Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-03-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mars 1924 21 mars 1924
Description : 1924/03/21 (A25,N45). 1924/03/21 (A25,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. N° 45 LE NUMERO : 20 CENTIMES ---- VENDREDI SOIR, 21 MARS 192f 1
Les Annales Coloniales
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Les fonctionnaires coloniaux
et le régime des retraites
-
.Maligne les légitimes impatiences des
intéressés et la longue attente qui leur
a été imposée) depuis iplus des quatre
ans, un nouveau rétgime des retraites
tfa pas encore été adopté.
Di&outé ià la Chambre et amendé par
le Sénat, d'une façon beaucoup, plus
îarge et aussi plus libérale le projet
est venu teoh-ouer de nouveau depuis
quelques semaines au Mais-Bourbon
-où il a dû oéder le ',pas aux projets
flnaneieirs du Gouvernement destinés à
équilibrer le budget et à combattre FéléL
valion des changes.
Maintenant qu-et l'e ÜouV'eme:ment a
obtenu igain de oausie, la Chambre re-
prenant son programme d'e travaux va
incessamment examiner la question
des retraites trop longtemps ajournée.
En raison de la cherté de lia, vie, les
fonctionnaires à la retraite considè-
rent que les Pouvoirs publics, en aug-
mentant les soldes et les salaires au-
raient dû pour faire une réforme vrai-
ment logique et équitable, étendre leur
Reste, ctos des conditions également
proportionnelles aux anciens serviteurs
4u pays dont la plupart se sont trouvés
férôuits à une situation préicaire et mi-
ieérable. Tandis que leurs collègues en
exercice étaient un peu dédommagés
des charges supplémentaires qu'ils
avaient à subir, ils étaient, au con-
traire, livrés, sans aucune atténuation
tte leur sort, à toute la rigueur des exi-
gence nouvelles, sans pouvoir, en rai-
son de leur âge ou. de leur état de santé
essayer d'en conjurer les effets par
leurs efforts au travail.
Plus de quatre' ans ces fonctionnai-
res ont attendu la réparation qui leur
était due et au moment où ils se
croyaient en droit de l'obtenir, non seu-
lement un nouveau retard- se' produit,
mais encore les dispositions de la char-
te qu'on allait leur concéder sont remi-
ses en question ainsi que les maigres
avantages sur lesquels - ils avaient un
moment compté. Le ministre des Fi-
nances, M. de LasteyM, a déclaré qu'il
repoussait le projet qui avait été adopté
par le Sénat et qu'il allait en sournet-
tre un autre à la Commission de la
Chambre.
Si l'économie de celui-ci n'est pas en-
core complètement leonnue, il n'est mal-
Iieureuisement pas douteux que les
modifications nouvelles qui vont être
proposées au régime des retraites,
sont bien 'loin de donner satisfaction
aux iustes revendications des intéres-
sés et, qu'après les espoirs dont ils
s'étaient un mOlment bercés, ne leur
causent un très viif désappointement.
Au moment où la. Ghamibre va discu-
ter à nouveau de la loi sur les pen-
siolns, nous devons particulièrement
attirer l'attention sur le, sort des fonc-
tionnaires coloniaux dont les intérêts,
nous avons tout lieut de le redouter,
n'oint pas été suffisamment sauvegar-
dés.
Assurément ceux-ci t>nt, au Parle-
ment des défenseurs très avdents, qui,
au plus fort die la lutte n'ont pas man-
qué de payer de. leur personne. On
peut entièrement compter sur leur vi-
gilance et sur leur dévouement, mais
la plupart, en vue des élections pro-
chaines vont regagner leurs circons-
criijptions électoral esD'autre part, il
est à craindre que dans la précipitation
de cette fin de législature, le désir
d'aboutir à une solution quelconque,
avant la séparation parlementaire, ne
fasse passer un peu tropi rapidement
sur des considérations qui devraient
être mûrement pesées et retenues,
avant 11 vote final de la nouvelle loi.
L'idée coloniale s'est puissamment
développée depuis quelques années et
nos possessions d'outre-mer, naguère
encore à peu près complètement igno-
# rées, ont pris une telle extension, elles
nous ont. dans des circonstances très
tragiciues rendu de tells services, qu'il
n'est pas surprenant qu'elles ne soient
considérées par bien des esprits, com-
me le pivot actuel de notre politique
mondiale. En tout cas, au milieu des
difficultés économiques qui nous assail-
lent, de tous côtés, et en présence des
attaques réitérées dont nous sommes
fobjet pour ruiner notre crédit, elles
eonst-ituent une garantie et un espoir
contre la criseï qui nous menace. Il a
iallu les événements graves que nous
venons de traverser pour que cette ré-
vélation fût faite, qui n'est en somme,
due la consécration et le trioimphe de
touLe. une génération d'obscurs et dé-
voués serviteurs dont le labeur et
Ténergie ont ainsi contribué à la gran-
deur et Ici la sauvegarde de la mère-pa-
trie. Si les résultats doivent être pro-
poftionnés aux efforts -qui ont été ten-
tés, il faut reconnaître qu'une œuvre a
été réalisée dont on doit au moins
quelques égands et quelque reconnais-
sange. à ceux qui en ont été les ouvriers-
patients, intelligents et courageux.
4
Etn réalité, les fonctionnaires colo-
niaux justifient le régime tout spécial
qui devrait leur être accordé. parce
qu'ils ont vécu et travaillé eux-mêmes
d'ans des conditions toutes spéciales. Ce
sont, contrairement à d'ineptes préju-
gés, des Français de bonne race, doués
le plus souvent de qualitéls exception-
nelles qui n'hésitant pas à quitter leur
patrie, leur famille et leurs amis,
n'ont pas craint d'affronter dans des
pays lointains, l'isolement et la mala-
die. Pendant de longues années, livrés
le plus souvent à leurs propres forces,
au milieu d'une population indifférente,
sinon hostile, sous le coup de la mena-
ce des événements et des ohoses, ils
ont su tenir et résister en déployant
toutes leurs ressources d'endurance
physique et d'énergie morale. Nous
n'avons pas l'intention de faire ici le
panégyrique de leur conduite. Comme
leurs collègues de la Métropole, ils ont
servi la 'France sans arrière-pensée,
mais il faut tien reconnaître qu'ils se
ont heurtéis à des difficultés autre-
ment graves et qu'ils ont dû évoluer
dans des milieux bien différents.
Les fonctionnaires, d'une façon géné
rale, nous ne l'ignorons pas, ne sont
pas toujours traités avec une extrême
bienveillance. On les considère souvent
comme des budgétivores aux idées
étroites, indOilents., routiniers, ennemis
de tout progrès et entravant par Jeur
mauvaise volonté l'initiative de leurs
compatriotes. C'est une appréciation
qui heureuse-ment ne résiste pas à
l'examen ; s'ils ne sont pas parfaits
comme rien d'ailleurs n'est parfait,
leur rôile n'est pas moins indispensable
à la collectivité de la nation dont ils
servent les intérêts et les besoins le
plus 'souvent à l'exclusion des leurs.
Et celle-ci l'a compris puisqu elle a tenu
non seulement à les rétribuer convena-
- - - - a -
blement pendant la période active de
leurs services, mais encore à leur as-
surer. à l'heure du repos, une certaine
aisance; ou, tout au moins, les mettre,
à l'abri die la gêne. Or, les fonctionnai-
res coloniaux sont d'autant plus dignes
d'intérêt qu'ils ont vécu, loin de leur
patrie, d'ans des conditions particuliè-
rement pénibles et difficiles. Par suite
des privations qu'ils ont éprouvées ou
des rigueurs du climat, ils ont plus
fortement élbranlé leur santé, à un
point tel, qu'en rentrant dans la vie
privée ils ont besoin de plus grands
managements. Non seulement, quand
ils reviennent définitivement, ils ont
perdu le plus souvent toute attache
avec la France, mais encore, ils sont
obligés de se créer de toute pièce, une
existence nouvelle, au prix de gros sa-
orifices.
Cette théorie se justifie non seule-
ment au point de vue sentimental, mais
aussii au point de vue utilitaire, depuis
que nos colonies, dont nous avons si
justement le droit d'être fiers aujour-
d'hui, sont en grande partie l'œuvre
de ces fonctionnaires dont la persévé-
rance et le patient effort ont préparé
le chemin à nos colons et ainsi contri-
bué au rayonnement de la patrie fran-
çaise.
