Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-01-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 janvier 1924 29 janvier 1924
Description : 1924/01/29 (A25,N16). 1924/01/29 (A25,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411120v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
"VINGT-CINQUIEME ANNEE. - N° 16 LE NUMERO t 25 CENTIMES MARDI SOIR 29 JANVIER 102*
Les Annales Coloniales
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LrA. 0. F. à l'heure présente
---- w < « a*. < n_
Voilà, six mois à peine que M. le
Gouverneur Général Carde a pris effec-
tivement à Dakar, -la direction des af-
faires de l'A. 0. F.
Son œuvre s'est déjà signalée par
des réformes et des initiatives heureu-
ses et hardies que les Aivnaîtes Colonia-
les ont reilutôes. Nous pouvons donc
escompter d'ores et déjà des résultats
remarquablement tangibiles dans tou-
tes les branches où se déploie son ac-
tivité, Le chemin parcouru est déjà
grand.
Des son arrivée en A. 0. F., M. Gar-
de a posé nettement le principe de la
décentralisation administrative. Il a
entendu rendre) aux] lieutenants-gou-
Yérneurs des huit colonies du groupe
les pouvoirs et les responsabilités
qu'ils tenaient de la charte organique;
et qui, peu à peu leur échappaient au
profit de certaines Directions et Inspec-
tons du Gouvernement Général, qui,
intervertissant les rôles et au lieu de
rester des services de contrôle et des
conseils techniques, étaient devenus
des services d'exécution qui se subsli-
tuaient entièrement aux chefs des co-
lonies et leur ôtadent toute initiative.
Dans un buL de bonne administra-
tion comme dans un but de bonne- po-
litique financière-, le Gouverneur Géné-
ral a. rattaché aux directions dont ils
dépendaient normallenient, une quinzai-
ne de services devenus autonomes.
C'est annsi qu'il, a été amené à réorga-
niser complètement le service de
l'Agriculture, 'de l'Elevajgie et des Fo-
rêts. Les stations expérimentales de
•certaines colonies dans le Dahomey, la
Côte d'Ivoire, le Sénégail et le Soudan
français et celles que l'on doit créer,
sont placées désormais soue, la direc-
iicaa, la surveiMan.ee et la responsabilité
tl es Là eutenants-Gonvern eurs intéres-
sés à qui, suivant les te-xtes autrefois
en vigueur, elles échappaient complè-
tement Nous verrons; enfin ces sta-
tions étudier les produits locaux et ne
plus se livrer à des essais fastidieux
d'acclimatement de plantes 'exotiques
ques villas.
-Pour iln- Goile de Médecine, M. Garde
a tenu le plus .grand compte de nos
doléances et, se gardant de-toucher à
fin.sl.ituHoD ele-méme, cherchant, au
Contraire, à raiméliorer} notaimimient par
-gme réforme de la constitution de son
Conseil de perfectionnement. Tant que
'la. situation financière de l'A. 0. F. ne
sera pas plus prospère, on ne pourra
augmenter l'effectif des médecins de
:fA:sstslance médicale indigène ; l'Ecole
de médecine y remédie, en partie, par
la formation d'aides-mêdecins dont les
premiers ont déjà donné toute satisfac-
tion.
M. Carde a, d'aulro part, réorganisé
res GhamSbres 'de commerce de manière
à faire participer plus étroitement ces
Assemblées à la vie éeonomiue de la
\PéId,é.ralioJl. La consultation fréquente
des Ghamibres de commerce donnera à
la haute administration des indications
précises sur les besoins de la. Colonie.
Dans l'ordre administratif ,1e Gou-
verneur Général a étendu les attribu-
tions des inspecteurs des circonscrip-
tions dans le but d'arriver à un con-
.trOOI p.lus constant et plus étroit des
subdivisions.
Enfin, un décret signé, sur sa pro-
osdtiQln, à la fin de l'année dernière,
a réorganisé les Sociétés de prévoyance
•plaçant légiti-mement à la présidence
de ceMes-ei les chefs des circonscrip-
tions.
(En présentant des buidigets de oru-
dence, d'économies et de forte com-
pression des dépenses de personnel,
'!n.udgets qui répondent précisément aux
conceptions actuelles du G-OliVe:l'n e-
ment. M. Garde a inauguré une nou-
velle politique financière.
Le budget générai présente, pour
ta première fois, depuis dos années,
des dépenses et, des recettes gilotiailes en
(diminution sur coûtes de l'exercice
précédent. Alors que 1'augunentabion
des prévisions se chiffrait, ces derniè-
res années, par une moyenne' de 5 mil-
lions de francs à chaique exercice nou-
veau, le budget pour l'exercice 1934
présente une diminution de 3 millions
de francs dans les prévisions par rap-
port à l'année précédente.
Ttalblant sur la prospérité croissante
4a l'A. O. F., le Gouverneur Général
a pris la résolution de ne plus faire ap-
,p'?Al au crédit publie, jusqu'au rétablis-
sement des conditions financières ot
économiques normales. Il entend re-
courir aux recettes ordinaires plutôt
.qu'aux fonds d'emprunt.
Au .point de vue économique et prin-
cipalement du. développement de la
production, M."Garde a pris deux me-
sures des plus heureuses. Il a obtenu,
d'une, part, par un décret récent, qu'un
contrôle soit établi au sujet du caution-
nement d'es produits. On sait que les
r matières premières exportées de l'Afri.
que Occidentale Française subissaient
sur Les marchés extérieurs de grandes
dépréciations du fait de leur mauvaise
préparation et des impuretés qu'elles
contenaient sous fOIMle d'adultérations
et de corps étrangers. Par anailogie, à
ce qui se faisait déjà en Guinée fran-
çaise, une surveillance étroite va pou-
voir être exercée du producteur à l'ex-
portateur pour éviter désormais pareil-
les faudes qui entraînaient la dépré-
ciation. D'autre part, le Gouverneur
Général s'est préoccupé d'améliorer la
qualité des produits. Il a prescrit au
Lieutenant-Gouverneur du Sénégal do
faire procéder, dès cette année, à une
sélection par les Sociétés de prévoyance
dans les champs d'arachides de meil-
leuro venue. Ges Sociétés en achèteront
la récolte1, - garderont les graines-, les
multiplieront et. assureront la distribu-
Lion parmi les cultivateurs afin d'ex-
clure les achats de mauvaises semen-
ces opérés sur les stocks restés au
commerce en fin d'hivernage.
L'aicihèveiment du Tlhiès-Kayes-Niger,
[voie ferrée de 1.290 kil. sans solution
de continuité) va provoquer l'intensifi-
cation de l'agriculture et de l'élevage
dans les immenses régions que des-
sert le chemin d'e fer, par l'extension
de la culture de l'arachide, du coton,
du si soi et du dà, par la multiplication
du cheptel ovin. Ailleurs, en Guinée,
ces préoccupations, vont vers l'aména-
gement, à Gonakry, d'un frigorifique
qui permettra de stocker les fruits exo-
tiques, bananes et ananas, qui doivent
constituer une des principales ressour-
ces de cette GOllonie. En Côte d'Ivoire,
l'attention de ^Administration se
porte vers l'extension de d'industrie
forestière, le développement de la cul-
ture du cacaoyer et la production a-' s
matières grasses. Lorsque le chemin
de ter de cette Colonie dont les travaux
de prolongement se poursuivent acti-
vement, sera.- voisin de la Haute-Vol ta,
la mise en vaileur définitive de ce pays
peuplé et intéressant au point de vue
1 de ses possibilités en production d'ara-
ohides- et -de coton pourra -être, entre-
prise activement.
Compression des dépenses de sou-
veraineté au profit des œuvres d'inlé-
rèt. économique et des œuvres d'intérêt
soclall, voilà ce qui caractérise l'action
que poursuit le Gouverneur Général
dans un pays où la paix et la. sécurité
sont partout assurées ; programme es-
sentreiMemeQit national puisqu'il vise,
avant tout, un développement d'une
production qui peut et doit être ntiè-
rement consommée par la Métropole
Qui doit s'émanciper, des marchés
étrangers- au profit de son change ;
politique nationale aussi puisque, com-
me contre-partie, notre industrie mé-
tropolitaine doit trouver en Afrique
Occidentale Française d'immenses dé-
bouchés pour ses fabrications.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Commission
des Colonies.
Les progrès de l'automobile
au Sénégal
-- O-C>-
Quand en 1905, à Souel-el-Ma, en Mauri-
tanie, j'étais chargé de surveiller les faits
et gestes (d'ailleurs à l'abri de tout reproche)
de Cheikh Amadou Bamba, alors en exil,
j'étais loin de songer que dix-neuf ans plus
tard, j'apprendrais que l'honorable et véné-
rable Marabout roulerait dans une Peugeot
10 HP.
Le frère, de Cheikh Bamba, Balla Tioro
M'Baké vient, en effet, d'acquérir La susdite
voiture où il ne manquera pas de promener
son auguste aîné, quand il se rendra en
quelque escale traiter de ses affaires com-
merciales.
Cette nouvelle, que je tire de VOuest-Afri-
cain Français, me fait souvenir des visites
que je faisais à Cheikh Bamba qui me témoi-
gnait beaucoup d'amitié depuis qu'il avait
su, par mon maréchal des logis algérien,
Bou Zid, que je m'intéressais aux questions
de l'Islam.
Ce n'était qu'après avoir parcouru un vé-
ritable labyrinthe de couloirs qu'on arrivait
à l'antichambre de la case en paille où vous
recevait Cheikh Bamiba, assis sur des nattes
et des coussins, le visage presque caché sous
son cheich, et il ne parlait qu'à voix basse,
mystérieusement et avec emphase. Après
l'audience, il donnait sa bénédiction par l'ap-
position des mains sur le front de son visi-
teur en murmurant quelque verset du Coran.
Les talibés ou élèves de sa1 zaouïa étaient
au nombre de 200 et, chose curieuse, il y
avait une sorte de monastère de femmes con-
ltigu à son campement.
Du fond du Sénégal, affluaient les offran-
des, et je suis certain que Cheikh Bamba ré-
coltait plus d'impôts eta.vec plus de facilités
que je ne le faisais sur les quelques nomades
du Trarza méridional.
Sa bonne conduite et. son repentir ne tar-
dèrent pas à le faire revenir dans son pays
où il n'a cessé de faire preuve de loyalisme.
,- Monot
L'huile végétale
carburant nallonal de la France
--0..0--
Le développement de
la circulation automobile
dans les colonies fran-
çaises est des plus im-
portants. Les maigres
haridelles que l'on voyait
jadis à Dakar attelées
aux landaus 'désuets et
aux vÚtorias de - nos
grandhnéres ont fait place aux voitures
sans chevaUx. A Saïgoll, à Hanoi, à Dji-
bouti, à Tananarive, aux Antilles, voire au
Sahara, on voit triompher le moteur à
essence, conquête de notre science et de
notre industrie nationales.
Malheiireusemeni, tous l,es véhicules à
traction mécanique qui circulent chez nous
ne sont pqs d'origine française. Pendant la
gUCfrc, dit fait de la fabrication des canons
et des munitions pour nous et nos alliés, nos
grandes firmes' d~'automobiles ont dû dimi^
nuer leur production, si bien qu'atù lende-
main de l'armistice, aussi bien en France
qu'aux colonies, il nous fallut accueillir les
voitures étrangères pour assurer nos trans-
ports. -
La baisse du franc aidant, nos industriels
ont, eux awssi, entrepris de fabriquer eji sé-
rie, et aujourd'hui, il n'est plus de marques
étrangères qui puissent, dans les possessions
françaises, concurrencer les nôtres pour le
bon marché, la solidité, la rapidité, Vélé-
gancc, l'économie, et enfin cette qualité de
fini que dans tous les domaines le génie, de
notre race donne aux produits de son la-
beur. On a pu parler de camelote boche
avant la guerre, et certains pensent, hélasl
qu'il eu sera bientôt de nouveau question.
On a pu également désigner sous ce voca-
ble un peu. méPrisant, mais expressif, les
fabrications de quelques-uns de nos alliés,
mais il n'est jamais venu à l'idée de per-
sonne de qualifier de « camelote » les pro-
duits dit travail français.
Nos administrations à? outre-Mer, nos
services publics, notre armée, nos commer-
çants, nos colons, et enfin les particuliers
qui ont à faire usage aux colonies de la
traction niécaitique, sont donc assurés de
trouver chez nous les véhicules les plus va-
riés dont ils pourraient avoir besoin.
Certes, il reste encore dans notre domaine
d'outre-Mer beaucoup d'automobiles d'ori-
gine étrangère. Mais ce sont là surtout vieux
rossignols dont il convient de tirer le meil-
leur parti tant qulils peuvent tenir. Ils nous
ont coûté assez cher pour que nous les usions
jusqu'à leur dernier souffle. Leur temps est
vraiment terminé, et toute administration
coloniale qui, malgré le développement ac-
tuel de notre industrie automobile d'après-
guerre, se livrerait à la coûteuse fantaisie
de passer des commandes à l'étranger, ne
manquerait pas d'être critiquée par les ser-
vices centraux.
Désormais, dans nos colonies françaises,
nous devons avoir des voitures françaises
mues par des moteurs français. mais où
trouverons-nous l'essence française? Certes,
depuis longtemps déjà, on fait briller à nos
yeux des possibilités mirifiques. Il y aurait,
dit-on, du pétrole à Madagascar ci même
ailleurs; il y en aurait aussi en France. Je
veux bien le croire, j'en 'suis même persuadé,
mais il y a quelque temps que nous sommes
en Frallc,e, et aucune source de pétrole sé-
rieuse n'a encore jailli. Depuis que nous
sommes au Sénégal, en A. 0. F., en Indo-
chine, à Madagascar, nous n'y avons éga-
lement pas trouvé d'essence, ou si peu, eu
égard à la formidable consommation d'es-
sence que nous sommes obligés de faire.
L'essence n'est pas notre carburant na-
tional, et il y a fort peu de chances pour
qu'elle le devienne. jamais. Il faut donc
trouver autre chose.
Les essais auxquels on s'est livré en
France depuis plusieurs années sur les mo-
teurs à gaz de bois, ont donné des résultats
pleins de promesses. Ceux que l'on poursuit
avec les moteurs à huile végétale sont près
d'aboutir à des solutions pratiques. L'huile!
le voilà bien notre carburant national. Car
aucun domaine colonial, plus que le nôtre,
n'est riche en huile. Arachides, palmistes,
sésames, nofis en avons partout. Il n'est pas
de colonie en A. 0. F. et en A. E. F. qui
tien produise au delà de ses besoins. Nos
inventeurs, nos ingénieurs comprennent-ils
en France toute l'importance. de V huile vé-
gétale ?
Le prix du litre d'huile dans nos colonies
africaines varie de o fr. 50 à 3 francs ;
celui de l'essence atteint parfois, dans les
régions éloignées et mal desservies, 12 et
15 francs. Avec de bons moteurs à huile,
toute notre industrie automobile nationale
(voitur.es, bateaux, avions) s'affranchira de
la servitude 'étrangère.
L.-G. Thébaùlt
TE TAUX DE LA PIASTIRE
TE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur. Général de l'In('QIhine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la. date du 27 janvier 1924..
le taux officiel de la piastre était de 10 fr. 95
et de 11 francs le 28 janvier 1924.
L'aviation coloniale
L'enquête sur le « Dixmude »
On communique la note suivante :
Le ministère de la Marine garde le si-
lence le plus complet sur le contenu du
rapport de la commission d'enquête. Plu-
sieurs copies de ce document qui, sans
compter les annexes, comprend une cen..
taine de pages, ont été confectionnées, mais
aucune communication n'a encore été faite
aux commissions parlementaires.
M. Raiberti se propose de donner con-
naissance du rapport à ses collègues du
cabinet au cours du prochain conseil des
ministres.
Le retour de Sadi-Lecointe
Nous avons eu la surprise de rencontrer
hier soir dans un établissement parisien,
Sadi-Lecointc-, retour de Fort-de-France,
Sadi s'est montré enchanté de son séjour à
la Martinique:, où c'était Ja première fois
qu'un hydravion évoluait. Un avion avait
déjà survolé ce pays en 1914. Sadi a reçu
là-bas un accueil (riomphal.
Il est revenu sur le Macoris, accompa-
gné de M. Clerc, sénateur de la Martinique,
; 3i, dès hier était rencontré dans les cou-
loirs de la Chambre.
La station de T. S. F. de Saigon
Nous complétons par ce qui suit les ren-
seignements que nous avons donnés 'sur
l'inauguration des communications radioté-
légraphiqucs entre la France et l'Angle-
terre.
Comme nous l'avons annoncé, la station
de Saïgon étant terminée et ayant effec-
tué ses essais d'une manière très satisfai-
sante, vient d'être ouverte au service pu-
blic. Son correspondant en France est Bor-
deaux-Lafayette.
Au point de vue technique, la communi-
cation radioéteclrique bilatérale Bordeaux
Saigon était une des plus difficiles à réali-
ser.
Le parcours des ondes est entièrement
sur terre et celles-ci ont à traverser les plus
hautes montagnes du globe en plus des
10,200 km. de trajet normal.
Le poste de Saïgon a été organisé d'une
manière tout à fait moderne. Il comporte
une station d'émission qui fabrique les on-
des d'émission, une station de réception qui
intercepte les signaux du correspondant
et un bureau central d'où sont comman-
dées à distance les deux stations précéden-
tes.
L'antenne du poste d'émission comporte
huit pylones métalliques haubaanés de 250
m. de hauteur, espacés de 400 mètres. Les
aippareills d'émission sont des alternateurs
à haute fréquence. Il y a à Saïgon deux
machines de 500 kws et une machine de 200
kws. Les ondes actuellement employées par
ces machines sont 15.700 m. pour la machi-
ne de 200 kws et 21.400 m. pour les 500 kws.
L'indicatif de Saïgon est HZE.
Bordeaux, le corespondant de SaIgon, em-
ploie une émission à arc de 400 kws sur
18.950 m. de longueur d'onde.
Bordeaux va prochainement mettre en
service un alternateur HF de 500 kws sur
une onde voisine de 20.000 m.
La station d'émission de Saïgon est si-
tuée à Phu-Tho à 4 km. à l'ouest de la
ville.
La station de réception définitive est à
Tihu-Duc-Tang-Phu, à 12 km. au nord-est
de Saïgon.
Le bureau central est au cœur de la ville,
rue Rousseau.
la parole est à MM. Maginot et Sarraut
Et c'est pour décider si l'hécatomhc des
soldats noirs des bataillons do chasseurs
inilrailleurs indigènes va continuer ou va
cire enrayée par le renvoi dans des garni-
sons du midi de ces troupes indigènes qui
sont décimées à Strasbourg. Stcnay et
Reim?. 4
Dit 1er au 20 janvier, 10 tirailleurs malga-
ches du 44e bataillon de chasseurs mitrail-
leurs indifjènes, à Strasbourg, sont morts.
Dans une compagnie du même bataillon
qui compte à son cfjectiji 127 indigènes, 48
sont en traitement à l'hôpital ! ! !
Gomme l'écrit notre confrère le Journal
des Coloniaux, les officiers commandant ce
bataillon ont certainement tout fait pour
protéger leurs hommes de la rigueur de la
température, mais ainsi que je le faisais
remarquer et je ne saurais trop le répéter,
lorsque j'ai amené en octobre 1914 un ba-
taillon de tirailleurs sénégalais de Dakar
'1 Marseille, je ne le fis qu'à mon corps dé-
fendant et non sans avoir attiré l'attention
tant de M. le Gouverneur général Ponty que
du Général Pineau sur les graves dangers
que couraient nos soldats noirs dans les
répions froides de la France.
.'̃Sans aucun retard, il faut renvoyer ces
troupes dans le Midi de la Fran'ce. A nos
amis du Parlement de l'exiger des minis-
tres de la Guerre et des Colonies.
Eugène Devaux
A L'OFFICIEL
Sont nommés- :
Au grade d'inspecteur de lre classe *
(Pour compter de la date dudit décret)
M. Henri (Edmond), inspecteur général de
2° classe.
(Pour compter du 7 février 1924)
M. Kair (Louis-Benjamin), inspecteur gé-
néral de 2e classe, en -remplacement de M.
Méray, -admis au cadre de .réserve par
application-de la limite d'âge.
Au grade de commis principal dedr< cla-sse
(Trésorerie du Caméroun), M. Tarasse
(Ernest). -
Le caléier à la Côte dlvoire
Il résulte des renseignements fournis par
la collection des caféiers de la station agri-
cole de Bingerville et des résultats obtenus
dans les. plantations européennes et indi-
gènes faites dans la colonie, et notamment
à Elima, qiue la culture de cet arbuste peut
être entreprise avec de sérieuses chances
de succès dans presque toute la Côte-
d'Ivoire; c'est pourquoi, dans une récente
circulaire, M. le Gouverneur Antonetti,
conseille très vivement la culture du
aaféier aux indigènes qui ont fait des
plantations de cacaoyer sur des' ter-
rains médiocres où elles n'ont guère
d'avenir, ,aloTs que le caféier, moins exi-
geant, s'accommodera parfaitement d'un
sol moins riche et d'un terrain plus sec.
Enfin, cet arbuste trouve presque partout
dans la colonie un terrain et un climat fa-
vorables. Sa culture peut être pratiquée
parallèlement à la cuilhure du cacaoyer par
l'utilisation de terrains qui ne conviennent
pas à ce derniler, et, la récolte du café ve-
nant après celle du cacao, augmenterait
les revenus du .producteur sans augmenter
sensiblement ses besoins de main-d'œuvre.
Les renseignements que nous possédons
siur les espèces à cultiver permettent de
développer cette culture avec de très sé-
rieuses chances de succès.
Le caféier réussit parfaitement dans, les
régions de la colonie situées au nord du
7e parallèle, que le cacaoyer ne peut guère
dépasser.
Parmi les espèces entre lesquelles nous
pouvons choisir, il convient tout d'abord
d'éliminer le J-Jibéria. qui donne un produit
de faible valeur commerciale. Le C.-Excelsa
ou gros Indénié, par contre, # fournit un
produit plus petit, plus régulier qui, par
un triage soigné, serait d'iun placement
plus facile que lIe Libéria. Comme ce der-
nier, le gros Indénié li jouit d'une grande
rusticité et présente l'avantage de donner
un plus fort rendement. Il est tout indiqué
pour les terrains découverts, situés au
nord de la forêt.
Dans la zone forestière, pour répondre à
la préférence donnée par les consomma-
teurs de la Métropole aux petits cafés, il
faut recommander aa culture du Robusta et
du petit Indénié, mais surtout le premier,
reconnu le meillleur 'à l'expertise, et dont
le produit .est très demandé dans la Métro-
pole.
- Ces cafés ont le grand avantage de pou-
voir se préparer facilement avec un mortier
indigène et de fournir un assez bon rende-
ment.
L'écartement entre les rurlbres doit être de
trois mètres. Ils exigent un ombrage léger
et une taille appropriée pour maintenir la
production. Ils présentent l'inconvénient de
se dénuder rapidement de la base et 'doi-
vent être (régénérés par l'utilisation des
gourmands. Dès "que la tige commence à se
dénuder, deux gourmands sont conservés
pour île remplacement. La tige est rabattue
sur ces derniers lorsqu'ils atteignent les
vieilles ramifications et la production est
maintenue constante par cette taille peu
compliquée.
M. Antonetti. Gouverneur de la Côte
d'Ivoire.. s'inspirant de ces données, vient
d'adresser .aux commandants de cercle une
instruction où il déclare :
rr Lorsque vous croirez le moment venu
de lancer cette culture, après avoir fait
comprendre aux indigènes les avantages
qu'ils peuvent en attendre, vous n'aurez
qu'à demander des semences à fla station
de Bingerville.
Vous ferez constituer par vos moniteurs
d'agriculture une pépinière modèl,e qui vous
servira- à fournir les premiers plants aux
indigènes, tout en leur apprenant comment
on fait une pépinière et les repiquages.
Je vous rappelle que tout indigène qui
aura, en constituant une plantation de ca-
caoyers ou de caféiers mis véritablement
en valeur une portion du domaine "sur la-
quelle il n'avait qu'un droit d'usage, pourra
obtenir un titre de concession définitif,
moyennant une faible redevance de prin-
cipe.
m y a là, pour les jeunes gens qui com-
mencent à accepter difficilement la coutume
ancestrale, presque générale dans ce pays,
qui les dépouille au profit de leur oncle, le
moyen de se constituer une sorte de petit
bien personnel dont ils garderont la pro-
priété.
Culture de l'indigo
Il résulte de certains renseignements par-
venus des provinces de l'Inde où se prati-
que la culture de l'indigo, que la surface
des terres consacrées à cette culture n'at-
teint que 163.700 acres. L'an dernier, elle
s'était élevée à 296.800 acres; il y a donc
une diminution de 133.100 acres ou 45
On prévoit que la récolte de teinture
s'élèvera à 30-. 000 cwts au lieu de 54.000
cwts en 1922-23, soit un* fléchissement de
44
Les conditions climâtériques n'ont pas
été très favorables ; cependant, la condition
des plantations est bonne.
Le tableau ci-après donne le détail par
province de la superficie des plantations et
de la récolte escomptée..
Surface Récolte Récolte
plantée prévue par acre
Provinces en acres en cwts en Ibs
- - - -
Madras 64.700 14.000 24
Provinces unies.. 20.800 2.300 12
Bihar et Orissa.. 24.800 3.800 17
Punjab ,.. 45.900 9.300 23
Bengale 1.300 100 9
Bombay et Sind (y
compris E.t)a t s
indépendants 6.200 900 16
163.700 30.400
La jouissance des droits civils
et les indigènes
La Chambre civile de la Cour de cassa-
tion vient de rendre un arrêt fort intéres-
sant dans une audience récente.
Le Gouverneur Général de Madagascar
se pourvoyait, en l'espèce, contre un arrêt
de la Cour d'Appel de cette Colonie pour
violation des art. 3, 6 et 7 du Code civil, de
l'article 6 de la Déclaration des Droits de
l'Homme et du citoyen, de l'art. 17 du
décret du 7 février 1897 et l'art. 2 du 15
mars 1849, pour fausse application des arti-
clies 1 et suivants de la loi du 24 avril 1833,
etc.
Que disait cet arrêté ?
il constatait d'abord que les indigènes ori-
ginaires de Sainte-Marie de Madagascar et
spécialement 3 d'entre eux : les sieurs Mé-
daillé, Betosara. et Manat, ont toujours
conservé leurs coutumes et leur statut per-
sonnel propres, et que ces conclusions et
statuts sont absolument contraires au droit
civil français et portent même atteinte à
l'ordre public français. Puis l'arrêt recon-
naissait cependant à ces indigènes la
qualité de citoyen français au point de vue
de la jouissance des droits civils, en les
excluant uniquement des droits politiques.
Et sous quel prétexte ? Sous prétexte que
la conservation du statut personnel propre
ne serait pas exclusive de la jouissance des
droits civils et des garanties en résultant,
alors, d'une part, que, en vertu des prin-
cipes de l'égalité des citoyens devant la loi
et de l'assujettissement de tous les citoyens
français à la même législation civile, la
possession d'un statut personnel propre,
différent du statut personnel français, est
incompatible avec la qualité de citoyen
français, ei, alors, d'autre part, que cette
dernière qualité ne saurait, - en tout cas,
appartenir à une catégorie d'individus, qui
vivent sous l'empire d'us et coutumes con-
traires à l'ordre public français.
La Cour de cassation a donné raison au
Gouverneur de Madagascar, et décidé
que la jouissance des droits civils accordée
dans les colonies françaises à toute per-
sonne libre, ne saurait être reconnue aux
indigènes qui ont conservé un statut per-
sonnel incompatible. avec les droits et obli-
gations des Français.
11 en est ainsi spécialement, pour les indi-
gènes de Madagascar.
Les attendus de cet arrêt sont iniéili-
sants à lire :
Sur le moyen unique ̃
Vu l'art. 1er de la loi de* 24-28 avril 1833 ;
Attendu-que ce iexte dispose que toute person-
ne libre ou ayant acquis légalement la liberté,
fouit dans les colonies françaises : 1° des droits
civils ; 2" des droits politiques, -sous les conai-
tions prescrites par les lois ; -
Attendu que celte réserve vise la jouissance
des droits civils, aussi Ibien que celle des droits
politiques ; qu'en ce qui concerne les premiers,
elle implique la soumission à toutes les règles
du droit civil français et notamment à celles
qui régissent Vélat de personnes ; que, par suite
la loi précitée est inapplicable sur ce point aux
indigènes des colonies françaises qui ont con-
servé un statut personnel incompatible avec les
droits et les obligations des Français ;
Attendu que l'arrêt attaqué constate d'une
part, que Médaillé, Belsorara et Manat indigènes
de Vile de Sainte-Marie de Madagascar n'ont
pas renoncé à leur statut personnel pour se
soumettre à la loi lrançaise, que d'autre part ce
statut est contraire au droit civil français et
même à certains égards, notamment en matière
d'adoption et de reiet d'enfant, à des règles
considérées en France comme intéressant l'or-
dre public ; qu'il décide cependant que si ces
indigènes, ayant conservé leur statut personnel
propre, n'ont pas la jouissance des droits poli-
tiques, solution qui n'est pas contestée par le
pourvoi, ils doivent cependant être assimilés à
des Français au point de vue de la jouissance
des droits civils ; - -
Qu'en statuant ainsi il a violé, par fausse ap-
plication l'article de loi susvisé ;
Par ces motifs, la Cour,
Casse et annule mais seulement du chef re-
latif à la iouisssance des droits civils.
Maurice Ribet,
Avocat à la Cour d'Appel.
A LA CHAMBRE
---&0--
RAPPORT
Comptes définitifs des Colonies dont les
emprunts sont garantis par l'Etat.
L'œuvre de la Troisième République en
matière coloniale est considérable. Ce fut
le troisième moment. dans l'histoire de
l'empire colonial français.
Depuis le début dui XIXc siècle, la France
a reconstitué peu à peu un nouvel empire
colonial : sous Louis-Philippe, l'Algérie ;
sous Napoléon III, la Cocbinchine et le
Cambodge ; avec Jules Ferry, la Tunisie,
le Tonkin et l'Annam, le Congo ; l'intérieur
de l'Afrique Occidentale, Madagascar,
le Maroc.
Pour la plupart de ces colonies, expose
le rapporteur, M. Perreau-Rodier, la phase
d'occupation militaire est terminée depuis
longtemps, la période d'organisation admi-
nistrative également. A l'heure ou toutes
les nations se hérissent de barrières doua-
nières et se replient sur elles-mêmes, le
vaste programme du Ministre des Colonies
est venu en son temps, marquant une ère
nouvelle pour notre domaine colonial : l'ère
de la mise en valeur économique.
Or, l'examen du budget métropolitain des
Colonies ne permet pas à lui seul de suivre
le développement économique de notre
empire colonial. Il n'en est qu'un reflet bien
lointain. Seules des statistiques, ,seuls des
chiffres ou des faits peuvent donner une
fidèle image de la. vie coloniale, du dévelop-
pement des exploitations, de la destination
et de l'emploi des capitaux. Ces chiffres,
ces faits, les budgets locaux nous les don-
nent.
Après avoir rappelé brièvement l'évolu-
tion de la politique de la France en matière
coloniale, M. Perreau Pradier demande
que le droit de regard accordé au Parle-
ment devrait être étendu à toutes les colo-
nies. L'article 33, de la loi du 13 avril 1900,
dit en effet : « Des subventions peuvent
Les Annales Coloniales
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LrA. 0. F. à l'heure présente
---- w < « a*. < n_
Voilà, six mois à peine que M. le
Gouverneur Général Carde a pris effec-
tivement à Dakar, -la direction des af-
faires de l'A. 0. F.
Son œuvre s'est déjà signalée par
des réformes et des initiatives heureu-
ses et hardies que les Aivnaîtes Colonia-
les ont reilutôes. Nous pouvons donc
escompter d'ores et déjà des résultats
remarquablement tangibiles dans tou-
tes les branches où se déploie son ac-
tivité, Le chemin parcouru est déjà
grand.
Des son arrivée en A. 0. F., M. Gar-
de a posé nettement le principe de la
décentralisation administrative. Il a
entendu rendre) aux] lieutenants-gou-
Yérneurs des huit colonies du groupe
les pouvoirs et les responsabilités
qu'ils tenaient de la charte organique;
et qui, peu à peu leur échappaient au
profit de certaines Directions et Inspec-
tons du Gouvernement Général, qui,
intervertissant les rôles et au lieu de
rester des services de contrôle et des
conseils techniques, étaient devenus
des services d'exécution qui se subsli-
tuaient entièrement aux chefs des co-
lonies et leur ôtadent toute initiative.
Dans un buL de bonne administra-
tion comme dans un but de bonne- po-
litique financière-, le Gouverneur Géné-
ral a. rattaché aux directions dont ils
dépendaient normallenient, une quinzai-
ne de services devenus autonomes.
C'est annsi qu'il, a été amené à réorga-
niser complètement le service de
l'Agriculture, 'de l'Elevajgie et des Fo-
rêts. Les stations expérimentales de
•certaines colonies dans le Dahomey, la
Côte d'Ivoire, le Sénégail et le Soudan
français et celles que l'on doit créer,
sont placées désormais soue, la direc-
iicaa, la surveiMan.ee et la responsabilité
tl es Là eutenants-Gonvern eurs intéres-
sés à qui, suivant les te-xtes autrefois
en vigueur, elles échappaient complè-
tement Nous verrons; enfin ces sta-
tions étudier les produits locaux et ne
plus se livrer à des essais fastidieux
d'acclimatement de plantes 'exotiques
-Pour iln- Goile de Médecine, M. Garde
a tenu le plus .grand compte de nos
doléances et, se gardant de-toucher à
fin.sl.ituHoD ele-méme, cherchant, au
Contraire, à raiméliorer} notaimimient par
-gme réforme de la constitution de son
Conseil de perfectionnement. Tant que
'la. situation financière de l'A. 0. F. ne
sera pas plus prospère, on ne pourra
augmenter l'effectif des médecins de
:fA:sstslance médicale indigène ; l'Ecole
de médecine y remédie, en partie, par
la formation d'aides-mêdecins dont les
premiers ont déjà donné toute satisfac-
tion.
M. Carde a, d'aulro part, réorganisé
res GhamSbres 'de commerce de manière
à faire participer plus étroitement ces
Assemblées à la vie éeonomiue de la
\PéId,é.ralioJl. La consultation fréquente
des Ghamibres de commerce donnera à
la haute administration des indications
précises sur les besoins de la. Colonie.
Dans l'ordre administratif ,1e Gou-
verneur Général a étendu les attribu-
tions des inspecteurs des circonscrip-
tions dans le but d'arriver à un con-
.trOOI p.lus constant et plus étroit des
subdivisions.
Enfin, un décret signé, sur sa pro-
osdtiQln, à la fin de l'année dernière,
a réorganisé les Sociétés de prévoyance
•plaçant légiti-mement à la présidence
de ceMes-ei les chefs des circonscrip-
tions.
(En présentant des buidigets de oru-
dence, d'économies et de forte com-
pression des dépenses de personnel,
'!n.udgets qui répondent précisément aux
conceptions actuelles du G-OliVe:l'n e-
ment. M. Garde a inauguré une nou-
velle politique financière.
Le budget générai présente, pour
ta première fois, depuis dos années,
des dépenses et, des recettes gilotiailes en
(diminution sur coûtes de l'exercice
précédent. Alors que 1'augunentabion
des prévisions se chiffrait, ces derniè-
res années, par une moyenne' de 5 mil-
lions de francs à chaique exercice nou-
veau, le budget pour l'exercice 1934
présente une diminution de 3 millions
de francs dans les prévisions par rap-
port à l'année précédente.
Ttalblant sur la prospérité croissante
4a l'A. O. F., le Gouverneur Général
a pris la résolution de ne plus faire ap-
,p'?Al au crédit publie, jusqu'au rétablis-
sement des conditions financières ot
économiques normales. Il entend re-
courir aux recettes ordinaires plutôt
.qu'aux fonds d'emprunt.
Au .point de vue économique et prin-
cipalement du. développement de la
production, M."Garde a pris deux me-
sures des plus heureuses. Il a obtenu,
d'une, part, par un décret récent, qu'un
contrôle soit établi au sujet du caution-
nement d'es produits. On sait que les
r matières premières exportées de l'Afri.
que Occidentale Française subissaient
sur Les marchés extérieurs de grandes
dépréciations du fait de leur mauvaise
préparation et des impuretés qu'elles
contenaient sous fOIMle d'adultérations
et de corps étrangers. Par anailogie, à
ce qui se faisait déjà en Guinée fran-
çaise, une surveillance étroite va pou-
voir être exercée du producteur à l'ex-
portateur pour éviter désormais pareil-
les faudes qui entraînaient la dépré-
ciation. D'autre part, le Gouverneur
Général s'est préoccupé d'améliorer la
qualité des produits. Il a prescrit au
Lieutenant-Gouverneur du Sénégal do
faire procéder, dès cette année, à une
sélection par les Sociétés de prévoyance
dans les champs d'arachides de meil-
leuro venue. Ges Sociétés en achèteront
la récolte1, - garderont les graines-, les
multiplieront et. assureront la distribu-
Lion parmi les cultivateurs afin d'ex-
clure les achats de mauvaises semen-
ces opérés sur les stocks restés au
commerce en fin d'hivernage.
L'aicihèveiment du Tlhiès-Kayes-Niger,
[voie ferrée de 1.290 kil. sans solution
de continuité) va provoquer l'intensifi-
cation de l'agriculture et de l'élevage
dans les immenses régions que des-
sert le chemin d'e fer, par l'extension
de la culture de l'arachide, du coton,
du si soi et du dà, par la multiplication
du cheptel ovin. Ailleurs, en Guinée,
ces préoccupations, vont vers l'aména-
gement, à Gonakry, d'un frigorifique
qui permettra de stocker les fruits exo-
tiques, bananes et ananas, qui doivent
constituer une des principales ressour-
ces de cette GOllonie. En Côte d'Ivoire,
l'attention de ^Administration se
porte vers l'extension de d'industrie
forestière, le développement de la cul-
ture du cacaoyer et la production a-' s
matières grasses. Lorsque le chemin
de ter de cette Colonie dont les travaux
de prolongement se poursuivent acti-
vement, sera.- voisin de la Haute-Vol ta,
la mise en vaileur définitive de ce pays
peuplé et intéressant au point de vue
1 de ses possibilités en production d'ara-
ohides- et -de coton pourra -être, entre-
prise activement.
Compression des dépenses de sou-
veraineté au profit des œuvres d'inlé-
rèt. économique et des œuvres d'intérêt
soclall, voilà ce qui caractérise l'action
que poursuit le Gouverneur Général
dans un pays où la paix et la. sécurité
sont partout assurées ; programme es-
sentreiMemeQit national puisqu'il vise,
avant tout, un développement d'une
production qui peut et doit être ntiè-
rement consommée par la Métropole
Qui doit s'émanciper, des marchés
étrangers- au profit de son change ;
politique nationale aussi puisque, com-
me contre-partie, notre industrie mé-
tropolitaine doit trouver en Afrique
Occidentale Française d'immenses dé-
bouchés pour ses fabrications.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Commission
des Colonies.
Les progrès de l'automobile
au Sénégal
-- O-C>-
Quand en 1905, à Souel-el-Ma, en Mauri-
tanie, j'étais chargé de surveiller les faits
et gestes (d'ailleurs à l'abri de tout reproche)
de Cheikh Amadou Bamba, alors en exil,
j'étais loin de songer que dix-neuf ans plus
tard, j'apprendrais que l'honorable et véné-
rable Marabout roulerait dans une Peugeot
10 HP.
Le frère, de Cheikh Bamba, Balla Tioro
M'Baké vient, en effet, d'acquérir La susdite
voiture où il ne manquera pas de promener
son auguste aîné, quand il se rendra en
quelque escale traiter de ses affaires com-
merciales.
Cette nouvelle, que je tire de VOuest-Afri-
cain Français, me fait souvenir des visites
que je faisais à Cheikh Bamba qui me témoi-
gnait beaucoup d'amitié depuis qu'il avait
su, par mon maréchal des logis algérien,
Bou Zid, que je m'intéressais aux questions
de l'Islam.
Ce n'était qu'après avoir parcouru un vé-
ritable labyrinthe de couloirs qu'on arrivait
à l'antichambre de la case en paille où vous
recevait Cheikh Bamiba, assis sur des nattes
et des coussins, le visage presque caché sous
son cheich, et il ne parlait qu'à voix basse,
mystérieusement et avec emphase. Après
l'audience, il donnait sa bénédiction par l'ap-
position des mains sur le front de son visi-
teur en murmurant quelque verset du Coran.
Les talibés ou élèves de sa1 zaouïa étaient
au nombre de 200 et, chose curieuse, il y
avait une sorte de monastère de femmes con-
ltigu à son campement.
Du fond du Sénégal, affluaient les offran-
des, et je suis certain que Cheikh Bamba ré-
coltait plus d'impôts eta.vec plus de facilités
que je ne le faisais sur les quelques nomades
du Trarza méridional.
Sa bonne conduite et. son repentir ne tar-
dèrent pas à le faire revenir dans son pays
où il n'a cessé de faire preuve de loyalisme.
,- Monot
L'huile végétale
carburant nallonal de la France
--0..0--
Le développement de
la circulation automobile
dans les colonies fran-
çaises est des plus im-
portants. Les maigres
haridelles que l'on voyait
jadis à Dakar attelées
aux landaus 'désuets et
aux vÚtorias de - nos
grandhnéres ont fait place aux voitures
sans chevaUx. A Saïgoll, à Hanoi, à Dji-
bouti, à Tananarive, aux Antilles, voire au
Sahara, on voit triompher le moteur à
essence, conquête de notre science et de
notre industrie nationales.
Malheiireusemeni, tous l,es véhicules à
traction mécanique qui circulent chez nous
ne sont pqs d'origine française. Pendant la
gUCfrc, dit fait de la fabrication des canons
et des munitions pour nous et nos alliés, nos
grandes firmes' d~'automobiles ont dû dimi^
nuer leur production, si bien qu'atù lende-
main de l'armistice, aussi bien en France
qu'aux colonies, il nous fallut accueillir les
voitures étrangères pour assurer nos trans-
ports. -
La baisse du franc aidant, nos industriels
ont, eux awssi, entrepris de fabriquer eji sé-
rie, et aujourd'hui, il n'est plus de marques
étrangères qui puissent, dans les possessions
françaises, concurrencer les nôtres pour le
bon marché, la solidité, la rapidité, Vélé-
gancc, l'économie, et enfin cette qualité de
fini que dans tous les domaines le génie, de
notre race donne aux produits de son la-
beur. On a pu parler de camelote boche
avant la guerre, et certains pensent, hélasl
qu'il eu sera bientôt de nouveau question.
On a pu également désigner sous ce voca-
ble un peu. méPrisant, mais expressif, les
fabrications de quelques-uns de nos alliés,
mais il n'est jamais venu à l'idée de per-
sonne de qualifier de « camelote » les pro-
duits dit travail français.
Nos administrations à? outre-Mer, nos
services publics, notre armée, nos commer-
çants, nos colons, et enfin les particuliers
qui ont à faire usage aux colonies de la
traction niécaitique, sont donc assurés de
trouver chez nous les véhicules les plus va-
riés dont ils pourraient avoir besoin.
Certes, il reste encore dans notre domaine
d'outre-Mer beaucoup d'automobiles d'ori-
gine étrangère. Mais ce sont là surtout vieux
rossignols dont il convient de tirer le meil-
leur parti tant qulils peuvent tenir. Ils nous
ont coûté assez cher pour que nous les usions
jusqu'à leur dernier souffle. Leur temps est
vraiment terminé, et toute administration
coloniale qui, malgré le développement ac-
tuel de notre industrie automobile d'après-
guerre, se livrerait à la coûteuse fantaisie
de passer des commandes à l'étranger, ne
manquerait pas d'être critiquée par les ser-
vices centraux.
Désormais, dans nos colonies françaises,
nous devons avoir des voitures françaises
mues par des moteurs français. mais où
trouverons-nous l'essence française? Certes,
depuis longtemps déjà, on fait briller à nos
yeux des possibilités mirifiques. Il y aurait,
dit-on, du pétrole à Madagascar ci même
ailleurs; il y en aurait aussi en France. Je
veux bien le croire, j'en 'suis même persuadé,
mais il y a quelque temps que nous sommes
en Frallc,e, et aucune source de pétrole sé-
rieuse n'a encore jailli. Depuis que nous
sommes au Sénégal, en A. 0. F., en Indo-
chine, à Madagascar, nous n'y avons éga-
lement pas trouvé d'essence, ou si peu, eu
égard à la formidable consommation d'es-
sence que nous sommes obligés de faire.
L'essence n'est pas notre carburant na-
tional, et il y a fort peu de chances pour
qu'elle le devienne. jamais. Il faut donc
trouver autre chose.
Les essais auxquels on s'est livré en
France depuis plusieurs années sur les mo-
teurs à gaz de bois, ont donné des résultats
pleins de promesses. Ceux que l'on poursuit
avec les moteurs à huile végétale sont près
d'aboutir à des solutions pratiques. L'huile!
le voilà bien notre carburant national. Car
aucun domaine colonial, plus que le nôtre,
n'est riche en huile. Arachides, palmistes,
sésames, nofis en avons partout. Il n'est pas
de colonie en A. 0. F. et en A. E. F. qui
tien produise au delà de ses besoins. Nos
inventeurs, nos ingénieurs comprennent-ils
en France toute l'importance. de V huile vé-
gétale ?
Le prix du litre d'huile dans nos colonies
africaines varie de o fr. 50 à 3 francs ;
celui de l'essence atteint parfois, dans les
régions éloignées et mal desservies, 12 et
15 francs. Avec de bons moteurs à huile,
toute notre industrie automobile nationale
(voitur.es, bateaux, avions) s'affranchira de
la servitude 'étrangère.
L.-G. Thébaùlt
TE TAUX DE LA PIASTIRE
TE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur. Général de l'In('QIhine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la. date du 27 janvier 1924..
le taux officiel de la piastre était de 10 fr. 95
et de 11 francs le 28 janvier 1924.
L'aviation coloniale
L'enquête sur le « Dixmude »
On communique la note suivante :
Le ministère de la Marine garde le si-
lence le plus complet sur le contenu du
rapport de la commission d'enquête. Plu-
sieurs copies de ce document qui, sans
compter les annexes, comprend une cen..
taine de pages, ont été confectionnées, mais
aucune communication n'a encore été faite
aux commissions parlementaires.
M. Raiberti se propose de donner con-
naissance du rapport à ses collègues du
cabinet au cours du prochain conseil des
ministres.
Le retour de Sadi-Lecointe
Nous avons eu la surprise de rencontrer
hier soir dans un établissement parisien,
Sadi-Lecointc-, retour de Fort-de-France,
Sadi s'est montré enchanté de son séjour à
la Martinique:, où c'était Ja première fois
qu'un hydravion évoluait. Un avion avait
déjà survolé ce pays en 1914. Sadi a reçu
là-bas un accueil (riomphal.
Il est revenu sur le Macoris, accompa-
gné de M. Clerc, sénateur de la Martinique,
; 3i, dès hier était rencontré dans les cou-
loirs de la Chambre.
La station de T. S. F. de Saigon
Nous complétons par ce qui suit les ren-
seignements que nous avons donnés 'sur
l'inauguration des communications radioté-
légraphiqucs entre la France et l'Angle-
terre.
Comme nous l'avons annoncé, la station
de Saïgon étant terminée et ayant effec-
tué ses essais d'une manière très satisfai-
sante, vient d'être ouverte au service pu-
blic. Son correspondant en France est Bor-
deaux-Lafayette.
Au point de vue technique, la communi-
cation radioéteclrique bilatérale Bordeaux
Saigon était une des plus difficiles à réali-
ser.
Le parcours des ondes est entièrement
sur terre et celles-ci ont à traverser les plus
hautes montagnes du globe en plus des
10,200 km. de trajet normal.
Le poste de Saïgon a été organisé d'une
manière tout à fait moderne. Il comporte
une station d'émission qui fabrique les on-
des d'émission, une station de réception qui
intercepte les signaux du correspondant
et un bureau central d'où sont comman-
dées à distance les deux stations précéden-
tes.
L'antenne du poste d'émission comporte
huit pylones métalliques haubaanés de 250
m. de hauteur, espacés de 400 mètres. Les
aippareills d'émission sont des alternateurs
à haute fréquence. Il y a à Saïgon deux
machines de 500 kws et une machine de 200
kws. Les ondes actuellement employées par
ces machines sont 15.700 m. pour la machi-
ne de 200 kws et 21.400 m. pour les 500 kws.
L'indicatif de Saïgon est HZE.
Bordeaux, le corespondant de SaIgon, em-
ploie une émission à arc de 400 kws sur
18.950 m. de longueur d'onde.
Bordeaux va prochainement mettre en
service un alternateur HF de 500 kws sur
une onde voisine de 20.000 m.
La station d'émission de Saïgon est si-
tuée à Phu-Tho à 4 km. à l'ouest de la
ville.
La station de réception définitive est à
Tihu-Duc-Tang-Phu, à 12 km. au nord-est
de Saïgon.
Le bureau central est au cœur de la ville,
rue Rousseau.
la parole est à MM. Maginot et Sarraut
Et c'est pour décider si l'hécatomhc des
soldats noirs des bataillons do chasseurs
inilrailleurs indigènes va continuer ou va
cire enrayée par le renvoi dans des garni-
sons du midi de ces troupes indigènes qui
sont décimées à Strasbourg. Stcnay et
Reim?. 4
Dit 1er au 20 janvier, 10 tirailleurs malga-
ches du 44e bataillon de chasseurs mitrail-
leurs indifjènes, à Strasbourg, sont morts.
Dans une compagnie du même bataillon
qui compte à son cfjectiji 127 indigènes, 48
sont en traitement à l'hôpital ! ! !
Gomme l'écrit notre confrère le Journal
des Coloniaux, les officiers commandant ce
bataillon ont certainement tout fait pour
protéger leurs hommes de la rigueur de la
température, mais ainsi que je le faisais
remarquer et je ne saurais trop le répéter,
lorsque j'ai amené en octobre 1914 un ba-
taillon de tirailleurs sénégalais de Dakar
'1 Marseille, je ne le fis qu'à mon corps dé-
fendant et non sans avoir attiré l'attention
tant de M. le Gouverneur général Ponty que
du Général Pineau sur les graves dangers
que couraient nos soldats noirs dans les
répions froides de la France.
.'̃Sans aucun retard, il faut renvoyer ces
troupes dans le Midi de la Fran'ce. A nos
amis du Parlement de l'exiger des minis-
tres de la Guerre et des Colonies.
Eugène Devaux
A L'OFFICIEL
Sont nommés- :
Au grade d'inspecteur de lre classe *
(Pour compter de la date dudit décret)
M. Henri (Edmond), inspecteur général de
2° classe.
(Pour compter du 7 février 1924)
M. Kair (Louis-Benjamin), inspecteur gé-
néral de 2e classe, en -remplacement de M.
Méray, -admis au cadre de .réserve par
application-de la limite d'âge.
Au grade de commis principal dedr< cla-sse
(Trésorerie du Caméroun), M. Tarasse
(Ernest). -
Le caléier à la Côte dlvoire
Il résulte des renseignements fournis par
la collection des caféiers de la station agri-
cole de Bingerville et des résultats obtenus
dans les. plantations européennes et indi-
gènes faites dans la colonie, et notamment
à Elima, qiue la culture de cet arbuste peut
être entreprise avec de sérieuses chances
de succès dans presque toute la Côte-
d'Ivoire; c'est pourquoi, dans une récente
circulaire, M. le Gouverneur Antonetti,
conseille très vivement la culture du
aaféier aux indigènes qui ont fait des
plantations de cacaoyer sur des' ter-
rains médiocres où elles n'ont guère
d'avenir, ,aloTs que le caféier, moins exi-
geant, s'accommodera parfaitement d'un
sol moins riche et d'un terrain plus sec.
Enfin, cet arbuste trouve presque partout
dans la colonie un terrain et un climat fa-
vorables. Sa culture peut être pratiquée
parallèlement à la cuilhure du cacaoyer par
l'utilisation de terrains qui ne conviennent
pas à ce derniler, et, la récolte du café ve-
nant après celle du cacao, augmenterait
les revenus du .producteur sans augmenter
sensiblement ses besoins de main-d'œuvre.
Les renseignements que nous possédons
siur les espèces à cultiver permettent de
développer cette culture avec de très sé-
rieuses chances de succès.
Le caféier réussit parfaitement dans, les
régions de la colonie situées au nord du
7e parallèle, que le cacaoyer ne peut guère
dépasser.
Parmi les espèces entre lesquelles nous
pouvons choisir, il convient tout d'abord
d'éliminer le J-Jibéria. qui donne un produit
de faible valeur commerciale. Le C.-Excelsa
ou gros Indénié, par contre, # fournit un
produit plus petit, plus régulier qui, par
un triage soigné, serait d'iun placement
plus facile que lIe Libéria. Comme ce der-
nier, le gros Indénié li jouit d'une grande
rusticité et présente l'avantage de donner
un plus fort rendement. Il est tout indiqué
pour les terrains découverts, situés au
nord de la forêt.
Dans la zone forestière, pour répondre à
la préférence donnée par les consomma-
teurs de la Métropole aux petits cafés, il
faut recommander aa culture du Robusta et
du petit Indénié, mais surtout le premier,
reconnu le meillleur 'à l'expertise, et dont
le produit .est très demandé dans la Métro-
pole.
- Ces cafés ont le grand avantage de pou-
voir se préparer facilement avec un mortier
indigène et de fournir un assez bon rende-
ment.
L'écartement entre les rurlbres doit être de
trois mètres. Ils exigent un ombrage léger
et une taille appropriée pour maintenir la
production. Ils présentent l'inconvénient de
se dénuder rapidement de la base et 'doi-
vent être (régénérés par l'utilisation des
gourmands. Dès "que la tige commence à se
dénuder, deux gourmands sont conservés
pour île remplacement. La tige est rabattue
sur ces derniers lorsqu'ils atteignent les
vieilles ramifications et la production est
maintenue constante par cette taille peu
compliquée.
M. Antonetti. Gouverneur de la Côte
d'Ivoire.. s'inspirant de ces données, vient
d'adresser .aux commandants de cercle une
instruction où il déclare :
rr Lorsque vous croirez le moment venu
de lancer cette culture, après avoir fait
comprendre aux indigènes les avantages
qu'ils peuvent en attendre, vous n'aurez
qu'à demander des semences à fla station
de Bingerville.
Vous ferez constituer par vos moniteurs
d'agriculture une pépinière modèl,e qui vous
servira- à fournir les premiers plants aux
indigènes, tout en leur apprenant comment
on fait une pépinière et les repiquages.
Je vous rappelle que tout indigène qui
aura, en constituant une plantation de ca-
caoyers ou de caféiers mis véritablement
en valeur une portion du domaine "sur la-
quelle il n'avait qu'un droit d'usage, pourra
obtenir un titre de concession définitif,
moyennant une faible redevance de prin-
cipe.
m y a là, pour les jeunes gens qui com-
mencent à accepter difficilement la coutume
ancestrale, presque générale dans ce pays,
qui les dépouille au profit de leur oncle, le
moyen de se constituer une sorte de petit
bien personnel dont ils garderont la pro-
priété.
Culture de l'indigo
Il résulte de certains renseignements par-
venus des provinces de l'Inde où se prati-
que la culture de l'indigo, que la surface
des terres consacrées à cette culture n'at-
teint que 163.700 acres. L'an dernier, elle
s'était élevée à 296.800 acres; il y a donc
une diminution de 133.100 acres ou 45
On prévoit que la récolte de teinture
s'élèvera à 30-. 000 cwts au lieu de 54.000
cwts en 1922-23, soit un* fléchissement de
44
Les conditions climâtériques n'ont pas
été très favorables ; cependant, la condition
des plantations est bonne.
Le tableau ci-après donne le détail par
province de la superficie des plantations et
de la récolte escomptée..
Surface Récolte Récolte
plantée prévue par acre
Provinces en acres en cwts en Ibs
- - - -
Madras 64.700 14.000 24
Provinces unies.. 20.800 2.300 12
Bihar et Orissa.. 24.800 3.800 17
Punjab ,.. 45.900 9.300 23
Bengale 1.300 100 9
Bombay et Sind (y
compris E.t)a t s
indépendants 6.200 900 16
163.700 30.400
La jouissance des droits civils
et les indigènes
La Chambre civile de la Cour de cassa-
tion vient de rendre un arrêt fort intéres-
sant dans une audience récente.
Le Gouverneur Général de Madagascar
se pourvoyait, en l'espèce, contre un arrêt
de la Cour d'Appel de cette Colonie pour
violation des art. 3, 6 et 7 du Code civil, de
l'article 6 de la Déclaration des Droits de
l'Homme et du citoyen, de l'art. 17 du
décret du 7 février 1897 et l'art. 2 du 15
mars 1849, pour fausse application des arti-
clies 1 et suivants de la loi du 24 avril 1833,
etc.
Que disait cet arrêté ?
il constatait d'abord que les indigènes ori-
ginaires de Sainte-Marie de Madagascar et
spécialement 3 d'entre eux : les sieurs Mé-
daillé, Betosara. et Manat, ont toujours
conservé leurs coutumes et leur statut per-
sonnel propres, et que ces conclusions et
statuts sont absolument contraires au droit
civil français et portent même atteinte à
l'ordre public français. Puis l'arrêt recon-
naissait cependant à ces indigènes la
qualité de citoyen français au point de vue
de la jouissance des droits civils, en les
excluant uniquement des droits politiques.
Et sous quel prétexte ? Sous prétexte que
la conservation du statut personnel propre
ne serait pas exclusive de la jouissance des
droits civils et des garanties en résultant,
alors, d'une part, que, en vertu des prin-
cipes de l'égalité des citoyens devant la loi
et de l'assujettissement de tous les citoyens
français à la même législation civile, la
possession d'un statut personnel propre,
différent du statut personnel français, est
incompatible avec la qualité de citoyen
français, ei, alors, d'autre part, que cette
dernière qualité ne saurait, - en tout cas,
appartenir à une catégorie d'individus, qui
vivent sous l'empire d'us et coutumes con-
traires à l'ordre public français.
La Cour de cassation a donné raison au
Gouverneur de Madagascar, et décidé
que la jouissance des droits civils accordée
dans les colonies françaises à toute per-
sonne libre, ne saurait être reconnue aux
indigènes qui ont conservé un statut per-
sonnel incompatible. avec les droits et obli-
gations des Français.
11 en est ainsi spécialement, pour les indi-
gènes de Madagascar.
Les attendus de cet arrêt sont iniéili-
sants à lire :
Sur le moyen unique ̃
Vu l'art. 1er de la loi de* 24-28 avril 1833 ;
Attendu-que ce iexte dispose que toute person-
ne libre ou ayant acquis légalement la liberté,
fouit dans les colonies françaises : 1° des droits
civils ; 2" des droits politiques, -sous les conai-
tions prescrites par les lois ; -
Attendu que celte réserve vise la jouissance
des droits civils, aussi Ibien que celle des droits
politiques ; qu'en ce qui concerne les premiers,
elle implique la soumission à toutes les règles
du droit civil français et notamment à celles
qui régissent Vélat de personnes ; que, par suite
la loi précitée est inapplicable sur ce point aux
indigènes des colonies françaises qui ont con-
servé un statut personnel incompatible avec les
droits et les obligations des Français ;
Attendu que l'arrêt attaqué constate d'une
part, que Médaillé, Belsorara et Manat indigènes
de Vile de Sainte-Marie de Madagascar n'ont
pas renoncé à leur statut personnel pour se
soumettre à la loi lrançaise, que d'autre part ce
statut est contraire au droit civil français et
même à certains égards, notamment en matière
d'adoption et de reiet d'enfant, à des règles
considérées en France comme intéressant l'or-
dre public ; qu'il décide cependant que si ces
indigènes, ayant conservé leur statut personnel
propre, n'ont pas la jouissance des droits poli-
tiques, solution qui n'est pas contestée par le
pourvoi, ils doivent cependant être assimilés à
des Français au point de vue de la jouissance
des droits civils ; - -
Qu'en statuant ainsi il a violé, par fausse ap-
plication l'article de loi susvisé ;
Par ces motifs, la Cour,
Casse et annule mais seulement du chef re-
latif à la iouisssance des droits civils.
Maurice Ribet,
Avocat à la Cour d'Appel.
A LA CHAMBRE
---&0--
RAPPORT
Comptes définitifs des Colonies dont les
emprunts sont garantis par l'Etat.
L'œuvre de la Troisième République en
matière coloniale est considérable. Ce fut
le troisième moment. dans l'histoire de
l'empire colonial français.
Depuis le début dui XIXc siècle, la France
a reconstitué peu à peu un nouvel empire
colonial : sous Louis-Philippe, l'Algérie ;
sous Napoléon III, la Cocbinchine et le
Cambodge ; avec Jules Ferry, la Tunisie,
le Tonkin et l'Annam, le Congo ; l'intérieur
de l'Afrique Occidentale, Madagascar,
le Maroc.
Pour la plupart de ces colonies, expose
le rapporteur, M. Perreau-Rodier, la phase
d'occupation militaire est terminée depuis
longtemps, la période d'organisation admi-
nistrative également. A l'heure ou toutes
les nations se hérissent de barrières doua-
nières et se replient sur elles-mêmes, le
vaste programme du Ministre des Colonies
est venu en son temps, marquant une ère
nouvelle pour notre domaine colonial : l'ère
de la mise en valeur économique.
Or, l'examen du budget métropolitain des
Colonies ne permet pas à lui seul de suivre
le développement économique de notre
empire colonial. Il n'en est qu'un reflet bien
lointain. Seules des statistiques, ,seuls des
chiffres ou des faits peuvent donner une
fidèle image de la. vie coloniale, du dévelop-
pement des exploitations, de la destination
et de l'emploi des capitaux. Ces chiffres,
ces faits, les budgets locaux nous les don-
nent.
Après avoir rappelé brièvement l'évolu-
tion de la politique de la France en matière
coloniale, M. Perreau Pradier demande
que le droit de regard accordé au Parle-
ment devrait être étendu à toutes les colo-
nies. L'article 33, de la loi du 13 avril 1900,
dit en effet : « Des subventions peuvent
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