Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-01-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 janvier 1924 31 janvier 1924
Description : 1924/01/31 (A25,N17). 1924/01/31 (A25,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64111218
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
YINOr-QNQUIEM'Iv ANNEE. N° 17 -- --- - -- - LE NUMEiRO .: '20 CENTIMES JEUDI SOIR, 31 JANVIER 1924 -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
18S ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE "DU JOURNAL
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ï - - -------
JSPFSSELt S Zranc* <* Colonies :̃ UÏT 6 mois 8 25 ,
înig et Colonies. 80 n - 8) 15.
( Etranger 110. » 65 a 35 «
On dabonne dans tous les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
La Question de la maînmd'mure aux Colonies
-.-"8 - -
Au momeait où le renchérissement die la vie et
la dépréciation constante de notre franc prêoc-
cupent tous les esprits, l'intensité delà produc-
tion &_ paru justement être le meilleur remède
pour combattre le danger qui nous menace. La
France, ce n'est pas douteux, peut, par elle-
même et ses colonies, suffire amplement à ses
besoins, elle peut même offrir à l'étranger, à
dea prix rémunérateurs, le surplus de sa propre
consommation.
Pour les denrées qu'elle récolte sur son sol,
elle est absolument maîtresse de ses destinées
et après les efforts louables qu'elle a déjà ten-
tés, il est fort probable qu'elle se libèrera de
la tutelle qui pèse sur elle.
Pour les matières premières qu'elle est oMi-
gée de faire venir du dehors, elle se trouve
dans un état d'infériorité et dans une situa-
tion qui est d'autant pilus difficile que ses
moyens d'achat sont sans cesse limités.
Qtr ces produits qui sont absolument indis-
pensables à son industrie et dont, pour la plus
grande partie, elle est réduite à s'approvision-
ner en Amérique, dans les colonies anglaises
ou hollandaises, il a été prouvé, depuis long-
temps, que ses propres possessions d'outre-mer
pouvaient les lui fournir amplement. Ainsi nos
importations de coton, de soie, de sucre, de
coprah, de vanillé, grèvent d'une façon très
lourde nos intérêts industriels et commerciaux.
Tous ces produits se développent admira-
blement bien dans nos colonies ; la première
et principale condition que soulève leur ravi-
taillement se trouve par cela même réalisée. Il
importe ensuite d'intensifier leur production et
de faciliter par tous les moyens leur libre accès
dans la métropole. Ces deux dernières condi-
tions soulèvent des problèmes très différents
mais qui, cependant, se lient les uns aux autres
et doivent être promptemènt étudiés et résolus.
Si la production n' existe pas ou est insigni-
fiante, il convient de la créer. Si elle suffit seu-
lement aux besoins de la population indigène,
il noua appartient de ta développer, afin qu'elle
puisse alimenter d'une façon appréciable le
courant d'exportation avec la Métropole. Le
système des primes peut être utilement prati-
qué ; toutefois, si les pouvoirs publics s en-
gagent, par avance, à acheter à un prix rému-
nérateur tout le surplus de lIa consommation
locale, cet engagement suffit amplement pour
décider les indigènes à augmenter, dans des
proportions sensibles, une culture dont ils sont
assurés de retirer un han bénéfice.
C'est ainsi qu'autrefois, en Cochinchine, on
avait encouragé dans les provinces de l'Ouest,
les plantations de cacaoyers, afin de concur-
rencer la production des Indes Néerlandaises
avec laquelle nos voisins alimentaient l'Europe
à un moment où la fabrication du chocolat
avait pris une très grande extension.
̃ De même, pendant la guerre, la même mé-
thode fut employée en Indochine pour inciter
la population agricole à développer intensive-
ment la culture du ricin dont l'huile était par-
ticulièrement recherchée pour les besoins de
notre aviation militaire.
Dans les deux cas, les indigènes avaient ré-
ponœ en grand nombre, à l'appel des pouvoirs
publics, et s'ils n'ont pas persisté dans leurs
efforts, c'est que les nécessités qui les avaient
provoqués n'avaient plus leur raison d'être.
D'autre part, nos colons sont également tout
désignés pour se llivrer à des cultures dont les
produits, tout en assurant la rémunération de
leurs efforts et de leurs capitaux, doivent lut-
ter avantageusement sur le Marché français
"contre les similaires étrangers.
- C'est, au point de vue économique, la raison
d'être de nos entreprises coloniales dont la jus-
tification aujourd'hui n' a jamais paru pllus écla-
tante.
Si les tentatives isolées die nos colons ne sul-
fisent pas, alors peut intervenir l'action féconde
des sociétés qui, possédant des ressources « t
des moyens plus puissants, obtiennent très vite
des résultats encore plus décisifs. Lorsque de
leur réussite dépend non seulement la satisfac
tion des intérêts privés, mais encore la sécunlé
nationale, le devoir des pouvoirs publics est
non seulement d'encourager leur création, mais
encore de les soutenir et de favoriser leur
tâche. Ils le peuvent en leur facilitant >1 acqui-
sition de vastes domaines dont elles ont besoin
et en leur en garantissant la libre possession.
Ils doivent aussi lui assurer un concours efficace
pour le recrutement de la main-ci' œuvre. qui est
la condition indispensable d'une bonne exploi-
tation. Il ne s'agit pas, naturellement, de vio-
lenter les convenances ou la liberté de nos pro-
tégés indigènes, dont l'indépendance reste en-
tière, mais simpfiement de rapprocher des con-
tractants éventuels et, dans la manifestation des
volontés librement exprimées, d'intervenir pour
la sauvegarde de tous les intérêts.
Le recrutement de la main-d'œuvre est une
des plus graves questions qui préoccupent, à
juste titre, nos colons et nos sociétés d'exploi-
tation de l'Océanie. Devant la dépopulation
constante de nos archipels polynésiens, on a
depuis longtemps jeté le cri d'alarme, et plus
que jamais, il importe que celui-ci soit entendu,
car notre situation devient de plus en plus cri-
tique dans des régions où Ua terre est fertile et
les conditions climatériques essentiellement ta
vorables, mais où l'absence à peu près totale
de main-d'ceuvTe rend les meilleurs efforts
vains et illusoires.
Au-dessus des convenancés privées, il y a
là. un intérêt général dont le Gouvernement
français ne peut se désintéresser, aussi doit-il
s'attacher à trouver le remède qui, en rendant
un peu de vitalité à nos possessions océa-
niennes, leur permettrait aussi de coopérer au
ravitaillement de lia mère-patrie. Il ne faut plus
tabler sur une immigration hindoue ou java-
naise, puisque les Gouvernements intéressés
s 'opposent à la sortie de leurs sujets. Nous ne
pouvons compter que sur nous-mêmes.
C'est la raison pour laquelle le rattachement
de nos possessions de ilOcéanie à l' Indochine
avait fait naître de grands espoirs. Il avait, en
effet, paru possible de prélever dans les agglo-
mérations si denses de quelques régions du
delta tonkinois quelques éléments dé ce pré-
cieux outillage humain dont la nécessité se fait
si impérieusement sentir. Il y a là une œuvre
de sollidarité qui n'a pas malheureusement été
immédiatement comprise, et quelques journaux
indigènes en Indochine se sont même élevés,
avec une certaine vivacité, contre des propo-
sitions qui, prétendaient-ils, portaient de graves
atteintes à la liberté de leurs compatriotes .et
lésaient aussi les intérêts de leur patrie.
Mais il ne s'agit nullement d'une 'transpor-
tation en masse rappelant la. traite des esclaves
opérée au mépris de toutes les règles d'huma-
nité et de justice. Le recrutement des travail-
leurs doit toujours comporter des contrats pas-.
sés en bonne et due forme sous la surveillance
et le contrôle des autorités françaises et donner
par cela même les meilleures garanties aux
parties en cause. Dans ces conditions, le prin-
cipe lui-même ne peut soulever aucune critique.
Quant à la mise en valeur complète de l'In-
dochine à laquelle il faut, dit-on, d'abord son-
ger, elle ne peut nullement être en péril, par
l'expatriation passagère de familles annamites
désireuses d'améliorer leur sort.
Elles le feraient en pleine connaissance de
cause et en vue d'avantages dont on n'a pas le
droit de les priver. Leur travail serait produc-
tif à Seur patrie elle-même, puisqu' elles revien
draient, plus tard, la faire bénéficier des res-
sources qu'elles auraient acquises dans les co-
lonies voisines. C'est ainsi qu'on a eu souvent
l'occasion de constater que l'élément migrateur
d'un pays était pour ce pays une cause de pros-
périté et de richesse.
