Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-03-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 27 mars 1923 27 mars 1923
Description : 1923/03/27 (A23,N49). 1923/03/27 (A23,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6410979x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
VINGT-TROISIEME ANNEE. N° ,49
M NUMERO : 15 CENTIMES
MARDI SOIR, 27 - MARS -- 1921
'-. -
Les Annales Coloniales
- JOURNAL - QUOTIDIEN :. - .-'
LU AlmCLU PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA nOPMÉTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Amama cl Réclame» tmt reçue» awt Bureaux dajmtmal rf iaru le$Agtnoet dePtMdté
DIRECTEURS I MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMaetiH ttx Ateiafetnllii : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-I" Télépkm : LIUTU 11-17
Un an « aoii 8 mIi
HgilEI^ITS ( France et Colonies 55 a 90 » M »
mSEt ( Etranger 80 » 45 » 25 *
mlm-"- - 80 e 419 a 215 a
- -. -M - -- - - - - - -
- Oi i'abMii dut IMS 1M BuMiniè pesta et ches 1M priacSprax libraires
.-'. w -:-
Colons et colonisation
C-o l ons e t Co l onisati0on
- 4
0
La. discussion du projet de Ion sur la
mise en valeur des colonies devant s'oni-
vriit ipracihainem ent le nloimient me sem-
-le, venu d'exposer les différentes ooti-
.ceptions que chacun peut avoir sur sa
réalisation.
Parmi les nOIIubreuses, quesLions à
examiner, il y en a une qui, à mon
avis, prune toutes 'les autres. C'est la
omise en vaJeur des teiTes iimproiduotives
.cnspro'lÜbles dans toutes nos colonies. Il
sera'bien inutile, cela va de soi de orôer
des .ports, des chemins de fer et tous
autres moyens de comimîunication et de
transport si il a terre ne fournit pas des
produits à expédier. Pour lui faire pro-
duire ce qu'elle peut donner, il faut
avoir des !g'ens qui connaissent les cul-
tures et celles-ci constituent uni métier
qui ne s'apprend qu'avec l'expérience et
le temips.
, Pow assurer la production de la terre
dan si des 'colonies, il faut y amener par-
tout où l'acclimatement. est possible,
d'abord des onUivateurs qu'on appelle
des COllons, C'est la 'première des multi-
ples opérations de Un colonisation.
Rien de durable ne pourra êiLre. fait
tant que nous n'aurons pas déterminé
des travailleurs de la terre ù éanigrer
dans nos colonies. Or, j'ai exposé dans
les, Armâtes Coloniales du vendredi 15
mars que les Français qui émigrent se
dirigent de préférence &ur des pays
étrangers et rarement vers nos -colonies,
à D'exception toutefois de. l'Mrique du
Nord, Algérie, Tunisie et iMaroe, ce qui
permet à nos statistiques de faire res-
sortir que les émigrants aux colonies
sont plus nombreux que ceux qui vont
à l'étranger. ciue Pe-Lix q-Lii vo-nt
Le projet de mise en valeur des Co-
lonies ne me paraît donc. a"éa,lisaible
autant, que nous aurons adopté des
(méthodes de colonisation qui y attire-
ront des èmLgTalÜS ruraux pouvant di-
riger la main-d'muvl'e. employée- aux
ictuilfeu-re de la. ,c.OI::oni où ils émigrel'ont.
C'est, cette importante question qui me
suggère les considérations que je vais
exposer.
*%
'Dans l'état- actuel des c'hoges, le. cas
est fréquent qu'un émigrant soit dirigé
sur une; colonie sans qu'il ait aucune
indication précise sur le terrain qui lui
sera ,èoÛ'llCéclé, soit à titre gratuit, soit à
titre onéreux, ni sur l'avenir que cielui-
ci peut lui donner. De! plus, dès son ar-
rivée dans 'l'a colonie, il est obligé, do. se
.p'n,urer un abri et de pourvoir à ses
besoins, à ses frais, eli attendant que des
formalités souvent .fort longues l'aient
mis en .possession du lot qui ilui sera at-
tribué. Il a, à traverser: : 10 une période
d'acclimatement qui peut .lui être- fu-
neste ; 2° une période d'apprentissage
et lorsqu'il arrive au moment où il pour-
ra '.commencer les travaux, pour mettre
en valeur la terre qui Dui a été concédée,
il a épuisé' ses ressources. C'est. le cas
du plus grand nonubre ; -ciar îles émi-
igrants qui vont aux colonies n'ont g'é-
néralement qu'un petit pécule et sou-
vent aucun crédit. C'est uns situation
peu1 engageante et qui conduit souvent
aux pires défaillances. Il est donc néces-
saire d'avoir d'autres méthodes. si nous
voulons. amener vers nos colonies ,}ie.
courant d'emigration qui va à l'étran-
ger.
Ri nous devons évitai1 d'enlever du
territoire ffi.él-ropolilain la population
insuififisante -qui l'oc-ctuipe, nous ne pou-
vons supprime^1 l'esprit d'aventure qui
pousse certains sujets à aller clhercther
ailleurs ce qu'ils croient être meilleur
que chez eux. Il faut donci reciier'ohei"
les moyens .de les cionseiver à lia Fran-
ce en Heur offrant dans nos colonies un
m'eilleur avenir que celui qu'ils espè-
renL trouver à .l'étv.a.ng.er.
Sanwïiies-nQus donc des novices en
imiatière de colonisation et ne savons-
nous pas 'que pour faire expatrier des
gens qui ont quelques ressources en
Franoe, il est nécessaire de leur assurer
(l'existence pendant un temps suffisant
po{vr leur permettre de s'acclimater
dans les pays où on lette offre d'aller,
de leur faire savoir ce qu'ils y feront et
-de leunfa-ire connaî-tre ce qu'ils peuvent
espérer de lt}ur efforts. Comme je l'ai
déjà écrit dans ce journal, on no devient
pas colon -du jour au lendemain. Il y a
un apprentissage à faire et pendant la
période où il s'aocoonplit, peut-on laisser
ceux auxquels il est imposé sans
moyens d'existence ? .-
D'autre part, peut.-on,espéJfer tro.uv,er
des gens qui consentirent & s'expatrier
à des milliers- de lieues sans :avoir un
contrat qui les leur assure et qui les leur
garantisse ?
L'-Klat ou les colonies ont-ils qualité
pour prendre des engagements de 'ce.tl.e
nature ? Les cmigrants n'étant pas des
îonctionïtaires et he pouvant pas Jfeur
'être assimilés, ces conventions ne peu-
van t intervenir qu'entre particuliers.
Les Gouvernements' Métropoùitain et
CgIcwiuiux sont des imîpersônnaJitési
dont ila, responsabilité est partout et ne
§e trouve nulile part. 'Ein iNoiUveller-Galé-
donie des colons ont été ,p.il\:lés, volés,
incendiés, tués et mangés par des Ca-
naques en révolte en 1917. Ces malihe-u-
-reuf ne sont pas encore indemnisés
des pertes 'qu'une- adlministraition inni-
prévoyante leur a fait_subir. La Colonie
prétend t que c'est la Métropole qui doit
les payer et la. Métropole déclare que
c'est !!ü. Colonie qui doit supporter ces
frais. Les sinistrés attendent dans ¡[la
misère et attendront probablement en-
core longtemps sans, avoir aucun re-
cours contre l'administration locale.
Si au lieu d'être ruiné par un événe-
ment publlie, comteei celui que je viens
de citer, le colon qui a été envoyé dans
tune colonie par le Gouvernement Mé-
tropolitain oui un iGouverneUlent :clo!:ro.
ma.l y épuise ses ressources en atten-
danl que des terres lui soient concé-
dées, à qui pourra-tril s'en prendre des
négligences dont il est la victime ? Où
troùvera-t-il ra.gent. 'l"esponsalbl contre
-leciuel il pourra exercer un recO'Uirs ?
- -
Mais si avant Jeiir départ les colons
ont traité, avec. un ou plusieurs particu-
liers qui leur donnent, toute sécurité
pour l'exécution des conventions qui
sont intervenues entre eux et qui sont
stipulées dans un 'contrat, ces colons
auront contre ceux qui l'auront signé
un recours qui garantit son exécution.
Tant que l'Administration coloniale
voudra assurer elle-même le recrutement
des collions dont toutes nos cloilonies ont
besoin, la colonisation n'aura, pas plus
d© succès qu'aujourd'hui pour les mo-
tifs que .je viens d'exposer. Mais si cette
opération, est Gonflée à des particuiliers
ou à des coillecitivités constituées en so-
ciétés, intéressés à met-Ire en valeur les
terres incultes de nos colonies, ils y
amèneront un personnel agricole aussi
nombreux et ûussi varié queues terrains
à cultiver le nécessiteront.
