Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-06-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 juin 1923 18 juin 1923
Description : 1923/06/18 (A23,N91). 1923/06/18 (A23,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6411020h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
ViNGT-T UOISIEME ANNEE. N° 91
LE NUMERO : 15 CENTIMES
LUNDI .SOIR, 18 JUIN 1923
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN ..-
LES ARTICLES puBLds PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Les étrangers -
en Tunisie et au Maroc
Qu'il me soit permis, aujourd'hui, de
revenir d'un mot BUT L-a question des
étrangei's en Tunisie. - .,
Le" premier, il y a> 'dix-huit mois p'as-
siès, j'ai sailiiié avec; eintiho-usiasim© l'inteii-
ligente et habile mesure prise par M.
Liuicien S-aint. SOli t mbn exeedlent collè-
gue Haudos,' :so,it -la directeur de ce
jouTnail, notre, ami Marcel Ruedeil, soit
mod-même, avons tenn) au coiu-rant nos
fleoteuirs des incidents survenus du fait
de roippioeition à ce décret.
Aujourd'hui, Maire réglée, les proLo
toooileB sont lignés, soumis à l'appro-
bation du Parlement, M. Eugène De-
vaux a lf'Ié&llilné: en plusieurs articles re-
marquiéls dans les Annales Coloniales
eit la position juridique dl} l'affaire de-
vant lai Cour de- La Haye et les avantar
;tagest obtenus- in fine par les représen-
tants- de la France, notamiment M. de
Lapradelle.
Un- mauiv-aâs arirangement. vaut mieux,
dit te pTOveirbe, qu'un bon procès.
Une tiransatction sur un tel suijeit, avec
une nation amie comme l'Anigieteinre
viaut miieux, que 'de sempiternelles con-
troverses, iqui tournent parfois à l'ai-
gre eit allèrent les bonnes relations de
peuple à peuple, créant 'entre eux (l,e
fâictioux malentendus qui finissent un
jour pair les jeter l'un contre l'autre..
La naturalisation aiutomatiquie des
sugets anglais de Tunilsie. et aussà tllu
Maroc. -Siel trouve Tietardée d'une' gé-
néraition, d'une vingtaine d'années !
Toutefois, les Angilo-Maitais qui ont
été natu.rallisés en novembre. 1921 et qui
ne revendiqueront pas a nationalité
britannique resteront Français. Il est
probable ,qlue sur les 4.250 M'ai tais qui
ont été incorporés ainsi à la. France,
très peui demande & renoncent à leur
nouvelle nationailité. L'enthousiasme
aves lequel ite sont devenirs Français
nous garantit leurs sentiments.
Il n'y al là que demi-ami.
'Lai voie de la naturalisation indivi-
duetUel Iretste: d'ailleurs ouverte à tous
oeiux- qui, d'ores et déjà, veulent deve-
nir Français. Ils ne manqueront pas
d'y avoir recours. La France et son di-
gne représentant 'à Tunis seront lieu-
reux de la leur ouvrir toute. grande.
Ainisi, dans une large mesure, peut-
être, séra réparé le renvoi à vingti ans
de la naturalisation des Anglo-Maltais de
Tunisie.
Terminons, en exprimant 1 espoir
que la question- des Italiens de Tunisie
reçoive, dans l'aciciord complet des na-
«teions-sœurs et de- leur ,gouvle.rne'lne.nt)
ime soiluitiom analogue.
Un étranger ne peut indéfiniment,
lui et sa descendance rester étranger
danfe- un pays suir1 ileiquel flotte un au-
tre drapeau que le sien.
11 n'est pas de nation qui admette
pareille offense ci la. raison, à in just'ce,
à la morale.
Toutes admettent île jus-sOlli, le droit
du sol, le :clroit de la nation qui pos-
sède à naturaliser, à un certain mo1-
ment, les étrangers qui y naissent, c'
qui y vivent.
Qu'oii le tempère, si l'on veu-t, par
des délais plus larges que cerux de no-
tre Gode civil, ainsi qu'il vient d'ètie
fait pour les sujets bri-tannique's.
iMads que l'on mertte. fin, d'un coni-
imiun accord, à une 'hésitation inadmis-
sible, qui, avec le temps, doit un jour
prendre fin.
Emile Morinaud,
Député-maire de Constanîine.
La Banque de l'Indochine
M. A Ibert Sarraut, qui est rentré vendredi
soir, a assisté à la séance de nuit qui s'est ter-
minée à trois heures et demie du matin par la
victoire de M. R. Poincaré sur MM. Herriot
et Paul-Boncour. Le ministre des Colonies a
repris la direction de ses services dès samedi.
A vant son départ aux eaux, il avait adressé
a la Banque de l Indochine le texte dui projet
'de loi amendé par la Commission des Colonies,
accepté tel par le Gouvernement, établissant le
renouvellement du privilège. Ce texte est celui
qui a été longuement étudié par la Commission
des Colonies, chargée de l'examiner au ccitrs
de dix séances consécutives à la fin de l'an
dernier. Dès cette époque, la Commission des
Finances et la Commission des Affaires étran-
gères ont été saisies par M. Archimbaud pour
les Finances, et l'autre par M, Guernier, pour
les Affaires étrangères. Les deux Commissions
intéressées, sur les instances de M. Albert Sar
tout, vont être appelées à adopter définitive-
ment le texte dont M. Pierre Valude est rap-
porteur,
M. Ernest v, député de la Cochin-
chine et délégué du Cambodge au Conseil Su-
périeur des Colonies, qui vient de rentrer en
France, sera sans doitte également l'interprète
de &es commettants, pour réclamer, avant le 14
juillet, le vote du « projet qui, par des ajourne-
ments successifs, attend depuis plus de trois ans,
tant dans les Commissions ministérielles qu'au
Parlement » -
Il importe, en effet, que le projet soit porté
avant les grandes vacances, devant le Sénat,
afin que la Haute- Assemblée puisse en être
saisie en temps utile.
J olLjcadeau
0-0
Le Sénat a mis plus de
quatre mois pour « éplu-
cher » le budget de 1922,
et voici, enfin, que sa
Commission des Finances
chante victoire et nous
annonce un excédent de
recettes de 900 millions.
Les contribuables fran-
çais, écorchés vifs depuis la guerre, se mé-
fient quelque peu de toutes les exubérances
parlementaires, surtout lorsqu'elles viennent
de; nos « Pères conscrits ».
Qu'ils attendent donc le passage dIt per-
ceptettr, ou ses « avertissements », avant de
se réjouir.
Pour les coloniaux, la question est claire.
Pour boucler le budget métropolitain, on
vient de leur infliger 40 millions d'impôts
nouveaux, destinés pour les besoins de
la Défense nationale à consolider le pres-
tige de la France dans la Ruhr, en Syrie et
ailleurs.
Vannée dernière, VIndochine avait, pour
sa part, versé 13 millions dans les caisses
des Ministères de la Guerre et de la Ma-
rine; l'A.O.F., un vmllion ; ldadagasccrr,
700.000 trancs.
En 1923, par la grâce de M. Millies-
Tacroix ancien ministre des, Colonies
et de M. Bérenger sénateur colonial
l'un, président de la Commission des Fi-
rfances du Sénat, Vautre rapporteur, ces mê-
mes colonies sont imposées comme suit : la
première, 30 millions; la seconde, 3 mil-
lions; la troisième, 2 millions.
MM. Merlin, Carde, Garbit, Gouverneurs
Généraux Ùttércssés, sont actuellement à
Paris.
Depuis leur-arrive e dans la capitale, ils
ont assisté à quelque vingt banquets au cours
desquels plus de cent discours ont été infli-
gés aux assistants.
Pas un orateur n'a manqué de rappeler
le programme Sarraut, et Vurgente néces-
sité de le réaliser. De leur côté, MM. Mer-
lin, Carde et Garbit ont promis de tout
mettre en œuvre pour obtenir rapidement
« par la mise en valeur de leurs colonies,
U relèvement économique du pays )J.,
Et c'est au moment précis où ces hauts
fonctionnaires vont quitter la Métropole pour
remplir avec les remarquables qualités qtri
sont les leurs, là belle mission que le pays
leur a confiée, que le Sénat, criminellement,
leur passe un lacet au cou et les étrangle !
Si f étais Merlin, Carde ou Garbit, je sais
bien ce que je ferais. Je n'irais pas par quatre
chemins. D'accord avec M. Sarraut auquel
ce serait faire injure que de penser qu'il
s'associe aux erreurs sénatoriales, je décla-
rerais momentanément forfait et j'attendrais
avant de reprendre: le bateau, que la Cham-
bre ait statué sur les décisions de MM. Mil-
liès-Lacroix et Bérenger.
Car la Chambre va dire son mot, et nous
sommes quelques-uns décidés à instaurer à
la tribune un grand débat.
Il est temps de faire connaître au pays,
qu'en matière coloniale comme en toute autre
chose, 'on le bluffe misérablcineirt.
Les Colonies d'Indochine d'A.O.F. et de
Madacasgar, sont riches, affirment quelques
nigauds :
Allez-y voir, Messieurs.
Depuis dix ans, ces colonies ont fait un
effort énorme. Sans rien demander ait pays,
elles ont réussi à équilibrer leurs budgets et
à commencer l'exécution des grands travaux
que réclament leurs colons.
Et aujourd'hui, parce qu'elles ont quel-
ques SOllS, dans leurs caisses de réserves, vous
voulez les en dépouiller !
Nous ne marchons pas, Messieurs de la
Commission sénatoriale des Finances. Et
nous vous le f erons voir avant peu.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
me-
H. Martial Herlin au Musée Guimet
-- o o-
M. M'alliai Merlin, Gouverneur Général
de l'Indochine, accompagné de Mme Mar-
tial Merlin, a assisté samedi dernier, au
Musée Guimet, à l'inauguration d'une nou-
velle salle consacré'e à l'art indodhinoie et
installée par les soins cle M. Hackin, con-
servateur du musée. -
Placée dans la section Aymonier, cette
belle collection où prédomine l'art boudhi-
que Icontiet, entr'autres pièces remarqua-
bles, un moulage d'une superbe statue de
Hari-Hara @ (Yisna-Siva), don du gouverne-
ment de rindo-Chine : un boudha sur lei
Nàga, découvert récemment à Prom-Sork.
Une très jolie collection de bustes, don de
M. iBouasse-Lebel, et de très belles photo-
graphier d'Ankor-Vat datant du 12e siècle,
complète heureusement cette reconstitution
qui fait honneur au musée Guimet.
Nous avons noté parmi les personnalités
présentes 1
MM Moullet, représentant M. Paul-Léon,
directeur des Beaux-Arts ; Senard, Mas-
péro et de noonsbreux coloniaux.
: :
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de fadre connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 14 juin 1923, le
taux officiel de la piastre était de 8 fr. 10
et de 8 fr. 15 le 15 juin 1923.
Pour les écoles ehrétiannes en Tnnisie
< ---0-0--
Une Société bien pensante est en forma-
tion à Sfax pour l'achat dun terrain situé
au port sur lequel on édifiera un pensionnat
qui sera dirigé par les frères des écoles chré-
tiennes, en faveur desquels M. R. Poincaré
a demandé à la Chambre la réouverture des
noviciats dans la métropole.
Cette Société sera constituée- au capital de
200.000 francs par actions de 100 francs.
Espérons que cette fondation n'enlèvera
pas d'enfants à la laïque, mais seulement
aux écoles libres italiennes dont M. Etienne
Filandin a favorisé le développement pen-
dant son court mais pourtant trop long
- séjour à Tunis.
–I 4 ♦ 1
LA NATURALISATION FRANÇAISE
EN TUNISIE
Dans l'année 1922, la naturalisation fran-
çaise a été accordée a' t2 tunisiens résidant
en France.
-,_
Ho limage de la Tunisie à Pierre Loti
Parmi les couronnes déposées sur la
tombe de Pierre Loti, on a remarqué celle
envoyée par son Altesse le 'Bey de Tunis.
Le prochain vouagedu Dey de Tunis
-0.0--
Le maire de Luchon vient d'être officielle-
ment informé de la visite que désire faire
Son Altesse le bey de Tunis à la « Reine
des Pyrénées » ; déjà, dans le cadre somp-
tueux de ses montagnes et du Casino, on
prépare de magnifiques ifôtcs en son honneur.
En allant à Luchon, le bey s'arrêtera à
Toulouse.
LyœcADRE IDE LA MEI)ilTEBiRANEE
-0- 1
L'escaclre de la Méditerranée appareil-
lera mercredi prochain, de Marseille en
vue d'un-important exercice combiné avec
la cinquième escadrille de sous-marins et
des services defensifs et offensifs des fron-
tières maritimes au Sud de la France et
de 'l'Algérie. et de la Tunisie qui se dérou-
lera, entre les 20 et 25 juin. Le cuirassé
Lorraine, revenant de Beyrouth où il trans-
porta le général Weygand, participera à
la fin de cet exercice.
:
L'aviation coloniale
--0-0-
MARSEILLE-ALGER
La Chambre de Commerce de Marseille
a adressé une requête aux pouvoirs pu,
blics pour que soient inscrites au budget
les subventions nécessaires au fonctionne-
ment des services aériens Marseille-Alger.
e*
Réunies en séance piênière, les délé-
gations financières algéricnnes, après avoir
entendu l'exposé du colonel Casse, délégué
du sO'Us-secrélarial d'Etal de f Aéronauti-
que, ont voté un crédit de 1.600.000 francs
comme participation de VAlgérie à l'ex-
ploitation des lignes aériennes Perpignan-
Marseille-Palma,, Alger-Alicanle-Oran, et
Oran-Casablanca. Le crédit inscrit précé-
demment était de 800.000 francs.
* *
Nous avons annoncé la prochaine ar-
rivée à Saïgon de l'aviateur Ricon avec
des avions pour rétablissement de lignes
aériennes en Coch in chine.
Voici les dernières précisions à ce sujet.
Nanti pour l'année 1923 d'une subvention
accordée par la Métropole et. le budget gé-
nérai, M. Ricon établira très prochainement
une ligne aérienne entre SaIgon et Cantho
destinée a, assurer le transport des corres-
pondances postales et des passagers, avec
prolongement possible sur BacJieu.
Son camp d'aviation se trouvera près
des appointements de l'Avalanche, soit donc
aux portes mêmes de Snïgon.
Si l'exploitation de cette ligne montre de
réels avantages pour la Colonie, une secon-
de ligne Saïfgon Pnompenh sera alors
créée.
D'autres voies plus importantes et par
conséquent plus intéressantes verront le:
jour : ce seront celles qui relieront Saïgon
à Vientiane et Luang-Prabang, puis enfin
Saïgon-Hanoï, dont le sympathique lieute-
nant Dumas a démontré l'utilité.
Le retour de Vera Sergine
Do-
Comme les Annales Coloniales l'avait pré-"
dit, Vera Sergine, créatrice de l'insoumise,
le drame curieux de Pierre Frondaie, n'a
pu jouer cette pièce en Algérie.
L'aimable artiste a fait à ce sujet les dé-
clarations suivantes :
L'aventure est assez paradoxale.
« Le Gouverneur Général a craint que
VInsoumise ne suscitât des troubles entre la
colonie européenne et les Arabes : les colons
n'admettent .pas que l'une des leurs' épouse
un indigène. Il y eut jadis des histoires
tragiques qui n'ont pas été oubliées; j'ai pu
jouer l'Insoumise à Oran où la plupart des
colons sont espagnols Vera exagère, un
sur trois et c'est déjà beaucoup -; des Ara-
bes étaient dans la salle qui ne manifestè-
rent point. » Evidemment, mais le contrairir
eût pu se produire, et M. Steeg a eu raison
de défendre ces représentations. Nul n'est
prophète en son pays, pas même le Fazil-
El-Ouargl de Pierre Frondaie..
jCinq jours de guerre
-- ---0-0---0
Dans un grand journal du matin, notre ami
Taittipger, en un remarquable article, signale
que l'œuvre accomplie au Maroc par le mare-
chaI Lyautey n'a pas coûté aussi cher que veu-
lent bien le dire les d'étracteurs^du maréchal et
aussi, un peu, ses admirateurs. En fin de
compte, le Maroc a côûté à la France, en.
quinze ans, un milliard: et demi, soit le prix de
cinq jours de guerre. Si l'on compare les résul-
tats tangibles obtenus par les as politiques et
militaires qui ont fait la guerre, c'est-à-dSre
dépensé deux cent cinquante fois plus, on ne
peut que souscrire aux conclusions du distingué
vice-président de la Commission des. Colonies,
quand il trouve exorbitant le désir de la Com-
mission sénatoriaile des Finances, d' imposer eu
Maroc, 40 millions de contributions militaires
annuelles sur un budget de trois cents millions
à peine. Georges Barthélemy s'élève très jus-
tement, pour les autres colonies ainsi frappées
au petit bonheu-- r ou au petit malheur par
MM. Henry Bérenger et Raphaël Milliès-La-
croix.
Mais cela vouis. rend rêveur de penser com-
bien nos colonies seraient prospères si on avait
dépensé une petite quinzaine de gaspillages de
guerre quatre milliards et demi de francs
pour les mettre en valeur.
Il y a'belle lurette que le programme Sarraut
serait réalisé, le Soudan couvert de coton,
l'Afrique équatoriale riche et affranchie de la
maladie du sommeil, Madagascar avec son sol
et son sous-sol en pleine mise en valeur, et
l'Indochine pourvue d'un outillage économique
complet.
Oui, mais
V Angély
Le trai n respectueux
00
Un journal marocain publie une photogra-
phie présentant à Tadmiration des foules
un des premiers trains ayant circulé sur la
nouvelle ligne à voie normale, récemment
inaugurée. La légende imprévue qui accom-
pagne ce cliché mérite d'être citée :
Un train passe. C'est celui qu'a im pas-
ser M. de Sorbier, secrétaire général du Pro-
tectorat. Le train stoppe par déférence.
Ce train marocain qui, .de lui-même, ap-
plique It consigne relative aux marques ex-
térieures de respect, nous paraît bigrement
mieux dressé que ses frères français.
Ces derniers sont bien moins respectueux,
même pour nos présidents.
La santé du Maréchal Lyautey
La santé du maréchal Lyautey donne la
plus gronde satisfaction a son entourage et
aux médecins. Pas un instant, on l'a dit, le
maréchal n'a eu de crise de fièvre depuis
l'opération qu'il a si vaillamment suppor-
lée. Aussi reparle-t-il déjà de retourner au
Maroc pour terminer l'œuvre grandiose
qu'il y a entreprise.
-,
Les etudiantes francaises au Maroc
---cr<>--
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé,
un groupe de jeunes filles appartenant à
l'Association des Etudiantes de l'Université
de Paris entreprendra cet été au Maroc, sous
les auspices et avec le bienveillant patro-
nage de la Résidence générale, un voyage
d'études. Cette initiative de jeunes femmes
appartenant à l'élite intellectuelle féminine
de notre pays, prouve que les Françaises
d'aujourd'hui ne le cèdent en rien au point
de vue de l'allant et de l'esprit d'entreprise
à leurs sœurs anglo-saxonnes, si vantées sous
ce rapport.
On ne saurait trop se féliciter de cette ini-
tiative. Il est certain qu'il y a dans un avenir
prochain place au Maroc pour des jeunes
femmes se destinant aux carrières libérales,
notamment enseignement, médecine, et nous
savons plusieurs d'entre elles qui, depuis
plusieurs années, caressent ce. projet.
Casa-Alger en bicyclette
--0-0--
Les valeureux roulers Battester et Cuba
sont arrivés à Alger terminant heureuse-
ment ile Raid Casa-Alger, soit 1.378 kilo-
mètres. Il est à remarquer que cette ran-
donnée fut entreprise par Ballester, Varo et
Cuba par leurs propres moyens sans au-
cune préparation.
Aussi peut-on dire que déjà certains jour-
naux de l'Algérie, le Journal des Sports, la
Marine Sportive Oranaise, pensent faire
disputer celte épreuve durant le mois de
septembre avec le concours d'un grand
quotidien de Casablanca.
Les pionniers Ballester, Quba, sans omeL
ire - Varo, victime d'un stupide accident à
Oiidjda, peuvent donc être fiers.
LA QUESTION DE TANGER
C'est le marquis de La Torre-Hermosa,
ancien chef de section du département
d'Etat, qui représentera 'l'Espagne à la
future conférence pour Tanger.
- .0.
DES INSTITUTEURS. POUR L'A. O. F.
--0-0--
On demande des ménages d'instituteurs
et d'institutrices) pour l'Afrique Occidentale
française ; trois instituteurs pourvus du
brevet supérieur, pour le Togo.
En s'adressant à l'Agence Economique de
l'A. 0. F., 27, boulevard des Italiens, les
candidats obtiendront toutes indications
nécessaires.
Les dépenses militaires
aux Colonies
Nos grands gouvernements coloniaux opt
été, il me semble, pris au piège. Pour avoir
proclamé à sons de trompe leurs immenses
ressources, l'avoir considérable de leurs
caisses de réserves, les voilà grevés de con-
tributions fort élevées aux dépenses militai-
res de la métropole : 30 millions pour l'In-
dochine, 3 millions pour l'A. 0. F. et 1 mil-
lion 900.000 francs pour Madagascar.
Ces augmentations sont-elles opportunes
et justifiées, se demandait avant-hier notre
confrère Le Temps.
Opportunes, je ne le crois pas. Mais je
ne saurais supposer que la Commission des
Finances du Sénat a pris cette décision sans
consultation des colonies intéressées.
jugtifiées? Peut-être pour l'Indochine qui
est en réalité très riche et qui, dans le pro-
gramme des grands travaux, n'aura pas,
étant donné son stade d'évolution, à sup-
porter de très lourdes charges.
Voyons pour l'instant ce qui concerne
l'A. 0. F. dont la contribution aux dépenses
militaires de la métropole est actuellement
de 000. oco francs :
Notre empire ouest-africain doit être con-
sidéré désormais comme une base de recru-
tement de -300.000 hommes pour l'armée
noire et, comme l'écrit notre confrère, nous
devons avoir en A. O. F. une organisation
militaire locale assez largement pourvue. Il
nous faut donc avoir dans les colonies du
groupe des garnisons, centres d'instruction,
où les cadres seront exercés, perfectionnés
au maniement des troupes indigènes qui ne
valent que par leur encadrement très spé-
cialisé et p-réparé dans la colonie même. Ac-
tuellement, il y a pénurie de sous-officiers.,
et les officiers ne tiennent guère à séjourner
à la colonie avec cette appréhension de la
fusion qui leur semble une épée de Damo-
clès. Appréhension qui ne serait plus très
justifiée grâce aux résultats prochains de no-
tre campagne contre ladite fusion.
Nous devons donc entretenir en A. O. F.
suffisamment d'unités pour l'encadrement et
la mobilisation éventuelle de l'armée noire
dont le recrutement ne sera réellement aisé
que du jour où le service militaire obliga-
toire de dix-huit mois, comme en France, y
aura été progressivement institué ; et ces
garnisons africaines devront être les seules
garnisons du temps de paix de l'armée noire.
Les régiments indigènes actuellement en
France sous le nom fallacieux de chasseurs
mitrailleurs, doivent être renvoyés en Afri-
que. C'est une véritable et grave erreur que
de conserver des troupes noires en France
et ce, sous tous les rapports.
Nous aurons donc, en admettant le sys-
tème des garnisons exclusivement africaines,
une base solide de l'armée noire qui, une
fois mobilisée,pourra facilement être envoyée
sur les théâtres d'opérations d'Europe au
moment favorable à leur action efficace. Car
il ne faut pas oublier que ce n'est qu'en
1918 que les troupes noires furent efficace-,
ment employées sur le front français et s'y
conduisirent avec autant de succès que les
troupes métropolitaines. A cette époque de
l'entrée en action des troupes indigènes,
l'intérêt de la métropole sera davantage en
jeu que l'intérêt des colonies. La métropole
récupérera ses débours pour les troupes noi-
res dont la coopération se justifie seulement
dans les conditions ci-dessus énoncées.
Notre Parlement ne doit. donc voter une
augmentation quelconque de la contribution
de l'A. O. F. aux dépenses militaires des
colonies, qu'autant qu'il aura la certitude
d'un emploi raisonné des troupes indigènes.
Sans cela, comme récrit M. Georges Bar-
thélémy, (( il ne faut pas marcher ».
Eugène Devaux.
Brigadier vous avez raison !.
Dans une île de cet Archipel des Comores
dont Marline nous entretenait ces jours-ci, on
conte Paimable aventure que voici :
C'était à l'époque où M.- Milliès-Lacroix
était notre ministre des Colonies.
Le Gouvernement français avait confié à
un jeune brigadier de gendarmerie fort bien
tourné et d'élégante culture, la garde de la
très jolie sultane Salima, souveraine dépos-
sédée de Mohély.
La princesse comorienne ne tarda pas a
s'apercevoir que son gracieux Pandore, qui
répondait au nom de Paul, avait des allures
on ne peut plus séduisantes. « Oh ! mon
Paul, dit-elle, je veux être ta Virginie!. »
Paul s'était d'ailleurs convaincu depuis
longtemps que son aimable captive --- possé- -
dait les plus beaux yeux du monde.
Ils échangèrent leurs impressions, et cet
écihiange -alla jusqu'aux justes noces inclusi-
vement.
Devenue Française et libre par son union
avec le gendarme Paul, la reine Salima l'a
suivi dans la métropole, où ils vivent par-
faitement heureux.
Ils auront beaucoup d'enfants !
-0e.-
A la Fédération Nationale
des fonctionnaires coloniaux
-n-n-
Le jeudi 44 juin, a eu lieu à l'Ermitage
(boulevard de .Qliohy), le XIVe déjeuner
mensuel de la Fédération nationale de fonc-
tionnaires et' agents- coloniaux MM. H. Ai-
guier, député du Var ; Maurice Delafosse,
gouverneur hojioraire des Colonies, mem-
bres de la présidence d'honneur, avaient
bien voulu honorer de leur présence cette
coirdiale réunion. A la fin du repas, répon-
dant à l'allocution de M. le Secrétaire Géné-
ral. MM. M. Delafosse et H..Aiguier ont
pris successivement la parole * pour expri-
mer leur bien vive sympathie à l'œuvre de
défense professionnelle entreprise par la
Fédération et leur confiance dans ses des-
tinées,.
8. Barthélemiji Marseille
(k-O-
Comme les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, notre excellent collaborateur, et ami
G. Barthélémy, a fait jeudi à Marseille,
sODs les auspices de la « Liigue Provençale
d'Expansion Coloniale », une conférence
sur la mise en valeur des olonies.
Cette réunion a eu le plus vif succès en
raison même de la qualité de rapporteur
pour l'A. O. F. du projet Sarraut au titre
de laquelle M. Georges Barthélémy a ex-
posé le problème colonial.
M. Georges Barthélémy, du reste, n'est
pas un rapporteur qui s'en fie aux bureaux.
Aimant à se rendre compte par lui-même
et sur place, notre ami s'en alla passer un
.semestre en Afrique Occidentale, non pour
la découvrir, mais pour la comparer ; pour
la comparer, tchir, qu'elle est à ce qu'elle
était, quinze ans auparavant, alors qu'il
y était un simple fonctionnaire colonial. -
y En donnant, à la Ligue Provençale d'Ex-
pansiOll Coloniale la primeur de son vaste
travail, M. Georges Barihélemy n'a pas
célé sa vaste désillusion.. En quinze ans, on.
n'a pas fait là-bas grand'chose : quelques
tronçons de voie ferrée, peu de quais, pas
de routes. Les pistes sont restées des pis-
tes. Et comm e sa logique /viru! ou se est ex-
trêmement simpliste, M. Georges Barthé-
lemy se demande ce qu'on a bien -pu faiva
des impôts de capi talion passés, en quinze
ans, de cent. sous par tôle à vingt francs.
Par ailleurs, il montre le misérable état
de quatorze millions * d'indigènes réduits
pour tous les soins d'hygiène, de prophy-
laxie et pour tous secours, au dévouement
de quatre médecins.
C'est donc et lout d'atord une question
d'humanité que de mettre la colonie en va-
leur. Mais, c'est aussi une question d'im-
mense intérêt national que de réaliser tout
le projet de mise en valeur du domaine co,
lonial français qui s'appelle projet Sarraut.
Quatre cabinets successifs ont souscrit à
ce projet qui comporte un prestigieux in-
ventaire des richesses (sol et sous-sol) de
la plus grande France. Depuis le cabinet
Briand, tous les ministres qui suivirent ont
reconnu que la Nation, chaque jour davan-
tage privée de concours alliés ne pouvait
se sauver que par elle-même et que son
salut était dans ses colonies moyennant
qu'elles produisent, transportent et expor-
tent. ,
Produire, transporter, exporter, telles
sont les données du problème colonial. M.
Georges Barthélémy a, sur les trois points,
magnifié les titrés de M. Sarraut et adroi-
tement glissé ses idées perteonnelles qui
sont fort intéressantes, venant d'un esprit
très informé.
On les verra toutes dans le débat qui
doit prochainement s'ouvrir à la Chambre..
Mais en montrant, en quel sens il avait
orienté son rapport, M. Georges Barthé-
lémy a tenu à effleurer la question finan-
cière dont s'offusquent, parait-il, pas mal
de - députés.
car la réalisation du projet Sarraut, c'est
quatre milliards ! Sur ce gros chiffre, le
conférencier établit de malicieuses compa-
raisons qui ne sont pas toujours des rai-
sons orthodoxes. Mais, enfin, il ne doute
pas que l'impôt de capitation et les em- •
prunts directs des colonies, avec quelques
prestations en nature des Allemands ne
donnent les moyens de réaliser, en quelque
cinq ans, le projet Sarraut, projet urgent et
nécessaire.
A l'issue do la conférence, la Ligue Pro-
vençale d'expansion Coloniale. a adressé
le télégramme suivant à M. Albert Sar-
iraul : -
« La- Ligue Provençale d'Expansion Colo-
niale, réunie au nombre de 500. après avoir
entendu la conférence de M. Georges Bar-
thélémy sur le projet de tnise en valeur des
colonies en félicite son auteur et le prie
faire hâter vote par Parlement. u
A LA CHAMBRE
--0-0----
PROJET DE LOI
Le chemin de fer de Djelfa à Laghouat,
Le projet relatif à la déclaration d'utilité
publique d'un chemin de fer de Djelfa à
Laghouat a été déposé hier par le Gouver-
nement sur Je bureau de la Chambre et
renvoyé à la Commission de l'Algérie et
des Colonies.
DANS LES COMMISSIONS
Les services maritimes entre la France
et l'Algérie
Sur la demande de MM. Morinaud et
Roux-Freyssineng, M. -Rio, sous-secrétaire
d'Etat, a entretenu la Commission de la
Marine marchande de la questio'n des ser-
vices maritimes entre la France et l'Algé-
rie.
Quatre projets sont actuellement soumis
par les compagnies comportant : le pre-
mier, 5 millions de subventions ; Je
deuxième dix millions ; le troisième 15 mil-
lions et le quatrième '20 millions.
I.e Gouvernement s'est arrêté au -projet
de 15 millions de subvention, et il discute
sur ce chiffre avec les compagnies.
Dès qu'un accord sera intervenu, le projet
sera soumis au gouvernement de l'Algérie.
Sur une question posée par MM. Moro-
Giafferi et CaHneoU, M. Rio a renseigné la
commission sur l'Etat de la convention re-
lative au service entre la France et la
Corse. Il a exprimé le vœu que cette con-
vention soit le plus rapidement possible
discutée et rapportée par la commission.
EN TRIPOLITAINE
- 0-0-
Le tribunal, qui avait été récemment
transféré à Misrata, vient de juger et con-
damner à mort Hadi Coobar, un des princi-
paux chefs de la révolte, qui avait été cap-
turé en novembre dernier dans son fief de
Gharian. L'exécution n. eu lieu le 31 mai
sur la place dr. Misrala.
LE NUMERO : 15 CENTIMES
LUNDI .SOIR, 18 JUIN 1923
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN ..-
LES ARTICLES puBLds PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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illuitré 80 a 45 n 25 n
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Les étrangers -
en Tunisie et au Maroc
Qu'il me soit permis, aujourd'hui, de
revenir d'un mot BUT L-a question des
étrangei's en Tunisie. - .,
Le" premier, il y a> 'dix-huit mois p'as-
siès, j'ai sailiiié avec; eintiho-usiasim© l'inteii-
ligente et habile mesure prise par M.
Liuicien S-aint. SOli t mbn exeedlent collè-
gue Haudos,' :so,it -la directeur de ce
jouTnail, notre, ami Marcel Ruedeil, soit
mod-même, avons tenn) au coiu-rant nos
fleoteuirs des incidents survenus du fait
de roippioeition à ce décret.
Aujourd'hui, Maire réglée, les proLo
toooileB sont lignés, soumis à l'appro-
bation du Parlement, M. Eugène De-
vaux a lf'Ié&llilné: en plusieurs articles re-
marquiéls dans les Annales Coloniales
eit la position juridique dl} l'affaire de-
vant lai Cour de- La Haye et les avantar
;tagest obtenus- in fine par les représen-
tants- de la France, notamiment M. de
Lapradelle.
Un- mauiv-aâs arirangement. vaut mieux,
dit te pTOveirbe, qu'un bon procès.
Une tiransatction sur un tel suijeit, avec
une nation amie comme l'Anigieteinre
viaut miieux, que 'de sempiternelles con-
troverses, iqui tournent parfois à l'ai-
gre eit allèrent les bonnes relations de
peuple à peuple, créant 'entre eux (l,e
fâictioux malentendus qui finissent un
jour pair les jeter l'un contre l'autre..
La naturalisation aiutomatiquie des
sugets anglais de Tunilsie. et aussà tllu
Maroc. -Siel trouve Tietardée d'une' gé-
néraition, d'une vingtaine d'années !
Toutefois, les Angilo-Maitais qui ont
été natu.rallisés en novembre. 1921 et qui
ne revendiqueront pas a nationalité
britannique resteront Français. Il est
probable ,qlue sur les 4.250 M'ai tais qui
ont été incorporés ainsi à la. France,
très peui demande & renoncent à leur
nouvelle nationailité. L'enthousiasme
aves lequel ite sont devenirs Français
nous garantit leurs sentiments.
Il n'y al là que demi-ami.
'Lai voie de la naturalisation indivi-
duetUel Iretste: d'ailleurs ouverte à tous
oeiux- qui, d'ores et déjà, veulent deve-
nir Français. Ils ne manqueront pas
d'y avoir recours. La France et son di-
gne représentant 'à Tunis seront lieu-
reux de la leur ouvrir toute. grande.
Ainisi, dans une large mesure, peut-
être, séra réparé le renvoi à vingti ans
de la naturalisation des Anglo-Maltais de
Tunisie.
Terminons, en exprimant 1 espoir
que la question- des Italiens de Tunisie
reçoive, dans l'aciciord complet des na-
«teions-sœurs et de- leur ,gouvle.rne'lne.nt)
ime soiluitiom analogue.
Un étranger ne peut indéfiniment,
lui et sa descendance rester étranger
danfe- un pays suir1 ileiquel flotte un au-
tre drapeau que le sien.
11 n'est pas de nation qui admette
pareille offense ci la. raison, à in just'ce,
à la morale.
Toutes admettent île jus-sOlli, le droit
du sol, le :clroit de la nation qui pos-
sède à naturaliser, à un certain mo1-
ment, les étrangers qui y naissent, c'
qui y vivent.
Qu'oii le tempère, si l'on veu-t, par
des délais plus larges que cerux de no-
tre Gode civil, ainsi qu'il vient d'ètie
fait pour les sujets bri-tannique's.
iMads que l'on mertte. fin, d'un coni-
imiun accord, à une 'hésitation inadmis-
sible, qui, avec le temps, doit un jour
prendre fin.
Emile Morinaud,
Député-maire de Constanîine.
La Banque de l'Indochine
M. A Ibert Sarraut, qui est rentré vendredi
soir, a assisté à la séance de nuit qui s'est ter-
minée à trois heures et demie du matin par la
victoire de M. R. Poincaré sur MM. Herriot
et Paul-Boncour. Le ministre des Colonies a
repris la direction de ses services dès samedi.
A vant son départ aux eaux, il avait adressé
a la Banque de l Indochine le texte dui projet
'de loi amendé par la Commission des Colonies,
accepté tel par le Gouvernement, établissant le
renouvellement du privilège. Ce texte est celui
qui a été longuement étudié par la Commission
des Colonies, chargée de l'examiner au ccitrs
de dix séances consécutives à la fin de l'an
dernier. Dès cette époque, la Commission des
Finances et la Commission des Affaires étran-
gères ont été saisies par M. Archimbaud pour
les Finances, et l'autre par M, Guernier, pour
les Affaires étrangères. Les deux Commissions
intéressées, sur les instances de M. Albert Sar
tout, vont être appelées à adopter définitive-
ment le texte dont M. Pierre Valude est rap-
porteur,
M. Ernest v, député de la Cochin-
chine et délégué du Cambodge au Conseil Su-
périeur des Colonies, qui vient de rentrer en
France, sera sans doitte également l'interprète
de &es commettants, pour réclamer, avant le 14
juillet, le vote du « projet qui, par des ajourne-
ments successifs, attend depuis plus de trois ans,
tant dans les Commissions ministérielles qu'au
Parlement » -
Il importe, en effet, que le projet soit porté
avant les grandes vacances, devant le Sénat,
afin que la Haute- Assemblée puisse en être
saisie en temps utile.
J olLjcadeau
0-0
Le Sénat a mis plus de
quatre mois pour « éplu-
cher » le budget de 1922,
et voici, enfin, que sa
Commission des Finances
chante victoire et nous
annonce un excédent de
recettes de 900 millions.
Les contribuables fran-
çais, écorchés vifs depuis la guerre, se mé-
fient quelque peu de toutes les exubérances
parlementaires, surtout lorsqu'elles viennent
de; nos « Pères conscrits ».
Qu'ils attendent donc le passage dIt per-
ceptettr, ou ses « avertissements », avant de
se réjouir.
Pour les coloniaux, la question est claire.
Pour boucler le budget métropolitain, on
vient de leur infliger 40 millions d'impôts
nouveaux, destinés pour les besoins de
la Défense nationale à consolider le pres-
tige de la France dans la Ruhr, en Syrie et
ailleurs.
Vannée dernière, VIndochine avait, pour
sa part, versé 13 millions dans les caisses
des Ministères de la Guerre et de la Ma-
rine; l'A.O.F., un vmllion ; ldadagasccrr,
700.000 trancs.
En 1923, par la grâce de M. Millies-
Tacroix ancien ministre des, Colonies
et de M. Bérenger sénateur colonial
l'un, président de la Commission des Fi-
rfances du Sénat, Vautre rapporteur, ces mê-
mes colonies sont imposées comme suit : la
première, 30 millions; la seconde, 3 mil-
lions; la troisième, 2 millions.
MM. Merlin, Carde, Garbit, Gouverneurs
Généraux Ùttércssés, sont actuellement à
Paris.
Depuis leur-arrive e dans la capitale, ils
ont assisté à quelque vingt banquets au cours
desquels plus de cent discours ont été infli-
gés aux assistants.
Pas un orateur n'a manqué de rappeler
le programme Sarraut, et Vurgente néces-
sité de le réaliser. De leur côté, MM. Mer-
lin, Carde et Garbit ont promis de tout
mettre en œuvre pour obtenir rapidement
« par la mise en valeur de leurs colonies,
U relèvement économique du pays )J.,
Et c'est au moment précis où ces hauts
fonctionnaires vont quitter la Métropole pour
remplir avec les remarquables qualités qtri
sont les leurs, là belle mission que le pays
leur a confiée, que le Sénat, criminellement,
leur passe un lacet au cou et les étrangle !
Si f étais Merlin, Carde ou Garbit, je sais
bien ce que je ferais. Je n'irais pas par quatre
chemins. D'accord avec M. Sarraut auquel
ce serait faire injure que de penser qu'il
s'associe aux erreurs sénatoriales, je décla-
rerais momentanément forfait et j'attendrais
avant de reprendre: le bateau, que la Cham-
bre ait statué sur les décisions de MM. Mil-
liès-Lacroix et Bérenger.
Car la Chambre va dire son mot, et nous
sommes quelques-uns décidés à instaurer à
la tribune un grand débat.
Il est temps de faire connaître au pays,
qu'en matière coloniale comme en toute autre
chose, 'on le bluffe misérablcineirt.
Les Colonies d'Indochine d'A.O.F. et de
Madacasgar, sont riches, affirment quelques
nigauds :
Allez-y voir, Messieurs.
Depuis dix ans, ces colonies ont fait un
effort énorme. Sans rien demander ait pays,
elles ont réussi à équilibrer leurs budgets et
à commencer l'exécution des grands travaux
que réclament leurs colons.
Et aujourd'hui, parce qu'elles ont quel-
ques SOllS, dans leurs caisses de réserves, vous
voulez les en dépouiller !
Nous ne marchons pas, Messieurs de la
Commission sénatoriale des Finances. Et
nous vous le f erons voir avant peu.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
me-
H. Martial Herlin au Musée Guimet
-- o o-
M. M'alliai Merlin, Gouverneur Général
de l'Indochine, accompagné de Mme Mar-
tial Merlin, a assisté samedi dernier, au
Musée Guimet, à l'inauguration d'une nou-
velle salle consacré'e à l'art indodhinoie et
installée par les soins cle M. Hackin, con-
servateur du musée. -
Placée dans la section Aymonier, cette
belle collection où prédomine l'art boudhi-
que Icontiet, entr'autres pièces remarqua-
bles, un moulage d'une superbe statue de
Hari-Hara @ (Yisna-Siva), don du gouverne-
ment de rindo-Chine : un boudha sur lei
Nàga, découvert récemment à Prom-Sork.
Une très jolie collection de bustes, don de
M. iBouasse-Lebel, et de très belles photo-
graphier d'Ankor-Vat datant du 12e siècle,
complète heureusement cette reconstitution
qui fait honneur au musée Guimet.
Nous avons noté parmi les personnalités
présentes 1
MM Moullet, représentant M. Paul-Léon,
directeur des Beaux-Arts ; Senard, Mas-
péro et de noonsbreux coloniaux.
: :
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de fadre connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 14 juin 1923, le
taux officiel de la piastre était de 8 fr. 10
et de 8 fr. 15 le 15 juin 1923.
Pour les écoles ehrétiannes en Tnnisie
< ---0-0--
Une Société bien pensante est en forma-
tion à Sfax pour l'achat dun terrain situé
au port sur lequel on édifiera un pensionnat
qui sera dirigé par les frères des écoles chré-
tiennes, en faveur desquels M. R. Poincaré
a demandé à la Chambre la réouverture des
noviciats dans la métropole.
Cette Société sera constituée- au capital de
200.000 francs par actions de 100 francs.
Espérons que cette fondation n'enlèvera
pas d'enfants à la laïque, mais seulement
aux écoles libres italiennes dont M. Etienne
Filandin a favorisé le développement pen-
dant son court mais pourtant trop long
- séjour à Tunis.
–I 4 ♦ 1
LA NATURALISATION FRANÇAISE
EN TUNISIE
Dans l'année 1922, la naturalisation fran-
çaise a été accordée a' t2 tunisiens résidant
en France.
-,_
Ho limage de la Tunisie à Pierre Loti
Parmi les couronnes déposées sur la
tombe de Pierre Loti, on a remarqué celle
envoyée par son Altesse le 'Bey de Tunis.
Le prochain vouagedu Dey de Tunis
-0.0--
Le maire de Luchon vient d'être officielle-
ment informé de la visite que désire faire
Son Altesse le bey de Tunis à la « Reine
des Pyrénées » ; déjà, dans le cadre somp-
tueux de ses montagnes et du Casino, on
prépare de magnifiques ifôtcs en son honneur.
En allant à Luchon, le bey s'arrêtera à
Toulouse.
LyœcADRE IDE LA MEI)ilTEBiRANEE
-0- 1
L'escaclre de la Méditerranée appareil-
lera mercredi prochain, de Marseille en
vue d'un-important exercice combiné avec
la cinquième escadrille de sous-marins et
des services defensifs et offensifs des fron-
tières maritimes au Sud de la France et
de 'l'Algérie. et de la Tunisie qui se dérou-
lera, entre les 20 et 25 juin. Le cuirassé
Lorraine, revenant de Beyrouth où il trans-
porta le général Weygand, participera à
la fin de cet exercice.
:
L'aviation coloniale
--0-0-
MARSEILLE-ALGER
La Chambre de Commerce de Marseille
a adressé une requête aux pouvoirs pu,
blics pour que soient inscrites au budget
les subventions nécessaires au fonctionne-
ment des services aériens Marseille-Alger.
e*
Réunies en séance piênière, les délé-
gations financières algéricnnes, après avoir
entendu l'exposé du colonel Casse, délégué
du sO'Us-secrélarial d'Etal de f Aéronauti-
que, ont voté un crédit de 1.600.000 francs
comme participation de VAlgérie à l'ex-
ploitation des lignes aériennes Perpignan-
Marseille-Palma,, Alger-Alicanle-Oran, et
Oran-Casablanca. Le crédit inscrit précé-
demment était de 800.000 francs.
* *
Nous avons annoncé la prochaine ar-
rivée à Saïgon de l'aviateur Ricon avec
des avions pour rétablissement de lignes
aériennes en Coch in chine.
Voici les dernières précisions à ce sujet.
Nanti pour l'année 1923 d'une subvention
accordée par la Métropole et. le budget gé-
nérai, M. Ricon établira très prochainement
une ligne aérienne entre SaIgon et Cantho
destinée a, assurer le transport des corres-
pondances postales et des passagers, avec
prolongement possible sur BacJieu.
Son camp d'aviation se trouvera près
des appointements de l'Avalanche, soit donc
aux portes mêmes de Snïgon.
Si l'exploitation de cette ligne montre de
réels avantages pour la Colonie, une secon-
de ligne Saïfgon Pnompenh sera alors
créée.
D'autres voies plus importantes et par
conséquent plus intéressantes verront le:
jour : ce seront celles qui relieront Saïgon
à Vientiane et Luang-Prabang, puis enfin
Saïgon-Hanoï, dont le sympathique lieute-
nant Dumas a démontré l'utilité.
Le retour de Vera Sergine
Do-
Comme les Annales Coloniales l'avait pré-"
dit, Vera Sergine, créatrice de l'insoumise,
le drame curieux de Pierre Frondaie, n'a
pu jouer cette pièce en Algérie.
L'aimable artiste a fait à ce sujet les dé-
clarations suivantes :
L'aventure est assez paradoxale.
« Le Gouverneur Général a craint que
VInsoumise ne suscitât des troubles entre la
colonie européenne et les Arabes : les colons
n'admettent .pas que l'une des leurs' épouse
un indigène. Il y eut jadis des histoires
tragiques qui n'ont pas été oubliées; j'ai pu
jouer l'Insoumise à Oran où la plupart des
colons sont espagnols Vera exagère, un
sur trois et c'est déjà beaucoup -; des Ara-
bes étaient dans la salle qui ne manifestè-
rent point. » Evidemment, mais le contrairir
eût pu se produire, et M. Steeg a eu raison
de défendre ces représentations. Nul n'est
prophète en son pays, pas même le Fazil-
El-Ouargl de Pierre Frondaie..
jCinq jours de guerre
-- ---0-0---0
Dans un grand journal du matin, notre ami
Taittipger, en un remarquable article, signale
que l'œuvre accomplie au Maroc par le mare-
chaI Lyautey n'a pas coûté aussi cher que veu-
lent bien le dire les d'étracteurs^du maréchal et
aussi, un peu, ses admirateurs. En fin de
compte, le Maroc a côûté à la France, en.
quinze ans, un milliard: et demi, soit le prix de
cinq jours de guerre. Si l'on compare les résul-
tats tangibles obtenus par les as politiques et
militaires qui ont fait la guerre, c'est-à-dSre
dépensé deux cent cinquante fois plus, on ne
peut que souscrire aux conclusions du distingué
vice-président de la Commission des. Colonies,
quand il trouve exorbitant le désir de la Com-
mission sénatoriaile des Finances, d' imposer eu
Maroc, 40 millions de contributions militaires
annuelles sur un budget de trois cents millions
à peine. Georges Barthélemy s'élève très jus-
tement, pour les autres colonies ainsi frappées
au petit bonheu-- r ou au petit malheur par
MM. Henry Bérenger et Raphaël Milliès-La-
croix.
Mais cela vouis. rend rêveur de penser com-
bien nos colonies seraient prospères si on avait
dépensé une petite quinzaine de gaspillages de
guerre quatre milliards et demi de francs
pour les mettre en valeur.
Il y a'belle lurette que le programme Sarraut
serait réalisé, le Soudan couvert de coton,
l'Afrique équatoriale riche et affranchie de la
maladie du sommeil, Madagascar avec son sol
et son sous-sol en pleine mise en valeur, et
l'Indochine pourvue d'un outillage économique
complet.
Oui, mais
V Angély
Le trai n respectueux
00
Un journal marocain publie une photogra-
phie présentant à Tadmiration des foules
un des premiers trains ayant circulé sur la
nouvelle ligne à voie normale, récemment
inaugurée. La légende imprévue qui accom-
pagne ce cliché mérite d'être citée :
Un train passe. C'est celui qu'a im pas-
ser M. de Sorbier, secrétaire général du Pro-
tectorat. Le train stoppe par déférence.
Ce train marocain qui, .de lui-même, ap-
plique It consigne relative aux marques ex-
térieures de respect, nous paraît bigrement
mieux dressé que ses frères français.
Ces derniers sont bien moins respectueux,
même pour nos présidents.
La santé du Maréchal Lyautey
La santé du maréchal Lyautey donne la
plus gronde satisfaction a son entourage et
aux médecins. Pas un instant, on l'a dit, le
maréchal n'a eu de crise de fièvre depuis
l'opération qu'il a si vaillamment suppor-
lée. Aussi reparle-t-il déjà de retourner au
Maroc pour terminer l'œuvre grandiose
qu'il y a entreprise.
-,
Les etudiantes francaises au Maroc
---cr<>--
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé,
un groupe de jeunes filles appartenant à
l'Association des Etudiantes de l'Université
de Paris entreprendra cet été au Maroc, sous
les auspices et avec le bienveillant patro-
nage de la Résidence générale, un voyage
d'études. Cette initiative de jeunes femmes
appartenant à l'élite intellectuelle féminine
de notre pays, prouve que les Françaises
d'aujourd'hui ne le cèdent en rien au point
de vue de l'allant et de l'esprit d'entreprise
à leurs sœurs anglo-saxonnes, si vantées sous
ce rapport.
On ne saurait trop se féliciter de cette ini-
tiative. Il est certain qu'il y a dans un avenir
prochain place au Maroc pour des jeunes
femmes se destinant aux carrières libérales,
notamment enseignement, médecine, et nous
savons plusieurs d'entre elles qui, depuis
plusieurs années, caressent ce. projet.
Casa-Alger en bicyclette
--0-0--
Les valeureux roulers Battester et Cuba
sont arrivés à Alger terminant heureuse-
ment ile Raid Casa-Alger, soit 1.378 kilo-
mètres. Il est à remarquer que cette ran-
donnée fut entreprise par Ballester, Varo et
Cuba par leurs propres moyens sans au-
cune préparation.
Aussi peut-on dire que déjà certains jour-
naux de l'Algérie, le Journal des Sports, la
Marine Sportive Oranaise, pensent faire
disputer celte épreuve durant le mois de
septembre avec le concours d'un grand
quotidien de Casablanca.
Les pionniers Ballester, Quba, sans omeL
ire - Varo, victime d'un stupide accident à
Oiidjda, peuvent donc être fiers.
LA QUESTION DE TANGER
C'est le marquis de La Torre-Hermosa,
ancien chef de section du département
d'Etat, qui représentera 'l'Espagne à la
future conférence pour Tanger.
- .0.
DES INSTITUTEURS. POUR L'A. O. F.
--0-0--
On demande des ménages d'instituteurs
et d'institutrices) pour l'Afrique Occidentale
française ; trois instituteurs pourvus du
brevet supérieur, pour le Togo.
En s'adressant à l'Agence Economique de
l'A. 0. F., 27, boulevard des Italiens, les
candidats obtiendront toutes indications
nécessaires.
Les dépenses militaires
aux Colonies
Nos grands gouvernements coloniaux opt
été, il me semble, pris au piège. Pour avoir
proclamé à sons de trompe leurs immenses
ressources, l'avoir considérable de leurs
caisses de réserves, les voilà grevés de con-
tributions fort élevées aux dépenses militai-
res de la métropole : 30 millions pour l'In-
dochine, 3 millions pour l'A. 0. F. et 1 mil-
lion 900.000 francs pour Madagascar.
Ces augmentations sont-elles opportunes
et justifiées, se demandait avant-hier notre
confrère Le Temps.
Opportunes, je ne le crois pas. Mais je
ne saurais supposer que la Commission des
Finances du Sénat a pris cette décision sans
consultation des colonies intéressées.
jugtifiées? Peut-être pour l'Indochine qui
est en réalité très riche et qui, dans le pro-
gramme des grands travaux, n'aura pas,
étant donné son stade d'évolution, à sup-
porter de très lourdes charges.
Voyons pour l'instant ce qui concerne
l'A. 0. F. dont la contribution aux dépenses
militaires de la métropole est actuellement
de 000. oco francs :
Notre empire ouest-africain doit être con-
sidéré désormais comme une base de recru-
tement de -300.000 hommes pour l'armée
noire et, comme l'écrit notre confrère, nous
devons avoir en A. O. F. une organisation
militaire locale assez largement pourvue. Il
nous faut donc avoir dans les colonies du
groupe des garnisons, centres d'instruction,
où les cadres seront exercés, perfectionnés
au maniement des troupes indigènes qui ne
valent que par leur encadrement très spé-
cialisé et p-réparé dans la colonie même. Ac-
tuellement, il y a pénurie de sous-officiers.,
et les officiers ne tiennent guère à séjourner
à la colonie avec cette appréhension de la
fusion qui leur semble une épée de Damo-
clès. Appréhension qui ne serait plus très
justifiée grâce aux résultats prochains de no-
tre campagne contre ladite fusion.
Nous devons donc entretenir en A. O. F.
suffisamment d'unités pour l'encadrement et
la mobilisation éventuelle de l'armée noire
dont le recrutement ne sera réellement aisé
que du jour où le service militaire obliga-
toire de dix-huit mois, comme en France, y
aura été progressivement institué ; et ces
garnisons africaines devront être les seules
garnisons du temps de paix de l'armée noire.
Les régiments indigènes actuellement en
France sous le nom fallacieux de chasseurs
mitrailleurs, doivent être renvoyés en Afri-
que. C'est une véritable et grave erreur que
de conserver des troupes noires en France
et ce, sous tous les rapports.
Nous aurons donc, en admettant le sys-
tème des garnisons exclusivement africaines,
une base solide de l'armée noire qui, une
fois mobilisée,pourra facilement être envoyée
sur les théâtres d'opérations d'Europe au
moment favorable à leur action efficace. Car
il ne faut pas oublier que ce n'est qu'en
1918 que les troupes noires furent efficace-,
ment employées sur le front français et s'y
conduisirent avec autant de succès que les
troupes métropolitaines. A cette époque de
l'entrée en action des troupes indigènes,
l'intérêt de la métropole sera davantage en
jeu que l'intérêt des colonies. La métropole
récupérera ses débours pour les troupes noi-
res dont la coopération se justifie seulement
dans les conditions ci-dessus énoncées.
Notre Parlement ne doit. donc voter une
augmentation quelconque de la contribution
de l'A. O. F. aux dépenses militaires des
colonies, qu'autant qu'il aura la certitude
d'un emploi raisonné des troupes indigènes.
Sans cela, comme récrit M. Georges Bar-
thélémy, (( il ne faut pas marcher ».
Eugène Devaux.
Brigadier vous avez raison !.
Dans une île de cet Archipel des Comores
dont Marline nous entretenait ces jours-ci, on
conte Paimable aventure que voici :
C'était à l'époque où M.- Milliès-Lacroix
était notre ministre des Colonies.
Le Gouvernement français avait confié à
un jeune brigadier de gendarmerie fort bien
tourné et d'élégante culture, la garde de la
très jolie sultane Salima, souveraine dépos-
sédée de Mohély.
La princesse comorienne ne tarda pas a
s'apercevoir que son gracieux Pandore, qui
répondait au nom de Paul, avait des allures
on ne peut plus séduisantes. « Oh ! mon
Paul, dit-elle, je veux être ta Virginie!. »
Paul s'était d'ailleurs convaincu depuis
longtemps que son aimable captive --- possé- -
dait les plus beaux yeux du monde.
Ils échangèrent leurs impressions, et cet
écihiange -alla jusqu'aux justes noces inclusi-
vement.
Devenue Française et libre par son union
avec le gendarme Paul, la reine Salima l'a
suivi dans la métropole, où ils vivent par-
faitement heureux.
Ils auront beaucoup d'enfants !
-0e.-
A la Fédération Nationale
des fonctionnaires coloniaux
-n-n-
Le jeudi 44 juin, a eu lieu à l'Ermitage
(boulevard de .Qliohy), le XIVe déjeuner
mensuel de la Fédération nationale de fonc-
tionnaires et' agents- coloniaux MM. H. Ai-
guier, député du Var ; Maurice Delafosse,
gouverneur hojioraire des Colonies, mem-
bres de la présidence d'honneur, avaient
bien voulu honorer de leur présence cette
coirdiale réunion. A la fin du repas, répon-
dant à l'allocution de M. le Secrétaire Géné-
ral. MM. M. Delafosse et H..Aiguier ont
pris successivement la parole * pour expri-
mer leur bien vive sympathie à l'œuvre de
défense professionnelle entreprise par la
Fédération et leur confiance dans ses des-
tinées,.
8. Barthélemiji Marseille
(k-O-
Comme les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, notre excellent collaborateur, et ami
G. Barthélémy, a fait jeudi à Marseille,
sODs les auspices de la « Liigue Provençale
d'Expansion Coloniale », une conférence
sur la mise en valeur des olonies.
Cette réunion a eu le plus vif succès en
raison même de la qualité de rapporteur
pour l'A. O. F. du projet Sarraut au titre
de laquelle M. Georges Barthélémy a ex-
posé le problème colonial.
M. Georges Barthélémy, du reste, n'est
pas un rapporteur qui s'en fie aux bureaux.
Aimant à se rendre compte par lui-même
et sur place, notre ami s'en alla passer un
.semestre en Afrique Occidentale, non pour
la découvrir, mais pour la comparer ; pour
la comparer, tchir, qu'elle est à ce qu'elle
était, quinze ans auparavant, alors qu'il
y était un simple fonctionnaire colonial. -
y En donnant, à la Ligue Provençale d'Ex-
pansiOll Coloniale la primeur de son vaste
travail, M. Georges Barihélemy n'a pas
célé sa vaste désillusion.. En quinze ans, on.
n'a pas fait là-bas grand'chose : quelques
tronçons de voie ferrée, peu de quais, pas
de routes. Les pistes sont restées des pis-
tes. Et comm e sa logique /viru! ou se est ex-
trêmement simpliste, M. Georges Barthé-
lemy se demande ce qu'on a bien -pu faiva
des impôts de capi talion passés, en quinze
ans, de cent. sous par tôle à vingt francs.
Par ailleurs, il montre le misérable état
de quatorze millions * d'indigènes réduits
pour tous les soins d'hygiène, de prophy-
laxie et pour tous secours, au dévouement
de quatre médecins.
C'est donc et lout d'atord une question
d'humanité que de mettre la colonie en va-
leur. Mais, c'est aussi une question d'im-
mense intérêt national que de réaliser tout
le projet de mise en valeur du domaine co,
lonial français qui s'appelle projet Sarraut.
Quatre cabinets successifs ont souscrit à
ce projet qui comporte un prestigieux in-
ventaire des richesses (sol et sous-sol) de
la plus grande France. Depuis le cabinet
Briand, tous les ministres qui suivirent ont
reconnu que la Nation, chaque jour davan-
tage privée de concours alliés ne pouvait
se sauver que par elle-même et que son
salut était dans ses colonies moyennant
qu'elles produisent, transportent et expor-
tent. ,
Produire, transporter, exporter, telles
sont les données du problème colonial. M.
Georges Barthélémy a, sur les trois points,
magnifié les titrés de M. Sarraut et adroi-
tement glissé ses idées perteonnelles qui
sont fort intéressantes, venant d'un esprit
très informé.
On les verra toutes dans le débat qui
doit prochainement s'ouvrir à la Chambre..
Mais en montrant, en quel sens il avait
orienté son rapport, M. Georges Barthé-
lémy a tenu à effleurer la question finan-
cière dont s'offusquent, parait-il, pas mal
de - députés.
car la réalisation du projet Sarraut, c'est
quatre milliards ! Sur ce gros chiffre, le
conférencier établit de malicieuses compa-
raisons qui ne sont pas toujours des rai-
sons orthodoxes. Mais, enfin, il ne doute
pas que l'impôt de capitation et les em- •
prunts directs des colonies, avec quelques
prestations en nature des Allemands ne
donnent les moyens de réaliser, en quelque
cinq ans, le projet Sarraut, projet urgent et
nécessaire.
A l'issue do la conférence, la Ligue Pro-
vençale d'expansion Coloniale. a adressé
le télégramme suivant à M. Albert Sar-
iraul : -
« La- Ligue Provençale d'Expansion Colo-
niale, réunie au nombre de 500. après avoir
entendu la conférence de M. Georges Bar-
thélémy sur le projet de tnise en valeur des
colonies en félicite son auteur et le prie
faire hâter vote par Parlement. u
A LA CHAMBRE
--0-0----
PROJET DE LOI
Le chemin de fer de Djelfa à Laghouat,
Le projet relatif à la déclaration d'utilité
publique d'un chemin de fer de Djelfa à
Laghouat a été déposé hier par le Gouver-
nement sur Je bureau de la Chambre et
renvoyé à la Commission de l'Algérie et
des Colonies.
DANS LES COMMISSIONS
Les services maritimes entre la France
et l'Algérie
Sur la demande de MM. Morinaud et
Roux-Freyssineng, M. -Rio, sous-secrétaire
d'Etat, a entretenu la Commission de la
Marine marchande de la questio'n des ser-
vices maritimes entre la France et l'Algé-
rie.
Quatre projets sont actuellement soumis
par les compagnies comportant : le pre-
mier, 5 millions de subventions ; Je
deuxième dix millions ; le troisième 15 mil-
lions et le quatrième '20 millions.
I.e Gouvernement s'est arrêté au -projet
de 15 millions de subvention, et il discute
sur ce chiffre avec les compagnies.
Dès qu'un accord sera intervenu, le projet
sera soumis au gouvernement de l'Algérie.
Sur une question posée par MM. Moro-
Giafferi et CaHneoU, M. Rio a renseigné la
commission sur l'Etat de la convention re-
lative au service entre la France et la
Corse. Il a exprimé le vœu que cette con-
vention soit le plus rapidement possible
discutée et rapportée par la commission.
EN TRIPOLITAINE
- 0-0-
Le tribunal, qui avait été récemment
transféré à Misrata, vient de juger et con-
damner à mort Hadi Coobar, un des princi-
paux chefs de la révolte, qui avait été cap-
turé en novembre dernier dans son fief de
Gharian. L'exécution n. eu lieu le 31 mai
sur la place dr. Misrala.
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