Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-08-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 août 1924 22 août 1924
Description : 1924/08/22 (A25,N115). 1924/08/22 (A25,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411223f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-CINQUIÈME ANNEE. - No 115 --- - -..- - LU NUMERO: 20 CENTIMES
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VENDREDI SOIR, 22 AOUT 192*
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES puBLds PAU "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Le réveil de l'activité coloniale allemande
1 »»
Devenue, dans les vingt-cinq dernières
années du XIX' siècle, une grande puis-
sance industrielle, l'Allemagne s'était cons-
titué un empire colonial qui était loin de
répondre à l'étendue des désirs de ses capi-
talistes et de ses gouvernants.
Arrivée, en effet, longtemps après la
France et surtout .après l'Angleterre, elle
avait dû se contenter de ce que ses aînées
n'avaient pas, dans une certaine mesure,
voulu. L'exiguité et la valeur médiocre de
ses possessions coloniales contrastaient avec
sa prospérité et sa puissance économique.
Certes des efforts constants et ingenieux
avaient été faits pour aménager au mieux
ce domaine assez ingrat. De très impor-
tants capitaux, 'dont le total s'élevait en
1914 a. près de 2 milliards, avaient été in-
vestis dans de nombreux travaux d'utilité
publique : construction de routes, de- voies
ferrées, de wharfs, de port, établissements
'de téléphone, de T. S. F., etc. Des résul-
tats encourageants avaient suivi : la produc-
tivité des colonies s'était accrue ; d'année
en année elles donnaient une quantité tou-
jours croissante de coton, de caoutchouc,
d'huiles de différentes espèces, de cacao, de
bois précieux, de produits miniers. Et d'au-
tre part leurs achats à la métropole suivaient
une progression parallèle.
Malgré ces progrès, le parti colonial alle-
mand n'était pas satisfait : il estimait que
la part faite à l'Empire dans le dépèce-
ment des pays exotiques n'était pas équita-
ble. Il visait la conquête du Maroc, il con-
voitait la Mésopotamie à laquelle il voulait
rendre son antique et fabuleuse prospérité,
et il caressait le projet de constituer, au
centre même de l'Afrique, en absorbant le
Congo français et le Congp belge, une im-
mense colonie qui irait des rives de l'Atlan-
tique à celles de l'Océan Indien et dont la
création ruinerait à .tout jamais les efforts
-de l'Angleterre pour joindre le Cap au
Caire.
- -- -..
Le n est pas le lieu ici, et cl ailleurs 1 ave-
nir seul nous le dira avec certitude, d'exa-
miner dans quelle mesure ces visées gran-
dioses ont contribué au déchainement du
conflit mondial. On peut sans exagération
l'estimer considérable. - - -
Quoi qu'il en soit, la guerre avec la dé-
faite entraîna la fin de It puissance colo-
niale allemande. Sous prétexte d'humanité,
les alliés enlevèrent à l'Allemagne ses pos-
sessions d'outre-mer. Je n'ai pas davantage
l'intention de rechercher ce qu'il peut y
avoir de juste, de fondé dans la déclaration
qui tendait à justifier cette expropriation. Il
est vraisemblable qu'un examen impartial
du problème nous amènerait à faire quel-
ques réserves. Mais je le répète, la.'question
n'est pas là.
Les Allemands - protestèrent contre ce
qu'ils appelaient une injuste spoliation.
Mais ils ne s'attardèrent pas à d'inutiles ré-
criminations, pensant que rien ne vaut l'ac-
tion. Ils se mirent donc immédiatement à
l'œuvre, s'efforçant de réparer dans le plus
bref délai les conséquences désastreuses de
la guerre au point de vue colonial.
Cette action a pris des formes à la fois
multiples et convergentes.
L'on ne se contente pas de s'adresser à
la Société des Nations pour lui demander
de confier au Reich la gérance de ses an-
ciens domaines coloniaux. Pendant ce
temps la Dcustchc Kolonial Gesellschaft se
propose d'exalter dans tous les cerveaux
l'idée coloniale, et clans ce but organise et
multiplie les conférences où l'on démontre
que les Allemands ont été victimes d'un
rapt". que les colonies sont nécessaires, in-
dispensables à l'économie nationale aussi
bien comme productrices de matières pre-
mières que comme acheteuses de produits
industriels. Des conférences de ce genre ont
lieu même dans les écoles primaires. Les
manifestations coloniales se multiplient ;
des congrès coloniaux se tiennent où l'on ré-
sume en ordres du jour les revendications
sur ce sujet.
- Parallèlement, un office d'émigration sur-
veille et dirige l'expansion allemande, en-
voyant des ingénieurs agronomes, des con-
tremaîtres, des ouvriers spécialisés non seu-
lement en Europe mais dans les pays à
climat tempéré de l'Amérique du Sud : Chi-
li, Argentine, partie méridionale du Brésil.
Des sociétés se constituent en vue soit de
développer les entreprises déjà existantes, à
Java et surtout dans, l'Afrique du Sud qui,
à cause de ses grandes richesses minières,
semble particulièrement visée.
En même temps les lignes allemandes
d'Afrique et d'Extrême-Orient à destination
de Singapour, de Manille, de Shanghai, du
Japon, se rétablissent. Une statistique récen-
te, publiée par la Société du Canal de Suez,
nous apprend que, dans le transit du Canal,
le pavillon allemand est passé, durant le
premier semestre de 1924 du quatrième au
troisième rang venant après le pavillon bri-
tannique et le pavillon néerlandais Il arrive
fort loin après le pavillon britannique qui
représente 63,5 o o du trafic, alors que lui-
même n'atteint que 6,5 0/0 ; mais il tend à
se rapprocher de celui de la Hollande et
dépasse de l olo celui de la France.
Pour soutenir et favoriser cette activité
commerciale, des journaux allemands se
fondent en Chine, et notamment à Shanghai.
Cette propagande par la presse n'est pas,
il est vrai, limitée à cette partie du monde,
puisqu'à Munich s'édite à destination des co-
lonies britanniques, un organe en langue an-
glaise intitulé « Munie lt W ecH Ji ».
Il n'est aucune colonie européenne qui ne
soit l'objet des efforts des allemands. Les
voyageurs allemands qui touchent Dakar
sont de plus en plus nombreux. On fait des
constatations analogues à propos des colonies
anglaises.
Enfin, les coloniaux allemands ont
voulu cristalliser, autour d'une fondation
territoriale, tous leurs efforts. Sous la. pré-
sidence du duc de Mecklembourg, beau-frè-
re de la reine de Hollande, s'est constituée
une société dans le but de fonder une colo-
nie dans la zone tropicale. Elle a jeté son
dévolu sur la Nouvelle-Guinée hollandaise.
Elle désirerait obtenir la concession de toute
la partie Nord et Est de cette colonie, con-
cession qui impliquerait le monopole dji com-
merce, des mines, des pêcheries, des cultu-
res, de l'introduction de la main-d'œuvre.
La Société ne serait pas astreinte à la légis-
lation de la Hollande. Elle disposerait de
forces de police à elle qui seraient chargées
de faire respecter ses décisions. Elle serait
le vrai souverain de fait du pays et le terri-
toire qu'elle exploiterait serait une vérita-
ble colonie allemande. Le Parlement des'
Pays-Bas a fait, malgré l'intervention dis-
crète, il est vrai, de la Couronne, un accueil
'assez réservé à cette proposition. -Et il est im-
possible de prévoir le sort qui lui sera fait.
Les faits que je signale ne sont pas les
seuls. Il en est un grand nombre d'autres
qui témoignent de la volonté bien manifes-
te des Allemands de ne pas se laisser écar-
ter des champs infiniment vastes de l'acti-
vité coloniale.
Les auteurs auxquels j'ai emprunté quel-
ques-uns des exemples que je donne, s'en
effrayent et s'en indignent. Il n'y a la rien
qui légitme notre appréhension, encore
moins notre colère. Il faut bien que nous
nous pénétrions de cette vérité que le monde
n'est pas un domaine réservé à l'effort de
quelques-uns. Ce fut l'erreur de certains
hommes d'Etat de penser qu'il devait en être
ainsi. Leur politique ne nous a pas épargné
les déceptions cruelles. Soyons animés d'un
esprit plus libéral, soyons plus clairvoyants
et nous n'aurons pas à le regretter.
Henry Fontanier,
Député du Cantal,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
Le iMhaïuauteii en France
Le maréchal Lyautey, qui s'était rendu à
Metz pour assister à une réunion de famille
tenue à l'occasion du mariage du capitaine
de Cugnac avec Mlle d'Hannoncel-les, a été
reçu mardi dernier par la municipalité et
les sociétés patriotiques.
Dans les grands salons de l'hôtel de ville,
étaient présents le général de Lardemelle,
commandant le Ge corps, et de nombreux
autres généraux, soit en activité, soit en
retraite, le général Hirschauer, - sénateur, le
conseil municipal de Metz ci des déléga-
tions de sociétés avec drapeaux..
Le maire, M. Vautrin, a adressé au ma-
réchal une allocution dans laquelle. il a dit
combien Metz apprécie les conceptions et
les méthodes si heureusement appliquées
pair lui dans son œuvre colonisatrice.
- Le maréchal Lyautey a exprimé les sen-
timents dUémotion que lui a: fait éprouver
la réception spontanée de Metz. Il a affirmé
son attachement à la Lorraine. Il a rap-
pelé que de nombreux Lorrains qui avaient
réussi à .s'6cllapper de l'année allemande
et à passer en France avaient servi sous
ses ordres, qu'il avait été témoin de leur
profonde affection pour notre pays, auquel
ils étaient dévoués de tout cœur, et parti-
culièrement de la joie qu'ils avaient res-
sentie en apprenant la- victoire finale qui
faisait rentrer la Lorraine dans la grande
famille française.
L'agitation chei les inscrits maritimes
0- 0 -
L'agitation qui règne dans la coiporation
des inscrits maritimes s'accentue. Elle a
toujours pour objet le réajustement des sa-
l'aires. Le syndicat vient d'ordonner de
mettre, sac à terre pendant une heure ou
deux, au moment des départs des navires.
C'est ainsi qu'à (Marseille, le paquebot
Goltverneur-Général-Chanzy, courrier d'Al-
ger qui devait quitter le port avant-hier à
midi, n'est 'parti qu'à 13 .heures. Il en fut
de même pour l'Espagne.
Sur le Manouba la - situation est deven'ue
plus sérieuse. L'équipage, après avoir fait
grève une heure, est bien remonté à bord,
mais à ce moment M. Martin, secrétaire
général clu Syndicat des Inscrits, demanda
au directeur de la Compagnie de prendre
l'engagement qu'il ne serait, pris aucune
mesure de répression contre les hommes
du bord. Le directeur n'ayant pu prendre un
tel engagement, les marins redescendirent
à terre, refusant de partir, et le navire res-
ta à son poste d'amarrage.
La ravone au soudaii égyptien
-0..0--
Le calme ..Jserait rétabli -
D'après une dépêche du Caire à l'agen-
ce Heuter, le calme régnerait au Soudan,.
La manifestation antitbritannicpe qui avait
été projetée .pour aujourd'hui .a été. décom-
mandée par son organisateur.
Le recrutement
du persÕnptl colonial
--(H)--
Dans ces dernières an-
nées, nous avons fré-
quemment appelé plu-
sieurs fois Vattention du
ministre. des Colonies
1 pour obtenir en faveur
des magistrats coloniaux
l'adaptation des soldes
aux nécessités de la vie
actuelle.
Les décrets des 14 et 16 août 1921, puis le
décret du 11 août de la même année ont
d'abord relevé ces soldes,' ensuite fixé des
conditions de parité avec les magistrats mé-
tropolitains pour la détermination des pen-
sions de retraites.
M. Daladier, qui, depuis son arrivée rue
Oudinot, s'est déjà intéressé au sort de la
magistrature coloniale, vient tout d'abord de
soumettre à la signature du Président de la
République lin 'décret relatif au recrutement
du personnel.
S'iiispiraiii des desiderata si souvent for-
mules par les magistrats de nos possessions
£ Outre-Mer, le nouveau décret consacre une
assimilation plus complété entre les fonc-
tions judiciaires dans les Colonies et dans la
Métropole.
Toutefois très hcureusemcnt, ill. Daladier
a conservé à la carrière judiciaire coloniale
des avantages particuliers : traitements plus
élevés, suppléments cololjiaux, avancement
plus rapide, d'après les conditions mêmes
fixées par le décret du 5 septembre 1923.
La nouvelle reglememallOJl. a repris cer-
tain es dispositions du décret du 13 février
iqoS et de la loi du 28 avril 1919. qui ont
déterminé les conditions du recrutement de
la magistrature en France, en Algérie et eu
Tunisie.
Désormais, pour être nomme à des fonc-
tions judiciaires dans les colonies et les pays
relevant du Ministère des Colonies, en outre
des conditions exigées par la loi de 1810, il
faudra passer un examen professionnel ou
obtenir le diplôme de la magistrature colo-
niale décerné aux élevés ayant satisfait aux
examens de sortie de l'Ecole Coloniale.
Diverses exceptions sont toutefois prévues.
D'abord, en faveur de certains candidats
ne remplissant pas toutes les conditions de la
loi de 1810 et n'ayant pas subi d'examen
professionnel.
Ensuite, en faveur de certaines colonies,
permettant de remplacer, pour les attachés
aux Parquets Généraux ayant subi l'examen
professionnel, le stage d'avocat par deux ans
de stage auxdits Parquets.
Les fonctionnaires licenciés en droit ayant
fait au moins un an d'intérim dans les fonc-
tions de magistrat pourront aussi, après deux
ans de stage au barreau, être nommés à des
fonctions judiciaires sur avis coiiforme de la
Commission de - classement.
Les dispositions du nouveau décret s'ins-
pirent de considérations justes et équitables
et tiennent compte des situations spéciales à
certaines de nos colonies. Elles seront favo-
rablement accueillies par le personnel de la
magistrature coZollialq: C/ sont une nouvelle
preuve de l'esprit dans lequel M. Daladier
poursuit la réforme des divers cadres de
fonctionnaires coloniaux.
L.-G. Thébault
Services mafi ¡mes ;r la côh d'Alriqnel
Services mariies wt la côh dlipe
La loi concernant l'exploitation du Ser-
vice maritime postal entre Bordeaux et la
Côte Occidentale d'Afrique vient d'être
promulguée, ainsi que nous en informions
nos lecteurs dans notre numéro du 19 cou-
rant.
Cette loi approuve à nouveau la Conven-
tion conclue le 11 octobre 19:2.1 entre l'Etat
et la Compagnie des Chargeurs Héunis. Le
Gouvernement -est autorisé à proroger cel.te
convention jusqu'au 31 janvier 1925. Le
service à exécuter comporte de 13 à 18
voyages par an, par l'itinéraire suivant :
Bordeaux-Matadi par Dakar, Conakry, Ta-
bou ou Béréhy, Grand-Bassani, Lomé, Co-
tonou, Souelleba (Douala), Libreville, Port
Gentil, Selte-Cama, Banane et Borna, Le
parcours total devra, être réalisé au maxi-
mum, en 24 jours à l'aller, et en 25 jours
au retour.
A ce sujet qu'il nous soit permis de de-
mander que le départ de Bordeaux du
courrier pour la Côte Occidentale d'Afrique
ait lieu de façon à permettre aux firmes
coloniales dont le siège est à Paris, de ré-
pondre au courrier qu'elles viennent de
recevoir d'Afrique.
Un intervalle de. trois jours au minimum
est nécessaire.
E. D.
Disparition d'un marsouin
Le colonel commandant le 23e d'infante-
rie coloniale a signalé la disparition du
soldat Léon Romet, vingt ans, qui, incor-
poré il y a trois mois, parait sujet à des
troubles cérébraux.
Voici son signalement : blond, imberbe,
taille 1 m. 67'; porte l'uniforme kaki.
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au Ministre des Co-
lonies qu'à la date du 18 août 1924 'le taux
officiel cle Ja piastre était de 9 fr. 35 et de
9 fr. 30 le 19, de 9 fr. 55-le 20 et de 9 fr. 80
le 21 du même mois.
A LA CHAMBRE
----{)..{}--
: PROJETS DE LOI
A l'issue de la séance d'hier, M. Dala-
dier, ministre des Colonies, a :déposé les
projets de loi .suivants :
Un projet de loi tendant à ratifier et
convertir en loi l'arrêté du Gouvernement
de la Nouvelle-Calédonie, du 8 octobre 1923
qui a promulgué dans cette colonie diffé-
rents textes relatifs aux 'douanes.
- - - -
Un projet de loi, modifié par le Sénat,
tendant à conférer au Gouverneur de la
Réunion le pouvoir de taxer le riz.
Un projet de loi portant ratification de
l'arrêté du 19 janvier 1921 qui a promulgué
dans la colonie de la -Guyane les décrets
des 8 juillet, 28 août, 23 septembre, 4 octo-
bre 1919, 10 janvier, 3 et 26 février, 27
mars, 12, 14, 21, 22 avril et 22 juillet 1920,
établissant ou modifiant des coefficients
de majoration des droits de douanes.
Un projet de lui portant ratMication de
l'arrêté du 1er octobre 1920 qui a promul-
gué dans la colonie de la- Guadeloupe les
décrets des 14 juin, 8 juillet, 28 août, 23
septembre, 4 octobre 1919, 1U janvier, 3 et
26 février, 27 mars, 12, 14, 21 et 22 avril,
27 juin et 22 juillet 1920, établissant ou mo-
difiant des coefficients de majoration des
'droits de douane.
Un projet de loi tendant à ratifier et
convertir en loi divers arrêtés da Gouver-
neur général de 'Madagascar ayant pro-
mulgué dans cette colonie différents textes
relatifs aux douanes.
Un projet de loi tendant à ratifier et
convertir en loi divers arrêtes portant pro-
mulgation et mise en vigueur, dans cer-
taines colonies françaises, de décrets mo-
difiant le tarif douanier métropolitain ou
instituant des coefficients de majoration
des droits spécifiques. -- -
Ln projet de loi portant ratification de
l'arrêté du S mars 1921 qui a promulgué
dans la colonie (le la Nouvelle-Calédonie
les décrets des 23 décembre "1019 et 29 août
1920 portant modification 'du tableau A an-
nexé à la loi du 11 janvier 1S92 en ce qui
concerne les automobiles et les instru-
ments de musique.
Un projet de loi tendant à ratifier et à
convertir en loi les décrets des 20 mai 1922
et 6 juin 1Ü2t accordant des détaxes à l'en-
trée en France à certains produits origi-
naires des territoires du Cameroun et du
Toro placés sous mandat français.
Un projet de loi portant ratification du
décret du 15 mai 1922 qui a modifié le ta-
bleau des coefficients de majoration des
droits du tarif spécial 'de l'Indochine.
Un projet de loi tendant à ratifier et con-
vertir en lois divers arrêtés portant promul-
gation et mise en vigueur, dans certaines
colonies françaises, de décrets modifiant le
tarif douanier métropolitain ou instituant
des coefficients de majoration des droits
de douane.
Les élections législatives coloniales
M. Marigny. faisant fonction de doyen
des juges d'instruction, a reçu avant-hier
M. Boisnouf, ancien député de la Guade-
loupe et candidat aux dernières élections,
qui venait assisté de Me Mari us Moutct,
déposer une plainte, avec constitution de
partie civile, contrp M. Jocelyn-TIobcrt,Gou-
verneur de la Guadeloupe, pour fraudes
électorales.
Pour la même raison, M..Jean Galmot,
onrk'ii député de la 'Guyane, a également
porté plainte contre M. Chanel. Gouverneur
de celte colonie : il s'est porté partie civile
par l'urgane de Me Pierre Labrousse.
,
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--IJ--
MINISTERE
.DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
Es! promu Officier :
M. Seignobos (lichel). professeur à la
Facull des Lettres de l'I.'mversilé de Paris.
, -–
Rapports et Décrets
Décret du 13 août 1S24. modifiant le tarit
d'octroi de mer sur la carrosserie des
véhicules automobiles industriels à la
Réunion.
Décret du 13 août 1924 approuvant une mo
dification au décret du 23 mai 1924 régle-
mentant le régime de l'alcool dans le ter-
ritoire du Cameroun.
- - - -
Décret du 13 août 1924 approuvant une déli-
bération du Conseil général de la Réunion
relative aux taxes radiotélégraphiques.
Décret du 13 août 1924 relatif au recrute-
ment du personnel de la magistrature
coloniale.
Arrêtés modifiant l'arrêté du 29 janvier
1S23 relatif à l'admission à l'emploi de
rédacteur stagiaire à l'administration cen-
trale et ouvrant un concours pour l'ad-
mission à cet emploi.
Décret du 20 août 1S24, réduisant l'indem-
nité de fonctions attribuée au fonction-
naire civil chargé du service des pensions
militaires à la Guadeloupe. -
(J. O. du 15 août 1924.)
Décret du 8 août 1924 approuvant une con-
vention avec la Société générale d'entre-
prises aéronautiques.
Aux termes de cette convention, la Société
s'engage à assurer un service régulier de
transports aériens pour voyageurs, marchan-
dises et postes, entre la France, le Maroc et
l'Afrique occidentale française, entre la France
et l'Algérie par l'Espagne, entre le Maroc et
l'Algérie.
La convention qui est établie pour une du-
rée de dix années prévoit la fixation d'une
subvention variable suivant certaines limites
de parcours et de crédits.
, Pour 1924, les crédits réservés à la Compa-
gnie. Générale d'entreprises aéronautiques- sur
le budget de la Métropole sont de 17 millions
222.000 francs.
J. 0. du 17 tût 1924.
-. - - -.-
L élevap du mouton dans nos colonies
Voici d'après une communication de la
Chambre de Commerce de Tourcoing où en
sont les essais de l'élevage de mouton dont
nous avons déjà entretenu nos lecteurs au
fur et à mesure que nous étions rensei-
gnés par la presse locale des régions où ils
sont tentés.
Madagascar
M. Lamerand a réussi à amener à Tuléar
un nouveau convoi de brebis et béliers,
malgré les grandes difficultés qu'il éprouva
en raison du retard d'un steamer pouvant
se charger du transport. Après avoir passé
dans ce port le temps nécessaire, aux ob-
servations sanitaires, le troupeau a été mis
en route le 3 août vers le poste de Roubaix-
Madagascar où, suivant un télégramme,
le troupeau est arrivée, en bon état.
Une partie du troupeau sera sans doute
laissée à Roubaix-Madagascar dont le poste
d'essai a été confié par M. Ledreux à un
colon français, M. Million. Le gros du trou-
peau continuera sa route par petites éta-
pes jusque Tourcoing-Madagascar où il est
attendu dans la première quinzaine de sep-
tembre.
Le Comité a l'intention de créer un troi-
sième poste d'élevage dans un rayon de
100-150 kilomètres du poste principal. Il es-
père que ce troisième poste sera installé
et équipé dans un an.
Suivant M. Ledreux, la seule difficulté sé-
rieuse pour l'élevage du mérinos à Mada-
gascar réside dans le « danga o, graminée
excellente pour la nourritude du mouton,
mais dont l'épi barbé devient, à maturité,
dangereux pour le mouton en pénétrant
dans la toison et le piquant jusqu'au sang.-
Il importe donc d'améliorer les l'àturage.s,
soit en fauchant, soit en semant d'autres
graminées, soit en faisant manger le danga
par le. mouton avant la maturité de l'épi,
M. Ledreux croit qu'avec le temps et des
soins cette difficulté sera surmontée.
Le .gouverneur général Olivier s intéresse
particulièrement aux essais. Sur la deman-
de du comité, il fait travailler activement
à la construction d'une route qui, de Tu-
léair, gagnera 'les hauts plateaux et rejoin-
dra la route de Tananarive à Ambalavao.
Cette route s'appelle la- « voie des mou-
tons »,.
Haute-Volta
On ne pourra se prononcer en toute con-
naissance de cause sur les résultats obte-
nus -qu'après la saison d'hivernage, pé-
riode dangereuse pour les animaux parmi
lesquels une maladie la « piroplasmose » a
causé quelques pertes.
Sénégal
Le troupeau de Richard Toll se trouvait
au mois de juillet en excellent état, et on
ne signalait pas de cas de mortalité dans
ce mois écoulé ; malhemreusement, les bé-
liers n'ayont. pas été séparés des brebis,
l'agnelage, à peu près, nul, se fait sans
méthode et ne permet pas d'établir des
prévisions pour l'avenir. Les dispositions
nécessaires seront prises désormais pour
remédier - à cet état. de choses.
Soudan
M. Vincçy, directeur de' la Eergerie na-
tionale d'El'Oualadji, a. laquelle 45 brebis
et. béliers ont été confiés sur la demande
du gouverneur et qui a rempli pendant
deux ans lus fonctions d'inspecteur de po-
lice sanitaire animale en Uruguay, écrit
que son troupeau sud-africain soutiendrait
la comparaison avec les troupeaux les
mieux entretenus de France et également
avec ceux de la Plata : il est d'avis toute-
fois qu'il faut passer l'hivernage avant de
se prononcer.
'II
* *
« Tant en Afrique occidentale qurà Mada-
gascar, dit en conclusion le Comité de l'éle-
vage, Les essais de la Chambre de Com-
merce de Tourcoing sont suivis avec le
plus grand intérêt par les gouverneurs et
les directeurs des services d'agriculture et
d'élevage. Le concours de tous est néces-
saire, et nous avons confiance qu'il ne nous
fera pas défaut..
Il Au mois de septembre, une réunion
aura lieu à Paris, sous la présidence du
ministre des Colonies, assisté des 1 gouver"
neurs actuellement en congé. Notre comité
espère que lie commerce et l'industrie lal-
niers qui y seront convoqués y seront
grandement représentés. L'ordre du jour
comportera l'exposé des résultats acquis et
l'étude des moyens propres à intensifier
l'élevage du mouton mérinos dam nos co-
lonies. Il
L'inondation partout
A La suite de pluies abondantes, des crues
exceptionnelles dépassant fortement les plus
hautes eaux connues jusqu'alors, provoquè-
rent de sérieuses coupures sur le Tliiès-
Kayes, notamment aux kilomètres 632, 639
et 673. -- --- - ---- - ---
Au kilomètre 673, le pont raparah, oom-
portant 3 travées de 15 mètres et situé à
3 kilomètres au delà de Kay.es, s'effondra au
passage d'un train; de -service qui tomba
dans la rivière. On déplore la perte du chef
de district Demiglio dont le corps fut re-
trouvé quelques heures plus tard, et de 28
indigènes. Les travaux de réfection ont été
entrepris sans retard, mais la circulation
sera interrompue pour un temps indéter-
miné. La reconstruction provisoire du pont
de Paparah est immédiatement commencée.
A Paris, il fait froid, il pleut, il vente.
A New-Yojk, il gèle.
Aux quatre coins du. monde, le thermo-
mètre se détraque.
Eh! Marius ! qu'est-ce qu'ils font là-haut?
LE TAUX DE LA ROUPIE:
LE TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 20
août 1924 le taux officiel de la roupie étuil
de 5 fr. 45.
L'aviation coloniale
00 1
En Indochine
Le 19 août, à six heures, au moment oùf
l'aviateur argentin Zanni prenait à l'aéro-
drome de Bachmi, son vol pour Canton,
l'appareil capota par suite du mauvais état
du terl'ain, détrempé par les pluies. -
Zanni et son mécanicien Beltrame sont
indemnes, mais l'appareil est hors d'usage..
[Pedro Zanni était parti d'Amsterdam, pour
tenter le tour du monde, le 26 juillet, sur un
Fokker Napier 450 HP. Il avait parcouru 13.500
kilomètres et avait successivement fait escale
à Rotterdam,, Paris, Lyon, Rome, Salonique,
Constantinople, Bagdad, Bushir, Bender-Abbas,
Karachi, Mascrabas" Allahabad, Calcuta, Bang-
kok.
Il espérait être vers le 25 à Tokio, où des ré-
ceptions devaient être organisées en son hon-
neur.
Un hydravion Fokker avait été préparé à To-
kio pour lui permettre la traversée du Pacifi-
que.]
A la suite de la destruction à Hanoï de
l'appareil avec lequel l'aviateur argentin;
Zanni tentait d'effectuer le tour du monde,
une souscription populaire a immédiate-
ment réuni les fonds nécesaires pour l'achat
d'un autre avion qui sera offert à Zanni.
L'as aviateur argentin Almonacid, qui
servit en France pendant la guerre et qui
est recordman de la traversée des Andes,
a suggéré que l'avion destiné à Zanni soit
un avion français qui serait acheté en In-
dochine.
Le retour de Pivolo
- En débarquant sur le ponton de la Société
Nautique amarré au quai des Belges du
Vieux-Port, de Marseille, M. Pelletier
Doisy et son mécanicien Bertin ont été
reçus par M. Laurent Eynac, sOllirsecré-
taire d;Etat à l'Aéronautique ; le général
Niessel, inspecteur général de l'Aéronauti-
que ; le vice-amiral Fatoui, représentant le
ministre de la Marine ; le général Monroë,
commandant le 15e corps ; le colonel 'de
Goys, le comte de la Vaulx, président de
l'Aéro-Club de France et de la Fédération
aéronautique internationale, etc.
Après M. Ambrogi, de l'Aéro-Club de
Provence, et M. Flaissières, sénateur,
maire de Marseille, M. Laurent Eynac, sa-
lua les aviateurs au nom du Gouvernement
de la République et les remercia des émi-
nents services que, par leur - raid, ils ont
rendu à la cause de l'aviation française
ayant -fait pour la France de Paris au Ja-
pon la plus belle des propagandes.
Une courte réception eut lieu au siège de
l'Olympique, où les sportifs marseillais fé-
tèrent lieur camarade Pelletier Doisy. Puis
les deux aviateurs et Mme Pelletier Doisy
se rendirent à l'hôtel de la .préfecture, où
M. Thibon, préfet des Bouches-du-Rhône,
les avait invités à un déjeuner intime avec
M. Laurent Eynirc.
L'après-midi, après une réception &
il Aéro-Club de Provence, les deux aviateurs
et Mme Pelletier Doisy ont été reçus à l'hô-
tel de ville par la municipalité, puis à l'an-
cienne exposition coloniale, où une fêfe po-
pulaire avait été organisée en' leur hon-
neur.
Le soir, à huit heures et demie, un grand
banquet leur était offert à !,a Réserve.
de.
Les grans pronrs du Togo
-
Le Togo est un pays essentiellement
agricole, c'est de l'exploitation de son
sol qu'il retire la totalité de ses ressour-
ces, du rendement de ses cultures que
dépend la prospérité de son industrie
qui est une industrie agricole, et le
développement, de son commerce qui
consiste dans le troc de'ses marchandi-
ses agricoles contre des marchandises
européennes.
Les principaux produits d'exportation
seront donc essentiellement des produits
de cueillette ou de culture livrés 'brut
au commerce ou après avoir reçu une
première transformation-
AMANDES DE PALME
ET HUILE lE PALME
Le Bas Togo et particulièrement les
zones humides de l'Akposso' et du
Moyen et Bas Monoi constituent une,vé-
ritable palmeraie naturelle. Les indigè-
nes sont encore^loin d'exploiter la tota-
lité des ressources que pourrait leur of-
frir ce peuplement :
Les exportations d'amandes et d'huile
de palme, ont été les suivantes en 1922
fit 1923 :
Amandes
1922 6.200.000 kilos
1923 10.300.000 -
« Huile
1922 950.000 kilos
t923 2.920.000
La qualité des produits mis en vente
sur les marchés d'Europe joue un rôle
important "ns la fixation des cours,
aussi était-il nécessaire d'empêcher la
sortie des denrées mauvaises ou mal
présentées susceptibles ddéprécier par-
la suite toutes les .provenances du To-
go. C'est pour remédier à ce. danger
qu'a été organisé, par arrêté du 20 jan-
vier 1923, un service de vérification des
amandes de palme, dirigé par la Cham-
bre de Commerce et placé sous la sur-
veillance de l'administration, dans 1&
but d'interdire l'exportation des lots
d'amandes mouillés ou contenant plus
de 4 de corps étrangers.
CACAO
Le cacaoyer a trouvé dans la zone de
l'Akposo des conditions favorables à son
développement. Il forme des cultures
----_- -.- -.- .----"- ---
VENDREDI SOIR, 22 AOUT 192*
-' - -- - ---- - - -
-
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES puBLds PAU "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Le réveil de l'activité coloniale allemande
1 »»
Devenue, dans les vingt-cinq dernières
années du XIX' siècle, une grande puis-
sance industrielle, l'Allemagne s'était cons-
titué un empire colonial qui était loin de
répondre à l'étendue des désirs de ses capi-
talistes et de ses gouvernants.
Arrivée, en effet, longtemps après la
France et surtout .après l'Angleterre, elle
avait dû se contenter de ce que ses aînées
n'avaient pas, dans une certaine mesure,
voulu. L'exiguité et la valeur médiocre de
ses possessions coloniales contrastaient avec
sa prospérité et sa puissance économique.
Certes des efforts constants et ingenieux
avaient été faits pour aménager au mieux
ce domaine assez ingrat. De très impor-
tants capitaux, 'dont le total s'élevait en
1914 a. près de 2 milliards, avaient été in-
vestis dans de nombreux travaux d'utilité
publique : construction de routes, de- voies
ferrées, de wharfs, de port, établissements
'de téléphone, de T. S. F., etc. Des résul-
tats encourageants avaient suivi : la produc-
tivité des colonies s'était accrue ; d'année
en année elles donnaient une quantité tou-
jours croissante de coton, de caoutchouc,
d'huiles de différentes espèces, de cacao, de
bois précieux, de produits miniers. Et d'au-
tre part leurs achats à la métropole suivaient
une progression parallèle.
Malgré ces progrès, le parti colonial alle-
mand n'était pas satisfait : il estimait que
la part faite à l'Empire dans le dépèce-
ment des pays exotiques n'était pas équita-
ble. Il visait la conquête du Maroc, il con-
voitait la Mésopotamie à laquelle il voulait
rendre son antique et fabuleuse prospérité,
et il caressait le projet de constituer, au
centre même de l'Afrique, en absorbant le
Congo français et le Congp belge, une im-
mense colonie qui irait des rives de l'Atlan-
tique à celles de l'Océan Indien et dont la
création ruinerait à .tout jamais les efforts
-de l'Angleterre pour joindre le Cap au
Caire.
- -- -..
Le n est pas le lieu ici, et cl ailleurs 1 ave-
nir seul nous le dira avec certitude, d'exa-
miner dans quelle mesure ces visées gran-
dioses ont contribué au déchainement du
conflit mondial. On peut sans exagération
l'estimer considérable. - - -
Quoi qu'il en soit, la guerre avec la dé-
faite entraîna la fin de It puissance colo-
niale allemande. Sous prétexte d'humanité,
les alliés enlevèrent à l'Allemagne ses pos-
sessions d'outre-mer. Je n'ai pas davantage
l'intention de rechercher ce qu'il peut y
avoir de juste, de fondé dans la déclaration
qui tendait à justifier cette expropriation. Il
est vraisemblable qu'un examen impartial
du problème nous amènerait à faire quel-
ques réserves. Mais je le répète, la.'question
n'est pas là.
Les Allemands - protestèrent contre ce
qu'ils appelaient une injuste spoliation.
Mais ils ne s'attardèrent pas à d'inutiles ré-
criminations, pensant que rien ne vaut l'ac-
tion. Ils se mirent donc immédiatement à
l'œuvre, s'efforçant de réparer dans le plus
bref délai les conséquences désastreuses de
la guerre au point de vue colonial.
Cette action a pris des formes à la fois
multiples et convergentes.
L'on ne se contente pas de s'adresser à
la Société des Nations pour lui demander
de confier au Reich la gérance de ses an-
ciens domaines coloniaux. Pendant ce
temps la Dcustchc Kolonial Gesellschaft se
propose d'exalter dans tous les cerveaux
l'idée coloniale, et clans ce but organise et
multiplie les conférences où l'on démontre
que les Allemands ont été victimes d'un
rapt". que les colonies sont nécessaires, in-
dispensables à l'économie nationale aussi
bien comme productrices de matières pre-
mières que comme acheteuses de produits
industriels. Des conférences de ce genre ont
lieu même dans les écoles primaires. Les
manifestations coloniales se multiplient ;
des congrès coloniaux se tiennent où l'on ré-
sume en ordres du jour les revendications
sur ce sujet.
- Parallèlement, un office d'émigration sur-
veille et dirige l'expansion allemande, en-
voyant des ingénieurs agronomes, des con-
tremaîtres, des ouvriers spécialisés non seu-
lement en Europe mais dans les pays à
climat tempéré de l'Amérique du Sud : Chi-
li, Argentine, partie méridionale du Brésil.
Des sociétés se constituent en vue soit de
développer les entreprises déjà existantes, à
Java et surtout dans, l'Afrique du Sud qui,
à cause de ses grandes richesses minières,
semble particulièrement visée.
En même temps les lignes allemandes
d'Afrique et d'Extrême-Orient à destination
de Singapour, de Manille, de Shanghai, du
Japon, se rétablissent. Une statistique récen-
te, publiée par la Société du Canal de Suez,
nous apprend que, dans le transit du Canal,
le pavillon allemand est passé, durant le
premier semestre de 1924 du quatrième au
troisième rang venant après le pavillon bri-
tannique et le pavillon néerlandais Il arrive
fort loin après le pavillon britannique qui
représente 63,5 o o du trafic, alors que lui-
même n'atteint que 6,5 0/0 ; mais il tend à
se rapprocher de celui de la Hollande et
dépasse de l olo celui de la France.
Pour soutenir et favoriser cette activité
commerciale, des journaux allemands se
fondent en Chine, et notamment à Shanghai.
Cette propagande par la presse n'est pas,
il est vrai, limitée à cette partie du monde,
puisqu'à Munich s'édite à destination des co-
lonies britanniques, un organe en langue an-
glaise intitulé « Munie lt W ecH Ji ».
Il n'est aucune colonie européenne qui ne
soit l'objet des efforts des allemands. Les
voyageurs allemands qui touchent Dakar
sont de plus en plus nombreux. On fait des
constatations analogues à propos des colonies
anglaises.
Enfin, les coloniaux allemands ont
voulu cristalliser, autour d'une fondation
territoriale, tous leurs efforts. Sous la. pré-
sidence du duc de Mecklembourg, beau-frè-
re de la reine de Hollande, s'est constituée
une société dans le but de fonder une colo-
nie dans la zone tropicale. Elle a jeté son
dévolu sur la Nouvelle-Guinée hollandaise.
Elle désirerait obtenir la concession de toute
la partie Nord et Est de cette colonie, con-
cession qui impliquerait le monopole dji com-
merce, des mines, des pêcheries, des cultu-
res, de l'introduction de la main-d'œuvre.
La Société ne serait pas astreinte à la légis-
lation de la Hollande. Elle disposerait de
forces de police à elle qui seraient chargées
de faire respecter ses décisions. Elle serait
le vrai souverain de fait du pays et le terri-
toire qu'elle exploiterait serait une vérita-
ble colonie allemande. Le Parlement des'
Pays-Bas a fait, malgré l'intervention dis-
crète, il est vrai, de la Couronne, un accueil
'assez réservé à cette proposition. -Et il est im-
possible de prévoir le sort qui lui sera fait.
Les faits que je signale ne sont pas les
seuls. Il en est un grand nombre d'autres
qui témoignent de la volonté bien manifes-
te des Allemands de ne pas se laisser écar-
ter des champs infiniment vastes de l'acti-
vité coloniale.
Les auteurs auxquels j'ai emprunté quel-
ques-uns des exemples que je donne, s'en
effrayent et s'en indignent. Il n'y a la rien
qui légitme notre appréhension, encore
moins notre colère. Il faut bien que nous
nous pénétrions de cette vérité que le monde
n'est pas un domaine réservé à l'effort de
quelques-uns. Ce fut l'erreur de certains
hommes d'Etat de penser qu'il devait en être
ainsi. Leur politique ne nous a pas épargné
les déceptions cruelles. Soyons animés d'un
esprit plus libéral, soyons plus clairvoyants
et nous n'aurons pas à le regretter.
Henry Fontanier,
Député du Cantal,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
Le iMhaïuauteii en France
Le maréchal Lyautey, qui s'était rendu à
Metz pour assister à une réunion de famille
tenue à l'occasion du mariage du capitaine
de Cugnac avec Mlle d'Hannoncel-les, a été
reçu mardi dernier par la municipalité et
les sociétés patriotiques.
Dans les grands salons de l'hôtel de ville,
étaient présents le général de Lardemelle,
commandant le Ge corps, et de nombreux
autres généraux, soit en activité, soit en
retraite, le général Hirschauer, - sénateur, le
conseil municipal de Metz ci des déléga-
tions de sociétés avec drapeaux..
Le maire, M. Vautrin, a adressé au ma-
réchal une allocution dans laquelle. il a dit
combien Metz apprécie les conceptions et
les méthodes si heureusement appliquées
pair lui dans son œuvre colonisatrice.
- Le maréchal Lyautey a exprimé les sen-
timents dUémotion que lui a: fait éprouver
la réception spontanée de Metz. Il a affirmé
son attachement à la Lorraine. Il a rap-
pelé que de nombreux Lorrains qui avaient
réussi à .s'6cllapper de l'année allemande
et à passer en France avaient servi sous
ses ordres, qu'il avait été témoin de leur
profonde affection pour notre pays, auquel
ils étaient dévoués de tout cœur, et parti-
culièrement de la joie qu'ils avaient res-
sentie en apprenant la- victoire finale qui
faisait rentrer la Lorraine dans la grande
famille française.
L'agitation chei les inscrits maritimes
0- 0 -
L'agitation qui règne dans la coiporation
des inscrits maritimes s'accentue. Elle a
toujours pour objet le réajustement des sa-
l'aires. Le syndicat vient d'ordonner de
mettre, sac à terre pendant une heure ou
deux, au moment des départs des navires.
C'est ainsi qu'à (Marseille, le paquebot
Goltverneur-Général-Chanzy, courrier d'Al-
ger qui devait quitter le port avant-hier à
midi, n'est 'parti qu'à 13 .heures. Il en fut
de même pour l'Espagne.
Sur le Manouba la - situation est deven'ue
plus sérieuse. L'équipage, après avoir fait
grève une heure, est bien remonté à bord,
mais à ce moment M. Martin, secrétaire
général clu Syndicat des Inscrits, demanda
au directeur de la Compagnie de prendre
l'engagement qu'il ne serait, pris aucune
mesure de répression contre les hommes
du bord. Le directeur n'ayant pu prendre un
tel engagement, les marins redescendirent
à terre, refusant de partir, et le navire res-
ta à son poste d'amarrage.
La ravone au soudaii égyptien
-0..0--
Le calme ..Jserait rétabli -
D'après une dépêche du Caire à l'agen-
ce Heuter, le calme régnerait au Soudan,.
La manifestation antitbritannicpe qui avait
été projetée .pour aujourd'hui .a été. décom-
mandée par son organisateur.
Le recrutement
du persÕnptl colonial
--(H)--
Dans ces dernières an-
nées, nous avons fré-
quemment appelé plu-
sieurs fois Vattention du
ministre. des Colonies
1 pour obtenir en faveur
des magistrats coloniaux
l'adaptation des soldes
aux nécessités de la vie
actuelle.
Les décrets des 14 et 16 août 1921, puis le
décret du 11 août de la même année ont
d'abord relevé ces soldes,' ensuite fixé des
conditions de parité avec les magistrats mé-
tropolitains pour la détermination des pen-
sions de retraites.
M. Daladier, qui, depuis son arrivée rue
Oudinot, s'est déjà intéressé au sort de la
magistrature coloniale, vient tout d'abord de
soumettre à la signature du Président de la
République lin 'décret relatif au recrutement
du personnel.
S'iiispiraiii des desiderata si souvent for-
mules par les magistrats de nos possessions
£ Outre-Mer, le nouveau décret consacre une
assimilation plus complété entre les fonc-
tions judiciaires dans les Colonies et dans la
Métropole.
Toutefois très hcureusemcnt, ill. Daladier
a conservé à la carrière judiciaire coloniale
des avantages particuliers : traitements plus
élevés, suppléments cololjiaux, avancement
plus rapide, d'après les conditions mêmes
fixées par le décret du 5 septembre 1923.
La nouvelle reglememallOJl. a repris cer-
tain es dispositions du décret du 13 février
iqoS et de la loi du 28 avril 1919. qui ont
déterminé les conditions du recrutement de
la magistrature en France, en Algérie et eu
Tunisie.
Désormais, pour être nomme à des fonc-
tions judiciaires dans les colonies et les pays
relevant du Ministère des Colonies, en outre
des conditions exigées par la loi de 1810, il
faudra passer un examen professionnel ou
obtenir le diplôme de la magistrature colo-
niale décerné aux élevés ayant satisfait aux
examens de sortie de l'Ecole Coloniale.
Diverses exceptions sont toutefois prévues.
D'abord, en faveur de certains candidats
ne remplissant pas toutes les conditions de la
loi de 1810 et n'ayant pas subi d'examen
professionnel.
Ensuite, en faveur de certaines colonies,
permettant de remplacer, pour les attachés
aux Parquets Généraux ayant subi l'examen
professionnel, le stage d'avocat par deux ans
de stage auxdits Parquets.
Les fonctionnaires licenciés en droit ayant
fait au moins un an d'intérim dans les fonc-
tions de magistrat pourront aussi, après deux
ans de stage au barreau, être nommés à des
fonctions judiciaires sur avis coiiforme de la
Commission de - classement.
Les dispositions du nouveau décret s'ins-
pirent de considérations justes et équitables
et tiennent compte des situations spéciales à
certaines de nos colonies. Elles seront favo-
rablement accueillies par le personnel de la
magistrature coZollialq: C/ sont une nouvelle
preuve de l'esprit dans lequel M. Daladier
poursuit la réforme des divers cadres de
fonctionnaires coloniaux.
L.-G. Thébault
Services mafi ¡mes ;r la côh d'Alriqnel
Services mariies wt la côh dlipe
La loi concernant l'exploitation du Ser-
vice maritime postal entre Bordeaux et la
Côte Occidentale d'Afrique vient d'être
promulguée, ainsi que nous en informions
nos lecteurs dans notre numéro du 19 cou-
rant.
Cette loi approuve à nouveau la Conven-
tion conclue le 11 octobre 19:2.1 entre l'Etat
et la Compagnie des Chargeurs Héunis. Le
Gouvernement -est autorisé à proroger cel.te
convention jusqu'au 31 janvier 1925. Le
service à exécuter comporte de 13 à 18
voyages par an, par l'itinéraire suivant :
Bordeaux-Matadi par Dakar, Conakry, Ta-
bou ou Béréhy, Grand-Bassani, Lomé, Co-
tonou, Souelleba (Douala), Libreville, Port
Gentil, Selte-Cama, Banane et Borna, Le
parcours total devra, être réalisé au maxi-
mum, en 24 jours à l'aller, et en 25 jours
au retour.
A ce sujet qu'il nous soit permis de de-
mander que le départ de Bordeaux du
courrier pour la Côte Occidentale d'Afrique
ait lieu de façon à permettre aux firmes
coloniales dont le siège est à Paris, de ré-
pondre au courrier qu'elles viennent de
recevoir d'Afrique.
Un intervalle de. trois jours au minimum
est nécessaire.
E. D.
Disparition d'un marsouin
Le colonel commandant le 23e d'infante-
rie coloniale a signalé la disparition du
soldat Léon Romet, vingt ans, qui, incor-
poré il y a trois mois, parait sujet à des
troubles cérébraux.
Voici son signalement : blond, imberbe,
taille 1 m. 67'; porte l'uniforme kaki.
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au Ministre des Co-
lonies qu'à la date du 18 août 1924 'le taux
officiel cle Ja piastre était de 9 fr. 35 et de
9 fr. 30 le 19, de 9 fr. 55-le 20 et de 9 fr. 80
le 21 du même mois.
A LA CHAMBRE
----{)..{}--
: PROJETS DE LOI
A l'issue de la séance d'hier, M. Dala-
dier, ministre des Colonies, a :déposé les
projets de loi .suivants :
Un projet de loi tendant à ratifier et
convertir en loi l'arrêté du Gouvernement
de la Nouvelle-Calédonie, du 8 octobre 1923
qui a promulgué dans cette colonie diffé-
rents textes relatifs aux 'douanes.
- - - -
Un projet de loi, modifié par le Sénat,
tendant à conférer au Gouverneur de la
Réunion le pouvoir de taxer le riz.
Un projet de loi portant ratification de
l'arrêté du 19 janvier 1921 qui a promulgué
dans la colonie de la -Guyane les décrets
des 8 juillet, 28 août, 23 septembre, 4 octo-
bre 1919, 10 janvier, 3 et 26 février, 27
mars, 12, 14, 21, 22 avril et 22 juillet 1920,
établissant ou modifiant des coefficients
de majoration des droits de douanes.
Un projet de lui portant ratMication de
l'arrêté du 1er octobre 1920 qui a promul-
gué dans la colonie de la- Guadeloupe les
décrets des 14 juin, 8 juillet, 28 août, 23
septembre, 4 octobre 1919, 1U janvier, 3 et
26 février, 27 mars, 12, 14, 21 et 22 avril,
27 juin et 22 juillet 1920, établissant ou mo-
difiant des coefficients de majoration des
'droits de douane.
Un projet de loi tendant à ratifier et
convertir en loi divers arrêtés da Gouver-
neur général de 'Madagascar ayant pro-
mulgué dans cette colonie différents textes
relatifs aux douanes.
Un projet de loi tendant à ratifier et
convertir en loi divers arrêtes portant pro-
mulgation et mise en vigueur, dans cer-
taines colonies françaises, de décrets mo-
difiant le tarif douanier métropolitain ou
instituant des coefficients de majoration
des droits spécifiques. -- -
Ln projet de loi portant ratification de
l'arrêté du S mars 1921 qui a promulgué
dans la colonie (le la Nouvelle-Calédonie
les décrets des 23 décembre "1019 et 29 août
1920 portant modification 'du tableau A an-
nexé à la loi du 11 janvier 1S92 en ce qui
concerne les automobiles et les instru-
ments de musique.
Un projet de loi tendant à ratifier et à
convertir en loi les décrets des 20 mai 1922
et 6 juin 1Ü2t accordant des détaxes à l'en-
trée en France à certains produits origi-
naires des territoires du Cameroun et du
Toro placés sous mandat français.
Un projet de loi portant ratification du
décret du 15 mai 1922 qui a modifié le ta-
bleau des coefficients de majoration des
droits du tarif spécial 'de l'Indochine.
Un projet de loi tendant à ratifier et con-
vertir en lois divers arrêtés portant promul-
gation et mise en vigueur, dans certaines
colonies françaises, de décrets modifiant le
tarif douanier métropolitain ou instituant
des coefficients de majoration des droits
de douane.
Les élections législatives coloniales
M. Marigny. faisant fonction de doyen
des juges d'instruction, a reçu avant-hier
M. Boisnouf, ancien député de la Guade-
loupe et candidat aux dernières élections,
qui venait assisté de Me Mari us Moutct,
déposer une plainte, avec constitution de
partie civile, contrp M. Jocelyn-TIobcrt,Gou-
verneur de la Guadeloupe, pour fraudes
électorales.
Pour la même raison, M..Jean Galmot,
onrk'ii député de la 'Guyane, a également
porté plainte contre M. Chanel. Gouverneur
de celte colonie : il s'est porté partie civile
par l'urgane de Me Pierre Labrousse.
,
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--IJ--
MINISTERE
.DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
Es! promu Officier :
M. Seignobos (lichel). professeur à la
Facull des Lettres de l'I.'mversilé de Paris.
, -–
Rapports et Décrets
Décret du 13 août 1S24. modifiant le tarit
d'octroi de mer sur la carrosserie des
véhicules automobiles industriels à la
Réunion.
Décret du 13 août 1924 approuvant une mo
dification au décret du 23 mai 1924 régle-
mentant le régime de l'alcool dans le ter-
ritoire du Cameroun.
- - - -
Décret du 13 août 1924 approuvant une déli-
bération du Conseil général de la Réunion
relative aux taxes radiotélégraphiques.
Décret du 13 août 1924 relatif au recrute-
ment du personnel de la magistrature
coloniale.
Arrêtés modifiant l'arrêté du 29 janvier
1S23 relatif à l'admission à l'emploi de
rédacteur stagiaire à l'administration cen-
trale et ouvrant un concours pour l'ad-
mission à cet emploi.
Décret du 20 août 1S24, réduisant l'indem-
nité de fonctions attribuée au fonction-
naire civil chargé du service des pensions
militaires à la Guadeloupe. -
(J. O. du 15 août 1924.)
Décret du 8 août 1924 approuvant une con-
vention avec la Société générale d'entre-
prises aéronautiques.
Aux termes de cette convention, la Société
s'engage à assurer un service régulier de
transports aériens pour voyageurs, marchan-
dises et postes, entre la France, le Maroc et
l'Afrique occidentale française, entre la France
et l'Algérie par l'Espagne, entre le Maroc et
l'Algérie.
La convention qui est établie pour une du-
rée de dix années prévoit la fixation d'une
subvention variable suivant certaines limites
de parcours et de crédits.
, Pour 1924, les crédits réservés à la Compa-
gnie. Générale d'entreprises aéronautiques- sur
le budget de la Métropole sont de 17 millions
222.000 francs.
J. 0. du 17 tût 1924.
-. - - -.-
L élevap du mouton dans nos colonies
Voici d'après une communication de la
Chambre de Commerce de Tourcoing où en
sont les essais de l'élevage de mouton dont
nous avons déjà entretenu nos lecteurs au
fur et à mesure que nous étions rensei-
gnés par la presse locale des régions où ils
sont tentés.
Madagascar
M. Lamerand a réussi à amener à Tuléar
un nouveau convoi de brebis et béliers,
malgré les grandes difficultés qu'il éprouva
en raison du retard d'un steamer pouvant
se charger du transport. Après avoir passé
dans ce port le temps nécessaire, aux ob-
servations sanitaires, le troupeau a été mis
en route le 3 août vers le poste de Roubaix-
Madagascar où, suivant un télégramme,
le troupeau est arrivée, en bon état.
Une partie du troupeau sera sans doute
laissée à Roubaix-Madagascar dont le poste
d'essai a été confié par M. Ledreux à un
colon français, M. Million. Le gros du trou-
peau continuera sa route par petites éta-
pes jusque Tourcoing-Madagascar où il est
attendu dans la première quinzaine de sep-
tembre.
Le Comité a l'intention de créer un troi-
sième poste d'élevage dans un rayon de
100-150 kilomètres du poste principal. Il es-
père que ce troisième poste sera installé
et équipé dans un an.
Suivant M. Ledreux, la seule difficulté sé-
rieuse pour l'élevage du mérinos à Mada-
gascar réside dans le « danga o, graminée
excellente pour la nourritude du mouton,
mais dont l'épi barbé devient, à maturité,
dangereux pour le mouton en pénétrant
dans la toison et le piquant jusqu'au sang.-
Il importe donc d'améliorer les l'àturage.s,
soit en fauchant, soit en semant d'autres
graminées, soit en faisant manger le danga
par le. mouton avant la maturité de l'épi,
M. Ledreux croit qu'avec le temps et des
soins cette difficulté sera surmontée.
Le .gouverneur général Olivier s intéresse
particulièrement aux essais. Sur la deman-
de du comité, il fait travailler activement
à la construction d'une route qui, de Tu-
léair, gagnera 'les hauts plateaux et rejoin-
dra la route de Tananarive à Ambalavao.
Cette route s'appelle la- « voie des mou-
tons »,.
Haute-Volta
On ne pourra se prononcer en toute con-
naissance de cause sur les résultats obte-
nus -qu'après la saison d'hivernage, pé-
riode dangereuse pour les animaux parmi
lesquels une maladie la « piroplasmose » a
causé quelques pertes.
Sénégal
Le troupeau de Richard Toll se trouvait
au mois de juillet en excellent état, et on
ne signalait pas de cas de mortalité dans
ce mois écoulé ; malhemreusement, les bé-
liers n'ayont. pas été séparés des brebis,
l'agnelage, à peu près, nul, se fait sans
méthode et ne permet pas d'établir des
prévisions pour l'avenir. Les dispositions
nécessaires seront prises désormais pour
remédier - à cet état. de choses.
Soudan
M. Vincçy, directeur de' la Eergerie na-
tionale d'El'Oualadji, a. laquelle 45 brebis
et. béliers ont été confiés sur la demande
du gouverneur et qui a rempli pendant
deux ans lus fonctions d'inspecteur de po-
lice sanitaire animale en Uruguay, écrit
que son troupeau sud-africain soutiendrait
la comparaison avec les troupeaux les
mieux entretenus de France et également
avec ceux de la Plata : il est d'avis toute-
fois qu'il faut passer l'hivernage avant de
se prononcer.
'II
* *
« Tant en Afrique occidentale qurà Mada-
gascar, dit en conclusion le Comité de l'éle-
vage, Les essais de la Chambre de Com-
merce de Tourcoing sont suivis avec le
plus grand intérêt par les gouverneurs et
les directeurs des services d'agriculture et
d'élevage. Le concours de tous est néces-
saire, et nous avons confiance qu'il ne nous
fera pas défaut..
Il Au mois de septembre, une réunion
aura lieu à Paris, sous la présidence du
ministre des Colonies, assisté des 1 gouver"
neurs actuellement en congé. Notre comité
espère que lie commerce et l'industrie lal-
niers qui y seront convoqués y seront
grandement représentés. L'ordre du jour
comportera l'exposé des résultats acquis et
l'étude des moyens propres à intensifier
l'élevage du mouton mérinos dam nos co-
lonies. Il
L'inondation partout
A La suite de pluies abondantes, des crues
exceptionnelles dépassant fortement les plus
hautes eaux connues jusqu'alors, provoquè-
rent de sérieuses coupures sur le Tliiès-
Kayes, notamment aux kilomètres 632, 639
et 673. -- --- - ---- - ---
Au kilomètre 673, le pont raparah, oom-
portant 3 travées de 15 mètres et situé à
3 kilomètres au delà de Kay.es, s'effondra au
passage d'un train; de -service qui tomba
dans la rivière. On déplore la perte du chef
de district Demiglio dont le corps fut re-
trouvé quelques heures plus tard, et de 28
indigènes. Les travaux de réfection ont été
entrepris sans retard, mais la circulation
sera interrompue pour un temps indéter-
miné. La reconstruction provisoire du pont
de Paparah est immédiatement commencée.
A Paris, il fait froid, il pleut, il vente.
A New-Yojk, il gèle.
Aux quatre coins du. monde, le thermo-
mètre se détraque.
Eh! Marius ! qu'est-ce qu'ils font là-haut?
LE TAUX DE LA ROUPIE:
LE TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 20
août 1924 le taux officiel de la roupie étuil
de 5 fr. 45.
L'aviation coloniale
00 1
En Indochine
Le 19 août, à six heures, au moment oùf
l'aviateur argentin Zanni prenait à l'aéro-
drome de Bachmi, son vol pour Canton,
l'appareil capota par suite du mauvais état
du terl'ain, détrempé par les pluies. -
Zanni et son mécanicien Beltrame sont
indemnes, mais l'appareil est hors d'usage..
[Pedro Zanni était parti d'Amsterdam, pour
tenter le tour du monde, le 26 juillet, sur un
Fokker Napier 450 HP. Il avait parcouru 13.500
kilomètres et avait successivement fait escale
à Rotterdam,, Paris, Lyon, Rome, Salonique,
Constantinople, Bagdad, Bushir, Bender-Abbas,
Karachi, Mascrabas" Allahabad, Calcuta, Bang-
kok.
Il espérait être vers le 25 à Tokio, où des ré-
ceptions devaient être organisées en son hon-
neur.
Un hydravion Fokker avait été préparé à To-
kio pour lui permettre la traversée du Pacifi-
que.]
A la suite de la destruction à Hanoï de
l'appareil avec lequel l'aviateur argentin;
Zanni tentait d'effectuer le tour du monde,
une souscription populaire a immédiate-
ment réuni les fonds nécesaires pour l'achat
d'un autre avion qui sera offert à Zanni.
L'as aviateur argentin Almonacid, qui
servit en France pendant la guerre et qui
est recordman de la traversée des Andes,
a suggéré que l'avion destiné à Zanni soit
un avion français qui serait acheté en In-
dochine.
Le retour de Pivolo
- En débarquant sur le ponton de la Société
Nautique amarré au quai des Belges du
Vieux-Port, de Marseille, M. Pelletier
Doisy et son mécanicien Bertin ont été
reçus par M. Laurent Eynac, sOllirsecré-
taire d;Etat à l'Aéronautique ; le général
Niessel, inspecteur général de l'Aéronauti-
que ; le vice-amiral Fatoui, représentant le
ministre de la Marine ; le général Monroë,
commandant le 15e corps ; le colonel 'de
Goys, le comte de la Vaulx, président de
l'Aéro-Club de France et de la Fédération
aéronautique internationale, etc.
Après M. Ambrogi, de l'Aéro-Club de
Provence, et M. Flaissières, sénateur,
maire de Marseille, M. Laurent Eynac, sa-
lua les aviateurs au nom du Gouvernement
de la République et les remercia des émi-
nents services que, par leur - raid, ils ont
rendu à la cause de l'aviation française
ayant -fait pour la France de Paris au Ja-
pon la plus belle des propagandes.
Une courte réception eut lieu au siège de
l'Olympique, où les sportifs marseillais fé-
tèrent lieur camarade Pelletier Doisy. Puis
les deux aviateurs et Mme Pelletier Doisy
se rendirent à l'hôtel de la .préfecture, où
M. Thibon, préfet des Bouches-du-Rhône,
les avait invités à un déjeuner intime avec
M. Laurent Eynirc.
L'après-midi, après une réception &
il Aéro-Club de Provence, les deux aviateurs
et Mme Pelletier Doisy ont été reçus à l'hô-
tel de ville par la municipalité, puis à l'an-
cienne exposition coloniale, où une fêfe po-
pulaire avait été organisée en' leur hon-
neur.
Le soir, à huit heures et demie, un grand
banquet leur était offert à !,a Réserve.
de.
Les grans pronrs du Togo
-
Le Togo est un pays essentiellement
agricole, c'est de l'exploitation de son
sol qu'il retire la totalité de ses ressour-
ces, du rendement de ses cultures que
dépend la prospérité de son industrie
qui est une industrie agricole, et le
développement, de son commerce qui
consiste dans le troc de'ses marchandi-
ses agricoles contre des marchandises
européennes.
Les principaux produits d'exportation
seront donc essentiellement des produits
de cueillette ou de culture livrés 'brut
au commerce ou après avoir reçu une
première transformation-
AMANDES DE PALME
ET HUILE lE PALME
Le Bas Togo et particulièrement les
zones humides de l'Akposso' et du
Moyen et Bas Monoi constituent une,vé-
ritable palmeraie naturelle. Les indigè-
nes sont encore^loin d'exploiter la tota-
lité des ressources que pourrait leur of-
frir ce peuplement :
Les exportations d'amandes et d'huile
de palme, ont été les suivantes en 1922
fit 1923 :
Amandes
1922 6.200.000 kilos
1923 10.300.000 -
« Huile
1922 950.000 kilos
t923 2.920.000
La qualité des produits mis en vente
sur les marchés d'Europe joue un rôle
important "ns la fixation des cours,
aussi était-il nécessaire d'empêcher la
sortie des denrées mauvaises ou mal
présentées susceptibles ddéprécier par-
la suite toutes les .provenances du To-
go. C'est pour remédier à ce. danger
qu'a été organisé, par arrêté du 20 jan-
vier 1923, un service de vérification des
amandes de palme, dirigé par la Cham-
bre de Commerce et placé sous la sur-
veillance de l'administration, dans 1&
but d'interdire l'exportation des lots
d'amandes mouillés ou contenant plus
de 4 de corps étrangers.
CACAO
Le cacaoyer a trouvé dans la zone de
l'Akposo des conditions favorables à son
développement. Il forme des cultures
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