Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 février 1924 12 février 1924
Description : 1924/02/12 (A25,N24). 1924/02/12 (A25,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64111285
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
"VINGT-CINQUIEME ANNEE. N° 24 LE NUMERO : 20 CENTIMES MARDI SOIR, 12 FEVRIER 1904
- :
Les Annales Coloniales
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Les ironlifepes communss en Mrtniie
-----.-
La partage de l'Afrique entre les puis-
sances coloniales et la possession di-
ipJipm'aiique d'immenses territoires, ont
été les caractéristiques essentielles de
la pénétration européenne sur le -con-
tinent africain.
« L'Europe a commencé la transfor-
mation idia l'Ai.ri que, écrivait mon émi-
Oient collègue et ami Henri Lorin, dans
son remarquable et savant ouvrage
« L'Afrique à Ventrée du vingtième siè-
cle », eillieo seuill est icaptatole d'en sur-
veiller et d'en hâter l'évolution ».
Aussi, au bout de peu de temp.s, les
nations européennes se trouvèrent-elles
en contact les unes avec, les autres dans
les hinterJands, et il leur fallut procé-
der à des déll imitations tout d'abord
sommaires, puis définitives, au fur et
à mesure- que les. notions sur les pays
-et les- habitants se précisaient.- -
Il ne restait plus, ces dernières an-
nées, que quelques « zones d'influen-
ce » que te nécessités politiques et
- des difficultés diplomatiques avaient
ouigé les puissances voisines inléres-
sées à ménager.
Ouadaï-Dar-Four
Sur Les con-fins d& l'Afrique Eiquato-
l.Hale française et du Soudan Egyptien,
à 1'éfpoque de la rencontre de Fachoda,
une zone crinfluene, avait été réservée,
à cheval sur le Ouadaï et le Dar Four.
Par les accords signés en 1899, ratifiés
par la convention du 8 septembre 1919,
avaient été précisés les droits de la.
Grande-Bretagne sur le bassin du Nil
et le Dar Pour, tandis .que le Ouadaï et
le bassin du Congo restaient sous no>-
tre domination.
Les deux missions de. délimitation ont
terminé leurs travaux non sans avoir
eu à surmonter de grandes difficultés;
dues au ravitaillement, au transport du
miatérieil, et à la liaison entre leurs di-
vers édéments. En deux ans, le travail
a été terminé ai ors que normalement il
aiuràit exigé! trois années.
Le lieutenant-coiloned Pearson, chef
de la mission anglaise, et le docteur
Gauidiche, de la, mission française, ont
succombé à la tâche, en plein travail,
ayant voulu « tenir » au deiià des for-
ces Imimainies. - - - -
Les pro-cedes les puis peiuectionnes
ont été- emploies par la. mission fran-
QI-a.ng\laise' pour dciterminer la. fron-
tière- qui s'élevait entre les parallèles
- 1 6 0 et 22-
19° 30 et 5°, et les méridiens 260 et 22°.
Partout où cela, a été possible, lisons-
nous dans le Bulletin du Comité de
VAfrique française du nïois de janvier
190-1 les s'éodèses ont établi un canevas
géodiésique. Chaque fois qu'il a fallu
Abandonner les calculs géodésiques, ils
ont diéteiminé latitudes et longitudes
,par oibservations faites à l'aide de l'as-
itrodaibie à prisme et de postes rècep-
teurs de T. S. F. spécialement mis au
point pour la mission par les Services
Se la télégraphie militaire, sous la di-
rection du général Ferrié.
Lorsque la. mission est arrivée sur
le terrain, son premier soin a été de
constater la régularité du fonction ne-
Ornent des appareils de T. S. F. et de
'relCiheJI'chr les mlôUhodes s-uiscoptibies
de réduire au minimum le matériel à
transporter pour recevoir réguilière-
œnleint les signaux en n'importe que!!
point de. l'Afrique Centrale. Leis essais
faits à Tountouma entra le 15 janvier
et le 1er février 1922 ont été, dès l'e dé-
Ilmt, des plus conciliants. -
La réception a été parfaite : le poste
icoimprenait une hétérodyne, un ampli-
ficateur, un condensateur eL un cadre
'bexagolliÙ démontable de 1 mètre de
rayon sur lequel était enroulé le fil ré-
cetpteur. La force électrique était don-
née, par des batteries de piles à liquide
immobilisé ou de pilles Loollanché.
Les signaux étaient émis par 1e poste
de Bordeaux-Lafàyette, à 20 heures, mo-
ment particulièrement favorable à la
réception : par suite de la différencie de
âiwngitude, ces signkux étaient reçus
entre 21 heures et 22 heures. Les géo-
dèSle:s' pouvaient ainsi oncadrer le top
du 3W battement en trie deux séries
d observations d etoales, ce qui laasart
disparaître, l'erreur provoquée par la
miarche du chronomètre et permettait
de calculer 'lai longitude à une seconde
trare spre's ou deux secondes au plus,
soit une. approximation de 30 à 60 mè-
tres. Le bureau des longitudes envoyait
chaque soir à la mission, à 23 heures,
l'heure exacte du top1, de sorte qu'il suf-
fisait d'une soirée Dour' avoir tous les
éléments du calcul.
Lorsque les opérateurs ont eu l'en-
traînement nécessaire, il leur a suffi
de vingt minutes pour monter le poste,
.dharger les piles et être prêts à rece-
voir les émissions de tel poste à ondes
entretenufis, choisi par eux, vieitelequed
ils avaient orienté leùr cadre.
3 £ n cours de foute, dies observations
intéressant, les branches scientifiques
variées ont été faites. EMes touelhent
principalement à la géologie, la bota-
nique, ta zoioflogie, l'anthrolpedoigie et
reithnograiphie. Gommie elles ne portent
que sur une coupe géographique faite
à allure rapide, il ne faut. pas y cher-
cher une étude compilète des régions
traversées. Les membres de la mission
n'ont pu que déterminer des zones dé-
finies par des particularités remarqua.-
bles ; ce seront là des éléments pré-
cieux pour vérifier et compléter - ulté
rieurement, dans les régions frontières
les monographies qui ne. manqueront
pas. d'être établies.
Cette randonnée à travers l'Afrique
Gentrallei présente, en certains points
nntérèt d'un voyage d'exploration.
Bien que les régions- traversées soient
̃soumises à l'administration française
ou britannique, il faut cependant re-
marquer que la mission a dû séjour-
ner dans la partie orientale de l'Ennedi
ou entre les parallèles 6° et 10°, près
de la 11gne de partage des eaux. Elle a.
donc pu faire sur place des observa-
tions que n'avaient pu noter les quel-
ques Européens qui avaient traversé,
en vitessie et sans moyenis ces contrées
désertiques ; les renseignements qu'elle
a recueillis sont d'autant plus intéres-
sants qu'ils se rapiportent à dies régions
presque inconnues.
(La, chaîne 'géodésiquei Nord-Sud,
construite par la mission Ouadaï-Dar
Four, est reliée à la. mer Rouge par la
triangulation du; Service géographique
dte Khartoum. Une nouvelle chaîne re-
liant un de ces points au 'Tchad et de là
au goilfe de Guinéel, permettra de, si-
tuer exactement le centre africain. Ce
sont donc, au point de vue géographi-
que et cartographique, des résultats de
grande importance.
Tripolitaine
Quant à la frontière tunisoirip()li-
tainie^hos" lecteurs se souviennent que
la (Délimitation en avait été retardée
par la guerre., Le traité de Londres du
2.6 avril 1915, entre fitatliet d'une part,
la Frantce et l'Angleterre d'autre part,
avait prévu que rItaÜe. pourrait récla-
m.er quelques compensations équita-
bles dans le règlement en sa faveur des
questions concernant Les frontières, des
colonies italiennes en Afrique.
-Par suite de l'alcenrd du 12 septem-
bre 19191, l'Italie- olbtint, la cession des
oasis de Barka.t eit de Fe.ho.ut et d'une
route caravanière directe entre Ghada-
mès et Ghat, en ce qui concerne la
fronlière tunisoL.tripo,liltaine.
Le 31 janvier 1923, la. Chambre des
députés a adopté le projet de loi n° 335
déposé en 1920, rapporté favorablement
par M. le débuté Edmond Soulier le 22
décembre 19él. Le rapport établi pa.r
M, Chêneboit au nom de la, Commis-
sion des Affaires Etrangères du Sénat,
a amené le votel du projet de loi, sans
débat, le 29 juin 1983,
La France, a donc. accordé à l'Italie
une! rouitè directe, entre Ghadamès,
Rhat et Tummo, tout entière en terri.
toire italien et passant par les points
d'eau suivants f Daïa-Zouira,t, Hassi-el-
Misseian, Inehoartan, Tilagsin.
T 'T - Il.. Il .,
vilaine, nous ayant lait remarquei
que la. route directe entre Ghadamès et
Rhat était -impraticable, en hiver sur 16
trajet 'T\itag'sin-Inehoarlan, en raison
des marécages qui se forment dans cer.
taines années, nous avons admis
qu'une variante lui serait concédée par
une deuxième route, située beaucoup
pilus à l'ouest, à près de '80 kilomètres,
et qui passerait par Aoussedgim, Tarai,
Tara et Oulli. De toute façon, et par
cette variante, les communie allons en-
tre les grandes oasis citées sont donc
assurées, ce qui est, nous ne. saurions
trolp le. répéter, d'une importance ca-
pitales pour les possessions italiennes.
Avoir accordé cette variante peut
néanmoins il ne faut pas se le dis-
si-muleir présenter queilques incon-
vénients, car précisément les maréca-
ges temporaires dont il est parlé pré-
sentent aussi, a,près leur dessèchement,
de beaux parcours de pâturages, ce qui
est, on le sait, capital pour les tribus,
et ce qui pourrait amener certaines
d'entre elles a se ranger sous l'autorité
italienne.
D autre part, une autre concession a
été faite sur la. demande du Gouverne-
ment italien toujours -préoccupé d'as-
SUiler les communications entre ses
oasis, quoi qu'il airrivât. Il est dit, en
effet., qu'en dehors des deux lignes de
caravanes ci-dessus reilatées, une
deuxième, variante située encore plus à
l'ouest pourrait être accordée « pour
assurer en tout temps et saison, une
bonne communication sur territoire
italien. »
Cette dernière clause n'est peut-être !
pas sans nécessiter quelques réserves
et sans pouvoir amener quelques incon-
vénients,. écrivait M. Chêneboit.
Tout d'abord, son résultat est que la
limite à l'Ouest des revendications ita-
liennes n'est pas fixée. Il appartiendra
à la Commission de délimitation uni
réglera sur place le .tracé de la fron-1
tière, de porter à ce dernier point une
extrêmer attention. Ce qui est capital,
en effet, pour la France, c'est qu'elle
garde la ligne de caravanes et de com-
munication qui existe entre Fort-Flat-
ters et Dijanet, Fort-Polignac et Djanet,
qui est sur la route vers le TbhélJd. Cette
ligne doit rester entièrement et complè-
tement sous notre autorité sans pou-
voir être coupée.
Rien ne permet de dira qu'il puisse
en être ainsi d'une façon quelconque.
Il s'agit là d'une question de pratique
à résoudre. Cette réserve faite; on ne
peut qu'approuver les deux Gouverne-
ments d'avodr pu aboutir à un accord
sur le tracé de. frontière dans un pays
où il est aussi difficile deie faire .que
dans le Sahara.
Nous faisons incontestablement à
ritalie des concessions importantes de
territoires, et nous cédons d'eux nasis
qui ont leur valeur, mais la France
avait contracté un engagement vis-à-
vis d'une ailliée : COllnme toujours, elle
a tenu à le remplir, heur eu se de pen-
ser que la conciliation d'aujourd'hui
aura pour résultat d'éviter toute diffi-
culté pour demain.
On voit, par l'ensemble de cet ex-
posé, que l'Italie acquiert par cette
convention des frontières occidentales
en Afrique bien délimitées, et lui per-
mettant des communications rapides et
faciles entre ses possessions du Nord et.
du Sud de la Tripolitaine. La. France
ne regrette en quoi que ce soit les con-
cessions territoriales qu'elle a. faites à
son alliée, en tenant ses engagements,
heureuse de tout ce qui peut conlri-
buer à un solide établissement de rap-
ports amicaux entre les deux nations.
La. délimitation ne pourra du reste
avoir lieu qu-ei lorsque les Italiens au-
ront occupé Ghadamès, et il semble que.
vîeUrs .récentes opérations militaires,
plus heureuses enfin que les précéden-
tes, les conduiront bientôt dans leurs
oasis de l'Extrôme-Suid.
Rio de Oro
Il est encore une autre frontière dont
la délimitation a été retardée à maintes.
reprises par suite dei l'insécurité des
régions qu'elle traverse. Le Rio de
Oro qui confine à la, Mauritanie sep-
tentrionale et occidentale a une fron-
tière arbitraire fixée: par la convention
du 27 juin 1900 et le traité franco-es-
pagnol du 27 novembre 1912.
A l'heure où, comme le disait M.
Primo de Rivera nos relations arnica-
les sont. consolidées par la convention
de Tanger, ne pourrions-nous pas en-
tamer des pourparlers pour l'organisa-
tion d'uno mission de délimitation
franco-espagnole qui aurait, outre les
avantages de fixer notre frontière com-
mune, celui de faciliter l'installation
des lea'rains d'atterrissage de la ligne
aérienne Casablanca-Dakar utile à la
fois à la France et à l'Espagne, Menées
avec. tact et habileté, ces missions de
délimitation entraînent toujours avec
elles des conséquences favorables à la
cause de la civilisation. On ne. saurait
trop- les préconiser là où elles sont en-
core nécessaires.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Commission
des Colonies.
CHEIKH SIDIA
00
Le vénérable Cheikh Sidi,a vient de mou-
rir à l'âge de 62 ans. C'est beaucoup trop
tôt pour la tâche qu'il accomplissait en
Mauritanie avec le plus grand loyalisme
que nous ayons jamais rencontré chez un
chef musulman.
En 1905, à Boutilimit, Cheikh Sidia cam-
pait * sur la grande dune à proximité du
poste (ancienne zaouia qu'il avait mise à no-
tre disposition). Nos relations étaient deve-
-- nues très - cordiales en peu de temps. Il - lui
avait suffi de savoir que j'avais etc saluer
le tombeau de Sidi Okba, près de Biskra,
pour me vouer une amitié que me confirma
son cousin Cheikh Khouna, lors de sa vi-
site à Paris en compagnie de mon bon ami
El Hadj Bou el Iogdad et des grands chefs
de l'A. 0. F.
Chef vénéré des Oula:d Biri, Cheikh Sidia
jouissait d'un immense prestige dans toutes
les tribus maures et chez tous les musulmans
de l'A. 0. F. - -- o..
Très cultivé, il s intéressait a toutes cho-
ses, et des longues conversations que j'eus j
avec lui à Boutilimit, j'acquis la conviction
qu'iL suivait avec le plus grand intérêt les
progrès que la civilisation et la paix fran-
çaises apportaient chez ses administrés et
adeptes. Il était fortement aidé dans son
œuvre par son cousin feu Mohammed Sli-
mane, chef des Oulad Daihmane, avec qui
i'ai longtemps nomadisé, et au moment cri-
tique causé par la mort du regretté Coppo-
lani à Tidjikdja, je pus me rendre compte
du dévouement et du fidèle attachement "de
tous ces Maures conseillés par Cheikh Si-
dia.
Les vieux et les jeunes Mauritaniens me
sauront certainement gré d'être leur inter-
prète tant auprès de la famille de Cheikh
Sidia: que de son fidèle ami El Hadj Bou el
Mogdaid pour exprimer tous nos regrets et
toute la part que nous prenons à leur cha-
grin.
Eugène Devaux
Les Grands Travaux
au Sénégal
--0-0--
Mon excellent collègue
M. Georges Barthélemy
vient ee résumer dans son
rapport sur la « mise en
valeur des Colonies fran-
çaises » les travaux à
poursuivre au Sénégal.
Sur les trois grands
centres : Saint-Louis, Da-
kar, Rufisque, la question d adduction d'eau
potable se pose.
A Saint-Louis, elle lia pu encore être ré-
solue d'une façon satisfaisante. Le projet
consistant d'amelle.,. les eaux du lac de
Guiers situé à 80 kilomètres est le seul inté-
ressant, mais pour éviter la salure des eaux,
il faudra, par un système de barrages, em-
pêcher l'eau salée d'arriver dans le lac.
A Dakar, divers projets ont été- successive-
ment examinés. Le moins onéreux consiste
dans la captation des eaux souterraines de la
région des dunes au nord de Rufisque.
Cette question de l'eau potable à Dakar
est, d'ailleurs, intimement liée au dévelop-
pement de ce grand port, dont Vextension est
également prévue au programme d'outillage
économique de VA. 0. F.
IL semble prématuré de songer présente-
ment à réaliser un grand avant-port en eaiù
profonde, car, durant de longues années en-
core,, Dakar sera surtout port d'escale. Son-
geons donc à Vaménager comme tel en abais-
sant les droits de quai, en améliorant les con-
ditions actuelles d'embarquement et de dé-
barquement des passagers et des marchan-
dises. Vu l'impôt tance prise durant ces der-
nières années par le trafic des charbons, il
convient aussi d'agrandir les parcs à charbon
et de créer un parc à mazout.
L mteret qui s attache au développement
du port de Dakar ne saurait faire oublier les
t i .d" ,1
travaux urgents qui doivent être entrepris à
Saint-Louis pour la stabilisation de la barre,
Vaménagement de quais et Vamélioration du
fleuve Sénégal dans son cours inférieur.
Il y a aussi à Kaolack des travaux de port
à poursuivre et des travaux de balisage, à
l'entrée de Vestuaire du Saloum.
L'amélioration du port de Rufisque –ce
grand centre de la traite des arachides
doit être également envisagée ; il en est de
même des aménagements spéciaux pour le
port de Ziguinchor en Casamance.
Quant aux questions de voies ferrées, il
semble, comme le dit justement M. Georges
Barthélémy, qii avant de songer au double-
ment de la voie de Dakar à Thiès pour faci-
liter le trafic, on doive exiger de la Compa-
gnie concessionnaire du Dakar-Saint-Louis
le, rééquipement de sa ligne en remplaçant
un matériel de voie trop léger par un maté-
riel plus lourd.
Enfin, la forte progression de production
des arachides rendra nécessaire la construc-
tion des embranchements de Louga à Yang-
rang ci Matam. Mais ce sont là, il faut le
rccomzaltrc, voies ferrées de seconde urgence,
auxquelles le développement du réseau rou-
tier peut présentement suppléer.
Pierre Taittinger,
Député de la Charente-Inférieure,
Fiee-Président de la Commission
des Colonies.
1
La cérémonie rituelle
de la Pagode de Nogent
A l'occasion du Têt (jour de l'An annamite)
le Souvenir Indochinois a procédé, diman-
che 10 février, dans la matinée, à la célébra-
tion d'une cérémonie rituelle à la Pagode
commémorative de Nogent. M. le ministre
des Colonies accompagné de Mile Sarraut,
avait tenu à assister à cette manifestation.
Nous avons remarqué parmi les personnalités
présentes, M. Charles, gouverneur général
honoraire, Mme Charles, le prince héritier
d'Annam et son jeune cousin, MM. Garnier,
résident supérieur, Outrey, directeur de l'E-
cole Coloniale, etc.
A son arrivée, le ministre a été reçu par
M. Prudhomme, directeur du Jardin Bota-
nique M. Gourdon, président du Souvenir
Indochinois, assisté de MM. Capus et Sam-
buc, vice-présidents, et du Vaure, secrétaire
général.
Après une courte visite du Jardin Colo-
niai, on s'est rendu à la pagode où M. Sar-
raut, le prince héritier d'Annam et tous 'es
assistants ont déposé des bâtonnets d'encens
'brûlés en l'honneur des Indochinois décédés
en France. Puis M. Cao-Van-Sen, président
du Cercle annamite de Paris, a remercié le
ministre de cette nouvelle marque de sympa-
thie donnée à ses compatriotes. M. Gourdon,
en quelques mots émus, a rappelé la signi-
fication, de cette cérémonie.
On s'est rendu ensuite dans les bureaux de
la Direction du Jàrdin botanique où M. Sar-
raut, le Prince héritier ef tous les assistants
ont été invités à apposer leur signature sur le
Livre d'Or.
Vers onze heures et demie, tout était ter-
miné et le ministre salué par toutes les per-
sonnes remontait en automobile pour rega-
gner Paris.
Plus de 200 personnes assistaient à cette
cérémonie.
Dans le haut jraiel indaQhinois
On annonce le prochain retour en congé
en France de M. Pasquier, -résident supé-
rieur en Annam qui sera remplacé à Hué par
M. Le Fol, directeur du Cabinet de M. Mar-
tial Merlin.
M. Yves Chatel, administrateur de la pro-
vince de Vinh, ancien chef de cabinet de M.
'Maurice Long, vient d'être appelé à Hanoi
pour prendre la direction du Cabinet du
Gouverneur Général de l'Indochine.
L'aviation coloniale
L'enquête sur le « Dixmude »
La commission nommée aux fins d'éta-
blir les responsabilités encourues dans la
catastrophe du Dixmude a poursuivi ses
travaux hier après-midi. -Le anarécliai
Fayolle et les trois vice-amiraux qui l'assis-
tent ont rédigé la majeure partie du rap-
port destiné au ministre de la marine ; ils
doivent tenir incessamment une nouvelle
séance pour la mise au point définitive du
document.
Une mission espagnole
La mission aérienne espagnole, sous les
ordres du commandant Delgado, est arri-
vée à Rabat, où elle a été reçue par le
maréchal Lyautey qui l'a félicitée de sa
ibelle randonnée d'Espagne aux Iles Ca-
naries et retour.
La mission s'est ensuite rendue au cer-
cle espagnol, accompagnée du colonel
Cheulin, où elle a assisté à une réception
donnée en son honneur.
Aéro-Club Est-Algérien
0
Par la circulaire du ministre de la guerre
du 28 janvier 1924, les militaires de l'ar-
mée active qui le désirent sont autorisés,
sous les réserves d'usage, à faire partie de
» l'Aéro-Club Est-Algérien », dont le siège
social est situé à Sétif, 17, rue de Constan-
tine.
D'ALGÉRIE AU NIGER
0
Les autos Renault
De notre correspondant :
De Gao sur le Niger, le 9 février. La
mission Gradis a poussé une reconnais-
sance'au sud ; Elle a rencontré à 100 kilo-
mètres au sud d'Ansongo, à la fronlière de
la colonie du Niger, une piste venant du
sud. Elle a donc assuré, avec ses automo-
biles à six roues Renault, la liaison en-
tre l'Afrique du nord et cette colonie orien-
tale du groupe de l'Afrique occidentale
française.
L'état physique et moral de la mission
est excellent, malgré les difficultés consi-
dérables qu'elle a rencontrées.
Nous savons que Savé, le point terminus
du raihvay du Dahomey est relié au Niger
à Gava par une route automobilisable et
qiuo cette route est elle-même prolongée jus-
qu'à Zinder par' une piste automobilisable
qu'a parcourue l'an dernier M. le Gouver-
neur Brévié.
'La piste signalée par M. Gradis se rac-
corde à Gaya avec la piste de Zinder. C'est
dune 'bien un réseau de Toutes automobi'li-
sables qui relie désormais l'Algérie au bas
Niger et c'est chose d'importance.
OISEAUX RARES 1
00
Le Jardin des Plantes vient d'enrichir ses
collections d'oiseaux vivants, d'un couple
ailé que son extrême rareté et sa beauté
tout il fait remarquable font doublement
précieux :
D'après M. Mangin,directeur du Muséum,
ces oiseaux sont originaires de l'Abys-
sinie. C'est à Londres que nous avons pu
les acheter. Ils nous coûtent un chiffre co-
quet de livres sterling ; mais nous ne re-
grettons pas le sacrifice que nous nous
sommes imposé, car nous possédons en eux
un spécimen scientifique qui nous man-
quait, et d'autre part, le public nous saura
gré, sans doute, de lui présenter ces deux
merveilles de l'ornithologie. Nous expose-
rons dès cette semaine, non dans la grande
volière, mais dans une partie réservée de
notre faisanderie, ces animaux de choix.
Les deux oiseaux que vient de recevoir
le Muséum, sont de la taille d'une poule.
Leur plumage est d'un bleu magnifique, au-
près duquel semblent ternes celui des mar-
tins-pêcheurs,pourtant si joli, et ceux même
des plus charmants oiseaux des Iles.
Le négus Ménélik possédait jadis un seul
représentant de -cette espèce rarissime, et
lui avait fait construire une cage d'or.
Paris, plus heureux, possède le couple et
les espérances de progéniture' qu'il offre.
Il existe en Guinée française, dans la
vallée du Tankisso, un oiseau analogue. Du
reste le Fouta-D'jallon a de nombreuses ana-
logies avec le Massif Abyssin.
AU SÉNAT
-0-
Chemin de fer
de Oued-Athménia à Saint-Donat
M. Maurice Ordinaire a été chargé par
la Commission sénatoriale des chemins de
fer de rapporter les deux projets votés
par la Chambre en vue de déclarer l'utilité
publique l'établissement de chemins de fer
à voie normale d'Oued-Athménia à Saint-
Donat - et de Nemours à Marnia.
La pêche à la langouste ---
sur les côtes de Mauritanie
---0-0--
La pêche à la langouste sur les côtes de la
Mauritanie paraît appelée à devenir bientôt
pour riios marins bretons une source très impor-
tante de revenus. Malgré le petit nombre
d'embarcations qui, chaque année, va tenter
fortune entre Saint-Louis et le banc d'Arguin,
les résultats obtenus au cours de l'année 1923
et des précédentes sont appréciables et incite-
ront sans doute de nouvelles entreprises à
armer pour la pêche au large de Port-Etienne.
A l'heure actuelle, les dundee-langoustiers
qui se livrent à la pêche dans les eaux mauri-
taniennes ne dépassent pas la trentaine. De ces
bateaux, une douzaine seulement sont d'assez
fort tonnage pour se livrer exclusivement à la
capture de la langouste. Les autres plus petits
chôment pendant l'été ou se consacrent à la
pêche do thon.
Les grands bateaux langoustiers estiment
avoir fait très bonne pêche, lorsqu'après trois
mois d'absence, ils reviennent à Douarnenez
avec une cargaison & quinze niilile langoustes.
La moyenne des voyages des langoustiers
est de trois par an pour les grandes unités, et
d'un seul voyage d'hiver pour les petits. Si les
grands rapportent 12.000 individus par voyage, -
soit 36.000 par an, cela représente pour l'en-
semble des embarcations de gros tonnage
432.000 langoustes. Si les petits bateaux, au
nombre de dix-huit, capturent en moyenne
5.000 crustacés chacun, la totalité de - leur
pêche s'élève à 90.000 unités.
Annuellement, en chiffres ronds, nos pê-
cheurs bretons apportent donc sur le Marché
européen 500.000 langoustes.
Il faut estimer à 600 grammes au minimum
le poids moyen de chacun des animaux, ce qui
donne un poids total de 500.000 kilos. Or, au
prix moyen de 8 - francs le kilo, qui représente
une estimation très faible des cours ordinaires,
trois cents tonnes de langoustes valent deux
millions quatre cent mille francs. C'est à cette
somme, au bas mot, qu'il faut évaluer le profit
que rapporte annuellement à l'annement breton
la pêche des langoustes en Mauritanie.
La pêche de la langouste royale, connue
scientifiquement sous le nom rébarbatif die Pa-
nalinus Regius, de Britt Cap, semble appelée
à un très bel avenir..
à un très bel avenir.
A LA CHAMBRE
AVIS
Déclaration d'utilité publique d'Un chemin
de fer à voie normale de Tébessa avec
Djebel-Onk avec embranchement sur le
Bled-el-Hadba.
Le Djebel-Onk est. dans le sud-est du
département de Constantine, à 300 kilomè-
tr,es environ au sud de 'Bône, un ensemble
de gisements de phosphates de chaux
d'une importance considérable.
L'appellation de Djebel-Onk s applique,
en réalité, à trois massifs distincts :
1° Le Djebel-Onk proprement dit :
2o Le Djebel-el-Habda, à quelques kilomè-
tres au sud ;
- 3° Le Djebel-Darmoins, à 35 kilomètres
au sud-ouest du Djebel-Onk.
L'on évalue, eu-ivant les prospections
faites à l'heure actuelle :
A 300 millions de tonnes le premier mas-
sif ;
A 100 millions de tonnes le second mas-
sif ;
A 700 millions de tonnes le troisième
massif :
Donc an total 1.100 millions de tonnes. -
Après avoir fait l'historique de l'affaire,
notre ami et collaborateur, M Roux Freis-
sineng, chargé de donner un avis, au nom
de la Commission de l'Algérie conclut en
ces termes :
Le,s motifs ainsi fournis par les assem-
blées algériennes à l'appui des décisions
qu'elles ont prises les 21 et 22 décembre
1922, paraissent à la Commission de l'Al-
gérie tout à fait .concluantes. Elle adopte
donc à l'unanimité : la motion suivante qui
est proposée par MM. Thomson et Mori-
naud :
« Considérant qu'il est de la plus haute
importance pour l'agriculture nationale
que l'exjloitation du Djelbel-Onk soit rapi-
dement assurée ;
» Considérant que le gisement phospha-
tier du Djeble-Onk se trouve situé sur le
sol de l'Algérie, qu'il lui appartient ; qu'il
est logique et juste que l'Algérie veuille
en conserver tout le bénéfice. notamment en
ce nui concerne le transport des phospha-
tes pour ses chemins de l'Etat, d'ailleurs.
en déficit, et leur embarquement par le port
de Bône construit par l'Etat :
« Considérant que le Parlement, ayant
remis à l'Algérie son budget, à le devoir de
l'aider dans toutes les circonstances à amé-
liorer ses finances :
« Considérant qu'il, serait dangereux de
mettre en adjudication le Djebel-Onk, sans
avoir assuré, au préalable, au futur adju-
dicataire qu'il aura la certitude de pouvoir
aussitôt transmettre toute sa production ;
qu'agir autrement risquerait de - faire -- ad-
juger te Djebel-Onk à des. conditions mau-
vaises pour l'Algérie ;
« Considérant que les assemblées algé-
riennes, plus compétentes que quiconque
fIl l'espèce, ont voté le chemin de fer direct
de 85 kilomètres (ou 93 kilomètres) en ter-
rain plat des plus faciles du Djebel-Onk à
Tebessa, et qu'elles en demandent au Par
lement la déclaration d'utilité publique ;
« Considérant que toutes les conditions
économiques plaident d'ailleurs en faveur
de l'évacuation de ces phosphates algériens
par l'Algérie ;
« Considérant qu'en demandant cette li-
gne l'Algérie prend, par là-même, l'enga-
gement d'apporter aux moyens de trans-
port à partir de Tébessa toutes les amé-
- :
Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS - PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRliTi
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Les ironlifepes communss en Mrtniie
-----.-
La partage de l'Afrique entre les puis-
sances coloniales et la possession di-
ipJipm'aiique d'immenses territoires, ont
été les caractéristiques essentielles de
la pénétration européenne sur le -con-
tinent africain.
« L'Europe a commencé la transfor-
mation idia l'Ai.ri que, écrivait mon émi-
Oient collègue et ami Henri Lorin, dans
son remarquable et savant ouvrage
« L'Afrique à Ventrée du vingtième siè-
cle », eillieo seuill est icaptatole d'en sur-
veiller et d'en hâter l'évolution ».
Aussi, au bout de peu de temp.s, les
nations européennes se trouvèrent-elles
en contact les unes avec, les autres dans
les hinterJands, et il leur fallut procé-
der à des déll imitations tout d'abord
sommaires, puis définitives, au fur et
à mesure- que les. notions sur les pays
-et les- habitants se précisaient.- -
Il ne restait plus, ces dernières an-
nées, que quelques « zones d'influen-
ce » que te nécessités politiques et
- des difficultés diplomatiques avaient
ouigé les puissances voisines inléres-
sées à ménager.
Ouadaï-Dar-Four
Sur Les con-fins d& l'Afrique Eiquato-
l.Hale française et du Soudan Egyptien,
à 1'éfpoque de la rencontre de Fachoda,
une zone crinfluene, avait été réservée,
à cheval sur le Ouadaï et le Dar Four.
Par les accords signés en 1899, ratifiés
par la convention du 8 septembre 1919,
avaient été précisés les droits de la.
Grande-Bretagne sur le bassin du Nil
et le Dar Pour, tandis .que le Ouadaï et
le bassin du Congo restaient sous no>-
tre domination.
Les deux missions de. délimitation ont
terminé leurs travaux non sans avoir
eu à surmonter de grandes difficultés;
dues au ravitaillement, au transport du
miatérieil, et à la liaison entre leurs di-
vers édéments. En deux ans, le travail
a été terminé ai ors que normalement il
aiuràit exigé! trois années.
Le lieutenant-coiloned Pearson, chef
de la mission anglaise, et le docteur
Gauidiche, de la, mission française, ont
succombé à la tâche, en plein travail,
ayant voulu « tenir » au deiià des for-
ces Imimainies. - - - -
Les pro-cedes les puis peiuectionnes
ont été- emploies par la. mission fran-
QI-a.ng\laise' pour dciterminer la. fron-
tière- qui s'élevait entre les parallèles
- 1 6 0 et 22-
19° 30 et 5°, et les méridiens 260 et 22°.
Partout où cela, a été possible, lisons-
nous dans le Bulletin du Comité de
VAfrique française du nïois de janvier
190-1 les s'éodèses ont établi un canevas
géodiésique. Chaque fois qu'il a fallu
Abandonner les calculs géodésiques, ils
ont diéteiminé latitudes et longitudes
,par oibservations faites à l'aide de l'as-
itrodaibie à prisme et de postes rècep-
teurs de T. S. F. spécialement mis au
point pour la mission par les Services
Se la télégraphie militaire, sous la di-
rection du général Ferrié.
Lorsque la. mission est arrivée sur
le terrain, son premier soin a été de
constater la régularité du fonction ne-
Ornent des appareils de T. S. F. et de
'relCiheJI'chr les mlôUhodes s-uiscoptibies
de réduire au minimum le matériel à
transporter pour recevoir réguilière-
œnleint les signaux en n'importe que!!
point de. l'Afrique Centrale. Leis essais
faits à Tountouma entra le 15 janvier
et le 1er février 1922 ont été, dès l'e dé-
Ilmt, des plus conciliants. -
La réception a été parfaite : le poste
icoimprenait une hétérodyne, un ampli-
ficateur, un condensateur eL un cadre
'bexagolliÙ démontable de 1 mètre de
rayon sur lequel était enroulé le fil ré-
cetpteur. La force électrique était don-
née, par des batteries de piles à liquide
immobilisé ou de pilles Loollanché.
Les signaux étaient émis par 1e poste
de Bordeaux-Lafàyette, à 20 heures, mo-
ment particulièrement favorable à la
réception : par suite de la différencie de
âiwngitude, ces signkux étaient reçus
entre 21 heures et 22 heures. Les géo-
dèSle:s' pouvaient ainsi oncadrer le top
du 3W battement en trie deux séries
d observations d etoales, ce qui laasart
disparaître, l'erreur provoquée par la
miarche du chronomètre et permettait
de calculer 'lai longitude à une seconde
trare spre's ou deux secondes au plus,
soit une. approximation de 30 à 60 mè-
tres. Le bureau des longitudes envoyait
chaque soir à la mission, à 23 heures,
l'heure exacte du top1, de sorte qu'il suf-
fisait d'une soirée Dour' avoir tous les
éléments du calcul.
Lorsque les opérateurs ont eu l'en-
traînement nécessaire, il leur a suffi
de vingt minutes pour monter le poste,
.dharger les piles et être prêts à rece-
voir les émissions de tel poste à ondes
entretenufis, choisi par eux, vieitelequed
ils avaient orienté leùr cadre.
3 £ n cours de foute, dies observations
intéressant, les branches scientifiques
variées ont été faites. EMes touelhent
principalement à la géologie, la bota-
nique, ta zoioflogie, l'anthrolpedoigie et
reithnograiphie. Gommie elles ne portent
que sur une coupe géographique faite
à allure rapide, il ne faut. pas y cher-
cher une étude compilète des régions
traversées. Les membres de la mission
n'ont pu que déterminer des zones dé-
finies par des particularités remarqua.-
bles ; ce seront là des éléments pré-
cieux pour vérifier et compléter - ulté
rieurement, dans les régions frontières
les monographies qui ne. manqueront
pas. d'être établies.
Cette randonnée à travers l'Afrique
Gentrallei présente, en certains points
nntérèt d'un voyage d'exploration.
Bien que les régions- traversées soient
̃soumises à l'administration française
ou britannique, il faut cependant re-
marquer que la mission a dû séjour-
ner dans la partie orientale de l'Ennedi
ou entre les parallèles 6° et 10°, près
de la 11gne de partage des eaux. Elle a.
donc pu faire sur place des observa-
tions que n'avaient pu noter les quel-
ques Européens qui avaient traversé,
en vitessie et sans moyenis ces contrées
désertiques ; les renseignements qu'elle
a recueillis sont d'autant plus intéres-
sants qu'ils se rapiportent à dies régions
presque inconnues.
(La, chaîne 'géodésiquei Nord-Sud,
construite par la mission Ouadaï-Dar
Four, est reliée à la. mer Rouge par la
triangulation du; Service géographique
dte Khartoum. Une nouvelle chaîne re-
liant un de ces points au 'Tchad et de là
au goilfe de Guinéel, permettra de, si-
tuer exactement le centre africain. Ce
sont donc, au point de vue géographi-
que et cartographique, des résultats de
grande importance.
Tripolitaine
Quant à la frontière tunisoirip()li-
tainie^hos" lecteurs se souviennent que
la (Délimitation en avait été retardée
par la guerre., Le traité de Londres du
2.6 avril 1915, entre fitatliet d'une part,
la Frantce et l'Angleterre d'autre part,
avait prévu que rItaÜe. pourrait récla-
m.er quelques compensations équita-
bles dans le règlement en sa faveur des
questions concernant Les frontières, des
colonies italiennes en Afrique.
-Par suite de l'alcenrd du 12 septem-
bre 19191, l'Italie- olbtint, la cession des
oasis de Barka.t eit de Fe.ho.ut et d'une
route caravanière directe entre Ghada-
mès et Ghat, en ce qui concerne la
fronlière tunisoL.tripo,liltaine.
Le 31 janvier 1923, la. Chambre des
députés a adopté le projet de loi n° 335
déposé en 1920, rapporté favorablement
par M. le débuté Edmond Soulier le 22
décembre 19él. Le rapport établi pa.r
M, Chêneboit au nom de la, Commis-
sion des Affaires Etrangères du Sénat,
a amené le votel du projet de loi, sans
débat, le 29 juin 1983,
La France, a donc. accordé à l'Italie
une! rouitè directe, entre Ghadamès,
Rhat et Tummo, tout entière en terri.
toire italien et passant par les points
d'eau suivants f Daïa-Zouira,t, Hassi-el-
Misseian, Inehoartan, Tilagsin.
T 'T - Il.. Il .,
vilaine, nous ayant lait remarquei
que la. route directe entre Ghadamès et
Rhat était -impraticable, en hiver sur 16
trajet 'T\itag'sin-Inehoarlan, en raison
des marécages qui se forment dans cer.
taines années, nous avons admis
qu'une variante lui serait concédée par
une deuxième route, située beaucoup
pilus à l'ouest, à près de '80 kilomètres,
et qui passerait par Aoussedgim, Tarai,
Tara et Oulli. De toute façon, et par
cette variante, les communie allons en-
tre les grandes oasis citées sont donc
assurées, ce qui est, nous ne. saurions
trolp le. répéter, d'une importance ca-
pitales pour les possessions italiennes.
Avoir accordé cette variante peut
néanmoins il ne faut pas se le dis-
si-muleir présenter queilques incon-
vénients, car précisément les maréca-
ges temporaires dont il est parlé pré-
sentent aussi, a,près leur dessèchement,
de beaux parcours de pâturages, ce qui
est, on le sait, capital pour les tribus,
et ce qui pourrait amener certaines
d'entre elles a se ranger sous l'autorité
italienne.
D autre part, une autre concession a
été faite sur la. demande du Gouverne-
ment italien toujours -préoccupé d'as-
SUiler les communications entre ses
oasis, quoi qu'il airrivât. Il est dit, en
effet., qu'en dehors des deux lignes de
caravanes ci-dessus reilatées, une
deuxième, variante située encore plus à
l'ouest pourrait être accordée « pour
assurer en tout temps et saison, une
bonne communication sur territoire
italien. »
Cette dernière clause n'est peut-être !
pas sans nécessiter quelques réserves
et sans pouvoir amener quelques incon-
vénients,. écrivait M. Chêneboit.
Tout d'abord, son résultat est que la
limite à l'Ouest des revendications ita-
liennes n'est pas fixée. Il appartiendra
à la Commission de délimitation uni
réglera sur place le .tracé de la fron-1
tière, de porter à ce dernier point une
extrêmer attention. Ce qui est capital,
en effet, pour la France, c'est qu'elle
garde la ligne de caravanes et de com-
munication qui existe entre Fort-Flat-
ters et Dijanet, Fort-Polignac et Djanet,
qui est sur la route vers le TbhélJd. Cette
ligne doit rester entièrement et complè-
tement sous notre autorité sans pou-
voir être coupée.
Rien ne permet de dira qu'il puisse
en être ainsi d'une façon quelconque.
Il s'agit là d'une question de pratique
à résoudre. Cette réserve faite; on ne
peut qu'approuver les deux Gouverne-
ments d'avodr pu aboutir à un accord
sur le tracé de. frontière dans un pays
où il est aussi difficile deie faire .que
dans le Sahara.
Nous faisons incontestablement à
ritalie des concessions importantes de
territoires, et nous cédons d'eux nasis
qui ont leur valeur, mais la France
avait contracté un engagement vis-à-
vis d'une ailliée : COllnme toujours, elle
a tenu à le remplir, heur eu se de pen-
ser que la conciliation d'aujourd'hui
aura pour résultat d'éviter toute diffi-
culté pour demain.
On voit, par l'ensemble de cet ex-
posé, que l'Italie acquiert par cette
convention des frontières occidentales
en Afrique bien délimitées, et lui per-
mettant des communications rapides et
faciles entre ses possessions du Nord et.
du Sud de la Tripolitaine. La. France
ne regrette en quoi que ce soit les con-
cessions territoriales qu'elle a. faites à
son alliée, en tenant ses engagements,
heureuse de tout ce qui peut conlri-
buer à un solide établissement de rap-
ports amicaux entre les deux nations.
La. délimitation ne pourra du reste
avoir lieu qu-ei lorsque les Italiens au-
ront occupé Ghadamès, et il semble que.
vîeUrs .récentes opérations militaires,
plus heureuses enfin que les précéden-
tes, les conduiront bientôt dans leurs
oasis de l'Extrôme-Suid.
Rio de Oro
Il est encore une autre frontière dont
la délimitation a été retardée à maintes.
reprises par suite dei l'insécurité des
régions qu'elle traverse. Le Rio de
Oro qui confine à la, Mauritanie sep-
tentrionale et occidentale a une fron-
tière arbitraire fixée: par la convention
du 27 juin 1900 et le traité franco-es-
pagnol du 27 novembre 1912.
A l'heure où, comme le disait M.
Primo de Rivera nos relations arnica-
les sont. consolidées par la convention
de Tanger, ne pourrions-nous pas en-
tamer des pourparlers pour l'organisa-
tion d'uno mission de délimitation
franco-espagnole qui aurait, outre les
avantages de fixer notre frontière com-
mune, celui de faciliter l'installation
des lea'rains d'atterrissage de la ligne
aérienne Casablanca-Dakar utile à la
fois à la France et à l'Espagne, Menées
avec. tact et habileté, ces missions de
délimitation entraînent toujours avec
elles des conséquences favorables à la
cause de la civilisation. On ne. saurait
trop- les préconiser là où elles sont en-
core nécessaires.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Commission
des Colonies.
CHEIKH SIDIA
00
Le vénérable Cheikh Sidi,a vient de mou-
rir à l'âge de 62 ans. C'est beaucoup trop
tôt pour la tâche qu'il accomplissait en
Mauritanie avec le plus grand loyalisme
que nous ayons jamais rencontré chez un
chef musulman.
En 1905, à Boutilimit, Cheikh Sidia cam-
pait * sur la grande dune à proximité du
poste (ancienne zaouia qu'il avait mise à no-
tre disposition). Nos relations étaient deve-
-- nues très - cordiales en peu de temps. Il - lui
avait suffi de savoir que j'avais etc saluer
le tombeau de Sidi Okba, près de Biskra,
pour me vouer une amitié que me confirma
son cousin Cheikh Khouna, lors de sa vi-
site à Paris en compagnie de mon bon ami
El Hadj Bou el Iogdad et des grands chefs
de l'A. 0. F.
Chef vénéré des Oula:d Biri, Cheikh Sidia
jouissait d'un immense prestige dans toutes
les tribus maures et chez tous les musulmans
de l'A. 0. F. - -- o..
Très cultivé, il s intéressait a toutes cho-
ses, et des longues conversations que j'eus j
avec lui à Boutilimit, j'acquis la conviction
qu'iL suivait avec le plus grand intérêt les
progrès que la civilisation et la paix fran-
çaises apportaient chez ses administrés et
adeptes. Il était fortement aidé dans son
œuvre par son cousin feu Mohammed Sli-
mane, chef des Oulad Daihmane, avec qui
i'ai longtemps nomadisé, et au moment cri-
tique causé par la mort du regretté Coppo-
lani à Tidjikdja, je pus me rendre compte
du dévouement et du fidèle attachement "de
tous ces Maures conseillés par Cheikh Si-
dia.
Les vieux et les jeunes Mauritaniens me
sauront certainement gré d'être leur inter-
prète tant auprès de la famille de Cheikh
Sidia: que de son fidèle ami El Hadj Bou el
Mogdaid pour exprimer tous nos regrets et
toute la part que nous prenons à leur cha-
grin.
Eugène Devaux
Les Grands Travaux
au Sénégal
--0-0--
Mon excellent collègue
M. Georges Barthélemy
vient ee résumer dans son
rapport sur la « mise en
valeur des Colonies fran-
çaises » les travaux à
poursuivre au Sénégal.
Sur les trois grands
centres : Saint-Louis, Da-
kar, Rufisque, la question d adduction d'eau
potable se pose.
A Saint-Louis, elle lia pu encore être ré-
solue d'une façon satisfaisante. Le projet
consistant d'amelle.,. les eaux du lac de
Guiers situé à 80 kilomètres est le seul inté-
ressant, mais pour éviter la salure des eaux,
il faudra, par un système de barrages, em-
pêcher l'eau salée d'arriver dans le lac.
A Dakar, divers projets ont été- successive-
ment examinés. Le moins onéreux consiste
dans la captation des eaux souterraines de la
région des dunes au nord de Rufisque.
Cette question de l'eau potable à Dakar
est, d'ailleurs, intimement liée au dévelop-
pement de ce grand port, dont Vextension est
également prévue au programme d'outillage
économique de VA. 0. F.
IL semble prématuré de songer présente-
ment à réaliser un grand avant-port en eaiù
profonde, car, durant de longues années en-
core,, Dakar sera surtout port d'escale. Son-
geons donc à Vaménager comme tel en abais-
sant les droits de quai, en améliorant les con-
ditions actuelles d'embarquement et de dé-
barquement des passagers et des marchan-
dises. Vu l'impôt tance prise durant ces der-
nières années par le trafic des charbons, il
convient aussi d'agrandir les parcs à charbon
et de créer un parc à mazout.
L mteret qui s attache au développement
du port de Dakar ne saurait faire oublier les
t i .d" ,1
travaux urgents qui doivent être entrepris à
Saint-Louis pour la stabilisation de la barre,
Vaménagement de quais et Vamélioration du
fleuve Sénégal dans son cours inférieur.
Il y a aussi à Kaolack des travaux de port
à poursuivre et des travaux de balisage, à
l'entrée de Vestuaire du Saloum.
L'amélioration du port de Rufisque –ce
grand centre de la traite des arachides
doit être également envisagée ; il en est de
même des aménagements spéciaux pour le
port de Ziguinchor en Casamance.
Quant aux questions de voies ferrées, il
semble, comme le dit justement M. Georges
Barthélémy, qii avant de songer au double-
ment de la voie de Dakar à Thiès pour faci-
liter le trafic, on doive exiger de la Compa-
gnie concessionnaire du Dakar-Saint-Louis
le, rééquipement de sa ligne en remplaçant
un matériel de voie trop léger par un maté-
riel plus lourd.
Enfin, la forte progression de production
des arachides rendra nécessaire la construc-
tion des embranchements de Louga à Yang-
rang ci Matam. Mais ce sont là, il faut le
rccomzaltrc, voies ferrées de seconde urgence,
auxquelles le développement du réseau rou-
tier peut présentement suppléer.
Pierre Taittinger,
Député de la Charente-Inférieure,
Fiee-Président de la Commission
des Colonies.
1
La cérémonie rituelle
de la Pagode de Nogent
A l'occasion du Têt (jour de l'An annamite)
le Souvenir Indochinois a procédé, diman-
che 10 février, dans la matinée, à la célébra-
tion d'une cérémonie rituelle à la Pagode
commémorative de Nogent. M. le ministre
des Colonies accompagné de Mile Sarraut,
avait tenu à assister à cette manifestation.
Nous avons remarqué parmi les personnalités
présentes, M. Charles, gouverneur général
honoraire, Mme Charles, le prince héritier
d'Annam et son jeune cousin, MM. Garnier,
résident supérieur, Outrey, directeur de l'E-
cole Coloniale, etc.
A son arrivée, le ministre a été reçu par
M. Prudhomme, directeur du Jardin Bota-
nique M. Gourdon, président du Souvenir
Indochinois, assisté de MM. Capus et Sam-
buc, vice-présidents, et du Vaure, secrétaire
général.
Après une courte visite du Jardin Colo-
niai, on s'est rendu à la pagode où M. Sar-
raut, le prince héritier d'Annam et tous 'es
assistants ont déposé des bâtonnets d'encens
'brûlés en l'honneur des Indochinois décédés
en France. Puis M. Cao-Van-Sen, président
du Cercle annamite de Paris, a remercié le
ministre de cette nouvelle marque de sympa-
thie donnée à ses compatriotes. M. Gourdon,
en quelques mots émus, a rappelé la signi-
fication, de cette cérémonie.
On s'est rendu ensuite dans les bureaux de
la Direction du Jàrdin botanique où M. Sar-
raut, le Prince héritier ef tous les assistants
ont été invités à apposer leur signature sur le
Livre d'Or.
Vers onze heures et demie, tout était ter-
miné et le ministre salué par toutes les per-
sonnes remontait en automobile pour rega-
gner Paris.
Plus de 200 personnes assistaient à cette
cérémonie.
Dans le haut jraiel indaQhinois
On annonce le prochain retour en congé
en France de M. Pasquier, -résident supé-
rieur en Annam qui sera remplacé à Hué par
M. Le Fol, directeur du Cabinet de M. Mar-
tial Merlin.
M. Yves Chatel, administrateur de la pro-
vince de Vinh, ancien chef de cabinet de M.
'Maurice Long, vient d'être appelé à Hanoi
pour prendre la direction du Cabinet du
Gouverneur Général de l'Indochine.
L'aviation coloniale
L'enquête sur le « Dixmude »
La commission nommée aux fins d'éta-
blir les responsabilités encourues dans la
catastrophe du Dixmude a poursuivi ses
travaux hier après-midi. -Le anarécliai
Fayolle et les trois vice-amiraux qui l'assis-
tent ont rédigé la majeure partie du rap-
port destiné au ministre de la marine ; ils
doivent tenir incessamment une nouvelle
séance pour la mise au point définitive du
document.
Une mission espagnole
La mission aérienne espagnole, sous les
ordres du commandant Delgado, est arri-
vée à Rabat, où elle a été reçue par le
maréchal Lyautey qui l'a félicitée de sa
ibelle randonnée d'Espagne aux Iles Ca-
naries et retour.
La mission s'est ensuite rendue au cer-
cle espagnol, accompagnée du colonel
Cheulin, où elle a assisté à une réception
donnée en son honneur.
Aéro-Club Est-Algérien
0
Par la circulaire du ministre de la guerre
du 28 janvier 1924, les militaires de l'ar-
mée active qui le désirent sont autorisés,
sous les réserves d'usage, à faire partie de
» l'Aéro-Club Est-Algérien », dont le siège
social est situé à Sétif, 17, rue de Constan-
tine.
D'ALGÉRIE AU NIGER
0
Les autos Renault
De notre correspondant :
De Gao sur le Niger, le 9 février. La
mission Gradis a poussé une reconnais-
sance'au sud ; Elle a rencontré à 100 kilo-
mètres au sud d'Ansongo, à la fronlière de
la colonie du Niger, une piste venant du
sud. Elle a donc assuré, avec ses automo-
biles à six roues Renault, la liaison en-
tre l'Afrique du nord et cette colonie orien-
tale du groupe de l'Afrique occidentale
française.
L'état physique et moral de la mission
est excellent, malgré les difficultés consi-
dérables qu'elle a rencontrées.
Nous savons que Savé, le point terminus
du raihvay du Dahomey est relié au Niger
à Gava par une route automobilisable et
qiuo cette route est elle-même prolongée jus-
qu'à Zinder par' une piste automobilisable
qu'a parcourue l'an dernier M. le Gouver-
neur Brévié.
'La piste signalée par M. Gradis se rac-
corde à Gaya avec la piste de Zinder. C'est
dune 'bien un réseau de Toutes automobi'li-
sables qui relie désormais l'Algérie au bas
Niger et c'est chose d'importance.
OISEAUX RARES 1
00
Le Jardin des Plantes vient d'enrichir ses
collections d'oiseaux vivants, d'un couple
ailé que son extrême rareté et sa beauté
tout il fait remarquable font doublement
précieux :
D'après M. Mangin,directeur du Muséum,
ces oiseaux sont originaires de l'Abys-
sinie. C'est à Londres que nous avons pu
les acheter. Ils nous coûtent un chiffre co-
quet de livres sterling ; mais nous ne re-
grettons pas le sacrifice que nous nous
sommes imposé, car nous possédons en eux
un spécimen scientifique qui nous man-
quait, et d'autre part, le public nous saura
gré, sans doute, de lui présenter ces deux
merveilles de l'ornithologie. Nous expose-
rons dès cette semaine, non dans la grande
volière, mais dans une partie réservée de
notre faisanderie, ces animaux de choix.
Les deux oiseaux que vient de recevoir
le Muséum, sont de la taille d'une poule.
Leur plumage est d'un bleu magnifique, au-
près duquel semblent ternes celui des mar-
tins-pêcheurs,pourtant si joli, et ceux même
des plus charmants oiseaux des Iles.
Le négus Ménélik possédait jadis un seul
représentant de -cette espèce rarissime, et
lui avait fait construire une cage d'or.
Paris, plus heureux, possède le couple et
les espérances de progéniture' qu'il offre.
Il existe en Guinée française, dans la
vallée du Tankisso, un oiseau analogue. Du
reste le Fouta-D'jallon a de nombreuses ana-
logies avec le Massif Abyssin.
AU SÉNAT
-0-
Chemin de fer
de Oued-Athménia à Saint-Donat
M. Maurice Ordinaire a été chargé par
la Commission sénatoriale des chemins de
fer de rapporter les deux projets votés
par la Chambre en vue de déclarer l'utilité
publique l'établissement de chemins de fer
à voie normale d'Oued-Athménia à Saint-
Donat - et de Nemours à Marnia.
La pêche à la langouste ---
sur les côtes de Mauritanie
---0-0--
La pêche à la langouste sur les côtes de la
Mauritanie paraît appelée à devenir bientôt
pour riios marins bretons une source très impor-
tante de revenus. Malgré le petit nombre
d'embarcations qui, chaque année, va tenter
fortune entre Saint-Louis et le banc d'Arguin,
les résultats obtenus au cours de l'année 1923
et des précédentes sont appréciables et incite-
ront sans doute de nouvelles entreprises à
armer pour la pêche au large de Port-Etienne.
A l'heure actuelle, les dundee-langoustiers
qui se livrent à la pêche dans les eaux mauri-
taniennes ne dépassent pas la trentaine. De ces
bateaux, une douzaine seulement sont d'assez
fort tonnage pour se livrer exclusivement à la
capture de la langouste. Les autres plus petits
chôment pendant l'été ou se consacrent à la
pêche do thon.
Les grands bateaux langoustiers estiment
avoir fait très bonne pêche, lorsqu'après trois
mois d'absence, ils reviennent à Douarnenez
avec une cargaison & quinze niilile langoustes.
La moyenne des voyages des langoustiers
est de trois par an pour les grandes unités, et
d'un seul voyage d'hiver pour les petits. Si les
grands rapportent 12.000 individus par voyage, -
soit 36.000 par an, cela représente pour l'en-
semble des embarcations de gros tonnage
432.000 langoustes. Si les petits bateaux, au
nombre de dix-huit, capturent en moyenne
5.000 crustacés chacun, la totalité de - leur
pêche s'élève à 90.000 unités.
Annuellement, en chiffres ronds, nos pê-
cheurs bretons apportent donc sur le Marché
européen 500.000 langoustes.
Il faut estimer à 600 grammes au minimum
le poids moyen de chacun des animaux, ce qui
donne un poids total de 500.000 kilos. Or, au
prix moyen de 8 - francs le kilo, qui représente
une estimation très faible des cours ordinaires,
trois cents tonnes de langoustes valent deux
millions quatre cent mille francs. C'est à cette
somme, au bas mot, qu'il faut évaluer le profit
que rapporte annuellement à l'annement breton
la pêche des langoustes en Mauritanie.
La pêche de la langouste royale, connue
scientifiquement sous le nom rébarbatif die Pa-
nalinus Regius, de Britt Cap, semble appelée
à un très bel avenir..
à un très bel avenir.
A LA CHAMBRE
AVIS
Déclaration d'utilité publique d'Un chemin
de fer à voie normale de Tébessa avec
Djebel-Onk avec embranchement sur le
Bled-el-Hadba.
Le Djebel-Onk est. dans le sud-est du
département de Constantine, à 300 kilomè-
tr,es environ au sud de 'Bône, un ensemble
de gisements de phosphates de chaux
d'une importance considérable.
L'appellation de Djebel-Onk s applique,
en réalité, à trois massifs distincts :
1° Le Djebel-Onk proprement dit :
2o Le Djebel-el-Habda, à quelques kilomè-
tres au sud ;
- 3° Le Djebel-Darmoins, à 35 kilomètres
au sud-ouest du Djebel-Onk.
L'on évalue, eu-ivant les prospections
faites à l'heure actuelle :
A 300 millions de tonnes le premier mas-
sif ;
A 100 millions de tonnes le second mas-
sif ;
A 700 millions de tonnes le troisième
massif :
Donc an total 1.100 millions de tonnes. -
Après avoir fait l'historique de l'affaire,
notre ami et collaborateur, M Roux Freis-
sineng, chargé de donner un avis, au nom
de la Commission de l'Algérie conclut en
ces termes :
Le,s motifs ainsi fournis par les assem-
blées algériennes à l'appui des décisions
qu'elles ont prises les 21 et 22 décembre
1922, paraissent à la Commission de l'Al-
gérie tout à fait .concluantes. Elle adopte
donc à l'unanimité : la motion suivante qui
est proposée par MM. Thomson et Mori-
naud :
« Considérant qu'il est de la plus haute
importance pour l'agriculture nationale
que l'exjloitation du Djelbel-Onk soit rapi-
dement assurée ;
» Considérant que le gisement phospha-
tier du Djeble-Onk se trouve situé sur le
sol de l'Algérie, qu'il lui appartient ; qu'il
est logique et juste que l'Algérie veuille
en conserver tout le bénéfice. notamment en
ce nui concerne le transport des phospha-
tes pour ses chemins de l'Etat, d'ailleurs.
en déficit, et leur embarquement par le port
de Bône construit par l'Etat :
« Considérant que le Parlement, ayant
remis à l'Algérie son budget, à le devoir de
l'aider dans toutes les circonstances à amé-
liorer ses finances :
« Considérant qu'il, serait dangereux de
mettre en adjudication le Djebel-Onk, sans
avoir assuré, au préalable, au futur adju-
dicataire qu'il aura la certitude de pouvoir
aussitôt transmettre toute sa production ;
qu'agir autrement risquerait de - faire -- ad-
juger te Djebel-Onk à des. conditions mau-
vaises pour l'Algérie ;
« Considérant que les assemblées algé-
riennes, plus compétentes que quiconque
fIl l'espèce, ont voté le chemin de fer direct
de 85 kilomètres (ou 93 kilomètres) en ter-
rain plat des plus faciles du Djebel-Onk à
Tebessa, et qu'elles en demandent au Par
lement la déclaration d'utilité publique ;
« Considérant que toutes les conditions
économiques plaident d'ailleurs en faveur
de l'évacuation de ces phosphates algériens
par l'Algérie ;
« Considérant qu'en demandant cette li-
gne l'Algérie prend, par là-même, l'enga-
gement d'apporter aux moyens de trans-
port à partir de Tébessa toutes les amé-
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