Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 septembre 1926 17 septembre 1926
Description : 1926/09/17 (A27,N142). 1926/09/17 (A27,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397191r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - N« 148 Lt NMlBftO ! 30 CENTlMÊS
VBNtmfcDÎ SOtR, 11 BËPTÊMBttÈl 1936
L es Annales Orientâtes
, JOURNAL QUOTIDIEN
LUAKIKLUrWUlSrAI "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROTIUM
, EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THeBAUL T
Rédu" 14 kimiabtrttiM : 34, Rue du Moftt-Thabor, PARIS.1- TMpktat : LOIJYII tow
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te riialités farotro en Itrique Egoatiriale
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L'Afrique Centrale, qui fut longtemps dé-
daignée par les capitalistes et les gouverne-
ments européens, parce qu'ils en ignoraient les
richesses, est devenue depuis quarante ans
l'objet des plus vives convoitises.
Depuis le jour où le roi Léopold, avec une
habileté remarquable et une prescience de
l' avenir que les faits ont, par la suite, confir-
mée, réussit à mettre la main sur la princi-
pale partie du bassin du Congo, les explora-
teurs de toute sorte ont révélé au monde les
ressources considérables que contenait ce pays
auprès duquel les Européens étaient passés
indifférents durant des siècles.
Richesses forestières, richesses agricoles, ri-
chesses minières attendent leur mise en valeur
qui est à peine commencée et qui ne battra pas
son plein avant encore longtemps. Les capi-
taux nécessaires ont été réunis ou sont en train
de l'être. La main-d' oeuvre se recrute avec
difficulté, il est vrai, et il est à prévoir que
si on ne fait pas un jour appel au grand réser-
voir de travailleurs que constitue l'Asie des
moussons, on sera bientôt arrêté dans l'exploi-
tation de ces pays. Mais ce qui, pour l'instant,
manque le plus, ce sont les moyens de com-
munication. Certes, le Congo et ses affluents
constituent un des plus beaux réseaux naviga-
bles qui soient au monde, mais ils aboutissent
tous à des impasses, et il faut les rattacher au
monde extérieur, si l' on peut dire. D'autre
part, ces cours d'eau font des détours qui pa-
raissent de peu d'ampleur sur nos cartes à pe-
tite échelle, mais allongent dans la réalité les
parcours d'une façon considérable. Le Kassaï
et son affluent le Kouango font dans une cer-
taine mesure exception.
Construire des voies ferrées pour rattacher
l'intérieur du bassin du Congo à la côte est
apparu comme une nécessité impérieuse non
seulement aux pays qui y avaient créé des co-
lonies. mais aussi à ceux qui s'étaient établis
dans le voisinage et espéraient, par ce moyen,
aspirer vers eux une partie des richesses de
ces rép ions. C'est pourquoi les Portugais, les
Anglais, tes Allemands ceux-ci avant la
guerre - indépendamment des Belges et des
Français, lesquels se sont mis les derniers à
l'oeuvre, ont lancé sous forme de voie ferrée
leurs tentacules vers le Katanga et les autres
parties du Congo qui pouvaient les intéresser.
Les Allemands, avant la guerre, avaient
même fait le rêve, escomptant la complicité ou
l'aveuglement de I1 Angleterre, de créer un
« Deutsches Mittel Africa » dont la voie du
Tanganyika devait être l'amorce. Ces préten-
tions germaniques n'ont pas peu contribué à
placer l' Angleterre auprès de nous de 1914
1 1918.
La lutte des voies ferrées se poursuit au-
jourd'hui, car la guerre n a pas mis fin, ainsi
que se l'imaginent certaines bonnes âmes, aux
rivalités entre Etats. L'enjeu est resté le
même.
A l'heure actuelle, trois voies donnent accès
à l'Afrique Equatoriale : 1 ° celle du Congo
qui est une suite de biefs navigables et de sec-
tions ferroviaires ; 2° celle des chemins de fer
sud-africains qui met le haut bassin du Congo
à huit jours du Cap ; 3° le chemin de fer du
Mozambique qui Se détache de la voie du Cap
à Boulawayo eftboutit à Beïra. Cette dernière
voie est la plus courte, elle draine actuelle-
ment une partie de la production du Katanga,
mais elle présente le très grave inconvénient de
s'ouvrir sur un océan trop éloigné de l'Europe
et qui communique avec elle par le canal de
Suez.
Les c h emins de fer sud-africains avaient
jusqu'à une date assez récente, offert les meil-
leurs moyens de communication entre le Ka-
tanga et l'Europe. Mais ils sont menacés par
la construction dis nouvelles voies vers l'ouest.
- Ce sont d'abord les Belges qui veulent,
comme cela est naturel, assurer à leur colonie
les profits du transport des produits du Ka-
tanga. Ils ont formé le projet de prolonger jus.
qu'à Ilebo qui est situé presque au confluent
du Kassaï et du Sankourou, la voie qui, ve-
nant du sud, atteint déjà Boukama. De llebo,
les marchandises descendraient le, Kassaï et
arriveraient à Léopoldville, et par" le chemin
de fer de Matadi seraient évacuées jusqu'à la
mer.
Mais ici apparait une grave difficulté. Léo-
poldville semble appelé à devenir, au moins
dans une certaine mesure, une impasse où les
produits s'entasseront en attendant de pouvoir
continuer leur route vers la mer et l'extérieur.
Le Stanley Pool est en effet le lieu où conver-
gent les grandes voies commerciales venant de
l'Oubangui et du Moyen-Congo. Les pro-
• duits s'accumulent déjà sur ses rives, la voie
ferrée actuelle ne suffisant pas à les transporter
jusqu'à Matadi. Que sera-ce lorsque, à ces
voies commerciales, se sera ajoutée celle du
Katanga > Les Belges sans doute travaillent
à la transformer de façon à lui donner une
capacité de transport suffisante.
Mais certains estiment que même amélioré,
le chemin de fer ne constituera pas un exutoire
correspondant aux besoins du trafic et préco-
nisent de le doubler par une voie navigable.
Il s'agirait, au prix de longs et coûteux tra-
vaux, d'ouvrir à la navigation la partie du
Congo qui, à travers la région montagneuse
située entre le Stanley-Pool et la plaine c8-
tière, est coupée de rapides.
En avril dernier, le colonel belge Van Deu-
ira fit l'exposé de ce projet devant une nom-
fcpMfcs iMMIptaoe tournée 'fie ".r.. Lr.
* e »
politiques et coloniales au premier rang des-
quelles figurait le roi Albert. Il estime qu'il
est possible d'établir à travers le fleuve sept
barrages longs chacun d'un kilomètre environ,
hauts de 40 mètres, et qui formeraient ainsi
des biefs sufifsants pour permettre à des na-
vires de mer jaugeant 10.000 tonnes de monter
jusqu'à Léopoldville. Des turbines établies
dans les barrages permettraient de capter une
puissance qui est évaluée à 100 millions de
chevaux-vapeur.
Les travaux dureraient quinze ans et coûte-
raient environ un milliard de francs. A la
suite de sa conférence, le colonel Van Deuren
fut envoyé au Congo à la tête d' une mission
pour vérifier sur place ses calculs.
Les critiques n'ont pas été ménagées à ce
projet : critiques d'ordre technique, critiques
d'ordre financier. La dépense serait évaluée à
un chiffre trop fa;ble, et la durée d' exécution
devrait être pour le moins doublée, etc., etc.
Il en est une autre qui est venue à l'esprit
de ceux qui ont quelque connaissance du lit
du Congo dans la dernière partie de son cours :
La navigation y est partout difficile et parfois
dangereuse : les passes sont étroites, la vitesse
du courant dépasse souvent neuf nœuds et les
fonds manquent, à certains endroits, de pro-
fondeur. Les navires de plus de 6.800 tonnes
ne peuvent emprunter cette voie. Bref, il fau-
drait, pour que le projet Van Deuren per-
mettre aux navires de 10.000 tonnes de remon-
ter jusqu'à Léopoldville - fût viable, amé-
nager non seulement la zone des parties, mais
encore les 165 kilomètres qui séparent Matadi
de la mer.
Aussi est-il venu à quelques Français l'idée
de faire de la voie Brazzaville-Océan, dont
nos lecteurs ont été si souvent entretenus, le
grand exutoire commercial du bassin du
Congo. Et afin de ne pas susciter la jalousie
des Belges, ils seraient d'avi s de conclure une
entente avec eux, entente qui ménagerait les
intérêts des uns et des autres.
