Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 14 février 1924 14 février 1924
Description : 1924/02/14 (A25,N25). 1924/02/14 (A25,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411129k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. No 25 LE NUMERO : 20 CENTlMEb JEUDI SOIR, 14 FEVRIER 1824
Les Annales Coloniales
- es , 7 Ais
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA paOPRŒTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux dujournal el dans les Agences de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUVRE 19-17
Un an 6 mois 3 mois
ABONNEMENTS ( France et Colonie. 80 n 45 a 25 »
8'NC ilWr* l Etranger 120 » 65 n 35 »
Ou t'abonne dan* tous les Bureaux de DOit. et chez les principaux libraires
Un Office des Routes en Tunisie
-..--.
La Tunisie de 1900 était à bon droit
fière de son réseau routier. Les voyageurs,
les touristes étaient surpris de trouver dans
ce pays à peine ouvert à la civilisation mo-
derne, les longs rubans de chaussée empier-
rée, qui la parcouraient de Tunis à Tabarka,
de Bizerte à l'extrême sud, pénétrant com-
me un présage de proche domination jus-
qu'aux confins des sables désertiques.
Les automobiles encore rares roulaient à
plaisir sur ces voies solides et bien nivelées.
Les chameaux, surpris de ne plus trouver
sous leurs larges pieds un sol mouvant, s'y
habituaient bien vite, et abandonnaient la
piste pour la route, ce dont, du reste, voi-
turiers et chauffeurs les auraient bien dis-
pensés.
A cette époque, il y avait, en Tunisie, un
Directeur Général des Travaux publics qui
n'était jamais plus satisfait que lorsqu'il
pouvait signaler, dans ses statistiques an-
nuelles, un allongement sensible des kilomè-
tres de route.
Les temps ont bien changé : bien que cer-
taines régions se plaignent de n'être pas
desservies quoique la colonisation y ait péné-
tré, on ne parle plus de percer des voies nou-
velles. Quant aux anciennes, elles ne sont
plus que des fondrières, matelas de pous-
sière hostile pendant la longue saison sèche,
mares vaseuses pendant l'hiver pluvieux.
C'est que la guerre a fait sentir là comme
partout ses effets désastreux. Pendant cinq
ans, les crédits qui auraient été indispensa-
bles à l'entretien des chaussées, ont dû re-
cevoir une affectation plus directement adé-
quate aux nécessités impérieuses de la crise
brutale. Puis, les automobiles se sont mul-
tipliées en nombre comme elles se sont ac-
crues en puissance et en poids. Surtout, aux
voitures de tourisme et de voyage sont ve-
nus s'ajouter les autobus, les camions de
roulage.
Véritables tanks destructeurs ils écra-
sent, ils arrachent la route, pour laquelle,
pas plus en Tunisie qu'ailleurs, on n'est pas
encore parvenu à trouver un amalgame fon-
damental capable de résister aux charges
Qu'on lui impose.
Pour tous ces motifs, on était arrivé à
une situation véritablement insupportable con
tre laquelle s'élevait un chœur de récrimina-
tions de plus en plus nourri. La Direction
générale des Travaux publics à laquelle les
protestataires s'adressaient, leur répliquait
par une réponse qui n'était que trop péremp-
toire : « Je ne demande pas mieux que d'en-
tretenir vos routes et même d'en construire
quelques autres dont je ne méconnais pas
l'urgence ; mais il faut pour cela des mil-
lions que je n'ai pas. »
Dans la récente session qu'il vient de te-
nir, le Grand Conseil de Tunisie s'est trou-
vé en présence de ectte difficulté. Il l'a abor-
dée ; il l'a résolue, au moins virtuellement.
D'accord avec l'Administration, il a dé-
cidé la création d'un Office des Routes,
chargé spécialement, uniquement, de donner
ses soins à ces voies de communication aussi
nécessaires à la vitalité d'un pays que les
voies qui assurent la circulation du sang le
sont à l'organisme humain.
A cet Office, chargé d'un travail déter-
miné, il fallait fournir les moyens financiers
de l'exécuter. Pour cela, l'Assemblée tuni-
sienne l'a doté de ressources propres dont
nous parlerons tout à 1 heure, tout en lui ac-
cordant la personnalité civile grâce à la-
quelle il aurait faculté de gager des em-
prunts pour parer à des nécessités immédia-
tes mais intéressant les époques futures ;
celles-ci pourraient être appelées à partici-
per aux charges puisqu'elles auront part aux
avantages.
Le programme de travail qui s'offre tout
de suite à l'Office des Routes est considé-
rable : le réseau tout entier a manqué d'en-
tretien et appelle une réfection quasi géné-
rale. Cette réfection réclame, sur une partie
notable, des moyens matériels nouveaux, car
les méthodes jusqu'ici pratiquées se révèlent
insuffisantes vis-à-vis de la circulation ac-
tuelle et des puissants engins dont elle fait
usage.
Il faut donc employer pour les chaussées
des revêtements plus résistants, dont le coût
sera d'autant plus "élevé. L'Administration
entrevoit même la nécessité de recourir au
pavage des routes aux abords des grands
centres et indique un total de 200 kilomè-
tres pour les divers tronçons auxquels cette
méthode conviendrait, à son avis.
L'Office des Routes qui aura la responsa-
bilité de la décision, de l'exécution et des
conséquences, fera bien de procéder à une
enquête sérieuse et orientée dans diverses
directions, avant d'adopter une proposition
qui, de la part des Travaux Publics, nous
semble un peu unilatérale.
Cette Administration paraît s'inspirer uni-
quement de la préoccupation de construire
des routes qui durent le - plus longtemps pos-
sible ; préoccupation louable, à condition
qu'elle ne soit pas unique, mais se combine
avec les considérations complexes qui s'im-
posent sur le but même de la construction.
Faire une route qui dure, c'est fort bien, à
condition toutefois que l'on puisse passer
dessus. Or, les véhicules automobiles, qu'il
s'agisse de voitures ou de camions, sont
loin de professer le moindre enthousiasme
pour les chaussées pavées. Il en existe un
certain nombre aux environs de Paris. Na-
guère, elles supportaient assez bien l'énor-
me charroi, à traction animale qui, de tout
temps, a fatigué les routes aux abords de la
capitale. Aujourd'hui, voitures et camions
automobiles préfèrent user des pneus et de
l'essence, à faire un détour de plusieurs ki-
lomètres pour aller retrouver une voie ma-
cadamisée qui les expose à moins de heurts.
Pour notre part, nous avons souvenance de
quelques trajets accomplis sur ces routes pa-
vées, où le tangage et le roulis se coalisaient
pour évoquer les pires traversées sur les plus
mauvais bateaux dont les vieux Tunisiens
aient pu garder la mémoire.
L'Office des Routes agira donc sagement
en n'admettant la suggestion du pavage que
sous bénéfice d'inventaire.
Aussi bien n'en est-il pas encore à cette
période de mise en pratique.
Le nouvel organisme auquel la Tunisie
confie la mission de sauver, - de restaurer, de
développer son réseau routier, sera doté,
avons-nous dit, de ressources financières pro-
pres. La première et la seule qui jusqu'ici
lui ait été affectée, consiste en un droit de
consommation de 3 francs par kilog sur les
bandages en caoutchouc de toute nature,
utilisés par les automobiles. Le Grand Con-
seil qui a voté cette taxe, a estimé juste de
demander le premier effort budgétaire en
faveur des routes à ceux qui en sont les prin-
cipaux usagers, à cette circulation automo-
bile à laquelle il faut attribuer l'usure ra-
pide des chaussées et la nécessité de les re-
construire dans des conditions plus onéreu-
ses. Toutefois, l'assemblée n'a pas voulu
aller plus loin dans cette voie et a refusé
d'ajouter à la taxe sur les chambres à air,
pneumatiques et bandages en caoutchouc,
une aggravation de droit de o 04 par litre
d'essence que proposait l'Administration.
Le premier impôt affecté à l'Office des
Routes promet un rendement de 450.000 fr.
