Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-06-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juin 1923 26 juin 1923
Description : 1923/06/26 (A24,N95). 1923/06/26 (A24,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411025k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-QUATIRIEME ANNElE. - N° 95 1 LE NUMERO : 15 CENTIMES MARDI SOIR, 26 JUIN 19ê3
- - N & 1 02
e s A i 1 zi
Les Annales Coloniales
-. - JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES puBLds PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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- -La-contribution' militairB ilfITnnocmne
-La i 1 ai-- re go ITù ffëc -à l.ue
.t..
Si les Colonies doivent contribuer pour
une très large part au relèvement économi-
que de la Métropole, il ne faut cependant
pas que ce soit à leur détriment. Nous avons
U! dans les Annales Coloniales du 18 juin
1923 combien les augmentations considéra-
bles que la Commission, sénatoriale des Fi-
nances avait envisagées pour les contributions
militaires risqueraient d'arrêter l'essor éco-
nomique de l'Afrique occidentale. Le bien-
fondé de cette proposition ne parait même
pas très bien établi.
Il s'agissait,- pour la Fédération ouest-
africaine, der porter la contribution actuelle
de 1 à * millions, celle de Madagascar serait
portée de 700.000 francs à. l mnhon.
C'est un peu analogue à ce qui se passait
jadis dans les régiments; quand une com-
pagnie avait réalisé, pai sa bonne gestion,
des économies (un boni important), on les
lépartissait entre les autres compagnies. Le
mal n'était quie relatif, puisqu'il s'agissait
d'un même régiment, A l'impôt exagéré du
sang, 'la Haute assemblée veut ajouter pour
l'A. 0. F. un concours financier triple; le
ministre des Colonies après le gouverneur
général d'hier et celui d'aujourd'hui de l'A.
O. F., a élevé une protestation indignée.
En ce qui concerne 'l'Indochine, c'est bien
plus grave. La Commission financière du
Sénat avait décidé de porter de 13 millions à
30 millions (trente millions) la contribution
de la Fédération indochinoise aux .dépenses
militaires, soit une augmentation de 130 0/0.
Nos Pères Conscrits ont-ils donc agi à la
légère que nous entendons de tous côtés les
protestations les plus énergiques? Ils passent
cependant pour des sages entre les sages,
C'est sur la foi de renseignements, d'étu-
des sérieuses, prétendent-ils qu'ils ont fixé
ces augmentations' qui ne mettront pas énor-
mément d'argent dans les caisses de l'Etat,
et qui grèveront lourdement nos grands gou-
vernements coloniaux.
L'erreur, qu'on peut, à bon dioit, taxer de J
colossale commise par la susdite commission
des Finances, est due à ce que, sur des ren-
seignements inexacts, - elle a été - amenée à
s'exagérer la'situation, la prospérité de la
situation linancière de l'Indochine, d'une
part, et, par ail'leurs, à diminuer la part
prise par le budget indochinois aux charges
militaires assumées par l'Etat.
On a présenté aux Commissions financières
des deux Chambres un' tableau comparatif
des prévisions budgétaires et des comptes
définitifs qui ne répond pas à la réalité des
choses, parce que, pour l'établir, on s'est
basé sur les chiffres des budgets ordinaire et
extraordinaire réunis," alors qu'il convenait,
pour avoir une idée exacte de la situation,
de ne tenir compte que du budget ordinaire.
Le budget extraordinaire n'est alimenté, en
effet, que par des prélèvements sur la Caisse
de réserve ou par des fonds d'emprunt.
En 1920, au 'lieu d'un excédent de
1.377.000 piastres, le budget général a ac-
cusé un déficit réel des recettes normales,
s'élevant à 298.000 piastres. En 1921 et
1:922, les excédents réels ont été respecti-
vement de 299.000 et de 3.865.000 piastres
contre 16.748.000 et 11.219.000 piastres
d'excédents fictifs ou purement accidentels
annoncés.
En ce qui concerne 'les budgets ordinaires
locaux, ils n'accusent des excédents, dans
r ensembl, que grâce à l'importance des
subventions qui leur sont allouées par 'le
Gouvernement général.
Si nous examinons la situation des Cais-
ses de réserve de l'Indochine au 6 mai 1923,
nous remarquons que la Caisse de réserve
du budget général accuse en numéraire une
somme de 13,187.000 piastres entièrement
engagés pour travaux en cours. Parallèle-
ment, l'évaluation du portefeuille a été ef-
fectuée en francs, d'après les cours cotés en
Bourse au 31 mars, et est de- 88.375.000
francs.
Quant aux Caisses de réserve des budgets
locaux, exception faite pour la Cochinchine,
les sommes qui y figurent en numéraire sont
relativement peu importantes et sont enga-
gées pour des travaux en cours, dans une
proportion qui n'a pu être exactement déter-
minée.
Quant aux dépenses militaires et de sou-
veraineté ou d'intérêt intercôlonial, 15,5 0 /0
des recettes ordinaires du budget général y
sont affectés, et 13,2 0/0 des recettes ordi-
naires sont affectés aux seules dépenses mi-
litaires évaluées en francs. Ces dépenses
militaires s'élèvent à -58.500.000 francs.
En 1923, les dépenses militaires prévues
au budget colonial n'atteignent pas- tout à
fait 84 millions ; mais l'Indochine prend, en
outre, à sa charge, une série de dépenses
militaires s'éleraht à 5.405.380 piastres (soit
au cours de 8 francs, 43.200.000 francs).
Les dépenses militaires en Indochine s'élè-
vent ainsi à 84 + 43 millions, soit 127 mil-
lions de francs environ. En tenant compte
de la contribution obligatoire, 'l'Indochine
évite donc 58,500.000 francs de dépenses à
la Métropole, soit les 46 0/0 des dépenses
réellement effectuées.
On a obiecté que si le chiffre de la contri-
butioTh militaire s'était élevé en francs dans
des proportions assez considérables depuis,
1913, le chiffre absolu de la contribution en
piastres avait diminué depuis cette dernière
date.
Cette assertion n'est pas exacte, car la
contribution militaire évaluée en piastres a
«
passé de 5.2 7 6. 000 en 1913 à 7.313.000 en
1922, et que-les prévisions budgétaires pour
1923 atteignent 7.977.000 piastres.
Il résulte donc de ces chiffres que cette
contribution n'a pas seulement été augmen-
tée d'une façon relative en francs déprécias,
mais s'est accrue. d'une façon jWsÓlue en
piastres, quel qu'ait été le cours de cette der-
nière monnaie.
Nous voyons donc combien une telle élé-
vation de la contribution militaire de l'In-
dochine aurait été peu justifiée et qu'il y
avait lieu de mettre les choses au point.
Il serait inopportun d'amener une impor-
tante perturbation dans l'exécution des pro-
grammes économiques de l'Union indocbi-
noise.
La contribution actuelle, nous venons de
le démontrer ,nous paraissait tin maximum
qu'elle n'aurait pas dû dépasser sans com-
promettre gravement son avenir économique.
L'Indochine tient dans la « collectivité im-
périale » la place que son importance doit
raisonnablement lui assigner.
M. Albert Sarraut en était tellement con-
vaincu que c'est avec une belle crânerie que
dernièrement, devant 200 personnes, il a
nettement indiqué quelle serait sa ligne de
conduite. Il a affirmé sans ambages qu'il
ne resterait pas cinq minutes ministre des
Colonies si, demain, le Sénat confirmait la
décision de sa - Commission des Finances. Il
y a trop longtemps que 1 honorable ministre
fait partie d'une combinaison ministérielle
pour s'associer à une politique qui mettrait
en échec le développement de nos colonies,
qui doit si grandement concourir à la pros-
périté et à la sécurité de la Métropole.
Cette déclaration a eu une grande influen-
ce sur la nouvelle rédaction de la Commis-
sion. L'attitude aussi énergique de M. Al-
bert Sarraut lui a .valu d'avoir pour lui mes
collègues du Parlement, soucieux de sauve-
garder les intérêts de notre empire colonial.
Le Sénat eut, en effet, à délibérer sur des
augmentations plus raisonnables et 1 Jnrlo-
chine ne fut inscrite que pour une contribu-
tion de 18 millions de francs. Mais ce chif-
fre ne saurait être que provisoire, les argu-
ments que j'ai exposés plus haut conservant
toute leur valeur. Nous ne pouvons douter
que la France n'ait comme objectif une di-
minution constante de ses charges militaires,
laquelle entraînera de piano la réduction de
la.contribution des colonies aux dépenses mi-
litaires qui leur rendra les disponibilités
1 sans lesquelles elles ne pourraient répondre
à l'espoir que nous avons en elles.