Seulement, la réalisation de ces projets de-
mande du temps, et les Portugais, ou plus
exactement les sociétés qui ont commencé la
construction des voies ferrées de l'Angola
espèrent qu'elles pourront devancer les Belges
et les Français.
Trois chemins de fer partant respectivement
de Mossamédès, de Saint-Paul-de-Loanda et
de Benguella tendent à travers d'immenses pla-
teaux à atteindre la cuvette du Congo. Le
premier compte 220 kilomètres et paraît, pour
l'instant, délaissé. Celui de Loanda, qui de-
vait être l'amorce du Transafricain et abouty
à Beira, atteint Malanga à 550 kilomètres de
la côte. Il vise le Lounda et le KassAT, pays
riches en mines de diamant.
Celui du Benguella, au centre, est la voie
la plus courte de l'Océan au Katanga. Au-
tour de ce chemin de fer se sont nouées de
nombreuses intrigues. Construit. par une Com-
Sagnie anglaise, la Tanganika Concession Lt,
ui possédait déjà les chemins du Katanga, il
avait atteint, en 1913, Chirigar, à 504 kilo-
métras de la baie de Lobito et allait être pous-
sé jusqu'au kilom. 782 quand se produisit une
intervention allemande. Une entente secrète
était réalisée entre Berlin et Londres quand
survint la guerre.
En 1918, la Compagnie concessionnaire
voulut reprendre l' exécution de son pro-
gramme. Le trafic avait augmenté, les exploi-
tations agricoles se multipliaient sur les pla-
teaux. Il était donc nécessaire d'agir vite. Mais
cette fois, ce fut l'Union Sud-Africaine qui
se plaignit de la concurrence que la nouvelle
voie allait faire à ses propres chemins de fer.
Un ultimatum fut envoyé au Gouvernement
portugais pour qu'il fît cesser les travaux.
La Compagnie anglaise comprit : elle fit
une part aux capitalistes de l'Union Sud-Afri-
caine, et les travaux purent se poursuivre sans
en&i. La ligne atteint aujourd'hui Bihé, à 600
Kilomètres de la frontière belge, appelant à
l'activité les territoires qu'elle traverse.
Tels sont les principaux aspects de cette
rivalité d'un genre particulier qui met aux pri-
ses Belges, Français et Anglo-Portugais, et
qui aboutira à hâter la mise en valeur du Cen-
tre-Africain.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
Paris- Hanoi en automobile
Il se confirme que M. Duverne, qui a ac-
compli en automobile la traversée de l'Afri-
que, d'Ouest en Est, l'année dernière, en
compagnie de M. Tranin, se propose d'ac-
complir un raid automobile plus important
encore entre Paris et Hanoi, soit environ
20.000 km., à une vitesse moyenne de 150
kilomètres par jour, exigeant un voyage de
cinq mois.
Ce raid commencerait à la fin de septem-
bre, sur une voiture de tourisme ordinaire :
l'itinéraire passerait par Constantinople,
Angora, Alep, Bagdad, Téhéran, l'Afgha-
nistan, les Indes anglaises (Delhi, Allaha-
bad, Calcultta, etc.), la Birmanie, le Sforn
[ (Bangkok), Saïgon et l'Indochine du sud au
L'avenir
de nos bois coloniaux
de nos boïsco l omaux
Je reviens à la question des bois
coloniaux (et j'y reviendrai une
fois encore et plus -- longuement
qu au jour d httt, à propos de l ouvrage de
MM. Meniatid, Jean et Frédéric Bretonnet,
sur les bois coloniaux d'Afrique dans Vin-
dustrie).
Depuis la guerre, les résultats sont faits
pour encourager nos espoirs. Voici les chif-
fres qui ont leur éloquence :
7jpoo tonnes en 1919; 90.000 en 1923;
150.000 en 1924. Les exportations totales de
nos colonies passent de 34.000 tonnts eu
1919 à 216.000 en 1923, à plus de 350.000
en 1924.
En somme, la France, en 1924, a reçu un
tonnage de bois coloniaux vingt et une fois
plus élevé qu'en 1919. Il est. d'ailleurs, à
remarquer que l'exportatioll des bots fins s f,
développe beaucoup moins rapidement que
celle des bois communs. Pendant la guerre,
les exploitations de bois fins, sauf celle des
acajous, avaient été presque complètement
suspendues. Elles ne reprennent que lente-
ment, et peu à peu. Ainsi il n'est pas rare
de lire dans l'ouvrage cité plus haut des
phrases de ce genre : « Nous avons eu, sous
les yeux, de très jolis échantillons d'acajou
rouge ramage (du Cameroun) dont le pface-
ment dans l'ébénisterie serait certainement
très facile : ces bois de choix doivent malheu-
reusement être assez rares et nous n'avons
pas connaissance qu'il en soit importé en
France. - Et encore : « Sauf en certains en-
droits (il existe en peuplements purs dans la
région côtière) l'avodèré (de la Côte d'Ivoire)
n'est malheureusement pas très répandu, etc.-
Au fond, il faut que .nos bois coloniaux
soient employés en très grandes quantités;
d'abord parce que nos forêts de la métropole
.,e font que décroître sans embellir, et ensuite
parce que, si la livre ci le dollar ont des-
cendu quelques degrés, ils sont encore assez,
haut placés sur Véchelle. Quel coup pour la
fanfare, si ces possibilités se réalisaient!
Songez que, pour notre seule Côte Occidentale
d'Afrique, il y a plusieurs centaines d'essen.
ces que nous aurions à utiliserI
Pour nous en tenir à celles qui sont con
nues, qui ne voit que la condition première
du succès consiste à assurer les commandes:
qui peuvent être faites ? Voici un industriel
qui a fait usage d'un bois d'une dejnos colo
mes. Il découvre avec plaisir, et peut-être
avec étontiemcnt, it'il est inutile de cher
cher ailleurs, et qu il ne trouvera pas mieux
et meilleur marché. Il en redemande : qur
se passera-t-il s'il ne rencontre pas imtné
diatement Vessence dont il a besoin, en lots
débités, séchés, tout prêts à être mis en œu-
vre'? La réponse est facile
- Il est indispensable ~~d autre part, que ce
1 autre part, que ce
soit bien la même marchandise qu'on lui li
vre, la même et non pas une autre qui lui
ressemble comme une sœur, mais qui n'est
pas celle qu'il attend. On a une tendance à
abuser ici des parentés ou des ressemhlall-
ces. Il ne s'agit pas de fournir quelque chose
d'approchant, peut-être même de supérieur;
non, l'industriel sait ce qu'il veut, ce que
veut son acheteur, et il ne se contente pas
de quelque chose d'analogue. L'à peu près
est ici condamnable et fâcheux,
Enfin, on demande que les cours de ces
bois, au moins pour les dimensions courantes,
soient établis par les Chambres Syndicales.
Le Havre et Bordeaux publient ces cours
pour les bois en billes : les autres ports
(Marseille, Dunkerque) devraient en faire
autant. Tes cours des bois débités seraient
plus utiles. encore, car, surtout quand il s'agit
de bois secs, ils ont très peu de rapports avec
les cours des bois bruts. Supposez que l'in-
dustriel dont j'ai, parlé n ait pas la certitude
qu'il renoîtvellera son stock, non pas à un
prix fixe (hélas! les temps ne sont plus à la
stabilité), mais à un prix dont les variations
ne soient pas plus déconcertantes que celles
des bois européens similaires, il préfé-
rera incontestablement les bois européens.
Est-ce tout? Non, assurément, mais réali-
ser ces améliorations serait bien quelque
chose. « les bois coloniaux viennent à peine
de pénétrer sur notre marché. L'organisation
de leur ventey si elle est encore très incom-
plète, existe désormais; elle se perfectionnera
d'elle-même avec le développement des im-
portations, la concurrence entre les vendeurs
et l'éducation des acheteurs. Un progrès
considérable a déjà été réalisé dont on ne
peut que souhaiter la continuité: »
Souhaiter, c'est bien; espérer, c'est mieux
encore. Il faut aussi que tous les efforts
tendent à « organiser ii. Les temps sont pas-
sés où, confiant dans les initiatives person-
nelles, on pouvait se dire que l'éducation des
acheteurs, la concurrence entre les vendeurs,
le développement des importations finiraient
bien par se faire, falti bien que mal, un jour
ou l'autre. Chaque jour perdu est une 'me-
nace plus inquiétante, Vite à la besogne. Or-
ganisonsi 1
i
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien m'n.rs.
vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Les colonies à l'honneur hippique
1 o--
Maintenant, ce sont les colonies qui servent
à donner aux chevaux leur nom de baptême.
Au heu d appeler les tuturs vainqueurs des
grands prix t,pinard ou Chicorée, à moins
qu'on les afluDi d un nom anglo-saxon ou
d une assonnance baroque, on évoque à leur
naissance notre empire d outre-mer. Nous
avens 7 ahiti, Brazzaville, Sahara, Tunis et
milie autres, nous aurons sans doute Heoea,
comme on a eu Poivre, et après tout, pour un
cheval, cela va aussi bien que d'Alembert,
Diderot ou Lamartine.
Au reste, propriétaires nord-africains et co-
loniaux remportent sur les champs de courses
parisiens des lauriers à l' envi Hier, M. F.
t.Jéhssler- 1 anon, qui assure. de loin. le ser-
vice du cabotage sur les côtes guyanaises, rem-
portait à Engluen, avec Flou vain monté par J.
B. Lassus, le Prix h leurissant, steeple chase
handicap à Enghien (15.000 francs) et rappor-
tait 71 fr. 50 gagnant et 21 fr. 50 placé pour
,10 francs ; la veille au Tremblay, le même
propriétaire enlevait en plat le prix Angelica
rplus modeste de 6.000 francs avec Si J' Veux
monte par Diez, et le public n'a pas fait de
musique malgré le nom du jockey, bien que
ce fût un outsider rapportant 139 fr. gagnant
pour 10 francs.
Hier, à Enghien, Chari, à M. Dikran Ké-
lekian se plaçait 3' dans le prix de l' Auman-
cc, Malikoko roi fameux, ramassait les cas-
quettes dans le prix Fleurissant, et que cela
eût flatté l'amour-propre du bey de Tunis
La Marsa, à M. Gustave Beauvois, monté par
Fnlhinsholtz, l'emportait dans le prix Jim-
Crow. Victoire escomptée, puisque le gagnant
ne faisait même pas égalité.
Ajoutons, enfin, que Mme L. Galtier, dont
le mari a de très importantes entreprises de
travaux publics aux colonies, gagne le prix du
Mont-d'Or (10.000 francs) toujours à En-
ghien, hier, avec la Souris à une cote très ré-
munératrice (148 fr. 50 gagnant et 39 fr. 50
placé pour 10 francs).
Et aujourd'hui, à l'heure où nous mettons
sous presse, nous ne savons pas si Kenitra II,
au comte Pierre de Jumilhac, causera uoe sur-
prise dans le prix de l'Adriatique, sans ou-
blier les succès de fin de saison de M. G.
Brossette, qui s' attarde toujours, avant de ra-
masser les meilleurs prix en Afrique du Nord,
où il s'est installe depuis quelques années, à
ramasser quelques lauriers à Longchamp et ail-
leurs. Boiard.
-
L'AVIATION COLONIALE
--0.0--
Aller de Toulouse au Maroc dans lu
mômo journée, quitter les bords de la Ga-
ronne -aux premières lueurs de l'aube et
atteindre Casablanca bien «vaut la nuit,
est, devenu un fait banal, qui se renou-
velle chaque jour, uvec um\ régularité tel-
lement parfaite qu'cHe ne soulève plus au-
cune discussion.
Chacun sait, en effet, que le service
aérien France-Maroc prolongé jusqu'à
Dakar, a pour caractéristiques indéniables,
rapidité, régularité et absolue sécurité :
l'opinion publiqu& est faite là-dessus, et il
n'est pas besoin d'y insister.
Mais, désireuses de donner tout le con-
fort possible aux voyageurs qui veulent
se rendre rapidement au Maroc, les Lignes
aériennes Latécoère, viennent de mettre en
service des avions nouveaux spacieux,
luxueusement aménagés, il inarche rapide,
qui peuvent transporter avec uir frôt nosta)
considérable, quatre passagers à cpostalh
voyage.
Les L. A. Té 17 ont déjà commencé à
effectuer le trajet Toulouse-Casablanca ;
assis en leur fauteuil, à l'abri du vent, dans
l'avion fermé, les voyageurs, grâce aux lar-
ges glaces de la carlingue, peuvent tout à
leur aise admirer les magnifiques panora-
mas qui se déroulent devant leurs yeux,
des plaines de la Garonne aux derniers
contreforts des Pyrénées, des rives bleues
de la Méditerranée et des lumineuses côtes
espagnoles, aux sables africains.
Désormais, grâce aux nouveaux avions
des Ligues aériennes Latécoère, le voyage
de France au Maroc constitue au point de
vue touristique, un enchantement, ce sera
une excursion aérienne dont ceux qui ont
déjè usé des L. A. Té 17 vantent font
l'agrément et dont ils déclarent qu'ils gar-
deront un inoubliable souvenir.
Le cours du riz
no
SAIGON
14 septembre
(les 100 liilos en piastres)
'Riz n° 1, 25 brisures 11 20
Riz tio 2, 40 brisures 10 (m
Riz n° 2, 50% brisures. manque
Brisures n° 1 et 2 H rIo
Brisures no 3 et i 7 UO
Farines 3 0T>
Paddy Vinh-Lüng manque
Paddy ('O-coiig »
Paddy Cn-Cnu~ Il
,pH(My Hnc-~Li<'u Il
Paddy Baixau -
Coprah .1. 18 Il
HANOI
(Cours moyen do la semaine précédente
fob Ifaïphomj-France en piastres par 100 /<.)
Riz Tonkin sans ibrisures Incoté
Riz Tonkin 15/25 brisures 13 »
Riz Tonkin 35/15 brisures 12 50
Brisures nO 0 Inooté
Brisures n" 1 et 2 n
Maïs blanc • »
Maïs roux »
Ricin L »
L'affaire du Lotus
La Turquie aime la France 1
L'ambassadeur de Turquie à Paris a fait
parvenir à M. Briand, ministre des Affai-
res Etrangères, à Genève, une note très
courtoise dans laquelle lu Gouvernement
turc se défend d'uvoir exercé la moindre
ingérence dans les débats judiciaires qui
ont abouti à la condamnation du lieutenant
Desmons.
La note turque avance que la libération
du lieutenant français a eu lieu avant que
n'ait été reçue la demande de libération
formulée par le Gouvernement français.
La Turquie aflirme qu'elle attache le plus
grand prix à l'amitié de la France et elle
annonce que le délégué turc a quitté Cons-
tantinople pour Genève et La Haye.
Les gens de mer sont sceptiques
La nouvelle de la condamnation du lieu-
tenant Desmons par le tribunal de Constan-
tinople a provoqué dans les milieux mari-
times de Marseille une grande et légitime
émotion.
Lo Comité intersyndical des gens de mer,
comprenant des représentants de toutes les
corporations maritimes, s'est réuni iner
soir et a décidé d'envoyer à M. Poincaré,
président du Conseil, le télégramme de pro-
testation suivant :
Douloureusement Oinu pur la eunduinnution
du lieutenant Desmons, le Comité intersyndical
proteste Oncrgiqucincnt, au nom de tous les
gens do mer. contre lu scanduleuse uttilude du
youvernenieut turc, contraire à toute équité et
au droit des gens. Nous pensions que toulo
nelion était subordonnée au jugement du tri-
bunal de la tluye et comptions sur la mise eu
liberté définitive et suns condition du lleuw*
nant Desmons.
Nous vous informons que l'émotion grandit
dans les milieux maritimes et nous demandons
(pie lo gouvernement intervienne énergique-
ment et envisage des mesures eoercitives pour
faire respecter sans condition la liberté. Les
milieux maritimes attendent qloiie avec impa-
tience les décisions gouvernementales, (lui
seules pourront einpèdher des événements
graves.
Ont signé : Pour les capitaines au long
cours, M. Autour ; pour les officiers ra-
dios, M. Luciani ; pour les capitaines au
cabotage, M. Costc ; pour les inscrits ma-
ritimes, M. Martres ; pour les agents du
service général, M. Pusquini ; pour les pa-
trons borneurs, M. Bombo.
On cause
lie ministre die la Justice de Turquie,
Mahmoud Eeead Boy, délégué du (.ouvr-
nement ii Angora près la Couir de justice
internationale, a eu, à son passage à Cons.
timiilioplc, une longue conversation avec
M. Urugore, chargé d'affaires de la Fiance.
Heureusement 1.
Il ressort des lois turques que le licuLe-
nant Desmons, qui a été mis en liberté pro-
visoire, et qui a fait appel du jugement de
Ja Cour do Constantinoiplc, ne saurait être
rrdmprisoTiné avant le verdict de la Cour
de cassation.
EN SYRIE. 1
00
La. situation en Syrie a considérablement évo-
lue dans un sens favorable. Seul, Soltan Attra-
che, avec. les c'erniers fidèles à sa cause et en-
viron 3 à 500 cavaliers à sa solde, tiennent en-
core la campagne, fuyant devant nos troupes
et profitant du voisinage du désert et de l'imprfi.
clsion do la frontière de la Transjordanie pour
échapper, lorsqu'il est serré de près, ses exac-
tions sur la population l'ayant rendu odieux à
tous.
Les opérations vigoureusement menées, autour
de Damas, fin juillet. ont disloqué et chassé les
rebelles syriens Ghoutfl. Poursuivis par nos trou-
pes dans les montagnes de l'Hermon et de l'An-
liliban, des débris de bandes ont été détruits,
sont traqués ou se sont enfuis.
Toutes les populations e l'Etat de Syrie et du
Grand Liban, entièrement pacitiés, ont fait par-
tout un excellent accueil à nos troupes dans
leurs récents déplacements. La circulation pri-
vée a repris sur les routes, même sur celles de
Damas, vers Paimyre et Nebeck.
Upe erreur judiciaire?
Ku juillet 1917, le soldat Philipe était
condamné à deux ans de travaux publics
pour désertion. L'année suivante, il mou-
rait au pénitentier de Souk-Ahras, en Al-
gérie.
Or, il semblé à peu près certain qu'au
moment où s'est passé le fait (lui lui était
reproché, le malheureux ne jouissait pas
de la plénitude de sos facultés mentales.
Le père de Philippe, ainsi que de nom-
breux hahitunts de Chambilily (Saône-et-
Loire), son paya natal, allirment que, lors
de tu dernière permission de détente, ec
soldat présentait des signes de dérange-
ment cérébral, Il avait subi plusieurs com-
motions par éclatement d'obus et il avait
même été enterré vivant et blessé d'un
coup de pioche par ses camarades qui
cherchaient à le dégager. Depuis lors, il ne
semblait plus se rendre compte de ce qu'il
faisait.
11 a déserté. Mais était-il responsable de
wvs actes ? l-es documents que la Ligue des
Droite de l'Homme a véunis sur cette af-
faire permettent de penser que non.
Ixi Ligue a demandé au ministre de la
Justice do saisir la Cour de cassation aux
lins de révision de la condamnation qui a
frappé Philippe.
Le statut de Tanger
-0-0-
La Ligue Africaine blspagnole, subvention-
née par le Gouvernement, a adressé au général
Primo de Rivera un manifeste demandant que
Tanger soit annexé au territoire espagnol.
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur dos établissements français
dans l'Inde vient de Taire connaître au minis-
tre dos colonies qu'A la date du 16 septembre
1026, lo taux orflclcl de la roupie était de 12 fr.
iw-
A bas la République !!!
Des étudiants de Philippeville s'étaient
rendus à l'invitation d'un caïd de Jemma-
pes pour célébrer par une « diffa 9, avec
quelques étudiants indigènes de cette loca-
lité, des succès universitaires remportés de-
vant la Faculté de Paris.
La diffa était copieuse, magnifique, abon-
damment arrosée de boissons généreuses. Si
bien que les têtes n'avaient plus toute leur
raison lorsque les jeunes gens prirent part
à un bal donné sur la place de la Répu-
blique. Même les adeptes du Coran avaient
dil oublier un peu ses préceptes, car l'un
d'eux crut spirituel, juché sur la statue de
Marianne, d'invectiver contre le maire et de
crier : « A bas la République 1 Vivent les
Soviets 1 1 »
Manifestation joliment « intellectuelle »
à laquelle se joignirent ses camarades, mais
qu'arrêta net, aux applaudissements de la
population européenne et indigène, le chef
de la brigade de gendarmerie. -
Oh! ce ne fut pas bien grave, et l'on doit
une souriante indulgence à la jeunesse des
écoles, en Algérie comme au quartier latin,
surtout lorsqu'elle est échauffée par un re-
pas digne de figurer dans un chapitre de
Rabelais.
Mais, enfin, on est étonné d'entendre des
étudiants crier « A bas la République »,
alors que l'Aliiia mater républicaine vient
d'élever leur esprit.
Leur esprit, mais non leur ccpur, sans
doute. *
R. B. L..
41»
Le transport en France
des produits de nos colonies
, 0-0-
La Chambre de commerce du Havre vient
de prendre la délibération suivante :
Considérant que le meilleur moyen d'aider au
développement des marchés coloniaux en Fran-
co ne saurait être la création de zones tranclies
dans les ports français, puisque les marchan-
dises coloniales sont admises en Frumce en
ïrunchise et perdraient le bénéfice do leur na-
tionalité en pénétrant dans ces zones franches ;
Considérant que les relations entre la métro-
pole et les colonies sont actuellement assurées
dans des conditions satisfaisantes quant à la
fréquence, la rapidité et le type des navires ;
qu'elles offrent aux exportateurs coloniaux une
capacité cubique supérieure à celle qu'ils utili-
sent et ne sauraient, par conséquent, justifier
les projets de création d'une ilotte coloniale,
qui constituerait une grave erreur économique;
Considérant que, par contre, les ports colo-
niaux, sauf quelques exceptions, n'existent pra-
tiquement pas et sont dépourvus de l'outillage
indispensable à la sécurité des opérations do
transit et à la rapidité des manutentions :
La Chambre de Commerce du Havre émet le
vœu que les pouvoirs publics portent leur at-
tention sur l'organisation des ports coloniaux
et prennent toutes les mesures nécessaires pour
l'exécution rapide du programme de mi50 en
valeur des colonies françaises établi par M.
Albert San'aut.
1
̃ ̃̃ ̃
A la Chambre de Commerce
de la Côte d'Ivoire
---0-0--
Voici quelques desiderata exprimés par la
Chambre de commerce de la Côte d'ivoire,
lors de sa dernière session.
Centres d'achats
La multiplication exagérée des petits cen-
tres d'achats des produits de la colonie nui-
sent au contrôle de ces produits, ils décou-
ragent le sédentaire au profit du nomade,
comme l'écrit M. Chabrand dans son rapport.
L'indigène reste dans sa case à attendre
l'acheteur et les marchés, cependant le but
de l'Administration, sont abandonnés.
C'est vers le centre attractif que doivent
converger les produits.
A ces arguments et à d'autres plus pro-
bants, le Lieutenant-Gouverneur de la colo-
nie a répondu par la loi de 1884 qui limite
l'action d'un marché à 2 ou 3 kilomètres.
La liberté du commerce étant absolue, tout
arrêté pris dans le sens de la restriction des
centres d'achats serait attaqué par le tribu-
nal.
Usines d'égrenage
M. Barthe, le distingué président de la
Chambre de commerce, se plaint de la fa-
çon défectueuse dont fonctionnent les usines
d'égrenage de l'Association Cotonnière Colo-
niale, celle de Bouaké pour laquelle la co-
lonie a cependant consenti d'importants sa-
crifices. L usine de la ciété Gonfreville,
par contre, confectionne des balles de coton
très fortement comprimées, ce qui évite (n-
viron 50 du montant du fret payé par les
balles de l'A. C. C.
M. Gautier signale enfin que lors de l'ar-
rivée de l'A. C. C. à la Côte d'Ivoire et sur
sa promesse de s'installer, on a annulé une
commande peur monter une usine, et la
C. G. A. F. a revendu a perte une égro-
neuse de 60 scies. En un mot, au passage
de M. Waddington, on a fait confiance à
l'A. C. C. et annulé tout ce qui avait été
commandé pour le travail du coton. Or, au-
jourd'hui, il faut avouer que. malgré toutes
les démarches, toutes les réclamations, rien
ne fonctionne normalement.
Réseau routier
Sur le réseau routier de la colonie. l'As-
semblée a appris avec plaisir que la carte
rotitière de la Côte d'Ivoire est en voie
d'achèvement.
La construction de la route Gagnoa-Ounié
semble avoir été arrêtée, elle devait réduire
d'environ 200 kilomètres le trajet Gagnoa-
Daloa-Dimbroko (utilisée surtout pour le
transport des noix de cola). T.a route pres-
que terminée Gagnoa-Lakota-Divo-Tiaïsalié
VBNtmfcDÎ SOtR, 11 BËPTÊMBttÈl 1936
L es Annales Orientâtes
, JOURNAL QUOTIDIEN
LUAKIKLUrWUlSrAI "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROTIUM
, EXCLUSIVE DU JOURNAL
| - - - in - - L1-- -rfl| S
f -nf"P"-s.-.Aa-.
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THeBAUL T
Rédu" 14 kimiabtrttiM : 34, Rue du Moftt-Thabor, PARIS.1- TMpktat : LOIJYII tow
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te riialités farotro en Itrique Egoatiriale
8"
L'Afrique Centrale, qui fut longtemps dé-
daignée par les capitalistes et les gouverne-
ments européens, parce qu'ils en ignoraient les
richesses, est devenue depuis quarante ans
l'objet des plus vives convoitises.
Depuis le jour où le roi Léopold, avec une
habileté remarquable et une prescience de
l' avenir que les faits ont, par la suite, confir-
mée, réussit à mettre la main sur la princi-
pale partie du bassin du Congo, les explora-
teurs de toute sorte ont révélé au monde les
ressources considérables que contenait ce pays
auprès duquel les Européens étaient passés
indifférents durant des siècles.
Richesses forestières, richesses agricoles, ri-
chesses minières attendent leur mise en valeur
qui est à peine commencée et qui ne battra pas
son plein avant encore longtemps. Les capi-
taux nécessaires ont été réunis ou sont en train
de l'être. La main-d' oeuvre se recrute avec
difficulté, il est vrai, et il est à prévoir que
si on ne fait pas un jour appel au grand réser-
voir de travailleurs que constitue l'Asie des
moussons, on sera bientôt arrêté dans l'exploi-
tation de ces pays. Mais ce qui, pour l'instant,
manque le plus, ce sont les moyens de com-
munication. Certes, le Congo et ses affluents
constituent un des plus beaux réseaux naviga-
bles qui soient au monde, mais ils aboutissent
tous à des impasses, et il faut les rattacher au
monde extérieur, si l' on peut dire. D'autre
part, ces cours d'eau font des détours qui pa-
raissent de peu d'ampleur sur nos cartes à pe-
tite échelle, mais allongent dans la réalité les
parcours d'une façon considérable. Le Kassaï
et son affluent le Kouango font dans une cer-
taine mesure exception.
Construire des voies ferrées pour rattacher
l'intérieur du bassin du Congo à la côte est
apparu comme une nécessité impérieuse non
seulement aux pays qui y avaient créé des co-
lonies. mais aussi à ceux qui s'étaient établis
dans le voisinage et espéraient, par ce moyen,
aspirer vers eux une partie des richesses de
ces rép ions. C'est pourquoi les Portugais, les
Anglais, tes Allemands ceux-ci avant la
guerre - indépendamment des Belges et des
Français, lesquels se sont mis les derniers à
l'oeuvre, ont lancé sous forme de voie ferrée
leurs tentacules vers le Katanga et les autres
parties du Congo qui pouvaient les intéresser.
Les Allemands, avant la guerre, avaient
même fait le rêve, escomptant la complicité ou
l'aveuglement de I1 Angleterre, de créer un
« Deutsches Mittel Africa » dont la voie du
Tanganyika devait être l'amorce. Ces préten-
tions germaniques n'ont pas peu contribué à
placer l' Angleterre auprès de nous de 1914
1 1918.
La lutte des voies ferrées se poursuit au-
jourd'hui, car la guerre n a pas mis fin, ainsi
que se l'imaginent certaines bonnes âmes, aux
rivalités entre Etats. L'enjeu est resté le
même.
A l'heure actuelle, trois voies donnent accès
à l'Afrique Equatoriale : 1 ° celle du Congo
qui est une suite de biefs navigables et de sec-
tions ferroviaires ; 2° celle des chemins de fer
sud-africains qui met le haut bassin du Congo
à huit jours du Cap ; 3° le chemin de fer du
Mozambique qui Se détache de la voie du Cap
à Boulawayo eftboutit à Beïra. Cette dernière
voie est la plus courte, elle draine actuelle-
ment une partie de la production du Katanga,
mais elle présente le très grave inconvénient de
s'ouvrir sur un océan trop éloigné de l'Europe
et qui communique avec elle par le canal de
Suez.
Les c h emins de fer sud-africains avaient
jusqu'à une date assez récente, offert les meil-
leurs moyens de communication entre le Ka-
tanga et l'Europe. Mais ils sont menacés par
la construction dis nouvelles voies vers l'ouest.
- Ce sont d'abord les Belges qui veulent,
comme cela est naturel, assurer à leur colonie
les profits du transport des produits du Ka-
tanga. Ils ont formé le projet de prolonger jus.
qu'à Ilebo qui est situé presque au confluent
du Kassaï et du Sankourou, la voie qui, ve-
nant du sud, atteint déjà Boukama. De llebo,
les marchandises descendraient le, Kassaï et
arriveraient à Léopoldville, et par" le chemin
de fer de Matadi seraient évacuées jusqu'à la
mer.
Mais ici apparait une grave difficulté. Léo-
poldville semble appelé à devenir, au moins
dans une certaine mesure, une impasse où les
produits s'entasseront en attendant de pouvoir
continuer leur route vers la mer et l'extérieur.
Le Stanley Pool est en effet le lieu où conver-
gent les grandes voies commerciales venant de
l'Oubangui et du Moyen-Congo. Les pro-
• duits s'accumulent déjà sur ses rives, la voie
ferrée actuelle ne suffisant pas à les transporter
jusqu'à Matadi. Que sera-ce lorsque, à ces
voies commerciales, se sera ajoutée celle du
Katanga > Les Belges sans doute travaillent
à la transformer de façon à lui donner une
capacité de transport suffisante.
Mais certains estiment que même amélioré,
le chemin de fer ne constituera pas un exutoire
correspondant aux besoins du trafic et préco-
nisent de le doubler par une voie navigable.
Il s'agirait, au prix de longs et coûteux tra-
vaux, d'ouvrir à la navigation la partie du
Congo qui, à travers la région montagneuse
située entre le Stanley-Pool et la plaine c8-
tière, est coupée de rapides.
En avril dernier, le colonel belge Van Deu-
ira fit l'exposé de ce projet devant une nom-
fcpMfcs iMMIptaoe tournée 'fie ".r.. Lr.
* e »
politiques et coloniales au premier rang des-
quelles figurait le roi Albert. Il estime qu'il
est possible d'établir à travers le fleuve sept
barrages longs chacun d'un kilomètre environ,
hauts de 40 mètres, et qui formeraient ainsi
des biefs sufifsants pour permettre à des na-
vires de mer jaugeant 10.000 tonnes de monter
jusqu'à Léopoldville. Des turbines établies
dans les barrages permettraient de capter une
puissance qui est évaluée à 100 millions de
chevaux-vapeur.
Les travaux dureraient quinze ans et coûte-
raient environ un milliard de francs. A la
suite de sa conférence, le colonel Van Deuren
fut envoyé au Congo à la tête d' une mission
pour vérifier sur place ses calculs.
Les critiques n'ont pas été ménagées à ce
projet : critiques d'ordre technique, critiques
d'ordre financier. La dépense serait évaluée à
un chiffre trop fa;ble, et la durée d' exécution
devrait être pour le moins doublée, etc., etc.
Il en est une autre qui est venue à l'esprit
de ceux qui ont quelque connaissance du lit
du Congo dans la dernière partie de son cours :
La navigation y est partout difficile et parfois
dangereuse : les passes sont étroites, la vitesse
du courant dépasse souvent neuf nœuds et les
fonds manquent, à certains endroits, de pro-
fondeur. Les navires de plus de 6.800 tonnes
ne peuvent emprunter cette voie. Bref, il fau-
drait, pour que le projet Van Deuren per-
mettre aux navires de 10.000 tonnes de remon-
ter jusqu'à Léopoldville - fût viable, amé-
nager non seulement la zone des parties, mais
encore les 165 kilomètres qui séparent Matadi
de la mer.
Aussi est-il venu à quelques Français l'idée
de faire de la voie Brazzaville-Océan, dont
nos lecteurs ont été si souvent entretenus, le
grand exutoire commercial du bassin du
Congo. Et afin de ne pas susciter la jalousie
des Belges, ils seraient d'avi s de conclure une
entente avec eux, entente qui ménagerait les
intérêts des uns et des autres.
Seulement, la réalisation de ces projets de-
mande du temps, et les Portugais, ou plus
exactement les sociétés qui ont commencé la
construction des voies ferrées de l'Angola
espèrent qu'elles pourront devancer les Belges
et les Français.
Trois chemins de fer partant respectivement
de Mossamédès, de Saint-Paul-de-Loanda et
de Benguella tendent à travers d'immenses pla-
teaux à atteindre la cuvette du Congo. Le
premier compte 220 kilomètres et paraît, pour
l'instant, délaissé. Celui de Loanda, qui de-
vait être l'amorce du Transafricain et abouty
à Beira, atteint Malanga à 550 kilomètres de
la côte. Il vise le Lounda et le KassAT, pays
riches en mines de diamant.
Celui du Benguella, au centre, est la voie
la plus courte de l'Océan au Katanga. Au-
tour de ce chemin de fer se sont nouées de
nombreuses intrigues. Construit. par une Com-
Sagnie anglaise, la Tanganika Concession Lt,
ui possédait déjà les chemins du Katanga, il
avait atteint, en 1913, Chirigar, à 504 kilo-
métras de la baie de Lobito et allait être pous-
sé jusqu'au kilom. 782 quand se produisit une
intervention allemande. Une entente secrète
était réalisée entre Berlin et Londres quand
survint la guerre.
En 1918, la Compagnie concessionnaire
voulut reprendre l' exécution de son pro-
gramme. Le trafic avait augmenté, les exploi-
tations agricoles se multipliaient sur les pla-
teaux. Il était donc nécessaire d'agir vite. Mais
cette fois, ce fut l'Union Sud-Africaine qui
se plaignit de la concurrence que la nouvelle
voie allait faire à ses propres chemins de fer.
Un ultimatum fut envoyé au Gouvernement
portugais pour qu'il fît cesser les travaux.
La Compagnie anglaise comprit : elle fit
une part aux capitalistes de l'Union Sud-Afri-
caine, et les travaux purent se poursuivre sans
en&i. La ligne atteint aujourd'hui Bihé, à 600
Kilomètres de la frontière belge, appelant à
l'activité les territoires qu'elle traverse.
Tels sont les principaux aspects de cette
rivalité d'un genre particulier qui met aux pri-
ses Belges, Français et Anglo-Portugais, et
qui aboutira à hâter la mise en valeur du Cen-
tre-Africain.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
Paris- Hanoi en automobile
Il se confirme que M. Duverne, qui a ac-
compli en automobile la traversée de l'Afri-
que, d'Ouest en Est, l'année dernière, en
compagnie de M. Tranin, se propose d'ac-
complir un raid automobile plus important
encore entre Paris et Hanoi, soit environ
20.000 km., à une vitesse moyenne de 150
kilomètres par jour, exigeant un voyage de
cinq mois.
Ce raid commencerait à la fin de septem-
bre, sur une voiture de tourisme ordinaire :
l'itinéraire passerait par Constantinople,
Angora, Alep, Bagdad, Téhéran, l'Afgha-
nistan, les Indes anglaises (Delhi, Allaha-
bad, Calcultta, etc.), la Birmanie, le Sforn
[ (Bangkok), Saïgon et l'Indochine du sud au
L'avenir
de nos bois coloniaux
de nos boïsco l omaux
Je reviens à la question des bois
coloniaux (et j'y reviendrai une
fois encore et plus -- longuement
qu au jour d httt, à propos de l ouvrage de
MM. Meniatid, Jean et Frédéric Bretonnet,
sur les bois coloniaux d'Afrique dans Vin-
dustrie).
Depuis la guerre, les résultats sont faits
pour encourager nos espoirs. Voici les chif-
fres qui ont leur éloquence :
7jpoo tonnes en 1919; 90.000 en 1923;
150.000 en 1924. Les exportations totales de
nos colonies passent de 34.000 tonnts eu
1919 à 216.000 en 1923, à plus de 350.000
en 1924.
En somme, la France, en 1924, a reçu un
tonnage de bois coloniaux vingt et une fois
plus élevé qu'en 1919. Il est. d'ailleurs, à
remarquer que l'exportatioll des bots fins s f,
développe beaucoup moins rapidement que
celle des bois communs. Pendant la guerre,
les exploitations de bois fins, sauf celle des
acajous, avaient été presque complètement
suspendues. Elles ne reprennent que lente-
ment, et peu à peu. Ainsi il n'est pas rare
de lire dans l'ouvrage cité plus haut des
phrases de ce genre : « Nous avons eu, sous
les yeux, de très jolis échantillons d'acajou
rouge ramage (du Cameroun) dont le pface-
ment dans l'ébénisterie serait certainement
très facile : ces bois de choix doivent malheu-
reusement être assez rares et nous n'avons
pas connaissance qu'il en soit importé en
France. - Et encore : « Sauf en certains en-
droits (il existe en peuplements purs dans la
région côtière) l'avodèré (de la Côte d'Ivoire)
n'est malheureusement pas très répandu, etc.-
Au fond, il faut que .nos bois coloniaux
soient employés en très grandes quantités;
d'abord parce que nos forêts de la métropole
.,e font que décroître sans embellir, et ensuite
parce que, si la livre ci le dollar ont des-
cendu quelques degrés, ils sont encore assez,
haut placés sur Véchelle. Quel coup pour la
fanfare, si ces possibilités se réalisaient!
Songez que, pour notre seule Côte Occidentale
d'Afrique, il y a plusieurs centaines d'essen.
ces que nous aurions à utiliserI
Pour nous en tenir à celles qui sont con
nues, qui ne voit que la condition première
du succès consiste à assurer les commandes:
qui peuvent être faites ? Voici un industriel
qui a fait usage d'un bois d'une dejnos colo
mes. Il découvre avec plaisir, et peut-être
avec étontiemcnt, it'il est inutile de cher
cher ailleurs, et qu il ne trouvera pas mieux
et meilleur marché. Il en redemande : qur
se passera-t-il s'il ne rencontre pas imtné
diatement Vessence dont il a besoin, en lots
débités, séchés, tout prêts à être mis en œu-
vre'? La réponse est facile
- Il est indispensable ~~d autre part, que ce
1 autre part, que ce
soit bien la même marchandise qu'on lui li
vre, la même et non pas une autre qui lui
ressemble comme une sœur, mais qui n'est
pas celle qu'il attend. On a une tendance à
abuser ici des parentés ou des ressemhlall-
ces. Il ne s'agit pas de fournir quelque chose
d'approchant, peut-être même de supérieur;
non, l'industriel sait ce qu'il veut, ce que
veut son acheteur, et il ne se contente pas
de quelque chose d'analogue. L'à peu près
est ici condamnable et fâcheux,
Enfin, on demande que les cours de ces
bois, au moins pour les dimensions courantes,
soient établis par les Chambres Syndicales.
Le Havre et Bordeaux publient ces cours
pour les bois en billes : les autres ports
(Marseille, Dunkerque) devraient en faire
autant. Tes cours des bois débités seraient
plus utiles. encore, car, surtout quand il s'agit
de bois secs, ils ont très peu de rapports avec
les cours des bois bruts. Supposez que l'in-
dustriel dont j'ai, parlé n ait pas la certitude
qu'il renoîtvellera son stock, non pas à un
prix fixe (hélas! les temps ne sont plus à la
stabilité), mais à un prix dont les variations
ne soient pas plus déconcertantes que celles
des bois européens similaires, il préfé-
rera incontestablement les bois européens.
Est-ce tout? Non, assurément, mais réali-
ser ces améliorations serait bien quelque
chose. « les bois coloniaux viennent à peine
de pénétrer sur notre marché. L'organisation
de leur ventey si elle est encore très incom-
plète, existe désormais; elle se perfectionnera
d'elle-même avec le développement des im-
portations, la concurrence entre les vendeurs
et l'éducation des acheteurs. Un progrès
considérable a déjà été réalisé dont on ne
peut que souhaiter la continuité: »
Souhaiter, c'est bien; espérer, c'est mieux
encore. Il faut aussi que tous les efforts
tendent à « organiser ii. Les temps sont pas-
sés où, confiant dans les initiatives person-
nelles, on pouvait se dire que l'éducation des
acheteurs, la concurrence entre les vendeurs,
le développement des importations finiraient
bien par se faire, falti bien que mal, un jour
ou l'autre. Chaque jour perdu est une 'me-
nace plus inquiétante, Vite à la besogne. Or-
ganisonsi 1
i
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien m'n.rs.
vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Les colonies à l'honneur hippique
1 o--
Maintenant, ce sont les colonies qui servent
à donner aux chevaux leur nom de baptême.
Au heu d appeler les tuturs vainqueurs des
grands prix t,pinard ou Chicorée, à moins
qu'on les afluDi d un nom anglo-saxon ou
d une assonnance baroque, on évoque à leur
naissance notre empire d outre-mer. Nous
avens 7 ahiti, Brazzaville, Sahara, Tunis et
milie autres, nous aurons sans doute Heoea,
comme on a eu Poivre, et après tout, pour un
cheval, cela va aussi bien que d'Alembert,
Diderot ou Lamartine.
Au reste, propriétaires nord-africains et co-
loniaux remportent sur les champs de courses
parisiens des lauriers à l' envi Hier, M. F.
t.Jéhssler- 1 anon, qui assure. de loin. le ser-
vice du cabotage sur les côtes guyanaises, rem-
portait à Engluen, avec Flou vain monté par J.
B. Lassus, le Prix h leurissant, steeple chase
handicap à Enghien (15.000 francs) et rappor-
tait 71 fr. 50 gagnant et 21 fr. 50 placé pour
,10 francs ; la veille au Tremblay, le même
propriétaire enlevait en plat le prix Angelica
rplus modeste de 6.000 francs avec Si J' Veux
monte par Diez, et le public n'a pas fait de
musique malgré le nom du jockey, bien que
ce fût un outsider rapportant 139 fr. gagnant
pour 10 francs.
Hier, à Enghien, Chari, à M. Dikran Ké-
lekian se plaçait 3' dans le prix de l' Auman-
cc, Malikoko roi fameux, ramassait les cas-
quettes dans le prix Fleurissant, et que cela
eût flatté l'amour-propre du bey de Tunis
La Marsa, à M. Gustave Beauvois, monté par
Fnlhinsholtz, l'emportait dans le prix Jim-
Crow. Victoire escomptée, puisque le gagnant
ne faisait même pas égalité.
Ajoutons, enfin, que Mme L. Galtier, dont
le mari a de très importantes entreprises de
travaux publics aux colonies, gagne le prix du
Mont-d'Or (10.000 francs) toujours à En-
ghien, hier, avec la Souris à une cote très ré-
munératrice (148 fr. 50 gagnant et 39 fr. 50
placé pour 10 francs).
Et aujourd'hui, à l'heure où nous mettons
sous presse, nous ne savons pas si Kenitra II,
au comte Pierre de Jumilhac, causera uoe sur-
prise dans le prix de l'Adriatique, sans ou-
blier les succès de fin de saison de M. G.
Brossette, qui s' attarde toujours, avant de ra-
masser les meilleurs prix en Afrique du Nord,
où il s'est installe depuis quelques années, à
ramasser quelques lauriers à Longchamp et ail-
leurs. Boiard.
-
L'AVIATION COLONIALE
--0.0--
Aller de Toulouse au Maroc dans lu
mômo journée, quitter les bords de la Ga-
ronne -aux premières lueurs de l'aube et
atteindre Casablanca bien «vaut la nuit,
est, devenu un fait banal, qui se renou-
velle chaque jour, uvec um\ régularité tel-
lement parfaite qu'cHe ne soulève plus au-
cune discussion.
Chacun sait, en effet, que le service
aérien France-Maroc prolongé jusqu'à
Dakar, a pour caractéristiques indéniables,
rapidité, régularité et absolue sécurité :
l'opinion publiqu& est faite là-dessus, et il
n'est pas besoin d'y insister.
Mais, désireuses de donner tout le con-
fort possible aux voyageurs qui veulent
se rendre rapidement au Maroc, les Lignes
aériennes Latécoère, viennent de mettre en
service des avions nouveaux spacieux,
luxueusement aménagés, il inarche rapide,
qui peuvent transporter avec uir frôt nosta)
considérable, quatre passagers à cpostalh
voyage.
Les L. A. Té 17 ont déjà commencé à
effectuer le trajet Toulouse-Casablanca ;
assis en leur fauteuil, à l'abri du vent, dans
l'avion fermé, les voyageurs, grâce aux lar-
ges glaces de la carlingue, peuvent tout à
leur aise admirer les magnifiques panora-
mas qui se déroulent devant leurs yeux,
des plaines de la Garonne aux derniers
contreforts des Pyrénées, des rives bleues
de la Méditerranée et des lumineuses côtes
espagnoles, aux sables africains.
Désormais, grâce aux nouveaux avions
des Ligues aériennes Latécoère, le voyage
de France au Maroc constitue au point de
vue touristique, un enchantement, ce sera
une excursion aérienne dont ceux qui ont
déjè usé des L. A. Té 17 vantent font
l'agrément et dont ils déclarent qu'ils gar-
deront un inoubliable souvenir.
Le cours du riz
no
SAIGON
14 septembre
(les 100 liilos en piastres)
'Riz n° 1, 25 brisures 11 20
Riz tio 2, 40 brisures 10 (m
Riz n° 2, 50% brisures. manque
Brisures n° 1 et 2 H rIo
Brisures no 3 et i 7 UO
Farines 3 0T>
Paddy Vinh-Lüng manque
Paddy ('O-coiig »
Paddy Cn-Cnu~ Il
,pH(My Hnc-~Li<'u Il
Paddy Baixau -
Coprah .1. 18 Il
HANOI
(Cours moyen do la semaine précédente
fob Ifaïphomj-France en piastres par 100 /<.)
Riz Tonkin sans ibrisures Incoté
Riz Tonkin 15/25 brisures 13 »
Riz Tonkin 35/15 brisures 12 50
Brisures nO 0 Inooté
Brisures n" 1 et 2 n
Maïs blanc • »
Maïs roux »
Ricin L »
L'affaire du Lotus
La Turquie aime la France 1
L'ambassadeur de Turquie à Paris a fait
parvenir à M. Briand, ministre des Affai-
res Etrangères, à Genève, une note très
courtoise dans laquelle lu Gouvernement
turc se défend d'uvoir exercé la moindre
ingérence dans les débats judiciaires qui
ont abouti à la condamnation du lieutenant
Desmons.
La note turque avance que la libération
du lieutenant français a eu lieu avant que
n'ait été reçue la demande de libération
formulée par le Gouvernement français.
La Turquie aflirme qu'elle attache le plus
grand prix à l'amitié de la France et elle
annonce que le délégué turc a quitté Cons-
tantinople pour Genève et La Haye.
Les gens de mer sont sceptiques
La nouvelle de la condamnation du lieu-
tenant Desmons par le tribunal de Constan-
tinople a provoqué dans les milieux mari-
times de Marseille une grande et légitime
émotion.
Lo Comité intersyndical des gens de mer,
comprenant des représentants de toutes les
corporations maritimes, s'est réuni iner
soir et a décidé d'envoyer à M. Poincaré,
président du Conseil, le télégramme de pro-
testation suivant :
Douloureusement Oinu pur la eunduinnution
du lieutenant Desmons, le Comité intersyndical
proteste Oncrgiqucincnt, au nom de tous les
gens do mer. contre lu scanduleuse uttilude du
youvernenieut turc, contraire à toute équité et
au droit des gens. Nous pensions que toulo
nelion était subordonnée au jugement du tri-
bunal de la tluye et comptions sur la mise eu
liberté définitive et suns condition du lleuw*
nant Desmons.
Nous vous informons que l'émotion grandit
dans les milieux maritimes et nous demandons
(pie lo gouvernement intervienne énergique-
ment et envisage des mesures eoercitives pour
faire respecter sans condition la liberté. Les
milieux maritimes attendent qloiie avec impa-
tience les décisions gouvernementales, (lui
seules pourront einpèdher des événements
graves.
Ont signé : Pour les capitaines au long
cours, M. Autour ; pour les officiers ra-
dios, M. Luciani ; pour les capitaines au
cabotage, M. Costc ; pour les inscrits ma-
ritimes, M. Martres ; pour les agents du
service général, M. Pusquini ; pour les pa-
trons borneurs, M. Bombo.
On cause
lie ministre die la Justice de Turquie,
Mahmoud Eeead Boy, délégué du (.ouvr-
nement ii Angora près la Couir de justice
internationale, a eu, à son passage à Cons.
timiilioplc, une longue conversation avec
M. Urugore, chargé d'affaires de la Fiance.
Heureusement 1.
Il ressort des lois turques que le licuLe-
nant Desmons, qui a été mis en liberté pro-
visoire, et qui a fait appel du jugement de
Ja Cour do Constantinoiplc, ne saurait être
rrdmprisoTiné avant le verdict de la Cour
de cassation.
EN SYRIE. 1
00
La. situation en Syrie a considérablement évo-
lue dans un sens favorable. Seul, Soltan Attra-
che, avec. les c'erniers fidèles à sa cause et en-
viron 3 à 500 cavaliers à sa solde, tiennent en-
core la campagne, fuyant devant nos troupes
et profitant du voisinage du désert et de l'imprfi.
clsion do la frontière de la Transjordanie pour
échapper, lorsqu'il est serré de près, ses exac-
tions sur la population l'ayant rendu odieux à
tous.
Les opérations vigoureusement menées, autour
de Damas, fin juillet. ont disloqué et chassé les
rebelles syriens Ghoutfl. Poursuivis par nos trou-
pes dans les montagnes de l'Hermon et de l'An-
liliban, des débris de bandes ont été détruits,
sont traqués ou se sont enfuis.
Toutes les populations e l'Etat de Syrie et du
Grand Liban, entièrement pacitiés, ont fait par-
tout un excellent accueil à nos troupes dans
leurs récents déplacements. La circulation pri-
vée a repris sur les routes, même sur celles de
Damas, vers Paimyre et Nebeck.
Upe erreur judiciaire?
Ku juillet 1917, le soldat Philipe était
condamné à deux ans de travaux publics
pour désertion. L'année suivante, il mou-
rait au pénitentier de Souk-Ahras, en Al-
gérie.
Or, il semblé à peu près certain qu'au
moment où s'est passé le fait (lui lui était
reproché, le malheureux ne jouissait pas
de la plénitude de sos facultés mentales.
Le père de Philippe, ainsi que de nom-
breux hahitunts de Chambilily (Saône-et-
Loire), son paya natal, allirment que, lors
de tu dernière permission de détente, ec
soldat présentait des signes de dérange-
ment cérébral, Il avait subi plusieurs com-
motions par éclatement d'obus et il avait
même été enterré vivant et blessé d'un
coup de pioche par ses camarades qui
cherchaient à le dégager. Depuis lors, il ne
semblait plus se rendre compte de ce qu'il
faisait.
11 a déserté. Mais était-il responsable de
wvs actes ? l-es documents que la Ligue des
Droite de l'Homme a véunis sur cette af-
faire permettent de penser que non.
Ixi Ligue a demandé au ministre de la
Justice do saisir la Cour de cassation aux
lins de révision de la condamnation qui a
frappé Philippe.
Le statut de Tanger
-0-0-
La Ligue Africaine blspagnole, subvention-
née par le Gouvernement, a adressé au général
Primo de Rivera un manifeste demandant que
Tanger soit annexé au territoire espagnol.
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur dos établissements français
dans l'Inde vient de Taire connaître au minis-
tre dos colonies qu'A la date du 16 septembre
1026, lo taux orflclcl de la roupie était de 12 fr.
iw-
A bas la République !!!
Des étudiants de Philippeville s'étaient
rendus à l'invitation d'un caïd de Jemma-
pes pour célébrer par une « diffa 9, avec
quelques étudiants indigènes de cette loca-
lité, des succès universitaires remportés de-
vant la Faculté de Paris.
La diffa était copieuse, magnifique, abon-
damment arrosée de boissons généreuses. Si
bien que les têtes n'avaient plus toute leur
raison lorsque les jeunes gens prirent part
à un bal donné sur la place de la Répu-
blique. Même les adeptes du Coran avaient
dil oublier un peu ses préceptes, car l'un
d'eux crut spirituel, juché sur la statue de
Marianne, d'invectiver contre le maire et de
crier : « A bas la République 1 Vivent les
Soviets 1 1 »
Manifestation joliment « intellectuelle »
à laquelle se joignirent ses camarades, mais
qu'arrêta net, aux applaudissements de la
population européenne et indigène, le chef
de la brigade de gendarmerie. -
Oh! ce ne fut pas bien grave, et l'on doit
une souriante indulgence à la jeunesse des
écoles, en Algérie comme au quartier latin,
surtout lorsqu'elle est échauffée par un re-
pas digne de figurer dans un chapitre de
Rabelais.
Mais, enfin, on est étonné d'entendre des
étudiants crier « A bas la République »,
alors que l'Aliiia mater républicaine vient
d'élever leur esprit.
Leur esprit, mais non leur ccpur, sans
doute. *
R. B. L..
41»
Le transport en France
des produits de nos colonies
, 0-0-
La Chambre de commerce du Havre vient
de prendre la délibération suivante :
Considérant que le meilleur moyen d'aider au
développement des marchés coloniaux en Fran-
co ne saurait être la création de zones tranclies
dans les ports français, puisque les marchan-
dises coloniales sont admises en Frumce en
ïrunchise et perdraient le bénéfice do leur na-
tionalité en pénétrant dans ces zones franches ;
Considérant que les relations entre la métro-
pole et les colonies sont actuellement assurées
dans des conditions satisfaisantes quant à la
fréquence, la rapidité et le type des navires ;
qu'elles offrent aux exportateurs coloniaux une
capacité cubique supérieure à celle qu'ils utili-
sent et ne sauraient, par conséquent, justifier
les projets de création d'une ilotte coloniale,
qui constituerait une grave erreur économique;
Considérant que, par contre, les ports colo-
niaux, sauf quelques exceptions, n'existent pra-
tiquement pas et sont dépourvus de l'outillage
indispensable à la sécurité des opérations do
transit et à la rapidité des manutentions :
La Chambre de Commerce du Havre émet le
vœu que les pouvoirs publics portent leur at-
tention sur l'organisation des ports coloniaux
et prennent toutes les mesures nécessaires pour
l'exécution rapide du programme de mi50 en
valeur des colonies françaises établi par M.
Albert San'aut.
1
̃ ̃̃ ̃
A la Chambre de Commerce
de la Côte d'Ivoire
---0-0--
Voici quelques desiderata exprimés par la
Chambre de commerce de la Côte d'ivoire,
lors de sa dernière session.
Centres d'achats
La multiplication exagérée des petits cen-
tres d'achats des produits de la colonie nui-
sent au contrôle de ces produits, ils décou-
ragent le sédentaire au profit du nomade,
comme l'écrit M. Chabrand dans son rapport.
L'indigène reste dans sa case à attendre
l'acheteur et les marchés, cependant le but
de l'Administration, sont abandonnés.
C'est vers le centre attractif que doivent
converger les produits.
A ces arguments et à d'autres plus pro-
bants, le Lieutenant-Gouverneur de la colo-
nie a répondu par la loi de 1884 qui limite
l'action d'un marché à 2 ou 3 kilomètres.
La liberté du commerce étant absolue, tout
arrêté pris dans le sens de la restriction des
centres d'achats serait attaqué par le tribu-
nal.
Usines d'égrenage
M. Barthe, le distingué président de la
Chambre de commerce, se plaint de la fa-
çon défectueuse dont fonctionnent les usines
d'égrenage de l'Association Cotonnière Colo-
niale, celle de Bouaké pour laquelle la co-
lonie a cependant consenti d'importants sa-
crifices. L usine de la ciété Gonfreville,
par contre, confectionne des balles de coton
très fortement comprimées, ce qui évite (n-
viron 50 du montant du fret payé par les
balles de l'A. C. C.
M. Gautier signale enfin que lors de l'ar-
rivée de l'A. C. C. à la Côte d'Ivoire et sur
sa promesse de s'installer, on a annulé une
commande peur monter une usine, et la
C. G. A. F. a revendu a perte une égro-
neuse de 60 scies. En un mot, au passage
de M. Waddington, on a fait confiance à
l'A. C. C. et annulé tout ce qui avait été
commandé pour le travail du coton. Or, au-
jourd'hui, il faut avouer que. malgré toutes
les démarches, toutes les réclamations, rien
ne fonctionne normalement.
Réseau routier
Sur le réseau routier de la colonie. l'As-
semblée a appris avec plaisir que la carte
rotitière de la Côte d'Ivoire est en voie
d'achèvement.
La construction de la route Gagnoa-Ounié
semble avoir été arrêtée, elle devait réduire
d'environ 200 kilomètres le trajet Gagnoa-
Daloa-Dimbroko (utilisée surtout pour le
transport des noix de cola). T.a route pres-
que terminée Gagnoa-Lakota-Divo-Tiaïsalié
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