Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-12-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 décembre 1923 07 décembre 1923
Description : 1923/12/07 (A24,N166). 1923/12/07 (A24,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411094t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-QUATRIEME ANNEE. N° 166
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VENDREDI SOIR, 7 DECEMBRE 1923
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
la AKTICLKS PUMJÊ3 PAR ANNALIS COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Les VIDUX de la Caravane parlementaire
< _--
Ces vœux sont entièrement favorables à
l'Algérie.
On peut constater aujourd'hui combien les
associations agricoles de l'Algérie ont été
sagement inspirées en provoquant le voyage
des délégués du Groupe viticole et en leur
faisant les belles réceptions qui ont eu lieu
en mars et avril derniers à cette occasion.
Le voyage comportait des conclusions à
présenter à la Chambre dans l'intérêt de la
métropole et de l'Algérie.
Ces conclusions sont formulées dans une
proposition de résolution.
PROPOSITION DE RESOLUTION
Elle tend à améliorer les transports fran-
co-algériens, à développer la culture des ta-
bacs exotiques et le crédit agricole et à as-
surer les récoltes complémentaires de la mé-
tropole en Algérie. Elle a été présentée par
MM. Edouard Barthe, Gaston Poittevin (Mar-
ne), Doléris (Basses-Pyrénées), Joseph Ber-
nier (Ain), Bouligand (Morbihan), Bouvet
(Jura), Brogly (Haut-Rhin), Buisset (Isère),
Capus (Gironde), Castel (Aude), Charles
Guilhaumon (Hérault), Chaussy (Seine-et-
Marne), Dupin (Loire), Jean Félix (Hérault),
Charles François (Moselle), Fringant (Meur-
the-et-Moselle), Frouin Gironde), Gilbert
Laurent (Loire), Guichard (Vaucluse), Ini-
zan (Finistère), Lacotte (Aube), Lafagette
(Ariège), Lamoureux (Allier). Lauraine (Cha-
rente-Inférieure), Georges Le Bail (Finis-
tère), Legros (Loir-et-Cher), Lobet (Marne),
Manceau (Maine-et-Loire), Masson (Finistè-
re), Mermod (Ain). Etienne Régnier (Yonne),
Ruhl (Seine), de Rodez Benavent (Hérault),
Sénac (Gers), Taittinger (Charente-Infé-
rieure). Yves Thomas (Côtes-du-Nord), Tis-
seyre (Saône-ct-Loire). Tranchand (Vienne),
Alexandre Varenne Puy-de-Dôme), Villeneau
(Charente-Inférieure), Théveny (Aude), dépu-
tés.
Le rapport de notre ami M. Barthe ne
comporte pas moins de 6 pages; il donne
tout d'abord l'itinéraire suivi par les parle-
mentaires à travers l'Algérie, puis il résume
leurs impressions dans les excellentes lignes
que voici :
« La délégation a tenu, en plein accord
« d'ailleurs en cela avec les associations in-
« vitantcs, à prendre contact effectif et di-
« rect avec les organisations de colons dans
Il les centres les plus importants comme les
« plus modestes, sur tous les points du ter-
« ritoire algérien et dans les régions les plus
Il vaTiées au point de vue des cultures ; elle
« a partout été reçue avec enthousiasme par
Il les colons comme par les indigènes qui ont
<( tous considéré notre visite comme un té-
« moignage de la sollicitude de la métropole
« pour l'effort trop souvent ingrat et tou-
« iours couraeeux du paysan algérien.
u Nous avons recueilli les doléances des
« uns et des autres dans des rencontres orga-
« nisées ou improvisées, en dehors de toute
« intervention de l'autorité locale ou dépar-
ti temcntale, et nous sommes assurés que,
« malgré la rapidité inévitable de nos con-
« tacts avec les populations visitées, l'infer-
(1 mation que nous avons acquise ainsi de
« première main sur les conditions qui sont
Ii faites aux producteurs algériens est aussi
« sincère et aussi complète que possible.
n Nous voulons dire tout de suite ici notre
Il ioie d'avoir constaté partout l'excellence
n des rapports que les colons entretiennent
Il avec les indigènes. Dans tous les banquets
u qui nous ont été offerts, les indigènes ont
« eu la parole comme les colons, et souvent
« plusieurs indigènes ont parlé dans le
Il même banquet ; ce fut toujours pour témoi-
« gner de leur loyalisme envers la France et
« des bienfaits apportés par notre colonisa-
it tion au bien-être et à la sécurité de la po-
« pulation indigène. Celle-ci reconnaît, en
« effet, que la présence du colon est pour
u elle une garantie de sécurité et de paix
« sociale d'abord, une assurance contre la
ii famine ensuite. Le colon réserve de plus
Il en plus, en effet, une place à l'indigène
« dans les organismes de crédit agricole et
« s'efforce ainsi d'améliorer ses méthodes et
Il ses rendements culturaux.
« L'assainissement du pays dans le déve-
loppement de la culture a aussi amélioré la
santé de la race indigène en mettant progres-
sivement fin aux épidémies qui la déci-
maient. »
Ces lignes si justes constituent le plus bel
hommage rendu à l'œuvre colonisatrice.
Elles pourraient être signées aussi bien par
un colon algérien que par M. Barthe.
Le rapport aborde ensuite dans une série
de chapitres l'examen des productions algé-
riennes que voici : vins, céréales, légumes
secs, fruits et primeurs, tabacs, cotons,
cheptel, peaux et laines, organisation des
services administratifs agricoles, crédit agri-
cole, syndicats et coopérations, services ma-
ritimes.
Citons quelques chiffres des passages par-
ticulièrement intéressants de M. Barthe.
Le vignoble algérien ne couvrait que
23.000 hectares en 1880, il en occupe
173.000 en 1922, produisant en moyenne
sept à huit millions d'hectolitres (10 millions
en 1923). L'Algérie, conclut justement le
rapporteur, doit se tourner de plus en plus
vefs la production des vins de forte couleur
et de hante teneur alcoolique, des mistelles
et des vins de liqueur. Elle remplacera ainsi
sur le marché français, les vins espagnols,
portugais et italiens, contre lesquels la
France devra fermement se défendre.
Les céréales ont été cultivées en 1918 sur
3 misions d'hectares ; en général, elles le
sont sur 2 millions et demi, qui donnent 7 à
8 millions de quintaux de blé (dur et tendre),
autant d'orge et de 2 millions de quintaux
d'avoine.
Les légumes secs (fèves, fèverolles, pois
chiches, lentilles) couvrent 30 à 40.000 hec-
tares, donnant lieu à une exportation de
140.000 quintaux qui représentent une va-
leur de plus de 20 millions.
Les oranges et mandarines occupent une
superficie de plus de 6.000 hectares, elles
fournissent une exportation annuelle de
123.000 quintaux.
Les excellentes figues de Bougie donnent
lieu de leur côté à une exportatioh de
80.000 quintaux.
Celles des raisins primeurs dépassent à
l'heure actuelle 35.000 quintaux.
Celle des légumes primeurs à 190.000
quintaux (pommes de terre, haricots, petits
pois et tomates).
La culture du dattier a pris des propor-
tions considérables. En 1921, nous expor-
tions 20.000 quintaux, aujourd'hui nous dé-
passons 100.000. La majeure partie de ce
tonnage appartient au port de Philippeville.
Aujourd'hui, on ne compte pas moins de
1.700.000 dattiers.
Même progrès dans la culture des tabacs.
Avant la guerre, cette culture se faisait sur
13.000 hectares, aujourd'hui elle en couvre
20.000, avec une production totale d'envi-
ron 120.000 quintaux.
Au sujet de cette production, le rapport
Barthe donne des détails des plus intéres-
sants en ce qui concerne la culture de nos
tabacs, la protection qui leur est dûe par la
régie française, les belles œuvres coopéra-
tives qu'ils ont fait naître à Bône d'abord,
en Kabylie ensuite, les excellents résultats
qu'ils ont procuré aux planteurs, le splendide
avenir enfin que cette production, comme
celle des agrumes et des primeurs aura
certainement en Algérie.
Quelques lignes sont- ensuite consacrées
aux plantations de coton d'Orléansville, Per-
régaux, Segy et Relizane.
M. Barthe et ses collègues observent
qu'étant donné la menace qui pèse sur
l'Europe de ne plus recevoir dans quelques
années du coton d'Amérique, cette culture ne
saurait trop être encouragée en Algérie.
Le chapitre consacré au cheptel algérien
et en particulier à notre troupeau de mou-
tons de 10 millions de têtes, qui donne lieu
à une exploitation annuelle de 1 million de
bêtes vers la France, contient des passages
qui mériteraient d'être intégralement repro-
duits.
De même pour ceux qui les suivent sur
nos laines dont nous exportons 90.000 quin-
taux, sur nos peaux de mouton 12.000 ven-
dus par an, de bœufs 200.000, de chevaux
et mulets 25.000, le rapporteur note à cet
égard que les peaux de chèvre de l'Algérie
sont particulièrement recherchées par les
tanneurs du monde entier.
Cette remarquable étude continue par un
exposé très élogieux de nos services agricoles
de l'Algérie; du crédit agricole, à propos
duquel la Commission émet le vœu que la
Banque de l'Algérie veuille bien éviter aux
caisses agricoles les frais de la deuxième
signature en escomptant directement leur
papier ; sur les syndicats agricoles, nombreux
et bien organisés; sur les coopératives agri-
coles, au nombre de 63, dont 24 de vinifi-
cation, 3 de docks à grains, 4 de docks à
tabacs, plus celles de motoculture, de bat-
tage, de défoncement, de coton, de primeurs,
de matériels agricoles.
Elle se termine après un examen conscien-
cieux et fort documenté de la grosse ques-
tion de nos services maritimes, dont l'amélio-
ration est énergiquement réclamée, d'abord
en ce qui concerne la régularité, la fréquence,
la vitesse et le nombre des services, ensuite
en ce qui concerne la nécessité qui s'impose
impérieusement de supprimer dans les con-
naissements les clauses léonniennes exhor-
bitantes du droit commun contre lesquelles
proteste tout, le commerce algérien (clauses
relatives à l'exonération de resDonsabilité en
cas de pertes, vols, etc. et à l'attribution
en matière litigieuse de la compétence à des
tribunaux situés hors de l'Algérie).
Tout ce passage de cette forte étude à la
fin de laquelle Barthe fait une juste apologie
des tarifs soudés qui permettent de payer
d'un seul coup le transport d'une marchan-
dise d'un point d'Algérie jusqu'à Paris, par
exemple, sera lu avec le plus grand plaisir
et applaudi dans toute l'Algérie.
La création et 1 équipement des ports al-
gériens a déjà coûté plus de 170 millions au
budget de la colonie; le programme des
grands travaux à réaliser au moyen de l'em-
prunt de 1 milliard 600 millions de francs,
autorisé par la loi du 23 juillet 1921, prévoit
encore une dépense de 344 millions pour les
travaux maritimes.
La colonie s'impose donc courageusement
les sacrifices les plus lourds pour faciliter
et accroître ses relations avec la métropole
et l'étranger.
Il nous appartient de garantir à ces sacri-
fices leur maximum de fécondité en revisant
la charte de notre marine marchande pour
lui rendre l'activité et la puissance que ré-
clame la métropole autant que notre empire
du nord de l'Afrique.
Il ne me reste plus qu'à citer la conclusion
de M. Barthe et de ses collègues. La voici :
« Notre visite en Algérie nous a unanime-
ment convaincus que la métropole a le plus
grand intérêt à favoriser le développement
de l'activité agricole pro pre de la colonie ;
cette activité ne peut, à aucun moment, cons-
tituer une menace pour la prospérité agri-
cole de la France, si nous savons reconnaître
et garantir aux produits algériens les qua-
lités spéciales qui les distinguent des pro-
duits métropolitains et que nous avons jus-
qu'ici trop longtemps méconnues au profit
des produits similaires étrangers souvent in-
férieurs.
« L'administration algérienne (et spéciale-
ment les services agricoles) témoigne d'une
compétence avertie et d'une vigilance incon-
testable pour diriger l'activité des colons
dans l,a voie des cultures complémentaires
des cultures métropolitaines, qu'il s'agisse
de la vigne, des céréales ou des tabacs.
» Il appartient à la métropole de favori-
ser cette politique agricole et de soutenir
l'effort de nos vaillantes populations algé-
riennes, autant que d'en tirer profit, en amé-
liorant notamment les transports franco-algé-
riens de manière que les produits français
d'outre-Méditerranée puissent soutenir avan-
tageusement sur notre marché la concurrence
des produits similaires étrangers.
« C'est pour recommander cette politique
que nous vous prions de vouloir bien approu-
ver la proposition de résolution suivante :
PROPOSITION DE RESOLUTIOL
« La Chambre des députés invite le Gou-
vernement à prendre les mesures utiles pour
améliorer les transports franco-algériens en
vue de permettre aux produits de notre co-
lonie nord-africaine de parvenir dans nos
grands centres de consommation dans des
conditions aussi favorables que celles qui
sont réservées aux produits concurrents de
l'étranger, et pour développer en Algérie les
bienfaits du crédit agricole mutuel, la cul-
ture des tabacs exotiques que réclame la ré-
gie du monopole, des agrumes, du cotonnier
et de tous les produits complémentaires de
la métropole. »
Tout Algérien de bonne foi en lisant ces
lignes voudra bien reconnaître que la cara-
vane parlementaire de 1923 fut une heu-
reuse idée, qu'elle a gagné à l'Algérie de
nombreux et énergiques défenseurs et qu'elle
aura pour la protection de ses intérêts éco-
nomiques le plus heureux effet.
J'exprime toute ma gratitude personnelle
à M. Barthe et à ses collègues.
La grande doctrine économique de nos
relations franco-algériennes contenue dans
ces mots : « protection énergique contre les
produits étrangers, de tous les produits simi-
laires algériens dont la France a besoin;
cette doctrine est posée dans les meilleurs
termes devant le Parlement ».
Elle fructifie.
Emile Morinaud,
Député-maire de Constantine.
Pitié pour nos tirailleurs
-0-0---
Ce n'est pus en distribuant des chandails
aux soldats indigènes en service dans les
régions froides de la France où on les fait
tenir garnison si imprudemment, qu'un les
empêchera de.respirer un air froid et hu-
mide qui ruine leur santé.
M. Georges Boussenot a déjà averti le
ministre de la Guerre que c'était une Im-
prudence grave et qu'il fallait ramener
dans le midi de la France pour le moins
les troupes indigènes soit disant en réserve
de l'armée du Rhin.
M. Louis Béraud, dans l' Armée Coloniale
!écrit ce qui suit sur Vexpérience préconisée
par la huitième direction :
» M. Maginot s est peut-être laissé con-
vaincre par l'élat-mujuc qui a voulu faire
une « expérience »– le mot a été prononcé.
mais sans doute voudra-t-il faire sur
cette affaire une petite enquête person-
nelle, quand on attirera son attention là-
des.sns avec quelque insistance.
Or, c'est le bon moment ; l'hiver sévit.
Il est particulièrement pénible pour nos
frères de couleur qui ont été amenés sans
transilion suffisante, des pays les plus
chauds, dans les garnisons les plus froides.
Certes, je - sais avec quel dévouement les
chels se dépensent pour leurs hommes et
avec quelle sollicitude ils veillent sur eux :
la fusion n'étant pas faite, il y a encore de
vrais coloniaux, là où il faut. Mais s'ils
réalisent un miracle, s'ils arrivent à éviter
une catastrophe, on aurait tort d'en con-
clure que tout va bien.
« Personne n'oserait affirmer ee les
troupes indigènes sont utilisables à l'heure
qu'il est, Jo. où elles sont : l'instruction
même est enrayée. La seule préoccupation,
à l heure actuelle, c est d'éviter l hôpital.
« Cette situation est absurde. Il appar-
tient au Parlement d'y mettre un terme et
aux députés de couleur d'intervenir les
premiers. Une enquête sérieuse et sur pla-
ce s'impose. La Commission de l'armée et
celle des colonies doivent l'exiger. Il faut
que l'on aille se rendre compte de la situa-
tion actuelle de ces bataillons indigènes.Et
l'on verra si le plan de l'état-major corres-
pond à une nécessité militaire, ou si c'est
seulement une « expérience » qui pourrait
devenir montelle. »
-- -. -- & - -
Eh bien : l enquête la voici : a Keiins,
à Slenny. les Malgaches et les Sénégalais
crèvent de froid, on n'a pas assez d'ins-
tructeurs pour l'enseignement des. mitrail-
leuses qui est une chose fort complexe.
Cette création de chasseurs mitrailleurs
est une pure plaisanterie faite pour mas-
quer le maintien en France des tirailleurs
sénégalais, malgaches et annamites. Même
au Levant ou en Algérie, nos troupes noi-
res ont froid. Tout récemment, un tirail-
leur sénégalais retour du Levant, est mort
en Méditerranée d'une broncho-pneumonie.
Des troupes blanches doivent immédia-
tement relever les troupes noires que l'on
renverra en Afrique où c'est leur place, et
d'où, à mon avis, on n'aurait jamais dû
les faire sortir.
Eugène Devaux
L'Académie des Sciences
et les Colonies
Les questions colonia-
les ont fini par forcer
les portes des nombreuses
Académies qui fleurissent
en notre bonne ville.
C'est ainsi que dans une
de ses dernières séances,
l'Académie des Sciences
ne dédaignait pas de dis-
cuter longuement une note de M. Hunger
sur « La nature de la perle de la noix de
coco et de sa formation ».
Je suis persuadé que mes lecteurs auront
du plaisir à savourer l'analyse ci-après don-
née par le Journal Officiel:
« Après de longues recherches, M. Hun-
ger réussit à recueillir dans les diverses par-
ties de l'archipel Malais huit noix de coco
ao-vcuglcs encore closes. La plupart de ces
exemplaires étaient de très vieux fruits dont
quelques-uns avaient été conservés, au dire
de leurs possesseurs, pendant des dizaines
d'années, comme reliques de famille.
Les quatre premières boutas ouvertes ne
donnèrent rien, mais dans la cinquième, on
trouva en effet, une magnifique perle encore
fixée; les deux suivantes donnèrent de nou-
veau an résultat négatif; quant au huitième
exemplaire on l'a laissé intact jusqu'ici.
La noix de coca dans laquelle on trouva
la perle encore fixée, avait été achetée d'un
vieil indigène à Ribatel (Larat). une des
îles Fanimber dans les Molusques; d'après
son possesseur elle avait cté cueillie assez
récemment. Il devait en être bien ainsi. car
la couche d'albumen était parfaitement nor-
male, alors que dans les autres fruits, Ven-
dos per me était fûrtement dessécM ou même
transformé en partie en une masse pulvéru-
lente brune.
La perle était fixée sans la moindre fer-
mation de pédoncule, mais était enfoncée
dans la masse de l'albumen. Elle était pla-
cée exactement à la base du fruit, immé-
diatement au-dessous de l'endroit où les
porcs germinatifs auraient dû se trouver,
ce qui s'accorde donc parfaitement avec les
déclarations mentionnées ci-dessus.
De cette découverte on peut conclure que
la perle coco représente effectivement un
iwustorium pétrifié. Vendocarpe du Kelapa
bouta restant hermétiquement fermé, l'haus-
torium à peine fermé, s'est incrusté de sels
de chaux sous l'action du liquide contenu
dans la noix, mais on ne s explique pas en-
core comment la ferle de coco se compose
presque entièrement de carbonate de cal-
cium alors que ni Vendossement de la noix,
ni l'eau de coco ne collticil/rent ce sel. »
Et si, après ça, voies vous obstinez à de-
mander pourquoi votre fille est muette,
c'est que vous n'avez rien compris à la
séance du 22 octobre de T Académie des
Sciences de Paris.
On s'y est occupé également, des moyens
de se mettre à l'abri des moustiques. Mais
comme le docte savant qui laiuHait, n'avait
expérimenté que les moustiques de Breta-
gne, je vous ferai grâce de ses savantes ob-
.1
servations sur la zoophilie de certains mous-
tiques et son application à la prophylaxie.
Georges Barthélemy,
DépUflj' dit Pas-de-Ca.lais
Déléf/ur tlu Soudan Français
et de la Ilaute-Volta
au. Conseil Supérieur di>s Colonies
La question de Tanger
.0-
Ln Tribuna do Home publie une note di-
sant que la solution du problème de Tan-
go!' est un véritable mystère : -
Jusqu'à aujourd'hui. aucune communication
officielle n'est parvenue ii l'Italie de la part des
-. 1 part des
grJllwrQcmcnts qui ont participé à la confé-
rence, malgré qu'il eut, été établi que les déci-
sions éventuelles lui seraient soumises. L'ac-
cord a-t-il été conclu et, dans ce cas, pourquoi
ne tient-on pas la promesse de nous en commu-
niquer les résultats ?
Pour les hyppodromes algériens
L'entraîneur Lucien Robert a vendu Kairos
à M. Dermi. Le poulain a été embarqué pour
l'Algérie où il vient d'arriver.
M. Bonnefoy s'est rendu acquéreur, pour
l'Algérie, de Petite Orange, de l'écurie F.
Cordouen.
Odb-
Rapports et Décrets
--0-0--
Décret du 24 novembre 1923 - le centre de
Baudens est distrait de la commune
pour former une commune de plein exer-
mixte de la Mekerra (département
d'Or an) pour former une commune de
plein exercice dcnt le chef-lieu est fixé
à Baudens et qui en portera le nom.
Décret du 5 décembre 1923 approuvant
l'ouverture de crédits supplémentaires
au budget local de Madagascar et au
budget annexe de l'assistance médicale
indigène (exercice 1922 et 1923).
Décret du 5 décembre 1923 approuvant
l'ouverture de crédits supplémentaires
au budget du protectorat des iles Wallis
et Futuna .( exercice 1923).
Décret du S décembre 1923 approuvant
une délibération du Conseil du protec-
torat du Tonkin relative à l'abandon aux
municipalités de Hanoï et de Haïphong
du produit de certaines contributions
directes.
J. 0. du 7 décembre 1U23.
Une singulière propagande
pour les Nouvelles Hébrides
1. -
Le Journal des Débats vient de publier sur
les Nouvelles-Hébrides quatre articles dont
la documentation et la forme tendancieuses
révèlent les dispositions qui semblent devoir
être prises pour régler définitivement la si-
tuation de cet archipel qui depuis plus de
trente ans fait l'objet de discussions n'ayant
pu aboutir à une solution.
Ne connaissant pas la source où l'auteur
de ces articles, qui ne connaît les Nouvelles-
Hébrides que par ce qui lui en a été dit
ou par ce qu'il en a lu, a puisé sa documen-
tation, je ne me permets pas d'en suspecter
l'origine. Mais quelle qu'elle soit, il me pa-
raît certain que cette publication a été faite
en vue; de préparer l'opinion à l'acceptation
du partage préconisé à la dernière Confé-
rence des Dominions par le représentant du
Commonwelt australien. -
Si cette solution contre laquelle proteste
le bon sens vient à être acceptée, elle sera
la violation formelle de tous les principes
de justice et d'équité qui règlent les rapports
des hommes et des collectivités humaines.
Je ne sais pas si l'archipel des Nouvelles-
Hébrides se compose d'une quarantaine ou
d'une cinquantaine d'îles ou d'îlots parce
que. à chaque instant, il y en a qui émergent
et d'autres qui disparaissent sous les in-
fluences sismiques, mais ce qui est bien cer-
tain c'est que ces terres forment trois grou-
pes bien distincts qui sont:
lO Le groupe du Nord avec les Torrès et
les îles Banks;
20 Le groupe du Centre comprenant Espi-
ritu-Santo-Malo, Aoba, Pentecôte, Ambrym,
Mallicolo, Api et Vaté (je néglige les îlots) ;
30 Le groupe du Sud avec Erromango,
Tanna et Anatom.
C'est dans le groupe des îles du Centre
que sont installés tous les colons français et
que se trouve la plus grande partie du do-
maine foncier de la Société française des
Nouvelles-Hébrides, qui n'a que de très; pe-
tits intérêts à Tanna et à Vanua-Lava (îles
Banks) où se trouve une soufrière dont
l'exploitation a été tentée par une autre So-
ciété.
Etablir deux nationalités différentes sur
ce groupe du Centre qui forme une collec-
tivité ayant sa vie propre, ce serait en arrêter
le développement et la prospérité, et comme
la supériorité des intérêts ne peut y être con-
testée à la France, c'est à elle qu'en revient
la domination.
Aussi, tous ceux qui, connaissant l'archi-
pel. ont lu le quatrième article publié dans
le Journal des Débats du 29 novembre der-
nier, ont-ils été surpris, suffoqués devrais-
je dire, de lire ce qui suit dans un journal
français après l'exposé d'une situation et
d'un projet sur lesquels il eût mieux valu
se taire ; les hommes d'affaires, soucieux de
leurs intérêts, n'exposent pas leurs difficul-
tés sur une place publique.
Voici donc ce qui est écrit dans le Jour-
nal des Débats :
Le temps presse. Si, dans les semaines cjui
vont suivre nous n'arrivions pas à mettre sur
pied toute une organisation nouvelle, il va
sans dire qu'il ne nous resterait plus quun
parti à prendre : rompre avec le régime de
colonisation et de tribunal mixte, nous
orienter vers ,lm partage qui, tout en nous
faisant lâcher prise dans les îles les plus ri.
ches (notamment Espiritu Santo), qui sont
aussi les plus éloignées de la Nouvelle-Cale-
donic, aurait du moins le mérite de limiter
nos PERTES ÉVENTUELLES.
Je ne peux croire que l'autebr de cet ar-
ticle ait eu l'idée de mentionner l'île de
Espiritu Santo de sa propre initiative. Il
ignore que l'abandon de Santo par la France
serait l'abandon de la plus grande partie
de ses intérêts aux Nouvelles-Hébrides et
que ce qui lui resterait, à l'exception de ce
qu'elle possède à Api et à Vaté, pourrait
faire l'objet de nombreuses contestations.
La Société Française des Nouvelles-Hébri-
des possède à Santo plus de 254.000 hecta-
res sur les 500.000 qu'elle possède dans
l'archipel, soit plus de la moitié de la tota-
lité de son domaine foncier.
Il y a à Santo 28 colons français contre
12 anglais et 3 missions catholiques fran-
çaise contre 2 missions presbytériennes an-
glaises.
C'est cette situation prépondérante qu' un
écrivain incompétent suggère d'abandonner
pour sauver, écrit-il, nos pertes éventuelles.
Je comprends que les vues des presbyté-
riens qui les imposent aux Australiens se
portent sur cette île qui a des ressources
inépuisables et dont la situation géographi-
que et les ports qui existent sur ses côtes
sont à convoiter. La baie Saint-Philippe,
Port-Olry. la baie des Requins, la baie des
Tortues, le canal du Segond sont autant
d'abris pour les navires-qui sillonneront le
Pacifique en convergeant sur le canal de
Panama dans un avenir qui n'est peut-être
pas lointain.
C'est cette situation avantageuse dans ret
immense océan que nous compromettons bé-
névolement en publiant que nous envisageons
son abandon.
Je suis certain, et je ne suis pas seul à
l'affirmer, que la suggestion de l'abandon
de Santo, comme étant l'une des îles les plus
éloignées de la Nouvelle-Calédonie, publiée
dans un journal comme le Journal des Dé-
bats, dont les informations font autorité
dans l'univers entier, sera mise à profit en
Australie et aux Nouvelles-Hébrides par
tous ceux qui manœuvrent pour déterminer
la France à abandonner ses possessions et
qui veulent en ce moment imposer une solu-
tion à cette affaire.
Au moment où M. Albert Sarraut, minis-
tre des Colonies, va converser avec le Colo-
nial Office de Londres pour arrêter les ar-
rangements à prendre sur cette question, la
publication des articles du Journal des DI-
bats ne peuvent qu'en aggraver les difficul-
tés.
Le partage de l'archipel est une solution
qui va à l'encontre du bon sens et qui est
contraire à la justice et à l'équité.
Les Australiens ont bénéficié des colonies
allemandes dont ils se sont emparés pendant
la guerre avec notre concours, et aucun dé-
dommagement ne nous a été attribué pour
notre participation à leurs conquêtes. Or,
toute peine mérite salaire. Le moment est
venu de leur imposer nos droits et de les
déterminer à renoncer à des prétentions qu'ils
ne peuvent justifier et contre lesquelles les
colons anglais des Nouvelles-Hébrides ont
protesté eux-mêmes en demandant que l'ar-
chipel soit attribué à la France.
En ce moment, nous ne demandons pas à
faire une conquête, nous ne voulons que tar-
der ce que nous avons.
Commandant Laporte
Chef d'escadron breveté en retraite.
Après la mission parlementaire
en Indochine
0.0
On se rappelle qu'une mission parlemen-
taire comprenant MM. les Députés Valude,
Outrey, Maître et Perreau-Pradier, s'est
rendue en Indochine au commencement de
cette année et on ignore qu'après la fas-
tueuse réception de ses membres, la pressé
indochinoise de toute nuance et de toute qua-
lité, aussi bien les journaux français que
les journaux annamites de langue française,
a commenté assez sévèrement leur passage
considéré comme trop rapide dans cet im-
mense pays qu'ils ont parcouru au pas de
course et qu'ils étaient censés n'avoir vu que
comme au travers d'un kaléidoscope.
Ces parlementaires étaient considérés
comme incapables de voir et de retenir, et
après beaucoup de plaisanteries sur leur
compte, les journalistes de la Cochinchine
et du Tonkin, se faisant tes interprètes
.d'une légende accréditée dans le public in-
dochinois, n'attribuaient à cette mission d'au-
tre importance que celle qu'on attribue à un
voyage de touristes.
A leur retour en France, ies Annales Co-
loniales ont publié le 23 août dernier un
numéro illustré sur l'Indochine dans lequel
M. Valude a magistralement exposé des con-
sidérations qui ont donné un formel démenti
à cette légende de l'incapacité de voit et de
retenir qu'auraient ces parlementaires, obli-
gés de parcourir rapidement un pays aussi
vaste et aussi varié que l'Indochine, placés
dans la nécessité de subir force discours et
d'assister à encore plus de banquets.
Les journaux d'Indochine arrivés par le
dernier courrier nous font connaître les
changements apportés dans leur manière de
voir par l'aperçu sur l'Indochine que M. Va-
lude a écrit pour notre numéro illustré.
Notre confrère France-Indochine constate
ce revirement d'opinion et écrit ce qui suit :
« Quatorze colonnes de texte condensent
en un aperçu aussi original qu'exact, ce
qu'ont vu et appris le* membres de la mis-
sion. Les nombreuses gravures qui illustrent
ce texte, par le choix judicieux dont elles
ont été l'objet révèlent l'attention portée pai
le rédacteur de l'aperçu à toutes questions
d'ordre économique liées au problème de la
mise en valeur, l'intérêt qu'il y a porté, et
viennent nous prouver que les députés en
mission n'ont pas traversé l'Indochine en
touristes insouciants, ou en badauds s'inté-
ressant superficiellement aux choses défilant
devant leurs yeux.
Cet aperçu nous démontre au contraire
que la visite de la Mission Parlementaire
n'aura pas été aussi vaine que ce que cer-
tains se sont plus à le proclamer et le long
document que vient de publier M. Valude
est d'une précision, d'un intérêt qui nous
indiquent que ce parlementaire a su voir ce
qui s'offrait à ses yeux, qu'il a cherché à
comprendre et qu'il a conservé une claire
vision des problèmes qui se posent pour que
le plus beau joyau du domaine colonie fran-
çais prenne dans les préoccupations du Par-
lement français la place à laquelle il a droit.
Notre confrère termine ainsi :
a M. Valude a donc vr. l'Indochine. Il
ne l'a pas découverte, inal^ il en a emporté
quelques idées très justes, très larges et il
nous a fait, dans ce numéro des Annales
Coloniales, la plus saine des propagandes,
nous prouvant ainsi que la visite de la mis-
sion parlementaire n'aura pas été absolument
stérile, et que l'Indochine a, une fois de
plus, fait la conquête d'hommes qui. en at-
tendant d'être ses défenseurs, sont provisi-i-
m mjMEiio * is csNîflH
VENDREDI SOIR, 7 DECEMBRE 1923
Les Annales Coloniales
- dà w c
JOURNAL QUOTIDIEN
la AKTICLKS PUMJÊ3 PAR ANNALIS COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Âmmiet» dRétimm ami Mena on Banaux èmjmtmml et imu le» Agence» dePubbelU
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Rédaclioi et Administration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARtS-1* Télépbm 1 LOUTRE 19-17
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Ga T'T'-ÏÏW flittmnlflhriwiil» FIT» et f 11 Ikilm
Les VIDUX de la Caravane parlementaire
< _--
Ces vœux sont entièrement favorables à
l'Algérie.
On peut constater aujourd'hui combien les
associations agricoles de l'Algérie ont été
sagement inspirées en provoquant le voyage
des délégués du Groupe viticole et en leur
faisant les belles réceptions qui ont eu lieu
en mars et avril derniers à cette occasion.
Le voyage comportait des conclusions à
présenter à la Chambre dans l'intérêt de la
métropole et de l'Algérie.
Ces conclusions sont formulées dans une
proposition de résolution.
PROPOSITION DE RESOLUTION
Elle tend à améliorer les transports fran-
co-algériens, à développer la culture des ta-
bacs exotiques et le crédit agricole et à as-
surer les récoltes complémentaires de la mé-
tropole en Algérie. Elle a été présentée par
MM. Edouard Barthe, Gaston Poittevin (Mar-
ne), Doléris (Basses-Pyrénées), Joseph Ber-
nier (Ain), Bouligand (Morbihan), Bouvet
(Jura), Brogly (Haut-Rhin), Buisset (Isère),
Capus (Gironde), Castel (Aude), Charles
Guilhaumon (Hérault), Chaussy (Seine-et-
Marne), Dupin (Loire), Jean Félix (Hérault),
Charles François (Moselle), Fringant (Meur-
the-et-Moselle), Frouin Gironde), Gilbert
Laurent (Loire), Guichard (Vaucluse), Ini-
zan (Finistère), Lacotte (Aube), Lafagette
(Ariège), Lamoureux (Allier). Lauraine (Cha-
rente-Inférieure), Georges Le Bail (Finis-
tère), Legros (Loir-et-Cher), Lobet (Marne),
Manceau (Maine-et-Loire), Masson (Finistè-
re), Mermod (Ain). Etienne Régnier (Yonne),
Ruhl (Seine), de Rodez Benavent (Hérault),
Sénac (Gers), Taittinger (Charente-Infé-
rieure). Yves Thomas (Côtes-du-Nord), Tis-
seyre (Saône-ct-Loire). Tranchand (Vienne),
Alexandre Varenne Puy-de-Dôme), Villeneau
(Charente-Inférieure), Théveny (Aude), dépu-
tés.
Le rapport de notre ami M. Barthe ne
comporte pas moins de 6 pages; il donne
tout d'abord l'itinéraire suivi par les parle-
mentaires à travers l'Algérie, puis il résume
leurs impressions dans les excellentes lignes
que voici :
« La délégation a tenu, en plein accord
« d'ailleurs en cela avec les associations in-
« vitantcs, à prendre contact effectif et di-
« rect avec les organisations de colons dans
Il les centres les plus importants comme les
« plus modestes, sur tous les points du ter-
« ritoire algérien et dans les régions les plus
Il vaTiées au point de vue des cultures ; elle
« a partout été reçue avec enthousiasme par
Il les colons comme par les indigènes qui ont
<( tous considéré notre visite comme un té-
« moignage de la sollicitude de la métropole
« pour l'effort trop souvent ingrat et tou-
« iours couraeeux du paysan algérien.
u Nous avons recueilli les doléances des
« uns et des autres dans des rencontres orga-
« nisées ou improvisées, en dehors de toute
« intervention de l'autorité locale ou dépar-
ti temcntale, et nous sommes assurés que,
« malgré la rapidité inévitable de nos con-
« tacts avec les populations visitées, l'infer-
(1 mation que nous avons acquise ainsi de
« première main sur les conditions qui sont
Ii faites aux producteurs algériens est aussi
« sincère et aussi complète que possible.
n Nous voulons dire tout de suite ici notre
Il ioie d'avoir constaté partout l'excellence
n des rapports que les colons entretiennent
Il avec les indigènes. Dans tous les banquets
u qui nous ont été offerts, les indigènes ont
« eu la parole comme les colons, et souvent
« plusieurs indigènes ont parlé dans le
Il même banquet ; ce fut toujours pour témoi-
« gner de leur loyalisme envers la France et
« des bienfaits apportés par notre colonisa-
it tion au bien-être et à la sécurité de la po-
« pulation indigène. Celle-ci reconnaît, en
« effet, que la présence du colon est pour
u elle une garantie de sécurité et de paix
« sociale d'abord, une assurance contre la
ii famine ensuite. Le colon réserve de plus
Il en plus, en effet, une place à l'indigène
« dans les organismes de crédit agricole et
« s'efforce ainsi d'améliorer ses méthodes et
Il ses rendements culturaux.
« L'assainissement du pays dans le déve-
loppement de la culture a aussi amélioré la
santé de la race indigène en mettant progres-
sivement fin aux épidémies qui la déci-
maient. »
Ces lignes si justes constituent le plus bel
hommage rendu à l'œuvre colonisatrice.
Elles pourraient être signées aussi bien par
un colon algérien que par M. Barthe.
Le rapport aborde ensuite dans une série
de chapitres l'examen des productions algé-
riennes que voici : vins, céréales, légumes
secs, fruits et primeurs, tabacs, cotons,
cheptel, peaux et laines, organisation des
services administratifs agricoles, crédit agri-
cole, syndicats et coopérations, services ma-
ritimes.
Citons quelques chiffres des passages par-
ticulièrement intéressants de M. Barthe.
Le vignoble algérien ne couvrait que
23.000 hectares en 1880, il en occupe
173.000 en 1922, produisant en moyenne
sept à huit millions d'hectolitres (10 millions
en 1923). L'Algérie, conclut justement le
rapporteur, doit se tourner de plus en plus
vefs la production des vins de forte couleur
et de hante teneur alcoolique, des mistelles
et des vins de liqueur. Elle remplacera ainsi
sur le marché français, les vins espagnols,
portugais et italiens, contre lesquels la
France devra fermement se défendre.
Les céréales ont été cultivées en 1918 sur
3 misions d'hectares ; en général, elles le
sont sur 2 millions et demi, qui donnent 7 à
8 millions de quintaux de blé (dur et tendre),
autant d'orge et de 2 millions de quintaux
d'avoine.
Les légumes secs (fèves, fèverolles, pois
chiches, lentilles) couvrent 30 à 40.000 hec-
tares, donnant lieu à une exportation de
140.000 quintaux qui représentent une va-
leur de plus de 20 millions.
Les oranges et mandarines occupent une
superficie de plus de 6.000 hectares, elles
fournissent une exportation annuelle de
123.000 quintaux.
Les excellentes figues de Bougie donnent
lieu de leur côté à une exportatioh de
80.000 quintaux.
Celles des raisins primeurs dépassent à
l'heure actuelle 35.000 quintaux.
Celle des légumes primeurs à 190.000
quintaux (pommes de terre, haricots, petits
pois et tomates).
La culture du dattier a pris des propor-
tions considérables. En 1921, nous expor-
tions 20.000 quintaux, aujourd'hui nous dé-
passons 100.000. La majeure partie de ce
tonnage appartient au port de Philippeville.
Aujourd'hui, on ne compte pas moins de
1.700.000 dattiers.
Même progrès dans la culture des tabacs.
Avant la guerre, cette culture se faisait sur
13.000 hectares, aujourd'hui elle en couvre
20.000, avec une production totale d'envi-
ron 120.000 quintaux.
Au sujet de cette production, le rapport
Barthe donne des détails des plus intéres-
sants en ce qui concerne la culture de nos
tabacs, la protection qui leur est dûe par la
régie française, les belles œuvres coopéra-
tives qu'ils ont fait naître à Bône d'abord,
en Kabylie ensuite, les excellents résultats
qu'ils ont procuré aux planteurs, le splendide
avenir enfin que cette production, comme
celle des agrumes et des primeurs aura
certainement en Algérie.
Quelques lignes sont- ensuite consacrées
aux plantations de coton d'Orléansville, Per-
régaux, Segy et Relizane.
M. Barthe et ses collègues observent
qu'étant donné la menace qui pèse sur
l'Europe de ne plus recevoir dans quelques
années du coton d'Amérique, cette culture ne
saurait trop être encouragée en Algérie.
Le chapitre consacré au cheptel algérien
et en particulier à notre troupeau de mou-
tons de 10 millions de têtes, qui donne lieu
à une exploitation annuelle de 1 million de
bêtes vers la France, contient des passages
qui mériteraient d'être intégralement repro-
duits.
De même pour ceux qui les suivent sur
nos laines dont nous exportons 90.000 quin-
taux, sur nos peaux de mouton 12.000 ven-
dus par an, de bœufs 200.000, de chevaux
et mulets 25.000, le rapporteur note à cet
égard que les peaux de chèvre de l'Algérie
sont particulièrement recherchées par les
tanneurs du monde entier.
Cette remarquable étude continue par un
exposé très élogieux de nos services agricoles
de l'Algérie; du crédit agricole, à propos
duquel la Commission émet le vœu que la
Banque de l'Algérie veuille bien éviter aux
caisses agricoles les frais de la deuxième
signature en escomptant directement leur
papier ; sur les syndicats agricoles, nombreux
et bien organisés; sur les coopératives agri-
coles, au nombre de 63, dont 24 de vinifi-
cation, 3 de docks à grains, 4 de docks à
tabacs, plus celles de motoculture, de bat-
tage, de défoncement, de coton, de primeurs,
de matériels agricoles.
Elle se termine après un examen conscien-
cieux et fort documenté de la grosse ques-
tion de nos services maritimes, dont l'amélio-
ration est énergiquement réclamée, d'abord
en ce qui concerne la régularité, la fréquence,
la vitesse et le nombre des services, ensuite
en ce qui concerne la nécessité qui s'impose
impérieusement de supprimer dans les con-
naissements les clauses léonniennes exhor-
bitantes du droit commun contre lesquelles
proteste tout, le commerce algérien (clauses
relatives à l'exonération de resDonsabilité en
cas de pertes, vols, etc. et à l'attribution
en matière litigieuse de la compétence à des
tribunaux situés hors de l'Algérie).
Tout ce passage de cette forte étude à la
fin de laquelle Barthe fait une juste apologie
des tarifs soudés qui permettent de payer
d'un seul coup le transport d'une marchan-
dise d'un point d'Algérie jusqu'à Paris, par
exemple, sera lu avec le plus grand plaisir
et applaudi dans toute l'Algérie.
La création et 1 équipement des ports al-
gériens a déjà coûté plus de 170 millions au
budget de la colonie; le programme des
grands travaux à réaliser au moyen de l'em-
prunt de 1 milliard 600 millions de francs,
autorisé par la loi du 23 juillet 1921, prévoit
encore une dépense de 344 millions pour les
travaux maritimes.
La colonie s'impose donc courageusement
les sacrifices les plus lourds pour faciliter
et accroître ses relations avec la métropole
et l'étranger.
Il nous appartient de garantir à ces sacri-
fices leur maximum de fécondité en revisant
la charte de notre marine marchande pour
lui rendre l'activité et la puissance que ré-
clame la métropole autant que notre empire
du nord de l'Afrique.
Il ne me reste plus qu'à citer la conclusion
de M. Barthe et de ses collègues. La voici :
« Notre visite en Algérie nous a unanime-
ment convaincus que la métropole a le plus
grand intérêt à favoriser le développement
de l'activité agricole pro pre de la colonie ;
cette activité ne peut, à aucun moment, cons-
tituer une menace pour la prospérité agri-
cole de la France, si nous savons reconnaître
et garantir aux produits algériens les qua-
lités spéciales qui les distinguent des pro-
duits métropolitains et que nous avons jus-
qu'ici trop longtemps méconnues au profit
des produits similaires étrangers souvent in-
férieurs.
« L'administration algérienne (et spéciale-
ment les services agricoles) témoigne d'une
compétence avertie et d'une vigilance incon-
testable pour diriger l'activité des colons
dans l,a voie des cultures complémentaires
des cultures métropolitaines, qu'il s'agisse
de la vigne, des céréales ou des tabacs.
» Il appartient à la métropole de favori-
ser cette politique agricole et de soutenir
l'effort de nos vaillantes populations algé-
riennes, autant que d'en tirer profit, en amé-
liorant notamment les transports franco-algé-
riens de manière que les produits français
d'outre-Méditerranée puissent soutenir avan-
tageusement sur notre marché la concurrence
des produits similaires étrangers.
« C'est pour recommander cette politique
que nous vous prions de vouloir bien approu-
ver la proposition de résolution suivante :
PROPOSITION DE RESOLUTIOL
« La Chambre des députés invite le Gou-
vernement à prendre les mesures utiles pour
améliorer les transports franco-algériens en
vue de permettre aux produits de notre co-
lonie nord-africaine de parvenir dans nos
grands centres de consommation dans des
conditions aussi favorables que celles qui
sont réservées aux produits concurrents de
l'étranger, et pour développer en Algérie les
bienfaits du crédit agricole mutuel, la cul-
ture des tabacs exotiques que réclame la ré-
gie du monopole, des agrumes, du cotonnier
et de tous les produits complémentaires de
la métropole. »
Tout Algérien de bonne foi en lisant ces
lignes voudra bien reconnaître que la cara-
vane parlementaire de 1923 fut une heu-
reuse idée, qu'elle a gagné à l'Algérie de
nombreux et énergiques défenseurs et qu'elle
aura pour la protection de ses intérêts éco-
nomiques le plus heureux effet.
J'exprime toute ma gratitude personnelle
à M. Barthe et à ses collègues.
La grande doctrine économique de nos
relations franco-algériennes contenue dans
ces mots : « protection énergique contre les
produits étrangers, de tous les produits simi-
laires algériens dont la France a besoin;
cette doctrine est posée dans les meilleurs
termes devant le Parlement ».
Elle fructifie.
Emile Morinaud,
Député-maire de Constantine.
Pitié pour nos tirailleurs
-0-0---
Ce n'est pus en distribuant des chandails
aux soldats indigènes en service dans les
régions froides de la France où on les fait
tenir garnison si imprudemment, qu'un les
empêchera de.respirer un air froid et hu-
mide qui ruine leur santé.
M. Georges Boussenot a déjà averti le
ministre de la Guerre que c'était une Im-
prudence grave et qu'il fallait ramener
dans le midi de la France pour le moins
les troupes indigènes soit disant en réserve
de l'armée du Rhin.
M. Louis Béraud, dans l' Armée Coloniale
!écrit ce qui suit sur Vexpérience préconisée
par la huitième direction :
» M. Maginot s est peut-être laissé con-
vaincre par l'élat-mujuc qui a voulu faire
une « expérience »– le mot a été prononcé.
mais sans doute voudra-t-il faire sur
cette affaire une petite enquête person-
nelle, quand on attirera son attention là-
des.sns avec quelque insistance.
Or, c'est le bon moment ; l'hiver sévit.
Il est particulièrement pénible pour nos
frères de couleur qui ont été amenés sans
transilion suffisante, des pays les plus
chauds, dans les garnisons les plus froides.
Certes, je - sais avec quel dévouement les
chels se dépensent pour leurs hommes et
avec quelle sollicitude ils veillent sur eux :
la fusion n'étant pas faite, il y a encore de
vrais coloniaux, là où il faut. Mais s'ils
réalisent un miracle, s'ils arrivent à éviter
une catastrophe, on aurait tort d'en con-
clure que tout va bien.
« Personne n'oserait affirmer ee les
troupes indigènes sont utilisables à l'heure
qu'il est, Jo. où elles sont : l'instruction
même est enrayée. La seule préoccupation,
à l heure actuelle, c est d'éviter l hôpital.
« Cette situation est absurde. Il appar-
tient au Parlement d'y mettre un terme et
aux députés de couleur d'intervenir les
premiers. Une enquête sérieuse et sur pla-
ce s'impose. La Commission de l'armée et
celle des colonies doivent l'exiger. Il faut
que l'on aille se rendre compte de la situa-
tion actuelle de ces bataillons indigènes.Et
l'on verra si le plan de l'état-major corres-
pond à une nécessité militaire, ou si c'est
seulement une « expérience » qui pourrait
devenir montelle. »
-- -. -- & - -
Eh bien : l enquête la voici : a Keiins,
à Slenny. les Malgaches et les Sénégalais
crèvent de froid, on n'a pas assez d'ins-
tructeurs pour l'enseignement des. mitrail-
leuses qui est une chose fort complexe.
Cette création de chasseurs mitrailleurs
est une pure plaisanterie faite pour mas-
quer le maintien en France des tirailleurs
sénégalais, malgaches et annamites. Même
au Levant ou en Algérie, nos troupes noi-
res ont froid. Tout récemment, un tirail-
leur sénégalais retour du Levant, est mort
en Méditerranée d'une broncho-pneumonie.
Des troupes blanches doivent immédia-
tement relever les troupes noires que l'on
renverra en Afrique où c'est leur place, et
d'où, à mon avis, on n'aurait jamais dû
les faire sortir.
Eugène Devaux
L'Académie des Sciences
et les Colonies
Les questions colonia-
les ont fini par forcer
les portes des nombreuses
Académies qui fleurissent
en notre bonne ville.
C'est ainsi que dans une
de ses dernières séances,
l'Académie des Sciences
ne dédaignait pas de dis-
cuter longuement une note de M. Hunger
sur « La nature de la perle de la noix de
coco et de sa formation ».
Je suis persuadé que mes lecteurs auront
du plaisir à savourer l'analyse ci-après don-
née par le Journal Officiel:
« Après de longues recherches, M. Hun-
ger réussit à recueillir dans les diverses par-
ties de l'archipel Malais huit noix de coco
ao-vcuglcs encore closes. La plupart de ces
exemplaires étaient de très vieux fruits dont
quelques-uns avaient été conservés, au dire
de leurs possesseurs, pendant des dizaines
d'années, comme reliques de famille.
Les quatre premières boutas ouvertes ne
donnèrent rien, mais dans la cinquième, on
trouva en effet, une magnifique perle encore
fixée; les deux suivantes donnèrent de nou-
veau an résultat négatif; quant au huitième
exemplaire on l'a laissé intact jusqu'ici.
La noix de coca dans laquelle on trouva
la perle encore fixée, avait été achetée d'un
vieil indigène à Ribatel (Larat). une des
îles Fanimber dans les Molusques; d'après
son possesseur elle avait cté cueillie assez
récemment. Il devait en être bien ainsi. car
la couche d'albumen était parfaitement nor-
male, alors que dans les autres fruits, Ven-
dos per me était fûrtement dessécM ou même
transformé en partie en une masse pulvéru-
lente brune.
La perle était fixée sans la moindre fer-
mation de pédoncule, mais était enfoncée
dans la masse de l'albumen. Elle était pla-
cée exactement à la base du fruit, immé-
diatement au-dessous de l'endroit où les
porcs germinatifs auraient dû se trouver,
ce qui s'accorde donc parfaitement avec les
déclarations mentionnées ci-dessus.
De cette découverte on peut conclure que
la perle coco représente effectivement un
iwustorium pétrifié. Vendocarpe du Kelapa
bouta restant hermétiquement fermé, l'haus-
torium à peine fermé, s'est incrusté de sels
de chaux sous l'action du liquide contenu
dans la noix, mais on ne s explique pas en-
core comment la ferle de coco se compose
presque entièrement de carbonate de cal-
cium alors que ni Vendossement de la noix,
ni l'eau de coco ne collticil/rent ce sel. »
Et si, après ça, voies vous obstinez à de-
mander pourquoi votre fille est muette,
c'est que vous n'avez rien compris à la
séance du 22 octobre de T Académie des
Sciences de Paris.
On s'y est occupé également, des moyens
de se mettre à l'abri des moustiques. Mais
comme le docte savant qui laiuHait, n'avait
expérimenté que les moustiques de Breta-
gne, je vous ferai grâce de ses savantes ob-
.1
servations sur la zoophilie de certains mous-
tiques et son application à la prophylaxie.
Georges Barthélemy,
DépUflj' dit Pas-de-Ca.lais
Déléf/ur tlu Soudan Français
et de la Ilaute-Volta
au. Conseil Supérieur di>s Colonies
La question de Tanger
.0-
Ln Tribuna do Home publie une note di-
sant que la solution du problème de Tan-
go!' est un véritable mystère : -
Jusqu'à aujourd'hui. aucune communication
officielle n'est parvenue ii l'Italie de la part des
-. 1 part des
grJllwrQcmcnts qui ont participé à la confé-
rence, malgré qu'il eut, été établi que les déci-
sions éventuelles lui seraient soumises. L'ac-
cord a-t-il été conclu et, dans ce cas, pourquoi
ne tient-on pas la promesse de nous en commu-
niquer les résultats ?
Pour les hyppodromes algériens
L'entraîneur Lucien Robert a vendu Kairos
à M. Dermi. Le poulain a été embarqué pour
l'Algérie où il vient d'arriver.
M. Bonnefoy s'est rendu acquéreur, pour
l'Algérie, de Petite Orange, de l'écurie F.
Cordouen.
Odb-
Rapports et Décrets
--0-0--
Décret du 24 novembre 1923 - le centre de
Baudens est distrait de la commune
pour former une commune de plein exer-
mixte de la Mekerra (département
d'Or an) pour former une commune de
plein exercice dcnt le chef-lieu est fixé
à Baudens et qui en portera le nom.
Décret du 5 décembre 1923 approuvant
l'ouverture de crédits supplémentaires
au budget local de Madagascar et au
budget annexe de l'assistance médicale
indigène (exercice 1922 et 1923).
Décret du 5 décembre 1923 approuvant
l'ouverture de crédits supplémentaires
au budget du protectorat des iles Wallis
et Futuna .( exercice 1923).
Décret du S décembre 1923 approuvant
une délibération du Conseil du protec-
torat du Tonkin relative à l'abandon aux
municipalités de Hanoï et de Haïphong
du produit de certaines contributions
directes.
J. 0. du 7 décembre 1U23.
Une singulière propagande
pour les Nouvelles Hébrides
1. -
Le Journal des Débats vient de publier sur
les Nouvelles-Hébrides quatre articles dont
la documentation et la forme tendancieuses
révèlent les dispositions qui semblent devoir
être prises pour régler définitivement la si-
tuation de cet archipel qui depuis plus de
trente ans fait l'objet de discussions n'ayant
pu aboutir à une solution.
Ne connaissant pas la source où l'auteur
de ces articles, qui ne connaît les Nouvelles-
Hébrides que par ce qui lui en a été dit
ou par ce qu'il en a lu, a puisé sa documen-
tation, je ne me permets pas d'en suspecter
l'origine. Mais quelle qu'elle soit, il me pa-
raît certain que cette publication a été faite
en vue; de préparer l'opinion à l'acceptation
du partage préconisé à la dernière Confé-
rence des Dominions par le représentant du
Commonwelt australien. -
Si cette solution contre laquelle proteste
le bon sens vient à être acceptée, elle sera
la violation formelle de tous les principes
de justice et d'équité qui règlent les rapports
des hommes et des collectivités humaines.
Je ne sais pas si l'archipel des Nouvelles-
Hébrides se compose d'une quarantaine ou
d'une cinquantaine d'îles ou d'îlots parce
que. à chaque instant, il y en a qui émergent
et d'autres qui disparaissent sous les in-
fluences sismiques, mais ce qui est bien cer-
tain c'est que ces terres forment trois grou-
pes bien distincts qui sont:
lO Le groupe du Nord avec les Torrès et
les îles Banks;
20 Le groupe du Centre comprenant Espi-
ritu-Santo-Malo, Aoba, Pentecôte, Ambrym,
Mallicolo, Api et Vaté (je néglige les îlots) ;
30 Le groupe du Sud avec Erromango,
Tanna et Anatom.
C'est dans le groupe des îles du Centre
que sont installés tous les colons français et
que se trouve la plus grande partie du do-
maine foncier de la Société française des
Nouvelles-Hébrides, qui n'a que de très; pe-
tits intérêts à Tanna et à Vanua-Lava (îles
Banks) où se trouve une soufrière dont
l'exploitation a été tentée par une autre So-
ciété.
Etablir deux nationalités différentes sur
ce groupe du Centre qui forme une collec-
tivité ayant sa vie propre, ce serait en arrêter
le développement et la prospérité, et comme
la supériorité des intérêts ne peut y être con-
testée à la France, c'est à elle qu'en revient
la domination.
Aussi, tous ceux qui, connaissant l'archi-
pel. ont lu le quatrième article publié dans
le Journal des Débats du 29 novembre der-
nier, ont-ils été surpris, suffoqués devrais-
je dire, de lire ce qui suit dans un journal
français après l'exposé d'une situation et
d'un projet sur lesquels il eût mieux valu
se taire ; les hommes d'affaires, soucieux de
leurs intérêts, n'exposent pas leurs difficul-
tés sur une place publique.
Voici donc ce qui est écrit dans le Jour-
nal des Débats :
Le temps presse. Si, dans les semaines cjui
vont suivre nous n'arrivions pas à mettre sur
pied toute une organisation nouvelle, il va
sans dire qu'il ne nous resterait plus quun
parti à prendre : rompre avec le régime de
colonisation et de tribunal mixte, nous
orienter vers ,lm partage qui, tout en nous
faisant lâcher prise dans les îles les plus ri.
ches (notamment Espiritu Santo), qui sont
aussi les plus éloignées de la Nouvelle-Cale-
donic, aurait du moins le mérite de limiter
nos PERTES ÉVENTUELLES.
Je ne peux croire que l'autebr de cet ar-
ticle ait eu l'idée de mentionner l'île de
Espiritu Santo de sa propre initiative. Il
ignore que l'abandon de Santo par la France
serait l'abandon de la plus grande partie
de ses intérêts aux Nouvelles-Hébrides et
que ce qui lui resterait, à l'exception de ce
qu'elle possède à Api et à Vaté, pourrait
faire l'objet de nombreuses contestations.
La Société Française des Nouvelles-Hébri-
des possède à Santo plus de 254.000 hecta-
res sur les 500.000 qu'elle possède dans
l'archipel, soit plus de la moitié de la tota-
lité de son domaine foncier.
Il y a à Santo 28 colons français contre
12 anglais et 3 missions catholiques fran-
çaise contre 2 missions presbytériennes an-
glaises.
C'est cette situation prépondérante qu' un
écrivain incompétent suggère d'abandonner
pour sauver, écrit-il, nos pertes éventuelles.
Je comprends que les vues des presbyté-
riens qui les imposent aux Australiens se
portent sur cette île qui a des ressources
inépuisables et dont la situation géographi-
que et les ports qui existent sur ses côtes
sont à convoiter. La baie Saint-Philippe,
Port-Olry. la baie des Requins, la baie des
Tortues, le canal du Segond sont autant
d'abris pour les navires-qui sillonneront le
Pacifique en convergeant sur le canal de
Panama dans un avenir qui n'est peut-être
pas lointain.
C'est cette situation avantageuse dans ret
immense océan que nous compromettons bé-
névolement en publiant que nous envisageons
son abandon.
Je suis certain, et je ne suis pas seul à
l'affirmer, que la suggestion de l'abandon
de Santo, comme étant l'une des îles les plus
éloignées de la Nouvelle-Calédonie, publiée
dans un journal comme le Journal des Dé-
bats, dont les informations font autorité
dans l'univers entier, sera mise à profit en
Australie et aux Nouvelles-Hébrides par
tous ceux qui manœuvrent pour déterminer
la France à abandonner ses possessions et
qui veulent en ce moment imposer une solu-
tion à cette affaire.
Au moment où M. Albert Sarraut, minis-
tre des Colonies, va converser avec le Colo-
nial Office de Londres pour arrêter les ar-
rangements à prendre sur cette question, la
publication des articles du Journal des DI-
bats ne peuvent qu'en aggraver les difficul-
tés.
Le partage de l'archipel est une solution
qui va à l'encontre du bon sens et qui est
contraire à la justice et à l'équité.
Les Australiens ont bénéficié des colonies
allemandes dont ils se sont emparés pendant
la guerre avec notre concours, et aucun dé-
dommagement ne nous a été attribué pour
notre participation à leurs conquêtes. Or,
toute peine mérite salaire. Le moment est
venu de leur imposer nos droits et de les
déterminer à renoncer à des prétentions qu'ils
ne peuvent justifier et contre lesquelles les
colons anglais des Nouvelles-Hébrides ont
protesté eux-mêmes en demandant que l'ar-
chipel soit attribué à la France.
En ce moment, nous ne demandons pas à
faire une conquête, nous ne voulons que tar-
der ce que nous avons.
Commandant Laporte
Chef d'escadron breveté en retraite.
Après la mission parlementaire
en Indochine
0.0
On se rappelle qu'une mission parlemen-
taire comprenant MM. les Députés Valude,
Outrey, Maître et Perreau-Pradier, s'est
rendue en Indochine au commencement de
cette année et on ignore qu'après la fas-
tueuse réception de ses membres, la pressé
indochinoise de toute nuance et de toute qua-
lité, aussi bien les journaux français que
les journaux annamites de langue française,
a commenté assez sévèrement leur passage
considéré comme trop rapide dans cet im-
mense pays qu'ils ont parcouru au pas de
course et qu'ils étaient censés n'avoir vu que
comme au travers d'un kaléidoscope.
Ces parlementaires étaient considérés
comme incapables de voir et de retenir, et
après beaucoup de plaisanteries sur leur
compte, les journalistes de la Cochinchine
et du Tonkin, se faisant tes interprètes
.d'une légende accréditée dans le public in-
dochinois, n'attribuaient à cette mission d'au-
tre importance que celle qu'on attribue à un
voyage de touristes.
A leur retour en France, ies Annales Co-
loniales ont publié le 23 août dernier un
numéro illustré sur l'Indochine dans lequel
M. Valude a magistralement exposé des con-
sidérations qui ont donné un formel démenti
à cette légende de l'incapacité de voit et de
retenir qu'auraient ces parlementaires, obli-
gés de parcourir rapidement un pays aussi
vaste et aussi varié que l'Indochine, placés
dans la nécessité de subir force discours et
d'assister à encore plus de banquets.
Les journaux d'Indochine arrivés par le
dernier courrier nous font connaître les
changements apportés dans leur manière de
voir par l'aperçu sur l'Indochine que M. Va-
lude a écrit pour notre numéro illustré.
Notre confrère France-Indochine constate
ce revirement d'opinion et écrit ce qui suit :
« Quatorze colonnes de texte condensent
en un aperçu aussi original qu'exact, ce
qu'ont vu et appris le* membres de la mis-
sion. Les nombreuses gravures qui illustrent
ce texte, par le choix judicieux dont elles
ont été l'objet révèlent l'attention portée pai
le rédacteur de l'aperçu à toutes questions
d'ordre économique liées au problème de la
mise en valeur, l'intérêt qu'il y a porté, et
viennent nous prouver que les députés en
mission n'ont pas traversé l'Indochine en
touristes insouciants, ou en badauds s'inté-
ressant superficiellement aux choses défilant
devant leurs yeux.
Cet aperçu nous démontre au contraire
que la visite de la Mission Parlementaire
n'aura pas été aussi vaine que ce que cer-
tains se sont plus à le proclamer et le long
document que vient de publier M. Valude
est d'une précision, d'un intérêt qui nous
indiquent que ce parlementaire a su voir ce
qui s'offrait à ses yeux, qu'il a cherché à
comprendre et qu'il a conservé une claire
vision des problèmes qui se posent pour que
le plus beau joyau du domaine colonie fran-
çais prenne dans les préoccupations du Par-
lement français la place à laquelle il a droit.
Notre confrère termine ainsi :
a M. Valude a donc vr. l'Indochine. Il
ne l'a pas découverte, inal^ il en a emporté
quelques idées très justes, très larges et il
nous a fait, dans ce numéro des Annales
Coloniales, la plus saine des propagandes,
nous prouvant ainsi que la visite de la mis-
sion parlementaire n'aura pas été absolument
stérile, et que l'Indochine a, une fois de
plus, fait la conquête d'hommes qui. en at-
tendant d'être ses défenseurs, sont provisi-i-
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