Einfin, au point de vue financier, il
importe de ne pas oublier que les
Pouvoirs publics peuvent se montrer
d'autant plus généreux que dans le do-
mainei colonial, bien rares par rapport
à ceux aui l'ont méritée sont ceux qui
bénéficient de leur faveur. Il n'y a pas
bien longtemps encore que les statis-
tiques avaient établi qu'en Indochine,
ipar 'exemple, c'était iseùliement dans
une proportion de. six pour cent que
les fonctionnaires pouvaient jouir de
leur pension de retraite et pour une du-
rée souvent dérisoire. Dans nos pos-
sessions africaines, cette proportion ne
doit pas être bien différente. Une pa-
reille évaluation doit donner à réfléchir
au législateur et lui dicter sa. conduite
lorsqu'il aura à examiner des amende-
ments qui p-rolpo-seront pour nos fonc-
tionnantes coloniaux -un traitement
plus bienveillant et plus équitable. Le
Parlement aura là une occasion de ma-
nifester à nos possessions d'outre-mer
et à notre politique d'expansion son in-
térêt et sa sympathie.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
CONTRE LA TRAITE DES BLANCHES
0
Conformément aux dispositions de l'ar-
ticle 11 de la,' convention internationale re-
lative à la. répression de. la traite des blan-
ches, signée à Paris, le 4 mai 1910, le Gou-
vernement britannique a notifié au Gou-
vernement de la République française, le
8 mars 1924, l'accession des Iles-sous-le-
Vent et de l'Ile Maurice à ladite conven-
tion.
Va-t-on supprimer
le Ministère des Colonies ?
M. Albert Sarrauta
manifesté son inébran-
lable volonté de rentrer
sous sa tente, de demeu-
rer sinon dans les rangs
du parti radical-socialiste
qui l'a exclu, du moins,
dans ceux des républi-
cains cfft pauche accessi-
bles au progrès démocratique. Il s'est élevé
récemment dans une réunion privée avec tint
vivacité peu commune contre les insinuations
des journaux révolutionnaires l'Impar-
tial Français, Aux Ecoutes le Cri de Paris,
l'Echo de Paris, pour tien citer que quel-
ques-uns. Ils ont prétendu que M. Albert
Sarraut faisait une fausse sortie, qu'il re-
viendrait en mai 1924, dans Varene politique
ou dans une grasse prébende, le Gouverne-
ment Général de l'Indochine, que lui tien-
drait tout chaud M. Martial Merlin, ou
Vaml?o.îio^e~ de Frênes à Washington, où
M. Jusserand s'est singulièrement refroidi.
Aussi mal intentionnés, sans doute, la Presse
Coloniale d'hier et Paris-Soir d'avant-hier
informent que le Maréchal Lyautey, fatigué
il ne semble pas cependant, d'après les
dépêches d'agence, puisqu'il est en tournée
en ce moment à Fès demande à être rem-
placé, et que cette succession reviendrait à
M. Albert Sarraut. En vérité, il est étrange
qu'on veuille, malgré lui, obliger M. Albert
Sarraut qui est député et pourrait le rester,
à prendre tin poste adnnnistratif important.
I II veut, et c'est un geste qui l'honore, après
une carrière brillamment remplie, rentrer
dans le rang d'une part, et, d'autre part,
partager les loisirs que le Parlement va lui
laisser, entre les exigentes contraintes de la
vie que la politique n'a pas enrichie, et une
vigoureuse propagande en faveur de nos co-
lonies et du développement constant de leur
,prospérité économique.
Il deviendra, etl.quelque sorte, le ministre
de la Parole des Colonies, pour employer
une expression de M. Raymond Poincaré
qui, en avril 1896, lors de la constitution
du ministère Mêline, refusa tout porte-
feuille, réclamant seulement l'honneur d'être
Il ministre de la Parole du parti progres-
siste arrivant au Pouvoir,
Une autre information annonce qu'a la
suite du vote des décrets-lois, des sous-se-
crétariats et même des ministères vont fibre
supprimés : l'Hygiène irait, rejoindre le Tra-
vail, et.:, les Colonies la M arme.
La suppression du ministère des Colonies
nous semble une cltose énorme. Après que
des hommes comme Messimy, Albert Ie-
brun, Sarraut, ont pu montrer combien il
exigeait de travail, d'assiduité, d'attemion,
d'initiative; quand on pense tout ce que
comporte la direction d'un empire trente fois
plus grand que la France avec toits ses
rouages politiques, économiques, sociaux, on
est stuPéfait qu'une pareille idée ait pu ger-
mer dans un cerveau. - -
Le ministère des Colonies est un grand
ministère. Il importe qu'il soit maintenu, et
qu'après avoir été affranchi il y a trente
ans des tutelles alternées du ministère du
Commerce et du ministère de la Marine, il
ne retombe pas en quenouille.
Marcel Ruedel
La Tunisie minière
Voici une statistique exacte de la situa-
tion minière de la Tunisie. Elle en établit
la prospérité.
Il existe actuellement en Tunisie 120 con-
cessions ou permis d'exploitation. La pro-
duction totale en 1923. a été de 2.357.000
tonnes de phosphates, 845.000 tonnes de mi-
nerai de fer, 36.375 tonnes de minerai de
plomb, 12.000 tonnes de minerai de zinc,
353 tonnes de minerai de cuivre et 620 ton-
nes de lignite.
Voici le détail de la production tunisienne
en 1923, pour toutes les exploitations (en
tonnes) :
Phosphates. Compagnie de Gafsa,
1.658.000; Phosphates du Dyr (Kalaat es Se-
nam), 103.000 ; Djebel :M'Di,lla, 87.000 ; Com-
pagnie d Saint-Gobain (Kef Rebiba:), 85.000;
Phosphates Tunisiens (Meheri rebbens),
79.000; Phosphates Tunisiens (Kalaa Djer-
da), 345.000.
Minerai de fer.– Djebel Djerissa, 524.000;
Doudria, 257.000 ; Djebel Slata et Hamaima,
64.000.
Minerai de plomb. Diebel Ressas. 1.706;
Sidi Amer Ben Selen, 5.535; Djebel Trozza,
3.810; Bou laber, 3.578; Djebel Hallouf,
3.310; Bazina, 3.213; Compagnie Royale
Asturienne des Mines, 1.384; Sidi Bou
Aouane, 2.463; Aïn Allega, 2.204; Djebel
Kebouch, 728; Sakiet Sidi Joussef, 2.004;
Kcudi,a el Hamra, 1.646; Djebel Sekairna,
255; Djebel Lorbeux, 63; Fedj el Adoum,
594; Aïn Nouba, 150; Zaghonau, 100;
Khaugnet Keftout, 975 ; Djebel Touila, 553 ;
Coucha, 466; Hel Houaria, 403; Djebba
(Vieille Montagne), 3168; Sidi et Taia, 275;
Djebel Abeid, 166; Oudiba, 11; divers 410.
Minerai de zinc. Djebel Resaas, 3.941 ; 1
Djebel Trozza, 744; Compagnie Royale As-*
turienne des Mines, 1.531 ; Djebel Kebouch,
1.008; Sakiet Sidi Joussef, , - ̃. Djebel Se-
karna, 1.088; Djebel Lorbeux, i.n6; Fedj
el Adoum, 534; Aïn Nouba, 880; Zagho-
nau, 927; Djebel Soudj, 156.
Minerai de cuivre. Djebel Kebouch, 353.
D'après ce ta:bleau, on peut se rendre
compte de l'importance du développement
minier en Tunisie.
Les efforts du Protectorat du Maroc
i
Si nous nous reportons à l'emploi du bud-
get du Maroc pour 1923, nous constatons
que sur un total général de dépenses s'éle-
vant à 408.795 fr. on a réservé 17.395.325
francs, c'est-à-dire 42,46 de l'ensemble.
aux seules dépenses destinées aux services
d'intérêt économique.
