Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 février 1924 19 février 1924
Description : 1924/02/19 (A25,N28). 1924/02/19 (A25,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64111322
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE.N° 28 Lfr NUMERO : 20 CENTIMES 1 MARDI SOIR, 19 FEVRIER 1924
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Un ail 6 mois 3 moÎl
ABONNEMENTS ( France et Colonies 80 « 45 » 25 »
- Nt~S {~ra~r 120 » 65. 3S.
On w tbeene dan* tous les Bareaus de ooste et chez les principaux libraires
, - -
La justice indigène aux Comores
-------
La justice indigène aux Comores est régie
pai le décret du 22 octobre 1906. C'est la
seule survivance de l'autonomie : c'est dire
que c'est un des rares textes administratifs
appropriés au pays.
Tous délits commis par des indigènes au
préjudice de qui que ce soit - ressortis-
sent de la compétence de tribunaux répres-
sifs, à compétence correctionnelle, à raison
d'un par île. A Madagasar, au contraire,
ces indigènes ne sont justiciables des tribu-
naux du premier degré qu'autant que les dé-
lits restent. purement indigènes, c'est-à-dire
commis par des indigènes au préjudice d'au-
tres^ indigènes. Tous autres cas relèvent de
la compétence des tribunaux français. La
différence est sensible. Elle est justifiée par
lx situation particulière des îles-composant
Varchipel des Comores.
- Il est généralement reconnu -que la condi-
tion indispensable d'une bonne justice indi-
gène est la rapidité, Réserver : la connais-
sance des délits commis par les indigènes au
préjudice d'Européens aux tribunaux fran-
çais - en l'espèce la justice de paix à com-
pétence étendue de Mayotye - serait aller
à l'encontre de ce principe de politique indi-
gène. Certes, il n'y aurait à cela aucun in-
convénient si. les Comores n'étaient des
Ses, n'ayant entre elles que des moyens de
communication espacés. C'est peut-être re-
grettable, mais c'est là un fait contre lequel
les raisonnements ne prévalent pas. Dans la
pratique, les prévenus seraient obligés d'at-
tendre le passage des bateaux ou la venue
intermittente du tribunal de Mayotte en au-
dience foraine, sans parler des allées et ve-
nues de témoins, de dossiers, de gardes, ni
des frais élevés qui s'ensuivraient. Autant
dire que toute répression serait impossible.,
Pense-t-on qu'un colon ou directeur de pro-
priété se déciderait à porter plainte ou à
signaler des voleurs, si un voyage à Mayotte
devait en résulter pour lui, entraînant une
absence d'un ou deux mois? Une semblable
organisation aurait certainement pour consé-
quence une recrudescence des vols, déjà suf-
fisamment nombreux.
Ces considérations ont vraisemblablement
inspiré les rédacteurs du texte de 1906. Par-
faitement adaptée à la situation toute spé-
ciale de l'archipel, son abrogation serait
d'effet nuisible et une assimilation au régime
judiciaire de Madagascar plutôt défavora-
ble.
Si la justice pénale indigène donne satis-
faction, il n'en est malheureusement pas de
même de la justice civile indigène. Le prin-
cipe en est cependant juste. Il n'était pas
possible .d'appliquer ici le Code civil. Son
fondement individualiste est en opposition
absolue avec les principes du Coran qui ont
conservé la famille comme base de l'organi-
sation sociale. Le Coran régit toute la vie
indigène de l'archipel. Appliquer nos codes
équivaudrait à violer toutes les coutumes,
toutes les croyances. Ce ne serait pas sans
péril. A population musulmane, législation
musulmane.
Dès l'instant que l'on est décidé à faire
application des principes tirés du Coran,
peut-on le faire par l'intermédiaire de --
gistrats français? Evidemment non. Com-
ment peut-on espérer qu'un magistrat que les
hasards de sa calTièl appellent aux Co-
mores et qui n'y reviendra sans doute jamais
puisse s'assimiler cette jurisprudence très
complète et très complexe? C'est impossible.
- Quelle confiance inspirerait-i.1 aux parties?
Aucune. La preuve en est facile à démon-
trer. Aux termes du décret de 1906, les tri-
bunaux français sont compétents en matière
civile quand les parties sont d'accord pour
leur soumettre leurs différends. En dix-sept
ans, pas une fois, le cas ne s'est produit ! Il
ne restait donc qu'une solution : faire appli-
quer le droit indigène -- car le Coran est un
Code civil, autant qu'un Code religieux -
par des magistrats indigènes. L'organisation
actuelle fonctionne sur ces bases : les litiges
entre indigènes ressortent de la compétence
des tribunaux de cadis.
Si ,1e principe de cette organisation est
fondé et le seul justifié, les détails d'appli-
cation soulèvent de nombreuses critiques.
Elles visent tout d'abord le recrutement de
ces juges indigènes. On en saisit toute l'im-
portance quand on saura qu'ils jugent sans
appel.
Le cadre des cadis n'existe pas. Aucune
condition de recrutement, de connaissances
juridiques exigées. N'importe qui peut être
nommé cadi et devenir, sans recours possi-
ble, le seul juge en matière civile indigène.
C'est un peu paradoxal et pas absolument
rassurant pour les intéressés. Longtemps, si
peu d'importance a été attachée à ces fonc-
tions qu'elles n'étaient qu'un accessoire de
celles de chef de canton.
Autre sujet d'inquiétude. Pour ce pouvoir
sans appel, les cadis touchent une solde
mensuelle de 40 francs ! un peu plus qu'un
boy, un peu moins qu'un cuisinier. Et en-
eore ne perçoivent-ils ces émoluements que
depuis octobre 1921. Auparavant, ils de-
TOient se contenter de 20 francs! Pense-t-on
pour ce prix, avoir des- magistrats intègres,
t à l'abri de toute suspicion. Je ne voudrais
l'affirmer. Des plaintes souvent entendues
m'inciteraient plutôt à pencher pour l'opi-
nion contraire. -
De plus, le décret de 1906 est resté muet
sur les règles de compétence, les délais de
procédure, les moyens d'exécution des jùge-
gents. Ce sont là de graves lacunes. La com-
pétence raiione persona n'est pas définie. Un
plaideur peut porter le différend devant le
cadi de son choix. Est-il besoin de dire qu'il
peut être tenté de saisir le cadi qu'il a su
rendre accessible à certaines formes de solh-
citations? La chose jugée n'existe pas.
Un plaideur mécontent - et il y en a
presque toujours 'au moins un - peut re-
tourner. pour la même affaire devant un
autre cadi. Il n'est limité que par leur nom-
bre. L'exiguité des îles met seule une li-
mite à cette recherche de la vérité. L'ab-
sence de voies d'exécution fait qu'un plai-
deur, en dehors de l'intervention administra-
tive, n'a pour pourvoir à son jugement que
la bonne volonté - du perdant, qui estime
cette garantie suffisante?
Il résuke^de.tout-ceci-que^lesjprocès sônt_
intenfiinableSj les f-raié Sverélevég, lè
droit de propriété menacé a chaque instant.
Bien qu'une organisation identique existât
autrefois, ces inconvénients ne se présen-
taient pas. Le cadi n'était que l'émanation
du sultan, grand chef religieux qui à ce ti-
titre avait le droit d'évocation et les moyens
de faire exécuter un jugement rendu en son
nom. Cette garantie disparut avec la fin du
pouvoir des sultans.
Il conviendrait donc de compléter le dé-
cret de 1906 sur ces points de détail pour
doter les Comores d'une organisation judi-
ciaire indigène parfaitement adaptée aux né-
cessités découlant de la nature de l'archipel
et de la mentalité de ses habitants.
Pierre Valude,
-i Député du Cher.
M. Millurand à l'EIPOSitiOI d'Aviculture
Le Président de la République s'est rendu
à l'exposition d'aviculture.
La visite a commencé par les vins et les
fruits et légumes de VAfrique du Nord, qui
s ont vivement intéressé le chef de l'Etat. il a
rappelé son voyage de 1922 dans l'Atrique du
Nord.
--
Villégiature princière
--<>-
S-. A. R. la Princesse Béatrice de Grande-
Bretagne arrivera à Alger cette semaine où
elle fera un court séjour; de là elle s'embar-
fJuera ensuite pour l'Espagne où elle sera
l'hôte à Madrid dcS.Il!. la Reine d'Espagne,
sa fille.
:–
EN TRIPOLITAINE
–O"-
A la suite de l'occupation de Ghadamès
par les troupes italiennes, que nous avons
annoncée hier, les journaux de la pénin-
sule publient une note précisant que la
nouvelle occupation assure à l'Italie le bé-
néfice de l'accord italo-français du 12 sep-
tembre 1919, récemment ratifié par les
deux nations, ét aux termes duquel l'Italie-
s'engageait à occuper le plus tôt possible
l'oasis de Ghadamès.
Non seulement, cet accord règle avanta-
geusement pour la-colonie italienne la ques-
tion des confins avec les possessions fran-
çaises, mais comporte des engagements du
Gouvernement français à l'égard des sujets
italiens de Tunisie en ce qui concerne les
besoins de l'Italie en phosphates tunisiens.
9
L'industrie textile au Japon
L'industrie textile est celle qui a acquis
les plus grands développements au Japon.
Selon les statistiques officielles, le nombre
des usines dans le pays est passé de fin
1911 à fin 1920 de 14.2$$à 45.806 : elles se
sont accrues toutefois plus en quantité
qu'en puissance car le nombre des ouvriers
'et ouvrières occupés a progressé dans la
même période de 793.8S5 à 1.486.442, ayant
à peine doublé ; il est vrai que fin 1920
l'industrie était en pleine crise et n'avait
qu'une marche ralentie. Plos de la moitié
de ce personnel travaillait fin 1920 dans
les usines textiles.
Voici la décomposition, à cette date, des
usines et des ouvriers et ouvrières par
catégorie d'industrie, les papeteries, les
fabriques de céramique, de savon, de bou-
gies étant comprises dans les statistiques
parmi les affaires de produits chimiques :
Nombre
d'usines Ouvriers
Industrie textile 18.098 818.795
MétaJIurg. et constr.
mécaniques 6.245 243.404
Industries chimiques 5.509 164.170
Alimentation 7.771 103.001
Divers 8.183 152.072
Total. 45,806 1.486.442
4>
A la Commission des Colonies
0
iLa Commission de l'Algérie, des lo-
nies et des pays de protectorat se réunira,
mercredi, 20 février, à 16 heures.
A l'ordre du jour figure seulement la
désignation d'un rapporteur pour le projet
de loi 7067 tendant à ériger en commune
distincte la section du Tampon détachée
de la commune 'de Saint-Pierre (RéunIon).
Agence Générale
et Agences Economiques
---0+--
J'ai relaté hier dans
quelles conditions, en face
de l'Office, Colonial y
avaient. été créés les di-
vers offices de nos posses-
sions il Outre-Mer.
La nomination récente
de M. Touzet, directeur
du Cabinet du ministre des
Colonies, à la tête de I Agence Générale des
Colonies semble avoir changé la face des cho-
ses, en écartant tout au moins provisoirement
la suppression des services de la Galerie d'Or-
léans.
M. Touzet à songé à reconstituer et à réoi-
ganiser l'Office Colonial pour en faire le
rouage essentiel de notre politique économique
coloniale, en exerçant une surveillance sur le
fonctionnement des agences actuellement exis-
tante"
, Dotée d'un budget important alimenté par
les subventions considérablement augmentées de
nos principales colonies, l'Agence Générale
des Colonies deoient dans ce projet, à côté et
même en dehors du ministère, un établissement
très important qui éclipse et rejette à l'arrière-
plan les diverses. agences économiques fondées
à Paris depuis quelques années.
La Commission des Colonies n'a pas cm
devoir suivre M. Touzet dans ses profitions.
Au moment où les méthodes d'économies et
de simplifications semblent devoir s'imposer, il
lui a paru excessif de créer un organe nou-
veau qui deviendrait légalement un second mi-
nistère, alors qu'en fait, et d'une façon irrégu-
lière il a déjà outrepassé les droits et les pou-
voirs qui lui avaient été conférés. La Com-
mission s'est également prononcée contre la
multiplicité des agences : leur dispersion et les
attributions qu elles s'arrogent vont à l'encon-
tre du but économique qu'elles doivent attein-
dre et en faussent complètement le caractère.
La Commission des Colonies propose, en
remplacement des organismes existant une
« Agence économique », rattachée au minis-
tère des Colonies représentant nos diverses
possessions et pays de prolectcwat. Elle aurait
des attributions bien définies pour assurer par
tous les moyens (presse, brochures, films, con-
férences, foires, expositions, musées) une pro-
pagande active en faveur du développement
économique de nos colonies, de favoriser la
colonisation et de faciliter les échanges com-
merciaux entre la Métropole et ses possessions
Les dépenses de cette Agence économique
figureraient au budget colonial, mais seraient
en partie compensées par les contributions des
colonies fixées annuellement par loi de fi-
nance. Elle comprendrait un directeur nommé,
par décret, six chefs de section, un nombre
Variable de rédacteurs, d'administrateurs de
commis et d'expéditionnaires, enfin des tech-
niciens spécialistes.
On éviterait ainsi des irrégularités ou des
fantaisies administratives et, en supprimant la
personnalité civile et l'autonomie de toutes les
agences qui s'étaient créées, on permettrait au
Parlement d'exercer son contrôle comme sur
les autres institutions.
Il est certain que l'on conçoit assez mal, à 1
Paris la coexistence d'une Agence Générale
des Colonies, dépendant du ministère ou même
indépendante, avec d'autres agences relevant
directement des colonies, car il semble que
le but à atteindre soit tout à fait identique.
D'autre part, il est incontestable que l'Office
Colonial aussi bien que les diverses agences
économiques des colonies ne peuvent se recom-
mander d'une origine bien légale, ni d'une
réglementation bien régulière et qu'elles doi-
vent leur naissance plutôt à des questions de
1 personne qu'à des ¡questions de principe. Tou-
tefois, la décision que vient de prendre ia
Commission des Colonies et qu'elle a sévère-
ment motivée ne saurait être acceptée sans pro-
testations par nos grandes colonies dont elle
semble de nouveau établir la subordination
étroite au Ministère des Colonies, alors que les
idées et les tendances nouvelles paraissent leur
consentir plus d'initiative et plus d'indépen-
dance. I
Si quelques-unes des agences nouvellement
créées se sont montrées imprudentes en dépas-
sant la sphère de leurs attributions ou en sou-
levant même dans leur propre colonie, d'acer-
bes critiques, elles ne symbolisent pas moins
à Paris, la véritable idée cohniale que l'on
s'efforce de répandre et d'accréditer partout
dans les esprits. Elles en constituent une léei-
lime propagande.
Il est donc à souhaiter que la réforme pro-
posée, si elle doit être appliquée, s'inspire 1
davantage dans ses grandes lignes d'un esprit
de décentralisation plus conforme aux progrès
récents de nos possessions d'Outre-Mer el
évite de décourager leurs initiatives très loua-
bles.
L. -G - Thébault
Le développement industriel
du Tonkin
M. Bauduin de Belleval fera .jeudi pro-
chain 21 février, à 5 h. 1/2, à l'Ecole des
Hautes Etudes Sociales, 16, rue de la Sor-
bonne, une conférence SUT les possibilités
industrielles et minières du Tonkin. Entrée
libre.
EN à&. O. 't.t 1
1
La situation économique
La- situation - econo *ique
Bien que nous ayons tenu nos lecteurs
au courant de la situation économique des
Colonies du Groupe de l'A. O. F. au fur
à mesure qu'ils nous parvenajer., nous
trouvons dans le Bulletin du mois de fé-
vrier 1924, de l'Agence Economique de l'A.
0. F. les indications complémentaires que
nous publions ci-dessous :
Les recettes douanières pour les onze
premiers mois de 1923 se sont élevées à
67.674.529 fr., dépassant de plus de 22 mil-
lions les prévisions budgétaires et de plus
de 19 millions les recettes effectuées au
cours de la période correspondance de 1922.
SENEGAL
Au' moment où nous nous occupons de
l'importation de moutons mérinos en A. O.
F., il est intéressant de notèr les rensei-
gnements qui nous parviennent du Séné-
gal à ce sujet :
Les moutons mérinos -envoyés par la
Chambre de commerce de Tourcoing pour
des essais d'élevage à Richard Toll, sur
les bords de la Taouey, sont arrivés en
octobre. Il conviendra, à l'avenir, de faire
passer ce troupeau, entre le 15 septembre
et le 1er décembre, sur le plateau sablon-
neux qui s'étend à l'est du lac de Guier,
à 15 ou 20 kilomètres de Richard Toll, pour
lui éviter les maladies dues aux piqûres
d'insectes.
Au point de vue agricole, la récolte du
petit mil est terminée presque partout et
son rendement est très satisfaisant. Pour
les niébés et les pastèques, il y a eu des
déceptions, ducs aux ravages des insec-
tes.
La production devant être intensifiée et
la crue du fleuve ayant été plus considé-
rable que de coutume, les indigènes pré-
parent les terrains inondés pour les ense-
mencer en gros mil, en patates et en maïs.
La récolte des arachides s'annonçait
partout comme excellente et très supé-
rieure à la moyenne.
Une Société s'est constituée dans la
métropole et a fait choix d'un terrain dans
la région de Tabadiou, sur les bords de la
Casamance, pour y entreprendre la cul-
ture du coton.
En novembre 1923, l'exploitation du che-
min de fer de Dakar à Saint-Louis a ac-
cusé les chiffres suivants :
Quantités Valeurs
Tonnes
Voyageurs –• 47.621 389.728 98
Grande vitesse:
Bagages et
messageries •• 574.000 144.071 92
Petite vitesse:
Arachides 3.173.000
619.749 74
Divers .-,. 16.880.000
Totaux 20.627.000 1.153.550 64
Le Thiès-Kaljcs a donné pour le mois
d'octobre, les chiffres suivants pour son
exploitation :
G. V. IRagagcs et messageries, 11.698 ton-
nes kilométrique S.P.V.: arachides, mil, riz,
épicerie, farine, vins, tissus, matières d'im-
portaticn, alcool, matériaux de construction,
retour d'emballages (sacs vides), marchan-
dises diverses, 129.438 t. k. ; transport de
la construction, 16.769 t. k. ; voyageurs ki-
lomètres, 974.4SQ v. k. ; recettes du trafic,
272.132 francs.
GUINEE FRANÇAISE
Dans le cercle de Kankan, le commandait
de cercle a prcspecté des terrains aurifères
qui ont donné des résultats très satisfai-
sants
La préparation 'des rizières parole tra-
vail à Ja charrue a été poussée très active-
ment, les indigènes ont aisément compris
les avantages de la motoculture
Une Société, privre a expédié du cerclp de
Kissidougoui une tonne et demie de dà à une
corderie de France.
Le trafic, du chemin de fer de Cona-
kry au Niger a accusé les chiffres suivants-
du lor janvier au 31 octobre 1923 :
Tissus, 777 tonnes 7 ; kolas,131 tonnes 8 ;
cuirs, 1.130 t. 0 ; sel, 5.555 t. 7 : arachides,
1.6-49 t. 6 ; riz, 5.555 t. 0 ; caoutchouc, 972
tonnes 2.
Voyageurs :
Nombre, 97.861 ; voyageurs kilomètres,
8.339.912.
Marchandises :̃
Tonnage, 29.198 tonnes 679 ; tonnes ki-
lométriques, 11.444.974 t. 0.
Commerce, 4.512.703 fr. 87 : réquisitions,
925.273 fr. 66.
I COTE D'IVOIRE
Au mois d'octobre 1923, la situation agri-
cole était la suivante :
Sur la basse Côte d'Ivoire, les pluies ont
été assez régulièrement réparties ; à Ein-
gerville, seize jours de pluie ont donné
122 m/m, 55. Ces précipitations peu éle-
vées n'ont permis de se harsarder à des
plantations qu'à la fin du mois.
Palmier à huile : L'activité des indigènes
est grande, grâce aux cours stables de
l'huile et des palmistes. Les pluies consé-
cutives à de forts coups de soleil ont favo-
risé la maturation des fruits et augmen-
tent leur rendement en huile.
Cacaoyer : La récolte du cacao bat son
plein et lés résultats obtenus permettent
d'en bien augurer. Les demandes de cabos-
ses de semences, toujours aussi nombreu-
ses, font prévoir la mise en plantation de
nouvelles surfaces.
Caféier ; Cette culture tend a se propa-
- ger surtout chez les indigènes. Les variétés 1
les plus demandées sont le « Robusta » et
le « gros Indénié ».
Colatier : La production des colas aug-
mente très rapidement : les cours de 5 et
6 francs le kilo, récemment obtenus, ont en-
couragé colons et indigènes & s'occuper
de cette culture. Actuellement, les cours,
qui se maintiennent entre 2 francs et
2 fr. 50, permettent encore des bénéfices
suffisants pour assurer de l'intérêt à cette
culture.
Cultures vivrières : Le manque d'eau, en
septembre, a retardé les plantations de pa-
tates, d'ignames et de maïs ; les pluies sur-
venues en octobre ont permis de regagner
ce retard. «
Les terrassements de la route Dabou-
Tiassalé sont achevés jusqu'à 44 kilo-
mètres au delà ,de Dabou. L'approvision-
nement des matériaux nécessaires pour la
construction des ouvrées- devant remplacer
de'Vànt i-èmplacer
les ponts établis provisoirement en Bois est
en cours. L'adjudication des ponts, prévus
jusqu'à 45 kilomètres de Dabou, a eu lieu
le lor décembre dernier.
A Abidjan : Les travauxTi-après, exé-
cutés en régie, sont actuellement en cours :
1° Construction d'un magasin pour le ser-
vice des P. T. T. ; 2° Construction d'un
pavillon à étage et d'un hangar pour le ser-
vice des travaux publics ; 30 Travaux de
terrassement en vue de la mise en état de
viabilités des principales voies d'Abidjan et
de l'établissement d'un boulevard lagu-
1 naire.
Les travaux ci-après, exécutés à l'entre-
prise, viennent de commencer : -- - - -
Ouverture d'une voie nouvelle à Abid-
jan.
Construction de 276 mètres de murs de
quai et cie e21 mètres du boulevard lagu-
naire.
DAHOMEY
Le trafic du chemin de fer Est Dahoméen
a accusé les chiffres suivants pendant le
mois d'octobre 1923 :
1° Résultats du trafic
Voyageurs :
Nombre -.;. 13.197 »
Voyageurs-kilomètres 321.259 0)
Marchandises :
Tonnes 1. 783.860 »
Tonnes kilométriques. 63.161.590 »
'20 Recettes générales
Commerce. 55.545 90
Services publics 2.565 »
Hors -trafic 3. 07 »
Voici les chiffres du chemin de fer Cen-
tral-Dahoméen pendant le même mois.
1° Résultats du trafic
Voyageurs :
Nombre :-. Fr. 28.080 »
Voyageurs-kilomètres 1.298.480)1
Marchandises :
Quantités en tonnes .t. 3.020 »
Tonnes kilométriques tk 303.280 »
2° Recettes effectuées
Commerce Fr. 221.450 »
Sercices publics 10.490 »
A l'hôpital de Porto-Novo, il a été cons-
truit un local de désinfection, un"bâtiment
pour les contagieux et les locaux d'hospi-
talisation pour les indigents hommes et
feffilns. Un dispensaire va être construit
à Cotonou.
SOUDAN FRANÇAIS
La. production agricole semble devoir être
satisfaisante dans toute la colonie, surtout
en ce qui concerne les cultures vivrières,
particulièrement celle des arachides.
La récolte du coton et du sisal s'annon-
çait comme brillante dans les cercles de
Kayes, Nioro, Statadougou, Bafoulabé.
Dans les cercles de Bamako, Kita, Bou-
gouni, Sikasso, Koutiala, Nara, les cultu-
res indigènes ont parfaitement réussi, no-
tamment celle du mil et du maïs.
La culture rfiaralchère s'est beaucoup dé-
veloppée aux environs de Bamako.
Le riz doit donner une bonne récolte dans
le Macina et la région île San, Moptî; Ban-
diagara, Niafunké.
L'acclimatement des blés tendres se pour-
suit dans la région de Tombouctou et des
étendues très importantes vont être ense-
mencées.
A mesure que le Niger baissait, les indi-
gènes plàntaient du tabac, entre Koulikoro
et Tombouctou.
Entre Niafunké et Tombouctou, on cul-
tive sur les rives du fleuve les légumineu-
ses ainsi que les plantes fourragères.
HAUTE-VOLTA
Le rendement des diverses cultures a été
satisfaisant en général, bon dans la ma-
jorité des cercles,; passable dans les cercles
de Ouagadougou et de Ouahigruya, mé-
diocre dans celui de Kaya.
Un gros effort avait été fait pour aug-
menter l'étendue des ensemencements et
des cultures. Les pluies. ont, malheureuse-
ment, été insuffisantes, mais d'effort n'est
pas .perdu car les terrains préparés donne-
ront, l'an prochain, un meilleur rendement.
NIGER
Pendant le mois de novembre, les récol-
tes d'hivernage ont été terminées : elles
ent donné des résultats satisfaisants.
Autour des mares, la culture maraîchère
alterne avec la culture du tabac indigène.
La culture, du coton Sakellaridis va être
essayée en terrain irrigable.
Le Centre agricole de Niamey va tenter
'd'acclimater des arbres fruitiers et d'es
plantes ornementales à l'aide de graines
provenant du Dahomey.
A LA CHAMBRE
RAPPORT
Le statut naval et la défense des Ckdouieç
Le projet de loi sur lorganisation des
fonctions maritimes ne contient, comme
son titre l'indique, que des dispositions pu-
rement organiques. Il est entièrSment dis-
tinct - et constitue, d'ailleurs, la préface
nécessaire - du programme de reconstitu-
tion matérielle de la défense des côtes que
le Parlement ne cesse de réclamer depuis la
fin de la guerre et qui, quoique élaboré par
le Département de la Marine depuis, de
longs mois, n'a pu encore être soumis à
l'examen de la Chambre en raison des diffi-
cultés de la situation financière. Ce projet
n'en offre pas moins un grand intérêt car il
pose les principes essentiels de l'organisa-
tion de la défense des côtes et surtout mar-
que la volonté du haut commandement na-
val de donner à ces principes une consécra-
tion légale, seule capable de garantir à
cette organisation la stabilité qui, par suite
de l'absence d'une doctrine ferme, lui a si
fâcheusement ipanqué dans le assé. La
marine s'oriente ainsi dans -la voie féconde
que lui a tracée le Département de la Guerre
en donnant à notre armée le statut légal
qui, de 1875 à 1914, a garanti la stabilité
de nos institutions militaires et contribué
ainsi à préparer la revanche du droit
Rien ne saurait mieux démontrer la né-
cessité d'un tel statut que la discussion, à
la lumière des enseignements de l'histoire,
du principe essentiel posé par l'article pre-
mier du projet de loi soumis aux délibéra-
tions de la Chambre : « Le Ministre de la
Marine est chargé d'organiser et d'assurer
la défense des frontières maritimes. »
Après avoir rappelé ce qui fut et qui
doit être 'responsable de la défense des cô-
.tes, notre ami Georges Boussenot a exa-
miné la défense des côtes de nos colonies.
- -- .0_- -
Le projet de loi qui fut soumis par le
Gouvernement ne comportait aucune dispo-
sition spéciale pour les frontières maritimes
coloniales. C'est là, évidemment, une la-
cune qu'il a paru à la Commission de la
Marine militaire nécessaire de combler.
Pendant la dernière guette, ijuelques-
unes de nos colonies se sont vues directe-
ment menacées par les raids qu'effectuaient
les quelques croiseurs auxiliaires dont dis-
posait l'Allemagne. On juge des dangers
que pourraient courir certaines de nos pos-
sessions lointaines dont la plupart des éta-
blissements industriels se trouvent en bor-
dure de la mer si, demain, une guerre ve-
nait à éclater entre la France et une puis-
sante nation maritime..
Sans vouloir créer dans nos colonies le
même système de défense que l'on prévoit
pour les côtes métropolitaines, il est cepen-
dant indispensable de constituer et d'entre-
tenir sur quelques points convenablement
choisis du littoral colonial des éléments ma-
ritimes suffisants pour pouvoir, - en cas
d agression d'un ou plusieurs bâtiments en-
nemis, ner. et même, si possible, paraly-
ser l'action de ces derniers. Cette question
de la défense maritime des colonies n'a été
que très récemment posée. A plusieurs re-
prises, M.Georges Boussenot,dans' ces der-
nières années, l'a posée à la Chambre.
Après avoir résumé sommairement l'his-
torique de l'organisation, encore primitive
de cette défense, le rapporteur expose que
la réorganisation ne peut cependant avoir
lieu que sur des bases nouvelles, la situa-
tion politique s'étant profondément modi-
fiée depuis 1914. Il est alors apparu au Gou-
vernement qu'il était indispensable de pro-
voquer une nouvelle décision du Conseil
supérieur de la Défense nationale. Ce der-
nier se réunit .le 27 mai 1922 et formula
l'avis :
1° De classer Dakar comme « base
navale » et de l'organiser suivant les
mêmes principes que les - grandes bases
navales de la Métropole ;
2° De conserver Saïgon.cap-Saint.Jàc1
ques, Fort-de-France et Diégo-Suarez com-
me « points d'appui de la flotte aux colo-
nies », de les organiser uniquement en vue
de les protéger contre les entreprises de
bâtiments légers ennemis et les coups de
main de troupes de. débarquement ;
3° De placer ces trois points d'appui
dans l'ordre ci-dessus indiqué au point de
vue de leur importance et de l'urgence de
leur organisation ; de remettre toutefois
en état, simultanément et dans le plus bref
délai possible, les installations existantes
et - encore utilisables. - -- -
La lûorgnriisation des points *1 appui de
la flotte, telle qu'elle est envisagée ci-des-
sus, ne saurait donc plus avoir pour but
uniquement d'assurer à notre flotte les
noyaux de protection et de ravitaillement
qui lui sont nécessaires.
Les points d'appui doivent concourir -érr'\
lement à la protection du territoire des co-
lonies où ils se trouvent ; Ils participent
donc dans une-manière indirecte.
Les organisations à prévoir dès le tcmpss.
de paix pour assurer la défense maritime
des colonies doivent comprendre :
a) Des bases maritimes d'opération plus
ou moins importantes, pour permettre à
nos navires de'guerre de s'abriter, de se -
ravitailler et de se réparera pour servir
de points d'attache à nos escadrilles ; ces
bases serviraient en même temps de.ports
de refuge à nos navires de commerce qui,
ans cela, seraient exposés à être immé-
diatement capturés. -
b) Un réseau de transmission de rensei-
gnements permettant de prévenir dans le
plus 'bref délai la base maritime que'les-en-
nemis approchent de tel ou tel point des
côtes. -'
La question qui. à Tneurë actuelle, paraît
principalement devoir retenir l'attention.
est donc celle do l'organisation des bases
navales d'après les directives fixées, il y a
un an par le Conseil' supérieur-de la Dé-
fense nationale.
Le Département des Colonies a invité les
Gouverneurs généraux et Gouverneurs de
l'Afrique occidentale française de l'Indo-
I chirc^, de Madagascar et de la Ial-tjnique."
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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La Annonce» et Ridant** tonI reçues etux Bureaux du Journal et dam ktAgeMudePublklii
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La justice indigène aux Comores
-------
La justice indigène aux Comores est régie
pai le décret du 22 octobre 1906. C'est la
seule survivance de l'autonomie : c'est dire
que c'est un des rares textes administratifs
appropriés au pays.
Tous délits commis par des indigènes au
préjudice de qui que ce soit - ressortis-
sent de la compétence de tribunaux répres-
sifs, à compétence correctionnelle, à raison
d'un par île. A Madagasar, au contraire,
ces indigènes ne sont justiciables des tribu-
naux du premier degré qu'autant que les dé-
lits restent. purement indigènes, c'est-à-dire
commis par des indigènes au préjudice d'au-
tres^ indigènes. Tous autres cas relèvent de
la compétence des tribunaux français. La
différence est sensible. Elle est justifiée par
lx situation particulière des îles-composant
Varchipel des Comores.
- Il est généralement reconnu -que la condi-
tion indispensable d'une bonne justice indi-
gène est la rapidité, Réserver : la connais-
sance des délits commis par les indigènes au
préjudice d'Européens aux tribunaux fran-
çais - en l'espèce la justice de paix à com-
pétence étendue de Mayotye - serait aller
à l'encontre de ce principe de politique indi-
gène. Certes, il n'y aurait à cela aucun in-
convénient si. les Comores n'étaient des
Ses, n'ayant entre elles que des moyens de
communication espacés. C'est peut-être re-
grettable, mais c'est là un fait contre lequel
les raisonnements ne prévalent pas. Dans la
pratique, les prévenus seraient obligés d'at-
tendre le passage des bateaux ou la venue
intermittente du tribunal de Mayotte en au-
dience foraine, sans parler des allées et ve-
nues de témoins, de dossiers, de gardes, ni
des frais élevés qui s'ensuivraient. Autant
dire que toute répression serait impossible.,
Pense-t-on qu'un colon ou directeur de pro-
priété se déciderait à porter plainte ou à
signaler des voleurs, si un voyage à Mayotte
devait en résulter pour lui, entraînant une
absence d'un ou deux mois? Une semblable
organisation aurait certainement pour consé-
quence une recrudescence des vols, déjà suf-
fisamment nombreux.
Ces considérations ont vraisemblablement
inspiré les rédacteurs du texte de 1906. Par-
faitement adaptée à la situation toute spé-
ciale de l'archipel, son abrogation serait
d'effet nuisible et une assimilation au régime
judiciaire de Madagascar plutôt défavora-
ble.
Si la justice pénale indigène donne satis-
faction, il n'en est malheureusement pas de
même de la justice civile indigène. Le prin-
cipe en est cependant juste. Il n'était pas
possible .d'appliquer ici le Code civil. Son
fondement individualiste est en opposition
absolue avec les principes du Coran qui ont
conservé la famille comme base de l'organi-
sation sociale. Le Coran régit toute la vie
indigène de l'archipel. Appliquer nos codes
équivaudrait à violer toutes les coutumes,
toutes les croyances. Ce ne serait pas sans
péril. A population musulmane, législation
musulmane.
Dès l'instant que l'on est décidé à faire
application des principes tirés du Coran,
peut-on le faire par l'intermédiaire de --
gistrats français? Evidemment non. Com-
ment peut-on espérer qu'un magistrat que les
hasards de sa calTièl appellent aux Co-
mores et qui n'y reviendra sans doute jamais
puisse s'assimiler cette jurisprudence très
complète et très complexe? C'est impossible.
- Quelle confiance inspirerait-i.1 aux parties?
Aucune. La preuve en est facile à démon-
trer. Aux termes du décret de 1906, les tri-
bunaux français sont compétents en matière
civile quand les parties sont d'accord pour
leur soumettre leurs différends. En dix-sept
ans, pas une fois, le cas ne s'est produit ! Il
ne restait donc qu'une solution : faire appli-
quer le droit indigène -- car le Coran est un
Code civil, autant qu'un Code religieux -
par des magistrats indigènes. L'organisation
actuelle fonctionne sur ces bases : les litiges
entre indigènes ressortent de la compétence
des tribunaux de cadis.
Si ,1e principe de cette organisation est
fondé et le seul justifié, les détails d'appli-
cation soulèvent de nombreuses critiques.
Elles visent tout d'abord le recrutement de
ces juges indigènes. On en saisit toute l'im-
portance quand on saura qu'ils jugent sans
appel.
Le cadre des cadis n'existe pas. Aucune
condition de recrutement, de connaissances
juridiques exigées. N'importe qui peut être
nommé cadi et devenir, sans recours possi-
ble, le seul juge en matière civile indigène.
C'est un peu paradoxal et pas absolument
rassurant pour les intéressés. Longtemps, si
peu d'importance a été attachée à ces fonc-
tions qu'elles n'étaient qu'un accessoire de
celles de chef de canton.
Autre sujet d'inquiétude. Pour ce pouvoir
sans appel, les cadis touchent une solde
mensuelle de 40 francs ! un peu plus qu'un
boy, un peu moins qu'un cuisinier. Et en-
eore ne perçoivent-ils ces émoluements que
depuis octobre 1921. Auparavant, ils de-
TOient se contenter de 20 francs! Pense-t-on
pour ce prix, avoir des- magistrats intègres,
t à l'abri de toute suspicion. Je ne voudrais
l'affirmer. Des plaintes souvent entendues
m'inciteraient plutôt à pencher pour l'opi-
nion contraire. -
De plus, le décret de 1906 est resté muet
sur les règles de compétence, les délais de
procédure, les moyens d'exécution des jùge-
gents. Ce sont là de graves lacunes. La com-
pétence raiione persona n'est pas définie. Un
plaideur peut porter le différend devant le
cadi de son choix. Est-il besoin de dire qu'il
peut être tenté de saisir le cadi qu'il a su
rendre accessible à certaines formes de solh-
citations? La chose jugée n'existe pas.
Un plaideur mécontent - et il y en a
presque toujours 'au moins un - peut re-
tourner. pour la même affaire devant un
autre cadi. Il n'est limité que par leur nom-
bre. L'exiguité des îles met seule une li-
mite à cette recherche de la vérité. L'ab-
sence de voies d'exécution fait qu'un plai-
deur, en dehors de l'intervention administra-
tive, n'a pour pourvoir à son jugement que
la bonne volonté - du perdant, qui estime
cette garantie suffisante?
Il résuke^de.tout-ceci-que^lesjprocès sônt_
intenfiinableSj les f-raié Sverélevég, lè
droit de propriété menacé a chaque instant.
Bien qu'une organisation identique existât
autrefois, ces inconvénients ne se présen-
taient pas. Le cadi n'était que l'émanation
du sultan, grand chef religieux qui à ce ti-
titre avait le droit d'évocation et les moyens
de faire exécuter un jugement rendu en son
nom. Cette garantie disparut avec la fin du
pouvoir des sultans.
Il conviendrait donc de compléter le dé-
cret de 1906 sur ces points de détail pour
doter les Comores d'une organisation judi-
ciaire indigène parfaitement adaptée aux né-
cessités découlant de la nature de l'archipel
et de la mentalité de ses habitants.
Pierre Valude,
-i Député du Cher.
M. Millurand à l'EIPOSitiOI d'Aviculture
Le Président de la République s'est rendu
à l'exposition d'aviculture.
La visite a commencé par les vins et les
fruits et légumes de VAfrique du Nord, qui
s ont vivement intéressé le chef de l'Etat. il a
rappelé son voyage de 1922 dans l'Atrique du
Nord.
--
Villégiature princière
--<>-
S-. A. R. la Princesse Béatrice de Grande-
Bretagne arrivera à Alger cette semaine où
elle fera un court séjour; de là elle s'embar-
fJuera ensuite pour l'Espagne où elle sera
l'hôte à Madrid dcS.Il!. la Reine d'Espagne,
sa fille.
:–
EN TRIPOLITAINE
–O"-
A la suite de l'occupation de Ghadamès
par les troupes italiennes, que nous avons
annoncée hier, les journaux de la pénin-
sule publient une note précisant que la
nouvelle occupation assure à l'Italie le bé-
néfice de l'accord italo-français du 12 sep-
tembre 1919, récemment ratifié par les
deux nations, ét aux termes duquel l'Italie-
s'engageait à occuper le plus tôt possible
l'oasis de Ghadamès.
Non seulement, cet accord règle avanta-
geusement pour la-colonie italienne la ques-
tion des confins avec les possessions fran-
çaises, mais comporte des engagements du
Gouvernement français à l'égard des sujets
italiens de Tunisie en ce qui concerne les
besoins de l'Italie en phosphates tunisiens.
9
L'industrie textile au Japon
L'industrie textile est celle qui a acquis
les plus grands développements au Japon.
Selon les statistiques officielles, le nombre
des usines dans le pays est passé de fin
1911 à fin 1920 de 14.2$$à 45.806 : elles se
sont accrues toutefois plus en quantité
qu'en puissance car le nombre des ouvriers
'et ouvrières occupés a progressé dans la
même période de 793.8S5 à 1.486.442, ayant
à peine doublé ; il est vrai que fin 1920
l'industrie était en pleine crise et n'avait
qu'une marche ralentie. Plos de la moitié
de ce personnel travaillait fin 1920 dans
les usines textiles.
Voici la décomposition, à cette date, des
usines et des ouvriers et ouvrières par
catégorie d'industrie, les papeteries, les
fabriques de céramique, de savon, de bou-
gies étant comprises dans les statistiques
parmi les affaires de produits chimiques :
Nombre
d'usines Ouvriers
Industrie textile 18.098 818.795
MétaJIurg. et constr.
mécaniques 6.245 243.404
Industries chimiques 5.509 164.170
Alimentation 7.771 103.001
Divers 8.183 152.072
Total. 45,806 1.486.442
4>
A la Commission des Colonies
0
iLa Commission de l'Algérie, des lo-
nies et des pays de protectorat se réunira,
mercredi, 20 février, à 16 heures.
A l'ordre du jour figure seulement la
désignation d'un rapporteur pour le projet
de loi 7067 tendant à ériger en commune
distincte la section du Tampon détachée
de la commune 'de Saint-Pierre (RéunIon).
Agence Générale
et Agences Economiques
---0+--
J'ai relaté hier dans
quelles conditions, en face
de l'Office, Colonial y
avaient. été créés les di-
vers offices de nos posses-
sions il Outre-Mer.
La nomination récente
de M. Touzet, directeur
du Cabinet du ministre des
Colonies, à la tête de I Agence Générale des
Colonies semble avoir changé la face des cho-
ses, en écartant tout au moins provisoirement
la suppression des services de la Galerie d'Or-
léans.
M. Touzet à songé à reconstituer et à réoi-
ganiser l'Office Colonial pour en faire le
rouage essentiel de notre politique économique
coloniale, en exerçant une surveillance sur le
fonctionnement des agences actuellement exis-
tante"
, Dotée d'un budget important alimenté par
les subventions considérablement augmentées de
nos principales colonies, l'Agence Générale
des Colonies deoient dans ce projet, à côté et
même en dehors du ministère, un établissement
très important qui éclipse et rejette à l'arrière-
plan les diverses. agences économiques fondées
à Paris depuis quelques années.
La Commission des Colonies n'a pas cm
devoir suivre M. Touzet dans ses profitions.
Au moment où les méthodes d'économies et
de simplifications semblent devoir s'imposer, il
lui a paru excessif de créer un organe nou-
veau qui deviendrait légalement un second mi-
nistère, alors qu'en fait, et d'une façon irrégu-
lière il a déjà outrepassé les droits et les pou-
voirs qui lui avaient été conférés. La Com-
mission s'est également prononcée contre la
multiplicité des agences : leur dispersion et les
attributions qu elles s'arrogent vont à l'encon-
tre du but économique qu'elles doivent attein-
dre et en faussent complètement le caractère.
La Commission des Colonies propose, en
remplacement des organismes existant une
« Agence économique », rattachée au minis-
tère des Colonies représentant nos diverses
possessions et pays de prolectcwat. Elle aurait
des attributions bien définies pour assurer par
tous les moyens (presse, brochures, films, con-
férences, foires, expositions, musées) une pro-
pagande active en faveur du développement
économique de nos colonies, de favoriser la
colonisation et de faciliter les échanges com-
merciaux entre la Métropole et ses possessions
Les dépenses de cette Agence économique
figureraient au budget colonial, mais seraient
en partie compensées par les contributions des
colonies fixées annuellement par loi de fi-
nance. Elle comprendrait un directeur nommé,
par décret, six chefs de section, un nombre
Variable de rédacteurs, d'administrateurs de
commis et d'expéditionnaires, enfin des tech-
niciens spécialistes.
On éviterait ainsi des irrégularités ou des
fantaisies administratives et, en supprimant la
personnalité civile et l'autonomie de toutes les
agences qui s'étaient créées, on permettrait au
Parlement d'exercer son contrôle comme sur
les autres institutions.
Il est certain que l'on conçoit assez mal, à 1
Paris la coexistence d'une Agence Générale
des Colonies, dépendant du ministère ou même
indépendante, avec d'autres agences relevant
directement des colonies, car il semble que
le but à atteindre soit tout à fait identique.
D'autre part, il est incontestable que l'Office
Colonial aussi bien que les diverses agences
économiques des colonies ne peuvent se recom-
mander d'une origine bien légale, ni d'une
réglementation bien régulière et qu'elles doi-
vent leur naissance plutôt à des questions de
1 personne qu'à des ¡questions de principe. Tou-
tefois, la décision que vient de prendre ia
Commission des Colonies et qu'elle a sévère-
ment motivée ne saurait être acceptée sans pro-
testations par nos grandes colonies dont elle
semble de nouveau établir la subordination
étroite au Ministère des Colonies, alors que les
idées et les tendances nouvelles paraissent leur
consentir plus d'initiative et plus d'indépen-
dance. I
Si quelques-unes des agences nouvellement
créées se sont montrées imprudentes en dépas-
sant la sphère de leurs attributions ou en sou-
levant même dans leur propre colonie, d'acer-
bes critiques, elles ne symbolisent pas moins
à Paris, la véritable idée cohniale que l'on
s'efforce de répandre et d'accréditer partout
dans les esprits. Elles en constituent une léei-
lime propagande.
Il est donc à souhaiter que la réforme pro-
posée, si elle doit être appliquée, s'inspire 1
davantage dans ses grandes lignes d'un esprit
de décentralisation plus conforme aux progrès
récents de nos possessions d'Outre-Mer el
évite de décourager leurs initiatives très loua-
bles.
L. -G - Thébault
Le développement industriel
du Tonkin
M. Bauduin de Belleval fera .jeudi pro-
chain 21 février, à 5 h. 1/2, à l'Ecole des
Hautes Etudes Sociales, 16, rue de la Sor-
bonne, une conférence SUT les possibilités
industrielles et minières du Tonkin. Entrée
libre.
EN à&. O. 't.t 1
1
La situation économique
La- situation - econo *ique
Bien que nous ayons tenu nos lecteurs
au courant de la situation économique des
Colonies du Groupe de l'A. O. F. au fur
à mesure qu'ils nous parvenajer., nous
trouvons dans le Bulletin du mois de fé-
vrier 1924, de l'Agence Economique de l'A.
0. F. les indications complémentaires que
nous publions ci-dessous :
Les recettes douanières pour les onze
premiers mois de 1923 se sont élevées à
67.674.529 fr., dépassant de plus de 22 mil-
lions les prévisions budgétaires et de plus
de 19 millions les recettes effectuées au
cours de la période correspondance de 1922.
SENEGAL
Au' moment où nous nous occupons de
l'importation de moutons mérinos en A. O.
F., il est intéressant de notèr les rensei-
gnements qui nous parviennent du Séné-
gal à ce sujet :
Les moutons mérinos -envoyés par la
Chambre de commerce de Tourcoing pour
des essais d'élevage à Richard Toll, sur
les bords de la Taouey, sont arrivés en
octobre. Il conviendra, à l'avenir, de faire
passer ce troupeau, entre le 15 septembre
et le 1er décembre, sur le plateau sablon-
neux qui s'étend à l'est du lac de Guier,
à 15 ou 20 kilomètres de Richard Toll, pour
lui éviter les maladies dues aux piqûres
d'insectes.
Au point de vue agricole, la récolte du
petit mil est terminée presque partout et
son rendement est très satisfaisant. Pour
les niébés et les pastèques, il y a eu des
déceptions, ducs aux ravages des insec-
tes.
La production devant être intensifiée et
la crue du fleuve ayant été plus considé-
rable que de coutume, les indigènes pré-
parent les terrains inondés pour les ense-
mencer en gros mil, en patates et en maïs.
La récolte des arachides s'annonçait
partout comme excellente et très supé-
rieure à la moyenne.
Une Société s'est constituée dans la
métropole et a fait choix d'un terrain dans
la région de Tabadiou, sur les bords de la
Casamance, pour y entreprendre la cul-
ture du coton.
En novembre 1923, l'exploitation du che-
min de fer de Dakar à Saint-Louis a ac-
cusé les chiffres suivants :
Quantités Valeurs
Tonnes
Voyageurs –• 47.621 389.728 98
Grande vitesse:
Bagages et
messageries •• 574.000 144.071 92
Petite vitesse:
Arachides 3.173.000
619.749 74
Divers .-,. 16.880.000
Totaux 20.627.000 1.153.550 64
Le Thiès-Kaljcs a donné pour le mois
d'octobre, les chiffres suivants pour son
exploitation :
G. V. IRagagcs et messageries, 11.698 ton-
nes kilométrique S.P.V.: arachides, mil, riz,
épicerie, farine, vins, tissus, matières d'im-
portaticn, alcool, matériaux de construction,
retour d'emballages (sacs vides), marchan-
dises diverses, 129.438 t. k. ; transport de
la construction, 16.769 t. k. ; voyageurs ki-
lomètres, 974.4SQ v. k. ; recettes du trafic,
272.132 francs.
GUINEE FRANÇAISE
Dans le cercle de Kankan, le commandait
de cercle a prcspecté des terrains aurifères
qui ont donné des résultats très satisfai-
sants
La préparation 'des rizières parole tra-
vail à Ja charrue a été poussée très active-
ment, les indigènes ont aisément compris
les avantages de la motoculture
Une Société, privre a expédié du cerclp de
Kissidougoui une tonne et demie de dà à une
corderie de France.
Le trafic, du chemin de fer de Cona-
kry au Niger a accusé les chiffres suivants-
du lor janvier au 31 octobre 1923 :
Tissus, 777 tonnes 7 ; kolas,131 tonnes 8 ;
cuirs, 1.130 t. 0 ; sel, 5.555 t. 7 : arachides,
1.6-49 t. 6 ; riz, 5.555 t. 0 ; caoutchouc, 972
tonnes 2.
Voyageurs :
Nombre, 97.861 ; voyageurs kilomètres,
8.339.912.
Marchandises :̃
Tonnage, 29.198 tonnes 679 ; tonnes ki-
lométriques, 11.444.974 t. 0.
Commerce, 4.512.703 fr. 87 : réquisitions,
925.273 fr. 66.
I COTE D'IVOIRE
Au mois d'octobre 1923, la situation agri-
cole était la suivante :
Sur la basse Côte d'Ivoire, les pluies ont
été assez régulièrement réparties ; à Ein-
gerville, seize jours de pluie ont donné
122 m/m, 55. Ces précipitations peu éle-
vées n'ont permis de se harsarder à des
plantations qu'à la fin du mois.
Palmier à huile : L'activité des indigènes
est grande, grâce aux cours stables de
l'huile et des palmistes. Les pluies consé-
cutives à de forts coups de soleil ont favo-
risé la maturation des fruits et augmen-
tent leur rendement en huile.
Cacaoyer : La récolte du cacao bat son
plein et lés résultats obtenus permettent
d'en bien augurer. Les demandes de cabos-
ses de semences, toujours aussi nombreu-
ses, font prévoir la mise en plantation de
nouvelles surfaces.
Caféier ; Cette culture tend a se propa-
- ger surtout chez les indigènes. Les variétés 1
les plus demandées sont le « Robusta » et
le « gros Indénié ».
Colatier : La production des colas aug-
mente très rapidement : les cours de 5 et
6 francs le kilo, récemment obtenus, ont en-
couragé colons et indigènes & s'occuper
de cette culture. Actuellement, les cours,
qui se maintiennent entre 2 francs et
2 fr. 50, permettent encore des bénéfices
suffisants pour assurer de l'intérêt à cette
culture.
Cultures vivrières : Le manque d'eau, en
septembre, a retardé les plantations de pa-
tates, d'ignames et de maïs ; les pluies sur-
venues en octobre ont permis de regagner
ce retard. «
Les terrassements de la route Dabou-
Tiassalé sont achevés jusqu'à 44 kilo-
mètres au delà ,de Dabou. L'approvision-
nement des matériaux nécessaires pour la
construction des ouvrées- devant remplacer
de'Vànt i-èmplacer
les ponts établis provisoirement en Bois est
en cours. L'adjudication des ponts, prévus
jusqu'à 45 kilomètres de Dabou, a eu lieu
le lor décembre dernier.
A Abidjan : Les travauxTi-après, exé-
cutés en régie, sont actuellement en cours :
1° Construction d'un magasin pour le ser-
vice des P. T. T. ; 2° Construction d'un
pavillon à étage et d'un hangar pour le ser-
vice des travaux publics ; 30 Travaux de
terrassement en vue de la mise en état de
viabilités des principales voies d'Abidjan et
de l'établissement d'un boulevard lagu-
1 naire.
Les travaux ci-après, exécutés à l'entre-
prise, viennent de commencer : -- - - -
Ouverture d'une voie nouvelle à Abid-
jan.
Construction de 276 mètres de murs de
quai et cie e21 mètres du boulevard lagu-
naire.
DAHOMEY
Le trafic du chemin de fer Est Dahoméen
a accusé les chiffres suivants pendant le
mois d'octobre 1923 :
1° Résultats du trafic
Voyageurs :
Nombre -.;. 13.197 »
Voyageurs-kilomètres 321.259 0)
Marchandises :
Tonnes 1. 783.860 »
Tonnes kilométriques. 63.161.590 »
'20 Recettes générales
Commerce. 55.545 90
Services publics 2.565 »
Hors -trafic 3. 07 »
Voici les chiffres du chemin de fer Cen-
tral-Dahoméen pendant le même mois.
1° Résultats du trafic
Voyageurs :
Nombre :-. Fr. 28.080 »
Voyageurs-kilomètres 1.298.480)1
Marchandises :
Quantités en tonnes .t. 3.020 »
Tonnes kilométriques tk 303.280 »
2° Recettes effectuées
Commerce Fr. 221.450 »
Sercices publics 10.490 »
A l'hôpital de Porto-Novo, il a été cons-
truit un local de désinfection, un"bâtiment
pour les contagieux et les locaux d'hospi-
talisation pour les indigents hommes et
feffilns. Un dispensaire va être construit
à Cotonou.
SOUDAN FRANÇAIS
La. production agricole semble devoir être
satisfaisante dans toute la colonie, surtout
en ce qui concerne les cultures vivrières,
particulièrement celle des arachides.