C'est peu, mais c'est de quoi s'organiser et
se mettre à l'ouvrage. Alors, il réunira les
crédits affectés à la vicinalité, actuellement
intégrés en grande partie dans le budget des
Travaux publics, mais dont certains sont
aussi épars dans d'autres services, notam-
ment à la Direction de l'Agriculture. Cette
centralisation des moyens et de l'impulsion
ne peut avoir que de bonnes conséquences
tant pour l'unité de l'œuvre que pour sa
gestion financière.
Il appartiendra aussi aux Conseils de Ré-
gion autre institution nouvelle dont nous
aurons à parler de faire appel à l'Office
des Routes pour la construction des voies
dont ils auront organisé les moyens budgétai-
res d'exécution.
Il y a là une initiative fort intéressante
qui mérite d'être suivie avec attention ; car
il y a bien des pays, plus étendus que la
Tunisie, dont les réseaux routiers sont en-
dommagés au point d'en être sérieusement
compromis. Il n'est pas dit qu\m exemple
des plus utiles ne pourrait pas ainsi venir
du petit aux plus grands.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la. Commission
des Douanes.
.00
Le irère île M. Colrat expulsé de Tunisie
M. Raymond Colrat, frère de M. M. Calrat,
ministre de la Justice, qui exerçait au Petit
Matin, de Tunis, les fonctions de secrétaire
général, et qui se livrait à une polémique d'une
extrême violence contre l' autorité beylicale et
l'administration du protectorat, a été expulsé
de da régence mardi matin. Vers une heure de
la nuit, se trouvant dans un dancing, il fut pré-
venu qu'il serait arrêté et conduit quelques heu-
res après à bord de YOudjda, courrier de
France. Ce qui fut fait exactement.
Rappelons que notre spirituel confrère a été
l'objet au cours de sa carrière de vigoureux po-
lémiste, de mesures analogues. Apres avoir vécu
longtemps de sa plume en Egypte, il vint au
Maroc, il y resta après sa démobilisation
(il était affecté pendant la guerre au musée éco-
nomique de Rabat). Il fut il y a peu d'années
l'objet d'une extradition de la part du
gouvernement chérifien. On sait que les lois sur
la presse n'ont été promulguées ni par le bey
de Tunis, ni par le sultan du Maroc.
Des fruits de nos colonies
M. Chéron, toujours ministre de l'Agricul-
ture, a inauguré hier, au Grand-Palais, une
exposition agricole de plus.
M. Chéron s'est promené devant les oies,
les canards, les dindons, les lapins qui lui
firent bon accueil. Il eut de plus le rare
bonheur d'admirer des spécimens remarqua-
bles de la production maraîchère et fruitière
de l'Afrique du Nord. Une section montre en
effet au public les diverses phases de l'éle-
vage du ver à soie et de l'industrie de la
soie ; une autre, les types divers des huiles
d'olive d'Algérie; une troisième, de nom-
breuses bouteilles des meilleurs crus du vi-
gnoble africain.
M. Chéron a trinqué en l'honneur de ces
crus fameux, et pour un instant il a oublié
| I les soucis que nous cause sa vie chère.
Un institut de médecine
vétérinaire exotique
-0-0--
Dans une de ses der-
nières séances, la Cham-
bre des Députés vient
d'adopter un projet de loi
portant création d'un
« Institut de médecine
vétérinaire exotique ». On
pourrait s'étonner qu'un
organisme de cette nature
n'ait pas encore été créé jusqu'à ce jour;
qu'on se rassure 1 Ainsi que l'a clairement in-
diqué dans son rapport mon collègue, M. des
Rotours, il s'est agi, non pas de créer un
service nouveau, mais de doter de la per-
sonnalité civile et de l'autonomie financière,
le service spécial d'enseignement de la mé-
decine vétérinaire exotique qui, depuis qua-
tre ans déjà fonctionnait à l'Ecole Vétéri-
naire d* Al for t.
On avait, en effet, reconnu qu'il était es-
sentiel de donner à nos futurs vétérinaires
coloniaux, m plus de Venseignement nor.
mal que tous les élèves reçoivent à l'école
d'Alfort, une instruction spéciale capable
de les doter de toutes les connaissances in-
dispensables à l'exercice de leur profession
dans nos possessions d'Outre-Mer,
Il est évident que, de même que la patho-
logie humaine n est pas semblable dans les
pays tropicaux et dans nos régions tempé-
rées, de même les conditions de climat et
les différences de race ont, comme consé-
quences un certain nombre d'affections tout
à fait spéciales à ces pays. D'autre part,
le développement, aux colonies, de la pro-
duction animale ne doit pas s'inspirer des
mêmes principes que ceux qui sont à la ba-
se de l'élevage métropolitain; et il importe
qu'à l'heure de la mise en valeur intensive
de nos colonies, au moment oÙ, plus que
jamais, il est nécessaire d'utiliser les pro-
duits du sol en même temps que de dévelop-
per le cheptel, il importe, dis-je, d'avoir sur
place des vétérinaires ayant des connaisan-
ces scientifiques adéquates.
Il était donc indispensable que les étu-
diants vétérinaires désirant faire une car-
rière coloniale, puissent s'y préparer d'une
manière rationnelle et approfondie. L'insti-
tut de médecine vétérinaire exotique remplira,
je crois, toutes ces conditions; il fonctionne-
ra sous le contrôle du ministre de l'Agricul-
ture et sera administré par le directeur de
l'Ecole d'Alfort, assisté d'un Conseil d'ad-
ministration dont la majorité des membres
seront nommés par les ministres de l'Agricul-
ture et des Colonies. L'Institut aura son au-
tonomie financière et subsistera des subven-
tions qu'il recevra de l'Etat et des Colonies
et des legs et dons particuliers.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
P.-S. Dans le M° du 9 février, des An-
nales Coloniales, j'ai indiqué quelle partici-
pation financière réelle les Colonies françai-
ses avaient apportée à la réussite de la jour-
née Pasteur, en faveur des laboratoires.
Je me permets de rappeler à ce sujet qu'il
y a quelques mois, sur mes instances, l'Insti-
tut Colonial Français avait attiré l'attention
des ministres des Colonies et de l'instruc-
tion Publique sur la situation précaire des
laboratoires coloniaux.
Nous avons émis un voeu à cette époque
demandant au gouvernement de ne pas ou-
blier ces laboratoires dans la répartition des
fonds recueillis.
Aujourd'hui que nous indiquons que près
de 2 millions ont été souscrits par les Colo-
nies, nous pensons bien que leurs laboratoi-
res ne seront pas servis les derniers.
Et c'est certainement l'avis de M. Sarraut.
La pêche à la langouste
sur les côtes de Mauritanie
0><0
Voici quelques détails complémentaires
de ceux que nous avons publiés dans les
Annales Coloniales du 13 février 1923 sur
la pêche de la langouste en Mauritanie :
Après plusieurs mois d'absence, cinq ba-
teaux langoustiers, venant des côtes de
Mauritanie, sont entrés au port de Douar-
nenez, ayant comme pêche : 1° l'Idéale,
commandée par le patron Le Ner, 4.000
kilos de langoustes vertes, vendues à rai-
son de 11 fr. 45 le kilo ; 2° le Breur, com-
mandé par le patron Ancel, 2.800 kilos,
prix 11 fr. 25 le kilo ; 3° le Champezière
commandé par le patron Hascoet, 6.000
kilos prix 10 francs ; 4° l'Aide-de-Dieu,
commandé par le patron Guillou, 2.500
kilos, prix 11 fr. 50 ; 5° le Vieux-Marsouin,
commandé par le patron Lastennet, 3.500
kilos, prix 10 fr. 50.
Quatre autres navires sont attendus d'un
jour à l'autre.
LE GOUVERNEMENT DES INDES
ANGLAISES COMMANDE
SON MATERIEL FERROVIAIRE
AUX ALLEMANDS
V •
La presse anglaise commente avec une
amertume bien compréhensible une com-
mande de cinq locomotives que le Gouver.
nement des Indes vient de passer à une
maison allemande de Hanovre.
L'économie réalisée par les Indes en
s'adressant aux Allemands serait de vingt
pour cent.
