Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-03-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mars 1924 14 mars 1924
Description : 1924/03/14 (A25,N41). 1924/03/14 (A25,N41).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411145p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
"lING'f-CINQUIEME ANNEE. N° 41. t.E NUMERO : 20 CENT(MES .-- VENDREDI SOIR 14 MARS 1924.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
US ARTICLES puauas PAR «LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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La Météorologie en A. O. f.
I rmml*.Im-.>-"Mr--
Les terribles catastrophes aériennes
telles que cedles de l'avion de Laper-
rine et celle du Dixmud#, pour ne c-i-
ter que lés plus connues ont., hélas 1
amplement démontré le rôle que [joue,
îa météorologie dans l'aiviation et. au
moment où des sacrifices considérables
sont faits pour, aiccroîlre le réseau des
communications aériennes entre la. Mé-
tropole et l'Ouest Africain, il n'est pas
sans intérêt de savoir ce qui a été fait
et reste à faire en Afrique Occidentale
au point de vue météoroloigique.
Les- aviateurs, écrit M. Henry Hu-
bert, da.ns son Mémoire sur le service
météorologique dê VA. 0. F. en 1922 (1).
que l'habitude de circuler dans l'air
obiigent à connaître dei miveux en
mieux les différentes façons de se com-
porter de celui-ci font partie des qua-
tre corps professionnels qui. ont be-
soin des données de la météorologie.
Les médecins, les agronomes, et les
ingénieurs hydrauliciens sont les trois
autres.
On ne pouvait donc. retarder ciavan-
uge l'organisation du service météoro-
logique de l'A. 0. P. qui, jusqu'au 22 fé-
vrier 1922 n'avait à centraliser sous la
direotion des services sanitaires que les
Observations d'une douzaine de stations.
(Observations d'ailleurs, souvent fort
Incomplètes malgré findemnité accor-
dée aux chefs de ces stations qui se
désintéressent étrangement de leurs
fonctions., Au Zmder, quelle ne lui pas»
Sa stuipéfaction du- capitaine Devaux,
correspondant du Bureau central mé-
téorologique dei France, de constater,
en 1913, que le caporal infirmier, délé-
gué aux observations météorologiques,
faisait la lecture du thermomètre en
ajoutant la longueur de l'index, soit 3 ou
4 degrés. Par contre, au Dahomey, à
Mambu'lamce de- Gotonou, 1 indigène
chargé de ces fonctions, s'en acquittait
iï'vmft façon remarquable. ft
Si la réorganisation de 1922 a été iaite
sur l'insistance pressante des îngénieurs-
hydrauliciens, ajoute M. Henry Hubert,
elle n'intéresse pas que ceux-ci ou les di-
vers corps professionnels dont il vient
d'être question plus haut : médecins, agro-
nomes, aviateurs..
Des commerçants avisés se sont déjà
montrée empressés d'être tenus très exac-
tement au courant de la hauteur d'eau tom-
bée dans les différentes stations, parce
qu'ils savent fort bien que, des chiffres se
rapportant à certaines périodes, on peut
déduire à l'avance l'importance probable de
certaines récoltes.
Les marins ont également profit Uree
de la météorologie, ne serait-ce que pour
éviter des accidents comme ceux causés
dans le port de Dakar par le grain du 2
septem»re 19'.ll.
Loo services de navigation intérieure ne
doivent pas, non plus, être indifférents aux
renseignements qui peuvent leur être don-
nés sur les variations probables des crues.
On peut envisager aussi que les Services
voîitinues et économiques rempliront mieux
la tâche qui leur est assignée le jour, qu on
peut espérer prochain, où les renseigne-
ments du Service Météorologique les mettra
en mesure de discerner à l'avance au
moins pour certaines régions l'impor-
tance probable des précipitations et, par
suite l'ordre de grandeur des disponibi-
lités úconomiclues du pays pendant uhe pé-
riode donnée. - - .:",." .ri':,., ÀN"I n."
Prut-être même que si les "mU-£YCi/H,i)
étaient conscients de l'existence du Service
Météorologique, ils trouveraient avanta-
geux qu'il puisse leur indiquer lee proba-
bilités du prochain hivernage, parce que,
des trois surprises que celui-ci leur réserve:
récolte abondante, disette ou inondation, ce
n'.l:6 pus toujours la première qui leur est
Ia Les méthodes scientifiques seuiles fe-
ront progresser le service météorologi-
que de TA. O. F., car les n'ont pour
objet qu'une interprétation de plus en
plus exacte d'es faits et sont basées sur
l()Ibsorva,ilon toujours plus rigoureuse
et sur fexpéritmentaUon.
Organisation solide, outillage com-
plet., recherches approfondies, teilles
ont été les conditions posées pour le
service météorologique dans l'arrêté de
réorganisation. --.
- Une station directrice a DaKar ou sont
entreprises d'os recherches spécial es, s ta-
tion centralisatrice et êmettricei de ren-
seignements 50 stations de 1er ordre (où
se font toutes les observations) et 150
du 2° ordre (où ne se font que les ob-
servations pluviométriques) forment un
Tés eau minimum étant donnée l'étendue
considérablel des territoires adminis-
trés.
En 19S2, on a pu organiser 153 sta-
tions qui ont donné des renseignements
æscritielllement pratiques. La. rapidité
dans la transmission de ces renseigne-
ments est absolument nécessaire et ce
fut-la principale préoccupation des or-
gamsateurs du se'rvice.
Dans le courant de 1922, on utilisa la
transmission télégraphique et en mai
1923, la transmission radiotèlégra-
phlque., Dans cette même année,
grâce à l'intervention du Gouverneur
Le Service Météorologique de l'A. 0. F. en
t92 par Henry Hubert, chez Larose, éditeur,
Paris.
Général, M. Olivier, M. Henry Hubert
a pu étudier, à Rabat, avec- le capitaine
Jury, chef du service météorologique
de rEmpire Ghérifien, la-liaison radio-
météorodogique Afrique-Oocidentale-Mar
roc.
Au fur et à mesure de leur réception, les
renseignements adressés au Service Météo-
rologique sont contrôlés, groupés, compa-
rés et mis en œuvre pour l'établiasement
de tableaux, bulletins, graphiques et cartes.
de ta.bleaux, bulletins 'n
Dès qu'il sera possible, des prévisions se-
ront établies.
- -
Tous les éléments susceptibles d'être uti-
lisés par les administrations ou des parti-
culiers sont mis à la disposition des inté-
ressés le plus rapidement possible. Pour
cette divulgation, les moyens suivants sont
employés :
1° Affichage à Dakar d'un bulletin météo-
rologique tri-quotidien ;
2° Affichage à Dakar, dès réception, de
tous les renseignements relatifs" aux hau-
teurs d'eau tombée ;
30 Publication au Journal Officiel de
l'Afrique Occidentale Française : chaque
semaine, des observations de la station
principale de Dakar ; chaque mois, du
résumé des observations des stations do
deuxième ordre ;
4° Affichage à Dakar, le 10 de chaque
mois, de la carte des pluies tombées le
mois précédent dans l'ensemble de l'Afri-
que occidentale ;
5° Envoi de cette carte aux Lieutenants-
Gouverneurs des Colonies et aux Chefs
d'administration ou d'e service intéressés :
6° Publications spéciales relatives aux
études entreprises par le Service Météoro-
logique.
Un des principaux objectifs pour l'an-
née 1923, a été l'étude des grains ora-
Ofiux, Il a. été curieux die constater qu'en
avril, les grains orageux ou tornades
sont moins nombreux sur les côtes que
dans leis régions de l'intérieur.
Il est à noter que "de 1907 à 1912, le
Bureau; Central Météorologique de
France a pu recevoir de l'A.. 0. F. les
imdicatfl'Ons les plus eooTIlplètes. Rappe-
lions crue c'était alors M. le docteur Ga.l-
lay qui. dirigeait, le service météorologi-
Que avec beaucoup d'attention et d'inté-
rêt, encourageant même les initiatives
privées, ce qui est rare et tout à l'hon-
neur de cet éminent savant.
Pour donner une idée des difficultés
d'obtenir 'Cles. observations complètes, il
nous suffit de publier in extenso les ré-
sultats des observations des stations de
1er ordre donnés par M. Henry Hubert-
En 1922. il n'y a eu que neuf de ces sta-
tions fournissant des renseignements, et
encore deux d'entre elles n'en ont donnp
que pendant six mois eul-ement. Sur la to-
talité des observations faites, beaucoup
sont douteuses ou inutilisables, ainsi qu'il
est dit ci-dessous.
Dakar (observateur. M. Timotei). Ob-
servations d'août. à décembre. Tous les
chiffres donnés sont corrects.
Saint-Louis (observateur, M. Commélé-
ran). Les renseignements relatifs aux
vents sont inutilisables.
Conakrtj (observateurs, MM. Cheyseal,
Darrot, Isrelïeilj. Sont seules correctes
les observations relatives aux pressions,
aux pluies et aux températures maxima.
Pour les pluies on notera la forme de la
courbe attestant le voisinage de la zone à
deux saisons de pluie et par suite la
grande remontée de celle-ci vers le nord.
en 1922. Tous les chiffres de décembre sont
inutilisables.
Grand-Bassam (observateur, M. Beauval-
let). Six mois d'observations seulement.
Les chiffres des pluies et des températures j
sont seuls corrects.
Boualié (observateur, M. Stevanel).
Les chiffres des pluies sont seuls corrects.
Porto-Novo (observateur, M. Dufour),
Les chiffres des pluies sont seuls corrects.
Zindel' (observateurs, MM. Colibœuf et
Fiaud). Les chiffres des pressions sont
inutilisables malgré un très bon baromètre.
Niamey (observateur, M. Lauirency).
Les chiffres des vents sont inutilisables.
Port-Etienne (observateur, M. Tabouret).
Les chiffres des températures et de l'état
hygrométrique à 14 heures sont seuls uti-
lisables.
Les lacunes énormes, présentées par les
observations de 1922. montrent les diffi-
cultés qu'on peut éprouver à faire fonction-
ner normalement un Service Météorologi-
que en Afrique Occidentale Française. Le
danger est que les lacunes, comme les er-
reurs, seront irréparables tant que la trans-
mission des observations demeurera lente.
L'organisme auquel incombe le contrôle
n'a plus d'action efficace quand: il reçoit
des chiffres vieux de plusieurs mois. Il en
serait tout autrement avec des transmis-
sions rapides, et c'est une des raisons pour
lesquelles tous les efforts du Sefvice ont
tendu vers la réalisation de celles-ci.
Nous avons vu! plus haut quels ont
été les efforts de. M. Henry Hubert pour
donner au Service météorologique tout
le développement qu'il comporte.
Il est hons de doute que les résultats
obtenus grâce à tant de travail et de
persévérance n'échapperont pas à M.
le Gouverneur Général Garde qui a pla-
cé le développement de l'aviation en
A. 0. F. au premier rang de ses pré-
occupations et que le Service météoro-
logiique, base de l'aviation, recevra tous
les > secours - et tous les encouragements
qui lui sont nécessaires, je dirais plus,
indispensables.
Pierre Valude,
nt.:,wfé (fit Cher
Stations estivales
et hivernales
Les Annailes Coloniales
annonçaient hier le déve-
loppement que prenaient
les stations hivernales dans
le Sud marocain. Notas ne
pouvons que nous féliciter
de ce premier résultat au-
quel nous avons depuis dix
ans contribué dans la me-
sure de nos moyens. Marrakech, la perle de
l'Atlas, grâce à l'initiative du Protectorat.
grâce à de multiples concours au premier rang
desquels il faut placer la Compagnie Générale
Transatlantique.
Marrakech, dis-je, est maintenant doté d'hô-
tels capables de satisfaire les Anglais les plus
méticuleux. A défaut des somptuosités de la
Bahia, il y a la propreté, l'hygiène et le con-
fort touristiques. Ce n'est pas tout. Deux hôtel-
leries moyennes ont été installées à deux heures
à peine de Marrakech, l'une à Amismiz, à
1.000 mètres d'altitude, Vautre à Tahanaoui,
à 800 mètres en-virop, et la Compagnie Tran-
satlantique n a pas abandonne le projet de créer
un grand Hôtel à Asni, sur un terrain domi-
nant la haute vallée du Reraia. Et en s'enfon-
çant dans VA tlas, il sera bon de faire un hôtel
où les touristes français et étrangers pourrcmt,
après avoir visité Marrakech tenchanteresse, se
livrer aux joies des sports d'hiver, à r ombre
des neiges étemelles, de VAtlas. - -- -
D autres stations dans l'Afrique du Nord
sont aussi renommées; le charme de Tanger
n'est plus à louer, Biskra est connu comme
Nice ou Monte-Carlo. Beaucoup d'hivemeurs
goûtent Alger et Tunis. L'oasis de Gabès, au
bord de la mer, est une des plus prenantes qui
soient, et il faut féliciter M. Lucien Saint
d'avoir inscrit à son programme l'aménagement
touristique de Gabès avec, outre la visite de
l'oasis, les excursions sur Vile de Djerba et le
pays des Malmatas. --
Citerai-je encore en Tunisie, dans la Pénin-
sule du Cap Bon, la station thermale de Kor-
bous, dans un cadre très pittoresque, entourée
de rochers abrupts bien connue des Romains,
restaurée par notre regretté confrère, M. Le-
core-Carpentier, et où l'on y fait de très belles
cures contre les rhumatismes.
Dans les colonies, les stations ne manquent
pas, et si Antsirabe n'a pas, d'après le profes-
seur Moureu, les qualités qu'on lui prête de
Vichy malgache, elle est dans un site agréable
et peut servir de cure de repos. -
Nous avons aussi des stations a la Reumon.
Je me rappelle toujours l'émotion avec laquelle
mon vieil ami François de Mahy évoquait bour
moi, il y a vingt-cinq ans passés, les coins cap-
tivants de sa petite patrie, Saint-Gilles, Saint-
Leu, l'Etang Salé, Manapany sont des stations
maritimes et des plages charmantes. Mais au
dœur d'une véritable petite Suisse, Salazie
avec ses eaux, qui rappellent les eaux de Vals,
peut servir de cure aux anémiés, aux convales-
cents, aux paludiques, et en l'aménageant, on
pourrait en faire une station où les victimes de
la côte de la Grande Ile voisine reprendraient
facilement force et santé. Toujours à la Réu-
nion, faut-il rappeler Cilaos, Brulé, refuge des
débiles. Malheureusement, les aménagements
n'y sont pas suffisants, et l'hygiène pas assez
respectée.
Il me faudrait encore des colonnes et des
colonnes pour signaler tous les coins de la plus
grande France aménagés ou à aménager, où
nos nationaux pourraient faire des cures, où les
étrangers viendraient et découvriraient des mer-
veilles ignorées. J'ai bien peur qu'un prochain
papier n'y puisse suffire.
Marcel Ruedel
L'électrification des lignes marocaines
0-0 de fer du Ma-
La Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc poursuit activement sur les 223 kilomè-
tres séparant Rabat de Fez, le remplace-
ment de l'ancienne voie de o m. 60 posée
par le génie, par la voie normale.
La Compagnie ayant décidé l'électrifica-
tion d'une partie tout au moins de son ré-
seau, achève en ce moment à Casablanca la
construction d'une Centrale électrique de
18.000 kilowatts; concurremment, on va édi-
fier à 40 kilomètres de 1 embouchure du
fleuve l'Oum er Rebia, une usine hydro-
électrique qui, dans trois ans, lors de son
achèvement, remplacera la Centrale de Ca-
sablanca marchant au charbon, qui devien-
dra usine de secours.
La tension sera alors élevée à 60.000 volts,
et ce voltage sera vendu à la Compagnie des
chemins de fer et transformée par elle à
l'aide de machines rotatives en un courant
continu de 3.000 volts sur lequel fonction-
neront les machines de -- traction.
Les villes de Casablanca, Rabat, Fez achè-
teront leur courant de même et le transfor-
meront pour la vente aux particuliers. Il
est prévu une antenne portant la force à
Kenitra. La pose commencée sera vraisem-
blablement mise ea service lors de l'ouver-
jure de la voie normale de Casablanca à
Marrakech, soit en 1926. Mais déjà d'ici un
an, le tronçon Rabat-Casablanca sera ex-
ploité électriquement dès son inauguration.
4b
La base navale de Singapour 1
L'ancien premier lord de l'Amirauté, M.
Amefrv dans une conférence au Royal Co-
lonial Institute, a énergiquement critiqué
l'attitude du gouvernement travailliste à
propos de la base navale de Singapour. La
solution définitive de cette question est
d'ordre impérial, a-t-il affirmé, et implique
l'accord des Dominions intéressés et con-
sultés à la fin de 1923.
Les servantes antillaises
---(H)--
Comme suite à l'article que les Annales
Coloniales du 3 mars 1924 publièrent sur
la déconfiture où se trouverait 1' « Œuvre
des Serviteurs coloniaux » de Clermont-Fer-
rand, nous avons reçu; la lettre suivante de
Mme Fluhr Ballofy, fondatrice de l'œuvre:
Monsieur le Directeur,
Dans votre journal a paru un long article sur
l' « Giuvre des Serviteurs Coloniaux ». Cet ar-
ticle était inspiré des renseignements donnés
par la presse, clermontoise .sur la prétendue dé-
conliture de l'Œuvre.
Cette presse était incomplètement renseignée.
Aussi a-lle accueilli aimablement les articles
récapitulatifs que je lui a.i adressés.
Je vous envoie un de ces articles, paru dans
l'Avenir du Puy-de-Dûme, et, faisant appel à
votre souci d'éclairer vos lecteurs en toute cer-
titude, je vous prie de bien vouloir l'insérer ou
vous en inspirer pour un article de « mise au
point ».
Vous comprendrez aussi combien il est péni-
ble pour moi d'être accusée de « mauvaise ges-
tion Il alors que je n'appartiens plus à l'Œuvre
depuis le 2 juin et qu'à cette date je laissais une
situation linancière Ilorissante.
Je compte donc sur votre loyale rectification
et je vous prie de croire, Monsieur le Directeur,
à nies sentiments les plus distingués.
- -- C. FLUUII-Ballofy.
De cet article de l'Avenir du Puy-de-Dô-
me, nous retiendrons ce passage où il est
constaté que lors du départ de Mme Fluhr
Ballofy, il y avait en caisse de quoi rem-
bourser intégralement tous les adhérents
qui avaient fait des avances à l'Œuvre et
qui avaient droit au' remboursement instan-
tané. Il y avait, en plus, une créance im-
portante sur les patrons qui n'avaient pas
encore payé les gages d'avril et de mai de
leurs domestiques, ni remboursé les frais
de voyage de Saint-Nazaire à leur domi-
cile, sommes avancées par l'Œuvre et qu'ils
devaient rembourser. Il y avait en plus,
également, 'un excédent d'environ 20.000 fr.
Ces créances devaient assurer la conti-
nuation de l'administration de J'Œuvre, qui
était en droit de compter également sur
te renouvellement des cotisations qui de-
vait avoir lieu le lor juillet.
Des lauriers pousseront peut-être, plus
tard, sur ces prétendus décombres.
Ne renions pas quand môme, ajoute Mme
Fluhr Ballofy, le titre de fondatrice de
l'Œuvre des Serviteurs, car s'il évoque une
douloureuse épreuve, il rappelle aussi une
courageuse initiative qui, plus tard, produi-
ra ses fruits.
, Dans les Facultés
--0-
M. Savornin, docteur ès sciences, chargé
du cours de géologie à la Faculté des scien-
ces de l'Université d'Alger, est nommé pro-
fesseur de géologie et minéralogie à ladite
Faculté (chaire vacante).
M. Albertini, docteur és lettres, chargé
du cours d'antiquités de l'Afrique à la Fa-
culté des lettres de_l'Université d'Alger,
est nommé professeur d'antiquités de
l'Afrique à ladite Faculté (chaire vacante).
M. Jolivet, docteur ès lettres, professeur
sans chaire à la Faculté des lettres de l'Uni-
versité d'Alger, est nommé professeur de
langues et littératures étrangères £ 1 ladite
Faculté, en remplacement de M. Mesplé
admis à la retraite.
La Mission catholiquB du Bénin
----0.0--
L'ensemble du territoire qui forme le vi-
cariat apostolique du Bénin occupe une su-
perficie de 150.001) kilomètres carrés, avec
une population d'environ deux millions
d'habitants. Les premiers missionnaires
catholiques s'établirent à Lagos (Nigeria)
en 18!xS ; ils appartenaient à la Société des
Missions africaines de Lyon. A ce moment.
les missionnaires groupaient quatre cents
fidèles. Voici, d'après VJicho des Missions
africaines, la situation présente du Vica-
riat apostolique :
Ir La population catholique de ce quasi- !
diocèse se monte à 16.377 néophytes répar-
tis entre '16 stations principales et 137 sta-
tions secondaires, desservies par. 31 prê-
tres, 2 frères européens et 221 catéchistes
indigènes ; 30 religieuses européennes et 4
•religieuses indigènes leur prêtent le pré-
cieux secours de leur zèle et de leur cha-
rité, eoit au total un personnel mission-
naire de 294 ouvriers actifs et rompus au
ministère apostolique. L'enseignement su-
périeur est donné dans un séminaire, une
école normale d'instituteurs, un collège de
garçons et un pensionnat de filles. Il v a 69
écoles primaires fréquentées par 5.567 él-
ves garçons et rilles nous sommes loin
des 300 et quelques enfants inscrits à
l'Etat de 1873 ; 15 crèches et orphelinats,
7 ateliers, fermes et ouvroirs complè-tent
les œuvres qui ont pour but immédiat l'édu-
cation de l'enfance. Les malades et,les souf-
frants reçoivent des soins dans l'hôpital
d'Abéokuta- fondé et dirigé pair le P. Co-
quard et fréquenté non seulement par les
indigènes: mais aussi par les Européens :
11.761 malades y ont été soignés en 1923
et dans 11 dispensaires où 12.493 souffrants
sont venus chercher soulagement à leurs
maux ; 1 asile de vieillards et 1 léproserie
(Abéokuta) assurent aux pauvres abandon-
nés un asile et une vie assurée et tran-
quille. Les registres dos catéchuménats
ont révélé 10.511 présences aux instruc-
tions catéchistiques. Il y a eu, en 1923,
1.646 baptêmes, 1.156 confirmations et 112
mariages. »
L'hygiène aux doux pays de l'Islam 1
'n -
Le docteur Dinguizli, qui vient d'être reçu
membre de l'Académie de Médecine, pour-
suivant sa campagne sur l'adaptation des
prescriptions religieuses musulmanes à
l'hygiène moderne, expose les conditions
fâcheuses, dépourvues de toute précaution
antiseptique, dans lesquelles se pratique ac-
tuellement la circoncision. Il demande que
cette délicate opération soit désormais con-
fiée, en Tunisie et dans toute l'Afrique fran-
çaise, à des tahars ou médecins indigènes
diplômés.
Une héroïne
C'est la Chambre de commerce de Saint-
Louis-du-Sénégal qui nous l'a fait décou-
vrir.
Un membre de cette assemblée, M. Lavie,
a demandé à ses collègues de se joindre à
l'Administration de la: colonie pour deman-
der que la croix de la Légion d'honneur soit
décernée à la sœur Prétextât, de l'Ouvroir
de Saint-Louis.
Mme Bessodes, en religion sœur Pretextat
de l,a Congrégation de Saint- Joseph 'de
Cluny, est en effet arrivée au Sénégal le
10 janvier. 1873. Elle a 30 ans de services
dans les hôpitaux militaires de Gorée et de
Saint-Louis 'et 20 ans de services au Dispen-
saire de N'Dar-Toute.
En ces 50 ans, elle a vu toutes les épi-
démies de 1878, 1881, 1893, 1900, 1918, de
fièvre jaune, de choléra, de variole, de peste.
Elle a contracté la fièvre jaune en 1878,
n'est rentrée en France que deux fois en
1886 et en 1905. La médaille d'or des épidé-
mies dont elle est titulaire, n'est certes pas
suffisante pour récompense-r des services
aussi exceptionnels.
Nous ne doutons pas que. M. Albert Sar-
raut tiendra le plus grand compte de la
"proposItion que la colonie du Sénégal sou-
mettra à sa haute justice et à son esprit
d'équité.
40
A la Chambre de Commerce
de S'-Louis-du-Sénégal
---0-0--
Au cours d'une de ses dernières séances
la Chambre de Commerce de Saint-Louis-
du-Sénégal, a émis le vœu suivant :
Que l'Administration et la Société des
Messageries Africaine se mettent d'accord
pour établir sur de nouvelles bases un
nouveau contrat en vue de la continuation
du service fluvial à raison de deux voyages
par mois.
Ce vœu était motivé par la prochaine ces-
sa lion du contrat qui lie l'Administration
et la Société des Messageries Africaines en
ce qui concerne les voyages réguliers du
courrier fluvial entre Saint-Louis et le ter-
minus navigable du fleuve qui est Podor en
saison sèche.
Dans le cas où ce contrat ne serait pas
renouvelé, il apparaît comme certain que la
Société des Messageries Africaines ne
pourrait maintenir sur )a ligne de Podor
un service régulier de vapeurs pour voya-
geurs et marchandises.
De la cessation de ce service résulteraient
les plus graves inconvénients aussi bien
pour le commerce du bas et moyen fleuve
que pour celui de Saint-Louis qui l'alimen-
te. Ce serait revenir à l'époque barbare
des cAtres à voile ou pirogues qui mettent
des 8 et 10 jours pour atteindre Podor.
Les effets de ce retour à 40 ans en arrière
ne toucheraient pas seulement le com-
merce mais aussi le ravitaillement des eu-
ropéens, commerçants ou fonctionnaires
disséminés tant au Sénégal qu'en Maurita-
nie dans des postes qui n'ont d'autre voie
d'accès que le fleuve.
Au point de vue politique, la suppression
du service fluvial ne pourrait que nuire au
prestige de la France vis-à-vis des popula-
tions du Sénégal et de la. Mauritanie qui, à
une époque de civilisation et de progrès'
toujours plus grands, ne comprendraient
certainement pas les raisons de l'ostra-
cisme dont elles sont menacées et que
seule une question budgétaire domine.
Enfin, au point de vue militaire, des
transports rapides de troupes peuvent à
tous moments être rendus nécessaires et
on ne voit aucun, moyen pratique de les ef-
fectuer en dehors des vapeurs fluviaux.
L'assemblée a ensuite pris connaissance
de la lettre par laquelle le Gouverneur du
Sénégal annonçait que la Colonie a porté
à 70.000 francs la dotation de 50.000 francs
prévue par l'aménagement des berges du
Sénégal à Podor, Matam et Bakel, dépen-
ses auxquelles la Chambre de Commerce
de Saint-Louis a offert de participer pour
la somme de 15.000 francs. Mais l'assem-
blée a dû faire remarquer au Gouverneur
que les berges de Matam et Bakel dont
les maisons de commerce sont encore as-
sez éloignées du fleuve, peuvent attendre,
tondis que celles de Dagana sont, comme
celles de Podor, au bord des maisons de
commerce et ne peuvent attendre davan-
tage les travaux de protection réclamés de-
puis si longtemps par les riverains.
m
La culture forestière
à la Côte d'Ivoire pendant l'asoée 1923
-0-
L'industrie forestière, leprésentée par
trois scieries, deux à Moossou, une à Abid-
jan, débite des bois ordinaires pour les be-
soins locaux et les autres colonies du groupe.
Grâce à l'amélioration- des procédés, les
bois débités sont actuellement de bonne qua-
lité. '",
L'exportation des bois ordinaires, qui at-
teignit 11.088 stères, devrait être plus impor-
tante, en raison des besoins de la mctropolc.
Les frais de transport, malheureusement
trop élevés, ne permettent pas encore à ces
bois de concurrencer ceux d'Europe.
En revanche, l'exportation de l'acajou a
été de 92.988 stères, en augmentation de
9.745 stères sur 1922. -
Le rapport de l'exploitation forestière s'est
élevé à 1.307.000 francs. Au 31 décembre
1923. le service forestier avait délivré 342
permis d'exploitation, représentant une éten-
I due totale de 850.000 hectares. Les permis
I d'exploration étaient au nombre de 123.
–-–
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à la date du 12 mars 1924, le taux
officiel de la piastre était de 13 fr. 90.
A LA _ggAMBRÉ
AVIS
Fixation d'un programme général de mise-
en valeur des Colonies françaises
Le projet de loi, qui fait l'objet du pré
sent avis, dit le rapporteur, a été déposé
le 12 avril 1921 par le ministre des Colo-
nies, au nom du Cabinet présidé par M.
Briand qui, dans sa déclaration ministé-
rielle, en janvier 1921, avait indiqué la;
mise en valeur des colonies comme un des
éléments de son programme.
Au moment du dépôt du projet, le minis-
tre des Colonies avait pensé à l'institution
d'un Crédit colonial, calqué sur le Crédit
National pour les régions libérées, qui au-
rait la faveur de l'épargne publique grâce
à une publicité bien organisée et au con-
cours des établissements de crédit. Après
les dures leçons de la catastrophe qui nous
a ravi tant de vies humaines et tant de
richesses; le moment semblait venu de de-
mander aux Sociétés françaises de crédit
de mettre leur expérience et- leurs moyens
au seul service de l'intérêt national.
11 -est regrettable que le projet de loi sur la
mise en valeur des colonies françaises n'ait pu
être rapporté, discuté et voté peu de semaines
après qu'il ait élé déposé. Le retard, qui lui est
préjudiciable ainsi qu'à toute l'économie natio-
nale, est dû, ainsi que s'est attaché à le démon-
trer
nale, l'honorable M. d'Iriart d'Etchepare, prési-
dent et rapporteur général de la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats, au
souci qu'ont eu la plupart des rapporteurs spé-
ciaux de la Commission de recueillir sur place
les renseignements précis dont ils avaient be-
soin pour alimenter leurs rapports. C'est ainsi
que quelques membres de la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats, MM.
Outrey, IPcl'reau-Pradier. Yalude, et deux de ses
rapporteurs spéciaux, MM. Georges-Barthélemy
et 'Proust se sont rendus en Indochine et en
Afrique occidentale.
Les colonies, ne pouvant pas avoir immédia-
tement le concours des capitaux métropolitains
pour leur mise en valeur, devront compter sur
leurs propres moyens. Elles feront appel à leurs
ressources budgétaires et à l'emprunt garanti
par elles et par l'Etat.
- Quelques-unes de nos possessions, entre autres
l'Indochine, ont émis des emprunts locaux qui
ont eu la faveur de leurs populations.
La crise que nous traversons fait tour-
ner naturellement les regards vers notre
domaine colonial, dont la valeur nous a
été souvent révélée pendant la guerre. La
lutte sur les champs de bataille économi-
ques est si soudaine et prend un tel carac-
tère d'âpreté pour les Etats comme pour
les individus, que nous serions impardon-
nables de recourir aux solutions de fortune
pour conjurer des événements dont le dé-
clanchement dépend en grande: partie de
ceux qui détiennent les produits demandés
par notre commerce d'importation.
Au moment où le Gouvernement se pro-
pose, selon les suggestions de M. Louis Ma-
rin et de la Commission des Economies, de
grouper sous une même direction l'Afrique
du Nord, les colonies et pays de protecto-
rat, le rapporteur reprend des chiffres et
des suggestions contenus dans le rapport
qu'il a rédigé sur le problème de la vie
chère.
En attendant, conclut-il, que l'Etat puisse
apporter à nos colonies l'aide financière
au'elles attendent de lui, la Commission des
Finances propose à la Chambre d'apporter
ses encouragements à une œuvre d'intérêt
Il national, vers laquelle doivent s'orienter les
intelligences, les activités et les capitaux du
pays.
Il appartient- à l'élite de la nation, à ses
capitaines d'industrie comme à ses intellec-
tuels, de faire de la question coloniale une
réalité vivante, agissantë, captivante, qui
éveille les initiatives et crée l'esprit d'en-
treprise.
La France coloniale, c'est la France sous
d'autres cieux, avec la même lime et le
même cœur. Faisons jaillir les innombra-
bles richesses que recèle son sol. Ce sera
pour nous une nouvelle force et aussi toute
notre indépendance.
C'est dans cet esprit que la Commission
donne un avis favorable au projet de loi.
AVIS
Gréation d'un Institut de médecine
vétérinaire exotique
L'Institut de Médecine vétérinaire exo-
tique, créé à l'Ecole Nationale Vétérinaire
d'Alfort, a pour objet la formation de vétéri-
naires destinés à nos colonies.
Il est administré, sous l'autorité du mi-
nistre de l'Agriculture, par un Conseil
d'administration et jouit de la personnalité
civile et de l'autonomie financi-ère.
Cette institution ne comporte aucune créa-
tion de fonctionnaires : l'enseignement est
donné par des professeurs de l'Ecole d'Al-
fort, de la "Faculté de Médecine de Paris
et de l'Institut Pasteur ; l'administration
est assurée par le personnel-de l'Ecole d'Al-
fort.. -
L'attribution éventuelle de subventions
annuelles n'est prévue que pour ordre, le
fonctionnement de l'Institut étant large-
ment assuré, dès maintenant, par les sub-
ventions accordées par les colonies ou pays
de protectorat.
La.Cornmission des Finances donne un
avis entièrement favorable à l'adoption du
projet de loi.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Le réseau de la Medjerdah
M. Maurice Ordinaire a fait adopter par
la Commission des Affaires étrangères son
rapport sur le projet approuvant une con-
vention passée entre la France et le Gou-
vernement du protectorat tunisien au sujet
de la suppression du service par l'Etat
français, de la garantie du réseau de la;
Medjerdah.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
US ARTICLES puauas PAR «LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAnnmcta etRéclmmea «ni NCIMI." Buremtu JaJournal ci ini IttAgmee» étPuUkMi
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O* l'ibtua duitowlM Btraun d« »wta et du Im principaux libraires
- - ----
La Météorologie en A. O. f.
I rmml*.Im-.>-"Mr--
Les terribles catastrophes aériennes
telles que cedles de l'avion de Laper-
rine et celle du Dixmud#, pour ne c-i-
ter que lés plus connues ont., hélas 1
amplement démontré le rôle que [joue,
îa météorologie dans l'aiviation et. au
moment où des sacrifices considérables
sont faits pour, aiccroîlre le réseau des
communications aériennes entre la. Mé-
tropole et l'Ouest Africain, il n'est pas
sans intérêt de savoir ce qui a été fait
et reste à faire en Afrique Occidentale
au point de vue météoroloigique.
Les- aviateurs, écrit M. Henry Hu-
bert, da.ns son Mémoire sur le service
météorologique dê VA. 0. F. en 1922 (1).
que l'habitude de circuler dans l'air
obiigent à connaître dei miveux en
mieux les différentes façons de se com-
porter de celui-ci font partie des qua-
tre corps professionnels qui. ont be-
soin des données de la météorologie.
Les médecins, les agronomes, et les
ingénieurs hydrauliciens sont les trois
autres.
On ne pouvait donc. retarder ciavan-
uge l'organisation du service météoro-
logique de l'A. 0. P. qui, jusqu'au 22 fé-
vrier 1922 n'avait à centraliser sous la
direotion des services sanitaires que les
Observations d'une douzaine de stations.
(Observations d'ailleurs, souvent fort
Incomplètes malgré findemnité accor-
dée aux chefs de ces stations qui se
désintéressent étrangement de leurs
fonctions., Au Zmder, quelle ne lui pas»
Sa stuipéfaction du- capitaine Devaux,
correspondant du Bureau central mé-
téorologique dei France, de constater,
en 1913, que le caporal infirmier, délé-
gué aux observations météorologiques,
faisait la lecture du thermomètre en
ajoutant la longueur de l'index, soit 3 ou
4 degrés. Par contre, au Dahomey, à
Mambu'lamce de- Gotonou, 1 indigène
chargé de ces fonctions, s'en acquittait
iï'vmft façon remarquable. ft
Si la réorganisation de 1922 a été iaite
sur l'insistance pressante des îngénieurs-
hydrauliciens, ajoute M. Henry Hubert,
elle n'intéresse pas que ceux-ci ou les di-
vers corps professionnels dont il vient
d'être question plus haut : médecins, agro-
nomes, aviateurs..
Des commerçants avisés se sont déjà
montrée empressés d'être tenus très exac-
tement au courant de la hauteur d'eau tom-
bée dans les différentes stations, parce
qu'ils savent fort bien que, des chiffres se
rapportant à certaines périodes, on peut
déduire à l'avance l'importance probable de
certaines récoltes.
Les marins ont également profit Uree
de la météorologie, ne serait-ce que pour
éviter des accidents comme ceux causés
dans le port de Dakar par le grain du 2
septem»re 19'.ll.
Loo services de navigation intérieure ne
doivent pas, non plus, être indifférents aux
renseignements qui peuvent leur être don-
nés sur les variations probables des crues.
On peut envisager aussi que les Services
voîitinues et économiques rempliront mieux
la tâche qui leur est assignée le jour, qu on
peut espérer prochain, où les renseigne-
ments du Service Météorologique les mettra
en mesure de discerner à l'avance au
moins pour certaines régions l'impor-
tance probable des précipitations et, par
suite l'ordre de grandeur des disponibi-
lités úconomiclues du pays pendant uhe pé-
riode donnée. - - .:",." .ri':,., ÀN"I n."
Prut-être même que si les "mU-£YCi/H,i)
étaient conscients de l'existence du Service
Météorologique, ils trouveraient avanta-
geux qu'il puisse leur indiquer lee proba-
bilités du prochain hivernage, parce que,
des trois surprises que celui-ci leur réserve:
récolte abondante, disette ou inondation, ce
n'.l:6 pus toujours la première qui leur est
Ia Les méthodes scientifiques seuiles fe-
ront progresser le service météorologi-
que de TA. O. F., car les n'ont pour
objet qu'une interprétation de plus en
plus exacte d'es faits et sont basées sur
l()Ibsorva,ilon toujours plus rigoureuse
et sur fexpéritmentaUon.
Organisation solide, outillage com-
plet., recherches approfondies, teilles
ont été les conditions posées pour le
service météorologique dans l'arrêté de
réorganisation. --.
- Une station directrice a DaKar ou sont
entreprises d'os recherches spécial es, s ta-
tion centralisatrice et êmettricei de ren-
seignements 50 stations de 1er ordre (où
se font toutes les observations) et 150
du 2° ordre (où ne se font que les ob-
servations pluviométriques) forment un
Tés eau minimum étant donnée l'étendue
considérablel des territoires adminis-
trés.
En 19S2, on a pu organiser 153 sta-
tions qui ont donné des renseignements
æscritielllement pratiques. La. rapidité
dans la transmission de ces renseigne-
ments est absolument nécessaire et ce
fut-la principale préoccupation des or-
gamsateurs du se'rvice.
Dans le courant de 1922, on utilisa la
transmission télégraphique et en mai
1923, la transmission radiotèlégra-
phlque., Dans cette même année,
grâce à l'intervention du Gouverneur
Le Service Météorologique de l'A. 0. F. en
t92 par Henry Hubert, chez Larose, éditeur,
Paris.
Général, M. Olivier, M. Henry Hubert
a pu étudier, à Rabat, avec- le capitaine
Jury, chef du service météorologique
de rEmpire Ghérifien, la-liaison radio-
météorodogique Afrique-Oocidentale-Mar
roc.
Au fur et à mesure de leur réception, les
renseignements adressés au Service Météo-
rologique sont contrôlés, groupés, compa-
rés et mis en œuvre pour l'établiasement
de tableaux, bulletins, graphiques et cartes.
de ta.bleaux, bulletins 'n
Dès qu'il sera possible, des prévisions se-
ront établies.
- -
Tous les éléments susceptibles d'être uti-
lisés par les administrations ou des parti-
culiers sont mis à la disposition des inté-
ressés le plus rapidement possible. Pour
cette divulgation, les moyens suivants sont
employés :
1° Affichage à Dakar d'un bulletin météo-
rologique tri-quotidien ;
2° Affichage à Dakar, dès réception, de
tous les renseignements relatifs" aux hau-
teurs d'eau tombée ;
30 Publication au Journal Officiel de
l'Afrique Occidentale Française : chaque
semaine, des observations de la station
principale de Dakar ; chaque mois, du
résumé des observations des stations do
deuxième ordre ;
4° Affichage à Dakar, le 10 de chaque
mois, de la carte des pluies tombées le
mois précédent dans l'ensemble de l'Afri-
que occidentale ;
5° Envoi de cette carte aux Lieutenants-
Gouverneurs des Colonies et aux Chefs
d'administration ou d'e service intéressés :
6° Publications spéciales relatives aux
études entreprises par le Service Météoro-
logique.
Un des principaux objectifs pour l'an-
née 1923, a été l'étude des grains ora-
Ofiux, Il a. été curieux die constater qu'en
avril, les grains orageux ou tornades
sont moins nombreux sur les côtes que
dans leis régions de l'intérieur.
Il est à noter que "de 1907 à 1912, le
Bureau; Central Météorologique de
France a pu recevoir de l'A.. 0. F. les
imdicatfl'Ons les plus eooTIlplètes. Rappe-
lions crue c'était alors M. le docteur Ga.l-
lay qui. dirigeait, le service météorologi-
Que avec beaucoup d'attention et d'inté-
rêt, encourageant même les initiatives
privées, ce qui est rare et tout à l'hon-
neur de cet éminent savant.
Pour donner une idée des difficultés
d'obtenir 'Cles. observations complètes, il
nous suffit de publier in extenso les ré-
sultats des observations des stations de
1er ordre donnés par M. Henry Hubert-
En 1922. il n'y a eu que neuf de ces sta-
tions fournissant des renseignements, et
encore deux d'entre elles n'en ont donnp
que pendant six mois eul-ement. Sur la to-
talité des observations faites, beaucoup
sont douteuses ou inutilisables, ainsi qu'il
est dit ci-dessous.
Dakar (observateur. M. Timotei). Ob-
servations d'août. à décembre. Tous les
chiffres donnés sont corrects.
