Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-07-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juillet 1923 05 juillet 1923
Description : 1923/07/05 (A24,N99). 1923/07/05 (A24,N99).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411030w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VJNGT-fcUÀTRIEME ANNEE. N° 99 LE NUMERO : 15 CENTIMES JEUDI SOIR, 5 JUILLET 1923
Les nna es
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LIS ANNALIS OOLOMIALIS* SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Un u 6 mois a mois
ABONNEMEIITS ( France et Colonies 59 li 80 » 10 e
«ÏÏS ï Etranger 80. M.
m~~ M w 4~B .t w MM w
On s'abonne dans tous 1.. Bureaux de poate et ch.. 1. principaux libralr.
Les rapports commerciaux -
entre la France et l'Indochine
ton
On lit avec. pdaisir les clhilIres qu'a
publiés récemment le Journal Officiel
(le l'Indochine sur -1© loommerce de l'In-
docihine. 'Certes, il y a une diminution
aux exportations, à. cauise de la rémilte
déIfIDHaire clo riz en ,çochinchine, et un©
dimiaiu tion du transît au Tatikin., due à
3'état trouiblél de. la, Chine. Mais eesont
ù-à événements sur leSlqueJs. notre, vOllon-
» té inet saturait avoir prise., et auxquels il
faut .pta;r iGonséiquent nous résiner. Et
nous résigner d'autant ipius facilement
- qu'en ce qui dépend1. de nous, les rêsaill-
-- fcatsi ont été faYorabiles.
Par exempt, il dépend d nous que
les relations cornimerciailes êntre 1a Fran-
ce et nos colonies d'une pairt, l'Indochine
de l'autre aillent en progressant ou vin
diminuant. Si .nous nous redâlchlions"
nous, Français, -dans la iciamip,agne qu'il
nous faufe mener sans trêve pour aiccroù-
tre lei volume de ces échangs" des ri-
vaux plus vigilants ne tarderaient pas. à
reprendre davantage. Or, le pourcenta-
gel de la Fronce dans le commerce soit
'à l'exportation, soit à l'importation, a
fait au couirs de cette année 1982, de
anéels iDrosrès. Considérons le commerce
total de- d'Union in:dochino,ise', exporta-
tion et importations. La part de la
.Franicie avait été, en 1921, de 21,2 En
1922, eilde est de 28,1 %, soit une avance
de 7,3 Il reste bien entendu qu'il ne
convient pas (?e s'endormir sur d'aussi
maigres lauriers, et nous ne pouvons
considérer comme, absolument satisfai-
sant un état de choses tel que nous
voyions plus des deux tiers du commeir-
ce total se faire; avec, l'étranger, mais en-
fin, puisqu'il y a progrès, il convient de
se' réjouir. -. ,.
Si nous délcomiposons ce resuuiai. se-
.on les colonies de. d'Union, nous voyons
que le .progrès a été en Cochanchine de
6,5 ; -au Tonkin, dei 7,0 ; en An-
nam, de 5,1 %, et au Cambodge, qui
mérite un gros IblOn point, de. 36,6
Au Cambodge, en 192&, la p,art de, la
France n'était que de 7,7 ; en 19t22,
fila-û fut dei 43,3 %, lei progrès. réalisé
étant dû pouir la; plus grand© part aux
importations, qui ont atteint 58,1 Si
cette circonstance n'est pas due à queJ-
jqu© cause -accidentelle, il y a. là un ré-
sultat qui mériterait d'aittiirer l'attention
de M. le Gouverneur général.
Travaillons sans faiblesse, dans ce
SMis : nous devons demander à l'Ind'i'
dbine..Uitôt qu'à tout pays étranger, les
lIDstanoæ que -notre colonie peut nous
fournir, qu'il s'agisse de matières pre-
amiièree ou de produits manufacbuirés. A
Toccasion' de "la foiire de Hanoï, quel-
ques-uns parmi les plus importants
journaux de notre colonie ont signalé
•la diversité et la qualité! des produits
exposés, et combien .la. icioilonie pouvait
tadder la Métropole dès maintenant. T1
.fa.ut, disaient-ils, que de plus en plus,
.les produite indochinois soient eon-
nus. III faut qu'en Franicie, une publicité
efficace et inteilligente seconde - les ef-
forts de ceux qui ont fait de Indochine
un pays industriel.
A ce propos, il convient de rappeler
quelle aide efficace la Franeû pourrait
apporter à la colonie, en accordant a
ses caoutchoucs un tarif de faveur. La
crise qui a frappé nos planteurs d'hé-
véas les a durement atteints ; au mo-
ment où les stocks étaient p.lus forts
que jamais, la consomlmation ai baissé.
Pour éviter des désastres imminents, il
fallut prendre des mesures énergiques.
'D'une part, la Banque de l'Indochine a
consenti des avances ou des délais pro-
longés ; d'autre part, lé Gouverneimemt
de l'Indochine lui-même n'a. pas ména-
gé ses deniers. Mais et, sont là moyens
de fortune auxquels il faut substituer
quelque chose d'efficacité permanente.
Les Anglais, atteints 'par la môme crise,
ont restreint la production, et inteveki,
lent entre les rangs d'hévéas des files
de cocotiers, l'huile végétale étant ap1-
pelée un jour prochain à remplacer les
huiles lourdes dans les moteurs Die-
sel ou se;mi.Diesel. Iil y a là une indi-
cation préteieuse. Mais, en attendant,
nous poumons faire un effort pour ab-
sorber en Francel une -plus, grosse par-
tie de la production indochrinoise. La
Commission des douanes s'est refusée
jusqu'ici à accorder un tarif de faveur.
Sa. décision n'est sans doute. pais irré-
vocable.
iNious aiciheitons en Chine des nattes,
dont une (bonne part d'ailleurs viennent
de l'Indochine. Mais il nous serait pos-
sible de réserver notre marché èxéu-
- - - - - - - - - -
.siVlelffilent aux nattes en provenance au-
thentique de-notre lempirie asiatique,
fîlaagon doit à cet égard remplacer Hong-
Kong comille, port expéditeur. Nous
avons d:ôjà en Cocthinchine un millier
d'indigènes qui vivent de cette indus-
trie, à'Rachgia, et dans les cantons de
Kiien-Hao, lUem-Tuong, Kien-Dinh
Thanh-Rinh. C'est une industrie fami-
liale qu'ill y aurait un intérêt social de
premier ordre de favoriser.
Pour combien d'autres produits ne
** *
pourrait-on pas tenir un langage analo-
glue ! Voici par exemple les couleurs
minérales : tenre d'ombre, terre de
Sienne, ocre ; l'île de Chypre en expor-
te par an plus de 10.000 tonnes qui se
vendent 250 à 300 francis la tonne au
Havre ou à Marseille. Or, on vient de
trouver à Thanh Hoa un important g'is'e
nuent, avec un travail d'exploitation si
facile, que 'Lai différence des frets pour-
r.a.it être neutralisée.
De même, nous pourrions créer aux
Antilles un débouché important pour
ùes - riz 'dIndochine. En revanche, et
conformément à ce que. propose 1 Opi-
nion, l'Indochine pourrait accorder aux
constructeuns français uhe, protection
légitime. Jusqu'ici, en miatière de
grands travaux publics, les Chinois ob-
tiennent la, plus gfa-ndol part ides adju-
dications; parce que ce système de mar-
ché ne tient compte que du prix du tra-
vail, et non de sa. qumlité. Or, -les Fran-
çais travaillent beaucoup mieux que les
Clllinnbs, la chose est avérée. Sans réser-
ver exclusivement aux malsons fra.n-
u x maisons fra-ii-
çaises la: totalité des marchés, il serait,
OTobaiblemenit facile dei les avantager
de façon substantielle.
,P:atiem'ffient, sans relâche, il faut
créer entre Plndochine et la France des
liens t'iommierciaux qui faslsent de l'une
le complément économique de l'autre.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Commission
des Colonial.
Films coloniaux
---0.0--
Après le fameux film rapporté par la mis-
sioii Citroën sur sa triomphale traversée dn
Sahara, nous avons eu le film document
taire et émouvant « En Afrique Equato-
riale .». Malgré les plaintes des « cinéas-
riale »' ». l'Afrique reste le champ idéal pour
tes ))
lq cinéma.
C'est ainsi qu'on fête actuellement, à
Londres, le commandant 'Buchanan qui
avec un opérateur cinématographique, M.
Clovêr, vient-de traverser le Sahara à dos
de chameau, de la Nigeria à Alger. Le total
de la distance qu'il a parcourue est de
10.00U kilomètres environ. Au cours de ce
ynyage, un film d'environ 10.000 mètres a
été tourné.
Attendons avec une juiste impatience la
projection de ce film qui découvrira aux
yeux profanes ces régions désertiques si
troublantes dans leur immensité.