Feuilles de chêne
-{)-()---
M. Carde, Gouverneur Général de l'Afri-
que Occidentale, doit soumettre à l'approba-
tion du ministre des Colonies, dès le retour
en France de M. le Gouverneur Touzet, di-
verses propositions de nominations et d'affec-
tations dans le cadre des Gouverneurs.
Il semble que M. Terrasson de Fougères,
le distingué Secrétaire Général des Colonies,
qui, depuis plus de trois années, assure avec
distinction l'intérim du Gouvernement du
Soudan, soit titularisé à Bamako, en rempla-
cement de M. Marcel Olivier.
M. Chapon, Secrétaire Général de la Côte
d'Ivoire, doit être également nommé Gou-
verneur et affecté à l'une des colonies de
l'A. O. F.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Les services Algériens
M. Guernier a donné hier à la Commis-
sion de la Marine marchande, lecture d'une
lettre de M. Rio, sous-seerêtaire de la Ma-
rine marchande, à M. Steeg, gouverneur
général de l'Algérie, demandant aux délé-
gations financières de voter dans leur pro-
chaine session, une subvention de 3 mil-
lions pour assurer les travaux d'entretien
et l'amortissement des huit navires de
l'Etat qui lui ont coûté 140 millions, repré-
sentant un intérêt et un amortissement de
onze millions par an.
Deux subventions de un million sont éga-
lement demandées à la Tunisie pour le
mÔme objet.
Le privilège de la Banque de l'Indochine
et notre politique en Extrême-Orient
La Commission des affaires étrangères
de la Chambre, réunie hier, sous la prési-
dence de M. Georges Levgues, a entendu
le ministre des Colonies.
M. Albert Sarraut s'est expliqué sur le
renouvellement du privilège de la Banque
de l'Indochine. Il a présenté ensuite un
large exposé de notre politique en Extrê-
me-Orient. Il a marqué l'importance de
notre domaine indochinois et de nos éta-
blissements du Pacifique, ainsi que l'im-
portancc de nos intérêts en Chine. Il a
tracé les grandes lignes d un programme
économique qui a pour but de perfection-
ner l'outillage de nos possessions et d'ac-
célérer leur développement.
A la suite d'une discussion à laquelle ont
pris part MM. Guernier Margaine, Henry
Simon, Paul Etudier, Paul Revnaud.
Maulion, de Lastours, la commission a
adopté les conclusions du rapport de M.
Guernier.
Dans ce document, M. Guernier rappelle
que la Commission des affaires étrangères
n'a h considérer le privilège d'émission
cÕncédé à la Banque de l'Indochine que
dans ses rapports avec l'activité qu'elle
déploie hors des territoires français, et
particulièrement en Chine. Il propose de
donner un avis favorable au renouvelle-
ment du privilège sous réserves nue le mi-
nistre des Affaires étrangères exercera une
surveillance permanente sur les opérations
du consortium chinois et présentera cha-
que année, au Parlement. un rapport sur
les opérations de ce consortium.
PROJET DE LOI 1
Déclaration d'utilité publique d'un chemin
de fer à voie de 1 m. 055 de Colomb-Bé-
char à Kenadza.
Le Gouverneur général de l'Algérie, dit
le gouvernement dans son exposé des mo-
tifs, conformément aux délibérations des
assemblées financières de la culonie, a sol-
licité la déclaration d'utilité publique d'un
chemin de fer d'intérêt général à voie
étroite, en vue de prolonger jusqu'à Kc-
nadza (Sud oranais), la ligne actuelle
d'Oran à Colomb-Béchar.
- ,
Le prolongement a pour but essentiel un
permettre le transport du combustible
extrait de la houillère découverte à Bel-
Hadi, près de Kenadza, vers l'année 1917.
A cette époque, ainsi qu'on le sait, le ravi-
taillement de notre colonie en charbon était
très précaire, du fait de la guerre sous-ma-
rine. Aussi, des que l'on se fut assuré de
la bonne qualité du combustible découvert,
on décida de poursuivre immédiatement
l'exploitation de la houillère et de la relier
à la ligne d'intérêt général alors en ser-
vice jusqu'à Colomb-Béchar.
L'administration des chemins de fer algé-
riens de l'Etat, exploitant le réseau Sud-
Oranais et disposant d'un personnel et des
moyens d'action particuliers, fut jugée seule
en mesure d'exécuter immédiatement les
premier travaux de recherches et d'aména-
gement de la houillère, ainsi que ceux de
construction de la voie ferrée reliant îa
mine à Colomb-Béchar. Toutes autorisa-
tions gouvermentales lui furent données en
conséquence, car il s'agissait'là d'une œu-
vre de guerre qu'il fallait mener avec rapi-
dité en vue de parer à la pénurie de char-
bon dont souffrait alors la colonie. Mais, la
paix revenue, cette œuvre de guerre a paru
devoir être continuée et améliorée dans
l'intérêt de la colonie elle-même, qui peut
ainsi avoir dans le Sud-Oranais du charbon
à un prix de revient inférieur à celui des
charbons d importation.
L'enquête d'utilité publique à laquelle a
été soumis ravant-projjet a donné des ré-
sultats favorables.
La ligne rattachée au réseau oranais des
chemins de fer algériens de l'Etat et exploi-
tée dans les mêmes conditions que ce ré-
seau.
Il semble utile d'ajouter que la loi du
29 avril 1919 relative au maintien définitif
des Travaux publics exécutés pendant la
guerre n'est pas applicable à l'Algérie :
c'est pourquoi une loi spéoiale est néces-
saire ipour régulariser l'exécution de la
plus grande partie de la ligne Colomb-Hé-
chard à Kenadza qui date de 1917.
Ce projet a été renvoyé pour étude à la
Commission des Travaux publics, sous ré-
serve de l'avis de la Commission de l'Al-
gérie.
AU SÉNAT
-0-0---
RAPPORTS
Commission spéciale de l'Algérie
M. Mahieu, sénateur du Nord vient de
déposer son rapport sur la proposition de
résolution du général Bourgeois relative à
la ncmination de 18 membres chargés
d'examiner les projets et propositions de
lois relatifs à l'Algérie.
DANS LES COMMISSIONS
Le traité de Lausanne
devant la
Commission des Affaires extérieures
La Commisson sénatoriale des Affaires
étrangères, réunie sous la présidence de
M. de Selves, a commencé l'étude officieuse
des traité de Lausanne. M. Bompard, l'un
des négociateurs français, a exposé les
grandes lignes des accords qui ont été con-
clus après huit mois de négociations. Cet
exposé général a été suivi d'un échange de
vues.
M. Victor Bérard a fait ressortir que
cr "'aines concessions importantes avaient
été faites par la France à la Turquie. Il a
exprimé certaines craintes sur « les con-
séquences qui peuvent en résulter pour la
politique et le prestige de la France en
Orient. »
M. Henry de Jouvenel a émis au con-
traire l'opinion que ces concessions pou-
vaient être le point de départ d'une politi-
que utile peur les Affaires étrangères qui
ne peuvent être complètement satisfaites
que grâce à l'existence des relations ami-
cales entre la France et la Turquie.
M. Gasser, sénateur d'Oran, interprétant
l'opinion de ses commettants et faisant
état des informations précises que lui four-
nissent les relations de l'Algérie avec le
mondé musulman, considère que la situa-
tion morale de la France en Orient est au
tr tal satisfaisante ; ce fait est attesté par
les recherches que fait le Gouvernement
ottoman de nos spécialistes en de nom-
breuses matières. Les traités de Lausanne
lui paraissent pouvoir être acceptés sans
difficulté, à condition toutefois que les né-
gociaticns concernant la situation respec-
tive des divers puissances en Orient soit
nettement affirmée.
La Commission est favorable dans sa
majorité à la ratification des traités.
L'élection de la Martinique
Le neuvième bureau du Sénat, chargé
de la vérification des opérations ^électora-
les de la Martinique, a entendu M. Clern,
proclamé à une voix de majorité, son con-
current élu, M. Lémery, sénateur sortant,
et M. Lagrosillière, député.
A l'unanimité moins deux voix, le bu-
reau a décidé de proposer au Sénat l'an
nulalion de ces opérations pour cause d'ir-
régularités.
L'automobilisme
et nos colonies en 1923
Pendant l'année 1923, les exportations
de voitures automobiles lourdes de com-
merce et d'agriculture dans nos colonies ont
accusé les chiffres suivants : Algérie : 202 ;
Tunisie, 41 ; Maroc, 87 ; Sénégal, 15 ;
Madagascar, 6 • Indochine. 47.
En ce qui concerne les voitures ordinaires
automobiles, les exportations sur nos colo-
nies ont été de : Algérie, 3.564 ; Tunisie,
236 ; Maroc, 230 ; Sénégal, 75 ; Madagas-
car, 53 ; Indochine, 913.
| L'activité allemande
dans les colonies étrangères
Pour avoir perdu toutes leurs colonies pen-
dant la guerre, les Allemands n'ont pas
renoncé à déployer de l'activité dans les pays
d'outre-mer.
A Berlin vient de se fonder la Société
Anonyme de la « West Indische » qui se
piopose comme champ d'action les Indes Oc-
cidentales et en particulier les Indes néer-
landaises. Cette Société a pour but de vas-
tes entreprises financières, maritimes et com-
merciales ; elle désire également créer des
plantations et effectuer des recherches mi-
nières.
La « West-Indische » a été créée au moyen
des indemnités importantes versées par le
Gouvernement aux actionnaires des ancien-
nes entreprises coloniales allemandes ruinées
par la guerre. On ne pouvait trouver moyen
plus élégant de financer officiellement une
œuvre de propagande.
De nombreuses banques et les plus hautes
personnalités coloniales allemandes prési-
dent aux destinées de la « West-Indische ».
Les prédictions d'un astrologue
–00
Au mois d'octobre 1923, un astrologue de
la région de Delhi avait prédit que Gandhi
serait très malade à la fin du mois de dé-
cembre suivant et que sa mise en liberté au-
rait lieu au mois de janvier 1924.
Or, Gandhi est tombé gravement malade
en décembre et on a dû l'opérer de l'appen-
dicite dès son entrée à l'hôpital. A la fin du
mois de janvier dernier, les autorités an-
glaises décidèrent de le relaxer.
Ce même astrologue annonce la complète
autonomie de l'Inde en 1931. Verra-t-on cette
dernière prédiction se réaliser?
Le statut de Tanger
--0-0--
Dans sa réponse à M. de Fontenay qui
lui remettait ses lettres de céance, Sa
Majesté Alphonse XIII, après avoir dit son
désir du maintien des bonnes relations
entre la France et l'Espagne a ajouté :
Je souhaite que de tels sentiments subsistent,
même lorsque les intérêts des deux pays sont
opposés, comme très récemment lorsqu'un es-
prit de conciliation réciproque a permis la con-
clusion d'accords qui, nous devons l'espérer,
fortifient notre action conjointe, autant dans la
tâche difficile de la civilisation du protectorat
du Maroc que dans la conciliation et la négo-
ciation des intérêts matériels que nous sommes
obligés de sauvegarder moyennant une conces-
sion de bénéfices réciproques.
«
Bien que le DailU Mail ait publié une
photographie prise en avion, de Gibraltar]
(reproduite par le Matin du 14 février)
montrait le « Rock », écrasé par la mer, le
fameux « Rock », n'en conservera pas
moins sa belle allure de commandement et
Tanger internationalisé et doté d'un statut.
ne sera jamais, quoiqu'en pense M. Ward
Price, un concurrent dangereux pour Gi-
braltar.
L'aviation coloniale
0
Toulouse-Dakar
On annonce officieusement que toutes les
difficultés dues en partie à des raiscns di-
ploma'tiques qui empêchaient la réalisa-
tion de la voie aeiienne Toulouse-Dakar,
sont aplanies.
La France et l'Espagne se sont enten-
dues.
La ligne Tculouse-Dakar s ouvrira en
avril, elle abrégera en particulier de neuf
jours à l'aller et autant au retour la du-
rée de transmission des correspondances
postales entre l'Europe, l'Amérique du
Sud et l'Afrique du Sud.
Soixante avions seront mis en service
immédiatement et soixante autres seront
tenus en réserve.
La nouvelle rcute, qui suit la côte afri-
caine sur une distance d'environ 2.800 ki-
lomètres, comprend cinq stations inter-
médiaires d'atterrissage avec ateliers de
réparations : Agadir, cap Juby (Rio-de-Oro),
Port-Etienne, Mterert et Saint-Louis.
L'aérodrome de Casablanca constituera
la base principale de la ligne.
- Les -- lignes Latécoère
Voici la statistique officielle des échan-
ges postaux des lignes aériennes Latécoère.
Le rendement pour janvier dernier est le
suivant :
Maroc-France : 154.305 lettres ; France-
Maroc ; 1 il.326 ; Maroc-Algérie : 11.683 ;
Algérie-Maroc : 8.854 ; intervilles : 3.853.
Total : 320.021 lettres, soit un peu plus de
10.000 par jour.
Au Ministère des Colonies
La Commission chargée d'établir le tableau
(d'avancement des magistrats coloniaux se
réunira rue Oudinot, à la fin de la semaine
prochaine.
*
* *
A la même date, se réunira également la
Commission chargée d'établir le classement
du personnel des Services Pénitentiaires Co-
loniaux.
A la mémoire des marsouins de Champagne
---0-0--
Le général Gouraud, Gouverneur militaire
de Paris, Président, et les membres du
Comité du monument aux morts de Cham-
pagne ont organisé une cérémonie reli-
gieuse qui sera célébrée sous la présidence
du cardinal Dubois, le samedi 16 février, à
11 heures, en l'église Saint-Louis-des-Inva-
lides, à la mémoire des morts français et
américains des armées de Champagne.
L'abbé Doucœur, ancien aumônier de la
14e division, prononcera une allocution.
L'érudition de Cheikh Sidia
Si la bibliothèque de Cheikh Sidia ee
composait de nombreux ouvrages religieux,
il avait travaillé lui-même à pourvoir cel-
les des commentateurs du Coran qui de
tribu en tribu s'en vont porter la parole
du prophète. Parmi les ouvrages touchant
aux sciences islamiques, le vénérable ma-
rabout avait composé :
Un article de foi (Aqfda), œuvre théolo-
gique : une « poésie sur les noms de Dieu Hi
un petit traité de droit sous forme épisto-
laire, dit « Réponses juridiques » ; el Kitab
al Moqallid ou « Livre du Disciple », étude
comparée des prescriptions canonIquest
des divers rites orthodoxes ; une étude
grammaticale ; trois lettres sur la Guerre
Sainte, l'Emigration des pays occupés par
les Chrétiens, et « la Sympathie ».
Il s'intéressait tout particulièrement à
l'œuvre française dans l'Afrique du Nord,
aux événements marocains, égyptiens et
orientaux et à l'organisation de l'Afrique
Occidentale et de l'administration des peu-
ples noire.
Aux condoléances que M. le Gouverneur
général Carde a adressées à sa famille dès
la nouvelle de sa mort, son fils ainé Mo-
hamed ould Cheikh Sidia a répondu par
le télégramme suivant :
Nous vous remercions de vos condoléances
que nous a transmises le commandant. Vous
confirmons décès notre regretté père Cheikh
Sidia. Par même ocoasion, vous faisons connat-
tre que Cheikh n'avait cessé de nous recomman.
der amour, fidélité, loyalisme égard notre na.
ion française, Nous wnons, tous suivre les con.
Les Annales Coloniales
- es , 7 Ais
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA paOPRŒTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux dujournal el dans les Agences de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUVRE 19-17
Un an 6 mois 3 mois
ABONNEMENTS ( France et Colonie. 80 n 45 a 25 »
8'NC ilWr* l Etranger 120 » 65 n 35 »
Ou t'abonne dan* tous les Bureaux de DOit. et chez les principaux libraires
Un Office des Routes en Tunisie
-..--.
La Tunisie de 1900 était à bon droit
fière de son réseau routier. Les voyageurs,
les touristes étaient surpris de trouver dans
ce pays à peine ouvert à la civilisation mo-
derne, les longs rubans de chaussée empier-
rée, qui la parcouraient de Tunis à Tabarka,
de Bizerte à l'extrême sud, pénétrant com-
me un présage de proche domination jus-
qu'aux confins des sables désertiques.
