui
convient pour calmer les craintes et les im-
patiences et ramener la sécurité en substi-
tuant à une politique de sentiment une poli-
tique de raison.
Telle est l'impression qui semble se dé-
gager tant chez nos compatriotes que chez nos
protégés.
Le Gouvernement français saura sans
doute en tenir compte et M. Merlin ne sera
pas, nous en sommes sûr, insensible à son
appel.
Pierre Valude,
Député du Cher.
"e
Inauguration du monument
à Maurice Long
M. Daladier, ministre des Colonies, a
inauguré avant-hier, à Chabrillan (Drôme),
le monument élevé à la mémoire de Maurice
Long, Gouverneur Général de l'Indochine,
par les associations et les groupements indo-
chinois.
Après avoir été reçu à la mairie, le minis-
tre s'est rendu au cimetière accompagné du
préfet de la Drôme, des parlementaires -du
département, de M. Outrey, député de la
Cochinchine, de MM. Garnier, Résident Su-
périeur; Cognacq, Gouverneur de la Cochin-
chine, et diverses personnalités.
Devant le monument, autour duquel se
pressait une nombreuse affluence, le maire a
remercié les souscripteurs qui, en honorant
Maurice Long, ont également ^honoré son vil-
lage natal.
M. Outrey a exprimé les sentiments de
reconnaissance des Assemblées consultatives
et des assemblées élues de Cochinchine, qui
ont conservé du grand Gouverneur que fut
Maurice Long un ineffaçable souvenir.
M. Garnier a donné lecture d'un télé-
gramme de M. Merlin, disant tout son res-
pect pour la mémoire du grand administra-
teur dont l'Indochine conservera éternelle-
ment le pieux souvenir.
Au nom du Conseil général, M. Perdrix a
rappelé l'œuvre accomplie par Maurice Long
au sein de l'Assemblée départementale, et,
au nom des parlementaires de la Drôme, M.
Léon Archimbaud a redit quelle perte a faite
la France le jour où Maurice Long s'est
éteint en terre étrangère.
Le ministre des Colonies a loué F œuvre de
l'ancien Gouverneur Général.
Pas de devoir plus émouvant, a-t-il dit,
que d'associer à cette cérémonie le Gouver-
nement de la République tout entier. Nous
avons le droit de proclamer que le nom de
Maurice Long restera comme celui d'un
grand Français qui a enrichi le patrimoine
de l'humanité tout entière..
Et il a ajoute :
Sur les rives du Pacifique, il est arrivé
n'ayant pour toute force que la force de son
esprit, et il s'est immédiatement révélé
comme un chef brisant toutes les intrigues,
dissipant toutes les équivoques.
M. Daladier s'est incliné devant la veuve
de Maurice Long, en déclarant que le meil-
leur moyen de rester fidèle à la mémoire de
ce dernier, c'est de suivre ses leçons et ses
conseils.
Cette cérémonie a été suivie d'un banquet.
Après le préfet, après le maire, après M.
Lisbonne, sénateur, après M. André Escof-
fier, député, le ministre a pris la parole. Il
a rappelé quels liens fraternels unissent la
Drôme et le Vaucluse, qui, à toutes les heu-
res de crise, ont uni leurs efforts et su rester
fidèles au devoir républicain. Il a évoqué la
mémoire de Madier de Montj au, de Maurice
Faure, de. Maurice Long, qui ont légué un
exemple d'une vie intègre, que rien n'a ja-
mais pu ternir.
Je fais partie, a-t-il déclaré, d'un Gouver-
nement qui gouverne par les forces de gau-
che et d'extrême gauche, étroitement asso-
ciées pour une action réformatrice. Je res-
pecte tous mes adversaires, toutes les opi-
nions ; mais c'est une forme de ce respect
qui m'oblige à m'exprimer sans détour, afin
qu'il n'y ait ni équivoque, ni indécision.
Notre pensée est de ne garder le pouvoir
que par et pour l'union de toutes les forces
-républicaines, et nous le quitterions sans re-
gret si cette union, voulue par le pays, ve-
nait à se briser. Mon éminent chef a dé-
claré qu'il n'accepterait pas de majorité de
rechange. Nous voulons gouverner avec tous
les républicains, mais avec eux seuls. Déjà
nous avons travaillé pour la paix, qui a été
consolidée sans diminuer le pays, mais en
le grandissant devant le monde. Nous
n'avons eu la paix que lorsque nous avons
été considérés par les autres peuples comme
les soldats du droit. Quand elle sera défini-
tivement établie, sans que notre vigilance
soit endormie, nous entreprendrons la
grande œuvre des réformes sociales si sou-
vent promises et si souvent ajournées.
Pour elle, les vieux représentants de la
Drôme ont sonné le ralliement des forces
de gauche. Nous continuerons leur efort, et
notre désir est que l'on dise de nous comme
d'eux que nous avons travaillé loyalement
et sincèrement pour La justice et la paix.
M. Daladier est reparti pour Crest et Va-
lence où, le soir, la Municipalité lui a offert
un dîner intime.
A LA MÉMOIRE DE.
--0-0--
g
M. Maurice Long a été
glorifié dimanche à Cha-
brillan (Drôme). M.
Edouard Daladier avait
tenu à honorer de sa pré-
sence la cérémonie d'inau-
guration du monument
élevé à la mémoire du re-
gretté député de la Drôme
mort trop tôt pour avoir pu donner à l Itido-
clzÙte la mesure de sa valeur que son très
court passage au Ministère du Ravitaillement
pendant la guerre n'avait fait qu'indiquer.
Le ministre des Colonies a su prononcer
sur la tombe les paroles qu'il fallait. Il a
rendu hommage à la loyauté républicaine de
M. Maurice Long, à sa fidélité aux doctrines
qui 71e s'est pas démentie une fois depuis le
jour où il est entré à la Chambre en 1910.
Son œuvre en Indochine commençait à por-
ter ses fruits. Homme prudent, d'esprit ras-
sis, de jugement sûr, n affirmant pas, par
des paroles inconsidérées, une volonté qui se
marquait par des actes. Il avait su, à Hanoi,
gagner la confiance des indigènes, assurer le
calme dans cette belle Indochine, et conqué-
rir par sa finesse, son urbanité, son esprit de
décision, la sympathie et l'estime de tous les
cclons qui ont assuré par leur activité et leur
travail l'incontestable prospérité de l'Indo-
chine d'aujourd' hui.
Quittant le cadre colonial pour la politique
M. Daladier a su trouver les pa-
roles fallait dire : il a iiioiiiré çit(lle
roles qu'il fallait dire: il a montré quelle
était la ligne de conduite du Gouvernement,
il s'est exprimé avec une rude et belle fran-
chise. Il a appliqué la maxime du philosophe
qui est encore la seule vraie.
En politique comme dans la vie, le plus
habile, c'est d'être honnête,
Qualité que M. Daladier, comme son chef,
M. Herrioti a au plus haut point.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
♦
DÉPART
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Carde,
Gouverneur Général de l'Afrique Occiden-
tale Française, quittera Paris, par la gare
du quai d'Orsay, le samedi 4 octobre, à dix
heures du matin. Il se rendra à Bordeaux
afin de s'entretenir avec le commerce de
cette ville; il gagnera ensuite La Pallice
pour s'embarquer, le 7, sur YEubée, à des-
tination de Dakar.
PHILATÉLIE
Voici quelques renseignements sur la
philatélie coloniale :
Algérie. - 2 timbres colis postaux ont
paru, ce sont les 15 et 60 centimes, ainsi
que 4 timbres « Majoration » à 0,5, 60 c. et
1 franc.
Côte des Somalis. - Le 50 c. bleu, paru
il y a une quinzaine, est déjà retiré de la
vente.
Martinique. - Le 30 c. carmin et rouge
est retiré de la vente. Il aura vécu 12
jours.
- Nouvelle-Calédonie. - Le 5 francs pa-
raît dans une nouvelle teinte, intermé-
diaire entre le jaune pâle et le jaune
orange foncé déjà connu.
Tchad. - La série Tchad surchargée
« AfTique Equatoriale Française » vient de
paraître. Les 10, 30 et 50 centimes, qui
sont aux anciennes coule.urs, ne seront en
service que très peu de temps. Le 75 cen-
times était épuisé le troisième jour, il est
probable qu'il en sera imprimé d'autres.
Ajoutons qu'une exposition philatélique
se tiendra à Paris en mai 1925 au Pavillon
de Marsan dans le Palais des Tuileries.
L'aviation coloniale
-------
Nouveau raid Paris-Rabat
Après le raid du capitaine Weiss et du
iieutenant Yancaudenberg, sur le parcours
Paris-Rabat-Paris, la direction de l'aéronau-
tique militaire avait autorisé quatre autres
équipages à partir de leur base pour re-
joindre Rabat avec leur appareil de série.
A cet effet, les lieutenants Noir et Laro-
sé, dui 33e régiment d'aviation, ont quitté
Bochum-les-Grefeld hier à 13 heures 30 et
sont arrivés au Bourget à 17 heures, ils
sont repartis ce matin pour Toulouse, pre-
mière étape de leur raid, ainsi que le lieu-
tenant Chasles et le soldat Lefèvre, du 38e
régiment de Thionvine, qui ont rejoint Le
Bourget hier dans la matinée.
A Biribi
Comment ils s'amendent
Après une fuite éperdue, un cambrioleur de
villas de la Varenne-Saint-Hilaire a été arrêté
par un jeune cycliste.
Ce malfaiteur, Georges Bricard, titulaire de
plusieurs condamnations, venait d'être libéré
des Compagnies de discipline.
Mo
A L'OFFICIEL
M. Guibourg, conseiller à la cour d'ap-
pel de Paris, a été nommé memihre du
comité consultatif du contentieux des Co-
lonies.
Le tourisme automobile
en Afrique
Après les .raids magnifiques des missions
Citroën et Renault, qui ont démontré que
l'on pouvait circuler aussi facilement en au-
tomobile au cœur de L'Afrique que sur nos
boulevards, l'heure des réalisations pratiques
semble avoir sonné.
L'organisation des routes sahariennes et
soudanaises se poursuit. On sait déjà que
Pelletier d'Oisy et Besin vont participer à
une randonnée vers le lac Tchad.
Cette mission placée sous la direction du
commandant de la Fargue, beau-frère de
Pelletier d'Oisy, est purement civile. Elle
est organisée par M. André Citroën avec des
auto-chenilles Citroën-Kegresse-Hinstin en
vue du tourisme. Deux itinéraires sont pré-
vus pour plus tard, car M. Citroën est per-
suadé que les touristes ne manqueront pas :
le premier : Alger-Biskra-Touggourt-In..Sa-
lah-Hoggar-Tombouctou-Zinder-Lac Tchad-
Bilma-Djanet-Ghadamès-Tunis ; le second
Tunis-Tchad sera utilisé par les chasseurs
de gros gibier. Et comme les touristes ai-
mant ._1*L confort, des hôtels seraient aména-
gés en différentes places.
C'est l'itinéraire Tunis-Tchad que le com-
mandant de la Fargue, Pelletier d'Oisy et
Besin parmi les personnalités les plus mar-
quantes de la mission vont reconnaître à
partir du mois - prochain.
Cet itinéraire se divise en trois parties :
Tunis-Ghadaanès (1.000 kil. environ) ; Gha-
damès-Djanet (900 kil. environ) par Fort Po-
lignac et le massif des Adzjers ; enfin Dja-
net-Ngruigmi (lac Tchad), 1.000 kil. environ,
par Djado., Bilma et Agadein.
La portion la plus difficile est celle de
Ghadamès à Djanet, car à partir de ce point,
l'itinéraire suit la piste des caravanes de
Tchad à Tripoli.
Ce n'est pas tout, comme M. Citroën ne
fait pas les choses à demi, déjà MM. Haardt
et Audouin-Dubreuil ont assure une réalisa-
tion pratique de leur raid célèbre.
Des services ont été depuis deux ans créés
par le grand établissement du quai de Ja-
vel : services d'hôtel, service zoologique,
chasse, photographie, exposition, etc., etc.
Grâce à M. Citroën, on pourra aller en
automobile d'Alger à Tombouctou et trou-
ver à toutes les étapes de petites auberges
propres et jieuves où la table et le gîte se-
ront assurés.
- - a - &
Les circuits Citroën doivent comprendre,
si nous sommes bien informés, le parcours
suivant. Départ d'Alger, Sahara-Soudan,
Tombouctou, le lac Tchad, l'Afrique équa-
torLale, le Soudan égyptien et l'Abyssinie.
Enfin, M. Citroën, avec l'autorité mili-
taire, prépare un raid Dakar-Djibouti. De
Dakar, on nous écrit que cette organisation
demande beaucoup de soins. Tous les méha-
ristes vont être placés en couverture, car on
veut éviter les risques d'un rezzou, hélas!
toujours possible.
En dehors de ces missions Citroën, il faut
encore citer celle qu'organise sur des voi-
tures à six roues Renault, le général Es
tienne, qui, jadis, s'était occupé du premier
raid Citroën. Le fils du général dirigera
l'expédition à laquelle participera peut-être
le général Franchet-d'Esperey, cette mission
partira de Colomb-Béchar pour aller à Tom-
bouctou.
Le mouvement est déclenché, de nombreu-
;es voitures automobiles vont sillonner
.'Afrique cet hiver; bientôt, les touristes se-
ront invités à visiter ainsi cet immense pays.
L'auto a définitivement vaincu le désert.
Caillé, qui l'eût dit?
Nachtigal qui l'eût cru?
Joé Poyet
-- --
Le salon de l'automobile et t A.O. F.
–0-0–
Jeudi, le Salon de l'Automobile ouvre ses
portes. C'est une grande manifestation in-
dustrielle qui est toujours impatiemment at-
tendue et attire une foule de visiteurs de
tous les coins du monde.
Nos colonies participent au développe-
ment de notre industrie automobile.
Faut-il citer, par exemple, l'A. O. F. En
19'7, il est entré en - tout et pour tout 58
voitures en circulation dans cette immense
colonie, et la. plupart étaient américaines
(Ford et Averland).
En 1923, on enregistre l'entrée de 281 voi-
tures dont i6r de marques françaises, 109
de marques .américaines, 7 de marques ita-
liennes, 4 de marques anglaises.
Aujourd'hui, sur le rayon routier de l'A.
O. F., qui compte plus de 12.000 kilomè-
tres de routes et de pistes praticables, rou-
lent plus de 1.500 autoiS:,
Il n'y a qu'un inconvénient au dévelop-
pement de l'automobile en A. 0. F., c'est
le carburant qui est plus cher encore qu'en
France.
Quand les études des grandes maisons qui
veulent substituer l'huile d'arachide à l'es-
sence seront-elles prêtes et d'une utilisation
pratique ?
L'indulrie aulumobile el nos colonies
Pendant les sept premiers mois de 1924,
nous relevons pour les exportations de voi-
tures automobiles dans nos colonies et
pays de protectorat les chiffres suivants :
Algérie, 2.335 ; Tunisie, 79 ; Maroc, 315 ;
Sénégal, 51 ; Madagascar, 37 ; Indochine,
664.
En ce qui concerne les voitures automobi-
les lourdes nous avons noté : Algérie, 213;
Tunisie 33; Maroc, 39 ; Sénégal, 25; Mada-
gascar, 5 ; Indochine, 28:
Pour notre commerce général il y a lieu
de remarquer la progression importante de
nos exportations qui sont passées" de 423
millions 832.000 fr. pour les sept premiers
mois de l'année 1923 à 754.918.000 fr. pour
la période correspondante de l'année 1924,
soit une augmentation de 78 0/0.
Inondations en A. O. F.
Les Lieutenants-Gouverneurs du Séné-
gal, du Soudan et de la Guinée-Française
signalent une crue exceptionnelle du Sé-
négal et du Niger au bief de Kouroussa
Mopti. Au Sénégal, les escales de Podor et
de Matam sont inondées. Par suite de la
crue du Niger, le village indigène de Kou-
likoro s'est effondré en partie et les maga-
sins européens sont inondés. A Bamako,
les magasins de navigation sont menacés.
A Kouroussa, les magasins sont envahis
par les eaux, le wharf submergé et la na-
vigation sur le bief Bamako Kouroussa
est rendue difficile en raison de la violen-
ce du courant : de longs retards sont à
prévoir. Le Lieutenant-Gouverneur du
Soudan s'est rendu immédiatement à Kou-
roussa pour prendre les mesures néces-
saires en vue de continuer à assurer le
service de navigation organisé pour sup-
pléer au trafic interrompu. L'inondation
des rives du Niger menace les récoltes.
Cette crue a dû se produire également en
haute Côte-d'Ivoire, où elle aura été la
bienvenue, car la crue annuelle de la eai-
son d'hivernage avait été fort courte et
Insuffisante pour assurer la descente des
bois de cette campagne.
A h Mosquée de Paris
--0-0--
A peine de retour de la Drôme, à onze
heures du matin, avec cinq heures de re-
tard, M. Daladier, ministre des Colonies,
accompagné de M. Bonamy, Gouverneur
des colonies, directeur des affaires musul-
manes au ministère des Colonies, a visité
hier après-midi à trois heures, les travaux
de la mosquée de Paris.
Le ministre a été reçu par Si Kaddour
ben Ghabrit, président de la Société des
Habous des Lieux Saints; MM. de Beau-
marchais, directeur de l'Afrique au minis-
tère des Affaires étrangères; Robert Ray-
naud, secrétaire général de l'Institut musul-
man; Fleurot, conseiller municipal.
Sous la conduite de M. Mantoux, archi-
tecte,. le ministre a visité les différentes par-
ties de la mosquée dont les travaux avancés
constituent un ensemble très réussi et sur-
tout fort original.
En quittant les chantiers, M. Daladier .a
exprimé toute sa satisfaction de l'état des
travaux qui, oommencés en octobre 1922,
seront terminés en 1925 et témoigneront de
la sollicitude que la France porte au monde
musulman.
En souvenir
des marsouins de Champagne
L'hommage qui a été rendu solennelle-
ment aux Morts de Champagne, « là où
était la ferme de Navarin », fut non seu-
lement un hommage des plus mérité, mais
un témoignage de profonde gratitude de la
France envers ceux qui, par suite de graves
erreurs du haut commandement, s'étaient
sacrifiés avec tant d'abnégation, alors que
leur courage et leur énergie auraient dû être
mieux employés.
Nul n'ignore en effet que le maintien de
nos troupes de Champagne sur les bords
même de la Tourbe, en arrière de la Main
de Massige, à l'ouvrage Pruneau et à la
lisière du bois de Ville, a eu comme résul-
tat de faire massacrer, pendant de longs
mois, un grand nombre des nôtres, alors
:¡ue quelques kilomètres plus au Sud, la
position Mont-Rémois-M.almy était beau-
coup plus indiquée au point de vue tactique.
Dans un ,trës beau discours, le général
Gouraud qui avait paré de son mieux aux
inconvénients ,et aux erreurs .citées plus
haut, fit l'historique de la grande bataille
de Champagne qui se termina par l'habile
manœuvre tactique ordonnée par Te maré-
chal Pétain.
Après le général Gouraud, le ministre de
la Marine a salué les délégués alliés qui
assistaient à la cérémonie, il a rendu hom-
mage à la vie héroïque du général Gou-
raud et exalté le sacrifice des héros tombés
sur le sol champenois :
Tous les Français, dans fies cérémonies com-
me celle-ci, a-t-ii dit. ne doivent songer qu'au
fait qu'ils sont les fils d'une même patrie et a
s'unir dans un même sentiment de reconnais-
sance pour les anciens combattants. Ce sont les
anciens combattants surtout qui ont droit de
parler de la paix parce qu'ils ont connu les
affres de la guerre. Il ne faut plus qu'il- y ait
autant de voiles de deuil. Ceux qui ont fait la
guerre ont le droit de dire qu'ils la haïssent.
Après la visite de la crypte a eu lieu le
défilé des troupes devant le monument.
Eugène Devaux.
–-
Rapports et Décrets
Décret du 16 septembre 1924 relatif aux
frais de justice criminelle, correctionnelle
et de simple police à la Martinique, à la
Guadeloupe et à la Réunion.
Décret du 14 septembre 1924 portant réduc-
tion de l'effectif du détachement de gen-
darmerie de la Guyane.
(J. O. du 27 septembre 1924.)
Décret du 25 septembre 1924 par lequel est
approuvée la convention en^date du 14 sep-
tembre 1924 passée entre le ministre des
Colonies et M. Charles Quillard, ingénieur
civil des mines.
J. 0. du 28 septembre i984.
-00 1
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 28 septembre 1924,
le taux officiel de la piastre était de 10 fr.15
A LA GUADELOUPE
Le silence. après l'orage
Il est malheureux pour M. René Boisneuf
qu'il ait été, au cours de ses huit années de
mandat un parlementaire acariâtre, atrabilaire,
vindicatif. Il s'est aliéné de nombreuses sym-
pathies. Ce n'est pas parce qu'il s'est fait trop
souvent au Parlement l'avocat passionné des
causes mauvaises et injustes pour qu aujour-
d'hui, victime à son tour, nous ne le défendions
pas. Il faut se souvenir qu'à la Guadeloupe, de-
puis trente ans, deux partis sont en présence et
qu à l'encontre de ce qui s'est passé à la Mar-
tinique, les chefs sont restés sur leurs positions
sans passer d'un clan ou d'un camp à l'autre et
inversement.
Le parti de Gerville-Réache a pour continua-
teur M. René Boisneuf ; il avait toujours eu
une énorme majorité dans l'île, et il semble
bien que ses adhérents n'ont guère diminué.
L'autre, c'est celui de M. Gérault Richard,
puis de M. Candace, nul doute qu'il ait tou-
jours profité des faveurs de l'administration.
- M. - Jocelyn Robert semble dans sa nouvelle
profession avoir manqué de mesure. II faut M-
voir peser les doses aussi bien quand on est
gouverneur que potard.
Le Parquet, de complicité avec M. Jocelyn
Robert, procède à des arrestations arbitraires qui
eurexcitent les passions et déterminent les désor-
dres.
M. Isaac, journaliste et fils de l' ancien séna-
teur de la Guadeloupe, a été arrêté.
Pour savoir la vérité - que le gouverneur
cache - nos compatriotes sont obligés d'utili-
ser le câble angl ais, M. Jocelyn Robert filtrant
les dépêches.
Le retour de M. Jocelyn Robert est un heu-
reux prélude. Mais il faut que la vérité éclate.
Il faut que les repaires électoraux coloniaux
soient nettoyés.
M. Daladier, qui a de l'énergie, facilitera,
nous en sommes certains, l' œuvre de la justice.
Et s il y a des sanctions à prendre, si graves
qu elles soient - nous ne parions pas de rap-
pels ou dè simples mises à la retraite - nmis
comptons sur lui pour les prendre. --- ----
Le régime républicain aux colonies y ga-
gnera, les colonies aussi.
Après le bagne des forçats, le bagne des
urnes.
L'affaire Boisneuf va permettre de donner
un coup de balai dans les écuries d'Augias.
Judëx. -
Doux régime 1 Arrestations !
Voici quelques faits qui complètent les ar-
ticles que nous publions sur cette affaire :
Le Gouverneur, ayant su qu'afin de facili.
ter le tirage des premiers numéros du
Franc Parler, qui se publie à Basse-Terre,
la direction de cet organe avait eu recours,
à l'imprimerie du Gouvernement pour quel-
ques caractères, a saisi la justice du fait. Le
juge d'instruction et six gendarmes .se ren-
dirent à l'imprimerie du Franc Parler aux
fins d'une perquisition. Mais les caractères
avaient été déjà rendus. Le magistrat se
transporta à Vimprimerie du Gouvernement
où il apprit que les caractères avaient été
prêtés par M. Armand Lavault, agent de 5e
classe de l'établissement. Il lut -brocedé à
Varrestation de cet employé.
L'imprimeur du Franc Parler, M. Ra-
phaël Amas al on, appelé, deux jours après,
samedi 23 août, au cabinet du juge d'ins-
truction, a été également arrêté.
Le chef du service de l'imprimerie du
GtntVernement, l'honorable M. Maurice Mar-
tin, ayant déclaré avoir autorisé son subor-
donné, M. Lavault, à se servir de quelques
caractères, sans connaÍtre le travail auquel
ils étaient destinés, a été mis sous mandat de
dépôt sous l'inculpation de complicité de dé-
tournement de caractères de l'imprimerie du
Gouvernement.
Cette arrestation a causé une profonde
émotion, la famille Martin étant très estimée
à Basse-Terre.
Le juge d'instruction a, par ailleurs, fait
procéder à la saisie des caractères de l'im-
primerie du Franc Parler.
Ces faits expliquent sans les justifier que
des bombes aient été placées dans les bu-
reaux du Gouvernement et que des coups de
feu aient été tirés sur M. Jocelyn-Robert.
Notre confrère de Basse-Terre, le Franc
Parler, avait entrepris avec un certain cou-
rage de dénoncer les vilenies des dirigeants
de la Guadeloupe qui s'étaient mis au ser-
vice de la politique de M. le député Can-
dace.. Il avait un gros succès dans le public.
Par contre, il s'était attiré l'animosité de
ceux qu'il attaquait avec virulence. On ne
cachait pas dans certains milieux générale-
menf oîfen informés de Basse-Terre qu'en
haut lieu on cherchait les moyens de faire
disparaître Te journal.
Patrouille de gendarmes
Voici comment on entend la politique
d'ordre et d'apaisement à la Guadeloupe.
C'est notre confrère de La Pointe-à-Pitre, le
Nouvelliste, qui public ce qui suit :
Il y a quelques soirs, entre 7 h. 1/2 et 8
heures, des gendarmes à cheval ont parcouru
au galop les principales rues de la Pointe-à-
Pitre, sabre au clair, obligeant de paisibles
citoyens à fermer leurs portes. « Fermez vas
portes! n criaient ceux qui apparemment
étaient les chefs. Renseignements pris, cette
démonstration - Le mot est d'un adjudant
de gendarmerie –jEvait été jugée utile parce
de gendarmerie -- w
que. en période électorale, un homme politi-
que avait réuni quelques-uns de ses amis
en une rèùmon publiquei
On comprend après cela que les esprits
soient surexcités.
M. Jocelyn-Robert est vraiment un inoom-
parable fauteur de desordres.
LE NUMERO : 2ft CENTiMËS
MARDI SOIR, 30 SEPTEMBRE 1924
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Lu AKHCUS Ptnuta PAI US AN NALIS COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
ML ETMIMU èftmtmluim» kaAjtnee» dtPullMU
DIRECTEURS: MARCEL RUEPEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Admiiiilnlion : 34, Rue du Mont-Thftbor. PARtS-1* - Téléphone : LOUTRE 19-17
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Le fiiMrieneoi lénéral le l'Indochine
L attentat de Canton a de nouveau évo-
qué la question du Gouvernement Général
de l'Indochine déjà agitée il y a quelques
mois. D'après certaines informations parais-
sant avoir été puisées aux meilleures sour-
ces, M. Merlin, à l'issue de la mission dont
il avait été investi au Japon, devait rentrer
en France pour en exposer les résultats et
sa succession aurait été alors virtuellement
ouverte. On avait mis en avant les
noms de ceux appelés à lui succéder en
Extrême-Orient. Nous nous sommes déjà
élevés contre une pareille éventualité. Le re-
tour définitif de M. Merlin ne pourrait être
justifié selon nous, que si le séjour de ce
haut fonctionnaire .avait été rendu impos-
sible, là-bas, par des raisons de santé, ou
s'il n'avait pas paru à la hauteur de la tâ-
che à lui confiée.
Or, il en est tout autrement, M. Merlin a
parfaitement réussi, en Indochine, et est
considéré, en Extrême-Orient, comme un des
meilleurs représentants que la France y ait
eu. Les habitants de nos possessions asiati-
ques dont il a su si promptement gagner les
sympathies ont mis en lui tous leurs espoirs.
Lorsque le ministre des Colonies a enlevé
de l'Afrique'Occidentale française M. Mer-
lin qui poursuivait là-bas une œuvre consi-
dérable, M. Sarraut a déclaré lui-même qu'il
confiait à son collaborateur « un mandat de
longue haleine » devant lui permettre d'ac-
complir de grandes choses, en Indochine.
Le nouveau Gouverneur Général s'est ac-
quitté de ses hautes fonctions avec une gran-
de conscience, une activité incessante, un la-
beur de chaque jdur; a su s'initier rapide-
ment aux grands problèmes sollicitant son
attention.
Enfin, la mission que vient d'accomplir au
Japon M. Merlin, augmente encore les titres
qu'il a de rester à son poste. Après avoir par-
couru les diverses régions de l'Indochine, et
s'être efforcé d'en connaître par lui-même les
aspirations et les besoins, il a pu apprécier au
delà de ses frontières, la physionomie et la
mentalité des peuples qui l'entourent et se
documenter sur les éléments devant - - consti-
tuer la base d'un rapprochement économique
et politique. Le voyage, qu'il a récemment
entrepris, peut, non seulement être considéré
comme un acte de haute courtoisie et de
sympathie à l'égard de nos voisins, mais en-
core comme une excellente œuvre de propa-
gande pour l'Indochine et l'influence fran-
çaise puisque l'une et l'autre sont indissolu-
blement unies.
Ce fut, on peut le dire, la première mani-
festation extérieure de ce grand pays si jus-
tement dénommé « la Métropole Seconde *
et la consécration officielle de l'importance
qu'il a si rapidement prise au milieu des au-
tres nations d'Extrême-Orient.
La future exposition de Saïgon en 1926
conçue par le Gouverneur Cognacq et par lui
dans le même sens sera la consécration de
cette politique soutenue par tous ceux qui
connaissent l'Indochine.
Ce n'est pas au moment où, possédant en
fin une documentation des plus complètes,
lui permettant d'entrer dans la voie des réa-
lisations, que le chef de l'Indochine peut
envisager la résiliation de ses pouvoirs. Son
départ définitif produirait un effet lamen-
-table et justifierait cette croyance que le Gou.
"Verneur Général de l'Indochine quitte tou-
jours ses fonctions au moment où il connaît
bien le pays et où il peut rendre les grand s
services qu'on attend de lui.
Le changement dans la direction d'un
pays comme l'Indochine, quand aucune cir-
constance ne le justifie, est toujours un évé-
nement fâcheux. Et d'ailleurs, un décret de
M. Sarraut, qui était pleinement de cet avis,
fixe à cinq ans la durée des fonctions des
Gouverneurs Généraux et Gouverneurs des
Colonies et dépendances. Ce décret que je sa-
che n'a pas été abrogé. Ce changement serait
d'autant plus fâcheux actuellement que la
d'entière campagne électorale a révélé, dans
certaines couches de la population indigène,
un état d'esprit qui oblige les Pouvoirs pu-
blics à beaucoup de circonspection et de pru-
dence.
Nous sommes bien obligés de reconnaître
que nous subissons aujourd'hui les effets
d'une politique qui fut mal comprise, donc
imprudente. Certains esprits furent trop
prompts à réclamer immédiatement des réa-
lisations qui ne peuvent être obtenues que
progressivement, par une sage évolution.
L'effervescence que nous venons de cons-
tater prouve le danger de lancer prématu-
rément dans des milieux insuffisamment pré-
parés à les recevoir, des idées dont l'appli-
cation ne peut être que le fruit d'une longue
étude et de l'expérience. Nos protégés anna-
mites n'avaient pas une éducation politique
suffisante pour faire la part qu'il convient
aux déclamations sentimentales dont ils
étaient l'objet. Sous le mirage des mots et la
séduction des images, ils ont considéré,
comme constituant un fait accompli, ce qui
n'était que l'exposition d'un programme
d'avenir.
La désillusion a été d autant plus vive
que l'espoir avait été plus grand et cette
déception, soigneusement exploitée par des
ambitieux, s'est traduite par une campagne
de presse et une agitation dont le malaise se
fait encore lourdement sentir dans l'opinion
publique.
La France a fait beaucoup pour l'éman-
cipation de ses protégés, elle est décidée à
persévérer dans cette voie, mais elle ne peut
subir, sans abdiquer, les injonctions de ceux
qui n'ont aucune qualité pour parler au nom
du peuple annamite.
M. Merlin, par la maturité de son esprit,
la rectitude de son jugement et sa longue
expérience coloniale, est bien l'homme qui
convient pour calmer les craintes et les im-
patiences et ramener la sécurité en substi-
tuant à une politique de sentiment une poli-
tique de raison.
Telle est l'impression qui semble se dé-
gager tant chez nos compatriotes que chez nos
protégés.
Le Gouvernement français saura sans
doute en tenir compte et M. Merlin ne sera
pas, nous en sommes sûr, insensible à son
appel.
Pierre Valude,
Député du Cher.
"e
Inauguration du monument
à Maurice Long
M. Daladier, ministre des Colonies, a
inauguré avant-hier, à Chabrillan (Drôme),
le monument élevé à la mémoire de Maurice
Long, Gouverneur Général de l'Indochine,
par les associations et les groupements indo-
chinois.
Après avoir été reçu à la mairie, le minis-
tre s'est rendu au cimetière accompagné du
préfet de la Drôme, des parlementaires -du
département, de M. Outrey, député de la
Cochinchine, de MM. Garnier, Résident Su-
périeur; Cognacq, Gouverneur de la Cochin-
chine, et diverses personnalités.
Devant le monument, autour duquel se
pressait une nombreuse affluence, le maire a
remercié les souscripteurs qui, en honorant
Maurice Long, ont également ^honoré son vil-
lage natal.
M. Outrey a exprimé les sentiments de
reconnaissance des Assemblées consultatives
et des assemblées élues de Cochinchine, qui
ont conservé du grand Gouverneur que fut
Maurice Long un ineffaçable souvenir.
M. Garnier a donné lecture d'un télé-
gramme de M. Merlin, disant tout son res-
pect pour la mémoire du grand administra-
teur dont l'Indochine conservera éternelle-
ment le pieux souvenir.
Au nom du Conseil général, M. Perdrix a
rappelé l'œuvre accomplie par Maurice Long
au sein de l'Assemblée départementale, et,
au nom des parlementaires de la Drôme, M.
Léon Archimbaud a redit quelle perte a faite
la France le jour où Maurice Long s'est
éteint en terre étrangère.
Le ministre des Colonies a loué F œuvre de
l'ancien Gouverneur Général.
Pas de devoir plus émouvant, a-t-il dit,
que d'associer à cette cérémonie le Gouver-
nement de la République tout entier. Nous
avons le droit de proclamer que le nom de
Maurice Long restera comme celui d'un
grand Français qui a enrichi le patrimoine
de l'humanité tout entière..
Et il a ajoute :
Sur les rives du Pacifique, il est arrivé
n'ayant pour toute force que la force de son
esprit, et il s'est immédiatement révélé
comme un chef brisant toutes les intrigues,
dissipant toutes les équivoques.
M. Daladier s'est incliné devant la veuve
de Maurice Long, en déclarant que le meil-
leur moyen de rester fidèle à la mémoire de
ce dernier, c'est de suivre ses leçons et ses
conseils.
Cette cérémonie a été suivie d'un banquet.
Après le préfet, après le maire, après M.
Lisbonne, sénateur, après M. André Escof-
fier, député, le ministre a pris la parole. Il
a rappelé quels liens fraternels unissent la
Drôme et le Vaucluse, qui, à toutes les heu-
res de crise, ont uni leurs efforts et su rester
fidèles au devoir républicain. Il a évoqué la
mémoire de Madier de Montj au, de Maurice
Faure, de. Maurice Long, qui ont légué un
exemple d'une vie intègre, que rien n'a ja-
mais pu ternir.
Je fais partie, a-t-il déclaré, d'un Gouver-
nement qui gouverne par les forces de gau-
che et d'extrême gauche, étroitement asso-
ciées pour une action réformatrice. Je res-
pecte tous mes adversaires, toutes les opi-
nions ; mais c'est une forme de ce respect
qui m'oblige à m'exprimer sans détour, afin
qu'il n'y ait ni équivoque, ni indécision.
Notre pensée est de ne garder le pouvoir
que par et pour l'union de toutes les forces
-républicaines, et nous le quitterions sans re-
gret si cette union, voulue par le pays, ve-
nait à se briser. Mon éminent chef a dé-
claré qu'il n'accepterait pas de majorité de
rechange. Nous voulons gouverner avec tous
les républicains, mais avec eux seuls. Déjà
nous avons travaillé pour la paix, qui a été
consolidée sans diminuer le pays, mais en
le grandissant devant le monde. Nous
n'avons eu la paix que lorsque nous avons
été considérés par les autres peuples comme
les soldats du droit. Quand elle sera défini-
tivement établie, sans que notre vigilance
soit endormie, nous entreprendrons la
grande œuvre des réformes sociales si sou-
vent promises et si souvent ajournées.
Pour elle, les vieux représentants de la
Drôme ont sonné le ralliement des forces
de gauche. Nous continuerons leur efort, et
notre désir est que l'on dise de nous comme
d'eux que nous avons travaillé loyalement
et sincèrement pour La justice et la paix.
M. Daladier est reparti pour Crest et Va-
lence où, le soir, la Municipalité lui a offert
un dîner intime.
A LA MÉMOIRE DE.
--0-0--
g
M. Maurice Long a été
glorifié dimanche à Cha-
brillan (Drôme). M.
Edouard Daladier avait
tenu à honorer de sa pré-
sence la cérémonie d'inau-
guration du monument
élevé à la mémoire du re-
gretté député de la Drôme
mort trop tôt pour avoir pu donner à l Itido-
clzÙte la mesure de sa valeur que son très
court passage au Ministère du Ravitaillement
pendant la guerre n'avait fait qu'indiquer.
Le ministre des Colonies a su prononcer
sur la tombe les paroles qu'il fallait. Il a
rendu hommage à la loyauté républicaine de
M. Maurice Long, à sa fidélité aux doctrines
qui 71e s'est pas démentie une fois depuis le
jour où il est entré à la Chambre en 1910.
Son œuvre en Indochine commençait à por-
ter ses fruits. Homme prudent, d'esprit ras-
sis, de jugement sûr, n affirmant pas, par
des paroles inconsidérées, une volonté qui se
marquait par des actes. Il avait su, à Hanoi,
gagner la confiance des indigènes, assurer le
calme dans cette belle Indochine, et conqué-
rir par sa finesse, son urbanité, son esprit de
décision, la sympathie et l'estime de tous les
cclons qui ont assuré par leur activité et leur
travail l'incontestable prospérité de l'Indo-
chine d'aujourd' hui.
Quittant le cadre colonial pour la politique
M. Daladier a su trouver les pa-
roles fallait dire : il a iiioiiiré çit(lle
roles qu'il fallait dire: il a montré quelle
était la ligne de conduite du Gouvernement,
il s'est exprimé avec une rude et belle fran-
chise. Il a appliqué la maxime du philosophe
qui est encore la seule vraie.
En politique comme dans la vie, le plus
habile, c'est d'être honnête,
Qualité que M. Daladier, comme son chef,
M. Herrioti a au plus haut point.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
♦
DÉPART
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Carde,
Gouverneur Général de l'Afrique Occiden-
tale Française, quittera Paris, par la gare
du quai d'Orsay, le samedi 4 octobre, à dix
heures du matin. Il se rendra à Bordeaux
afin de s'entretenir avec le commerce de
cette ville; il gagnera ensuite La Pallice
pour s'embarquer, le 7, sur YEubée, à des-
tination de Dakar.
PHILATÉLIE
Voici quelques renseignements sur la
philatélie coloniale :
Algérie. - 2 timbres colis postaux ont
paru, ce sont les 15 et 60 centimes, ainsi
que 4 timbres « Majoration » à 0,5, 60 c. et
1 franc.
Côte des Somalis. - Le 50 c. bleu, paru
il y a une quinzaine, est déjà retiré de la
vente.
Martinique. - Le 30 c. carmin et rouge
est retiré de la vente. Il aura vécu 12
jours.
- Nouvelle-Calédonie. - Le 5 francs pa-
raît dans une nouvelle teinte, intermé-
diaire entre le jaune pâle et le jaune
orange foncé déjà connu.
Tchad. - La série Tchad surchargée
« AfTique Equatoriale Française » vient de
paraître. Les 10, 30 et 50 centimes, qui
sont aux anciennes coule.urs, ne seront en
service que très peu de temps. Le 75 cen-
times était épuisé le troisième jour, il est
probable qu'il en sera imprimé d'autres.
Ajoutons qu'une exposition philatélique
se tiendra à Paris en mai 1925 au Pavillon
de Marsan dans le Palais des Tuileries.
L'aviation coloniale
----
Nouveau raid Paris-Rabat
Après le raid du capitaine Weiss et du
iieutenant Yancaudenberg, sur le parcours
Paris-Rabat-Paris, la direction de l'aéronau-
tique militaire avait autorisé quatre autres
équipages à partir de leur base pour re-
joindre Rabat avec leur appareil de série.
A cet effet, les lieutenants Noir et Laro-
sé, dui 33e régiment d'aviation, ont quitté
Bochum-les-Grefeld hier à 13 heures 30 et
sont arrivés au Bourget à 17 heures, ils
sont repartis ce matin pour Toulouse, pre-
mière étape de leur raid, ainsi que le lieu-
tenant Chasles et le soldat Lefèvre, du 38e
régiment de Thionvine, qui ont rejoint Le
Bourget hier dans la matinée.
A Biribi
Comment ils s'amendent
Après une fuite éperdue, un cambrioleur de
villas de la Varenne-Saint-Hilaire a été arrêté
par un jeune cycliste.
Ce malfaiteur, Georges Bricard, titulaire de
plusieurs condamnations, venait d'être libéré
des Compagnies de discipline.
Mo
A L'OFFICIEL
M. Guibourg, conseiller à la cour d'ap-
pel de Paris, a été nommé memihre du
comité consultatif du contentieux des Co-
lonies.
Le tourisme automobile
en Afrique
Après les .raids magnifiques des missions
Citroën et Renault, qui ont démontré que
l'on pouvait circuler aussi facilement en au-
tomobile au cœur de L'Afrique que sur nos
boulevards, l'heure des réalisations pratiques
semble avoir sonné.
L'organisation des routes sahariennes et
soudanaises se poursuit. On sait déjà que
Pelletier d'Oisy et Besin vont participer à
une randonnée vers le lac Tchad.
Cette mission placée sous la direction du
commandant de la Fargue, beau-frère de
Pelletier d'Oisy, est purement civile. Elle
est organisée par M. André Citroën avec des
auto-chenilles Citroën-Kegresse-Hinstin en
vue du tourisme. Deux itinéraires sont pré-
vus pour plus tard, car M. Citroën est per-
suadé que les touristes ne manqueront pas :
le premier : Alger-Biskra-Touggourt-In..Sa-
lah-Hoggar-Tombouctou-Zinder-Lac Tchad-
Bilma-Djanet-Ghadamès-Tunis ; le second
Tunis-Tchad sera utilisé par les chasseurs
de gros gibier. Et comme les touristes ai-
mant ._1*L confort, des hôtels seraient aména-
gés en différentes places.
C'est l'itinéraire Tunis-Tchad que le com-
mandant de la Fargue, Pelletier d'Oisy et
Besin parmi les personnalités les plus mar-
quantes de la mission vont reconnaître à
partir du mois - prochain.
Cet itinéraire se divise en trois parties :
Tunis-Ghadaanès (1.000 kil. environ) ; Gha-
damès-Djanet (900 kil. environ) par Fort Po-
lignac et le massif des Adzjers ; enfin Dja-
net-Ngruigmi (lac Tchad), 1.000 kil. environ,
par Djado., Bilma et Agadein.
La portion la plus difficile est celle de
Ghadamès à Djanet, car à partir de ce point,
l'itinéraire suit la piste des caravanes de
Tchad à Tripoli.
Ce n'est pas tout, comme M. Citroën ne
fait pas les choses à demi, déjà MM. Haardt
et Audouin-Dubreuil ont assure une réalisa-
tion pratique de leur raid célèbre.
Des services ont été depuis deux ans créés
par le grand établissement du quai de Ja-
vel : services d'hôtel, service zoologique,
chasse, photographie, exposition, etc., etc.
Grâce à M. Citroën, on pourra aller en
automobile d'Alger à Tombouctou et trou-
ver à toutes les étapes de petites auberges
propres et jieuves où la table et le gîte se-
ront assurés.
- - a - &
Les circuits Citroën doivent comprendre,
si nous sommes bien informés, le parcours
suivant. Départ d'Alger, Sahara-Soudan,
Tombouctou, le lac Tchad, l'Afrique équa-
torLale, le Soudan égyptien et l'Abyssinie.
Enfin, M. Citroën, avec l'autorité mili-
taire, prépare un raid Dakar-Djibouti. De
Dakar, on nous écrit que cette organisation
demande beaucoup de soins. Tous les méha-
ristes vont être placés en couverture, car on
veut éviter les risques d'un rezzou, hélas!
toujours possible.
En dehors de ces missions Citroën, il faut
encore citer celle qu'organise sur des voi-
tures à six roues Renault, le général Es
tienne, qui, jadis, s'était occupé du premier
raid Citroën. Le fils du général dirigera
l'expédition à laquelle participera peut-être
le général Franchet-d'Esperey, cette mission
partira de Colomb-Béchar pour aller à Tom-
bouctou.
Le mouvement est déclenché, de nombreu-
;es voitures automobiles vont sillonner
.'Afrique cet hiver; bientôt, les touristes se-
ront invités à visiter ainsi cet immense pays.
L'auto a définitivement vaincu le désert.
Caillé, qui l'eût dit?
Nachtigal qui l'eût cru?
Joé Poyet
-- --
Le salon de l'automobile et t A.O. F.
–0-0–
Jeudi, le Salon de l'Automobile ouvre ses
portes. C'est une grande manifestation in-
dustrielle qui est toujours impatiemment at-
tendue et attire une foule de visiteurs de
tous les coins du monde.
Nos colonies participent au développe-
ment de notre industrie automobile.
Faut-il citer, par exemple, l'A. O. F. En
19'7, il est entré en - tout et pour tout 58
voitures en circulation dans cette immense
colonie, et la. plupart étaient américaines
(Ford et Averland).
En 1923, on enregistre l'entrée de 281 voi-
tures dont i6r de marques françaises, 109
de marques .américaines, 7 de marques ita-
liennes, 4 de marques anglaises.
Aujourd'hui, sur le rayon routier de l'A.
O. F., qui compte plus de 12.000 kilomè-
tres de routes et de pistes praticables, rou-
lent plus de 1.500 autoiS:,
Il n'y a qu'un inconvénient au dévelop-
pement de l'automobile en A. 0. F., c'est
le carburant qui est plus cher encore qu'en
France.
Quand les études des grandes maisons qui
veulent substituer l'huile d'arachide à l'es-
sence seront-elles prêtes et d'une utilisation
pratique ?
L'indulrie aulumobile el nos colonies
Pendant les sept premiers mois de 1924,
nous relevons pour les exportations de voi-
tures automobiles dans nos colonies et
pays de protectorat les chiffres suivants :
Algérie, 2.335 ; Tunisie, 79 ; Maroc, 315 ;
Sénégal, 51 ; Madagascar, 37 ; Indochine,
664.
En ce qui concerne les voitures automobi-
les lourdes nous avons noté : Algérie, 213;
Tunisie 33; Maroc, 39 ; Sénégal, 25; Mada-
gascar, 5 ; Indochine, 28:
Pour notre commerce général il y a lieu
de remarquer la progression importante de
nos exportations qui sont passées" de 423
millions 832.000 fr. pour les sept premiers
mois de l'année 1923 à 754.918.000 fr. pour
la période correspondante de l'année 1924,
soit une augmentation de 78 0/0.
Inondations en A. O. F.
Les Lieutenants-Gouverneurs du Séné-
gal, du Soudan et de la Guinée-Française
signalent une crue exceptionnelle du Sé-
négal et du Niger au bief de Kouroussa
Mopti. Au Sénégal, les escales de Podor et
de Matam sont inondées. Par suite de la
crue du Niger, le village indigène de Kou-
likoro s'est effondré en partie et les maga-
sins européens sont inondés. A Bamako,
les magasins de navigation sont menacés.
A Kouroussa, les magasins sont envahis
par les eaux, le wharf submergé et la na-
vigation sur le bief Bamako Kouroussa
est rendue difficile en raison de la violen-
ce du courant : de longs retards sont à
prévoir. Le Lieutenant-Gouverneur du
Soudan s'est rendu immédiatement à Kou-
roussa pour prendre les mesures néces-
saires en vue de continuer à assurer le
service de navigation organisé pour sup-
pléer au trafic interrompu. L'inondation
des rives du Niger menace les récoltes.
Cette crue a dû se produire également en
haute Côte-d'Ivoire, où elle aura été la
bienvenue, car la crue annuelle de la eai-
son d'hivernage avait été fort courte et
Insuffisante pour assurer la descente des
bois de cette campagne.
A h Mosquée de Paris
--0-0--
A peine de retour de la Drôme, à onze
heures du matin, avec cinq heures de re-
tard, M. Daladier, ministre des Colonies,
accompagné de M. Bonamy, Gouverneur
des colonies, directeur des affaires musul-
manes au ministère des Colonies, a visité
hier après-midi à trois heures, les travaux
de la mosquée de Paris.
Le ministre a été reçu par Si Kaddour
ben Ghabrit, président de la Société des
Habous des Lieux Saints; MM. de Beau-
marchais, directeur de l'Afrique au minis-
tère des Affaires étrangères; Robert Ray-
naud, secrétaire général de l'Institut musul-
man; Fleurot, conseiller municipal.
Sous la conduite de M. Mantoux, archi-
tecte,. le ministre a visité les différentes par-
ties de la mosquée dont les travaux avancés
constituent un ensemble très réussi et sur-
tout fort original.
En quittant les chantiers, M. Daladier .a
exprimé toute sa satisfaction de l'état des
travaux qui, oommencés en octobre 1922,
seront terminés en 1925 et témoigneront de
la sollicitude que la France porte au monde
musulman.
En souvenir
des marsouins de Champagne
L'hommage qui a été rendu solennelle-
ment aux Morts de Champagne, « là où
était la ferme de Navarin », fut non seu-
lement un hommage des plus mérité, mais
un témoignage de profonde gratitude de la
France envers ceux qui, par suite de graves
erreurs du haut commandement, s'étaient
sacrifiés avec tant d'abnégation, alors que
leur courage et leur énergie auraient dû être
mieux employés.
Nul n'ignore en effet que le maintien de
nos troupes de Champagne sur les bords
même de la Tourbe, en arrière de la Main
de Massige, à l'ouvrage Pruneau et à la
lisière du bois de Ville, a eu comme résul-
tat de faire massacrer, pendant de longs
mois, un grand nombre des nôtres, alors
:¡ue quelques kilomètres plus au Sud, la
position Mont-Rémois-M.almy était beau-
coup plus indiquée au point de vue tactique.
Dans un ,trës beau discours, le général
Gouraud qui avait paré de son mieux aux
inconvénients ,et aux erreurs .citées plus
haut, fit l'historique de la grande bataille
de Champagne qui se termina par l'habile
manœuvre tactique ordonnée par Te maré-
chal Pétain.
Après le général Gouraud, le ministre de
la Marine a salué les délégués alliés qui
assistaient à la cérémonie, il a rendu hom-
mage à la vie héroïque du général Gou-
raud et exalté le sacrifice des héros tombés
sur le sol champenois :
Tous les Français, dans fies cérémonies com-
me celle-ci, a-t-ii dit. ne doivent songer qu'au
fait qu'ils sont les fils d'une même patrie et a
s'unir dans un même sentiment de reconnais-
sance pour les anciens combattants. Ce sont les
anciens combattants surtout qui ont droit de
parler de la paix parce qu'ils ont connu les
affres de la guerre. Il ne faut plus qu'il- y ait
autant de voiles de deuil. Ceux qui ont fait la
guerre ont le droit de dire qu'ils la haïssent.
Après la visite de la crypte a eu lieu le
défilé des troupes devant le monument.
Eugène Devaux.
–-
Rapports et Décrets
Décret du 16 septembre 1924 relatif aux
frais de justice criminelle, correctionnelle
et de simple police à la Martinique, à la
Guadeloupe et à la Réunion.
Décret du 14 septembre 1924 portant réduc-
tion de l'effectif du détachement de gen-
darmerie de la Guyane.
(J. O. du 27 septembre 1924.)
Décret du 25 septembre 1924 par lequel est
approuvée la convention en^date du 14 sep-
tembre 1924 passée entre le ministre des
Colonies et M. Charles Quillard, ingénieur
civil des mines.
J. 0. du 28 septembre i984.
-00 1
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 28 septembre 1924,
le taux officiel de la piastre était de 10 fr.15
A LA GUADELOUPE
Le silence. après l'orage
Il est malheureux pour M. René Boisneuf
qu'il ait été, au cours de ses huit années de
mandat un parlementaire acariâtre, atrabilaire,
vindicatif. Il s'est aliéné de nombreuses sym-
pathies. Ce n'est pas parce qu'il s'est fait trop
souvent au Parlement l'avocat passionné des
causes mauvaises et injustes pour qu aujour-
d'hui, victime à son tour, nous ne le défendions
pas. Il faut se souvenir qu'à la Guadeloupe, de-
puis trente ans, deux partis sont en présence et
qu à l'encontre de ce qui s'est passé à la Mar-
tinique, les chefs sont restés sur leurs positions
sans passer d'un clan ou d'un camp à l'autre et
inversement.
Le parti de Gerville-Réache a pour continua-
teur M. René Boisneuf ; il avait toujours eu
une énorme majorité dans l'île, et il semble
bien que ses adhérents n'ont guère diminué.
L'autre, c'est celui de M. Gérault Richard,
puis de M. Candace, nul doute qu'il ait tou-
jours profité des faveurs de l'administration.
- M. - Jocelyn Robert semble dans sa nouvelle
profession avoir manqué de mesure. II faut M-
voir peser les doses aussi bien quand on est
gouverneur que potard.
Le Parquet, de complicité avec M. Jocelyn
Robert, procède à des arrestations arbitraires qui
eurexcitent les passions et déterminent les désor-
dres.
M. Isaac, journaliste et fils de l' ancien séna-
teur de la Guadeloupe, a été arrêté.
Pour savoir la vérité - que le gouverneur
cache - nos compatriotes sont obligés d'utili-
ser le câble angl ais, M. Jocelyn Robert filtrant
les dépêches.
Le retour de M. Jocelyn Robert est un heu-
reux prélude. Mais il faut que la vérité éclate.
Il faut que les repaires électoraux coloniaux
soient nettoyés.
M. Daladier, qui a de l'énergie, facilitera,
nous en sommes certains, l' œuvre de la justice.
Et s il y a des sanctions à prendre, si graves
qu elles soient - nous ne parions pas de rap-
pels ou dè simples mises à la retraite - nmis
comptons sur lui pour les prendre. --- ----
Le régime républicain aux colonies y ga-
gnera, les colonies aussi.
Après le bagne des forçats, le bagne des
urnes.
L'affaire Boisneuf va permettre de donner
un coup de balai dans les écuries d'Augias.
Judëx. -
Doux régime 1 Arrestations !
Voici quelques faits qui complètent les ar-
ticles que nous publions sur cette affaire :
Le Gouverneur, ayant su qu'afin de facili.
ter le tirage des premiers numéros du
Franc Parler, qui se publie à Basse-Terre,
la direction de cet organe avait eu recours,
à l'imprimerie du Gouvernement pour quel-
ques caractères, a saisi la justice du fait. Le
juge d'instruction et six gendarmes .se ren-
dirent à l'imprimerie du Franc Parler aux
fins d'une perquisition. Mais les caractères
avaient été déjà rendus. Le magistrat se
transporta à Vimprimerie du Gouvernement
où il apprit que les caractères avaient été
prêtés par M. Armand Lavault, agent de 5e
classe de l'établissement. Il lut -brocedé à
Varrestation de cet employé.
L'imprimeur du Franc Parler, M. Ra-
phaël Amas al on, appelé, deux jours après,
samedi 23 août, au cabinet du juge d'ins-
truction, a été également arrêté.
Le chef du service de l'imprimerie du
GtntVernement, l'honorable M. Maurice Mar-
tin, ayant déclaré avoir autorisé son subor-
donné, M. Lavault, à se servir de quelques
caractères, sans connaÍtre le travail auquel
ils étaient destinés, a été mis sous mandat de
dépôt sous l'inculpation de complicité de dé-
tournement de caractères de l'imprimerie du
Gouvernement.
Cette arrestation a causé une profonde
émotion, la famille Martin étant très estimée
à Basse-Terre.
Le juge d'instruction a, par ailleurs, fait
procéder à la saisie des caractères de l'im-
primerie du Franc Parler.
Ces faits expliquent sans les justifier que
des bombes aient été placées dans les bu-
reaux du Gouvernement et que des coups de
feu aient été tirés sur M. Jocelyn-Robert.
Notre confrère de Basse-Terre, le Franc
Parler, avait entrepris avec un certain cou-
rage de dénoncer les vilenies des dirigeants
de la Guadeloupe qui s'étaient mis au ser-
vice de la politique de M. le député Can-
dace.. Il avait un gros succès dans le public.
Par contre, il s'était attiré l'animosité de
ceux qu'il attaquait avec virulence. On ne
cachait pas dans certains milieux générale-
menf oîfen informés de Basse-Terre qu'en
haut lieu on cherchait les moyens de faire
disparaître Te journal.
Patrouille de gendarmes
Voici comment on entend la politique
d'ordre et d'apaisement à la Guadeloupe.
C'est notre confrère de La Pointe-à-Pitre, le
Nouvelliste, qui public ce qui suit :
Il y a quelques soirs, entre 7 h. 1/2 et 8
heures, des gendarmes à cheval ont parcouru
au galop les principales rues de la Pointe-à-
Pitre, sabre au clair, obligeant de paisibles
citoyens à fermer leurs portes. « Fermez vas
portes! n criaient ceux qui apparemment
étaient les chefs. Renseignements pris, cette
démonstration - Le mot est d'un adjudant
de gendarmerie –jEvait été jugée utile parce
de gendarmerie -- w
que. en période électorale, un homme politi-
que avait réuni quelques-uns de ses amis
en une rèùmon publiquei
On comprend après cela que les esprits
soient surexcités.
M. Jocelyn-Robert est vraiment un inoom-
parable fauteur de desordres.
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