Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 février 1924 11 février 1924
Description : 1924/02/11 (A25,N23). 1924/02/11 (A25,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411127r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
* 1 :
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VINGT-CINQUIEME ANNEE. No 23. LE NUMÉRO : *20 CENTIMES LUNDI SOIR,. 1^1 FEVRIER 1924
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Les Annales Coloniales
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LtttaÈ ÉiCwtantiwffi i lAÉii
l'
La dernière -réunion du Conseil colo-
nial, en Gochinchine, a été marquée par
un incident soulevé par M. Lefèvre,
membre de cette Assemblée. Celui..:ci a
protesté contre la décision du Conseil de
Contentieux de Cochinchine, qui avait
prononcé l'annulation de l'élection de
deux conseillers coloniaux,, et avait ren-
du exécutoire a sentence. H s'est ^levé
avec force contre ce qui a caractérisé
« la fantaisie d'arrêtés locaux qui ten-
« datent à transformer le Conseil colo-
« niai en une simple Chambre d'enregis-
« trement ».
Il y a là deux "ordres de questions bien
distincts : d'abord, les attributions et les
prérogatives du Conseil Colonial qui ont
été singulièrement, amoindries, depuis
quelques années^ et pour la défense des-
quelles il est très; légitime de s'inquié-
ter aujourd'hui ; ensuite la composition
et les pouvoirs des' 'Conseils de conten-
tieux de rindo-Chine, qui ne semblent
plus du tout cadrer avec les libertés et
les nécessités actuelles.
M- Lefèvre nous semble avoir eu
grandement raison, et rassemblée l'a
d'ailleurs unanimement suivi dans cette
quesLÎQÏl\'}Qr&qu'il s'est-élevé contre les
prétentions -du Conseil de Contentieux
de Ünchinchine, qui, empiétant sur les
pouvoirs d'u Conseil cVEtat, gavait pas
craint, dans une .affaire d'ordre essen-
tiellement peïitique, de déclarer immé-
diatement exécutoire sa décision.
Une pareille prétention attire l'atten-
tion sur la compositieai de ces assem-
blées qui, plusieurs lois remaniées, sont
loin - de donner à .ceux qui en sont
justiciaMes, la protection et les garan-
ties au'ils ont droit d'en attendre. -
Autrefois l'examen des affaires conten-
tieuses,. était réservé, au Tonkin ou en
COchinchine, au Conseil de Protectorat
ou au Conseil de Gouvernement, aux-
quels étaient adjoints, en la circonstan-
-ce, deux magistrats, de préférence deux
Conseillera à i-a Gour d'appel. Mais le
Président de l'Assemblée restait toujours
le chef du Service Local, celui-là. même
dont la décision était contestée et les
autorités administratives qui l'entou-
raient, constituaient encore, pour l'ap-
préciation des faits, l'élément prépondé-
rant. Quelles que fussent l'indépendance
et l'impartialité des membres de ce Con-
seil, ils n'en subissaient pas moins une
pression morale, dans l'élaboration du
verdict qu'ils avaient à rendre. Il arri-
vait, parfois, cependant, que le Conseil
de Contentieux administratif reformât
ou mol • P Û i « f qu'avait fait l'Administra-
tion, mai& le plus souvent, avec le con-
sentement tacite du chef de Service lo-
cal, lui-même, qui n'était pas fâché de
se voir imposer une décision que dans
son 'grand désir d'irresponsabilité, il hé-
sitait quelquefois à prendre lui-même.
D'ailleurs ce Contentieux formait un tri-
bunal de premier degré, et dans les gros-
ses questions soulevées par les intéres-
sés, il n'était guère considéré que com-
me constituant le premier rouage obli-
gatoire de la' procédure à suivre. Il ne
pouvait avoir une -valeur juridique bien
convaincante.
L'Administration reconnaissant com-
bien un semblalble tribunal administra-
tif offrait une garantie fragile et illu-
soire aux justiciables, s'est décidée elle-
même, à en modifier la composition.
Elle a compris que le chef du Service
Local, avec son Conseil administratif,
ne pouvait, à la fois être juge et partie,
et eljea décidé que le Contentieux admi-
nistratif serait présidé par un Conseiller
à la Cour d'Appel, assisté de fonction-
naires d'ordre administratif : adminis-
trateurs ou résidents investis de leur
nouveau mandat par décret.
En théorie, tout au moins, c'était là
une réforme d'un intérêt considérable.
Si dans la pratique elle n'a pas donné
les résultats attendus, c'est que le choix
des juges n'a pas été suffisamment sous-
trait aux influences locales.
Gomme les nouvelles fonctions com-
portaient des avantages matériels assez
appréciables, elles étaient naturellement
assez recherchées et nécessitaient une
sélection où l'administration jouait un
rôle 'trô& important, C'est elle qui dres-
sait-la liste des membres du Conseil ou
de leurs suppléants soumis à la nomi-
nation du Président de la République et
c'eût été assez mal connaître l'esprit qui
l'animait que de croire que ses candi-
dats "étaient ceux qui faisaient particu-
lièrement preuve de. qualités d'indépen-
dance ou de caractère.
D'autre part, n'en eut-il pas été ainsi ;
ces fonctionnaires, investis d'un man-
dat spécial, pour une durée déterminée,
n'en restaient pas moins à la dévotion
de l'autorité administrative, dont ils
avaient tant à attendre comme faveur et
comme avancement
L'ancien Contentieux administratif se
composait de hauts fonctionnaires : Gé-
néral commandant la brigade, Comman-
dant de la Marine, Chef du Service ad-
ministratif, Procureur Général qui, ar-
rivés, pour la plupart, au sommet de la
hiérarchie, étaient susceptibles de ma-
nifester leur libre arbitre en certaines
circonstances. Le Conseil de Contentieux
actuel, sous une apparence de détache-
ment beaucoup plus complet, est en réa-
lité composé de fonctionnaires, assuré-
ment déjà d'un certain grade, mais
néanmoins relevant directement de l'Ad-
ministration et- tenus, par cela même, a
beaucoup de prudence et à une grande
circonspection. Ils y sont d'autant plus
tenus qu'ils auront, été plus soigneu-
sement et rigoureusement choisis !
Il en résulte que le fonctionnement du
Conseil de Contentieux en IndorChine
est tout à fait défectueux; et l'on ne doit
pas être surpris qu'il ait soulevé de vi-
ves protestations. - Les affaires qui au-
raient- intérêt à sortir de suite languis-
sent- et- s''aGcumulent, soit parce que le
Conseil desorganise, le plus souvent, ne
..peut fonctionner, soit parce que l'Admi-
"nistration n'a pas intérêt, à les évoquer
plus, tôt. Les dossiers sont souvent mal
étudiés, et les décisions prises indiquent
- une méconnaissance complète des inté-
rêts en cause. ,.
n se peut que ^Administration se sou-
cie parfois assez peu des questions sou-
mises à rexaffifen du Conseil de Conten-
tieux Administratif, il se peut aussi
qu'eflile enregistre, avec une certaine sa-
tisfaction l'intervention d'une solution
contentieuse lui épargnant une décision
gracieuse, souvent peu conforme à l'es-
prit qui l'anime, mais lorsqu'elle inter-
vient dans une affaire et manifeste plus
ou moins nettement, ses préférences, le
sort de cette, affaire ne saurait être dou,
teux.
Ainsi se justifie pleinement l'émotion-l
du Conseil Colonial de Cochinchine qui,
sous des formes de déférence et de cour-
toisie, a tout de même tenu à relever net-
tement l'acte d'absolutisme dont il avait
été victime. (
L'incident n'aura pas échappé à M. le
Gouverneur Général Merlin qui, dans son
désir de donner à l'Indo-Chine les ga-
ranties de libéralisme, et de décentrali-
sation qu'elle attend.de lui, ne manque-
ra pas de prescrire une réorganisation
des Conseils administratifs contentieux
de la Colonie plus en harmonie avec les
progrès actuels.
Maurice Bouilloux-Lsront,
Député du Finistère,
Membre de la Commission
'des Finances.
Commerce de la France
avec ses colonies
Voici d'après les statistiques de la direc-
tion des Douanes, les chiffres relatifs à nos
importations et exportations en provenance
et à destination des colonies françaises et
pays de protectorat, pendant l'année 1923,
ainsi que les chiffres correspondants de
l'année précédente.
Importations (en milliers de francs) :
Année Année
1923 1922
Algérie 1.225.018 070.203
Tunisie 301.425 199.525
Maroc ,' 122.063 78.732
Sénégal 275.627 202.557
Madagascar 150.243 61.893
Indochine française.. 331.529 199.030
Autres colonies et
pays de protectorat 666.042 586.401
Exportations (en milliers de francs)
Année Année
1923 1922
Algérie 2.068.724 1.716.319
Tunisie 426.439 265.627
Maroc ..,. 486.217 487.801
Sénégal 194.839 94.834
Madagascar 113.113 84.813
Indochine française 415.973 257.640
Autres colonies er.
pays de protectorat. 3G1.3G1 214.389
Le total de nos importations en provenan-
ce de l'étranger s'est chiffré en 1923 à
29.536.032.000 francs contre 21.631.987.000 fr.
en 1922.
Quant à nos exportations à destination de
l'étranger, elles se sont élevées l'an der-
nier à 26.361.904.000 francs contre 18 mil.
liards 257.520.000 francs l'année précédente.
Les achats effectués dans l'ensemble de
nos colonieTont atteint, en 1923, 3 milliards
071.980.000 francs, au lieu de 2 milliards
208.3-41.000 francs en 1922, et nos ventes s'y
sont élevées à 4.069.606.000 francs, contre
3.121.423.000 francs. -
De ces chiffres, il résulte que la balance
visible de notre commerce avec l'étranger
s'est traduite, l'année dernière, par un dé-
ficit de 3.174.128.000 francs, et celle de nos
échanges avec les colonies françaises et
pays de protectorat par un excédent d'ex.
portations de 997.626.000 francs. ,
-–
Le service dts mandats-cartes
est étendu à la Tunisie et' au Maroc
Les mandats-cartes' o#lettres payables à
domicile qui n'étaient admis que pour la
France et l'Algérie sont, dès à présent,
acceptés pour la. Tunisie et la zone fran-
çaise ctu Maroc. ;
'OJos:d'nn uouvfarDm(
La littérature coloniale
«- fechiiiqiie i), si je fuis*
m'exprimer ains, par op-
position ceuec la littérature
coloniale « .d'imagina-
tion », s'enrichit petit à
petit, d'excellents ouvra-
ges.
D'intéressantes brochu-
res de vulgarisation et les numéros spéciaux
illustrés des Annales Coloniales sur chacune
de nos possessions soutiennent heureusement
V effort de propagande colqnialè.
Par aillems, il existe un certain nombre
d'ouvrages d'ordreiplus général, peu connus
du grand public, et parmi lesquels je citerai
les diverses pttbli cations concernant Vagricul-
ture coloniale se rapportant à nos diverses
d'A f rique.
colonies d'Afrique.
La littérature documentaire vient de s'en-
richir d?une œuvre nouvelle. Ce livre, où le
taletyl de Vécrivain ne le cède en rien à ta
compétence ré.elle des questions trailées, a
pour titre : « Islamisme contre naturisme D,
Il est rouvre du Gouverneur Brevié:
Cet « essai » de psychologie politique co-
lonialedont Vimportance dépasse la modes-
tie du titre, sera lu avec fruit, non seulement
par le grand public français, mais aussi et
surtout par nos fonctionnaires coloniaux afri-
cains.
L'auteur expose clairement les prati-
ques du fétichisme qu'il appelle « natu-
risme ». Cette étude documentée de l'isla-
misme noir, tellement dissemblable de l'isla-
misme européen etllord-africaill, constitue
un récit très prenant de la lutte entre ces
deux conceptions religieuses qui. se sont, de-
puis des siècles^ disputées l'âme noire dans
l'Ouest africain.
Grâce à son expérience profonde de la psy-
chologie du noir, l'auteur définit avec une
justesse de vues remarquable, la politique re-
ligieuse à suivre par la nation souveraine
dans ces colonies.
La "rois.4ènie partie de l'oitz,ra g e est
La troisième partie de l ouvrage est consa-
crée à la politique indigène française d'au-
jourd'hui. Elle établit les directives de la
politique de demain et constitue un ensei-
gnement de la plus haute portée morale en
même temps que pratique.
Cet otevrage fait le plus grand honneur à
M. le Gouverneur Brevié, qui demeure un
des hauts fonctionnaires coloniaux les mieux
avertis des délicates questions de races en
Afrique Occidentale Française.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soiulan Français
et de la Haute-Volta
au - Conseil Supérieur des Colonies
0 0 0 .1
Rapports et Décrets
Décret du 2 février 1924, portant application
à l'Algérie des décrets du 20 janvier et du
8 août 1923 relatif aux pupuilles de la na-
tions
Décret du 5 février 1924, fixant les tarifs
des frais de justice et portant organisa-
tion de la comptabilité des officiers pu-
blics et-ministériels. en Afrique occiden-
tale française.
J. O. du 9 février 1924.
Décrets du 2 février 1924 modifiant les dé-
crets relatifs aux tarifs de solde des trou-
pes métropolitaines et des troupes colo-
niales.
Décret du 4 décembre 1923 approuvant des
arrêtés du gouverneur général de Mada-
gascar portant ouverture de crédits sup-
plémentaires aux chapitres lGri 12 et 17
du budget local (exercice 1923.)
Décret du 7 février 1924, déterminant les
conditions d'application à la Guyane fran-
çaise des livres Ior et II du code du tra-
vail et de la prévoyance sociale.
J. O. du 10 février 1924.
A L'OFFICIEL
L'Olliciel du 10 février 1924 publie une
liste de récompenses honorifiques accor-
dées pour actes de courage ou de dévoue-
ment accomplis en Algérie.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de 1 Indochine?
vient de faire connaître au ministre des.
Colonies qu'à la date du 9 février 1924, le
taux officiel de la piastre était de 10 fr. 80.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--0-0---
SOUS-SECRETARIAT DE LA MARINE
MARCHANDE -
Sont nommés Chevalier :
MM. Alexis, directeurs des Do.cks et
Entrepôts de Marseille ; Fauré, agent de la
Compagnie Générale Transatlantique à
Philtplpeville ; Castan, capitaine au long
cours à la Compagnie Marocaine péninsu-
laire ; Baudy, capitaine au long cours à
Bordeaux ; Le Rolland, capitaine au Ca-
botage, à Trégnier ; Le Cercle, capitaine au
long cours, à Binic.
–!_
CONFÉRENCE
- Notre ami, M. le Marquis de Barthélémy,
dont-on connaît l'œuvre a Camranh, fera
jeudi prochain 14 février, à 17 h. 1/2, à
l'école :des' Hautes Etudes Sociales,. 16, rue
de la Sorbonne, une conférence sur les trans-
ports maritimes en Extrême-Orient.
"", ,
A LA CHAMBRE
0-0
- DEBATS
Les décrets-lois
Avant le vote des décrets-lois, M. le Pré-
sident du Conseil interrogé a ce propos par
MM. Thomson et Morinaud leur a donné
l'assurance formelle qu'il n'en fera pas
usage pour modifier les charges actuelles
de l'Algérie, ni en ce qui concerne la con-
tribution.. militaire, ni en ce qui concerne
les garanties d'intérêt des chemins de fer.
ou sur toute autre matière.. la situation
financière actuelle de l'Algérie ne sera pas
modifiée par décreL
RAPPORTS
Suppression de l'Office Colonial et rem-
placement de cet organe par l'Agence
Uénérale des Colonies.
Le projet de loi portant suppression do
l'Oftice Colonial et remplacement de cet
organe pur l'Agence Générale des Colonies,
présente une importance beaucoup plus
grande que ne le laisserait supposer son
extrême concision. Il paraît tendre unique-
ment à sanctionner un état de fait, à don-
ner une base légale à toute une série d'ac-
tes, dont la..plupart ont été accomplis par
des prédécesseurs du mîhistre des Colo-
[iii'es actuellement en' formation et qui nous
sont présentés comme sanctionnés déjà pur
une sorte de consentement universel, en
un mot fi calmer simplement des scrupules
juridiques surgis tardivement dans l'es-
prit suit du ministre des Colonies, soit do
ses chefs de services.
La Commission des Colonies a pu se
convaincre qu'il s'agissait en réalité,- en
quatre articles succincts et quelque peu
l'élicenls. de passer l'éponge sur un cer-
tain nombre d'actes d"une légalité dou-
teuse, et de les entériner purement et sim-
plement sans eu examiner le fond. Saisie
pour la première fois de la grave question
des agences coloniales en France, elle a
cru de son devoir d'évoquer toute la ques-
tion et de la soumettre au Parlement. La
Chambre estimera sans 'doute avec elle que
le texte du Gouvernement ne pouvait être
accepté dans sa forme actuelle. La Com-
mission lui a substitué un projet. Il s'ins-
pire à la l'ois d'un plus juste souci des
linances publÎllues, d'une plus exacte ap-
préciation des rôles respectifs du Parle-
ment et du Gouvernement, dans l'étûblissc-
ment d'un programme de politique colo-
niale, enfin d'une conception plus ration-
nelle du but à atteindre et des moyens d'y
parvenir.
Noire collaborateur eL ami M. Georges
Barthélémy dans son rapport, dit que pour
arriver à une organisation rationnelle des
.irganea de propagande économique, dont
les colonies ont besoin en France, il im-
porte de définir exactement le rùle qui leur
incombe et de les dégager de tout souci
bureaucratique. Or leur objet unique, c'est
de hâter la mise en valeur des colonies, en
fndl Hun Lies échanges entre elles et la
métropole, et en propageant, dans les mi-
lieux commerciaux et populaires, les con-
naissances géographiques indispensables.
Pour l'atteindl'e, les conférences-omnibus
faites devant un cercle restreint ne suffi-
sent pas. 11 faut d'une part, satisfaire ra-
pidement ceux qui viennent s'informer, et,
d'autre part, aller vers ceux qui ne de-
mandent lien et qu'il faut intéresser aux
colonies. La presse, le cinéma, l'affiche, le
tract, l'enseignement dans les diverses éco-
les, sont les meilleurs moyens de propa-
gande. Leur recherche et leur emploi se
concilient difficilement avec la signature
de bordereaux, d'états et autres paperasses
adnJinistrnlivcs.
Le rapport propose, en conséquence, le
retour pur et simple à. l'administration
centrale du ministère des Colonie.s :
1° Ou service ùminis,tra.tii, qui a été
rattaché it l'Agence générale par le décret
du 29 i Uiii 1919 et l'arrêté du 1er mai 1920.
Ce système était bellement illogique que le
fonctionnement de ce service était resté,
malgré les règlements, sous la dépendance
directe de l'Administration centrale. Le dé-
cret du 29 juin 1919 prétendait, en effet,
décharger le ministre de l'exécution - d'une
partLe du budget colonial en le confiant à
l'Agence. U.r, la préparation et l'exécution
de ce budget incombent entièrement à l'Ad-
ministration centnitc, conformément aux
règles de la compLibilité publique ;
2° Des services coloniaux des ports, qui
ont été rattachés à l'Agence générale, par
un décret récent j iris .conformément à l'ar-
ticle 159 de la loi de finances du 30 juin
1923.
En lenninant, M. Georges Barthélémy
indique Its' tendances qui ont inspiré le
projet de loi que la Commission des Colo-
nies soumet à la Chambre. Le parlement
pourra ainsi définir les principes qui doi-
vent, d'après lui, guider la politique éco-
nomique du Gouvernement en. matière co-
loniale. La personnalité civile dont l'Of-
lice colonial eWlt investi, n a aucune raison
d'être : des arrêts récents du Conseil d'Etat
établissent, en effet, que le directeur de
l'Office *cm de l'Agence n'a pas qualito pour
représenter qui que se soit : Gouverne-
ments locaux ou ministère des Colonies.
Quant à. l'autonomie financière, elle est un
danger permanent et s'oppose au légitime
désir du Parlement d'exercer son contrôle
souverain sur lès finances publiques, na-
tionales ou cOioniales, La suppression de
ces privilèges et le retour à l'autorité nor-
male des services coloniaux fonctionnant
sur le territoire métropolitain sont donc les
conditions premières de la réforme envisa-
gée.
La Commission des Colonies, eit consé-
quence propose d'adopter le projet de loi,
qui Jiiodifie le projet présenté par le Gou-
vernement. •
EN NIGERIA
La culture du coton est en très sensible
progrès, mais jusqu'ici il demeure impos-
sible de dresser des statistiques, le produit
étant uniquement absorbé .par la consom-
mation indigène.
:' AU SÉNAT
',' .,' –0–
DANS LES COMMISSIONS
M Albert Sarraut
devant la Commission des Colonies
Ainsi que le ministre des Colonies en
avait manifesté l'intention à la suite de
la mise en retraite de M. Hubert Garbit.
ancien gouverneur général de Madagas-
car, il a été entendu par la Commission
sénatoriale des Colonies.
Depuis trente ans, File a peu demandé
au budget métropolitain et s'est outillée sur
son propre fonds. Ce pays immense, sus:
ceptible. de possibilités énormes, mais mal"
inventoriées, n'est pas suffisamment peu-
plé. Il n'a en effet que trois millions d'ha-
bitants pour une superficie plus grande que
celle de Ta France. La mortalité infantile
est l'une des causes de cette situation, aussi
doit-on tout d'abord doter Madagascar d'un
organisme d'hygiène et d'assistance médi-
cale.
- L'Ile doit être ensuite outillée afin de 'lui
permettre d'amener ses produits à la mer :
animaux, minerais, bois. Mais ce qui est
surtout important, c'est de faire un effort
immédiat afin de mettre en valeur le trou-
peau ovin de l'Ile qui doit, devenir notre
fournisseur de laine. -
Dix ou douze milliards ont été dépensés
dans nos régions libérées pour notre indus-
trie textile ; or cette industrie est à la
merci du fournisseur étranger en ce qui
concerne la laine et le coton ; sommes-
nous sûrs de ce fournisseur ?
La métropole importe annuellement envi-
ron 3 à 4 milliards des Dominions ou colo-
nies britanniques. Puis la production mon-
cliale de la laine a tendance à baisser, le
mouton de boucherie tendant à remplacer
le mouton à laine. En outre, l'industrie
britannique, sud-américaine et australienne
s'installe ou agrandit ses usines textiles.
Il nous faut donc constituer un réservoir
de laine. Or tout le sud 'de Madagascar, au
delà du Mangoky, peut devenir ce réser-
voir naturel. Entre Tuléar et Bëtroka, le
Gouvernement et la Chambre de commerce
de Roubaix ont déjà introduit 250 béliers
ou brebis mérinos du Cap. Au bout d'un
ari, l'expérience avait pleinement réussi ;
le troupeou a doublé, aussi va-t-on décupler
l'importation. -
Le Ministre des Colonies a ensuite parlé
du pétrole. Les recherches faites depuis
dix uu douze ans n'ont pas encore donné
de » pucker » : mais sur la côte occiden-
tale, 400 kilomètres carrés entre les lies
Barren et le cap Saint-André, constituent
un gisement de grès bitumeux.
Afin de réaliser ce programme, un outil-
lage économique est nécessaire ; aussi
Madagascar demande l'autorisation de con-
tracter des emprunts successifs de 40 à 50
millions chacun, qui lui permettront de
poursuivre la construction des routes, des
chemins de fer et des ports.
La population indigène est des plus intel-
ligentes ; il faut là-bas une politique de
bienveillance et de confiance ; le temps
n'est plus aux mesures draconiennes pour
l'organisation du travail. A - ce suiet les
états de service du nouveau gouverneur
donnent pleine garantie.
M. Lucien Hubert a remercié Je ministre
de son intéressant exposé, puis M. Vieu
a appelé l'attention et la bienveillance de
M. Albert Sarraut sur l'industrie lainière
de Castres et de Mazamet.
Il a ensuite fait observer que le chep-
tel bovin était malheureusement à l'état
fruste, faute de vétérinaires compétents.
Une école vétérinaire a été fondée à Tana-
narive : qu'est-elle devenue ? Elle est aussi
très nécessaire pour la création et le main-
tien du cheptel ovin.
Le Général Galliéni avait fondé des fer-
mes-modèles : ont-elles subsisté ?
La mortalité, a fait remarquer M. Schra-
meck, serait réduite dans l'île grâce à la
substitution de la laine au coton pour l'ha-
billement des indigènes. Le successeur du
général Galliéni a supprimé lés fermes-
écoles ; lés conséquences ont été déplora-
bles, il faut revenir à des. méthodes plus
rationnelles. La forêt de Madagascar a.été
livrée aux colons, et saccagée tout le long
des lignes de chemins de -fer : la colonie
a ensuite racheté le bois qu'elle avait con-
cédé gratis. Une école forestière avait été
créée à Tananarive : qu'est-elle devenue ?
Puis, Madagascar ne doit-elle pas - arriver
à produire la quinine dont nous achetons
pour une centaine de millions annuelle-
ment ?
M. Jean Morel a constaté la diminution
constante de la population ; la mortalité
s'élève à 60 0/0 ; la matrone malgache n'a
aucun principe d'hygiène : que fait-on pour
changer cet état de choses ? Songe-t-on à
éduquer les indigènes à ce sujet ?
M. Albert Sarraut pense que le préjugé
indigène contre le médecin européen qui,
après application de certaines mesures,
disparaît en Indo-Chine, pourrait aussi dis-
paraître à Madagascar, grâce à des mesu-
res identiques. ,
Au bout de dix ans, l'assistance médi-
cale en Indo-Chine a fait augmenter de
10 à 15 0/0 la population de certaines
régions.
M. Albert Lebrun a demandé si l'on
pouvait consulter le r,,
pouvait consulter le rapport des géologues
envoyés à Madagascar. M.. Albert Sarraut
a répondu que ce 'rapport serait commu-
niqué dès sa publication.
M. Lucien Hubert, président a remercié
le ministre de son intéressant, exposé en
soulignant l'intérêt d'une collaboration de
plus en plus fréquente du ministre avec la
Commission..
Election de la Martinique
-Le 9e bureau du Sénat, chargé d'exami-
ner les opérations de l'élection sénatoriale
de la Martinique, arentendu .hier un exposé
concernant .les pièces du dossier, qui lui
a été fait par M. Bouvart, au nom de la
sous-commission récemment nommée.
Le ibureau * décidé ensuite d'entendre
1 prochainement MM. Clerc, sénateur de la
Martinique, Lémery, son concurrent, et La-
I gresillière, député 'de la Martinique.
LI 8ilfte mtfMt inclus
- en À. O. F.. -
L'histoire de l'Assistance' Médicale Indi-
gène en Afrique Occidentale Française
montre qu'au début de notre, occupation,
les seuls bénéficiaires de notre action
étaient les indigènes vivants à notre con-
tact immédiat ; domestiques, tirailleurs,
gardes et employés.
De cette assistance individuelle au ma-
lade on est passé progressivement aux ten-
tatives de préservation collective. Simulta-
nément grâce à ces efforts et les favori-
sant grandement, étaient "découvertes les
causes premières et les modes de diffusion
de la plupart des grandes endémies qui
affectent les populations africaines.
Aujourd'hui, notre assistance se propose ,
de donner des soins médicaux gratuits à la
population indigène et d'assurer la police
sanitaire des épidémies, de l'hygiène et de
la Santé Publique.
Les médecins européens spécialement af-
fectés au service d'assistance sont de trois
catégories : 1° Médecins appartenant au *
cadre de l'Assistance Médicale Indigène
créé en 1912 ; ils sont au nombre de 26 ; 2°
médecins engagés, par contrat individuel r;
on en compte l6 ; 3° médecins des troupes
coloniales hors cadres ; leur nombre )
s'élève à 26.
A ce personnel il faut ajouter encore 29
médecins militaires affectés au Service Gé-
néral mais qui participent aux Services
d'assistance et 6 médecins civils installés
à Dakar ou à Rufisque à leur propre
compte. Trois de ces derniers collaborent à
l'Assistance Médicale.
Vient ensuite le personnel auxilliaire eu-
ropéen qui comprend quelques dames infir-
mières, quelques sages-femmes et un petit
nombre d'infirmiers militaires hors cadres.
Enfin, les auxiliaires indigènes. Ils se
composent :
1° De 15 médecins auxiliaires provenant
de l'Ecole de Médecine de Dakar.
Deux promotions sont sorties.
2° Trente sages-femmes auxiliaires de
même provenance. Trois promotions sont
eiT service.
3° 65 aides-médécins, sorte d'infirmiers
supérieurs.
4° 150 infirmiers répartis en cadres spé-
ciaux à chaque colonie.
5° 150 gardes ou surveillants d'hygiène.
6° 87 vaccinateurs.
70 150 chasseurs de rats.
Ne rions pas des chasseurs de rats. Ils
nous préservent de la peste et ils ont fait
d;excellente besogne. Qu'on en juge plutôt:
le nombre de rate détruits a été en 1922 de
120.000 à Dakar et de 721.009 au Sénégal.
En 1923 de 165.000 à Dakar et de 800.000
au Sénégal.
Tout ce personnel a permis de soigner
l'année dernière 111.666 malades avec
401.618 journées de traitement et 2.022.185
consultations.
En 1906, on avait enregistré 160.000 jour-
nées de traitement et 1.000.000 de consulta-
tions. Les chiffres sont allés en progres-
sant jusqu'en 1920 et sont restés à peu près
constants depuis.
Si l'on ajoute à ces chiffres que notre -
Assistance Médicale de l'A. O. F., a pres-
que entièrement supprimé la variole qui
ne sévit plus aujourd'hui - qu'-à l'état spo-
radique, qu'elle a diminué notablement.1 in-
tensité du paludisme - dans les grands cén-
tres, préservé la population de l'extension
des
des épidémies de fièvre jaune et de peste,
et réduit la mortalité infantile, on est en
droit de conclure à la grande efficacité de
nos services médicaux *en A. O. F.
Sans doute, pourrait-on faire davantage
encore, mais il faut pour cela du temps et
dé Vargent. Les résultais » acquis aujour-
d'hui'nous permettent ^d'envisager l'avenir
avec la plus grande confiance. -
-
L'aviation, coloniale
-
Les levés de plan par avion
L'avion, quoique appareil un peu capri-
cieux, rend d'énormes services quand on
sait s'en servir. Pour l'établissement dès
cartes, par exemple, il est tout indiqué.
A ce sujet, on sait .que la Compagnie aé-
rienne française a étendu aux colonies du
Nord africain son exploitation de levés de
plans par photographie' aérienne.; Les plana
de Sfax, Tozeur, Gafsa, Carthaget viennent
d'être levés par la C. A. F. ; d'autres le se-
ront sous peu. : Mascara, PhilipipevïHe,
Tlemcen, Hammam-Meskoutine, Azem-
mour, etc.
Aussi bien en France que dans les colo-
nies, apparaît une fois de plus l'intérêt de
nies, méthodes très rapides et d'une excel-
ces
lente valeur technique. :
Aéropaquets
Les L. A. L. ont décidé d'apporter une
facilité de plus au commerce marocain par;
leur service déjà si efficace, le prix du
transport des colis par avion sur la France
est ramené de 11 fr. à 9 fr. le kilog (ou les
4 décimètres cubes).
Ce prix s'entend de Casa, Rabat ou Tan-
ger d'une part, pour Toulouse Marseille ou
Perpignan: d'autre part.
La rapidité de ce transport est égal à
celui des lettres par avion, allure modemé
et'digne du Maroc et dans la tradition des
L.A.L.
Un raid espagnol
• Un hydravion espagnol a atterri, samedi,
près du port de Casablanca ayant accom-
pli sans escale le parcours des lies Sanar-
ries à Casablanca en 5 h. 20\ -
- C'est là une fort belle performance,.
i -1 -
VINGT-CINQUIEME ANNEE. No 23. LE NUMÉRO : *20 CENTIMES LUNDI SOIR,. 1^1 FEVRIER 1924
- _- - - - - 11 - - - - - --_ - - _---- - ---..;.-._- .--.t_-- --- - - -.0. - - .;,L.. - - - - .::;;",;.,.---- - - .-.-.. - - - - - - - ..-..- - .:.. - - - - .-.2- - - - - - - --- - - - - - - - - - - - - - - -
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Les Annales Coloniales
-' ,-' JOURNAL QUOTIDIEN - :, .';
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.-' - ,,' 1. -
LES ARTICLES PUBUts PAR "LESANNALES COLONIALES" SONT LA PROPasttt
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&ea^tnnonee« et Réclamei iontretucsauxBureauxduJournal et dans le* Agèricesde Publicité
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LtttaÈ ÉiCwtantiwffi i lAÉii
l'
La dernière -réunion du Conseil colo-
nial, en Gochinchine, a été marquée par
un incident soulevé par M. Lefèvre,
membre de cette Assemblée. Celui..:ci a
protesté contre la décision du Conseil de
Contentieux de Cochinchine, qui avait
prononcé l'annulation de l'élection de
deux conseillers coloniaux,, et avait ren-
du exécutoire a sentence. H s'est ^levé
avec force contre ce qui a caractérisé
« la fantaisie d'arrêtés locaux qui ten-
« datent à transformer le Conseil colo-
« niai en une simple Chambre d'enregis-
« trement ».
Il y a là deux "ordres de questions bien
distincts : d'abord, les attributions et les
prérogatives du Conseil Colonial qui ont
été singulièrement, amoindries, depuis
quelques années^ et pour la défense des-
quelles il est très; légitime de s'inquié-
ter aujourd'hui ; ensuite la composition
et les pouvoirs des' 'Conseils de conten-
tieux de rindo-Chine, qui ne semblent
plus du tout cadrer avec les libertés et
les nécessités actuelles.
M- Lefèvre nous semble avoir eu
grandement raison, et rassemblée l'a
d'ailleurs unanimement suivi dans cette
quesLÎQÏl\'}Qr&qu'il s'est-élevé contre les
prétentions -du Conseil de Contentieux
de Ünchinchine, qui, empiétant sur les
pouvoirs d'u Conseil cVEtat, gavait pas
craint, dans une .affaire d'ordre essen-
tiellement peïitique, de déclarer immé-
diatement exécutoire sa décision.
Une pareille prétention attire l'atten-
tion sur la compositieai de ces assem-
blées qui, plusieurs lois remaniées, sont
loin - de donner à .ceux qui en sont
justiciaMes, la protection et les garan-
ties au'ils ont droit d'en attendre. -
Autrefois l'examen des affaires conten-
tieuses,. était réservé, au Tonkin ou en
COchinchine, au Conseil de Protectorat
ou au Conseil de Gouvernement, aux-
quels étaient adjoints, en la circonstan-
-ce, deux magistrats, de préférence deux
Conseillera à i-a Gour d'appel. Mais le
Président de l'Assemblée restait toujours
le chef du Service Local, celui-là. même
dont la décision était contestée et les
autorités administratives qui l'entou-
raient, constituaient encore, pour l'ap-
préciation des faits, l'élément prépondé-
rant. Quelles que fussent l'indépendance
et l'impartialité des membres de ce Con-
seil, ils n'en subissaient pas moins une
pression morale, dans l'élaboration du
verdict qu'ils avaient à rendre. Il arri-
vait, parfois, cependant, que le Conseil
de Contentieux administratif reformât
ou mol • P Û i « f qu'avait fait l'Administra-
tion, mai& le plus souvent, avec le con-
sentement tacite du chef de Service lo-
cal, lui-même, qui n'était pas fâché de
se voir imposer une décision que dans
son 'grand désir d'irresponsabilité, il hé-
sitait quelquefois à prendre lui-même.
D'ailleurs ce Contentieux formait un tri-
bunal de premier degré, et dans les gros-
ses questions soulevées par les intéres-
sés, il n'était guère considéré que com-
me constituant le premier rouage obli-
gatoire de la' procédure à suivre. Il ne
pouvait avoir une -valeur juridique bien
convaincante.
L'Administration reconnaissant com-
bien un semblalble tribunal administra-
tif offrait une garantie fragile et illu-
soire aux justiciables, s'est décidée elle-
même, à en modifier la composition.
Elle a compris que le chef du Service
Local, avec son Conseil administratif,
ne pouvait, à la fois être juge et partie,
et eljea décidé que le Contentieux admi-
nistratif serait présidé par un Conseiller
à la Cour d'Appel, assisté de fonction-
naires d'ordre administratif : adminis-
trateurs ou résidents investis de leur
nouveau mandat par décret.
En théorie, tout au moins, c'était là
une réforme d'un intérêt considérable.
Si dans la pratique elle n'a pas donné
les résultats attendus, c'est que le choix
des juges n'a pas été suffisamment sous-
trait aux influences locales.
Gomme les nouvelles fonctions com-
portaient des avantages matériels assez
appréciables, elles étaient naturellement
assez recherchées et nécessitaient une
sélection où l'administration jouait un
rôle 'trô& important, C'est elle qui dres-
sait-la liste des membres du Conseil ou
de leurs suppléants soumis à la nomi-
nation du Président de la République et
c'eût été assez mal connaître l'esprit qui
l'animait que de croire que ses candi-
dats "étaient ceux qui faisaient particu-
lièrement preuve de. qualités d'indépen-
dance ou de caractère.
D'autre part, n'en eut-il pas été ainsi ;
ces fonctionnaires, investis d'un man-
dat spécial, pour une durée déterminée,
n'en restaient pas moins à la dévotion
de l'autorité administrative, dont ils
avaient tant à attendre comme faveur et
comme avancement
L'ancien Contentieux administratif se
composait de hauts fonctionnaires : Gé-
néral commandant la brigade, Comman-
dant de la Marine, Chef du Service ad-
ministratif, Procureur Général qui, ar-
rivés, pour la plupart, au sommet de la
hiérarchie, étaient susceptibles de ma-
nifester leur libre arbitre en certaines
circonstances. Le Conseil de Contentieux
actuel, sous une apparence de détache-
ment beaucoup plus complet, est en réa-
lité composé de fonctionnaires, assuré-
ment déjà d'un certain grade, mais
néanmoins relevant directement de l'Ad-
ministration et- tenus, par cela même, a
beaucoup de prudence et à une grande
circonspection. Ils y sont d'autant plus
tenus qu'ils auront, été plus soigneu-
sement et rigoureusement choisis !
Il en résulte que le fonctionnement du
Conseil de Contentieux en IndorChine
est tout à fait défectueux; et l'on ne doit
pas être surpris qu'il ait soulevé de vi-
ves protestations. - Les affaires qui au-
raient- intérêt à sortir de suite languis-
sent- et- s''aGcumulent, soit parce que le
Conseil desorganise, le plus souvent, ne
..peut fonctionner, soit parce que l'Admi-
"nistration n'a pas intérêt, à les évoquer
plus, tôt. Les dossiers sont souvent mal
étudiés, et les décisions prises indiquent
- une méconnaissance complète des inté-
rêts en cause. ,.
n se peut que ^Administration se sou-
cie parfois assez peu des questions sou-
mises à rexaffifen du Conseil de Conten-
tieux Administratif, il se peut aussi
qu'eflile enregistre, avec une certaine sa-
tisfaction l'intervention d'une solution
contentieuse lui épargnant une décision
gracieuse, souvent peu conforme à l'es-
prit qui l'anime, mais lorsqu'elle inter-
vient dans une affaire et manifeste plus
ou moins nettement, ses préférences, le
sort de cette, affaire ne saurait être dou,
teux.
Ainsi se justifie pleinement l'émotion-l
du Conseil Colonial de Cochinchine qui,
sous des formes de déférence et de cour-
toisie, a tout de même tenu à relever net-
tement l'acte d'absolutisme dont il avait
été victime. (
L'incident n'aura pas échappé à M. le
Gouverneur Général Merlin qui, dans son
désir de donner à l'Indo-Chine les ga-
ranties de libéralisme, et de décentrali-
sation qu'elle attend.de lui, ne manque-
ra pas de prescrire une réorganisation
des Conseils administratifs contentieux
de la Colonie plus en harmonie avec les
progrès actuels.
Maurice Bouilloux-Lsront,
Député du Finistère,
Membre de la Commission
'des Finances.
Commerce de la France
avec ses colonies
Voici d'après les statistiques de la direc-
tion des Douanes, les chiffres relatifs à nos
importations et exportations en provenance
et à destination des colonies françaises et
pays de protectorat, pendant l'année 1923,
ainsi que les chiffres correspondants de
l'année précédente.
Importations (en milliers de francs) :
Année Année
1923 1922
Algérie 1.225.018 070.203
Tunisie 301.425 199.525
Maroc ,' 122.063 78.732
Sénégal 275.627 202.557
Madagascar 150.243 61.893
Indochine française.. 331.529 199.030
Autres colonies et
pays de protectorat 666.042 586.401
Exportations (en milliers de francs)
Année Année
1923 1922
Algérie 2.068.724 1.716.319
Tunisie 426.439 265.627
Maroc ..,. 486.217 487.801
Sénégal 194.839 94.834
Madagascar 113.113 84.813
Indochine française 415.973 257.640
Autres colonies er.
pays de protectorat. 3G1.3G1 214.389
Le total de nos importations en provenan-
ce de l'étranger s'est chiffré en 1923 à
29.536.032.000 francs contre 21.631.987.000 fr.
en 1922.
Quant à nos exportations à destination de
l'étranger, elles se sont élevées l'an der-
nier à 26.361.904.000 francs contre 18 mil.
liards 257.520.000 francs l'année précédente.
Les achats effectués dans l'ensemble de
nos colonieTont atteint, en 1923, 3 milliards
071.980.000 francs, au lieu de 2 milliards
208.3-41.000 francs en 1922, et nos ventes s'y
sont élevées à 4.069.606.000 francs, contre
3.121.423.000 francs. -
De ces chiffres, il résulte que la balance
visible de notre commerce avec l'étranger
s'est traduite, l'année dernière, par un dé-
ficit de 3.174.128.000 francs, et celle de nos
échanges avec les colonies françaises et
pays de protectorat par un excédent d'ex.
portations de 997.626.000 francs. ,
-–
Le service dts mandats-cartes
est étendu à la Tunisie et' au Maroc
Les mandats-cartes' o#lettres payables à
domicile qui n'étaient admis que pour la
France et l'Algérie sont, dès à présent,
acceptés pour la. Tunisie et la zone fran-
çaise ctu Maroc. ;
'OJos:d'nn uouvfarDm(
La littérature coloniale
«- fechiiiqiie i), si je fuis*
m'exprimer ains, par op-
position ceuec la littérature
coloniale « .d'imagina-
tion », s'enrichit petit à
petit, d'excellents ouvra-
ges.
D'intéressantes brochu-
res de vulgarisation et les numéros spéciaux
illustrés des Annales Coloniales sur chacune
de nos possessions soutiennent heureusement
V effort de propagande colqnialè.
Par aillems, il existe un certain nombre
d'ouvrages d'ordreiplus général, peu connus
du grand public, et parmi lesquels je citerai
les diverses pttbli cations concernant Vagricul-
ture coloniale se rapportant à nos diverses
d'A f rique.
colonies d'Afrique.
La littérature documentaire vient de s'en-
richir d?une œuvre nouvelle. Ce livre, où le
taletyl de Vécrivain ne le cède en rien à ta
compétence ré.elle des questions trailées, a
pour titre : « Islamisme contre naturisme D,
Il est rouvre du Gouverneur Brevié:
Cet « essai » de psychologie politique co-
lonialedont Vimportance dépasse la modes-
tie du titre, sera lu avec fruit, non seulement
par le grand public français, mais aussi et
surtout par nos fonctionnaires coloniaux afri-
cains.
L'auteur expose clairement les prati-
ques du fétichisme qu'il appelle « natu-
risme ». Cette étude documentée de l'isla-
misme noir, tellement dissemblable de l'isla-
misme européen etllord-africaill, constitue
un récit très prenant de la lutte entre ces
deux conceptions religieuses qui. se sont, de-
puis des siècles^ disputées l'âme noire dans
l'Ouest africain.
Grâce à son expérience profonde de la psy-
chologie du noir, l'auteur définit avec une
justesse de vues remarquable, la politique re-
ligieuse à suivre par la nation souveraine
dans ces colonies.
La "rois.4ènie partie de l'oitz,ra g e est
La troisième partie de l ouvrage est consa-
crée à la politique indigène française d'au-
jourd'hui. Elle établit les directives de la
politique de demain et constitue un ensei-
gnement de la plus haute portée morale en
même temps que pratique.
Cet otevrage fait le plus grand honneur à
M. le Gouverneur Brevié, qui demeure un
des hauts fonctionnaires coloniaux les mieux
avertis des délicates questions de races en
Afrique Occidentale Française.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soiulan Français
et de la Haute-Volta
au - Conseil Supérieur des Colonies
0 0 0 .1
Rapports et Décrets
Décret du 2 février 1924, portant application
à l'Algérie des décrets du 20 janvier et du
8 août 1923 relatif aux pupuilles de la na-
tions
Décret du 5 février 1924, fixant les tarifs
des frais de justice et portant organisa-
tion de la comptabilité des officiers pu-
blics et-ministériels. en Afrique occiden-
tale française.
J. O. du 9 février 1924.
Décrets du 2 février 1924 modifiant les dé-
crets relatifs aux tarifs de solde des trou-
pes métropolitaines et des troupes colo-
niales.
Décret du 4 décembre 1923 approuvant des
arrêtés du gouverneur général de Mada-
gascar portant ouverture de crédits sup-
plémentaires aux chapitres lGri 12 et 17
du budget local (exercice 1923.)
Décret du 7 février 1924, déterminant les
conditions d'application à la Guyane fran-
çaise des livres Ior et II du code du tra-
vail et de la prévoyance sociale.
J. O. du 10 février 1924.
A L'OFFICIEL
L'Olliciel du 10 février 1924 publie une
liste de récompenses honorifiques accor-
dées pour actes de courage ou de dévoue-
ment accomplis en Algérie.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de 1 Indochine?
vient de faire connaître au ministre des.
Colonies qu'à la date du 9 février 1924, le
taux officiel de la piastre était de 10 fr. 80.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--0-0---
SOUS-SECRETARIAT DE LA MARINE
MARCHANDE -
Sont nommés Chevalier :
MM. Alexis, directeurs des Do.cks et
Entrepôts de Marseille ; Fauré, agent de la
Compagnie Générale Transatlantique à
Philtplpeville ; Castan, capitaine au long
cours à la Compagnie Marocaine péninsu-
laire ; Baudy, capitaine au long cours à
Bordeaux ; Le Rolland, capitaine au Ca-
botage, à Trégnier ; Le Cercle, capitaine au
long cours, à Binic.
–!_
CONFÉRENCE
- Notre ami, M. le Marquis de Barthélémy,
dont-on connaît l'œuvre a Camranh, fera
jeudi prochain 14 février, à 17 h. 1/2, à
l'école :des' Hautes Etudes Sociales,. 16, rue
de la Sorbonne, une conférence sur les trans-
ports maritimes en Extrême-Orient.
"", ,
A LA CHAMBRE
0-0
- DEBATS
Les décrets-lois
Avant le vote des décrets-lois, M. le Pré-
sident du Conseil interrogé a ce propos par
MM. Thomson et Morinaud leur a donné
l'assurance formelle qu'il n'en fera pas
usage pour modifier les charges actuelles
de l'Algérie, ni en ce qui concerne la con-
tribution.. militaire, ni en ce qui concerne
les garanties d'intérêt des chemins de fer.
ou sur toute autre matière.. la situation
financière actuelle de l'Algérie ne sera pas
modifiée par décreL
RAPPORTS
Suppression de l'Office Colonial et rem-
placement de cet organe par l'Agence
Uénérale des Colonies.
Le projet de loi portant suppression do
l'Oftice Colonial et remplacement de cet
organe pur l'Agence Générale des Colonies,
présente une importance beaucoup plus
grande que ne le laisserait supposer son
extrême concision. Il paraît tendre unique-
ment à sanctionner un état de fait, à don-
ner une base légale à toute une série d'ac-
tes, dont la..plupart ont été accomplis par
des prédécesseurs du mîhistre des Colo-
[iii'es actuellement en' formation et qui nous
sont présentés comme sanctionnés déjà pur
une sorte de consentement universel, en
un mot fi calmer simplement des scrupules
juridiques surgis tardivement dans l'es-
prit suit du ministre des Colonies, soit do
ses chefs de services.
La Commission des Colonies a pu se
convaincre qu'il s'agissait en réalité,- en
quatre articles succincts et quelque peu
l'élicenls. de passer l'éponge sur un cer-
tain nombre d'actes d"une légalité dou-
teuse, et de les entériner purement et sim-
plement sans eu examiner le fond. Saisie
pour la première fois de la grave question
des agences coloniales en France, elle a
cru de son devoir d'évoquer toute la ques-
tion et de la soumettre au Parlement. La
Chambre estimera sans 'doute avec elle que
le texte du Gouvernement ne pouvait être
accepté dans sa forme actuelle. La Com-
mission lui a substitué un projet. Il s'ins-
pire à la l'ois d'un plus juste souci des
linances publÎllues, d'une plus exacte ap-
préciation des rôles respectifs du Parle-
ment et du Gouvernement, dans l'étûblissc-
ment d'un programme de politique colo-
niale, enfin d'une conception plus ration-
nelle du but à atteindre et des moyens d'y
parvenir.
Noire collaborateur eL ami M. Georges
Barthélémy dans son rapport, dit que pour
arriver à une organisation rationnelle des
.irganea de propagande économique, dont
les colonies ont besoin en France, il im-
porte de définir exactement le rùle qui leur
incombe et de les dégager de tout souci
bureaucratique. Or leur objet unique, c'est
de hâter la mise en valeur des colonies, en
fndl Hun Lies échanges entre elles et la
métropole, et en propageant, dans les mi-
lieux commerciaux et populaires, les con-
naissances géographiques indispensables.
Pour l'atteindl'e, les conférences-omnibus
faites devant un cercle restreint ne suffi-
sent pas. 11 faut d'une part, satisfaire ra-
pidement ceux qui viennent s'informer, et,
d'autre part, aller vers ceux qui ne de-
mandent lien et qu'il faut intéresser aux
colonies. La presse, le cinéma, l'affiche, le
tract, l'enseignement dans les diverses éco-
les, sont les meilleurs moyens de propa-
gande. Leur recherche et leur emploi se
concilient difficilement avec la signature
de bordereaux, d'états et autres paperasses
adnJinistrnlivcs.
Le rapport propose, en conséquence, le
retour pur et simple à. l'administration
centrale du ministère des Colonie.s :
1° Ou service ùminis,tra.tii, qui a été
rattaché it l'Agence générale par le décret
du 29 i Uiii 1919 et l'arrêté du 1er mai 1920.
Ce système était bellement illogique que le
fonctionnement de ce service était resté,
malgré les règlements, sous la dépendance
directe de l'Administration centrale. Le dé-
cret du 29 juin 1919 prétendait, en effet,
décharger le ministre de l'exécution - d'une
partLe du budget colonial en le confiant à
l'Agence. U.r, la préparation et l'exécution
de ce budget incombent entièrement à l'Ad-
ministration centnitc, conformément aux
règles de la compLibilité publique ;
2° Des services coloniaux des ports, qui
ont été rattachés à l'Agence générale, par
un décret récent j iris .conformément à l'ar-
ticle 159 de la loi de finances du 30 juin
1923.
En lenninant, M. Georges Barthélémy
indique Its' tendances qui ont inspiré le
projet de loi que la Commission des Colo-
nies soumet à la Chambre. Le parlement
pourra ainsi définir les principes qui doi-
vent, d'après lui, guider la politique éco-
nomique du Gouvernement en. matière co-
loniale. La personnalité civile dont l'Of-
lice colonial eWlt investi, n a aucune raison
d'être : des arrêts récents du Conseil d'Etat
établissent, en effet, que le directeur de
l'Office *cm de l'Agence n'a pas qualito pour
représenter qui que se soit : Gouverne-
ments locaux ou ministère des Colonies.
Quant à. l'autonomie financière, elle est un
danger permanent et s'oppose au légitime
désir du Parlement d'exercer son contrôle
souverain sur lès finances publiques, na-
tionales ou cOioniales, La suppression de
ces privilèges et le retour à l'autorité nor-
male des services coloniaux fonctionnant
sur le territoire métropolitain sont donc les
conditions premières de la réforme envisa-
gée.
La Commission des Colonies, eit consé-
quence propose d'adopter le projet de loi,
qui Jiiodifie le projet présenté par le Gou-
vernement. •
EN NIGERIA
La culture du coton est en très sensible
progrès, mais jusqu'ici il demeure impos-
sible de dresser des statistiques, le produit
étant uniquement absorbé .par la consom-
mation indigène.
:' AU SÉNAT
',' .,' –0–
DANS LES COMMISSIONS
M Albert Sarraut
devant la Commission des Colonies
Ainsi que le ministre des Colonies en
avait manifesté l'intention à la suite de
la mise en retraite de M. Hubert Garbit.
ancien gouverneur général de Madagas-
car, il a été entendu par la Commission
sénatoriale des Colonies.
Depuis trente ans, File a peu demandé
au budget métropolitain et s'est outillée sur
son propre fonds. Ce pays immense, sus:
ceptible. de possibilités énormes, mais mal"
inventoriées, n'est pas suffisamment peu-
plé. Il n'a en effet que trois millions d'ha-
bitants pour une superficie plus grande que
celle de Ta France. La mortalité infantile
est l'une des causes de cette situation, aussi
doit-on tout d'abord doter Madagascar d'un
organisme d'hygiène et d'assistance médi-
cale.
- L'Ile doit être ensuite outillée afin de 'lui
permettre d'amener ses produits à la mer :
animaux, minerais, bois. Mais ce qui est
surtout important, c'est de faire un effort
immédiat afin de mettre en valeur le trou-
peau ovin de l'Ile qui doit, devenir notre
fournisseur de laine. -
Dix ou douze milliards ont été dépensés
dans nos régions libérées pour notre indus-
trie textile ; or cette industrie est à la
merci du fournisseur étranger en ce qui
concerne la laine et le coton ; sommes-
nous sûrs de ce fournisseur ?
La métropole importe annuellement envi-
ron 3 à 4 milliards des Dominions ou colo-
nies britanniques. Puis la production mon-
cliale de la laine a tendance à baisser, le
mouton de boucherie tendant à remplacer
le mouton à laine. En outre, l'industrie
britannique, sud-américaine et australienne
s'installe ou agrandit ses usines textiles.
Il nous faut donc constituer un réservoir
de laine. Or tout le sud 'de Madagascar, au
delà du Mangoky, peut devenir ce réser-
voir naturel. Entre Tuléar et Bëtroka, le
Gouvernement et la Chambre de commerce
de Roubaix ont déjà introduit 250 béliers
ou brebis mérinos du Cap. Au bout d'un
ari, l'expérience avait pleinement réussi ;
le troupeou a doublé, aussi va-t-on décupler
l'importation. -
Le Ministre des Colonies a ensuite parlé
du pétrole. Les recherches faites depuis
dix uu douze ans n'ont pas encore donné
de » pucker » : mais sur la côte occiden-
tale, 400 kilomètres carrés entre les lies
Barren et le cap Saint-André, constituent
un gisement de grès bitumeux.
Afin de réaliser ce programme, un outil-
lage économique est nécessaire ; aussi
Madagascar demande l'autorisation de con-
tracter des emprunts successifs de 40 à 50
millions chacun, qui lui permettront de
poursuivre la construction des routes, des
chemins de fer et des ports.
La population indigène est des plus intel-
ligentes ; il faut là-bas une politique de
bienveillance et de confiance ; le temps
n'est plus aux mesures draconiennes pour
l'organisation du travail. A - ce suiet les
états de service du nouveau gouverneur
donnent pleine garantie.
M. Lucien Hubert a remercié Je ministre
de son intéressant exposé, puis M. Vieu
a appelé l'attention et la bienveillance de
M. Albert Sarraut sur l'industrie lainière
de Castres et de Mazamet.
Il a ensuite fait observer que le chep-
tel bovin était malheureusement à l'état
fruste, faute de vétérinaires compétents.
Une école vétérinaire a été fondée à Tana-
narive : qu'est-elle devenue ? Elle est aussi
très nécessaire pour la création et le main-
tien du cheptel ovin.
Le Général Galliéni avait fondé des fer-
mes-modèles : ont-elles subsisté ?
La mortalité, a fait remarquer M. Schra-
meck, serait réduite dans l'île grâce à la
substitution de la laine au coton pour l'ha-
billement des indigènes. Le successeur du
général Galliéni a supprimé lés fermes-
écoles ; lés conséquences ont été déplora-
bles, il faut revenir à des. méthodes plus
rationnelles. La forêt de Madagascar a.été
livrée aux colons, et saccagée tout le long
des lignes de chemins de -fer : la colonie
a ensuite racheté le bois qu'elle avait con-
cédé gratis. Une école forestière avait été
créée à Tananarive : qu'est-elle devenue ?
Puis, Madagascar ne doit-elle pas - arriver
à produire la quinine dont nous achetons
pour une centaine de millions annuelle-
ment ?
M. Jean Morel a constaté la diminution
constante de la population ; la mortalité
s'élève à 60 0/0 ; la matrone malgache n'a
aucun principe d'hygiène : que fait-on pour
changer cet état de choses ? Songe-t-on à
éduquer les indigènes à ce sujet ?
M. Albert Sarraut pense que le préjugé
indigène contre le médecin européen qui,
après application de certaines mesures,
disparaît en Indo-Chine, pourrait aussi dis-
paraître à Madagascar, grâce à des mesu-
res identiques. ,
Au bout de dix ans, l'assistance médi-
cale en Indo-Chine a fait augmenter de
10 à 15 0/0 la population de certaines
régions.
M. Albert Lebrun a demandé si l'on
pouvait consulter le r,,
pouvait consulter le rapport des géologues
envoyés à Madagascar. M.. Albert Sarraut
a répondu que ce 'rapport serait commu-
niqué dès sa publication.
M. Lucien Hubert, président a remercié
le ministre de son intéressant, exposé en
soulignant l'intérêt d'une collaboration de
plus en plus fréquente du ministre avec la
Commission..
Election de la Martinique
-Le 9e bureau du Sénat, chargé d'exami-
ner les opérations de l'élection sénatoriale
de la Martinique, arentendu .hier un exposé
concernant .les pièces du dossier, qui lui
a été fait par M. Bouvart, au nom de la
sous-commission récemment nommée.
Le ibureau * décidé ensuite d'entendre
1 prochainement MM. Clerc, sénateur de la
Martinique, Lémery, son concurrent, et La-
I gresillière, député 'de la Martinique.
LI 8ilfte mtfMt inclus
- en À. O. F.. -
L'histoire de l'Assistance' Médicale Indi-
gène en Afrique Occidentale Française
montre qu'au début de notre, occupation,
les seuls bénéficiaires de notre action
étaient les indigènes vivants à notre con-
tact immédiat ; domestiques, tirailleurs,
gardes et employés.
De cette assistance individuelle au ma-
lade on est passé progressivement aux ten-
tatives de préservation collective. Simulta-
nément grâce à ces efforts et les favori-
sant grandement, étaient "découvertes les
causes premières et les modes de diffusion
de la plupart des grandes endémies qui
affectent les populations africaines.
Aujourd'hui, notre assistance se propose ,
de donner des soins médicaux gratuits à la
population indigène et d'assurer la police
sanitaire des épidémies, de l'hygiène et de
la Santé Publique.
Les médecins européens spécialement af-
fectés au service d'assistance sont de trois
catégories : 1° Médecins appartenant au *
cadre de l'Assistance Médicale Indigène
créé en 1912 ; ils sont au nombre de 26 ; 2°
médecins engagés, par contrat individuel r;
on en compte l6 ; 3° médecins des troupes
coloniales hors cadres ; leur nombre )
s'élève à 26.
A ce personnel il faut ajouter encore 29
médecins militaires affectés au Service Gé-
néral mais qui participent aux Services
d'assistance et 6 médecins civils installés
à Dakar ou à Rufisque à leur propre
compte. Trois de ces derniers collaborent à
l'Assistance Médicale.
Vient ensuite le personnel auxilliaire eu-
ropéen qui comprend quelques dames infir-
mières, quelques sages-femmes et un petit
nombre d'infirmiers militaires hors cadres.
Enfin, les auxiliaires indigènes. Ils se
composent :
1° De 15 médecins auxiliaires provenant
de l'Ecole de Médecine de Dakar.
Deux promotions sont sorties.
2° Trente sages-femmes auxiliaires de
même provenance. Trois promotions sont
eiT service.
3° 65 aides-médécins, sorte d'infirmiers
supérieurs.
4° 150 infirmiers répartis en cadres spé-
ciaux à chaque colonie.
5° 150 gardes ou surveillants d'hygiène.
6° 87 vaccinateurs.
70 150 chasseurs de rats.
Ne rions pas des chasseurs de rats. Ils
nous préservent de la peste et ils ont fait
d;excellente besogne. Qu'on en juge plutôt:
le nombre de rate détruits a été en 1922 de
120.000 à Dakar et de 721.009 au Sénégal.
En 1923 de 165.000 à Dakar et de 800.000
au Sénégal.
Tout ce personnel a permis de soigner
l'année dernière 111.666 malades avec
401.618 journées de traitement et 2.022.185
consultations.
En 1906, on avait enregistré 160.000 jour-
nées de traitement et 1.000.000 de consulta-
tions. Les chiffres sont allés en progres-
sant jusqu'en 1920 et sont restés à peu près
constants depuis.
Si l'on ajoute à ces chiffres que notre -
Assistance Médicale de l'A. O. F., a pres-
que entièrement supprimé la variole qui
ne sévit plus aujourd'hui - qu'-à l'état spo-
radique, qu'elle a diminué notablement.1 in-
tensité du paludisme - dans les grands cén-
tres, préservé la population de l'extension
des
des épidémies de fièvre jaune et de peste,
et réduit la mortalité infantile, on est en
droit de conclure à la grande efficacité de
nos services médicaux *en A. O. F.
Sans doute, pourrait-on faire davantage
encore, mais il faut pour cela du temps et
dé Vargent. Les résultais » acquis aujour-
d'hui'nous permettent ^d'envisager l'avenir
avec la plus grande confiance. -
-
L'aviation, coloniale
-
Les levés de plan par avion
L'avion, quoique appareil un peu capri-
cieux, rend d'énormes services quand on
sait s'en servir. Pour l'établissement dès
cartes, par exemple, il est tout indiqué.
A ce sujet, on sait .que la Compagnie aé-
rienne française a étendu aux colonies du
Nord africain son exploitation de levés de
plans par photographie' aérienne.; Les plana
de Sfax, Tozeur, Gafsa, Carthaget viennent
d'être levés par la C. A. F. ; d'autres le se-
ront sous peu. : Mascara, PhilipipevïHe,
Tlemcen, Hammam-Meskoutine, Azem-
mour, etc.
Aussi bien en France que dans les colo-
nies, apparaît une fois de plus l'intérêt de
nies, méthodes très rapides et d'une excel-
ces
lente valeur technique. :
Aéropaquets
Les L. A. L. ont décidé d'apporter une
facilité de plus au commerce marocain par;
leur service déjà si efficace, le prix du
transport des colis par avion sur la France
est ramené de 11 fr. à 9 fr. le kilog (ou les
4 décimètres cubes).
Ce prix s'entend de Casa, Rabat ou Tan-
ger d'une part, pour Toulouse Marseille ou
Perpignan: d'autre part.
La rapidité de ce transport est égal à
celui des lettres par avion, allure modemé
et'digne du Maroc et dans la tradition des
L.A.L.
Un raid espagnol
• Un hydravion espagnol a atterri, samedi,
près du port de Casablanca ayant accom-
pli sans escale le parcours des lies Sanar-
ries à Casablanca en 5 h. 20\ -
- C'est là une fort belle performance,.
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