Les déccaverlcs de Carthage
-0-0--
Le révérend père- Delattre continue à Car-
thage, malgré l'administration, la tâche dif-
ficile d'archéologue qu'il s'est assignée.
Il vient de voir ses efforts une fois de
plus couronnés de. succès. Le 3 juin, il a
découvert une sorte de dépôt situé à un ni-
veau nettement inférieur à celui du sol an-
cien où l'on distingue la trace d'un pave-
ment très apparent. L'excavation, entourée,
de maçonnerie, dont l'enduit subsiste encore,
est emplie d'une quantité innombrable de
figurines reproduisant un visage féminin. Ces
figurines de terre cuite servaient de brûle-
parfums. La tête de femme, posée sur un
nied arrondi, porte une sorte de diadème
dont le sommet est aplati, pour y déposer
les substances en ignition. Loin d'être sor-
ties du même moule, beaucoup de figurines
diffèrent par leurs dimensions et les expres-
sions du visage dont les traits sont d'une
pureté parfaite. Sur quelques-unes, on dis-
tingue encore des traces de peinture et même
de. dorure.
On peut supposer qu'il s'agissait d'une
divinité, peut-être « Tanit », car leur ori-
gine punique n'est pas douteuse.
Le maroc au Groupe COlonial du senal
Le groupe colonial du Sénat, dont le pré-
sident est M. Lucien Hcbert, avait or-
ganisé, hier, une conférçnce documentaire
sur le Maroc. Les chiffres présentés par
M. Millmc, chef adjoint iau cabinet du mi-
nistre du Commerce; ont montré le, Maroc
d'aujourd'hui et d'autrefois et fait-voir à
l'œuvre les soldats et les colons français
sous l'impulsion du maréchal Lyautey.
00
une exposition je peinture. a Tanger
100
, Est-il possible de croire, alors que les dé-
légués de l'Angleterre, de la France, de
l'Espagne, etc., discutent passionnément
sur le sort de Tanger, que dans cette ville a
pu s'ouvrir le mois dernier une exposition
de peinture ?
Plus de 400 toiles- ont été accrochées aux
cimaises de cette exposition et les ventes
ont dépassé 15.00Q. fr.
Heureux habitants (le Tanger qui préfè-
rent l'art à la politique !
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaltre a.u ministre dep
Colonies qu'à la date du 4 juillet 1923, le
taux officiel de la piastre élaW de 8 fr. 40
- #. '5--
LE STATUT
de ladministration Centrale
--0-'0---
Pensom-y toujours,
mais n en parlons ja-
ntais. Tel semble être
le mot d'ordre att Cabi-
net du Ministre des Co-
lonies, en ce qui concer-
ne le statut des fonc-
tionnaires de 1V Adminis-
tration Centrale. Le Pro-
jet est en chantier depuis trois ans, et il y
a 'tout lieu de craindre qu'il ne voie le jour
qu au moment de la prochaine crise minis-
térielle. Qitant aux fonctionnaires de l'Ad-
ministration Centrale, ils ont maintes foi
demandé, par la voix du Bureau de leur
Association amicale, à en connaître le
texte, ce qui n'est vraiment pas une préten-
tion excessive. Jamais ils n'ont pu obtenir
que ce projet confidentiel leur fût commu-
niqué.
Il paraît cependant que le ministre des
Colonies se serait décidé à le faire aboutir
bien entendu sans consulter le^ intéres-
sés, ce qui est d'un esprit démocratique évi-
dent. Ce projet déterminerait, notamment,
les conditions dans lesquelles il sera pos-
sible d'établir l'interpénétration des fonc-
tionnaires de VAdministration Centrale et
des cadres coloniaux. Vadoption de ce pro-
jet doit entraîner Vétablissement d'un tour
de départ colonial, et Vobligation^ pour les
fonctionnaires de l Administrai/on Centrale,
d'etfectiter, en plus du stage réglementaire,
un ou plusieurs séjours aux colonies..
Nous ne voyons vraiment pas dans ce
programme ce qui a pu justifier le caractère
confidentiel que le ministre a cru devoir lui
donner, au-risque de créer un mécontente-
ment ttès vif parmi les intéressés.
Il nous souvient qu'en 1920, les rédac-
teurs de VAdministration Centrale sounzi-
rent au ministre un projet d'endosmose qui
présentait sensiblement les mêmes caracté-
ristiques. Ces cachotteries puériles nonl
donc enteune raison d'être, et cc n'est vrai-
ment pas une façon heureuse d'administrer
que d'indisposer d'excellents collaborateurs
pour les mettre en présence d'une copie de
leurs propres rcvcndications, même transfor-
mées par un plagiat devenu banal en 'te
prose ministérielle.
Il y a des Associations : qu'on les con-
sulte, et qu'on fasse confiance à leur bon
sens.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
-. 1
STATUT DE L'ARMÉE COLONIALE
---0-0--
Il parait, et. notre ami Eugène' Devaiux va
en être tout marri, qllel nuiS dirigeants n'ont
pas encore définiLivement renoncé à dé-
truire l'aulonomie si utile de l'année colo-
niata. Nous n'en voulons pour preuve que
la petite note d'allure officielle que nous
recevons :
» Aucune transformation clans la silua.
tion. actuelle des corps de troupes et des
services culoniaux n'esl envisagée pour le
moment;
L'administration militaire ne préjuge
donc en rien dei ce que sera l'organisation
définitive des timipes coloniales dans l'ar-
mée de demain.
Leoseigiiemenl de la médecine
vétérinaire exotique
00
Session 1923
Un enseignement de la médecine vétéri-
naire exotique est donné chaque année à
1/hcolei d Atlort.
Les cours durent environ trois mois.
L'enseignement a pour but de préparer les
vétérinaires à remplir des fonctions sanitai-
res dans nos. colonies .et pays de protecto-
rat. Les leçons portent sur les maladies des
animaux d-, s les pays tropicaux et subtro-
picaux, la géographie et l'administration
des colonies, la production animale, les res-
sources végétales, nommément en graine et
1 en fourrages, il'hygiène et la prévention des
maladies de l'homme. Les exercices prati-
ques d'application tiennent une large place
dans l'enseignement.
Les professeurs de l'enseignement de
médecine vétérinaire exotique appartien-
nent a l'Ecole d'Alfort, à l'Institut Pasteur,
à la .Faculté de Médecine, à l'Institut
d'Agronomie coioniale.
Pendant' chaque session, des vétérinaires
ayant exercé aux Colonies sont chargés -de
conférences dont l'exposé attrayant et vécu
complète les ex-ercice réguliers de l'ensei.
gnement. Ces conférences sont illustrées de
projections fixes et cinématographiques.
Les études sont sanctionnées par des exa-
mens et la délivrance d'un diplôme. 1
Le stage de médecine vétérinaire exotique
est obligatoire pour les vétérinaires agréés
par les colonies et le Maroc, ,pour prétendre
à des fonctions sanitaires. Des emplois de
vétérinaire .sanitaire sont disponibles en. A.
0. F. et en Indochine. Le cadre de? vétéri-
naires sanitaires de l'Algérie n'est pas com-
plet.
Pendant la durée du stage les vétérinaires
agréés par -les Colonies et le Maroc, tou-
chent Ja solde d'Europe de leur grade.
La prochaine session .s'ouvrira le 1er octo-
j hre. Pour tous renseignements, s'adresser à
M. le Directeur de l'Ecole d'Alfort, directeur
des cours de médecine vétérinaire exotique.
A la Commission des ColOnlos
--0.0--
La Nationalité Française
dans la Régence de Tunis
La Commission des Colonies s'est réunie
hier sous la présidence de M. d'Iriart d'Et-
ohejpare. Edle a examiné en détail le rap-
port de M. Morinaud, notre éminient colla-
borateur et ami, sur le projet relatif à
l'aicicfuisïtion de la nationalité française
dans la régence de Tunis.
Ce rapport a été adopté à l'unanimité par
la Commission.
Le rapport de M. Morinaud apporte quel-
ques modifiications de istyle au projet de
loi qui vise dieux modes de naturalisation
en Tunisie :
1° La naturalisation automatique de la
loi de 1889, aux termes de laquelle « est
Français tout étranger né en France d'un
étranger lui-même y est né » : Ce prin-
cipe est étendu par le projet de loi non
seulement aux étrangers nés sur le terri-
toire tunisien, mais encore à ceux nés sur
tout le territoire français, des colonies et.
des pays de protectorat ; toutefois, confor-
mément à l'accord du 24 mai dernier con-
clu avec la Grande-Bretagne, l'étranger en
question aura le idn-oit de décliner dans
l'année qui suivra sa majorité la qualité
de .citoyen français par dérogation à ladite
loi de 1889.
20 La naturalisation individuelle qui sera
ouverte d'une part. à tous les étrangers
ayant trois années de résidence en Tunisie
ou sur im territoire français ou même une
seule anniée en cas de services exception-
nels ; de l'autre, aux sujets tunisiens rem-
plissant certaines conditions d'instruction
ou bien ayant rendu d'importants services
à la France Imusulmans, Israélites, etc.).