D'autre part, bien que la population anna-
mite soit - installée en Indochine d'une -façon
très irrégulière et très inégale, il ne semble pas
qu'il y ait eu, jusqu'à présent, de a part de
celle-ci, de réelles dispositions pour en har-
moniser la répartition. Cest que la race, tout
en étant la même, les - dispositions, les habi-
tudes et les affinités diffèrent assez sensible-
ment, selon les régions et les pénétrations qui
sembleraient devoir s'imposer, sont loin de se
produire.
Le delta de la Cochinchine est encore très
faiblement peuplé, et la superficie qui reste à
défricher est encore considérable. Le delta du
Tcnkin, au contraire, est à peu près totalement
cultivé, mais peut à peine suffire à l'alimenta-
tion de ses habitants, dont la densité dans cer-
taines provinces, est certainement excessive.
Cependant, aucun courant d'émigration ne s'est
produit entre ces deux pays, et même les essais
qui ont été tentés n'ont pas très bien réussi. 11
en est de même dans les provinces de l'Annam
qui, par suite de la disposition du pays, sont
souvent isolées 'les unes des autres, et où la
disproportion de la population est très grande.
Dans ces conditions, on serait mal venu à
prétendre qu'une émigration vers nos colonies
d'Océanie de quelques travailleurs annamites
végétant souvent misérablement dans leurs vil-
liages aurait pu avoir une répercussion quelcon-
que SUT le développement de l'Indochine.
Les objections soulevées contre un recrute-
ment modéré de main-d'œuvre tonkinoise en-
touré de toutes les garanties que nous venons
de spécifier, ne peuvent donc pas être consi-
dérées comme très sérieuses.
Ce recrutement ne peut porter aucune
atteinte aux intérêts de l'Indochine, mais les
avantages qui peuvent en résulter non seule-
ment pour nos possessions d'Océanie, mais en-
core pour la Métropole doivent nous inciter,
au contraire, à encourager les essais qui ont été
tentés tout récemment et semblent avoir réussi
au delà de tout espoir.
Maurice Bouilloux-Lafont,
Député du Finistère,
Membre de la -Commission
des Finances.
*4»
Dans l'Inspection des Colonies
-
La liste dos candidats admis à prendre
part au concoure du 15 mai 1924, pour le
grade d'inspecteur adjoint 'des colonies a
été fixée comme suit :
MM. Annibert, lieutenant de vaisseau ;
Boisson, administra leur adjoint des colo-
nies ; Chasttncyde Gery, commissaire de
première classe de la marine : Colas, ad-
ministrateur adjoint -des services de rTn
Ilochine ; Fons-agri.ve, capitaine d'infanterie
coloniale ; Luquet. administrateur adjoint
des colonies : Pcohoulre, administrateur
adjoint des colonies."
..-. f.
Par décret du .22 janvier courant, MM. les
inspecteurs généraux des Colonies Henri et
Kair, ont été. promus à la deuxième classe
de leur grade. Ces nominations sont faites
en remplacement de deux inspecteurs géné-
raux : MM. Fillon, décédé et Merày, admis
au cadre de r'éservo par application de la
limite d'âge. -
Un pactole ";' -
aux Iles St-Pierre et Miquelon
0.0-
Nos établissements de
Saint-Pierre et Miquelon
connaissent depuis un m
une prospérité inespérée
et inouïe. Les cinq mille
habitants qui les peuplent,
pêcheurs pour la plupàrt
d'origine basque ou bre-
tonne, qui, naguère enco-
re, vivaient petitement du produit de leur
dur travail, nagent maintenant dans une opu-
lence invraisemblable. Un fleuve d'or arrrne
ces îles déshéritées que fréquentaient seule-
ment les morutiers pendant la saison de la
pêche, et qui, les longs mois d' hiver, som-
meillaient sans vie, sans commercesans
mouvemcnt.
Ce Pactole inespéré n'est autre qu'un
fleuve d'alcool, de cet alcool interdit par
l'Amérique sèche, qui n'eut jamais autant
de fanatiques adeptes que depuis le jour
où un certain nonibre~ite~piiritains, <
pocrites que convaincus, soyons- en sûrs, en
ont défendu la consommation, même modé-
rée, à leurs compatriotes.
M. Bensclt, le nouveau Gouverneur des îles,
a (tl, en prenant possession de son poste,
le plaisir de constater qu'un trafic intensif
de whisky, de cognac, de champagne et au-
tres consommations fermentées se faisait
dans la colonie. Et la conséquence heureuse
a été la transformation du déficit clzrollÍquc
du budget local en un excédent appréciable
de do.uze millions.
Cinq cent mille caisses de. spiritueux ont
été expédiées en un an de Saint-Pierre à 1
destination des gosiers secs dit continent voi-
sin. Et le seul regret que nous puissions avoir,
est que nous n'en ayons pas eu davantage
à leur envoyer; la douane américaine est
peut-être très bien organisée, mais les con-
trebandiers le sont certainement encore
mieux.
Plus de mille n(iiiires ont mouillé dans
le vieux petit port endormi que nos grands
transatlantiques ignorent et que, seuls, ra-
vitaillaient auparavant quelques .vieux ba-
teaux affectés au service Saint-Pierre à
IVcw-York ou Halifax.
En neuf mois, le commerce général de
nos établissements s'est élevé à cent soixante-
seize millions. Vannée 1923 détient jusqu'à
maintenant le record des années « grasses ».
Puisse VAmérique se dessécher de plus en
plus ?
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
«0»
A la memoire de. Largeau.
Une plaque coraiïiémorative au nom
du Colonel Largeau offerte par le Souvenir
Colonial Français, vient d'être placée so-
lennellement sur la nouvelle école qui a été
édifiée à. Abéché.
La cérémonie présidée par le chef de ba-
taillon Rabut, commandant la circonscrip-
tion du Ouadaï-Sila-Massalit, a été des plus
imposantes. Les capitaines commandant les
subdivisions du Ouadaï étaient venus pour
la circonstance à. Abéché, amenant avec
eux une partie de leurs pelotons montés.
Une prise d'armes, à laquelle assistaient
une compagnie de tirailleurs, une section
de mitrailleurs, une section de 80 de mon-
tagne et un peloton monté, eut lieu à cette
occasion. Les troupes étaient massées au-
tour de l'école décorée et pavoisée.
Après la revue des troupes et l'exécution
de la « Marseillaise » par les enfants de
l'école, le commandant de la circonscription
fit le panégyrique du colonel Largeau. Son
discours, qui avait été traduit en arabe,
fut lu ensuite en cette langue par l'inter-
prète, fcar tous les chefs, notables et com-
merçants d'Abéché, ainsi qu'une affluence
considérable d'indigènes, assistaient à la
cérémonie. Un enfant de l'école récita en-
suite l' « Hymne aux Morts », de Victor
Hugo. Puis les troupes allèrent se masser
pour exécuter un défilé, qui fut superbe
d'allure.
La plaque a été placée sur la façade
principale de J'école, laquelle est située à
l'entrée du Tata d'Abéché où sont les diffé-
rents bureaux militaires et administratifs.
Toutes les personnes qui entrent et sortent
du Tata passent devant cette école, où la
plaque attire tous Ise regards et rappelle
le grand icolonial que fut Largeau.
LA MONNAIE AU CAMEROUN
--0.0---
Un décret du zo janvier courant autorise
le Commissaire du Cameroun à faire frap-
per et à émettre des jetons métalliques -de
deux francs, un franc et cinquante centimes *
dans les territoires du Cameroun placés sous
le mandat de la France. Ces jetons, dont la
valeur totale ne devra pas dépasser six mil-
lions de francs, sont destinés à remplacer les
coupures divisionnaires en papier. Il n'y
aura donc pas d'inflation fiduciaire mais seu-
lement substitution d'une bonne monnaie à
une mauvaise monnaie.
CONFÉRENCE
M. d'Anthouard de Wasservas fera sa-1
medi prochain 2 février, à 4 heures et de-
mie, au Théâtre Fémina une conférence
sur la politique française en Tunisie.'
La musique .du 23° d'infanterie coloniale.
prêtera son concours.
MEBICIIE ET HYOIERE COLORIILES
Prophylaxie MlviiMe du planisme
aux Colonies
-– 00
C'est un exposé des moyens les plus sim-
ples à" la portée de tous. Il élimine tous les
procédés de' pétrolage, drainage, installa-
tions: grillagées, tous utiles évidemment,
mais peu pratiques dans la grande brousse.