Les automobiles encore rares roulaient à
plaisir sur ces voies solides et bien nivelées.
Les chameaux, surpris de ne plus trouver
sous leurs larges pieds un sol mouvant, s'y
habituaient bien vite, et abandonnaient la
piste pour la route, ce dont, du reste, voi-
turiers et chauffeurs les auraient bien dis-
pensés.
A cette époque, il y avait, en Tunisie, un
Directeur Général des Travaux publics qui
n'était jamais plus satisfait que lorsqu'il
pouvait signaler, dans ses statistiques an-
nuelles, un allongement sensible des kilomè-
tres de route.
Les temps ont bien changé : bien que cer-
taines régions se plaignent de n'être pas
desservies quoique la colonisation y ait péné-
tré, on ne parle plus de percer des voies nou-
velles. Quant aux anciennes, elles ne sont
plus que des fondrières, matelas de pous-
sière hostile pendant la longue saison sèche,
mares vaseuses pendant l'hiver pluvieux.
C'est que la guerre a fait sentir là comme
partout ses effets désastreux. Pendant cinq
ans, les crédits qui auraient été indispensa-
bles à l'entretien des chaussées, ont dû re-
cevoir une affectation plus directement adé-
quate aux nécessités impérieuses de la crise
brutale. Puis, les automobiles se sont mul-
tipliées en nombre comme elles se sont ac-
crues en puissance et en poids. Surtout, aux
voitures de tourisme et de voyage sont ve-
nus s'ajouter les autobus, les camions de
roulage.
Véritables tanks destructeurs ils écra-
sent, ils arrachent la route, pour laquelle,
pas plus en Tunisie qu'ailleurs, on n'est pas
encore parvenu à trouver un amalgame fon-
damental capable de résister aux charges
Qu'on lui impose.
Pour tous ces motifs, on était arrivé à
une situation véritablement insupportable con
tre laquelle s'élevait un chœur de récrimina-
tions de plus en plus nourri. La Direction
générale des Travaux publics à laquelle les
protestataires s'adressaient, leur répliquait
par une réponse qui n'était que trop péremp-
toire : « Je ne demande pas mieux que d'en-
tretenir vos routes et même d'en construire
quelques autres dont je ne méconnais pas
l'urgence ; mais il faut pour cela des mil-
lions que je n'ai pas. »
Dans la récente session qu'il vient de te-
nir, le Grand Conseil de Tunisie s'est trou-
vé en présence de ectte difficulté. Il l'a abor-
dée ; il l'a résolue, au moins virtuellement.
D'accord avec l'Administration, il a dé-
cidé la création d'un Office des Routes,
chargé spécialement, uniquement, de donner
ses soins à ces voies de communication aussi
nécessaires à la vitalité d'un pays que les
voies qui assurent la circulation du sang le
sont à l'organisme humain.
A cet Office, chargé d'un travail déter-
miné, il fallait fournir les moyens financiers
de l'exécuter. Pour cela, l'Assemblée tuni-
sienne l'a doté de ressources propres dont
nous parlerons tout à 1 heure, tout en lui ac-
cordant la personnalité civile grâce à la-
quelle il aurait faculté de gager des em-
prunts pour parer à des nécessités immédia-
tes mais intéressant les époques futures ;
celles-ci pourraient être appelées à partici-
per aux charges puisqu'elles auront part aux
avantages.
Le programme de travail qui s'offre tout
de suite à l'Office des Routes est considé-
rable : le réseau tout entier a manqué d'en-
tretien et appelle une réfection quasi géné-
rale. Cette réfection réclame, sur une partie
notable, des moyens matériels nouveaux, car
les méthodes jusqu'ici pratiquées se révèlent
insuffisantes vis-à-vis de la circulation ac-
tuelle et des puissants engins dont elle fait
usage.
Il faut donc employer pour les chaussées
des revêtements plus résistants, dont le coût
sera d'autant plus "élevé. L'Administration
entrevoit même la nécessité de recourir au
pavage des routes aux abords des grands
centres et indique un total de 200 kilomè-
tres pour les divers tronçons auxquels cette
méthode conviendrait, à son avis.
L'Office des Routes qui aura la responsa-
bilité de la décision, de l'exécution et des
conséquences, fera bien de procéder à une
enquête sérieuse et orientée dans diverses
directions, avant d'adopter une proposition
qui, de la part des Travaux Publics, nous
semble un peu unilatérale.
Cette Administration paraît s'inspirer uni-
quement de la préoccupation de construire
des routes qui durent le - plus longtemps pos-
sible ; préoccupation louable, à condition
qu'elle ne soit pas unique, mais se combine
avec les considérations complexes qui s'im-
posent sur le but même de la construction.
Faire une route qui dure, c'est fort bien, à
condition toutefois que l'on puisse passer
dessus. Or, les véhicules automobiles, qu'il
s'agisse de voitures ou de camions, sont
loin de professer le moindre enthousiasme
pour les chaussées pavées. Il en existe un
certain nombre aux environs de Paris. Na-
guère, elles supportaient assez bien l'énor-
me charroi, à traction animale qui, de tout
temps, a fatigué les routes aux abords de la
capitale. Aujourd'hui, voitures et camions
automobiles préfèrent user des pneus et de
l'essence, à faire un détour de plusieurs ki-
lomètres pour aller retrouver une voie ma-
cadamisée qui les expose à moins de heurts.
Pour notre part, nous avons souvenance de
quelques trajets accomplis sur ces routes pa-
vées, où le tangage et le roulis se coalisaient
pour évoquer les pires traversées sur les plus
mauvais bateaux dont les vieux Tunisiens
aient pu garder la mémoire.
L'Office des Routes agira donc sagement
en n'admettant la suggestion du pavage que
sous bénéfice d'inventaire.
Aussi bien n'en est-il pas encore à cette
période de mise en pratique.
Le nouvel organisme auquel la Tunisie
confie la mission de sauver, - de restaurer, de
développer son réseau routier, sera doté,
avons-nous dit, de ressources financières pro-
pres. La première et la seule qui jusqu'ici
lui ait été affectée, consiste en un droit de
consommation de 3 francs par kilog sur les
bandages en caoutchouc de toute nature,
utilisés par les automobiles. Le Grand Con-
seil qui a voté cette taxe, a estimé juste de
demander le premier effort budgétaire en
faveur des routes à ceux qui en sont les prin-
cipaux usagers, à cette circulation automo-
bile à laquelle il faut attribuer l'usure ra-
pide des chaussées et la nécessité de les re-
construire dans des conditions plus onéreu-
ses. Toutefois, l'assemblée n'a pas voulu
aller plus loin dans cette voie et a refusé
d'ajouter à la taxe sur les chambres à air,
pneumatiques et bandages en caoutchouc,
une aggravation de droit de o 04 par litre
d'essence que proposait l'Administration.
Le premier impôt affecté à l'Office des
Routes promet un rendement de 450.000 fr.
C'est peu, mais c'est de quoi s'organiser et
se mettre à l'ouvrage. Alors, il réunira les
crédits affectés à la vicinalité, actuellement
intégrés en grande partie dans le budget des
Travaux publics, mais dont certains sont
aussi épars dans d'autres services, notam-
ment à la Direction de l'Agriculture. Cette
centralisation des moyens et de l'impulsion
ne peut avoir que de bonnes conséquences
tant pour l'unité de l'œuvre que pour sa
gestion financière.
Il appartiendra aussi aux Conseils de Ré-
gion autre institution nouvelle dont nous
aurons à parler de faire appel à l'Office
des Routes pour la construction des voies
dont ils auront organisé les moyens budgétai-
res d'exécution.
Il y a là une initiative fort intéressante
qui mérite d'être suivie avec attention ; car
il y a bien des pays, plus étendus que la
Tunisie, dont les réseaux routiers sont en-
dommagés au point d'en être sérieusement
compromis. Il n'est pas dit qu\m exemple
des plus utiles ne pourrait pas ainsi venir
du petit aux plus grands.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la. Commission
des Douanes.
.00
Le irère île M. Colrat expulsé de Tunisie
M. Raymond Colrat, frère de M. M. Calrat,
ministre de la Justice, qui exerçait au Petit
Matin, de Tunis, les fonctions de secrétaire
général, et qui se livrait à une polémique d'une
extrême violence contre l' autorité beylicale et
l'administration du protectorat, a été expulsé
de da régence mardi matin. Vers une heure de
la nuit, se trouvant dans un dancing, il fut pré-
venu qu'il serait arrêté et conduit quelques heu-
res après à bord de YOudjda, courrier de
France. Ce qui fut fait exactement.
Rappelons que notre spirituel confrère a été
l'objet au cours de sa carrière de vigoureux po-
lémiste, de mesures analogues. Apres avoir vécu
longtemps de sa plume en Egypte, il vint au
Maroc, il y resta après sa démobilisation
(il était affecté pendant la guerre au musée éco-
nomique de Rabat). Il fut il y a peu d'années
l'objet d'une extradition de la part du
gouvernement chérifien. On sait que les lois sur
la presse n'ont été promulguées ni par le bey
de Tunis, ni par le sultan du Maroc.
Des fruits de nos colonies
M. Chéron, toujours ministre de l'Agricul-
ture, a inauguré hier, au Grand-Palais, une
exposition agricole de plus.
M. Chéron s'est promené devant les oies,
les canards, les dindons, les lapins qui lui
firent bon accueil. Il eut de plus le rare
bonheur d'admirer des spécimens remarqua-
bles de la production maraîchère et fruitière
de l'Afrique du Nord. Une section montre en
effet au public les diverses phases de l'éle-
vage du ver à soie et de l'industrie de la
soie ; une autre, les types divers des huiles
d'olive d'Algérie; une troisième, de nom-
breuses bouteilles des meilleurs crus du vi-
gnoble africain.
M. Chéron a trinqué en l'honneur de ces
crus fameux, et pour un instant il a oublié
| I les soucis que nous cause sa vie chère.
Un institut de médecine
vétérinaire exotique
-0-0--
Dans une de ses der-
nières séances, la Cham-
bre des Députés vient
d'adopter un projet de loi
portant création d'un
« Institut de médecine
vétérinaire exotique ». On
pourrait s'étonner qu'un
organisme de cette nature
n'ait pas encore été créé jusqu'à ce jour;
qu'on se rassure 1 Ainsi que l'a clairement in-
diqué dans son rapport mon collègue, M. des
Rotours, il s'est agi, non pas de créer un
service nouveau, mais de doter de la per-
sonnalité civile et de l'autonomie financière,
le service spécial d'enseignement de la mé-
decine vétérinaire exotique qui, depuis qua-
tre ans déjà fonctionnait à l'Ecole Vétéri-
naire d* Al for t.
On avait, en effet, reconnu qu'il était es-
sentiel de donner à nos futurs vétérinaires
coloniaux, m plus de Venseignement nor.
mal que tous les élèves reçoivent à l'école
d'Alfort, une instruction spéciale capable
de les doter de toutes les connaissances in-
dispensables à l'exercice de leur profession
dans nos possessions d'Outre-Mer,
Il est évident que, de même que la patho-
logie humaine n est pas semblable dans les
pays tropicaux et dans nos régions tempé-
rées, de même les conditions de climat et
les différences de race ont, comme consé-
quences un certain nombre d'affections tout
à fait spéciales à ces pays. D'autre part,
le développement, aux colonies, de la pro-
duction animale ne doit pas s'inspirer des
mêmes principes que ceux qui sont à la ba-
se de l'élevage métropolitain; et il importe
qu'à l'heure de la mise en valeur intensive
de nos colonies, au moment oÙ, plus que
jamais, il est nécessaire d'utiliser les pro-
duits du sol en même temps que de dévelop-
per le cheptel, il importe, dis-je, d'avoir sur
place des vétérinaires ayant des connaisan-
ces scientifiques adéquates.
Il était donc indispensable que les étu-
diants vétérinaires désirant faire une car-
rière coloniale, puissent s'y préparer d'une
manière rationnelle et approfondie. L'insti-
tut de médecine vétérinaire exotique remplira,
je crois, toutes ces conditions; il fonctionne-
ra sous le contrôle du ministre de l'Agricul-
ture et sera administré par le directeur de
l'Ecole d'Alfort, assisté d'un Conseil d'ad-
ministration dont la majorité des membres
seront nommés par les ministres de l'Agricul-
ture et des Colonies. L'Institut aura son au-
tonomie financière et subsistera des subven-
tions qu'il recevra de l'Etat et des Colonies
et des legs et dons particuliers.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
P.-S. Dans le M° du 9 février, des An-
nales Coloniales, j'ai indiqué quelle partici-
pation financière réelle les Colonies françai-
ses avaient apportée à la réussite de la jour-
née Pasteur, en faveur des laboratoires.
Je me permets de rappeler à ce sujet qu'il
y a quelques mois, sur mes instances, l'Insti-
tut Colonial Français avait attiré l'attention
des ministres des Colonies et de l'instruc-
tion Publique sur la situation précaire des
laboratoires coloniaux.
Nous avons émis un voeu à cette époque
demandant au gouvernement de ne pas ou-
blier ces laboratoires dans la répartition des
fonds recueillis.
Aujourd'hui que nous indiquons que près
de 2 millions ont été souscrits par les Colo-
nies, nous pensons bien que leurs laboratoi-
res ne seront pas servis les derniers.
Et c'est certainement l'avis de M. Sarraut.
La pêche à la langouste
sur les côtes de Mauritanie
0><0
Voici quelques détails complémentaires
de ceux que nous avons publiés dans les
Annales Coloniales du 13 février 1923 sur
la pêche de la langouste en Mauritanie :
Après plusieurs mois d'absence, cinq ba-
teaux langoustiers, venant des côtes de
Mauritanie, sont entrés au port de Douar-
nenez, ayant comme pêche : 1° l'Idéale,
commandée par le patron Le Ner, 4.000
kilos de langoustes vertes, vendues à rai-
son de 11 fr. 45 le kilo ; 2° le Breur, com-
mandé par le patron Ancel, 2.800 kilos,
prix 11 fr. 25 le kilo ; 3° le Champezière
commandé par le patron Hascoet, 6.000
kilos prix 10 francs ; 4° l'Aide-de-Dieu,
commandé par le patron Guillou, 2.500
kilos, prix 11 fr. 50 ; 5° le Vieux-Marsouin,
commandé par le patron Lastennet, 3.500
kilos, prix 10 fr. 50.
Quatre autres navires sont attendus d'un
jour à l'autre.
LE GOUVERNEMENT DES INDES
ANGLAISES COMMANDE
SON MATERIEL FERROVIAIRE
AUX ALLEMANDS
V •
La presse anglaise commente avec une
amertume bien compréhensible une com-
mande de cinq locomotives que le Gouver.
nement des Indes vient de passer à une
maison allemande de Hanovre.
L'économie réalisée par les Indes en
s'adressant aux Allemands serait de vingt
pour cent.
Feuilles de chêne
-{)-()---
M. Carde, Gouverneur Général de l'Afri-
que Occidentale, doit soumettre à l'approba-
tion du ministre des Colonies, dès le retour
en France de M. le Gouverneur Touzet, di-
verses propositions de nominations et d'affec-
tations dans le cadre des Gouverneurs.
Il semble que M. Terrasson de Fougères,
le distingué Secrétaire Général des Colonies,
qui, depuis plus de trois années, assure avec
distinction l'intérim du Gouvernement du
Soudan, soit titularisé à Bamako, en rempla-
cement de M. Marcel Olivier.
M. Chapon, Secrétaire Général de la Côte
d'Ivoire, doit être également nommé Gou-
verneur et affecté à l'une des colonies de
l'A. O. F.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Les services Algériens
M. Guernier a donné hier à la Commis-
sion de la Marine marchande, lecture d'une
lettre de M. Rio, sous-seerêtaire de la Ma-
rine marchande, à M. Steeg, gouverneur
général de l'Algérie, demandant aux délé-
gations financières de voter dans leur pro-
chaine session, une subvention de 3 mil-
lions pour assurer les travaux d'entretien
et l'amortissement des huit navires de
l'Etat qui lui ont coûté 140 millions, repré-
sentant un intérêt et un amortissement de
onze millions par an.
Deux subventions de un million sont éga-
lement demandées à la Tunisie pour le
mÔme objet.
Le privilège de la Banque de l'Indochine
et notre politique en Extrême-Orient
La Commission des affaires étrangères
de la Chambre, réunie hier, sous la prési-
dence de M. Georges Levgues, a entendu
le ministre des Colonies.
M. Albert Sarraut s'est expliqué sur le
renouvellement du privilège de la Banque
de l'Indochine. Il a présenté ensuite un
large exposé de notre politique en Extrê-
me-Orient. Il a marqué l'importance de
notre domaine indochinois et de nos éta-
blissements du Pacifique, ainsi que l'im-
portancc de nos intérêts en Chine. Il a
tracé les grandes lignes d un programme
économique qui a pour but de perfection-
ner l'outillage de nos possessions et d'ac-
célérer leur développement.
A la suite d'une discussion à laquelle ont
pris part MM. Guernier Margaine, Henry
Simon, Paul Etudier, Paul Revnaud.
Maulion, de Lastours, la commission a
adopté les conclusions du rapport de M.
Guernier.
Dans ce document, M. Guernier rappelle
que la Commission des affaires étrangères
n'a h considérer le privilège d'émission
cÕncédé à la Banque de l'Indochine que
dans ses rapports avec l'activité qu'elle
déploie hors des territoires français, et
particulièrement en Chine. Il propose de
donner un avis favorable au renouvelle-
ment du privilège sous réserves nue le mi-
nistre des Affaires étrangères exercera une
surveillance permanente sur les opérations
du consortium chinois et présentera cha-
que année, au Parlement. un rapport sur
les opérations de ce consortium.
PROJET DE LOI 1
Déclaration d'utilité publique d'un chemin
de fer à voie de 1 m. 055 de Colomb-Bé-
char à Kenadza.
Le Gouverneur général de l'Algérie, dit
le gouvernement dans son exposé des mo-
tifs, conformément aux délibérations des
assemblées financières de la culonie, a sol-
licité la déclaration d'utilité publique d'un
chemin de fer d'intérêt général à voie
étroite, en vue de prolonger jusqu'à Kc-
nadza (Sud oranais), la ligne actuelle
d'Oran à Colomb-Béchar.
- ,
Le prolongement a pour but essentiel un
permettre le transport du combustible
extrait de la houillère découverte à Bel-
Hadi, près de Kenadza, vers l'année 1917.
A cette époque, ainsi qu'on le sait, le ravi-
taillement de notre colonie en charbon était
très précaire, du fait de la guerre sous-ma-
rine. Aussi, des que l'on se fut assuré de
la bonne qualité du combustible découvert,
on décida de poursuivre immédiatement
l'exploitation de la houillère et de la relier
à la ligne d'intérêt général alors en ser-
vice jusqu'à Colomb-Béchar.
L'administration des chemins de fer algé-
riens de l'Etat, exploitant le réseau Sud-
Oranais et disposant d'un personnel et des
moyens d'action particuliers, fut jugée seule
en mesure d'exécuter immédiatement les
premier travaux de recherches et d'aména-
gement de la houillère, ainsi que ceux de
construction de la voie ferrée reliant îa
mine à Colomb-Béchar. Toutes autorisa-
tions gouvermentales lui furent données en
conséquence, car il s'agissait'là d'une œu-
vre de guerre qu'il fallait mener avec rapi-
dité en vue de parer à la pénurie de char-
bon dont souffrait alors la colonie. Mais, la
paix revenue, cette œuvre de guerre a paru
devoir être continuée et améliorée dans
l'intérêt de la colonie elle-même, qui peut
ainsi avoir dans le Sud-Oranais du charbon
à un prix de revient inférieur à celui des
charbons d importation.
L'enquête d'utilité publique à laquelle a
été soumis ravant-projjet a donné des ré-
sultats favorables.
La ligne rattachée au réseau oranais des
chemins de fer algériens de l'Etat et exploi-
tée dans les mêmes conditions que ce ré-
seau.
Il semble utile d'ajouter que la loi du
29 avril 1919 relative au maintien définitif
des Travaux publics exécutés pendant la
guerre n'est pas applicable à l'Algérie :
c'est pourquoi une loi spéoiale est néces-
saire ipour régulariser l'exécution de la
plus grande partie de la ligne Colomb-Hé-
chard à Kenadza qui date de 1917.
Ce projet a été renvoyé pour étude à la
Commission des Travaux publics, sous ré-
serve de l'avis de la Commission de l'Al-
gérie.
AU SÉNAT
-0-0---
RAPPORTS
Commission spéciale de l'Algérie
M. Mahieu, sénateur du Nord vient de
déposer son rapport sur la proposition de
résolution du général Bourgeois relative à
la ncmination de 18 membres chargés
d'examiner les projets et propositions de
lois relatifs à l'Algérie.
DANS LES COMMISSIONS
Le traité de Lausanne
devant la
Commission des Affaires extérieures
La Commisson sénatoriale des Affaires
étrangères, réunie sous la présidence de
M. de Selves, a commencé l'étude officieuse
des traité de Lausanne. M. Bompard, l'un
des négociateurs français, a exposé les
grandes lignes des accords qui ont été con-
clus après huit mois de négociations. Cet
exposé général a été suivi d'un échange de
vues.
M. Victor Bérard a fait ressortir que
cr "'aines concessions importantes avaient
été faites par la France à la Turquie. Il a
exprimé certaines craintes sur « les con-
séquences qui peuvent en résulter pour la
politique et le prestige de la France en
Orient. »
M. Henry de Jouvenel a émis au con-
traire l'opinion que ces concessions pou-
vaient être le point de départ d'une politi-
que utile peur les Affaires étrangères qui
ne peuvent être complètement satisfaites
que grâce à l'existence des relations ami-
cales entre la France et la Turquie.
M. Gasser, sénateur d'Oran, interprétant
l'opinion de ses commettants et faisant
état des informations précises que lui four-
nissent les relations de l'Algérie avec le
mondé musulman, considère que la situa-
tion morale de la France en Orient est au
tr tal satisfaisante ; ce fait est attesté par
les recherches que fait le Gouvernement
ottoman de nos spécialistes en de nom-
breuses matières. Les traités de Lausanne
lui paraissent pouvoir être acceptés sans
difficulté, à condition toutefois que les né-
gociaticns concernant la situation respec-
tive des divers puissances en Orient soit
nettement affirmée.
La Commission est favorable dans sa
majorité à la ratification des traités.
L'élection de la Martinique
Le neuvième bureau du Sénat, chargé
de la vérification des opérations ^électora-
les de la Martinique, a entendu M. Clern,
proclamé à une voix de majorité, son con-
current élu, M. Lémery, sénateur sortant,
et M. Lagrosillière, député.
A l'unanimité moins deux voix, le bu-
reau a décidé de proposer au Sénat l'an
nulalion de ces opérations pour cause d'ir-
régularités.
L'automobilisme
et nos colonies en 1923
Pendant l'année 1923, les exportations
de voitures automobiles lourdes de com-
merce et d'agriculture dans nos colonies ont
accusé les chiffres suivants : Algérie : 202 ;
Tunisie, 41 ; Maroc, 87 ; Sénégal, 15 ;
Madagascar, 6 • Indochine. 47.
En ce qui concerne les voitures ordinaires
automobiles, les exportations sur nos colo-
nies ont été de : Algérie, 3.564 ; Tunisie,
236 ; Maroc, 230 ; Sénégal, 75 ; Madagas-
car, 53 ; Indochine, 913.
| L'activité allemande
dans les colonies étrangères
Pour avoir perdu toutes leurs colonies pen-
dant la guerre, les Allemands n'ont pas
renoncé à déployer de l'activité dans les pays
d'outre-mer.
A Berlin vient de se fonder la Société
Anonyme de la « West Indische » qui se
piopose comme champ d'action les Indes Oc-
cidentales et en particulier les Indes néer-
landaises. Cette Société a pour but de vas-
tes entreprises financières, maritimes et com-
merciales ; elle désire également créer des
plantations et effectuer des recherches mi-
nières.
La « West-Indische » a été créée au moyen
des indemnités importantes versées par le
Gouvernement aux actionnaires des ancien-
nes entreprises coloniales allemandes ruinées
par la guerre. On ne pouvait trouver moyen
plus élégant de financer officiellement une
œuvre de propagande.
De nombreuses banques et les plus hautes
personnalités coloniales allemandes prési-
dent aux destinées de la « West-Indische ».
Les prédictions d'un astrologue
–00
Au mois d'octobre 1923, un astrologue de
la région de Delhi avait prédit que Gandhi
serait très malade à la fin du mois de dé-
cembre suivant et que sa mise en liberté au-
rait lieu au mois de janvier 1924.
Or, Gandhi est tombé gravement malade
en décembre et on a dû l'opérer de l'appen-
dicite dès son entrée à l'hôpital. A la fin du
mois de janvier dernier, les autorités an-
glaises décidèrent de le relaxer.
Ce même astrologue annonce la complète
autonomie de l'Inde en 1931. Verra-t-on cette
dernière prédiction se réaliser?
Le statut de Tanger
--0-0--
Dans sa réponse à M. de Fontenay qui
lui remettait ses lettres de céance, Sa
Majesté Alphonse XIII, après avoir dit son
désir du maintien des bonnes relations
entre la France et l'Espagne a ajouté :
Je souhaite que de tels sentiments subsistent,
même lorsque les intérêts des deux pays sont
opposés, comme très récemment lorsqu'un es-
prit de conciliation réciproque a permis la con-
clusion d'accords qui, nous devons l'espérer,
fortifient notre action conjointe, autant dans la
tâche difficile de la civilisation du protectorat
du Maroc que dans la conciliation et la négo-
ciation des intérêts matériels que nous sommes
obligés de sauvegarder moyennant une conces-
sion de bénéfices réciproques.
«
Bien que le DailU Mail ait publié une
photographie prise en avion, de Gibraltar]
(reproduite par le Matin du 14 février)
montrait le « Rock », écrasé par la mer, le
fameux « Rock », n'en conservera pas
moins sa belle allure de commandement et
Tanger internationalisé et doté d'un statut.
ne sera jamais, quoiqu'en pense M. Ward
Price, un concurrent dangereux pour Gi-
braltar.
L'aviation coloniale
0
Toulouse-Dakar
On annonce officieusement que toutes les
difficultés dues en partie à des raiscns di-
ploma'tiques qui empêchaient la réalisa-
tion de la voie aeiienne Toulouse-Dakar,
sont aplanies.
La France et l'Espagne se sont enten-
dues.
La ligne Tculouse-Dakar s ouvrira en
avril, elle abrégera en particulier de neuf
jours à l'aller et autant au retour la du-
rée de transmission des correspondances
postales entre l'Europe, l'Amérique du
Sud et l'Afrique du Sud.
Soixante avions seront mis en service
immédiatement et soixante autres seront
tenus en réserve.
La nouvelle rcute, qui suit la côte afri-
caine sur une distance d'environ 2.800 ki-
lomètres, comprend cinq stations inter-
médiaires d'atterrissage avec ateliers de
réparations : Agadir, cap Juby (Rio-de-Oro),
Port-Etienne, Mterert et Saint-Louis.
L'aérodrome de Casablanca constituera
la base principale de la ligne.
- Les -- lignes Latécoère
Voici la statistique officielle des échan-
ges postaux des lignes aériennes Latécoère.
Le rendement pour janvier dernier est le
suivant :
Maroc-France : 154.305 lettres ; France-
Maroc ; 1 il.326 ; Maroc-Algérie : 11.683 ;
Algérie-Maroc : 8.854 ; intervilles : 3.853.
Total : 320.021 lettres, soit un peu plus de
10.000 par jour.
Au Ministère des Colonies
La Commission chargée d'établir le tableau
(d'avancement des magistrats coloniaux se
réunira rue Oudinot, à la fin de la semaine
prochaine.
*
* *
A la même date, se réunira également la
Commission chargée d'établir le classement
du personnel des Services Pénitentiaires Co-
loniaux.
A la mémoire des marsouins de Champagne
---0-0--
Le général Gouraud, Gouverneur militaire
de Paris, Président, et les membres du
Comité du monument aux morts de Cham-
pagne ont organisé une cérémonie reli-
gieuse qui sera célébrée sous la présidence
du cardinal Dubois, le samedi 16 février, à
11 heures, en l'église Saint-Louis-des-Inva-
lides, à la mémoire des morts français et
américains des armées de Champagne.
L'abbé Doucœur, ancien aumônier de la
14e division, prononcera une allocution.
L'érudition de Cheikh Sidia
Si la bibliothèque de Cheikh Sidia ee
composait de nombreux ouvrages religieux,
il avait travaillé lui-même à pourvoir cel-
les des commentateurs du Coran qui de
tribu en tribu s'en vont porter la parole
du prophète. Parmi les ouvrages touchant
aux sciences islamiques, le vénérable ma-
rabout avait composé :
Un article de foi (Aqfda), œuvre théolo-
gique : une « poésie sur les noms de Dieu Hi
un petit traité de droit sous forme épisto-
laire, dit « Réponses juridiques » ; el Kitab
al Moqallid ou « Livre du Disciple », étude
comparée des prescriptions canonIquest
des divers rites orthodoxes ; une étude
grammaticale ; trois lettres sur la Guerre
Sainte, l'Emigration des pays occupés par
les Chrétiens, et « la Sympathie ».
Il s'intéressait tout particulièrement à
l'œuvre française dans l'Afrique du Nord,
aux événements marocains, égyptiens et
orientaux et à l'organisation de l'Afrique
Occidentale et de l'administration des peu-
ples noire.
Aux condoléances que M. le Gouverneur
général Carde a adressées à sa famille dès
la nouvelle de sa mort, son fils ainé Mo-
hamed ould Cheikh Sidia a répondu par
le télégramme suivant :
Nous vous remercions de vos condoléances
que nous a transmises le commandant. Vous
confirmons décès notre regretté père Cheikh
Sidia. Par même ocoasion, vous faisons connat-
tre que Cheikh n'avait cessé de nous recomman.
der amour, fidélité, loyalisme égard notre na.
ion française, Nous wnons, tous suivre les con.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97.07%.
- Collections numériques similaires La Mure Jean Marie de La Mure Jean Marie de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "La Mure Jean Marie de" or dc.contributor adj "La Mure Jean Marie de")Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon, traitée par la suite chronologique des vies des... archevêques comtes de Lyon et primats de France, avec les plus mémorables antiquités de la très illustre église cathédrale, de toutes les collégiales, abbayes et prieurés, établie sur titres d'archives... enrichie du Catalogue général des bénéfices dudit diocèse, par messire Jean-Marie de La Mure,... /ark:/12148/bpt6k8717339n.highres Histoire universelle, civile et ecclésiastique du pays de Forez, dressée sur des autoritez et des preuves authentiques, par noble messire Jean Marie de La Mure,... /ark:/12148/bpt6k87165873.highres
- Auteurs similaires La Mure Jean Marie de La Mure Jean Marie de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "La Mure Jean Marie de" or dc.contributor adj "La Mure Jean Marie de")Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon, traitée par la suite chronologique des vies des... archevêques comtes de Lyon et primats de France, avec les plus mémorables antiquités de la très illustre église cathédrale, de toutes les collégiales, abbayes et prieurés, établie sur titres d'archives... enrichie du Catalogue général des bénéfices dudit diocèse, par messire Jean-Marie de La Mure,... /ark:/12148/bpt6k8717339n.highres Histoire universelle, civile et ecclésiastique du pays de Forez, dressée sur des autoritez et des preuves authentiques, par noble messire Jean Marie de La Mure,... /ark:/12148/bpt6k87165873.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6411129k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6411129k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6411129k/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6411129k/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6411129k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6411129k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6411129k/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest