Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-03-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 mars 1924 13 mars 1924
Description : 1924/03/13 (A25,N40). 1924/03/13 (A25,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64111448
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. - N° 40 T.t!: NUMERO : 20 CENTIMES JEUDI SOIR, 13 MARS 1926 i
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
l' Ut ARTICLES PUBLIÉS PAU -LES. ANNALES COLOJllIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAnn*nets et Réclama amireçut» «ux Bureau* dujournal et Jatu IttÂgtneea JePuUtdU
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un m d-O mom à mais
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mJSt~MF~ DO. 85. 3S.
On s'abonna douis tmu lm Bomuda porto et ctos las principaux librairas
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'11& tXMM! tMMM)!) les prétentions es sumstes
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L'état de désarroi et d'anarchie dans
lequel se trouve l'empire chinois conti-
nue. Il importe que la France, pour la
sauvegarde de se-s intérêts, suive avec
attention, les différentes phases des évé-
nements.
La. crise présidentielle qui a donné
lieu aux ompétitions les plus vives et
les plus ardentes est encore venue
compdKiuer les troubles de ce malheu-
reux pays. Etle, vient. d'être close tout
récemment, par l'élection du Maréchal
TsaOl--Koun. Mais ce choix n'a pas été
1 ratifié par les Etats du Sud et par le
informateur Sun Ya.t Sen, qui, se con-
sidérant comme un des vétérans ou m'ê-
iiie des fondateurs de là -République,
avait pensé que les suffrages se porte-
raient sur son nom; 11 croyait avoir pris
toutes ses dispositions pour ohlenir le
pavots suprême, ma.is sans doute son
concurrent avait usé d'arguments en-
core DIna sérieux et plus convaincants
que les siens, puisqu'il l'a emporté a
une très forte madorité. Prétendant
uun6 pareille élection, entachée de
fraude et de corruption, était l'œu:vr
Wun parti et n'avait aucune valeur, Sun
Yat-Sen a refusé de reconnaître son ri-
RI et a continué la lutte dans - le Sud
ïavæ tous les éléments dont il dis'pose.
L'avènement du nouveau! président
Tsao-Koun, n'a donc, pas ouvert une
ère de tranquillité dans l'empire du Mi-
lieu : Le Nord est loin d'être pacifié, car
1 il faut encore comipter avec des chefs
militaires qui tiennent la campagne et
dont il faudra acheter très cher la neu-
tralité. Le Sud vit en pleine révolution
tiraillé entre des tendances ou plutôt
des compétitions très différentes car, si
Biin Yat Sen s'est posé en leader de l'op-
position, ceux qui, comme lui, ne se
IOnt pas ralliés à la nouvelle autorité
présidentielle, sont bien loin de marcher
en plein accord avec lui ou de suivre
-ku inspirations. En réallité, les ambi-
- tions et les intérêts les plus divers se
-Ieùrtents'-entrecr(}lisent et amènent des
..coalItions temporaires ou des ruptures
,qui caractérisent bien le gâchis qui rè-
gne dans - là - plus grande - partie -- du pays.
» Le nouveau Gouvernement chinois
possède donc, jusqu'à présent, des pou-
voirs plus factices et nominaux que
Mets. Cependant, théoriquement au
moins, c'est lui qui représente le pays
..ux yeux des puissances étrangères et
valeurs représentants à Pékin, restent en
contact avec lui. U dernière question,
au sujet de laquelle notre ministre M.
de Fleurlau a eu à intervenir auprès de
lui, concerne les dlettes que la Chine a
eontratéeas. vis-à-vis de notre pays. Il
avait été convenu par le Gouvernement
chinois et confirmé plus tard par le Pré-
sident TsaorKoun, que la Chine se libé-
rerait vis-à-vis de la France en francs-
or. Mais, tout récemment, lorsqu'à proLo
pas du paiement de findemnité des
Boxers qui, conformément 'à l'accord
conclu devait garantir les dettes de la
.(Banque Industrielle de Chine, nous
avons demandé l'exécution de cette pro-
imessé, nous nous sommes heurtés à
ropjposition du ministre des Affaires
Etrangères. Celui-ci, en réponse à In-
vitation qui lui avait été faite par les mi-
nistres des nations contractantes, a ré-
pondu qu'il lui était impossible de payer
.en or les indemnités françaises, belges,
italiennes et espagnoles.
Cette nouvelle attitude du Gouverne-
ment chinois n'est pas faite pour nous
surprendre outre mesure. L'histoire de
la politique chinoise nous a habitués
-à des tractations de ce genre. Ce sont
de nouvelles négociations qui vont s'ou-
vrir, qui retarderont sans doute de lé-
gitimes espoirs, mais dans le succès
desquelles noms ne pouvons avoir le
rooinidre doute, si la France sait faire
preuve des qualités de fermeté et d'éner-
gie qui sont toujours de règle vis-à-vis
du Gouvernement chinois.
Nous pouvons d'autant mieux agir 1
auprès de lui que rAidrninistration des
Douanes chinoises, dont nous avons le
contrôle, nous. offre à cet égard les ga-
ranties les plus rassurantes. Dans cette
d'el faillite de tooites les institutions
chinoises, devant la gaspillage effréné
de toutes les ressources financièrps des
provinces, l'Administration des Doua-
nes Chinoises, placée sous la sauvegar-
de des puissances étrangères subsiste
seule intacte, dernier rempart du Crédit
de la Chine.
,C'est contre lui qu'ai essaye de s atta-
quer le dictateur chinois, Sun-Yat-Sen,
lorsque tout récemment, il a émis la
prétention de se faire remettre le mon-
tant des Douanes Chinoises de Canton.
Prétextant que c'est surtout grâce aux
ressources que lui procure cette admi-
nistration que le Gouvernement illégal
du' Nord, qu'il appelle le parti du
« Chihli » lutte contre les provinces du
Sud et continue son œuvre de destruc-
:tion,. M se déclare autorisé à requérir
de l'Inspecteur des. Douanes de Canton
et aussi de ses agents les revenus des
Douanes provenant de. la province du
Kouan-toung. Il estime que les reve-
nus de 'cette Administration provenant
des autres provinces de. la Chine suf-
fisent bien amplement pour payer les
redevances étrangères. Il déniait en
même temps aux puissances tout droit
d'intervenir dans cette question à
moins que les obligations ne fussent
pas tenues.
L'incident soulevé par le D' Sun-Yat-
Sen a causé une vive émotion, car elle
pouvait être l'origine d'un conflit qui
aurait nécessité l'intervention des puis-
sances étrangères en Chine. Les autori-
tés consulaires de Canton ont répondu
à Sun-Yat-Sen, après avoir pris avis
du Corps diplomatique de Pékin que
celui-ci n'était pas préparé à aidnHLtre
une « interférence » dans les Douane's
maritimes chinoises, c'est-à-dire qu'il
rejetait les suggestions dont il était l'ob-
jet. Cette réponse n'a pas satisfait le
Gouvernement de Canton qui, décidé
à passer outre, avait, déclaré au Corps
consulaire que si le 19 décembre il
n'était pas donné suite à ses proposi-
tions, il prendrait lui-même les dispo-
sitions nécessaires pour agir auprès du
Commissaire des Douanes et, en cas de
refus de sa part, s'emparerait des reve-
nus des Douanes de Canton et nomrne-
radt un autre inspecteur.
Devant un pareil ultimatum, le Corps
consulaire s'est immédiatement concer-
té pour s'opposer aux mesures. d'arbi-
traire et de violence dont Sun-Yat-Sen
l'avait menacé. Une flotte de seize na-
vires de guerre, fournie par les diverses
nations intéressées : l'Amérique, l'An-
gleterre, la France, l'Italie, le Japon,
pouvant au besoin fournir un corps de
débarquement, est venu mouiller dans
le port de Canton, en vue de parer à
toutes les éventualités possibles et s'op-
poser, au besoin par la force aux velléi-
tés belliqueuses du dictateur.
Bien que celui-ci ait précédemment
déclaré qu'il ne se laisserait pas intimi-
der et irait jusqu'au bout dans la réa-
lisation de ses projets, la manifesta-
tion des grandes puissances a dû cepen-
dant lui donner à réfléchir. En réalité,
les Gouvernements peuvent changer la
Chine et les formules se modifier, la
mentalité du peuple et de ses gouver-
nants reste la même. Comme par le
passé, la Chine emploie, pour arriver à
ses fins, les procédés d'intimidation les
plus divers, mais elle s'incline toujours
devant une attitude ferme et énergique,
I surtout lorsque les actes doivent suc-
céder aux paroles.
Si notre diplomatie et notre Gouver-
nement, n'étaient pas déjà, comme nous
aimons à le croire, parfaitement édifiés
sur de pareilles mœurs, l'incident qui
vient de surgir à Canton suffirait à nous
éclairer sur les procédés de nos voisins
en Extrême-Orient et dicterait notre
conduite dans les problèmes que nous
serons appelés sans doute à résoudre
avec eux dans un avenir assez prochain.
Pierre Taittinger,
Député de la Charente-Inférieure,
Vice-Président de la Commission
des Colonies.
Stations estivales dans le Grand Attas
----0-0-
Le Grand-Atlas tout proche, offre, d'après
M. du Pac, dans l'Atlas, tous les éléments
désiraibles pour d'excellentes stations d'été.
A deux heures à peine de Marrakech se
trouvent des coins délicieux que leur alti-
tude et leur constante aération préservent
des hautes températures, et où les nuits
au moins sont toujours fraîches et repo-
santes. Deux hôtelleries déjà ont été créées :
l'une à Amismiz, à 1.000 mètres d'altitude,
l'autre à Tahanaout à 800 mètres environ.
Mais elles ne peuvent recevoir qu'un nom-
bre très restreint de clients. Officiellement,
on n'a jamais fait le moindre geste pour
encourager la louable initiative et les efforts
de leurs propriétaires.
Il fut question, autrefois, de la création
d'un assez grand hôtel à Asni. La Compa-
gnie Transatlantique avait même pris op-
tion sur un terrain dominant la haute val-
lée du Reraïa. Ce projet qui semble avoir
été abandonné paraît devoir être repris.
D'ores et déjà, on pourrait envisager pour
cette année même, l'installation d'un camp
de vacances scolaires soit à Tahanaout, soit
à Asni, soit à Amismiz : le choix des lieux
étant laissé à l'appréciation des idoines.
Mme Lyautey, qui préside l'excellente œu-
vre des colonies de vacances, écrivait,
a-t-on dit, à M. du Pac, l'an dernier, qu'elle
ne voyait aucun inconvénient à cette éven-
tualité. Nous ne pouvons que nous- rallier
à la réalisation de ce projet qui serait un
premier pas vers la création d'une station
définitive.
Arrivée de M. Steeg à Alger
- -o-n--
M. Steeg, Gouverneur Général de rAlgê-
rie est arrivé, hier à Alger, après une ex-
cellente traversée. Il a été reou par toutes
les autorités civiles et militaires qui l'at-
tendaient au débarcadère.
Le régime des prestations
en Haute-Volta
Je viens de lire dans un
des derniers numéros du
Journal officiel de la
Haute Volta une circu-
laire du Gouverneur Hes-
ling qui rappelle aux ad-
ministrateurs des cercles
de la colonie ses instruc-
tions précédentes au sujet
des « prestations D. Il les imite à n'user de
1.7 main-d'œuvre prestataire qu'avec tact et
modération et leur recommande en outre d'en
réduire l'usage le plus possible. le ,me féli-
cite d'être en parfaite communion d'idées
avec lui sur ce point, comme sur toics autres,
d'ailleurs.
J'ai eu l'occasion de signaler naguère,
dans les Annales Coloniales, la tendance re-
grettable des indigènes du Soudan et de la
Haute-Volta, à émigrer vers les colonies an-
glaises avoisinantes et j'ajoutais que cette-
inquiétante situation me paraissait causée
d'abord par le recrutement intensif, mais
aussi par les réquisitions trop lourdes pour
les indigènes et que malheureusement les
pouvoirs publics ne paraissaient pas disposés
à alléger. Je suis heureux de m'être trompe
sur ce dernier point, et je veux croire que la
nouvelle réglementation des prestations, éla-
borée par M. Hesling et soùmise actuelle-
ment à Dakar, sera homologuée par le Go-
vemem général.
L'impôt des prestations est une nécessité
dans les jeunes colonies comme la Haute-
Volta où tant de choses restent encore à
faire. Mais il est aussi évident que le ren-
dement de la mpeut être comparé à celui de la main-d'œu-
vre rétribuée. On l'a trop souvent oublié, et
c'est la cause de tant d'abus regrettables
commis dans ce sens jusqu'à ce jour. Il est
certainement de petits travaux qui peuvent
- et je vais plus loin - qui doivent être
exécutés sur place par les prestataires ; mais
il en est d'autres, travaux de grande impor-
tance et de longue haleine, loin des chefs-
Lieux de cercle, et, par conséquent, loin de
la surveillance constante des administrateurs
et de leur personnel, qui ne peuvent être ef-
fectués que par une main-d'oeuvre rétribuée.
le range ydans cette catégorie les travaux de
routes, les travaux de puits, d'assainisse-
ment, etc.
Partageant la maniéré de voir, de M. Hes-
ling, je suis persuadé que des prestataires,
arrachés de leurs villages et de leurs habi-
tudes, obligés quelquefois de faire un long
déplacement pour se rendre à pied d'oeuvre,
ne peuvent fournir une somme de travail
équivalente à celle qu'on est en droit de de-
mander à des travailleurs volontaires et, na-
turellement salariés. Le Gouverneur de la
Iiaute-Volta cite d'ailleurs à ce sujet, dans
sa circulaire, l'exemple d'un chantier où 250
salariés, sous la direction d'un européen, ont
pu faire en deux mois un travail que 1.000
prestataires n'auraient peut-être pas fait en
quatre ou cinq. Le cas est typique et vaut
d'être médité.
La réduction des charges que les indigè-
nes ont eu à supporter jusqu'à ce jour du
fait des prestations, aura en outre, je n'en
doute pas, une heureuse répercussion sur
l'esprit de nos administrés. Lorsqiiïls se-
ront certains qu'ils ne travailleront plus.
pour la gloire, mais qu'au contraire ils se-
ront rétribués et bien nourris, ils ri auront
certainement nul désir d'abandonner le vil-
lage natal et de s'expatrier. C'est avec plai-
sir qu'ils prêteront à l'Administration leur
concours et lui donneront une partie de leur
temp pour les œuvres d'intérêt général. Et
ce sera parfait lorsque l'on voudra bien con-
venir que l'intensification du recrutement est
d'une politique. discutable j Mais ceci est
une autre histoire ; nous en reparlerons un
jour prochain.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais -
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseit Supérieur des Colonies
La culture du coton I
à la Côte d'Ivoire en 1923
La culture du coton était autrefois répan-
due sur presque tout le territoire de la co-
lonie; ce textile servait à la fabrication• des
« pagnes » indigènes. Elle fut peu à peu
abandonnée par .suite de l'engouement des
populations pour les tissus européens. L'àug-
rrentation considérable survenue dans les
prix des cotonnades importées, a rebuté les
indigènes, qui se sont remis à la culture
cotonnière et à l'industrie du tissage local.
Malgré l'importance de la consommation
locale, la cçlonie a exporté en 1923 : 198
tonnes de coton, contre 70 tonnes en 1922.
La culture du coton intéresse particuliè-
rement les régions du Nord, qui ne possè-
dent pas de produits d'exportation. Les po-
pulations y sont laborieuses, aussi, au fur et
à mesure de l'avancement du rail, on peut
espérer que la production cotonnière pren-
dra des proportions considérables.
Mais des améliorations devront être ap-
portées à cette culture. Il s'agira d'arriver
rapidement à ne cultiver qu'une seule va-
riété de coton donnant le meilleur produit,
pour obtenir l'homogénéité des fibres, indis-
pensable à une bonne vente.
Faidherbe
Son œuvre en A. O. F.
Aux élèves de l'Ecole Coloniale, M. Gas-
ton Joseph, directeur adjoint de l'Agence
Economique, exposait hier l'oeuvre du véri-
table fondateur de notre Empire Ouest-Afri-
cain.
Par l'ampleur et la puissance de ses fa-
cultés, Faidherbe, malgré des moyens ru-
dimentaires, surmonta les difficultés' qui, à
choque étape, entraverent son œuvre, en ar-
tisan fervent de l'expansion française en
Afrique Occidentale.
C'est comme directeur du génie au Séné-
gal, en 1352, - que Faidherbe prit contact
avec l'Ouest-Africain, après avoir séjourné
en Algérie où le fort de Bou Saada et la
route de Bougie à Alger furent ses princi-
paux travaux.
Avec le commandant Baudin, il coopère à
une expédition sur Grand-Bassam, en Côte
d'Ivoire et y construit le fort de Dabou, où
fut plus tard interné le sultan de Zinder
(qui avait fait assassiner Cazemajou). Les
points stratégiques du Sénégal, tels que Po-
dor, Saldé, Bakel, et dans la banlieue, Lam-
.psar, .sont fortifies. ,
Mais Faidherbe ne fut pas qu'un chef mi-
litaire : au Sénégal, comme Gallieni à Ma-
dagascar, il fut un administrateur remarqua-
ble.
Quand, en 1852, il arriva au Sénégal. le
prestige de la France y était très bas. Les
habitants ne cessaient de demander à être
protégés contre les exactions des Maures et
des chefs de bandes toucouleurs.
En 1854, le Oualo, le Baol et le Cayor
sont pacifiés et organisés, tant en recourant
à des volontaires indigènes, noyau des trou-
pes noires, qu'en instituant le système du
protectorat, seul alors possible avec les res-
sources limitées dont Faidherbe disposait.
La tranquillité du pays assurée, le Gouver-
neur du Sénégal alla mettre les Maures Bra-
knas et Trarzas à la raison, et rétablit les
relations commerciales sur les deux rives du
Sénégal.
A partir de 1855, et pendant cinq ans, El
Hadj Omar lutta contre Faidherbe. Le siège
de Médine dura: trois mois, et grâce à l'hé-
roïque résistance de Paul Holle, de Saint-
Louis, et d'une poignée d'hommes,' la place
put être secourue par Faidherbe qui fut
frappé de la valeur guerrière de ses adver-
saires.
De ces noirs, il tira plus tard les vaillants
tirailleurs sénégalais avec lesquels furent
conquis le Dahomey, le Soudan, Madagas-
car, le Maroc et qui, en 1914, répondirent
à l'émouvant appel de leur grande patrie
en danger.
Délivrés de l'insécurité, les indigènes sont
dirigés désormais vers le travail, source du
bien-être, de satisfactions et de joies.
Faidherbe eut en effet le souci constant de
l'amélioration du sort des indigènes. En
1858, à une demande de travailleurs noirs
pour les Antilles, il répondit par une protes-
tation indignée. Il fit de l'indigène, non plus
un esclave, mais un être attardé dont nous
ferons plus tard un associé à la tâche com-
mune de mise en valeur de son propre pays.
Faidherbe embrassa l'avenir très loin,
pour ses successeurs; il voulut répandre lar-
gement la langue française dans la popu-
lation. On lui doit la création de l'école des
fils de chefs d'où sont sortis des hommes de
grande valeur, et actuellement de la créa-
tion de Faidherbe, il nous reste 45.6 écoles
fréquentées par 29.3SS élèves!
Le Jardin d'essai de Richard Toll est dû
à Faidherbe et tant d'autres organisations
économiques. De là date la conception de la
liaison 'par une voie ferrée du Sénégal et du
Niger, comme le voyageur autrichien Osoar
Lang l'avait envisagée.
Aujourd'hui. le rêve de Faidherbe est dé-
passe. Les relations économiques entre les
colonies de la Fédération de l'A. O. F. sont
des plus étroites. Faidherbe, avec Bugeaud,
Lyautey, reste un des plus grands artisans
du développement, de la puissance écono-
mique et sociale de la France africaine.
Comme Gallieni en 1914, Faidherbe en
1871 avait sauvé à Bapeaume l'honneur de
la France.
Une série de films documentaires sur les
richesses économiques de l'A. 0. F. a ter-
miné cette belle. conférence.
Eugène Devaux
La culture du cacaoyer
à la Côte d'Ivoire en 1923
L'exportation du cacao a: atteint 3.600 ton-
nes, en augmentation de 1.300 sur l'année
précédente ; elle représente une valeur de
7.805.257 francs.
La qualité est généralement bonne et de
beaucoup supérieure à celle de la « Gold
Coast ». Quelques régions donnent encore
du cacao non fermenté ou au contraire of-
frant un excès de fermentation. L'Adminis-
tration s'occupe activement de répandre les
conseils utiles pour remédier à ces défauts.
Le cacao de la Côte d'Ivoire bien pré-
paré, n'a pas à craindre la concùrrence de
la Gold Coast. et la culture de ce produit
en extension bien marquée d'année en an-
née, a un avenir définitivement assuré.
Les premières plantations établies sont en
plein rapport; elles démontrent- aux indigè
nes le parti qu'ils peuvent tirer de cet arbre
Son aire de culture est très étendue, sur
toute l,a région littorale; par l'Indéni et 1 <
N'Zi Comoé, elle remonte assez loin dam
le Nord.
Mais l'augmentation de la, production esi
intimemeht liée aux facilités de transport
qui ont contribué pour une - si grande part
au développement de la culture du cacaoyer
en Gold Coast.
Des routes automobilisables nouvelles ont
été construites au cours de cette année:
d'autres sont en construction. La production
de certaines régions ne-saurait être évacuée
à tête d'homme et elle exigera la traction
automobile.
Le Commerce de la France
et de ses Colonies
-----&0--
Pour le mois de janvier 1924, le mouve-
ment commercial entre la France et les co-
lonies et pays de protectorat, a accusé les
chiffres suivants que nous comparons avec
ceux de la période correspondante en 1923.
Importations 1924 1923
(En millions de francs)
Algérie 123.253 57.320
Tunisie 30.486 21.061
Maroc 8.569 7.610
Sénégal 7.210 3.460
Madagascar 'et dépend. 15.993 9.647
Indo-Chine française. 18.271 18.955
Autres colonies et pays de
protectorat 40.437 3*5.157
Totaux des colonies fran-
çaises et pays de protec-
torat .244.219153.210
Soit une augmentation .de 91.009.000 fr.
Remarquons que sur un total de; 2 mil-
liafrds -887;9a.i.ooo du commerce général im-
portations, la France arrive après l'Angle-
terre, 394.293.000 et les Etats-Unis, 608 mil-
lions 219.000.
Exportations 1924 1923
Algérie 137.518 93.438
Tunisie 35.6io 26.318
Maroc. 49.690 42.144
Sénégal 17.658 10.766
Madagascar et dépend. 11.624 n.371
Indo-Chine Française. 42.855 29.682
Autres colonies et pays de
protectorat 44.120 24.652
Totaux des colonies fran-
çaises et pays de protec-
torat 339.084 238.371
L'augmentation pour le mois de janvier
1924 est de 100.713.000 francs.
La Grande-Bretagne a accusé le chiffre de
511.217.000 francs, la France vient après,
sur un chiffre total de 2.699.833.000 francs.
4b
Le Billet de la Côte d'Ivoire
pour 1924
.00
Au début de la nouvelle année, comme
d'ailleurs au cours des années précédentes,
la situation de la Côte d'Ivoire, tant poli-
tique quie financière se présente dans d'ex-
cellentes conditions.
C'est l'heureux résultat du souci constant
de l'Administration de réduire les dépenses
improductives, de proportionner les pro-
grammes d'action aux possibilités contribu-
tives des populations, de pousser celles-ci à
développer méthodiquement les cultures in-
dustrielles et vivrières et d'ouvrir des voies
de communication pour l'évacuation rapide
des produits.
Le budget pour l'exercice 1924 a été ar-
rêté à 16.778.280 francs; il représente par
îapport à celui de 1923 une augmentation
de dépenses de 1.190.000 francs dont 690.000
francs seulement seront demandés aux re-
cettes ordinaires. Le reste, soit 500.000 fr.,
sera prélevé sur la caisse de réserve dont le
montant s'élève à 3.600.000 francs.
Les recettes proviennent, dans la propor-
tion de 60 0/0, de l'impôt personnel. Cette
proportion peut paraître élevée, mais il est
difficile de trouver des ressources budgétai-
res variées dans des pays neufs où la pro-
priété individuelle est presque inexistante,
où les habitations des indigènes sont sans
valeur, où le cadastre n'existe pas et où
les arbres producteurs : caféiers, palmiers,
cacaoyers ne peuvent être imposés par suite
autant de l'importance qu'atteindraient les
frais de perception que de l'impression fâ-
cheuse que de telles taxes produiraient sur
le cultivateur.
L'Administration de la Côte d'Ivoire a pu
toutefois établir une taxe sur la circulation
des cacaos préparés. Cette taxe, fixée à 100
francs par tonne, produira dès cette année,
un minimum de recettes évalué à 350.000 fr.
En 1923, en effet, les quantités de cacaos 1
exportées se sont élevées à 3.600 tonnes, et
cette production est en constante progression.
D'ailleurs, cette taxe qui frappe un produit
riche disparaîtra dans les fluctuations des
cours, et sa perception n'aura aucune ré-
percussion fâcheuse sur les transactions.
Le tarif des licences a été encore aug*
menté. Mais cette augmentation, loin d'avoir
une cause fiscale, est, au contraire, moti-
vée par le désir de l'Administration de faire
disparaître les marchands d'alcool qui ven-
dent au détail à l'indigène. De 500 francs
en 1918, le taux de la licence a été progres-
sivement porte a 3.000 francs. Chaque aug-
mentation du tarif se traduit par une dimi-
nution de recettes, ce qui prouve que la po-
litique suivie à cet égard atteint son but.
Les augmentations de dépenses, en partie
motivées- par l'accroissement du coût de la
vie, ont été principalement affectées aux tra-
vaux publics pour la. construction d'écoles
de dispensaires et de maternités indigènes et
aussi pour la continuation du réseau rou-
tier dont l'importance 'est essentielle dans
un pays d'où le portage humain doit dispa-
raître.
Les augmentations de crédits affectés aux
travaux publics dépassent 400.000 francs.
Les services d'intérêt social bénéficient
également d'un accroissement de crédits
d'environ 70.000 francs indépendamment des
dépenses prévues pour les constructions
d'écoles et de dispensaires, soit 200.000 fr.
Ainsi donc, tout en se montrant prudente
et modérée dans l'établissement des ressour-
ces budgétaires, l'Administration de la Côte
d'Ivoire poursuit l'application de son pro-
gramme économique : construction de rou-
tes. de canaux, d'écoles et de dispensaires.
développement méthodique des services au-
tomobiles, extension des cultures riches telles
que caféiers et cacaoyers.
A LA CHAMBRE
-0.0--
RAPPORT
Application en Algérie des dispositions de-
la loi du 16 octobre 1919 relative à l'uti-
lisation de l'énergie hydraulique.
Le projet de loi a pour objet de faire
bénéficier l'Algérie des dispositions de la
loi du 16 octobre 1919 qui, pour la Métro-
pole, réglemente les concessions d'énergie
hydraulique.
Ainsi que l'indique l'exposé des motifs,
expose le rapporteur, M. Roux-Fraissineng,
les avantages résultant de la loi du 16 oc-
to'bre 1919 se résument ainsi :
1° Utilité publique pouvant être reconnue &
une entreprise concessible ;
2* Garantie pour l'Etat de l'utilisation ration-
nelle de ses richesses hydrauliques ;
3° Concours donné par l'Etat sous former
d'avances ou de subventions ;
4° Retour à l'Etat de toutes les installations
hydrauliques en fin de concession ;
5° Institution de réserves d'énergie à tarife
réduits en faveur des établissements publics et
des groupements agricoles.
L'Algérie est actuellement sopmise, 'en
cette 'matière, à un' régime provisoire et
d'attnte- institué par le décret du 19 juil-
let 1919, lequel s est inspiré lui-même du
décret du 11 avril 1918 ayant le même ca-
ractère pour la France et qui a fait place
à la loi du 16 octobre 1919.
Il n'est aucune bonne raison pour que
notre grande colonie ne profite point des
innovations heureuses de cette dernière loi
Il est, au contraire, excessivement impor-
tant pour elle de tirer parti de toutes les
énergies hydrauliques, tbeaucoup' moins
abondantes sur son sol que sur celui de la
métropole.
Et cela, d'autant plus que l'Algérie est
extrêmement pauvre en combustible. Il ne
faut parler que pour mémoire des gise-
ments pétrolifères qui y ont été découverts.
Leur rendement est intime. Quant au char-
bon, il y fait complètement défaut. Les
mines de Kenadza, en effet, sur les confins
du désert sont, à cause de.la distance, dif-
ficilement exploitables. -
Aussi, le Comité consultatif des Forces
hydrauliques s'est-il montré absolument fa-
vorable à l'application de la loi nouvelle à
l'Algérie dans le plus bref délai.
Mais cette application ne peut être effec-
tuée par un simple décret.
La Colonie, en effet, possède une législa-
tion spéciale en matière de cours d'eau et
d'expropriation.
D'autre part, les conditions hydrolôgiques
de ce pays sont différentes de celles de la
France.
Pour toutes ces raisons, il est indispen-
sable d'apporter un certain nombre de mo-
difications, d'ailleurs peu importantes, au
texte de la loi adoptée pour la métropole.
En dehors de ces dispositions, l'Adminis-
tration algérienne, dans un esprit de décen-
tralisation, propose encore de confier au
Gouverneur Général des pouvoirs plus
étendus, savoir :
1° Tous ceux que la loi du 16 octobre 1919
confère au Ministre ;
20 Celui de procéder par arrêtés pris en con-
seil de gouvernement, après avis des Assem-
blées algériennes, toutes les fois qu'il s'agira
d'actes qui, suivant les prescriptions de la
même loi, devraient donner lieu à l'interven-
tion du législateur -- et notamment de conces-
sions relatives à des chutes d'une puissance
supérieure à 10.000 kilowatts, ou de celles com-
portant le déversement des eaux d'un bassin
lluvial dans un autre ou le détournement des
I eaux de leur lit naturel sur- plus de 20 kilo-
métrés ;
3° Celui aussi. de prendre des arrêtés en
conseil de gouvernement quand il s'agira d'ac-
tes donnant lieu à des règlements d'adminis-
tration publique ou à des décrets rendus en
Conseil d'Etat ;
4" Celui enfin de fixer par. arrêté certains dé-
tails d'application de l'article, 31 de la loi -
plus précisément de déterminer la composition,
le fonctionnement et les attributions d'un co-
mité consultatif spécial qui remplacera pour
l'Algérie le comité consultatif organisé pour le
territoire métropolitain.
Toutes ces dispositions, conclut le rappor-
teur, formant l'ensemble de la loi que vous
avez à examiner, sont de nature à faciliter,
dans une large mesure, l'utilisation, en Al-
gérie, de l'énergie (hydraulique.
Autorisation de la Congrégation des Fran-
ciscains français pour les missions à
l'étranger. '.-
Le projet de loi tendant à autoriser la
Congrégation missionnaire des Francis-
cains déposé par le Gouvernement sur le
bureau de la Chambre, a été renvoyé à la
Commission des Affaires extérieures.
Le regretté M. Maurice Barrés, dans son
dernier rapport, dit que l'Espagne avait ob-
tenu du sultan du Maroc, en 185, que les
Franciscains espagnols, pussent exercer
leur ministère dans tout-l'empire chérifien.
La mission espagnole fut alors constituée
en préfecture apostolique, puis, le 14 avril
1908. érigée en vicariat.
Après avoir fait l'historique de, la. pacifi-
cation de la Chaouia, entreprise par le gé-
néral d'Amade, le rapporteur expose que,
les opérations terminées, les Franciscains
durent s'en aller, mais ils revinrent. Grâce
à la volonté de Mgr Cervéra, des stations
purent être fondées à Oudjda. Berkam. et
Taourit. Puis, le 27 novembre 1912, fut si-
gnée à Madrid la convention franco-espa-
gnole qui définissait la situation des deuxi
pays- à l'égard de l'Empire chérifien.
Les négociations entre la France et l'Es-
pagne furent longues. Mais elles abouti-
rent à un heureux résultat, qui fut consigné
le 2 décembre 1922, dans l'acte suivant :
« Le Gouvernement de la République et le
Gouvernement royal <;:ont d'accord pour char-
ger leurs représentants auprès du Saint-Siège
de faire dans le plus bref délai à la Secrétaire-
rie. d'Etat une démarche identique en vue du
règlement de la question religieuse. au Maroc.
« En conséquence PAmbasadeur de la Ré-
publique et l'Ambassadeur de sa Majesté ca-
tholique demanderont au aint-Sjège que ce
règlement soit fait sur les bases suivantes :
« 1° Il .y aura désormais deux Vicariats apos-
toliques, l'un pour la zone française, l'autre
pour la. zone espagnole: Chacun de ces Vica-
riats sera respectivement confié à un Vicaire
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
l' Ut ARTICLES PUBLIÉS PAU -LES. ANNALES COLOJllIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ
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un m d-O mom à mais
a8'£' ~w~C~M~w M 41.
mJSt~MF~ DO. 85. 3S.
On s'abonna douis tmu lm Bomuda porto et ctos las principaux librairas
e -.
'11& tXMM! tMMM)!) les prétentions es sumstes
----,,- ""-'. M < M ----..- -.
L'état de désarroi et d'anarchie dans
lequel se trouve l'empire chinois conti-
nue. Il importe que la France, pour la
sauvegarde de se-s intérêts, suive avec
attention, les différentes phases des évé-
nements.
La. crise présidentielle qui a donné
lieu aux ompétitions les plus vives et
les plus ardentes est encore venue
compdKiuer les troubles de ce malheu-
reux pays. Etle, vient. d'être close tout
récemment, par l'élection du Maréchal
TsaOl--Koun. Mais ce choix n'a pas été
1 ratifié par les Etats du Sud et par le
informateur Sun Ya.t Sen, qui, se con-
sidérant comme un des vétérans ou m'ê-
iiie des fondateurs de là -République,
avait pensé que les suffrages se porte-
raient sur son nom; 11 croyait avoir pris
toutes ses dispositions pour ohlenir le
pavots suprême, ma.is sans doute son
concurrent avait usé d'arguments en-
core DIna sérieux et plus convaincants
que les siens, puisqu'il l'a emporté a
une très forte madorité. Prétendant
uun6 pareille élection, entachée de
fraude et de corruption, était l'œu:vr
Wun parti et n'avait aucune valeur, Sun
Yat-Sen a refusé de reconnaître son ri-
RI et a continué la lutte dans - le Sud
ïavæ tous les éléments dont il dis'pose.
L'avènement du nouveau! président
Tsao-Koun, n'a donc, pas ouvert une
ère de tranquillité dans l'empire du Mi-
lieu : Le Nord est loin d'être pacifié, car
1 il faut encore comipter avec des chefs
militaires qui tiennent la campagne et
dont il faudra acheter très cher la neu-
tralité. Le Sud vit en pleine révolution
tiraillé entre des tendances ou plutôt
des compétitions très différentes car, si
Biin Yat Sen s'est posé en leader de l'op-
position, ceux qui, comme lui, ne se
IOnt pas ralliés à la nouvelle autorité
présidentielle, sont bien loin de marcher
en plein accord avec lui ou de suivre
-ku inspirations. En réallité, les ambi-
- tions et les intérêts les plus divers se
-Ieùrtents'-entrecr(}lisent et amènent des
..coalItions temporaires ou des ruptures
,qui caractérisent bien le gâchis qui rè-
gne dans - là - plus grande - partie -- du pays.
» Le nouveau Gouvernement chinois
possède donc, jusqu'à présent, des pou-
voirs plus factices et nominaux que
Mets. Cependant, théoriquement au
moins, c'est lui qui représente le pays
..ux yeux des puissances étrangères et
valeurs représentants à Pékin, restent en
contact avec lui. U dernière question,
au sujet de laquelle notre ministre M.
de Fleurlau a eu à intervenir auprès de
lui, concerne les dlettes que la Chine a
eontratéeas. vis-à-vis de notre pays. Il
avait été convenu par le Gouvernement
chinois et confirmé plus tard par le Pré-
sident TsaorKoun, que la Chine se libé-
rerait vis-à-vis de la France en francs-
or. Mais, tout récemment, lorsqu'à proLo
pas du paiement de findemnité des
Boxers qui, conformément 'à l'accord
conclu devait garantir les dettes de la
.(Banque Industrielle de Chine, nous
avons demandé l'exécution de cette pro-
imessé, nous nous sommes heurtés à
ropjposition du ministre des Affaires
Etrangères. Celui-ci, en réponse à In-
vitation qui lui avait été faite par les mi-
nistres des nations contractantes, a ré-
pondu qu'il lui était impossible de payer
.en or les indemnités françaises, belges,
italiennes et espagnoles.
Cette nouvelle attitude du Gouverne-
ment chinois n'est pas faite pour nous
surprendre outre mesure. L'histoire de
la politique chinoise nous a habitués
-à des tractations de ce genre. Ce sont
de nouvelles négociations qui vont s'ou-
vrir, qui retarderont sans doute de lé-
gitimes espoirs, mais dans le succès
desquelles noms ne pouvons avoir le
rooinidre doute, si la France sait faire
preuve des qualités de fermeté et d'éner-
gie qui sont toujours de règle vis-à-vis
du Gouvernement chinois.
Nous pouvons d'autant mieux agir 1
auprès de lui que rAidrninistration des
Douanes chinoises, dont nous avons le
contrôle, nous. offre à cet égard les ga-
ranties les plus rassurantes. Dans cette
d'el faillite de tooites les institutions
chinoises, devant la gaspillage effréné
de toutes les ressources financièrps des
provinces, l'Administration des Doua-
nes Chinoises, placée sous la sauvegar-
de des puissances étrangères subsiste
seule intacte, dernier rempart du Crédit
de la Chine.
,C'est contre lui qu'ai essaye de s atta-
quer le dictateur chinois, Sun-Yat-Sen,
lorsque tout récemment, il a émis la
prétention de se faire remettre le mon-
tant des Douanes Chinoises de Canton.
Prétextant que c'est surtout grâce aux
ressources que lui procure cette admi-
nistration que le Gouvernement illégal
du' Nord, qu'il appelle le parti du
« Chihli » lutte contre les provinces du
Sud et continue son œuvre de destruc-
:tion,. M se déclare autorisé à requérir
de l'Inspecteur des. Douanes de Canton
et aussi de ses agents les revenus des
Douanes provenant de. la province du
Kouan-toung. Il estime que les reve-
nus de 'cette Administration provenant
des autres provinces de. la Chine suf-
fisent bien amplement pour payer les
redevances étrangères. Il déniait en
même temps aux puissances tout droit
d'intervenir dans cette question à
moins que les obligations ne fussent
pas tenues.
L'incident soulevé par le D' Sun-Yat-
Sen a causé une vive émotion, car elle
pouvait être l'origine d'un conflit qui
aurait nécessité l'intervention des puis-
sances étrangères en Chine. Les autori-
tés consulaires de Canton ont répondu
à Sun-Yat-Sen, après avoir pris avis
du Corps diplomatique de Pékin que
celui-ci n'était pas préparé à aidnHLtre
une « interférence » dans les Douane's
maritimes chinoises, c'est-à-dire qu'il
rejetait les suggestions dont il était l'ob-
jet. Cette réponse n'a pas satisfait le
Gouvernement de Canton qui, décidé
à passer outre, avait, déclaré au Corps
consulaire que si le 19 décembre il
n'était pas donné suite à ses proposi-
tions, il prendrait lui-même les dispo-
sitions nécessaires pour agir auprès du
Commissaire des Douanes et, en cas de
refus de sa part, s'emparerait des reve-
nus des Douanes de Canton et nomrne-
radt un autre inspecteur.
Devant un pareil ultimatum, le Corps
consulaire s'est immédiatement concer-
té pour s'opposer aux mesures. d'arbi-
traire et de violence dont Sun-Yat-Sen
l'avait menacé. Une flotte de seize na-
vires de guerre, fournie par les diverses
nations intéressées : l'Amérique, l'An-
gleterre, la France, l'Italie, le Japon,
pouvant au besoin fournir un corps de
débarquement, est venu mouiller dans
le port de Canton, en vue de parer à
toutes les éventualités possibles et s'op-
poser, au besoin par la force aux velléi-
tés belliqueuses du dictateur.
Bien que celui-ci ait précédemment
déclaré qu'il ne se laisserait pas intimi-
der et irait jusqu'au bout dans la réa-
lisation de ses projets, la manifesta-
tion des grandes puissances a dû cepen-
dant lui donner à réfléchir. En réalité,
les Gouvernements peuvent changer la
Chine et les formules se modifier, la
mentalité du peuple et de ses gouver-
nants reste la même. Comme par le
passé, la Chine emploie, pour arriver à
ses fins, les procédés d'intimidation les
plus divers, mais elle s'incline toujours
devant une attitude ferme et énergique,
I surtout lorsque les actes doivent suc-
céder aux paroles.
Si notre diplomatie et notre Gouver-
nement, n'étaient pas déjà, comme nous
aimons à le croire, parfaitement édifiés
sur de pareilles mœurs, l'incident qui
vient de surgir à Canton suffirait à nous
éclairer sur les procédés de nos voisins
en Extrême-Orient et dicterait notre
conduite dans les problèmes que nous
serons appelés sans doute à résoudre
avec eux dans un avenir assez prochain.
Pierre Taittinger,
Député de la Charente-Inférieure,
Vice-Président de la Commission
des Colonies.
Stations estivales dans le Grand Attas
----0-0-
Le Grand-Atlas tout proche, offre, d'après
M. du Pac, dans l'Atlas, tous les éléments
désiraibles pour d'excellentes stations d'été.
A deux heures à peine de Marrakech se
trouvent des coins délicieux que leur alti-
tude et leur constante aération préservent
des hautes températures, et où les nuits
au moins sont toujours fraîches et repo-
santes. Deux hôtelleries déjà ont été créées :
l'une à Amismiz, à 1.000 mètres d'altitude,
l'autre à Tahanaout à 800 mètres environ.
Mais elles ne peuvent recevoir qu'un nom-
bre très restreint de clients. Officiellement,
on n'a jamais fait le moindre geste pour
encourager la louable initiative et les efforts
de leurs propriétaires.
Il fut question, autrefois, de la création
d'un assez grand hôtel à Asni. La Compa-
gnie Transatlantique avait même pris op-
tion sur un terrain dominant la haute val-
lée du Reraïa. Ce projet qui semble avoir
été abandonné paraît devoir être repris.
D'ores et déjà, on pourrait envisager pour
cette année même, l'installation d'un camp
de vacances scolaires soit à Tahanaout, soit
à Asni, soit à Amismiz : le choix des lieux
étant laissé à l'appréciation des idoines.
Mme Lyautey, qui préside l'excellente œu-
vre des colonies de vacances, écrivait,
a-t-on dit, à M. du Pac, l'an dernier, qu'elle
ne voyait aucun inconvénient à cette éven-
tualité. Nous ne pouvons que nous- rallier
à la réalisation de ce projet qui serait un
premier pas vers la création d'une station
définitive.
Arrivée de M. Steeg à Alger
- -o-n--
M. Steeg, Gouverneur Général de rAlgê-
rie est arrivé, hier à Alger, après une ex-
cellente traversée. Il a été reou par toutes
les autorités civiles et militaires qui l'at-
tendaient au débarcadère.
Le régime des prestations
en Haute-Volta
Je viens de lire dans un
des derniers numéros du
Journal officiel de la
Haute Volta une circu-
laire du Gouverneur Hes-
ling qui rappelle aux ad-
ministrateurs des cercles
de la colonie ses instruc-
tions précédentes au sujet
des « prestations D. Il les imite à n'user de
1.7 main-d'œuvre prestataire qu'avec tact et
modération et leur recommande en outre d'en
réduire l'usage le plus possible. le ,me féli-
cite d'être en parfaite communion d'idées
avec lui sur ce point, comme sur toics autres,
d'ailleurs.
J'ai eu l'occasion de signaler naguère,
dans les Annales Coloniales, la tendance re-
grettable des indigènes du Soudan et de la
Haute-Volta, à émigrer vers les colonies an-
glaises avoisinantes et j'ajoutais que cette-
inquiétante situation me paraissait causée
d'abord par le recrutement intensif, mais
aussi par les réquisitions trop lourdes pour
les indigènes et que malheureusement les
pouvoirs publics ne paraissaient pas disposés
à alléger. Je suis heureux de m'être trompe
sur ce dernier point, et je veux croire que la
nouvelle réglementation des prestations, éla-
borée par M. Hesling et soùmise actuelle-
ment à Dakar, sera homologuée par le Go-
vemem général.
L'impôt des prestations est une nécessité
dans les jeunes colonies comme la Haute-
Volta où tant de choses restent encore à
faire. Mais il est aussi évident que le ren-
dement de la m
vre rétribuée. On l'a trop souvent oublié, et
c'est la cause de tant d'abus regrettables
commis dans ce sens jusqu'à ce jour. Il est
certainement de petits travaux qui peuvent
- et je vais plus loin - qui doivent être
exécutés sur place par les prestataires ; mais
il en est d'autres, travaux de grande impor-
tance et de longue haleine, loin des chefs-
Lieux de cercle, et, par conséquent, loin de
la surveillance constante des administrateurs
et de leur personnel, qui ne peuvent être ef-
fectués que par une main-d'oeuvre rétribuée.
le range ydans cette catégorie les travaux de
routes, les travaux de puits, d'assainisse-
ment, etc.
Partageant la maniéré de voir, de M. Hes-
ling, je suis persuadé que des prestataires,
arrachés de leurs villages et de leurs habi-
tudes, obligés quelquefois de faire un long
déplacement pour se rendre à pied d'oeuvre,
ne peuvent fournir une somme de travail
équivalente à celle qu'on est en droit de de-
mander à des travailleurs volontaires et, na-
turellement salariés. Le Gouverneur de la
Iiaute-Volta cite d'ailleurs à ce sujet, dans
sa circulaire, l'exemple d'un chantier où 250
salariés, sous la direction d'un européen, ont
pu faire en deux mois un travail que 1.000
prestataires n'auraient peut-être pas fait en
quatre ou cinq. Le cas est typique et vaut
d'être médité.
La réduction des charges que les indigè-
nes ont eu à supporter jusqu'à ce jour du
fait des prestations, aura en outre, je n'en
doute pas, une heureuse répercussion sur
l'esprit de nos administrés. Lorsqiiïls se-
ront certains qu'ils ne travailleront plus.
pour la gloire, mais qu'au contraire ils se-
ront rétribués et bien nourris, ils ri auront
certainement nul désir d'abandonner le vil-
lage natal et de s'expatrier. C'est avec plai-
sir qu'ils prêteront à l'Administration leur
concours et lui donneront une partie de leur
temp pour les œuvres d'intérêt général. Et
ce sera parfait lorsque l'on voudra bien con-
venir que l'intensification du recrutement est
d'une politique. discutable j Mais ceci est
une autre histoire ; nous en reparlerons un
jour prochain.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais -
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseit Supérieur des Colonies
La culture du coton I
à la Côte d'Ivoire en 1923
La culture du coton était autrefois répan-
due sur presque tout le territoire de la co-
lonie; ce textile servait à la fabrication• des
« pagnes » indigènes. Elle fut peu à peu
abandonnée par .suite de l'engouement des
populations pour les tissus européens. L'àug-
rrentation considérable survenue dans les
prix des cotonnades importées, a rebuté les
indigènes, qui se sont remis à la culture
cotonnière et à l'industrie du tissage local.
Malgré l'importance de la consommation
locale, la cçlonie a exporté en 1923 : 198
tonnes de coton, contre 70 tonnes en 1922.
La culture du coton intéresse particuliè-
rement les régions du Nord, qui ne possè-
dent pas de produits d'exportation. Les po-
pulations y sont laborieuses, aussi, au fur et
à mesure de l'avancement du rail, on peut
espérer que la production cotonnière pren-
dra des proportions considérables.
Mais des améliorations devront être ap-
portées à cette culture. Il s'agira d'arriver
rapidement à ne cultiver qu'une seule va-
riété de coton donnant le meilleur produit,
pour obtenir l'homogénéité des fibres, indis-
pensable à une bonne vente.
Faidherbe
Son œuvre en A. O. F.
Aux élèves de l'Ecole Coloniale, M. Gas-
ton Joseph, directeur adjoint de l'Agence
Economique, exposait hier l'oeuvre du véri-
table fondateur de notre Empire Ouest-Afri-
cain.
Par l'ampleur et la puissance de ses fa-
cultés, Faidherbe, malgré des moyens ru-
dimentaires, surmonta les difficultés' qui, à
choque étape, entraverent son œuvre, en ar-
tisan fervent de l'expansion française en
Afrique Occidentale.
C'est comme directeur du génie au Séné-
gal, en 1352, - que Faidherbe prit contact
avec l'Ouest-Africain, après avoir séjourné
en Algérie où le fort de Bou Saada et la
route de Bougie à Alger furent ses princi-
paux travaux.
Avec le commandant Baudin, il coopère à
une expédition sur Grand-Bassam, en Côte
d'Ivoire et y construit le fort de Dabou, où
fut plus tard interné le sultan de Zinder
(qui avait fait assassiner Cazemajou). Les
points stratégiques du Sénégal, tels que Po-
dor, Saldé, Bakel, et dans la banlieue, Lam-
.psar, .sont fortifies. ,
Mais Faidherbe ne fut pas qu'un chef mi-
litaire : au Sénégal, comme Gallieni à Ma-
dagascar, il fut un administrateur remarqua-
ble.
Quand, en 1852, il arriva au Sénégal. le
prestige de la France y était très bas. Les
habitants ne cessaient de demander à être
protégés contre les exactions des Maures et
des chefs de bandes toucouleurs.
En 1854, le Oualo, le Baol et le Cayor
sont pacifiés et organisés, tant en recourant
à des volontaires indigènes, noyau des trou-
pes noires, qu'en instituant le système du
protectorat, seul alors possible avec les res-
sources limitées dont Faidherbe disposait.
La tranquillité du pays assurée, le Gouver-
neur du Sénégal alla mettre les Maures Bra-
knas et Trarzas à la raison, et rétablit les
relations commerciales sur les deux rives du
Sénégal.
A partir de 1855, et pendant cinq ans, El
Hadj Omar lutta contre Faidherbe. Le siège
de Médine dura: trois mois, et grâce à l'hé-
roïque résistance de Paul Holle, de Saint-
Louis, et d'une poignée d'hommes,' la place
put être secourue par Faidherbe qui fut
frappé de la valeur guerrière de ses adver-
saires.
De ces noirs, il tira plus tard les vaillants
tirailleurs sénégalais avec lesquels furent
conquis le Dahomey, le Soudan, Madagas-
car, le Maroc et qui, en 1914, répondirent
à l'émouvant appel de leur grande patrie
en danger.
Délivrés de l'insécurité, les indigènes sont
dirigés désormais vers le travail, source du
bien-être, de satisfactions et de joies.
Faidherbe eut en effet le souci constant de
l'amélioration du sort des indigènes. En
1858, à une demande de travailleurs noirs
pour les Antilles, il répondit par une protes-
tation indignée. Il fit de l'indigène, non plus
un esclave, mais un être attardé dont nous
ferons plus tard un associé à la tâche com-
mune de mise en valeur de son propre pays.
Faidherbe embrassa l'avenir très loin,
pour ses successeurs; il voulut répandre lar-
gement la langue française dans la popu-
lation. On lui doit la création de l'école des
fils de chefs d'où sont sortis des hommes de
grande valeur, et actuellement de la créa-
tion de Faidherbe, il nous reste 45.6 écoles
fréquentées par 29.3SS élèves!
Le Jardin d'essai de Richard Toll est dû
à Faidherbe et tant d'autres organisations
économiques. De là date la conception de la
liaison 'par une voie ferrée du Sénégal et du
Niger, comme le voyageur autrichien Osoar
Lang l'avait envisagée.
Aujourd'hui. le rêve de Faidherbe est dé-
passe. Les relations économiques entre les
colonies de la Fédération de l'A. O. F. sont
des plus étroites. Faidherbe, avec Bugeaud,
Lyautey, reste un des plus grands artisans
du développement, de la puissance écono-
mique et sociale de la France africaine.
Comme Gallieni en 1914, Faidherbe en
1871 avait sauvé à Bapeaume l'honneur de
la France.
Une série de films documentaires sur les
richesses économiques de l'A. 0. F. a ter-
miné cette belle. conférence.
Eugène Devaux
La culture du cacaoyer
à la Côte d'Ivoire en 1923
L'exportation du cacao a: atteint 3.600 ton-
nes, en augmentation de 1.300 sur l'année
précédente ; elle représente une valeur de
7.805.257 francs.
La qualité est généralement bonne et de
beaucoup supérieure à celle de la « Gold
Coast ». Quelques régions donnent encore
du cacao non fermenté ou au contraire of-
frant un excès de fermentation. L'Adminis-
tration s'occupe activement de répandre les
conseils utiles pour remédier à ces défauts.
Le cacao de la Côte d'Ivoire bien pré-
paré, n'a pas à craindre la concùrrence de
la Gold Coast. et la culture de ce produit
en extension bien marquée d'année en an-
née, a un avenir définitivement assuré.
Les premières plantations établies sont en
plein rapport; elles démontrent- aux indigè
nes le parti qu'ils peuvent tirer de cet arbre
Son aire de culture est très étendue, sur
toute l,a région littorale; par l'Indéni et 1 <
N'Zi Comoé, elle remonte assez loin dam
le Nord.
Mais l'augmentation de la, production esi
intimemeht liée aux facilités de transport
qui ont contribué pour une - si grande part
au développement de la culture du cacaoyer
en Gold Coast.
Des routes automobilisables nouvelles ont
été construites au cours de cette année:
d'autres sont en construction. La production
de certaines régions ne-saurait être évacuée
à tête d'homme et elle exigera la traction
automobile.
Le Commerce de la France
et de ses Colonies
-----&0--
Pour le mois de janvier 1924, le mouve-
ment commercial entre la France et les co-
lonies et pays de protectorat, a accusé les
chiffres suivants que nous comparons avec
ceux de la période correspondante en 1923.
Importations 1924 1923
(En millions de francs)
Algérie 123.253 57.320
Tunisie 30.486 21.061
Maroc 8.569 7.610
Sénégal 7.210 3.460
Madagascar 'et dépend. 15.993 9.647
Indo-Chine française. 18.271 18.955
Autres colonies et pays de
protectorat 40.437 3*5.157
Totaux des colonies fran-
çaises et pays de protec-
torat .244.219153.210
Soit une augmentation .de 91.009.000 fr.
Remarquons que sur un total de; 2 mil-
liafrds -887;9a.i.ooo du commerce général im-
portations, la France arrive après l'Angle-
terre, 394.293.000 et les Etats-Unis, 608 mil-
lions 219.000.
Exportations 1924 1923
Algérie 137.518 93.438
Tunisie 35.6io 26.318
Maroc. 49.690 42.144
Sénégal 17.658 10.766
Madagascar et dépend. 11.624 n.371
Indo-Chine Française. 42.855 29.682
Autres colonies et pays de
protectorat 44.120 24.652
Totaux des colonies fran-
çaises et pays de protec-
torat 339.084 238.371
L'augmentation pour le mois de janvier
1924 est de 100.713.000 francs.
La Grande-Bretagne a accusé le chiffre de
511.217.000 francs, la France vient après,
sur un chiffre total de 2.699.833.000 francs.
4b
Le Billet de la Côte d'Ivoire
pour 1924
.00
Au début de la nouvelle année, comme
d'ailleurs au cours des années précédentes,
la situation de la Côte d'Ivoire, tant poli-
tique quie financière se présente dans d'ex-
cellentes conditions.
C'est l'heureux résultat du souci constant
de l'Administration de réduire les dépenses
improductives, de proportionner les pro-
grammes d'action aux possibilités contribu-
tives des populations, de pousser celles-ci à
développer méthodiquement les cultures in-
dustrielles et vivrières et d'ouvrir des voies
de communication pour l'évacuation rapide
des produits.
Le budget pour l'exercice 1924 a été ar-
rêté à 16.778.280 francs; il représente par
îapport à celui de 1923 une augmentation
de dépenses de 1.190.000 francs dont 690.000
francs seulement seront demandés aux re-
cettes ordinaires. Le reste, soit 500.000 fr.,
sera prélevé sur la caisse de réserve dont le
montant s'élève à 3.600.000 francs.
Les recettes proviennent, dans la propor-
tion de 60 0/0, de l'impôt personnel. Cette
proportion peut paraître élevée, mais il est
difficile de trouver des ressources budgétai-
res variées dans des pays neufs où la pro-
priété individuelle est presque inexistante,
où les habitations des indigènes sont sans
valeur, où le cadastre n'existe pas et où
les arbres producteurs : caféiers, palmiers,
cacaoyers ne peuvent être imposés par suite
autant de l'importance qu'atteindraient les
frais de perception que de l'impression fâ-
cheuse que de telles taxes produiraient sur
le cultivateur.
L'Administration de la Côte d'Ivoire a pu
toutefois établir une taxe sur la circulation
des cacaos préparés. Cette taxe, fixée à 100
francs par tonne, produira dès cette année,
un minimum de recettes évalué à 350.000 fr.
En 1923, en effet, les quantités de cacaos 1
exportées se sont élevées à 3.600 tonnes, et
cette production est en constante progression.
D'ailleurs, cette taxe qui frappe un produit
riche disparaîtra dans les fluctuations des
cours, et sa perception n'aura aucune ré-
percussion fâcheuse sur les transactions.
Le tarif des licences a été encore aug*
menté. Mais cette augmentation, loin d'avoir
une cause fiscale, est, au contraire, moti-
vée par le désir de l'Administration de faire
disparaître les marchands d'alcool qui ven-
dent au détail à l'indigène. De 500 francs
en 1918, le taux de la licence a été progres-
sivement porte a 3.000 francs. Chaque aug-
mentation du tarif se traduit par une dimi-
nution de recettes, ce qui prouve que la po-
litique suivie à cet égard atteint son but.
Les augmentations de dépenses, en partie
motivées- par l'accroissement du coût de la
vie, ont été principalement affectées aux tra-
vaux publics pour la. construction d'écoles
de dispensaires et de maternités indigènes et
aussi pour la continuation du réseau rou-
tier dont l'importance 'est essentielle dans
un pays d'où le portage humain doit dispa-
raître.
Les augmentations de crédits affectés aux
travaux publics dépassent 400.000 francs.
Les services d'intérêt social bénéficient
également d'un accroissement de crédits
d'environ 70.000 francs indépendamment des
dépenses prévues pour les constructions
d'écoles et de dispensaires, soit 200.000 fr.
Ainsi donc, tout en se montrant prudente
et modérée dans l'établissement des ressour-
ces budgétaires, l'Administration de la Côte
d'Ivoire poursuit l'application de son pro-
gramme économique : construction de rou-
tes. de canaux, d'écoles et de dispensaires.
développement méthodique des services au-
tomobiles, extension des cultures riches telles
que caféiers et cacaoyers.
A LA CHAMBRE
-0.0--
RAPPORT
Application en Algérie des dispositions de-
la loi du 16 octobre 1919 relative à l'uti-
lisation de l'énergie hydraulique.
Le projet de loi a pour objet de faire
bénéficier l'Algérie des dispositions de la
loi du 16 octobre 1919 qui, pour la Métro-
pole, réglemente les concessions d'énergie
hydraulique.
Ainsi que l'indique l'exposé des motifs,
expose le rapporteur, M. Roux-Fraissineng,
les avantages résultant de la loi du 16 oc-
to'bre 1919 se résument ainsi :
1° Utilité publique pouvant être reconnue &
une entreprise concessible ;
2* Garantie pour l'Etat de l'utilisation ration-
nelle de ses richesses hydrauliques ;
3° Concours donné par l'Etat sous former
d'avances ou de subventions ;
4° Retour à l'Etat de toutes les installations
hydrauliques en fin de concession ;
5° Institution de réserves d'énergie à tarife
réduits en faveur des établissements publics et
des groupements agricoles.
L'Algérie est actuellement sopmise, 'en
cette 'matière, à un' régime provisoire et
d'attnte- institué par le décret du 19 juil-
let 1919, lequel s est inspiré lui-même du
décret du 11 avril 1918 ayant le même ca-
ractère pour la France et qui a fait place
à la loi du 16 octobre 1919.
Il n'est aucune bonne raison pour que
notre grande colonie ne profite point des
innovations heureuses de cette dernière loi
Il est, au contraire, excessivement impor-
tant pour elle de tirer parti de toutes les
énergies hydrauliques, tbeaucoup' moins
abondantes sur son sol que sur celui de la
métropole.
Et cela, d'autant plus que l'Algérie est
extrêmement pauvre en combustible. Il ne
faut parler que pour mémoire des gise-
ments pétrolifères qui y ont été découverts.
Leur rendement est intime. Quant au char-
bon, il y fait complètement défaut. Les
mines de Kenadza, en effet, sur les confins
du désert sont, à cause de.la distance, dif-
ficilement exploitables. -
Aussi, le Comité consultatif des Forces
hydrauliques s'est-il montré absolument fa-
vorable à l'application de la loi nouvelle à
l'Algérie dans le plus bref délai.
Mais cette application ne peut être effec-
tuée par un simple décret.
La Colonie, en effet, possède une législa-
tion spéciale en matière de cours d'eau et
d'expropriation.
D'autre part, les conditions hydrolôgiques
de ce pays sont différentes de celles de la
France.
Pour toutes ces raisons, il est indispen-
sable d'apporter un certain nombre de mo-
difications, d'ailleurs peu importantes, au
texte de la loi adoptée pour la métropole.
En dehors de ces dispositions, l'Adminis-
tration algérienne, dans un esprit de décen-
tralisation, propose encore de confier au
Gouverneur Général des pouvoirs plus
étendus, savoir :
1° Tous ceux que la loi du 16 octobre 1919
confère au Ministre ;
20 Celui de procéder par arrêtés pris en con-
seil de gouvernement, après avis des Assem-
blées algériennes, toutes les fois qu'il s'agira
d'actes qui, suivant les prescriptions de la
même loi, devraient donner lieu à l'interven-
tion du législateur -- et notamment de conces-
sions relatives à des chutes d'une puissance
supérieure à 10.000 kilowatts, ou de celles com-
portant le déversement des eaux d'un bassin
lluvial dans un autre ou le détournement des
I eaux de leur lit naturel sur- plus de 20 kilo-
métrés ;
3° Celui aussi. de prendre des arrêtés en
conseil de gouvernement quand il s'agira d'ac-
tes donnant lieu à des règlements d'adminis-
tration publique ou à des décrets rendus en
Conseil d'Etat ;
4" Celui enfin de fixer par. arrêté certains dé-
tails d'application de l'article, 31 de la loi -
plus précisément de déterminer la composition,
le fonctionnement et les attributions d'un co-
mité consultatif spécial qui remplacera pour
l'Algérie le comité consultatif organisé pour le
territoire métropolitain.
Toutes ces dispositions, conclut le rappor-
teur, formant l'ensemble de la loi que vous
avez à examiner, sont de nature à faciliter,
dans une large mesure, l'utilisation, en Al-
gérie, de l'énergie (hydraulique.
Autorisation de la Congrégation des Fran-
ciscains français pour les missions à
l'étranger. '.-
Le projet de loi tendant à autoriser la
Congrégation missionnaire des Francis-
cains déposé par le Gouvernement sur le
bureau de la Chambre, a été renvoyé à la
Commission des Affaires extérieures.
Le regretté M. Maurice Barrés, dans son
dernier rapport, dit que l'Espagne avait ob-
tenu du sultan du Maroc, en 185, que les
Franciscains espagnols, pussent exercer
leur ministère dans tout-l'empire chérifien.
La mission espagnole fut alors constituée
en préfecture apostolique, puis, le 14 avril
1908. érigée en vicariat.
Après avoir fait l'historique de, la. pacifi-
cation de la Chaouia, entreprise par le gé-
néral d'Amade, le rapporteur expose que,
les opérations terminées, les Franciscains
durent s'en aller, mais ils revinrent. Grâce
à la volonté de Mgr Cervéra, des stations
purent être fondées à Oudjda. Berkam. et
Taourit. Puis, le 27 novembre 1912, fut si-
gnée à Madrid la convention franco-espa-
gnole qui définissait la situation des deuxi
pays- à l'égard de l'Empire chérifien.
Les négociations entre la France et l'Es-
pagne furent longues. Mais elles abouti-
rent à un heureux résultat, qui fut consigné
le 2 décembre 1922, dans l'acte suivant :
« Le Gouvernement de la République et le
Gouvernement royal <;:ont d'accord pour char-
ger leurs représentants auprès du Saint-Siège
de faire dans le plus bref délai à la Secrétaire-
rie. d'Etat une démarche identique en vue du
règlement de la question religieuse. au Maroc.
« En conséquence PAmbasadeur de la Ré-
publique et l'Ambassadeur de sa Majesté ca-
tholique demanderont au aint-Sjège que ce
règlement soit fait sur les bases suivantes :
« 1° Il .y aura désormais deux Vicariats apos-
toliques, l'un pour la zone française, l'autre
pour la. zone espagnole: Chacun de ces Vica-
riats sera respectivement confié à un Vicaire
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