Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-08-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 août 1924 28 août 1924
Description : 1924/08/28 (A25,N117). 1924/08/28 (A25,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64112258
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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INGT-CINQUIEME ANNEE.. - N° 117 I& -. 20 CEN'I*MTRS JEUDI SOIR, 8 AOlJT 1924
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR - ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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BRore la duniii Us lur
81 ciiiMi à Pdrtanm
Faut-il frapper sur un clou pour ar-
river» à l'enfoncer ! Cette- proposition
n'est pas moins yraie du monde écono-
mique, politique et social, que du mon-
de matériel proprement dit. Combien
de foie, à cette place même, n'avons-
nous pas traité cette question du che-
min de fer de Cotonou à Porto-Novoi 1
Et voilà que le 'Câblogramme de la
Chambre de Commerce du Dahomey,
que j'ai cité dans mon dernier article,
la pose de nouveau.
Problème urgent à résoudre, non
seulement dans l'intérêt de la riche et
ibellei colonie dahoméenne, qui ne de-
fenande qu'à .se développer, mais encore
'dans l'intérêt supérieur de la Métro-
polei étroitement lié à celui de la Colo-
nie elle-même.
Depuis son entrée au. ministère des
Colonies, mon ami M. Daladier, dans
chacun de ses discours qu'il a été ame-
né à prononcer, soit dans des cérémo-
nies officielles, soit au cours d'audien-
ces accordées à des délégations venues
pour l'entretenir des intérêts colo-
niaux, M. Daladier, dis-je, s'est attaché
à développer cette idée que la France
peut tirer de son domaine colonial la
plupart des matières premières qu'elle
est aujourd'hui réduite à demander à
l'étranger. "-
Le moyen le plus sûr est évidem-
ment de poursuivre avec méthode la
sage exploitation, l'intelligente mise en
œuvre d'un empire colonial, le second
du monde, sur lequel, comme sur celui
de la Grande-Bretagne, le soleil ne se
couche jamais. Routes et chemins de
1er sont indispensables pour cette mise
en valeur. Le développement économi-
que est en raison directe de l'extension
des voies de communication. Vérités
de M. de la Palisse, sur lesquelles on
rougit presque d'insister.
En ce qui concerne lei chemin de fer
de Cotonou à Porto-Novo, on se deman-
de vraiment pourquoi et comment il
n'est pas encore fait. Du point de vue
technique le projet est définitivement
arrêté. Après bien des hésitations et
des modifications, on est aujourd'hui
pleinement d'accord sur le tracé, sur
les ouvrages d'art, etc., etc. Du point de
vue finanoier, aucune contestation sur
la combinaison permettant la réalisa-
tion du projet. En un mot, toute con-
troverse a cessé sur les deux aspects
du problème. Qu'attend-on pour le
résoudre ? Qu'attend-on pour passer
enfin à l'exécution des travaux ?
Est-il besoin de rappeler, une fois
de plus, l'urgence et lai nécessité de ce
chemin de fer ? Un simple coup d'oeil
jeté sur la carte du Dahomey suffit
pour convaincre les plus incrédules. A
plus forte raison est-on convaincu
quand on a eu l'honneur et le plaisir
de visiter la région, comme je les ai
eus, il y a deux ans.
Porto,\¡o:vÛ', capitale de la Colonie,
'est située à l'intérieur des terres, à une
distance assez considérable de la mer.
C'est la tête de ligne du chemin de fer
de l'Est-Pahoméen, par lequel il reçoit
les produits de la riche région des Hol-
lis. Malheureusement, bâti sur une la-
gune mi-partie française, mi-partie an-
glaise, il n'est relié à la mer que par
iLagos, grande et belle ville de la. Ni-
géria britannique.
Qu'arrivera-t-il ? Le voici : les pro-
duits apportés par rsDahon ne
sont et ne peuvent être exportés que
par Lagos. Toutes les matières pre-
mières sont transportées par des ba-
iteaux étrangers, anglais, pour la plu-
part. Ce n'est pas tout. Ce ne sont pas
seulement les Compagnies de naviga-
tion françaises qui souffrent de ce re-
grettable état de 'choses, ce sont aussi
l'industrie et le commerce français. On
devine en effet, que ces matières pre-
mières prennent tous les chemins, ceux
de la Crande-Bretagne, de l'Italie, de
l'Amérique, voire de l'Allemagne, ex-
cepté celui de la France. Elles sont
ainsi perdues pour notre industrie et
notre commerce.
Le remède à ce ma.1 ? Il est. bien sim-
ple et tout à fait k notre portée. Il est,
au surplus connu de tous : c'est le
chemin de fer de Cotonou à Porto-
Novo. Cotonou est le port naturel de
Porto-Novo. Qu'on le relie sans retard
à la capitale par la voie ferrée, et la
plus grande partie de ces matières pre-
mière, au lieu de prendre la diretotion
de Lagos, viendront à Cotonou, d'où
elles s'embarqueront sur des bateaux
français pour être utilisées en France
par des industries françaises. Dépense
itltile entre toutes. Jamais argent ne
sera mieux placé.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes,
Ancien Déléguéi du Dahomey
au Conseil Supérieur des Colonies.
Dépopulation
et:
, 0 .0 0
prospérité économique
1 O 0 --
A quoi sert de tergiver-
ser.
Une nation n'est véri-
tablement forte que lors-
qu elle a une natalité en
excédent. Un pays ne
peut être économiquement
prospéré que si la densité
de sa population se main-
tient ou progresse.
En Europe, l'lsltmde qui, depuis un siècle,
se dépeuple, ne peut pas être donnée en
exemple de prospérité économique. L'Es-
pagne ne prend sa place en Europe que
depuis la guerre de 1914, dont elle a con-
tourné les désastres et les morts, la France,
elle-même, ne se maintient que par le génie de
sa race, la fertilité de son sol et aussi
Vénorme afflux de motn-d1 œuvre indigène,
qui pare à Vinsuffisance de sa natalité.
Dans les colonies, le même phénomène dé-
mograpltique et économique se manifeste.
L'Algérie, la Tunisie, le Maroc progres-
sent chaque année davantage. Les races
autochtones, comme les immigrées, accrois-
sent leurs effectifs. Il n'est pas téméraire
d'affirmer que depuis l'occupation, la popu-
lation indigène de l'Algérie a plus que triplé;
quant à l'excédent des naissances sur les dé-
cès, il est plus considérable pour les Fran-
çais, les Espagnols et les Italiens de notre
Airiaue du Nord Que eour les mêmes natio-
1 1
naux dans leurs pays d'origine.
L'Afrique occidentale française - malgré
le recrutement intensif pendant la guerre -
Madagascar, VIndochine, les Etablissements
français de fInde, la Réunion, la Guade-
-loupe et la Martinique, marquent à chaque
recensement un accroissement notable de la
population.
Consultez les statistiques annuelles du
commerce, vous constaterez que, sauf des cri-
ses, dues aux récoltes déficitaires ou à des
épidémies dans les troupeaux, à une surpro-
duction mondiale pour certains produits -
crises, au reste, fortuites et très passagères,
la courbe des échanges suit nettement une
marche ascendante.
A population qui se développe, production
qui progresse et échanges qui s'intensifient.
Au contraire, les colonies qui se dépeu-
plent ne tardent pas à tomber dans le ma-
rasme r
VAfrique équatoriale en est le type le
plus caractéristique, En trente ans, sa popu-
lation a diminué de plus de moitié. Faut-il
s étonner que le budget de ce Gouvernement
général, avec quatre Gouvernements parti-
culiers, soit moins important que celui d'une
seule province de la Cochinchine ou du
T onkin.
En Nouvelle-Calédonie, dépopulation éga-
lement, les Canaques disparaissent, les mi-
nes et le commerce font ,appel à la main-
d'oeuvre asiatique.
Dépopulation aussi à Tahiti et aux îles
Marquises, qui, elles, ont passé de 25.000
habitants en 1850 à 2.200 aujourd'hui.
Il importe d'aborder de face le problème
du repeuplement de nos colonies déshéritées,
par suite de mauvaises conceptions économi-
ques, de négligences administratives ou de
manœuvres coupables et condamnables, de-
puis que nous y avons apporté dans les plis
du drapeau tricolore le progrès de la civili-
sation.
Notre ami, Daladier, qui fait preuve, rue
Oudinot, d'une activité si féconde, accordera
sa vigilante attention aussi bien aux enfant3
de la métropole, qui ont réussi, qu'à ceux
qui s étiolent.
Nous l'y aiderons. C'est l'honneur et l'in-
térêt de notre pays,
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de VAlgérie
des Colonies et des Protectorats.
A l'Académie des Sciences
- 0«0--
Les causes de dégénérescence des lins russes
en France
Nous donnons ci-dessous les résultats des étu-
des de M. Daniel Berthelot sur les causes de la
dégénérescence des lins russes en raison de
l'importance de la culture du lin en Afrique du
Nord et plus particulièrement au Maroc :
On sait que la culture du lin était assez ré-
pandue avant la guerre dans nos départements
du Nord. Toutefois, la pjupart des semences
provenaient de la Russie baltique, où la modi-
cité de la main-d'œuvre permettait de les ob-
tenir à meilleur compte. La hausse des tissus
de lin rend aujourd'hui cette culture particu-
lièrement intéressante ; mais on a constaté que
les lins russes d'après guerre dégénéraient ra-
pidement. Les syndicats agricoles ont demandé
à M. Blaringhem, bien connu par ses études
de génétique expérimentale, d'en rechercher la
cause. Par des expériences exécutées depuis
quatre ans à la station de Meudon, ce savant
a reconnu que les anciennes semences russes,
sélectionnées d'après des traditions agricoles in-
vétérées, présentaient une grande homogénéité,
tandis que le nouveau régime administratif de
Russie, recueille en bloc les semences de la ré-
gion et les mélange. Dans ces conditions, on
observe les retours aux types ae fin sauvage
qui croissent aux bords de l'Atlantique et de la
Méditerranée. M. Blaringhem montre qu'on peut
éviter cette dégénérescence en employant des
lignées pures, pour lesquelles il uKÛque un
moyen simple de les reconnaître en examinant
& la loupe le pollen des fleurs,
A LA CHAMBRE
- 0- 0 --
PROJETS DE LOI
Les phosphates marocains
Au cours de la discussion à la Chambre
du projet de loi, modifié par le Sénat, ré-
glant les conditions de la fixation du prix
limite des produits de la mouture du blé,
M. Huguet, député du Puy-de-Dôme a fait
remarquerqoo, parmi les engrais suscepti-
bles de remédier à la progression décrois-
sante du blé, il y avait ajissi les phospha-
tes du Maroc ;
M. le ministre de L'Agriculture. - La
question de leur emploi en France est à
l'étude.
M. Francois Pietri. - La régie d'Etat
qui explofte. les phosphates marocains
donne les meilleurs résultats : cette année,
l'exportation atteindra sans doute 450.000
(tonnes. Ce sera un jour un élément excel-
lent pour l'agriculture française.
M. Huguet. - Peut-être l'emploi de ces
phosphates nous donnerait-il un moyen de
mettre à la raison les seigneurs de Saint-
Gobain.
Le ministre de l'Agriculture ne saurait
négliger cet avertissement..
Les voies ferrées coloniales
Dans les Annales Coloniales du 26 août
1924, nous avons publié l'analyse du rap-
port de M. Proust, au nom de la Commis-
sion de l'Algérie et des Colonies sur les
voies ferrées coloniales ; au cours de la
séance de la Chambre du 26 août, ce projet
de loi ayant pour objet de maintenir en
vigueur jusqu'au 31 décembre 1934 les dis-
positions de la loi du 7 janvier 1960 relative
aux accords conclus entre les concession-
naires de voies ferrées coloniales et le mi-
nistre des Colonies, pour la modification
des contrats de concession a été discuté :
M. Archimbaud donne lecture de l'avis
de la Commission des Finances, favorable
à l'adoption du projet.
M. Ernest Outre y. - Je demande
d'abord - et je crois que M. le Ministre
des Colonies est prêt à me donner satis-
faction sur ce point - que le délai de base
soit réduit à cinq ans.
D'autre part, il est des cas où il y a in-
térêt à diminuer les tarifs.
Les augmentations ont souvent pour con-
séquence d'écarter la clientèle.
Je demande à M. le Ministre des Colo-
nies de vouloir bien examiner très atten-
tivement les avenants qui vont modifier
des conventions ratifiées par des lois.
Toutes ces questions ont besoin d'être
surveillées de très près.
M. Daladier, ministre des Colonies. -
J'accepte que la durée de la convention soit
ramenée à cina ans.
En ce qui concerne les tarifa, je fais ob-
server que les augmentations ne sont pas
très considérables, si l'on tient compte de
la valeur des marchandises transportées,
surtout en Extrême-Orient.
Qu'il s'agisse, du reste, de tarifs ou
d'avenants, je veillerai avec un soin ex-
trême à ce que les bénéfices réalisés ne
soient que la rémunération des services
rendus. -
M. Diagns, président de la Commission
des Colonies. - La Commission accepte la
réduction de durée proposée par M. Ou-
trey.
M. le Rapporteur de la Commission des
Finances. - La Commission des Finances
également.
La discussion - générale est close.
Le passage à l'article unique est pro-
noncé.
Article unique.
M. le président. - La date 'du 31 décem-
bre 1929, suivant la proposition de M. Ou-
trey, serait substituée à celle du 31 décem-
bre 1934.
L'article unique ainsi modifié, est adopté.
Câble franco-tunisien
M. le président du Conseil, ministre des
Affaires étrangères, a déposé sur le bureau
de la Chambre, un projet de loi tendant
à ratifier d'avenant du 26 septembre 1923 à
la convention conclue entre la France et la
Tunisie, le 20 mars 1888 (déjà modifiée par
avenant du 25 novembre 1891), relatif à la
pose d'un deuxième câble entre la France
et la Tunisie.
QUESTIONS ECRITES
Administrateur candidat
M. Petitlils, député, a demandé à M. le minis-
tre des Colonies, si un administrateur en dispo-
nibilité pour deux ans et faisant actuellement
du commerce à la colonie peut solliciter un man-
dat électif de quatre ans.
Réponse. Les fonctionnaires en disponibili-
té étant entièrement libres de leurs mouve-
ments, rien ne s'oppose à ce qu'un administra-
teur en disponibilité pour deux ans sollicite un
mandat électif, quand bien même la durée de ce
mandat serait supérieure à deux années. C'est,
seulement, lorsque la période, prévue pour ladite
disponibilité, viendrait à expiration que l'admi-
nistration aurait à examiner la situation de l'in-
téressé. Elle pourrait alors accorder au fonc-
tionnaire en cause une prolongation de dispo-
nibilité, pour une nouvelle période de deux ans,
eHes besoins du service ne s'y opposent pas, et
dans le cas contraire, lui refuser cette conces-
sion et le réintégrer dans son emploi. Toutefois,
si le mandat électif visé était celui de délégué
au conseil supérieur des colonies, les disposi-
tions, applicables en la circonstance, sont celles
prévues au troisième paragraphe de l'article 12
du décret du 28 septembre 1920, qui dispose ce
qui suit : « Les fonctionnaires publics, employés
et agents permanents de l'administration, rétri-
bués sur les fonds du budget de l'Etat ou sur
ceux des budgets généraux et locaux des colo-
nies ou pays de protectorat, sont inéligibles
pendant la durée de leurs fonctions et pendant
les six mois qui suivent leur radiation des con-
trôles de l'activité, par suite de démission, de
destitution ou pour -toute autre cause »
A TANGER
Les juges titulaires du tribunal mixte se
réuniront le 1er novembre prochain.
Mam au point e vue tapis
Bien que le général Brémond conteste la
véracité de ce que, en toute connaissance de
cause, j'ai avancé dans ma note des Annales
Coloniales du 5 août 1924, sur les résultats
de notre politique en Syrie, Cilicie et sur
les incidénts de Porto-Novo, je suis très
heureux de publier ci-dessous les conceptions,
mieux précisées qu'en sa conférence, que le
général Brémond nous adresse, de la poli-
tique musulmane de la France :
Dès le premier contact sérieux entre Fran-
çais et Musulmans en Egypte, deux attitudes
ont été pratiquées : celle de Bonaparte qui
affectait un langage pseudo-coranique, flat-
tait en toute occasion le personnel religieux
musulman, dans le vain espoir 'de le domi-
ner, et de se créer un prestige personnel
nécessaire à ses ambitions; et celle de Klé-
ber, complètement désintéressée, parlant à
tous un langage français et républicain, trai-
tant les Egyptiens de toutes religions en
hommes susceptibles de devenir égaux et de
s'adapter à la vie européenne. Je crois,
quant à moi, que la France a le devoir, et
que c'est son intérêt, de suivre la trace de
Kléber.
Les Musulmans ont mis leurs devoirs de
Français d'adoption au-dessus de la solida-
rité musulmane moyenâgeuse avec leurs
compatriotes. Ils l'ont fait évidemment parce
qu'ils nous ont reconnus les plus forts, car
on ne fait rien sans la force, mais aussi
parce qu'ils ont subi l'attrait de la société
tnoderne. Si nous avons pu faire la cons-
cription en Algérie-Tunisie, c'est parce que
nos écoles franco-indigènes et l'influence
trop souvevtl mal appréciée de nos colons,
avaient créé une mentalité française plus
forte que les anciens liens islamiques. C'est
dans cette voie française, républicaine à la
Kléber, acléricale si l'on peut dire, que je
demande qon persévère hardiment et sage-
ment.
En 1917, je causais de ces questions sur
le sol d'Arabie avec Azis bey, le brillant et
sympathique défenseur de la Tripolitaine, et
il vie demandait ce que nous projetions de
faire dans l'avenir des indigènes nord-afri-
cains; je lui répondis : « Voyez comme nous
u 'th'o,zs avec nos camarades indigènes;
« constatez que mon second ici est un lieu-
« tenant-colonel musulman, et concluez que
Il nous voulons faire de nos indigènes des
« Français comme nous; ils seront Musul-
« mans à leur 'guise, mais Français d'abord.
« - En ce cas, me dit Azis bey, nous ne de-
« manderons rien de plus pour eux. »
Général BRÉMOND.
Je ne crois pas, étant données les longues
années que j'ai passées au milieu des Musul-
mans, tant en Algérie qu'en Afrique Occi-
dentale, que nos sujets d'Islam soient ja-
mais « Français avant tout ». Ils sont sujets
français loyaux, fidèles, mais ils restent Mu-
sulmans, et c'est là leur honneur de ne pas
répudier la religion de leurs ancêtres.
Chérif
L'aviation coloniale
FRANCE-MAROC
La Chambre de Commerce de Toulouse,
l'office des transports du Sud-Ouest et le
Conseil municipal de Toulouse viennent de
formuler une protestation fortement mo-
tivée contre le transfert à Lyon, projeté
en haut lieu, de la tête des lignes aériennes
France-Maroc qui, depuis la guerre, fonc-
tionnent où elles sont nées.
Cette protestation qui sera transjnise au
président du Conseil et aux pouvoirs pu-
blics envisage le grave préjudice que cette
mesure apporterait à Toulouse et à sa ré-
gion, alors que les usines d'aviation, édi-
fiées pendant la guerre, leur ont créé des
'droits que l'établissement de l'aéroport
de Francazal, solennellement inauguré en
1922, a consacré.
AU MAROC ESPAGNOL
0
La position espagnole de Chantafa, qui a
été endevée d'assaut par les Djébala, a été
le témoin d'un drame héroïque. Le lieute-
nant San-José, qui commandait le fortin,
s'est fait sauter la cervelle au moment où
il allait être fait «prisonnier. Ceux de ses
hommes qui n'ont pas été tués ou blessés
sont actuellement prisonniers.
On apprend d'autre part que la colonne
qui tente de remonter l'Oued Laheu dans la
direction de Chefchaouen rencontre une
grande résistance. Les pertes sont sensibles
des deux côtés, et les Espagnols annoncent,
cinq officiers tués.
lfn communiqué du Haut-Commissariat
de Tétouan dit que les Marocains cèdent
peu à peu du terrain, que leur résistance
ost, brisée, et qu'ils abandonnent de nom-
breux cadavres. Les forces espagnoles pour-
suivent leur objectif qui est de rétablir des
communications régulières avec la ville de
qlcfchaouen, laquelle a pu être aibondam-
nient ravitaillée dimanche.
Toute cette région des Djebala est en état
de franche rébellion. Les colonnes volantes
et les convois qui y circulent doivent sans
cesse combattre. Quoiqu'on en dise, la
situation des Espagnols reste fort précaire.
C'est une guérilla générale organisée par de
petites tribus jusqu'alors apparemment sou-
mises. Quant au Chérif Raïssouli, on ne
sait s'il observe une parfaite neutralité ou
s'il encourage en sous-mains les monta-
gnards marocains.
Il y a à l'heure actueble, en arrière de
Tétouan, 75.000 hommes de troupes espa-
gnoles, et le Directoire a massé près d'Al-
gésiras et de Malaga 16 'bataillons de ren-
forts prêts à passer sur la rive africaine.
Le général Aizpuru. haut commissiaire et
général en chef voudrait sans doute bien
quitter ces fonctions, mais personne ne veut
le remplacer. Le générai Barrera aurait
décliné cet honneur périlleux, et le général
Berenguer se repose en France. -
Le mystère du cargo "Mulnouse 11
La presse française et américaine se livre
à toutes sortes de commentaires sur l'aven-
ture extraordinaire du ca»go Mulhouse que
des pirates ont pillé à quelques milles des
côtes du Canada. Voici les faits :
Le 7 juin dernier, le cargo Mulhouse, de
Bordeaux, jaugeant 2.500 tonneaux, appar-
tenant à la Société « La Morue française
et les Sécheries de Fécamp », dont le siège
est à Paris, 80, rue Taitbout, quittait le port
de North-Sydney (Canada) avec un charge-
ment de 36.200 caisses de liqueurs. Le ca-
pitaine Ferrero, qui commandait le bateau,
était éloigné d'une vingtaine de milles de
la1 côte canadienne et naviguait dans les
eaux neutres, quand il fut accosté par une
goélette de 150 tonneaux, battant pavillon
anglais, portant ie nom de Patara et dont
le capitaine lui acheta 50 caisses de spiri-
tuemea. Ce client imprévu ne prit pas livrai-
son de la. marchandise sur-le-champ, mais
donna au capitaine Ferrero rendez-vous pour
quelques jours plus taird, lui promettant
d'acquérir alors un lot plus important en-
core de sa cargaison.
Le cargo n'avait qu'un seul passager, M.
Pimpton.
Le 26 juin, le Patara accostait de nouveau
le Mulhouse, mais, pendant que les com-
mandants des deux bâtiments discutaient le
marché sur le pont de la goélette, dont
l'équipage apparent ne dépassait pas six
hommes, une vingtaine d'individus, revol-
ver au poing, montaient sur le vapeur, ré-
duisaient à l'impuissance son équipage, dé-
truisaient les appareils de T. S. F. et com-
mençaient à transborder dans leur bateau
les précieuses caisses constituant la cargai-
son.
Après le Patara, cinq autres goélettes fai-
saient leur apparition aux flancs du vapeur
français, collaboraient au déchargement et
disparaissaient à toutes voiles.
Le transbordement de la cargaison a de-
mandé six jours.
Les matelots du carsro prisonniers dans la
cale, purent néanmoins relever les noms que !
portaient les bateaux des pirates.
Lorsque le capitaine du Mulhouse fut li-
bre, après l'opération faite qui avait rap-
porté à ses auteurs plusieurs millions, il mit
le cap SUIT Halifax, où il arrivait le 8 juil-
let. Il révéla aussitôt l'acte de piraterie
dont il avait été la victime. Les autorités
signalèrent dans tous les ports américains
les bâtiments qui y avaient pris part.
Quelques jours - plus tard, le - Clark-Kor-
kun, l'un des bateaux ayant pris part au
pillage du vapeur, était retrouvé dans un
port de Saint-Pierre et Miquelon, où son
équipage fut arrêté.
L'abordage ayant eu lieu dans des eaux
neutres sur un ibateau français, par consé-
quent en territoire français, est passible de
la loi française. Aussi, le tribunal maritime
de Brest a-t-il été chargé de faire une en-
quête sur cette étrange affaire, et il a confié
à M. Legrand, commissaire de police du
quartier Saint-Georges, le soin de faire dans
,ges, le soin de f aire dans
la: capitale toutes les recherches utiles pour
l'élucider.
A la Société « La Morue Française et Sé-
cheries de Fécamp, on croit que cette affaire
a dû être préparée de longue date par des
gens qui connaissaient la cargaison du
Mulhouse et qu'il ne s'agit pas d'un acte
officiel de répression de la fraude comme
quelques, journa.. l'ont insinué en Améri-
que.
On aurait la certitude que le coup avait
été monté à Paris et on annonce que la po-
lice suit une piste qui pourrait à bref délai
réserver des surprises.