Ces dépenses' se .répartissent entre les
grands travaux (ports, ponts, chemins de
fer), l'entretien et l'amélioration des voies
de- communication la construction d'un ré-
seau supplémentaire, l'aménagement de
chemins de colonisation, de pistes, passe-
relles, points d'eau, les études et travaux
concernant les forcés hydrauliques et l'ali-
mentation en eau, les subventions aux
transports en commun (automobiles et che-
mins de fer), les encouragements à l'agri-
culture, la reconstitution du patrimoine im-
mobilier de l'Etat chérifien en vue de livrer
des terres à la colonisation, les travaux de
reconnaisance des gisements miniers et les
études géologiques,la mise en valeur, l'amé-
lioration et l'entretien des forêts, la propa-
gande commerciale, etc.
Des dépenses des services économiques
sont classées en trois rubriques : 1° dépen-
ses sur ressources ordinaires ; 2° dépenses
sur fonds d'emprunt ; 3° dépenses sur re-
cettes avec affectation spéciale autres que
tes, fonds d'emprunt.
Les premières s'élèvenh il 88.855.325 fr.
Elles comprennent les dépenses de la direc-
tion g;énérale des
tion générale des travaux puMics,des ponts-
et-chaussées, des mines, des chemins de fer
et transports ; de l'architecture, du service
géographique, de la direction générale de
l'Agriculture, du Commerce et de la Coloni-
sation. Puis viennent les encouragements à
l'agriculture, la nronaaande commerciale
et les encouragements - à l'industrie, les ]
eaux et forêts, la conservation de la pro-
priété foncière, l'office des P. T. T.
Les dépenses sur fonds d'emprunt attei-
gnent un total de 79.690.000 francs. Dans ce
total entrent les 'dépenses pour les travaux
publics (phosphates, ports, Iroutes), celles
pour la mise en valeur et le développement
des ressources naturelles du Maroc, celles
enfui des services postaux, télégraphiques
et téléphoniques.
Enfin, le dernier chapitre ( dépenses sur
recettes avec affectation spéciale) s'applique
aux remplois domaniaux, à l'allocation au
pari mutuel en faveur de l'élevage, à la
mise en valeur de la plaine de Guercif. Le
montant en est de 5.050.000 francs.
Un budget de colonisation
Du point de vue de la colonisation, le bud-
get du Protectorat pour l'année 1924 se di-
vise en trois parties : hydraulique agricole,
voies d'accès aux centres de colonisation
et chemins d'intérêt local les parcourant,
encouragements à l'agriculture et à l'éle-
vage.
Examinons d'abord :
L'Hydraulique Agricole. L'hydraulique
agricole est au Maroc d'une importance
primordiale car le régime hydrographique
du pays n'est pas extrêmement favorable
pour la culture. Avec raison, on a donc
affecté au budget particulier 'de l'hydrauli-
1 que une somme élevée : 10,126,000 francs.
Ces dépenses concernent toute l'étendue
du pays. En voici le détail :
Maroc Oriental. Etudes des irrigations
de la plaine de Taourirt, 50.000 fr. ; travaux
hydrauliques 'dans la. région de Guercif,
250.000 ; aménagements de points d'eau
sur les hauts plateaux, 200.000 ; barrage dp
Zgzel, 300.000 ; travaux d'irrigation dans la
région de Berguent, 151.000 ; travaux d'irri
gation dans le lotissement de Taza, 50.000.
Région de Fez. Aménagements de
(point d'eau à Mouluy-Boutcha, 20.000
assèchement des marais dans la région de
i Fe, 680.000.
Région de Mecknès. Travaux d'aména-
gments hydrauliques du lotissement marai.
cher de Bou Fekrane, 30.000 ; travaux d'ii-
rigation dans la région de Meknès, 380.000.
alimentation en eau du centre de .Bou Fek-
rane (achèvement,) 8.000.
Région du Gharb. Eludes de la mise
en valeur de la plaine du Sebou, 200.000
a&sanissement du cours inférieur du Foua-
rat, 350.000 ; assèchement de la Merdja de
Nouiret (Ksiri), 60.000 ; alimentation en eau
du centre de Souk-el-Arba du Gharb,1S7.000;
alimentation en eau de la région de Sidi-
Yahia du Gharb, 30.000 ; aménagements de
points d'eau dans les régions de Rabat et du
Gharb, 419.000 ; barrage du Beth et outillage
hydraulique, 3 millions ; alimentation en
eau du centre de Sidi-Slimane, 75.000.
Région de Rabat. Assèchement du ma-
rais dans la région de Rabat-Dayet el
Roumi, 38.000.
Région de Casablanca. Aménagement
de points d'eau dans les Béni-Meskine,
100.000.
Région des Doukkala-Abda. Aménage-
ment de points d'eau (citernes!) , 180.000.
Région de Marrakech. Travaux d'ir-
rigation dans la région de Marrakech,
1.090.000.
Forages, 2 millions.
Personnel, matériel, frais 'd'études pour
-travaux d'hydrauliques agricoles, 278.000
Dans cette énumération, il faut noter spé-
.cialemnt : le barrage sur l'Oued Beth et
celui sur le Zgzel qui marquent le début
des grands travaux de barrages qui doivent
être mis à exécution sur d'autres rivières
et notamment sur l'Oum er Rebia.
Routes et chemins de colonisation
Le Protectorat, continuant la vente de
terrains morcelés en lots 'de colonisation,
doit doter ces centres de voies d'accès et
de parcours avant de les donner aux ac-
quéreurs. Routes et chemins nouveaux.
ainsi que l'édification d'écoles-recettes en-
trent dans le budget pour une somme de
5.155.000 francs, qui se double d'une somme
de 8.6-93.000 francs destinée à l'entretien des
pistes, chemins de colonisation et chemins
d'intérêt local déjà construits. Ces chiffres
ne contiennent pas la construction des l'ou.
tes principales qui figurent pour 4.780.000
francs, ni leur entretien, qui se monte en
prévision à 18.065.000 francs.
Encouragement à l'agriculture
et à l'élevage
Ce chapitre est 'doté d'une somme de
7.617.700 francs. Défrichement, motocul-
ture, plantations, participation au crédit à
long terme, défense contre les fléaux, in-
sectes et animaux nuisibles, expérimenta-
tien et propagande agricole, primes à l'éle-
vage et entretien de reproducteurs en for-
ment les principaux articles.
11 convient d'ajouter à ces chiffres une
somme de 1.021.000 francs pour la construc
tion de stations d'élevage, de monte, de dé
sinfection des végétaux et d'un bâtiment
pour l'enseignement pratique et industriel ;
également une somme de 70.000 francs pour
frais d'impression de l'Annuaire Economi-
que et Financier et, en dernier lieu, 1 mil-
lion 825.000 francs pour le bon fonctionne-
ment des services s'occupant de la colo-
lisaticn, laboratoires de recherches, fonc-
itiionnement 'des stations d'élevage, pépi-
nières et plantation, etc.
Le Comité de colonisation qui dirige no-
tre politique de réparation des terres n'avait
à sa disposition propre que les territoires
appartenant à l'Etat, au Maghzen. Il eut
donc pour première tâche de distinguer en-
tre ces biens maghzens ceux qui se prê*
laient le mieux par leur fertilité et leur si-
tuation à l'établissement d'une culture in-
tensive par des Européens.
Pendant toute la d'urée des hostilités eu-
ropéennes (qui survinrent deux ans à peine
après l'établissement du Protectorat au Ma-
roc) il importait de ne pas engager trop
complètement l'avenir, si favorable que
nous puissions l'espérer, et de réserver les
intérêts des mobilisés qui luttaient dans les
champs de France. Il en était ainsi dans
toutes nos possessions et colonies. L'œuvre
de colonisation officielle ne put reprendre
qu'en 1918 ; depuis cette date, 71.500 hecta-
res ont été livrés à la colonisation, soit en-
viron 12.000 par an et près de 450 colons sa
sent installés au Maroc.
Ces domaines étaient divisés suivant leur
superficie en trois catégories.
Petite colonisation jusqu'à 50 hectares :
Moyenne colonisation de 100 à 400 hectares;
Grande colonisation domaines de 400 hec-
tares et au-dessus.
La petite colonisation, celle qui attache le
mieux l'homme au sol qu'il féconde par son
labeur direct, ne pouvait être permise que
là où la terre autorise des cultures riches
assurant au colon la subsistance de sa fa-
mille. La culture des céréales, avec le ma-
tériel qu'elle exige "dont le prix est très oné-
reux depuis la guerre, n'était pas de celles
qui pouvaient être envisagées. La vigne qui
a été une source de richesses pour l'Algérie,
ne peut être développée dans les mêmes
conditions au Maroc, le Parlement s'y est
opposé d'une façon énergique.
Restaient donc seules possibles pour le pe-
tit colon les cultures arbustives, fruitières
et maraîchères ; et cette nécessité le rivait
à proximité des centres de conscmmation.
Loin dé reprocher à notre administration
marocaine de. ne pas avoir installé de petits
colons en plein bled, il faut la féliciter au
contraire de cet acte de prévoyance et d'hu-
manité ; elle eut trompelès malheureux à
qui elle eut accordé de telles concessions :
elle les eut condamnés à la faim et à la
ruine.
Mais l'administration devant cette im-
possibilité momentanée, n'est pas restée
inactivc, nous avons vu plus haut ce qu'elle
a fait pour développer la prospérité agricole
du pays.
1 Pour l'armée coloniale
ou
M. Georges Barthélémy a- tenu sa pro-
messe : il est intervenu avec beaucoup de
courage et d'à-propos dans la discussion de
la loi sur l'organisation de l'armée pour
défendre l' « Arme ».
Nous ne saurions trop le remercier et
le complimenter d'avoir obtenu la promesse
du renvoi des troupes de couleur dans le
Midi de la France (qu'elles n'auraient du
reste jamais dû quitter).
Fortement a.ppu.yê par ses collègues du
groupe colonial, M. Georges Barthélémy à
soutenu la. cause de l'autonomie de Par-
mée coloniale contre laquelle les arguments
du rapporteur, M. Fabry, avaient le peu
de valeur que nous avons maintes fnis
signalé dans les Annales Coloniales.
Grâces soient donc rendues à notre sym-
pathique collaborateur et ami et ce, de la
part de tous les marsouins dont je suis
certain d'être l'interprète.
Eugène Devaux
♦
L'aviation coloniale
-0-
Les lignes Latécoère
Pendant le mois de février dernier, les
avions de la ligne Toulouse-Casablanca ont
transporté 232.709 lettres-, formant un ton-
nage de 5.381 kilos 919.
Rappelons qu'au cours des années pré-
cédentes, le trafic postal s'était élevé, pen-
dant le même mois de février, aux chif-
fres suivants :
Février 1920 : 5.717 lettres, pesant £ >8 kg. r,
février 1921 : 12.025 lettres, pesant 244 k.g.;
février 1922 : 53.699 lettres, pesant 1.137
kilogrammes ; février 1923 : 174..824 lettres,
pesant 4.268 kilogrammes. -
Ajoutons que Ht. lignp Casablanca-Oran
a vu son trafic postal s'élever, en février
dernier, à 19.4G7 lettres, pesant 470 kilogs.
Le budget local du Dahomey
pour 1924
Le budget local de la colonie du Daho-
mey pour l'année 1924 a été arrêté à la!
somme de 11.160.000 francs, en- augmenta-
tion de 1.230.000 francs sur les prévisions
budgétaires de l'exercice précédent. Ces der-
nières prévisions seront d'ailleurs dépassées
et les résultats de l'exercice 1923 donneront
un excédent de recettes évalué à environ.
t. 500. ooo francs.
Les augmentations de recettes du budget
de 1924 ont été recherchées à la fois dans
la majoration des impôts existants et OO]b
la révision de l'évaluation du rendement des.
divers impôts, taxes et revenus. Mais c'est
surtout par le moyen de cette révision
beaucoup plus que par la majoration des
impôts que les recettes ont pu être plus-
largement prévues. On a tenu compte, en
effet, du rendement des impôts en 1922 .et
1923 dont la perception a donné lieu à d'im-
1923
portantes plus-values.
Les augmentations de dépenses profitent
essentiellement aux services d'exploitations{
industrielles (301.576 fr.), aux servicesi
d'agriculture et d'élevage (74.815 fr.), au
Travaux publics (818.000 fr.), aux services
d'intérêt social et économique-(81.554 fr.).
La colonie du Dahomey a fourni un efforti
financier considérable au profit de l'Ensei-
gnement et de l'Assistance Médicale indi-
gène. Aussi, cette colonie est-elle en têtef
des autres colonies de l'Afrique Occidentæer:
Française en ce qui concerne le pourcen-
tage d'enfants instruits par rapport à la po-
pulation. le nombre de maîtres et le nombre
d'écoles. Sur sa superficie, très réduite si
l'on considère l'immense étendue de l'en-
semble des collonies ouest-africaines, fonc-'
tionnent trois ambulances, trois -dispensaires.
et cinq maternités, sans compter les bâti-
ments sanitaires nouveaux en cours de cons-
truction.
Il est, de plus, intéressant de constater
que si le pourcentage actuel des dépenses de
personnel est en diminution sur le pour-
centage de 1914, la rubrique concernant le
personnel du Service d'Intérêt Social et
Economique présente seule un pourcentage
plus élevé (10 o o au lieu de 8,2 0/0).
De même, en ce qui concerne le matériel,
les dépenses afférentes au service d'intérêt
social et économique et au seivice des Tra-
vaux publics, présentent une augmentation
appiéciable, soit respectivement 3,4 0/0 et
13,9 0/0, contre 2,6 a/a et 8,9 a/a en 1914.
.4> -
ESN A O.F.
La situation teiimip
Sur l'ensemble des recettes douanières-
de l'A. O. F. pour 1923, lisons-nous dans
'le Bulletin de l'Agence Economique de
l'A. O. F. du mois de mars 1924, les Colo-
nies du Groupe ont accusé les chiffres
suivants :
Sénégal. Fr. 36.697.097 »
Dahomey 18.610.723 »
Côte d'Ivoire 10.018.141 »
Guinée Française 6.926.0531,)
Soudan Français 3.019.247 »
Haute-Volta 924.3391 »
Totaux.,.. 76.195.800 »
Cette somme de 76.195.800 francs dé-
passe de plus de 26.500.000 francs les pré-
visions budgétaires et de plus de 21 mil-
lions les recettes effectuées en 1922.
- Le Commerce allemand en A. O. F.
Pendant les mois de novembre et décem-
bre 1923, trois navires allemands ont tou-
ché les ports d'A. O. F. : le Lili-Woermann
a embarqué à Grand Lahou et Tabou
108.231 kilos d'amandes de palme ; il y a
débarqué des machines à coudre, des arti-
cles de ménage en fer émaillé.
L'augmentation, par rapport aux mois
précédents ,n'est pas moinfe sensible en ce
qui concerne le trafic réel du port qui a
atteint, en décembre 1923, 63.278 tonnes
dont' 39.322. tonnes de marchandises débar-
quées et 23.956 tonnes de marchandises et
produits embarqués. 1
La moye-nne mensuelle des onze pre-
miers mois de l'année ne ressort qu'à
48.636 tonnes. L'augmentation est ainsi de
14.642 tonnes, soit 30 sur cette
moyenne.
SENEGAL
En ce qui concerne la traite des arachi-
des, on a constaté que, gràce aux conseils
que leur a. donnés l'Administration, les cul-
tivateurs n'ont récolté leurs graines
qu'après complète maturité, et les com-
merçants n'ont pas provoqué de ventes pré-
maturées. Le résultat est une amélioration
de qualité des arachides importées.
Une huilerie, récemment brûlée à Dakar,
vient d'être reconstruite et sera bientôt en
mesure de produire non seulement l'huilei
nécessaire à l'alimentation de la colonie,
mais encore d'appréciables quantités pour-
l'exportation.
La mise en circulation des 710.000 francs.-
de coupures arrivées de France a permiss
de donner satisfaction aux demandes)
pressantes du commerce et a facilité, dansj
une large mesure, les transactions. La ré-
partition de ces bons de caisse a été faiteJ
par région, au prorata du chiffre d'affai-
res moyen qui s'y traite habituellement.
D'autre part, le montant des billets de la
banque de FA. O. F. en circulation ou en
caisse s'élevait au 31 octobre, à 255.298.360
francs, dont 98.638.840 francs de coupures
de 5 francs : ce chiffre parait .suffisant aux
besoins du moment.
En fin d'année, le -service des Travaux
publics n'a pas été inactif :
Le pont Faidherbe a été gratté et repeint.
