Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 15 février 1924 15 février 1924
Description : 1924/02/15 (A25,N27). 1924/02/15 (A25,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64111307
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT..CINQUIEME ANNEE. NO '26
LE NUMERO : 20 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 15 FEVRIER 1924!
Les MMiïâles Coloniales
ir "Co -,,:-.- ;:" -'
-. - ( -': -- .-
, 'c" ,"', .:. i .- ':c.. ',.' i
:' :.-. 8&.L ! .:..-
- - ,..- $-' -
40URNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
r EXCLUSIVE DU JOURNAL -
:. -
La Annonce» et Réclame» sont reçues auxBureaux dujaurnalet dan» lu Agenec&.dc Publicité
- DIRECTEURS : - MARCEL RUE;DEL et L.-G. THÉBAUL T -
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mpnt-Ttiabori'PARIS-1,r Téléphone : LOUVRE 19-37
Un aa 6 moifl 2 moia
swiSulESSélLt S France et Colonies 80. 45 » 25 »
.y.. le mpwlé.M 120 1 6S,. 3.r;.
- - - 120 » 65 » 35 »
On n'abonne dans tout le* Bureaux de poste et chez les principaux libraire*
- 4 - - -- - .-- - - .-.
Le coton au Tchad
--.--- ':er "-.,
Aux prises avec die nombreuses difficultés
d'ordre intérieur, M. Thomas, l'actuel ministre
-anglais. des Colonies, a de suite considéré
1Empire colonial britannique comme devant
venir au secours ce la Métropole, Considérant
fextension dû réseau ferroviaire cclonial de
l'Empire comme un des meilleurs moyens de
remédier au chômage, "il a, de cette manière,
exaucé les vœux de La « Cotton Grcwing Cor-
poration » qui avait déjà demandé la cons-
truction de nouveaux chemins de fer coloniaux
pour étendre la culture diu coton à de vastes
régions de l'Est Africain anglais et de la Nor-
thern Nigeria.
La voie ferrée que les Anglais se proposent
de pousser jusqu' au lac Victoria Nyanza pré-
sente beaucoup d'intérêt peur le Congo belge,
tout autant que (les pistes automobilisables dont
les Annales Coloniales signalèrent la prochaine
construction pour relier le Haut Nil à la Cote
orientaiie- Le railway de la Northern Nigeria
'Oui prolongerait la ligne actuelle- de Lagos-
Kano jusqu'à Maidcugouri en. suivant la fron-
tière de notre colorie du Niger, au'ait pour
nous la plus haute importance : cette voie em-
pruntera celle des caravanes qui vont actuelle-
ment de Kano ou Tchad, et que le lieutenant-
colonel Mercier avait scngé, utiliser pour Le
ravitaillement de nos ports du Tchad et main-
tenant le Nord Cameroun.
Or, cette région du Nord Cameroun et la
plus grande partie de notre colonie du Tchad
conviennent parfaitement à là culture du co-
ton. Les expériences que les Allemands avaient
-làitèS avant la guerre dans leur centre agricole
de Pitoa ont été très concluantes, et M. Bru-
neau de Laborie, envoyé en mission en 1922
pour étudier la question au Tchad, a conclu à
, ossibilité de pratiquer en grand cette cul-
ture dans la plupart des circonscriptions du Sud
de notre Colonie. Le. coton n'est, d'ailleurs,
pas chose nouvelle' au Tchad, et bien avant
notre arrivée, beaucoup d'indigènes exploi-
taient de petites plantations suffisant aux be-
soins lîocauxï
Au cours c'cs dix dernières années, ces plan-
tations, sous la poussée de l'administration, se
sont quelque peu. développées. Des ateliers
pour le -lissage dés gabaks sorte de bandes
de vingt, centimètres de largeur que les indi-
aèiièa utilisent pour lia confection de leurs vê-
tements, ont été installés un peu partout.
Une fione française a créé, dans la région de
Léré, une plantation importante dont le coton
a été reconnu d'excellente qualité. Malheureu-
sement, - ces essais n'ont pu être poussés plus
avant pour les raisons suivantes : d une part, 'a
production actuelle suffit à la consommation lo-
cale ; d'autre part, les frais de transport sont
tels que les acheteurs ne peuvent offrir aux
producteurs un prix suffisamment rémunérateur
.pç-ur 'les inciter à étendre leurs cultures dans .de
grandes proportions. 1 ant qu on paiera le co-
ton au Tchad entre cinquante centimes et un
franc le kilo, suivant les régions, il est vain de
chercher à en intensifier la culture, car nos
sujets trouveront plus de profit à faire pousser
du mil, des arachides, des sésames et du riz,
produits courants trouvant toujours acquéreurs
et constituant entre les mains des cultivateurs
des valeurs d'échange répandues dans tout le
pays. L'amélioration des espèces provoquerait
certainement une hausse des prix, et nous sa-
vons que c'est du coton à longue soie qu'il faut
récolter pour l'exportation, et que ce coton ne
peut - être obtenu que par irrigation par le pro-
cédé égyptien ou par le « dry farming ». Les
affluents du Tchad et le Tchad lui-même per-
mettront l'application de l'irrigation.
il est, en outre, certain que l'ouverture d'un
important marché du coton àMaidougouri, mar-
ché qui suivrait immédiatement la construction
de la voie ferrée, ne manquerait pas d'élever
sensiblement les cours du ccton au Tchad et
par voie de conséquence la production de la
précieuse fibre.
Il n'y a pas à s'inquiéter de ce que le coton
- français du Tchad soit vendu à nos voisins an-
glais, alors qu'il nous fait tant défaut dans la
Métropole, car si l'on veut se donner la pe ine
de réfléchir un peu, en est amené à conclure
que mieux vaut vendre du coton que n'en pas
vendre cb tout. On ne vend pas sans recevoir
d'argent, et, par le temps qui court, ce ne sera
pas une mauvaise chose pour les indigènes oui
les colons du Tchad d'aller échanger à Mai-
dougoui, contre de bonnes livres anglaises, un
coton qu'ils ne pourraient trouver à écouler en
terre française à un prix suffisamment avanta-
geux.
Il faut aussi envisager l'avenir. Le beau pro-
gramme de M. Sarraut qu'on finira bien par
mettre à exécution un jour ou l' autre parce que
les n écessités économiques, plus fortes auijour-
d bui que n importe quelles Lois, nous 1 impo-
seront^, comprend une voie ferrée qui, partant
du chemin de fer actuellement en construction
au CamerOUlrn. -viendra aboutit à- Meiganga,
dans la haute vafilée de Logone, affluent du
Chari qui alimente le Tchad, vet un chemin de
fer de Garoua sur la Bénoué à Bongor, sur le
bas Logone. Ces voies construites, nos expor-
tateurs seront bien aise de trouver dans notre
colonie du Tchad des plantations dont les ré-
édités emprunteront la ligne française, plus
courte et moins onéreuse que la voie anglaise.
Ces chemins de fer bénéficieront. alors non
seulement des efforts qui auront été faits au
Tchad et au Nord Cameroun pour étendre les
cultures de coton, rendues possibles par l'ou-
vertuire d'un marché à Maidougouri, mais en-
ccoe de tout le coton réédité en Northern Nige-
ria dans la région anglaise du lac Tchad qui,
lui aussi, sera, cornoie tcujcurs, drainé par le
moyen ce transport le meilleur marché.
Il faut donc nous réjouir de- Ca nouvelle voie
que le Gouvernement britannique a le dessein
d'entreprendre. Elle permettra à notre colonie
du Tchad cf améliorer encore une situation éco-
nomique déjà prospère et préparera l'avenir de
nctre chemin de fer du Nord-Cameroun qui
portera aux bateaux français venus mouiller à
Doubla les procuits du Tchad.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Ua voyage de M. Sarraut
–0–
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
quitte Paris demain matin en compagnie de
M Marcel Olivier^ Gouverneur Général de
:Madagascar. M..Sarraut se .rend -dans-le
-Nord de'la France a Lille^ Roùbâix-, Tour- :
coing, etc.
11 va faire diverses conférences devant les
ClvijiiL\v“s de Commerce et les industriels de
cette région, sur la nécessité d'une utilisa-
tion plus rationnelle des ressources admira-
bles de nos colonies.
LE COTON DU DAHOMEY
la récente réunion de l'Académie d'agri-
culture, lecture, a été donnée d'une lettre
du directeur des établissements Georges
Koechlin, à Belfort, au sujet d'une précé-
dente communication sur la culture du co-
ton en Afrique" Occidentale française.
L'auteur de cette lettre proteste contre
les critiques formulées contre le coton du
Dahomey, qu'il emploie depuis de nombreu-
ses années.
» La qualité des filés que l'on peut obte-
nir avec ce coton, écrit-il, est nettement su-
périeure à celle des filés faits avec le coton
d'Amérique ordinaire; La fibre du Daho-
mey est, en effet, assez rude, mais elle a
de très grandes qualités de longueur et de
résistance. L'expérience que nous avons de
la question du coton africain nous permet
d'insister très vivement pour que le princi-
pal des efforts à faire par tous porte sur
la culture sèche et sur le coton indigène
sélectionné et non hybride, plutôt que sur
la culture irriguée et sur la production de
certains cotons exceptionnels et de luxe.
tt Nous croyons, en particulier, qu'il faut
éviter avec le plus grand soin -d'introduire
en Afrique occidentale française des mélan-
ges de coton américain, qui ne peuvent que
diminuer !les qualités naturelles du coton
indigène.. »
Sur la proposition dlu président, M. Pier-
re Via;la, la lettre du directeur des établis-
sements Georges Koeahlin, à Belfort, a été
renvoyée à la section des cultures spéciales.
Nous devons noter que c'est aussi l'avis
de la personne la plus compétente en cul-
tures dahoméennes, M. Louis Rousland, di-
recteur de l'Agriculture : Le coton du Da-
homey doit faire prime sur les marchés eu-
ropéens.
L'aviation coloniale
0
L'enquête pour le « Dixmude »
La Commission d'enquête sur la perte du
Dixmude était réouniehier après-midi, au
ministère de la Marine. Elle a procédé à la
mise au point définitive du rapport qu'elle
doit fournir à M.. Raibërti. Le document a
été remis iL un dactylographe discret qui
s'est immédiatement mis au travail.
Aujourd'hui, les membres de la Commis-
sion se réuniront une dernière fois pour
apposer leur signature au bas de l'exem-
plaire qui sera communiqué au ministre,
aujourd'hui, vraisemblablement, par le ma-
réchal Fayolle.
Le raid espagnol
On communique quelques renseignements
au sujet du raid lles Canaries-Casablanca
accompli par un hydravion espagnol et dont
nous parlions hier :
Parti de Récife (Canaries) à 10 h. du ma-
tin, et favorisé par .un fort vent arrière,
l'appareil a effectué sans escale le long par-
cours Canaries-Casablanca en 5 heures 20
minutes.
Le général Bertrand, commandant la ré-
gion de .Casablanca, le Consul d'Espagne, le
président du Circulo mercantil espaûol, M.
Roig, directeur des lignes Latécoère, et de
nombreuses personnalités civiles et militai-
res assistaient à cette arrivée.
Les aviateurs espagnols, après-avoir été
reçus par différentes personnalités de Ca-
sablanca, ont été à Raibat saluer M. le
Résident général et sont repartis pour Se-
ville où s'est, terminée leur mission.
Mission: dêpropagande en 1. B. F.
M..Chaumel, Administrateur adjoint des
colonies, gendre du rcgretté Emile Gentil,
partira dans quelques semaines de l'Afrique
Equatoriale Française, remontera jusqu'au
icnad et a Abecher et reviendra par le Ca-
meroun. Assurée de tous les appuis officiels,
accompagnée, grâce à @ l'appui d'un groupe
financier important, d'opérateurs cinémato-
graphiques éprouvés, cette mission ne peut
manquer de rapporter une moisson abondante
de documents précieux ; elle contribuera puis-.
samment à faire connaître l'Afrique Equato-
riale Française.
M. Chaumet a déjà rempli une mission
analogue il y a quelques années, peu après
son mariage.
Blé, farine, semoule
a Il semble que vous ayez
peur que le prix de la vie
diminue », s'écriait notre
excellent collègue Goude,
lors de la discussion à la
Chambre des Députés du
projet de loi, retour du
Sénat le 14 mars 1923,
relatif au régime douanier
des produits marocains à l'entrée en France
et en Algérie. Les' Annales Coloniales du
15 ill'ars 1923 « Pour ou contre la vie
chère » dans un important éditorial ont bien
précisé la question. -
On se rappelle que ce projet du Gouverne-
ment relatif à Vadmission eh franchise sous
contingentement des farines, semoules et
pâtes du Maroc, avait été l'objet d'une très
vive opposition de la part des industriels
marseillais ayant à leur tête M. Racine, pré-
sident de leur syndicat et fabricant de pâ-
tes. alimentaires. Cette opposition était forte-
ment appuyée par nos distingués collègues
mi. Hubert Giraudr et ^Adrien Artaud. Its
protestaient contre la facilité qui allait être
donnée aux industries marocaines de travail-
ler les blés du Maroc et d'expédier ses fa-
rifles et semoules dans la métropole. Au mo-
ment où la vie est devenue si chère et où le
pain SdJlS cesse augmente, rien ne semblait
plus rationnel. La commission des douanes
(/ ta Chambre contribua puissamment à
icite solution <ù tsens, malgré l'hosti-
lité des industriels marseillais qui crai-
gnaient la concurrence et a citaient dé jà le
spectre de leurs usines fermées.
Remarquons, en passant, que la produ
tion du Maroc en farines et semoules, COlltlll-
gentée comme elle le tut, représentait à
peine, pour la totalité des usines françaises,
le produit de cinq heures de travail.
Il y a quinze jours, M. Adrien Artaud,
député des Bouche s-du-Rhône, sollicité par
le même syndicat, s'est ému, cette fois, fort
justement d'une mesure qui aurait été prise
par le Service des Douanes. Il s'agissait, en
l'occurrem;e,..d'un arrêté du 30 jatwier 1924
interdisant la sortie des farines, semoules et
pâtes alimentaires provenant d'admission
temporaire.
Cet arrêté, rétablissant le régime fixé par
le décret du 12 juillet 1919, ne contenait au-
cune disposition relativ.e à Vexportation à
destination des Colonies.
« Sous le régime de ce décret, écrivait
l'honorable M. Artaud, au ministre des Co-
lonies, ainsi du reste que d'une manière gé.
nérale cela a été admis dans l'application de
toute la législation touffue et compliquée qui
a régi les importations et les exportations
pendant la guerre et immédiatement après
l'armistice, les colonies n'ont pas été consi-
dérées comme atteintes par les dispositions
prises en vue du commerce avec l'étranger
et les importations et exportations les con-
cernant sont demeurées libres, à moins de
dispositions spéciales prises par des textes
revêtue de - votre signature. - - - -
Nous admettons donc que 1 arrête du il
mars 1922 ne s'applique pas aux exportations
à destination des colonies, mais, faute d'un
texte précis, l'Administration des Douanes
pouvant avoir des doutes à ce sujet et les ex-
péditions en cours de chargement ou déjà
mises à bord pour les colonies pouvant être
arrêtées par la Douane, je me suis permis
de vous signaler la nécessité de faire donner
au Service des Pur,s des instructions pour
que notre commerce colonial ne soit pas in-
quiété.
Au moment, du reste, où le Gouverne-
ment parait devoir vouloir reprendre la po-
litique précédente des restrictions d'importa-
tions et d'exportations, politique au sujet de
l'opportunité et de l'efficacité de laquelle
nous faisons les iplus expresses réserves, il
nous parait qu'il est absolument indispensa-
ble qu'il soit bien établi que nos colonies
sont hors de causc-si l'on veut éviter toutes
les difficultés déplorables qu'a éprouvé notre
commerce colonial sous le régime de la lé-
gislation précédente à laquelle le Gouverne-
ment semble vouloir revenir.
Je me permets .donc d'appeler votre haute
attention sur la nécessité de faire figurer dans
les actes que le Gouvernement croira devoir
édicter, les dispositions nécessaires pour que
les importations ou les exportations des co-
lonies ne soient pas mises en cause. »
Insistant de nouveau, M. Adrien Artaud
résuma ces desiderata dans un télégramme
à M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
Le 9 févriers M. Adrien Artaud recevait
cette répotrse dit ministre des Colonies :
« Aucune prohibition exportation farine co-
lonies françaises, instructions conformes
adressées par Ministre Finances service
douane port métropole. Sarraut. »
- De son côté, l'Administration des Douanes"
adressait à M. le Directeur des "'Douanes, le j
5 février, le télégramme suivant : - =
« Farines, semoules et pâtes alimentaires;
peuvent être exportées sans autorisation sur
colonies françaises pays protectorat Tunisie
et zone française Empire chérifien. »
La question se trouve donc définitivement
réglée. De plus en plus, la France, l'Afri-
que du Nord et nos Colonies ne font qu'un,
et le temps nest pas éloigné où les barrières
douanières, élevées artificiellement par une
administration désuète seront renversées.