ESCROQUERIE
Chargé de l'instruction de l'affaire Fer-
nandez, M. de Gentile a immédiatement
ordonné des investigations destinées à re-
trouver l'emploi des sommes délournées par
l'ancien directeur de la comptabilité de la
Compagnie française d'études et d'entrepri-
ses coloniales.
Cette Société a pris toutes mesures pour
assurer la marche de ses affaires en cours.
La femme de l'inculpé s'est présentée
spontanément à la Compagnie française
d'études et d'entreprises coloniales, ainsi
qu'au cabinet du juge d'instruction ; elle a
déclaré qu'elle avait toujours ignoré les
agissements de son mari.
LE conBRES InTERnATionAL DU BOiS
-0-:)--
Du 20 octobre au 2 novembre, en concor-
dance avec une exposition internationale du
bois, se tiendra à Lyon un Congrès auquel
participeront, dans une large mesure, espé-
rons-le, toutes les firmes françaises qui ex-
ploitent nos forêts coloniales.
Voici les rapports qui seront présentés à
ce Congrès :
Exploitation forestière : M. Delicourt, pré-
sident de la Chambre syndicale des Bois de
Compiègne,
Main-d'œuvre et assurances : M. Vasse,
secrétaire général de la Fédération des Syn-
dicats du Commerce des Bois de France.
Transports par mer : M. Georges Videau,
de Bordeaux.
Transports par fer : M. Peltier, président
du Syndicat des Marchands de Bois de
Meurthe-et-Moselle.
Bois des colonies : M. Bailly, de Paris.
La Forêt (reboisement: éducation fores-
tière du public; la forêt au point de vue
touristique)" ; M. Mathey, conservateur des
Eaux et Forêts, en retraite, à Dijon.
M. Honoré Barbier, président de la Fédé-
ration des Syndicats du Commerce des Bois
de France, a "bien voulu accepter les fonc-
tions de rapporteur général du Congrès.
-
LE TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître
au ministre des Colonies qu'à la date du
22 août 1924, le taux officiel de la roupie
était de 5 fr. 65.
.-.
Le ricIn en iirip Bptoriale françale
r j»a
La certitude est acquise des heureux ré-
sultats que l'on peut obtenir en Afrique:
Equatoriale Française de la, culture inten-
sifiée du ricin. Au cours, des hostilités^
lorsque les services de l'Aéronautique fi-
rent appel à nos colonies pour la fOW'niture:
d'oléagineux et plus spécialement de grai-
nes de ricin, nos colonies de l'Oubangui-
Chari et du Moyen-Congo ont à elles seulesf
exporté plus de 600 tonnes sur les 4.500*
tonnes expédiées par l'ensemble de nos coi-
lonies. Il est à noter auparavant, que leu-
ricin n'y existait pour ainsi dire qu'à l'étal-
sporadique, l'indigène l'ayant simplemen'
introduit dans sa pharmacopée sans en ti-
rer d'autre parti.
Actuellement, la Métropole ayant cesséi
ses demandes, le ricin récolté est employé-
plus particulièrement pour les besoins des*,
services automobiles de la Colonie de l'Ou-
bangui-Chari qui compte plus de 3.000 ki-
lomètres de routes automobilaibles^ - Jus--
qu'ici le commerce s'est cependant peu. in-
téressé à cet oléagineux dont le rendements
est remarquable puisqu'on .peut obtenir 45*
à 54 d'huile pour la petite espèce.
Le Moyen-Congo et l'Oubangui-Chari ont.
déjà fait leurs preuves et nul doute que ler-
succès ne couronne les efforts qui seront
faits dans ces deux colonies qui réunissent
les conditions nécessaires à une exploita-
tion intensive : terrains favorables, climat
propice, travail facile qui ne nécessite au-
cune éducation du producteur et à la portée
de la main-d'œuvre locale.
Si l'on ajoute la rapidité de croissance de
la plante et le délai très court de récolte
des fruits parvenus à maturité, on voit les.
avantages que notre colonie de l'A.E.F.
peut retirer d'un produit indispensable au
graissage des moteurs qui exigeront cha-
que jour davantage une quantité de plus en
plus grande de matières grasses et de lu-
brifiants, Sa culture permettra, en outre,
de ne plus avoir recours à l'étranger pour
la fourniture de l'oléoinaphte qui coûte
fort cher. Au surplus, l'expérience de la
guerre a prouvé la supériorité de ltiuile de
ricin pour le graissage des moteurs à explo-
sion, l'huile conservant entre des limites-
très étendues -- de - température une viscosités
plus grande.
Il est donc inutile d'insister davantage
sur les résultats que l'A.E.F. peut recueil-
lir de la culture de cet oléagineux etH-
n'est pas exagéré d'aftirmer que les deux
colonies du Moyen-Congo et de rOubangui-
Chari pourront d'ici peu fournir à ellew
seules plus de 5.000 tonnes par an.
DANS L ENSEIGNEMENT COLONIAL
Il est créé à Tahïti un poste d'inspecteur
primaire, chef du Service de l'Instruotioit
publique pour les établissements français
de l'Océanie. Les candidats à ce poste doi-
vent adresser, le plus tôt possible, leur de-
mande à l'inspection-conseil de l'Instruction
publique, au ministère des Colonies.
GOURBIEIÈ L'IUGHHË
00
- LA VIE ECONOMIQUE:
Le tabac en Algérie
La sécheresse a fait souffrir partictilière-
ment les tabacs en Algérie. Sauf dans les
cultures irriguées on prévoit que la récolte
atteindra péniblement le tiers de celle d'une
année moyenne. Dans la plupart des cen-
tres du tabac, la cueillette des feuilles est
commencée.
Augmentation du nombre des automobiles
Tous les ans, l'Algérie voit augmenter
sa circulation automobile et devient en mê
ri me temps, progressivement un fort impor-
l tante cliente des fabricants de la Métro-
e- pôle. On a noté que de 1920 à 1923, le nom- ,
J, bre des camions automobiles a passé de
1.282 à 2.362, celui des autobus et autocars-
1- de 295 à 389. Au 1er janvier 1924, il y avait
ar en Algérie, 14.293 automobiles de tourisPle,
r contre 8.75C en 1920, et 865 motocyclettes."
, • Aussi le nombre des garages se développe-
- t-il constamment, ainsi que le commerce des
s pièces détachées.
Bulletin commercial.
On cote au quintal à Alger :
Blé, 120 à 187 fr. ; orge, 75 à 84 fr.; laines–
débrIS, 584 à 639 fr.; peaux : de moutons.
débris, 860 fr.; de bœufs, 415 francs ; salées,
110 à 150 fr.; huiles, 4,60 et 5 fr. 25 le litre. *
Agriculture.
D'après les renseignements donnés parf
P Agence Extérieure et Coloniale les batta-
ges des céréales se continuent. Les vign-
sont dans un état satisfaisant et l £ s ven-
danges sont en cours. Les oliviers aouffrentf
de la sécheresse. Pas d'épizootie parmi le
cheptel.
Service de Navigation.
La Société Eécampojse de Navigation v81
mettre en service, à partir du 1er septem-
bre, entre l'Algérie et les ports français "de
"Ja Méditerranée des vapeurs Ginette-Le-
Borgne et Nieole-Le-Borgne, d'une portée-
de 2.400 tonnes : Charles-Le-Borgne d'uneq
portée de 1.500 tonnes. Elle desservira ré-
1.. -Ule desservira ré-
gulièrement Port-Saint-Louis-du-Rhône, où
elle possède une organisation spéciale pour:
le .transit des vins. Elle effectuera des dé-
parts réguliers d'Alger tous les 10 jours.
LES EVENEMENTS ET LES HOMIŒS
Naturalisations.
Les naturalisations d'indigènes se font
moins rares en Algérie. Le nombre de
ceux qui ont l'evendiqué. la nationalité fran- -
çaise en 1923 et qui ont été admis à jouir-
des droits de citoyen français en vertu dit
Senatus-Consulte du 14 juillet 1865 n'a pas
excédé 54, dont 40 militaires, 7 civils et 7
femmes. Il y a eu d'autre part 317 deman-
des d'accession à la. qualité de citoyen fran-
çais en vertu de la loi du 4 février 1919.
Le nombre des admissions s'est élevé à-
E02. Les autres sont ou rejetées ou en
cours d'instruction.
INGT-CINQUIEME ANNEE.. - N° 117 I& -. 20 CEN'I*MTRS JEUDI SOIR, 8 AOlJT 1924
- - - --- --- - - - - -- - - - -.- -- -- -- --. - - .-- ----------.- -- "-- - - _.- -- --- - -. -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR - ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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L^Atumm HRétkme« «onl ttçwu aux Buttant du Journal et dont lemagencea depublicili
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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Uiu I mis Imta
."IIIE ( pranu « Ciïonim 80 » 41.
SV« âhïïrf ¡ Ber. 120 » 81. 31 : 1
Oi t'abeiiM d*M t«M Bnni da port» «t dM> lw priadpaax libraire* 1
BRore la duniii Us lur
81 ciiiMi à Pdrtanm
Faut-il frapper sur un clou pour ar-
river» à l'enfoncer ! Cette- proposition
n'est pas moins yraie du monde écono-
mique, politique et social, que du mon-
de matériel proprement dit. Combien
de foie, à cette place même, n'avons-
nous pas traité cette question du che-
min de fer de Cotonou à Porto-Novoi 1
Et voilà que le 'Câblogramme de la
Chambre de Commerce du Dahomey,
que j'ai cité dans mon dernier article,
la pose de nouveau.
Problème urgent à résoudre, non
seulement dans l'intérêt de la riche et
ibellei colonie dahoméenne, qui ne de-
fenande qu'à .se développer, mais encore
'dans l'intérêt supérieur de la Métro-
polei étroitement lié à celui de la Colo-
nie elle-même.
Depuis son entrée au. ministère des
Colonies, mon ami M. Daladier, dans
chacun de ses discours qu'il a été ame-
né à prononcer, soit dans des cérémo-
nies officielles, soit au cours d'audien-
ces accordées à des délégations venues
pour l'entretenir des intérêts colo-
niaux, M. Daladier, dis-je, s'est attaché
à développer cette idée que la France
peut tirer de son domaine colonial la
plupart des matières premières qu'elle
est aujourd'hui réduite à demander à
l'étranger. "-
Le moyen le plus sûr est évidem-
ment de poursuivre avec méthode la
sage exploitation, l'intelligente mise en
œuvre d'un empire colonial, le second
du monde, sur lequel, comme sur celui
de la Grande-Bretagne, le soleil ne se
couche jamais. Routes et chemins de
1er sont indispensables pour cette mise
en valeur. Le développement économi-
que est en raison directe de l'extension
des voies de communication. Vérités
de M. de la Palisse, sur lesquelles on
rougit presque d'insister.
En ce qui concerne lei chemin de fer
de Cotonou à Porto-Novo, on se deman-
de vraiment pourquoi et comment il
n'est pas encore fait. Du point de vue
technique le projet est définitivement
arrêté. Après bien des hésitations et
des modifications, on est aujourd'hui
pleinement d'accord sur le tracé, sur
les ouvrages d'art, etc., etc. Du point de
vue finanoier, aucune contestation sur
la combinaison permettant la réalisa-
tion du projet. En un mot, toute con-
troverse a cessé sur les deux aspects
du problème. Qu'attend-on pour le
résoudre ? Qu'attend-on pour passer
enfin à l'exécution des travaux ?
Est-il besoin de rappeler, une fois
de plus, l'urgence et lai nécessité de ce
chemin de fer ? Un simple coup d'oeil
jeté sur la carte du Dahomey suffit
pour convaincre les plus incrédules. A
plus forte raison est-on convaincu
quand on a eu l'honneur et le plaisir
de visiter la région, comme je les ai
eus, il y a deux ans.
Porto,\¡o:vÛ', capitale de la Colonie,
'est située à l'intérieur des terres, à une
distance assez considérable de la mer.
C'est la tête de ligne du chemin de fer
de l'Est-Pahoméen, par lequel il reçoit
les produits de la riche région des Hol-
lis. Malheureusement, bâti sur une la-
gune mi-partie française, mi-partie an-
glaise, il n'est relié à la mer que par
iLagos, grande et belle ville de la. Ni-
géria britannique.
Qu'arrivera-t-il ? Le voici : les pro-
duits apportés par rsDahon ne
sont et ne peuvent être exportés que
par Lagos. Toutes les matières pre-
mières sont transportées par des ba-
iteaux étrangers, anglais, pour la plu-
part. Ce n'est pas tout. Ce ne sont pas
seulement les Compagnies de naviga-
tion françaises qui souffrent de ce re-
grettable état de 'choses, ce sont aussi
l'industrie et le commerce français. On
devine en effet, que ces matières pre-
mières prennent tous les chemins, ceux
de la Crande-Bretagne, de l'Italie, de
l'Amérique, voire de l'Allemagne, ex-
cepté celui de la France. Elles sont
ainsi perdues pour notre industrie et
notre commerce.
Le remède à ce ma.1 ? Il est. bien sim-
ple et tout à fait k notre portée. Il est,
au surplus connu de tous : c'est le
chemin de fer de Cotonou à Porto-
Novo. Cotonou est le port naturel de
Porto-Novo. Qu'on le relie sans retard
à la capitale par la voie ferrée, et la
plus grande partie de ces matières pre-
mière, au lieu de prendre la diretotion
de Lagos, viendront à Cotonou, d'où
elles s'embarqueront sur des bateaux
français pour être utilisées en France
par des industries françaises. Dépense
itltile entre toutes. Jamais argent ne
sera mieux placé.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes,
Ancien Déléguéi du Dahomey
au Conseil Supérieur des Colonies.
Dépopulation
et:
, 0 .0 0
prospérité économique
1 O 0 --
A quoi sert de tergiver-
ser.
Une nation n'est véri-
tablement forte que lors-
qu elle a une natalité en
excédent. Un pays ne
peut être économiquement
prospéré que si la densité
de sa population se main-
tient ou progresse.
En Europe, l'lsltmde qui, depuis un siècle,
se dépeuple, ne peut pas être donnée en
exemple de prospérité économique. L'Es-
pagne ne prend sa place en Europe que
depuis la guerre de 1914, dont elle a con-
tourné les désastres et les morts, la France,
elle-même, ne se maintient que par le génie de
sa race, la fertilité de son sol et aussi
Vénorme afflux de motn-d1 œuvre indigène,
qui pare à Vinsuffisance de sa natalité.
Dans les colonies, le même phénomène dé-
mograpltique et économique se manifeste.
L'Algérie, la Tunisie, le Maroc progres-
sent chaque année davantage. Les races
autochtones, comme les immigrées, accrois-
sent leurs effectifs. Il n'est pas téméraire
d'affirmer que depuis l'occupation, la popu-
lation indigène de l'Algérie a plus que triplé;
quant à l'excédent des naissances sur les dé-
cès, il est plus considérable pour les Fran-
çais, les Espagnols et les Italiens de notre
Airiaue du Nord Que eour les mêmes natio-
1 1
naux dans leurs pays d'origine.
L'Afrique occidentale française - malgré
le recrutement intensif pendant la guerre -
Madagascar, VIndochine, les Etablissements
français de fInde, la Réunion, la Guade-
-loupe et la Martinique, marquent à chaque
recensement un accroissement notable de la
population.
Consultez les statistiques annuelles du
commerce, vous constaterez que, sauf des cri-
ses, dues aux récoltes déficitaires ou à des
épidémies dans les troupeaux, à une surpro-
duction mondiale pour certains produits -
crises, au reste, fortuites et très passagères,
la courbe des échanges suit nettement une
marche ascendante.
A population qui se développe, production
qui progresse et échanges qui s'intensifient.
Au contraire, les colonies qui se dépeu-
plent ne tardent pas à tomber dans le ma-
rasme r
VAfrique équatoriale en est le type le
plus caractéristique, En trente ans, sa popu-
lation a diminué de plus de moitié. Faut-il
s étonner que le budget de ce Gouvernement
général, avec quatre Gouvernements parti-
culiers, soit moins important que celui d'une
seule province de la Cochinchine ou du
T onkin.
En Nouvelle-Calédonie, dépopulation éga-
lement, les Canaques disparaissent, les mi-
nes et le commerce font ,appel à la main-
d'oeuvre asiatique.
Dépopulation aussi à Tahiti et aux îles
Marquises, qui, elles, ont passé de 25.000
habitants en 1850 à 2.200 aujourd'hui.
Il importe d'aborder de face le problème
du repeuplement de nos colonies déshéritées,
par suite de mauvaises conceptions économi-
ques, de négligences administratives ou de
manœuvres coupables et condamnables, de-
puis que nous y avons apporté dans les plis
du drapeau tricolore le progrès de la civili-
sation.
Notre ami, Daladier, qui fait preuve, rue
Oudinot, d'une activité si féconde, accordera
sa vigilante attention aussi bien aux enfant3
de la métropole, qui ont réussi, qu'à ceux
qui s étiolent.
Nous l'y aiderons. C'est l'honneur et l'in-
térêt de notre pays,
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de VAlgérie
des Colonies et des Protectorats.
A l'Académie des Sciences
- 0«0--
Les causes de dégénérescence des lins russes
en France
Nous donnons ci-dessous les résultats des étu-
des de M. Daniel Berthelot sur les causes de la
dégénérescence des lins russes en raison de
l'importance de la culture du lin en Afrique du
Nord et plus particulièrement au Maroc :
On sait que la culture du lin était assez ré-
pandue avant la guerre dans nos départements
du Nord. Toutefois, la pjupart des semences
provenaient de la Russie baltique, où la modi-
cité de la main-d'œuvre permettait de les ob-
tenir à meilleur compte. La hausse des tissus
de lin rend aujourd'hui cette culture particu-
lièrement intéressante ; mais on a constaté que
les lins russes d'après guerre dégénéraient ra-
pidement. Les syndicats agricoles ont demandé
à M. Blaringhem, bien connu par ses études
de génétique expérimentale, d'en rechercher la
cause. Par des expériences exécutées depuis
quatre ans à la station de Meudon, ce savant
a reconnu que les anciennes semences russes,
sélectionnées d'après des traditions agricoles in-
vétérées, présentaient une grande homogénéité,
tandis que le nouveau régime administratif de
Russie, recueille en bloc les semences de la ré-
gion et les mélange. Dans ces conditions, on
observe les retours aux types ae fin sauvage
qui croissent aux bords de l'Atlantique et de la
Méditerranée. M. Blaringhem montre qu'on peut
éviter cette dégénérescence en employant des
lignées pures, pour lesquelles il uKÛque un
moyen simple de les reconnaître en examinant
& la loupe le pollen des fleurs,
A LA CHAMBRE
- 0- 0 --
PROJETS DE LOI
Les phosphates marocains
Au cours de la discussion à la Chambre
du projet de loi, modifié par le Sénat, ré-
glant les conditions de la fixation du prix
limite des produits de la mouture du blé,
M. Huguet, député du Puy-de-Dôme a fait
remarquerqoo, parmi les engrais suscepti-
bles de remédier à la progression décrois-
sante du blé, il y avait ajissi les phospha-
tes du Maroc ;
M. le ministre de L'Agriculture. - La
question de leur emploi en France est à
l'étude.
M. Francois Pietri. - La régie d'Etat
qui explofte. les phosphates marocains
donne les meilleurs résultats : cette année,
l'exportation atteindra sans doute 450.000
(tonnes. Ce sera un jour un élément excel-
lent pour l'agriculture française.
M. Huguet. - Peut-être l'emploi de ces
phosphates nous donnerait-il un moyen de
mettre à la raison les seigneurs de Saint-
Gobain.
Le ministre de l'Agriculture ne saurait
négliger cet avertissement..
Les voies ferrées coloniales
Dans les Annales Coloniales du 26 août
1924, nous avons publié l'analyse du rap-
port de M. Proust, au nom de la Commis-
sion de l'Algérie et des Colonies sur les
voies ferrées coloniales ; au cours de la
séance de la Chambre du 26 août, ce projet
de loi ayant pour objet de maintenir en
vigueur jusqu'au 31 décembre 1934 les dis-
positions de la loi du 7 janvier 1960 relative
aux accords conclus entre les concession-
naires de voies ferrées coloniales et le mi-
nistre des Colonies, pour la modification
des contrats de concession a été discuté :
M. Archimbaud donne lecture de l'avis
de la Commission des Finances, favorable
à l'adoption du projet.
M. Ernest Outre y. - Je demande
d'abord - et je crois que M. le Ministre
des Colonies est prêt à me donner satis-
faction sur ce point - que le délai de base
soit réduit à cinq ans.
D'autre part, il est des cas où il y a in-
térêt à diminuer les tarifs.
Les augmentations ont souvent pour con-
séquence d'écarter la clientèle.
Je demande à M. le Ministre des Colo-
nies de vouloir bien examiner très atten-
tivement les avenants qui vont modifier
des conventions ratifiées par des lois.
Toutes ces questions ont besoin d'être
surveillées de très près.
M. Daladier, ministre des Colonies. -
J'accepte que la durée de la convention soit
ramenée à cina ans.
En ce qui concerne les tarifa, je fais ob-
server que les augmentations ne sont pas
très considérables, si l'on tient compte de
la valeur des marchandises transportées,
surtout en Extrême-Orient.
Qu'il s'agisse, du reste, de tarifs ou
d'avenants, je veillerai avec un soin ex-
trême à ce que les bénéfices réalisés ne
soient que la rémunération des services
rendus. -
M. Diagns, président de la Commission
des Colonies. - La Commission accepte la
réduction de durée proposée par M. Ou-
trey.
M. le Rapporteur de la Commission des
Finances. - La Commission des Finances
également.
La discussion - générale est close.
Le passage à l'article unique est pro-
noncé.
Article unique.
M. le président. - La date 'du 31 décem-
bre 1929, suivant la proposition de M. Ou-
trey, serait substituée à celle du 31 décem-
bre 1934.
L'article unique ainsi modifié, est adopté.
Câble franco-tunisien
M. le président du Conseil, ministre des
Affaires étrangères, a déposé sur le bureau
de la Chambre, un projet de loi tendant
à ratifier d'avenant du 26 septembre 1923 à
la convention conclue entre la France et la
Tunisie, le 20 mars 1888 (déjà modifiée par
avenant du 25 novembre 1891), relatif à la
pose d'un deuxième câble entre la France
et la Tunisie.
QUESTIONS ECRITES
Administrateur candidat
M. Petitlils, député, a demandé à M. le minis-
tre des Colonies, si un administrateur en dispo-
nibilité pour deux ans et faisant actuellement
du commerce à la colonie peut solliciter un man-
dat électif de quatre ans.
Réponse. Les fonctionnaires en disponibili-
té étant entièrement libres de leurs mouve-
ments, rien ne s'oppose à ce qu'un administra-
teur en disponibilité pour deux ans sollicite un
mandat électif, quand bien même la durée de ce
mandat serait supérieure à deux années. C'est,
seulement, lorsque la période, prévue pour ladite
disponibilité, viendrait à expiration que l'admi-
nistration aurait à examiner la situation de l'in-
téressé. Elle pourrait alors accorder au fonc-
tionnaire en cause une prolongation de dispo-
nibilité, pour une nouvelle période de deux ans,
eHes besoins du service ne s'y opposent pas, et
dans le cas contraire, lui refuser cette conces-
sion et le réintégrer dans son emploi. Toutefois,
si le mandat électif visé était celui de délégué
au conseil supérieur des colonies, les disposi-
tions, applicables en la circonstance, sont celles
prévues au troisième paragraphe de l'article 12
du décret du 28 septembre 1920, qui dispose ce
qui suit : « Les fonctionnaires publics, employés
et agents permanents de l'administration, rétri-
bués sur les fonds du budget de l'Etat ou sur
ceux des budgets généraux et locaux des colo-
nies ou pays de protectorat, sont inéligibles
pendant la durée de leurs fonctions et pendant
les six mois qui suivent leur radiation des con-
trôles de l'activité, par suite de démission, de
destitution ou pour -toute autre cause »
A TANGER
Les juges titulaires du tribunal mixte se
réuniront le 1er novembre prochain.
Mam au point e vue tapis
Bien que le général Brémond conteste la
véracité de ce que, en toute connaissance de
cause, j'ai avancé dans ma note des Annales
Coloniales du 5 août 1924, sur les résultats
de notre politique en Syrie, Cilicie et sur
les incidénts de Porto-Novo, je suis très
heureux de publier ci-dessous les conceptions,
mieux précisées qu'en sa conférence, que le
général Brémond nous adresse, de la poli-
tique musulmane de la France :
Dès le premier contact sérieux entre Fran-
çais et Musulmans en Egypte, deux attitudes
ont été pratiquées : celle de Bonaparte qui
affectait un langage pseudo-coranique, flat-
tait en toute occasion le personnel religieux
musulman, dans le vain espoir 'de le domi-
ner, et de se créer un prestige personnel
nécessaire à ses ambitions; et celle de Klé-
ber, complètement désintéressée, parlant à
tous un langage français et républicain, trai-
tant les Egyptiens de toutes religions en
hommes susceptibles de devenir égaux et de
s'adapter à la vie européenne. Je crois,
quant à moi, que la France a le devoir, et
que c'est son intérêt, de suivre la trace de
Kléber.
Les Musulmans ont mis leurs devoirs de
Français d'adoption au-dessus de la solida-
rité musulmane moyenâgeuse avec leurs
compatriotes. Ils l'ont fait évidemment parce
qu'ils nous ont reconnus les plus forts, car
on ne fait rien sans la force, mais aussi
parce qu'ils ont subi l'attrait de la société
tnoderne. Si nous avons pu faire la cons-
cription en Algérie-Tunisie, c'est parce que
nos écoles franco-indigènes et l'influence
trop souvevtl mal appréciée de nos colons,
avaient créé une mentalité française plus
forte que les anciens liens islamiques. C'est
dans cette voie française, républicaine à la
Kléber, acléricale si l'on peut dire, que je
demande qon persévère hardiment et sage-
ment.
En 1917, je causais de ces questions sur
le sol d'Arabie avec Azis bey, le brillant et
sympathique défenseur de la Tripolitaine, et
il vie demandait ce que nous projetions de
faire dans l'avenir des indigènes nord-afri-
cains; je lui répondis : « Voyez comme nous
u 'th'o,zs avec nos camarades indigènes;
« constatez que mon second ici est un lieu-
« tenant-colonel musulman, et concluez que
Il nous voulons faire de nos indigènes des
« Français comme nous; ils seront Musul-
« mans à leur 'guise, mais Français d'abord.
« - En ce cas, me dit Azis bey, nous ne de-
« manderons rien de plus pour eux. »
Général BRÉMOND.
Je ne crois pas, étant données les longues
années que j'ai passées au milieu des Musul-
mans, tant en Algérie qu'en Afrique Occi-
dentale, que nos sujets d'Islam soient ja-
mais « Français avant tout ». Ils sont sujets
français loyaux, fidèles, mais ils restent Mu-
sulmans, et c'est là leur honneur de ne pas
répudier la religion de leurs ancêtres.
Chérif
L'aviation coloniale
FRANCE-MAROC
La Chambre de Commerce de Toulouse,
l'office des transports du Sud-Ouest et le
Conseil municipal de Toulouse viennent de
formuler une protestation fortement mo-
tivée contre le transfert à Lyon, projeté
en haut lieu, de la tête des lignes aériennes
France-Maroc qui, depuis la guerre, fonc-
tionnent où elles sont nées.
Cette protestation qui sera transjnise au
président du Conseil et aux pouvoirs pu-
blics envisage le grave préjudice que cette
mesure apporterait à Toulouse et à sa ré-
gion, alors que les usines d'aviation, édi-
fiées pendant la guerre, leur ont créé des
'droits que l'établissement de l'aéroport
de Francazal, solennellement inauguré en
1922, a consacré.
AU MAROC ESPAGNOL
0
La position espagnole de Chantafa, qui a
été endevée d'assaut par les Djébala, a été
le témoin d'un drame héroïque. Le lieute-
nant San-José, qui commandait le fortin,
s'est fait sauter la cervelle au moment où
il allait être fait «prisonnier. Ceux de ses
hommes qui n'ont pas été tués ou blessés
sont actuellement prisonniers.
On apprend d'autre part que la colonne
qui tente de remonter l'Oued Laheu dans la
direction de Chefchaouen rencontre une
grande résistance. Les pertes sont sensibles
des deux côtés, et les Espagnols annoncent,
cinq officiers tués.
lfn communiqué du Haut-Commissariat
de Tétouan dit que les Marocains cèdent
peu à peu du terrain, que leur résistance
ost, brisée, et qu'ils abandonnent de nom-
breux cadavres. Les forces espagnoles pour-
suivent leur objectif qui est de rétablir des
communications régulières avec la ville de
qlcfchaouen, laquelle a pu être aibondam-
nient ravitaillée dimanche.
Toute cette région des Djebala est en état
de franche rébellion. Les colonnes volantes
et les convois qui y circulent doivent sans
cesse combattre. Quoiqu'on en dise, la
situation des Espagnols reste fort précaire.
C'est une guérilla générale organisée par de
petites tribus jusqu'alors apparemment sou-
mises. Quant au Chérif Raïssouli, on ne
sait s'il observe une parfaite neutralité ou
s'il encourage en sous-mains les monta-
gnards marocains.
Il y a à l'heure actueble, en arrière de
Tétouan, 75.000 hommes de troupes espa-
gnoles, et le Directoire a massé près d'Al-
gésiras et de Malaga 16 'bataillons de ren-
forts prêts à passer sur la rive africaine.
Le général Aizpuru. haut commissiaire et
général en chef voudrait sans doute bien
quitter ces fonctions, mais personne ne veut
le remplacer. Le générai Barrera aurait
décliné cet honneur périlleux, et le général
Berenguer se repose en France. -
Le mystère du cargo "Mulnouse 11
La presse française et américaine se livre
à toutes sortes de commentaires sur l'aven-
ture extraordinaire du ca»go Mulhouse que
des pirates ont pillé à quelques milles des
côtes du Canada. Voici les faits :
Le 7 juin dernier, le cargo Mulhouse, de
Bordeaux, jaugeant 2.500 tonneaux, appar-
tenant à la Société « La Morue française
et les Sécheries de Fécamp », dont le siège
est à Paris, 80, rue Taitbout, quittait le port
de North-Sydney (Canada) avec un charge-
ment de 36.200 caisses de liqueurs. Le ca-
pitaine Ferrero, qui commandait le bateau,
était éloigné d'une vingtaine de milles de
la1 côte canadienne et naviguait dans les
eaux neutres, quand il fut accosté par une
goélette de 150 tonneaux, battant pavillon
anglais, portant ie nom de Patara et dont
le capitaine lui acheta 50 caisses de spiri-
tuemea. Ce client imprévu ne prit pas livrai-
son de la. marchandise sur-le-champ, mais
donna au capitaine Ferrero rendez-vous pour
quelques jours plus taird, lui promettant
d'acquérir alors un lot plus important en-
core de sa cargaison.
Le cargo n'avait qu'un seul passager, M.
Pimpton.
Le 26 juin, le Patara accostait de nouveau
le Mulhouse, mais, pendant que les com-
mandants des deux bâtiments discutaient le
marché sur le pont de la goélette, dont
l'équipage apparent ne dépassait pas six
hommes, une vingtaine d'individus, revol-
ver au poing, montaient sur le vapeur, ré-
duisaient à l'impuissance son équipage, dé-
truisaient les appareils de T. S. F. et com-
mençaient à transborder dans leur bateau
les précieuses caisses constituant la cargai-
son.
Après le Patara, cinq autres goélettes fai-
saient leur apparition aux flancs du vapeur
français, collaboraient au déchargement et
disparaissaient à toutes voiles.
Le transbordement de la cargaison a de-
mandé six jours.
Les matelots du carsro prisonniers dans la
cale, purent néanmoins relever les noms que !
portaient les bateaux des pirates.
Lorsque le capitaine du Mulhouse fut li-
bre, après l'opération faite qui avait rap-
porté à ses auteurs plusieurs millions, il mit
le cap SUIT Halifax, où il arrivait le 8 juil-
let. Il révéla aussitôt l'acte de piraterie
dont il avait été la victime. Les autorités
signalèrent dans tous les ports américains
les bâtiments qui y avaient pris part.
Quelques jours - plus tard, le - Clark-Kor-
kun, l'un des bateaux ayant pris part au
pillage du vapeur, était retrouvé dans un
port de Saint-Pierre et Miquelon, où son
équipage fut arrêté.
L'abordage ayant eu lieu dans des eaux
neutres sur un ibateau français, par consé-
quent en territoire français, est passible de
la loi française. Aussi, le tribunal maritime
de Brest a-t-il été chargé de faire une en-
quête sur cette étrange affaire, et il a confié
à M. Legrand, commissaire de police du
quartier Saint-Georges, le soin de faire dans
,ges, le soin de f aire dans
la: capitale toutes les recherches utiles pour
l'élucider.
A la Société « La Morue Française et Sé-
cheries de Fécamp, on croit que cette affaire
a dû être préparée de longue date par des
gens qui connaissaient la cargaison du
Mulhouse et qu'il ne s'agit pas d'un acte
officiel de répression de la fraude comme
quelques, journa.. l'ont insinué en Améri-
que.
On aurait la certitude que le coup avait
été monté à Paris et on annonce que la po-
lice suit une piste qui pourrait à bref délai
réserver des surprises.
ESCROQUERIE
Chargé de l'instruction de l'affaire Fer-
nandez, M. de Gentile a immédiatement
ordonné des investigations destinées à re-
trouver l'emploi des sommes délournées par
l'ancien directeur de la comptabilité de la
Compagnie française d'études et d'entrepri-
ses coloniales.
Cette Société a pris toutes mesures pour
assurer la marche de ses affaires en cours.
La femme de l'inculpé s'est présentée
spontanément à la Compagnie française
d'études et d'entreprises coloniales, ainsi
qu'au cabinet du juge d'instruction ; elle a
déclaré qu'elle avait toujours ignoré les
agissements de son mari.
LE conBRES InTERnATionAL DU BOiS
-0-:)--
Du 20 octobre au 2 novembre, en concor-
dance avec une exposition internationale du
bois, se tiendra à Lyon un Congrès auquel
participeront, dans une large mesure, espé-
rons-le, toutes les firmes françaises qui ex-
ploitent nos forêts coloniales.
Voici les rapports qui seront présentés à
ce Congrès :
Exploitation forestière : M. Delicourt, pré-
sident de la Chambre syndicale des Bois de
Compiègne,
Main-d'œuvre et assurances : M. Vasse,
secrétaire général de la Fédération des Syn-
dicats du Commerce des Bois de France.
Transports par mer : M. Georges Videau,
de Bordeaux.
Transports par fer : M. Peltier, président
du Syndicat des Marchands de Bois de
Meurthe-et-Moselle.
Bois des colonies : M. Bailly, de Paris.
La Forêt (reboisement: éducation fores-
tière du public; la forêt au point de vue
touristique)" ; M. Mathey, conservateur des
Eaux et Forêts, en retraite, à Dijon.
M. Honoré Barbier, président de la Fédé-
ration des Syndicats du Commerce des Bois
de France, a "bien voulu accepter les fonc-
tions de rapporteur général du Congrès.
-
LE TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître
au ministre des Colonies qu'à la date du
22 août 1924, le taux officiel de la roupie
était de 5 fr. 65.
.-.
Le ricIn en iirip Bptoriale françale
r j»a
La certitude est acquise des heureux ré-
sultats que l'on peut obtenir en Afrique:
Equatoriale Française de la, culture inten-
sifiée du ricin. Au cours, des hostilités^
lorsque les services de l'Aéronautique fi-
rent appel à nos colonies pour la fOW'niture:
d'oléagineux et plus spécialement de grai-
nes de ricin, nos colonies de l'Oubangui-
Chari et du Moyen-Congo ont à elles seulesf
exporté plus de 600 tonnes sur les 4.500*
tonnes expédiées par l'ensemble de nos coi-
lonies. Il est à noter auparavant, que leu-
ricin n'y existait pour ainsi dire qu'à l'étal-
sporadique, l'indigène l'ayant simplemen'
introduit dans sa pharmacopée sans en ti-
rer d'autre parti.
Actuellement, la Métropole ayant cesséi
ses demandes, le ricin récolté est employé-
plus particulièrement pour les besoins des*,
services automobiles de la Colonie de l'Ou-
bangui-Chari qui compte plus de 3.000 ki-
lomètres de routes automobilaibles^ - Jus--
qu'ici le commerce s'est cependant peu. in-
téressé à cet oléagineux dont le rendements
est remarquable puisqu'on .peut obtenir 45*
à 54 d'huile pour la petite espèce.
Le Moyen-Congo et l'Oubangui-Chari ont.
déjà fait leurs preuves et nul doute que ler-
succès ne couronne les efforts qui seront
faits dans ces deux colonies qui réunissent
les conditions nécessaires à une exploita-
tion intensive : terrains favorables, climat
propice, travail facile qui ne nécessite au-
cune éducation du producteur et à la portée
de la main-d'œuvre locale.
Si l'on ajoute la rapidité de croissance de
la plante et le délai très court de récolte
des fruits parvenus à maturité, on voit les.
avantages que notre colonie de l'A.E.F.
peut retirer d'un produit indispensable au
graissage des moteurs qui exigeront cha-
que jour davantage une quantité de plus en
plus grande de matières grasses et de lu-
brifiants, Sa culture permettra, en outre,
de ne plus avoir recours à l'étranger pour
la fourniture de l'oléoinaphte qui coûte
fort cher. Au surplus, l'expérience de la
guerre a prouvé la supériorité de ltiuile de
ricin pour le graissage des moteurs à explo-
sion, l'huile conservant entre des limites-
très étendues -- de - température une viscosités
plus grande.
Il est donc inutile d'insister davantage
sur les résultats que l'A.E.F. peut recueil-
lir de la culture de cet oléagineux etH-
n'est pas exagéré d'aftirmer que les deux
colonies du Moyen-Congo et de rOubangui-
Chari pourront d'ici peu fournir à ellew
seules plus de 5.000 tonnes par an.
DANS L ENSEIGNEMENT COLONIAL
Il est créé à Tahïti un poste d'inspecteur
primaire, chef du Service de l'Instruotioit
publique pour les établissements français
de l'Océanie. Les candidats à ce poste doi-
vent adresser, le plus tôt possible, leur de-
mande à l'inspection-conseil de l'Instruction
publique, au ministère des Colonies.
GOURBIEIÈ L'IUGHHË
00
- LA VIE ECONOMIQUE:
Le tabac en Algérie
La sécheresse a fait souffrir partictilière-
ment les tabacs en Algérie. Sauf dans les
cultures irriguées on prévoit que la récolte
atteindra péniblement le tiers de celle d'une
année moyenne. Dans la plupart des cen-
tres du tabac, la cueillette des feuilles est
commencée.
Augmentation du nombre des automobiles
Tous les ans, l'Algérie voit augmenter
sa circulation automobile et devient en mê
ri me temps, progressivement un fort impor-
l tante cliente des fabricants de la Métro-
e- pôle. On a noté que de 1920 à 1923, le nom- ,
J, bre des camions automobiles a passé de
1.282 à 2.362, celui des autobus et autocars-
1- de 295 à 389. Au 1er janvier 1924, il y avait
ar en Algérie, 14.293 automobiles de tourisPle,
r contre 8.75C en 1920, et 865 motocyclettes."
, • Aussi le nombre des garages se développe-
- t-il constamment, ainsi que le commerce des
s pièces détachées.
Bulletin commercial.
On cote au quintal à Alger :
Blé, 120 à 187 fr. ; orge, 75 à 84 fr.; laines–
débrIS, 584 à 639 fr.; peaux : de moutons.
débris, 860 fr.; de bœufs, 415 francs ; salées,
110 à 150 fr.; huiles, 4,60 et 5 fr. 25 le litre. *
Agriculture.
D'après les renseignements donnés parf
P Agence Extérieure et Coloniale les batta-
ges des céréales se continuent. Les vign-
sont dans un état satisfaisant et l £ s ven-
danges sont en cours. Les oliviers aouffrentf
de la sécheresse. Pas d'épizootie parmi le
cheptel.
Service de Navigation.
La Société Eécampojse de Navigation v81
mettre en service, à partir du 1er septem-
bre, entre l'Algérie et les ports français "de
"Ja Méditerranée des vapeurs Ginette-Le-
Borgne et Nieole-Le-Borgne, d'une portée-
de 2.400 tonnes : Charles-Le-Borgne d'uneq
portée de 1.500 tonnes. Elle desservira ré-
1.. -Ule desservira ré-
gulièrement Port-Saint-Louis-du-Rhône, où
elle possède une organisation spéciale pour:
le .transit des vins. Elle effectuera des dé-
parts réguliers d'Alger tous les 10 jours.
LES EVENEMENTS ET LES HOMIŒS
Naturalisations.
Les naturalisations d'indigènes se font
moins rares en Algérie. Le nombre de
ceux qui ont l'evendiqué. la nationalité fran- -
çaise en 1923 et qui ont été admis à jouir-
des droits de citoyen français en vertu dit
Senatus-Consulte du 14 juillet 1865 n'a pas
excédé 54, dont 40 militaires, 7 civils et 7
femmes. Il y a eu d'autre part 317 deman-
des d'accession à la. qualité de citoyen fran-
çais en vertu de la loi du 4 février 1919.
Le nombre des admissions s'est élevé à-
E02. Les autres sont ou rejetées ou en
cours d'instruction.
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