Il s'agit, surtout ici :
I D'éviter les piqûres de l'anophèle;
20 D'essayer d'arrêter à temps l'effet nocif
et douloureux de ces piqûres ;
3° De rendre l'organisme réfractaire a l'at-
teinte de l'hematozoaire.
A : Préservation contre les piqûres : Le
soir, à l'heure du sommeil ou au déclin du
jovur, passer sur les parties découvertes une
éponge imbibée d'une macération de quaSlsia-
amara, très facile à préparer soi-même.
S'enduire les parties découvertes d'une
couche infime de vaseline camphrée.
È. : Traitement des piqûres :
Toucher immédiatement l'endroit piqué
avec soit : de la teinture d'iode, de l'alcool
mentholé à -15 0/0, un mélange d'alcool et
Je Wor.nwraifiSi conçu :
Formol, 5 grammes; alcool à 90°, 10 gr. ;
eau, 15 gr.
Joly a expérimente à Madagascar une mix-
ture qui ferait merveille :
Formol du commerce, 15 gr. ; xylol, 5 gr. ;
acide acétique, o gr.. 50 ; baume du Canada,
1 gr. ; essence de parfum adéquate.
C : Tous ces moyens qui demandent évi-
demment une persévérance toute spéciale ne
peuvent en rien faire éliminer la quinine pré-
ventive. Après de nombreux tâtonnements,
on l'administre actuellement à la dose con-
tinue et journalière de o gr. 50 sous forme
de sulfate en cachets. Il est facile d'avaler
un cachet tous les matins au réveil. Au bout
de peu de temps, l'organisme acquiert une
résistance admirable à la maladie. L'appari-
tion de quelques bourdonnements d'oreille
ou la légère diminution de l'acuité auditive
ne doivent jamais faire cesser ce traitement
préventif.
On attribuait autrefois la bilieuse hémo-
globinurique (urines sanglantes) à l'abus de
la quinine. C'était là une erreur grossière :
il est démontré aujourd'hui que, bien au
contraiire, on voit exceptionnellement une
bilieuse hémoglobinurique chez un colonial
qui a suivi régulièrement le traitement pré-
ventif à la quinine.
Il va sans dire que, sorti de la zone mal-
saine, on doit supprimer immédiatement, et
sans danger d'ailleurs, l'ingestion quoti-
dienne de quinine.
Tous ces procédés ne doivent évidemment
pas faire oublier la moustiquaire, bouclier
idéal contre le paludisme.
Docteur Paul Abelv
"*0
Mort du duc de Montpensier
---0-0---
Le 31 août dernier, M. Albert Sarraut,
ministre des Colonies, nommait M. d'Or-
léans, Ferdinand-François, duc de Mont-
pensier, chevalier de la Légion d'honneur
avec cette belle citation :
Titres exceptionnels : A fait de nombreu-
ses explorations en Indochine, spéciale-
ment dans la. Chaîne annamitique, et a
contribué par son heureuse action à facili-
ter la pénétration de la colonisation parmi
les peuplades sauvages Moïs. A rapporté
de ses voyages de très intéressants docu-
ments qui lui ont permis de faire de nom-
breuses conférences sous les auspices de di-
verses Sociétés de Géographie et de publier
plusieurs ouvrages et articles de journaux.
A obtenu les plus hautes récompenses
des principales Sociétés de Géographie et
Chambres de Commerce françaises, Paris,
Bordeaux et Marseille.
C'est donc comme voyageur et explo-
rateur que nous déplorons aujourd'hui sa
mort prématurée.
Après avoir fait ses études navales en
Espagne, il prit part sur un vaisseau de
combat aux engagements devant Alelilla en
1909 où il se fit remarquer par sa bravoure
et son mépris du danger.
A 2i ans, il avait déjà parcouru plu-
sieurs fois le monde, étudiant l'évolution
des races et des nations, passionné par les
progrès de la Chine et du Japon, pris tout
entier par l'activité ardente de la jeune
Amérique.
Il avait rapporté un beau livre d'un
grand voyage en Indochine et, en 1913, au
cours d'une conférence à la Société de
Géographie de Paris, il fut le premier à
projeter sur l'écran des vues merveilleuses
du Cambodge et plus particulièrement des
photographies en couleur des ruines d'Ang-
kor.
D'une grande affabilité, il était très po-
pulaire à Saïgon où il avait longtemps ré-
sidé.
Son historiographe au cours de son
voyage en Asie était notre confrère Paul-
Louis Renier.
Retrait de candidature
-{}o{}---
M. Léon Archimbaud, député de la
Drôme. rapporteur du budget des Colonies,
qui avait posé sa candidature à l'élection
sénatoriale du 2 murs en remplacement
de M. Reynaud, décédé, vient de retirer
purement et simplement sa candidature.
LE, TAUX DE LA ROUPIE
-0-
Le, gouverneur des Etablissements fran-
çais dans PInde vient de faire connaître au
ministre des Colonies, qu^ 'la date du 20
janvier 1924. tr'' taux officiel de la roupie
était de 6 fr. '20.
- p -. - -'
A LA CHAMBRE
RAPPORT
Déclaration d'utilité publique d'un chemin
- de fer à voie normale de Tébessa au
- Djebel-Onk avec embranchement sur le
Bled-el-Habda.
- Le Gouvernement a déposé sur le bu-
reau de la Chambre le 22 juin 1922, un
projet de loi relaté à la déclaration d'utilité
publique d'un chemin de fer à voie normale
allant de Djebel-Onk à Sedrata avec em-
branchement de Bled-el-Hadba à Bir-el-Ater
(département de Constantine).
Ce chemin de fer qui venait se souder à
Sedrata, aur Grand Central minier, dont la
construction était décidée entre Oued-Da-
mous et Medjez-Sfa atteignait, en ce der-
nier .point, la ligne en exploitation de Tunis
à Bône, ce qui assurait par conséquent, la
liaison entre le port algérien et le D-jcbel-
L Onk.
La ligne oinsi. proietée, avait pour but
de permettre .l'écoulement des phosphates
à extraire des gisements du Djeool-Ontk. et
de Bled-el-Hadba. voisins l'un de l'autre
d'une vingtaine de kilomètres, et d'en effec-
ruer la sortie par un port algérien.
On formait- IMmfportancc -de ces gise-
ments. Situés dans la province de Cons-
tantine, à environ 100 kilomètres dr ta.
bessa et à quelques kilomètres de la fron-
tière algéro-tunisienne, ils sont un peu plus
éloignés de la Méditerranée Occidentale par
Bône que de la côte tunisienne du golfe de
Gabès. Leur richesse est, en outre, incal-
culable. Constitués par des 'bancs de phos-
phates de chaux, dont l'épaisseur varie
entre 30 et 60 mètres et qui s'étendent par
environs sur 10 kilomètres de longueur et 3
kilomètres de largeur, ils offrent, aux con-
cessionnaires éventuels, indépendamment
d'une facilité relative d'exploitation, puis-
que l'exploitation en carrière est le plus
souvent. ;possible, sables. Les évaluations les iplus modérées
estiment à plus d'un million de tonnes 'le
tonnage qu'ils représentent, sans compter
les extensions successives dont le re-
cherches déjà entreprises ont permis d'éta-
blir la certitude dans les régions o,voisi-
1 liantes.
Il est d'un intérêt capital, dit le rappor-
leur qu'une exploitation méthodique et pro-
chaine du gisement soit entreprise pour
l'Algérie d'abord, sur le territoire de qui
ce dernier est situé, et qui, devant q)erce-
voir, sur chaque tonne extraite, une rede-
vance à déterminer, trouvera là, un revenu
appréciable.
Comment peut s'effectuer l'écoulement
des produits, demande le rapporteur ? In-
dépendamment de modifications de tracés
portant sur des délails d'itinéraire, on
pouvait envisager trois ou quatre solutions
- - - -
principales : 1°) atteindre Bône en construi-
sant une ligne du Djebel-Onk jusqu'à Té-
bessa où l'on venait se relier à un che-
min do fer à voie étroite à transformer en
chemin de fer à vcie normale, qui rejoint
à Oued-Kcberit la ligne de l'Ouenza à sui-
vre jusqu'à Bône ; 2°) atteindre Bône par
la Meskiana ligne nouvelle qui rejoindrait
le grand central minier à Scdrata, - suivrait
ce dernier jusqu'à Medjez-Sfa, puis emprun-
terait jusqu'à destination la ligne actuelle
de Bône à Tunis ; 3°) Emprunter la voio
tunisienne qui pouvait offrir elle-même
deux combinaisons suivant qm'on pro-
cédait à l'embarquement à Sousse sur le
golfe d'Hammamet ou à la Skirra, port
nouveau entre Gabès et Sfax sur le golfe
de Gabès.
Ce fut au cours de leur session de 1913
que les assemblées financières algériennes,
en étudiant le réseau è construire pour la
mise en valeur des richesses du Sud-Est
de la province de Constantine, envisagèrent
pour la première fois, à titre d'avant-pro-
jet, la construction d'une ligne allant de
Djebel-Onk à Tébessa. C'était la troisième
étape à réaliser d'un vaste programme qui
voulait doter toute la province de moyens
d'action suffisants, les ressources devant
être fournies par voie d'emprunt, ce dernier
étant gagé par le produit net des bénéfices
réalisés sur le transport des minerais, les
redevances étant intégralement acquises à
l'Algériu.
La guerre ayant empêché, ou relardé les
exécutions des travaux envisagés, l'Admi-
nistration attendit pour reprendre la ques-
tion, l'année 1920, mais olle proposa une
conception nouvelle en ce qui concerne
l'exécution des travaux.
C'est alors qu'intervinrent les inventeurs
du gisement pour déclarer difficile, coû-
teuse et inacceptable la construction dp la
ligne envisgée les frais de cette construc-
tion devant à leurs yeux éloigner les can-
didats adjudicataires et, à la suite de cette
intervention, les Délégations décidèrent, le
2S juin 1921 :
1° De rejeter le tracé Djebel-Onk-Tebessa;
2° D'admettre le principe du tracé Djebcl-
Onk-Meskiana-Grand-Miniër ;
3° D'inviter l'Administration à poursui-
vre d'extrême urgence la déclaration d'uti-
lité publique de ce tracé et de proceder
ensuite à l'adjudication du gisement, étant
entendu que l'adjudicataire prendrait à sa
"barge la construction de cette ligne.
C'est à la suite de cette décision que fut
étudié le projet de construction de la ligne
de D'jebel-Onk à Sedrata qui a fait l'objet
du projet de loi indiqué ci-dessus.
La Commission après avoir entendu suc-
cessivement M. Carton, représentant les in-
venteurs du gisement, les députés de l'Al-
gérie et le ministre des Travaux publics,
il n'a pu être déduit aucune certitude.
Sur le bénéfice éventuel que donne le
transport de la tonne de phosphate aux
chemins de fer de l'Algérie, sur les diffi-
cullés de construction des lignes à envi-
sager, sur la durée des travaux à entre-
prendre il n'y a 'partout que contradictions
suivant que l'on est partisan de telle ou
telle voie.
Le rapporteur conclut en disant, que,
Maroc, Algérie, Tunisie,. constituent les
trois parties de notre domaine Nord-Afri-
cain, mais non. pour se dresser les unes
contre les autres, non pour séparer, au
..- - .,..
nom de vagues frontières politiques, des
questions, qui, pour être avantageusement,
résolues, doivent l'être en commun.
De* l'examen des documents et des faits,
il résulte que c'est à l'amodiataire que doi-
vent incomber les frais de la ligne 4 inter-
venir. Pour que cette ligne nouvelle, uni-
quement destinée à l'écoulement de ses
produits, assure ses transports aux condi-
tions les plus profitables à l'intérêt géné-
ral, c'est donc à lui qu'il conviendrait de
laisser le choix de la ligne à construire.
C'est la solution à laquelle" s'cs, arrêtée
la Commission en votant la motion ainsi
conçue.
» Se rangeant au premier avis du Conseil
it des ponts et chaussées en date du 29
« juin 1923, la Commission décide de sur-
cc seoir à statuer sur la déclaration d'utilité
cc publique de la ligne à construira pour
« l'évacuation des - gisement»; du ; Djebel-
« Onk jusqu'à ce que l'Algérie ait procède
a à l'adjudication de la concession minière,
« à titre éventuel et sous réserve do cette
« déclaration d'utilité publique. »-
AU SBKAT.
COMMISSIONS -
Ui. Commission sénatoriale des colonies
vient de désigner son bureau :
Ont été élus : Président :'M. Lucren Hu-
bert ;
Vice-présidents : MM. Albert Lebrun et Jean
Morel. -
Secrétaires : MM. Roustan et lAuraine.
M. Machet, désigné par le 7e bureau
auquel appartient M. Schrameck, * auteur
de la proposition tendant à la création
d'une Commission sénatoriaie des-Colonies
a cédé sa place à son collègue.
Du Nil à Mombassa
par automobile
Après entente entre les Gouvernements
locaux du Soudan, de l'Uganda et de Kenya
et l'Association royale automobile dé l'Est
Africain, la construction d'une route auto-
mobile a été décidée pour relier 'Gondokoro,
en face de Rejaf (terminus de la-naviga-
tion des steamers), sur la rive droite du Nil,
à Nairobi, situé à quelque 640 milles de-
Khadoum.
Cette route a déjà été amorcée en partant
de Nairobi vers le Nord-Ouest pour, faciliter
les relations avec l'Uganda. Des pûnts
bois franchissent les rivières Morendat,
Gilgil et Molo, et par la vallée où se trouve
la station Eldama, la route se dirige vers
l'ouest à travers le plateau d'Uasin Gishu
vers Nandi, et à travers le Kalaimega vers
Mumias. Cette route qui avait été ban-
donnée une fois le railway. de l'Uganda
construit, a repris son importance-lors de
la mise en valeur de la vallée da- Fift et
après l'importation des voituresrautomobiles
elle fut utilisée de plus en phis. D'accord
avec les autorités de l'Uganda la route fut
prolongée dans le nord-ouest jusque Mbale,
exactement à l'ouest du Mont Elgon, puis
jusqu'à Kumi,au sud du lac Salisbury. Des
lorris automobiles la parcourent pour trans-
porter le coton de la région .à Lalli et aux
autres petits ports du lac Chioga. -
Il n'y a pas de sérieux obstacles à sur-
monter, bien que la route doive se pour-
suivre dans une région encore peu connue.
Elle empruntera la vallée de l'Assua pour
atteindre le Nil un peu au nord de Nimule
à partir de quel point elle suivra la rive
droite du fleuve jusqu'à Gondokoro, car la
navigation est encore impossible par suite
- des rapides de Fola.
Dans deux ans environ on pourra donc
après avoir atteint Gondokoro r.'n vapeur, se
rendre de Rejaf à Naïrobi en automobile et
par le train de Nairobi en quatre jours, et
à Mombasa en quatre jours. Pans l'autre
sens, Rejaf est à dix- jours par vapeur de
Khartouni et à neuf jours seulement en che-
min de fer si on prend le train à Kosti.
Thiat.
le
MAROC - SOUDAN - GUINÉE
Une lemme peintre à Tombouctol
–0-0–
C'est après-demain que ferme la curieuse
Exposition de ses œuvres faites par Mlle
Marcelle Ackein à la Galerie « Artes », 8,
rue Tronchet. J'ai déjà eu l'occasion, en
1921, d'entretenir les lecteurs des Annales
Coloniales des travaux de cette artiste, qui
lui ont valu de multiples récompenses de-
puis qu'elle-expose tant à la Société des
Artistes français qu'à la Société coloniale
des Artistes français fondée par notre ami
Louis Dumoulin.
Mlle Marcelle Ackein a groupé ici toute
une série de tableaux, de croquis, de notes,
de pochades, pris au cours d'un long voyage
en Afrique occidentale. Les athats qVi opt
été faits à son Exposition par l'Etat, par
la Ville de Paris, par les particuliers 'prou-
vent le succès qu'elle obtient par un colons
très net, un dessin très sûr et une sobriété
de moyens qui, dans l'école nouvelle, lui
assurent une place de choix. Parmi ses
œuvres, j'ai noté tout spécialement sa série
de portraits mauves, touareg, foulahs,
sonrhaï, malinkés, ouolofs, soussous, bam-
baras. Elle a rapporté de Tombouctou, de
Bamako, de Conakry, de Mopti, des im-
pressions personnelles d'une rare origina-
lité,. parmi lesquelles j'ai relevé le campe-
ment indigène aux bords dit Nigu, VInté-
rieur dit village de Bamako, et au Maroc
des coins de Marrakech toujours si capti-
vants.
Marcel Raedel
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
18S ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE "DU JOURNAL
LetAnnonces et Réclames font HtUeB aux Bureaux dujoutnal et dans la Agences de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDÉL et L.-G. THÉBAULT
Bédaelion et Administration : 34, Rue du Morit-TtliâbQr, PARIS-ter. Téléphone: LOUVRE 19-17
ï - - -------
JSPFSSELt S Zranc* <* Colonies :̃ UÏT 6 mois 8 25 ,
înig et Colonies. 80 n - 8) 15.
( Etranger 110. » 65 a 35 «
On dabonne dans tous les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
La Question de la maînmd'mure aux Colonies
-.-"8 - -
Au momeait où le renchérissement die la vie et
la dépréciation constante de notre franc prêoc-
cupent tous les esprits, l'intensité delà produc-
tion &_ paru justement être le meilleur remède
pour combattre le danger qui nous menace. La
France, ce n'est pas douteux, peut, par elle-
même et ses colonies, suffire amplement à ses
besoins, elle peut même offrir à l'étranger, à
dea prix rémunérateurs, le surplus de sa propre
consommation.
Pour les denrées qu'elle récolte sur son sol,
elle est absolument maîtresse de ses destinées
et après les efforts louables qu'elle a déjà ten-
tés, il est fort probable qu'elle se libèrera de
la tutelle qui pèse sur elle.
Pour les matières premières qu'elle est oMi-
gée de faire venir du dehors, elle se trouve
dans un état d'infériorité et dans une situa-
tion qui est d'autant pilus difficile que ses
moyens d'achat sont sans cesse limités.
Qtr ces produits qui sont absolument indis-
pensables à son industrie et dont, pour la plus
grande partie, elle est réduite à s'approvision-
ner en Amérique, dans les colonies anglaises
ou hollandaises, il a été prouvé, depuis long-
temps, que ses propres possessions d'outre-mer
pouvaient les lui fournir amplement. Ainsi nos
importations de coton, de soie, de sucre, de
coprah, de vanillé, grèvent d'une façon très
lourde nos intérêts industriels et commerciaux.
Tous ces produits se développent admira-
blement bien dans nos colonies ; la première
et principale condition que soulève leur ravi-
taillement se trouve par cela même réalisée. Il
importe ensuite d'intensifier leur production et
de faciliter par tous les moyens leur libre accès
dans la métropole. Ces deux dernières condi-
tions soulèvent des problèmes très différents
mais qui, cependant, se lient les uns aux autres
et doivent être promptemènt étudiés et résolus.
Si la production n' existe pas ou est insigni-
fiante, il convient de la créer. Si elle suffit seu-
lement aux besoins de la population indigène,
il noua appartient de ta développer, afin qu'elle
puisse alimenter d'une façon appréciable le
courant d'exportation avec la Métropole. Le
système des primes peut être utilement prati-
qué ; toutefois, si les pouvoirs publics s en-
gagent, par avance, à acheter à un prix rému-
nérateur tout le surplus de lIa consommation
locale, cet engagement suffit amplement pour
décider les indigènes à augmenter, dans des
proportions sensibles, une culture dont ils sont
assurés de retirer un han bénéfice.
C'est ainsi qu'autrefois, en Cochinchine, on
avait encouragé dans les provinces de l'Ouest,
les plantations de cacaoyers, afin de concur-
rencer la production des Indes Néerlandaises
avec laquelle nos voisins alimentaient l'Europe
à un moment où la fabrication du chocolat
avait pris une très grande extension.
̃ De même, pendant la guerre, la même mé-
thode fut employée en Indochine pour inciter
la population agricole à développer intensive-
ment la culture du ricin dont l'huile était par-
ticulièrement recherchée pour les besoins de
notre aviation militaire.
Dans les deux cas, les indigènes avaient ré-
ponœ en grand nombre, à l'appel des pouvoirs
publics, et s'ils n'ont pas persisté dans leurs
efforts, c'est que les nécessités qui les avaient
provoqués n'avaient plus leur raison d'être.
D'autre part, nos colons sont également tout
désignés pour se llivrer à des cultures dont les
produits, tout en assurant la rémunération de
leurs efforts et de leurs capitaux, doivent lut-
ter avantageusement sur le Marché français
"contre les similaires étrangers.
- C'est, au point de vue économique, la raison
d'être de nos entreprises coloniales dont la jus-
tification aujourd'hui n' a jamais paru pllus écla-
tante.
Si les tentatives isolées die nos colons ne sul-
fisent pas, alors peut intervenir l'action féconde
des sociétés qui, possédant des ressources « t
des moyens plus puissants, obtiennent très vite
des résultats encore plus décisifs. Lorsque de
leur réussite dépend non seulement la satisfac
tion des intérêts privés, mais encore la sécunlé
nationale, le devoir des pouvoirs publics est
non seulement d'encourager leur création, mais
encore de les soutenir et de favoriser leur
tâche. Ils le peuvent en leur facilitant >1 acqui-
sition de vastes domaines dont elles ont besoin
et en leur en garantissant la libre possession.
Ils doivent aussi lui assurer un concours efficace
pour le recrutement de la main-ci' œuvre. qui est
la condition indispensable d'une bonne exploi-
tation. Il ne s'agit pas, naturellement, de vio-
lenter les convenances ou la liberté de nos pro-
tégés indigènes, dont l'indépendance reste en-
tière, mais simpfiement de rapprocher des con-
tractants éventuels et, dans la manifestation des
volontés librement exprimées, d'intervenir pour
la sauvegarde de tous les intérêts.
Le recrutement de la main-d'œuvre est une
des plus graves questions qui préoccupent, à
juste titre, nos colons et nos sociétés d'exploi-
tation de l'Océanie. Devant la dépopulation
constante de nos archipels polynésiens, on a
depuis longtemps jeté le cri d'alarme, et plus
que jamais, il importe que celui-ci soit entendu,
car notre situation devient de plus en plus cri-
tique dans des régions où Ua terre est fertile et
les conditions climatériques essentiellement ta
vorables, mais où l'absence à peu près totale
de main-d'ceuvTe rend les meilleurs efforts
vains et illusoires.
Au-dessus des convenancés privées, il y a
là. un intérêt général dont le Gouvernement
français ne peut se désintéresser, aussi doit-il
s'attacher à trouver le remède qui, en rendant
un peu de vitalité à nos possessions océa-
niennes, leur permettrait aussi de coopérer au
ravitaillement de lia mère-patrie. Il ne faut plus
tabler sur une immigration hindoue ou java-
naise, puisque les Gouvernements intéressés
s 'opposent à la sortie de leurs sujets. Nous ne
pouvons compter que sur nous-mêmes.
C'est la raison pour laquelle le rattachement
de nos possessions de ilOcéanie à l' Indochine
avait fait naître de grands espoirs. Il avait, en
effet, paru possible de prélever dans les agglo-
mérations si denses de quelques régions du
delta tonkinois quelques éléments dé ce pré-
cieux outillage humain dont la nécessité se fait
si impérieusement sentir. Il y a là une œuvre
de sollidarité qui n'a pas malheureusement été
immédiatement comprise, et quelques journaux
indigènes en Indochine se sont même élevés,
avec une certaine vivacité, contre des propo-
sitions qui, prétendaient-ils, portaient de graves
atteintes à la liberté de leurs compatriotes .et
lésaient aussi les intérêts de leur patrie.
Mais il ne s'agit nullement d'une 'transpor-
tation en masse rappelant la. traite des esclaves
opérée au mépris de toutes les règles d'huma-
nité et de justice. Le recrutement des travail-
leurs doit toujours comporter des contrats pas-.
sés en bonne et due forme sous la surveillance
et le contrôle des autorités françaises et donner
par cela même les meilleures garanties aux
parties en cause. Dans ces conditions, le prin-
cipe lui-même ne peut soulever aucune critique.
Quant à la mise en valeur complète de l'In-
dochine à laquelle il faut, dit-on, d'abord son-
ger, elle ne peut nullement être en péril, par
l'expatriation passagère de familles annamites
désireuses d'améliorer leur sort.
Elles le feraient en pleine connaissance de
cause et en vue d'avantages dont on n'a pas le
droit de les priver. Leur travail serait produc-
tif à Seur patrie elle-même, puisqu' elles revien
draient, plus tard, la faire bénéficier des res-
sources qu'elles auraient acquises dans les co-
lonies voisines. C'est ainsi qu'on a eu souvent
l'occasion de constater que l'élément migrateur
d'un pays était pour ce pays une cause de pros-
périté et de richesse.
D'autre part, bien que la population anna-
mite soit - installée en Indochine d'une -façon
très irrégulière et très inégale, il ne semble pas
qu'il y ait eu, jusqu'à présent, de a part de
celle-ci, de réelles dispositions pour en har-
moniser la répartition. Cest que la race, tout
en étant la même, les - dispositions, les habi-
tudes et les affinités diffèrent assez sensible-
ment, selon les régions et les pénétrations qui
sembleraient devoir s'imposer, sont loin de se
produire.
Le delta de la Cochinchine est encore très
faiblement peuplé, et la superficie qui reste à
défricher est encore considérable. Le delta du
Tcnkin, au contraire, est à peu près totalement
cultivé, mais peut à peine suffire à l'alimenta-
tion de ses habitants, dont la densité dans cer-
taines provinces, est certainement excessive.
Cependant, aucun courant d'émigration ne s'est
produit entre ces deux pays, et même les essais
qui ont été tentés n'ont pas très bien réussi. 11
en est de même dans les provinces de l'Annam
qui, par suite de la disposition du pays, sont
souvent isolées 'les unes des autres, et où la
disproportion de la population est très grande.
Dans ces conditions, on serait mal venu à
prétendre qu'une émigration vers nos colonies
d'Océanie de quelques travailleurs annamites
végétant souvent misérablement dans leurs vil-
liages aurait pu avoir une répercussion quelcon-
que SUT le développement de l'Indochine.
Les objections soulevées contre un recrute-
ment modéré de main-d'œuvre tonkinoise en-
touré de toutes les garanties que nous venons
de spécifier, ne peuvent donc pas être consi-
dérées comme très sérieuses.
Ce recrutement ne peut porter aucune
atteinte aux intérêts de l'Indochine, mais les
avantages qui peuvent en résulter non seule-
ment pour nos possessions d'Océanie, mais en-
core pour la Métropole doivent nous inciter,
au contraire, à encourager les essais qui ont été
tentés tout récemment et semblent avoir réussi
au delà de tout espoir.
Maurice Bouilloux-Lafont,
Député du Finistère,
Membre de la -Commission
des Finances.
*4»
Dans l'Inspection des Colonies
-
La liste dos candidats admis à prendre
part au concoure du 15 mai 1924, pour le
grade d'inspecteur adjoint 'des colonies a
été fixée comme suit :
MM. Annibert, lieutenant de vaisseau ;
Boisson, administra leur adjoint des colo-
nies ; Chasttncyde Gery, commissaire de
première classe de la marine : Colas, ad-
ministrateur adjoint -des services de rTn
Ilochine ; Fons-agri.ve, capitaine d'infanterie
coloniale ; Luquet. administrateur adjoint
des colonies : Pcohoulre, administrateur
adjoint des colonies."
..-. f.
Par décret du .22 janvier courant, MM. les
inspecteurs généraux des Colonies Henri et
Kair, ont été. promus à la deuxième classe
de leur grade. Ces nominations sont faites
en remplacement de deux inspecteurs géné-
raux : MM. Fillon, décédé et Merày, admis
au cadre de r'éservo par application de la
limite d'âge. -
Un pactole ";' -
aux Iles St-Pierre et Miquelon
0.0-
Nos établissements de
Saint-Pierre et Miquelon
connaissent depuis un m
une prospérité inespérée
et inouïe. Les cinq mille
habitants qui les peuplent,
pêcheurs pour la plupàrt
d'origine basque ou bre-
tonne, qui, naguère enco-
re, vivaient petitement du produit de leur
dur travail, nagent maintenant dans une opu-
lence invraisemblable. Un fleuve d'or arrrne
ces îles déshéritées que fréquentaient seule-
ment les morutiers pendant la saison de la
pêche, et qui, les longs mois d' hiver, som-
meillaient sans vie, sans commercesans
mouvemcnt.
Ce Pactole inespéré n'est autre qu'un
fleuve d'alcool, de cet alcool interdit par
l'Amérique sèche, qui n'eut jamais autant
de fanatiques adeptes que depuis le jour
où un certain nonibre~ite~piiritains, <
pocrites que convaincus, soyons- en sûrs, en
ont défendu la consommation, même modé-
rée, à leurs compatriotes.
M. Bensclt, le nouveau Gouverneur des îles,
a (tl, en prenant possession de son poste,
le plaisir de constater qu'un trafic intensif
de whisky, de cognac, de champagne et au-
tres consommations fermentées se faisait
dans la colonie. Et la conséquence heureuse
a été la transformation du déficit clzrollÍquc
du budget local en un excédent appréciable
de do.uze millions.
Cinq cent mille caisses de. spiritueux ont
été expédiées en un an de Saint-Pierre à 1
destination des gosiers secs dit continent voi-
sin. Et le seul regret que nous puissions avoir,
est que nous n'en ayons pas eu davantage
à leur envoyer; la douane américaine est
peut-être très bien organisée, mais les con-
trebandiers le sont certainement encore
mieux.
Plus de mille n(iiiires ont mouillé dans
le vieux petit port endormi que nos grands
transatlantiques ignorent et que, seuls, ra-
vitaillaient auparavant quelques .vieux ba-
teaux affectés au service Saint-Pierre à
IVcw-York ou Halifax.
En neuf mois, le commerce général de
nos établissements s'est élevé à cent soixante-
seize millions. Vannée 1923 détient jusqu'à
maintenant le record des années « grasses ».
Puisse VAmérique se dessécher de plus en
plus ?
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
«0»
A la memoire de. Largeau.
Une plaque coraiïiémorative au nom
du Colonel Largeau offerte par le Souvenir
Colonial Français, vient d'être placée so-
lennellement sur la nouvelle école qui a été
édifiée à. Abéché.
La cérémonie présidée par le chef de ba-
taillon Rabut, commandant la circonscrip-
tion du Ouadaï-Sila-Massalit, a été des plus
imposantes. Les capitaines commandant les
subdivisions du Ouadaï étaient venus pour
la circonstance à. Abéché, amenant avec
eux une partie de leurs pelotons montés.
Une prise d'armes, à laquelle assistaient
une compagnie de tirailleurs, une section
de mitrailleurs, une section de 80 de mon-
tagne et un peloton monté, eut lieu à cette
occasion. Les troupes étaient massées au-
tour de l'école décorée et pavoisée.
Après la revue des troupes et l'exécution
de la « Marseillaise » par les enfants de
l'école, le commandant de la circonscription
fit le panégyrique du colonel Largeau. Son
discours, qui avait été traduit en arabe,
fut lu ensuite en cette langue par l'inter-
prète, fcar tous les chefs, notables et com-
merçants d'Abéché, ainsi qu'une affluence
considérable d'indigènes, assistaient à la
cérémonie. Un enfant de l'école récita en-
suite l' « Hymne aux Morts », de Victor
Hugo. Puis les troupes allèrent se masser
pour exécuter un défilé, qui fut superbe
d'allure.
La plaque a été placée sur la façade
principale de J'école, laquelle est située à
l'entrée du Tata d'Abéché où sont les diffé-
rents bureaux militaires et administratifs.
Toutes les personnes qui entrent et sortent
du Tata passent devant cette école, où la
plaque attire tous Ise regards et rappelle
le grand icolonial que fut Largeau.
LA MONNAIE AU CAMEROUN
--0.0---
Un décret du zo janvier courant autorise
le Commissaire du Cameroun à faire frap-
per et à émettre des jetons métalliques -de
deux francs, un franc et cinquante centimes *
dans les territoires du Cameroun placés sous
le mandat de la France. Ces jetons, dont la
valeur totale ne devra pas dépasser six mil-
lions de francs, sont destinés à remplacer les
coupures divisionnaires en papier. Il n'y
aura donc pas d'inflation fiduciaire mais seu-
lement substitution d'une bonne monnaie à
une mauvaise monnaie.
CONFÉRENCE
M. d'Anthouard de Wasservas fera sa-1
medi prochain 2 février, à 4 heures et de-
mie, au Théâtre Fémina une conférence
sur la politique française en Tunisie.'
La musique .du 23° d'infanterie coloniale.
prêtera son concours.
MEBICIIE ET HYOIERE COLORIILES
Prophylaxie MlviiMe du planisme
aux Colonies
-– 00
C'est un exposé des moyens les plus sim-
ples à" la portée de tous. Il élimine tous les
procédés de' pétrolage, drainage, installa-
tions: grillagées, tous utiles évidemment,
mais peu pratiques dans la grande brousse.
Il s'agit, surtout ici :
I D'éviter les piqûres de l'anophèle;
20 D'essayer d'arrêter à temps l'effet nocif
et douloureux de ces piqûres ;
3° De rendre l'organisme réfractaire a l'at-
teinte de l'hematozoaire.
A : Préservation contre les piqûres : Le
soir, à l'heure du sommeil ou au déclin du
jovur, passer sur les parties découvertes une
éponge imbibée d'une macération de quaSlsia-
amara, très facile à préparer soi-même.
S'enduire les parties découvertes d'une
couche infime de vaseline camphrée.
È. : Traitement des piqûres :
Toucher immédiatement l'endroit piqué
avec soit : de la teinture d'iode, de l'alcool
mentholé à -15 0/0, un mélange d'alcool et
Je Wor.nwraifiSi conçu :
Formol, 5 grammes; alcool à 90°, 10 gr. ;
eau, 15 gr.
Joly a expérimente à Madagascar une mix-
ture qui ferait merveille :
Formol du commerce, 15 gr. ; xylol, 5 gr. ;
acide acétique, o gr.. 50 ; baume du Canada,
1 gr. ; essence de parfum adéquate.
C : Tous ces moyens qui demandent évi-
demment une persévérance toute spéciale ne
peuvent en rien faire éliminer la quinine pré-
ventive. Après de nombreux tâtonnements,
on l'administre actuellement à la dose con-
tinue et journalière de o gr. 50 sous forme
de sulfate en cachets. Il est facile d'avaler
un cachet tous les matins au réveil. Au bout
de peu de temps, l'organisme acquiert une
résistance admirable à la maladie. L'appari-
tion de quelques bourdonnements d'oreille
ou la légère diminution de l'acuité auditive
ne doivent jamais faire cesser ce traitement
préventif.
On attribuait autrefois la bilieuse hémo-
globinurique (urines sanglantes) à l'abus de
la quinine. C'était là une erreur grossière :
il est démontré aujourd'hui que, bien au
contraiire, on voit exceptionnellement une
bilieuse hémoglobinurique chez un colonial
qui a suivi régulièrement le traitement pré-
ventif à la quinine.
Il va sans dire que, sorti de la zone mal-
saine, on doit supprimer immédiatement, et
sans danger d'ailleurs, l'ingestion quoti-
dienne de quinine.
Tous ces procédés ne doivent évidemment
pas faire oublier la moustiquaire, bouclier
idéal contre le paludisme.
Docteur Paul Abelv
"*0
Mort du duc de Montpensier
---0-0---
Le 31 août dernier, M. Albert Sarraut,
ministre des Colonies, nommait M. d'Or-
léans, Ferdinand-François, duc de Mont-
pensier, chevalier de la Légion d'honneur
avec cette belle citation :
Titres exceptionnels : A fait de nombreu-
ses explorations en Indochine, spéciale-
ment dans la. Chaîne annamitique, et a
contribué par son heureuse action à facili-
ter la pénétration de la colonisation parmi
les peuplades sauvages Moïs. A rapporté
de ses voyages de très intéressants docu-
ments qui lui ont permis de faire de nom-
breuses conférences sous les auspices de di-
verses Sociétés de Géographie et de publier
plusieurs ouvrages et articles de journaux.
A obtenu les plus hautes récompenses
des principales Sociétés de Géographie et
Chambres de Commerce françaises, Paris,
Bordeaux et Marseille.
C'est donc comme voyageur et explo-
rateur que nous déplorons aujourd'hui sa
mort prématurée.
Après avoir fait ses études navales en
Espagne, il prit part sur un vaisseau de
combat aux engagements devant Alelilla en
1909 où il se fit remarquer par sa bravoure
et son mépris du danger.
A 2i ans, il avait déjà parcouru plu-
sieurs fois le monde, étudiant l'évolution
des races et des nations, passionné par les
progrès de la Chine et du Japon, pris tout
entier par l'activité ardente de la jeune
Amérique.
Il avait rapporté un beau livre d'un
grand voyage en Indochine et, en 1913, au
cours d'une conférence à la Société de
Géographie de Paris, il fut le premier à
projeter sur l'écran des vues merveilleuses
du Cambodge et plus particulièrement des
photographies en couleur des ruines d'Ang-
kor.
D'une grande affabilité, il était très po-
pulaire à Saïgon où il avait longtemps ré-
sidé.
Son historiographe au cours de son
voyage en Asie était notre confrère Paul-
Louis Renier.
Retrait de candidature
-{}o{}---
M. Léon Archimbaud, député de la
Drôme. rapporteur du budget des Colonies,
qui avait posé sa candidature à l'élection
sénatoriale du 2 murs en remplacement
de M. Reynaud, décédé, vient de retirer
purement et simplement sa candidature.
LE, TAUX DE LA ROUPIE
-0-
Le, gouverneur des Etablissements fran-
çais dans PInde vient de faire connaître au
ministre des Colonies, qu^ 'la date du 20
janvier 1924. tr'' taux officiel de la roupie
était de 6 fr. '20.
- p -. - -'
A LA CHAMBRE
RAPPORT
Déclaration d'utilité publique d'un chemin
- de fer à voie normale de Tébessa au
- Djebel-Onk avec embranchement sur le
Bled-el-Habda.
- Le Gouvernement a déposé sur le bu-
reau de la Chambre le 22 juin 1922, un
projet de loi relaté à la déclaration d'utilité
publique d'un chemin de fer à voie normale
allant de Djebel-Onk à Sedrata avec em-
branchement de Bled-el-Hadba à Bir-el-Ater
(département de Constantine).
Ce chemin de fer qui venait se souder à
Sedrata, aur Grand Central minier, dont la
construction était décidée entre Oued-Da-
mous et Medjez-Sfa atteignait, en ce der-
nier .point, la ligne en exploitation de Tunis
à Bône, ce qui assurait par conséquent, la
liaison entre le port algérien et le D-jcbel-
L Onk.
La ligne oinsi. proietée, avait pour but
de permettre .l'écoulement des phosphates
à extraire des gisements du Djeool-Ontk. et
de Bled-el-Hadba. voisins l'un de l'autre
d'une vingtaine de kilomètres, et d'en effec-
ruer la sortie par un port algérien.
On formait- IMmfportancc -de ces gise-
ments. Situés dans la province de Cons-
tantine, à environ 100 kilomètres dr ta.
bessa et à quelques kilomètres de la fron-
tière algéro-tunisienne, ils sont un peu plus
éloignés de la Méditerranée Occidentale par
Bône que de la côte tunisienne du golfe de
Gabès. Leur richesse est, en outre, incal-
culable. Constitués par des 'bancs de phos-
phates de chaux, dont l'épaisseur varie
entre 30 et 60 mètres et qui s'étendent par
environs sur 10 kilomètres de longueur et 3
kilomètres de largeur, ils offrent, aux con-
cessionnaires éventuels, indépendamment
d'une facilité relative d'exploitation, puis-
que l'exploitation en carrière est le plus
souvent. ;possible,
estiment à plus d'un million de tonnes 'le
tonnage qu'ils représentent, sans compter
les extensions successives dont le re-
cherches déjà entreprises ont permis d'éta-
blir la certitude dans les régions o,voisi-
1 liantes.
Il est d'un intérêt capital, dit le rappor-
leur qu'une exploitation méthodique et pro-
chaine du gisement soit entreprise pour
l'Algérie d'abord, sur le territoire de qui
ce dernier est situé, et qui, devant q)erce-
voir, sur chaque tonne extraite, une rede-
vance à déterminer, trouvera là, un revenu
appréciable.
Comment peut s'effectuer l'écoulement
des produits, demande le rapporteur ? In-
dépendamment de modifications de tracés
portant sur des délails d'itinéraire, on
pouvait envisager trois ou quatre solutions
- - - -
principales : 1°) atteindre Bône en construi-
sant une ligne du Djebel-Onk jusqu'à Té-
bessa où l'on venait se relier à un che-
min do fer à voie étroite à transformer en
chemin de fer à vcie normale, qui rejoint
à Oued-Kcberit la ligne de l'Ouenza à sui-
vre jusqu'à Bône ; 2°) atteindre Bône par
la Meskiana ligne nouvelle qui rejoindrait
le grand central minier à Scdrata, - suivrait
ce dernier jusqu'à Medjez-Sfa, puis emprun-
terait jusqu'à destination la ligne actuelle
de Bône à Tunis ; 3°) Emprunter la voio
tunisienne qui pouvait offrir elle-même
deux combinaisons suivant qm'on pro-
cédait à l'embarquement à Sousse sur le
golfe d'Hammamet ou à la Skirra, port
nouveau entre Gabès et Sfax sur le golfe
de Gabès.
Ce fut au cours de leur session de 1913
que les assemblées financières algériennes,
en étudiant le réseau è construire pour la
mise en valeur des richesses du Sud-Est
de la province de Constantine, envisagèrent
pour la première fois, à titre d'avant-pro-
jet, la construction d'une ligne allant de
Djebel-Onk à Tébessa. C'était la troisième
étape à réaliser d'un vaste programme qui
voulait doter toute la province de moyens
d'action suffisants, les ressources devant
être fournies par voie d'emprunt, ce dernier
étant gagé par le produit net des bénéfices
réalisés sur le transport des minerais, les
redevances étant intégralement acquises à
l'Algériu.
La guerre ayant empêché, ou relardé les
exécutions des travaux envisagés, l'Admi-
nistration attendit pour reprendre la ques-
tion, l'année 1920, mais olle proposa une
conception nouvelle en ce qui concerne
l'exécution des travaux.
C'est alors qu'intervinrent les inventeurs
du gisement pour déclarer difficile, coû-
teuse et inacceptable la construction dp la
ligne envisgée les frais de cette construc-
tion devant à leurs yeux éloigner les can-
didats adjudicataires et, à la suite de cette
intervention, les Délégations décidèrent, le
2S juin 1921 :
1° De rejeter le tracé Djebel-Onk-Tebessa;
2° D'admettre le principe du tracé Djebcl-
Onk-Meskiana-Grand-Miniër ;
3° D'inviter l'Administration à poursui-
vre d'extrême urgence la déclaration d'uti-
lité publique de ce tracé et de proceder
ensuite à l'adjudication du gisement, étant
entendu que l'adjudicataire prendrait à sa
"barge la construction de cette ligne.
C'est à la suite de cette décision que fut
étudié le projet de construction de la ligne
de D'jebel-Onk à Sedrata qui a fait l'objet
du projet de loi indiqué ci-dessus.
La Commission après avoir entendu suc-
cessivement M. Carton, représentant les in-
venteurs du gisement, les députés de l'Al-
gérie et le ministre des Travaux publics,
il n'a pu être déduit aucune certitude.
Sur le bénéfice éventuel que donne le
transport de la tonne de phosphate aux
chemins de fer de l'Algérie, sur les diffi-
cullés de construction des lignes à envi-
sager, sur la durée des travaux à entre-
prendre il n'y a 'partout que contradictions
suivant que l'on est partisan de telle ou
telle voie.
Le rapporteur conclut en disant, que,
Maroc, Algérie, Tunisie,. constituent les
trois parties de notre domaine Nord-Afri-
cain, mais non. pour se dresser les unes
contre les autres, non pour séparer, au
..- - .,..
nom de vagues frontières politiques, des
questions, qui, pour être avantageusement,
résolues, doivent l'être en commun.
De* l'examen des documents et des faits,
il résulte que c'est à l'amodiataire que doi-
vent incomber les frais de la ligne 4 inter-
venir. Pour que cette ligne nouvelle, uni-
quement destinée à l'écoulement de ses
produits, assure ses transports aux condi-
tions les plus profitables à l'intérêt géné-
ral, c'est donc à lui qu'il conviendrait de
laisser le choix de la ligne à construire.
C'est la solution à laquelle" s'cs, arrêtée
la Commission en votant la motion ainsi
conçue.
» Se rangeant au premier avis du Conseil
it des ponts et chaussées en date du 29
« juin 1923, la Commission décide de sur-
cc seoir à statuer sur la déclaration d'utilité
cc publique de la ligne à construira pour
« l'évacuation des - gisement»; du ; Djebel-
« Onk jusqu'à ce que l'Algérie ait procède
a à l'adjudication de la concession minière,
« à titre éventuel et sous réserve do cette
« déclaration d'utilité publique. »-
AU SBKAT.
COMMISSIONS -
Ui. Commission sénatoriale des colonies
vient de désigner son bureau :
Ont été élus : Président :'M. Lucren Hu-
bert ;
Vice-présidents : MM. Albert Lebrun et Jean
Morel. -
Secrétaires : MM. Roustan et lAuraine.
M. Machet, désigné par le 7e bureau
auquel appartient M. Schrameck, * auteur
de la proposition tendant à la création
d'une Commission sénatoriaie des-Colonies
a cédé sa place à son collègue.
Du Nil à Mombassa
par automobile
Après entente entre les Gouvernements
locaux du Soudan, de l'Uganda et de Kenya
et l'Association royale automobile dé l'Est
Africain, la construction d'une route auto-
mobile a été décidée pour relier 'Gondokoro,
en face de Rejaf (terminus de la-naviga-
tion des steamers), sur la rive droite du Nil,
à Nairobi, situé à quelque 640 milles de-
Khadoum.
Cette route a déjà été amorcée en partant
de Nairobi vers le Nord-Ouest pour, faciliter
les relations avec l'Uganda. Des pûnts
bois franchissent les rivières Morendat,
Gilgil et Molo, et par la vallée où se trouve
la station Eldama, la route se dirige vers
l'ouest à travers le plateau d'Uasin Gishu
vers Nandi, et à travers le Kalaimega vers
Mumias. Cette route qui avait été ban-
donnée une fois le railway. de l'Uganda
construit, a repris son importance-lors de
la mise en valeur de la vallée da- Fift et
après l'importation des voituresrautomobiles
elle fut utilisée de plus en phis. D'accord
avec les autorités de l'Uganda la route fut
prolongée dans le nord-ouest jusque Mbale,
exactement à l'ouest du Mont Elgon, puis
jusqu'à Kumi,au sud du lac Salisbury. Des
lorris automobiles la parcourent pour trans-
porter le coton de la région .à Lalli et aux
autres petits ports du lac Chioga. -
Il n'y a pas de sérieux obstacles à sur-
monter, bien que la route doive se pour-
suivre dans une région encore peu connue.
Elle empruntera la vallée de l'Assua pour
atteindre le Nil un peu au nord de Nimule
à partir de quel point elle suivra la rive
droite du fleuve jusqu'à Gondokoro, car la
navigation est encore impossible par suite
- des rapides de Fola.
Dans deux ans environ on pourra donc
après avoir atteint Gondokoro r.'n vapeur, se
rendre de Rejaf à Naïrobi en automobile et
par le train de Nairobi en quatre jours, et
à Mombasa en quatre jours. Pans l'autre
sens, Rejaf est à dix- jours par vapeur de
Khartouni et à neuf jours seulement en che-
min de fer si on prend le train à Kosti.
Thiat.
le
MAROC - SOUDAN - GUINÉE
Une lemme peintre à Tombouctol
–0-0–
C'est après-demain que ferme la curieuse
Exposition de ses œuvres faites par Mlle
Marcelle Ackein à la Galerie « Artes », 8,
rue Tronchet. J'ai déjà eu l'occasion, en
1921, d'entretenir les lecteurs des Annales
Coloniales des travaux de cette artiste, qui
lui ont valu de multiples récompenses de-
puis qu'elle-expose tant à la Société des
Artistes français qu'à la Société coloniale
des Artistes français fondée par notre ami
Louis Dumoulin.
Mlle Marcelle Ackein a groupé ici toute
une série de tableaux, de croquis, de notes,
de pochades, pris au cours d'un long voyage
en Afrique occidentale. Les athats qVi opt
été faits à son Exposition par l'Etat, par
la Ville de Paris, par les particuliers 'prou-
vent le succès qu'elle obtient par un colons
très net, un dessin très sûr et une sobriété
de moyens qui, dans l'école nouvelle, lui
assurent une place de choix. Parmi ses
œuvres, j'ai noté tout spécialement sa série
de portraits mauves, touareg, foulahs,
sonrhaï, malinkés, ouolofs, soussous, bam-
baras. Elle a rapporté de Tombouctou, de
Bamako, de Conakry, de Mopti, des im-
pressions personnelles d'une rare origina-
lité,. parmi lesquelles j'ai relevé le campe-
ment indigène aux bords dit Nigu, VInté-
rieur dit village de Bamako, et au Maroc
des coins de Marrakech toujours si capti-
vants.
Marcel Raedel
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