Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-07-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 juillet 1923 12 juillet 1923
Description : 1923/07/12 (A24,N103). 1923/07/12 (A24,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411034j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-QUATRIEME ANNEE. - No 103 LE NUMERO : 15 CENTIMES - ----- JEUDŒ SOIR, 12 JUILLET 1923
- gi e À iiiial j i (w e 1
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUIUD PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRItrt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lu Annonca ctRéelames «ont reçoei ans BUNGIIJt AtJmtrnmldJaH» laApntet tk Publicité
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Stations d'altitude en Indochine
«+«
1
C'est au dioloteur Yersin que revient,
ainsi qu'à mon ami Outrey, l'honneur
id'avoiir attiré l'attention iclei l1 Adminis-
tration soir aa plaltooUi du LMl'g Biian. Ce
,savant. qui dirigeait déjà l'Institut Pas-
fteuir cla Nha. Th'ranig \aiV'a.it, à plusieurs
reprises exploré .la chainet annam-itilqula
dans le -Suid de l'Annam. Oeilile-ol ren-
ferme :dei hauts sommets qui étaient
aflors totail-ment inconnus t>ciar les deæ-
niers envahds'seiiirs du pays, les Anna-
mites, avaient localisé leurs conquêtes
aux plamea et aux grands -delta© des
ilea.wes. Le docïtUT Yersin avait été très
vivement intéressé par le pdateaui du
Lang Bian qui, à une attitude -d'environ.
1.500 mètres, donnait un peut Illusion
-de nos pays tempérés. XI fit part die sa
découverte aui Gouverneur Général, M.
Doume-r qui séduit par sa descriipltion
entrevit la p'O&sïbilitéi de oréer là un,
grand sanatorium analogue à ceux que
les AngHate et les HoiBamidiais avaient
foimdiôs dans les •ooûonies voisinas, et igtrâ-
ce auxquels le-ws compatriotes -pour
valent foutrnir un séjour fpilus long et ré-
sister à l'anémie des zone's équiatoriaile
et trupioadel.
ùWs .l'œuvre n'était pas fac-ile à rear
liseri iciax He 'plaiteau du Lan g Bian était
d'accès fort difficile et, penidiant plu-
sieurs années, les missions chargées
d'étudier, dans tous ses différents as-
pects, les eOlIlditions. particulières du sai-
natorium projeté et -recherclier aussi les
meilUeuTes voies Ide pénétration se sont
heurtées à de très !gtr.aves. difficultés. Ca-
pienidiamt tOlm; les rapports et toutes- les
a¡p¡pr.éIcila'bions conco-rdaient à déclairer
que le plateau du Langi Bian offrait bien
dans son ensemble les plus rassurantes
promesses.
M. iDoumeir avait eu, dès lé début les
visées les plus grandioses puisqu'il avait
projeté de fonidier là une vaste citécqui
8Jwatt été ilai capitale de l'Mo'&hmei où
se-raient venus SClgroupell" tous les
grands services généraux et où nos for-
100S militaires maintenues dans d'excel-
lentes dispositions de santé et d'hygiè-
ne auraient pu' cooipérer avecl leur meil-
leur rendement à lai défense de la cOllo-
nie. Mais une entreprise do celtte enver-
gu:r., pour réussir prrO:Inpemient, né-
cessite une volonté puissante et des ciré-
dits consâldéraMcs.
ilÃal volonté si ardente et si ferme dans
les débuts devait un peu s'effacer
qiuand le Gouverneur Général, inspira-
teur ide l'ceuMre, quittait définitivement
i'IDldorjbine. Quant aux crédits dont dis-
posait la colonie, ils étalinlt, à cette épo-
que engagés dans d'autrefe travaux dont
déjpenidladent son développement et sa
prospérité.. -
- Faillft-.'ili s'étonner que peiudan-t quel-
ques annaes le siilence ailt. (paru se faire!
suit la mise en valeur de ce merveilleux
plateau) ? 'En vérité l'idée créatrice
n'avait jamaie êta perdue de vue, mais
liai réatlistion en était pouirsuivie avec
prad-ence et avec leniteuif au moyen de
ressources forcément très limitées. On
'éltadt dans l'obligation d'agir par à-colulps
et par étapes et le grand public qui ne
pouvait se rendre compte par lui-même
des travaux commencés dans des ré-
gions aussi lointaines et aussi sauvages
était autorisé à supposer, avec quelque
raison, que le protjet du saiiatarium avait
été .afciandonnê.
Protfiltan t dui tracé du Transindocihi-
nois, dont un tronçon est aujourd'hui
en exploitation de Saigon à Nha Thrang
on aivait essayé d'iliortd:e.r le plateauj du
Lang Bian à la fois par le Nord et pair
le ISld. La route du ISud, qui bien que
plus1 longue l(l¡vébit parui plus facile ,J)'atr-
fait de Mailatm, à .proximité de liai station
*
de iPhan Thiet 'lœ route du Nordi pairtaiit
de To-urrham, à proximité de «Phan; -Rang".
La première .retint d'abord J'attention et
fuit l'oibjet des premiers travaux. Se
- maintenant assez longtemps dans la
Plaine, elle s'élevait peu à peu par des
gradins successifs, en frandhissant des
00ls. ipittorestju'es IjUSqu'ûiU plateaul de
iDijiring avant d'aIMndire le Lang, Bian.
C'est à Djiring qure devaient être pen-
dant alsseiz longtemps concentrés- tous
les efforts. Ce fut là cette époque le
siège d'une délégation importante doolt
le ,c.hleœ, on ne peut oublier de le men-
tionner, fut notre amijOutrey, le dépuité
aJctulel de la Cochindhine. Là 11 euit l'oc-
casion, dans des conditions p-rélcaires ait
difficiles ide déployer ses excellentes'
qualités administratives, d'initiative et
d'énergie. C'est alors que fut agitée la
question de savoir si ce plaiteau de
iDtjiring, situé duÏromêlfne: à près de mie
mètresi d'altitude ne pourrait pas être
'Utiillisé pour l'installation iCtllJl futur sii-
matorium:. C'eftib été assurément -réaliser,
une :grosseA économie en supprimant lai
tfetmisre étape à ffoooh-ir, la plus air-
due et la plus coûteuse de ce grand, tra-
- vail. Mais le p-lateaui de Djiring, malgré
sia: ,fr.a.lcIreuT et l'aibondance de ses eaux
ne présentait pas Iles. qualités de salui-
Ibrité désirable, comme il fuit assez fa-
cile d& s'en rendre compte. La fièvre y
régnait -une partiel de l'année et l'on y
avait constaté des cas de dysenterie par-
mi les nombreux "cooEeS! 'Clhargés dei
l'exécution 'des travaux. On était donc
amené à tenter le suprême effort pour
atteindre le sommet du. Lan^i Bian où,
au moyen d'une route très, sinueuse et
Itrès tourmentée, creusée parfois dans
to montaoma on finissait par accéder
.quelques mois plus tard, en-1917.
On avait aussi tenté la conquête du
plateau au iNûlrd en quittant Tourcliam.
Là, le Lang,,B-i,ani surp-lombe preslque
perpendiculairement la grc%ndei plaine
die Phan Rang. Ce fut donc: une véirita-
bae escalade de la montagne, par une
route tracée en liaiciete qui en quielquies
kilomètres1 arrive à franchir une altitu-
de de plus de mille mètres. Oette route
qui achevée aujoiuald-hui reste un chelf-
d'œuvrCl d'audace vient s'amorcer sur la
précédente, mais elle est beaucoup pilus
courte eit c'est :pa.r conséquent la. pluis
praitiquiei. LIaI rouite du Lang Bian par,
Malam etJ Djiring. ai une longueur de
d.80 kilomètres, celle qui se détaiohe de
la station" de Touirciham n'en a que 90.
C'elst ce qui explique pourquoi cille a été
clhodsie et qu'elle doit servir de plate-
[orme: là un chemin de fer électrique ac-
tuellement à l'étude qui permettrai dei
se rendre; en quelliques heures, de Saigon
à Dalat, devenue Ile. centre habitable du
pdateaui du Lang Bilan.
C'est riiistorique sommaire des tra.-
vaux qui, au nÜ!ie,¡u' de très grandes dif-
ficultés! ont. "été accomplis depuis 1897-
C'est le labeur de vingt années. La: plus-
rude tâche a été le .recrutement des eoo-
lilelg dans un pays où les iuaibitants très
clairsemés éprouvent une) vive répu-
gnance à ailler travailler dans la monta-
gne où ils ont rejeté leurs anciens ad-
versaires' vaincus : les iMoïs. Ceuix-ci
qui sont peut-être les premiers occu-
pants du pays vivent maintenant dis-
séminéfe en peuplades très distinctes sur
,-a.:es. différents contreforts de la chaîne
annaimitique. La plupart ont des ins-
tincts- primitifs -et des mœurs assez dou-
ces, mais ils ne sont plais sujsceptiibles
d'un! eiffort contenu et d'un travail ré-
gtuilier.
On né peut par. conséquent compter 1
sur leur concours.
Le plateau; du Langi Bian a donc dû
être conquis sur la nalture au p!rix des
plus igrands efforts. C'est une œuvre es-
feenltieBement franioaii'se: qui fait hon-
neur à deux qui l'ont conçue et mise
à exécution. Aujourd'hui qu'elle est sur
le point d'être -achevée eit qu'elle laisse
entrevoir, pour l'avenir des résultats
pleins de promesses, elle sort du do-
maine inidochinoas et peut intéresser,
fous ceux de nos compatriotes que pas-
sionnent l'extension et le développe-
ment Idel notre. patrie au delà des mers.
La voie est ouverte et comme nous le
Verrons bientôt le centre de Datlat prend
un admiraMe essor.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Départ de H. lartiallerlin
Ql%>-
Il y avait plus de cent cinquante person-
nes sur le quai de la gare de Lyon, hier
mercredi soir aui train de 19 h. 35, pour
saluer M. Martial Merlin, Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine, et Mme Martial Mer-
lin, qui rejoignent Hanoi et s'embarquent
demain à Marseille à bordi de Y Andrê-Zebon.
Nous avons pu reconnaître dans la foule :
MM. Valuide, BOUssenot, Archimbaud,
Outrey, députés j Touzet, Gouverneur des
colonies, chef de cabinet, représentant le
ministre des Colonies ; Gamier, résident'
supérieur, directeur de r Agence Economi-
que de VIndochine ; Camille Guy, Alfassa
Julien, Gouverneurs des colonies ; Duchesne,
directeur au1 ministère des Colonies; Attha-
lin, directeur de la Banque de Paris et des
Pays-Bas; Georges François, directeur de
l'Agence Economique de l'A. 0. F. ;
Grandjean, Président du Conseil d'ad-
ministration de la Banque de l'A.E.F.;
Superville, administrateur-délégué de So-
ciétés coloniales; A.-R. Fontaine, Président
du Conseil d'administration des Distilleries
d'Indochine ; André Fontaine, René Le-
grand, directeur de la Compagnie Générale
des Colonies ; Cravoisier, de la Société de
Géographie Commerciale; Pierre Guesd'e,
Simoni, Mahé, anciens résidents supérieurs,
Charlier, ancien chef du cabinet militaire
de M. Merlin en A.E.F.; Outrey, direc-
teur de l'Ecole coloniale; le professeuir
Capus, le lieutenant-colonel Deredinger, re-
présentant le Président de la République;
Angoulvant, Gouverneur Général honoraire;
Nouivion, directeur de la Banque de l'A.
O.F.; le général Benoist, directeur des ser-
vices militaires au ministère dei Colonies;
Bourdarie, Babuti, de l' Agence de l'A.O.F.
Tou ont exprimé au Gouverneur Général
et à Mme Martial Merlin, leurs vœux les
plus cordiaux de voyage et ont marqué leur
certitude des heureux résultats que ije man-
quera pas d'obtenir, pour le plus grand
bien de l'Indbchine, M. Martial Merlin.
A LA GLOIRE DE L'INFANTERIE COLONIALE
--0-
Plutarque a menti
Jean de Pierre feu, dans
« Plutarque a menti »,
a dressé un féroce et spi-
rituel réquisitoire contre
les méthodes et les hom-
mes de V Etat - Major.
Nous avons eu l'agréable
surprise de trouver un ar-
gument précieux en fa-
veur de la thèse de l'autonomie des troupes
coloniales, que nous avons toujours défen-
due ici.
L'auteur expose le rôle prépondérant que
joua Galliém dans la bataille de la lWarne,
puis, s'élevant au-dessus des faits pour en
dégager les enseignements, fait ressortir que
si Galliém se trouva être, à ce moment cri-
tique, malgré S hostilité et Vincompréhension
de beaucoup d'autres chefs, le seul à faire
acte d'initiative, c'est qu'il était un officier
« colonial », habitué de longue date à pren-
dre les responsabilités les plus. graves en pré-
sence de difficultés imprévues.
Tl oici.ce passage très caractéristique ;
« Von Kluck a eu raison de dire que dans
toutes les armées du monde il se trowvait.
un seul général capable d'une telle audace,
et qu'il avait eu la malchance de le trouver
en face de lui. Quand on regarde les faits
d'un point de vue dominant, on en arrive
à penser que toute la destinée de Galliéni
aboutit à le préparer à cet instant suprême.
Toutes ses qualités, toute son œuvre, toute
sa carrière Vont formé pour ce moment d'in-
dépendance qui doit sauver le pays et le
couvrir de gloire, « Colonial à l" esprit aven-
tureux », il a dû, maintes fois, en face de
responsabilités écrasantes, s'instituer, à des
milliers de lieues du pouvoir central, seul
juge de soit action.
« Quand on a reconmc en lui Vinstrument
'désigné dit soldat, forgé de longue main
par un destin compatissant aux maux de la
Patrie, on ne court pas le risque, comme
Vont trop souvent insinué les historiens offi-
ciels, de le représenter comme un subordon-
né dangereux qui brztsquf, la Mérarchie et
méconnaît les nécessités de l'ensemble. »
Oii ne saurait mieux affirmer là nécessité
de maintenir aux troupes coloniales cette
autonomie qui leur a permis d'acquérir une
valeur professionnelle incomparable. Ceux
qui veident la détruire sont, d'.ailleurs J les
mêmes qui avaient imposé ces doctrines rigi-
des, ces règles étroites, ces instructions dé-
suètes, que Galliéni sut violer délibérément,
pour le salut du pays.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué au Soudan Français
et de la Haute-Volt a
au Conseil Supérieur dec Colonies
Le commerce de la France
avec ses colonies
04t 1
Voici quelles ont été les importations (h
denrées coloniales pendant les cinq pre-
miers mois de 1923.
Nos importations de sucre des colonies
françaises se sont élevées à 15.225 tonnes,
en poids effectifs, donnant en raffiné 14.545
tonnes, d'une valeur de 36.883.000 francs.
En sucre raffiné nous avons importé
101.199 -tonnes. dont 4.902 de la Réunion,
440 ae la Martinique, 171 de la Guadeloupe
et 54 des autres colonies et pays de pro-
tectorat.
En dehors des sucres, nous avons im-
porté 67.803,6 tonnes de café, d'une valeur
de 315 millions 132.000 francs dont 3.525,8
de nos colonies.
Nos importations de cacao' se sont chif-
frées par 16.806,5 tonnes, d'une valeur de
53.390.000 francs dont des colonies fran-
çaises :
Antilles françaises, 437 ; Côte occiden-
tale d'Afrique, 380; établissements fran-
çais de la Côte occidentâle d'Afrique,
1,314,4.
Nous avons importé 997,6 tonnes de poi-
vre, d'une valeur de 4.382.000 fr.., dont
988,6 d'Indo-Chme.
Nos importations de thé se sont élevées à
453,8 tonnes, d'une valeur de 4.836.000 fr.,
dont 82,9 d'Indo-Chine.
La Fédération de la sole
00
Une grande fédération de la soie Vient
d'être décidée au cours d'une assemblée
générale tenue à Valence. Cette fédération
compte 50 groupements professionnels,
syndicats, aimons ou associations et par
suite de l'adhésion récente des syndicats
suite de
parisiens, elle réunit -les trois branches
agricole, industrielle et commerciale d&
cette importante production française.
Les revendications qui ont été présentées
au groupe parlementaire, lequel comprend
120 députés et sénateurs, et au président du
Conseil, sont de deux sortes et se rappor-
tent :
1° Au développement de la sériciculture
en France, en Algérie, Tunisie et dans lès
colonies françaises ;
2° A la nécessité d'obtenir une plus gran-
de stabilité dans les relations commerciales
extérieures. -. - --"
Sauvons Carthage
Pm
Il est un Comité qui mérite toutes nos
félicitations, un Comité que rien ne peut
décourager, ni les difficultés matérielles, ni
la nonchalance voire la mauvaise volonté
d'une administration responsable ; vous avez
deviné qu'il s'agit du Comité des Amis de
Carthage.
M. Jaubert de Bénac, son jeune secrétaire,
est venu nous voir hier et nous a conté, d'un
ton navré, les ennuis de toutes sortes que
rencontrent les défenseurs de la cité de
Didon.
Il fallait l'entendre nous dire : C'est une
honte, on ne fait rien pour protéger les ri-
chesses accumulées à Carthage.
Il y a un mois et demi le docteur Carton
qui, vous le savez, avec le révérend père De-
lattre, M. Icard, a consacré sa vie et sa for-
tune à la défense de ces ruines sacrées, a
acheté trois mètres cubes de colonnes et de
chapiteaux à des Arabes qui les emportaient
pour construire une villa.
C'est une gabegie, un pillage en règle.
Un indigène, du nom d'Ali El Mechri,
près de la gare de Salammbô, fouille actuel.
lement des tombeaux romains et vend aux
bijoutiers de Tunis colliers, bagues et bra-
celets. - -
Près du palais beylical de Douar El Chott,
dans un énorme tas de pierres provenant
d'un monument punique détruit par des* in-
digènes, on peut voir, entre autre, une belle
colonne qui se dresse, intacte, sur ces débris.
Elle servira, comme le reste, à la construc-
tion de villas modernes.
Voici des faits précis, ce n'est pas tout.
Il y a deux mois, à peine, la rotonde sou-
terraine de la basilique de Damon El Karita
a été saccagée et la mosaïque du milieu cre-
vée à coups de grosses pierres.
Chaque jour, on vole dans le souterrain
de Tanit urnes, autels ou stèles.
- Mais les gardiens, avons-nous demandé?
Il est inadmissible que le service des antiqui-
tés laisse sciemment accomplir de telles pro-
fanations ?
- Pour tout Carthage, il 'y a qu'un gar-
dien qui, d'ailleurs, ne garde rien. Il passe
son temps, en ce moment, à construire une
villa sur un monument romain, près du
théâtre !
-Cette maladie de la construction moderne
est vraiment curieuse, dans un pays de rui-
nes historiques.. Et comment s'appelle le di-
recteur des antiquités, qui assiste flegmati-
quement à ce beau travail ?
Poinssot. Il a pour adjoint un nommé
Lantier.
Dernièremet, pour faire plaisir au direc-
teur des pêches qui oulait, lui aussi, sa
villa à Carthage, Poinssot et son compère
l'ont autorisé à faire construire sur rempla-
cement même des ports de Carthage, un ins-
titut océanographique, pour élever des pois-
sons ! ! Et l'on peut voir, depuis, une bâtisse
laide détonner dans ce site grandiose !
–C'est, en effet, effrayant. ; et quelles me-
sures les amis de Carthage proposent-ils ?
- D'abord, il faut des gardiens, 4 ou 5,
au minimum. Ensuite, il faut entourer les
monibnents, dont 40, au moins, sont classés
comme historiques. Puis, punir très sévère-
ment les voleurs de ruines, et enfin, acheter,
sans tarder, les terrains riches en vestiges.
Quant à nous, amis de Cartilage, nous de-
mandons simplement qu'on nous laisse rele-
ver, à nos frais, les colonnes du Gothon, qui
gisent dans la boue et que des vandales ont
martelées, ces jours-ci. Enfin, qu'on nous
permette de reconstruire les gradins du
théâtre, afin d'organiser, dès l'hiver pro-
chain, des représentations classiques, avec le
concours de la Comédie Française.
Je soumets à qui de droit ces justes criti-
ques et ces vœux, dans l'espoir que le
« Scandale des r.uines » finira et qu'on se
décidera, enfin, à sauver Carthage.
Joé Poyet.
La question de Tanger
---i»"O--
M. de Beaumarchais, délégué français à
la réunion des experts qui s'occupe en ce
moment à Londres de la question de Tan-
ger, est actuellement à Paris. Ce voyage
ne signifie aucunement que la conférence
est arrivée à son terme. Elle reprendra
mardi prochain 17 juillet,
EN L'HONNEUR DU MARECHAL
GALLIENI
-0-
Le Conseil municipal vient de décider
que lia slfcatue élevée au mairéchal C'ailliéni
serait érigée au centre de l'Esplanade des
Invalides.:
Pour nous désaltérer
0.4>-
M. George Steevens, correspondant de
guerre anglais bien connu, affirme que la
meilleure boisson à prendre pendant des
chaleurs tropicales est un breuvage dit de
« Abou hamed », et qui n'est connu que
de quelques coloniaux.
Ce breusvagle se compose de genièvre, de
vermouth, de jus de citron, de sel de souide
et de quelques autres ingrédients encore
que nous voudrions bien connaître pour en
faire part à nos lecteurs.
Ses effets peuvent être comparés à ceuix
d'une irrigation par le débordement du Nil,
offirme M. Steevens.
♦
A l'Académie de médecine
Au cours d'une récente séance de cette
académie, M. Desnos a présenté deux ou-
vrages de M. Pellegrin sur les poissons du
Maroc, insistant sur le rôle important de
ces poissons dans la lutte contre le palu-
isme.
» la tentent te cints
Les Rapports Proust et Denise
La Commission des Golonies s'est réunie
hier à 15 heures.
A l'ordre du jour figurait l'audition de M.
Albert Sarraut qui avait demandé à être
entendu aux fins de renseigner la Commis-
sion sur le renouvellement de la concession
du monopole de la fabrication et de la vente
de l'alcool en Indochine. Mais le Sénat de-
vant discuter l'après-midi les projets de loi
portant ratification des accords de Wa-
shington, le ministre des Colonies a dû
s'excuser de ne pouvoir se rendre au ren-
dez-vous qu'il avait lui-même sollicité.
Est-ce l'absence de M. Sarraut qui em-
pêche de nombreux membres de la Commis-
sion d'assister à la réunion ? quoi qu'il en
soit six membres, seulement étaient pré-
sents et devant ce petit nombre notre col-
laborateur et ami G. Barthélémy demanda
que le rapports Proust et Denise ne soient
pas discutés, étant donnée leur importance.
Cette proposition amena, nous pouvons le
clire, un très vif incident entre le président
M.
dire, d'Iriart d'Etchepare et notre collabora-
teur G. Barthélémy. Sur l'initiative de M.
Vailude, la Commission décida néanmoins
d'entendre l'exposé des rapporteurs.
M. Proust exposa donc les conclusions de
son rapport sur la partie du projet de loi
« La mise en valeur des colonies intéres-
sent spécialement l'Afrique Equatoriade
Française x.
Ce programme de mise en valeur de l'A.
E. F: Icomporte un ënsemble de travaux :
« Ports maritimes, ports fluviaux, bâti-
ments publics, routes, etc., etc., indépen-
damment de la question -essentielle du che-
min de fer.
Les dépenses prévues pour ces différents
travaux s'élèvent à environ 50' millions, non;
comprises les dépenses du chemin de fer de
BrâzzaviMe-Océan et de ses embranche-
ments.
Il résulte des renseignements fournis par
M. Proust que les études qui ont été faites
sur le tracé du chemin de fer de l'A. E. F.
ont nécessité de nombreuses techniques qui
ont coûté plus de 8 millions L!
La querelle sur le meilleur tracé de ce
chemin de fer n'est d'ailleurs pas épuisée t
Mais les travaux du chemin de fer de
Brazzaville-Océan sont en voie d'exécution
et les observations que cette question peut
provoquer ne sont plus de mise, aussi le
Rapporteur .est-il invité de les supprimer
de son intéresant travail.
La main-d'œuvre
Trouvera-t-on en A. '.E. F. la main-d'œu-
vre nécessaire à l'exécution d'un pro-
gramme de travaux quel qu'il soit, la po-
pulation de l'A. E. F. a été évaluée en
1911 à 9.000.000, en 1913 4 7-000.000, en 1921
à 3.750.000.
Quel est le chiffre réel ?
Un seul fait demeure c'est la décroissance
constante de la population.
La conclusion, c'est que les dépenses
d'assistance tendant à la protection des po-
pulations congolaises doivent avoir un rang
de priorité indispensable.
iM. Valude estime que le premier! travail
à faire après l'achèvement de la voie fer-
rée un construction, c'est la construction et
l'aménagement d'un port qui doit constituer
le complément ofbligé du chemin de fer.
M. Morinaud insiste sur la nécessité d'en-
treprendre immédiatement et sans délai la
hitte contre les maladies qui déciment les
populations et en particulier contre le fléau
redoutable entre tous de la maladie du
sommeil. C'est aussi l'avis de M. Bodsneui
qui - joint énergiquement ses- instances «à
celles de son .collègue d'Algérie pour que la
priorité soit imposée.
Le Rapport de M. Denise
Le Rapport de M. Denise sur la partie du
projet de mise en valeur des Colonies re-
lative à l'Indochine a été adopté. La Cam;
mission a adopté la construction des lignes
suivantes de Ichemins de fer, d'accord avec
M. Ernest Outrey .qui a insisté sur l'ordre
ci-dessous finalement adopté :
1° Pnomh-Penh-Battembang! et frontière
siamoise :
2!° Vinh à Dongha ; 1
3° De la Région oaou-tchouctière Thudau- 1
mot ;
40 Du Mékong à la mer ;
5° Le transindochinois de Tourane à Saï-
gon.
La Commission a décidé ensuite que le
rapport général serait repris à la rentrée
des Chambres en novembre prochain.
L'Exposition Coloniale interalliée
La Commission a entendu, discuté et ap-
prouvé le rapport de M. Outrey sur le pro-
jet de loi tendant à reporter 'en 1927 lexpo-
sition coloniale interalliée qui d'après la
loi du 17 mars 1920 devait avoir lieu en
1925, et à faire de cette manifestation, une
exposition internationale. M. Outrey a dé-
posé immédiatement son rapport sur le bu-
reau de la Chambre.
La nationalisation des étrangers en Tunisie
M. Morinaud a informé la Commission de
l'accord réalisé avec le Gouvernement sur
le projet de loi relatif à la nationalisation
des étrangers en Tunisie et son espoir de
voir ce proqet voté avant la fin de la ses-
sion.
La liberté et la sincérité du vote
aux Colonies
La Commission a repris ensuite la discus-
sion de la proposition de loi de M. Boisneuf
concernant la liberté et la sincérité du vote
aux Colonies ; -¡M. Vailude a soutenu l'opi-
nion que la réforme envisagée doit s'appli-
quer également à la Métropole comme aux
Colonies ; M. Boussenot a combattu la pro-
position sous prétexte de ne pas faire une
situation spéciale aux Antilles et a la Réu-
nion. M. Boisneuf a répondu que ces colo-
nies, grâce à des causes qu'il préciserait
et à des responsabilités qu'il établirait
s'étaient malheureusement fait une réputa-
tion spéciale en matière de fraudes électo-
iralles et qu'il y allait de la -dignité de-leurs
enfants de s'employer à les en affrandiir.
La suite de la discussion a été renvoyée
à une séance ultérieure.
Le voyage du bey de Tunis
0-0
Hier S. A. Mohamed el Habib, bey de.
Tunis, a quitté Marseille pour Lyon par,
l'express de 8 h. 40.
Le bey est descendu à 14 heures sur la
quai de la gare, de Perrache, où les hon,
neurs militaires lui furent rendus par une*
compagnie, du 99e d'injanterie. Le préfet
M. Canal ; le général Philippot, gouver..,.
neur militaire ; MM. Pradel, président de?..
la Chambre de commerce, et Lévy, adjoint
au maire, le reçurent à la descente du
train. M. Herriot se trouvait empêché.
Apres quelques instants de repos à L'fuj-
tel, le ibey parcourut la ville en automobile,7
puis se rendit ià la Chambre de commerce,
où une réception avait été préparée en son
honneur.
Le Bey, de Tunis quittera Lyon aujour-
d'hui à quatorze heures trente et arrivera
à Paris vers 22 heures accompagné de M.
Lucien Saint, résident général, de son fils;"
de son premier ministre et de sa suite.
Demain, après-midi, à seize heures, le
bey sera reçu, à l'Hôtel de Ville, et il as..
sistera, samedi, à la revue de Longchamp,
si elle a liev,, Le programme comporte, oW
outre, un certain nombre de visites et de
réceptions officielles.
Après Marseille, après Lyon, Paris ne
manquerra pas de faire à S. A. Mohamed et
Habib, une réception des plus chaleu-
reuses et digne de ce sincère et grand ami
de la France.
Le bol go Tunis el M. miiierang
--0+-
S. A. Mo>hamed el Habib bey ayant
adressé au président de la République un
télégramme dans lequel il lui avait offert.
Vexpression de son fidèle attachement à
la. nation française, M. Millerand vient de.
répondre au souverain en ces termes :
« Je remercie très sincèrement Votre Al-
tesse des sentiments qu'elle a jeu VaimaJble
pensée de m'adresser à son arrivé à Mar-
seille. Ils seront vivement appréciés par la
nation française. En vous adressant mes
souhaits de cordiale bienvenue, je tiens à
vous dire combien je serai heureux de vous
recevoir bientôt et de resserrer ainsi les.
liens qui, fondés sur la confiance et l'ami;
tié, unissent si étroitement la Régence à 14
France.
Fr.nce. « MILLERAND. » *
4>
UNE FETE AU CEICLE INTERALLIE
O O'
Une fête qui aura lieul le 17 juillet, aui
Cercle de l'Union interalliée, en l'honneur.
du bey de Tamis, sera doniTée par le syndi-
cat des colons français de Tunisie, avec le
concours gracieux du oorale.R sera reçb. par,
le syndicat qui a pour président M. Charles-
Georges Picot ; pour vice-présidents, MM.
Marcel Trélat et Joseph Faure, et pour se-
crétaire général le vicomte de Montureux,
ét groupé de nombreux propriétaires et de
nombreuses sociétés tunisiennes qui
comptent des noms très connus dans la
haute société parisienne, au Parlement et
dans le monde des affaires.
4>
AU SÉNAT
DEBATS
L'accord du Pacifique
Le Sénat a ratifié hier, le traité de
Washington relatif au désarmement na-
val.
Devant la Haute Assemblée, comme de-
vant la Chambre, MM. Poincaré et Rai-
berti ont répété, une fois de plus, que la
France n'avait consenti à ce désarmement
que pour les gros cuirassés de plus de
10.000 tonnes comprenant de l'artillerie
d'un calibre supérieur à 203 millimètres,
mais que toute sa liberté (l'action lui
avait été conservée pour les unités légères
offensives -- et - pour les sous-marins. ---
C'est M. Reynald qui avait été chargé,
par la Commission des affaires étrangères,
de défendre le traité. Le sénateur de
l'Ariège a rempli sa tâche avec un talent
et une autorité auxquels le Sénat a rendu
hommage par ses applaudissements.
D'après le traité de Washington, dit le rap.
porteur, les proportions des navires de guerre
attribués aux puissances contractantes ont été
représentées par les chiffres 5, a et 1,75.
500.000 tonnes pour l'Angleterre et les Etats-
Unis, 300.000 pour le Japon, 175.000 pour la
France et l'Italie. Nous n'avons pas été avan-
tagés. On ne tenait pas compte de notre situa-
tion géographique et de la nécessité où nous
sommes de maintenir nos communications avec
les colonies.
Néanmoins, le rapporteur demande au
Sénat de ratifier ce traité qui est considéré
par l'Amérique comme une pierre de toni-
che des sentiments pacifiques de lai
France. Le ratifier rassurera sur ses sen- ,
timents l'opinion américaine et renforcerai
l'amitié précieuse des Etats-Unis.
Au nom de la Commission de la Marine,
M. Lémery est également favorable aut
projet, tout en regrettant qu'on n'ait pas
autorisé la France à ajouter aux 175.000.
tonnes qui lui sont reconnues .l'équivalent -
des 30.000 tonnes autorisées à l'Allemagne
pour la mer du Nord.
Mais les regrets du rapporteur sont atté-
nués à la pensée que nos navires défen-
sifs, bateaux auxiliaires et sous-marins,
ne seront pas réduits dans les mêmes pro-
portions que les gros cuirassés.
- Il est vrai, ajoute-t-il, que les Etats-Unis
n'ont pas renoncé à faire triompher, dans une
conférence future, leur thèse favorable à la limi-
tation des navires auxiliaires et des sous-marins.
Mais nous espérons que la" France ne se dépar-
tira jamais de son point de vue à cet égard.
M. Poincaré. - Vos observations y aideront
grandement.
Puis, M. Raiberti, ministre de la Marine,
précise à son tour que les accords de
- gi e À iiiial j i (w e 1
Les Annales Coloniales
-.M d
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LU ARTICLES PUIUD PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRItrt
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On s'abonne dans tous les Bureaux de peste et chez les principaux libraires
Stations d'altitude en Indochine
«+«
1
C'est au dioloteur Yersin que revient,
ainsi qu'à mon ami Outrey, l'honneur
id'avoiir attiré l'attention iclei l1 Adminis-
tration soir aa plaltooUi du LMl'g Biian. Ce
,savant. qui dirigeait déjà l'Institut Pas-
fteuir cla Nha. Th'ranig \aiV'a.it, à plusieurs
reprises exploré .la chainet annam-itilqula
dans le -Suid de l'Annam. Oeilile-ol ren-
ferme :dei hauts sommets qui étaient
aflors totail-ment inconnus t>ciar les deæ-
niers envahds'seiiirs du pays, les Anna-
mites, avaient localisé leurs conquêtes
aux plamea et aux grands -delta© des
ilea.wes. Le docïtUT Yersin avait été très
vivement intéressé par le pdateaui du
Lang Bian qui, à une attitude -d'environ.
1.500 mètres, donnait un peut Illusion
-de nos pays tempérés. XI fit part die sa
découverte aui Gouverneur Général, M.
Doume-r qui séduit par sa descriipltion
entrevit la p'O&sïbilitéi de oréer là un,
grand sanatorium analogue à ceux que
les AngHate et les HoiBamidiais avaient
foimdiôs dans les •ooûonies voisinas, et igtrâ-
ce auxquels le-ws compatriotes -pour
valent foutrnir un séjour fpilus long et ré-
sister à l'anémie des zone's équiatoriaile
et trupioadel.
ùWs .l'œuvre n'était pas fac-ile à rear
liseri iciax He 'plaiteau du Lan g Bian était
d'accès fort difficile et, penidiant plu-
sieurs années, les missions chargées
d'étudier, dans tous ses différents as-
pects, les eOlIlditions. particulières du sai-
natorium projeté et -recherclier aussi les
meilUeuTes voies Ide pénétration se sont
heurtées à de très !gtr.aves. difficultés. Ca-
pienidiamt tOlm; les rapports et toutes- les
a¡p¡pr.éIcila'bions conco-rdaient à déclairer
que le plateau du Langi Bian offrait bien
dans son ensemble les plus rassurantes
promesses.
M. iDoumeir avait eu, dès lé début les
visées les plus grandioses puisqu'il avait
projeté de fonidier là une vaste citécqui
8Jwatt été ilai capitale de l'Mo'&hmei où
se-raient venus SClgroupell" tous les
grands services généraux et où nos for-
100S militaires maintenues dans d'excel-
lentes dispositions de santé et d'hygiè-
ne auraient pu' cooipérer avecl leur meil-
leur rendement à lai défense de la cOllo-
nie. Mais une entreprise do celtte enver-
gu:r., pour réussir prrO:Inpemient, né-
cessite une volonté puissante et des ciré-
dits consâldéraMcs.
ilÃal volonté si ardente et si ferme dans
les débuts devait un peu s'effacer
qiuand le Gouverneur Général, inspira-
teur ide l'ceuMre, quittait définitivement
i'IDldorjbine. Quant aux crédits dont dis-
posait la colonie, ils étalinlt, à cette épo-
que engagés dans d'autrefe travaux dont
déjpenidladent son développement et sa
prospérité.. -
- Faillft-.'ili s'étonner que peiudan-t quel-
ques annaes le siilence ailt. (paru se faire!
suit la mise en valeur de ce merveilleux
plateau) ? 'En vérité l'idée créatrice
n'avait jamaie êta perdue de vue, mais
liai réatlistion en était pouirsuivie avec
prad-ence et avec leniteuif au moyen de
ressources forcément très limitées. On
'éltadt dans l'obligation d'agir par à-colulps
et par étapes et le grand public qui ne
pouvait se rendre compte par lui-même
des travaux commencés dans des ré-
gions aussi lointaines et aussi sauvages
était autorisé à supposer, avec quelque
raison, que le protjet du saiiatarium avait
été .afciandonnê.
Protfiltan t dui tracé du Transindocihi-
nois, dont un tronçon est aujourd'hui
en exploitation de Saigon à Nha Thrang
on aivait essayé d'iliortd:e.r le plateauj du
Lang Bian à la fois par le Nord et pair
le ISld. La route du ISud, qui bien que
plus1 longue l(l¡vébit parui plus facile ,J)'atr-
fait de Mailatm, à .proximité de liai station
*
de iPhan Thiet 'lœ route du Nordi pairtaiit
de To-urrham, à proximité de «Phan; -Rang".
La première .retint d'abord J'attention et
fuit l'oibjet des premiers travaux. Se
- maintenant assez longtemps dans la
Plaine, elle s'élevait peu à peu par des
gradins successifs, en frandhissant des
00ls. ipittorestju'es IjUSqu'ûiU plateaul de
iDijiring avant d'aIMndire le Lang, Bian.
C'est à Djiring qure devaient être pen-
dant alsseiz longtemps concentrés- tous
les efforts. Ce fut là cette époque le
siège d'une délégation importante doolt
le ,c.hleœ, on ne peut oublier de le men-
tionner, fut notre amijOutrey, le dépuité
aJctulel de la Cochindhine. Là 11 euit l'oc-
casion, dans des conditions p-rélcaires ait
difficiles ide déployer ses excellentes'
qualités administratives, d'initiative et
d'énergie. C'est alors que fut agitée la
question de savoir si ce plaiteau de
iDtjiring, situé duÏromêlfne: à près de mie
mètresi d'altitude ne pourrait pas être
'Utiillisé pour l'installation iCtllJl futur sii-
matorium:. C'eftib été assurément -réaliser,
une :grosseA économie en supprimant lai
tfetmisre étape à ffoooh-ir, la plus air-
due et la plus coûteuse de ce grand, tra-
- vail. Mais le p-lateaui de Djiring, malgré
sia: ,fr.a.lcIreuT et l'aibondance de ses eaux
ne présentait pas Iles. qualités de salui-
Ibrité désirable, comme il fuit assez fa-
cile d& s'en rendre compte. La fièvre y
régnait -une partiel de l'année et l'on y
avait constaté des cas de dysenterie par-
mi les nombreux "cooEeS! 'Clhargés dei
l'exécution 'des travaux. On était donc
amené à tenter le suprême effort pour
atteindre le sommet du. Lan^i Bian où,
au moyen d'une route très, sinueuse et
Itrès tourmentée, creusée parfois dans
to montaoma on finissait par accéder
.quelques mois plus tard, en-1917.
On avait aussi tenté la conquête du
plateau au iNûlrd en quittant Tourcliam.
Là, le Lang,,B-i,ani surp-lombe preslque
perpendiculairement la grc%ndei plaine
die Phan Rang. Ce fut donc: une véirita-
bae escalade de la montagne, par une
route tracée en liaiciete qui en quielquies
kilomètres1 arrive à franchir une altitu-
de de plus de mille mètres. Oette route
qui achevée aujoiuald-hui reste un chelf-
d'œuvrCl d'audace vient s'amorcer sur la
précédente, mais elle est beaucoup pilus
courte eit c'est :pa.r conséquent la. pluis
praitiquiei. LIaI rouite du Lang Bian par,
Malam etJ Djiring. ai une longueur de
d.80 kilomètres, celle qui se détaiohe de
la station" de Touirciham n'en a que 90.
C'elst ce qui explique pourquoi cille a été
clhodsie et qu'elle doit servir de plate-
[orme: là un chemin de fer électrique ac-
tuellement à l'étude qui permettrai dei
se rendre; en quelliques heures, de Saigon
à Dalat, devenue Ile. centre habitable du
pdateaui du Lang Bilan.
C'est riiistorique sommaire des tra.-
vaux qui, au nÜ!ie,¡u' de très grandes dif-
ficultés! ont. "été accomplis depuis 1897-
C'est le labeur de vingt années. La: plus-
rude tâche a été le .recrutement des eoo-
lilelg dans un pays où les iuaibitants très
clairsemés éprouvent une) vive répu-
gnance à ailler travailler dans la monta-
gne où ils ont rejeté leurs anciens ad-
versaires' vaincus : les iMoïs. Ceuix-ci
qui sont peut-être les premiers occu-
pants du pays vivent maintenant dis-
séminéfe en peuplades très distinctes sur
,-a.:es. différents contreforts de la chaîne
annaimitique. La plupart ont des ins-
tincts- primitifs -et des mœurs assez dou-
ces, mais ils ne sont plais sujsceptiibles
d'un! eiffort contenu et d'un travail ré-
gtuilier.
On né peut par. conséquent compter 1
sur leur concours.
Le plateau; du Langi Bian a donc dû
être conquis sur la nalture au p!rix des
plus igrands efforts. C'est une œuvre es-
feenltieBement franioaii'se: qui fait hon-
neur à deux qui l'ont conçue et mise
à exécution. Aujourd'hui qu'elle est sur
le point d'être -achevée eit qu'elle laisse
entrevoir, pour l'avenir des résultats
pleins de promesses, elle sort du do-
maine inidochinoas et peut intéresser,
fous ceux de nos compatriotes que pas-
sionnent l'extension et le développe-
ment Idel notre. patrie au delà des mers.
La voie est ouverte et comme nous le
Verrons bientôt le centre de Datlat prend
un admiraMe essor.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Départ de H. lartiallerlin
Ql%>-
Il y avait plus de cent cinquante person-
nes sur le quai de la gare de Lyon, hier
mercredi soir aui train de 19 h. 35, pour
saluer M. Martial Merlin, Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine, et Mme Martial Mer-
lin, qui rejoignent Hanoi et s'embarquent
demain à Marseille à bordi de Y Andrê-Zebon.
Nous avons pu reconnaître dans la foule :
MM. Valuide, BOUssenot, Archimbaud,
Outrey, députés j Touzet, Gouverneur des
colonies, chef de cabinet, représentant le
ministre des Colonies ; Gamier, résident'
supérieur, directeur de r Agence Economi-
que de VIndochine ; Camille Guy, Alfassa
Julien, Gouverneurs des colonies ; Duchesne,
directeur au1 ministère des Colonies; Attha-
lin, directeur de la Banque de Paris et des
Pays-Bas; Georges François, directeur de
l'Agence Economique de l'A. 0. F. ;
Grandjean, Président du Conseil d'ad-
ministration de la Banque de l'A.E.F.;
Superville, administrateur-délégué de So-
ciétés coloniales; A.-R. Fontaine, Président
du Conseil d'administration des Distilleries
d'Indochine ; André Fontaine, René Le-
grand, directeur de la Compagnie Générale
des Colonies ; Cravoisier, de la Société de
Géographie Commerciale; Pierre Guesd'e,
Simoni, Mahé, anciens résidents supérieurs,
Charlier, ancien chef du cabinet militaire
de M. Merlin en A.E.F.; Outrey, direc-
teur de l'Ecole coloniale; le professeuir
Capus, le lieutenant-colonel Deredinger, re-
présentant le Président de la République;
Angoulvant, Gouverneur Général honoraire;
Nouivion, directeur de la Banque de l'A.
O.F.; le général Benoist, directeur des ser-
vices militaires au ministère dei Colonies;
Bourdarie, Babuti, de l' Agence de l'A.O.F.
Tou ont exprimé au Gouverneur Général
et à Mme Martial Merlin, leurs vœux les
plus cordiaux de voyage et ont marqué leur
certitude des heureux résultats que ije man-
quera pas d'obtenir, pour le plus grand
bien de l'Indbchine, M. Martial Merlin.
A LA GLOIRE DE L'INFANTERIE COLONIALE
--0-
Plutarque a menti
Jean de Pierre feu, dans
« Plutarque a menti »,
a dressé un féroce et spi-
rituel réquisitoire contre
les méthodes et les hom-
mes de V Etat - Major.
Nous avons eu l'agréable
surprise de trouver un ar-
gument précieux en fa-
veur de la thèse de l'autonomie des troupes
coloniales, que nous avons toujours défen-
due ici.
L'auteur expose le rôle prépondérant que
joua Galliém dans la bataille de la lWarne,
puis, s'élevant au-dessus des faits pour en
dégager les enseignements, fait ressortir que
si Galliém se trouva être, à ce moment cri-
tique, malgré S hostilité et Vincompréhension
de beaucoup d'autres chefs, le seul à faire
acte d'initiative, c'est qu'il était un officier
« colonial », habitué de longue date à pren-
dre les responsabilités les plus. graves en pré-
sence de difficultés imprévues.
Tl oici.ce passage très caractéristique ;
« Von Kluck a eu raison de dire que dans
toutes les armées du monde il se trowvait.
un seul général capable d'une telle audace,
et qu'il avait eu la malchance de le trouver
en face de lui. Quand on regarde les faits
d'un point de vue dominant, on en arrive
à penser que toute la destinée de Galliéni
aboutit à le préparer à cet instant suprême.
Toutes ses qualités, toute son œuvre, toute
sa carrière Vont formé pour ce moment d'in-
dépendance qui doit sauver le pays et le
couvrir de gloire, « Colonial à l" esprit aven-
tureux », il a dû, maintes fois, en face de
responsabilités écrasantes, s'instituer, à des
milliers de lieues du pouvoir central, seul
juge de soit action.
« Quand on a reconmc en lui Vinstrument
'désigné dit soldat, forgé de longue main
par un destin compatissant aux maux de la
Patrie, on ne court pas le risque, comme
Vont trop souvent insinué les historiens offi-
ciels, de le représenter comme un subordon-
né dangereux qui brztsquf, la Mérarchie et
méconnaît les nécessités de l'ensemble. »
Oii ne saurait mieux affirmer là nécessité
de maintenir aux troupes coloniales cette
autonomie qui leur a permis d'acquérir une
valeur professionnelle incomparable. Ceux
qui veident la détruire sont, d'.ailleurs J les
mêmes qui avaient imposé ces doctrines rigi-
des, ces règles étroites, ces instructions dé-
suètes, que Galliéni sut violer délibérément,
pour le salut du pays.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué au Soudan Français
et de la Haute-Volt a
au Conseil Supérieur dec Colonies
Le commerce de la France
avec ses colonies
04t 1
Voici quelles ont été les importations (h
denrées coloniales pendant les cinq pre-
miers mois de 1923.
Nos importations de sucre des colonies
françaises se sont élevées à 15.225 tonnes,
en poids effectifs, donnant en raffiné 14.545
tonnes, d'une valeur de 36.883.000 francs.
En sucre raffiné nous avons importé
101.199 -tonnes. dont 4.902 de la Réunion,
440 ae la Martinique, 171 de la Guadeloupe
et 54 des autres colonies et pays de pro-
tectorat.
En dehors des sucres, nous avons im-
porté 67.803,6 tonnes de café, d'une valeur
de 315 millions 132.000 francs dont 3.525,8
de nos colonies.
Nos importations de cacao' se sont chif-
frées par 16.806,5 tonnes, d'une valeur de
53.390.000 francs dont des colonies fran-
çaises :
Antilles françaises, 437 ; Côte occiden-
tale d'Afrique, 380; établissements fran-
çais de la Côte occidentâle d'Afrique,
1,314,4.
Nous avons importé 997,6 tonnes de poi-
vre, d'une valeur de 4.382.000 fr.., dont
988,6 d'Indo-Chme.
Nos importations de thé se sont élevées à
453,8 tonnes, d'une valeur de 4.836.000 fr.,
dont 82,9 d'Indo-Chine.
La Fédération de la sole
00
Une grande fédération de la soie Vient
d'être décidée au cours d'une assemblée
générale tenue à Valence. Cette fédération
compte 50 groupements professionnels,
syndicats, aimons ou associations et par
suite de l'adhésion récente des syndicats
suite de
parisiens, elle réunit -les trois branches
agricole, industrielle et commerciale d&
cette importante production française.
Les revendications qui ont été présentées
au groupe parlementaire, lequel comprend
120 députés et sénateurs, et au président du
Conseil, sont de deux sortes et se rappor-
tent :
1° Au développement de la sériciculture
en France, en Algérie, Tunisie et dans lès
colonies françaises ;
2° A la nécessité d'obtenir une plus gran-
de stabilité dans les relations commerciales
extérieures. -. - --"
Sauvons Carthage
Pm
Il est un Comité qui mérite toutes nos
félicitations, un Comité que rien ne peut
décourager, ni les difficultés matérielles, ni
la nonchalance voire la mauvaise volonté
d'une administration responsable ; vous avez
deviné qu'il s'agit du Comité des Amis de
Carthage.
M. Jaubert de Bénac, son jeune secrétaire,
est venu nous voir hier et nous a conté, d'un
ton navré, les ennuis de toutes sortes que
rencontrent les défenseurs de la cité de
Didon.
Il fallait l'entendre nous dire : C'est une
honte, on ne fait rien pour protéger les ri-
chesses accumulées à Carthage.
Il y a un mois et demi le docteur Carton
qui, vous le savez, avec le révérend père De-
lattre, M. Icard, a consacré sa vie et sa for-
tune à la défense de ces ruines sacrées, a
acheté trois mètres cubes de colonnes et de
chapiteaux à des Arabes qui les emportaient
pour construire une villa.
C'est une gabegie, un pillage en règle.
Un indigène, du nom d'Ali El Mechri,
près de la gare de Salammbô, fouille actuel.
lement des tombeaux romains et vend aux
bijoutiers de Tunis colliers, bagues et bra-
celets. - -
Près du palais beylical de Douar El Chott,
dans un énorme tas de pierres provenant
d'un monument punique détruit par des* in-
digènes, on peut voir, entre autre, une belle
colonne qui se dresse, intacte, sur ces débris.
Elle servira, comme le reste, à la construc-
tion de villas modernes.
Voici des faits précis, ce n'est pas tout.
Il y a deux mois, à peine, la rotonde sou-
terraine de la basilique de Damon El Karita
a été saccagée et la mosaïque du milieu cre-
vée à coups de grosses pierres.
Chaque jour, on vole dans le souterrain
de Tanit urnes, autels ou stèles.
- Mais les gardiens, avons-nous demandé?
Il est inadmissible que le service des antiqui-
tés laisse sciemment accomplir de telles pro-
fanations ?
- Pour tout Carthage, il 'y a qu'un gar-
dien qui, d'ailleurs, ne garde rien. Il passe
son temps, en ce moment, à construire une
villa sur un monument romain, près du
théâtre !
-Cette maladie de la construction moderne
est vraiment curieuse, dans un pays de rui-
nes historiques.. Et comment s'appelle le di-
recteur des antiquités, qui assiste flegmati-
quement à ce beau travail ?
Poinssot. Il a pour adjoint un nommé
Lantier.
Dernièremet, pour faire plaisir au direc-
teur des pêches qui oulait, lui aussi, sa
villa à Carthage, Poinssot et son compère
l'ont autorisé à faire construire sur rempla-
cement même des ports de Carthage, un ins-
titut océanographique, pour élever des pois-
sons ! ! Et l'on peut voir, depuis, une bâtisse
laide détonner dans ce site grandiose !
–C'est, en effet, effrayant. ; et quelles me-
sures les amis de Carthage proposent-ils ?
- D'abord, il faut des gardiens, 4 ou 5,
au minimum. Ensuite, il faut entourer les
monibnents, dont 40, au moins, sont classés
comme historiques. Puis, punir très sévère-
ment les voleurs de ruines, et enfin, acheter,
sans tarder, les terrains riches en vestiges.
Quant à nous, amis de Cartilage, nous de-
mandons simplement qu'on nous laisse rele-
ver, à nos frais, les colonnes du Gothon, qui
gisent dans la boue et que des vandales ont
martelées, ces jours-ci. Enfin, qu'on nous
permette de reconstruire les gradins du
théâtre, afin d'organiser, dès l'hiver pro-
chain, des représentations classiques, avec le
concours de la Comédie Française.
Je soumets à qui de droit ces justes criti-
ques et ces vœux, dans l'espoir que le
« Scandale des r.uines » finira et qu'on se
décidera, enfin, à sauver Carthage.
Joé Poyet.
La question de Tanger
---i»"O--
M. de Beaumarchais, délégué français à
la réunion des experts qui s'occupe en ce
moment à Londres de la question de Tan-
ger, est actuellement à Paris. Ce voyage
ne signifie aucunement que la conférence
est arrivée à son terme. Elle reprendra
mardi prochain 17 juillet,
EN L'HONNEUR DU MARECHAL
GALLIENI
-0-
Le Conseil municipal vient de décider
que lia slfcatue élevée au mairéchal C'ailliéni
serait érigée au centre de l'Esplanade des
Invalides.:
Pour nous désaltérer
0.4>-
M. George Steevens, correspondant de
guerre anglais bien connu, affirme que la
meilleure boisson à prendre pendant des
chaleurs tropicales est un breuvage dit de
« Abou hamed », et qui n'est connu que
de quelques coloniaux.
Ce breusvagle se compose de genièvre, de
vermouth, de jus de citron, de sel de souide
et de quelques autres ingrédients encore
que nous voudrions bien connaître pour en
faire part à nos lecteurs.
Ses effets peuvent être comparés à ceuix
d'une irrigation par le débordement du Nil,
offirme M. Steevens.
♦
A l'Académie de médecine
Au cours d'une récente séance de cette
académie, M. Desnos a présenté deux ou-
vrages de M. Pellegrin sur les poissons du
Maroc, insistant sur le rôle important de
ces poissons dans la lutte contre le palu-
isme.
» la tentent te cints
Les Rapports Proust et Denise
La Commission des Golonies s'est réunie
hier à 15 heures.
A l'ordre du jour figurait l'audition de M.
Albert Sarraut qui avait demandé à être
entendu aux fins de renseigner la Commis-
sion sur le renouvellement de la concession
du monopole de la fabrication et de la vente
de l'alcool en Indochine. Mais le Sénat de-
vant discuter l'après-midi les projets de loi
portant ratification des accords de Wa-
shington, le ministre des Colonies a dû
s'excuser de ne pouvoir se rendre au ren-
dez-vous qu'il avait lui-même sollicité.
Est-ce l'absence de M. Sarraut qui em-
pêche de nombreux membres de la Commis-
sion d'assister à la réunion ? quoi qu'il en
soit six membres, seulement étaient pré-
sents et devant ce petit nombre notre col-
laborateur et ami G. Barthélémy demanda
que le rapports Proust et Denise ne soient
pas discutés, étant donnée leur importance.
Cette proposition amena, nous pouvons le
clire, un très vif incident entre le président
M.
dire, d'Iriart d'Etchepare et notre collabora-
teur G. Barthélémy. Sur l'initiative de M.
Vailude, la Commission décida néanmoins
d'entendre l'exposé des rapporteurs.
M. Proust exposa donc les conclusions de
son rapport sur la partie du projet de loi
« La mise en valeur des colonies intéres-
sent spécialement l'Afrique Equatoriade
Française x.
Ce programme de mise en valeur de l'A.
E. F: Icomporte un ënsemble de travaux :
« Ports maritimes, ports fluviaux, bâti-
ments publics, routes, etc., etc., indépen-
damment de la question -essentielle du che-
min de fer.
Les dépenses prévues pour ces différents
travaux s'élèvent à environ 50' millions, non;
comprises les dépenses du chemin de fer de
BrâzzaviMe-Océan et de ses embranche-
ments.
Il résulte des renseignements fournis par
M. Proust que les études qui ont été faites
sur le tracé du chemin de fer de l'A. E. F.
ont nécessité de nombreuses techniques qui
ont coûté plus de 8 millions L!
La querelle sur le meilleur tracé de ce
chemin de fer n'est d'ailleurs pas épuisée t
Mais les travaux du chemin de fer de
Brazzaville-Océan sont en voie d'exécution
et les observations que cette question peut
provoquer ne sont plus de mise, aussi le
Rapporteur .est-il invité de les supprimer
de son intéresant travail.
La main-d'œuvre
Trouvera-t-on en A. '.E. F. la main-d'œu-
vre nécessaire à l'exécution d'un pro-
gramme de travaux quel qu'il soit, la po-
pulation de l'A. E. F. a été évaluée en
1911 à 9.000.000, en 1913 4 7-000.000, en 1921
à 3.750.000.
Quel est le chiffre réel ?
Un seul fait demeure c'est la décroissance
constante de la population.
La conclusion, c'est que les dépenses
d'assistance tendant à la protection des po-
pulations congolaises doivent avoir un rang
de priorité indispensable.
iM. Valude estime que le premier! travail
à faire après l'achèvement de la voie fer-
rée un construction, c'est la construction et
l'aménagement d'un port qui doit constituer
le complément ofbligé du chemin de fer.
M. Morinaud insiste sur la nécessité d'en-
treprendre immédiatement et sans délai la
hitte contre les maladies qui déciment les
populations et en particulier contre le fléau
redoutable entre tous de la maladie du
sommeil. C'est aussi l'avis de M. Bodsneui
qui - joint énergiquement ses- instances «à
celles de son .collègue d'Algérie pour que la
priorité soit imposée.
Le Rapport de M. Denise
Le Rapport de M. Denise sur la partie du
projet de mise en valeur des Colonies re-
lative à l'Indochine a été adopté. La Cam;
mission a adopté la construction des lignes
suivantes de Ichemins de fer, d'accord avec
M. Ernest Outrey .qui a insisté sur l'ordre
ci-dessous finalement adopté :
1° Pnomh-Penh-Battembang! et frontière
siamoise :
2!° Vinh à Dongha ; 1
3° De la Région oaou-tchouctière Thudau- 1
mot ;
40 Du Mékong à la mer ;
5° Le transindochinois de Tourane à Saï-
gon.
La Commission a décidé ensuite que le
rapport général serait repris à la rentrée
des Chambres en novembre prochain.
L'Exposition Coloniale interalliée
La Commission a entendu, discuté et ap-
prouvé le rapport de M. Outrey sur le pro-
jet de loi tendant à reporter 'en 1927 lexpo-
sition coloniale interalliée qui d'après la
loi du 17 mars 1920 devait avoir lieu en
1925, et à faire de cette manifestation, une
exposition internationale. M. Outrey a dé-
posé immédiatement son rapport sur le bu-
reau de la Chambre.
La nationalisation des étrangers en Tunisie
M. Morinaud a informé la Commission de
l'accord réalisé avec le Gouvernement sur
le projet de loi relatif à la nationalisation
des étrangers en Tunisie et son espoir de
voir ce proqet voté avant la fin de la ses-
sion.
La liberté et la sincérité du vote
aux Colonies
La Commission a repris ensuite la discus-
sion de la proposition de loi de M. Boisneuf
concernant la liberté et la sincérité du vote
aux Colonies ; -¡M. Vailude a soutenu l'opi-
nion que la réforme envisagée doit s'appli-
quer également à la Métropole comme aux
Colonies ; M. Boussenot a combattu la pro-
position sous prétexte de ne pas faire une
situation spéciale aux Antilles et a la Réu-
nion. M. Boisneuf a répondu que ces colo-
nies, grâce à des causes qu'il préciserait
et à des responsabilités qu'il établirait
s'étaient malheureusement fait une réputa-
tion spéciale en matière de fraudes électo-
iralles et qu'il y allait de la -dignité de-leurs
enfants de s'employer à les en affrandiir.
La suite de la discussion a été renvoyée
à une séance ultérieure.
Le voyage du bey de Tunis
0-0
Hier S. A. Mohamed el Habib, bey de.
Tunis, a quitté Marseille pour Lyon par,
l'express de 8 h. 40.
Le bey est descendu à 14 heures sur la
quai de la gare, de Perrache, où les hon,
neurs militaires lui furent rendus par une*
compagnie, du 99e d'injanterie. Le préfet
M. Canal ; le général Philippot, gouver..,.
neur militaire ; MM. Pradel, président de?..
la Chambre de commerce, et Lévy, adjoint
au maire, le reçurent à la descente du
train. M. Herriot se trouvait empêché.
Apres quelques instants de repos à L'fuj-
tel, le ibey parcourut la ville en automobile,7
puis se rendit ià la Chambre de commerce,
où une réception avait été préparée en son
honneur.
Le Bey, de Tunis quittera Lyon aujour-
d'hui à quatorze heures trente et arrivera
à Paris vers 22 heures accompagné de M.
Lucien Saint, résident général, de son fils;"
de son premier ministre et de sa suite.
Demain, après-midi, à seize heures, le
bey sera reçu, à l'Hôtel de Ville, et il as..
sistera, samedi, à la revue de Longchamp,
si elle a liev,, Le programme comporte, oW
outre, un certain nombre de visites et de
réceptions officielles.
Après Marseille, après Lyon, Paris ne
manquerra pas de faire à S. A. Mohamed et
Habib, une réception des plus chaleu-
reuses et digne de ce sincère et grand ami
de la France.
Le bol go Tunis el M. miiierang
--0+-
S. A. Mo>hamed el Habib bey ayant
adressé au président de la République un
télégramme dans lequel il lui avait offert.
Vexpression de son fidèle attachement à
la. nation française, M. Millerand vient de.
répondre au souverain en ces termes :
« Je remercie très sincèrement Votre Al-
tesse des sentiments qu'elle a jeu VaimaJble
pensée de m'adresser à son arrivé à Mar-
seille. Ils seront vivement appréciés par la
nation française. En vous adressant mes
souhaits de cordiale bienvenue, je tiens à
vous dire combien je serai heureux de vous
recevoir bientôt et de resserrer ainsi les.
liens qui, fondés sur la confiance et l'ami;
tié, unissent si étroitement la Régence à 14
France.
Fr.nce. « MILLERAND. » *
4>
UNE FETE AU CEICLE INTERALLIE
O O'
Une fête qui aura lieul le 17 juillet, aui
Cercle de l'Union interalliée, en l'honneur.
du bey de Tamis, sera doniTée par le syndi-
cat des colons français de Tunisie, avec le
concours gracieux du oorale.R sera reçb. par,
le syndicat qui a pour président M. Charles-
Georges Picot ; pour vice-présidents, MM.
Marcel Trélat et Joseph Faure, et pour se-
crétaire général le vicomte de Montureux,
ét groupé de nombreux propriétaires et de
nombreuses sociétés tunisiennes qui
comptent des noms très connus dans la
haute société parisienne, au Parlement et
dans le monde des affaires.
4>
AU SÉNAT
DEBATS
L'accord du Pacifique
Le Sénat a ratifié hier, le traité de
Washington relatif au désarmement na-
val.
Devant la Haute Assemblée, comme de-
vant la Chambre, MM. Poincaré et Rai-
berti ont répété, une fois de plus, que la
France n'avait consenti à ce désarmement
que pour les gros cuirassés de plus de
10.000 tonnes comprenant de l'artillerie
d'un calibre supérieur à 203 millimètres,
mais que toute sa liberté (l'action lui
avait été conservée pour les unités légères
offensives -- et - pour les sous-marins. ---
C'est M. Reynald qui avait été chargé,
par la Commission des affaires étrangères,
de défendre le traité. Le sénateur de
l'Ariège a rempli sa tâche avec un talent
et une autorité auxquels le Sénat a rendu
hommage par ses applaudissements.
D'après le traité de Washington, dit le rap.
porteur, les proportions des navires de guerre
attribués aux puissances contractantes ont été
représentées par les chiffres 5, a et 1,75.
500.000 tonnes pour l'Angleterre et les Etats-
Unis, 300.000 pour le Japon, 175.000 pour la
France et l'Italie. Nous n'avons pas été avan-
tagés. On ne tenait pas compte de notre situa-
tion géographique et de la nécessité où nous
sommes de maintenir nos communications avec
les colonies.
Néanmoins, le rapporteur demande au
Sénat de ratifier ce traité qui est considéré
par l'Amérique comme une pierre de toni-
che des sentiments pacifiques de lai
France. Le ratifier rassurera sur ses sen- ,
timents l'opinion américaine et renforcerai
l'amitié précieuse des Etats-Unis.
Au nom de la Commission de la Marine,
M. Lémery est également favorable aut
projet, tout en regrettant qu'on n'ait pas
autorisé la France à ajouter aux 175.000.
tonnes qui lui sont reconnues .l'équivalent -
des 30.000 tonnes autorisées à l'Allemagne
pour la mer du Nord.
Mais les regrets du rapporteur sont atté-
nués à la pensée que nos navires défen-
sifs, bateaux auxiliaires et sous-marins,
ne seront pas réduits dans les mêmes pro-
portions que les gros cuirassés.
- Il est vrai, ajoute-t-il, que les Etats-Unis
n'ont pas renoncé à faire triompher, dans une
conférence future, leur thèse favorable à la limi-
tation des navires auxiliaires et des sous-marins.
Mais nous espérons que la" France ne se dépar-
tira jamais de son point de vue à cet égard.
M. Poincaré. - Vos observations y aideront
grandement.
Puis, M. Raiberti, ministre de la Marine,
précise à son tour que les accords de
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