La récolte du coton et du sisal s'annon-
çait comme brillante dans les cercles de
Kayes, Nioro, Statadougou, Bafoulabé.
Dans les cercles de Bamako, Kita, Bou-
gouni, Sikasso, Koutiala, Nara, les cultu-
res indigènes ont parfaitement réussi, no-
tamment celle du mil et du maïs.
La culture rfiaralchère s'est beaucoup dé-
veloppée aux environs de Bamako.
Le riz doit donner une bonne récolte dans
le Macina et la région île San, Moptî; Ban-
diagara, Niafunké.
L'acclimatement des blés tendres se pour-
suit dans la région de Tombouctou et des
étendues très importantes vont être ense-
mencées.
A mesure que le Niger baissait, les indi-
gènes plàntaient du tabac, entre Koulikoro
et Tombouctou.
Entre Niafunké et Tombouctou, on cul-
tive sur les rives du fleuve les légumineu-
ses ainsi que les plantes fourragères.
HAUTE-VOLTA
Le rendement des diverses cultures a été
satisfaisant en général, bon dans la ma-
jorité des cercles,; passable dans les cercles
de Ouagadougou et de Ouahigruya, mé-
diocre dans celui de Kaya.
Un gros effort avait été fait pour aug-
menter l'étendue des ensemencements et
des cultures. Les pluies. ont, malheureuse-
ment, été insuffisantes, mais d'effort n'est
pas .perdu car les terrains préparés donne-
ront, l'an prochain, un meilleur rendement.
NIGER
Pendant le mois de novembre, les récol-
tes d'hivernage ont été terminées : elles
ent donné des résultats satisfaisants.
Autour des mares, la culture maraîchère
alterne avec la culture du tabac indigène.
La culture, du coton Sakellaridis va être
essayée en terrain irrigable.
Le Centre agricole de Niamey va tenter
'd'acclimater des arbres fruitiers et d'es
plantes ornementales à l'aide de graines
provenant du Dahomey.
A LA CHAMBRE
RAPPORT
Le statut naval et la défense des Ckdouieç
Le projet de loi sur lorganisation des
fonctions maritimes ne contient, comme
son titre l'indique, que des dispositions pu-
rement organiques. Il est entièrSment dis-
tinct - et constitue, d'ailleurs, la préface
nécessaire - du programme de reconstitu-
tion matérielle de la défense des côtes que
le Parlement ne cesse de réclamer depuis la
fin de la guerre et qui, quoique élaboré par
le Département de la Marine depuis, de
longs mois, n'a pu encore être soumis à
l'examen de la Chambre en raison des diffi-
cultés de la situation financière. Ce projet
n'en offre pas moins un grand intérêt car il
pose les principes essentiels de l'organisa-
tion de la défense des côtes et surtout mar-
que la volonté du haut commandement na-
val de donner à ces principes une consécra-
tion légale, seule capable de garantir à
cette organisation la stabilité qui, par suite
de l'absence d'une doctrine ferme, lui a si
fâcheusement ipanqué dans le assé. La
marine s'oriente ainsi dans -la voie féconde
que lui a tracée le Département de la Guerre
en donnant à notre armée le statut légal
qui, de 1875 à 1914, a garanti la stabilité
de nos institutions militaires et contribué
ainsi à préparer la revanche du droit
Rien ne saurait mieux démontrer la né-
cessité d'un tel statut que la discussion, à
la lumière des enseignements de l'histoire,
du principe essentiel posé par l'article pre-
mier du projet de loi soumis aux délibéra-
tions de la Chambre : « Le Ministre de la
Marine est chargé d'organiser et d'assurer
la défense des frontières maritimes. »
Après avoir rappelé ce qui fut et qui
doit être 'responsable de la défense des cô-
.tes, notre ami Georges Boussenot a exa-
miné la défense des côtes de nos colonies.
- -- .0_- -
Le projet de loi qui fut soumis par le
Gouvernement ne comportait aucune dispo-
sition spéciale pour les frontières maritimes
coloniales. C'est là, évidemment, une la-
cune qu'il a paru à la Commission de la
Marine militaire nécessaire de combler.
Pendant la dernière guette, ijuelques-
unes de nos colonies se sont vues directe-
ment menacées par les raids qu'effectuaient
les quelques croiseurs auxiliaires dont dis-
posait l'Allemagne. On juge des dangers
que pourraient courir certaines de nos pos-
sessions lointaines dont la plupart des éta-
blissements industriels se trouvent en bor-
dure de la mer si, demain, une guerre ve-
nait à éclater entre la France et une puis-
sante nation maritime..
Sans vouloir créer dans nos colonies le
même système de défense que l'on prévoit
pour les côtes métropolitaines, il est cepen-
dant indispensable de constituer et d'entre-
tenir sur quelques points convenablement
choisis du littoral colonial des éléments ma-
ritimes suffisants pour pouvoir, - en cas
d agression d'un ou plusieurs bâtiments en-
nemis, ner. et même, si possible, paraly-
ser l'action de ces derniers. Cette question
de la défense maritime des colonies n'a été
que très récemment posée. A plusieurs re-
prises, M.Georges Boussenot,dans' ces der-
nières années, l'a posée à la Chambre.
Après avoir résumé sommairement l'his-
torique de l'organisation, encore primitive
de cette défense, le rapporteur expose que
la réorganisation ne peut cependant avoir
lieu que sur des bases nouvelles, la situa-
tion politique s'étant profondément modi-
fiée depuis 1914. Il est alors apparu au Gou-
vernement qu'il était indispensable de pro-
voquer une nouvelle décision du Conseil
supérieur de la Défense nationale. Ce der-
nier se réunit .le 27 mai 1922 et formula
l'avis :
1° De classer Dakar comme « base
navale » et de l'organiser suivant les
mêmes principes que les - grandes bases
navales de la Métropole ;
2° De conserver Saïgon.cap-Saint.Jàc1
ques, Fort-de-France et Diégo-Suarez com-
me « points d'appui de la flotte aux colo-
nies », de les organiser uniquement en vue
de les protéger contre les entreprises de
bâtiments légers ennemis et les coups de
main de troupes de. débarquement ;
3° De placer ces trois points d'appui
dans l'ordre ci-dessus indiqué au point de
vue de leur importance et de l'urgence de
leur organisation ; de remettre toutefois
en état, simultanément et dans le plus bref
délai possible, les installations existantes
et - encore utilisables. - -- -
La lûorgnriisation des points *1 appui de
la flotte, telle qu'elle est envisagée ci-des-
sus, ne saurait donc plus avoir pour but
uniquement d'assurer à notre flotte les
noyaux de protection et de ravitaillement
qui lui sont nécessaires.
Les points d'appui doivent concourir -érr'\
lement à la protection du territoire des co-
lonies où ils se trouvent ; Ils participent
donc dans une-manière indirecte.
Les organisations à prévoir dès le tcmpss.
de paix pour assurer la défense maritime
des colonies doivent comprendre :
a) Des bases maritimes d'opération plus
ou moins importantes, pour permettre à
nos navires de'guerre de s'abriter, de se -
ravitailler et de se réparera pour servir
de points d'attache à nos escadrilles ; ces
bases serviraient en même temps de.ports
de refuge à nos navires de commerce qui,
ans cela, seraient exposés à être immé-
diatement capturés. -
b) Un réseau de transmission de rensei-
gnements permettant de prévenir dans le
plus 'bref délai la base maritime que'les-en-
nemis approchent de tel ou tel point des
côtes. -'
La question qui. à Tneurë actuelle, paraît
principalement devoir retenir l'attention.
est donc celle do l'organisation des bases
navales d'après les directives fixées, il y a
un an par le Conseil' supérieur-de la Dé-
fense nationale.
Le Département des Colonies a invité les
Gouverneurs généraux et Gouverneurs de
l'Afrique occidentale française de l'Indo-
I chirc^, de Madagascar et de la Ial-tjnique."
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