A Dakar, diverses rues ont été réparées,
ainsi que les routes de Eel-Air, de Ouakam
et dé--nufisque. A Gorée, un appontement
a été construit. La réfection du wharf eii,
Les Annales Coloniales
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Les fonctionnaires coloniaux
et le régime des retraites
-
.Maligne les légitimes impatiences des
intéressés et la longue attente qui leur
a été imposée) depuis iplus des quatre
ans, un nouveau rétgime des retraites
tfa pas encore été adopté.
Di&outé ià la Chambre et amendé par
le Sénat, d'une façon beaucoup, plus
îarge et aussi plus libérale le projet
est venu teoh-ouer de nouveau depuis
quelques semaines au Mais-Bourbon
-où il a dû oéder le ',pas aux projets
flnaneieirs du Gouvernement destinés à
équilibrer le budget et à combattre FéléL
valion des changes.
Maintenant qu-et l'e ÜouV'eme:ment a
obtenu igain de oausie, la Chambre re-
prenant son programme d'e travaux va
incessamment examiner la question
des retraites trop longtemps ajournée.
En raison de la cherté de lia, vie, les
fonctionnaires à la retraite considè-
rent que les Pouvoirs publics, en aug-
mentant les soldes et les salaires au-
raient dû pour faire une réforme vrai-
ment logique et équitable, étendre leur
Reste, ctos des conditions également
proportionnelles aux anciens serviteurs
4u pays dont la plupart se sont trouvés
férôuits à une situation préicaire et mi-
ieérable. Tandis que leurs collègues en
exercice étaient un peu dédommagés
des charges supplémentaires qu'ils
avaient à subir, ils étaient, au con-
traire, livrés, sans aucune atténuation
tte leur sort, à toute la rigueur des exi-
gence nouvelles, sans pouvoir, en rai-
son de leur âge ou. de leur état de santé
essayer d'en conjurer les effets par
leurs efforts au travail.
Plus de quatre' ans ces fonctionnai-
res ont attendu la réparation qui leur
était due et au moment où ils se
croyaient en droit de l'obtenir, non seu-
lement un nouveau retard- se' produit,
mais encore les dispositions de la char-
te qu'on allait leur concéder sont remi-
ses en question ainsi que les maigres
avantages sur lesquels - ils avaient un
moment compté. Le ministre des Fi-
nances, M. de LasteyM, a déclaré qu'il
repoussait le projet qui avait été adopté
par le Sénat et qu'il allait en sournet-
tre un autre à la Commission de la
Chambre.
Si l'économie de celui-ci n'est pas en-
core complètement leonnue, il n'est mal-
Iieureuisement pas douteux que les
modifications nouvelles qui vont être
proposées au régime des retraites,
sont bien 'loin de donner satisfaction
aux iustes revendications des intéres-
sés et, qu'après les espoirs dont ils
s'étaient un mOlment bercés, ne leur
causent un très viif désappointement.
Au moment où la. Ghamibre va discu-
ter à nouveau de la loi sur les pen-
siolns, nous devons particulièrement
attirer l'attention sur le, sort des fonc-
tionnaires coloniaux dont les intérêts,
nous avons tout lieut de le redouter,
n'oint pas été suffisamment sauvegar-
dés.
Assurément ceux-ci t>nt, au Parle-
ment des défenseurs très avdents, qui,
au plus fort die la lutte n'ont pas man-
qué de payer de. leur personne. On
peut entièrement compter sur leur vi-
gilance et sur leur dévouement, mais
la plupart, en vue des élections pro-
chaines vont regagner leurs circons-
criijptions électoral esD'autre part, il
est à craindre que dans la précipitation
de cette fin de législature, le désir
d'aboutir à une solution quelconque,
avant la séparation parlementaire, ne
fasse passer un peu tropi rapidement
sur des considérations qui devraient
être mûrement pesées et retenues,
avant 11 vote final de la nouvelle loi.
L'idée coloniale s'est puissamment
développée depuis quelques années et
nos possessions d'outre-mer, naguère
encore à peu près complètement igno-
# rées, ont pris une telle extension, elles
nous ont. dans des circonstances très
tragiciues rendu de tells services, qu'il
n'est pas surprenant qu'elles ne soient
considérées par bien des esprits, com-
me le pivot actuel de notre politique
mondiale. En tout cas, au milieu des
difficultés économiques qui nous assail-
lent, de tous côtés, et en présence des
attaques réitérées dont nous sommes
fobjet pour ruiner notre crédit, elles
eonst-ituent une garantie et un espoir
contre la criseï qui nous menace. Il a
iallu les événements graves que nous
venons de traverser pour que cette ré-
vélation fût faite, qui n'est en somme,
due la consécration et le trioimphe de
touLe. une génération d'obscurs et dé-
voués serviteurs dont le labeur et
Ténergie ont ainsi contribué à la gran-
deur et Ici la sauvegarde de la mère-pa-
trie. Si les résultats doivent être pro-
poftionnés aux efforts -qui ont été ten-
tés, il faut reconnaître qu'une œuvre a
été réalisée dont on doit au moins
quelques égands et quelque reconnais-
sange. à ceux qui en ont été les ouvriers-
patients, intelligents et courageux.
4
Etn réalité, les fonctionnaires colo-
niaux justifient le régime tout spécial
qui devrait leur être accordé. parce
qu'ils ont vécu et travaillé eux-mêmes
d'ans des conditions toutes spéciales. Ce
sont, contrairement à d'ineptes préju-
gés, des Français de bonne race, doués
le plus souvent de qualitéls exception-
nelles qui n'hésitant pas à quitter leur
patrie, leur famille et leurs amis,
n'ont pas craint d'affronter dans des
pays lointains, l'isolement et la mala-
die. Pendant de longues années, livrés
le plus souvent à leurs propres forces,
au milieu d'une population indifférente,
sinon hostile, sous le coup de la mena-
ce des événements et des ohoses, ils
ont su tenir et résister en déployant
toutes leurs ressources d'endurance
physique et d'énergie morale. Nous
n'avons pas l'intention de faire ici le
panégyrique de leur conduite. Comme
leurs collègues de la Métropole, ils ont
servi la 'France sans arrière-pensée,
mais il faut tien reconnaître qu'ils se
ont heurtéis à des difficultés autre-
ment graves et qu'ils ont dû évoluer
dans des milieux bien différents.
Les fonctionnaires, d'une façon géné
rale, nous ne l'ignorons pas, ne sont
pas toujours traités avec une extrême
bienveillance. On les considère souvent
comme des budgétivores aux idées
étroites, indOilents., routiniers, ennemis
de tout progrès et entravant par Jeur
mauvaise volonté l'initiative de leurs
compatriotes. C'est une appréciation
qui heureuse-ment ne résiste pas à
l'examen ; s'ils ne sont pas parfaits
comme rien d'ailleurs n'est parfait,
leur rôile n'est pas moins indispensable
à la collectivité de la nation dont ils
servent les intérêts et les besoins le
plus 'souvent à l'exclusion des leurs.
Et celle-ci l'a compris puisqu elle a tenu
non seulement à les rétribuer convena-
- - - - a -
blement pendant la période active de
leurs services, mais encore à leur as-
surer. à l'heure du repos, une certaine
aisance; ou, tout au moins, les mettre,
à l'abri die la gêne. Or, les fonctionnai-
res coloniaux sont d'autant plus dignes
d'intérêt qu'ils ont vécu, loin de leur
patrie, d'ans des conditions particuliè-
rement pénibles et difficiles. Par suite
des privations qu'ils ont éprouvées ou
des rigueurs du climat, ils ont plus
fortement élbranlé leur santé, à un
point tel, qu'en rentrant dans la vie
privée ils ont besoin de plus grands
managements. Non seulement, quand
ils reviennent définitivement, ils ont
perdu le plus souvent toute attache
avec la France, mais encore, ils sont
obligés de se créer de toute pièce, une
existence nouvelle, au prix de gros sa-
orifices.
Cette théorie se justifie non seule-
ment au point de vue sentimental, mais
aussii au point de vue utilitaire, depuis
que nos colonies, dont nous avons si
justement le droit d'être fiers aujour-
d'hui, sont en grande partie l'œuvre
de ces fonctionnaires dont la persévé-
rance et le patient effort ont préparé
le chemin à nos colons et ainsi contri-
bué au rayonnement de la patrie fran-
çaise.
Einfin, au point de vue financier, il
importe de ne pas oublier que les
Pouvoirs publics peuvent se montrer
d'autant plus généreux que dans le do-
mainei colonial, bien rares par rapport
à ceux aui l'ont méritée sont ceux qui
bénéficient de leur faveur. Il n'y a pas
bien longtemps encore que les statis-
tiques avaient établi qu'en Indochine,
ipar 'exemple, c'était iseùliement dans
une proportion de. six pour cent que
les fonctionnaires pouvaient jouir de
leur pension de retraite et pour une du-
rée souvent dérisoire. Dans nos pos-
sessions africaines, cette proportion ne
doit pas être bien différente. Une pa-
reille évaluation doit donner à réfléchir
au législateur et lui dicter sa. conduite
lorsqu'il aura à examiner des amende-
ments qui p-rolpo-seront pour nos fonc-
tionnantes coloniaux -un traitement
plus bienveillant et plus équitable. Le
Parlement aura là une occasion de ma-
nifester à nos possessions d'outre-mer
et à notre politique d'expansion son in-
térêt et sa sympathie.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
CONTRE LA TRAITE DES BLANCHES
0
Conformément aux dispositions de l'ar-
ticle 11 de la,' convention internationale re-
lative à la. répression de. la traite des blan-
ches, signée à Paris, le 4 mai 1910, le Gou-
vernement britannique a notifié au Gou-
vernement de la République française, le
8 mars 1924, l'accession des Iles-sous-le-
Vent et de l'Ile Maurice à ladite conven-
tion.
Va-t-on supprimer
le Ministère des Colonies ?
M. Albert Sarrauta
manifesté son inébran-
lable volonté de rentrer
sous sa tente, de demeu-
rer sinon dans les rangs
du parti radical-socialiste
qui l'a exclu, du moins,
dans ceux des républi-
cains cfft pauche accessi-
bles au progrès démocratique. Il s'est élevé
récemment dans une réunion privée avec tint
vivacité peu commune contre les insinuations
des journaux révolutionnaires l'Impar-
tial Français, Aux Ecoutes le Cri de Paris,
l'Echo de Paris, pour tien citer que quel-
ques-uns. Ils ont prétendu que M. Albert
Sarraut faisait une fausse sortie, qu'il re-
viendrait en mai 1924, dans Varene politique
ou dans une grasse prébende, le Gouverne-
ment Général de l'Indochine, que lui tien-
drait tout chaud M. Martial Merlin, ou
Vaml?o.îio^e~ de Frênes à Washington, où
M. Jusserand s'est singulièrement refroidi.
Aussi mal intentionnés, sans doute, la Presse
Coloniale d'hier et Paris-Soir d'avant-hier
informent que le Maréchal Lyautey, fatigué
il ne semble pas cependant, d'après les
dépêches d'agence, puisqu'il est en tournée
en ce moment à Fès demande à être rem-
placé, et que cette succession reviendrait à
M. Albert Sarraut. En vérité, il est étrange
qu'on veuille, malgré lui, obliger M. Albert
Sarraut qui est député et pourrait le rester,
à prendre tin poste adnnnistratif important.
I II veut, et c'est un geste qui l'honore, après
une carrière brillamment remplie, rentrer
dans le rang d'une part, et, d'autre part,
partager les loisirs que le Parlement va lui
laisser, entre les exigentes contraintes de la
vie que la politique n'a pas enrichie, et une
vigoureuse propagande en faveur de nos co-
lonies et du développement constant de leur
,prospérité économique.
Il deviendra, etl.quelque sorte, le ministre
de la Parole des Colonies, pour employer
une expression de M. Raymond Poincaré
qui, en avril 1896, lors de la constitution
du ministère Mêline, refusa tout porte-
feuille, réclamant seulement l'honneur d'être
Il ministre de la Parole du parti progres-
siste arrivant au Pouvoir,
Une autre information annonce qu'a la
suite du vote des décrets-lois, des sous-se-
crétariats et même des ministères vont fibre
supprimés : l'Hygiène irait, rejoindre le Tra-
vail, et.:, les Colonies la M arme.
La suppression du ministère des Colonies
nous semble une cltose énorme. Après que
des hommes comme Messimy, Albert Ie-
brun, Sarraut, ont pu montrer combien il
exigeait de travail, d'assiduité, d'attemion,
d'initiative; quand on pense tout ce que
comporte la direction d'un empire trente fois
plus grand que la France avec toits ses
rouages politiques, économiques, sociaux, on
est stuPéfait qu'une pareille idée ait pu ger-
mer dans un cerveau. - -
Le ministère des Colonies est un grand
ministère. Il importe qu'il soit maintenu, et
qu'après avoir été affranchi il y a trente
ans des tutelles alternées du ministère du
Commerce et du ministère de la Marine, il
ne retombe pas en quenouille.
Marcel Ruedel
La Tunisie minière
Voici une statistique exacte de la situa-
tion minière de la Tunisie. Elle en établit
la prospérité.
Il existe actuellement en Tunisie 120 con-
cessions ou permis d'exploitation. La pro-
duction totale en 1923. a été de 2.357.000
tonnes de phosphates, 845.000 tonnes de mi-
nerai de fer, 36.375 tonnes de minerai de
plomb, 12.000 tonnes de minerai de zinc,
353 tonnes de minerai de cuivre et 620 ton-
nes de lignite.
Voici le détail de la production tunisienne
en 1923, pour toutes les exploitations (en
tonnes) :
Phosphates. Compagnie de Gafsa,
1.658.000; Phosphates du Dyr (Kalaat es Se-
nam), 103.000 ; Djebel :M'Di,lla, 87.000 ; Com-
pagnie d Saint-Gobain (Kef Rebiba:), 85.000;
Phosphates Tunisiens (Meheri rebbens),
79.000; Phosphates Tunisiens (Kalaa Djer-
da), 345.000.
Minerai de fer.– Djebel Djerissa, 524.000;
Doudria, 257.000 ; Djebel Slata et Hamaima,
64.000.
Minerai de plomb. Diebel Ressas. 1.706;
Sidi Amer Ben Selen, 5.535; Djebel Trozza,
3.810; Bou laber, 3.578; Djebel Hallouf,
3.310; Bazina, 3.213; Compagnie Royale
Asturienne des Mines, 1.384; Sidi Bou
Aouane, 2.463; Aïn Allega, 2.204; Djebel
Kebouch, 728; Sakiet Sidi Joussef, 2.004;
Kcudi,a el Hamra, 1.646; Djebel Sekairna,
255; Djebel Lorbeux, 63; Fedj el Adoum,
594; Aïn Nouba, 150; Zaghonau, 100;
Khaugnet Keftout, 975 ; Djebel Touila, 553 ;
Coucha, 466; Hel Houaria, 403; Djebba
(Vieille Montagne), 3168; Sidi et Taia, 275;
Djebel Abeid, 166; Oudiba, 11; divers 410.
Minerai de zinc. Djebel Resaas, 3.941 ; 1
Djebel Trozza, 744; Compagnie Royale As-*
turienne des Mines, 1.531 ; Djebel Kebouch,
1.008; Sakiet Sidi Joussef, , - ̃. Djebel Se-
karna, 1.088; Djebel Lorbeux, i.n6; Fedj
el Adoum, 534; Aïn Nouba, 880; Zagho-
nau, 927; Djebel Soudj, 156.
Minerai de cuivre. Djebel Kebouch, 353.
D'après ce ta:bleau, on peut se rendre
compte de l'importance du développement
minier en Tunisie.
Les efforts du Protectorat du Maroc
i
Si nous nous reportons à l'emploi du bud-
get du Maroc pour 1923, nous constatons
que sur un total général de dépenses s'éle-
vant à 408.795 fr. on a réservé 17.395.325
francs, c'est-à-dire 42,46 de l'ensemble.
aux seules dépenses destinées aux services
d'intérêt économique.
Ces dépenses' se .répartissent entre les
grands travaux (ports, ponts, chemins de
fer), l'entretien et l'amélioration des voies
de- communication la construction d'un ré-
seau supplémentaire, l'aménagement de
chemins de colonisation, de pistes, passe-
relles, points d'eau, les études et travaux
concernant les forcés hydrauliques et l'ali-
mentation en eau, les subventions aux
transports en commun (automobiles et che-
mins de fer), les encouragements à l'agri-
culture, la reconstitution du patrimoine im-
mobilier de l'Etat chérifien en vue de livrer
des terres à la colonisation, les travaux de
reconnaisance des gisements miniers et les
études géologiques,la mise en valeur, l'amé-
lioration et l'entretien des forêts, la propa-
gande commerciale, etc.
Des dépenses des services économiques
sont classées en trois rubriques : 1° dépen-
ses sur ressources ordinaires ; 2° dépenses
sur fonds d'emprunt ; 3° dépenses sur re-
cettes avec affectation spéciale autres que
tes, fonds d'emprunt.
Les premières s'élèvenh il 88.855.325 fr.
Elles comprennent les dépenses de la direc-
tion g;énérale des
tion générale des travaux puMics,des ponts-
et-chaussées, des mines, des chemins de fer
et transports ; de l'architecture, du service
géographique, de la direction générale de
l'Agriculture, du Commerce et de la Coloni-
sation. Puis viennent les encouragements à
l'agriculture, la nronaaande commerciale
et les encouragements - à l'industrie, les ]
eaux et forêts, la conservation de la pro-
priété foncière, l'office des P. T. T.
Les dépenses sur fonds d'emprunt attei-
gnent un total de 79.690.000 francs. Dans ce
total entrent les 'dépenses pour les travaux
publics (phosphates, ports, Iroutes), celles
pour la mise en valeur et le développement
des ressources naturelles du Maroc, celles
enfui des services postaux, télégraphiques
et téléphoniques.
Enfin, le dernier chapitre ( dépenses sur
recettes avec affectation spéciale) s'applique
aux remplois domaniaux, à l'allocation au
pari mutuel en faveur de l'élevage, à la
mise en valeur de la plaine de Guercif. Le
montant en est de 5.050.000 francs.
Un budget de colonisation
Du point de vue de la colonisation, le bud-
get du Protectorat pour l'année 1924 se di-
vise en trois parties : hydraulique agricole,
voies d'accès aux centres de colonisation
et chemins d'intérêt local les parcourant,
encouragements à l'agriculture et à l'éle-
vage.
Examinons d'abord :
L'Hydraulique Agricole. L'hydraulique
agricole est au Maroc d'une importance
primordiale car le régime hydrographique
du pays n'est pas extrêmement favorable
pour la culture. Avec raison, on a donc
affecté au budget particulier 'de l'hydrauli-
1 que une somme élevée : 10,126,000 francs.
Ces dépenses concernent toute l'étendue
du pays. En voici le détail :
Maroc Oriental. Etudes des irrigations
de la plaine de Taourirt, 50.000 fr. ; travaux
hydrauliques 'dans la. région de Guercif,
250.000 ; aménagements de points d'eau
sur les hauts plateaux, 200.000 ; barrage dp
Zgzel, 300.000 ; travaux d'irrigation dans la
région de Berguent, 151.000 ; travaux d'irri
gation dans le lotissement de Taza, 50.000.
Région de Fez. Aménagements de
(point d'eau à Mouluy-Boutcha, 20.000
assèchement des marais dans la région de
i Fe, 680.000.
Région de Mecknès. Travaux d'aména-
gments hydrauliques du lotissement marai.
cher de Bou Fekrane, 30.000 ; travaux d'ii-
rigation dans la région de Meknès, 380.000.
alimentation en eau du centre de .Bou Fek-
rane (achèvement,) 8.000.
Région du Gharb. Eludes de la mise
en valeur de la plaine du Sebou, 200.000
a&sanissement du cours inférieur du Foua-
rat, 350.000 ; assèchement de la Merdja de
Nouiret (Ksiri), 60.000 ; alimentation en eau
du centre de Souk-el-Arba du Gharb,1S7.000;
alimentation en eau de la région de Sidi-
Yahia du Gharb, 30.000 ; aménagements de
points d'eau dans les régions de Rabat et du
Gharb, 419.000 ; barrage du Beth et outillage
hydraulique, 3 millions ; alimentation en
eau du centre de Sidi-Slimane, 75.000.
Région de Rabat. Assèchement du ma-
rais dans la région de Rabat-Dayet el
Roumi, 38.000.
Région de Casablanca. Aménagement
de points d'eau dans les Béni-Meskine,
100.000.
Région des Doukkala-Abda. Aménage-
ment de points d'eau (citernes!) , 180.000.
Région de Marrakech. Travaux d'ir-
rigation dans la région de Marrakech,
1.090.000.
Forages, 2 millions.
Personnel, matériel, frais 'd'études pour
-travaux d'hydrauliques agricoles, 278.000
Dans cette énumération, il faut noter spé-
.cialemnt : le barrage sur l'Oued Beth et
celui sur le Zgzel qui marquent le début
des grands travaux de barrages qui doivent
être mis à exécution sur d'autres rivières
et notamment sur l'Oum er Rebia.
Routes et chemins de colonisation
Le Protectorat, continuant la vente de
terrains morcelés en lots 'de colonisation,
doit doter ces centres de voies d'accès et
de parcours avant de les donner aux ac-
quéreurs. Routes et chemins nouveaux.
ainsi que l'édification d'écoles-recettes en-
trent dans le budget pour une somme de
5.155.000 francs, qui se double d'une somme
de 8.6-93.000 francs destinée à l'entretien des
pistes, chemins de colonisation et chemins
d'intérêt local déjà construits. Ces chiffres
ne contiennent pas la construction des l'ou.
tes principales qui figurent pour 4.780.000
francs, ni leur entretien, qui se monte en
prévision à 18.065.000 francs.
Encouragement à l'agriculture
et à l'élevage
Ce chapitre est 'doté d'une somme de
7.617.700 francs. Défrichement, motocul-
ture, plantations, participation au crédit à
long terme, défense contre les fléaux, in-
sectes et animaux nuisibles, expérimenta-
tien et propagande agricole, primes à l'éle-
vage et entretien de reproducteurs en for-
ment les principaux articles.
11 convient d'ajouter à ces chiffres une
somme de 1.021.000 francs pour la construc
tion de stations d'élevage, de monte, de dé
sinfection des végétaux et d'un bâtiment
pour l'enseignement pratique et industriel ;
également une somme de 70.000 francs pour
frais d'impression de l'Annuaire Economi-
que et Financier et, en dernier lieu, 1 mil-
lion 825.000 francs pour le bon fonctionne-
ment des services s'occupant de la colo-
lisaticn, laboratoires de recherches, fonc-
itiionnement 'des stations d'élevage, pépi-
nières et plantation, etc.
Le Comité de colonisation qui dirige no-
tre politique de réparation des terres n'avait
à sa disposition propre que les territoires
appartenant à l'Etat, au Maghzen. Il eut
donc pour première tâche de distinguer en-
tre ces biens maghzens ceux qui se prê*
laient le mieux par leur fertilité et leur si-
tuation à l'établissement d'une culture in-
tensive par des Européens.
Pendant toute la d'urée des hostilités eu-
ropéennes (qui survinrent deux ans à peine
après l'établissement du Protectorat au Ma-
roc) il importait de ne pas engager trop
complètement l'avenir, si favorable que
nous puissions l'espérer, et de réserver les
intérêts des mobilisés qui luttaient dans les
champs de France. Il en était ainsi dans
toutes nos possessions et colonies. L'œuvre
de colonisation officielle ne put reprendre
qu'en 1918 ; depuis cette date, 71.500 hecta-
res ont été livrés à la colonisation, soit en-
viron 12.000 par an et près de 450 colons sa
sent installés au Maroc.
Ces domaines étaient divisés suivant leur
superficie en trois catégories.
Petite colonisation jusqu'à 50 hectares :
Moyenne colonisation de 100 à 400 hectares;
Grande colonisation domaines de 400 hec-
tares et au-dessus.
La petite colonisation, celle qui attache le
mieux l'homme au sol qu'il féconde par son
labeur direct, ne pouvait être permise que
là où la terre autorise des cultures riches
assurant au colon la subsistance de sa fa-
mille. La culture des céréales, avec le ma-
tériel qu'elle exige "dont le prix est très oné-
reux depuis la guerre, n'était pas de celles
qui pouvaient être envisagées. La vigne qui
a été une source de richesses pour l'Algérie,
ne peut être développée dans les mêmes
conditions au Maroc, le Parlement s'y est
opposé d'une façon énergique.
Restaient donc seules possibles pour le pe-
tit colon les cultures arbustives, fruitières
et maraîchères ; et cette nécessité le rivait
à proximité des centres de conscmmation.
Loin dé reprocher à notre administration
marocaine de. ne pas avoir installé de petits
colons en plein bled, il faut la féliciter au
contraire de cet acte de prévoyance et d'hu-
manité ; elle eut trompelès malheureux à
qui elle eut accordé de telles concessions :
elle les eut condamnés à la faim et à la
ruine.
Mais l'administration devant cette im-
possibilité momentanée, n'est pas restée
inactivc, nous avons vu plus haut ce qu'elle
a fait pour développer la prospérité agricole
du pays.
1 Pour l'armée coloniale
ou
M. Georges Barthélémy a- tenu sa pro-
messe : il est intervenu avec beaucoup de
courage et d'à-propos dans la discussion de
la loi sur l'organisation de l'armée pour
défendre l' « Arme ».
Nous ne saurions trop le remercier et
le complimenter d'avoir obtenu la promesse
du renvoi des troupes de couleur dans le
Midi de la France (qu'elles n'auraient du
reste jamais dû quitter).
Fortement a.ppu.yê par ses collègues du
groupe colonial, M. Georges Barthélémy à
soutenu la. cause de l'autonomie de Par-
mée coloniale contre laquelle les arguments
du rapporteur, M. Fabry, avaient le peu
de valeur que nous avons maintes fnis
signalé dans les Annales Coloniales.
Grâces soient donc rendues à notre sym-
pathique collaborateur et ami et ce, de la
part de tous les marsouins dont je suis
certain d'être l'interprète.
Eugène Devaux
♦
L'aviation coloniale
-0-
Les lignes Latécoère
Pendant le mois de février dernier, les
avions de la ligne Toulouse-Casablanca ont
transporté 232.709 lettres-, formant un ton-
nage de 5.381 kilos 919.
Rappelons qu'au cours des années pré-
cédentes, le trafic postal s'était élevé, pen-
dant le même mois de février, aux chif-
fres suivants :
Février 1920 : 5.717 lettres, pesant £ >8 kg. r,
février 1921 : 12.025 lettres, pesant 244 k.g.;
février 1922 : 53.699 lettres, pesant 1.137
kilogrammes ; février 1923 : 174..824 lettres,
pesant 4.268 kilogrammes. -
Ajoutons que Ht. lignp Casablanca-Oran
a vu son trafic postal s'élever, en février
dernier, à 19.4G7 lettres, pesant 470 kilogs.
Le budget local du Dahomey
pour 1924
Le budget local de la colonie du Daho-
mey pour l'année 1924 a été arrêté à la!
somme de 11.160.000 francs, en- augmenta-
tion de 1.230.000 francs sur les prévisions
budgétaires de l'exercice précédent. Ces der-
nières prévisions seront d'ailleurs dépassées
et les résultats de l'exercice 1923 donneront
un excédent de recettes évalué à environ.
t. 500. ooo francs.
Les augmentations de recettes du budget
de 1924 ont été recherchées à la fois dans
la majoration des impôts existants et OO]b
la révision de l'évaluation du rendement des.
divers impôts, taxes et revenus. Mais c'est
surtout par le moyen de cette révision
beaucoup plus que par la majoration des
impôts que les recettes ont pu être plus-
largement prévues. On a tenu compte, en
effet, du rendement des impôts en 1922 .et
1923 dont la perception a donné lieu à d'im-
1923
portantes plus-values.
Les augmentations de dépenses profitent
essentiellement aux services d'exploitations{
industrielles (301.576 fr.), aux servicesi
d'agriculture et d'élevage (74.815 fr.), au
Travaux publics (818.000 fr.), aux services
d'intérêt social et économique-(81.554 fr.).
La colonie du Dahomey a fourni un efforti
financier considérable au profit de l'Ensei-
gnement et de l'Assistance Médicale indi-
gène. Aussi, cette colonie est-elle en têtef
des autres colonies de l'Afrique Occidentæer:
Française en ce qui concerne le pourcen-
tage d'enfants instruits par rapport à la po-
pulation. le nombre de maîtres et le nombre
d'écoles. Sur sa superficie, très réduite si
l'on considère l'immense étendue de l'en-
semble des collonies ouest-africaines, fonc-'
tionnent trois ambulances, trois -dispensaires.
et cinq maternités, sans compter les bâti-
ments sanitaires nouveaux en cours de cons-
truction.
Il est, de plus, intéressant de constater
que si le pourcentage actuel des dépenses de
personnel est en diminution sur le pour-
centage de 1914, la rubrique concernant le
personnel du Service d'Intérêt Social et
Economique présente seule un pourcentage
plus élevé (10 o o au lieu de 8,2 0/0).
De même, en ce qui concerne le matériel,
les dépenses afférentes au service d'intérêt
social et économique et au seivice des Tra-
vaux publics, présentent une augmentation
appiéciable, soit respectivement 3,4 0/0 et
13,9 0/0, contre 2,6 a/a et 8,9 a/a en 1914.
.4> -
ESN A O.F.
La situation teiimip
Sur l'ensemble des recettes douanières-
de l'A. O. F. pour 1923, lisons-nous dans
'le Bulletin de l'Agence Economique de
l'A. O. F. du mois de mars 1924, les Colo-
nies du Groupe ont accusé les chiffres
suivants :
Sénégal. Fr. 36.697.097 »
Dahomey 18.610.723 »
Côte d'Ivoire 10.018.141 »
Guinée Française 6.926.0531,)
Soudan Français 3.019.247 »
Haute-Volta 924.3391 »
Totaux.,.. 76.195.800 »
Cette somme de 76.195.800 francs dé-
passe de plus de 26.500.000 francs les pré-
visions budgétaires et de plus de 21 mil-
lions les recettes effectuées en 1922.
- Le Commerce allemand en A. O. F.
Pendant les mois de novembre et décem-
bre 1923, trois navires allemands ont tou-
ché les ports d'A. O. F. : le Lili-Woermann
a embarqué à Grand Lahou et Tabou
108.231 kilos d'amandes de palme ; il y a
débarqué des machines à coudre, des arti-
cles de ménage en fer émaillé.
L'augmentation, par rapport aux mois
précédents ,n'est pas moinfe sensible en ce
qui concerne le trafic réel du port qui a
atteint, en décembre 1923, 63.278 tonnes
dont' 39.322. tonnes de marchandises débar-
quées et 23.956 tonnes de marchandises et
produits embarqués. 1
La moye-nne mensuelle des onze pre-
miers mois de l'année ne ressort qu'à
48.636 tonnes. L'augmentation est ainsi de
14.642 tonnes, soit 30 sur cette
moyenne.
SENEGAL
En ce qui concerne la traite des arachi-
des, on a constaté que, gràce aux conseils
que leur a. donnés l'Administration, les cul-
tivateurs n'ont récolté leurs graines
qu'après complète maturité, et les com-
merçants n'ont pas provoqué de ventes pré-
maturées. Le résultat est une amélioration
de qualité des arachides importées.
Une huilerie, récemment brûlée à Dakar,
vient d'être reconstruite et sera bientôt en
mesure de produire non seulement l'huilei
nécessaire à l'alimentation de la colonie,
mais encore d'appréciables quantités pour-
l'exportation.
La mise en circulation des 710.000 francs.-
de coupures arrivées de France a permiss
de donner satisfaction aux demandes)
pressantes du commerce et a facilité, dansj
une large mesure, les transactions. La ré-
partition de ces bons de caisse a été faiteJ
par région, au prorata du chiffre d'affai-
res moyen qui s'y traite habituellement.
D'autre part, le montant des billets de la
banque de FA. O. F. en circulation ou en
caisse s'élevait au 31 octobre, à 255.298.360
francs, dont 98.638.840 francs de coupures
de 5 francs : ce chiffre parait .suffisant aux
besoins du moment.
En fin d'année, le -service des Travaux
publics n'a pas été inactif :
Le pont Faidherbe a été gratté et repeint.
A Dakar, diverses rues ont été réparées,
ainsi que les routes de Eel-Air, de Ouakam
et dé--nufisque. A Gorée, un appontement
a été construit. La réfection du wharf eii,
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