Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-11-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 novembre 1923 27 novembre 1923
Description : 1923/11/27 (A24,N160). 1923/11/27 (A24,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64110883
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-QUATRIEME ANNEE N° ICO J. Ntibuutu ; 15 CBNlIAOB MARDI SÛlll, 21 NOVEMBRE 1923
Les Annales Coloniales
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1 Un aa 0 moi* 8 moto
ABONNEMENTS ( France et Colonies 55 » 30..8.
Ohutrf ( Etranger 80 » 45 » 25 »
On rabontM dan* tous le* BuraaoK de port* «I dm 1M principaux libnim
Conflit Algéro-Marocain
Les députés des départements d'Oran et
d'Alger ont informé, par télégrammes, le
Président du Conseil et le Président de la
Chambre, de leur intention d'interpeller le
Gouvernement sur certaines intentions du
Protectorat marocain. Ils n'hésitent pas à
apprécier sévèrement ces velléités, puisqu'ils
écrivent au Président du Conseil: « Au nom
dî la population algérienne, nous protestons
vivement contre des perceptions illégales qui
sont contraires aux conventions passées en-
tre la France et le Maroc et lèsent fortement
l'Algérie et la Métropole. Nous vous infor-
mons que n<-us interpellerons le Gouverne-
ment à ce sujet et sur la politique marocaine
qui rend chaque jour plus difficile,le déve-
loppement des rapports économiques êntre
la France, l'Algérie et le Maroc. »
Ce dernier membre de phrase donne à pré-
voir que le débat prendra une certaine ex-
tension. Toute la politique du Protectorat
marocain semble devoir être mise en cause.
Nous attendrons les débats pour appré-
cier la documentation et l'argumentation à
ce Iv:int de vue général. et nous en tien-
drons, pour le moment, à l'objet immédiat
du litige.
Les accords commerciaux de I90 relatifs
au Maroc, ont accordé à la France qui, sous
tous les autres rapports, se trouve, dans ce
Protectorat tkilt elle a la charge, réduite
au droit commun, une légère faveur sur la
frontière orientale de l'Empire chérifien,
mitoyenne avec la terre française d'Algérie :
tandis que les importations celles oui
sont d'origine française aussi bien que les
autres pénétrant au Maroc par le litto-
ral occidental de l'Atlantique sont grevées
d'une taxe * de 12,50 %, celles qui s'ef-
fectuent par la frontière d'Algérie ne sont
frappées que d'une taxe de 5
Encore, ce minime avantage a-t-il dû être
concédé aussi à l'Angleterre qui peut faire
transiter librement ses marchandises par
l'Algérie pour les introduire, de ce côté, au
Maroc, aux mêmes conditions que les pro-
duits français.
Pour se rendre compte de la portée exacte
de ce' privilège partiel, il faut considérer
qu'en réalité, la grande puissance de con-
sommation du Maroc est dans sa région occi-
dentale, qu'entre Oudja et Taza s'étend un
vaste territoire souvent désertique, et que
les frais de transport qu'ont à supporter les
marchandises introduites par la frontière
algérienne pour arriver à ixirtée du com-
merce, compensent la réduction douanière
dont elles bénéficient. Leur appliquer la
même taxe qu'aux importations - du littoral
atlantique, équivaudrait à anéantir toute ac-
tivité commerciale entre l'Algérie et le Ma-
roc, ainsi que tout le trafic que la France
fait avec le Maroc, grâce au trajet maritime
de ses expéditions par la Méditerranée et
à la taxe moindre qu'elle trouve de ce côté.
Cette mesure serait toute au détriment de
l'industrie française, de nos ports de Mar-
seille, Cette et Fort-Yendres, pour le plus
grand bénéfice non seulement des exporta-
tions anglaises, mais surtout des exporta-
tions espagnoles. On sait quelle marque
d'origine la grande majorité de celles-ci de-
vraient porter pour être véridiques. Ce serait
rendre aux Manesmann et Cie, l'emprise
qu'ils avaient sur le territoire chérifien,
duquel on a eu tant de peine à détacher
---- leurs griffes
Quant au Maroc, il n'a déjà que trop
de tendances à demander à des taxes doua-
nières appliquées dans un esprit fiscal sou-
vent excessif les ressources budgétaires que
réclame son administration. Il en résulte
que la vie est plus chère au Maroc qu'en
Algérie et en Tunisie où, cependant, elle
est déjà d'un coût éleyé.
Une surélévation des droits d'entrée sur
les produits importés par la frontière algé-
rienne ne pourrait qu'augmenter un coeffi-
cient bien assez lourd. 11 en résulterait un
obstacle nouveau à la colonisation maror
caine qui n'est déjà pas des plus florissan-
tes.
Aussi, est-ce moins à rechercher d'autres
sources de revenus qu'il convient d'engager j
l'administration du Protectorat chérifien
qu'à instituer une gestion moins dispen-
dieuse. Non pas qu'elle doive renoncer aux
travaux d'outillage économique nécessaires
à la mise en valeur du vaste pays dont elle
a la charge, mais bien plutôt à des habitudes
qui s'implantent facilement dans les services
bureaucratiques d'un pays où certains con-
trôles des plus utiles n'ont pas toute l'effi-
cacité, toute la portée par lesquelles ils ont
assuré ailleurs l'ordre et l'économie.
On pourrait aussi conseiller à certains
hauts fonctionnaires de l'Administration ma-
rocaine de ne pas persévérer dans la con-
ception particulariste à laquelle elle s'est
trop souvent complue. Ils ne considèrent
en général, que leur propre commodité dans
le fief qu'ils estiment leur. Ils oublient trop
qu'elle fait partie, pour nous, d'un tryp-
tique, entre les diverses parties duquel il est
indispensable d'établir, non point - une uni-
fication interdite par diverses considérations,
mais une harmonie qui, tout en respectant
les autonomies, les amène à fonctionner
comme les rouages alternés d'un vaste en*
semble. Elles y sont, du reste, les premières
intéressées.
La proposition de supprimer le privilège
très relatif concédé aux importations par 1
la frontière algérienne relève de cet esprit
de particularisme mesquin. )
On a reproché à certaines notabilités de
la haute administration marocaine de ré- 1
ppter volontiers, à Rabat : Ici, nous ne
sommes pas en France!
Ceux à qui cette observation s'adresse ne
le savent que trop ; mais ils auraient cru
que le rôle de l'Administration au Protec-
torat était ljeaucoup moins de répéter avec
affectation, avec complaisance, cette for-
mule, que de s'ingénier à faire qu'elle perde
de plus en plus de son évidence.
Or, de l'autre côté de la frontière où une
malencontreuse inspiration voudrait rehaus-
ser les barrières douanières, c'est l'Algérie,
et l'Algérie, c'est la France!
C'est bien la France, la France conti-
nentale, la France métropolitaine qui serait
atteinte dans son industrie, dans son com-
merce, dans ses transports ferroviaires et
maritimes par cette mesure. Elle ne sau-
rait profiter qu'à des produits qui n'auraient
peut-être pas la franchise de se présenter
avec l'étiquette made in GcrmallY, mais aux-
quels un camouflage plus ou moins habile
n'aurait pas fait perdre ce caractère. Toutes
les firmes germaniques ne sont pas fixées au
delà du Rhin. Pendant et depuis la guerre,
beaucoup se sont installées ou ont fondé des
succursales au delà des Pyrénées.
Ernat Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
A la Commission des Colonies
La Commission des Colonies se réunira 1
demain mercredi 28 novembre, à quinze
heures.
A l'ordre du jour figurent :
1° Une communication du Président :
2° Le remplacement de l'Office colonial
par l'Agence Générale des Colonies ;
3° L'agrandissement du port d'Oran ;
-1° Questions diverses.
Le Transsaharien
Le projet Mangin
Présenter le projet de transsaharien avec
Oran comme point initial comme un pro-
jet gouvernemental est quelque peu préma-
turé. Avant de devenir officiel, ce projet doit
attendre, comme le fait très justement obser-
ver le Temps, la sanction législative.
Or, le projet de la Commission d'études
présidée par le général Mangin, étudié spé-
cialement au point de vue militaire ne nous
donne pas satisfaction, car il doit être envi-
sagé à bien d'autres points de vue, et il n'y
a pas que les militaires qui aient voix au
chapitre.
Ni l'Afrique du Xord (témoin la protesta-
tion des Conseils généraux d'Alger et de
Constantine), ni l'A. O. F. n'ont été consul-
tées. Cette consultation générale doit être à
la base de tout projet de transsaharien.
Il y a mieux : des cinq desiderata auxquels
répond le projet Mangin, sur un seul, le se-
cond, tout le monde est d'accord ; quant aux
Ier. 3°i 4e et 5C' nous démontrons aisément
qu'ils ne peuvent être remplis que par le pro-
jet d'Alger-Ouagadougou.
En effet, Alger est le port puissant le plus
rapproché de la métropole.
30 Le tracé le moins vulnérable possible
est bien celui d'Alger-Hoggar-Ouagadougou,
et il est protégé naturellement par la barrière
infranchissable du Tassili des Azgers. Par
Oualen, au contraire, on se trouve à proxi-
mité du Rio de Oro et de la piste des rezzou
du Tafilelt.
40 C est bien la voie Alger-Ouagadougou
qui est le plus court possible et qui coûtera
le moins cher. Par Alger on aura à cons-
truire 3.050 kilomètres de voie à raison de
300.000 francs le kilomètre ; par Oran, il fau-
dra construire 3-350 kilomètres de voie à rai-
son de plus de 400.000 francs le kilomètre.
Et pour 1.400 millions que coûterait Oran-
Ouagadougou, le projet pai Alger pourra
être prolongé jusqu'au Tchad.
50 Oran-Oualen-Ouagadougou rend impos-
sible la bifurcation sur le Tchad puisqu'on
ne passe pas au point obligé de Silet. Cette
bifurcation n'est possible qu'avec le tracé
partant d'Oran.
Le projet Mangin contient une autre er-
reur que j'ai déjà signalée : aucun projet n'a
été établi d'après les directives du général
Laperrine (alias capitaine Nieger), entre la
Saoura et le Tessalit, puisque cette mission a
déclaré ce parcours impraticable pour une
voie ferrée.
Je ne reviendrai pas sur les questions tech-
niques dont la discussion est en tous points
favorable au projet Alger-Ouagadougou.
Il est du reste fort compréhensible qu'il y
ait des partisans pour chaque projet, et que
notre ami l'honorable député d'Oran, M.
Roux-Fressineng défende le projet par Oran
et que notre ami M. Morinaud défende le
projet du Transsaharien central, mais je n'en
maintiens pas moins qu'une consultation gé-
nérale s'impose, ainsi qu'une étude plus ap-
profondie des différents projets qu'on ne
pourra toutefois exécuter qu'autant que le
programme de travaux beaucoup plus urgents
du projet Sarraut auront été exécutés ; c'est
à cela que nous devons tout d'abord dépen-
ser nos 4 ou 5 milliards.
E. D.
La police du Sahara
Je comptais bien que
le dernier courrier de la
Côte Occidentale d'Afri-
que nous apporterait des
détails « circonstanciés D
sur le massacre de la
section de méharistes qui
eut lieu en septembre der-
nier au nord de Tombouc-
ton. Presse officielle et presse locale ont
observé sur ce pénible événement un silence
absolu. Seul, un de mes correspondants dis-
cret à l'excès, m'a laissé entendre ceci :
« Il n'est pas encore temps de réaliser la
fusion et de diminuer les troupes des confins
du Sud du Maroc et de la Tripolitaine;
nous recevrons encore pendant de longues
années des visites de ce genre si l'on n'y
prend garde. »
Et comment y prendre garde si ce n'est
en adaptant résolument aux troupes mêha-
ristes de la région soudanaise les principes
si judicieusement posés par le général La
perrine. Ceci nous permettrait de collaborer
efficacement- avec les polices sahariennes de
VAfrique du Nord. Les 600 Chambaas et
Hoggars de Laperrine, sur un frollt de
3.000 kilomètres, ont tenu en échec, pendant,
la guerre les rezzous tripolitains de Ouargla
à Agadès. Et tout simplement parce que r:
crûtes exclusivement parmi des nomades
du désert, rompus à la vie saharienne, suà
ceptibles de la même endurance et capables
de mettre en pratique les mêmes procédés de
combat.
Cette « gendarmerie saharienne » ne doit
pas être gênée par des impedimenta. Elle
doit arc extrêmement mobile, vivant en re-
connaissance souvent de houlettes de n:
et de u singe » et se contentant de Veau
ultra battue des peaux de bouc, n'axant que
le strict vêtement des Touareg ct un bon
burnous dans lequel on s'enveloppe pour
dormir à même le sol à l'abri de quelque
dune ou dans une anfractuosité de rochers à
l'abri dit vent de sable.
La section méhariste doit aussi pouvoir se
fractionner pour opérer sur plusieurs points
à la fois ct aller recouper les rezzous très
rapidement.
Du reste, pour la réorganisation de ses
méharistes, le Gouverneur Général de 1'1.,
0. E. n'a pas à chercher ni bien loin, ni
longtemps.
En 1906, il lui a été adressé par un capi-
taine en semice en Mauritanie ancien mem-
bre de la mission Coppolani, un projet dc:
mission dont le but était d'allo- passer plu-
sieurs mois dans une des compagnies saha-
riennes du Sud Algérien pour y étudier les
méthodes de ces troupes afin de les adapter
ultérieurement aux troupes malaristt's qw:
Von était alors sur le point de créer en Mau-
ritanie et au Soudan septentrional. A ce pro-
jet de mission était joint un exposé détaille
et fort précis des principes de Tapir ri ne
alors simple officier supérieur.
la question posée par notre capitaine '?>̃
pouvait pas passer inaperçue, mais elle fut
réglée d'une façon fort inattendue de la par!
de son auteur; une mission de traversée -Ja
Sahara fut accordée a un autre capitaine
nullement préparé à cette opération, et cela
si peu, qu'on dut lui adjoindre un
autre camarade spécialisé dans les CIIOS:',
saharicllnes. r organisatioll rationnelle de
nos troupes mêharistes de /4. 0. E. était
retard Je jusqu'à nos jours et nous ne ! avons
1 pas encore fondée.
Les Noirs, d'une façon génfrale, n'aiment
pas le c!lameau.llttallt ils s'occupent de leurs
chevaux s'ils sont cavaliers,ou de leurs bœufs
s'ils sont au convoi, autant ils éprouvent d:
la crainte et dit dédain pour le « vaisseau
du désert ». Il faut donc éviter de les af-
fecter aux sections méharistes. Nos marches
màuritaniennes ou soudanaises sont suffi
somment pacifiées pour que nous puissions
y recruter des méharistcs parmi les nomades
qui y vivent en donnant à nos compa- 1
gnies mêharistes une organisation analogue
aux smalahs algériennes. Si le métier est j
fort pénible, et c'est 'l'avis de tous ceux qui
en ont goûté, il faut des compensations et
peut-être songer pour les hommes à l'affec-
tation d'une part de prise dans les contre-
rezzous, ce sera la vie nomade dans tout
ce qu'elle a d'indépendant compatible avec
la discipline.
Mais, nous n'aurons de bons mêharistes
que si nous veillons à la constitution des ca.
dres. Il nous faut des spécialistes ou mieux
des spécialisés dans la politique, les mœurs,
les coutumes sahariennes.
Les premiers conquérants du Sahara ont
formé certes d'excellents élèves qui se sont
montrés, comme le brave lieutenant Crépin
et tant d'autres, les dignes successeurs de
leurs anciens. Ne confions nos mêharistes
qu'à de braves officiers, ou sous-orficiers
pleins d'allant, mais prudents, subtiles an
tant que courageux et sachant sans cesse res-
ter sur le qui-vive. Toujours en chasse,
mais en citasse du seul gibier qui doit les in-
téresser, les pillards dit désert.
Administrer une bonne correction aux pil-
lards par un contre-rezzou, c'est fort bien,
mais ce qui est mieux c'est éventer ces rez-
zous et aller les bousculer et les anéantir
avant qu'ils aient fait œuvre de mort.
Pitrrê VtUude,
Député du Cher.
Au Conseil Colonial du Sénégal
En ouvrant la session ordinaire du Con-
seil Colonial du Sénégal, M. le Gouverneur
Didelot, Lieutenant-Gouverneur de la Colo-
nie a prononcé un important discours
"::):Iuissant à grands traits la situation du
•Sénégal qui est excellente dans son ensem-
ble.
Situation politique
L'unification récente de la. Colonie s'est
effectuée dans l'ordre et la tranquillité
grâce au dévouement de la majorité îles
dhefs indigènes qui furent des auxiliaires
précieux de l'Administration.
Ce fut avec un enthousiasme
que les populations des escales et de Saint-
Louis accueillirent le Gouverneur général
Carde lors de sa première visite officielle.
Nous n'avons donc que des progrès à enregis-
trer pour -l'année 1$J3, progrès qui onl été
pa.rtio 11.Lit-ti'e 1 iï.e 11 ti marqués en Casamance, où
notre établissement, on le sait, n'a pourtant pas
toujours été sans rencontrer parfois une cer-
taine résistance.
Lot heureux état a permis de pousser plus
activement i'adoption de certaines mesures de
réorganisation. Le cercle de Saldé, tantôt auto-
nome, tantôt dIvisé entre ses voisins, supprimé
en l'ait, depuis 19:10, doit disparaître délinilive-
nient ; la province de l'.ossén sera rattachée iL
Malam, tandis que relie des Irlabés-ELiabés fera
partit- du cerde de l'odor.
Les résidences de Diamijéring, ILor, Yala-
coiiii'la "II Orisanian.-e, Nioru dans le cercle
•le K;iol;i.-k. depuis déjà longtemps sans fonc-
I ioimaire à leur l"te, ont <-té >upj>riméc.s. L)ejù.
au di'i'iil de l'année, il a\ait été possible de re-
grouper à Bignona les troupes disséminées en
l:.asse-('.asaniance en nii-ine temps «pie le cercle
de KanioLeui était rattaché à celui de Ziguin-
clIor. -
t:n arrêté récent a fixé la composition défi-
nitive -,111 i eivle de TIliés. en cuiisacrant Ja créa-
lion de la résidence de !a Petite-Côte avec i:LeL'
lieu, à M'fio-ur,
D'autres mesures, dont l'étude n'a pu êlrc
achevée, sont envisagées en vue d'arriver à une
organisation rationnelle et correspondant
aux besoins réels, et, d'autre part, à nos
possibilités en personnel. J'estime, en effet,
qu'une lionne administration ne saurait être
obtenue par une dispersu c eltorls et qu'aux
résidences insuffisamment pourvues et sous l'au-
torité de fonctionnaires isolés, il y a lieu de
préférer des cercles fortement constitués, dotés
du personnel nécessaire et des moyens matériels
indispensables.
Ces réformes seront complétées par la conti-
nuation des mesures prises en vue de la réor-
ganisation des chefferies, en particulier, en Ca-
sammlce. Des efforts seronL faits pour mettre
aux cotés des chefs, des secrétaires intelligents
et capables, conformément au vœu que vous
ave/ déjà plusieurs fois cxprimé.
Enfin, la réorganisation de l'Inspection des
Affaires administratives, préconisée par le Gou-
verneur général, contribuera largement à ren-
forcer les résultats qu'on est. en droit d'atten-
dre des modifications déjà adoptées ou envisa-
/I.f\':.
b' D'autre part," rn est heureux de constater
on même temps qu'un elïort de ia u:>rt des com-
munes de plein exercice, pour assainir une si-
tuation tinaneicre grevée île lourdes hypothè-
ques et adopter une politique de réalisation plus
fccoiuk - une prospérité croissante dans la
plupiWt des communes mixtes. Certaines d'en-
tre elles, comme Louga. Kaolack, Diourbel, en
ont profité pour exécuter des t.ravaux d'inté-
rêt général destinés à ,nnlribucl' largement à
Farroissement économique de 00s collectivités
Situation financière 1
î-0 situation financière de lu colonie, un
instant en mauvaise posture, s'est rétablie
et l'exercice 1 i23 se présente déjà dans
des conditions meilleures. En premier lieu
nous voyons qne !'s i eureiis.-s mesures de
simplification et de décentralisation résul-
tant des délibérations du Conseil colonial de
novembre 10?;?, en matière de législation
fiscale, ont permis la mise en recouvre-
ment, dès le début do l'année, des divers
rAlcs. Il en est résulté tout naturellement
une plus grande facilité dans la percep-
tion.
C'est ainsi qu'au 30 septembre 1923,
d'après les écritures du Trésor, la situa-
lion des recouvrements était la suivante :
Emissions 33.2-W.7D8 03
","':; :s .J.1 j. 1 u tl
Recouvrements 2Û/J77.343 33
1
A la môme fpoque. pour l'exercice 1922,
elle se présentait ainsi :
Emissions .:. 23.986.805 65
Recouvrements li-.200.192 88
Par ailleurs, les recouvrements au titre
des exercices antérieurs, dont en s'est par-
ticulièrement préoccupé, dépassent, dès
maintenant, le chiffre de trois millions.
La caisse de réserve reconstituée accu-
sait, le 30 juin 1923, un avoir de 5.744.304
francs 80 contre 3.594.007 fr. 59 au 30
juin 1919.
Situation sanitaire
La pénurie de médecins a rendu très dif-
ficile la lutte contre les épidémies de va-
riole et de peste qui ont gravement sévi
dans la colonie.
Dans- l'ensemble, l'élut sanitaire est satisfai-
sant. La peste nous a cependant, s'udoul dans
la région cie Hulisquc, donné de vives inquié-
tudes au cours de cet hivernage. En juillet,
la situation devenait critique et Rulisque dut
être déclaré en quarantaine. Il n'est. pas dou-
teux qu'une telle mesure ne peut qu'apporter
une perturbation regrefable dans la vie des
habitants. Mais rûpotrue, qui coiTespondait à
la morte-saison et a l'absence de tout trafic im-
portant, a atténué les inconvénients d'une dé- !
cision epui s'imposait de la façon la plus abso-
lue. Grâce il des mesures énergiques prises sans
retard, .grâce au dévouement d'un personnel qui
n'a ménagé ni sa peine, ni son temps, ni sa
personne et je salue respectueusement la
mémoire des agents indigènes, qui sont tombés
à leur poste ce mal a pu être jugulé. Rulis-
que, depuis le 27 septembre, a été rendu à la
libre pratique. Je dois cependant (Ere, en pas-
sant, qu'il eut été souhaitable que l'Administra-
tion trouve, en la circonstance, un concours
plus actif de la part de la population die ce
centre, dans la lutte entreprise pour la protec-
tion de la santé publique, gravement menacée
par l'épidémie grandissante.
Dans le reste a -landissante
Dans le reste de la Colonie, les quelques foyers
qui nous inquiétaient Thiès, Tivaouane, Fatick.
sont complètement éteints ou en bonrue voie
d'extinction. D'ailleurs, nous avons poussé et.
poussons très énergiquement la dératisation. Le
chiffre total des rais détruits, du l'r janvier
au :»L juillet, est de 403.000 environ.
Il serait indispensable de continuer la lutte
contre la peste, aussi verrez-vous, encore cettio
année, une inscription budgétaire importante à
cet effet.
L'enseignement
Puur l'enseignement, des efforts 'impor-
tants ont été tentés, mais même pénurie
uu<; dans les services médicaux.
Sur HH instituteurs et institutrices du
cadre supérieur et ilu cadre secondaire,
157 seulement étaient en service en fin
d'année.
I.a population demande la création de
nouvelles écoles.
t'ne section commerciale va être créée à
l'Ecole Normale manchot.
Los résultats des examens sont, d'autre
part, intéressants à constater : 90 ccrlilL-"
Cilts d'étude, 0 admissions à l'éccole Wil-
liam-Ponty, 8 admissions à l'école Pinet-
Laprade, 3 admissions à Fécotû des sages-
femmes.
De nombreuses écoles ont été visitées sur
le fleuve, dans l'intérieur et en Casamance,
au cours de tournées faites en février,
avril, mai et juin, grùce tt la présence au
chef-lieu de deux inspecteurs des écoles.
Les heureux résultats obtenus par ce con-
trôle ont prouvé que le besoin de deux ins-
pecteurs se faisait impérieusement sentir
au Sénégal.
Situation économique
La situation économique de la colonie est.
satisfaisante. Les plus grands efforts ont
été faits pour maintenir l'excellente répu-
tation des produits du crû et de l'arachide,
en particulier.
Toutes les améliorations susceptibles de
contribuer au développement économique
du pays ont été réalisées dans la plus large
mesure.
En terminant, M. le gouverneur Dide-
lot, tint à remercier d'une façon toute
spéciale M. le Secrétaire général Camille
Maillet, qui, pendant près de six mois,
assura son intérim. Nul n'était mieux qua-
lifié que lui pour ce faire.-Il a apporté dans
ces fonctions qui n'étaient pas nouvelles
pour lui la plus grande capacité, une
activité inlassable et un dévouement Je
tous les instants. Je l'en remercie publique-
ment, ujoute M. Didelot, et fais des vœux
pour qu'il en soit récompensé en haut lieu.
Mes remerciements doivent aller, égale-
ment, aux autorités militaires, ainsi qu'aux
membres des assemblées élues - muni-
cipales ou consulaires et, plus générale-
ment. ù tonte la population européenne et
indigène de la colonie. C'est, en effet,
grâce à la bonne volonté de tous et à l'en-
tenfe qui n'a cessé de régner, que notre
tâche a pu marcher vers sa réalisation.
Colonie mère de la Fédération de l'A.
O. l'., le Sénéga.1 s'est donc rendu digne
de son passé. Par le Thiès-Kayes il va
entrer dans une nouvelle période d'activité,
et pour peu que la barre du fleuve et sa
navigabilité soient enfin améliorées, il pour-
ra répondre aux espoirs que nous formons
pour sa prospérité.
Monof.
̃̃̃ - «̃ ̃ ̃̃ ̃ -
Un Vincent d8 Paul laïc
M. Henry nollet, président du tribunal
pour enfants du département de la Seine,
dont nous savons tous l'œU\TC généreuse,
vient de recevoir la grande médaille (l'or
de la Sociélé protectrice de l'enfance amé-
ricaine. ainé-
Par ses institutions du patronage de l'en-
fance, rue de YuuginmL et de la « Tnté-
laire rue Blomel, M. llenry llollet a éta-
bli le régime de la liberté surveillée, qui est
institué à ces o-uvres.
Les enfants qui n'ont failli que parce
qu'ils n'avaient eu que de mauvais exem-
ples sous les yeux, sont remis insensible-
ment dans le bon chemin, soit qu'ils res-
tent au patronage jusqu'à leur majorité,
scit qu'on les place en province, où des
délégués les visitent régulièrement.
C'est pour recueillir les enfants en plus
grand nombre encore que M. Rollet est en
train de faire édifier, à la porte de Ver-
sailles, une maison d'accueil et d'observa-
tion qui comptera plusieurs centaines de
lits. Mines MiJleraind, Poincaré, Apipell, M.
Lucien Saint, le cardinal Dubois, le bâton-
- nier Me Fouread, et plusieurs autres per-
sonnalités, composent le ComiM d'honneur
de cette oeuvre qui portera au" frontispice
d'un de ses pavillons, ces mots du grand
Pasteur :
« Quand je m'approche d'un enfant il
m'inspire deux sentiments : celui de la ten-
dresse pour le présent, celui du respect
pour ce qu'il peut être un jour. »
Des senÉgaiatsetje système D
---0-0--
* Onze médecins et deux pharmaciens bor-
delais sont poursuivis ainsi que des Sénéga-
lais et des ouvriers espagnols pour escroque-
rie à l'accident du travail.
-. -- - - A"
S il s agissait d'un negre. on spéculait sur
son ignorance simulée de notre langue et
on lui remettait une ordonnance qui devait
être portée à une pharmacie désignée. Là.
on lui donnait non pas la spécialité ou le
remède prescrits, mais des bonbons, des sa-
vonnettes ou de l'eau de- Cologne, dont la
valeur était naturellement bien inférieure à
celle du -produit ordonné. Il va sans dire
que la Compagnie d'assurances contre les
accidents du travail se voyait présenter la
note correspondant à la délivrance, non
effectuée, du remède.
Pour le coton français
M. Waddington. Président de t Association
Cotonnière Coloniale et membre du Comité de
direction du Syndicat général de l'Industrie
cotonnière française, s' embarquera le 5 décem-
bre prochain, à Bordeaux, à destination de
Dakar.
M. Waddington part en Afrique Occiden-
tale en vue d'examiner les possibilités de déve-
lopper la culture du coton au Soudan.
On sait que deux qualités de coton sont cul-
tivées au Soudan. L' une, la plurbelle, dans les
exploitations de la Compagnie de culture coton-
rière à Diré, fait comme en Egypte du coton
d'irrigation. Cette qualité entre environ pour
10 ,{,. dans les besoins des tissages français.
L'autre, qui rappelle et comme qualité et comme
mode d'exploitation celui de r Arizona. semble
devoir, quand nous aurons instauré les méthodes
américaines, donner des résultats intéressants.
C'est à quoi s'emploient et l' Association coton-
rière coloniale et la Société d'Etudes jxjur l'ir-
rigation de la vallée du Niger. -
Courrier de l'Algérie
iMJ
La vie administrative
Les délégations financières dont nous
avons annoncé la prochaine convocation,
seront, appelées à voter au cours de leur
session extraordinaire les crédits destinés
à la création d'un asile d'aliénés à Blida
pour ies malades de l'Afrique du Nord.
M. Steog a la ferme intention de faire
entreprendre les travaux de cet asile dès
le commencement de l'année prochaine.
Actuellement, les malades Algériens sont
hospitalisés en France.
Les événements et les hommes
M. Stecg le Gouverneur Général de
F Algérie effectue en ce moment une tour-
née sur le littoral ouest où il va étudier
sur place les problèmes spéciaux qui se
posent dans de nombreuses communes et
notamment la question des écoles. M. Steeg
a été accueilli avec empressement par les
populations des communes visitées après
avoir donné aux corps élus l'assurance
que rentré à Alger il examinera avec tout
l'intérêt qu'elles méritent les diverses ques-
tions dont on l'a entretenu.
Courrier de la T uoisie
La vie économique
Du 1er nu 31 octobre ,il est entré dans
le port de Tunis 153 navires, dont voici
le détail :
44 vapeurs français, 5 vapeurs et 18 voi-
liers tunisiens, 23 vapeurs et 39 voiliers
italiens, 11 vapeurs anglais, 1 vapeur sué-
dois, 3 vapeurs belges, 3 vapeurs danois.
2 vapeurs grecs, 1 vapeur 'hollandais, 1
vapeur, espagnol, 1 vapeur allemand.
Ces navires qui, dans leur ensemble,
jaugeaient 111.938 liâmes, ont apporté
;3G.72'j tonnes de marchandises diverses,
5.38S passagers civils, 651 passagers mili-
taires et 126 têtes de bétail.
Aux sorties on note : 152 navires ayant
emporté 75.273 tonnes de marchandises,
1.825 passagers civils, 972 passagers mili-
taire et 2.722 tètes de bétail.
- La fabrication du sel marin a été très
active cette année dans les salines du sud
de la Régence. -
L'exportation va commencer. Deux va-
peurs sont actuellement en chargement
dans le port de Sfax. L'un embarque 3.500
tonnes et l'autre 2.000 tonnes.
Le prix des olives atteint cette année
des proportions vraiment extraordinaires.
On s'en rendra compte par les exemples
que voici :
Les olives à récolter de la petile forêt
d'oliviers de Takelsa. au Cap-Bon, ont été
vendues mardi dernier pour la somme glo-
haie de 502.000 francs, dépassant de la moi-
tié au moins, toutes les ventes antérieures.
La forêt de Takelsa est d'une contenance
d'environ 20.000 pieds.
Près de Bizerte, il y a trois jours, les oli-
ves sur pieds d'un petit groupe de huit oli-
1 viers ont été vendues 1.050 frnace.
C'est tout simplement fabuleux.
Les événements et les hommes
On sait que les jetées et le brise-lames
de l'entrée du port de Bizerte ont subi d'im-
portantes avaries durant les violentes tem-
pêtes qui se sont succédées durant la guer-
re, depmis et jusqu'à ce jour, et qu'il a ét&
décidé d'en entreprendre la réfection.
On s'y prépare à la Compagnie des Ports,
et on va commencer incessanunent la cons-
truction des blocs en béton de ciment, des-
tinés à former la base et la superstructure-
des jetées.
Ces bloc9 sont énormes ; ils ne pèsent
pas moins de quarante tonnes chacun et il
en faudra environ un millier.
C'est donc un travail de très longue ha-
leine.
Des incidents d'une gravité particulièré
viennent de se produire à Tozeur, incidents
sur lesquels la presse tunisienne attire l'at-
tenfion du Résident Général et qui sont dûs
aux manifestations des Aissaoua. Des Fran-
çais et des agents de la force publique ont
été les victimes de ces énergumènes à qui
on devrait interdire toute manifestation pu-
blique. -
Il v a quelques années, à Kairouan. des
facéties du même genre ayant eu lieu, le
Contrôleur Général n'hésita pas à interdire
tout cortège d'Aissaoua sur la voie publi-
Il que. Le Contrôleur civil de Tozeur n'a qu'à
agir de même.
Dans la rue des Teinturiers, à Tunis,
Mohamed Salah était accroupi près de la
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal et dans les A g entes dePuhliciii
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Ohutrf ( Etranger 80 » 45 » 25 »
On rabontM dan* tous le* BuraaoK de port* «I dm 1M principaux libnim
Conflit Algéro-Marocain
Les députés des départements d'Oran et
d'Alger ont informé, par télégrammes, le
Président du Conseil et le Président de la
Chambre, de leur intention d'interpeller le
Gouvernement sur certaines intentions du
Protectorat marocain. Ils n'hésitent pas à
apprécier sévèrement ces velléités, puisqu'ils
écrivent au Président du Conseil: « Au nom
dî la population algérienne, nous protestons
vivement contre des perceptions illégales qui
sont contraires aux conventions passées en-
tre la France et le Maroc et lèsent fortement
l'Algérie et la Métropole. Nous vous infor-
mons que n<-us interpellerons le Gouverne-
ment à ce sujet et sur la politique marocaine
qui rend chaque jour plus difficile,le déve-
loppement des rapports économiques êntre
la France, l'Algérie et le Maroc. »
Ce dernier membre de phrase donne à pré-
voir que le débat prendra une certaine ex-
tension. Toute la politique du Protectorat
marocain semble devoir être mise en cause.
Nous attendrons les débats pour appré-
cier la documentation et l'argumentation à
ce Iv:int de vue général. et nous en tien-
drons, pour le moment, à l'objet immédiat
du litige.
Les accords commerciaux de I90 relatifs
au Maroc, ont accordé à la France qui, sous
tous les autres rapports, se trouve, dans ce
Protectorat tkilt elle a la charge, réduite
au droit commun, une légère faveur sur la
frontière orientale de l'Empire chérifien,
mitoyenne avec la terre française d'Algérie :
tandis que les importations celles oui
sont d'origine française aussi bien que les
autres pénétrant au Maroc par le litto-
ral occidental de l'Atlantique sont grevées
d'une taxe * de 12,50 %, celles qui s'ef-
fectuent par la frontière d'Algérie ne sont
frappées que d'une taxe de 5
Encore, ce minime avantage a-t-il dû être
concédé aussi à l'Angleterre qui peut faire
transiter librement ses marchandises par
l'Algérie pour les introduire, de ce côté, au
Maroc, aux mêmes conditions que les pro-
duits français.
Pour se rendre compte de la portée exacte
de ce' privilège partiel, il faut considérer
qu'en réalité, la grande puissance de con-
sommation du Maroc est dans sa région occi-
dentale, qu'entre Oudja et Taza s'étend un
vaste territoire souvent désertique, et que
les frais de transport qu'ont à supporter les
marchandises introduites par la frontière
algérienne pour arriver à ixirtée du com-
merce, compensent la réduction douanière
dont elles bénéficient. Leur appliquer la
même taxe qu'aux importations - du littoral
atlantique, équivaudrait à anéantir toute ac-
tivité commerciale entre l'Algérie et le Ma-
roc, ainsi que tout le trafic que la France
fait avec le Maroc, grâce au trajet maritime
de ses expéditions par la Méditerranée et
à la taxe moindre qu'elle trouve de ce côté.
Cette mesure serait toute au détriment de
l'industrie française, de nos ports de Mar-
seille, Cette et Fort-Yendres, pour le plus
grand bénéfice non seulement des exporta-
tions anglaises, mais surtout des exporta-
tions espagnoles. On sait quelle marque
d'origine la grande majorité de celles-ci de-
vraient porter pour être véridiques. Ce serait
rendre aux Manesmann et Cie, l'emprise
qu'ils avaient sur le territoire chérifien,
duquel on a eu tant de peine à détacher
---- leurs griffes
Quant au Maroc, il n'a déjà que trop
de tendances à demander à des taxes doua-
nières appliquées dans un esprit fiscal sou-
vent excessif les ressources budgétaires que
réclame son administration. Il en résulte
que la vie est plus chère au Maroc qu'en
Algérie et en Tunisie où, cependant, elle
est déjà d'un coût éleyé.
Une surélévation des droits d'entrée sur
les produits importés par la frontière algé-
rienne ne pourrait qu'augmenter un coeffi-
cient bien assez lourd. 11 en résulterait un
obstacle nouveau à la colonisation maror
caine qui n'est déjà pas des plus florissan-
tes.
Aussi, est-ce moins à rechercher d'autres
sources de revenus qu'il convient d'engager j
l'administration du Protectorat chérifien
qu'à instituer une gestion moins dispen-
dieuse. Non pas qu'elle doive renoncer aux
travaux d'outillage économique nécessaires
à la mise en valeur du vaste pays dont elle
a la charge, mais bien plutôt à des habitudes
qui s'implantent facilement dans les services
bureaucratiques d'un pays où certains con-
trôles des plus utiles n'ont pas toute l'effi-
cacité, toute la portée par lesquelles ils ont
assuré ailleurs l'ordre et l'économie.
On pourrait aussi conseiller à certains
hauts fonctionnaires de l'Administration ma-
rocaine de ne pas persévérer dans la con-
ception particulariste à laquelle elle s'est
trop souvent complue. Ils ne considèrent
en général, que leur propre commodité dans
le fief qu'ils estiment leur. Ils oublient trop
qu'elle fait partie, pour nous, d'un tryp-
tique, entre les diverses parties duquel il est
indispensable d'établir, non point - une uni-
fication interdite par diverses considérations,
mais une harmonie qui, tout en respectant
les autonomies, les amène à fonctionner
comme les rouages alternés d'un vaste en*
semble. Elles y sont, du reste, les premières
intéressées.
La proposition de supprimer le privilège
très relatif concédé aux importations par 1
la frontière algérienne relève de cet esprit
de particularisme mesquin. )
On a reproché à certaines notabilités de
la haute administration marocaine de ré- 1
ppter volontiers, à Rabat : Ici, nous ne
sommes pas en France!
Ceux à qui cette observation s'adresse ne
le savent que trop ; mais ils auraient cru
que le rôle de l'Administration au Protec-
torat était ljeaucoup moins de répéter avec
affectation, avec complaisance, cette for-
mule, que de s'ingénier à faire qu'elle perde
de plus en plus de son évidence.
Or, de l'autre côté de la frontière où une
malencontreuse inspiration voudrait rehaus-
ser les barrières douanières, c'est l'Algérie,
et l'Algérie, c'est la France!
C'est bien la France, la France conti-
nentale, la France métropolitaine qui serait
atteinte dans son industrie, dans son com-
merce, dans ses transports ferroviaires et
maritimes par cette mesure. Elle ne sau-
rait profiter qu'à des produits qui n'auraient
peut-être pas la franchise de se présenter
avec l'étiquette made in GcrmallY, mais aux-
quels un camouflage plus ou moins habile
n'aurait pas fait perdre ce caractère. Toutes
les firmes germaniques ne sont pas fixées au
delà du Rhin. Pendant et depuis la guerre,
beaucoup se sont installées ou ont fondé des
succursales au delà des Pyrénées.
Ernat Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
A la Commission des Colonies
La Commission des Colonies se réunira 1
demain mercredi 28 novembre, à quinze
heures.
A l'ordre du jour figurent :
1° Une communication du Président :
2° Le remplacement de l'Office colonial
par l'Agence Générale des Colonies ;
3° L'agrandissement du port d'Oran ;
-1° Questions diverses.
Le Transsaharien
Le projet Mangin
Présenter le projet de transsaharien avec
Oran comme point initial comme un pro-
jet gouvernemental est quelque peu préma-
turé. Avant de devenir officiel, ce projet doit
attendre, comme le fait très justement obser-
ver le Temps, la sanction législative.
Or, le projet de la Commission d'études
présidée par le général Mangin, étudié spé-
cialement au point de vue militaire ne nous
donne pas satisfaction, car il doit être envi-
sagé à bien d'autres points de vue, et il n'y
a pas que les militaires qui aient voix au
chapitre.
Ni l'Afrique du Xord (témoin la protesta-
tion des Conseils généraux d'Alger et de
Constantine), ni l'A. O. F. n'ont été consul-
tées. Cette consultation générale doit être à
la base de tout projet de transsaharien.
Il y a mieux : des cinq desiderata auxquels
répond le projet Mangin, sur un seul, le se-
cond, tout le monde est d'accord ; quant aux
Ier. 3°i 4e et 5C' nous démontrons aisément
qu'ils ne peuvent être remplis que par le pro-
jet d'Alger-Ouagadougou.
En effet, Alger est le port puissant le plus
rapproché de la métropole.
30 Le tracé le moins vulnérable possible
est bien celui d'Alger-Hoggar-Ouagadougou,
et il est protégé naturellement par la barrière
infranchissable du Tassili des Azgers. Par
Oualen, au contraire, on se trouve à proxi-
mité du Rio de Oro et de la piste des rezzou
du Tafilelt.
40 C est bien la voie Alger-Ouagadougou
qui est le plus court possible et qui coûtera
le moins cher. Par Alger on aura à cons-
truire 3.050 kilomètres de voie à raison de
300.000 francs le kilomètre ; par Oran, il fau-
dra construire 3-350 kilomètres de voie à rai-
son de plus de 400.000 francs le kilomètre.
Et pour 1.400 millions que coûterait Oran-
Ouagadougou, le projet pai Alger pourra
être prolongé jusqu'au Tchad.
50 Oran-Oualen-Ouagadougou rend impos-
sible la bifurcation sur le Tchad puisqu'on
ne passe pas au point obligé de Silet. Cette
bifurcation n'est possible qu'avec le tracé
partant d'Oran.
Le projet Mangin contient une autre er-
reur que j'ai déjà signalée : aucun projet n'a
été établi d'après les directives du général
Laperrine (alias capitaine Nieger), entre la
Saoura et le Tessalit, puisque cette mission a
déclaré ce parcours impraticable pour une
voie ferrée.
Je ne reviendrai pas sur les questions tech-
niques dont la discussion est en tous points
favorable au projet Alger-Ouagadougou.
Il est du reste fort compréhensible qu'il y
ait des partisans pour chaque projet, et que
notre ami l'honorable député d'Oran, M.
Roux-Fressineng défende le projet par Oran
et que notre ami M. Morinaud défende le
projet du Transsaharien central, mais je n'en
maintiens pas moins qu'une consultation gé-
nérale s'impose, ainsi qu'une étude plus ap-
profondie des différents projets qu'on ne
pourra toutefois exécuter qu'autant que le
programme de travaux beaucoup plus urgents
du projet Sarraut auront été exécutés ; c'est
à cela que nous devons tout d'abord dépen-
ser nos 4 ou 5 milliards.
E. D.
La police du Sahara
Je comptais bien que
le dernier courrier de la
Côte Occidentale d'Afri-
que nous apporterait des
détails « circonstanciés D
sur le massacre de la
section de méharistes qui
eut lieu en septembre der-
nier au nord de Tombouc-
ton. Presse officielle et presse locale ont
observé sur ce pénible événement un silence
absolu. Seul, un de mes correspondants dis-
cret à l'excès, m'a laissé entendre ceci :
« Il n'est pas encore temps de réaliser la
fusion et de diminuer les troupes des confins
du Sud du Maroc et de la Tripolitaine;
nous recevrons encore pendant de longues
années des visites de ce genre si l'on n'y
prend garde. »
Et comment y prendre garde si ce n'est
en adaptant résolument aux troupes mêha-
ristes de la région soudanaise les principes
si judicieusement posés par le général La
perrine. Ceci nous permettrait de collaborer
efficacement- avec les polices sahariennes de
VAfrique du Nord. Les 600 Chambaas et
Hoggars de Laperrine, sur un frollt de
3.000 kilomètres, ont tenu en échec, pendant,
la guerre les rezzous tripolitains de Ouargla
à Agadès. Et tout simplement parce que r:
crûtes exclusivement parmi des nomades
du désert, rompus à la vie saharienne, suà
ceptibles de la même endurance et capables
de mettre en pratique les mêmes procédés de
combat.
Cette « gendarmerie saharienne » ne doit
pas être gênée par des impedimenta. Elle
doit arc extrêmement mobile, vivant en re-
connaissance souvent de houlettes de n:
et de u singe » et se contentant de Veau
ultra battue des peaux de bouc, n'axant que
le strict vêtement des Touareg ct un bon
burnous dans lequel on s'enveloppe pour
dormir à même le sol à l'abri de quelque
dune ou dans une anfractuosité de rochers à
l'abri dit vent de sable.
La section méhariste doit aussi pouvoir se
fractionner pour opérer sur plusieurs points
à la fois ct aller recouper les rezzous très
rapidement.
Du reste, pour la réorganisation de ses
méharistes, le Gouverneur Général de 1'1.,
0. E. n'a pas à chercher ni bien loin, ni
longtemps.
En 1906, il lui a été adressé par un capi-
taine en semice en Mauritanie ancien mem-
bre de la mission Coppolani, un projet dc:
mission dont le but était d'allo- passer plu-
sieurs mois dans une des compagnies saha-
riennes du Sud Algérien pour y étudier les
méthodes de ces troupes afin de les adapter
ultérieurement aux troupes malaristt's qw:
Von était alors sur le point de créer en Mau-
ritanie et au Soudan septentrional. A ce pro-
jet de mission était joint un exposé détaille
et fort précis des principes de Tapir ri ne
alors simple officier supérieur.
la question posée par notre capitaine '?>̃
pouvait pas passer inaperçue, mais elle fut
réglée d'une façon fort inattendue de la par!
de son auteur; une mission de traversée -Ja
Sahara fut accordée a un autre capitaine
nullement préparé à cette opération, et cela
si peu, qu'on dut lui adjoindre un
autre camarade spécialisé dans les CIIOS:',
saharicllnes. r organisatioll rationnelle de
nos troupes mêharistes de /4. 0. E. était
retard Je jusqu'à nos jours et nous ne ! avons
1 pas encore fondée.
Les Noirs, d'une façon génfrale, n'aiment
pas le c!lameau.llttallt ils s'occupent de leurs
chevaux s'ils sont cavaliers,ou de leurs bœufs
s'ils sont au convoi, autant ils éprouvent d:
la crainte et dit dédain pour le « vaisseau
du désert ». Il faut donc éviter de les af-
fecter aux sections méharistes. Nos marches
màuritaniennes ou soudanaises sont suffi
somment pacifiées pour que nous puissions
y recruter des méharistcs parmi les nomades
qui y vivent en donnant à nos compa- 1
gnies mêharistes une organisation analogue
aux smalahs algériennes. Si le métier est j
fort pénible, et c'est 'l'avis de tous ceux qui
en ont goûté, il faut des compensations et
peut-être songer pour les hommes à l'affec-
tation d'une part de prise dans les contre-
rezzous, ce sera la vie nomade dans tout
ce qu'elle a d'indépendant compatible avec
la discipline.
Mais, nous n'aurons de bons mêharistes
que si nous veillons à la constitution des ca.
dres. Il nous faut des spécialistes ou mieux
des spécialisés dans la politique, les mœurs,
les coutumes sahariennes.
Les premiers conquérants du Sahara ont
formé certes d'excellents élèves qui se sont
montrés, comme le brave lieutenant Crépin
et tant d'autres, les dignes successeurs de
leurs anciens. Ne confions nos mêharistes
qu'à de braves officiers, ou sous-orficiers
pleins d'allant, mais prudents, subtiles an
tant que courageux et sachant sans cesse res-
ter sur le qui-vive. Toujours en chasse,
mais en citasse du seul gibier qui doit les in-
téresser, les pillards dit désert.
Administrer une bonne correction aux pil-
lards par un contre-rezzou, c'est fort bien,
mais ce qui est mieux c'est éventer ces rez-
zous et aller les bousculer et les anéantir
avant qu'ils aient fait œuvre de mort.
Pitrrê VtUude,
Député du Cher.
Au Conseil Colonial du Sénégal
En ouvrant la session ordinaire du Con-
seil Colonial du Sénégal, M. le Gouverneur
Didelot, Lieutenant-Gouverneur de la Colo-
nie a prononcé un important discours
"::):Iuissant à grands traits la situation du
•Sénégal qui est excellente dans son ensem-
ble.
Situation politique
L'unification récente de la. Colonie s'est
effectuée dans l'ordre et la tranquillité
grâce au dévouement de la majorité îles
dhefs indigènes qui furent des auxiliaires
précieux de l'Administration.
Ce fut avec un enthousiasme
que les populations des escales et de Saint-
Louis accueillirent le Gouverneur général
Carde lors de sa première visite officielle.
Nous n'avons donc que des progrès à enregis-
trer pour -l'année 1$J3, progrès qui onl été
pa.rtio 11.Lit-ti'e 1 iï.e 11 ti marqués en Casamance, où
notre établissement, on le sait, n'a pourtant pas
toujours été sans rencontrer parfois une cer-
taine résistance.
Lot heureux état a permis de pousser plus
activement i'adoption de certaines mesures de
réorganisation. Le cercle de Saldé, tantôt auto-
nome, tantôt dIvisé entre ses voisins, supprimé
en l'ait, depuis 19:10, doit disparaître délinilive-
nient ; la province de l'.ossén sera rattachée iL
Malam, tandis que relie des Irlabés-ELiabés fera
partit- du cerde de l'odor.
Les résidences de Diamijéring, ILor, Yala-
coiiii'la "II Orisanian.-e, Nioru dans le cercle
•le K;iol;i.-k. depuis déjà longtemps sans fonc-
I ioimaire à leur l"te, ont <-té >upj>riméc.s. L)ejù.
au di'i'iil de l'année, il a\ait été possible de re-
grouper à Bignona les troupes disséminées en
l:.asse-('.asaniance en nii-ine temps «pie le cercle
de KanioLeui était rattaché à celui de Ziguin-
clIor. -
t:n arrêté récent a fixé la composition défi-
nitive -,111 i eivle de TIliés. en cuiisacrant Ja créa-
lion de la résidence de !a Petite-Côte avec i:LeL'
lieu, à M'fio-ur,
D'autres mesures, dont l'étude n'a pu êlrc
achevée, sont envisagées en vue d'arriver à une
organisation rationnelle et correspondant
aux besoins réels, et, d'autre part, à nos
possibilités en personnel. J'estime, en effet,
qu'une lionne administration ne saurait être
obtenue par une dispersu c eltorls et qu'aux
résidences insuffisamment pourvues et sous l'au-
torité de fonctionnaires isolés, il y a lieu de
préférer des cercles fortement constitués, dotés
du personnel nécessaire et des moyens matériels
indispensables.
Ces réformes seront complétées par la conti-
nuation des mesures prises en vue de la réor-
ganisation des chefferies, en particulier, en Ca-
sammlce. Des efforts seronL faits pour mettre
aux cotés des chefs, des secrétaires intelligents
et capables, conformément au vœu que vous
ave/ déjà plusieurs fois cxprimé.
Enfin, la réorganisation de l'Inspection des
Affaires administratives, préconisée par le Gou-
verneur général, contribuera largement à ren-
forcer les résultats qu'on est. en droit d'atten-
dre des modifications déjà adoptées ou envisa-
/I.f\':.
b' D'autre part," rn est heureux de constater
on même temps qu'un elïort de ia u:>rt des com-
munes de plein exercice, pour assainir une si-
tuation tinaneicre grevée île lourdes hypothè-
ques et adopter une politique de réalisation plus
fccoiuk - une prospérité croissante dans la
plupiWt des communes mixtes. Certaines d'en-
tre elles, comme Louga. Kaolack, Diourbel, en
ont profité pour exécuter des t.ravaux d'inté-
rêt général destinés à ,nnlribucl' largement à
Farroissement économique de 00s collectivités
Situation financière 1
î-0 situation financière de lu colonie, un
instant en mauvaise posture, s'est rétablie
et l'exercice 1 i23 se présente déjà dans
des conditions meilleures. En premier lieu
nous voyons qne !'s i eureiis.-s mesures de
simplification et de décentralisation résul-
tant des délibérations du Conseil colonial de
novembre 10?;?, en matière de législation
fiscale, ont permis la mise en recouvre-
ment, dès le début do l'année, des divers
rAlcs. Il en est résulté tout naturellement
une plus grande facilité dans la percep-
tion.
C'est ainsi qu'au 30 septembre 1923,
d'après les écritures du Trésor, la situa-
lion des recouvrements était la suivante :
Emissions 33.2-W.7D8 03
","':; :s .J.1 j. 1 u tl
Recouvrements 2Û/J77.343 33
1
A la môme fpoque. pour l'exercice 1922,
elle se présentait ainsi :
Emissions .:. 23.986.805 65
Recouvrements li-.200.192 88
Par ailleurs, les recouvrements au titre
des exercices antérieurs, dont en s'est par-
ticulièrement préoccupé, dépassent, dès
maintenant, le chiffre de trois millions.
La caisse de réserve reconstituée accu-
sait, le 30 juin 1923, un avoir de 5.744.304
francs 80 contre 3.594.007 fr. 59 au 30
juin 1919.
Situation sanitaire
La pénurie de médecins a rendu très dif-
ficile la lutte contre les épidémies de va-
riole et de peste qui ont gravement sévi
dans la colonie.
Dans- l'ensemble, l'élut sanitaire est satisfai-
sant. La peste nous a cependant, s'udoul dans
la région cie Hulisquc, donné de vives inquié-
tudes au cours de cet hivernage. En juillet,
la situation devenait critique et Rulisque dut
être déclaré en quarantaine. Il n'est. pas dou-
teux qu'une telle mesure ne peut qu'apporter
une perturbation regrefable dans la vie des
habitants. Mais rûpotrue, qui coiTespondait à
la morte-saison et a l'absence de tout trafic im-
portant, a atténué les inconvénients d'une dé- !
cision epui s'imposait de la façon la plus abso-
lue. Grâce il des mesures énergiques prises sans
retard, .grâce au dévouement d'un personnel qui
n'a ménagé ni sa peine, ni son temps, ni sa
personne et je salue respectueusement la
mémoire des agents indigènes, qui sont tombés
à leur poste ce mal a pu être jugulé. Rulis-
que, depuis le 27 septembre, a été rendu à la
libre pratique. Je dois cependant (Ere, en pas-
sant, qu'il eut été souhaitable que l'Administra-
tion trouve, en la circonstance, un concours
plus actif de la part de la population die ce
centre, dans la lutte entreprise pour la protec-
tion de la santé publique, gravement menacée
par l'épidémie grandissante.
Dans le reste a -landissante
Dans le reste de la Colonie, les quelques foyers
qui nous inquiétaient Thiès, Tivaouane, Fatick.
sont complètement éteints ou en bonrue voie
d'extinction. D'ailleurs, nous avons poussé et.
poussons très énergiquement la dératisation. Le
chiffre total des rais détruits, du l'r janvier
au :»L juillet, est de 403.000 environ.
Il serait indispensable de continuer la lutte
contre la peste, aussi verrez-vous, encore cettio
année, une inscription budgétaire importante à
cet effet.
L'enseignement
Puur l'enseignement, des efforts 'impor-
tants ont été tentés, mais même pénurie
uu<; dans les services médicaux.
Sur HH instituteurs et institutrices du
cadre supérieur et ilu cadre secondaire,
157 seulement étaient en service en fin
d'année.
I.a population demande la création de
nouvelles écoles.
t'ne section commerciale va être créée à
l'Ecole Normale manchot.
Los résultats des examens sont, d'autre
part, intéressants à constater : 90 ccrlilL-"
Cilts d'étude, 0 admissions à l'éccole Wil-
liam-Ponty, 8 admissions à l'école Pinet-
Laprade, 3 admissions à Fécotû des sages-
femmes.
De nombreuses écoles ont été visitées sur
le fleuve, dans l'intérieur et en Casamance,
au cours de tournées faites en février,
avril, mai et juin, grùce tt la présence au
chef-lieu de deux inspecteurs des écoles.
Les heureux résultats obtenus par ce con-
trôle ont prouvé que le besoin de deux ins-
pecteurs se faisait impérieusement sentir
au Sénégal.
Situation économique
La situation économique de la colonie est.
satisfaisante. Les plus grands efforts ont
été faits pour maintenir l'excellente répu-
tation des produits du crû et de l'arachide,
en particulier.
Toutes les améliorations susceptibles de
contribuer au développement économique
du pays ont été réalisées dans la plus large
mesure.
En terminant, M. le gouverneur Dide-
lot, tint à remercier d'une façon toute
spéciale M. le Secrétaire général Camille
Maillet, qui, pendant près de six mois,
assura son intérim. Nul n'était mieux qua-
lifié que lui pour ce faire.-Il a apporté dans
ces fonctions qui n'étaient pas nouvelles
pour lui la plus grande capacité, une
activité inlassable et un dévouement Je
tous les instants. Je l'en remercie publique-
ment, ujoute M. Didelot, et fais des vœux
pour qu'il en soit récompensé en haut lieu.
Mes remerciements doivent aller, égale-
ment, aux autorités militaires, ainsi qu'aux
membres des assemblées élues - muni-
cipales ou consulaires et, plus générale-
ment. ù tonte la population européenne et
indigène de la colonie. C'est, en effet,
grâce à la bonne volonté de tous et à l'en-
tenfe qui n'a cessé de régner, que notre
tâche a pu marcher vers sa réalisation.
Colonie mère de la Fédération de l'A.
O. l'., le Sénéga.1 s'est donc rendu digne
de son passé. Par le Thiès-Kayes il va
entrer dans une nouvelle période d'activité,
et pour peu que la barre du fleuve et sa
navigabilité soient enfin améliorées, il pour-
ra répondre aux espoirs que nous formons
pour sa prospérité.
Monof.
̃̃̃ - «̃ ̃ ̃̃ ̃ -
Un Vincent d8 Paul laïc
M. Henry nollet, président du tribunal
pour enfants du département de la Seine,
dont nous savons tous l'œU\TC généreuse,
vient de recevoir la grande médaille (l'or
de la Sociélé protectrice de l'enfance amé-
ricaine. ainé-
Par ses institutions du patronage de l'en-
fance, rue de YuuginmL et de la « Tnté-
laire rue Blomel, M. llenry llollet a éta-
bli le régime de la liberté surveillée, qui est
institué à ces o-uvres.
Les enfants qui n'ont failli que parce
qu'ils n'avaient eu que de mauvais exem-
ples sous les yeux, sont remis insensible-
ment dans le bon chemin, soit qu'ils res-
tent au patronage jusqu'à leur majorité,
scit qu'on les place en province, où des
délégués les visitent régulièrement.
C'est pour recueillir les enfants en plus
grand nombre encore que M. Rollet est en
train de faire édifier, à la porte de Ver-
sailles, une maison d'accueil et d'observa-
tion qui comptera plusieurs centaines de
lits. Mines MiJleraind, Poincaré, Apipell, M.
Lucien Saint, le cardinal Dubois, le bâton-
- nier Me Fouread, et plusieurs autres per-
sonnalités, composent le ComiM d'honneur
de cette oeuvre qui portera au" frontispice
d'un de ses pavillons, ces mots du grand
Pasteur :
« Quand je m'approche d'un enfant il
m'inspire deux sentiments : celui de la ten-
dresse pour le présent, celui du respect
pour ce qu'il peut être un jour. »
Des senÉgaiatsetje système D
---0-0--
* Onze médecins et deux pharmaciens bor-
delais sont poursuivis ainsi que des Sénéga-
lais et des ouvriers espagnols pour escroque-
rie à l'accident du travail.
-. -- - - A"
S il s agissait d'un negre. on spéculait sur
son ignorance simulée de notre langue et
on lui remettait une ordonnance qui devait
être portée à une pharmacie désignée. Là.
on lui donnait non pas la spécialité ou le
remède prescrits, mais des bonbons, des sa-
vonnettes ou de l'eau de- Cologne, dont la
valeur était naturellement bien inférieure à
celle du -produit ordonné. Il va sans dire
que la Compagnie d'assurances contre les
accidents du travail se voyait présenter la
note correspondant à la délivrance, non
effectuée, du remède.
Pour le coton français
M. Waddington. Président de t Association
Cotonnière Coloniale et membre du Comité de
direction du Syndicat général de l'Industrie
cotonnière française, s' embarquera le 5 décem-
bre prochain, à Bordeaux, à destination de
Dakar.
M. Waddington part en Afrique Occiden-
tale en vue d'examiner les possibilités de déve-
lopper la culture du coton au Soudan.
On sait que deux qualités de coton sont cul-
tivées au Soudan. L' une, la plurbelle, dans les
exploitations de la Compagnie de culture coton-
rière à Diré, fait comme en Egypte du coton
d'irrigation. Cette qualité entre environ pour
10 ,{,. dans les besoins des tissages français.
L'autre, qui rappelle et comme qualité et comme
mode d'exploitation celui de r Arizona. semble
devoir, quand nous aurons instauré les méthodes
américaines, donner des résultats intéressants.
C'est à quoi s'emploient et l' Association coton-
rière coloniale et la Société d'Etudes jxjur l'ir-
rigation de la vallée du Niger. -
Courrier de l'Algérie
iMJ
La vie administrative
Les délégations financières dont nous
avons annoncé la prochaine convocation,
seront, appelées à voter au cours de leur
session extraordinaire les crédits destinés
à la création d'un asile d'aliénés à Blida
pour ies malades de l'Afrique du Nord.
M. Steog a la ferme intention de faire
entreprendre les travaux de cet asile dès
le commencement de l'année prochaine.
Actuellement, les malades Algériens sont
hospitalisés en France.
Les événements et les hommes
M. Stecg le Gouverneur Général de
F Algérie effectue en ce moment une tour-
née sur le littoral ouest où il va étudier
sur place les problèmes spéciaux qui se
posent dans de nombreuses communes et
notamment la question des écoles. M. Steeg
a été accueilli avec empressement par les
populations des communes visitées après
avoir donné aux corps élus l'assurance
que rentré à Alger il examinera avec tout
l'intérêt qu'elles méritent les diverses ques-
tions dont on l'a entretenu.
Courrier de la T uoisie
La vie économique
Du 1er nu 31 octobre ,il est entré dans
le port de Tunis 153 navires, dont voici
le détail :
44 vapeurs français, 5 vapeurs et 18 voi-
liers tunisiens, 23 vapeurs et 39 voiliers
italiens, 11 vapeurs anglais, 1 vapeur sué-
dois, 3 vapeurs belges, 3 vapeurs danois.
2 vapeurs grecs, 1 vapeur 'hollandais, 1
vapeur, espagnol, 1 vapeur allemand.
Ces navires qui, dans leur ensemble,
jaugeaient 111.938 liâmes, ont apporté
;3G.72'j tonnes de marchandises diverses,
5.38S passagers civils, 651 passagers mili-
taires et 126 têtes de bétail.
Aux sorties on note : 152 navires ayant
emporté 75.273 tonnes de marchandises,
1.825 passagers civils, 972 passagers mili-
taire et 2.722 tètes de bétail.
- La fabrication du sel marin a été très
active cette année dans les salines du sud
de la Régence. -
L'exportation va commencer. Deux va-
peurs sont actuellement en chargement
dans le port de Sfax. L'un embarque 3.500
tonnes et l'autre 2.000 tonnes.
Le prix des olives atteint cette année
des proportions vraiment extraordinaires.
On s'en rendra compte par les exemples
que voici :
Les olives à récolter de la petile forêt
d'oliviers de Takelsa. au Cap-Bon, ont été
vendues mardi dernier pour la somme glo-
haie de 502.000 francs, dépassant de la moi-
tié au moins, toutes les ventes antérieures.
La forêt de Takelsa est d'une contenance
d'environ 20.000 pieds.
Près de Bizerte, il y a trois jours, les oli-
ves sur pieds d'un petit groupe de huit oli-
1 viers ont été vendues 1.050 frnace.
C'est tout simplement fabuleux.
Les événements et les hommes
On sait que les jetées et le brise-lames
de l'entrée du port de Bizerte ont subi d'im-
portantes avaries durant les violentes tem-
pêtes qui se sont succédées durant la guer-
re, depmis et jusqu'à ce jour, et qu'il a ét&
décidé d'en entreprendre la réfection.
On s'y prépare à la Compagnie des Ports,
et on va commencer incessanunent la cons-
truction des blocs en béton de ciment, des-
tinés à former la base et la superstructure-
des jetées.
Ces bloc9 sont énormes ; ils ne pèsent
pas moins de quarante tonnes chacun et il
en faudra environ un millier.
C'est donc un travail de très longue ha-
leine.
Des incidents d'une gravité particulièré
viennent de se produire à Tozeur, incidents
sur lesquels la presse tunisienne attire l'at-
tenfion du Résident Général et qui sont dûs
aux manifestations des Aissaoua. Des Fran-
çais et des agents de la force publique ont
été les victimes de ces énergumènes à qui
on devrait interdire toute manifestation pu-
blique. -
Il v a quelques années, à Kairouan. des
facéties du même genre ayant eu lieu, le
Contrôleur Général n'hésita pas à interdire
tout cortège d'Aissaoua sur la voie publi-
Il que. Le Contrôleur civil de Tozeur n'a qu'à
agir de même.
Dans la rue des Teinturiers, à Tunis,
Mohamed Salah était accroupi près de la
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