C'est d'ailleurs1 ainsi que- se faisait la
colonisation sous l'ancien îrégime, sans
aucun frais pour ilMitat ; et si à notre
époque on ne peut donner à dos com-
pagnies ou à dés particuliers tous les
pouvoirs tjiuiei tes rois donnaient à celles
qui se sont constituées sous leur règne,
nous devons profiter de l'expérience et
des succès des méthodes employées au-
trefois pour donner à nos colonies ac-
tuelles la prospérité de celles que nous
n'avons ni us.
Toutes les chartes des compagnies de
colonisation de 1026 à 17.17 sont inspi-
rées du même æprît., toutes répètent les
mêmes idées et toutes dans des termes
plus ,o,u flioins identiques renferment
les mêmes dispositions.
Voici l'une des conditions reproduites
dans toutes- les chartes ultérieures irn-
posées à la Compagnie de la Nouvelle
France dite Canada par les chartes de
1628 :
« Nous avons agréé et approuvé,
« agréons et approuvons leur contenu
« ni leurs offres ci conformément à ieel-
« les :
« Ordonné et ordonnons auxdils de
« fiocjuemont, Uorel, V Allai gnanl, etc.
« et leurs associés faire passev audit
« pays de la Nouvelle France deux à
« trois cents hommes de tous métiers dès
I( la présente année 1628 ; pendant les
« années suivantes en augmenter le
« nombre jusques à 4.000 de l'un et Vau-
« tre sexe dans 15 ans prochainement
«\ venant et qui finiront en décembre
Il que Von comptera 1613, les y loger,
« nourrir et enPretenir de toutes choses
» généralement quelconques nécessaires
« à la vie pendant, trois ans seulement,
« lesquels expirés lesdits associés se-
« ront déchargés, si bon leur semble,
« de Iftmle noumture et cntretenemcnl
« en leur assignant la: quantité de terres
« défnchées suffisante pour leur subvc-
« nir, aec le bled nécessaire pour les
« ensemencer la première fais et pour
« vivre jiisqu'à la récolte lors de la'pro-
« chaîne on autrement leur pomxvoir en
« telle sorte qu'ils puissent de leur in-
u'dustrie et travail subsister audit pays
« et s'y entretenir par eu:r.-nêm..cs. »
i&ans reanontei1 a une epoque aussi
éloignéie, la Société des fermes françai-
ses de Tunisie auxquelles - Annales
Coloniales ont consacré des articles de-
puis bientôt, vingt-cinq ans, notamment'
dans lour nu-mjéro illustré du 23 avril,
1914, fondée, par M. Jules Sanrin, TWO 1
fesseur au. lycée de Tunis-, peut être
-cltéé- comniler un modèle de colonisation.
à imiter. Cette Société, s'inspirant des
iIltéthodes de Fancien règillllie, prend à
son service des métayers recrutés en
France et ceux-ci, après avoir fait leurs,
classes de colonisation! dans les exploi-
tations fondées par M..Saurin-, réussis-
sent le 'plus souvent à s'installer pour
Jeur propre compte. Profitant xlei la rude
école et de l'expéirienoei dei leurs débuts,
ils" deviennent tous d'excellents colons
qui -n'ont qui'à - se louer (lies ̃ bénéfices
qu'ils réalisent. - - <,
Obligés de QTMdifter nos. méthodes de
coloinisatioin, nous n'avons qu'à- nous
inspirer de celôés qui ont fait leiirs preu-
ves si nous voulons .fair'e produire à nos
colonies ciei que nous en attendons.
Le Comité Bugeaud, à cie point de vue,
peut., s'il est bien dirigé et s'iili est doté
d'une organisation _soUcle!,. rendre quel-
ques services.
Ernest Haudoa,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
Arrivee de gouverneurs aeneraUK
A leur débarquement à Bordeaux aujourd'hui
mardi, MM. Martial Merlin, Gouverneur
général de l' Indochine et M. Carde, Gouver-
neur général de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, ont été salués par M. Georges Fran-
çois, directeur de l'Agence Economique de
l'A. O. F.
Les croix coloniales
---0.0-- --
Contrairement aux récentes informations
publiées par un de nos confrères coloniaux,
M. Philip, sénateur du Gers, chargé de
rapporter devant la Haute Assemblée le
projet de loi « attribuant un contingent spé-
cial de distinctions honorifiques à l'occasion
de l'Exposition coloniale de Marseille »,
n'a pas encore rédigé son rapport, qu'il a
seulement déposé en blanc sur le bureau du
Sénat.
Dans ces conditions, il semble certain que
ce projet de loi ne pourra pas venir en dis-
cussion au Luxembourg avant les vacances
de Pâques.
Les relations économiques
franco-italiennes aux Colonies
--0-0--
Dans le Bulletin des Benseignenienls Co-
loniaux du mois de mars 1923, nous lisons;
qu'une amélioration très sensible- qui s'est
produite dans l'es rolaLions franco-itaJien-
nes peut fort bien s'étendre, aux domaines
coloniaux des deux puissances.
L'Italie manque de matières premières
que peuvent l'oinnir les possessions d'outre-
mer de la France, lesquclles, de leur côté,
manquent aussi de nia.in-d'œuvre pour la
mise en valeur de leurs immenses ressour-
ces, Les possibilités de coopération se mul-
tiplient. et. les deux nations n'apparaissent
comme vérjfaiblement complémentaires que
si-l'on fait jnLervenir, dans nos rapports
avec ta Péninsule, loule notre économie im-
périale, c'est-à-dire la France totale d'Eu-
rope et d'oui Ire-mer, nvec toutes les possi-
bilités de fourniture de matières premières
coloniales à un pays qui en est. particuliè-
rement dépourvu.
Les produite des colonies françaises les
plus demandés sur les marchés italiens
son!, avant. lon.t, les boi.s de l'Afrique Oc-
cidentale et liqualorinle, huit pour l'impor-
tante industrie de l'ébénisterie de la Lom-
banlie que pow la réfection du' matériel
des chemins de Ter de l'Etal italien : d'ail-
leurs, les autorités compétentes s'occupent
actuellement d'cn organiser l'importation.
Puis viennent la pâte pour la fabrication du)
papier, les produits oléagineux, les huiles
d'arachides et de palme pour J'inc.luslde
oléicole de Ligurie ; le caonlchouc, les gom-
mes, le l'iz commun, le manioc, la vanille,
les laines de l'Afrique du Nord, les pois-
sons, les phosphates les sels marins de Tu-
nisie, ie minerai de fer, le graphite de Ma-
dagascar, etc.
Jnce qui concerne les phosphates, ce
produit si nécessaire à l'accroissement de la
production agricole de l'Italie, on sait que
l'accord franco-italien de 1920 pour les phts-
phates hmisiens concède à la Péninsule une
quanlié annuelle totale d'environ 500.000
tonnes ; l'importance de cet accord résul-
tait -du fait qu'il garantissait à l'Italie les
quantités de pihosphates quii lui sont absolu-
ment indispensables, moyennant remploi, à
de bonnes conditions, dcplusieuïs cénlaines
d'ouvriers italiens dans les gisenents de la
Régence. L'accord de 1920, se basait .ainsi
sur l'application d'une formule très intéres-
sante c de matières premierets con-
tre emploi de mnin-dçeuvpe formule qui
pourrait être appliquée dans d'autres cir-
constances, puisqu'elle réunit deux élé-1
ments de collaboration qui pennclient à la
France et 4 r Un lie de se" coin pi 6 ter. On
aperçoit aussi la possibilité d'intensifier, en
ayant recours ù la main-d'œuvre italienne,
la production du minerai de fer de l'Onenza
dans la. province de C on si an line (Algérie),
qui pourrait approvisionner en malièfe pre-
mière l'industrie métallurgique italienne,
d'autant plus que la France, étant elle-
même, exportatrice de minerai de fer, n'a
pas besoin des provenances nurd-africainer-î.
On signale d'!lilleu;rs que, d'une manière gé,""
-- --
neiiue, 1 iiLtiusme exiracnv-c algérienne
manque de main-d'œuvre.
L'auleur de celle noie signale en outre
C^proutre ̃ les marchés de l.a Péninsule, où
les produits de nos colonies sont. très -de-
inanues, les ports italiens de Trieste et de
Fiume donnent accès l'un à l'Autriche ,BC""Ù
la Tchéco-Slovaquie, l'autre à la Yougo-
slavie et ii la Hongrie, paysoùJes matières
premières coloniales sont actuellement l'ob-
jet. d'une demande plus considérable encore.
Rapports et Décrets
Décret en date du 18 mars 1923, rendant ap-
plicable aux colonies françaises et aux
pays de protectorat, dépendant du minis-
tère des Colonies la loi du 20 décembre
1922 portant modification des articles 334
- et 335 du code pénal.
J. 0. du 27 mars 1923.
tatUestion des piisiois
Je remercie les Annales !
Coloniales Savoir rendu
compte de ma première
intervention à la Chambre,
dans la discussion du
projet Lugol.
So'us forme d'amende-
ment, f ai demandé au
Gouvernement d'étendre
le bénéfice des dispositions nouvelles envi-
sagées à tous, les serviteurs du pays, sans
exception.
Le projet Lugol se borne, en effet, à les
rendre applicables aux seuls fonctionnaires
bénéficiaires des pensions créées par les lois
de 1831 (iirilitaires), et 1853 (civ-ils).
Or, il y a des milliers d'autres fonction-
naires en France et aux Colonies.
Quelques-uns perçoivent des retraites, dont
la charge incombe à des organismes spé-
ciaux : Caisse Nationale de Retraites pour
la Vieillesse, Caisses (le prévoyance, etc.
D'autres, ne perçoivent rien, malgréi qu'ils
aient consacré les 3/4 de leur vie au service
de la collectivité.
Tous les fonctionnaires, qu'ils appartien-
nent à des cadres d'Etat, ou à des adminis-
trations départementales, communales ou
COLONIALES sont, cependant, à titre égal,
les serviteurs dévoués de la chose publique.
POLerquoi, dans ces conditions, favoriser _1
les mis et pas les autres.?
En 1853, le pouvoir autocratique a pu le
vouloir. Il appliquait la formule : diviser
pour r é 1aner. Un r é g i in!e, eiiltemi de la li-
pour régner. Un régime, ennemi de la li-
berté, pouvait appréhender une « coali-
tion » des fonctionnaires et, pour l'éviter, il
a eu grand soin de leur donner des statuts
diférents, des intérêts divergents.
Cette conception, la République ne peut
la laisser se perpétuer. C'est pour cela qtiïen
définissant, sous forme d'amendement, la
« qualité » du fonctionnaire civil ou mili-
taire, j'ævais demandé au Parlement de
comprendre, parmi les bénéficiaires de la
nouvelle loi, les fonctionnaires et. agents
coloniaux.
Disjoint, cet amendement ma permis 'de
me mettre d'accord avec le ministre des
Finances pour déposer sur le bureau de la
C hambre, une nouvelle proposition qui, déjà
imprimée, sera incessamment discutée.
J'en donnerai les grandes lignes dans de
prochains articles.
Maist que d'ores et déjà" mes anciens
camarades aient tout apaisement.
Le Parlement ne les oubliera pas.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Baule-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
AU SÉNAT
---0..0--
PROJET DE LOI
Produits tunisiens
Le rapport de M. Claude Rajon sur le pro-
jet de loi, adopté par la Chambre des dé-
putés, étendant le régime de ta loi du 19
juillet 1890 aux pûtes de cellulose d'origine
et. de provenance tunisienne est également
inscrit à l'ordre du jour du 29 mars.
PROPOSITION DE RESOLUTION
CKoses d'Algérie
Le Sénat a inscrit en té lie de son ordre
du jour de jeudi la nomination d'une Com-
mission pour l'examen de la proposition de
résolution de M. Auber et plusieurs de ses
collègues tendant à la nomination d^unc
Commission de dix-hllit membres changée,
en 1923, d'examiner les projets et propo-
sitions de lois relatifs à l'Algérie.
DANS CES COMMISSIONS
Le riz à la Réunion
.Le Gouvernement avait présenté le 7
mars 1922 un projet de loi tendant- à confé-
rer aux gouverneurs des colonies de la
Martin,ique, de la (Guadeloupe et de la Reu-
nion le pouvoir de ttfc&er le riz.
Ce proijet ayant ,été.' modifié par le Sénat,
le Gouvernement vient d'en déposer, uin
nouveau tendant à conférer seul au Gouver-
neur de la Réunion le pouvoir de taxer le
riz.
Ces modifications ont été apportées en rai-
son des circonstances suivantes :
La Commission des douanes et des con-
ventions commerciales du Sénat a -constaté
que les colonies de la Martinique et de la
Guadeloupe n'onfpas été dans l'obligation
dé taxer le riz même dans les moments les
plus .('.r'iiques Cette Commissi-on' a estimé
qu'il était préférable pour cette raison de
limiter la portée de l'application de la loi
à la seule colonie de la Réunion, où, sous la
nécessité des .é\éIÙmènts, des mesures de
taxation ont été édictées à. différentes repri-
ses, pendant les hosbiltés. Il a paru 'néces-
saire, en mettant, entre les mains du Gou-
verneur de la Réunion, les moyens de re-
médier aux abus qui pourraient se pro-
duire, d'instituer un Comité consultatif
, chargé, de donner soh avis préalablement à
toute taxation.
AU MUSÉE DE L'MHÉE
La salle coloniale, qui avait été fermée;
par suite de l'envoi de ses collections à
l'Exposition Coloniale de -Marseille, a été
reouverte au public hier. Une nouvelle
galerie, « galerie des armées alliées et de
la marine de - guerre française, 1914-1918 »,
s (ira ouverte au public à partir du diman-
che 1er avril.
A LA CHAMBRE
..0 -
DEBATS
Les pensions coloniales
A la séance d'hier, au couirs de la discus-
sion du projet de loi' portant réforme ( ré-
gime des pensions civiles études pensions
miiltaires, notre collaborateur M. Goude a
déposé l'amcndementi suivant :
Les dispositions de la présente loi s'appli-
quent : -
« 1" Aux fonctionnaires civils et aux em-
ployés de l'Etat ;
« 20 Aux ouvriers des établissements indus-
triels de l'ElaL ;
« 3° Aux militaires et marins des armées de
terre et de mer. au personnel civil admis au
bénéfice de la législation des pensions mili-
taires ;
« 4° Aux fonctionnaires, ouvriers et employés
des départements et dçs communes, non assu-
jettis à une caisse elle pension, ou assujettis à
un régime inférieur aux dispositions de la pré-
sente loi ;
« y Aux veuves et orphelins de ces lonction-
naires, ouvriers et employés.
« Lesdits 'fonctionnaires, employés et ou-
vriers retraités ou en instance de retraite, leurs
veuves et orphelins, bénéficieront des mêmes
dispositions. Leurs droits à-la revJsion de leur
pension prendront date du jour de la promul-
gation de la présente le.. »
M. Goude a demandé à la Commission de
faire connaître exactement ses conclusions
définitives .sur les catégories visées par
ramendemient : les ouivriers de l'Etat, les
ouvriers et les fonctionnaires des commu-
nes, les fonctionnaires employés et ouvriers
en 'retraite ou en instance de retraite.
M. Lugol, rapporteur de la Commission
et M. de Lasteyrie, ministre des Finances,
ont fait connaître les conditions dans les-
quelles avaient été envisagée la réunion
d'une Commission qui serait chargée d'exa-
miner le cas spécial des ouvriers et die
préparer un Lexte de loi général permettant
d'appliquer A l'ensemble des ouvriers de
l'Etat un régime semblaible à celui des
fonctionnaires.
Après diverses explications, M. Goude a
finalement retiré so.n amendement.
Notre ami .Georges Barthélémy s'est en-
suite étonné qu'au cours de la discussion,
il n'ait pas encore été fait allusion aux fonc-
tionnatres coloniaux. -
Il a éloquemment rappelé la situation
très digne d'intérêt des fonctionnaires lo-
caux des colonies et déposé un amendement
prévoyant l'application des dispositions du
projet de loi « aux fonctionnaires et agents
des services .locaux des colonies ».
Par le vote de cet amendement, les cais-
ses locales des colonies .pourront apporter
leur contribution à l'Etat pour assurer la
retraite des fonctionnaires coloniaux.
M. Lugol, rapporteur de la Commission a
demandé le rejet de l'amendement, de M.
Barthélémy, parce que visant « des em-
ployés qui ne-sont pas. des employés de
l'Etat et que Te projet en discussion con-
cerne exclusivement les fonctionnaires de
l'Etat ».
Très énergiquement, M. Georges Barthé-
lémy s'est élevé contre l'aorgumentation du
rapporteur faisant logiquementl .rSSo.rtiJ.l
qu'après le vote que venait d'émettre la
Chambre, étendant le bénéfice de la loi aux
fonctionna tees des départements et des
communes, il n'est pas possible d'exclure
de ce bénéfice les fonctionnak-es des com-
munes coloniales.
Le ministre des Finances ayant cru de-
voir faire remarquer que le vote de l'amen-
dement Barthélémy ferait payer les fonc-
tionnaires (nmJhillc en francs aui lieu de
piastres, le député du Pas-de-Calais lui a
répondu par la lecture d'une lettre l'oirt
suggesUve., 6mananL .de l'Association des
fonctionnaires d'Indochine, dont voici le
texte :
« On pourrait supposer, comme l'ont affirmé
à la Cihambre MM. de Lasteyrie et Loucheur,
que les retraités de l'Indochine sont particu-
lièrement favorisés. I-Iélas ! le mercantilisme est
aussi un article d'exportation qui s'est implanté
à la Gausse des retraites. En effet, elle perçoit
des 'francs-or, mais elle paye en francs-papier.
Nous sommes payés en France par l'intermé-
diaire du Trésor en francs-papier, sans aucune
majoration spéciale. Cette combinaison permet
ainsi à celle Caisse de réaliser un bénéfice de
GO ù 70 p. 100 sur les sommes qui nous sont
strictement dues.
« un peu cie jusuce nous donneront satisiac-
tion et n'occasionnerait aucune dépense au bud-
get de la métropole. La caisse de l'Indochine,
en effet, est autonome et ne reçoit aucune sub-
vention de l'Etat. Il
Ainsi, en Indochine, les fonctionnaires tou-
chent leurs soldes et indemnités en piastres,
ma.is lorsqu'ils ont pris leur retraite et qu'ils
sont en Erance, on les paye en francs-papier.
Après cette énergique intenvention de no-
tre excellent collaborateur, son amende-
ment mis aux voix a été adopté et la suite
de la discussion renvoyée il cet après-midi.
PROJET DE LOI -
Le Gouvernement vient de .déposer un
nouveau projet de loi qui rectifie le .projet
voté par la Chambre le 23 février dernier,
créant un tribunal de première instance à
Tiare t.
- Une erreur_matéa*Lelle s'étant. glissée dans
le tableau sur là composition du tribunal
d'Oran et qui porte comme ayant deux
Chambres, alors que depuis la loi" du 7 aïO'ûli
1913, ce tribunal en comprend trois.
Il a paru au Gouvernement que cette er-
reur matérielle ne- pouvait.être ^rectifiée que
par une loi.
Le film Citroën à la Chambre
- 0. -
Les députés et leurs familles étaient in-
vités, hier, à une séance de cinéma, chez
eux, dans le salon de la Paix du Palais-
BOUl'ibon. M. Citroën leur présentait le raid
transsaharién de la mission Haardt-Au-
dc'uin-Dubreuil.
Tandis que se succédaient sur l'écran -les.
imunensiités sablonneuses, les oasis iuxu-
riantes, les morufagmes du! Hoggair, Le désert
de pierres 'brûlants du Tanezrouft, Ouar-
g.la, Tombouictou, etc., un orchestre sym-
phonique se faisait entendre. Jamais on
1 n'avait fait si bonne musique à la Chambre.
1 Les appeaudi&sefments furent. unaruune.
et sincères ipouir ce .grand -exploit de l'indus-
trie française.
L'analndes MUVeMM-MMtes
La Commission des Financés dans sa
réunion d\hier a entendu M. Albert Sar-
raut, ministre des Colonies qui l'a entre-
tenu de son intention de déposer, sous peu,
un projet de loi tendant'au rachat des ac-
tions de la Société française des Nouvel-
les Hébrides.
La Commission a renouvelé à M. Ar-
chimbaud le soin de suivre cette affaire
quand elle viendra* devant le iParïement.
Le service des douanes
et les bois coloniaux
--QoQ-- -
- Voici parmi la classement des mar-
chandises non dénommées au tarif d'en-
trée (Art. 16 de la loi du 28 avril 1916),
les essences de bois de nos colonies com-
prises dans ce tarif spécial par la Direc-
tion (générale des douanes :
Bille à l'état naturel ou simplement des-
séchée ; bois. dits Abeuré, Angouan, Assié;
bois dit d'Avodiré ; bois dits Azobé, Audoo;
beris dit Badt ; bois dit de Banda ; bois dit
Bokouda ; bois dit Bossé ; - .bois dit Califor
nia RedwQodi Rough ; bois dit Dabcrna ;
bois dit de Daniella ; bois ipterocar-puis
tuberculosus) ; bois dit d'Evino ; bois
communs bruts, sciés, etc. (n08 128 et sui-
vants) : bois communs bruts, sciés, équar-
riS, etc. (nOS 128 et suivants) ; Bois Uns ou
des îles (no 138) ; densité réelle le cas
échéant ; bois dit de Fromiré ; bois dit de
Frake ; bois dit Limbo ; boas dit MovingUl s
bois dit Rubruga ; bois dit Zinguana ; bois
dit de Maikoré ; bois tit d'Oheiro : bois 'dit
Simarouba ; biois dit de Xau.
–-–
Les méfaits des "sidis"
Une bagarre OOlaLaiL la nuit derniène à
tangile des raies de la Réunion et des Or-
teaux, à Paris, à la sortie d'un débit de
vins, entre un Algérien, M-eziani iben si
Mamhour, trente-trois ans, rue des Ortemix,
et MM. Le Moaf, vingt-neuf ans, rue de la
Réunion ; Jean démient, trente-"cinq aws,
ruie ALexandrc^Dunias ; Gustave Petit, dix-
neuf ans, rue de la Réunion, et Joseph Rio,
quarante-trois ans, oharoutier, rue des Or-
teaux. Meziani, au cours de (la disjpute;
fnappa d'un coup de couteau à -la. tète- M.
Rto et reçut lui-même un coup; 2e çantiie
qui lie mit en assez piteux état. Agresseur
et victime ont été admis à Saint-Antoine* *
Courrier de l'Algérie
La vie administrative
-- M. Steeg, Gouverneur Général de l'Al-
gérie, a confélré avec M. Maurice Mau-
noury. ministre de l'Intérieur, et M. TUiom.-
son, député de CëMstantme. Il a. reçu à
1 Office de l'Algérie, M. Duivémoy, direc-
teufr des affajrea d'Algérie au ministère de
Intérieur. M. Charles Vamant, le célèbre
radiologiste, lui a expose un plan d'amé-
lioration du cinéma à récole, question qui
retient actuellement les préoccupations du
Gouverneur Général.
La vie économique
Le pirésLcTent dte la Chambre de com-
merce d'Alger a l'honneur d'informer ses
ressortissants que la prochaine réunien de
la Loire InternMionate d'échantillons de
PJQgue aura Jieudu à au 11. segalenibre pro
Il est rappelé que la Tohéco-SJovaquie
peut offrir d'intéressante débouchés à oer-
aniB produits algériens, notamment aux
tabacs bruts, vins en fûts, vinaigres, pMes
aHmentairies. essences d:e plLl'fume.rie, hui-
l,es d olives, mineTais, phosphates, écorees
a tan, laines brutes, lièges.
Pour tous renseignements, s'adresser au -
secrétariat de la Cliamtbre de conumerce
(Piaila,is Consulaire) à Alger. J
- Le Syndicat oommercial algérIen, tlw-
vant actuellement inopportune et inefficace
la mesure suspendant l'émission des Bons
lté la Défense Nationale en Algérie, de-
mande que cette mesure soit rapportée au
plus tôt. Il eonsidère- que les Fi ançais d'Al-
gérie doivent être traités comme leurs com-
patriotes métropolitains, toutes les fois que.
des motifs impérieux ne justifient pas rap-
lication de régimes dJfférents.
Les événements et les hommes
- Le leader de Vexpress venant d'Alger
a déraillé hier, 66 mars, à quelques centai-
nes de mètres d'Arbal. Il n'y et pas eu
d'accident de personnes. Mais le train est
entré en gare d'Oran avec cinq heures de
retard.
(Par dépêche.)
- Mme Lazare Lamy, née Anna Che-
veau, 57 ans, s'est précipitée, le 25 mars,
dit boulevard de l'Abime, à Constmtine,
clans le RhRmmel, d'une hauteur de 180
mètres. Son corps a été retrouvé déchi-
queté.
Il y a quelques fours, une jeune fille de
19 ans, Mlle Françoise Serio, s'était éton-
née la mort au -- même - 'endir.Q.it,
(Par dépêche.)
Le 22 mars, est venu, devant le tribu-
nal correctionnel de Bône, présidé par M.
Delpuech, assisté de MM. Pansiot et Som-
mier, le procès en diffamation intenté par
Me Jean Morinaud, avocat au barreau d'Al-
ger, contre M Rhaled.
On se souvient qu'au cours d'une con-
férence, faite à Bône, en janvier dernier,
M. Rhaled avait- insulté Mi. Jean Morinaud,
Le tribunal a condamné fort justement
M. Khaled à mille francs d'amende et à
.cinq. mille francs de. dommages et intérêts
envers Me Jean Morina.ud.
LES ITALIENS EN TMPOUTAmE
Des détachements italiens ont occupé
-le 22 mars Garcoùraiet. TcheldJlirna, éten-
dant ainsi à une centaine de kilomètres au
svd de Benghasi leur zone de contrôle di-
rect dans la plaine occidentale. f
On ne signale aucun incident.
M NUMERO : 15 CENTIMES
MARDI SOIR, 27 - MARS -- 1921
'-. -
Les Annales Coloniales
- JOURNAL - QUOTIDIEN :. - .-'
LU AlmCLU PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA nOPMÉTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Amama cl Réclame» tmt reçue» awt Bureaux dajmtmal rf iaru le$Agtnoet dePtMdté
DIRECTEURS I MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMaetiH ttx Ateiafetnllii : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-I" Télépkm : LIUTU 11-17
Un an « aoii 8 mIi
HgilEI^ITS ( France et Colonies 55 a 90 » M »
mSEt ( Etranger 80 » 45 » 25 *
mlm-"- - 80 e 419 a 215 a
- -. -M - -- - - - - - -
- Oi i'abMii dut IMS 1M BuMiniè pesta et ches 1M priacSprax libraires
.-'. w -:-
Colons et colonisation
C-o l ons e t Co l onisati0on
- 4
0
La. discussion du projet de Ion sur la
mise en valeur des colonies devant s'oni-
vriit ipracihainem ent le nloimient me sem-
-le, venu d'exposer les différentes ooti-
.ceptions que chacun peut avoir sur sa
réalisation.
Parmi les nOIIubreuses, quesLions à
examiner, il y en a une qui, à mon
avis, prune toutes 'les autres. C'est la
omise en vaJeur des teiTes iimproiduotives
.cnspro'lÜbles dans toutes nos colonies. Il
sera'bien inutile, cela va de soi de orôer
des .ports, des chemins de fer et tous
autres moyens de comimîunication et de
transport si il a terre ne fournit pas des
produits à expédier. Pour lui faire pro-
duire ce qu'elle peut donner, il faut
avoir des !g'ens qui connaissent les cul-
tures et celles-ci constituent uni métier
qui ne s'apprend qu'avec l'expérience et
le temips.
, Pow assurer la production de la terre
dan si des 'colonies, il faut y amener par-
tout où l'acclimatement. est possible,
d'abord des onUivateurs qu'on appelle
des COllons, C'est la 'première des multi-
ples opérations de Un colonisation.
Rien de durable ne pourra êiLre. fait
tant que nous n'aurons pas déterminé
des travailleurs de la terre ù éanigrer
dans nos colonies. Or, j'ai exposé dans
les, Armâtes Coloniales du vendredi 15
mars que les Français qui émigrent se
dirigent de préférence &ur des pays
étrangers et rarement vers nos -colonies,
à D'exception toutefois de. l'Mrique du
Nord, Algérie, Tunisie et iMaroe, ce qui
permet à nos statistiques de faire res-
sortir que les émigrants aux colonies
sont plus nombreux que ceux qui vont
à l'étranger. ciue Pe-Lix q-Lii vo-nt
Le projet de mise en valeur des Co-
lonies ne me paraît donc. a"éa,lisaible
autant, que nous aurons adopté des
(méthodes de colonisation qui y attire-
ront des èmLgTalÜS ruraux pouvant di-
riger la main-d'muvl'e. employée- aux
ictuilfeu-re de la. ,c.OI::oni où ils émigrel'ont.
C'est, cette importante question qui me
suggère les considérations que je vais
exposer.
*%
'Dans l'état- actuel des c'hoges, le. cas
est fréquent qu'un émigrant soit dirigé
sur une; colonie sans qu'il ait aucune
indication précise sur le terrain qui lui
sera ,èoÛ'llCéclé, soit à titre gratuit, soit à
titre onéreux, ni sur l'avenir que cielui-
ci peut lui donner. De! plus, dès son ar-
rivée dans 'l'a colonie, il est obligé, do. se
.p'n,urer un abri et de pourvoir à ses
besoins, à ses frais, eli attendant que des
formalités souvent .fort longues l'aient
mis en .possession du lot qui ilui sera at-
tribué. Il a, à traverser: : 10 une période
d'acclimatement qui peut .lui être- fu-
neste ; 2° une période d'apprentissage
et lorsqu'il arrive au moment où il pour-
ra '.commencer les travaux, pour mettre
en valeur la terre qui Dui a été concédée,
il a épuisé' ses ressources. C'est. le cas
du plus grand nonubre ; -ciar îles émi-
igrants qui vont aux colonies n'ont g'é-
néralement qu'un petit pécule et sou-
vent aucun crédit. C'est uns situation
peu1 engageante et qui conduit souvent
aux pires défaillances. Il est donc néces-
saire d'avoir d'autres méthodes. si nous
voulons. amener vers nos colonies ,}ie.
courant d'emigration qui va à l'étran-
ger.
Ri nous devons évitai1 d'enlever du
territoire ffi.él-ropolilain la population
insuififisante -qui l'oc-ctuipe, nous ne pou-
vons supprime^1 l'esprit d'aventure qui
pousse certains sujets à aller clhercther
ailleurs ce qu'ils croient être meilleur
que chez eux. Il faut donci reciier'ohei"
les moyens .de les cionseiver à lia Fran-
ce en Heur offrant dans nos colonies un
m'eilleur avenir que celui qu'ils espè-
renL trouver à .l'étv.a.ng.er.
Sanwïiies-nQus donc des novices en
imiatière de colonisation et ne savons-
nous pas 'que pour faire expatrier des
gens qui ont quelques ressources en
Franoe, il est nécessaire de leur assurer
(l'existence pendant un temps suffisant
po{vr leur permettre de s'acclimater
dans les pays où on lette offre d'aller,
de leur faire savoir ce qu'ils y feront et
-de leunfa-ire connaî-tre ce qu'ils peuvent
espérer de lt}ur efforts. Comme je l'ai
déjà écrit dans ce journal, on no devient
pas colon -du jour au lendemain. Il y a
un apprentissage à faire et pendant la
période où il s'aocoonplit, peut-on laisser
ceux auxquels il est imposé sans
moyens d'existence ? .-
D'autre part, peut.-on,espéJfer tro.uv,er
des gens qui consentirent & s'expatrier
à des milliers- de lieues sans :avoir un
contrat qui les leur assure et qui les leur
garantisse ?
L'-Klat ou les colonies ont-ils qualité
pour prendre des engagements de 'ce.tl.e
nature ? Les cmigrants n'étant pas des
îonctionïtaires et he pouvant pas Jfeur
'être assimilés, ces conventions ne peu-
van t intervenir qu'entre particuliers.
Les Gouvernements' Métropoùitain et
CgIcwiuiux sont des imîpersônnaJitési
dont ila, responsabilité est partout et ne
§e trouve nulile part. 'Ein iNoiUveller-Galé-
donie des colons ont été ,p.il\:lés, volés,
incendiés, tués et mangés par des Ca-
naques en révolte en 1917. Ces malihe-u-
-reuf ne sont pas encore indemnisés
des pertes 'qu'une- adlministraition inni-
prévoyante leur a fait_subir. La Colonie
prétend t que c'est la Métropole qui doit
les payer et la. Métropole déclare que
c'est !!ü. Colonie qui doit supporter ces
frais. Les sinistrés attendent dans ¡[la
misère et attendront probablement en-
core longtemps sans, avoir aucun re-
cours contre l'administration locale.
Si au lieu d'être ruiné par un événe-
ment publlie, comteei celui que je viens
de citer, le colon qui a été envoyé dans
tune colonie par le Gouvernement Mé-
tropolitain oui un iGouverneUlent :clo!:ro.
ma.l y épuise ses ressources en atten-
danl que des terres lui soient concé-
dées, à qui pourra-tril s'en prendre des
négligences dont il est la victime ? Où
troùvera-t-il ra.gent. 'l"esponsalbl contre
-leciuel il pourra exercer un recO'Uirs ?
- -
Mais si avant Jeiir départ les colons
ont traité, avec. un ou plusieurs particu-
liers qui leur donnent, toute sécurité
pour l'exécution des conventions qui
sont intervenues entre eux et qui sont
stipulées dans un 'contrat, ces colons
auront contre ceux qui l'auront signé
un recours qui garantit son exécution.
Tant que l'Administration coloniale
voudra assurer elle-même le recrutement
des collions dont toutes nos cloilonies ont
besoin, la colonisation n'aura, pas plus
d© succès qu'aujourd'hui pour les mo-
tifs que .je viens d'exposer. Mais si cette
opération, est Gonflée à des particuiliers
ou à des coillecitivités constituées en so-
ciétés, intéressés à met-Ire en valeur les
terres incultes de nos colonies, ils y
amèneront un personnel agricole aussi
nombreux et ûussi varié queues terrains
à cultiver le nécessiteront.
C'est d'ailleurs1 ainsi que- se faisait la
colonisation sous l'ancien îrégime, sans
aucun frais pour ilMitat ; et si à notre
époque on ne peut donner à dos com-
pagnies ou à dés particuliers tous les
pouvoirs tjiuiei tes rois donnaient à celles
qui se sont constituées sous leur règne,
nous devons profiter de l'expérience et
des succès des méthodes employées au-
trefois pour donner à nos colonies ac-
tuelles la prospérité de celles que nous
n'avons ni us.
Toutes les chartes des compagnies de
colonisation de 1026 à 17.17 sont inspi-
rées du même æprît., toutes répètent les
mêmes idées et toutes dans des termes
plus ,o,u flioins identiques renferment
les mêmes dispositions.
Voici l'une des conditions reproduites
dans toutes- les chartes ultérieures irn-
posées à la Compagnie de la Nouvelle
France dite Canada par les chartes de
1628 :
« Nous avons agréé et approuvé,
« agréons et approuvons leur contenu
« ni leurs offres ci conformément à ieel-
« les :
« Ordonné et ordonnons auxdils de
« fiocjuemont, Uorel, V Allai gnanl, etc.
« et leurs associés faire passev audit
« pays de la Nouvelle France deux à
« trois cents hommes de tous métiers dès
I( la présente année 1628 ; pendant les
« années suivantes en augmenter le
« nombre jusques à 4.000 de l'un et Vau-
« tre sexe dans 15 ans prochainement
«\ venant et qui finiront en décembre
Il que Von comptera 1613, les y loger,
« nourrir et enPretenir de toutes choses
» généralement quelconques nécessaires
« à la vie pendant, trois ans seulement,
« lesquels expirés lesdits associés se-
« ront déchargés, si bon leur semble,
« de Iftmle noumture et cntretenemcnl
« en leur assignant la: quantité de terres
« défnchées suffisante pour leur subvc-
« nir, aec le bled nécessaire pour les
« ensemencer la première fais et pour
« vivre jiisqu'à la récolte lors de la'pro-
« chaîne on autrement leur pomxvoir en
« telle sorte qu'ils puissent de leur in-
u'dustrie et travail subsister audit pays
« et s'y entretenir par eu:r.-nêm..cs. »
i&ans reanontei1 a une epoque aussi
éloignéie, la Société des fermes françai-
ses de Tunisie auxquelles - Annales
Coloniales ont consacré des articles de-
puis bientôt, vingt-cinq ans, notamment'
dans lour nu-mjéro illustré du 23 avril,
1914, fondée, par M. Jules Sanrin, TWO 1
fesseur au. lycée de Tunis-, peut être
-cltéé- comniler un modèle de colonisation.
à imiter. Cette Société, s'inspirant des
iIltéthodes de Fancien règillllie, prend à
son service des métayers recrutés en
France et ceux-ci, après avoir fait leurs,
classes de colonisation! dans les exploi-
tations fondées par M..Saurin-, réussis-
sent le 'plus souvent à s'installer pour
Jeur propre compte. Profitant xlei la rude
école et de l'expéirienoei dei leurs débuts,
ils" deviennent tous d'excellents colons
qui -n'ont qui'à - se louer (lies ̃ bénéfices
qu'ils réalisent. - - <,
Obligés de QTMdifter nos. méthodes de
coloinisatioin, nous n'avons qu'à- nous
inspirer de celôés qui ont fait leiirs preu-
ves si nous voulons .fair'e produire à nos
colonies ciei que nous en attendons.
Le Comité Bugeaud, à cie point de vue,
peut., s'il est bien dirigé et s'iili est doté
d'une organisation _soUcle!,. rendre quel-
ques services.
Ernest Haudoa,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes.
Arrivee de gouverneurs aeneraUK
A leur débarquement à Bordeaux aujourd'hui
mardi, MM. Martial Merlin, Gouverneur
général de l' Indochine et M. Carde, Gouver-
neur général de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, ont été salués par M. Georges Fran-
çois, directeur de l'Agence Economique de
l'A. O. F.
Les croix coloniales
---0.0-- --
Contrairement aux récentes informations
publiées par un de nos confrères coloniaux,
M. Philip, sénateur du Gers, chargé de
rapporter devant la Haute Assemblée le
projet de loi « attribuant un contingent spé-
cial de distinctions honorifiques à l'occasion
de l'Exposition coloniale de Marseille »,
n'a pas encore rédigé son rapport, qu'il a
seulement déposé en blanc sur le bureau du
Sénat.
Dans ces conditions, il semble certain que
ce projet de loi ne pourra pas venir en dis-
cussion au Luxembourg avant les vacances
de Pâques.
Les relations économiques
franco-italiennes aux Colonies
--0-0--
Dans le Bulletin des Benseignenienls Co-
loniaux du mois de mars 1923, nous lisons;
qu'une amélioration très sensible- qui s'est
produite dans l'es rolaLions franco-itaJien-
nes peut fort bien s'étendre, aux domaines
coloniaux des deux puissances.
L'Italie manque de matières premières
que peuvent l'oinnir les possessions d'outre-
mer de la France, lesquclles, de leur côté,
manquent aussi de nia.in-d'œuvre pour la
mise en valeur de leurs immenses ressour-
ces, Les possibilités de coopération se mul-
tiplient. et. les deux nations n'apparaissent
comme vérjfaiblement complémentaires que
si-l'on fait jnLervenir, dans nos rapports
avec ta Péninsule, loule notre économie im-
périale, c'est-à-dire la France totale d'Eu-
rope et d'oui Ire-mer, nvec toutes les possi-
bilités de fourniture de matières premières
coloniales à un pays qui en est. particuliè-
rement dépourvu.
Les produite des colonies françaises les
plus demandés sur les marchés italiens
son!, avant. lon.t, les boi.s de l'Afrique Oc-
cidentale et liqualorinle, huit pour l'impor-
tante industrie de l'ébénisterie de la Lom-
banlie que pow la réfection du' matériel
des chemins de Ter de l'Etal italien : d'ail-
leurs, les autorités compétentes s'occupent
actuellement d'cn organiser l'importation.
Puis viennent la pâte pour la fabrication du)
papier, les produits oléagineux, les huiles
d'arachides et de palme pour J'inc.luslde
oléicole de Ligurie ; le caonlchouc, les gom-
mes, le l'iz commun, le manioc, la vanille,
les laines de l'Afrique du Nord, les pois-
sons, les phosphates les sels marins de Tu-
nisie, ie minerai de fer, le graphite de Ma-
dagascar, etc.
Jnce qui concerne les phosphates, ce
produit si nécessaire à l'accroissement de la
production agricole de l'Italie, on sait que
l'accord franco-italien de 1920 pour les phts-
phates hmisiens concède à la Péninsule une
quanlié annuelle totale d'environ 500.000
tonnes ; l'importance de cet accord résul-
tait -du fait qu'il garantissait à l'Italie les
quantités de pihosphates quii lui sont absolu-
ment indispensables, moyennant remploi, à
de bonnes conditions, dcplusieuïs cénlaines
d'ouvriers italiens dans les gisenents de la
Régence. L'accord de 1920, se basait .ainsi
sur l'application d'une formule très intéres-
sante c de matières premierets con-
tre emploi de mnin-dçeuvpe formule qui
pourrait être appliquée dans d'autres cir-
constances, puisqu'elle réunit deux élé-1
ments de collaboration qui pennclient à la
France et 4 r Un lie de se" coin pi 6 ter. On
aperçoit aussi la possibilité d'intensifier, en
ayant recours ù la main-d'œuvre italienne,
la production du minerai de fer de l'Onenza
dans la. province de C on si an line (Algérie),
qui pourrait approvisionner en malièfe pre-
mière l'industrie métallurgique italienne,
d'autant plus que la France, étant elle-
même, exportatrice de minerai de fer, n'a
pas besoin des provenances nurd-africainer-î.
On signale d'!lilleu;rs que, d'une manière gé,""
-- --
neiiue, 1 iiLtiusme exiracnv-c algérienne
manque de main-d'œuvre.
L'auleur de celle noie signale en outre
C^proutre ̃ les marchés de l.a Péninsule, où
les produits de nos colonies sont. très -de-
inanues, les ports italiens de Trieste et de
Fiume donnent accès l'un à l'Autriche ,BC""Ù
la Tchéco-Slovaquie, l'autre à la Yougo-
slavie et ii la Hongrie, paysoùJes matières
premières coloniales sont actuellement l'ob-
jet. d'une demande plus considérable encore.
Rapports et Décrets
Décret en date du 18 mars 1923, rendant ap-
plicable aux colonies françaises et aux
pays de protectorat, dépendant du minis-
tère des Colonies la loi du 20 décembre
1922 portant modification des articles 334
- et 335 du code pénal.
J. 0. du 27 mars 1923.
tatUestion des piisiois
Je remercie les Annales !
Coloniales Savoir rendu
compte de ma première
intervention à la Chambre,
dans la discussion du
projet Lugol.
So'us forme d'amende-
ment, f ai demandé au
Gouvernement d'étendre
le bénéfice des dispositions nouvelles envi-
sagées à tous, les serviteurs du pays, sans
exception.
Le projet Lugol se borne, en effet, à les
rendre applicables aux seuls fonctionnaires
bénéficiaires des pensions créées par les lois
de 1831 (iirilitaires), et 1853 (civ-ils).
Or, il y a des milliers d'autres fonction-
naires en France et aux Colonies.
Quelques-uns perçoivent des retraites, dont
la charge incombe à des organismes spé-
ciaux : Caisse Nationale de Retraites pour
la Vieillesse, Caisses (le prévoyance, etc.
D'autres, ne perçoivent rien, malgréi qu'ils
aient consacré les 3/4 de leur vie au service
de la collectivité.
Tous les fonctionnaires, qu'ils appartien-
nent à des cadres d'Etat, ou à des adminis-
trations départementales, communales ou
COLONIALES sont, cependant, à titre égal,
les serviteurs dévoués de la chose publique.
POLerquoi, dans ces conditions, favoriser _1
les mis et pas les autres.?
En 1853, le pouvoir autocratique a pu le
vouloir. Il appliquait la formule : diviser
pour r é 1aner. Un r é g i in!e, eiiltemi de la li-
pour régner. Un régime, ennemi de la li-
berté, pouvait appréhender une « coali-
tion » des fonctionnaires et, pour l'éviter, il
a eu grand soin de leur donner des statuts
diférents, des intérêts divergents.
Cette conception, la République ne peut
la laisser se perpétuer. C'est pour cela qtiïen
définissant, sous forme d'amendement, la
« qualité » du fonctionnaire civil ou mili-
taire, j'ævais demandé au Parlement de
comprendre, parmi les bénéficiaires de la
nouvelle loi, les fonctionnaires et. agents
coloniaux.
Disjoint, cet amendement ma permis 'de
me mettre d'accord avec le ministre des
Finances pour déposer sur le bureau de la
C hambre, une nouvelle proposition qui, déjà
imprimée, sera incessamment discutée.
J'en donnerai les grandes lignes dans de
prochains articles.
Maist que d'ores et déjà" mes anciens
camarades aient tout apaisement.
Le Parlement ne les oubliera pas.
Georges Barthélémy,
Député du Pas-de-Calais
Délégué du Soudan Français
et de la Baule-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
AU SÉNAT
---0..0--
PROJET DE LOI
Produits tunisiens
Le rapport de M. Claude Rajon sur le pro-
jet de loi, adopté par la Chambre des dé-
putés, étendant le régime de ta loi du 19
juillet 1890 aux pûtes de cellulose d'origine
et. de provenance tunisienne est également
inscrit à l'ordre du jour du 29 mars.
PROPOSITION DE RESOLUTION
CKoses d'Algérie
Le Sénat a inscrit en té lie de son ordre
du jour de jeudi la nomination d'une Com-
mission pour l'examen de la proposition de
résolution de M. Auber et plusieurs de ses
collègues tendant à la nomination d^unc
Commission de dix-hllit membres changée,
en 1923, d'examiner les projets et propo-
sitions de lois relatifs à l'Algérie.
DANS CES COMMISSIONS
Le riz à la Réunion
.Le Gouvernement avait présenté le 7
mars 1922 un projet de loi tendant- à confé-
rer aux gouverneurs des colonies de la
Martin,ique, de la (Guadeloupe et de la Reu-
nion le pouvoir de ttfc&er le riz.
Ce proijet ayant ,été.' modifié par le Sénat,
le Gouvernement vient d'en déposer, uin
nouveau tendant à conférer seul au Gouver-
neur de la Réunion le pouvoir de taxer le
riz.
Ces modifications ont été apportées en rai-
son des circonstances suivantes :
La Commission des douanes et des con-
ventions commerciales du Sénat a -constaté
que les colonies de la Martinique et de la
Guadeloupe n'onfpas été dans l'obligation
dé taxer le riz même dans les moments les
plus .('.r'iiques Cette Commissi-on' a estimé
qu'il était préférable pour cette raison de
limiter la portée de l'application de la loi
à la seule colonie de la Réunion, où, sous la
nécessité des .é\éIÙmènts, des mesures de
taxation ont été édictées à. différentes repri-
ses, pendant les hosbiltés. Il a paru 'néces-
saire, en mettant, entre les mains du Gou-
verneur de la Réunion, les moyens de re-
médier aux abus qui pourraient se pro-
duire, d'instituer un Comité consultatif
, chargé, de donner soh avis préalablement à
toute taxation.
AU MUSÉE DE L'MHÉE
La salle coloniale, qui avait été fermée;
par suite de l'envoi de ses collections à
l'Exposition Coloniale de -Marseille, a été
reouverte au public hier. Une nouvelle
galerie, « galerie des armées alliées et de
la marine de - guerre française, 1914-1918 »,
s (ira ouverte au public à partir du diman-
che 1er avril.
A LA CHAMBRE
..0 -
DEBATS
Les pensions coloniales
A la séance d'hier, au couirs de la discus-
sion du projet de loi' portant réforme ( ré-
gime des pensions civiles études pensions
miiltaires, notre collaborateur M. Goude a
déposé l'amcndementi suivant :
Les dispositions de la présente loi s'appli-
quent : -
« 1" Aux fonctionnaires civils et aux em-
ployés de l'Etat ;
« 20 Aux ouvriers des établissements indus-
triels de l'ElaL ;
« 3° Aux militaires et marins des armées de
terre et de mer. au personnel civil admis au
bénéfice de la législation des pensions mili-
taires ;
« 4° Aux fonctionnaires, ouvriers et employés
des départements et dçs communes, non assu-
jettis à une caisse elle pension, ou assujettis à
un régime inférieur aux dispositions de la pré-
sente loi ;
« y Aux veuves et orphelins de ces lonction-
naires, ouvriers et employés.
« Lesdits 'fonctionnaires, employés et ou-
vriers retraités ou en instance de retraite, leurs
veuves et orphelins, bénéficieront des mêmes
dispositions. Leurs droits à-la revJsion de leur
pension prendront date du jour de la promul-
gation de la présente le.. »
M. Goude a demandé à la Commission de
faire connaître exactement ses conclusions
définitives .sur les catégories visées par
ramendemient : les ouivriers de l'Etat, les
ouvriers et les fonctionnaires des commu-
nes, les fonctionnaires employés et ouvriers
en 'retraite ou en instance de retraite.
M. Lugol, rapporteur de la Commission
et M. de Lasteyrie, ministre des Finances,
ont fait connaître les conditions dans les-
quelles avaient été envisagée la réunion
d'une Commission qui serait chargée d'exa-
miner le cas spécial des ouvriers et die
préparer un Lexte de loi général permettant
d'appliquer A l'ensemble des ouvriers de
l'Etat un régime semblaible à celui des
fonctionnaires.
Après diverses explications, M. Goude a
finalement retiré so.n amendement.
Notre ami .Georges Barthélémy s'est en-
suite étonné qu'au cours de la discussion,
il n'ait pas encore été fait allusion aux fonc-
tionnatres coloniaux. -
Il a éloquemment rappelé la situation
très digne d'intérêt des fonctionnaires lo-
caux des colonies et déposé un amendement
prévoyant l'application des dispositions du
projet de loi « aux fonctionnaires et agents
des services .locaux des colonies ».
Par le vote de cet amendement, les cais-
ses locales des colonies .pourront apporter
leur contribution à l'Etat pour assurer la
retraite des fonctionnaires coloniaux.
M. Lugol, rapporteur de la Commission a
demandé le rejet de l'amendement, de M.
Barthélémy, parce que visant « des em-
ployés qui ne-sont pas. des employés de
l'Etat et que Te projet en discussion con-
cerne exclusivement les fonctionnaires de
l'Etat ».
Très énergiquement, M. Georges Barthé-
lémy s'est élevé contre l'aorgumentation du
rapporteur faisant logiquementl .rSSo.rtiJ.l
qu'après le vote que venait d'émettre la
Chambre, étendant le bénéfice de la loi aux
fonctionna tees des départements et des
communes, il n'est pas possible d'exclure
de ce bénéfice les fonctionnak-es des com-
munes coloniales.
Le ministre des Finances ayant cru de-
voir faire remarquer que le vote de l'amen-
dement Barthélémy ferait payer les fonc-
tionnaires (nmJhillc en francs aui lieu de
piastres, le député du Pas-de-Calais lui a
répondu par la lecture d'une lettre l'oirt
suggesUve., 6mananL .de l'Association des
fonctionnaires d'Indochine, dont voici le
texte :
« On pourrait supposer, comme l'ont affirmé
à la Cihambre MM. de Lasteyrie et Loucheur,
que les retraités de l'Indochine sont particu-
lièrement favorisés. I-Iélas ! le mercantilisme est
aussi un article d'exportation qui s'est implanté
à la Gausse des retraites. En effet, elle perçoit
des 'francs-or, mais elle paye en francs-papier.
Nous sommes payés en France par l'intermé-
diaire du Trésor en francs-papier, sans aucune
majoration spéciale. Cette combinaison permet
ainsi à celle Caisse de réaliser un bénéfice de
GO ù 70 p. 100 sur les sommes qui nous sont
strictement dues.
« un peu cie jusuce nous donneront satisiac-
tion et n'occasionnerait aucune dépense au bud-
get de la métropole. La caisse de l'Indochine,
en effet, est autonome et ne reçoit aucune sub-
vention de l'Etat. Il
Ainsi, en Indochine, les fonctionnaires tou-
chent leurs soldes et indemnités en piastres,
ma.is lorsqu'ils ont pris leur retraite et qu'ils
sont en Erance, on les paye en francs-papier.
Après cette énergique intenvention de no-
tre excellent collaborateur, son amende-
ment mis aux voix a été adopté et la suite
de la discussion renvoyée il cet après-midi.
PROJET DE LOI -
Le Gouvernement vient de .déposer un
nouveau projet de loi qui rectifie le .projet
voté par la Chambre le 23 février dernier,
créant un tribunal de première instance à
Tiare t.
- Une erreur_matéa*Lelle s'étant. glissée dans
le tableau sur là composition du tribunal
d'Oran et qui porte comme ayant deux
Chambres, alors que depuis la loi" du 7 aïO'ûli
1913, ce tribunal en comprend trois.
Il a paru au Gouvernement que cette er-
reur matérielle ne- pouvait.être ^rectifiée que
par une loi.
Le film Citroën à la Chambre
- 0. -
Les députés et leurs familles étaient in-
vités, hier, à une séance de cinéma, chez
eux, dans le salon de la Paix du Palais-
BOUl'ibon. M. Citroën leur présentait le raid
transsaharién de la mission Haardt-Au-
dc'uin-Dubreuil.
Tandis que se succédaient sur l'écran -les.
imunensiités sablonneuses, les oasis iuxu-
riantes, les morufagmes du! Hoggair, Le désert
de pierres 'brûlants du Tanezrouft, Ouar-
g.la, Tombouictou, etc., un orchestre sym-
phonique se faisait entendre. Jamais on
1 n'avait fait si bonne musique à la Chambre.
1 Les appeaudi&sefments furent. unaruune.
et sincères ipouir ce .grand -exploit de l'indus-
trie française.
L'analndes MUVeMM-MMtes
La Commission des Financés dans sa
réunion d\hier a entendu M. Albert Sar-
raut, ministre des Colonies qui l'a entre-
tenu de son intention de déposer, sous peu,
un projet de loi tendant'au rachat des ac-
tions de la Société française des Nouvel-
les Hébrides.
La Commission a renouvelé à M. Ar-
chimbaud le soin de suivre cette affaire
quand elle viendra* devant le iParïement.
Le service des douanes
et les bois coloniaux
--QoQ-- -
- Voici parmi la classement des mar-
chandises non dénommées au tarif d'en-
trée (Art. 16 de la loi du 28 avril 1916),
les essences de bois de nos colonies com-
prises dans ce tarif spécial par la Direc-
tion (générale des douanes :
Bille à l'état naturel ou simplement des-
séchée ; bois. dits Abeuré, Angouan, Assié;
bois dit d'Avodiré ; bois dits Azobé, Audoo;
beris dit Badt ; bois dit de Banda ; bois dit
Bokouda ; bois dit Bossé ; - .bois dit Califor
nia RedwQodi Rough ; bois dit Dabcrna ;
bois dit de Daniella ; bois ipterocar-puis
tuberculosus) ; bois dit d'Evino ; bois
communs bruts, sciés, etc. (n08 128 et sui-
vants) : bois communs bruts, sciés, équar-
riS, etc. (nOS 128 et suivants) ; Bois Uns ou
des îles (no 138) ; densité réelle le cas
échéant ; bois dit de Fromiré ; bois dit de
Frake ; bois dit Limbo ; boas dit MovingUl s
bois dit Rubruga ; bois dit Zinguana ; bois
dit de Maikoré ; bois tit d'Oheiro : bois 'dit
Simarouba ; biois dit de Xau.
–-–
Les méfaits des "sidis"
Une bagarre OOlaLaiL la nuit derniène à
tangile des raies de la Réunion et des Or-
teaux, à Paris, à la sortie d'un débit de
vins, entre un Algérien, M-eziani iben si
Mamhour, trente-trois ans, rue des Ortemix,
et MM. Le Moaf, vingt-neuf ans, rue de la
Réunion ; Jean démient, trente-"cinq aws,
ruie ALexandrc^Dunias ; Gustave Petit, dix-
neuf ans, rue de la Réunion, et Joseph Rio,
quarante-trois ans, oharoutier, rue des Or-
teaux. Meziani, au cours de (la disjpute;
fnappa d'un coup de couteau à -la. tète- M.
Rto et reçut lui-même un coup; 2e çantiie
qui lie mit en assez piteux état. Agresseur
et victime ont été admis à Saint-Antoine* *
Courrier de l'Algérie
La vie administrative
-- M. Steeg, Gouverneur Général de l'Al-
gérie, a confélré avec M. Maurice Mau-
noury. ministre de l'Intérieur, et M. TUiom.-
son, député de CëMstantme. Il a. reçu à
1 Office de l'Algérie, M. Duivémoy, direc-
teufr des affajrea d'Algérie au ministère de
Intérieur. M. Charles Vamant, le célèbre
radiologiste, lui a expose un plan d'amé-
lioration du cinéma à récole, question qui
retient actuellement les préoccupations du
Gouverneur Général.
La vie économique
Le pirésLcTent dte la Chambre de com-
merce d'Alger a l'honneur d'informer ses
ressortissants que la prochaine réunien de
la Loire InternMionate d'échantillons de
PJQgue aura Jieudu à au 11. segalenibre pro
Il est rappelé que la Tohéco-SJovaquie
peut offrir d'intéressante débouchés à oer-
aniB produits algériens, notamment aux
tabacs bruts, vins en fûts, vinaigres, pMes
aHmentairies. essences d:e plLl'fume.rie, hui-
l,es d olives, mineTais, phosphates, écorees
a tan, laines brutes, lièges.
Pour tous renseignements, s'adresser au -
secrétariat de la Cliamtbre de conumerce
(Piaila,is Consulaire) à Alger. J
- Le Syndicat oommercial algérIen, tlw-
vant actuellement inopportune et inefficace
la mesure suspendant l'émission des Bons
lté la Défense Nationale en Algérie, de-
mande que cette mesure soit rapportée au
plus tôt. Il eonsidère- que les Fi ançais d'Al-
gérie doivent être traités comme leurs com-
patriotes métropolitains, toutes les fois que.
des motifs impérieux ne justifient pas rap-
lication de régimes dJfférents.
Les événements et les hommes
- Le leader de Vexpress venant d'Alger
a déraillé hier, 66 mars, à quelques centai-
nes de mètres d'Arbal. Il n'y et pas eu
d'accident de personnes. Mais le train est
entré en gare d'Oran avec cinq heures de
retard.
(Par dépêche.)
- Mme Lazare Lamy, née Anna Che-
veau, 57 ans, s'est précipitée, le 25 mars,
dit boulevard de l'Abime, à Constmtine,
clans le RhRmmel, d'une hauteur de 180
mètres. Son corps a été retrouvé déchi-
queté.
Il y a quelques fours, une jeune fille de
19 ans, Mlle Françoise Serio, s'était éton-
née la mort au -- même - 'endir.Q.it,
(Par dépêche.)
Le 22 mars, est venu, devant le tribu-
nal correctionnel de Bône, présidé par M.
Delpuech, assisté de MM. Pansiot et Som-
mier, le procès en diffamation intenté par
Me Jean Morinaud, avocat au barreau d'Al-
ger, contre M Rhaled.
On se souvient qu'au cours d'une con-
férence, faite à Bône, en janvier dernier,
M. Rhaled avait- insulté Mi. Jean Morinaud,
Le tribunal a condamné fort justement
M. Khaled à mille francs d'amende et à
.cinq. mille francs de. dommages et intérêts
envers Me Jean Morina.ud.
LES ITALIENS EN TMPOUTAmE
Des détachements italiens ont occupé
-le 22 mars Garcoùraiet. TcheldJlirna, éten-
dant ainsi à une centaine de kilomètres au
svd de Benghasi leur zone de contrôle di-
rect dans la plaine occidentale. f
On ne signale aucun incident.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.41%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.41%.
- Collections numériques similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6410979x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6410979x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6410979x/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6410979x/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6410979x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6410979x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6410979x/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest