Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-05-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 23 mai 1924 23 mai 1924
Description : 1924/05/23 (A25,N73). 1924/05/23 (A25,N73).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411181j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-CINQUIEME AftNlEE. N° 73 LE NUMERO : 20 CENTIMES - VENDREDI SOIR, 23 MAI 1924
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN ..: -
1 LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
* EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonça ei Réclamaient reçue» aux Bureaux du Journal et datu UsAgenca de Publicité '̃
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Administration : "34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone: LOUVRE 19-17
Un an 6 mot* 8 mois
ABON RElENTS Frame et Colonia 80 » 45 » 28 »
.9ec le m E'- - 1 3S
"Sar--*! Btranrtr 1X0 » 65 » 3g »
On s'abonne dans loue Im Bureaux de poste «t des leé principaux libraires
le rapprodiemeni iranco-iapais
» 111 :–!––
- La mission de M. Martial Merlin à
'Tokio qui va s'achever nous amène à
exa.miner quelles seraient les • consé-
quences d'un rapprochement plus inti-
.me entre la (France et le Japon,
- La disparition, tout au moins mo-
mieratanée, de la Russie, du théâtre
d'Etxtràme-O'rient et les résultats de la
Coïiiférence de Washington ont totale-
ment modifié l'équilibre sur lequeil re-
posait la garantie de la paix, dans cette
pal'tie de rOcéam Pacifique.
La Chine. n a, pas justifié les espoirs
-que l'on avait, mis en elle au moment
.de rétablissement d'fei la République.
Après la période redaftiveimeait oalune
•qui a marqué le Griuvern ciment de
Yuan-tchi-Kaï, les troubles les plus gra-
ves ont écitatiô dans toutes les provinces
•où les divers partis Slel sont disputés le
pouvoir et oint créé un confusion dans
laqueille il est à peu près impossible (te
se reconnaître auio-urd'hui.
Le simulacre» d'autorité qui vient
d'être insitallé à Pékin est absolument
illusoire et ne peut tromper per-
sonne. Il ne peut. donner aucune garan-
tie ni aucune satisfaction aux représen-
tants des diverses puissances qui sont
accrédités auprès de lui et qui trop fré-
quemment doivent. intervenir pour
faire proitéiger Les droits d'e leurs natio-
naux et rotC-latmer les réparations qui
leur sont dues. En '"réalité, les provin-
ces sont, absolument bouleversées par
les agissements des partis les plus di-
vers et tour à tour, les personnes et les
propriétés deviennet les victimes ou la
proie des plus audacieux et. des plus
rmicon.nl c
Ênlln, dans le Sud, Sun Ya.t Sen a
leviéi l'étendard de la révolte. Il .reu.se
de reconnaître le- nouveau Président de
la République et son Parlement et pour
réaliser de vieilles idées qui ont tou-
jou.rs été très en fayeur, H voudrait, t out
au moins consacrer une rupture qui
C\lffiètnerai.t dans l'E.m;pire. Chinois la
-création die deux Eitats très différents.
Si la mort du grand agitateur chinois
avait été confirmée, elle n'eût pas ap-
porté sans doute, pour le moment, un
grand chan-getmenl à la situation ac-
tUelUe. Ses lieutenants continueraienl la
.lutte. Ainsi, par ses propres mains, la
.Chine accomplit chaque Jour, le mor-
ceTTement de son territoire alors que
ciehU-oi avait toujours senublé devoir ré-
sulter de rintervention intéressée d'nne
puissance étrangère.
Le chaos indescriptible' dans lequel
se débat rF;.n>pire Chinois constitue' un
des facteurs les plus menaçants contre
la paix en Extrême-Orient. Le,s puis-
sances étrangères se sont contenté, jus-
qu'à présent, d'éanelllt,re des protesta-
tions, d'autant plus platoniques que le
semblant de Gouvernement qui règne à
Pékin ne .po'urr<)M pas, le voudrait-il,
leur donfllelr la plus petite satisfaction.
Elles ont parlementé, discuté ou
échangé des notes diplomatiques, pour
gagner du temps eil éviter une solution
plus radicale sur laquelle l'accord serait
fort difficile, mars il ne parait plus dou-
teux, qu'en dépit de ces hésitations et
de ces atermoiements, le moment ne
vienne bientôt où eliles seront d'ans la
nécessité de prendre une résolution
énergique.
- 11 est un point sur lequel tous les
Ghmois sont à peu près d'accord, c'e.s'
leur haime ou leur mépris de l'étranger
et. leur (Iésiir (relmTêeh!r,. à t.Û'ut prix,
son installation dans le pays et sa, par-
ticipation pluis ou moins effective aux
affaires, Ils veulent bien sa servir des
connaissances ou des découvertes de
ceux qu'ils appellent encore « lieis bar-
barels die l'Occident », bénéficier même
des pro,grèis qu'ils pourraient leur ap>-
p or ter, mais toute DOOThe. entente avec
eux leur paraît inadmissible. II est donc
à redouter, quun jour ou l'autre, et.
peut-être plus tôt qu'on ne le pense, le
mo'uveimcnt révolutionnaire chinois ne
change de caractère et ne devienne un
soulèvement unanime contre les étran-
gers.
- Contre le danger qui tas menace une
étroite coalition des puissances intéres-
sées deviendrait assurément nécessaire,
mais celle-ci ne semble pas devoir
proimptemient se roolilse-r. Après le rôle
-qul'i avait joué pendant- la dernière,
guerre, le Japon avait pu croire un .l'Do-
ment, qu.e. leis anciens ûMiélS, eu égard
à la situation pariieuilière qu'il occupe,
lui confieraient le mandal. de défendre
leurs dtroits et lui donneraient même
des pouvoirs spéciaux pour agir en
Chine.
Ü'elSlL ce. qu'il a fait des que le Traite
de Versailles a été signé, traité auquel
la Chine aivait d'ailleurs refusé de don-
ner son adhésion, n'admettant pas 1 im-
mixtion de son prochain voisin sun son
ItIerritoire. Ses protesitations oirit ren-
contré un oerrbam écho auprès des Rtats-
Unis puisque ceux-ici ont pris l'initia-
tive de la Conférence de Washington
qui dievait mettre d'accord les différen-
tes puissances qui se trouvaient en pré-
sente dans le Pacifique.
Le pacte qui s'est dégagé des travaux
de cette conférence a semibilié viser,
Jlm.ILic.Ulliè'r.eJment le Japon qui a dû mo-
difier son attitude à l'gapd de la Chine.,
'l'a.}Jlp6lle,r les t-roufpes qu'il avait sur son
territoire et évacuer Kiao""cihéou.
Il a perdu en plus le bénéfice dé l'al-
liance anglaise dont il avait au moins
jusqu'alors tiré un grand profit moral.
Le rapprochement de l'emprire .Britan-
nique et des Elbats-Unis lui a été d'au-
tant plus sensible que ce dernier pays
ne semble pais avoir abandonné les pré-
ventions qu'il' avait contre lui ainsi que
l \l1 t prouvé les récentes mesures qu'il
a. prises et que l'Angleterre en manifes-
tatnt l'intention de fortifier puissam-
ment Singapour n'a pas fait preuve à
l'égard de son ancien allié de disposi-
tions bien amicales.
Le Japon se trouve donc fort i.so,lé et
il n'est pas surprenant que, dans les té-
moignaigieis de sympathie dont il est
rob'jet de notre part, il n'ait vu l'occa-
sion d'une entente plus étroite entre
tes deux pays ayant à la fois un ca-
ractère politique et économique.
Au point, dlel vue politique, aussi bien
en Europe qu'en Extrême-Orient, les
deux grands Etats n'ont aucune cause
ni même aucun prétexte de froissement
ou de désaccord. En Europe, le Japon
qui depuis la guerre, occupe dans le
Conseil des Nlations une place fort im-
portante, peut, en maintes circonstan-
ces, prêter à la France un concours pré-
cieux pour le règlement des grands - li-
tiges qui n'ont. pas encore été résolus.
En Extrême-Orient, l'appui français,
dans les circonstances présentes, aura
une signification particulièrement élo,
quente et permettra au Japon dlei con-
tinuer, comme, par le passé, le rôle pon-
dérateur que lui avait valu l'alliance anl
glaise.
'Vaotlolfi de ce grand pflys, encoura-
gée et soutenue, pourra, s'exercer effi-
cacement pour le plus grand bien "()&
nos intérêts et aussi pour le maintien
de la paix. Enfin il est inutile d'insister
sur les inappréciables avantages qui ré-
sulteraient d'un bon voisinage entre le
Japon et notre grande colonie d'Indo-
chine. GÜllle-ci n'étant plus hantée par
les graves préoccupations de sa. défen-
se pourrait continuer sans arnière-pen-
sée, à consacrer la plus grande partie
de ses ressources à son développement
moral et matériel.
Au point de vuiei économique, il im-
porte que nous fassions preuve de la
LIS extrême prudence. Si l,a France,
- 1 ce qui la conceme personnellement
peut se permettre cle consentir certai-
nes faveurs susceptibles de" cimenter
les bases d'un accord loyal entre les
deux pays, en supipoisant que celles-ci
ne lèsent nas les intérêts de notre pro-
duction nationale, elle ne doit pas - ou-
blier qu'une jeune colonie e-n plein épa-
nouissement, comme l'Indochine, a en-
core besoin d'aide et de protection et
que des mesures dont l'effet n'aurmt
pas été suffisamment étudié, pourraient
lui causer un très sérieux préjudice.
dNtolre règlement, douanier a déjà sou-
levé dans nos établissements d'outre-
mer suffisamment de protestations,pour
que les dispositions pair suite d'une ini-
tiative malencontreuse n'en soient pas
'lo'u'rd ement aggravées.
'Ce que nous désirons e,t ce que nos
colonies désirent elles-mêmes, c'est que
les rapports économiques entre elles et
la Métropole deviennent chaque jour,
plus suivis et qu'il y ait toujours une
tiaisolIl plus étroitel entre leurs efforts
'récli}J,roquels.
Or, le Japon est un grand pays pro-
ducteur à la recherche de marchés
pour écouler les objets manufacturés
qu'U détient, en surabondance .dans ses
entapôls. Ceux-ci introduits sans dis-
cernement, en Indo-Chine, pourraient
paralyser ou étouffer entièrement la fa-
brication locale et ruiner les entrepri-
ses de nos 'colons en portant éigialehient
préjudice à notre industrie nationale.
Enfin, le. Japon a. un trop plein de
population dont l'émigration abusive
dans notre colonie, pourrait occasionner
une néfaste perturbation.
Oe siont là des indications dont de.
vront s'instpirelr le Parleraient eit le Gou-
vepn'ement à l'occasion de l'examen et
de la discussion du nouvel accord, pré-
liminaire qui vient d'ètrei conclu. -
Il ne faut qu'en aucun cas le nouveau
traité die. commerce élaboré ne permette
au Japon de venir concurrencer sur le
marché indoehinois les produits manll-
facturés aicitueitlerneant exportés par la
Métropole.
- Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
MemVre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
- 09W
CONCOURS LITTERAIRE COLONIAL
-0-
L'Essor colonial, 18, rue des Douze-Mois,
à Anvers, organise un concours de nouvel-
les exotiques.
Questions Coloniales
Sous ce titre, notre ami
M. Charles Régismanset,
chef adjoint du Cabinet
du Ministre des Colonies,
a récemment publié une
nouvelle série d'études.
Ce sont les grandes
questions d'actualité colo-
niale de 1912 à 1919 qui
se trouvent évoquées dans ces deux volumes
d'un intérêt très prenant.
Leur succès auprès du public colonial sera
aussi vif que lors de la publication, en 1912,
de la première série.
Certaines de ces questions intimement
liées à l'actualité politique et économique
nont pas encore reçu de solutions définiti-
ves.
La guerre a modifié complètement nos
idées sur beaucoup de points concernant
l'organisation de notre domaine colonial.
Toutes les discussions sur la politique d'as-
similatio-n ou d'association, paraissent » au-
jourd'hui bien vaines.
Le réalisme de la guerre nous a pénétrés
et nous sentons, surtout dans nos possessions
d'oulrc-mer, quc l'homme est tout et que ce
n'est pas avec des formules a priori, qu'on
administre les indigènes, mais bien avec de
l'intelligence, du caractère et de la bonté.
Heureusement, ces idées nouvelles sont au-
jourd'hui entrées dans la pratique de Vadmi-
nistration coloniale qui a délégué, à la tête
de nos grandes possessions lointaines, des
hommes imbus de ces principes, servant de
près les réalités politiques et économiques en
même temps que s'écartant des conceptions
chimériques.
VAdministration de nos Colonies est forti-
fiée dans cett.e œuvre, par l'opinion métro-
politaine qui, venue tard à s'intéresser aux
'r les, pense jiistemetit qu'elles
questions coloniales, pense justement qu elles
doivent fournir de rapides solutions aux pro-
blêmes économiques d'après-guerre.
Il y a, certes, encore beaucoup à faire dans
celle voie de gestion commerciale et indus-
trielle de nos colonies.
M. Charles Régismanset, dans cet examen
des grands problèmes coloniaux, qu'il s'agisse
s.oit de questions politiques, soit de questions
économiques, fait preuve d'une merveilleuse
connaissance des nécessités modernes et du
rôle ré'cl que nos possessions lointaines doi-
vent jouer, dans le relèvement du pays.
L.-G. Thébault
-.--
IIlaul encourager les coloniaux !
C'est ce que demande notre collaborateur
Georges Barthélémy qui voudrait voir ins-
crit au budget du ministère des Colonies
un crédit de 100.000 francs destiné il ré-
compenser l'inventeur d'un sérum efficace
contre la malatlie du sommeil.
Un autre crédit, de plusieurs centaines
de mille francs, pour récompenser le génial
constructeur d'une machine motrice qui se-
rait mue par l'utilisation des milliards de
calories solaires inutilisées, machine qui
transformerait la vie sur tout l'aride conti-
nent noir.
M. G. Barthélémy voudrait voir subven-
tionner les constructeurs d'appareils aé-
riens à grand rendement qui supprimeront
cet obstacle : la distance dans nos relations
avec nos colonies.
Voilà des encouragements que les pou-
voirs publics métropolitains devraient pro-
diguer.
En ce qui concerne les 'colonies, ftfjoulc
le délégué du Soudan et de la Haute Volta
au Conseil supérieur des Colonies, ils' at-
tendent, comme toujours que celles-ci fas-
sent elles-mêmes l'effort financier néces-
saire. -
Comme à nous, cela semble à M. G. Bar-
thélémy, une drôle .de façon de comprendre
ses devoirs de tutelle 1
Le coton en Haute-Volta
M. Terrasson de Fougère, Gouverneur du'
Soudan, dont nous avons ,annoncé l'arrivée
en France, va soumettre au ministre des Co-
lonies un projet d'irrigations en vue du dé-
veloppement de la production cotonnière de
la Haute-Volta.
Pour le Cameroun
Recrutement du .personnel administratif
Le Commissariat de la République fran-
çaise au Cameroun procède au recrute-
ment de commis et d'adjoints des services
civils.
La solde annuelle de début est, pour
les commis ,de 13.550 fr. et pour les ad-
joints de 17.350 fr., indemnités comprises.
Pour 10us renseignements,' s'adresser
à l'Agence Economique des Territoires
africains sous mandat, 37, rue Taitbout,
Paris.
–-– 00
Rapports et Décrets 1
---0-0--
Décret du 14 mai 1924 modifiant l'article 8
du décret du 19 février 1921 réorganisant
le personnel non commissionné des bu-
reaux de l'administration. centrale.
---- J. 0. du 22 mai 1924.
; –:–
Le TAUX DE LA PIASTRE
r)
Le Gouverneur Général, de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 21 mai 1924, le
taux officiel de la piastre était d'e 9 fr. 55.
La prochaine conférence
de la Pan Pacific Union
Faisant suite à la Conférence commer-
ciale de la » Pan Pacific Union » qui tint
ses assises à Honolulu (Iles Havaï), en
1922, une nouvelle conférence aura lieu
au même endroit en 1924, à laquelle pren-
dront part les délégués de tous les états
ayant des intérêts dans le Pacifique.
La France, ses colonies, et les pays de
protectorat du Pacifique y sont conviés.
Le Ibut de cette conférence est l'étude des
possibilités de conservation des produits
alimentaires et de leur exploitation ration-
nelle. Parmi les questions inscrites, il en
est une qui semble devoir attirer tout par-
ticulièrement notre attention, car elle in-
téresse directement l'Indochine. Cette ques-
tion qui figure au programme sous la ru-
brique CI Transports et distributions des
produits » portera principalement sur la
Chine et le Siam.
Cette conférence a suggéré les considéra-
tions suivantes au Moniteur d'Indochine :
On sait qu'en Chine le manque de bonnes
routes laisse & un régime de famine des
parties de cet immense territoire, qui se
trouvent à peine à 100 kilomètres de ré-
gions à récolte abondante ; on sait aussi
que le développement de la Chine, en. ce
qui concerne les voies routières, ferrées
ou fluviales, attire l'attention d'un grand
nombre de puissances étrangères, princi-
palement l'Amérique, l'Angleterre et le Ja-
pon ; il est clônc d'un intérêt primordial
pour l'Indochine française de veiller à la
défense de ses intérêts.
Il en est de même pour le Siam. Si, ac-
tuellement, presque tout le transport des
vivres et produits est fait par rivières et
canaux, le développement des chemins de
fer de pénétration menace, dans certains
cas, les 'débouchés de nos provinces du
Haut-Tonkin, du Laos et du Nord du Cam-
bodge.
Parmi les questions comprises dans le
vaste programme de la conférence, celle
des pêcheries indochinoises mérite égale-
ment de retenir l'attention.
Le Golfe du Tonkin est le lieu de pré-
dilection .des jonques de pêche chinoises.
La flottille de la douane est malheureuse-
ment trop peu importante pour pouvoir
exercer une surveillance effective sur des
côtes très étendues. Il s'ensuit que la pê-
che est accaparée par les Chinois, sans
que la Colonie en tire le parti qu'elle de-
vrait en tirer, en raison des débouchés fa-
ciles assurés à cette industrie, non seule-
ment en Indochine, mais dans la Chine
méridionale. 1
Il y a là un domaine à exploiter ration-
nellement au profit des nationaux. et pro-
tégés français avant tous autres, et cette
raison à elle seule justifie la présence de
représentants de la France et de ses colo-
nies du Pacifique à la Conférence de la
« Pan Pacific Union ».
Contre les invasions de sauterelles
Les aviateurs vont avoir à acquérir le
maniement de gig'anlesquos soufflets à
poudre insecticide pour désinfecter des cul-
tures ou dos forêts infestées par Lies insec-
tes parasites.
Des expériences très concluantes ont été
faites en Amérique, où des plantations de
cotonniers ont été sauvées de la destruc-
tion par des pulvérisations cfarséniate de
soude faites par des avions.
On pense avec quelque raison que ce
procédé pourrait arrêter les invasions de
sauterelles en Afrique du Nord.
---
LE GOUVERNEUR GENERAL
DE L'INDOCHINE AU JAPON
Un Cabinet nouveau devant prendre pos-
session du 'pouvoir au Japon, on annonce
que le séjour de M. Merlin à Tokio sera
prolongé afin que les pourparlers actuelle-
ment engagés avec le gouvernement japo-
nais se poursuivent utilement avec les
mlnnibVes du nouveau Cabinet.
4*
Au Tonkin
La fabrication des objets de piété a pris
au Tonkin un développement assez impor-
tant pour mériter d'être signalé. Les chré-
tiens de Ké Vinh, ancien centre des mis-
sions dans cette colonie, se sont spécialisés
dans ce genre d'industrie.
Lors des gîrandes persécutions, ne pouvant
faire venir du dehors des objets de piété,
ahapelets et croix, les missionnaires avaient
appris à quelques Annamites la manière de
les confectionner et de les fondre sur place.
Depuis, les misions du Tonkin ont conti-
nué à faire confectionner leurs objets de
piété à Ké Vinh. Pendant l'a guerre, les mis-
sions voisines, ne pouvant plus se servir en
F,rance, ont aussi passé leurs commandes et
continuent leur confiance à ces Annamites,
qui adaptent très facilement leur fabrication
aux modèles qu'on leur envoie. Ces objets
qui n'ont pas le fini de l'art, ont au moins
l'avantage d'être de bonne qualité et à bon
marché. On fabrique toutes sortes de croix
en cuivre, des chapelets en verroterie ou en
corne de buffle, de toute cooileur, montés sur
fil, laiton ou maillechort.
CASABLANCA-TUNIS
La 'course automobile Casablanca-Tu-
nis, qui se dispute pour la troisième année,
comporte un parcours 'de 2.400 kilomètres,
sans neutralisation, avec 'contrôles fixes à
Oran et à Alger.
• Le record appartient actuellement à La-
dure, sur Georges Irat, en 40 h. 2 minutes.
Les' départs ont été donnés la nuit der-
nière aux concurrents suivants : à 1 heu-
re : Dunlan (Berliet) ; à 4 h., Pénin (Mar-
mon). Cette nuit partiront, Stales (Peugeot),
,ensuite, une autre, Georges Irat et une Fiat
venant d'Alger.
Société deQéographie
Au cours de l'assemblée générale annuel-
le de la Société de Géographie, tenue le ven-
dredi 23 mai, il a été procédé, sous la pré-
sidence de M. Henri Cardier, de l'Institut,
à la remise aux lauréats des médailles et
récompenses attribuées en 1924.
Apres la lecture des .rapports des Prix,
M. Paul Helbronner a fait une très intéres-
sante conférence sur sa campagne géodési-
que du Léman à la Méditernanée sur 400
km. d'Alpes françaises.
Au début de la réunion, le résultat des
élections du Bureau et des membres de la
Comrryssion centrale a été proclamé :
Président : M. Henri Cordier, de l'Institut
(en remplacement du regretté prince Bona-
paMe) :
Vice-présidents : MM. A. Lacroix, secré-
taire perpétuel de l'Acaidémie des Scien-
ces ; E. Roume, Gouverneur Général hono-
raire des colonies, ;.
Secrétaire général : M. G. G:ra;ndidier ;
Scrutateurs : M. le docteur Ne'eu-Lemai-
re ; M. J. Bacot.
Parmi les distinctions décernées, citons :
1 La Grande Médaille d'or de ta Société a
été attribuée à M. Bruneau de Laborie,
pour son voyage du Cameroun au Caire
par le lac Tchad et le déeert de Lilbye.
Une Médaille d'or de la Société attribuée
h M. le professeur Olufsen pour son voyage
au Sahara français en 1924.
La Médaille d'or du Prix Conrad Malte-
Brun, à M. le marquis de La Mazelière
pour son ouvrage sur l'Histoire du Japon.
La Médaille d'or du Prix Barhié du Boca-
ge, à M. A. Martineau pour son travail sur
Dupleix.
La Médaille d'or du Prix Henri ÛDuveyrier
à MM. G.-M. Haardt et L. Audouin-Du-
breuil pour la premiètre traversée du Sa-
hara en automobile, raid Citroën.
La Médaille d'or du Prix Louise Bour-
bonnaud à M. Ch. Monteil pour son ouvra-
ge : Les Bamba-ras du Segou et du Kaarta.
La Médaille d'or du Prix d'Océanographie
à M. Louis Dangeard pour ses tmvaux de
géologie sous-marine.
La Médaille d'or du Prix Eugène. Gallois
à M. Thomas Griffith-Taylor pour ses trar
vaux géographiques sur l'Australie et l'An-
tarctique.
La Médaille d'or du Prix Amaury d'Ardhé-
mar à M. le capitaine Fauohon, "pour sa
cartographie de .la Mauritanie.
Le Prix Hierbet-Fournet, 6.000 fr., au R.
P. Azaïs pour ses travaux scientifiques en
Ethiopie.
Le Prix Francis Garnier à M. le profes-
seur Sylvain Lévi pour ses travaux sur
l'Inde.
Le Prix Alexandre Eedkman au médiecin-
major Noël pour son Ethnographie et Lin-
guistique africaines.
Le Prix Juvénal-Dessaignes à M. Charles
Jacob pour sa géologie .de l'Indochine.
Le Prix Janssen à M. Paul 'Fallot pour
son ouvrage : La Sierra de Majorquê.
Ln Prix Alexandre Boutroue à M. Eugè-
ne Fournier pour ses travaux de géologie
et spéléologie de, la Franche-Comté.
Le Prix Eugène Potron 600 francs à
M. E. Hasse pour ses calculs cartographi-
ques.
Le Prix Pierre-Félix Foumier, mé-
daille spéciale et 1.300 francs à M. Pié-
dlallu pour son ouvrage : Le Sorgho.
: :
Madame Samory
-()-()--
Depuis le « Samory » qu'André Mévil
écrivit à son reto-ur du Soudan où il avait
accompaigné le ministre des Colonies, André
Lebon, nous n'avions plus rien lu de sen-
sationnel sur le « Napoléon Noir ». Mais
voici qu'un officier supérieur de l'infante-
rie coloniale, M. Gilbert d'Alem, a mis à
profit de longs mois de captivité en Alle-
magne pour mettre au point des notes de
voyages et en faire le- roman colonial le
plus intéressant et le mieux écrit (ce qui
n'est pas à dédaigner en cette littérature)
que nous posséderons maintenant dans nos
bibliothèques.
« Madame Samory » (1) est non seule-
ment une étude très complète des mœurs
soudanaises, mais une véritable monogra-
phie et une histoire de la Haute Côte
d'Ivoire, des confins libériens et guinéens
qui formaient jadis les Etats de" Samory
vers 1889, comme l'indique fort à propos
une petite carte hors texte.
La Foret, caractéristique de la Côte
d'Ivoire, est décrite avec une rare précision
et tout ce roman est basé sur une documen-
tation .historique si rigoureuse que les an-
ciens Soudanais s'y retrouvent à chaque
page tels qu'ils y étaient quand, pour Teui
compte, ils bourlinguaient dans, la brousse
avec les colonnes successivement lancées
contre Samory. 1
L'héroïne du roman, • qui faillit de bien
peu être cc Madame Samory », est le type
presque classique de la femme coloniale de
l'épopée de l'Ouest Africain. Tout est beau
dans ce roman écrit par un de ces soldats
à deux cœurs ('celui d'un matelot et celui
d'un soldat) dont le seul orgueil est de por-
ter encore une ancre au collet.
J'y ai revu Doué où, jadis, de Lartigue
aperçut' l'arrière-garde de la 'colonne .-de
Samory qui, une fois accroché, ne devait
plus être .lâché et devait tomber quelques
tpurs plus tard entre les mains de Gouraud
et de Woelffel. Sikasso, où un adversaire
redoutable tenait Samory en -échec, mais
qu'Andéoud enlevait de vive force, avec
Gouraud, Gallet, Gaden et tant de mes bra-
ves camarades de l'état-major du Soudan.
L'es quelques blancs qui ont survécu à
cette épopée si élégamment retracée par no-
tre camarade Gilbert d'Alem, reliront avec
plaisir ces pages émouvantes et, ceux qui
ne savent rien du Soudan et de Pœuvre de
nos soldats bleus hier, kakis aujourd'hui,
seront, après cette lecture, grandement ini-
tiés aux choses soudanaises.
(i) Madame Samory, iroman soudanais, par
Gilbert d'Alem, chez P.lon-Nourrit, éditeurs,
8, rue Garancière, Paris.
cou. DE L'AL.
00
La vie administrative
A l'unanimité, la section des Déléguée
financiers colons a. voté, vendredi soir, une
motion repoussant tout accroissement des
charges sur la culture.,
La vie économique
Voici les derniers cours reçus d'Alger:
Vin rouge, extra, 8,75 à 9 dr. 25 le degré.
Cours nominaux.
Vjnûuge, 'toutes qualités réunies, 7 à 8
francs -le degré.
Vin blanc, de raisins rouges, 7 à 7 fr. 50'
le degré.
Vin iblanc, de raisins blancs, 8 à 8 fr. 50
le degré.
(Cours. nominaux, sans affaires).
Marché calme.
Blè tendre, 90 à 92 francs les 100 kilos.
Blé dur colon supérieur, 93 à 98 fr. les
100 kilos.
mé dur suivant provenance et qualité, 86
a 92 fr. les 100 kilos.
Orge suivant qualité, - G0 à 63 fr. les 106
kilos.
Avoine, 62 à 65 fr. les 100 kilos.
Fèves vieilles (affaires rares 74 fr. les
100 kilos.
Fèves nouvelles,, disponibles, 73 à 75 fr..
les 100 kilos.
FourragB, 24,50 à 25 fr. les 100 kilos.
Paille, sans affaires.
Pommes de terre, 100 à 125 fr. les 100
kilos.
Tomates, 200 à 250 fr. les 100 kilos.
Haricots gris et verts, 115 à 125 fr. les
100 kilos.
Haricots beurre, 175 fr. les 100 kilos.
Courgettes, 70 à 85 fr. les 100 kilos.
Amandes, 100 à 125 francs les 100 kilos.
Le Coo'Üté' de l'Association des Anciens
Elèves de l'Institut Agricole d'Algérie, dans
sa réunion du 4 mai, présidée par M. Au-
meran, a décidé, la création d'une Société
coopérative agricole d'intérêt collectif
Colonia, dont le but est de faciliter le pla-
cement dans la Colonie des jeunes gens
ayant fait leurs études à d'Institut Asri
cole. -
En effet, une partie des élèves métropo-
litains, faute de trouver immédiatement une
situation ou seulement les facilités d'effec-
tuer un stage pratique, retournent «n,
France et sont perdus pour la colonisa-
tion. Pour des raisons anailogues, les élè-
ves algériens abandonnent souvent l'agri-
culture.
L'Association s'est émue de cet état de
choses et a décidé l'acquisition d'un do-
maine sur lequel le élèves, une fois leurs
études et leur service militaire terminés,
viendront se 'perfectionner dans la prati-
que nécessaire pour faire de bons gérante
et pour mettre en valeur les lots de colo-
nisation.
L'Inspection algérienne de la détense
des cultures communique la note suivan-
ta :
Avec l'élévation de température que
nous subissons en ce moment, l'Iceryà
reprend rapidement son évolution dans
les jardins, les cultures fruitières et maraî-
chères. Déjà de nouveaux foyers, certains
importants, sont signalés dans le départe-
ment d'Algler (Sidi-Moussa, Blida) -et sur-
tout dans celui d'Oran (Aïn-Témouchent).
Il est certain qu'il en existe d'autres non
encore reconnus. Il est donc nécessaire, si
l'on veut, cette année, arriver à la destruc-
tion totale d'un aussi redoutable parasite,
de surveiller très étroitement toutes les
-cultures et de signaler immédiatement à
l'inspection de la Défense des Cultures,
2G, boulevard Baudin, à Alger, les foyers
qui pourraient être découverts. Ce service
sera. a même de fournir, dans une dizaine
du jours, à tous les colons qui en on fait
ou en feront la demande des colonies de
la précieuse coccinelle (JVJovius - cardinalis)
qui a si heureusement triomphé de l'Icérya
en 1922 et 1923 dans les plantations de Bou-
farik, de Castiglionè et de Misserghin. Ces
colonies seront mises en place par les
agents même de ce service.
La période de sécheresse porte pré-
judices à toutes les cultures algériennes.
La vigne donne de belles promesses, le
mildiou après son apparition dans la pre-
mière quinzaine d'avril a complètement dis-
paru par suite de la sécheresse, heureuse-
ment pour les viticulteurs, car la main-
d'œuvre manque ; par temps pluvieux et
humide, je ne sais ce que seraient advenues
nos vignes*
La sécheresse contrarie beaucoup les
céréales ; on est loin des promesses du
mois passé,les soins sont réduits de moitié,
néanmoins la qualité sera extra.
Les fèves et les petite tpois n'ont ipas
donné ce que l'on espérait.
Malgré la coulure certains arbres frui-
tiers promettent encore, les fruits seront
beaux.
Les plantations de tabac continuent hâti-
vement, on pare à la sécheresse par les
irrigations.
L'état du bétail est bon.
Les événements et les hommes
–Les fêtes organisées par l'Associa-
tion Commerçante d'Alger-Centre, qui se
sont déroulées pendant huit jours au mi-
lieu d'une affluence considérable, se sont
terminées dimanche soir.
La dernière journée fut une véritable
apothéose et le public nombreux qui a as-
sisté aux réjouissances a marqué sa satis-
faction.
Un ma.gnifique feu d'artifice fut tiré sur
la terrasse du Palais Consulaire à 22 heu-
res. Les boulevards étaient noirs de mon-
de dès 21 heures, et la foule ne fut pas dé-
çue. Des allégories, du plus bel effet, soule-
vèrent des cris d'enthousiasme et, à la vue
de la cascade lumineuse qui embrasa le
Palais Consulaire et du bouquet final, des
applaudissements nourris éclatèrent parmi
l'assistance.
Le bal, qui avait été interrompu pendant
toute la durée du feu d'artifice, ne se ter-
mina que fort tard.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN ..: -
1 LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
* EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonça ei Réclamaient reçue» aux Bureaux du Journal et datu UsAgenca de Publicité '̃
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Administration : "34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone: LOUVRE 19-17
Un an 6 mot* 8 mois
ABON RElENTS Frame et Colonia 80 » 45 » 28 »
.9ec le m E'- - 1 3S
"Sar--*! Btranrtr 1X0 » 65 » 3g »
On s'abonne dans loue Im Bureaux de poste «t des leé principaux libraires
le rapprodiemeni iranco-iapais
» 111 :–!––
- La mission de M. Martial Merlin à
'Tokio qui va s'achever nous amène à
exa.miner quelles seraient les • consé-
quences d'un rapprochement plus inti-
.me entre la (France et le Japon,
- La disparition, tout au moins mo-
mieratanée, de la Russie, du théâtre
d'Etxtràme-O'rient et les résultats de la
Coïiiférence de Washington ont totale-
ment modifié l'équilibre sur lequeil re-
posait la garantie de la paix, dans cette
pal'tie de rOcéam Pacifique.
La Chine. n a, pas justifié les espoirs
-que l'on avait, mis en elle au moment
.de rétablissement d'fei la République.
Après la période redaftiveimeait oalune
•qui a marqué le Griuvern ciment de
Yuan-tchi-Kaï, les troubles les plus gra-
ves ont écitatiô dans toutes les provinces
•où les divers partis Slel sont disputés le
pouvoir et oint créé un confusion dans
laqueille il est à peu près impossible (te
se reconnaître auio-urd'hui.
Le simulacre» d'autorité qui vient
d'être insitallé à Pékin est absolument
illusoire et ne peut tromper per-
sonne. Il ne peut. donner aucune garan-
tie ni aucune satisfaction aux représen-
tants des diverses puissances qui sont
accrédités auprès de lui et qui trop fré-
quemment doivent. intervenir pour
faire proitéiger Les droits d'e leurs natio-
naux et rotC-latmer les réparations qui
leur sont dues. En '"réalité, les provin-
ces sont, absolument bouleversées par
les agissements des partis les plus di-
vers et tour à tour, les personnes et les
propriétés deviennet les victimes ou la
proie des plus audacieux et. des plus
rmicon.nl c
Ênlln, dans le Sud, Sun Ya.t Sen a
leviéi l'étendard de la révolte. Il .reu.se
de reconnaître le- nouveau Président de
la République et son Parlement et pour
réaliser de vieilles idées qui ont tou-
jou.rs été très en fayeur, H voudrait, t out
au moins consacrer une rupture qui
C\lffiètnerai.t dans l'E.m;pire. Chinois la
-création die deux Eitats très différents.
Si la mort du grand agitateur chinois
avait été confirmée, elle n'eût pas ap-
porté sans doute, pour le moment, un
grand chan-getmenl à la situation ac-
tUelUe. Ses lieutenants continueraienl la
.lutte. Ainsi, par ses propres mains, la
.Chine accomplit chaque Jour, le mor-
ceTTement de son territoire alors que
ciehU-oi avait toujours senublé devoir ré-
sulter de rintervention intéressée d'nne
puissance étrangère.
Le chaos indescriptible' dans lequel
se débat rF;.n>pire Chinois constitue' un
des facteurs les plus menaçants contre
la paix en Extrême-Orient. Le,s puis-
sances étrangères se sont contenté, jus-
qu'à présent, d'éanelllt,re des protesta-
tions, d'autant plus platoniques que le
semblant de Gouvernement qui règne à
Pékin ne .po'urr<)M pas, le voudrait-il,
leur donfllelr la plus petite satisfaction.
Elles ont parlementé, discuté ou
échangé des notes diplomatiques, pour
gagner du temps eil éviter une solution
plus radicale sur laquelle l'accord serait
fort difficile, mars il ne parait plus dou-
teux, qu'en dépit de ces hésitations et
de ces atermoiements, le moment ne
vienne bientôt où eliles seront d'ans la
nécessité de prendre une résolution
énergique.
- 11 est un point sur lequel tous les
Ghmois sont à peu près d'accord, c'e.s'
leur haime ou leur mépris de l'étranger
et. leur (Iésiir (relmTêeh!r,. à t.Û'ut prix,
son installation dans le pays et sa, par-
ticipation pluis ou moins effective aux
affaires, Ils veulent bien sa servir des
connaissances ou des découvertes de
ceux qu'ils appellent encore « lieis bar-
barels die l'Occident », bénéficier même
des pro,grèis qu'ils pourraient leur ap>-
p or ter, mais toute DOOThe. entente avec
eux leur paraît inadmissible. II est donc
à redouter, quun jour ou l'autre, et.
peut-être plus tôt qu'on ne le pense, le
mo'uveimcnt révolutionnaire chinois ne
change de caractère et ne devienne un
soulèvement unanime contre les étran-
gers.
- Contre le danger qui tas menace une
étroite coalition des puissances intéres-
sées deviendrait assurément nécessaire,
mais celle-ci ne semble pas devoir
proimptemient se roolilse-r. Après le rôle
-qul'i avait joué pendant- la dernière,
guerre, le Japon avait pu croire un .l'Do-
ment, qu.e. leis anciens ûMiélS, eu égard
à la situation pariieuilière qu'il occupe,
lui confieraient le mandal. de défendre
leurs dtroits et lui donneraient même
des pouvoirs spéciaux pour agir en
Chine.
Ü'elSlL ce. qu'il a fait des que le Traite
de Versailles a été signé, traité auquel
la Chine aivait d'ailleurs refusé de don-
ner son adhésion, n'admettant pas 1 im-
mixtion de son prochain voisin sun son
ItIerritoire. Ses protesitations oirit ren-
contré un oerrbam écho auprès des Rtats-
Unis puisque ceux-ici ont pris l'initia-
tive de la Conférence de Washington
qui dievait mettre d'accord les différen-
tes puissances qui se trouvaient en pré-
sente dans le Pacifique.
Le pacte qui s'est dégagé des travaux
de cette conférence a semibilié viser,
Jlm.ILic.Ulliè'r.eJment le Japon qui a dû mo-
difier son attitude à l'gapd de la Chine.,
'l'a.}Jlp6lle,r les t-roufpes qu'il avait sur son
territoire et évacuer Kiao""cihéou.
Il a perdu en plus le bénéfice dé l'al-
liance anglaise dont il avait au moins
jusqu'alors tiré un grand profit moral.
Le rapprochement de l'emprire .Britan-
nique et des Elbats-Unis lui a été d'au-
tant plus sensible que ce dernier pays
ne semble pais avoir abandonné les pré-
ventions qu'il' avait contre lui ainsi que
l \l1 t prouvé les récentes mesures qu'il
a. prises et que l'Angleterre en manifes-
tatnt l'intention de fortifier puissam-
ment Singapour n'a pas fait preuve à
l'égard de son ancien allié de disposi-
tions bien amicales.
Le Japon se trouve donc fort i.so,lé et
il n'est pas surprenant que, dans les té-
moignaigieis de sympathie dont il est
rob'jet de notre part, il n'ait vu l'occa-
sion d'une entente plus étroite entre
tes deux pays ayant à la fois un ca-
ractère politique et économique.
Au point, dlel vue politique, aussi bien
en Europe qu'en Extrême-Orient, les
deux grands Etats n'ont aucune cause
ni même aucun prétexte de froissement
ou de désaccord. En Europe, le Japon
qui depuis la guerre, occupe dans le
Conseil des Nlations une place fort im-
portante, peut, en maintes circonstan-
ces, prêter à la France un concours pré-
cieux pour le règlement des grands - li-
tiges qui n'ont. pas encore été résolus.
En Extrême-Orient, l'appui français,
dans les circonstances présentes, aura
une signification particulièrement élo,
quente et permettra au Japon dlei con-
tinuer, comme, par le passé, le rôle pon-
dérateur que lui avait valu l'alliance anl
glaise.
'Vaotlolfi de ce grand pflys, encoura-
gée et soutenue, pourra, s'exercer effi-
cacement pour le plus grand bien "()&
nos intérêts et aussi pour le maintien
de la paix. Enfin il est inutile d'insister
sur les inappréciables avantages qui ré-
sulteraient d'un bon voisinage entre le
Japon et notre grande colonie d'Indo-
chine. GÜllle-ci n'étant plus hantée par
les graves préoccupations de sa. défen-
se pourrait continuer sans arnière-pen-
sée, à consacrer la plus grande partie
de ses ressources à son développement
moral et matériel.
Au point de vuiei économique, il im-
porte que nous fassions preuve de la
LIS extrême prudence. Si l,a France,
- 1 ce qui la conceme personnellement
peut se permettre cle consentir certai-
nes faveurs susceptibles de" cimenter
les bases d'un accord loyal entre les
deux pays, en supipoisant que celles-ci
ne lèsent nas les intérêts de notre pro-
duction nationale, elle ne doit pas - ou-
blier qu'une jeune colonie e-n plein épa-
nouissement, comme l'Indochine, a en-
core besoin d'aide et de protection et
que des mesures dont l'effet n'aurmt
pas été suffisamment étudié, pourraient
lui causer un très sérieux préjudice.
dNtolre règlement, douanier a déjà sou-
levé dans nos établissements d'outre-
mer suffisamment de protestations,pour
que les dispositions pair suite d'une ini-
tiative malencontreuse n'en soient pas
'lo'u'rd ement aggravées.
'Ce que nous désirons e,t ce que nos
colonies désirent elles-mêmes, c'est que
les rapports économiques entre elles et
la Métropole deviennent chaque jour,
plus suivis et qu'il y ait toujours une
tiaisolIl plus étroitel entre leurs efforts
'récli}J,roquels.
Or, le Japon est un grand pays pro-
ducteur à la recherche de marchés
pour écouler les objets manufacturés
qu'U détient, en surabondance .dans ses
entapôls. Ceux-ci introduits sans dis-
cernement, en Indo-Chine, pourraient
paralyser ou étouffer entièrement la fa-
brication locale et ruiner les entrepri-
ses de nos 'colons en portant éigialehient
préjudice à notre industrie nationale.
Enfin, le. Japon a. un trop plein de
population dont l'émigration abusive
dans notre colonie, pourrait occasionner
une néfaste perturbation.
Oe siont là des indications dont de.
vront s'instpirelr le Parleraient eit le Gou-
vepn'ement à l'occasion de l'examen et
de la discussion du nouvel accord, pré-
liminaire qui vient d'ètrei conclu. -
Il ne faut qu'en aucun cas le nouveau
traité die. commerce élaboré ne permette
au Japon de venir concurrencer sur le
marché indoehinois les produits manll-
facturés aicitueitlerneant exportés par la
Métropole.
- Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
MemVre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
- 09W
CONCOURS LITTERAIRE COLONIAL
-0-
L'Essor colonial, 18, rue des Douze-Mois,
à Anvers, organise un concours de nouvel-
les exotiques.
Questions Coloniales
Sous ce titre, notre ami
M. Charles Régismanset,
chef adjoint du Cabinet
du Ministre des Colonies,
a récemment publié une
nouvelle série d'études.
Ce sont les grandes
questions d'actualité colo-
niale de 1912 à 1919 qui
se trouvent évoquées dans ces deux volumes
d'un intérêt très prenant.
Leur succès auprès du public colonial sera
aussi vif que lors de la publication, en 1912,
de la première série.
Certaines de ces questions intimement
liées à l'actualité politique et économique
nont pas encore reçu de solutions définiti-
ves.
La guerre a modifié complètement nos
idées sur beaucoup de points concernant
l'organisation de notre domaine colonial.
Toutes les discussions sur la politique d'as-
similatio-n ou d'association, paraissent » au-
jourd'hui bien vaines.
Le réalisme de la guerre nous a pénétrés
et nous sentons, surtout dans nos possessions
d'oulrc-mer, quc l'homme est tout et que ce
n'est pas avec des formules a priori, qu'on
administre les indigènes, mais bien avec de
l'intelligence, du caractère et de la bonté.
Heureusement, ces idées nouvelles sont au-
jourd'hui entrées dans la pratique de Vadmi-
nistration coloniale qui a délégué, à la tête
de nos grandes possessions lointaines, des
hommes imbus de ces principes, servant de
près les réalités politiques et économiques en
même temps que s'écartant des conceptions
chimériques.
VAdministration de nos Colonies est forti-
fiée dans cett.e œuvre, par l'opinion métro-
politaine qui, venue tard à s'intéresser aux
'r les, pense jiistemetit qu'elles
questions coloniales, pense justement qu elles
doivent fournir de rapides solutions aux pro-
blêmes économiques d'après-guerre.
Il y a, certes, encore beaucoup à faire dans
celle voie de gestion commerciale et indus-
trielle de nos colonies.
M. Charles Régismanset, dans cet examen
des grands problèmes coloniaux, qu'il s'agisse
s.oit de questions politiques, soit de questions
économiques, fait preuve d'une merveilleuse
connaissance des nécessités modernes et du
rôle ré'cl que nos possessions lointaines doi-
vent jouer, dans le relèvement du pays.
L.-G. Thébault
-.--
IIlaul encourager les coloniaux !
C'est ce que demande notre collaborateur
Georges Barthélémy qui voudrait voir ins-
crit au budget du ministère des Colonies
un crédit de 100.000 francs destiné il ré-
compenser l'inventeur d'un sérum efficace
contre la malatlie du sommeil.
Un autre crédit, de plusieurs centaines
de mille francs, pour récompenser le génial
constructeur d'une machine motrice qui se-
rait mue par l'utilisation des milliards de
calories solaires inutilisées, machine qui
transformerait la vie sur tout l'aride conti-
nent noir.
M. G. Barthélémy voudrait voir subven-
tionner les constructeurs d'appareils aé-
riens à grand rendement qui supprimeront
cet obstacle : la distance dans nos relations
avec nos colonies.
Voilà des encouragements que les pou-
voirs publics métropolitains devraient pro-
diguer.
En ce qui concerne les 'colonies, ftfjoulc
le délégué du Soudan et de la Haute Volta
au Conseil supérieur des Colonies, ils' at-
tendent, comme toujours que celles-ci fas-
sent elles-mêmes l'effort financier néces-
saire. -
Comme à nous, cela semble à M. G. Bar-
thélémy, une drôle .de façon de comprendre
ses devoirs de tutelle 1
Le coton en Haute-Volta
M. Terrasson de Fougère, Gouverneur du'
Soudan, dont nous avons ,annoncé l'arrivée
en France, va soumettre au ministre des Co-
lonies un projet d'irrigations en vue du dé-
veloppement de la production cotonnière de
la Haute-Volta.
Pour le Cameroun
Recrutement du .personnel administratif
Le Commissariat de la République fran-
çaise au Cameroun procède au recrute-
ment de commis et d'adjoints des services
civils.
La solde annuelle de début est, pour
les commis ,de 13.550 fr. et pour les ad-
joints de 17.350 fr., indemnités comprises.
Pour 10us renseignements,' s'adresser
à l'Agence Economique des Territoires
africains sous mandat, 37, rue Taitbout,
Paris.
–-– 00
Rapports et Décrets 1
---0-0--
Décret du 14 mai 1924 modifiant l'article 8
du décret du 19 février 1921 réorganisant
le personnel non commissionné des bu-
reaux de l'administration. centrale.
---- J. 0. du 22 mai 1924.
; –:–
Le TAUX DE LA PIASTRE
r)
Le Gouverneur Général, de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 21 mai 1924, le
taux officiel de la piastre était d'e 9 fr. 55.
La prochaine conférence
de la Pan Pacific Union
Faisant suite à la Conférence commer-
ciale de la » Pan Pacific Union » qui tint
ses assises à Honolulu (Iles Havaï), en
1922, une nouvelle conférence aura lieu
au même endroit en 1924, à laquelle pren-
dront part les délégués de tous les états
ayant des intérêts dans le Pacifique.
La France, ses colonies, et les pays de
protectorat du Pacifique y sont conviés.
Le Ibut de cette conférence est l'étude des
possibilités de conservation des produits
alimentaires et de leur exploitation ration-
nelle. Parmi les questions inscrites, il en
est une qui semble devoir attirer tout par-
ticulièrement notre attention, car elle in-
téresse directement l'Indochine. Cette ques-
tion qui figure au programme sous la ru-
brique CI Transports et distributions des
produits » portera principalement sur la
Chine et le Siam.
Cette conférence a suggéré les considéra-
tions suivantes au Moniteur d'Indochine :
On sait qu'en Chine le manque de bonnes
routes laisse & un régime de famine des
parties de cet immense territoire, qui se
trouvent à peine à 100 kilomètres de ré-
gions à récolte abondante ; on sait aussi
que le développement de la Chine, en. ce
qui concerne les voies routières, ferrées
ou fluviales, attire l'attention d'un grand
nombre de puissances étrangères, princi-
palement l'Amérique, l'Angleterre et le Ja-
pon ; il est clônc d'un intérêt primordial
pour l'Indochine française de veiller à la
défense de ses intérêts.
Il en est de même pour le Siam. Si, ac-
tuellement, presque tout le transport des
vivres et produits est fait par rivières et
canaux, le développement des chemins de
fer de pénétration menace, dans certains
cas, les 'débouchés de nos provinces du
Haut-Tonkin, du Laos et du Nord du Cam-
bodge.
Parmi les questions comprises dans le
vaste programme de la conférence, celle
des pêcheries indochinoises mérite égale-
ment de retenir l'attention.
Le Golfe du Tonkin est le lieu de pré-
dilection .des jonques de pêche chinoises.
La flottille de la douane est malheureuse-
ment trop peu importante pour pouvoir
exercer une surveillance effective sur des
côtes très étendues. Il s'ensuit que la pê-
che est accaparée par les Chinois, sans
que la Colonie en tire le parti qu'elle de-
vrait en tirer, en raison des débouchés fa-
ciles assurés à cette industrie, non seule-
ment en Indochine, mais dans la Chine
méridionale. 1
Il y a là un domaine à exploiter ration-
nellement au profit des nationaux. et pro-
tégés français avant tous autres, et cette
raison à elle seule justifie la présence de
représentants de la France et de ses colo-
nies du Pacifique à la Conférence de la
« Pan Pacific Union ».
Contre les invasions de sauterelles
maniement de gig'anlesquos soufflets à
poudre insecticide pour désinfecter des cul-
tures ou dos forêts infestées par Lies insec-
tes parasites.
Des expériences très concluantes ont été
faites en Amérique, où des plantations de
cotonniers ont été sauvées de la destruc-
tion par des pulvérisations cfarséniate de
soude faites par des avions.
On pense avec quelque raison que ce
procédé pourrait arrêter les invasions de
sauterelles en Afrique du Nord.
---
LE GOUVERNEUR GENERAL
DE L'INDOCHINE AU JAPON
Un Cabinet nouveau devant prendre pos-
session du 'pouvoir au Japon, on annonce
que le séjour de M. Merlin à Tokio sera
prolongé afin que les pourparlers actuelle-
ment engagés avec le gouvernement japo-
nais se poursuivent utilement avec les
mlnnibVes du nouveau Cabinet.
4*
Au Tonkin
La fabrication des objets de piété a pris
au Tonkin un développement assez impor-
tant pour mériter d'être signalé. Les chré-
tiens de Ké Vinh, ancien centre des mis-
sions dans cette colonie, se sont spécialisés
dans ce genre d'industrie.
Lors des gîrandes persécutions, ne pouvant
faire venir du dehors des objets de piété,
ahapelets et croix, les missionnaires avaient
appris à quelques Annamites la manière de
les confectionner et de les fondre sur place.
Depuis, les misions du Tonkin ont conti-
nué à faire confectionner leurs objets de
piété à Ké Vinh. Pendant l'a guerre, les mis-
sions voisines, ne pouvant plus se servir en
F,rance, ont aussi passé leurs commandes et
continuent leur confiance à ces Annamites,
qui adaptent très facilement leur fabrication
aux modèles qu'on leur envoie. Ces objets
qui n'ont pas le fini de l'art, ont au moins
l'avantage d'être de bonne qualité et à bon
marché. On fabrique toutes sortes de croix
en cuivre, des chapelets en verroterie ou en
corne de buffle, de toute cooileur, montés sur
fil, laiton ou maillechort.
CASABLANCA-TUNIS
La 'course automobile Casablanca-Tu-
nis, qui se dispute pour la troisième année,
comporte un parcours 'de 2.400 kilomètres,
sans neutralisation, avec 'contrôles fixes à
Oran et à Alger.
• Le record appartient actuellement à La-
dure, sur Georges Irat, en 40 h. 2 minutes.
Les' départs ont été donnés la nuit der-
nière aux concurrents suivants : à 1 heu-
re : Dunlan (Berliet) ; à 4 h., Pénin (Mar-
mon). Cette nuit partiront, Stales (Peugeot),
,ensuite, une autre, Georges Irat et une Fiat
venant d'Alger.
Société deQéographie
Au cours de l'assemblée générale annuel-
le de la Société de Géographie, tenue le ven-
dredi 23 mai, il a été procédé, sous la pré-
sidence de M. Henri Cardier, de l'Institut,
à la remise aux lauréats des médailles et
récompenses attribuées en 1924.
Apres la lecture des .rapports des Prix,
M. Paul Helbronner a fait une très intéres-
sante conférence sur sa campagne géodési-
que du Léman à la Méditernanée sur 400
km. d'Alpes françaises.
Au début de la réunion, le résultat des
élections du Bureau et des membres de la
Comrryssion centrale a été proclamé :
Président : M. Henri Cordier, de l'Institut
(en remplacement du regretté prince Bona-
paMe) :
Vice-présidents : MM. A. Lacroix, secré-
taire perpétuel de l'Acaidémie des Scien-
ces ; E. Roume, Gouverneur Général hono-
raire des colonies, ;.
Secrétaire général : M. G. G:ra;ndidier ;
Scrutateurs : M. le docteur Ne'eu-Lemai-
re ; M. J. Bacot.
Parmi les distinctions décernées, citons :
1 La Grande Médaille d'or de ta Société a
été attribuée à M. Bruneau de Laborie,
pour son voyage du Cameroun au Caire
par le lac Tchad et le déeert de Lilbye.
Une Médaille d'or de la Société attribuée
h M. le professeur Olufsen pour son voyage
au Sahara français en 1924.
La Médaille d'or du Prix Conrad Malte-
Brun, à M. le marquis de La Mazelière
pour son ouvrage sur l'Histoire du Japon.
La Médaille d'or du Prix Barhié du Boca-
ge, à M. A. Martineau pour son travail sur
Dupleix.
La Médaille d'or du Prix Henri ÛDuveyrier
à MM. G.-M. Haardt et L. Audouin-Du-
breuil pour la premiètre traversée du Sa-
hara en automobile, raid Citroën.
La Médaille d'or du Prix Louise Bour-
bonnaud à M. Ch. Monteil pour son ouvra-
ge : Les Bamba-ras du Segou et du Kaarta.
La Médaille d'or du Prix d'Océanographie
à M. Louis Dangeard pour ses tmvaux de
géologie sous-marine.
La Médaille d'or du Prix Eugène. Gallois
à M. Thomas Griffith-Taylor pour ses trar
vaux géographiques sur l'Australie et l'An-
tarctique.
La Médaille d'or du Prix Amaury d'Ardhé-
mar à M. le capitaine Fauohon, "pour sa
cartographie de .la Mauritanie.
Le Prix Hierbet-Fournet, 6.000 fr., au R.
P. Azaïs pour ses travaux scientifiques en
Ethiopie.
Le Prix Francis Garnier à M. le profes-
seur Sylvain Lévi pour ses travaux sur
l'Inde.
Le Prix Alexandre Eedkman au médiecin-
major Noël pour son Ethnographie et Lin-
guistique africaines.
Le Prix Juvénal-Dessaignes à M. Charles
Jacob pour sa géologie .de l'Indochine.
Le Prix Janssen à M. Paul 'Fallot pour
son ouvrage : La Sierra de Majorquê.
Ln Prix Alexandre Boutroue à M. Eugè-
ne Fournier pour ses travaux de géologie
et spéléologie de, la Franche-Comté.
Le Prix Eugène Potron 600 francs à
M. E. Hasse pour ses calculs cartographi-
ques.
Le Prix Pierre-Félix Foumier, mé-
daille spéciale et 1.300 francs à M. Pié-
dlallu pour son ouvrage : Le Sorgho.
: :
Madame Samory
-()-()--
Depuis le « Samory » qu'André Mévil
écrivit à son reto-ur du Soudan où il avait
accompaigné le ministre des Colonies, André
Lebon, nous n'avions plus rien lu de sen-
sationnel sur le « Napoléon Noir ». Mais
voici qu'un officier supérieur de l'infante-
rie coloniale, M. Gilbert d'Alem, a mis à
profit de longs mois de captivité en Alle-
magne pour mettre au point des notes de
voyages et en faire le- roman colonial le
plus intéressant et le mieux écrit (ce qui
n'est pas à dédaigner en cette littérature)
que nous posséderons maintenant dans nos
bibliothèques.
« Madame Samory » (1) est non seule-
ment une étude très complète des mœurs
soudanaises, mais une véritable monogra-
phie et une histoire de la Haute Côte
d'Ivoire, des confins libériens et guinéens
qui formaient jadis les Etats de" Samory
vers 1889, comme l'indique fort à propos
une petite carte hors texte.
La Foret, caractéristique de la Côte
d'Ivoire, est décrite avec une rare précision
et tout ce roman est basé sur une documen-
tation .historique si rigoureuse que les an-
ciens Soudanais s'y retrouvent à chaque
page tels qu'ils y étaient quand, pour Teui
compte, ils bourlinguaient dans, la brousse
avec les colonnes successivement lancées
contre Samory. 1
L'héroïne du roman, • qui faillit de bien
peu être cc Madame Samory », est le type
presque classique de la femme coloniale de
l'épopée de l'Ouest Africain. Tout est beau
dans ce roman écrit par un de ces soldats
à deux cœurs ('celui d'un matelot et celui
d'un soldat) dont le seul orgueil est de por-
ter encore une ancre au collet.
J'y ai revu Doué où, jadis, de Lartigue
aperçut' l'arrière-garde de la 'colonne .-de
Samory qui, une fois accroché, ne devait
plus être .lâché et devait tomber quelques
tpurs plus tard entre les mains de Gouraud
et de Woelffel. Sikasso, où un adversaire
redoutable tenait Samory en -échec, mais
qu'Andéoud enlevait de vive force, avec
Gouraud, Gallet, Gaden et tant de mes bra-
ves camarades de l'état-major du Soudan.
L'es quelques blancs qui ont survécu à
cette épopée si élégamment retracée par no-
tre camarade Gilbert d'Alem, reliront avec
plaisir ces pages émouvantes et, ceux qui
ne savent rien du Soudan et de Pœuvre de
nos soldats bleus hier, kakis aujourd'hui,
seront, après cette lecture, grandement ini-
tiés aux choses soudanaises.
(i) Madame Samory, iroman soudanais, par
Gilbert d'Alem, chez P.lon-Nourrit, éditeurs,
8, rue Garancière, Paris.
cou. DE L'AL.
00
La vie administrative
A l'unanimité, la section des Déléguée
financiers colons a. voté, vendredi soir, une
motion repoussant tout accroissement des
charges sur la culture.,
La vie économique
Voici les derniers cours reçus d'Alger:
Vin rouge, extra, 8,75 à 9 dr. 25 le degré.
Cours nominaux.
Vjnûuge, 'toutes qualités réunies, 7 à 8
francs -le degré.
Vin blanc, de raisins rouges, 7 à 7 fr. 50'
le degré.
Vin iblanc, de raisins blancs, 8 à 8 fr. 50
le degré.
(Cours. nominaux, sans affaires).
Marché calme.
Blè tendre, 90 à 92 francs les 100 kilos.
Blé dur colon supérieur, 93 à 98 fr. les
100 kilos.
mé dur suivant provenance et qualité, 86
a 92 fr. les 100 kilos.
Orge suivant qualité, - G0 à 63 fr. les 106
kilos.
Avoine, 62 à 65 fr. les 100 kilos.
Fèves vieilles (affaires rares 74 fr. les
100 kilos.
Fèves nouvelles,, disponibles, 73 à 75 fr..
les 100 kilos.
FourragB, 24,50 à 25 fr. les 100 kilos.
Paille, sans affaires.
Pommes de terre, 100 à 125 fr. les 100
kilos.
Tomates, 200 à 250 fr. les 100 kilos.
Haricots gris et verts, 115 à 125 fr. les
100 kilos.
Haricots beurre, 175 fr. les 100 kilos.
Courgettes, 70 à 85 fr. les 100 kilos.
Amandes, 100 à 125 francs les 100 kilos.
Le Coo'Üté' de l'Association des Anciens
Elèves de l'Institut Agricole d'Algérie, dans
sa réunion du 4 mai, présidée par M. Au-
meran, a décidé, la création d'une Société
coopérative agricole d'intérêt collectif
Colonia, dont le but est de faciliter le pla-
cement dans la Colonie des jeunes gens
ayant fait leurs études à d'Institut Asri
cole. -
En effet, une partie des élèves métropo-
litains, faute de trouver immédiatement une
situation ou seulement les facilités d'effec-
tuer un stage pratique, retournent «n,
France et sont perdus pour la colonisa-
tion. Pour des raisons anailogues, les élè-
ves algériens abandonnent souvent l'agri-
culture.
L'Association s'est émue de cet état de
choses et a décidé l'acquisition d'un do-
maine sur lequel le élèves, une fois leurs
études et leur service militaire terminés,
viendront se 'perfectionner dans la prati-
que nécessaire pour faire de bons gérante
et pour mettre en valeur les lots de colo-
nisation.
L'Inspection algérienne de la détense
des cultures communique la note suivan-
ta :
Avec l'élévation de température que
nous subissons en ce moment, l'Iceryà
reprend rapidement son évolution dans
les jardins, les cultures fruitières et maraî-
chères. Déjà de nouveaux foyers, certains
importants, sont signalés dans le départe-
ment d'Algler (Sidi-Moussa, Blida) -et sur-
tout dans celui d'Oran (Aïn-Témouchent).
Il est certain qu'il en existe d'autres non
encore reconnus. Il est donc nécessaire, si
l'on veut, cette année, arriver à la destruc-
tion totale d'un aussi redoutable parasite,
de surveiller très étroitement toutes les
-cultures et de signaler immédiatement à
l'inspection de la Défense des Cultures,
2G, boulevard Baudin, à Alger, les foyers
qui pourraient être découverts. Ce service
sera. a même de fournir, dans une dizaine
du jours, à tous les colons qui en on fait
ou en feront la demande des colonies de
la précieuse coccinelle (JVJovius - cardinalis)
qui a si heureusement triomphé de l'Icérya
en 1922 et 1923 dans les plantations de Bou-
farik, de Castiglionè et de Misserghin. Ces
colonies seront mises en place par les
agents même de ce service.
La période de sécheresse porte pré-
judices à toutes les cultures algériennes.
La vigne donne de belles promesses, le
mildiou après son apparition dans la pre-
mière quinzaine d'avril a complètement dis-
paru par suite de la sécheresse, heureuse-
ment pour les viticulteurs, car la main-
d'œuvre manque ; par temps pluvieux et
humide, je ne sais ce que seraient advenues
nos vignes*
La sécheresse contrarie beaucoup les
céréales ; on est loin des promesses du
mois passé,les soins sont réduits de moitié,
néanmoins la qualité sera extra.
Les fèves et les petite tpois n'ont ipas
donné ce que l'on espérait.
Malgré la coulure certains arbres frui-
tiers promettent encore, les fruits seront
beaux.
Les plantations de tabac continuent hâti-
vement, on pare à la sécheresse par les
irrigations.
L'état du bétail est bon.
Les événements et les hommes
–Les fêtes organisées par l'Associa-
tion Commerçante d'Alger-Centre, qui se
sont déroulées pendant huit jours au mi-
lieu d'une affluence considérable, se sont
terminées dimanche soir.
La dernière journée fut une véritable
apothéose et le public nombreux qui a as-
sisté aux réjouissances a marqué sa satis-
faction.
Un ma.gnifique feu d'artifice fut tiré sur
la terrasse du Palais Consulaire à 22 heu-
res. Les boulevards étaient noirs de mon-
de dès 21 heures, et la foule ne fut pas dé-
çue. Des allégories, du plus bel effet, soule-
vèrent des cris d'enthousiasme et, à la vue
de la cascade lumineuse qui embrasa le
Palais Consulaire et du bouquet final, des
applaudissements nourris éclatèrent parmi
l'assistance.
Le bal, qui avait été interrompu pendant
toute la durée du feu d'artifice, ne se ter-
mina que fort tard.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.12%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.12%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6411181j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6411181j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6411181j/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6411181j/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6411181j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6411181j
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6411181j/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest