Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 février 1924 05 février 1924
Description : 1924/02/05 (A25,N20). 1924/02/05 (A25,N20).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411124h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
"VINGT-CINQUIEME! ANNEE. - No 20 LE NUMERO : 20 CENTIMES MARDI S01R! 5 FEVRIER 1924 1
- - - - - - - - - '---- - ..-:.-- - -- - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - -- U- - - - - - - - - - - - -- - -- - - -- - -
Les Annales Coloniales
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* - * 1 -
Le Grand Conseil de Tunisie
Le grand Conseil cla Tunisie', a tenu,
aui mois de ..diécembre, une session die
trois semaines, féconde en résultats
immédiats, mais surtout abondante
en suggestions et en promesses, pour
l'aivenir.
Ha.pplellons que le grand Conseil de
Tunisie est rassemblée des repré-
sentants de la population indigène ap-
ipcûée à se prononcer SUIT le budget du
ProteCitorat. Elite est formée, pour la
partie française, de membres édus pair
le suffrage universel et de délégués
d'e$' grands corps économiques du
pays, édus eux-m'ômes par les intéres-
r., , .,,. - ---.---.- - - ¡-,n__--
ses : unamtres ae uoammieircu, uwiii-
bres d'AigTîouilture, Cham'bras, minières;
sa section indigène se compose de nota-
bles Tunisiens choisis) parimi le indus-
triels, les commerçants, des agricul-
teurs ayant-toute indépendance.
Une logique apparente Voudrait peut-
être que l'on fît un exposé des problè-
mes aibordés- sinon résolus, des ques-
tions discutées, avant de se livrer à
-une appréciation génôraile. D'ailleurs,
ptusiieuiisi deI ces piroMlèimes méritent
d'être examinée à part, et nous nous
proposons d'en traiter quelques-uns.
jMiais, aîiiijfcmtfdf'hu'i!, c'eist Fiimpression
d'ensemble qui se dégage des séances
de l assemtdée tunisienne que nous es-
sayons de résiiaiier.
: Le Grand1 Conseil de Tunisie est
ijl'&ut.a.nt plus intéressant à examiner
que c'est presque un débutant : la. ses-
sion dont nous, nous. occupons n'est
que la, seclond-e de sa jeune existence.
Cl'eslk en egfelt, en. 1922, seulement
qu'il .a vu le- jour, grâce à l'animateur
que M. Litciêrï Saint, réminent Rési-
dent GoéInéral, a voulu: être pour la Tu-
nisie.
Avec une initiative généreuse, que
certains ont atloyrs estimée audacieuse
Jusqu'à l'imprudence, mais à laquelle
les événements donnent, à. chaque ins-
tant, raison, H a institué cette assem-
blée délibérante, au lieu et place de
l'ancienne Conférence Gonsudtativie.
Certes, ill ne faudrait pais, en recon-
naissant que sa disparition fut un pro-
igtrès, paraître, mésestimer les services
considérables que cette première orga-
nisation représentative a rendus, sons
sa forme arohJaïque. Mais il était temps
de supprimer la division en collèges
qui ne laissait pas s'étabdir entre tous
les éllétmoots. de la population la solida-
rité désirable, et qui incitait les repré-
sentants élus par des catégories trop
tranchées à se préoiccuper surtout des
intérêts partiels dont ils avaient la
charge immédiate, en perdant quelque-
fois un peu de vue l'ensemble des
questions et leurs répercussions géné-
Mes.
Certains avaient redooité que ces in-
térêts partieils fussent sacrifiés, dans
la nouvelle institution, à la 10i brutale
pu nombre. La représentation spéciale
des intérêts économiques obviait. ûeijà
à cette apprélhension ; mais rexpérien-
ce a démontré que cette crainte n'était
pas fondée. Les édus du suffrage uni-
versel, tout en introduisant dans l'as-
semblée -un esprit nouveau qui peut
être diversement apprécié, ou plutôt
d'ont toutes les manifestations ne Inéll'Ï--
tent pas la. même note édogieuse, ont
prouvé cp'ids se préoccupaient avec
Ain églad souci des divers groupements
d'électeurs ainsi que des grandes quies-
tions générales important à la prospé-
rité, à la vie du pays tout entier. En
ce pays du! soleil, les. mares, staignantes
seraient tôt dessébhéeis.
Ce témoignage qu'en toute sincérité,
en toute conscience, nous rendons avec
plaisir aux édiUS, à tous les élus, du
suffrage universel, nous permet, nous
ordonne même, de faire obseirver que
certains d'entre eux, et ce ne sont pas
ceux qui ont droit à la moindre r art
de l'éloge, seraient bien inspirés en ce
départissant de cette attitude doctri-
naire qu'ils ont cru devoir affirmer
àveo une oislientation moins imlpres-
sionnante qu'eue n'a, l'intention de
l'être, en deux ou trois circonstances.
Vraiment, voir introduire dans le
protectorat tunisien, drapeaux dé-
ployés et fanfares sonnantes, les gran-
des divisions politiques miondiales,
cela, prête au moins à sourire, lorsque
l'on regarde de 101n ce qui se passe en
ce pays très sympathique, très at-
trayant, et dont les proposions res-
treintes ne sont pas l'un des moindres
.charmes. On ne peut s'empêcher de
penser quiet vouloir imiter les, autres,
il n'en sera jamais qu'une copie mi-
nusicule, tandis que peut-être, prooisé-
ment 'en raison de son peu d'étendue,
on aurait pui essayer d'en faire autre
cihioise, et, qui sait, peut-être un terri-
toire modèle., un vardin d'essai social,
une serre, une pépinière, dont les
fleurs sélectionnées et les arbrisseaux
précieux1, auraient pu se répandre,
transplantés, ensuite) dans des. régions
plus vastes, chez des multitudes plus
nombreuses.
Ce. n'est là qu'utn rêve ou plutôt une
an tiithèse idéaile. Ici,. c..mme. en tant
*
d'autres choses, c'est probablement le
cas de répéter : in meaio stat virtus, la
sagesse est entre les deux extrêmes.
Cette saigesseï pondératrice qui im-
pose. ou mieux qui suggère l'équilibre,
nous paraît fOlrt heureusement person-
nifiée, en Tunisie, par le Résident Gé-
nérail qui y représente la France et la
République avec, la plus digne autorité.
Le témoignage le plusi favorable à son
adresse lui est rendu par ceux-là mû-
mes qui, pour des motifs sur lesquels
il ne faut jamais bOOUlCOiU!P' s'appesan-
tir, condamnent non point sa politi-
que- générale, car nous ne lui connais-
sons point, de tels adversaires, mais
taie ou telle -de- ses. décisions, et qui
ont toujours grand so'in d'accompagner
cette critiqué des plus grands éloges
pour la personnalité de M. Lucien
Saint.
C'est encore ce qui vient de se pas-
ser au Grand Conseil à propos d'une
question touchant à des intérêts plus
volumineux que nombreux qui a fà-
cdieusenïen't dominé cette réunion et
qui menace, d'ailleurs, de troubler pas
'raft de temps encore la politique tuni-
sienne. Nous. voulons parler du con-
flit provoqué par le rerabouTsement des
bénéfices de guerre qui rervêt en Tuni-
j I sie un aspect tout particulier.
On sait qu'à la suite d'un arbitrage
devant lequel on doit s'incliner, bien
que celui qui l'a rendu n'ait pas com-
pris le litige qui lui était soumis, les
©spatial s résidant en pays français
ont été déclarés exempts de l'impôt
sur les bénéfices de guerre, puisque les
Italiens et les Anglais ont réclamé et
obtenu pour eux-miênuds l'application
de celte sentence, en raison de la clau-
se du traitement de la nation là. plus
favorisée dont ils bénéficient.
Eln France, l'arplpliation de c.e verdict
n'a qu'une pDirtée budgétaire, déjà re-
grettable puisqu'elle exonère des étran-
Sûrs qui s'enrichissent chez nous et de
nous, des charges que nous supportons
nous-mêmes; en Tunisie, à côté de ce
résultat pécuniaire, il a des conséquen-
ces poilitiques et m'oralles beaucoup
nilus sérieuses. En effet, il aboutit à
frapper les seuls Français et indigènes
d'une taxe à laquelle les étrangers se
vantent bien haut de ne pouvoir être
astreints, et. cette situation est extrê-
mement préjudiciable à notre influence
isuir les indigènes qui, d'une part,
s'étonnent que ces étrangers soient
plus puissants que nous et, d'autre
part, estiment qu'ils sont eux-mêmes
ma:l récompensés par ce traitement de
défaveur du dévouement réel ciu'ils ont
montré potur notre cause pendant ta
guerre.
̃C'est pourquoi, lorsque le Gouverne-
ment s'est vu obligé de reffilboUifser
aux Italiens et aux Anglais - les Eis-
pagnods ne figurant pas en Tunisie -
les - impôts - déjà pe,rç:uls de ce chef, les:
intéresses français et indigènes et tous
ceux, parmi les Français, qui faisaient
passer le souci de lai justice et du re-
nom nâtionrul avant les cmnsidèrations:
égoïstes ou utilitaires, ont adopté ce
mot d'ordre : ou tous, ou personne !
Un moment, il sembla que le senti-
ment condensé dans dette formule
triompherait ; puis, devant certaines
(djiffilculltiés budgétaires', déviant certai-
nes manifestations mesquines, devant
ce depat qu'une. caisse publique plus
encore qu'une caisse privée éprouve à
s'ouvrir pour restituer un argent déjà
pe,rçu, l'avis opposé est apparu, a pris
corps et finalement a été adopté : les
Italiens, les, Anglais sont remboursés ;
les Français, les indigènes ne le sont
pas.:
Un de ceux qui soutinrent ou tout
au m'oinls, approuvèrent cette façon de
faire, a écrit avec quelque désinvol-
ture : « Je comprends, juisqu'à un cer-
taint point, la mauvaise humeur des
non remboursés. Mais il ne faut point
qu'élite s'éternise. Passez, messieurs,
le remboursement espéré en un article
Profits et Pertes, de votre Journal, et
n'y pensez pilusi. »
C'est .là un conseil évidemment plus
facile à donner aux autres qu'à prati-
quer pour son propre compte. Il est
peu probable qu'il soit suivi. Ce n'est
pas ainsi que l'on sortira de la situation
'¡ejmlbiarras.san'teJ ctié, etn Tunisie par
cet remboursement m'ai taillé. Si la ré-
cente session du Conseil supérieur en
fut gênée, les affaires du Protectorat
pourront encore pendant longtemps
en être affectées, à moins que M. Llt-
cien Saint ne trouve un moyen de met-
tre fin aux difficultés, surgies si malen-
contrenseiment. Cei m'oyen, nous
avouons pOiur notre part ne pas l'entre-
voir, mais il peut se dégager de l'am-
biance qui nouis manque, et le Résident
Général qui n'en est pas à faire ses
preuves d'ingéniosité politique, ne le
laissera pas élchalplper.
Ernest Haudos,
Député delà Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
La Doctrine Musulmane
L'empire colonial fran-
çais comprend 22.825.000
Musulmans, sur les 246
millions 920.000 Musul-
mans du globe. Indiscuta-
blement, la France est une
grande puissance musul-
mane. et quand, à la fin
d'une journée en pays sou-
danais, à l'heure où le
muezzin crie du haut du - minaret « La Allah
ila Allah ou Mohammed rasoul Allah! » on
ne peut ignorer qu'une religion puissante
préside aux destinées de tout un peuple et
faire fi de cette puissance serait une grave
erreur.
Instinctivement, au cours d'un long séjour
en pays mustÛman. on est porté à s'initier à
la doctrine de Mahomet, dont la simplicité
forme la puissance expansive de Vlslam.
C'est ce qu'a fort bien démontré le Capitaine
P. J. André dans Son livre l'Islam et les
Races (1), où il étudie le monde islamique
avec ses races, avec les sectes, al'ec les schis-
mes qui le divisent.
Pour tous ceux qui s'occupent de politique
musulmane, et ils sont nombreux, l'ouvrage
dit Capitaine André est un véritable memento
et un recueil fort clair de la loi coranique
envisagée sous ses aspects multiples. Nous ne
retiendrons 'ici que la doctrine musulmane
déduite de l'ensemble des révélations que
forme le Coran auquel procède du reste la
religion musulnuwc.
Une des caractéristiques de la religion de
Mahomet c'est l'absence de prêtres propre-
ment dits, et à cela est due sa non-déforma-
tion. tandis que les autres religions ont subi
de nombreuses déformations par le fait même
de leurs prêtres. Le clergé musulman, en
principe, n'existe pas. Mahomet dirigeait la
prière, Abou Bekr fit comme lui, atifst que
les premiers Khalifes. N'importe- quel lettré
peut conduire la prière. Les imam, les muez-
zins, les khatibs et les cadis ne forment qu'un
personnel chargé de guider les fidèles, le
cadi étant en outre juge en matière de statut
personnel et en matière immobilière. Ils ont
à côté d'eux les muftis, chargés d'interpré-
ter la1 loi religieuse selon les fataoua Ott dé-
cisions conformes aux principes de la Sun-
na* et du Coran.
J'écrivais au début de cette analyse que ce
serait une grave erreur que d'ignorer la re-
ligion musulmane et les grands colonisateurs
des régions islamiques ne l'ont pas commise
car abtsi que le rappelle le Capitaine André,
le Maréchal Bugeaud, M. Jules Cambon,
Gouverneur Général de l'Algérie, firent éta-
blir des fataoua) lors de la conquête et de
l'organisation de l'Afrique du Nord pour que
l'Algérie reste terre musulmane (dar Islam),
malgré l'occupation chrétienne. Ce qui per-
mit aux muftis de la Mecque de déclarer que
l'Afrique française était encore terre d'Islam.
Coppolani, un de nos plus distingués isla-
misants, avait fort bien compris l'instrument
politique que pouvait être la religion musrztl-
mane dans la. pacification de la Mauritanie
et ses agents, en suivant ses conseils, accu.
pèrent aisément les zones des tribus mærabou-
tiqttes qui, - lors de son assassinat par un
Kounta fanatique témoignèrent de leur atta-
chement à la puissance protectrice.
C'est ainsi parce que la France est puis-
sance musulmane que le Maroc n'a fait
preuve que de loyalisme pendant la guerre,
ainsi du reste que toute l'Afrique française
du Nord,. 1
Et cependant ne manquèrent pas ceux qui
déclarèrent la « Djihad », la guerre sainte.
Mais comme le dit le Coran, elle n'est pas
wie perfection indispensable, et elle peut
procéder des circonstances. Cette « Djihad »,
qui a conduit jadis les ardentes chevauchées
des armées musulmanes jusqu'à la Loire et
jusqu'à l'Oxts.
Nous trouvons dans le livre dit capitaine
André, les détails d'organisation de cette
guerre sainte qui sont ewcore en usage dans
les plus récents ressous de notre Sahara.
Nous devons noter la préoccupation cons-
tante de Mahomet de ne pas heurter de front
les us et coutumes de ceux dont il voulait
faire dew adeptes. Il fut surtout un orgmtisa-
teur remarquable. Il s'est débara-ssé de toutes
les difficultés de tous les mystères qui au-
raient pu gêner l'esprit simpliste des Arabes,
ne gardant tout juste que ce qu'il fallait
-. - - ., '7. -. - T - - - ..1
pour expliquer lu base ae sa. teugion. 1-e sent,
mystère est l'unité toute-puissante de Dieu.
L'Islam fut •un adoucissement notable sur
les moeurs primitives de l'Arabie. C'est pour
ne pas aller à l'encontre des mœurs de l'épo-
que que Mahomet toléra la polygamie sans
la recommander. Il n'osa pas ordonner la
monogamie, mais il ne permet à l'homme
que quatre femmes légitimes, soumises pour
le bon ordre de la famille à l'autorité de la
première éPousée. Quoi qu'on en dise, la
femme West généralement pas malheureuse
dans l'Islam, et par suite de la cherté de la
-- ., .7_- L_J
vie qu'ils connaissent mx-aussi, ca. ptliVaTi,
des Musulmans n'ont qu'une femme'. Dans
certaines tribus, chez les Berbères principa-
lement la femme est écoutée. 'Cheikh, Saad
Bou, le grand marabout du Trarza en Mau-,
ritanie prenait souvent conseil de la femme
qui avait été suivant l'tsage, désignée pour
l'accompagner dans ses voyages. L'évolution
de la femme est considérée par les jeunes.
Musulmans comme le nœud de la transforma-
tion isamique. Mahomet avait pressenti le
- a 1 - - -'!-
problème, mais ne L avait pas resoiu. des ais-
ciples, au contact de la civilisation euro-,
péenne, ont une tendance marquée à affran-
chir la femme des rites étroits du Coran.
Pimre Vahxde,
Dépoté du Cher.
(1) L'Islam, et les Races par le Capitaine P. J.
André, de l'Infanterie Coloniale 2 volumes. Li-
brairie Orientale, Paul Peuthner, 13, rue Jacob,
Paris.
fflEDECIRE EÎHÏ6IÊIIE (NtOjllM.ES 1
Notions essentielles de pratique médicale
- à l'usage des coioniau*
Q8
I. Injections hypodermiques
Elles consistent à injecter sous la peau à
l'aide d'une seringue un médicament liquide.
Ce médicament peut être de la quinine,
un sérum antivenimeux en cas de morsure
de serpent, un. sérum, .antidysentérique, de
l'huile camphrée ou de la caféïne en cas de
syncope, d'insolation, d'hémorragie, etc.
Ces médicaments sont - contenus dans des
- - - - -
ampoules de vearre sceJlées. On les brise à
leur extrémité effilée au moment de s'en ser-
vir ; on aspire alors ce liquide à l'aide d'une
aiguille creuse ordinairement en acier (qu'on
aura flambée ou bouillie) et qui s'adapte à
l'ambout d'une, seringue.
Cette seringue est en verre et comprend
un corps de pompe et un piston qui joue
dans ce corps ; sa capacité peut varier de
2 à 20 centimètres cuibes. On doit la faire
bouillir 10 minutes au moment de s'en ser-
vir. - - -
Lorsque le liquide est dans la seringue,
voici comment on pratique l'injection :
On choisit l'endroit (face externe de la
cuisse ou peau du flanc). On fait un pli à
la peau avec l'index et le pouce de la main
gauche. De la main droite on tient solide-
ment la seringue et on enfonce l'aiguille à
fond et à la base du pli ainsi formé paral-
lèlement à la peau. On s'assure que l'ai-
guille remue assez librement sous le derme ;
alors, la main gauche lâche cette peau et on
presse doucement le piston jusqu'au bout.
On arrache ensuite brusquement le tout (ai-
guille et seringue). Avant et après l'opéra-
tion, on a nettoyé la peau avec de la tein-
ture d'iode et de l'alcool.
II, Traitement du coup de chaleur
(insolation)
On porte le malade à l'ombre. On le cou-
che la tète .un peu soulevée, on le débar-
rasse de tous les vêtements qui peuvent un
peu le serrer. On lui applique alors de l'eau
froide sur la tête et au contraire de l'eau
presque bouillante sur les pieds. On lui pose
des compresses chaudes ou un objet chauffé
sur la région du cœur. On lui frictionne en
même temps tous le corps avec du vinaigre
ou de l'alcool.
On ne doit jamais lui faire boire d'alcool.
- Enfin, si les battements du cœur se ralen-
tissent, on lui fait une injection d'huile cam-
phrée ou de caféine.
III. - Traitement de morsures de serpents
Apres une morsure dejserpent, l'interven-
tion doit être immédiate, car certains rep-
tiles des pays chauds tuent l'homme en
moins d'une heure, le venin créant une pa-
ralysie immédiate du centre nerveux de la
respiration et tuant par asphyxie.
TRAITEMENT IMMEDIAT
Aspiration du venin au niveau de la plaia
par un camarade ; il y a peu de danger au
niveau des lèvres, Débridement et agrandis-
sement de la plaie avec un couteau ou canif
préalablement flambé.
Brûlure de la plaie, soit avec un fer rouge
ou faute de mieux avec une allumette ou une
cigarette.
Saignement forcé de la plaie en pressant
fortement sur les bords de la plaie.
Enfin, arrêt momentané de la circulation
pour empêcher l'ascension du poison vers le
cerveau en mettant un garot au-dessus de la
plaie (garot fait avec un bout d'étoffe quel-
conque et un morceau de bois).
TRAITEMENT MEDICAMENTEUX
C'est le docteur Calmette, de Lille, qui a
eu la gloire de trouver le venin antiveni-
meux.
Dans tous les postes isolés on doit avoir
une petite provision de ce sérum. L'Insti-
tut Pasteur le délivre en ampoules de 10 cen-
timètres cubes qu'on injecte sous* la peau à
un endroit quelconque. Avec une seringue de
verre de 10 centimètres cubes, préalablement
bouillie et une aiguille qui s'y adapte et
qui a été flambée, on aspire le liquide dans
l'ampoule et on l'injecte ensuite en injec-
tion hypodermique. Ces àimpoules sont uti-
lisables jusqu'à i& mois au maximum ; passé
ce délai, il importe de les renouveler.
Si la morsure a été faite par un gros ser-
pent, on injecte le contenu de deux am-
poules.
Dans tous les cas, la guérison arrive rapi- 1
dement.
Docteur Paul Abely
Thans les prochains numéros :
Traitement d'une hémorragie;
Traitement immédiat d'un accès grave de
pajludisme ;
̃̃ ̃– ̃̃ ̃̃
Des [appartements libres
-g v.
.à Casablanca
–o–
A Casablanca, comme partout, les auto-
rités ont beaucoup à, faire avec les loge-
ments. Mais - le croira-t-on ? - ;ce sont
les propriétaires qui se plaignent.
Il suffit de lire les petites annonces des
journaux locaux pour trouver, à des prix
abordables, une liste d'appartements libres
pourvus de tout le confort moderne.
On avait vu beaucoup trop grand, ces
dernières années, parait-il, autour de l'an- 1
cienne Médina. Maintenant, on se dispute
les locataires. Et les prix des loyers est à
la baisse. -
: -+» :
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient" de faire connaître au Ministre des
Colonies qu'à la date du 2 février 1924,
| le taux officiel de la piastre était de 10 fr. 65.
L'avenir de Madagascar
M. Marcel Olivier, le nouveau Gouver-
neur Général de Madagascar, a fait à la
presse d'intéressantes déclarations sur
l'œuvre qu'il va poursuivre dans la
Grande Ile.
Elles peuvent ainsi se résumer :
Il organisera solidement l'assistance mé-
dicale, -combattra la mortinatalité et la
mortalité infantile, luttera contre les épi-
démies, bref, protégera par tous les
moyens la santé physique de ses adminis-
trés.
Il développera l'enseignement indigène
en général et, en particulier, l'enseigne-
ment professionnel.
La production agricole, la prospection
méthodique et l'exploitation des richesses
considérables contenues dans le §ous-sol
de l'île, l'amélioration du cheptel seront
également l'objet de toute son attention.
La question de la laine revêt présente-
ment une particulière importance. Mada-
gascar doit devenir le pays de la laine.
- Nous importons pour un milliard et demi
environ de laine étrangère par an. NÍls co-
lonies devraient pouvoir nous débarrasser
d'une partie de cette charge. Or, sur l'ini-
tiative de la chambre de commerce de
Tourcoing, 150 moutons mérinos ont été
transportés, l'an dernier, du Sud-Afrique à
Madagascar. L'expérience a été si con-
cluante, le succès tel, que des importations
massives de moutons sont, dès à présent
projetées. Mais, pour réaliser cette vaste
expérience, la constitution d'une solide
équipe d'agronomes et de vétérinaires est
indispensable. Non seulement, ils s'occu-
peront des moutons, mais ils. formeront des
pasteurs indigènes.
Les filateurs du Nord s'intéressent pas-
sionnément à cette question. M. Marcel
Olivier se propose de les réunir prochaine-
ment en une conférence d'où sortiront des
dccisoffs pratiques.
Un record
-0-0--
En se rendant à Dàkar pour assister au
Conseil de Gouvernement, M. Antonetti,
Gouverneur de la Cote d'Ivoire a établi le
record du voyage Abidjan-Dakar par' voie
de terre.
Parti d'Abidjan le 7 "décembre à 7 heures
du matin par le train régulier, il arrivait
à 18 heures 30 à Bouaké qu'il quittait en
automobile dans la soirée. Après avoir
voyagé toute la< nuit, il - arrivait à 7 heures
le lendemain matin a Sikasso ayant ainsi
parcouru 800 kilomètres en 24 heures. Il
atteignait Bamako le 8 au soir et prenait le
lendemain le Niger Express arrivant à Da-
kar le 11 à 20 heures, n'ayant-mis que 4
jours 1/2 pour franchir la distance totale.
La rapidité avec laquelle ce voyage a pu
être accompli montre quelle transformation
profonde entraîne pour l'A. O. F. la cons-
truction -- de routes et l'usage de l'automo-
bile.
Binger qui fit le premier ce voyage voilà
35 ans y employa près de trois ans en ris-
quant dix fois sa vie. Il y ai dix ans seule-
ment, le trajet demandait trois mois, des
préparatifs très longs et l'organisation
d'une caravane.
Ajoutons que la voiture automobile que
pilotait lui-même M. le Gouverneur Anto-
netti est une voiture (Renault.
Signalons que, fort heureusement, les
automobiles de marques françaises sont en
train de supplanter entièrement les voitu-
res américaines qui au début avaient bien
réussi. Sur 59 voitures entrées en 1923, il
y a eu 53 voitures françaises.
D'ALGÉRIE AU NIGER
Les Jrtenauit a uao
M. (Renault a reçu via Dakar, le télé-
gramme suivant :
Nous sommes arrivés à Gao avec vos
vo-ilures qui sont les premières automobi-
les qu'on ait vues ici. Nous sommes très'
satisfaits du voyage. Nous vous félicitons
de la qualité du matériel.
Signé : GRADIS.
A LA CHAMBRE
-0-0--
DEBATS
A propos de la discussion sur les décrets-
lois, M. Emest Lafont, dans son discours,
a déclaré : u Notre législation coloniale i
est encore en grande partie matière de dé-
crets. Cependant le senatus-consulte de
1854 - acte d'Empire ! - avait déjà sous-
trait aux décrets diverses matières inté-
ressant nos trois vieilles colonies, et, de-
puis 1880, on a pu remarquer une tendance
de jour en jour plus forte à ramener au ré-
gime de la loi les mesures intéressant nos
colonies.
Il suffit, du reste, que la loi touche un
jour à une matière jusque-là régie par dé-
cret pour que cette matière soit définitive-
ment soustraite au décret.
Allez-vous donc nous ramener, pour la
métropole, à un régime rappelant non pas
même celui du sénatus-consulte de 1854,
mais celui de l'arbitraire absolu de la pé-
riode de 1852 et 1853 pour les colonies ?
(Applaudissements à l'extrême gauche.)
BN MER
- O"
Le 3 février, le vapeur français Lamar-
tine a lancé le signal S. O. S. qui a été
entendu. par Malte. Sa position était : la-
titude 43°00 Nord, longitude 9°19 Est.
Ce paquebot qui appartient auaf Message-
ries Maritimes vient de Beyrouth et a quitté
le Virée le 2 février.
Le bel effort de la Belgique
pour sa colonie
10
On ne sait pas assez en France l'effort
fait par la Belgique en faveur de ses posses-
sions congolaises dont les Annales Colo-
niales ont cependant bien souvent signalé
les ressources si multiples.
C'est surtout depuis l'armistice que cet
effort s'est développé et que l'intérêt des
Belges pour leur Congo est devenu très vif.
Les grands iournaux de la Métropole s'inté-
ressent chaque jour à ce qui se passe dans
la Colonie, signalant les progrès accomplis
et faisant entrevoir les plus belles perspecti-
ves d'avenir. Des envoyés spéciaux s'y ren-
dent fréquemment et donnent de leur voya-
ge, de longs compte-rendus, intéressant vi-
vement le grand public en Belgique.
Nos voisins ne négligent rien pour vain-
cre les difficultés rencontrées. Les plus
puissants établisements financiers accor-
dent un 1arge concours aux sociétés con-
golaises, marquant ainsi leur confiance
dans les richesses à exploiter.
.L'effort à fournir - est encore - très grand - et ---
.demandera de longues années. Il y a sur-
tout des eliemins de fer à créef,.car les
transports sont encore difficiles. La crise
de la main-œuvre se fait aussi assez vive-
ment sentir, tant parmi la population indi-
gène que dans la population européenne.
Les médecins sont encore trop peu nom-
breux pour instruire les noirs des mesures
d'hygiène, et leur apporter les soins qui
manquent à beaucoup, d'entre eux.
Cependant, l'œuvre accomplie depuis
quelques années est vraiment encouragean-
te. On peut prévoir le jour très-prochain où
le Congo ne sera plus une charge pour la
Belgique, mais une source abondante de
revenus. Qui, déjà, n'a entendu iparler des
mines de cuivre du Haut-Katanga, de l'étain
de Kisale, de& mines de diamant du Ka-
saï, des mines d'or de Kilo-Moto.
saLï, 'Union minière du Haut-Katanga est
aujourd'hui au premier rang des produc-
teurs de cuivre du monde. Sa production,
qui ne cesse de s'accroître, a atteint en
1923, 58.000 tonnes. Ses installations occu-
pent 9.000 noirs et 1.000 agents blancs. Le
Haut-Katanga renferme également du mi-".
nerai d'uranium d'une teneur très élevée
en radium. Ce minerai est traité en Bel-
gique et les premiers grammes de radium
ont été produits en décembre 1922: La pro-
duction en 1023 s'est élevée à 12 gr. 791 mil-
ligrammes et l'on prévoit une -production
annuelle prochaine de 25 grammes. Ce ra-
dium est actuellement vendu-'à raison de
14 livres sterling le milligramme. Quant
aux gisements diamantifères du Kasaï, dont
l'exploitation remonte seulement en 1913,-ils
ont produit en 1923 500.000 carats. Enfin,
les mines d'or de Kilo-Moto ont donné
3.1461 kilogs.
On peut se rendre compte, par ces quel-
ques données, des perspectives d'avenir qui
s'ouvrent pour la Belgique au Congo, -des
richesses à- y mettre en valeur et du dé-
bouché qu'elle peut aussi y trouver.
La population n'est pas, d'autre part,
négligeable. On compte actuellement 10 mil-
lions 500.000 noirs et 11.000 européens.
Parmi ces derniers, il y a 6.000 Belges;
les étrangers les plus nombreux sont les
Anglais et les Sud-Africains établis dans le
Katanga. Puis, les Portugais, qui préfèrent
le Bas et le Moyn-Congo. L'affluence et
la répartition de ces étrangers -«s'expliquent
naturellement par le voisinage des colonies
anglaises et portugaises. --
Les Français n'y sont qu'en petit nombre
et on doit peut-être le regretter. Lors des
négociations pour l'accord économique fran-
co-belge, le Gouvernement français avait
offert à
co-belge, la Belgique une association de capi-
taux pour l'exploitation du Congo belge et
des colonies françaises. Le Gouvernement
de Bruxelles a refusé ces offres, sans mê- ,
me examiner l'intérêt qu'elles pouvaient
présenter. On y reviendra peut-être un jour.
La Belgique, on le voit, possède en Afri-
que un empire colonial dent elle sait ex-
ploiter les richesses, vers lequel elle tourne
toute son activité, tous ses efforts, con-
fiante dans le succès prochain.
«Ob.
DEPART
De notre correspondant particulier :
M. Rutten, Gouverneur général du Congo
belge s'est embarqué ce matin à Anvers, à
bord du paquebot Anversville de la Com-
pagnie Belge Maritime du Congo, à desti-
nation de Matadi.
Rappelons que l'Anversville entreprend
son cinquantième voyage. Construit en 1912,-
il est actuellement commandé par le capi-
taine Mommens.
Au cours de la guerre il fut plusieurs fois
attaqué par les sous-marins allemands. En
1918 il échappa miraculeusement à un tor-
pillage, l'engin étant passé à moins d'un
mètre du navire.
––-–
Marché d'ivoire d'Anvers
La première vente trimestrielle a eu lieu
les 30 et 31 janvier. EIle comprenait 89.577
kilos d'ivoire.
La demande fut très vive et les enchères
vivement aisputees. un petit lot de 4 escra-
velles pesant au total 23 kilos 500 qui mit
aux prises un acheteur anglais et un ache-
teur allemand a atteint le prix record de
312 francs belges.
Les prix moyens ont été les suivants :
Pointes de 20 kilos et au-dessus : environ
173 fr. belges; pointes de 10 kilos à 20 kilos
et au-dessus : environ 155 fr. belges ; poin-
tes de 6 kilos à 10 kilos et au-dessus :
environ 130 fr. belges ; Escravelles 2 kilos;
à 6 kilos et au-dessus : environ 88 fr. bel-
ges ; Escravelles au-dessous de 2 kilos :
environ 52 fr. belges.
Le prix moyen de la vente s'établit à envi-
ron : 118 fr. belges, soit 105 fr. français ce
qui représente à peu près 25 0/0 de hausse
sur la dernière vente.
- - - - - - - - - '---- - ..-:.-- - -- - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - -- U- - - - - - - - - - - - -- - -- - - -- - -
Les Annales Coloniales
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* - * 1 -
Le Grand Conseil de Tunisie
Le grand Conseil cla Tunisie', a tenu,
aui mois de ..diécembre, une session die
trois semaines, féconde en résultats
immédiats, mais surtout abondante
en suggestions et en promesses, pour
l'aivenir.
Ha.pplellons que le grand Conseil de
Tunisie est rassemblée des repré-
sentants de la population indigène ap-
ipcûée à se prononcer SUIT le budget du
ProteCitorat. Elite est formée, pour la
partie française, de membres édus pair
le suffrage universel et de délégués
d'e$' grands corps économiques du
pays, édus eux-m'ômes par les intéres-
r., , .,,. - ---.---.- - - ¡-,n__--
ses : unamtres ae uoammieircu, uwiii-
bres d'AigTîouilture, Cham'bras, minières;
sa section indigène se compose de nota-
bles Tunisiens choisis) parimi le indus-
triels, les commerçants, des agricul-
teurs ayant-toute indépendance.
Une logique apparente Voudrait peut-
être que l'on fît un exposé des problè-
mes aibordés- sinon résolus, des ques-
tions discutées, avant de se livrer à
-une appréciation génôraile. D'ailleurs,
ptusiieuiisi deI ces piroMlèimes méritent
d'être examinée à part, et nous nous
proposons d'en traiter quelques-uns.
jMiais, aîiiijfcmtfdf'hu'i!, c'eist Fiimpression
d'ensemble qui se dégage des séances
de l assemtdée tunisienne que nous es-
sayons de résiiaiier.
: Le Grand1 Conseil de Tunisie est
ijl'&ut.a.nt plus intéressant à examiner
que c'est presque un débutant : la. ses-
sion dont nous, nous. occupons n'est
que la, seclond-e de sa jeune existence.
Cl'eslk en egfelt, en. 1922, seulement
qu'il .a vu le- jour, grâce à l'animateur
que M. Litciêrï Saint, réminent Rési-
dent GoéInéral, a voulu: être pour la Tu-
nisie.
Avec une initiative généreuse, que
certains ont atloyrs estimée audacieuse
Jusqu'à l'imprudence, mais à laquelle
les événements donnent, à. chaque ins-
tant, raison, H a institué cette assem-
blée délibérante, au lieu et place de
l'ancienne Conférence Gonsudtativie.
Certes, ill ne faudrait pais, en recon-
naissant que sa disparition fut un pro-
igtrès, paraître, mésestimer les services
considérables que cette première orga-
nisation représentative a rendus, sons
sa forme arohJaïque. Mais il était temps
de supprimer la division en collèges
qui ne laissait pas s'étabdir entre tous
les éllétmoots. de la population la solida-
rité désirable, et qui incitait les repré-
sentants élus par des catégories trop
tranchées à se préoiccuper surtout des
intérêts partiels dont ils avaient la
charge immédiate, en perdant quelque-
fois un peu de vue l'ensemble des
questions et leurs répercussions géné-
Mes.
Certains avaient redooité que ces in-
térêts partieils fussent sacrifiés, dans
la nouvelle institution, à la 10i brutale
pu nombre. La représentation spéciale
des intérêts économiques obviait. ûeijà
à cette apprélhension ; mais rexpérien-
ce a démontré que cette crainte n'était
pas fondée. Les édus du suffrage uni-
versel, tout en introduisant dans l'as-
semblée -un esprit nouveau qui peut
être diversement apprécié, ou plutôt
d'ont toutes les manifestations ne Inéll'Ï--
tent pas la. même note édogieuse, ont
prouvé cp'ids se préoccupaient avec
Ain églad souci des divers groupements
d'électeurs ainsi que des grandes quies-
tions générales important à la prospé-
rité, à la vie du pays tout entier. En
ce pays du! soleil, les. mares, staignantes
seraient tôt dessébhéeis.
Ce témoignage qu'en toute sincérité,
en toute conscience, nous rendons avec
plaisir aux édiUS, à tous les élus, du
suffrage universel, nous permet, nous
ordonne même, de faire obseirver que
certains d'entre eux, et ce ne sont pas
ceux qui ont droit à la moindre r art
de l'éloge, seraient bien inspirés en ce
départissant de cette attitude doctri-
naire qu'ils ont cru devoir affirmer
àveo une oislientation moins imlpres-
sionnante qu'eue n'a, l'intention de
l'être, en deux ou trois circonstances.
Vraiment, voir introduire dans le
protectorat tunisien, drapeaux dé-
ployés et fanfares sonnantes, les gran-
des divisions politiques miondiales,
cela, prête au moins à sourire, lorsque
l'on regarde de 101n ce qui se passe en
ce pays très sympathique, très at-
trayant, et dont les proposions res-
treintes ne sont pas l'un des moindres
.charmes. On ne peut s'empêcher de
penser quiet vouloir imiter les, autres,
il n'en sera jamais qu'une copie mi-
nusicule, tandis que peut-être, prooisé-
ment 'en raison de son peu d'étendue,
on aurait pui essayer d'en faire autre
cihioise, et, qui sait, peut-être un terri-
toire modèle., un vardin d'essai social,
une serre, une pépinière, dont les
fleurs sélectionnées et les arbrisseaux
précieux1, auraient pu se répandre,
transplantés, ensuite) dans des. régions
plus vastes, chez des multitudes plus
nombreuses.
Ce. n'est là qu'utn rêve ou plutôt une
an tiithèse idéaile. Ici,. c..mme. en tant
*
d'autres choses, c'est probablement le
cas de répéter : in meaio stat virtus, la
sagesse est entre les deux extrêmes.
Cette saigesseï pondératrice qui im-
pose. ou mieux qui suggère l'équilibre,
nous paraît fOlrt heureusement person-
nifiée, en Tunisie, par le Résident Gé-
nérail qui y représente la France et la
République avec, la plus digne autorité.
Le témoignage le plusi favorable à son
adresse lui est rendu par ceux-là mû-
mes qui, pour des motifs sur lesquels
il ne faut jamais bOOUlCOiU!P' s'appesan-
tir, condamnent non point sa politi-
que- générale, car nous ne lui connais-
sons point, de tels adversaires, mais
taie ou telle -de- ses. décisions, et qui
ont toujours grand so'in d'accompagner
cette critiqué des plus grands éloges
pour la personnalité de M. Lucien
Saint.
C'est encore ce qui vient de se pas-
ser au Grand Conseil à propos d'une
question touchant à des intérêts plus
volumineux que nombreux qui a fà-
cdieusenïen't dominé cette réunion et
qui menace, d'ailleurs, de troubler pas
'raft de temps encore la politique tuni-
sienne. Nous. voulons parler du con-
flit provoqué par le rerabouTsement des
bénéfices de guerre qui rervêt en Tuni-
j I sie un aspect tout particulier.
On sait qu'à la suite d'un arbitrage
devant lequel on doit s'incliner, bien
que celui qui l'a rendu n'ait pas com-
pris le litige qui lui était soumis, les
©spatial s résidant en pays français
ont été déclarés exempts de l'impôt
sur les bénéfices de guerre, puisque les
Italiens et les Anglais ont réclamé et
obtenu pour eux-miênuds l'application
de celte sentence, en raison de la clau-
se du traitement de la nation là. plus
favorisée dont ils bénéficient.
Eln France, l'arplpliation de c.e verdict
n'a qu'une pDirtée budgétaire, déjà re-
grettable puisqu'elle exonère des étran-
Sûrs qui s'enrichissent chez nous et de
nous, des charges que nous supportons
nous-mêmes; en Tunisie, à côté de ce
résultat pécuniaire, il a des conséquen-
ces poilitiques et m'oralles beaucoup
nilus sérieuses. En effet, il aboutit à
frapper les seuls Français et indigènes
d'une taxe à laquelle les étrangers se
vantent bien haut de ne pouvoir être
astreints, et. cette situation est extrê-
mement préjudiciable à notre influence
isuir les indigènes qui, d'une part,
s'étonnent que ces étrangers soient
plus puissants que nous et, d'autre
part, estiment qu'ils sont eux-mêmes
ma:l récompensés par ce traitement de
défaveur du dévouement réel ciu'ils ont
montré potur notre cause pendant ta
guerre.
̃C'est pourquoi, lorsque le Gouverne-
ment s'est vu obligé de reffilboUifser
aux Italiens et aux Anglais - les Eis-
pagnods ne figurant pas en Tunisie -
les - impôts - déjà pe,rç:uls de ce chef, les:
intéresses français et indigènes et tous
ceux, parmi les Français, qui faisaient
passer le souci de lai justice et du re-
nom nâtionrul avant les cmnsidèrations:
égoïstes ou utilitaires, ont adopté ce
mot d'ordre : ou tous, ou personne !
Un moment, il sembla que le senti-
ment condensé dans dette formule
triompherait ; puis, devant certaines
(djiffilculltiés budgétaires', déviant certai-
nes manifestations mesquines, devant
ce depat qu'une. caisse publique plus
encore qu'une caisse privée éprouve à
s'ouvrir pour restituer un argent déjà
pe,rçu, l'avis opposé est apparu, a pris
corps et finalement a été adopté : les
Italiens, les, Anglais sont remboursés ;
les Français, les indigènes ne le sont
pas.:
Un de ceux qui soutinrent ou tout
au m'oinls, approuvèrent cette façon de
faire, a écrit avec quelque désinvol-
ture : « Je comprends, juisqu'à un cer-
taint point, la mauvaise humeur des
non remboursés. Mais il ne faut point
qu'élite s'éternise. Passez, messieurs,
le remboursement espéré en un article
Profits et Pertes, de votre Journal, et
n'y pensez pilusi. »
C'est .là un conseil évidemment plus
facile à donner aux autres qu'à prati-
quer pour son propre compte. Il est
peu probable qu'il soit suivi. Ce n'est
pas ainsi que l'on sortira de la situation
'¡ejmlbiarras.san'teJ ctié, etn Tunisie par
cet remboursement m'ai taillé. Si la ré-
cente session du Conseil supérieur en
fut gênée, les affaires du Protectorat
pourront encore pendant longtemps
en être affectées, à moins que M. Llt-
cien Saint ne trouve un moyen de met-
tre fin aux difficultés, surgies si malen-
contrenseiment. Cei m'oyen, nous
avouons pOiur notre part ne pas l'entre-
voir, mais il peut se dégager de l'am-
biance qui nouis manque, et le Résident
Général qui n'en est pas à faire ses
preuves d'ingéniosité politique, ne le
laissera pas élchalplper.
Ernest Haudos,
Député delà Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
La Doctrine Musulmane
L'empire colonial fran-
çais comprend 22.825.000
Musulmans, sur les 246
millions 920.000 Musul-
mans du globe. Indiscuta-
blement, la France est une
grande puissance musul-
mane. et quand, à la fin
d'une journée en pays sou-
danais, à l'heure où le
muezzin crie du haut du - minaret « La Allah
ila Allah ou Mohammed rasoul Allah! » on
ne peut ignorer qu'une religion puissante
préside aux destinées de tout un peuple et
faire fi de cette puissance serait une grave
erreur.
Instinctivement, au cours d'un long séjour
en pays mustÛman. on est porté à s'initier à
la doctrine de Mahomet, dont la simplicité
forme la puissance expansive de Vlslam.
C'est ce qu'a fort bien démontré le Capitaine
P. J. André dans Son livre l'Islam et les
Races (1), où il étudie le monde islamique
avec ses races, avec les sectes, al'ec les schis-
mes qui le divisent.
Pour tous ceux qui s'occupent de politique
musulmane, et ils sont nombreux, l'ouvrage
dit Capitaine André est un véritable memento
et un recueil fort clair de la loi coranique
envisagée sous ses aspects multiples. Nous ne
retiendrons 'ici que la doctrine musulmane
déduite de l'ensemble des révélations que
forme le Coran auquel procède du reste la
religion musulnuwc.
Une des caractéristiques de la religion de
Mahomet c'est l'absence de prêtres propre-
ment dits, et à cela est due sa non-déforma-
tion. tandis que les autres religions ont subi
de nombreuses déformations par le fait même
de leurs prêtres. Le clergé musulman, en
principe, n'existe pas. Mahomet dirigeait la
prière, Abou Bekr fit comme lui, atifst que
les premiers Khalifes. N'importe- quel lettré
peut conduire la prière. Les imam, les muez-
zins, les khatibs et les cadis ne forment qu'un
personnel chargé de guider les fidèles, le
cadi étant en outre juge en matière de statut
personnel et en matière immobilière. Ils ont
à côté d'eux les muftis, chargés d'interpré-
ter la1 loi religieuse selon les fataoua Ott dé-
cisions conformes aux principes de la Sun-
na* et du Coran.
J'écrivais au début de cette analyse que ce
serait une grave erreur que d'ignorer la re-
ligion musulmane et les grands colonisateurs
des régions islamiques ne l'ont pas commise
car abtsi que le rappelle le Capitaine André,
le Maréchal Bugeaud, M. Jules Cambon,
Gouverneur Général de l'Algérie, firent éta-
blir des fataoua) lors de la conquête et de
l'organisation de l'Afrique du Nord pour que
l'Algérie reste terre musulmane (dar Islam),
malgré l'occupation chrétienne. Ce qui per-
mit aux muftis de la Mecque de déclarer que
l'Afrique française était encore terre d'Islam.
Coppolani, un de nos plus distingués isla-
misants, avait fort bien compris l'instrument
politique que pouvait être la religion musrztl-
mane dans la. pacification de la Mauritanie
et ses agents, en suivant ses conseils, accu.
pèrent aisément les zones des tribus mærabou-
tiqttes qui, - lors de son assassinat par un
Kounta fanatique témoignèrent de leur atta-
chement à la puissance protectrice.
C'est ainsi parce que la France est puis-
sance musulmane que le Maroc n'a fait
preuve que de loyalisme pendant la guerre,
ainsi du reste que toute l'Afrique française
du Nord,. 1
Et cependant ne manquèrent pas ceux qui
déclarèrent la « Djihad », la guerre sainte.
Mais comme le dit le Coran, elle n'est pas
wie perfection indispensable, et elle peut
procéder des circonstances. Cette « Djihad »,
qui a conduit jadis les ardentes chevauchées
des armées musulmanes jusqu'à la Loire et
jusqu'à l'Oxts.
Nous trouvons dans le livre dit capitaine
André, les détails d'organisation de cette
guerre sainte qui sont ewcore en usage dans
les plus récents ressous de notre Sahara.
Nous devons noter la préoccupation cons-
tante de Mahomet de ne pas heurter de front
les us et coutumes de ceux dont il voulait
faire dew adeptes. Il fut surtout un orgmtisa-
teur remarquable. Il s'est débara-ssé de toutes
les difficultés de tous les mystères qui au-
raient pu gêner l'esprit simpliste des Arabes,
ne gardant tout juste que ce qu'il fallait
-. - - ., '7. -. - T - - - ..1
pour expliquer lu base ae sa. teugion. 1-e sent,
mystère est l'unité toute-puissante de Dieu.
L'Islam fut •un adoucissement notable sur
les moeurs primitives de l'Arabie. C'est pour
ne pas aller à l'encontre des mœurs de l'épo-
que que Mahomet toléra la polygamie sans
la recommander. Il n'osa pas ordonner la
monogamie, mais il ne permet à l'homme
que quatre femmes légitimes, soumises pour
le bon ordre de la famille à l'autorité de la
première éPousée. Quoi qu'on en dise, la
femme West généralement pas malheureuse
dans l'Islam, et par suite de la cherté de la
-- ., .7_- L_J
vie qu'ils connaissent mx-aussi, ca. ptliVaTi,
des Musulmans n'ont qu'une femme'. Dans
certaines tribus, chez les Berbères principa-
lement la femme est écoutée. 'Cheikh, Saad
Bou, le grand marabout du Trarza en Mau-,
ritanie prenait souvent conseil de la femme
qui avait été suivant l'tsage, désignée pour
l'accompagner dans ses voyages. L'évolution
de la femme est considérée par les jeunes.
Musulmans comme le nœud de la transforma-
tion isamique. Mahomet avait pressenti le
- a 1 - - -'!-
problème, mais ne L avait pas resoiu. des ais-
ciples, au contact de la civilisation euro-,
péenne, ont une tendance marquée à affran-
chir la femme des rites étroits du Coran.
Pimre Vahxde,
Dépoté du Cher.
(1) L'Islam, et les Races par le Capitaine P. J.
André, de l'Infanterie Coloniale 2 volumes. Li-
brairie Orientale, Paul Peuthner, 13, rue Jacob,
Paris.
fflEDECIRE EÎHÏ6IÊIIE (NtOjllM.ES 1
Notions essentielles de pratique médicale
- à l'usage des coioniau*
Q8
I. Injections hypodermiques
Elles consistent à injecter sous la peau à
l'aide d'une seringue un médicament liquide.
Ce médicament peut être de la quinine,
un sérum antivenimeux en cas de morsure
de serpent, un. sérum, .antidysentérique, de
l'huile camphrée ou de la caféïne en cas de
syncope, d'insolation, d'hémorragie, etc.
Ces médicaments sont - contenus dans des
- - - - -
ampoules de vearre sceJlées. On les brise à
leur extrémité effilée au moment de s'en ser-
vir ; on aspire alors ce liquide à l'aide d'une
aiguille creuse ordinairement en acier (qu'on
aura flambée ou bouillie) et qui s'adapte à
l'ambout d'une, seringue.
Cette seringue est en verre et comprend
un corps de pompe et un piston qui joue
dans ce corps ; sa capacité peut varier de
2 à 20 centimètres cuibes. On doit la faire
bouillir 10 minutes au moment de s'en ser-
vir. - - -
Lorsque le liquide est dans la seringue,
voici comment on pratique l'injection :
On choisit l'endroit (face externe de la
cuisse ou peau du flanc). On fait un pli à
la peau avec l'index et le pouce de la main
gauche. De la main droite on tient solide-
ment la seringue et on enfonce l'aiguille à
fond et à la base du pli ainsi formé paral-
lèlement à la peau. On s'assure que l'ai-
guille remue assez librement sous le derme ;
alors, la main gauche lâche cette peau et on
presse doucement le piston jusqu'au bout.
On arrache ensuite brusquement le tout (ai-
guille et seringue). Avant et après l'opéra-
tion, on a nettoyé la peau avec de la tein-
ture d'iode et de l'alcool.
II, Traitement du coup de chaleur
(insolation)
On porte le malade à l'ombre. On le cou-
che la tète .un peu soulevée, on le débar-
rasse de tous les vêtements qui peuvent un
peu le serrer. On lui applique alors de l'eau
froide sur la tête et au contraire de l'eau
presque bouillante sur les pieds. On lui pose
des compresses chaudes ou un objet chauffé
sur la région du cœur. On lui frictionne en
même temps tous le corps avec du vinaigre
ou de l'alcool.
On ne doit jamais lui faire boire d'alcool.
- Enfin, si les battements du cœur se ralen-
tissent, on lui fait une injection d'huile cam-
phrée ou de caféine.
III. - Traitement de morsures de serpents
Apres une morsure dejserpent, l'interven-
tion doit être immédiate, car certains rep-
tiles des pays chauds tuent l'homme en
moins d'une heure, le venin créant une pa-
ralysie immédiate du centre nerveux de la
respiration et tuant par asphyxie.
TRAITEMENT IMMEDIAT
Aspiration du venin au niveau de la plaia
par un camarade ; il y a peu de danger au
niveau des lèvres, Débridement et agrandis-
sement de la plaie avec un couteau ou canif
préalablement flambé.
Brûlure de la plaie, soit avec un fer rouge
ou faute de mieux avec une allumette ou une
cigarette.
Saignement forcé de la plaie en pressant
fortement sur les bords de la plaie.
Enfin, arrêt momentané de la circulation
pour empêcher l'ascension du poison vers le
cerveau en mettant un garot au-dessus de la
plaie (garot fait avec un bout d'étoffe quel-
conque et un morceau de bois).
TRAITEMENT MEDICAMENTEUX
C'est le docteur Calmette, de Lille, qui a
eu la gloire de trouver le venin antiveni-
meux.
Dans tous les postes isolés on doit avoir
une petite provision de ce sérum. L'Insti-
tut Pasteur le délivre en ampoules de 10 cen-
timètres cubes qu'on injecte sous* la peau à
un endroit quelconque. Avec une seringue de
verre de 10 centimètres cubes, préalablement
bouillie et une aiguille qui s'y adapte et
qui a été flambée, on aspire le liquide dans
l'ampoule et on l'injecte ensuite en injec-
tion hypodermique. Ces àimpoules sont uti-
lisables jusqu'à i& mois au maximum ; passé
ce délai, il importe de les renouveler.
Si la morsure a été faite par un gros ser-
pent, on injecte le contenu de deux am-
poules.
Dans tous les cas, la guérison arrive rapi- 1
dement.
Docteur Paul Abely
Thans les prochains numéros :
Traitement d'une hémorragie;
Traitement immédiat d'un accès grave de
pajludisme ;
̃̃ ̃– ̃̃ ̃̃
Des [appartements libres
-g v.
.à Casablanca
–o–
A Casablanca, comme partout, les auto-
rités ont beaucoup à, faire avec les loge-
ments. Mais - le croira-t-on ? - ;ce sont
les propriétaires qui se plaignent.
Il suffit de lire les petites annonces des
journaux locaux pour trouver, à des prix
abordables, une liste d'appartements libres
pourvus de tout le confort moderne.
On avait vu beaucoup trop grand, ces
dernières années, parait-il, autour de l'an- 1
cienne Médina. Maintenant, on se dispute
les locataires. Et les prix des loyers est à
la baisse. -
: -+» :
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient" de faire connaître au Ministre des
Colonies qu'à la date du 2 février 1924,
| le taux officiel de la piastre était de 10 fr. 65.
L'avenir de Madagascar
M. Marcel Olivier, le nouveau Gouver-
neur Général de Madagascar, a fait à la
presse d'intéressantes déclarations sur
l'œuvre qu'il va poursuivre dans la
Grande Ile.
Elles peuvent ainsi se résumer :
Il organisera solidement l'assistance mé-
dicale, -combattra la mortinatalité et la
mortalité infantile, luttera contre les épi-
démies, bref, protégera par tous les
moyens la santé physique de ses adminis-
trés.
Il développera l'enseignement indigène
en général et, en particulier, l'enseigne-
ment professionnel.
La production agricole, la prospection
méthodique et l'exploitation des richesses
considérables contenues dans le §ous-sol
de l'île, l'amélioration du cheptel seront
également l'objet de toute son attention.
La question de la laine revêt présente-
ment une particulière importance. Mada-
gascar doit devenir le pays de la laine.
- Nous importons pour un milliard et demi
environ de laine étrangère par an. NÍls co-
lonies devraient pouvoir nous débarrasser
d'une partie de cette charge. Or, sur l'ini-
tiative de la chambre de commerce de
Tourcoing, 150 moutons mérinos ont été
transportés, l'an dernier, du Sud-Afrique à
Madagascar. L'expérience a été si con-
cluante, le succès tel, que des importations
massives de moutons sont, dès à présent
projetées. Mais, pour réaliser cette vaste
expérience, la constitution d'une solide
équipe d'agronomes et de vétérinaires est
indispensable. Non seulement, ils s'occu-
peront des moutons, mais ils. formeront des
pasteurs indigènes.
Les filateurs du Nord s'intéressent pas-
sionnément à cette question. M. Marcel
Olivier se propose de les réunir prochaine-
ment en une conférence d'où sortiront des
dccisoffs pratiques.
Un record
-0-0--
En se rendant à Dàkar pour assister au
Conseil de Gouvernement, M. Antonetti,
Gouverneur de la Cote d'Ivoire a établi le
record du voyage Abidjan-Dakar par' voie
de terre.
Parti d'Abidjan le 7 "décembre à 7 heures
du matin par le train régulier, il arrivait
à 18 heures 30 à Bouaké qu'il quittait en
automobile dans la soirée. Après avoir
voyagé toute la< nuit, il - arrivait à 7 heures
le lendemain matin a Sikasso ayant ainsi
parcouru 800 kilomètres en 24 heures. Il
atteignait Bamako le 8 au soir et prenait le
lendemain le Niger Express arrivant à Da-
kar le 11 à 20 heures, n'ayant-mis que 4
jours 1/2 pour franchir la distance totale.
La rapidité avec laquelle ce voyage a pu
être accompli montre quelle transformation
profonde entraîne pour l'A. O. F. la cons-
truction -- de routes et l'usage de l'automo-
bile.
Binger qui fit le premier ce voyage voilà
35 ans y employa près de trois ans en ris-
quant dix fois sa vie. Il y ai dix ans seule-
ment, le trajet demandait trois mois, des
préparatifs très longs et l'organisation
d'une caravane.
Ajoutons que la voiture automobile que
pilotait lui-même M. le Gouverneur Anto-
netti est une voiture (Renault.
Signalons que, fort heureusement, les
automobiles de marques françaises sont en
train de supplanter entièrement les voitu-
res américaines qui au début avaient bien
réussi. Sur 59 voitures entrées en 1923, il
y a eu 53 voitures françaises.
D'ALGÉRIE AU NIGER
Les Jrtenauit a uao
M. (Renault a reçu via Dakar, le télé-
gramme suivant :
Nous sommes arrivés à Gao avec vos
vo-ilures qui sont les premières automobi-
les qu'on ait vues ici. Nous sommes très'
satisfaits du voyage. Nous vous félicitons
de la qualité du matériel.
Signé : GRADIS.
A LA CHAMBRE
-0-0--
DEBATS
A propos de la discussion sur les décrets-
lois, M. Emest Lafont, dans son discours,
a déclaré : u Notre législation coloniale i
est encore en grande partie matière de dé-
crets. Cependant le senatus-consulte de
1854 - acte d'Empire ! - avait déjà sous-
trait aux décrets diverses matières inté-
ressant nos trois vieilles colonies, et, de-
puis 1880, on a pu remarquer une tendance
de jour en jour plus forte à ramener au ré-
gime de la loi les mesures intéressant nos
colonies.
Il suffit, du reste, que la loi touche un
jour à une matière jusque-là régie par dé-
cret pour que cette matière soit définitive-
ment soustraite au décret.
Allez-vous donc nous ramener, pour la
métropole, à un régime rappelant non pas
même celui du sénatus-consulte de 1854,
mais celui de l'arbitraire absolu de la pé-
riode de 1852 et 1853 pour les colonies ?
(Applaudissements à l'extrême gauche.)
BN MER
- O"
Le 3 février, le vapeur français Lamar-
tine a lancé le signal S. O. S. qui a été
entendu. par Malte. Sa position était : la-
titude 43°00 Nord, longitude 9°19 Est.
Ce paquebot qui appartient auaf Message-
ries Maritimes vient de Beyrouth et a quitté
le Virée le 2 février.
Le bel effort de la Belgique
pour sa colonie
10
On ne sait pas assez en France l'effort
fait par la Belgique en faveur de ses posses-
sions congolaises dont les Annales Colo-
niales ont cependant bien souvent signalé
les ressources si multiples.
C'est surtout depuis l'armistice que cet
effort s'est développé et que l'intérêt des
Belges pour leur Congo est devenu très vif.
Les grands iournaux de la Métropole s'inté-
ressent chaque jour à ce qui se passe dans
la Colonie, signalant les progrès accomplis
et faisant entrevoir les plus belles perspecti-
ves d'avenir. Des envoyés spéciaux s'y ren-
dent fréquemment et donnent de leur voya-
ge, de longs compte-rendus, intéressant vi-
vement le grand public en Belgique.
Nos voisins ne négligent rien pour vain-
cre les difficultés rencontrées. Les plus
puissants établisements financiers accor-
dent un 1arge concours aux sociétés con-
golaises, marquant ainsi leur confiance
dans les richesses à exploiter.
.L'effort à fournir - est encore - très grand - et ---
.demandera de longues années. Il y a sur-
tout des eliemins de fer à créef,.car les
transports sont encore difficiles. La crise
de la main-œuvre se fait aussi assez vive-
ment sentir, tant parmi la population indi-
gène que dans la population européenne.
Les médecins sont encore trop peu nom-
breux pour instruire les noirs des mesures
d'hygiène, et leur apporter les soins qui
manquent à beaucoup, d'entre eux.
Cependant, l'œuvre accomplie depuis
quelques années est vraiment encouragean-
te. On peut prévoir le jour très-prochain où
le Congo ne sera plus une charge pour la
Belgique, mais une source abondante de
revenus. Qui, déjà, n'a entendu iparler des
mines de cuivre du Haut-Katanga, de l'étain
de Kisale, de& mines de diamant du Ka-
saï, des mines d'or de Kilo-Moto.
saLï, 'Union minière du Haut-Katanga est
aujourd'hui au premier rang des produc-
teurs de cuivre du monde. Sa production,
qui ne cesse de s'accroître, a atteint en
1923, 58.000 tonnes. Ses installations occu-
pent 9.000 noirs et 1.000 agents blancs. Le
Haut-Katanga renferme également du mi-".
nerai d'uranium d'une teneur très élevée
en radium. Ce minerai est traité en Bel-
gique et les premiers grammes de radium
ont été produits en décembre 1922: La pro-
duction en 1023 s'est élevée à 12 gr. 791 mil-
ligrammes et l'on prévoit une -production
annuelle prochaine de 25 grammes. Ce ra-
dium est actuellement vendu-'à raison de
14 livres sterling le milligramme. Quant
aux gisements diamantifères du Kasaï, dont
l'exploitation remonte seulement en 1913,-ils
ont produit en 1923 500.000 carats. Enfin,
les mines d'or de Kilo-Moto ont donné
3.1461 kilogs.
On peut se rendre compte, par ces quel-
ques données, des perspectives d'avenir qui
s'ouvrent pour la Belgique au Congo, -des
richesses à- y mettre en valeur et du dé-
bouché qu'elle peut aussi y trouver.
La population n'est pas, d'autre part,
négligeable. On compte actuellement 10 mil-
lions 500.000 noirs et 11.000 européens.
Parmi ces derniers, il y a 6.000 Belges;
les étrangers les plus nombreux sont les
Anglais et les Sud-Africains établis dans le
Katanga. Puis, les Portugais, qui préfèrent
le Bas et le Moyn-Congo. L'affluence et
la répartition de ces étrangers -«s'expliquent
naturellement par le voisinage des colonies
anglaises et portugaises. --
Les Français n'y sont qu'en petit nombre
et on doit peut-être le regretter. Lors des
négociations pour l'accord économique fran-
co-belge, le Gouvernement français avait
offert à
co-belge, la Belgique une association de capi-
taux pour l'exploitation du Congo belge et
des colonies françaises. Le Gouvernement
de Bruxelles a refusé ces offres, sans mê- ,
me examiner l'intérêt qu'elles pouvaient
présenter. On y reviendra peut-être un jour.
La Belgique, on le voit, possède en Afri-
que un empire colonial dent elle sait ex-
ploiter les richesses, vers lequel elle tourne
toute son activité, tous ses efforts, con-
fiante dans le succès prochain.
«Ob.
DEPART
De notre correspondant particulier :
M. Rutten, Gouverneur général du Congo
belge s'est embarqué ce matin à Anvers, à
bord du paquebot Anversville de la Com-
pagnie Belge Maritime du Congo, à desti-
nation de Matadi.
Rappelons que l'Anversville entreprend
son cinquantième voyage. Construit en 1912,-
il est actuellement commandé par le capi-
taine Mommens.
Au cours de la guerre il fut plusieurs fois
attaqué par les sous-marins allemands. En
1918 il échappa miraculeusement à un tor-
pillage, l'engin étant passé à moins d'un
mètre du navire.
––-–
Marché d'ivoire d'Anvers
La première vente trimestrielle a eu lieu
les 30 et 31 janvier. EIle comprenait 89.577
kilos d'ivoire.
La demande fut très vive et les enchères
vivement aisputees. un petit lot de 4 escra-
velles pesant au total 23 kilos 500 qui mit
aux prises un acheteur anglais et un ache-
teur allemand a atteint le prix record de
312 francs belges.
Les prix moyens ont été les suivants :
Pointes de 20 kilos et au-dessus : environ
173 fr. belges; pointes de 10 kilos à 20 kilos
et au-dessus : environ 155 fr. belges ; poin-
tes de 6 kilos à 10 kilos et au-dessus :
environ 130 fr. belges ; Escravelles 2 kilos;
à 6 kilos et au-dessus : environ 88 fr. bel-
ges ; Escravelles au-dessous de 2 kilos :
environ 52 fr. belges.
Le prix moyen de la vente s'établit à envi-
ron : 118 fr. belges, soit 105 fr. français ce
qui représente à peu près 25 0/0 de hausse
sur la dernière vente.
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