Saint-Louis (observateur, M. Commélé-
ran). Les renseignements relatifs aux
vents sont inutilisables.
Conakrtj (observateurs, MM. Cheyseal,
Darrot, Isrelïeilj. Sont seules correctes
les observations relatives aux pressions,
aux pluies et aux températures maxima.
Pour les pluies on notera la forme de la
courbe attestant le voisinage de la zone à
deux saisons de pluie et par suite la
grande remontée de celle-ci vers le nord.
en 1922. Tous les chiffres de décembre sont
inutilisables.
Grand-Bassam (observateur, M. Beauval-
let). Six mois d'observations seulement.
Les chiffres des pluies et des températures j
sont seuls corrects.
Boualié (observateur, M. Stevanel).
Les chiffres des pluies sont seuls corrects.
Porto-Novo (observateur, M. Dufour),
Les chiffres des pluies sont seuls corrects.
Zindel' (observateurs, MM. Colibœuf et
Fiaud). Les chiffres des pressions sont
inutilisables malgré un très bon baromètre.
Niamey (observateur, M. Lauirency).
Les chiffres des vents sont inutilisables.
Port-Etienne (observateur, M. Tabouret).
Les chiffres des températures et de l'état
hygrométrique à 14 heures sont seuls uti-
lisables.
Les lacunes énormes, présentées par les
observations de 1922. montrent les diffi-
cultés qu'on peut éprouver à faire fonction-
ner normalement un Service Météorologi-
que en Afrique Occidentale Française. Le
danger est que les lacunes, comme les er-
reurs, seront irréparables tant que la trans-
mission des observations demeurera lente.
L'organisme auquel incombe le contrôle
n'a plus d'action efficace quand: il reçoit
des chiffres vieux de plusieurs mois. Il en
serait tout autrement avec des transmis-
sions rapides, et c'est une des raisons pour
lesquelles tous les efforts du Sefvice ont
tendu vers la réalisation de celles-ci.
Nous avons vu! plus haut quels ont
été les efforts de. M. Henry Hubert pour
donner au Service météorologique tout
le développement qu'il comporte.
Il est hons de doute que les résultats
obtenus grâce à tant de travail et de
persévérance n'échapperont pas à M.
le Gouverneur Général Garde qui a pla-
cé le développement de l'aviation en
A. 0. F. au premier rang de ses pré-
occupations et que le Service météoro-
logiique, base de l'aviation, recevra tous
les > secours - et tous les encouragements
qui lui sont nécessaires, je dirais plus,
indispensables.
Pierre Valude,
nt.:,wfé (fit Cher
Stations estivales
et hivernales
Les Annailes Coloniales
annonçaient hier le déve-
loppement que prenaient
les stations hivernales dans
le Sud marocain. Notas ne
pouvons que nous féliciter
de ce premier résultat au-
quel nous avons depuis dix
ans contribué dans la me-
sure de nos moyens. Marrakech, la perle de
l'Atlas, grâce à l'initiative du Protectorat.
grâce à de multiples concours au premier rang
desquels il faut placer la Compagnie Générale
Transatlantique.
Marrakech, dis-je, est maintenant doté d'hô-
tels capables de satisfaire les Anglais les plus
méticuleux. A défaut des somptuosités de la
Bahia, il y a la propreté, l'hygiène et le con-
fort touristiques. Ce n'est pas tout. Deux hôtel-
leries moyennes ont été installées à deux heures
à peine de Marrakech, l'une à Amismiz, à
1.000 mètres d'altitude, Vautre à Tahanaoui,
à 800 mètres en-virop, et la Compagnie Tran-
satlantique n a pas abandonne le projet de créer
un grand Hôtel à Asni, sur un terrain domi-
nant la haute vallée du Reraia. Et en s'enfon-
çant dans VA tlas, il sera bon de faire un hôtel
où les touristes français et étrangers pourrcmt,
après avoir visité Marrakech tenchanteresse, se
livrer aux joies des sports d'hiver, à r ombre
des neiges étemelles, de VAtlas. - -- -
D autres stations dans l'Afrique du Nord
sont aussi renommées; le charme de Tanger
n'est plus à louer, Biskra est connu comme
Nice ou Monte-Carlo. Beaucoup d'hivemeurs
goûtent Alger et Tunis. L'oasis de Gabès, au
bord de la mer, est une des plus prenantes qui
soient, et il faut féliciter M. Lucien Saint
d'avoir inscrit à son programme l'aménagement
touristique de Gabès avec, outre la visite de
l'oasis, les excursions sur Vile de Djerba et le
pays des Malmatas. --
Citerai-je encore en Tunisie, dans la Pénin-
sule du Cap Bon, la station thermale de Kor-
bous, dans un cadre très pittoresque, entourée
de rochers abrupts bien connue des Romains,
restaurée par notre regretté confrère, M. Le-
core-Carpentier, et où l'on y fait de très belles
cures contre les rhumatismes.
Dans les colonies, les stations ne manquent
pas, et si Antsirabe n'a pas, d'après le profes-
seur Moureu, les qualités qu'on lui prête de
Vichy malgache, elle est dans un site agréable
et peut servir de cure de repos. -
Nous avons aussi des stations a la Reumon.
Je me rappelle toujours l'émotion avec laquelle
mon vieil ami François de Mahy évoquait bour
moi, il y a vingt-cinq ans passés, les coins cap-
tivants de sa petite patrie, Saint-Gilles, Saint-
Leu, l'Etang Salé, Manapany sont des stations
maritimes et des plages charmantes. Mais au
dœur d'une véritable petite Suisse, Salazie
avec ses eaux, qui rappellent les eaux de Vals,
peut servir de cure aux anémiés, aux convales-
cents, aux paludiques, et en l'aménageant, on
pourrait en faire une station où les victimes de
la côte de la Grande Ile voisine reprendraient
facilement force et santé. Toujours à la Réu-
nion, faut-il rappeler Cilaos, Brulé, refuge des
débiles. Malheureusement, les aménagements
n'y sont pas suffisants, et l'hygiène pas assez
respectée.
Il me faudrait encore des colonnes et des
colonnes pour signaler tous les coins de la plus
grande France aménagés ou à aménager, où
nos nationaux pourraient faire des cures, où les
étrangers viendraient et découvriraient des mer-
veilles ignorées. J'ai bien peur qu'un prochain
papier n'y puisse suffire.
Marcel Ruedel
L'électrification des lignes marocaines
0-0 de fer du Ma-
La Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc poursuit activement sur les 223 kilomè-
tres séparant Rabat de Fez, le remplace-
ment de l'ancienne voie de o m. 60 posée
par le génie, par la voie normale.
La Compagnie ayant décidé l'électrifica-
tion d'une partie tout au moins de son ré-
seau, achève en ce moment à Casablanca la
construction d'une Centrale électrique de
18.000 kilowatts; concurremment, on va édi-
fier à 40 kilomètres de 1 embouchure du
fleuve l'Oum er Rebia, une usine hydro-
électrique qui, dans trois ans, lors de son
achèvement, remplacera la Centrale de Ca-
sablanca marchant au charbon, qui devien-
dra usine de secours.
La tension sera alors élevée à 60.000 volts,
et ce voltage sera vendu à la Compagnie des
chemins de fer et transformée par elle à
l'aide de machines rotatives en un courant
continu de 3.000 volts sur lequel fonction-
neront les machines de -- traction.
Les villes de Casablanca, Rabat, Fez achè-
teront leur courant de même et le transfor-
meront pour la vente aux particuliers. Il
est prévu une antenne portant la force à
Kenitra. La pose commencée sera vraisem-
blablement mise ea service lors de l'ouver-
jure de la voie normale de Casablanca à
Marrakech, soit en 1926. Mais déjà d'ici un
an, le tronçon Rabat-Casablanca sera ex-
ploité électriquement dès son inauguration.
4b
La base navale de Singapour 1
L'ancien premier lord de l'Amirauté, M.
Amefrv dans une conférence au Royal Co-
lonial Institute, a énergiquement critiqué
l'attitude du gouvernement travailliste à
propos de la base navale de Singapour. La
solution définitive de cette question est
d'ordre impérial, a-t-il affirmé, et implique
l'accord des Dominions intéressés et con-
sultés à la fin de 1923.
Les servantes antillaises
---(H)--
Comme suite à l'article que les Annales
Coloniales du 3 mars 1924 publièrent sur
la déconfiture où se trouverait 1' « Œuvre
des Serviteurs coloniaux » de Clermont-Fer-
rand, nous avons reçu; la lettre suivante de
Mme Fluhr Ballofy, fondatrice de l'œuvre:
Monsieur le Directeur,
Dans votre journal a paru un long article sur
l' « Giuvre des Serviteurs Coloniaux ». Cet ar-
ticle était inspiré des renseignements donnés
par la presse, clermontoise .sur la prétendue dé-
conliture de l'Œuvre.
Cette presse était incomplètement renseignée.
Aussi a-lle accueilli aimablement les articles
récapitulatifs que je lui a.i adressés.
Je vous envoie un de ces articles, paru dans
l'Avenir du Puy-de-Dûme, et, faisant appel à
votre souci d'éclairer vos lecteurs en toute cer-
titude, je vous prie de bien vouloir l'insérer ou
vous en inspirer pour un article de « mise au
point ».
Vous comprendrez aussi combien il est péni-
ble pour moi d'être accusée de « mauvaise ges-
tion Il alors que je n'appartiens plus à l'Œuvre
depuis le 2 juin et qu'à cette date je laissais une
situation linancière Ilorissante.
Je compte donc sur votre loyale rectification
et je vous prie de croire, Monsieur le Directeur,
à nies sentiments les plus distingués.
- -- C. FLUUII-Ballofy.
De cet article de l'Avenir du Puy-de-Dô-
me, nous retiendrons ce passage où il est
constaté que lors du départ de Mme Fluhr
Ballofy, il y avait en caisse de quoi rem-
bourser intégralement tous les adhérents
qui avaient fait des avances à l'Œuvre et
qui avaient droit au' remboursement instan-
tané. Il y avait, en plus, une créance im-
portante sur les patrons qui n'avaient pas
encore payé les gages d'avril et de mai de
leurs domestiques, ni remboursé les frais
de voyage de Saint-Nazaire à leur domi-
cile, sommes avancées par l'Œuvre et qu'ils
devaient rembourser. Il y avait en plus,
également, 'un excédent d'environ 20.000 fr.
Ces créances devaient assurer la conti-
nuation de l'administration de J'Œuvre, qui
était en droit de compter également sur
te renouvellement des cotisations qui de-
vait avoir lieu le lor juillet.
Des lauriers pousseront peut-être, plus
tard, sur ces prétendus décombres.
Ne renions pas quand môme, ajoute Mme
Fluhr Ballofy, le titre de fondatrice de
l'Œuvre des Serviteurs, car s'il évoque une
douloureuse épreuve, il rappelle aussi une
courageuse initiative qui, plus tard, produi-
ra ses fruits.
, Dans les Facultés
--0-
M. Savornin, docteur ès sciences, chargé
du cours de géologie à la Faculté des scien-
ces de l'Université d'Alger, est nommé pro-
fesseur de géologie et minéralogie à ladite
Faculté (chaire vacante).
M. Albertini, docteur és lettres, chargé
du cours d'antiquités de l'Afrique à la Fa-
culté des lettres de_l'Université d'Alger,
est nommé professeur d'antiquités de
l'Afrique à ladite Faculté (chaire vacante).
M. Jolivet, docteur ès lettres, professeur
sans chaire à la Faculté des lettres de l'Uni-
versité d'Alger, est nommé professeur de
langues et littératures étrangères £ 1 ladite
Faculté, en remplacement de M. Mesplé
admis à la retraite.
La Mission catholiquB du Bénin
----0.0--
L'ensemble du territoire qui forme le vi-
cariat apostolique du Bénin occupe une su-
perficie de 150.001) kilomètres carrés, avec
une population d'environ deux millions
d'habitants. Les premiers missionnaires
catholiques s'établirent à Lagos (Nigeria)
en 18!xS ; ils appartenaient à la Société des
Missions africaines de Lyon. A ce moment.
les missionnaires groupaient quatre cents
fidèles. Voici, d'après VJicho des Missions
africaines, la situation présente du Vica-
riat apostolique :
Ir La population catholique de ce quasi- !
diocèse se monte à 16.377 néophytes répar-
tis entre '16 stations principales et 137 sta-
tions secondaires, desservies par. 31 prê-
tres, 2 frères européens et 221 catéchistes
indigènes ; 30 religieuses européennes et 4
•religieuses indigènes leur prêtent le pré-
cieux secours de leur zèle et de leur cha-
rité, eoit au total un personnel mission-
naire de 294 ouvriers actifs et rompus au
ministère apostolique. L'enseignement su-
périeur est donné dans un séminaire, une
école normale d'instituteurs, un collège de
garçons et un pensionnat de filles. Il v a 69
écoles primaires fréquentées par 5.567 él-
ves garçons et rilles nous sommes loin
des 300 et quelques enfants inscrits à
l'Etat de 1873 ; 15 crèches et orphelinats,
7 ateliers, fermes et ouvroirs complè-tent
les œuvres qui ont pour but immédiat l'édu-
cation de l'enfance. Les malades et,les souf-
frants reçoivent des soins dans l'hôpital
d'Abéokuta- fondé et dirigé pair le P. Co-
quard et fréquenté non seulement par les
indigènes: mais aussi par les Européens :
11.761 malades y ont été soignés en 1923
et dans 11 dispensaires où 12.493 souffrants
sont venus chercher soulagement à leurs
maux ; 1 asile de vieillards et 1 léproserie
(Abéokuta) assurent aux pauvres abandon-
nés un asile et une vie assurée et tran-
quille. Les registres dos catéchuménats
ont révélé 10.511 présences aux instruc-
tions catéchistiques. Il y a eu, en 1923,
1.646 baptêmes, 1.156 confirmations et 112
mariages. »
L'hygiène aux doux pays de l'Islam 1
'n -
Le docteur Dinguizli, qui vient d'être reçu
membre de l'Académie de Médecine, pour-
suivant sa campagne sur l'adaptation des
prescriptions religieuses musulmanes à
l'hygiène moderne, expose les conditions
fâcheuses, dépourvues de toute précaution
antiseptique, dans lesquelles se pratique ac-
tuellement la circoncision. Il demande que
cette délicate opération soit désormais con-
fiée, en Tunisie et dans toute l'Afrique fran-
çaise, à des tahars ou médecins indigènes
diplômés.
Une héroïne
C'est la Chambre de commerce de Saint-
Louis-du-Sénégal qui nous l'a fait décou-
vrir.
Un membre de cette assemblée, M. Lavie,
a demandé à ses collègues de se joindre à
l'Administration de la: colonie pour deman-
der que la croix de la Légion d'honneur soit
décernée à la sœur Prétextât, de l'Ouvroir
de Saint-Louis.
Mme Bessodes, en religion sœur Pretextat
de l,a Congrégation de Saint- Joseph 'de
Cluny, est en effet arrivée au Sénégal le
10 janvier. 1873. Elle a 30 ans de services
dans les hôpitaux militaires de Gorée et de
Saint-Louis 'et 20 ans de services au Dispen-
saire de N'Dar-Toute.
En ces 50 ans, elle a vu toutes les épi-
démies de 1878, 1881, 1893, 1900, 1918, de
fièvre jaune, de choléra, de variole, de peste.
Elle a contracté la fièvre jaune en 1878,
n'est rentrée en France que deux fois en
1886 et en 1905. La médaille d'or des épidé-
mies dont elle est titulaire, n'est certes pas
suffisante pour récompense-r des services
aussi exceptionnels.
Nous ne doutons pas que. M. Albert Sar-
raut tiendra le plus grand compte de la
"proposItion que la colonie du Sénégal sou-
mettra à sa haute justice et à son esprit
d'équité.
40
A la Chambre de Commerce
de S'-Louis-du-Sénégal
---0-0--
Au cours d'une de ses dernières séances
la Chambre de Commerce de Saint-Louis-
du-Sénégal, a émis le vœu suivant :
Que l'Administration et la Société des
Messageries Africaine se mettent d'accord
pour établir sur de nouvelles bases un
nouveau contrat en vue de la continuation
du service fluvial à raison de deux voyages
par mois.
Ce vœu était motivé par la prochaine ces-
sa lion du contrat qui lie l'Administration
et la Société des Messageries Africaines en
ce qui concerne les voyages réguliers du
courrier fluvial entre Saint-Louis et le ter-
minus navigable du fleuve qui est Podor en
saison sèche.
Dans le cas où ce contrat ne serait pas
renouvelé, il apparaît comme certain que la
Société des Messageries Africaines ne
pourrait maintenir sur )a ligne de Podor
un service régulier de vapeurs pour voya-
geurs et marchandises.
De la cessation de ce service résulteraient
les plus graves inconvénients aussi bien
pour le commerce du bas et moyen fleuve
que pour celui de Saint-Louis qui l'alimen-
te. Ce serait revenir à l'époque barbare
des cAtres à voile ou pirogues qui mettent
des 8 et 10 jours pour atteindre Podor.
Les effets de ce retour à 40 ans en arrière
ne toucheraient pas seulement le com-
merce mais aussi le ravitaillement des eu-
ropéens, commerçants ou fonctionnaires
disséminés tant au Sénégal qu'en Maurita-
nie dans des postes qui n'ont d'autre voie
d'accès que le fleuve.
Au point de vue politique, la suppression
du service fluvial ne pourrait que nuire au
prestige de la France vis-à-vis des popula-
tions du Sénégal et de la. Mauritanie qui, à
une époque de civilisation et de progrès'
toujours plus grands, ne comprendraient
certainement pas les raisons de l'ostra-
cisme dont elles sont menacées et que
seule une question budgétaire domine.
Enfin, au point de vue militaire, des
transports rapides de troupes peuvent à
tous moments être rendus nécessaires et
on ne voit aucun, moyen pratique de les ef-
fectuer en dehors des vapeurs fluviaux.
L'assemblée a ensuite pris connaissance
de la lettre par laquelle le Gouverneur du
Sénégal annonçait que la Colonie a porté
à 70.000 francs la dotation de 50.000 francs
prévue par l'aménagement des berges du
Sénégal à Podor, Matam et Bakel, dépen-
ses auxquelles la Chambre de Commerce
de Saint-Louis a offert de participer pour
la somme de 15.000 francs. Mais l'assem-
blée a dû faire remarquer au Gouverneur
que les berges de Matam et Bakel dont
les maisons de commerce sont encore as-
sez éloignées du fleuve, peuvent attendre,
tondis que celles de Dagana sont, comme
celles de Podor, au bord des maisons de
commerce et ne peuvent attendre davan-
tage les travaux de protection réclamés de-
puis si longtemps par les riverains.
m
La culture forestière
à la Côte d'Ivoire pendant l'asoée 1923
-0-
L'industrie forestière, leprésentée par
trois scieries, deux à Moossou, une à Abid-
jan, débite des bois ordinaires pour les be-
soins locaux et les autres colonies du groupe.
Grâce à l'amélioration- des procédés, les
bois débités sont actuellement de bonne qua-
lité. '",
L'exportation des bois ordinaires, qui at-
teignit 11.088 stères, devrait être plus impor-
tante, en raison des besoins de la mctropolc.
Les frais de transport, malheureusement
trop élevés, ne permettent pas encore à ces
bois de concurrencer ceux d'Europe.
En revanche, l'exportation de l'acajou a
été de 92.988 stères, en augmentation de
9.745 stères sur 1922. -
Le rapport de l'exploitation forestière s'est
élevé à 1.307.000 francs. Au 31 décembre
1923. le service forestier avait délivré 342
permis d'exploitation, représentant une éten-
I due totale de 850.000 hectares. Les permis
I d'exploration étaient au nombre de 123.
–-–
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à la date du 12 mars 1924, le taux
officiel de la piastre était de 13 fr. 90.
A LA _ggAMBRÉ
AVIS
Fixation d'un programme général de mise-
en valeur des Colonies françaises
Le projet de loi, qui fait l'objet du pré
sent avis, dit le rapporteur, a été déposé
le 12 avril 1921 par le ministre des Colo-
nies, au nom du Cabinet présidé par M.
Briand qui, dans sa déclaration ministé-
rielle, en janvier 1921, avait indiqué la;
mise en valeur des colonies comme un des
éléments de son programme.
Au moment du dépôt du projet, le minis-
tre des Colonies avait pensé à l'institution
d'un Crédit colonial, calqué sur le Crédit
National pour les régions libérées, qui au-
rait la faveur de l'épargne publique grâce
à une publicité bien organisée et au con-
cours des établissements de crédit. Après
les dures leçons de la catastrophe qui nous
a ravi tant de vies humaines et tant de
richesses; le moment semblait venu de de-
mander aux Sociétés françaises de crédit
de mettre leur expérience et- leurs moyens
au seul service de l'intérêt national.
11 -est regrettable que le projet de loi sur la
mise en valeur des colonies françaises n'ait pu
être rapporté, discuté et voté peu de semaines
après qu'il ait élé déposé. Le retard, qui lui est
préjudiciable ainsi qu'à toute l'économie natio-
nale, est dû, ainsi que s'est attaché à le démon-
trer
nale, l'honorable M. d'Iriart d'Etchepare, prési-
dent et rapporteur général de la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats, au
souci qu'ont eu la plupart des rapporteurs spé-
ciaux de la Commission de recueillir sur place
les renseignements précis dont ils avaient be-
soin pour alimenter leurs rapports. C'est ainsi
que quelques membres de la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats, MM.
Outrey, IPcl'reau-Pradier. Yalude, et deux de ses
rapporteurs spéciaux, MM. Georges-Barthélemy
et 'Proust se sont rendus en Indochine et en
Afrique occidentale.
Les colonies, ne pouvant pas avoir immédia-
tement le concours des capitaux métropolitains
pour leur mise en valeur, devront compter sur
leurs propres moyens. Elles feront appel à leurs
ressources budgétaires et à l'emprunt garanti
par elles et par l'Etat.
- Quelques-unes de nos possessions, entre autres
l'Indochine, ont émis des emprunts locaux qui
ont eu la faveur de leurs populations.
La crise que nous traversons fait tour-
ner naturellement les regards vers notre
domaine colonial, dont la valeur nous a
été souvent révélée pendant la guerre. La
lutte sur les champs de bataille économi-
ques est si soudaine et prend un tel carac-
tère d'âpreté pour les Etats comme pour
les individus, que nous serions impardon-
nables de recourir aux solutions de fortune
pour conjurer des événements dont le dé-
clanchement dépend en grande: partie de
ceux qui détiennent les produits demandés
par notre commerce d'importation.
Au moment où le Gouvernement se pro-
pose, selon les suggestions de M. Louis Ma-
rin et de la Commission des Economies, de
grouper sous une même direction l'Afrique
du Nord, les colonies et pays de protecto-
rat, le rapporteur reprend des chiffres et
des suggestions contenus dans le rapport
qu'il a rédigé sur le problème de la vie
chère.
En attendant, conclut-il, que l'Etat puisse
apporter à nos colonies l'aide financière
au'elles attendent de lui, la Commission des
Finances propose à la Chambre d'apporter
ses encouragements à une œuvre d'intérêt
Il national, vers laquelle doivent s'orienter les
intelligences, les activités et les capitaux du
pays.
Il appartient- à l'élite de la nation, à ses
capitaines d'industrie comme à ses intellec-
tuels, de faire de la question coloniale une
réalité vivante, agissantë, captivante, qui
éveille les initiatives et crée l'esprit d'en-
treprise.
La France coloniale, c'est la France sous
d'autres cieux, avec la même lime et le
même cœur. Faisons jaillir les innombra-
bles richesses que recèle son sol. Ce sera
pour nous une nouvelle force et aussi toute
notre indépendance.
C'est dans cet esprit que la Commission
donne un avis favorable au projet de loi.
AVIS
Gréation d'un Institut de médecine
vétérinaire exotique
L'Institut de Médecine vétérinaire exo-
tique, créé à l'Ecole Nationale Vétérinaire
d'Alfort, a pour objet la formation de vétéri-
naires destinés à nos colonies.
Il est administré, sous l'autorité du mi-
nistre de l'Agriculture, par un Conseil
d'administration et jouit de la personnalité
civile et de l'autonomie financi-ère.
Cette institution ne comporte aucune créa-
tion de fonctionnaires : l'enseignement est
donné par des professeurs de l'Ecole d'Al-
fort, de la "Faculté de Médecine de Paris
et de l'Institut Pasteur ; l'administration
est assurée par le personnel-de l'Ecole d'Al-
fort.. -
L'attribution éventuelle de subventions
annuelles n'est prévue que pour ordre, le
fonctionnement de l'Institut étant large-
ment assuré, dès maintenant, par les sub-
ventions accordées par les colonies ou pays
de protectorat.
La.Cornmission des Finances donne un
avis entièrement favorable à l'adoption du
projet de loi.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Le réseau de la Medjerdah
M. Maurice Ordinaire a fait adopter par
la Commission des Affaires étrangères son
rapport sur le projet approuvant une con-
vention passée entre la France et le Gou-
vernement du protectorat tunisien au sujet
de la suppression du service par l'Etat
français, de la garantie du réseau de la;
Medjerdah.
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