Nous pouvons répéter à nos Colonies la
pmese historique de Turgot : a Servez, vous
êtes sûrs de vendre. Désormais. vous vendrez
partout. »
Edouard Néron,
-. Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
FI,LMS MAROCAINS
M. F r ant s Toussaint vient de constituer
une société de production cinématographique
qui rcalisera irois films sur le Maroc. L.e pre-
mier de ces trois films aura pour titre Le.
Ma-itre de l'Heure; MM. et f. Tharaud
écrivent le scénario du second. Quîïïit air
troisième, il n'est pas encore choisi. On dit
que ce serait à un Américain que cette. So-
ciété française confierait la mise en ,scène de
crs trois films.
Le maroe a rEmosmon Agricole
En inaugurant le 13 février l'exposi-
tion agricole du Grand Palais, M. Chéron,
ministre de l'Agriculture, a donné toute
son attention à l'exposition des fruits d'Al-
gérie et du Maroc et a vivement félicité
M. Nacivct, directeur de l'Office Economi-
que du Maroc, de la brillante participation
du Protectorat à cette exposition.
La motoculture au Maroc
Une charme détfonçeuise à balance,
fonctionnant au moyen de deux locomotives
sur route, opère depuis quelques semaines
des laibours profonds, des défonccmeut's et
des défrichements de doums chez les colons
des Oulad Saïd (Conlrùlc civil 'de Chaouïd
centre).
Dans le but' de montrer aux indigènes
cet appareil en marche et de leur expli-
quer les avantages que présenteraient pour
eux des travaux de défoncements et de dé-
frichements qui .mettent en valeur rapi-
dement et d'une façon rationnelle des ter-
res incultivables auparavant, M. le con-
ivùlour de Chaouïa-Centre a réuni, sur la
;,['o¡:rV'!t d,: M. Rapet, colcn, ancien pro-
fessuiir dVigrieulluro ù. Maison-Carrée, une
cinquantaine de j^rois cultivateurs des tri-
bus des Oulad Harriz et des Oulad Saïd.
Ces fellah se sont vivement intéressés
tant à la démonstration pratique faite sous
leurs yeux qu'aux explications fournies par
M. Rapet, qui avait bien voulu leur faire
une conférence à leur portée.
Plusieurs même dont deux caïds, ent
manifesté l'intention de traiter avec Tn-
trepreneur de défoncement avant opéré 'de-
vant eux.
+ -
Le statut de Tanger
Le Quai d'Orsay a publié hier le texte des
lettres échangées entre le président du
Conseil et l'ambassadeur d'Espagne à Pa-
ris au sujet de l'application de la Conven-
tion de Tanger.
Dans sa lettre, q.ui est du 7 février, M.
Poincaré énuméro les poirils sur lesquels
satisfaction est donnée à certains désirs
manifestés par le gouvernement espagnol
en ce qui concerne les articles 2 (questions
ecclesiastiques), !iâ ([V'Otégés espagnols),
20 (participations d'un Espagnol au service
des douanes), 29' (dirait d'expulsion des in-
digènes), 34 (représentation indigène à. l'as-
semblée de lu ville), -15 (concessions espa-
gnoles d'électricité et de téléphone), 47
(suppression du labor d'artillerie).
Dans sa réponse M. Quinonès de Léon
preud acte des concessions fuites,
AU mAROC ESPAGNOL
0
D'une longue note adressée au Temps
p[l. son correspondant particulier a Tan-
ger, il semble résulter que Je Directoire es-
pagnol se propose d'abandonner à elle-
même la zone marocaine sur laquelle elle
a son influence établie de par les traités
pour ne s'occuper que de ses présides dont
les territoires seraient quelque peu agran-
dis.
Les seules expéditions militaires envisa-
gées par l'Espagne en dehors des présides
n'auront pour but que le ravitaillement et
la liaison avec les postes avancés
Il y aurait aussi une tendance chez les
Espagnols à employer une politique analo-
gue à celle des grands caïds suivie avec
tant de succès pair le Maréchal Lyautey, ce
système permettrait d'employer lie mini-
mum de leurs nationaux dans les opéra-
tions du Maroc.
Le .('\)('f rifain Abd el Krim ne faitt pas
beaucoup parler de lui en ce moment ;
mais il s'organise méthodiquement efl -
maintient ses partisans en haleine en leur
faisant entreprendre de fréquents coups
die main contre les postes avancés (Tafer-
sit, Tizzi, Azza, etc.). On a l'impression'que
le chef rifain a conscience de sa force, qu'il
est maître de ses moyens, et que les dé-
marches tentées pour l'amener à traiter
ont peu de chances d'aboutir. Le général
Marzo procède à un regroupement des
troupes espagnoles de manière à pouvoir
-disposer d'une force de manœuvre.
iPu lac Victoria Njaola a la mer
Sir HOtbert Coryndon, le Gouverneur du
Kenya vient d'inaugurer la première- sec-
tion du nouveau chemin de fer d'Uasin
GLshu qui doit plus tard relier le Lac Vic-
toria Nyamza à la mer par le chemin de
fer de l'Uganda. La nouvelle ligne quitte ce
chemin de fer, à Nakura et atteint actuelle-
ment Eldoret. Elle doit être pr-olongée par
Malikisi et Tororo jusqu'à Jinja, port du
lac Victoria Nyanza. D'Eldoret au lac, la
voie ferrée traverse l'une des régions du
Kenya et de l'Uganda, dont le climat con-
vient bien aux Européens et où l'on es-
péré augmenter considérablement la culture
dû coton.
- Nos lecteurs liront d'autre part dans l'ar-4
ticle de M. Valude les-avantages que nos
voisins et. amis belges pourront tirer de
cette voie ferrée.
Qob eonffireoee sur les transports
maritimes en Bxtrême-Orient
M. le Marquis de Barthélémy a fait hier à
l'Eco,le des Hautes Etudes Sociales une inté-
ressante conférence sur les transports maritimes
en Extrême-Orient, et comme il l'a dit lui-
même à ses nombreux auditeurs, il s'est pllacé
surtout au point de vue plus particulier de l'In-'
dochine :
A' ., , B 1 M A '1
Après avoir évoqué Ba l zac et Marc Aurèle
dans son exorde, le conférencier est entré dans
le sujet qu'il avait annoncé, et il trace na route
d' Extrême-Orient jalonnée par Aden, Colombo,
Singapour, Hong-Kong. Les ports jalonnant
les routes sont, a-t-il dit, le plus souvent mar-
chés die charbon et marchés de pétroie, mar-
chés de frets rapides et de transports de pas-
sagers.
M. de Barthélemy a dit alors quelques mots
sur la création de l'escale française de Djibouti
qu'il a qualifiée de coup de maître de notre gé-
nération de colonisateurs : il a parilé ensuite de
Colombo et de Singapour.
Après avoir exposé la situation de ce dernier
port et de son importance, il a fait remarquer
qu'il était relié à Bangkok par une voie ferrée
merveilleusement établie, et que lorsqu'il
s'agira de la relier au réseau indochinois, il
faudra avoir le souci de nos intérêts en nous
assurant que le circuit ne risquera pas de dé-
tourner les touristes, attirés surtout par les
beautés d'Angkor, de visiter le reste de notre'
Colonie-
Si nous examinons, a-t-il dit ensuite, au
point de vue postal et touristique, la marche de
la navigation de l'Europe vers l'Extrême-
Orient, nous constatons que, devant notre co-
lonie, près de ses côtes, passent, sans y tou-
cher et poursuivant directement leur route de
Singapour sur Hcng-Kong, un nombre impor-
tant de lignes postales qu'il a citées. Il a fait
voir, par cette énuîïîération, qu'une douzaine de
paquebots-postes visitent par mois régulière-
ment Singapour dans un seul sens, et que dans
les deux sens, ce port en reçoit 24, sensible-
ment un paquebot par jour vers l'Orient ou
vers l'Occident, et il a ajouté :
Lorsque la navigation postale internatio-
nale ausra repris toute son activité, si nous arri-
vions à attirér semblable intensité de naviga-
tion vers notre colonie, celle-ci recevrait donc
à peu près un courrier par jour et des afflux
de touristes et de marchandises riches presque
tous .les jours, ce qui ne serait pas peu de
chose pour augmenter l'intensité die l'effort co-
lonisateur, déjà superbe, en Indochine.
Quelles sont donc les raisons qui écartent
tous ces navires et les empêchent de visiter
une si importante partie' du monde extrême-
oriental ?
C'est ce que le conférencier a développé
devant son auditoire.
I* a - fait remarquer d'abord que la ligne de
navigation circummondiale laisse en retrait les
deux parties les plus riches de la colonie inda-
chinoise desservies par ses deux grands ports
de chargement : Saigon et Haïphong. Si ces
deux ports attirent facilement pour les gros
chargements des riz de la Cochinchine et pour
ceux des métaux et du charbon du Tonkin des
cargos de grande capacité, Is n' ont pu réussir
jusqu aujourd'hui et ne pourront pas réussir da-
vantage dans l'avenir, en raison de leur situa-
tion géographique, à appeler une navigation
peur laquelle la vitesse est le facteur principal
et a (laquelle la moindre perte de temps impose
des dépenses formidables. C'est par quarante
et cinquante mille francs par jour que se comp-
tent les dépenses d'uni grand paquebot postal.
Les Compagnies reculent devant de tels
frais, la touchée ne paierait pas, a dit M. de
Barthélémy, et il s'est demandé s'il serait pos-
sible ou utopique de remédier à cet état de
choses regrettable.
C est alors qu'il a exposé la situation de la
baie et du port de Camrang qui a eu son heure
de célébrité lorsque la flotte de l'amiral Rot-
jestvinky s'y est arrêtée pour s'approvisionner
de charbon pendant la guerre russo-japonaise.
La nature a fabrique Jà, de toutes pièces,
a-t-il dit, un port fermé. Les aménagements ne
sont à y faire qu'au fur et à mesure que ceux-
ci seraient appelés à payer. Pas de dragages,
aucun travail d'art.
Après avoir développé dans des termes aussi
éloquents que ,persuasifs tous les avantages que
l'Indochine peut retirer de l'établissement à
Camrang d'uni port d'escale pilacé sur la route
des grandis paquebots qui pourraient s'y arrê-
ter, le conférencier a fait remarquer qu'il sup-
primerait pour l'Indochine la .suzeraineté de
Hcng-Kong et de Singapour.
M. de Barthélemy a terminé sa conférence
en parlant de l'influence que doit avoir 1'.In-
dochine dans une zone plus étendue, dont
il exploitation maritime est à son aurore, le tra-
fic circummondial par le Pacifique.
Des applaudissements nourris ont suivi les
dernières paroles du conférencier) que de nom-
breux auditeurs sont allés féliciter.
J. Aytet
AU SÉNAT
PROJET DE LOI
Agrandissement du port d'Oran
Le Gouvernement a déposé hier sur lte
bureau d'u Sénat le projet de loi voté par
la Chambre et' concernant un nouvel agran-
dissement du port d'Oran.
C0UBB1E8 DE L'ALGÉRIE
La vie économique
Voici les derniers cours cotés à Algr :
Au quintal : blé tendre, 100 à 101 fr. ; dur
colon supérieur, 95 à 97 fr., suivant -qualité
et provenance, 91 à 94 fr. : orge, suivant
qualité et provenance, 65 à 67. fr. ; avoine,
64 50 à 05 fr. ; maïs, 82 à 85 fr. ; fèves, féve-
rolles, 81 à 86 fr. ; fèves @ grosses, 102 à 104
fr. ; foin, 22 à 24 fr. ; paille, 10 à 12 fr. -
Artichauts, 6,50 à 8 fr. ; fenouil, 4,50 ; to-
mates, 175 à 300 fr. ; patates, 50 à 55 fr. ;
pommes de terre 'bretonnes, 90 à 95 fr. ;
oranges, 60 à 75 fr. ; mandarines, 50 à 65
fr. : citrons, 30 à 40. fr.
Vins algériens (nus quai Alger) : rouge
extra, le degré, 8,75 à 9 fr.. 26; 1er et 2e
choix, 8 à 8 fr. 50 ; 3e choix, 7,75 à 8 fr.
vin blanc de raisins rouges, 8 à 8 fr. 25 ;
de raisins blancs, 8,50 à 9 fr.
Les événements et les hommes. 1
Les sous-marins Armide et Amazone,
accompagnés du torpilleur - lansquenet et
de l'aviso Calais, sont en ce moment dans
le port d'Alger.
Ces quatre unités resteront plusieurs
jours à Alger et accompliront ensuite une
série de manœuvres navales importantes.
–Une excursion-caravanc aura lieu d'Al-
ger les 23, 24 et 25 février courant à l'occa-
sion des chasses aux faucons et fêtes, indi-
gènes de Bou-Saâda. C'est le Syndicat dini-
tiative de cette vilLe, présidé par M. Chaco-
gne, avec le concours de M. l'administra-
teur et de M. le commandant d"armes, qui a
assuré la charge de préparer ces attrac-
tions. D'autre part, c'est le Syndicat d'ini-
',tiative d Alger qui organise l'excursion
(transport en auto, repas, hôtel, fêtes, pro-
menades et pourboires).
Des pêcheurs d'Alger ont ramené ces
jours-ci dans leurs filets le cadavre d'un
inconnu dont on récherche vainement
l'identité.
.- Le Nord de l'Afrique connaît ,à son
tour les rigueurs de l'hiver.
Une violente bourrasque de vent d'Ouest
s'est abattue ces jours-ci sur la région d'Al-
ger.
De violents roups de tonnerre accompa-
gnés d'éclairs fulgurants et la pluie se met-
tait de la partie, en une torrentielle avérs".
de peu dp durée bcnreusemnt.
La 'bourrasque a duré plusieurs jours
sans grand dam, - heureusement. ---
Il n y a- pas qirà Chamomx où I 011
pratique les sponts d'hiver. -
Alger, ou du moins l'atlas Blidéen, a sa
saison aussi. On trouve sur ces hauteurs
40 à 50 cm. de neige, qui ne durent pas
longtemps mais permettent quelques "essais
de ski. -
Faute de grive.
Une saison de rowing va .s'ouvrir ces -
jours-ci à Alger. Tous nos sportifs - se pré-
parent pour, les épreuves olympiques.
On nous informe de Bruxelles qu'au
théâtre de la Monnaie vient d'être donnée
la première représentation de l'opéra que
le pianiste-compositeur Léon Jongen, bien
connu des Algériens, a écrit sur un livret
tiré par Claude Farrère de son célèbre ro-
man Thomas l'Agnelet.
L'œuvre fort belle de Jongen et ses in-
terprètes ont remporté -un succès enthou-
siaste.
Des "sidis" encaissent
Des consommateurs se qu'erellaient,
avant-hier soir, dans un débit, rue Voltaire,
77, à Montreuil. Le propriétaire, M. Jarlet,
expulsa ses clients trop turbulents et vou-'
lut fermer. Mais- lorsque son garçon de
comptoir, l'Algérien- Madjouil, sortit pour
baisser le rideau de fer, il fut pris à partie
par les perturbateurs.Madjoul essaya de
se 'défendre avec une perche. Ses antago-
nistes tirèrent sur lui deux coups de revol-
ver et il tomba mortellement blessé. Le
meurtrier, Henri Charbut, a été arrêté.
- Au cours d'une discussion, Emile Des-
chaud, charcutier, impasse du Trou-Régent,
Uevallois-Perret, blessa d'un coup de
sabre son voisin de pallier, l'Algérien Mo-
hammed Koko Hammicn. il a été envoyé.
au Dépôt.
« SIDIS » CHEVALIERS DU GUET
Alors qu'il regagne son domicile, 4, rue
de Thionville, M. Emile Pougeron, débar-
deur, est attaqué, rue de Flandre, par qua-
tre Algériens qui le blessent de plusieurs
coups die couteau et le dévalisent. En s'en-
fuyant, les malfaiteurs tirent cinq coups de
revolver dans la direction des agents ac-
courus aux cris dé la* victime.
ffloavement administratif
ADMINISTRATEURS
Affectations
M. Chéron Georges, administrateur de 1re
elasse, est détaché à l'Administration cen-
trale du ministère des Colonies.
Mr Bouché (André-Ernest), administra-
teur de 3e classe, précédemment à Mada-
gascar, a été appelé à servir en Afrique
equatoriale française.
M. Chaumel (Alfred), administrateur ad-
joint de 2° classe, provenant de Saint-Pierre
et Miquelon, a été réintégré dans les cadres
et mis à la disposition du Gouvemeur gé-
néral de l'Afrique équatoriale française, à
compter de la veille du jour de son embar-
quement pour la colonie.
M. Deliibes (Emile-Léon-Jean-Marie), ad-
ministrateur de 3e classe des Services civils,
de l'Indochine a été placé dans la position.
de congé hors cadres, pour exercer les fonc-
tions de résident maire de Touràne.
LE NUMERO : 20 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 15 FEVRIER 1924!
ir "Co -,,:-.- ;:" -'
-. - ( -': -- .-
, 'c" ,"', .:. i .- ':c.. ',.' i
:' :.-. 8&.L ! .:..-
- - ,..- $-' -
40URNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
r EXCLUSIVE DU JOURNAL -
:. -
La Annonce» et Réclame» sont reçues auxBureaux dujaurnalet dan» lu Agenec&.dc Publicité
- DIRECTEURS : - MARCEL RUE;DEL et L.-G. THÉBAUL T -
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mpnt-Ttiabori'PARIS-1,r Téléphone : LOUVRE 19-37
Un aa 6 moifl 2 moia
swiSulESSélLt S France et Colonies 80. 45 » 25 »
.y.. le mpwlé.M 120 1 6S,. 3.r;.
- - - 120 » 65 » 35 »
On n'abonne dans tout le* Bureaux de poste et chez les principaux libraire*
- 4 - - -- - .-- - - .-.
Le coton au Tchad
--.--- ':er "-.,
Aux prises avec die nombreuses difficultés
d'ordre intérieur, M. Thomas, l'actuel ministre
-anglais. des Colonies, a de suite considéré
1Empire colonial britannique comme devant
venir au secours ce la Métropole, Considérant
fextension dû réseau ferroviaire cclonial de
l'Empire comme un des meilleurs moyens de
remédier au chômage, "il a, de cette manière,
exaucé les vœux de La « Cotton Grcwing Cor-
poration » qui avait déjà demandé la cons-
truction de nouveaux chemins de fer coloniaux
pour étendre la culture diu coton à de vastes
régions de l'Est Africain anglais et de la Nor-
thern Nigeria.
La voie ferrée que les Anglais se proposent
de pousser jusqu' au lac Victoria Nyanza pré-
sente beaucoup d'intérêt peur le Congo belge,
tout autant que (les pistes automobilisables dont
les Annales Coloniales signalèrent la prochaine
construction pour relier le Haut Nil à la Cote
orientaiie- Le railway de la Northern Nigeria
'Oui prolongerait la ligne actuelle- de Lagos-
Kano jusqu'à Maidcugouri en. suivant la fron-
tière de notre colorie du Niger, au'ait pour
nous la plus haute importance : cette voie em-
pruntera celle des caravanes qui vont actuelle-
ment de Kano ou Tchad, et que le lieutenant-
colonel Mercier avait scngé, utiliser pour Le
ravitaillement de nos ports du Tchad et main-
tenant le Nord Cameroun.
Or, cette région du Nord Cameroun et la
plus grande partie de notre colonie du Tchad
conviennent parfaitement à là culture du co-
ton. Les expériences que les Allemands avaient
-làitèS avant la guerre dans leur centre agricole
de Pitoa ont été très concluantes, et M. Bru-
neau de Laborie, envoyé en mission en 1922
pour étudier la question au Tchad, a conclu à
, ossibilité de pratiquer en grand cette cul-
ture dans la plupart des circonscriptions du Sud
de notre Colonie. Le. coton n'est, d'ailleurs,
pas chose nouvelle' au Tchad, et bien avant
notre arrivée, beaucoup d'indigènes exploi-
taient de petites plantations suffisant aux be-
soins lîocauxï
Au cours c'cs dix dernières années, ces plan-
tations, sous la poussée de l'administration, se
sont quelque peu. développées. Des ateliers
pour le -lissage dés gabaks sorte de bandes
de vingt, centimètres de largeur que les indi-
aèiièa utilisent pour lia confection de leurs vê-
tements, ont été installés un peu partout.
Une fione française a créé, dans la région de
Léré, une plantation importante dont le coton
a été reconnu d'excellente qualité. Malheureu-
sement, - ces essais n'ont pu être poussés plus
avant pour les raisons suivantes : d une part, 'a
production actuelle suffit à la consommation lo-
cale ; d'autre part, les frais de transport sont
tels que les acheteurs ne peuvent offrir aux
producteurs un prix suffisamment rémunérateur
.pç-ur 'les inciter à étendre leurs cultures dans .de
grandes proportions. 1 ant qu on paiera le co-
ton au Tchad entre cinquante centimes et un
franc le kilo, suivant les régions, il est vain de
chercher à en intensifier la culture, car nos
sujets trouveront plus de profit à faire pousser
du mil, des arachides, des sésames et du riz,
produits courants trouvant toujours acquéreurs
et constituant entre les mains des cultivateurs
des valeurs d'échange répandues dans tout le
pays. L'amélioration des espèces provoquerait
certainement une hausse des prix, et nous sa-
vons que c'est du coton à longue soie qu'il faut
récolter pour l'exportation, et que ce coton ne
peut - être obtenu que par irrigation par le pro-
cédé égyptien ou par le « dry farming ». Les
affluents du Tchad et le Tchad lui-même per-
mettront l'application de l'irrigation.
il est, en outre, certain que l'ouverture d'un
important marché du coton àMaidougouri, mar-
ché qui suivrait immédiatement la construction
de la voie ferrée, ne manquerait pas d'élever
sensiblement les cours du ccton au Tchad et
par voie de conséquence la production de la
précieuse fibre.
Il n'y a pas à s'inquiéter de ce que le coton
- français du Tchad soit vendu à nos voisins an-
glais, alors qu'il nous fait tant défaut dans la
Métropole, car si l'on veut se donner la pe ine
de réfléchir un peu, en est amené à conclure
que mieux vaut vendre du coton que n'en pas
vendre cb tout. On ne vend pas sans recevoir
d'argent, et, par le temps qui court, ce ne sera
pas une mauvaise chose pour les indigènes oui
les colons du Tchad d'aller échanger à Mai-
dougoui, contre de bonnes livres anglaises, un
coton qu'ils ne pourraient trouver à écouler en
terre française à un prix suffisamment avanta-
geux.
Il faut aussi envisager l'avenir. Le beau pro-
gramme de M. Sarraut qu'on finira bien par
mettre à exécution un jour ou l' autre parce que
les n écessités économiques, plus fortes auijour-
d bui que n importe quelles Lois, nous 1 impo-
seront^, comprend une voie ferrée qui, partant
du chemin de fer actuellement en construction
au CamerOUlrn. -viendra aboutit à- Meiganga,
dans la haute vafilée de Logone, affluent du
Chari qui alimente le Tchad, vet un chemin de
fer de Garoua sur la Bénoué à Bongor, sur le
bas Logone. Ces voies construites, nos expor-
tateurs seront bien aise de trouver dans notre
colonie du Tchad des plantations dont les ré-
édités emprunteront la ligne française, plus
courte et moins onéreuse que la voie anglaise.
Ces chemins de fer bénéficieront. alors non
seulement des efforts qui auront été faits au
Tchad et au Nord Cameroun pour étendre les
cultures de coton, rendues possibles par l'ou-
vertuire d'un marché à Maidougouri, mais en-
ccoe de tout le coton réédité en Northern Nige-
ria dans la région anglaise du lac Tchad qui,
lui aussi, sera, cornoie tcujcurs, drainé par le
moyen ce transport le meilleur marché.
Il faut donc nous réjouir de- Ca nouvelle voie
que le Gouvernement britannique a le dessein
d'entreprendre. Elle permettra à notre colonie
du Tchad cf améliorer encore une situation éco-
nomique déjà prospère et préparera l'avenir de
nctre chemin de fer du Nord-Cameroun qui
portera aux bateaux français venus mouiller à
Doubla les procuits du Tchad.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Ua voyage de M. Sarraut
–0–
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
quitte Paris demain matin en compagnie de
M Marcel Olivier^ Gouverneur Général de
:Madagascar. M..Sarraut se .rend -dans-le
-Nord de'la France a Lille^ Roùbâix-, Tour- :
coing, etc.
11 va faire diverses conférences devant les
ClvijiiL\v“s de Commerce et les industriels de
cette région, sur la nécessité d'une utilisa-
tion plus rationnelle des ressources admira-
bles de nos colonies.
LE COTON DU DAHOMEY
la récente réunion de l'Académie d'agri-
culture, lecture, a été donnée d'une lettre
du directeur des établissements Georges
Koechlin, à Belfort, au sujet d'une précé-
dente communication sur la culture du co-
ton en Afrique" Occidentale française.
L'auteur de cette lettre proteste contre
les critiques formulées contre le coton du
Dahomey, qu'il emploie depuis de nombreu-
ses années.
» La qualité des filés que l'on peut obte-
nir avec ce coton, écrit-il, est nettement su-
périeure à celle des filés faits avec le coton
d'Amérique ordinaire; La fibre du Daho-
mey est, en effet, assez rude, mais elle a
de très grandes qualités de longueur et de
résistance. L'expérience que nous avons de
la question du coton africain nous permet
d'insister très vivement pour que le princi-
pal des efforts à faire par tous porte sur
la culture sèche et sur le coton indigène
sélectionné et non hybride, plutôt que sur
la culture irriguée et sur la production de
certains cotons exceptionnels et de luxe.
tt Nous croyons, en particulier, qu'il faut
éviter avec le plus grand soin -d'introduire
en Afrique occidentale française des mélan-
ges de coton américain, qui ne peuvent que
diminuer !les qualités naturelles du coton
indigène.. »
Sur la proposition dlu président, M. Pier-
re Via;la, la lettre du directeur des établis-
sements Georges Koeahlin, à Belfort, a été
renvoyée à la section des cultures spéciales.
Nous devons noter que c'est aussi l'avis
de la personne la plus compétente en cul-
tures dahoméennes, M. Louis Rousland, di-
recteur de l'Agriculture : Le coton du Da-
homey doit faire prime sur les marchés eu-
ropéens.
L'aviation coloniale
0
L'enquête pour le « Dixmude »
La Commission d'enquête sur la perte du
Dixmude était réouniehier après-midi, au
ministère de la Marine. Elle a procédé à la
mise au point définitive du rapport qu'elle
doit fournir à M.. Raibërti. Le document a
été remis iL un dactylographe discret qui
s'est immédiatement mis au travail.
Aujourd'hui, les membres de la Commis-
sion se réuniront une dernière fois pour
apposer leur signature au bas de l'exem-
plaire qui sera communiqué au ministre,
aujourd'hui, vraisemblablement, par le ma-
réchal Fayolle.
Le raid espagnol
On communique quelques renseignements
au sujet du raid lles Canaries-Casablanca
accompli par un hydravion espagnol et dont
nous parlions hier :
Parti de Récife (Canaries) à 10 h. du ma-
tin, et favorisé par .un fort vent arrière,
l'appareil a effectué sans escale le long par-
cours Canaries-Casablanca en 5 heures 20
minutes.
Le général Bertrand, commandant la ré-
gion de .Casablanca, le Consul d'Espagne, le
président du Circulo mercantil espaûol, M.
Roig, directeur des lignes Latécoère, et de
nombreuses personnalités civiles et militai-
res assistaient à cette arrivée.
Les aviateurs espagnols, après-avoir été
reçus par différentes personnalités de Ca-
sablanca, ont été à Raibat saluer M. le
Résident général et sont repartis pour Se-
ville où s'est, terminée leur mission.
Mission: dêpropagande en 1. B. F.
M..Chaumel, Administrateur adjoint des
colonies, gendre du rcgretté Emile Gentil,
partira dans quelques semaines de l'Afrique
Equatoriale Française, remontera jusqu'au
icnad et a Abecher et reviendra par le Ca-
meroun. Assurée de tous les appuis officiels,
accompagnée, grâce à @ l'appui d'un groupe
financier important, d'opérateurs cinémato-
graphiques éprouvés, cette mission ne peut
manquer de rapporter une moisson abondante
de documents précieux ; elle contribuera puis-.
samment à faire connaître l'Afrique Equato-
riale Française.
M. Chaumet a déjà rempli une mission
analogue il y a quelques années, peu après
son mariage.
Blé, farine, semoule
a Il semble que vous ayez
peur que le prix de la vie
diminue », s'écriait notre
excellent collègue Goude,
lors de la discussion à la
Chambre des Députés du
projet de loi, retour du
Sénat le 14 mars 1923,
relatif au régime douanier
des produits marocains à l'entrée en France
et en Algérie. Les' Annales Coloniales du
15 ill'ars 1923 « Pour ou contre la vie
chère » dans un important éditorial ont bien
précisé la question. -
On se rappelle que ce projet du Gouverne-
ment relatif à Vadmission eh franchise sous
contingentement des farines, semoules et
pâtes du Maroc, avait été l'objet d'une très
vive opposition de la part des industriels
marseillais ayant à leur tête M. Racine, pré-
sident de leur syndicat et fabricant de pâ-
tes. alimentaires. Cette opposition était forte-
ment appuyée par nos distingués collègues
mi. Hubert Giraudr et ^Adrien Artaud. Its
protestaient contre la facilité qui allait être
donnée aux industries marocaines de travail-
ler les blés du Maroc et d'expédier ses fa-
rifles et semoules dans la métropole. Au mo-
ment où la vie est devenue si chère et où le
pain SdJlS cesse augmente, rien ne semblait
plus rationnel. La commission des douanes
(/ ta Chambre contribua puissamment à
icite solution <ù tsens, malgré l'hosti-
lité des industriels marseillais qui crai-
gnaient la concurrence et a citaient dé jà le
spectre de leurs usines fermées.
Remarquons, en passant, que la produ
tion du Maroc en farines et semoules, COlltlll-
gentée comme elle le tut, représentait à
peine, pour la totalité des usines françaises,
le produit de cinq heures de travail.
Il y a quinze jours, M. Adrien Artaud,
député des Bouche s-du-Rhône, sollicité par
le même syndicat, s'est ému, cette fois, fort
justement d'une mesure qui aurait été prise
par le Service des Douanes. Il s'agissait, en
l'occurrem;e,..d'un arrêté du 30 jatwier 1924
interdisant la sortie des farines, semoules et
pâtes alimentaires provenant d'admission
temporaire.
Cet arrêté, rétablissant le régime fixé par
le décret du 12 juillet 1919, ne contenait au-
cune disposition relativ.e à Vexportation à
destination des Colonies.
« Sous le régime de ce décret, écrivait
l'honorable M. Artaud, au ministre des Co-
lonies, ainsi du reste que d'une manière gé.
nérale cela a été admis dans l'application de
toute la législation touffue et compliquée qui
a régi les importations et les exportations
pendant la guerre et immédiatement après
l'armistice, les colonies n'ont pas été consi-
dérées comme atteintes par les dispositions
prises en vue du commerce avec l'étranger
et les importations et exportations les con-
cernant sont demeurées libres, à moins de
dispositions spéciales prises par des textes
revêtue de - votre signature. - - - -
Nous admettons donc que 1 arrête du il
mars 1922 ne s'applique pas aux exportations
à destination des colonies, mais, faute d'un
texte précis, l'Administration des Douanes
pouvant avoir des doutes à ce sujet et les ex-
péditions en cours de chargement ou déjà
mises à bord pour les colonies pouvant être
arrêtées par la Douane, je me suis permis
de vous signaler la nécessité de faire donner
au Service des Pur,s des instructions pour
que notre commerce colonial ne soit pas in-
quiété.
Au moment, du reste, où le Gouverne-
ment parait devoir vouloir reprendre la po-
litique précédente des restrictions d'importa-
tions et d'exportations, politique au sujet de
l'opportunité et de l'efficacité de laquelle
nous faisons les iplus expresses réserves, il
nous parait qu'il est absolument indispensa-
ble qu'il soit bien établi que nos colonies
sont hors de causc-si l'on veut éviter toutes
les difficultés déplorables qu'a éprouvé notre
commerce colonial sous le régime de la lé-
gislation précédente à laquelle le Gouverne-
ment semble vouloir revenir.
Je me permets .donc d'appeler votre haute
attention sur la nécessité de faire figurer dans
les actes que le Gouvernement croira devoir
édicter, les dispositions nécessaires pour que
les importations ou les exportations des co-
lonies ne soient pas mises en cause. »
Insistant de nouveau, M. Adrien Artaud
résuma ces desiderata dans un télégramme
à M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
Le 9 févriers M. Adrien Artaud recevait
cette répotrse dit ministre des Colonies :
« Aucune prohibition exportation farine co-
lonies françaises, instructions conformes
adressées par Ministre Finances service
douane port métropole. Sarraut. »
- De son côté, l'Administration des Douanes"
adressait à M. le Directeur des "'Douanes, le j
5 février, le télégramme suivant : - =
« Farines, semoules et pâtes alimentaires;
peuvent être exportées sans autorisation sur
colonies françaises pays protectorat Tunisie
et zone française Empire chérifien. »
La question se trouve donc définitivement
réglée. De plus en plus, la France, l'Afri-
que du Nord et nos Colonies ne font qu'un,
et le temps nest pas éloigné où les barrières
douanières, élevées artificiellement par une
administration désuète seront renversées.
