Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-03-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 mars 1924 06 mars 1924
Description : 1924/03/06 (A25,N36). 1924/03/06 (A25,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411140m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGTCINQUIEME ANNEE. N° 36 - - LE NUMERO : 20 CENTIMES - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - JEUDI SOIR, 6 MARS 1924
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
1 LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
DCLUSlYB DU JOUUAL
LmAtmonu» eiRiclameaicntrtçuutttaBunawtivJottrnaletdan»k$AgtneetdePuilieHi
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Ua u 6 atii S mil
..o. , France et Colonie* SO » 48 ̃ If.
m £ ê l Etranger 120 » 8S. 31.
Oai'aboBM dmtanilci Bar. et cIa- U* principaux Ubrair.
La situation à Tahiti
----.
Les agenceis d-c, publicité nous, don-
aaent depuis quelque temps des nou-
veùQes si rassurantes sur la situation
(le nos Elbablisooments français d'Océa-
ittie, qu'il "mi© paraît utile cfë tempérer
cet enthcmsiasime par l'exposé de quel-
ques réalités.
Que la création de la ligne française
'«te navigation mauguretet en 192& pooir
imtettrei les celooiesi du Pacifique en
eoanmivnicatioai directe avec la Métro1-
pqile leur donne tous les espoirs, je n'en
disconviens pas. Mais un pays qui a
suibi une crise comme ceillie que vien-
fineorrti de tila\1eirser des Etablissements
français d'Océamie, et qui n'est pas ter-
minée, ne peut renaître à la prospéri-
té en une année ou deux, comme, les
n'ouveillles pourraient le falire croire.
Quelque© instants de réflexion permet-
tent à chacun de se rendre compte
qu'il ne peut pas en être ainsi. Il faudra
de années et beaucoup d'années pour
redioofiner la, vie à ces archipeils qui
«n'eurient d'anémie, et il faut autre chOi-
se que des- discours, pour oibtenir ce ré-
sultat.
C'est avec beauicouîp d'attention que
jpai lu l'Exposé des motifs du Budget
de l'exercice 1905, publié au Journal
effIDieil de la Coilonie, dans: lequel le
Gouverneur fait cOlIliIlattre les mesures
idéalisées depuis qu'il aidffriinistre la co-
Jonie, et celles qui sont en projet pour
-la faire bénéficier des avantages que
doivent lui procurer des # services ad-
mnigf,rrut,if.s bien organisés. Il est in-
eontestaible que M.le Gouverneur Rivet
à mis dtos le buidget qu'il a élabeiré
un ordre oui n'v existait pas.
Mais, cornante ce budget n'a fait l'ob-
jet d'aucune discussion publique dains
uine Assemblée 'com'PQisée de représen-
tants des contribuables, et qu'il a 6tê
arrêté par le Conseil d'administration
èOllriprernrunt une forte majorité de fono
tUMunairas ne pouvant qu'approuver les
• propositions de leur chef, je ne suis
rpas en - mesure de discuter V opportu-
nité des déipenses qui y sont inscrites
et de celles qui y sont supprimées ou
«îoidifiées.
Des dépenses sont toujours jusmnees
pa;r d'eis besoins, et ceux-ici augmen-
tent -toujours avec le bien-être que cha-
cun veut étendre. Le tout est de savoir
S'ill y a des ressources suffisantes pour
(payi er les amédioiration-s. à oibteJIlir. Ce
qu est certain, c'est que le budget de
i424 comporte une augmentation d'e
857.500 francs, que les contribuables
auront à payer, sans avoir été consul-
tés. Ceci ne veut pas dire que je n'alp-
prouve pas les dépensas qui vont être
'engagées dans les projets à miettre à
éxecution. La compétence et la cons-
cience d'u gouverneur me garanti.ssent
leur utillité, sinon leur nécessité!.
Toutefois combien «améliorations
sont utiles et quelquefois même indis-
pensables chez des particuliers, qui ne
peuvent les réaliser parce qu'ils n'ont
pas des ressources suffitsantes pour les
payer. Il en est de même pour les ccil-
ieictivités. Les colonies qui n'ont pas
d'argent n'ont qu'à attendre le moment
où elles en auront pour se procurer le
t-ien-èl.rB qu'elles recherchent, et pour
arriver à avoir ces ressources il faut
d'abord économiser.
•%
Qu'y a-t-il donc de changé dans. cette
colonie depuis lia crise de 1921 pour y
avoir en ce moment autre chose que
des espérances. Une seule amélioration
dont ie reconnais l'importance est sur-
venue : la création de la ligne françai-
se de navigation qui met Tahiti quatre
lois par an en communication directe
avec la France où la colonie pourra
envoyer ses produits et en recevoir les
approvisionnements. Quelques fourni-
"tures pourront lui être faites par la
INouveile-Calédonie et les Antilles, mais
telle restera tributaire des- pays anglais
et américains. Le commerce de Tahiti
se trouvera encore longtemps dans
l'obligation de les ménager, s'il ne
veut pas être exposé à manquer des
fournitures de première nécessité dans
le cas 'où une circonstance imprévue
empêcherait les navires français d'ar-
river aux époques annoncées.
Or, on subit à Tahiti, comme en
France, les effets de la crise du change,
et le franc français qui est la monnaie
du pays, n'y est pas mieux traité que
dans ia Métropole, Comment le contri-
buable de cette coilonie va-t-il pouvoir
Jaire face aux charges budgétaires im-
productives qui lui sont imposées ?
€es charges, qui paraissaient ne pas 1
pouvoir être dépassées ne. vont-elles
pas priver une partie de la population
fle ce qui lui est nécessaire, peut-être
: mêmet indispensable, et ne perdra-t-on
pas ainsi tout le bénéfice que peuvent
donner les organes administratifs amé-
liorés ou créés ?
L'annoo 19&4, pour laquelle le budgelt
a été établi, n'est donc pleine que
j
d'espérances, et c'est escompter un
avenir proiMébatiquB que d'annoncer
une amélioration dans la, situation de
cette colonie qui a aussi besoin main-
tenant que- dans le passée de concours
nombreux et puissants pour devenir ce
qu'elle devrait être en ce moment.
A
Les Etablissements Français de
l'Océanie ont un port qui devrait être
leur fortune. La situation du port de
Papeete qui occupe, au Sud de l'Equa-
teur, une position anajlogue à ceil-le
d'Honolulu au Nord, presque sur le mê-
me méridien, lui donne une vaileur que
nous n'avons pas sui apprécier, puis-
qu'on n'a rien fait jusqu'à présent, et
qu'on continue à ne rien faire pour y
attirer les nombreux navires qui, sor-
tant dû CanàJl de Panama, se" dirigent
vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Des nomlbreux projets ont été établis
pour l'organisation de ce port, mais au-
cun n'a encore vu un commencement
d'exécution. Or cette, coilonie n'a plus
besoin" de projets qui augmentent ses
vJJépenses sans M apporter des res-
sources. Il lui faut des réalisations, et
l'organisation du port de Papeete peut
lui en procurer dans un délai très rap-
proché. Il y a l'à. une. source de reve-
nus assez tangibles et assez certains
pour que la Colonie puisse trouver
avec la plus grande facilité les moyens
d'y faire exécuter les travaux et d'y
installer l'outillage nécessaire à son
exploitation. Ce sont là des dépenses
productives qui sont de nature à dimi-
nuer les charges de la population et k
assurer des revenus à lau Colonie.
(Aussi, le Gouverneur en a-t-Ll fait
une mention discrète dans. l'exposé de
son budget en faisant connaître que
des négociations étaient aic-tual'leiment,
en cours, en vue d'un emprunt, avec
le Gouvernement Général de l'Indo-
Chine. Mais est-ce bien là la solution
la plus avantageuse pour les Etablisse-
ments français de l'Océanie auxquels
cette opération va imposeî de nouvelles
charges, car il s'agit d'un .emprunt
productif d'intérêts et non d'une lar-
gesse de l'Indochine. jNa vaudrait-il
pas mieux suivre l'exemple de la Co-
chîncihine qui va réorganiser son
grand port de Saigon, en en chargeant
une Société qui exploitera certains ser
vices déterminés en abandonnant à la
Coilonie une partie fixée des bénéfices
qu'elle réalisera. La Gocihincihinte se
crée ainsi des revenu's sans délier sa
bourse,
Il parait au moins étrange que n'n-
tio^Chine qui a une caisse de réserve
bien remlplie, prête son argent à une
autre coilonie pour lui permettre d'e se
procurer un outililage économique et
qu'elle, s'adresse à un Société financiè-
re pour se pocurer celui dont elle a
ellle-miême besoin.
J'estime, cependant que la Cocihin-
cihine'a agi fort sagement en faisant
exécuter par d'autres ce qu'elle aurait
pu faire elleMmêm'é, parce que partout
où l'Administration opère, elle dépense
beaucoup plus eit elle produit beaucoup
moins qu'un particuilier.
'Les Colonies comme Les viilles et
l'Etat, ont tout à gagner et rien à per-
dre en (faisant exécuter ',pa.r d'autres
tout ce qu'elles peuvent concéder et en
se réservant une partie des bénéfices du
concessionnaire.
Les E!tarblissem'ents du Pacifique qui
n'ont ni argent ni main-d'œuvre au-
raient tout à gagner à renoncer à un
emprunt qui ne peut qu'imposer de
nouvelles charges à la population et à
concéder, comme la GOtchincthine" l'or-
ganisation et l'exploitation du port de
Papeete à une Société! dont une partie
des bénéfices leur serait attribué.
La situation de cette coilonie se ré-
aUIt taonc en ce moment a des espe-
ranceis n'ayant donné jusqu'à présent
d'autre réalité qu'une augmentation d'e
charges pour les contribuâmes. Ceux-ci
estiment, comme moi, que ce n'est pas
assez pour justifier l'amélioration éco-
nomique qui fait l'objet de la publicité
que j'ai signalée.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
LE TAUX DE LA PIASTRE
–o–
Le gouverneur général 'de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 3 mars 1924 le taux
officiel de là piastre était de 12 fr. 06 et de
12 fr, 10 le 5.
< «•» :
LE TAUX DE LA ROUPIE
- -
Le gouverneur des établissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 29 fé-
vrier 1924 le taux officiel de la roupie était
de 6 70.
RÉFORME URGENTE
Le Gouverneur, M. De-
lafosse, publiait récemment,
en faveur des fonctionnaires
coloniaux allant pour la pre-
mière fois, ou retournant,
après un congé, aux Colo-
nies. un article fort judi-
cieux.
Depuis mon voyage au
Dahomey, je songeais à écrire cet « article ».
Le temps seul et les mille et une préoccupa-
tions de la vie quotidienne ne m'ont pas permis
de mettre plus tôt mon projet à exécution, et je
me suis laissé devancer.
Depuis quatre ans) que j ai l honneur de re-
présenter le Dahomey au Conseil Supérieur des
Colonies, combien de fois n'ai-je pas reçu la
visite de coloniaux, jeunes ou Vieux, sur le
point de partir ou de repartir pàur l'Afrique
Occidentale Française 1 Combien de fois, au
cours de mon voyage d'aller, comme de mon
voyage de retour, des fonctionnaires de tous
ordres et de toutes catégories ne sont-ils pas
venus a moi se plaindre de ne pas savoir exac-
tement où ils vont. Ils sont mis à la disposition
de M. le Gouverneur Général, c'est tout ce
qu'ils savent. Et les voilà embarqués pour Da-
kar, Là, on leur fera connaître le lieu de des-
tination où - ils -- devront - se rendre. -
Sera-ce au Sénégal, sera-ce en Guinée,
sera-ce en Haute- Volta, sera-ce au Dahomey.
qu'ils seront affectés ? Incertitude -absolue,
ignorance complète. Ce n'est pas tout. Quand
ils arrivent au chef-lieu de la Colonie du
Groupe où ils doivent servir., même ignorance
et même incertitude. Resteront-ils à la côte ou
seront-ils envoyés à l'intérieur? Seront-ils re-
tenus au chef-lieu, affectés à une ville, ou iront-
ils :dans la brousse ? Ils ne le sauront qu'après
audience du Lieutenant-G ouverneur qui répar-
tit chacun ait mieux du service. Je dis « au
mieux du service », car il ne oiendra à l'idée
de personne de supposer, ne fut-ce qu'une mi-
nute, que ni le Lieutenant-Gouverneur, ni le.
Gouverneur Général, obéissent pour ces affec-
tations à d'autres considérations qu'à celles Squi
sont dictées par les besoins du service.
Celle préoccupation domine tout et doit tout
dominer. Vérité de M. de la Palisse. C'est le
Gouverneur local, dans sa colonie, c'est le
Gouverneur Général dans l'ensemble des Co-
lonies du Groupe, qui ont la responsabilité du
bon fonctionnement de tous les services ; rien
de plus naturel et de plus légitime que là où il
y a la responsabilité, il y ait également l'auto-
rité. Toute autre conception serait absurde et
conduirait à l'anarchie.
N'empêche que les inconvénients de cette
néthode crèvent les yeux. Le climat varie sui-
vant la Colonie, plus tempéré au Sénégal, olus
c haud à la Côte d'Ivoire, en Guinée, au Daho-
mey. Les précautions à prendre ne sont pas les
mêmes. Différence de vêtements non seulement
selon la température, mais encore selon le de-
gré d humidité et de sécheresse. Que sais-je
encore ? Faut-il exiger du fonctionnaire qu'il
se prémunisse à la fois et contre le chaud et
contre le froid ? C'est un surcroH de dépenses
que le maigre traitement colonial ne permet
guère au nouvel arrioant, Et s'il s'agit d'un an-
cien, revenant de congé, avec femme et enfants
je l'ai vu, de mes yeux vu combien la
situation riest-ellé pas plus pénible ! En venant
en France pour six mois, par exemple, il a
laissé à la Colonie bien dest choses dont il ne
pouvait guère s'embarrasser, n'emportant que le
strict nécessaire. Pourquoi ? Parce qu'il espé-
rait retourner à la même Colonie. Il est changé.
Le tour de valse n'a déjà rien d'agréable. Mais
que vont devenir hardes, meubles. laissés là-
bas ? Quelle source de déceptions et de désen-
chantements! AT est-il donc pas possible de con-
cilier les besoins du service qui, je le répète,
priment tout, avec les intérêts de ces braves
fonctionnaires qui ont, au loin, faire connaître
et aimer la France ? Serait-il donc si difficile,
avant leur embarquement, de leur faire conttaÍ-
tre leur lieu de destination ? Je n'ignore las,
certes, que des nécessités imprévues peucent
parfois, au cours même du voyage, déterminer
des changements. C'est exact. La vie coloniale
offre plus de surprises que la vie métropoli-
taine. C'est cependant, je crois, l'exception. En
tout cas, pourquoi ne réduirait-on pas les risques
au minimum ? Entre les Lieutenants-Gouver-
neurs et le Gouverneur Général, d'une part,
entre le Gouverneur Général et le Ministère,
d'autre part, les communications sont assez ra-
pides, semble-t-il, pour que toutes les difficul-
tés, de quelque nature qu'elles soient, ne doi-
vent pas être considérées, à mon humble avis,
1 comme insurmontables.
La réforme est trop importante pour qu'elle
ne lente pas l'esprit avisé et le cœur généreux
du ministre des Colonies, mon éminent ami
A Ibert Sarraut, que rien de ce qui touche à
notre Empire colonial ne trouoæ jamais indif;,
firent. ,..;
Henri Michel,
ancien Sénateurf
Délégué élu du Dahomey au Conseil
Supérieur des Colonies.
- - -- - --
Commission., sénatoriale des, Colonies 1
La Commission Sénatoriale des Colonies
se réunira demain à 14 heures.
A l'ordre du jour :
Suite de l'enquête sur la production co-
tonnière : , ..:.
Audition de, MM. Wa-ddington, président
de l' Association Cotonnière. cfoloniale ; Mar-
cel Hirsch, .président de .la. Compagnie de
.Culture Cotônniëre du Niger.
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
Application de la loi du 26 février 1911
aux morues frigorifiées
La loi du 26 février 1911 portant encoura-
gement aux grandes pêches maritimes, a
fixé dans son article 11, le montant des
primes qui seront allouées sur les produits
des pêches pour lesquelles l'armement bé-
néficie des primes établies par les articles
2 à 6 de la même loi.
Ces primes qui, fixées primitivement à
4 francs et à 20 francs, d'après l'échelle ac-
tuellement en vigueur jusqu'au 31 décem-
bre 1926, varient, suivant les circonstances,
entre 3 fr. 24 et 16 fr. 20, ne sont payées
que pour la morue sèche et ne pourraient
s'appliquer à la morue conservée par
congélation. Cette restriction s'explique par
le fait que, lors de la préparation de la loi,
ce procédé de conservation n'était pas em-
ployé. Mais au moment où le Gouverne-
ment vient de concéder le frigorifique de
Saint-Pierre-et-Miquelon, édifié en vue de
développer la conservation du poisson par
le froid, il paratt nécessaire de ne pas
pla.cer la morue congelée au frigorifique sur
un pied d'infériorité vis-à-vis de la morue
sèe e.
Pour rétablir entre les deux procédés
l'égalité de traitement, il importe d'éten-
dre le bénéfice des primes prévues pour la
morue salée aux morues frigorifiées pro-
venant, comme les morues séchées, de la
pêche effectuée sous pavillon national.
Il y a lieu d'observer que le montant des
primes allouées ne parait pas devoir être
augmenté du fait de cette mesure. En ef-
fet, les morues qui seraient frigorifiées et
entreposées à Sain t-Pierre-et-Miquelort,
viendront en déduction de celles qui au-
raient bénéficié des primes accordées aux
morues sèches.
au SENAT
COMMISSION
Projets et propositions intéressant l'Algérie
Le Sénat a procédé cet après-midi à 14-
heures et. demie, à la désignation de la Com-
mission de 18 membres nommés pour exa-
miner en 1924 les projets et propositions
concernant l'Algérie.
Les incompatibilités parlementaires
La Commission de Législation civile et
criminelle, chargée de rapporter la propo-
sition de loi de M. Gaudin de Vilaine,réunie
hier sous la présidence de M. Boivin-Cham-
peaux, a entendu MM. Maunoury, minis-
tre de l'Intérieur, Albert Sarraut, ministre
'des Colonies, Duroux, Cuttoli et Gasser,
sénateurs d'Algérie.
Cette audition avait lieu au sujet du vote
émis par le Sénat, la semaine dernière con-
cernant l'incompatibilité, du mandat parle-
mentaire avec l'exercice de missions dé-
passant une durée de six mois.
MM. Maunoury et Sarraut ont insusté sur
la nécessité où se trouvait le Gouverne-
'ficnt de confier parfois des missions tem-
poraires à des personnalités politiques et
signalé les avantages qui jusqu'ici en
étaient résultés.
---- --- - - -- -----.
MM. Duroux. Cuttoli et. Gasser onit élo-
quemment rappelé l'œuvre poursuivie en
Algérie par M. le Gouverneur Steeg et ré-
clamé la modification du texte précédem-
ment adopté par la Commission, afin de
permettre le renouvellement de la mission
de M. Th. Steee.
La Commission après une longue discus-
sion, a pris en considération un amende-
ment de MM. Duroux, Cuttoli et GaSser
indiquant « que des missions temporaires
renouvelables pourraient être confiées à
des parlementaires en qualité de Gouver-
neurs Généraux de l'Algérie et des Colonies,
do Résidents Généraux pour les pays de
Protectorat. »
Rapports et Déerets
Décret du 20 février 1924 modifiant le dé-
cret du 17 décembre 1919 qui a déterminé
la composition et les attributions de la
Commission de surveillance des banques
coloniales d'émission.
Les dispositions de l'article 2 du .décret du
17 décembre tOlO sont abroges et rempla-
cées par lés dispositions ci-après :
a Il est adjoint à la commission deux rap-
porteurs nommes par le garde des Sceaux et
choisis parmi les auciitemrs ou mailres des re-
quêtes au Conseil d'Etat.
« Ils ont voix délibérative dans toutes les
affaires dont ils font le rapport. Il
Décret œa 19 février 1924 modifiant le dé-
cret du 30 mars 1893 réglementant la pê-
che aux huîtres en Nouvelle-Calédonie.
Décret du 22 février 1924 en vertu duquel
contrairement aux dispositions de l'arti-
cle 2 du décret du 21 mars 1911, le gret-
fier de la justice de paix à compétence
étendue de Kaolack remplira les fonctions
de notaire.
La charge de notaire pourra être sépa-
rée du greffe de Kaolack dans les condi-
tions- fixées par l'article 2 du décret du 15
avril 1893.
J. 0. du 4 mars 1924
Décrets du 29 février 1924 instituant une
limite d'âge pour les juges de paix d'Al-
gérie, du Maroc et de Tunisie.
Cette limite est lixée à 70 ans.
Décret du 28 février 1924 portant homolo-
gation d'une décision des délégations
financières algériennes ayant pour objet
d'étendre aux bulletins d'expédition des
colis agricoles le régime fiscal des colisi
postaux.
Décret du 28 février 1924 portant homologa-
tion d'une décision des délégations finan-
cières algériennes, relative aux immuni-
tés fiscales accordées aux Sociétés de cré-
dit agricole.
(/. 0. du 5 mars 1924.)
EN À. O. F.
création de magasins Généraux
Depuis quelques années déjà, l'Adminis-
tration de l' « Afrique Occidentale Française »
avait envisagé la création de magasins généraux
dans les diverses colonies du groupe où le
fonctionnement de ces organismes était de na-
ture à faciliter les transactions commerciales.
Pour diverses raisons, cette institution avait dû
être différée.
Le Gouverneur Général, saisi à nouveau de
demandes émanant de groupements importants
et provoquées par e développement économi-
que de la Colonie, a jugé opportun de réaliser
ce projet et d'instituer, pour cela, une réglemen-
tation de principe fixant les conditions de fonc-
tionnement des magasins généraux en Afrique
Occidentale Française.
Dans ce but, M. Carde a soumis au Dépar-
emefttun projet de réglementation qui a fait
l'objet d'un décret en date du 19 février der-
nier.
Poursuivant il" application de la méthode de
décentralisation administrative que le Gouver-
neur Général a adoptée, ce décret laisse aux
Lieutenants-Gouverneurs des Colonies du
Groupe le soin de désigner les localités où
pourront être établis des magasins généraux et
d'accorder les autorisations de les ouvrir. Ces
autorisations seront accordées, après avis du
Conseil d'Administration ou du Conseil privé,
dans les conditions fixées par les contrats spé-
ciaux à chaque entreprise, étaMis d'un commun
accord entre les Lieutenants-Gouverneurs et
les intéressés. A chaque contrat sera annexé
un règlement particulier à chaque établisse-
ment.
Toutefois, en ce qui concerne spécialement
le port de Dakar, les contrats et règlements
dont il s'agit ci-dessus seront établis d'un com-
mun accord entre le Gouverneur Général et les
intéressés, l'autorisation d'ouvrir lies magasins
généraux étant donnée par le chef de la Fédé-
ration ouest-africaine, après avis du Conseil
de Gouvernement ou de la Commission per-
manente.
La raison de l'intervention exceptionnelle du
Gouverneur Général réside en ce fait que le
port de Dakar, bien Ique situé dans la Colonie
du Sénégal, est géré directement par le Gou-
vernement Général. Aucune mesure intéressant
cette gestion ne peut donc être prise sans in-
tervention du Gouverneur Général.
Par ailleurs, le chef du Service des Douanes
de chaque Colonie est consulté lorsque l'éta-
blissement projeté doit fonctionner dans des
locaux soumis au régiment de. retrepôt réel
ou qu'il doit recevoir des marchandises en en-
trepôt fictif.
♦
la population desÉtabllssemenlS français
de l'Ooéanie
---()o(>--
Un recensement complet de ,, la population
des Etablissements Français de l'Océanie a eu
lieu dans la seconde quinzaine du mois de jan-
vier 1924.
Il - a donné les résultats - suivants :
Ville de Papeete 4.601 habit.
Ile de Tahiti., 7.145 -
Ile de Morea et Maias,. , 1.927
Ile de Makatea.,. 628
Archipel des Marquises. 2.300 -
Archipel des Tuamotu. 3.715 -
Archipel cL-s Iles-Sous-le-Ve»t. 6.920 -
Iles Gambier. 1.512 -
lies Tubuaï et Raivavar. 1.148 -
Iles Rimitu et Rimatara 1.567
Iles Rapa 240
Soit au totail : 31.703 habitants.
eo -
Élections au Conseil Supérieur des Colonies
00
ANNAM
Inscnts, 882 ; votants, 678.
Ont obtenu :
MM. Montpezat 311 voix
Valat 244
Bisson 80
Demy 14
Nuls 29 -
Les résultats de 4 sections éloignées Il
nt pas encore parvenues.
TONKIN
Inscrits, 2.560 ; votants, 1.808.
Ont obtenu :
MM. Dr Forest 669 voix
Dandoto 544 -
Iphate 222 -
Saumon 101 -
Ducamp 99 -
Sicard 76 -
Martin. , , 32 -
Caron 27
Nuls 62
Les résultats de Campha ne sont pas
ncore parvenus.
CAMBODGE
Inscrits, 480 ; votants, 468.
Ont obtenu :
M. Ernest Outrey 463 voix élu
♦ 1
A L'OFFICIEL
Le J. 0. du 4 mars 1924 a publié le ta-
bleau d'avancement du personnel civil de
l'administration pénitentiaire coloniale
pour l'année' 1924.
ARIYÉE
-0-
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, appelé en France par le Président du
Conseil, est arrivé à Marseille hier matin
et est attendu dans la soirée à Paris.
Hommage à M. Steeg
--0.0-- 1
Tous ceux qui connaissent les haute-
qualités d'intelligence, de labeur et de dé-
vouement du Gouverneur Général de l'Al-
gérie ne sont pas étonnés de voir journel-
lement les témoignages émus de sympathie
qu'il reçoit.
11 s'est admirablement acquitté dtl la
haute et difficile mission qui lui est con-
fiée depuis juillet 1921. Il -serait vraiment
déplorable que du fait du vote du Sénat
elle ne puisse lui être renouvelée.
Son .œuvre en Algérie a réuni les suffra-
ges des colons et des indigènes et. assuré
à notre Afrique du Nord une ère de grande
prospérité.
M. Th. Steeg, par son action bienfai-
sante, voit se grouper aujourd'hui autour
de lui tous les parlementaires algériens qui
ont tenu à dire au Président Ou Conseil
l'émoi des populations algériennes et ré-
clamé son maintien à la tête de nos trois
grands 'départements. Le lendemain, la
représentation parlementaire algérienne
renouvelait ces déclarations dans un déjeu-
ner intime qu'elle offrait à M. Steeg.
La presse tout entière d'Algérie, sans dis-
tinction de nuances, a tenu en cette-cir-
constance à magnifier l'œuvre poursuivie
par M. Steeg, œuvre qui lui a valu l'estime
et l'amité des populations algériennes
française et indigène.
Tous les groupements politiques et éco-
nomiques ont également tenu à rendre
hommage au labeur éclairé de M. Steeg.
Au milieu de ces centaines de télégram-
mes de sympathie adressés au distingué
Gouverneur Général, signalons seulement
les suivants :
De M. Saurin, président des Délégations
Financières
Steeg, Gouverneur général Algérie, Paris.
Sommes profondément surpris et émus par
la décision si brusque du Sénat dont le résultat
fatal sera de priver dans l'avenir l'Algérie de
la collaboration précieuse et utile d'éminents
parlementaim.
Votre œuvre durant ces dernières années et
les sympathies unanimes qui vous entourent
sont des preuves pertinentes de l'erreur qui
çemble être commise.
Nous espérons encore qu'une interprétation
plus large de la loi nous permette^ de compter
pouvoir vous conserver encore longtemps pour
te plus grand bien de notre chère Algérie.
Je suis assuré d'être en cette circonstance l'in-
terprète fidèle de l'unanimité des Délégations
financières.
Sentiments affectueusement dévoués.
P. SAURIN.
Président des Délégations Financières.
De M. Raffi, maire d'Alger,
Steeg, Gouverneur général, Paris.
La nouvelle apportée par la presse que vous
songiez à vous démettre de vois fonctions de
Gouverneur général a causé dans toute l'Algé-
rie et plus particulièrement dans la ville d'Al-
ger, la plus vive émotion. Les éminents servi-
ces que vous avez déjà rendus à notre Colonie,
les grands espoirs que légitimaient pleinement
vos rares qualités d'administrateur, votre clair-
voyance, votre inlassable dévouement faisaient
très vivement désirer votre maintien à la tête
du Gouvernement de l'Algérie pendant de lon-
gues années encore. 11 serait désastreux pour
ce pays que vous en abandonniez la direction
au moment où vous avez pu le connaître, vous
rendre compte de ses besoins, des moyens de
mettre en valeur ses immenses richesses naturel-
les, où vous aviez conclu un magnifique pro-
gramme qui devait procurer ii l'Algérie le plus
merveilleux essor.
Des indications qui me parviennent de tous
côtés, votre départ apparaît aux Algériens
comme extrêmement funeste pour le dévelop-
pement de l'Algérie.
Pendant la guerre, notre Colonie a ûlonntr
d'assez éclatantes preuves de. son dévouement
à la Mère-Patrie pour qu'on tienne quelque
compte de son sentiment, de ses véritables in-
térêts. --
« De toutes les nouvelles qui me parviennent,
il ressort avec évidence que l'Algérie tient ab-
solument à vous Conserver à sa tête pendant le
plus longtemps possible, et que toute mesure
qui la priverait du remarquable gouverneur en
qui elle a mis tout son espoir l'atteindrait et
la mortifierait profondément.
Me faisant plus spécialement Tinterprète du
Conseil municipal, et de la ville d'Alger, je viens
vous dire combien nous tenons' à vous voir de-
meurer à la tête de la Colonie. Vous avez donné
en particulier à la ville d'Alger tant de preuves
de votre sollicitude, vous avez si bien su pren-
dre nos cœurs que votre départ serait consi-
déré comme un grand malheur. C'est assez vous
dire à quel point est désiré votre retour défini-
tif parmi nous.
.Veuillez croire, Monsieur le Gouverneur gé-
néral, à mes sentiments respectueux et affec-
tueusement dévouas.
RAFFI, maire d'Alger.
De M .Billard, • président de la Chambre de
Commerce d'Alger et de la, réunion des prési-
dente des Chambres de Commerce d'Algérie :
Poincaré, présient Conseil des ministres,
Paris.
Réunion présidents Chambres Commerce Al-
gérie vous renouvelle expression respectueuse
confiance et me change vdus transmettre vœu
unanime assemblées consulaires ne pas ..être
privées soudainement de haute expérience de
M. le Gouverneur général Steeg, si précieuse
pour Algérie dans crise économique actuelle.
Nous ne doutons pas que l'amendement
nouveau accepté par la Commission séna-
toriale de législation dont nous donnons
le texte d'autre part ne soit ratifié par le¡
Sénat.
L'AIDE COLONIALE
AUX BEGIONS DEVASTEES
–0–
Une subvention de 20.000 francs a été
accordée par arrêté du commissaire de la
République, au Togo à la commune de Ly-
Fontaine, dans T Aisne.
̃ : •
Aux Indes Néerlandaises
Les planteurs: de caoutchouc' de 3ava se
plaignent des mesures- priser par le Gou-
vernement local pour restreindre- la. pro-
duction du caoutchouc de plantation aux
Indes Néerlandaises. Les autorités esti-
ment, au contraire, que la limitation for-
cée servira les intérêts des planteurs en
prévenant l'avilissement des cours.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
1 LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
DCLUSlYB DU JOUUAL
LmAtmonu» eiRiclameaicntrtçuutttaBunawtivJottrnaletdan»k$AgtneetdePuilieHi
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Oai'aboBM dmtanilci Bar. et cIa- U* principaux Ubrair.
La situation à Tahiti
----.
Les agenceis d-c, publicité nous, don-
aaent depuis quelque temps des nou-
veùQes si rassurantes sur la situation
(le nos Elbablisooments français d'Océa-
ittie, qu'il "mi© paraît utile cfë tempérer
cet enthcmsiasime par l'exposé de quel-
ques réalités.
Que la création de la ligne française
'«te navigation mauguretet en 192& pooir
imtettrei les celooiesi du Pacifique en
eoanmivnicatioai directe avec la Métro1-
pqile leur donne tous les espoirs, je n'en
disconviens pas. Mais un pays qui a
suibi une crise comme ceillie que vien-
fineorrti de tila\1eirser des Etablissements
français d'Océamie, et qui n'est pas ter-
minée, ne peut renaître à la prospéri-
té en une année ou deux, comme, les
n'ouveillles pourraient le falire croire.
Quelque© instants de réflexion permet-
tent à chacun de se rendre compte
qu'il ne peut pas en être ainsi. Il faudra
de années et beaucoup d'années pour
redioofiner la, vie à ces archipeils qui
«n'eurient d'anémie, et il faut autre chOi-
se que des- discours, pour oibtenir ce ré-
sultat.
C'est avec beauicouîp d'attention que
jpai lu l'Exposé des motifs du Budget
de l'exercice 1905, publié au Journal
effIDieil de la Coilonie, dans: lequel le
Gouverneur fait cOlIliIlattre les mesures
idéalisées depuis qu'il aidffriinistre la co-
Jonie, et celles qui sont en projet pour
-la faire bénéficier des avantages que
doivent lui procurer des # services ad-
mnigf,rrut,if.s bien organisés. Il est in-
eontestaible que M.le Gouverneur Rivet
à mis dtos le buidget qu'il a élabeiré
un ordre oui n'v existait pas.
Mais, cornante ce budget n'a fait l'ob-
jet d'aucune discussion publique dains
uine Assemblée 'com'PQisée de représen-
tants des contribuables, et qu'il a 6tê
arrêté par le Conseil d'administration
èOllriprernrunt une forte majorité de fono
tUMunairas ne pouvant qu'approuver les
• propositions de leur chef, je ne suis
rpas en - mesure de discuter V opportu-
nité des déipenses qui y sont inscrites
et de celles qui y sont supprimées ou
«îoidifiées.
Des dépenses sont toujours jusmnees
pa;r d'eis besoins, et ceux-ici augmen-
tent -toujours avec le bien-être que cha-
cun veut étendre. Le tout est de savoir
S'ill y a des ressources suffisantes pour
(payi er les amédioiration-s. à oibteJIlir. Ce
qu est certain, c'est que le budget de
i424 comporte une augmentation d'e
857.500 francs, que les contribuables
auront à payer, sans avoir été consul-
tés. Ceci ne veut pas dire que je n'alp-
prouve pas les dépensas qui vont être
'engagées dans les projets à miettre à
éxecution. La compétence et la cons-
cience d'u gouverneur me garanti.ssent
leur utillité, sinon leur nécessité!.
Toutefois combien «améliorations
sont utiles et quelquefois même indis-
pensables chez des particuliers, qui ne
peuvent les réaliser parce qu'ils n'ont
pas des ressources suffitsantes pour les
payer. Il en est de même pour les ccil-
ieictivités. Les colonies qui n'ont pas
d'argent n'ont qu'à attendre le moment
où elles en auront pour se procurer le
t-ien-èl.rB qu'elles recherchent, et pour
arriver à avoir ces ressources il faut
d'abord économiser.
•%
Qu'y a-t-il donc de changé dans. cette
colonie depuis lia crise de 1921 pour y
avoir en ce moment autre chose que
des espérances. Une seule amélioration
dont ie reconnais l'importance est sur-
venue : la création de la ligne françai-
se de navigation qui met Tahiti quatre
lois par an en communication directe
avec la France où la colonie pourra
envoyer ses produits et en recevoir les
approvisionnements. Quelques fourni-
"tures pourront lui être faites par la
INouveile-Calédonie et les Antilles, mais
telle restera tributaire des- pays anglais
et américains. Le commerce de Tahiti
se trouvera encore longtemps dans
l'obligation de les ménager, s'il ne
veut pas être exposé à manquer des
fournitures de première nécessité dans
le cas 'où une circonstance imprévue
empêcherait les navires français d'ar-
river aux époques annoncées.
Or, on subit à Tahiti, comme en
France, les effets de la crise du change,
et le franc français qui est la monnaie
du pays, n'y est pas mieux traité que
dans ia Métropole, Comment le contri-
buable de cette coilonie va-t-il pouvoir
Jaire face aux charges budgétaires im-
productives qui lui sont imposées ?
€es charges, qui paraissaient ne pas 1
pouvoir être dépassées ne. vont-elles
pas priver une partie de la population
fle ce qui lui est nécessaire, peut-être
: mêmet indispensable, et ne perdra-t-on
pas ainsi tout le bénéfice que peuvent
donner les organes administratifs amé-
liorés ou créés ?
L'annoo 19&4, pour laquelle le budgelt
a été établi, n'est donc pleine que
j
d'espérances, et c'est escompter un
avenir proiMébatiquB que d'annoncer
une amélioration dans la, situation de
cette colonie qui a aussi besoin main-
tenant que- dans le passée de concours
nombreux et puissants pour devenir ce
qu'elle devrait être en ce moment.
A
Les Etablissements Français de
l'Océanie ont un port qui devrait être
leur fortune. La situation du port de
Papeete qui occupe, au Sud de l'Equa-
teur, une position anajlogue à ceil-le
d'Honolulu au Nord, presque sur le mê-
me méridien, lui donne une vaileur que
nous n'avons pas sui apprécier, puis-
qu'on n'a rien fait jusqu'à présent, et
qu'on continue à ne rien faire pour y
attirer les nombreux navires qui, sor-
tant dû CanàJl de Panama, se" dirigent
vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Des nomlbreux projets ont été établis
pour l'organisation de ce port, mais au-
cun n'a encore vu un commencement
d'exécution. Or cette, coilonie n'a plus
besoin" de projets qui augmentent ses
vJJépenses sans M apporter des res-
sources. Il lui faut des réalisations, et
l'organisation du port de Papeete peut
lui en procurer dans un délai très rap-
proché. Il y a l'à. une. source de reve-
nus assez tangibles et assez certains
pour que la Colonie puisse trouver
avec la plus grande facilité les moyens
d'y faire exécuter les travaux et d'y
installer l'outillage nécessaire à son
exploitation. Ce sont là des dépenses
productives qui sont de nature à dimi-
nuer les charges de la population et k
assurer des revenus à lau Colonie.
(Aussi, le Gouverneur en a-t-Ll fait
une mention discrète dans. l'exposé de
son budget en faisant connaître que
des négociations étaient aic-tual'leiment,
en cours, en vue d'un emprunt, avec
le Gouvernement Général de l'Indo-
Chine. Mais est-ce bien là la solution
la plus avantageuse pour les Etablisse-
ments français de l'Océanie auxquels
cette opération va imposeî de nouvelles
charges, car il s'agit d'un .emprunt
productif d'intérêts et non d'une lar-
gesse de l'Indochine. jNa vaudrait-il
pas mieux suivre l'exemple de la Co-
chîncihine qui va réorganiser son
grand port de Saigon, en en chargeant
une Société qui exploitera certains ser
vices déterminés en abandonnant à la
Coilonie une partie fixée des bénéfices
qu'elle réalisera. La Gocihincihinte se
crée ainsi des revenu's sans délier sa
bourse,
Il parait au moins étrange que n'n-
tio^Chine qui a une caisse de réserve
bien remlplie, prête son argent à une
autre coilonie pour lui permettre d'e se
procurer un outililage économique et
qu'elle, s'adresse à un Société financiè-
re pour se pocurer celui dont elle a
ellle-miême besoin.
J'estime, cependant que la Cocihin-
cihine'a agi fort sagement en faisant
exécuter par d'autres ce qu'elle aurait
pu faire elleMmêm'é, parce que partout
où l'Administration opère, elle dépense
beaucoup plus eit elle produit beaucoup
moins qu'un particuilier.
'Les Colonies comme Les viilles et
l'Etat, ont tout à gagner et rien à per-
dre en (faisant exécuter ',pa.r d'autres
tout ce qu'elles peuvent concéder et en
se réservant une partie des bénéfices du
concessionnaire.
Les E!tarblissem'ents du Pacifique qui
n'ont ni argent ni main-d'œuvre au-
raient tout à gagner à renoncer à un
emprunt qui ne peut qu'imposer de
nouvelles charges à la population et à
concéder, comme la GOtchincthine" l'or-
ganisation et l'exploitation du port de
Papeete à une Société! dont une partie
des bénéfices leur serait attribué.
La situation de cette coilonie se ré-
aUIt taonc en ce moment a des espe-
ranceis n'ayant donné jusqu'à présent
d'autre réalité qu'une augmentation d'e
charges pour les contribuâmes. Ceux-ci
estiment, comme moi, que ce n'est pas
assez pour justifier l'amélioration éco-
nomique qui fait l'objet de la publicité
que j'ai signalée.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
LE TAUX DE LA PIASTRE
–o–
Le gouverneur général 'de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 3 mars 1924 le taux
officiel de là piastre était de 12 fr. 06 et de
12 fr, 10 le 5.
< «•» :
LE TAUX DE LA ROUPIE
- -
Le gouverneur des établissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 29 fé-
vrier 1924 le taux officiel de la roupie était
de 6 70.
RÉFORME URGENTE
Le Gouverneur, M. De-
lafosse, publiait récemment,
en faveur des fonctionnaires
coloniaux allant pour la pre-
mière fois, ou retournant,
après un congé, aux Colo-
nies. un article fort judi-
cieux.
Depuis mon voyage au
Dahomey, je songeais à écrire cet « article ».
Le temps seul et les mille et une préoccupa-
tions de la vie quotidienne ne m'ont pas permis
de mettre plus tôt mon projet à exécution, et je
me suis laissé devancer.
Depuis quatre ans) que j ai l honneur de re-
présenter le Dahomey au Conseil Supérieur des
Colonies, combien de fois n'ai-je pas reçu la
visite de coloniaux, jeunes ou Vieux, sur le
point de partir ou de repartir pàur l'Afrique
Occidentale Française 1 Combien de fois, au
cours de mon voyage d'aller, comme de mon
voyage de retour, des fonctionnaires de tous
ordres et de toutes catégories ne sont-ils pas
venus a moi se plaindre de ne pas savoir exac-
tement où ils vont. Ils sont mis à la disposition
de M. le Gouverneur Général, c'est tout ce
qu'ils savent. Et les voilà embarqués pour Da-
kar, Là, on leur fera connaître le lieu de des-
tination où - ils -- devront - se rendre. -
Sera-ce au Sénégal, sera-ce en Guinée,
sera-ce en Haute- Volta, sera-ce au Dahomey.
qu'ils seront affectés ? Incertitude -absolue,
ignorance complète. Ce n'est pas tout. Quand
ils arrivent au chef-lieu de la Colonie du
Groupe où ils doivent servir., même ignorance
et même incertitude. Resteront-ils à la côte ou
seront-ils envoyés à l'intérieur? Seront-ils re-
tenus au chef-lieu, affectés à une ville, ou iront-
ils :dans la brousse ? Ils ne le sauront qu'après
audience du Lieutenant-G ouverneur qui répar-
tit chacun ait mieux du service. Je dis « au
mieux du service », car il ne oiendra à l'idée
de personne de supposer, ne fut-ce qu'une mi-
nute, que ni le Lieutenant-Gouverneur, ni le.
Gouverneur Général, obéissent pour ces affec-
tations à d'autres considérations qu'à celles Squi
sont dictées par les besoins du service.
Celle préoccupation domine tout et doit tout
dominer. Vérité de M. de la Palisse. C'est le
Gouverneur local, dans sa colonie, c'est le
Gouverneur Général dans l'ensemble des Co-
lonies du Groupe, qui ont la responsabilité du
bon fonctionnement de tous les services ; rien
de plus naturel et de plus légitime que là où il
y a la responsabilité, il y ait également l'auto-
rité. Toute autre conception serait absurde et
conduirait à l'anarchie.
N'empêche que les inconvénients de cette
néthode crèvent les yeux. Le climat varie sui-
vant la Colonie, plus tempéré au Sénégal, olus
c haud à la Côte d'Ivoire, en Guinée, au Daho-
mey. Les précautions à prendre ne sont pas les
mêmes. Différence de vêtements non seulement
selon la température, mais encore selon le de-
gré d humidité et de sécheresse. Que sais-je
encore ? Faut-il exiger du fonctionnaire qu'il
se prémunisse à la fois et contre le chaud et
contre le froid ? C'est un surcroH de dépenses
que le maigre traitement colonial ne permet
guère au nouvel arrioant, Et s'il s'agit d'un an-
cien, revenant de congé, avec femme et enfants
je l'ai vu, de mes yeux vu combien la
situation riest-ellé pas plus pénible ! En venant
en France pour six mois, par exemple, il a
laissé à la Colonie bien dest choses dont il ne
pouvait guère s'embarrasser, n'emportant que le
strict nécessaire. Pourquoi ? Parce qu'il espé-
rait retourner à la même Colonie. Il est changé.
Le tour de valse n'a déjà rien d'agréable. Mais
que vont devenir hardes, meubles. laissés là-
bas ? Quelle source de déceptions et de désen-
chantements! AT est-il donc pas possible de con-
cilier les besoins du service qui, je le répète,
priment tout, avec les intérêts de ces braves
fonctionnaires qui ont, au loin, faire connaître
et aimer la France ? Serait-il donc si difficile,
avant leur embarquement, de leur faire conttaÍ-
tre leur lieu de destination ? Je n'ignore las,
certes, que des nécessités imprévues peucent
parfois, au cours même du voyage, déterminer
des changements. C'est exact. La vie coloniale
offre plus de surprises que la vie métropoli-
taine. C'est cependant, je crois, l'exception. En
tout cas, pourquoi ne réduirait-on pas les risques
au minimum ? Entre les Lieutenants-Gouver-
neurs et le Gouverneur Général, d'une part,
entre le Gouverneur Général et le Ministère,
d'autre part, les communications sont assez ra-
pides, semble-t-il, pour que toutes les difficul-
tés, de quelque nature qu'elles soient, ne doi-
vent pas être considérées, à mon humble avis,
1 comme insurmontables.
La réforme est trop importante pour qu'elle
ne lente pas l'esprit avisé et le cœur généreux
du ministre des Colonies, mon éminent ami
A Ibert Sarraut, que rien de ce qui touche à
notre Empire colonial ne trouoæ jamais indif;,
firent. ,..;
Henri Michel,
ancien Sénateurf
Délégué élu du Dahomey au Conseil
Supérieur des Colonies.
- - -- - --
Commission., sénatoriale des, Colonies 1
La Commission Sénatoriale des Colonies
se réunira demain à 14 heures.
A l'ordre du jour :
Suite de l'enquête sur la production co-
tonnière : , ..:.
Audition de, MM. Wa-ddington, président
de l' Association Cotonnière. cfoloniale ; Mar-
cel Hirsch, .président de .la. Compagnie de
.Culture Cotônniëre du Niger.
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
Application de la loi du 26 février 1911
aux morues frigorifiées
La loi du 26 février 1911 portant encoura-
gement aux grandes pêches maritimes, a
fixé dans son article 11, le montant des
primes qui seront allouées sur les produits
des pêches pour lesquelles l'armement bé-
néficie des primes établies par les articles
2 à 6 de la même loi.
Ces primes qui, fixées primitivement à
4 francs et à 20 francs, d'après l'échelle ac-
tuellement en vigueur jusqu'au 31 décem-
bre 1926, varient, suivant les circonstances,
entre 3 fr. 24 et 16 fr. 20, ne sont payées
que pour la morue sèche et ne pourraient
s'appliquer à la morue conservée par
congélation. Cette restriction s'explique par
le fait que, lors de la préparation de la loi,
ce procédé de conservation n'était pas em-
ployé. Mais au moment où le Gouverne-
ment vient de concéder le frigorifique de
Saint-Pierre-et-Miquelon, édifié en vue de
développer la conservation du poisson par
le froid, il paratt nécessaire de ne pas
pla.cer la morue congelée au frigorifique sur
un pied d'infériorité vis-à-vis de la morue
sèe e.
Pour rétablir entre les deux procédés
l'égalité de traitement, il importe d'éten-
dre le bénéfice des primes prévues pour la
morue salée aux morues frigorifiées pro-
venant, comme les morues séchées, de la
pêche effectuée sous pavillon national.
Il y a lieu d'observer que le montant des
primes allouées ne parait pas devoir être
augmenté du fait de cette mesure. En ef-
fet, les morues qui seraient frigorifiées et
entreposées à Sain t-Pierre-et-Miquelort,
viendront en déduction de celles qui au-
raient bénéficié des primes accordées aux
morues sèches.
au SENAT
COMMISSION
Projets et propositions intéressant l'Algérie
Le Sénat a procédé cet après-midi à 14-
heures et. demie, à la désignation de la Com-
mission de 18 membres nommés pour exa-
miner en 1924 les projets et propositions
concernant l'Algérie.
Les incompatibilités parlementaires
La Commission de Législation civile et
criminelle, chargée de rapporter la propo-
sition de loi de M. Gaudin de Vilaine,réunie
hier sous la présidence de M. Boivin-Cham-
peaux, a entendu MM. Maunoury, minis-
tre de l'Intérieur, Albert Sarraut, ministre
'des Colonies, Duroux, Cuttoli et Gasser,
sénateurs d'Algérie.
Cette audition avait lieu au sujet du vote
émis par le Sénat, la semaine dernière con-
cernant l'incompatibilité, du mandat parle-
mentaire avec l'exercice de missions dé-
passant une durée de six mois.
MM. Maunoury et Sarraut ont insusté sur
la nécessité où se trouvait le Gouverne-
'ficnt de confier parfois des missions tem-
poraires à des personnalités politiques et
signalé les avantages qui jusqu'ici en
étaient résultés.
---- --- - - -- -----.
MM. Duroux. Cuttoli et. Gasser onit élo-
quemment rappelé l'œuvre poursuivie en
Algérie par M. le Gouverneur Steeg et ré-
clamé la modification du texte précédem-
ment adopté par la Commission, afin de
permettre le renouvellement de la mission
de M. Th. Steee.
La Commission après une longue discus-
sion, a pris en considération un amende-
ment de MM. Duroux, Cuttoli et GaSser
indiquant « que des missions temporaires
renouvelables pourraient être confiées à
des parlementaires en qualité de Gouver-
neurs Généraux de l'Algérie et des Colonies,
do Résidents Généraux pour les pays de
Protectorat. »
Rapports et Déerets
Décret du 20 février 1924 modifiant le dé-
cret du 17 décembre 1919 qui a déterminé
la composition et les attributions de la
Commission de surveillance des banques
coloniales d'émission.
Les dispositions de l'article 2 du .décret du
17 décembre tOlO sont abroges et rempla-
cées par lés dispositions ci-après :
a Il est adjoint à la commission deux rap-
porteurs nommes par le garde des Sceaux et
choisis parmi les auciitemrs ou mailres des re-
quêtes au Conseil d'Etat.
« Ils ont voix délibérative dans toutes les
affaires dont ils font le rapport. Il
Décret œa 19 février 1924 modifiant le dé-
cret du 30 mars 1893 réglementant la pê-
che aux huîtres en Nouvelle-Calédonie.
Décret du 22 février 1924 en vertu duquel
contrairement aux dispositions de l'arti-
cle 2 du décret du 21 mars 1911, le gret-
fier de la justice de paix à compétence
étendue de Kaolack remplira les fonctions
de notaire.
La charge de notaire pourra être sépa-
rée du greffe de Kaolack dans les condi-
tions- fixées par l'article 2 du décret du 15
avril 1893.
J. 0. du 4 mars 1924
Décrets du 29 février 1924 instituant une
limite d'âge pour les juges de paix d'Al-
gérie, du Maroc et de Tunisie.
Cette limite est lixée à 70 ans.
Décret du 28 février 1924 portant homolo-
gation d'une décision des délégations
financières algériennes ayant pour objet
d'étendre aux bulletins d'expédition des
colis agricoles le régime fiscal des colisi
postaux.
Décret du 28 février 1924 portant homologa-
tion d'une décision des délégations finan-
cières algériennes, relative aux immuni-
tés fiscales accordées aux Sociétés de cré-
dit agricole.
(/. 0. du 5 mars 1924.)
EN À. O. F.
création de magasins Généraux
Depuis quelques années déjà, l'Adminis-
tration de l' « Afrique Occidentale Française »
avait envisagé la création de magasins généraux
dans les diverses colonies du groupe où le
fonctionnement de ces organismes était de na-
ture à faciliter les transactions commerciales.
Pour diverses raisons, cette institution avait dû
être différée.
Le Gouverneur Général, saisi à nouveau de
demandes émanant de groupements importants
et provoquées par e développement économi-
que de la Colonie, a jugé opportun de réaliser
ce projet et d'instituer, pour cela, une réglemen-
tation de principe fixant les conditions de fonc-
tionnement des magasins généraux en Afrique
Occidentale Française.
Dans ce but, M. Carde a soumis au Dépar-
emefttun projet de réglementation qui a fait
l'objet d'un décret en date du 19 février der-
nier.
Poursuivant il" application de la méthode de
décentralisation administrative que le Gouver-
neur Général a adoptée, ce décret laisse aux
Lieutenants-Gouverneurs des Colonies du
Groupe le soin de désigner les localités où
pourront être établis des magasins généraux et
d'accorder les autorisations de les ouvrir. Ces
autorisations seront accordées, après avis du
Conseil d'Administration ou du Conseil privé,
dans les conditions fixées par les contrats spé-
ciaux à chaque entreprise, étaMis d'un commun
accord entre les Lieutenants-Gouverneurs et
les intéressés. A chaque contrat sera annexé
un règlement particulier à chaque établisse-
ment.
Toutefois, en ce qui concerne spécialement
le port de Dakar, les contrats et règlements
dont il s'agit ci-dessus seront établis d'un com-
mun accord entre le Gouverneur Général et les
intéressés, l'autorisation d'ouvrir lies magasins
généraux étant donnée par le chef de la Fédé-
ration ouest-africaine, après avis du Conseil
de Gouvernement ou de la Commission per-
manente.
La raison de l'intervention exceptionnelle du
Gouverneur Général réside en ce fait que le
port de Dakar, bien Ique situé dans la Colonie
du Sénégal, est géré directement par le Gou-
vernement Général. Aucune mesure intéressant
cette gestion ne peut donc être prise sans in-
tervention du Gouverneur Général.
Par ailleurs, le chef du Service des Douanes
de chaque Colonie est consulté lorsque l'éta-
blissement projeté doit fonctionner dans des
locaux soumis au régiment de. retrepôt réel
ou qu'il doit recevoir des marchandises en en-
trepôt fictif.
♦
la population desÉtabllssemenlS français
de l'Ooéanie
---()o(>--
Un recensement complet de ,, la population
des Etablissements Français de l'Océanie a eu
lieu dans la seconde quinzaine du mois de jan-
vier 1924.
Il - a donné les résultats - suivants :
Ville de Papeete 4.601 habit.
Ile de Tahiti., 7.145 -
Ile de Morea et Maias,. , 1.927
Ile de Makatea.,. 628
Archipel des Marquises. 2.300 -
Archipel des Tuamotu. 3.715 -
Archipel cL-s Iles-Sous-le-Ve»t. 6.920 -
Iles Gambier. 1.512 -
lies Tubuaï et Raivavar. 1.148 -
Iles Rimitu et Rimatara 1.567
Iles Rapa 240
Soit au totail : 31.703 habitants.
eo -
Élections au Conseil Supérieur des Colonies
00
ANNAM
Inscnts, 882 ; votants, 678.
Ont obtenu :
MM. Montpezat 311 voix
Valat 244
Bisson 80
Demy 14
Nuls 29 -
Les résultats de 4 sections éloignées Il
nt pas encore parvenues.
TONKIN
Inscrits, 2.560 ; votants, 1.808.
Ont obtenu :
MM. Dr Forest 669 voix
Dandoto 544 -
Iphate 222 -
Saumon 101 -
Ducamp 99 -
Sicard 76 -
Martin. , , 32 -
Caron 27
Nuls 62
Les résultats de Campha ne sont pas
ncore parvenus.
CAMBODGE
Inscrits, 480 ; votants, 468.
Ont obtenu :
M. Ernest Outrey 463 voix élu
♦ 1
A L'OFFICIEL
Le J. 0. du 4 mars 1924 a publié le ta-
bleau d'avancement du personnel civil de
l'administration pénitentiaire coloniale
pour l'année' 1924.
ARIYÉE
-0-
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, appelé en France par le Président du
Conseil, est arrivé à Marseille hier matin
et est attendu dans la soirée à Paris.
Hommage à M. Steeg
--0.0-- 1
Tous ceux qui connaissent les haute-
qualités d'intelligence, de labeur et de dé-
vouement du Gouverneur Général de l'Al-
gérie ne sont pas étonnés de voir journel-
lement les témoignages émus de sympathie
qu'il reçoit.
11 s'est admirablement acquitté dtl la
haute et difficile mission qui lui est con-
fiée depuis juillet 1921. Il -serait vraiment
déplorable que du fait du vote du Sénat
elle ne puisse lui être renouvelée.
Son .œuvre en Algérie a réuni les suffra-
ges des colons et des indigènes et. assuré
à notre Afrique du Nord une ère de grande
prospérité.
M. Th. Steeg, par son action bienfai-
sante, voit se grouper aujourd'hui autour
de lui tous les parlementaires algériens qui
ont tenu à dire au Président Ou Conseil
l'émoi des populations algériennes et ré-
clamé son maintien à la tête de nos trois
grands 'départements. Le lendemain, la
représentation parlementaire algérienne
renouvelait ces déclarations dans un déjeu-
ner intime qu'elle offrait à M. Steeg.
La presse tout entière d'Algérie, sans dis-
tinction de nuances, a tenu en cette-cir-
constance à magnifier l'œuvre poursuivie
par M. Steeg, œuvre qui lui a valu l'estime
et l'amité des populations algériennes
française et indigène.
Tous les groupements politiques et éco-
nomiques ont également tenu à rendre
hommage au labeur éclairé de M. Steeg.
Au milieu de ces centaines de télégram-
mes de sympathie adressés au distingué
Gouverneur Général, signalons seulement
les suivants :
De M. Saurin, président des Délégations
Financières
Steeg, Gouverneur général Algérie, Paris.
Sommes profondément surpris et émus par
la décision si brusque du Sénat dont le résultat
fatal sera de priver dans l'avenir l'Algérie de
la collaboration précieuse et utile d'éminents
parlementaim.
Votre œuvre durant ces dernières années et
les sympathies unanimes qui vous entourent
sont des preuves pertinentes de l'erreur qui
çemble être commise.
Nous espérons encore qu'une interprétation
plus large de la loi nous permette^ de compter
pouvoir vous conserver encore longtemps pour
te plus grand bien de notre chère Algérie.
Je suis assuré d'être en cette circonstance l'in-
terprète fidèle de l'unanimité des Délégations
financières.
Sentiments affectueusement dévoués.
P. SAURIN.
Président des Délégations Financières.
De M. Raffi, maire d'Alger,
Steeg, Gouverneur général, Paris.
La nouvelle apportée par la presse que vous
songiez à vous démettre de vois fonctions de
Gouverneur général a causé dans toute l'Algé-
rie et plus particulièrement dans la ville d'Al-
ger, la plus vive émotion. Les éminents servi-
ces que vous avez déjà rendus à notre Colonie,
les grands espoirs que légitimaient pleinement
vos rares qualités d'administrateur, votre clair-
voyance, votre inlassable dévouement faisaient
très vivement désirer votre maintien à la tête
du Gouvernement de l'Algérie pendant de lon-
gues années encore. 11 serait désastreux pour
ce pays que vous en abandonniez la direction
au moment où vous avez pu le connaître, vous
rendre compte de ses besoins, des moyens de
mettre en valeur ses immenses richesses naturel-
les, où vous aviez conclu un magnifique pro-
gramme qui devait procurer ii l'Algérie le plus
merveilleux essor.
Des indications qui me parviennent de tous
côtés, votre départ apparaît aux Algériens
comme extrêmement funeste pour le dévelop-
pement de l'Algérie.
Pendant la guerre, notre Colonie a ûlonntr
d'assez éclatantes preuves de. son dévouement
à la Mère-Patrie pour qu'on tienne quelque
compte de son sentiment, de ses véritables in-
térêts. --
« De toutes les nouvelles qui me parviennent,
il ressort avec évidence que l'Algérie tient ab-
solument à vous Conserver à sa tête pendant le
plus longtemps possible, et que toute mesure
qui la priverait du remarquable gouverneur en
qui elle a mis tout son espoir l'atteindrait et
la mortifierait profondément.
Me faisant plus spécialement Tinterprète du
Conseil municipal, et de la ville d'Alger, je viens
vous dire combien nous tenons' à vous voir de-
meurer à la tête de la Colonie. Vous avez donné
en particulier à la ville d'Alger tant de preuves
de votre sollicitude, vous avez si bien su pren-
dre nos cœurs que votre départ serait consi-
déré comme un grand malheur. C'est assez vous
dire à quel point est désiré votre retour défini-
tif parmi nous.
.Veuillez croire, Monsieur le Gouverneur gé-
néral, à mes sentiments respectueux et affec-
tueusement dévouas.
RAFFI, maire d'Alger.
De M .Billard, • président de la Chambre de
Commerce d'Alger et de la, réunion des prési-
dente des Chambres de Commerce d'Algérie :
Poincaré, présient Conseil des ministres,
Paris.
Réunion présidents Chambres Commerce Al-
gérie vous renouvelle expression respectueuse
confiance et me change vdus transmettre vœu
unanime assemblées consulaires ne pas ..être
privées soudainement de haute expérience de
M. le Gouverneur général Steeg, si précieuse
pour Algérie dans crise économique actuelle.
Nous ne doutons pas que l'amendement
nouveau accepté par la Commission séna-
toriale de législation dont nous donnons
le texte d'autre part ne soit ratifié par le¡
Sénat.
L'AIDE COLONIALE
AUX BEGIONS DEVASTEES
–0–
Une subvention de 20.000 francs a été
accordée par arrêté du commissaire de la
République, au Togo à la commune de Ly-
Fontaine, dans T Aisne.
̃ : •
Aux Indes Néerlandaises
Les planteurs: de caoutchouc' de 3ava se
plaignent des mesures- priser par le Gou-
vernement local pour restreindre- la. pro-
duction du caoutchouc de plantation aux
Indes Néerlandaises. Les autorités esti-
ment, au contraire, que la limitation for-
cée servira les intérêts des planteurs en
prévenant l'avilissement des cours.
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