Edouard Néron,
Député de la Haute-Loire.
Rapporteur général
de la Commission' des Douanes.
A la Chambre de Commerce
de Casablanca
0
Au fours de l'à séance du 11 mai dernier,
la Chambre de Commerce de Casablanca a
déploré qu'en ce qui concerne sa politique
au Maroc, l'administration du Protcclurat
utilise deux poids el deux mesures, pour
l'exécution des grands Ira vaux.
C'est sur cette base que la Chambre s'es-
time non salisuaile des explications don-
nées par M. le Directeur des Travaux pu-
blics, concernant la continuation des tra-
vaux du port de Mnzagan dans les condi-
tins incriminées par elle. Les prétextes in-
voqués par le GOllvrnemeBt n'empêchent
nullement que la première Société adjudi-
cataire ait contracté de grosses dettes sur
la place de Casablanca même. Si donc le
Gouvernement se désintéressait de cette
circonstance an point de ne pas exiger le
paiement de ces dettes, par la Société affi-
liée, comme première condition d'accepta-
tion à la succession, fi aurnit dû. au moins,
prendre la responsabilité du découvert en
question, car il est bien évident que ce ne
sont pas des firmes de ce genre qui conLri-
hueront à la fortune marocaine.
*
* #
A plusieurs reprises, depuis son installa-
lion, la Chambre a demandé au Gouverne-
ment de lui procurer les ressources propres
qui lui sont indispensables, soit au moyen
d'une taxe sur les passpgHs, tant à l'em-
barquement qu'au débarquement, .-soit an
moyen d'un prélèvement de 1/10 sur le
principal des patentes. Le premier moyen
a. été ensuite abandonné en faveur du se-
cond, et. pour que le contribuable n'ait à
supporter aucune charge supplémentaire,
ila Chamïbre s'était engagée à couvrir, avec
ces ressources, les frais de gestion de l'Of-
fice Economique, qu'elle absorberait impli-
citement.
Le Gouvernement était, d'accord sur ce
point, puisque M. le maréchal Lyautey
avait publiquement et très nettement an-
noncé que d'Office Economique serait remis
à la Chambre quand son président en fe-
rait la demande.
Or, comme d'une part, le principe du rat-
tachement de cet organisme précédemment
accepté, est aujourd'hui contesté par le
Protectorat, et que, d'autre pari, la Cham-
bre ne peut vraiment plus fonctionner avec
les subventions actuelles, ii importe de
prendre une décisin concernant la suite à
donner à la question.
La discussion s'engagea, puis il fut dé-
ridé que MM. Chapon, Paillas et Mespoulet
assisteront M. Andrieux dans les démar-
ches qu'il doit entreprendre incessamment
auprès des membres du Gouvernement qua-
lifiés pour donner à la Chambre la solu-
tion dont elle. a besoin.
En A. E. F. !
----G-O--
Nous avons en récemment-
la bonne fortune d'enten-
dre M. Carde à la Com-
mission des Colonies, et
son optimisme réconfor-
tant au sujet de Vavenir
économique du Cameroun
nous a fait le plus grand
plaisir.
Il est profondément regrettable que notre
Afrique- éqnatoriale naît point les mêmes rai-
sons de nous crier ses espoirs.
Et cependani, elle possède à V heure ac-
tuelle, à sa tête,- un chef énergique et volon-
taire, (lui tait là-bas d'excellente besogne. ̃
Alais que peut M. Aicgagneur contre tin
état de choses vraiment déplorable? Pour
Loi. EL F. la question grave est celle de la
dépopulaÜoll. Les indigènes y « fondent »
littéralement, et l'on se demande si, dans
vingt ans, certaines parties du Gabon, par
exemple, ne seront pas devenues désertiques.
La densité de la popidation atteint à peine
un habitant par kilomètre carré. Or, la mor-
talité infantile y est d'ciiviroii 60 0/0, "et chez
les adultes, elle varie, atteint 30 o/o.
M. Au gagneur a fait des efforts inouïs
pour organiser la lutte contre la maladie du
sommeil. Mais les moyens £ action lui man-
qllC/lt, Il faudrait làbas dix fois plus de
médecins qu'il y en a.
Quant aux mesures politiques protus à
combattre les épidémies qui ravagent la co-
lonie,, on n'en prend alfCllllC. l'indig¿¡Ic du
Gaboll est un nomade qui passe la plus
grande partie de son temps dans les campe-
ments de chasse ou de pêche, et c'est là sur-
tout qu'il contracte la maladie du sommeil.
car la forci marécageuse est la région d'élec-
tion de la tsé-tsé.
Or, les administrateurs sont cou pic te m eut
désarmés contre Vindigène qui oppose la
joreCi d inertie et la mauvaise volonté à tou-
tes les mesures d'hygiène qui, à la longue,
constitueraient un obstacle à la dépopulation'.
Leurs pouvoirs disciplinaires ont été si ré-
duits que Von peut presque affirmer qu'en
A. E. F., c'est Vindigène qui.,, gouverne.
J en connais un dans la brousse congolaise
qui s'efforce par tous les moyens légaux d'ob-
tenir dans sa circonscription que les indigènes
abandonnent leurs cases. Partout, il a prati-
qué la politique d'apprivoisement el de per-
suasion, et pourtant., il a cchoué. Que f aire 1
avec des gens qui fuient dans la brousse
pour se soustraire aux travaux imposés dans
leur seul intérêt1
Cent fois, les administrateurs responsables
j ont posé la question au chef-lieu. On leur
répond, par les habituels clichés administra-
tifs.
Cette politi que-là ou nous conduina-t-clleï
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Ilaute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
Le séjour du bay ae Tunis à Paris
u
C\'s!l le 5 juillet prochain que le bey
de Tunis, S. A. Mohammed el Habib, dult
s'embarquer a Rizerie sur un navire de
guerre pour venir, ainsi que nous l'avons
annoncé, faire on France un voyage offi-
ciel de quelques semaines.
Par une heureuse coïncidence, Moham-
med el HabiJ), qui débarquera le 6 à Mar-
seille, où il passera deux jours, puis s'ar-
rêtera vingt-quatre heures à Lyon, avant
de gagner la capitale, arrivera i Paris le
jour i.umijvei(siaiVe de son accession au
tïrône. Il y aura, en effet, exactement un
an, le 11 juillet, qu'il a succédé à son cou-
sin germain, Mohamed en Nacer, comme
quatorzième souverain de la dynastie hus-
seiriite et s'est installé à Tunis-dans le pa-
lais de la Marsa. Cette coïncidence lest
évidemment pas due au hasard : c'est cef1
tainemenl à dessein et pour donner une
nouvelle preuve de son amitié loyale et
dévouée pour la France que le bey a vou-
lu commémorer cet événement à Paris, en
tendant visite au Président de la Républi-
que. Il y a là, de .sa. part, une attention
extrêmement délicate et qui sera juste-
ment appréciée, comme sa. 'pieuse pensée
d'aUer, dès le lendemain, saluer la tombe
du Soldat inconnu.
Voici le programme complet du séjour
en France de S. A. le bey de Tunis :
Le 11 juillet, arrivée à Paris ; le. 12, vi-
site au Président de la République et au
président du Conseil, et probablement soi-
rée de gala à l'Opéra ; le 13, visite à la
tombe du Soldat inconnu, à l'Hôtel de
Ville et à la mosquée ; le 14, revue et dé-
jeuner à l'Elysée ; le 15, visite au musée
du Louvre, au tombeau de Napoléon, à la
Tour Eiffel et à son poste de télégraphie
sans fil.
Le 16 juillet, promenade à Versailles;
le 17, aéroport de Villeneuve-Orly ; le 18,
déjeuner à Rambouillet ; le 19, départ dans
la soirée pour Toulouse.
DEPART .1
M. Carde, Gouverneur Général de l'Afri-
que Occidentale Française, rejoindra Dakar
dans les premiers jours du mois prochain.
Il quittera Paris le 1er juillet, par le train
de 10 h. 30, partant de la gare de Lyon vers
Clermont.
AU _S|NAT
- 00
DEBATS
La contribution des colonies
La nouvelle rédaction de la Commission
est ainsi rédigée : « La contribution des co-
lonies aux dépenses militaires qu'elles occa-
sionnent à l'Etat est fixée pour l'exercice
11)23 à la somme de 20.850.000 francs, ainsi
répartie par colonie : -
Indo-Chine 18.000.000 francs ;
Afrique Occidentale 1.600.000 francs ;
Madagascar 1.000.000 francs ;
Mari inique ICO.000 francs ;
Guadeloupe 75.000 francs ;
Réunion 75.000 francs.
La contribution des Colonies aux dépen-
ses militaires qu'elles occasionnent à l'EtaL
est fixée, puur d'exercice 1924 à la somme
de 23.050.000 francs ainsi répartie par co-
loni.es :
Indo-Chine 20.000.000 francs ;
Afrique Occidentale 1.800.000 francs ;
Madagascar l.OOO.'OOO francs-;
Martinique 100.000 francs ;
Guadeloupe 75.000 francs ;
Réunion 75.000 francs.
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies.
Je me rallie au texte nouveau de la Commis-
sion. Elle avait d'abord proposé d'augmenter,
dans des proportions considérables, la contri-
bution des colonies. Les chiffres passaient, pour
l'ilndo-Chine .de 13 a 30 millions ; pour l'Afri-
que"4 occidentale. de 1 fi 3 millions ;pour Mada-
gascar, de 700.000 à 1 million.
(Juclque disposé que je sois à entrer dans les
vues de la Commission, j'ai considéré qu'il
était impossible d'accepter les chiffres propo-
sés. car ils déséquilibreraient en cours d'année
les budget coloniaux. Je remercie la Commis-
sion de s'être ralliée à mon point de vue. J'es-
père oblenir des colonies qu'elles accepteront
les cl n Tires que nous avons ainsi arrêtés de
('OllCl"¡'l. [Très bien.)
M. Le Rapporteur ijéni'ral. Je remercie M.
le minislrc de l'esprit de i_-on<-ilialton dont il u
lUIL preuve. La loi du 13 avril J900 a donné
aux colonies leur cliarle mililaire et'sociale. En
échange des libertés qu'elle leur accorde, nous
leur avons demandé de contribuer aux charges
nnlilaires de la France.
Je rappelle, en oui 10, qu'en J913, j'ai de-
mandé au Sénat qu'elles participent à l'im-
pôt du sang. Et pendant la guerre, njousi
avons vu des bataillons de coloniaux partout où
l'on se sacriliail pour la France. (Applaudisse-
ments.)
1 Excuse/.-moi d'invoquer ces souvenirs et de
rappeler l'onnHpn qui a élreint mon cœur,
lorsque, lors de mon voyage dans la vieille co-
I lonie que je représente, j'ai entendu acclamer
hotre pays. (Applaudissements.)
Mais à côté de l'égalité du sang, il y a
l'égalité devant les charges financières. Noï
colonies doivent .rembourser une partie des sa-
crifices qui ont été consentis par la mère pa-
irie en leur faveur. La situation de l'Indo-Chiue
et de l'Afrique occidentale est particulièrement
brillante. Il n'y a donc rien d'excessif à leur
demander un léger saorilice supplémentaire.
C'est d'accord avec M. le ministre des Colo-
nies que nous avons arrêté les chiffres que
nous vous demandons d'adopter. (Très oien !)
Fiant donné ce qui a été dit dans une cer-
taine presse, je tiens a dissiper les nuages qui
existent entre la France d'outre-mler et la
France continentale. (Applaudissements.)
En échange de la collaboration que nous at-
tendons des colonies, nous leur donnons l'as-
surance ae nos scnlituenls de fraternité. (Vits
applaudissements.)
M. le Président. Je suis saisi d'un amen-
dement de M. Dominique' Delahaye tendant à
réduire à 15 millions la contribution de l'Indo-
chine.
M. Dominique Delahaue. 11 ne suffit pas
de faire l'éloge de nos colonies : il faut aussi
songer à ce qu'elles ont pavé et à ce qu'elles
doivent payer.
Avant la guerre, l'Indo-Chine versait une con.
tribution dc II millions de francs-or. Elle vous
offre aujourd'hui US millions, dont 15 millions
de contribution. 43 millions de charges mili-
taires, 10 millions puur dépenses de souverai-
neté, assistance, consulats, etc.
Doit-on la charger encore sans consulter les
assemblées locales ? Je ne le pense pas.
Cela dit. je retire mon amendement et je me
rallie aux nouvelles propositions de la Com-
mission.
L'article -19 est adopté.
Les articles 50 à 58 sont adoptés.
La suite de la discussion est renvoyée à la
prochaine séance.
Le budget de Madagascar
Par décret du 19 juin, publié' au Journal
dUiciel de la République du 2'3 du même
muis, est approuvé le budget local de Ma-
dagascar eL dépendances pour l'exercice
1923, arrête en recettes à la somme de 72
millions 665.500 francs et en dépenses à la
somme de 72.165.500 francs. -
Sont également approuvés le budget an-
nexe de l'assistance médicale, arrêté en re-
cettes et en dépenses à la somme de 7 mil-
lions 273.991 francs, et le budget annexe
des chemins de fer, arrêté en recettes et en
dépenses à la somme de 10.521.500 francs.
La situation financière de la Grande 116
et de ses dépendances est donc satisfai-
sante. Mais il convient de noter que l'excé'-
dent de recettes du budget local provient
principalement du relèvement des impôts
directs et des taxes de consommation ainsi
que du rétablissement des droits de. sortie
dont certains produits avaient été exonérés
en 1922.
Ces ressources serviront à l'exécution des 1
travaux d'ordre économique en cours.
Si une bonne administration a permis de
faire quelques économies, ce n'était certes
pas une raison suffisante pour accroître ses
charges par une contribution exagérée (un
million) aux dépenses militaires de la Mé-
tropole.
LE TAUX DE LA PIASTRE
–0–
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au Ministre des Co-
lonies qu'à, la date du 24 juin 1923 le taux
officiel de la piastre était de 8 fr. 25.
- _o. Pour les fumeurs -.-. -
---0-0--
Les J oumal officiel vient d'apportee aux
discip,les de Bastos. de bonnes nouvelles.
Quelques cigarettes vont voir leur pirix
de vente abaissé. C'est ainlsi que, colmme
au théâtre, on va réduire les « Entr' actes ».
nos « Favorites » nous coûteront moins chè-
res, et, sans posséder un harem, chacun
pourra s'offrir d'es « Sultanes ». Mais ce
qui va , ravir les amateuirs de tabac africain,
c'est d'apprendre que les cigarettes^ si douces
et si parfumées d'origine algérienne et de dé-
nominations dliverses (Algériennes, Berbères,
Blidiennes, Mauresques, Oranaises, etc.)
vont être vendues* meilleur marché.
Le stock existant sera liquide par un,
abaissement de 1 fr. 20 à 1 franc du prix du
paquet de 20 unités.
Allons, tant mieux !
La frappe de la monnaie
pour la Tunisie et le Maroc
--0-0--
Le dernier bulletin de statistique des Fi-
nances nous fait connaître qu'au cours de
l'année 1922, la Monnaie a effectué pour le
compte de nos diverses cotonies, les fahrka-
tions suivantes :
A la demande du Gouvernement tunisien,
il a été frappé*8.396.361 pièces valant 7 mil-
lions SW.Syft fi'. 50, comprenant lOti pièces
en or de 20 francs et de 10 .francs et 2.009
pièces en argent de 2 francs, J franc et
0 fr. 50. Le surplus était constitué par des
jetons en bronze aluminium de 2 francs, 1
franc et 0 fr. 50. L'or et l'argent sont habi-
tuellement frappés à l'occusion du millésime
de l'année arabe.
-- - - ,.
̃Pour le Maroc, la Monnaie a la lyrique :
7.823.880 pièces vahmt 2.596.928 francs com-
portant 1.727.002 pièces (le 25 centimes en
bronze de nickel, l.(HJ5.270 pièces de 0 l' L'. 10
et deux millions de pièces de 0 fr. 05 en
hrnnï.¡, enfin N'37.093 jetons de 1 franc et
2 lïaïK-s et 2.253.91.5 de 0 fir. 50 en nickel.
L9 ioiaine calaBialffiamip s'amlt,.
00 -
C'est notre spirituel confrère le Merle
Blanc (siffleur et persifleur) qui nous an-
nonce ainsi celle nouvelle annexion bntan-
I nique :
Jes journaux spécialises dans les œuvres
de protection de l'enfance on déjà parlé à
plusieurs reprises du jeune astrunome nn-
filais William Nelson rbboll, âgé de seize
ans seulement, qui, au mois de mars der-
nier, d¡JrOI.l.vrit i'ctoile. Déla de la Baleine.
Malgré la surveillance étroite dont il est
riibjrl depuis relie époque, le jeune phé-
nomène vient de 'l'écirliocr en découvrant
une nouvelle comète dans la constellation
du Dragon.
On ignorsi^encore quelles sanctions se-
ront iirises à l'égard de l'incorrigible petit
curieux. Quant à la nouvelle comète, elle
a élé immédiatement annexée au domaine
colonial britannique.
EN ETHIOPIE 1
Le centenaire de Pasteur
Une conférence sur la « Vie et l'œuvre de
Pasteur », donnée en commémoration du
centenaire de l'illustre savant par M. le
Docteur Mouzels, directeur de l'hôpital Mé-
nélik 11, a eu lien le 27 mai, dans la salle
du Cercle Européen d'Addis-Abeba, sous le
patronage de l'Alliance française.
- Son Altesse Impériale le Ras Tûffûri, h-
ritier du Trône d'Ethiopie, qui avait accepté
la présidence d'honneur de cette conférence,
a tenu à rehausser par sa présence, l'éclat
de cette solennité. Elle était accompagnée
par le Dedjaze Gabré Sellasié et de nom-
breux dignitaires éthiopiens. M. CI Russel,
ministre de Grande Bretagne, doyen du
corps diplomatique ; M. Maochioro VivaJha,
ministre dltalie ; M. Boucoiran, chargé d'af-
faires de France, le personnel des Légations
alliées, ainsi que la Coilonie française et de
nombreux membres des colonies européen-
nes d'Addis-Abeba, assistaient à cette réu-
nion.
La distribution des insignes au profit
des laboratoires a rapporté plus de 2.600 fr.
qui seront envoyés au Comité présidé par
M .le Maréchal Foch.
Le Comité des Fêtes de Dirré-Daoua
avait organisé le 26 mai une soirée au pro-
fit des laboratoires.
Le programme comprenait une séance ci-
nématographique -avec distribution d'insi-
gnes, suivie d'un bal qui se termina à une
heure assez avancée de la nuit. Le produit
de cette soirée a rapporté la- somme de
:l.Ol fr. 20, qui sera versée au siège cen-
tral de l'œuvre.
- Au Siam
La population du Siam s'élève à 9 mil-
lions 22LQÔ0 habitants répartis en 17 cer-
cles comprenant : 78 provinces, 409 dis-
tricts et 5XM2 communes. La densité est
d'environ 18 habitants au kilomètre carré ;
l'accroissement annuel ressort à 11 pour
1.000.
La superficie est de 484-.128 kilomètres
carrés ; le cercle le plus étendu est celui de
Bayab (93.882 km2)i et le plus petit celui
de Chandaburi (3.309 km 2). Le cercle de
1 Krung Deb a une densité de 2.14 habitants
au km2, celui d'AyLicl-li\-a 37 de Cli-aiida-
buri, -il*.celui d'Ayud-hva 37. de Chanda-
Le coût des produits a alimentation, de 1
LOO. en 1914, a atteint 181 en 1920-1921 pour ̃
redescendre à 150 en 1921-1922. Les IDOÎS- I
sons sont montées à l'indice 306 en 1918-
19 pour tomber en 1921-22 à 253 : les tis-
sus de colon importés à 284 en 1919-20 et à
235 actuellement. L'essence a atteint 244 en
1919-1920 et 20i en 1^21-22. La moyenne de
prix du riz blanc a été en 1922 de 7 ti-
caux 51.
"Courrier de l'Algérie
00
La vie économique
Du li-t au 22 juin dernier, les navires
faisant le service de l'Afrique du Nord put
lapolrté à ^Marseille 51.068 annulions, 912
bœufs, 7. veaux, 1.460 porcs, 273 -chevaux
14 ftnes et 2.094 lonnes de vin.
La situation agricole est excellente
en Algérie, les averses tombées dernière-
ment ne pouvant qu'eue profitables aux
céréales.
Le rendement probable à l'lied tare sara
dans la région pour l'orge de 15 à 20 quin-
taux ; pour le blé de 12 à 15, pour les
avoânes de 15 à 19.'
Avant la guerre,, le blé wagons départ,
était livré à -raison de 30 fr. le quintaJ,
l'orge 18 francs.
Les céréales rentrées, il est à prévoir,
les cours étant stabilisés, que le blé se
vendra 75 fr. le quintal, l'orge 39 francs.
Les événements et lès hommes
Le nofnimé Mohamed Kaddour, du 5e
/régiment de livaiilleulrs, originaire du
doiîSCT Ai-bail, terril-oire de Géryville, as-
sassiné le 18 courant par deux détenus,
vient d'être trouvé ligoté à un arbre.-
La justice, qui s'esL transportée sur les
lieux, informe.
✓
Courrier de la Tunisie
La via administrative
La deuxième session des conseils de
région est close. M. Saint a tenu à assister
à plusieurs séances, ainsi que le décret or-
ganique lui en donne le droit. Il a présidé'
successivement les conseils du Kef, de
Sousse, Sfax, Bizerte et Tunis. l'l a ,pu ainsi
prendre contact avec ces nouveaux orga-
nes de centralisation et s'entretenir avec
les élus des régions. Le Résident général a
pris la parole dans chacun de ces conseils.
Il a développé les idées qui l'ont guidé dans
la création des conseils de région. Jus-
qu'aux décrets de juillet 1922, les popula-
tions du Protectorat s'adressaient toujours
à mat. C'était l'Etat qui faisait tout. Il
n'est plus possible de continuer dans cette
-- - -
voie, Les consent de région ont été' insti-
tués pour que le Gouvernement soit exac-
tement renseigné sur les nécessités écono-
miques et administratives de la région,
mais aussi pour prendre une part de la
charge du budget central pour déconges-
tionner le grand Conseil.
Résumant d'un mot la tâche qui s'im-
pose aux conseils la Résident général a dé-
claré qu'il s'agit .pour eux de dresser un
inventaire raisonné et pratique des besoins
de la région. L'inventaire dressé, il sera
temps alors d'examiner l'organisa lion et la
constitution d'un budget prévu par le dé-
cret constitutif, budget permettant la réa-
Usa lion successivement et dans l'ordre
d'urgence de tous les travaux et de toutes
les dépenses dont la nécessité aura été -
reconnue. Le budget des conseils de région
n'est pas un budget rigide. M. Saint l'en-
visage plutôt comme une caisse régionale
alimentée, d'une part, par une contribution
fixe demandée à tous 'les contribuables et
qui servira à faire face à tous les besoins
permanents de la région ; d'autre part, par
une contribution variable fixée chaque aïi-
née par l'assemblée et proportionnellement
: la richesse de chacun au cours de l'an-
née écoulée. Le Résident général a signalé
enfin que le budget de l'Etat déchargé en
partie par des budgets régionaux pourra
remettre à ces derniers certains crédits
correspondant aux charges disparues–
Lps membres des conseils de région, tant
indigènes que Français, se sont vivement
intéressés aux débals qui. viennent d'avoir
lieu. Ils reconnaissent combien leur rôle
dans ces assemblées contribuera à les
éduquer et leur permettre ainsi de colla-
borer de plus en plus utilement avec les
autorités du Protectorat.
L'accord a été complet entre tous les dé-
1.¡'gl1éSe aussi bien dans les commissions
qu'en séance plénière.
La vie économique
La rêcolle des lièges dans les forêts
de KI roumiric, est poussée avec activité :
on estime qu'elle sera terminée vers Ha fin -
du mois de juillet.
La mise en vente de cette récolte aura
lieu fin septembre nu dons la première
quinzaine d'octobre.
Rapports et Décrets
--0+-
Décret en date du 25 juin 1923 en vertu du-
quel le cinquante-cinquième tirage des
obligations de l'emprunt de 80 millions du
protectorat de l'Annam et* du Tonkin au-
ra lieu dans l'une des salles du minis-
tère des Finances, le 2 juillet 1923, à dix -
heures et demie du matin.
A ce tirage, il sera extrait de la roue 65
bulletins de série représentant 6.500 obliga-
tions remboursables n partir du 1er août 1923.
Une Commission est constituée à l'effet de
procéder aux opérations de tirage.
Sont nommés membres de cette Commis-
sion :
MM. de Mouv, directeur du mouvement gé-
néral des fonds, président ;
Nadaud, caissier payeur central ;
Simon, contrôleur central du Trésor ;
Bonvallet. sous-chef de bureau du matériel :
tion du mouvement général des fonds ;
Chamski, chef de bureau du matériel :
Pilias. sous-chef de bureau au ministère
des Colonies ;
Saint-Pierre, représentant de la Banque de
l'Indochine ; -
Balestrié, sous-chef de bureau dè matériel
M. Bonvallet remplira les fonctions de se-
crétaire et M. Balestrié celles de secrétaire
adjoint.
J. O. du 26 juin 1923.
- - N & 1 02
e s A i 1 zi
Les Annales Coloniales
-. - JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES puBLds PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Un an 6 mois 8 mois
ABONN'EMENTS ! France et Colonies 55. 30 It 16 a
illustré ( Etranger. 80. 45 n 28 i
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- -La-contribution' militairB ilfITnnocmne
-La i 1 ai-- re go ITù ffëc -à l.ue
.t..
Si les Colonies doivent contribuer pour
une très large part au relèvement économi-
que de la Métropole, il ne faut cependant
pas que ce soit à leur détriment. Nous avons
U! dans les Annales Coloniales du 18 juin
1923 combien les augmentations considéra-
bles que la Commission, sénatoriale des Fi-
nances avait envisagées pour les contributions
militaires risqueraient d'arrêter l'essor éco-
nomique de l'Afrique occidentale. Le bien-
fondé de cette proposition ne parait même
pas très bien établi.
Il s'agissait,- pour la Fédération ouest-
africaine, der porter la contribution actuelle
de 1 à * millions, celle de Madagascar serait
portée de 700.000 francs à. l mnhon.
C'est un peu analogue à ce qui se passait
jadis dans les régiments; quand une com-
pagnie avait réalisé, pai sa bonne gestion,
des économies (un boni important), on les
lépartissait entre les autres compagnies. Le
mal n'était quie relatif, puisqu'il s'agissait
d'un même régiment, A l'impôt exagéré du
sang, 'la Haute assemblée veut ajouter pour
l'A. 0. F. un concours financier triple; le
ministre des Colonies après le gouverneur
général d'hier et celui d'aujourd'hui de l'A.
O. F., a élevé une protestation indignée.
En ce qui concerne 'l'Indochine, c'est bien
plus grave. La Commission financière du
Sénat avait décidé de porter de 13 millions à
30 millions (trente millions) la contribution
de la Fédération indochinoise aux .dépenses
militaires, soit une augmentation de 130 0/0.
Nos Pères Conscrits ont-ils donc agi à la
légère que nous entendons de tous côtés les
protestations les plus énergiques? Ils passent
cependant pour des sages entre les sages,
C'est sur la foi de renseignements, d'étu-
des sérieuses, prétendent-ils qu'ils ont fixé
ces augmentations' qui ne mettront pas énor-
mément d'argent dans les caisses de l'Etat,
et qui grèveront lourdement nos grands gou-
vernements coloniaux.
L'erreur, qu'on peut, à bon dioit, taxer de J
colossale commise par la susdite commission
des Finances, est due à ce que, sur des ren-
seignements inexacts, - elle a été - amenée à
s'exagérer la'situation, la prospérité de la
situation linancière de l'Indochine, d'une
part, et, par ail'leurs, à diminuer la part
prise par le budget indochinois aux charges
militaires assumées par l'Etat.
On a présenté aux Commissions financières
des deux Chambres un' tableau comparatif
des prévisions budgétaires et des comptes
définitifs qui ne répond pas à la réalité des
choses, parce que, pour l'établir, on s'est
basé sur les chiffres des budgets ordinaire et
extraordinaire réunis," alors qu'il convenait,
pour avoir une idée exacte de la situation,
de ne tenir compte que du budget ordinaire.
Le budget extraordinaire n'est alimenté, en
effet, que par des prélèvements sur la Caisse
de réserve ou par des fonds d'emprunt.
En 1920, au 'lieu d'un excédent de
1.377.000 piastres, le budget général a ac-
cusé un déficit réel des recettes normales,
s'élevant à 298.000 piastres. En 1921 et
1:922, les excédents réels ont été respecti-
vement de 299.000 et de 3.865.000 piastres
contre 16.748.000 et 11.219.000 piastres
d'excédents fictifs ou purement accidentels
annoncés.
En ce qui concerne 'les budgets ordinaires
locaux, ils n'accusent des excédents, dans
r ensembl, que grâce à l'importance des
subventions qui leur sont allouées par 'le
Gouvernement général.
Si nous examinons la situation des Cais-
ses de réserve de l'Indochine au 6 mai 1923,
nous remarquons que la Caisse de réserve
du budget général accuse en numéraire une
somme de 13,187.000 piastres entièrement
engagés pour travaux en cours. Parallèle-
ment, l'évaluation du portefeuille a été ef-
fectuée en francs, d'après les cours cotés en
Bourse au 31 mars, et est de- 88.375.000
francs.
Quant aux Caisses de réserve des budgets
locaux, exception faite pour la Cochinchine,
les sommes qui y figurent en numéraire sont
relativement peu importantes et sont enga-
gées pour des travaux en cours, dans une
proportion qui n'a pu être exactement déter-
minée.
Quant aux dépenses militaires et de sou-
veraineté ou d'intérêt intercôlonial, 15,5 0 /0
des recettes ordinaires du budget général y
sont affectés, et 13,2 0/0 des recettes ordi-
naires sont affectés aux seules dépenses mi-
litaires évaluées en francs. Ces dépenses
militaires s'élèvent à -58.500.000 francs.
En 1923, les dépenses militaires prévues
au budget colonial n'atteignent pas- tout à
fait 84 millions ; mais l'Indochine prend, en
outre, à sa charge, une série de dépenses
militaires s'éleraht à 5.405.380 piastres (soit
au cours de 8 francs, 43.200.000 francs).
Les dépenses militaires en Indochine s'élè-
vent ainsi à 84 + 43 millions, soit 127 mil-
lions de francs environ. En tenant compte
de la contribution obligatoire, 'l'Indochine
évite donc 58,500.000 francs de dépenses à
la Métropole, soit les 46 0/0 des dépenses
réellement effectuées.
On a obiecté que si le chiffre de la contri-
butioTh militaire s'était élevé en francs dans
des proportions assez considérables depuis,
1913, le chiffre absolu de la contribution en
piastres avait diminué depuis cette dernière
date.
Cette assertion n'est pas exacte, car la
contribution militaire évaluée en piastres a
«
passé de 5.2 7 6. 000 en 1913 à 7.313.000 en
1922, et que-les prévisions budgétaires pour
1923 atteignent 7.977.000 piastres.
Il résulte donc de ces chiffres que cette
contribution n'a pas seulement été augmen-
tée d'une façon relative en francs déprécias,
mais s'est accrue. d'une façon jWsÓlue en
piastres, quel qu'ait été le cours de cette der-
nière monnaie.
Nous voyons donc combien une telle élé-
vation de la contribution militaire de l'In-
dochine aurait été peu justifiée et qu'il y
avait lieu de mettre les choses au point.
Il serait inopportun d'amener une impor-
tante perturbation dans l'exécution des pro-
grammes économiques de l'Union indocbi-
noise.
La contribution actuelle, nous venons de
le démontrer ,nous paraissait tin maximum
qu'elle n'aurait pas dû dépasser sans com-
promettre gravement son avenir économique.
L'Indochine tient dans la « collectivité im-
périale » la place que son importance doit
raisonnablement lui assigner.
M. Albert Sarraut en était tellement con-
vaincu que c'est avec une belle crânerie que
dernièrement, devant 200 personnes, il a
nettement indiqué quelle serait sa ligne de
conduite. Il a affirmé sans ambages qu'il
ne resterait pas cinq minutes ministre des
Colonies si, demain, le Sénat confirmait la
décision de sa - Commission des Finances. Il
y a trop longtemps que 1 honorable ministre
fait partie d'une combinaison ministérielle
pour s'associer à une politique qui mettrait
en échec le développement de nos colonies,
qui doit si grandement concourir à la pros-
périté et à la sécurité de la Métropole.
Cette déclaration a eu une grande influen-
ce sur la nouvelle rédaction de la Commis-
sion. L'attitude aussi énergique de M. Al-
bert Sarraut lui a .valu d'avoir pour lui mes
collègues du Parlement, soucieux de sauve-
garder les intérêts de notre empire colonial.
Le Sénat eut, en effet, à délibérer sur des
augmentations plus raisonnables et 1 Jnrlo-
chine ne fut inscrite que pour une contribu-
tion de 18 millions de francs. Mais ce chif-
fre ne saurait être que provisoire, les argu-
ments que j'ai exposés plus haut conservant
toute leur valeur. Nous ne pouvons douter
que la France n'ait comme objectif une di-
minution constante de ses charges militaires,
laquelle entraînera de piano la réduction de
la.contribution des colonies aux dépenses mi-
litaires qui leur rendra les disponibilités
1 sans lesquelles elles ne pourraient répondre
à l'espoir que nous avons en elles.
Edouard Néron,
Député de la Haute-Loire.
Rapporteur général
de la Commission' des Douanes.
A la Chambre de Commerce
de Casablanca
0
Au fours de l'à séance du 11 mai dernier,
la Chambre de Commerce de Casablanca a
déploré qu'en ce qui concerne sa politique
au Maroc, l'administration du Protcclurat
utilise deux poids el deux mesures, pour
l'exécution des grands Ira vaux.
C'est sur cette base que la Chambre s'es-
time non salisuaile des explications don-
nées par M. le Directeur des Travaux pu-
blics, concernant la continuation des tra-
vaux du port de Mnzagan dans les condi-
tins incriminées par elle. Les prétextes in-
voqués par le GOllvrnemeBt n'empêchent
nullement que la première Société adjudi-
cataire ait contracté de grosses dettes sur
la place de Casablanca même. Si donc le
Gouvernement se désintéressait de cette
circonstance an point de ne pas exiger le
paiement de ces dettes, par la Société affi-
liée, comme première condition d'accepta-
tion à la succession, fi aurnit dû. au moins,
prendre la responsabilité du découvert en
question, car il est bien évident que ce ne
sont pas des firmes de ce genre qui conLri-
hueront à la fortune marocaine.
*
* #
A plusieurs reprises, depuis son installa-
lion, la Chambre a demandé au Gouverne-
ment de lui procurer les ressources propres
qui lui sont indispensables, soit au moyen
d'une taxe sur les passpgHs, tant à l'em-
barquement qu'au débarquement, .-soit an
moyen d'un prélèvement de 1/10 sur le
principal des patentes. Le premier moyen
a. été ensuite abandonné en faveur du se-
cond, et. pour que le contribuable n'ait à
supporter aucune charge supplémentaire,
ila Chamïbre s'était engagée à couvrir, avec
ces ressources, les frais de gestion de l'Of-
fice Economique, qu'elle absorberait impli-
citement.
Le Gouvernement était, d'accord sur ce
point, puisque M. le maréchal Lyautey
avait publiquement et très nettement an-
noncé que d'Office Economique serait remis
à la Chambre quand son président en fe-
rait la demande.
Or, comme d'une part, le principe du rat-
tachement de cet organisme précédemment
accepté, est aujourd'hui contesté par le
Protectorat, et que, d'autre pari, la Cham-
bre ne peut vraiment plus fonctionner avec
les subventions actuelles, ii importe de
prendre une décisin concernant la suite à
donner à la question.
La discussion s'engagea, puis il fut dé-
ridé que MM. Chapon, Paillas et Mespoulet
assisteront M. Andrieux dans les démar-
ches qu'il doit entreprendre incessamment
auprès des membres du Gouvernement qua-
lifiés pour donner à la Chambre la solu-
tion dont elle. a besoin.
En A. E. F. !
----G-O--
Nous avons en récemment-
la bonne fortune d'enten-
dre M. Carde à la Com-
mission des Colonies, et
son optimisme réconfor-
tant au sujet de Vavenir
économique du Cameroun
nous a fait le plus grand
plaisir.
Il est profondément regrettable que notre
Afrique- éqnatoriale naît point les mêmes rai-
sons de nous crier ses espoirs.
Et cependani, elle possède à V heure ac-
tuelle, à sa tête,- un chef énergique et volon-
taire, (lui tait là-bas d'excellente besogne. ̃
Alais que peut M. Aicgagneur contre tin
état de choses vraiment déplorable? Pour
Loi. EL F. la question grave est celle de la
dépopulaÜoll. Les indigènes y « fondent »
littéralement, et l'on se demande si, dans
vingt ans, certaines parties du Gabon, par
exemple, ne seront pas devenues désertiques.
La densité de la popidation atteint à peine
un habitant par kilomètre carré. Or, la mor-
talité infantile y est d'ciiviroii 60 0/0, "et chez
les adultes, elle varie, atteint 30 o/o.
M. Au gagneur a fait des efforts inouïs
pour organiser la lutte contre la maladie du
sommeil. Mais les moyens £ action lui man-
qllC/lt, Il faudrait làbas dix fois plus de
médecins qu'il y en a.
Quant aux mesures politiques protus à
combattre les épidémies qui ravagent la co-
lonie,, on n'en prend alfCllllC. l'indig¿¡Ic du
Gaboll est un nomade qui passe la plus
grande partie de son temps dans les campe-
ments de chasse ou de pêche, et c'est là sur-
tout qu'il contracte la maladie du sommeil.
car la forci marécageuse est la région d'élec-
tion de la tsé-tsé.
Or, les administrateurs sont cou pic te m eut
désarmés contre Vindigène qui oppose la
joreCi d inertie et la mauvaise volonté à tou-
tes les mesures d'hygiène qui, à la longue,
constitueraient un obstacle à la dépopulation'.
Leurs pouvoirs disciplinaires ont été si ré-
duits que Von peut presque affirmer qu'en
A. E. F., c'est Vindigène qui.,, gouverne.
J en connais un dans la brousse congolaise
qui s'efforce par tous les moyens légaux d'ob-
tenir dans sa circonscription que les indigènes
abandonnent leurs cases. Partout, il a prati-
qué la politique d'apprivoisement el de per-
suasion, et pourtant., il a cchoué. Que f aire 1
avec des gens qui fuient dans la brousse
pour se soustraire aux travaux imposés dans
leur seul intérêt1
Cent fois, les administrateurs responsables
j ont posé la question au chef-lieu. On leur
répond, par les habituels clichés administra-
tifs.
Cette politi que-là ou nous conduina-t-clleï
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Ilaute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
Le séjour du bay ae Tunis à Paris
u
C\'s!l le 5 juillet prochain que le bey
de Tunis, S. A. Mohammed el Habib, dult
s'embarquer a Rizerie sur un navire de
guerre pour venir, ainsi que nous l'avons
annoncé, faire on France un voyage offi-
ciel de quelques semaines.
Par une heureuse coïncidence, Moham-
med el HabiJ), qui débarquera le 6 à Mar-
seille, où il passera deux jours, puis s'ar-
rêtera vingt-quatre heures à Lyon, avant
de gagner la capitale, arrivera i Paris le
jour i.umijvei(siaiVe de son accession au
tïrône. Il y aura, en effet, exactement un
an, le 11 juillet, qu'il a succédé à son cou-
sin germain, Mohamed en Nacer, comme
quatorzième souverain de la dynastie hus-
seiriite et s'est installé à Tunis-dans le pa-
lais de la Marsa. Cette coïncidence lest
évidemment pas due au hasard : c'est cef1
tainemenl à dessein et pour donner une
nouvelle preuve de son amitié loyale et
dévouée pour la France que le bey a vou-
lu commémorer cet événement à Paris, en
tendant visite au Président de la Républi-
que. Il y a là, de .sa. part, une attention
extrêmement délicate et qui sera juste-
ment appréciée, comme sa. 'pieuse pensée
d'aUer, dès le lendemain, saluer la tombe
du Soldat inconnu.
Voici le programme complet du séjour
en France de S. A. le bey de Tunis :
Le 11 juillet, arrivée à Paris ; le. 12, vi-
site au Président de la République et au
président du Conseil, et probablement soi-
rée de gala à l'Opéra ; le 13, visite à la
tombe du Soldat inconnu, à l'Hôtel de
Ville et à la mosquée ; le 14, revue et dé-
jeuner à l'Elysée ; le 15, visite au musée
du Louvre, au tombeau de Napoléon, à la
Tour Eiffel et à son poste de télégraphie
sans fil.
Le 16 juillet, promenade à Versailles;
le 17, aéroport de Villeneuve-Orly ; le 18,
déjeuner à Rambouillet ; le 19, départ dans
la soirée pour Toulouse.
DEPART .1
M. Carde, Gouverneur Général de l'Afri-
que Occidentale Française, rejoindra Dakar
dans les premiers jours du mois prochain.
Il quittera Paris le 1er juillet, par le train
de 10 h. 30, partant de la gare de Lyon vers
Clermont.
AU _S|NAT
- 00
DEBATS
La contribution des colonies
La nouvelle rédaction de la Commission
est ainsi rédigée : « La contribution des co-
lonies aux dépenses militaires qu'elles occa-
sionnent à l'Etat est fixée pour l'exercice
11)23 à la somme de 20.850.000 francs, ainsi
répartie par colonie : -
Indo-Chine 18.000.000 francs ;
Afrique Occidentale 1.600.000 francs ;
Madagascar 1.000.000 francs ;
Mari inique ICO.000 francs ;
Guadeloupe 75.000 francs ;
Réunion 75.000 francs.
La contribution des Colonies aux dépen-
ses militaires qu'elles occasionnent à l'EtaL
est fixée, puur d'exercice 1924 à la somme
de 23.050.000 francs ainsi répartie par co-
loni.es :
Indo-Chine 20.000.000 francs ;
Afrique Occidentale 1.800.000 francs ;
Madagascar l.OOO.'OOO francs-;
Martinique 100.000 francs ;
Guadeloupe 75.000 francs ;
Réunion 75.000 francs.
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies.
Je me rallie au texte nouveau de la Commis-
sion. Elle avait d'abord proposé d'augmenter,
dans des proportions considérables, la contri-
bution des colonies. Les chiffres passaient, pour
l'ilndo-Chine .de 13 a 30 millions ; pour l'Afri-
que"4 occidentale. de 1 fi 3 millions ;pour Mada-
gascar, de 700.000 à 1 million.
(Juclque disposé que je sois à entrer dans les
vues de la Commission, j'ai considéré qu'il
était impossible d'accepter les chiffres propo-
sés. car ils déséquilibreraient en cours d'année
les budget coloniaux. Je remercie la Commis-
sion de s'être ralliée à mon point de vue. J'es-
père oblenir des colonies qu'elles accepteront
les cl n Tires que nous avons ainsi arrêtés de
('OllCl"¡'l. [Très bien.)
M. Le Rapporteur ijéni'ral. Je remercie M.
le minislrc de l'esprit de i_-on<-ilialton dont il u
lUIL preuve. La loi du 13 avril J900 a donné
aux colonies leur cliarle mililaire et'sociale. En
échange des libertés qu'elle leur accorde, nous
leur avons demandé de contribuer aux charges
nnlilaires de la France.
Je rappelle, en oui 10, qu'en J913, j'ai de-
mandé au Sénat qu'elles participent à l'im-
pôt du sang. Et pendant la guerre, njousi
avons vu des bataillons de coloniaux partout où
l'on se sacriliail pour la France. (Applaudisse-
ments.)
1 Excuse/.-moi d'invoquer ces souvenirs et de
rappeler l'onnHpn qui a élreint mon cœur,
lorsque, lors de mon voyage dans la vieille co-
I lonie que je représente, j'ai entendu acclamer
hotre pays. (Applaudissements.)
Mais à côté de l'égalité du sang, il y a
l'égalité devant les charges financières. Noï
colonies doivent .rembourser une partie des sa-
crifices qui ont été consentis par la mère pa-
irie en leur faveur. La situation de l'Indo-Chiue
et de l'Afrique occidentale est particulièrement
brillante. Il n'y a donc rien d'excessif à leur
demander un léger saorilice supplémentaire.
C'est d'accord avec M. le ministre des Colo-
nies que nous avons arrêté les chiffres que
nous vous demandons d'adopter. (Très oien !)
Fiant donné ce qui a été dit dans une cer-
taine presse, je tiens a dissiper les nuages qui
existent entre la France d'outre-mler et la
France continentale. (Applaudissements.)
En échange de la collaboration que nous at-
tendons des colonies, nous leur donnons l'as-
surance ae nos scnlituenls de fraternité. (Vits
applaudissements.)
M. le Président. Je suis saisi d'un amen-
dement de M. Dominique' Delahaye tendant à
réduire à 15 millions la contribution de l'Indo-
chine.
M. Dominique Delahaue. 11 ne suffit pas
de faire l'éloge de nos colonies : il faut aussi
songer à ce qu'elles ont pavé et à ce qu'elles
doivent payer.
Avant la guerre, l'Indo-Chine versait une con.
tribution dc II millions de francs-or. Elle vous
offre aujourd'hui US millions, dont 15 millions
de contribution. 43 millions de charges mili-
taires, 10 millions puur dépenses de souverai-
neté, assistance, consulats, etc.
Doit-on la charger encore sans consulter les
assemblées locales ? Je ne le pense pas.
Cela dit. je retire mon amendement et je me
rallie aux nouvelles propositions de la Com-
mission.
L'article -19 est adopté.
Les articles 50 à 58 sont adoptés.
La suite de la discussion est renvoyée à la
prochaine séance.
Le budget de Madagascar
Par décret du 19 juin, publié' au Journal
dUiciel de la République du 2'3 du même
muis, est approuvé le budget local de Ma-
dagascar eL dépendances pour l'exercice
1923, arrête en recettes à la somme de 72
millions 665.500 francs et en dépenses à la
somme de 72.165.500 francs. -
Sont également approuvés le budget an-
nexe de l'assistance médicale, arrêté en re-
cettes et en dépenses à la somme de 7 mil-
lions 273.991 francs, et le budget annexe
des chemins de fer, arrêté en recettes et en
dépenses à la somme de 10.521.500 francs.
La situation financière de la Grande 116
et de ses dépendances est donc satisfai-
sante. Mais il convient de noter que l'excé'-
dent de recettes du budget local provient
principalement du relèvement des impôts
directs et des taxes de consommation ainsi
que du rétablissement des droits de. sortie
dont certains produits avaient été exonérés
en 1922.
Ces ressources serviront à l'exécution des 1
travaux d'ordre économique en cours.
Si une bonne administration a permis de
faire quelques économies, ce n'était certes
pas une raison suffisante pour accroître ses
charges par une contribution exagérée (un
million) aux dépenses militaires de la Mé-
tropole.
LE TAUX DE LA PIASTRE
–0–
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au Ministre des Co-
lonies qu'à, la date du 24 juin 1923 le taux
officiel de la piastre était de 8 fr. 25.
- _o. Pour les fumeurs -.-. -
---0-0--
Les J oumal officiel vient d'apportee aux
discip,les de Bastos. de bonnes nouvelles.
Quelques cigarettes vont voir leur pirix
de vente abaissé. C'est ainlsi que, colmme
au théâtre, on va réduire les « Entr' actes ».
nos « Favorites » nous coûteront moins chè-
res, et, sans posséder un harem, chacun
pourra s'offrir d'es « Sultanes ». Mais ce
qui va , ravir les amateuirs de tabac africain,
c'est d'apprendre que les cigarettes^ si douces
et si parfumées d'origine algérienne et de dé-
nominations dliverses (Algériennes, Berbères,
Blidiennes, Mauresques, Oranaises, etc.)
vont être vendues* meilleur marché.
Le stock existant sera liquide par un,
abaissement de 1 fr. 20 à 1 franc du prix du
paquet de 20 unités.
Allons, tant mieux !
La frappe de la monnaie
pour la Tunisie et le Maroc
--0-0--
Le dernier bulletin de statistique des Fi-
nances nous fait connaître qu'au cours de
l'année 1922, la Monnaie a effectué pour le
compte de nos diverses cotonies, les fahrka-
tions suivantes :
A la demande du Gouvernement tunisien,
il a été frappé*8.396.361 pièces valant 7 mil-
lions SW.Syft fi'. 50, comprenant lOti pièces
en or de 20 francs et de 10 .francs et 2.009
pièces en argent de 2 francs, J franc et
0 fr. 50. Le surplus était constitué par des
jetons en bronze aluminium de 2 francs, 1
franc et 0 fr. 50. L'or et l'argent sont habi-
tuellement frappés à l'occusion du millésime
de l'année arabe.
-- - - ,.
̃Pour le Maroc, la Monnaie a la lyrique :
7.823.880 pièces vahmt 2.596.928 francs com-
portant 1.727.002 pièces (le 25 centimes en
bronze de nickel, l.(HJ5.270 pièces de 0 l' L'. 10
et deux millions de pièces de 0 fr. 05 en
hrnnï.¡, enfin N'37.093 jetons de 1 franc et
2 lïaïK-s et 2.253.91.5 de 0 fir. 50 en nickel.
L9 ioiaine calaBialffiamip s'amlt,.
00 -
C'est notre spirituel confrère le Merle
Blanc (siffleur et persifleur) qui nous an-
nonce ainsi celle nouvelle annexion bntan-
I nique :
Jes journaux spécialises dans les œuvres
de protection de l'enfance on déjà parlé à
plusieurs reprises du jeune astrunome nn-
filais William Nelson rbboll, âgé de seize
ans seulement, qui, au mois de mars der-
nier, d¡JrOI.l.vrit i'ctoile. Déla de la Baleine.
Malgré la surveillance étroite dont il est
riibjrl depuis relie époque, le jeune phé-
nomène vient de 'l'écirliocr en découvrant
une nouvelle comète dans la constellation
du Dragon.
On ignorsi^encore quelles sanctions se-
ront iirises à l'égard de l'incorrigible petit
curieux. Quant à la nouvelle comète, elle
a élé immédiatement annexée au domaine
colonial britannique.
EN ETHIOPIE 1
Le centenaire de Pasteur
Une conférence sur la « Vie et l'œuvre de
Pasteur », donnée en commémoration du
centenaire de l'illustre savant par M. le
Docteur Mouzels, directeur de l'hôpital Mé-
nélik 11, a eu lien le 27 mai, dans la salle
du Cercle Européen d'Addis-Abeba, sous le
patronage de l'Alliance française.
- Son Altesse Impériale le Ras Tûffûri, h-
ritier du Trône d'Ethiopie, qui avait accepté
la présidence d'honneur de cette conférence,
a tenu à rehausser par sa présence, l'éclat
de cette solennité. Elle était accompagnée
par le Dedjaze Gabré Sellasié et de nom-
breux dignitaires éthiopiens. M. CI Russel,
ministre de Grande Bretagne, doyen du
corps diplomatique ; M. Maochioro VivaJha,
ministre dltalie ; M. Boucoiran, chargé d'af-
faires de France, le personnel des Légations
alliées, ainsi que la Coilonie française et de
nombreux membres des colonies européen-
nes d'Addis-Abeba, assistaient à cette réu-
nion.
La distribution des insignes au profit
des laboratoires a rapporté plus de 2.600 fr.
qui seront envoyés au Comité présidé par
M .le Maréchal Foch.
Le Comité des Fêtes de Dirré-Daoua
avait organisé le 26 mai une soirée au pro-
fit des laboratoires.
Le programme comprenait une séance ci-
nématographique -avec distribution d'insi-
gnes, suivie d'un bal qui se termina à une
heure assez avancée de la nuit. Le produit
de cette soirée a rapporté la- somme de
:l.Ol fr. 20, qui sera versée au siège cen-
tral de l'œuvre.
- Au Siam
La population du Siam s'élève à 9 mil-
lions 22LQÔ0 habitants répartis en 17 cer-
cles comprenant : 78 provinces, 409 dis-
tricts et 5XM2 communes. La densité est
d'environ 18 habitants au kilomètre carré ;
l'accroissement annuel ressort à 11 pour
1.000.
La superficie est de 484-.128 kilomètres
carrés ; le cercle le plus étendu est celui de
Bayab (93.882 km2)i et le plus petit celui
de Chandaburi (3.309 km 2). Le cercle de
1 Krung Deb a une densité de 2.14 habitants
au km2, celui d'AyLicl-li\-a 37 de Cli-aiida-
buri, -il*.celui d'Ayud-hva 37. de Chanda-
Le coût des produits a alimentation, de 1
LOO. en 1914, a atteint 181 en 1920-1921 pour ̃
redescendre à 150 en 1921-1922. Les IDOÎS- I
sons sont montées à l'indice 306 en 1918-
19 pour tomber en 1921-22 à 253 : les tis-
sus de colon importés à 284 en 1919-20 et à
235 actuellement. L'essence a atteint 244 en
1919-1920 et 20i en 1^21-22. La moyenne de
prix du riz blanc a été en 1922 de 7 ti-
caux 51.
"Courrier de l'Algérie
00
La vie économique
Du li-t au 22 juin dernier, les navires
faisant le service de l'Afrique du Nord put
lapolrté à ^Marseille 51.068 annulions, 912
bœufs, 7. veaux, 1.460 porcs, 273 -chevaux
14 ftnes et 2.094 lonnes de vin.
La situation agricole est excellente
en Algérie, les averses tombées dernière-
ment ne pouvant qu'eue profitables aux
céréales.
Le rendement probable à l'lied tare sara
dans la région pour l'orge de 15 à 20 quin-
taux ; pour le blé de 12 à 15, pour les
avoânes de 15 à 19.'
Avant la guerre,, le blé wagons départ,
était livré à -raison de 30 fr. le quintaJ,
l'orge 18 francs.
Les céréales rentrées, il est à prévoir,
les cours étant stabilisés, que le blé se
vendra 75 fr. le quintal, l'orge 39 francs.
Les événements et lès hommes
Le nofnimé Mohamed Kaddour, du 5e
/régiment de livaiilleulrs, originaire du
doiîSCT Ai-bail, terril-oire de Géryville, as-
sassiné le 18 courant par deux détenus,
vient d'être trouvé ligoté à un arbre.-
La justice, qui s'esL transportée sur les
lieux, informe.
✓
Courrier de la Tunisie
La via administrative
La deuxième session des conseils de
région est close. M. Saint a tenu à assister
à plusieurs séances, ainsi que le décret or-
ganique lui en donne le droit. Il a présidé'
successivement les conseils du Kef, de
Sousse, Sfax, Bizerte et Tunis. l'l a ,pu ainsi
prendre contact avec ces nouveaux orga-
nes de centralisation et s'entretenir avec
les élus des régions. Le Résident général a
pris la parole dans chacun de ces conseils.
Il a développé les idées qui l'ont guidé dans
la création des conseils de région. Jus-
qu'aux décrets de juillet 1922, les popula-
tions du Protectorat s'adressaient toujours
à mat. C'était l'Etat qui faisait tout. Il
n'est plus possible de continuer dans cette
-- - -
voie, Les consent de région ont été' insti-
tués pour que le Gouvernement soit exac-
tement renseigné sur les nécessités écono-
miques et administratives de la région,
mais aussi pour prendre une part de la
charge du budget central pour déconges-
tionner le grand Conseil.
Résumant d'un mot la tâche qui s'im-
pose aux conseils la Résident général a dé-
claré qu'il s'agit .pour eux de dresser un
inventaire raisonné et pratique des besoins
de la région. L'inventaire dressé, il sera
temps alors d'examiner l'organisa lion et la
constitution d'un budget prévu par le dé-
cret constitutif, budget permettant la réa-
Usa lion successivement et dans l'ordre
d'urgence de tous les travaux et de toutes
les dépenses dont la nécessité aura été -
reconnue. Le budget des conseils de région
n'est pas un budget rigide. M. Saint l'en-
visage plutôt comme une caisse régionale
alimentée, d'une part, par une contribution
fixe demandée à tous 'les contribuables et
qui servira à faire face à tous les besoins
permanents de la région ; d'autre part, par
une contribution variable fixée chaque aïi-
née par l'assemblée et proportionnellement
: la richesse de chacun au cours de l'an-
née écoulée. Le Résident général a signalé
enfin que le budget de l'Etat déchargé en
partie par des budgets régionaux pourra
remettre à ces derniers certains crédits
correspondant aux charges disparues–
Lps membres des conseils de région, tant
indigènes que Français, se sont vivement
intéressés aux débals qui. viennent d'avoir
lieu. Ils reconnaissent combien leur rôle
dans ces assemblées contribuera à les
éduquer et leur permettre ainsi de colla-
borer de plus en plus utilement avec les
autorités du Protectorat.
L'accord a été complet entre tous les dé-
1.¡'gl1éSe aussi bien dans les commissions
qu'en séance plénière.
La vie économique
La rêcolle des lièges dans les forêts
de KI roumiric, est poussée avec activité :
on estime qu'elle sera terminée vers Ha fin -
du mois de juillet.
La mise en vente de cette récolte aura
lieu fin septembre nu dons la première
quinzaine d'octobre.
Rapports et Décrets
--0+-
Décret en date du 25 juin 1923 en vertu du-
quel le cinquante-cinquième tirage des
obligations de l'emprunt de 80 millions du
protectorat de l'Annam et* du Tonkin au-
ra lieu dans l'une des salles du minis-
tère des Finances, le 2 juillet 1923, à dix -
heures et demie du matin.
A ce tirage, il sera extrait de la roue 65
bulletins de série représentant 6.500 obliga-
tions remboursables n partir du 1er août 1923.
Une Commission est constituée à l'effet de
procéder aux opérations de tirage.
Sont nommés membres de cette Commis-
sion :
MM. de Mouv, directeur du mouvement gé-
néral des fonds, président ;
Nadaud, caissier payeur central ;
Simon, contrôleur central du Trésor ;
Bonvallet. sous-chef de bureau du matériel :
tion du mouvement général des fonds ;
Chamski, chef de bureau du matériel :
Pilias. sous-chef de bureau au ministère
des Colonies ;
Saint-Pierre, représentant de la Banque de
l'Indochine ; -
Balestrié, sous-chef de bureau dè matériel
M. Bonvallet remplira les fonctions de se-
crétaire et M. Balestrié celles de secrétaire
adjoint.
J. O. du 26 juin 1923.
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