La procédure de la naturalisation indi-
viduelle est extrêmement fnciiïe et régle-
mentée par le projet de 'loi : Le vote de ces
diverses dispositions législatives aura pour
conséqupnce de rendre aussi aisée que pos-
sible la naturalisation des étrangers et des
sujets tunisiens et en conséquence de rem-
plir un but également. utile à la France.
ta contribution militaire de l'Indo-Chine
M. Outrey vint ensuite" protester contre
le rétablissement par le Sénat du chiffre
de la contribution imposée à l'Indo-Chine
comme participation aux dépenses militai-
res etfectuees dans cette colonie : Cette
contribution réduite par la Cham-bre a été
rétablie par le Sénat (18 millions).
Avec l'a.bondement des soldes résultant
du taux de la piastre, cette augmentation
constitue une très lourde charge pour no-
tre grande colonie d'Extrême-Orient, d'au-
tanit plus, a ajouté le député de la Cochin-
ohine que l'importance des cadres et des
forces militaires de l'Indo-Chin'e est abso-
lument exagérée. Il y a parait-il là-bas, 7
généraux et 25 colonels pour 5.000 hommes
de troupe et ajoute-t-il on n'y fait pas de
recrutement.
Pour les troupes de l'A. 0. F., ou l'on
fait du recrutement il n'y a que trois géné-
raux.
La protestation de M. Out.rey donna lieu
à une courte discussion à laquelle prirent
part MM. Vo:lude, Morinaud et Boisneuf.
Les Laboratoires Coloniaux
MM. Barthélémy et Valude ont présenté
un vœu que la Commission a. fait sien,
tendant à ce qu'une partie des fonds re-
cueillis aux colonies au profit des labora-
toires scientifiques, aille aux laboratoires
coloniaux.
Le Contrôle parlementaire
des budgets locaux
La Commission a adopté ensuite le rap-
port de M. Boisneuf sur la proposition ten-
dant à rectifier les articles 161 à 164 de
la loi de finances du 30 juin 1923 relatifs
au contrôle parlementaire des budgets lo-
caux des colonies : Il s'agit de redresser
des erreurs matérielles ,qui se sont glissées
dans la rédaction de ces textes tels, qu'ils
ont été votés par la Chambre et le Sénat.
La liberté et la sincérité du vote
aux colonies
La Commission a également adopté le
principe de la proposition de loi de M. Bois-
1 neuf intéressant la liberté et la sincérité
du vote dans les vieilles colonies.
L'Exposition Coloniale de Paris
M. Outrey a été nommé rapporteur du
projet, de loi tendant à ajourner en 1927
l'Exposition Coloniale de Paris.
Le renouvellement du privilège
de la Banque de l'Indo-Chine
La Commission a reçu communication
du projet de convention signé entre la
Banque de l'Inclo..Chinc et le Ministre des
Colonies relativement au renouvellement
du privilège de cette Banque. Convention
confiée à l'étude de M. Valudè rapporteur.
La Commission a été informée par M. Sar-
raut de son désir de l'entretenir de la con-
vention qu'il vient de signer, avec la Socié-
té concessionnaire du monopole de l'alcool
en Indo-Chine. Il sera entendu mardi.
Prochaine audition de M. Albert Sarraut
Mardi prochain également, M. le Ministre
des Colonies sera entendu par la Commis-
sion des Finances à propos du renouvelle-
ment du privilège de la Banque d'Indo-
Chine.
Un brave annamite
0
Un porteur de journaux, Louisi Lûqueny,
qui s'était- jeté vendredi dernier dans la.
Seine, quai de Bourholll, a été sauvé par
un Annamite, Tran Quan Giac. Ce coura-
geux sauveteur n'a pas hésité à plonger
et a pu, non sans peine, ramener vivant sur
la berge le malheureux qui se. débattait et
criait qu'il voulait mourir.
Tran Quan Giac a d'ailleurs plusieurs
sauvetages à son actif en Indochine. En
191-i, il s'est engagé en France et a fait
toute la guerre. Il a eu un frère tué à
Verdun.
A LA CHAMBRE
---0-0--
DEBATS
Les Croix de l'Exposition Coloniale
Mardi dernier, la Chambre a voté le pra
jet de loi, retour du Sénat, sur les croix de
l'Exposition Coloniale de Marseille. Ainsi-
que nous l'avons annoncé, le contingent de
croix, attribuées à l'Exposition coloniale,
comprend 2 plaques de grand-officier, 10
plaques de commandeur, 50 rosettes d'offi-
cier, et 250 croix de chevalier.
Discussion du projet de loi portant fixa-
tion du budget spécial pour l'exercice 1923
des dépenses recouvrables en exécution du
traité de Versailles.
M. Marcel Ilaberl. M. Sarraut a soumis à
la Commission des colonies un tires impartant»
projet de grands travaux coloniaux et il se
plaint que nous n'ayons pas rapporté ce pro-
jet. Pouirquat le rapport n'est-il pas déposé ?
Pour la Ixm 11e raison qu'il manque la contre-
partie du. projet, c'est-à-dire les moyens finan-
ciers de sa réalisation.
Ne serait-il pas intéressant d'envisager la
possibilité de l'exécuter en faisant appel aux
entreprises allemandes, à cette Allemagne qui
a été justement châtiée de son crime par la
privation totale de ses colonies et qui, par
conséquent, dispose d'un personnel technique et
d'un matériel considérables qu'elle avait prépa-
rés pour J'exploitation de ses colonies.
Nous pourrions dire à l'Allemagne : « Vous
n'avez plus de colonies, nous vous autorisons
à venir travailler chez nous ; vous parviendrez
ainsi à. éteindre dans une large mesure la dette
que vous avez contractée vis-à-vis de nous. »
Voilà un second aspedt de la question dont
je n'ai pas besoin de souligner l'importance.
M. Morucci. Vous oubliez cet axiome que les
blancs qui, aux colonies, creusent la terre,
creusent leur tombe !
M. Marcel Ilabert. Je ne demande pas nue
des ouvriers allemands aillent travailler tiens
nos colonies.
,I.es Allemands avant la guerre exécutaient
dans leurs colonies de grands travaux avec la
main-d'œuvre indigène. Les ingénieurs, les con-
tremaîtres, les chefs d'équipes seuls étaient des
Européens. Cependant, ces entreprises exécu-
taient des travaux considérables. Et je demande
que, .pour réaliser dans nos colonies les pro-
grammes inexécuté, nous utilisions cette force
de travail qui existe en Allemagne.
Voulez-v'ous que je prenne un exemple Nous
avons, je suppose, à construire dans une de
nos colonies un chemin de fer dont le coût s'élè-
vera à 200 -millions. Nous pouvons, dès demain,
émettre sur Le marché financier pour la cons-
truction de ce chemin de fer. des obligations nui
seront rémunérées par son exploitation. Le pro-
duit de ces obligations, mises sur le marché,
entrera immédiatement dans la caisse du Gou-
vernement français qui, au lieu d'employer cet
argent à la construction du chemin de fer, le
versera au compte des réparations de l'Allema-
gne qui se chargera d'exécuter le travail de
construction.
Bénéfice ne.t : 200 millions souscrits par les
obligataires et qu.i entrent dans la caisse des
réparations et constituent un payement inml.
diat.
Mon chiffre n'eat pas absolument exact car
il faudrait tout de même donner aux Allemands
une certaine somme pour le salaire de leurs
ouvriers et l'achat de matières premières. Il y
a, évidemment, une ventilation à faire, mais
une somme importante resterait acquise au
budget des réparations. (Très bien ! très bien !
m. ueorges liOltSSenot. - Je suis tout à fait de
votre av:s quant au principe de la collaboration
allemande à l'œuvre d'équipement de nos colo-
nies. En dehors de la main-d'œuvre germanique
qui, ainsi que 'le disait très justement M. Mo-
riie-el, ne peut être utilisée dans nos posses-
sions
rucci, d'outre-mer, parce que le climat y est tivp.
dur pour l'Européen, il y a le niaAérieî qu'on
pourrait obtenir. Cette question s'est déjà posée.
M. Albert Sarraut, en effet, a signalé à M.
le ministre des Affaires étrangères la présence
en Allemagne d'une certaine catégorie de piè-
ces métalliques, comme les traverses, les rails,
les éclisses: susceptibles d'être employées à la
construction des ponts de chemins de fer. Au
moment où nous nous trouvons très gênés,
dans l'exécution de nos grands travaux, par Je
manque cle matériel ou son coût élevé, nous
pouvons parfaitement demander à l'Allemagne
de nous en livrer une partie au titre des l'é-
parations.
M. ingliels. Nos grands industriels ne le
voudront pas !
M. Georges Boussenot. Elle nous est néces-
saire sinon indispensable pour commencer et
poursuivre la réalisation des programmes de
grands travaux coloniaux dont nous 60mmes
saisis depuis des mois.
M. le ministre des colonies m'a. déclaré, à
deux reprises, qu'il s'était adressé à son collè-
gue des affaires étrangères pour lui demander
d'obtenir de l'Allemagne la livraison d'une partie
de ce matériel.
Qu'a répondu le souvernenient alleman¡l ou,
ministère - des affaires étrangères ? Voila la
question que je voudrais poser. Elle est d'im-
portance comme on le voit. (Très bien ! très
bien 1)
.\or. Charles Rerihel (ministre des Régions libé-
rées). La thèse soutenue en ce moment par
M. Marcel Habert et par M. Boussenot. est par*
faitement admise par le Gouvernement et le
projet dont vous parlez monsieur Boussenot, est
étudié par lui de très près.
J'ajoute, en ce qui nie concerne, que j'ai
même profité de mon très court intérim au mi-
nistère des colonies, pour pousser l'étude de la
question dans le sens même que vous désirez ;
nous sommes parfaitement d'accord sur ce
point. -
Si je devais entrer à ce sujet dans quelques
détails, je dirais que, pour les chemins de fer
coloniaux, ce qu'il est le plus facile de deman-
der au Gouvernement allemand, ce sont les tra-
verses, les rails, les aiguillages, les éclisses, et
qu'il serait préférable de laisser à l'industrie
française la fourniture du matériel roulant, 011n
de pouvoir toujours obtenir, le cas échéant. Les
pièces de rechange nécessaires.
Ces directives générales suffisent à vous mon-
trer, je l'espère, que la question est étudiée
comme elle le mérite. (Très bien ! très bien f).
M. Georges Boussenot. Je vous en remercie,
mais je voudrais que nous obtenions une
prompte solution.
DANS LES COMMISSIONS
Le Réseau de la Medjerdah
Le rapport de M. Pioux-Freisskieng, dé-
puté d'Oran sur le projet de loi tendant
à approuver la Convention du 31 -mars
1923. et le Gouvernement du protectorat
tunisien, au sudt de la suppression du
service par l'Eltut français de la garantie
du réseau de la Medjerdah, a été distri-
bué hier. Le Rapporteur conclut à .l'adop-
tion du projet d'e loi, il estime que la
Tunisie dont les richesses minières sont
considérables et qui peut très prochaine-
ment obtenir l'équilibre financier de l'ex-
ploitation en assume tous les risques.
Courrier île l'Algérie
00
La vie économique
Le Conseil supérieur a émis le vœu que
T administration mette à l'étude un projet
tendant à ce que toute nomination ou toute
mutation dans le personnel des officiers mi-
nistériels soit soumise à une taxe qui aurait
pour base le produit net de l'Office.
Cote des céréales dressée par la Cham-
bre des courtiers : Blé tendre jusqu'au 5
juillet, 80 fr. ; du 6 au 15 Juillet, 78 fr. ;
.-du 15 au 31, 77 tr. ; dur colon, du 1er au
15 juillet, 81 fr. ; du 16 au 31 juillet, 78 fr.;
avoine, livraison prompte, 47 fr. ; orge,
oofton juiiïlet, 4.1 fr. ; orge indigène, 40
frairucs ; lèves, 67 fr. -
Mercuriale des viandes du 2 îuillet =
Boeuf, Je kilo, poids mort, 4 fr. 40 ; poids
vivant, 2 fr. 20 ; taureau, poids mort, 3
francs 80 ; vivant, 1 fr. 90 ; veau, 3 fr. 80
et 1 fr. 90 ; mouton, 4 fr. 80 ; agneau, 4
francs 50 ; chèvre, - fr. 40 ; porc, 5 fr. 50.
Les événements et les hommes
Un orage d'une violence inouïe s'est
abattu le 26 juin dernier sur Beni-Ounif de
r, iguig, et ses environs. Une - véritaJble
Figuig, d'eau et de grêle n'a cessé de tom-
trombe d'eau et de ffm.le n'a cewé de tom-
ber pendant une heure et demie, transfor-
mant les oueds en véritables fleuves.
Dans le ksar et la palmeraie les dégjâts
sont importants : un grand nombre d'ani-
maux ont été emportés, des palmiers arra-
chés, les ouvrages d'irrigation détruits, les
jardins dévastés, les murs démolis.
C'est un véritaible désastre pour la petite
population-, déjà indigen.te du ksar ; nous
espérons que des secours seront accordés
à ces malheureux si durement éprouvés.
La piste de Figuig, que notre chef de pos-
te avait transformée récemment -en vérita-
ble route ferrée a sulbi d'importantes dé-.
gradations, et il sera nécessaire de la re-
faire dans une bonne partie de sa longueur.
Jeudi dernier a eu lieu l'élection du
bâtonnier de l'Ordrei des avocats du bar-
reau d'Alger.
M° ,Bey a été proclamé élu par 90 voix
sur lÜ9 votants.
La première escadrille du 1groupe
d'aviation d'Afrique en garnison à Hus-
sein-Dey, sous les ordres du lieutenant Ma-
riotte, vient d'accomplir ie voyage Alger-
Or an et retour dans d'excellentes condi-
tions.
-- -.-
Ce vol de groupe, particulièrement réussi,
eut lieu dans une formation de combat im-
peccable tant à l'aller qu'au retour.
Les avions qui ont pris part à ce raid se
sont superbement comportés. -
La performance effectuée au retour est à
signaler, Oran-Alger en deux heures.
Courrier de la Tunisie
8D
La vie économique
Les semouleries de Tunis et de l'inté-
rieur qui avaient suspendu depuis long-
temps déjà leur fabrication, par suite du
manque de blé dur, vont rouvrir leurs por-
tes.
Le blé dur, en effet, commence à arriver,
sur les marchés et est rapidement enlevé
par les minotiers qui au fur et à mesure
des arrivages s'empressent de constituer
leurs stocks.
La campagne des céré'ales ne battra
d'ailleurs son plein que dans. la deuxième
quinzaine de juillet, c'est-à-dire lorsque la
moisson sera terminée -et que tous les fel-
lahs s'emploderont aux battages.
-- On continue à s'occuper activement à
la Direction générale des Travaux publics,
du projet de creusement du canal de Ker-
kenna, entre -ces lies et la cAte, pour éviter
aux navires se rendant à Sfax le long dé-
tour d'environ 40 milles qu'il leur faut faire
en contournant les Kerkenna.
Des pourparlers vont être engagés dans
ce but avec une grande compagnie fran-
çaise de dragages.
Le mouvement des céréales commence
à se faire sentir. 'Quelques lots de fèves et
d'orge ont été amenés * ces jours-ci sur les
quais du port, puis embarqués à destination
de l'Angleterre et de Malte.
Ce n'est là. toutefois au'un début. Le
grand mouvement des expéditions se pro-
duisant seulement vers le 15 juillet, ainsi
que cela se produit d'ailleurs les années
de bonnes récoltes.
Cours cotés à Tunis le 1er juillet :
Viande sur pied : bœuf, 90 à 150 fr. ; mou-
ton, 1CO A 170 fr.; porc, 390 à 420 fr.; peaux
sèches : bœuf, 050 fr.; mouton, 450 fr.; chè-
vre, 1.000 à 1.100 fr.; lames en suint, 475 à
480 fr.; blé : tendre, 84-fr.; dur, 85 fr.; orge,
40 à 41 fr.; avoine, 48 fr. 50 ; huiles d'olives,
1re pression, 450 à 460 fr.; 2° pression, 420
à 450 fr.; vin .(le degré pris à la propriété) :
rouge, 1er choix, 5 fr. 25 à 5 fr. 50 : 2° ehoix,
4 fr. 25 à 4 fr. 75 ; blanc, 6 fr. à 6 fr. 50.
M. Lucien Saint, Ré'sident général, a
reçu en audience divers Caïds de l'intérieur,
dont certains ont eu de nouvelles affecta-
tions. Il s'est entretenu avec Si Mohamed )
Mzali et Si Taïeb ben Redieb, désignés pour
Medjez-el-Bab et Djerda, des questions qui
intéressent leurs nouveaux postes.
Au cours de cette audience, il a accordé
à ces deux Caïds et à Si Lahbib Djellouli,
Crud de Kairouan, la. cravate du Nichan-
Iftikhar.
Les événements et les hommes
Les personnalités qui accompagne-
ront le Ben de, Tunis et le résident général
dans leur voyage en France sont définiti-
vement les suivantes :
Le commandant Courtot, chef du cabinet
militaire du résident général ; le prince Az-
:;ed.irw, fils ainé du ben ; le prince La-
mine, fils cadet du beii de Tvnis : M. Mus-
tapha Dinguizli, premier ministre ; le uéné-
ral Hamide Meglwrbi, le générai de
la- garde Zaccaria ; le colonel de la
garde Zaccaria ; le docteur Locy ; le com-
mandant Dfevet. chef de lu mission mili-
taire française en Tunisie ; un aide de
Les nna es
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LIS ANNALIS OOLOMIALIS* SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Aimants» etRielomu torU mcom mot Banaux éajmtmmlmldvu lesAgtits étPabUdM
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Un u 6 mois a mois
ABONNEMEIITS ( France et Colonies 59 li 80 » 10 e
«ÏÏS ï Etranger 80. M.
m~~ M w 4~B .t w MM w
On s'abonne dans tous 1.. Bureaux de poate et ch.. 1. principaux libralr.
Les rapports commerciaux -
entre la France et l'Indochine
ton
On lit avec. pdaisir les clhilIres qu'a
publiés récemment le Journal Officiel
(le l'Indochine sur -1© loommerce de l'In-
docihine. 'Certes, il y a une diminution
aux exportations, à. cauise de la rémilte
déIfIDHaire clo riz en ,çochinchine, et un©
dimiaiu tion du transît au Tatikin., due à
3'état trouiblél de. la, Chine. Mais eesont
ù-à événements sur leSlqueJs. notre, vOllon-
» té inet saturait avoir prise., et auxquels il
faut .pta;r iGonséiquent nous résiner. Et
nous résigner d'autant ipius facilement
- qu'en ce qui dépend1. de nous, les rêsaill-
-- fcatsi ont été faYorabiles.
Par exempt, il dépend d nous que
les relations cornimerciailes êntre 1a Fran-
ce et nos colonies d'une pairt, l'Indochine
de l'autre aillent en progressant ou vin
diminuant. Si .nous nous redâlchlions"
nous, Français, -dans la iciamip,agne qu'il
nous faufe mener sans trêve pour aiccroù-
tre lei volume de ces échangs" des ri-
vaux plus vigilants ne tarderaient pas. à
reprendre davantage. Or, le pourcenta-
gel de la Fronce dans le commerce soit
'à l'exportation, soit à l'importation, a
fait au couirs de cette année 1982, de
anéels iDrosrès. Considérons le commerce
total de- d'Union in:dochino,ise', exporta-
tion et importations. La part de la
.Franicie avait été, en 1921, de 21,2 En
1922, eilde est de 28,1 %, soit une avance
de 7,3 Il reste bien entendu qu'il ne
convient pas (?e s'endormir sur d'aussi
maigres lauriers, et nous ne pouvons
considérer comme, absolument satisfai-
sant un état de choses tel que nous
voyions plus des deux tiers du commeir-
ce total se faire; avec, l'étranger, mais en-
fin, puisqu'il y a progrès, il convient de
se' réjouir. -. ,.
Si nous délcomiposons ce resuuiai. se-
.on les colonies de. d'Union, nous voyons
que le .progrès a été en Cochanchine de
6,5 ; -au Tonkin, dei 7,0 ; en An-
nam, de 5,1 %, et au Cambodge, qui
mérite un gros IblOn point, de. 36,6
Au Cambodge, en 192&, la p,art de, la
France n'était que de 7,7 ; en 19t22,
fila-û fut dei 43,3 %, lei progrès. réalisé
étant dû pouir la; plus grand© part aux
importations, qui ont atteint 58,1 Si
cette circonstance n'est pas due à queJ-
jqu© cause -accidentelle, il y a. là un ré-
sultat qui mériterait d'aittiirer l'attention
de M. le Gouverneur général.
Travaillons sans faiblesse, dans ce
SMis : nous devons demander à l'Ind'i'
dbine..Uitôt qu'à tout pays étranger, les
lIDstanoæ que -notre colonie peut nous
fournir, qu'il s'agisse de matières pre-
amiièree ou de produits manufacbuirés. A
Toccasion' de "la foiire de Hanoï, quel-
ques-uns parmi les plus importants
journaux de notre colonie ont signalé
•la diversité et la qualité! des produits
exposés, et combien .la. icioilonie pouvait
tadder la Métropole dès maintenant. T1
.fa.ut, disaient-ils, que de plus en plus,
.les produite indochinois soient eon-
nus. III faut qu'en Franicie, une publicité
efficace et inteilligente seconde - les ef-
forts de ceux qui ont fait de Indochine
un pays industriel.
A ce propos, il convient de rappeler
quelle aide efficace la Franeû pourrait
apporter à la colonie, en accordant a
ses caoutchoucs un tarif de faveur. La
crise qui a frappé nos planteurs d'hé-
véas les a durement atteints ; au mo-
ment où les stocks étaient p.lus forts
que jamais, la consomlmation ai baissé.
Pour éviter des désastres imminents, il
fallut prendre des mesures énergiques.
'D'une part, la Banque de l'Indochine a
consenti des avances ou des délais pro-
longés ; d'autre part, lé Gouverneimemt
de l'Indochine lui-même n'a. pas ména-
gé ses deniers. Mais et, sont là moyens
de fortune auxquels il faut substituer
quelque chose d'efficacité permanente.
Les Anglais, atteints 'par la môme crise,
ont restreint la production, et inteveki,
lent entre les rangs d'hévéas des files
de cocotiers, l'huile végétale étant ap1-
pelée un jour prochain à remplacer les
huiles lourdes dans les moteurs Die-
sel ou se;mi.Diesel. Iil y a là une indi-
cation préteieuse. Mais, en attendant,
nous poumons faire un effort pour ab-
sorber en Francel une -plus, grosse par-
tie de la production indochrinoise. La
Commission des douanes s'est refusée
jusqu'ici à accorder un tarif de faveur.
Sa. décision n'est sans doute. pais irré-
vocable.
iNious aiciheitons en Chine des nattes,
dont une (bonne part d'ailleurs viennent
de l'Indochine. Mais il nous serait pos-
sible de réserver notre marché èxéu-
- - - - - - - - - -
.siVlelffilent aux nattes en provenance au-
thentique de-notre lempirie asiatique,
fîlaagon doit à cet égard remplacer Hong-
Kong comille, port expéditeur. Nous
avons d:ôjà en Cocthinchine un millier
d'indigènes qui vivent de cette indus-
trie, à'Rachgia, et dans les cantons de
Kiien-Hao, lUem-Tuong, Kien-Dinh
Thanh-Rinh. C'est une industrie fami-
liale qu'ill y aurait un intérêt social de
premier ordre de favoriser.
Pour combien d'autres produits ne
** *
pourrait-on pas tenir un langage analo-
glue ! Voici par exemple les couleurs
minérales : tenre d'ombre, terre de
Sienne, ocre ; l'île de Chypre en expor-
te par an plus de 10.000 tonnes qui se
vendent 250 à 300 francis la tonne au
Havre ou à Marseille. Or, on vient de
trouver à Thanh Hoa un important g'is'e
nuent, avec un travail d'exploitation si
facile, que 'Lai différence des frets pour-
r.a.it être neutralisée.
De même, nous pourrions créer aux
Antilles un débouché important pour
ùes - riz 'dIndochine. En revanche, et
conformément à ce que. propose 1 Opi-
nion, l'Indochine pourrait accorder aux
constructeuns français uhe, protection
légitime. Jusqu'ici, en miatière de
grands travaux publics, les Chinois ob-
tiennent la, plus gfa-ndol part ides adju-
dications; parce que ce système de mar-
ché ne tient compte que du prix du tra-
vail, et non de sa. qumlité. Or, -les Fran-
çais travaillent beaucoup mieux que les
Clllinnbs, la chose est avérée. Sans réser-
ver exclusivement aux malsons fra.n-
u x maisons fra-ii-
çaises la: totalité des marchés, il serait,
OTobaiblemenit facile dei les avantager
de façon substantielle.
,P:atiem'ffient, sans relâche, il faut
créer entre Plndochine et la France des
liens t'iommierciaux qui faslsent de l'une
le complément économique de l'autre.
Gabriel Combrouze,
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Commission
des Colonial.
Films coloniaux
---0.0--
Après le fameux film rapporté par la mis-
sioii Citroën sur sa triomphale traversée dn
Sahara, nous avons eu le film document
taire et émouvant « En Afrique Equato-
riale .». Malgré les plaintes des « cinéas-
riale »' ». l'Afrique reste le champ idéal pour
tes ))
lq cinéma.
C'est ainsi qu'on fête actuellement, à
Londres, le commandant 'Buchanan qui
avec un opérateur cinématographique, M.
Clovêr, vient-de traverser le Sahara à dos
de chameau, de la Nigeria à Alger. Le total
de la distance qu'il a parcourue est de
10.00U kilomètres environ. Au cours de ce
ynyage, un film d'environ 10.000 mètres a
été tourné.
Attendons avec une juiste impatience la
projection de ce film qui découvrira aux
yeux profanes ces régions désertiques si
troublantes dans leur immensité.
Les déccaverlcs de Carthage
-0-0--
Le révérend père- Delattre continue à Car-
thage, malgré l'administration, la tâche dif-
ficile d'archéologue qu'il s'est assignée.
Il vient de voir ses efforts une fois de
plus couronnés de. succès. Le 3 juin, il a
découvert une sorte de dépôt situé à un ni-
veau nettement inférieur à celui du sol an-
cien où l'on distingue la trace d'un pave-
ment très apparent. L'excavation, entourée,
de maçonnerie, dont l'enduit subsiste encore,
est emplie d'une quantité innombrable de
figurines reproduisant un visage féminin. Ces
figurines de terre cuite servaient de brûle-
parfums. La tête de femme, posée sur un
nied arrondi, porte une sorte de diadème
dont le sommet est aplati, pour y déposer
les substances en ignition. Loin d'être sor-
ties du même moule, beaucoup de figurines
diffèrent par leurs dimensions et les expres-
sions du visage dont les traits sont d'une
pureté parfaite. Sur quelques-unes, on dis-
tingue encore des traces de peinture et même
de. dorure.
On peut supposer qu'il s'agissait d'une
divinité, peut-être « Tanit », car leur ori-
gine punique n'est pas douteuse.
Le maroc au Groupe COlonial du senal
Le groupe colonial du Sénat, dont le pré-
sident est M. Lucien Hcbert, avait or-
ganisé, hier, une conférçnce documentaire
sur le Maroc. Les chiffres présentés par
M. Millmc, chef adjoint iau cabinet du mi-
nistre du Commerce; ont montré le, Maroc
d'aujourd'hui et d'autrefois et fait-voir à
l'œuvre les soldats et les colons français
sous l'impulsion du maréchal Lyautey.
00
une exposition je peinture. a Tanger
100
, Est-il possible de croire, alors que les dé-
légués de l'Angleterre, de la France, de
l'Espagne, etc., discutent passionnément
sur le sort de Tanger, que dans cette ville a
pu s'ouvrir le mois dernier une exposition
de peinture ?
Plus de 400 toiles- ont été accrochées aux
cimaises de cette exposition et les ventes
ont dépassé 15.00Q. fr.
Heureux habitants (le Tanger qui préfè-
rent l'art à la politique !
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaltre a.u ministre dep
Colonies qu'à la date du 4 juillet 1923, le
taux officiel de la piastre élaW de 8 fr. 40
- #. '5--
LE STATUT
de ladministration Centrale
--0-'0---
Pensom-y toujours,
mais n en parlons ja-
ntais. Tel semble être
le mot d'ordre att Cabi-
net du Ministre des Co-
lonies, en ce qui concer-
ne le statut des fonc-
tionnaires de 1V Adminis-
tration Centrale. Le Pro-
jet est en chantier depuis trois ans, et il y
a 'tout lieu de craindre qu'il ne voie le jour
qu au moment de la prochaine crise minis-
térielle. Qitant aux fonctionnaires de l'Ad-
ministration Centrale, ils ont maintes foi
demandé, par la voix du Bureau de leur
Association amicale, à en connaître le
texte, ce qui n'est vraiment pas une préten-
tion excessive. Jamais ils n'ont pu obtenir
que ce projet confidentiel leur fût commu-
niqué.
Il paraît cependant que le ministre des
Colonies se serait décidé à le faire aboutir
bien entendu sans consulter le^ intéres-
sés, ce qui est d'un esprit démocratique évi-
dent. Ce projet déterminerait, notamment,
les conditions dans lesquelles il sera pos-
sible d'établir l'interpénétration des fonc-
tionnaires de VAdministration Centrale et
des cadres coloniaux. Vadoption de ce pro-
jet doit entraîner Vétablissement d'un tour
de départ colonial, et Vobligation^ pour les
fonctionnaires de l Administrai/on Centrale,
d'etfectiter, en plus du stage réglementaire,
un ou plusieurs séjours aux colonies..
Nous ne voyons vraiment pas dans ce
programme ce qui a pu justifier le caractère
confidentiel que le ministre a cru devoir lui
donner, au-risque de créer un mécontente-
ment ttès vif parmi les intéressés.
Il nous souvient qu'en 1920, les rédac-
teurs de VAdministration Centrale sounzi-
rent au ministre un projet d'endosmose qui
présentait sensiblement les mêmes caracté-
ristiques. Ces cachotteries puériles nonl
donc enteune raison d'être, et cc n'est vrai-
ment pas une façon heureuse d'administrer
que d'indisposer d'excellents collaborateurs
pour les mettre en présence d'une copie de
leurs propres rcvcndications, même transfor-
mées par un plagiat devenu banal en 'te
prose ministérielle.
Il y a des Associations : qu'on les con-
sulte, et qu'on fasse confiance à leur bon
sens.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
-. 1
STATUT DE L'ARMÉE COLONIALE
---0-0--
Il parait, et. notre ami Eugène' Devaiux va
en être tout marri, qllel nuiS dirigeants n'ont
pas encore définiLivement renoncé à dé-
truire l'aulonomie si utile de l'année colo-
niata. Nous n'en voulons pour preuve que
la petite note d'allure officielle que nous
recevons :
» Aucune transformation clans la silua.
tion. actuelle des corps de troupes et des
services culoniaux n'esl envisagée pour le
moment;
L'administration militaire ne préjuge
donc en rien dei ce que sera l'organisation
définitive des timipes coloniales dans l'ar-
mée de demain.
Leoseigiiemenl de la médecine
vétérinaire exotique
00
Session 1923
Un enseignement de la médecine vétéri-
naire exotique est donné chaque année à
1/hcolei d Atlort.
Les cours durent environ trois mois.
L'enseignement a pour but de préparer les
vétérinaires à remplir des fonctions sanitai-
res dans nos. colonies .et pays de protecto-
rat. Les leçons portent sur les maladies des
animaux d-, s les pays tropicaux et subtro-
picaux, la géographie et l'administration
des colonies, la production animale, les res-
sources végétales, nommément en graine et
1 en fourrages, il'hygiène et la prévention des
maladies de l'homme. Les exercices prati-
ques d'application tiennent une large place
dans l'enseignement.
Les professeurs de l'enseignement de
médecine vétérinaire exotique appartien-
nent a l'Ecole d'Alfort, à l'Institut Pasteur,
à la .Faculté de Médecine, à l'Institut
d'Agronomie coioniale.
Pendant' chaque session, des vétérinaires
ayant exercé aux Colonies sont chargés -de
conférences dont l'exposé attrayant et vécu
complète les ex-ercice réguliers de l'ensei.
gnement. Ces conférences sont illustrées de
projections fixes et cinématographiques.
Les études sont sanctionnées par des exa-
mens et la délivrance d'un diplôme. 1
Le stage de médecine vétérinaire exotique
est obligatoire pour les vétérinaires agréés
par les colonies et le Maroc, ,pour prétendre
à des fonctions sanitaires. Des emplois de
vétérinaire .sanitaire sont disponibles en. A.
0. F. et en Indochine. Le cadre de? vétéri-
naires sanitaires de l'Algérie n'est pas com-
plet.
Pendant la durée du stage les vétérinaires
agréés par -les Colonies et le Maroc, tou-
chent Ja solde d'Europe de leur grade.
La prochaine session .s'ouvrira le 1er octo-
j hre. Pour tous renseignements, s'adresser à
M. le Directeur de l'Ecole d'Alfort, directeur
des cours de médecine vétérinaire exotique.
A la Commission des ColOnlos
--0.0--
La Nationalité Française
dans la Régence de Tunis
La Commission des Colonies s'est réunie
hier sous la présidence de M. d'Iriart d'Et-
ohejpare. Edle a examiné en détail le rap-
port de M. Morinaud, notre éminient colla-
borateur et ami, sur le projet relatif à
l'aicicfuisïtion de la nationalité française
dans la régence de Tunis.
Ce rapport a été adopté à l'unanimité par
la Commission.
Le rapport de M. Morinaud apporte quel-
ques modifiications de istyle au projet de
loi qui vise dieux modes de naturalisation
en Tunisie :
1° La naturalisation automatique de la
loi de 1889, aux termes de laquelle « est
Français tout étranger né en France d'un
étranger lui-même y est né » : Ce prin-
cipe est étendu par le projet de loi non
seulement aux étrangers nés sur le terri-
toire tunisien, mais encore à ceux nés sur
tout le territoire français, des colonies et.
des pays de protectorat ; toutefois, confor-
mément à l'accord du 24 mai dernier con-
clu avec la Grande-Bretagne, l'étranger en
question aura le idn-oit de décliner dans
l'année qui suivra sa majorité la qualité
de .citoyen français par dérogation à ladite
loi de 1889.
20 La naturalisation individuelle qui sera
ouverte d'une part. à tous les étrangers
ayant trois années de résidence en Tunisie
ou sur im territoire français ou même une
seule anniée en cas de services exception-
nels ; de l'autre, aux sujets tunisiens rem-
plissant certaines conditions d'instruction
ou bien ayant rendu d'importants services
à la France Imusulmans, Israélites, etc.).
La procédure de la naturalisation indi-
viduelle est extrêmement fnciiïe et régle-
mentée par le projet de 'loi : Le vote de ces
diverses dispositions législatives aura pour
conséqupnce de rendre aussi aisée que pos-
sible la naturalisation des étrangers et des
sujets tunisiens et en conséquence de rem-
plir un but également. utile à la France.
ta contribution militaire de l'Indo-Chine
M. Outrey vint ensuite" protester contre
le rétablissement par le Sénat du chiffre
de la contribution imposée à l'Indo-Chine
comme participation aux dépenses militai-
res etfectuees dans cette colonie : Cette
contribution réduite par la Cham-bre a été
rétablie par le Sénat (18 millions).
Avec l'a.bondement des soldes résultant
du taux de la piastre, cette augmentation
constitue une très lourde charge pour no-
tre grande colonie d'Extrême-Orient, d'au-
tanit plus, a ajouté le député de la Cochin-
ohine que l'importance des cadres et des
forces militaires de l'Indo-Chin'e est abso-
lument exagérée. Il y a parait-il là-bas, 7
généraux et 25 colonels pour 5.000 hommes
de troupe et ajoute-t-il on n'y fait pas de
recrutement.
Pour les troupes de l'A. 0. F., ou l'on
fait du recrutement il n'y a que trois géné-
raux.
La protestation de M. Out.rey donna lieu
à une courte discussion à laquelle prirent
part MM. Vo:lude, Morinaud et Boisneuf.
Les Laboratoires Coloniaux
MM. Barthélémy et Valude ont présenté
un vœu que la Commission a. fait sien,
tendant à ce qu'une partie des fonds re-
cueillis aux colonies au profit des labora-
toires scientifiques, aille aux laboratoires
coloniaux.
Le Contrôle parlementaire
des budgets locaux
La Commission a adopté ensuite le rap-
port de M. Boisneuf sur la proposition ten-
dant à rectifier les articles 161 à 164 de
la loi de finances du 30 juin 1923 relatifs
au contrôle parlementaire des budgets lo-
caux des colonies : Il s'agit de redresser
des erreurs matérielles ,qui se sont glissées
dans la rédaction de ces textes tels, qu'ils
ont été votés par la Chambre et le Sénat.
La liberté et la sincérité du vote
aux colonies
La Commission a également adopté le
principe de la proposition de loi de M. Bois-
1 neuf intéressant la liberté et la sincérité
du vote dans les vieilles colonies.
L'Exposition Coloniale de Paris
M. Outrey a été nommé rapporteur du
projet, de loi tendant à ajourner en 1927
l'Exposition Coloniale de Paris.
Le renouvellement du privilège
de la Banque de l'Indo-Chine
La Commission a reçu communication
du projet de convention signé entre la
Banque de l'Inclo..Chinc et le Ministre des
Colonies relativement au renouvellement
du privilège de cette Banque. Convention
confiée à l'étude de M. Valudè rapporteur.
La Commission a été informée par M. Sar-
raut de son désir de l'entretenir de la con-
vention qu'il vient de signer, avec la Socié-
té concessionnaire du monopole de l'alcool
en Indo-Chine. Il sera entendu mardi.
Prochaine audition de M. Albert Sarraut
Mardi prochain également, M. le Ministre
des Colonies sera entendu par la Commis-
sion des Finances à propos du renouvelle-
ment du privilège de la Banque d'Indo-
Chine.
Un brave annamite
0
Un porteur de journaux, Louisi Lûqueny,
qui s'était- jeté vendredi dernier dans la.
Seine, quai de Bourholll, a été sauvé par
un Annamite, Tran Quan Giac. Ce coura-
geux sauveteur n'a pas hésité à plonger
et a pu, non sans peine, ramener vivant sur
la berge le malheureux qui se. débattait et
criait qu'il voulait mourir.
Tran Quan Giac a d'ailleurs plusieurs
sauvetages à son actif en Indochine. En
191-i, il s'est engagé en France et a fait
toute la guerre. Il a eu un frère tué à
Verdun.
A LA CHAMBRE
---0-0--
DEBATS
Les Croix de l'Exposition Coloniale
Mardi dernier, la Chambre a voté le pra
jet de loi, retour du Sénat, sur les croix de
l'Exposition Coloniale de Marseille. Ainsi-
que nous l'avons annoncé, le contingent de
croix, attribuées à l'Exposition coloniale,
comprend 2 plaques de grand-officier, 10
plaques de commandeur, 50 rosettes d'offi-
cier, et 250 croix de chevalier.
Discussion du projet de loi portant fixa-
tion du budget spécial pour l'exercice 1923
des dépenses recouvrables en exécution du
traité de Versailles.
M. Marcel Ilaberl. M. Sarraut a soumis à
la Commission des colonies un tires impartant»
projet de grands travaux coloniaux et il se
plaint que nous n'ayons pas rapporté ce pro-
jet. Pouirquat le rapport n'est-il pas déposé ?
Pour la Ixm 11e raison qu'il manque la contre-
partie du. projet, c'est-à-dire les moyens finan-
ciers de sa réalisation.
Ne serait-il pas intéressant d'envisager la
possibilité de l'exécuter en faisant appel aux
entreprises allemandes, à cette Allemagne qui
a été justement châtiée de son crime par la
privation totale de ses colonies et qui, par
conséquent, dispose d'un personnel technique et
d'un matériel considérables qu'elle avait prépa-
rés pour J'exploitation de ses colonies.
Nous pourrions dire à l'Allemagne : « Vous
n'avez plus de colonies, nous vous autorisons
à venir travailler chez nous ; vous parviendrez
ainsi à. éteindre dans une large mesure la dette
que vous avez contractée vis-à-vis de nous. »
Voilà un second aspedt de la question dont
je n'ai pas besoin de souligner l'importance.
M. Morucci. Vous oubliez cet axiome que les
blancs qui, aux colonies, creusent la terre,
creusent leur tombe !
M. Marcel Ilabert. Je ne demande pas nue
des ouvriers allemands aillent travailler tiens
nos colonies.
,I.es Allemands avant la guerre exécutaient
dans leurs colonies de grands travaux avec la
main-d'œuvre indigène. Les ingénieurs, les con-
tremaîtres, les chefs d'équipes seuls étaient des
Européens. Cependant, ces entreprises exécu-
taient des travaux considérables. Et je demande
que, .pour réaliser dans nos colonies les pro-
grammes inexécuté, nous utilisions cette force
de travail qui existe en Allemagne.
Voulez-v'ous que je prenne un exemple Nous
avons, je suppose, à construire dans une de
nos colonies un chemin de fer dont le coût s'élè-
vera à 200 -millions. Nous pouvons, dès demain,
émettre sur Le marché financier pour la cons-
truction de ce chemin de fer. des obligations nui
seront rémunérées par son exploitation. Le pro-
duit de ces obligations, mises sur le marché,
entrera immédiatement dans la caisse du Gou-
vernement français qui, au lieu d'employer cet
argent à la construction du chemin de fer, le
versera au compte des réparations de l'Allema-
gne qui se chargera d'exécuter le travail de
construction.
Bénéfice ne.t : 200 millions souscrits par les
obligataires et qu.i entrent dans la caisse des
réparations et constituent un payement inml.
diat.
Mon chiffre n'eat pas absolument exact car
il faudrait tout de même donner aux Allemands
une certaine somme pour le salaire de leurs
ouvriers et l'achat de matières premières. Il y
a, évidemment, une ventilation à faire, mais
une somme importante resterait acquise au
budget des réparations. (Très bien ! très bien !
m. ueorges liOltSSenot. - Je suis tout à fait de
votre av:s quant au principe de la collaboration
allemande à l'œuvre d'équipement de nos colo-
nies. En dehors de la main-d'œuvre germanique
qui, ainsi que 'le disait très justement M. Mo-
riie-el, ne peut être utilisée dans nos posses-
sions
rucci, d'outre-mer, parce que le climat y est tivp.
dur pour l'Européen, il y a le niaAérieî qu'on
pourrait obtenir. Cette question s'est déjà posée.
M. Albert Sarraut, en effet, a signalé à M.
le ministre des Affaires étrangères la présence
en Allemagne d'une certaine catégorie de piè-
ces métalliques, comme les traverses, les rails,
les éclisses: susceptibles d'être employées à la
construction des ponts de chemins de fer. Au
moment où nous nous trouvons très gênés,
dans l'exécution de nos grands travaux, par Je
manque cle matériel ou son coût élevé, nous
pouvons parfaitement demander à l'Allemagne
de nous en livrer une partie au titre des l'é-
parations.
M. ingliels. Nos grands industriels ne le
voudront pas !
M. Georges Boussenot. Elle nous est néces-
saire sinon indispensable pour commencer et
poursuivre la réalisation des programmes de
grands travaux coloniaux dont nous 60mmes
saisis depuis des mois.
M. le ministre des colonies m'a. déclaré, à
deux reprises, qu'il s'était adressé à son collè-
gue des affaires étrangères pour lui demander
d'obtenir de l'Allemagne la livraison d'une partie
de ce matériel.
Qu'a répondu le souvernenient alleman¡l ou,
ministère - des affaires étrangères ? Voila la
question que je voudrais poser. Elle est d'im-
portance comme on le voit. (Très bien ! très
bien 1)
.\or. Charles Rerihel (ministre des Régions libé-
rées). La thèse soutenue en ce moment par
M. Marcel Habert et par M. Boussenot. est par*
faitement admise par le Gouvernement et le
projet dont vous parlez monsieur Boussenot, est
étudié par lui de très près.
J'ajoute, en ce qui nie concerne, que j'ai
même profité de mon très court intérim au mi-
nistère des colonies, pour pousser l'étude de la
question dans le sens même que vous désirez ;
nous sommes parfaitement d'accord sur ce
point. -
Si je devais entrer à ce sujet dans quelques
détails, je dirais que, pour les chemins de fer
coloniaux, ce qu'il est le plus facile de deman-
der au Gouvernement allemand, ce sont les tra-
verses, les rails, les aiguillages, les éclisses, et
qu'il serait préférable de laisser à l'industrie
française la fourniture du matériel roulant, 011n
de pouvoir toujours obtenir, le cas échéant. Les
pièces de rechange nécessaires.
Ces directives générales suffisent à vous mon-
trer, je l'espère, que la question est étudiée
comme elle le mérite. (Très bien ! très bien f).
M. Georges Boussenot. Je vous en remercie,
mais je voudrais que nous obtenions une
prompte solution.
DANS LES COMMISSIONS
Le Réseau de la Medjerdah
Le rapport de M. Pioux-Freisskieng, dé-
puté d'Oran sur le projet de loi tendant
à approuver la Convention du 31 -mars
1923. et le Gouvernement du protectorat
tunisien, au sudt de la suppression du
service par l'Eltut français de la garantie
du réseau de la Medjerdah, a été distri-
bué hier. Le Rapporteur conclut à .l'adop-
tion du projet d'e loi, il estime que la
Tunisie dont les richesses minières sont
considérables et qui peut très prochaine-
ment obtenir l'équilibre financier de l'ex-
ploitation en assume tous les risques.
Courrier île l'Algérie
00
La vie économique
Le Conseil supérieur a émis le vœu que
T administration mette à l'étude un projet
tendant à ce que toute nomination ou toute
mutation dans le personnel des officiers mi-
nistériels soit soumise à une taxe qui aurait
pour base le produit net de l'Office.
Cote des céréales dressée par la Cham-
bre des courtiers : Blé tendre jusqu'au 5
juillet, 80 fr. ; du 6 au 15 Juillet, 78 fr. ;
.-du 15 au 31, 77 tr. ; dur colon, du 1er au
15 juillet, 81 fr. ; du 16 au 31 juillet, 78 fr.;
avoine, livraison prompte, 47 fr. ; orge,
oofton juiiïlet, 4.1 fr. ; orge indigène, 40
frairucs ; lèves, 67 fr. -
Mercuriale des viandes du 2 îuillet =
Boeuf, Je kilo, poids mort, 4 fr. 40 ; poids
vivant, 2 fr. 20 ; taureau, poids mort, 3
francs 80 ; vivant, 1 fr. 90 ; veau, 3 fr. 80
et 1 fr. 90 ; mouton, 4 fr. 80 ; agneau, 4
francs 50 ; chèvre, - fr. 40 ; porc, 5 fr. 50.
Les événements et les hommes
Un orage d'une violence inouïe s'est
abattu le 26 juin dernier sur Beni-Ounif de
r, iguig, et ses environs. Une - véritaJble
Figuig, d'eau et de grêle n'a cessé de tom-
trombe d'eau et de ffm.le n'a cewé de tom-
ber pendant une heure et demie, transfor-
mant les oueds en véritables fleuves.
Dans le ksar et la palmeraie les dégjâts
sont importants : un grand nombre d'ani-
maux ont été emportés, des palmiers arra-
chés, les ouvrages d'irrigation détruits, les
jardins dévastés, les murs démolis.
C'est un véritaible désastre pour la petite
population-, déjà indigen.te du ksar ; nous
espérons que des secours seront accordés
à ces malheureux si durement éprouvés.
La piste de Figuig, que notre chef de pos-
te avait transformée récemment -en vérita-
ble route ferrée a sulbi d'importantes dé-.
gradations, et il sera nécessaire de la re-
faire dans une bonne partie de sa longueur.
Jeudi dernier a eu lieu l'élection du
bâtonnier de l'Ordrei des avocats du bar-
reau d'Alger.
M° ,Bey a été proclamé élu par 90 voix
sur lÜ9 votants.
La première escadrille du 1groupe
d'aviation d'Afrique en garnison à Hus-
sein-Dey, sous les ordres du lieutenant Ma-
riotte, vient d'accomplir ie voyage Alger-
Or an et retour dans d'excellentes condi-
tions.
-- -.-
Ce vol de groupe, particulièrement réussi,
eut lieu dans une formation de combat im-
peccable tant à l'aller qu'au retour.
Les avions qui ont pris part à ce raid se
sont superbement comportés. -
La performance effectuée au retour est à
signaler, Oran-Alger en deux heures.
Courrier de la Tunisie
8D
La vie économique
Les semouleries de Tunis et de l'inté-
rieur qui avaient suspendu depuis long-
temps déjà leur fabrication, par suite du
manque de blé dur, vont rouvrir leurs por-
tes.
Le blé dur, en effet, commence à arriver,
sur les marchés et est rapidement enlevé
par les minotiers qui au fur et à mesure
des arrivages s'empressent de constituer
leurs stocks.
La campagne des céré'ales ne battra
d'ailleurs son plein que dans. la deuxième
quinzaine de juillet, c'est-à-dire lorsque la
moisson sera terminée -et que tous les fel-
lahs s'emploderont aux battages.
-- On continue à s'occuper activement à
la Direction générale des Travaux publics,
du projet de creusement du canal de Ker-
kenna, entre -ces lies et la cAte, pour éviter
aux navires se rendant à Sfax le long dé-
tour d'environ 40 milles qu'il leur faut faire
en contournant les Kerkenna.
Des pourparlers vont être engagés dans
ce but avec une grande compagnie fran-
çaise de dragages.
Le mouvement des céréales commence
à se faire sentir. 'Quelques lots de fèves et
d'orge ont été amenés * ces jours-ci sur les
quais du port, puis embarqués à destination
de l'Angleterre et de Malte.
Ce n'est là. toutefois au'un début. Le
grand mouvement des expéditions se pro-
duisant seulement vers le 15 juillet, ainsi
que cela se produit d'ailleurs les années
de bonnes récoltes.
Cours cotés à Tunis le 1er juillet :
Viande sur pied : bœuf, 90 à 150 fr. ; mou-
ton, 1CO A 170 fr.; porc, 390 à 420 fr.; peaux
sèches : bœuf, 050 fr.; mouton, 450 fr.; chè-
vre, 1.000 à 1.100 fr.; lames en suint, 475 à
480 fr.; blé : tendre, 84-fr.; dur, 85 fr.; orge,
40 à 41 fr.; avoine, 48 fr. 50 ; huiles d'olives,
1re pression, 450 à 460 fr.; 2° pression, 420
à 450 fr.; vin .(le degré pris à la propriété) :
rouge, 1er choix, 5 fr. 25 à 5 fr. 50 : 2° ehoix,
4 fr. 25 à 4 fr. 75 ; blanc, 6 fr. à 6 fr. 50.
M. Lucien Saint, Ré'sident général, a
reçu en audience divers Caïds de l'intérieur,
dont certains ont eu de nouvelles affecta-
tions. Il s'est entretenu avec Si Mohamed )
Mzali et Si Taïeb ben Redieb, désignés pour
Medjez-el-Bab et Djerda, des questions qui
intéressent leurs nouveaux postes.
Au cours de cette audience, il a accordé
à ces deux Caïds et à Si Lahbib Djellouli,
Crud de Kairouan, la. cravate du Nichan-
Iftikhar.
Les événements et les hommes
Les personnalités qui accompagne-
ront le Ben de, Tunis et le résident général
dans leur voyage en France sont définiti-
vement les suivantes :
Le commandant Courtot, chef du cabinet
militaire du résident général ; le prince Az-
:;ed.irw, fils ainé du ben ; le prince La-
mine, fils cadet du beii de Tvnis : M. Mus-
tapha Dinguizli, premier ministre ; le uéné-
ral Hamide Meglwrbi, le générai de
la- garde Zaccaria ; le colonel de la
garde Zaccaria ; le docteur Locy ; le com-
mandant Dfevet. chef de lu mission mili-
taire française en Tunisie ; un aide de
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