Nous pouvons répéter à nos Colonies la
pmese historique de Turgot : a Servez, vous
êtes sûrs de vendre. Désormais. vous vendrez
partout. »
Edouard Néron,
-. Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
FI,LMS MAROCAINS
M. F r ant s Toussaint vient de constituer
une société de production cinématographique
qui rcalisera irois films sur le Maroc. L.e pre-
mier de ces trois films aura pour titre Le.
Ma-itre de l'Heure; MM. et f. Tharaud
écrivent le scénario du second. Quîïïit air
troisième, il n'est pas encore choisi. On dit
que ce serait à un Américain que cette. So-
ciété française confierait la mise en ,scène de
crs trois films.
Le maroe a rEmosmon Agricole
En inaugurant le 13 février l'exposi-
tion agricole du Grand Palais, M. Chéron,
ministre de l'Agriculture, a donné toute
son attention à l'exposition des fruits d'Al-
gérie et du Maroc et a vivement félicité
M. Nacivct, directeur de l'Office Economi-
que du Maroc, de la brillante participation
du Protectorat à cette exposition.
La motoculture au Maroc
Une charme détfonçeuise à balance,
fonctionnant au moyen de deux locomotives
sur route, opère depuis quelques semaines
des laibours profonds, des défonccmeut's et
des défrichements de doums chez les colons
des Oulad Saïd (Conlrùlc civil 'de Chaouïd
centre).
Dans le but' de montrer aux indigènes
cet appareil en marche et de leur expli-
quer les avantages que présenteraient pour
eux des travaux de défoncements et de dé-
frichements qui .mettent en valeur rapi-
dement et d'une façon rationnelle des ter-
res incultivables auparavant, M. le con-
ivùlour de Chaouïa-Centre a réuni, sur la
;,['o¡:rV'!t d,: M. Rapet, colcn, ancien pro-
fessuiir dVigrieulluro ù. Maison-Carrée, une
cinquantaine de j^rois cultivateurs des tri-
bus des Oulad Harriz et des Oulad Saïd.
Ces fellah se sont vivement intéressés
tant à la démonstration pratique faite sous
leurs yeux qu'aux explications fournies par
M. Rapet, qui avait bien voulu leur faire
une conférence à leur portée.
Plusieurs même dont deux caïds, ent
manifesté l'intention de traiter avec Tn-
trepreneur de défoncement avant opéré 'de-
vant eux.
+ -
Le statut de Tanger
Le Quai d'Orsay a publié hier le texte des
lettres échangées entre le président du
Conseil et l'ambassadeur d'Espagne à Pa-
ris au sujet de l'application de la Conven-
tion de Tanger.
Dans sa lettre, q.ui est du 7 février, M.
Poincaré énuméro les poirils sur lesquels
satisfaction est donnée à certains désirs
manifestés par le gouvernement espagnol
en ce qui concerne les articles 2 (questions
ecclesiastiques), !iâ ([V'Otégés espagnols),
20 (participations d'un Espagnol au service
des douanes), 29' (dirait d'expulsion des in-
digènes), 34 (représentation indigène à. l'as-
semblée de lu ville), -15 (concessions espa-
gnoles d'électricité et de téléphone), 47
(suppression du labor d'artillerie).
Dans sa réponse M. Quinonès de Léon
preud acte des concessions fuites,
AU mAROC ESPAGNOL
0
D'une longue note adressée au Temps
p[l. son correspondant particulier a Tan-
ger, il semble résulter que Je Directoire es-
pagnol se propose d'abandonner à elle-
même la zone marocaine sur laquelle elle
a son influence établie de par les traités
pour ne s'occuper que de ses présides dont
les territoires seraient quelque peu agran-
dis.
Les seules expéditions militaires envisa-
gées par l'Espagne en dehors des présides
n'auront pour but que le ravitaillement et
la liaison avec les postes avancés
Il y aurait aussi une tendance chez les
Espagnols à employer une politique analo-
gue à celle des grands caïds suivie avec
tant de succès pair le Maréchal Lyautey, ce
système permettrait d'employer lie mini-
mum de leurs nationaux dans les opéra-
tions du Maroc.
Le .('\)('f rifain Abd el Krim ne faitt pas
beaucoup parler de lui en ce moment ;
mais il s'organise méthodiquement efl -
maintient ses partisans en haleine en leur
faisant entreprendre de fréquents coups
die main contre les postes avancés (Tafer-
sit, Tizzi, Azza, etc.). On a l'impression'que
le chef rifain a conscience de sa force, qu'il
est maître de ses moyens, et que les dé-
marches tentées pour l'amener à traiter
ont peu de chances d'aboutir. Le général
Marzo procède à un regroupement des
troupes espagnoles de manière à pouvoir
-disposer d'une force de manœuvre.
iPu lac Victoria Njaola a la mer
Sir HOtbert Coryndon, le Gouverneur du
Kenya vient d'inaugurer la première- sec-
tion du nouveau chemin de fer d'Uasin
GLshu qui doit plus tard relier le Lac Vic-
toria Nyamza à la mer par le chemin de
fer de l'Uganda. La nouvelle ligne quitte ce
chemin de fer, à Nakura et atteint actuelle-
ment Eldoret. Elle doit être pr-olongée par
Malikisi et Tororo jusqu'à Jinja, port du
lac Victoria Nyanza. D'Eldoret au lac, la
voie ferrée traverse l'une des régions du
Kenya et de l'Uganda, dont le climat con-
vient bien aux Européens et où l'on es-
péré augmenter considérablement la culture
dû coton.
- Nos lecteurs liront d'autre part dans l'ar-4
ticle de M. Valude les-avantages que nos
voisins et. amis belges pourront tirer de
cette voie ferrée.
Qob eonffireoee sur les transports
maritimes en Bxtrême-Orient
M. le Marquis de Barthélémy a fait hier à
l'Eco,le des Hautes Etudes Sociales une inté-
ressante conférence sur les transports maritimes
en Extrême-Orient, et comme il l'a dit lui-
même à ses nombreux auditeurs, il s'est pllacé
surtout au point de vue plus particulier de l'In-'
dochine :
A' ., , B 1 M A '1
Après avoir évoqué Ba l zac et Marc Aurèle
dans son exorde, le conférencier est entré dans
le sujet qu'il avait annoncé, et il trace na route
d' Extrême-Orient jalonnée par Aden, Colombo,
Singapour, Hong-Kong. Les ports jalonnant
les routes sont, a-t-il dit, le plus souvent mar-
chés die charbon et marchés de pétroie, mar-
chés de frets rapides et de transports de pas-
sagers.
M. de Barthélemy a dit alors quelques mots
sur la création de l'escale française de Djibouti
qu'il a qualifiée de coup de maître de notre gé-
nération de colonisateurs : il a parilé ensuite de
Colombo et de Singapour.
Après avoir exposé la situation de ce dernier
port et de son importance, il a fait remarquer
qu'il était relié à Bangkok par une voie ferrée
merveilleusement établie, et que lorsqu'il
s'agira de la relier au réseau indochinois, il
faudra avoir le souci de nos intérêts en nous
assurant que le circuit ne risquera pas de dé-
tourner les touristes, attirés surtout par les
beautés d'Angkor, de visiter le reste de notre'
Colonie-
Si nous examinons, a-t-il dit ensuite, au
point de vue postal et touristique, la marche de
la navigation de l'Europe vers l'Extrême-
Orient, nous constatons que, devant notre co-
lonie, près de ses côtes, passent, sans y tou-
cher et poursuivant directement leur route de
Singapour sur Hcng-Kong, un nombre impor-
tant de lignes postales qu'il a citées. Il a fait
voir, par cette énuîïîération, qu'une douzaine de
paquebots-postes visitent par mois régulière-
ment Singapour dans un seul sens, et que dans
les deux sens, ce port en reçoit 24, sensible-
ment un paquebot par jour vers l'Orient ou
vers l'Occident, et il a ajouté :
Lorsque la navigation postale internatio-
nale ausra repris toute son activité, si nous arri-
vions à attirér semblable intensité de naviga-
tion vers notre colonie, celle-ci recevrait donc
à peu près un courrier par jour et des afflux
de touristes et de marchandises riches presque
tous .les jours, ce qui ne serait pas peu de
chose pour augmenter l'intensité die l'effort co-
lonisateur, déjà superbe, en Indochine.
Quelles sont donc les raisons qui écartent
tous ces navires et les empêchent de visiter
une si importante partie' du monde extrême-
oriental ?
C'est ce que le conférencier a développé
devant son auditoire.
I* a - fait remarquer d'abord que la ligne de
navigation circummondiale laisse en retrait les
deux parties les plus riches de la colonie inda-
chinoise desservies par ses deux grands ports
de chargement : Saigon et Haïphong. Si ces
deux ports attirent facilement pour les gros
chargements des riz de la Cochinchine et pour
ceux des métaux et du charbon du Tonkin des
cargos de grande capacité, Is n' ont pu réussir
jusqu aujourd'hui et ne pourront pas réussir da-
vantage dans l'avenir, en raison de leur situa-
tion géographique, à appeler une navigation
peur laquelle la vitesse est le facteur principal
et a (laquelle la moindre perte de temps impose
des dépenses formidables. C'est par quarante
et cinquante mille francs par jour que se comp-
tent les dépenses d'uni grand paquebot postal.
Les Compagnies reculent devant de tels
frais, la touchée ne paierait pas, a dit M. de
Barthélémy, et il s'est demandé s'il serait pos-
sible ou utopique de remédier à cet état de
choses regrettable.
C est alors qu'il a exposé la situation de la
baie et du port de Camrang qui a eu son heure
de célébrité lorsque la flotte de l'amiral Rot-
jestvinky s'y est arrêtée pour s'approvisionner
de charbon pendant la guerre russo-japonaise.
La nature a fabrique Jà, de toutes pièces,
a-t-il dit, un port fermé. Les aménagements ne
sont à y faire qu'au fur et à mesure que ceux-
ci seraient appelés à payer. Pas de dragages,
aucun travail d'art.
Après avoir développé dans des termes aussi
éloquents que ,persuasifs tous les avantages que
l'Indochine peut retirer de l'établissement à
Camrang d'uni port d'escale pilacé sur la route
des grandis paquebots qui pourraient s'y arrê-
ter, le conférencier a fait remarquer qu'il sup-
primerait pour l'Indochine la .suzeraineté de
Hcng-Kong et de Singapour.
M. de Barthélemy a terminé sa conférence
en parlant de l'influence que doit avoir 1'.In-
dochine dans une zone plus étendue, dont
il exploitation maritime est à son aurore, le tra-
fic circummondial par le Pacifique.
Des applaudissements nourris ont suivi les
dernières paroles du conférencier) que de nom-
breux auditeurs sont allés féliciter.
J. Aytet
AU SÉNAT
PROJET DE LOI
Agrandissement du port d'Oran
Le Gouvernement a déposé hier sur lte
bureau d'u Sénat le projet de loi voté par
la Chambre et' concernant un nouvel agran-
dissement du port d'Oran.
C0UBB1E8 DE L'ALGÉRIE
La vie économique
Voici les derniers cours cotés à Algr :
Au quintal : blé tendre, 100 à 101 fr. ; dur
colon supérieur, 95 à 97 fr., suivant -qualité
et provenance, 91 à 94 fr. : orge, suivant
qualité et provenance, 65 à 67. fr. ; avoine,
64 50 à 05 fr. ; maïs, 82 à 85 fr. ; fèves, féve-
rolles, 81 à 86 fr. ; fèves @ grosses, 102 à 104
fr. ; foin, 22 à 24 fr. ; paille, 10 à 12 fr. -
Artichauts, 6,50 à 8 fr. ; fenouil, 4,50 ; to-
mates, 175 à 300 fr. ; patates, 50 à 55 fr. ;
pommes de terre 'bretonnes, 90 à 95 fr. ;
oranges, 60 à 75 fr. ; mandarines, 50 à 65
fr. : citrons, 30 à 40. fr.
Vins algériens (nus quai Alger) : rouge
extra, le degré, 8,75 à 9 fr.. 26; 1er et 2e
choix, 8 à 8 fr. 50 ; 3e choix, 7,75 à 8 fr.
vin blanc de raisins rouges, 8 à 8 fr. 25 ;
de raisins blancs, 8,50 à 9 fr.
Les événements et les hommes. 1
Les sous-marins Armide et Amazone,
accompagnés du torpilleur - lansquenet et
de l'aviso Calais, sont en ce moment dans
le port d'Alger.
Ces quatre unités resteront plusieurs
jours à Alger et accompliront ensuite une
série de manœuvres navales importantes.
–Une excursion-caravanc aura lieu d'Al-
ger les 23, 24 et 25 février courant à l'occa-
sion des chasses aux faucons et fêtes, indi-
gènes de Bou-Saâda. C'est le Syndicat dini-
tiative de cette vilLe, présidé par M. Chaco-
gne, avec le concours de M. l'administra-
teur et de M. le commandant d"armes, qui a
assuré la charge de préparer ces attrac-
tions. D'autre part, c'est le Syndicat d'ini-
',tiative d Alger qui organise l'excursion
(transport en auto, repas, hôtel, fêtes, pro-
menades et pourboires).
Des pêcheurs d'Alger ont ramené ces
jours-ci dans leurs filets le cadavre d'un
inconnu dont on récherche vainement
l'identité.
.- Le Nord de l'Afrique connaît ,à son
tour les rigueurs de l'hiver.
Une violente bourrasque de vent d'Ouest
s'est abattue ces jours-ci sur la région d'Al-
ger.
De violents roups de tonnerre accompa-
gnés d'éclairs fulgurants et la pluie se met-
tait de la partie, en une torrentielle avérs".
de peu dp durée bcnreusemnt.
La 'bourrasque a duré plusieurs jours
sans grand dam, - heureusement. ---
Il n y a- pas qirà Chamomx où I 011
pratique les sponts d'hiver. -
Alger, ou du moins l'atlas Blidéen, a sa
saison aussi. On trouve sur ces hauteurs
40 à 50 cm. de neige, qui ne durent pas
longtemps mais permettent quelques "essais
de ski. -
Faute de grive.
Une saison de rowing va .s'ouvrir ces -
jours-ci à Alger. Tous nos sportifs - se pré-
parent pour, les épreuves olympiques.
On nous informe de Bruxelles qu'au
théâtre de la Monnaie vient d'être donnée
la première représentation de l'opéra que
le pianiste-compositeur Léon Jongen, bien
connu des Algériens, a écrit sur un livret
tiré par Claude Farrère de son célèbre ro-
man Thomas l'Agnelet.
L'œuvre fort belle de Jongen et ses in-
terprètes ont remporté -un succès enthou-
siaste.
Des "sidis" encaissent
Des consommateurs se qu'erellaient,
avant-hier soir, dans un débit, rue Voltaire,
77, à Montreuil. Le propriétaire, M. Jarlet,
expulsa ses clients trop turbulents et vou-'
lut fermer. Mais- lorsque son garçon de
comptoir, l'Algérien- Madjouil, sortit pour
baisser le rideau de fer, il fut pris à partie
par les perturbateurs.Madjoul essaya de
se 'défendre avec une perche. Ses antago-
nistes tirèrent sur lui deux coups de revol-
ver et il tomba mortellement blessé. Le
meurtrier, Henri Charbut, a été arrêté.
- Au cours d'une discussion, Emile Des-
chaud, charcutier, impasse du Trou-Régent,
Uevallois-Perret, blessa d'un coup de
sabre son voisin de pallier, l'Algérien Mo-
hammed Koko Hammicn. il a été envoyé.
au Dépôt.
« SIDIS » CHEVALIERS DU GUET
Alors qu'il regagne son domicile, 4, rue
de Thionville, M. Emile Pougeron, débar-
deur, est attaqué, rue de Flandre, par qua-
tre Algériens qui le blessent de plusieurs
coups die couteau et le dévalisent. En s'en-
fuyant, les malfaiteurs tirent cinq coups de
revolver dans la direction des agents ac-
courus aux cris dé la* victime.
ffloavement administratif
ADMINISTRATEURS
Affectations
M. Chéron Georges, administrateur de 1re
elasse, est détaché à l'Administration cen-
trale du ministère des Colonies.
Mr Bouché (André-Ernest), administra-
teur de 3e classe, précédemment à Mada-
gascar, a été appelé à servir en Afrique
equatoriale française.
M. Chaumel (Alfred), administrateur ad-
joint de 2° classe, provenant de Saint-Pierre
et Miquelon, a été réintégré dans les cadres
et mis à la disposition du Gouvemeur gé-
néral de l'Afrique équatoriale française, à
compter de la veille du jour de son embar-
quement pour la colonie.
M. Deliibes (Emile-Léon-Jean-Marie), ad-
ministrateur de 3e classe des Services civils,
de l'Indochine a été placé dans la position.
de congé hors cadres, pour exercer les fonc-
tions de résident maire de Touràne.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.68%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.68%.
- Collections numériques similaires Monnaies royales françaises Monnaies royales françaises /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnFrRoy"
- Auteurs similaires Monnaies royales françaises Monnaies royales françaises /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnFrRoy"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64111307/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64111307/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64111307/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k64111307/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64111307
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64111307
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k64111307/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest