Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 juillet 1926 12 juillet 1926
Description : 1926/07/12 (A27,N106). 1926/07/12 (A27,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971532
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N* 100
La NUMERO : jftJCBNIlAUtt LCNDI OIH, 12 JUILLET 1906
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
La ARTICLES rUMJtS PAR "US ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm âmntmm rlfTl fI– iinrf r-f p t
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
IMhUn al MaHUttiia : 34, Ru* du Mont-Thabop. PARIS-1. I". t IMIU IM7
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CARACTÉRISTIQUES DE LA SITUATION
DE NOTRE DOMAINE COLONIAL
Lors de la récente discussion au Sé-
nat, du budget pour l'année 1926, M.
Albert Lebrun, rapporteur du budget
des colonies, a fait un exposé très com-
plet et très clair de la situation de nos
diverses possessions d'outre-mer.
Quelle est-elle donc à l'heure pré-
sente? L'éminent rapporteur la résume
en deux mots : elle est, à la fois, encou-
rageante et productive.
Encourageante! Les efforts magnifi-
ques fournis par nos colonies pendant et
depuis la guerre sont là pour l'attester.
Aucun Français n'oublie ou plu-
tôt ne devrait oublier que, durant
tout le cours des hostilités, 600.000 sol-
dats et 200.000 ouvriers sont venus com-
battre et travailler sur notre territoire
pour nous aider à le défendre, et que
beaucoup nous ont héroïquement donné
leur vie. N'a-t-on pas dénombré plus de
75.000 soldats indigènes morts au
champ d' honneur?
; Nos colonies auraient pu, alors, ne
contenter de payer en hommes; le sacri-
fice de tant de vies humaines était déjà
considérable. Elles ont fait plus encore.
C'est 600 millions de francs qu'elles ont
.souscrits aux emprunts de guerre ! C'est
plus de deux millions cinq cent mille
tonnes de denrées de toute nature
qu'elles ont acheminées sur la Métropole,
en dépit des torpillages les plus meur-
triers !
Cette statistique - si brève, mais
Combien significative - ne montre-t-elle
pas, d'une façon éclatante, quel con-
cours efficace notre puissant empire co-
lonial nous a donné, sans compter.
Mais au lendemain de la grande tour-
mente, ces efforts se sont-ils ralentis?
Et, à l'heure actuelle, quel est l'apport
\'le nos colonies, et que pouvons-nous
attendre d'elles?
Riches en hommes, riches en matières
premières, toutes nos possessions conti-
nuent, dans la paix, à nous rendre des
services, qui pour être d'un autre ordre,
n'en sont pas moins appréciables.
Tout d'abord, elles nous donnent en-
core des hommes. De 1920 à 1924, plus
e 110.000 indigènes coloniaux ont été
incorporés et, dans ce nombre ne figu-
rent pas les contingents fournis par no-
tre Afrique du Nord : Algérie, Tunisie,
Maroc, soit environ 150.000 hommes.
: D'autre part, le recrutement qui s'ef-
fectue sans difficultés appréciables, il
ne faut pas craindre de le dire -, ac-
jeuse, dans l'ensemble, une proportion
(l'environ £ 0 d'hommes reconnus ap
.tes au service militaire.
Or, si l'on veut bien remarquer que
.les ressources de recrutement de la Mé-
tropole sont limitées et que la natalité
de notre pays ne permet pas de les es-
compter comme très extensibles dans
; l'avenir, combien apparaîtra précieux
l'apport que notre magnifique domaine
colonial pourra nous fournir en vue de
l'allégement de nos charges militaires
et de l'organisation de notre puissance
défensive !
Mais que dire de toutes les richesses
économiques que nos colonies nous pro-
curent, et de celles, plus considérables
encore, que nous pourrions en tirer, par
une intelligente et méthodique mise en
valeur?
Nous avons eu déjà l'occasion en
maints articles, d'examiner quelques-
unes des ressources dont elles sont si ri-
Richement pourvues. Disons seulement au-
jourd'hui, que, sur un mouvement com-
mercial de moins de 18 milliards, en
1925, leur part 'dans le commerce de la
France a dépassé onze milliards, dont
quatre milliards cinq cent quatre-vingt
millions représentent le total des ventes
faites à la Métropole, et six milliards,
quatre cent cinquante-cinq millions ce-
lui des achats. Ce qu'il importe de con-
sidérer, c'est que de tels résultats ont
été obtenus, malgré une organisation
encore récente, un outillage encore pré-
caire, et une exploitation encore bien
imparfaite.
Pourtant, ces proportions, si intéres-
- santés, ne représentent même pas un
pourcentage de 15 sur l'ensemble de
notre commerce total, lequel atteint en-
viron 82 milliards de francs!
Or, nous ne devons pas oublier que
en coton, laine, oléagineux et dérivés, en
café, thé, soie et caoutchouc, nous som-
mes obligés de notifc approvisionner à
l'étranger pour une somme de plus de
12 milliards par an, alors que nos diver-
ses possessions ne nous envoient de ces
mêmes marchandises que pour un mil-
liard de francs!
Et cependant elles pourraient nous
fournir la totalité de ces différents pro-
duits. Mais, si nous voulons vraiment
qu'elles nous permettent d'échapper à
cette emprise du dehors, il est indispen-
sable de les outiller au plus tôt, de pra-
tiquer une exploitation chaque jour plus
intensive, d'orienter leurs productions
vers les matières dont nous avons le plus
besoin, et d'accroître le mouvement de
nos échanges avec chacune d'elles. N'a-
vons-nous pas eu à enregistrer, sur ce
dernier point, au cours des quatre pre-
miers mois de cette année, un bénéfice
supérieur à 600 millions provenant du
fait que, durant cette période, dans nos
relations commerciales avec nos colo-
nies, le chiffre de nos exportations a dé-
passé, de 616.888.000 francs, le mon-
tant de nos importations?
Qui ne voit, dès lors, que nos colonies
nous sont d'un très précieux secours
pour aider au rétablissement de notre
situation économique si angoissante,
mais surtout qu'elles peuvent et doivent
l'ctre davantage encore? C'est un point
sur lequel nous aurons à revenir.
N'est-ce pas là un argument de plus
en faveur de la grande politique colo-
niale républicaine, qui ne sépare jamais
les intérêts de la France Métropolitaine
de ses possessions d'outre-mer? Avec
combien de raison le rapporteur du
Budget des Colonies au Sénat, M. Al-
bert Lebrun a résumé et caractérisé en
ces deux termes : encourageante et pro-
ductive, la situation de notre magnifi-
que empire colonial ! A nous d'en tirer
le meilleur parti !
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vico-Présl-
t dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
Le marché du riz dë Saigon
0.0
Situation générale. Marché très catme.
Les allaires sont limitées à de très petits
lots sur Java, sur le Japon, sur Manille et
sur Cuba. Les prix sont stationnaires,
avec tendance à la baisse par suite de
t'absence des demandes. Toutefois, les dé-
tenteurs de paddy escomptent une hausse
si des demandes venaient à se produire.
Riz. Marché sans allaires. Quelques
ventes sans importance sur Java et les Phi-
lippines Les demandes de la France et de
l'Europe sont nulles. Les prix sont station-
flaires. ,
Brisures. Marché sans affaires. Les
prix ont baissé en fin de quinzaine par
suite de l'absence des demandes. Les stocks
sont peu importants.
Farines basses. Marché calme. Les
prix hatssent, mais ils sont encore trop éle-
vés pour permettre des affaires sur' l'Eu-
rope.
Paddy. Les arrivages de l'intérieur,
sont faibles. Les prix soutenus au cours
de la quinzaine ont tendance à la baisse en
fin de quinzaine. Pas de stocles.
Récolte. Les pluies sont régulières
dans presque toutes les provinces. Les la-
bours sont en cours pour la préparation de
la récolte prochaine.
Exportations riz Saïgon. La deuxième
quinzaine de juin, les exportations attei-
gnent : 56.774 tonnes savoir :
Riz blanc :
Sur la France 2.867 tonnes
Sur l'Etranger 37.451 Il
Riz Cargo :
Sur la France 394 »
Sur l'Etranger 178 »
Paddy :
Néant.
Brisures :
Sur la France 6.667 n
Sur l'Etranger. 5.487 n
Farines :
Sur la France 110 »
Sur l'Etranaer 3.680 n
Le total qénéral pour la Cochinchine de-
puis le 1er janvier 1926 est de 751.920 ton-
nes.
Les exportations de Haiphong
Les exportations de riz de Halphong pen-
dant le mois de juin atteignent 12.130 ton-
nes, savoir :
Riz blanc : -
Sur la France. 50 tonnes
Sur l'Etranger. 12.015 »
Brisures :
Tout vers l'étranger 70 »
Le total général pour le Tonkin depuis le
1er janvier 1926 est de 123.759 tonnes
Par dépêche Indopacift).
Le cours du riz
00
HANOI
6 juillet
(Cours moyen de la semaine précédente
lob Haïphong-France en piastres par 100
kilos) :
Riz Tonkin 15/25 0/0 brisures 10D5
Riz Tonkin 25/35 0/0 brisures. 10 45
Brieures 1 et 2 9 20
(Par dépêche Indopacift.)
GALLIÉNI
0-0-
A
Il n'y avait pas grand monde
hier matin à huit heures pour as-
sister à Vinauguration de la statue
du maréchal Gallié n;, sur l'esplattade des
Invalides. Autour de M. Gaston Doumergue
les rangs des spectateurs de la tribune offi-
cielle étaient assez clairsemés ; on ne voyait
ni le maréchal Lyautey, le principal élève
du défenseur de Paris, ni MM. Victor Au-
gagtteur et Hubert Garbit, qui gouvernèrent
à Tananarive après le maréchal Galliétti.
Peu de personnalités coloniales, deux dou-
zaines de généraux, quelques représentants
de la Ville de Paris et une foule quon peut
estimer à quinze cents personnes derrière tes
barrages pour voir les officiels et assister
au défilé militaire qui réconforta l'cime du
bon Chéron et lui fit prononcer fi l'issue'de
la cérémonie quelques mots définitifs.
Il y a quelque chose que Von a oublié
de dire, déclarait Louis Dausset. après avoir
entendu les discours.
Le remous des voitures m'd empêché de
savoir quoi.
Mais évidemment quelque chose a été ou-
blie, c'est le rôle civilisateur de Galliént.
Soldat, il le fut, mats ce qu'il fut surtout,
aussi bien dans le civil que dans le mili-
taire, c'est un organisateur. I
Homme de décision et de volonté, il prouva
qu'il Vétait à 1Madagascar en déposant Ra-
navalo, comme il le prouva à Paris en sau-
vant la capitale de l'occupation : il savait
créer, il avait le don (forganisa/ioll créatrice
qui lui permit en quelques années de mettre
sur pied Madagascar ci d'v préparer une
atmosphère civile que ses successeurs rieu-
rent qu'à développer pour arrêter instanta-
nément la conquête.
C'est l'œuvre de Gallicni à Madagascar
que le Maréchal lyautey calqua pour réa-
liser en douze ans au Maroc l'édifice que
tout le monde, Français et étranger, ad-
mire.
Ce n'est- pas seulement administrative- j
ment qu'il laissa une empreinte. Galliéni
crla de la vie, il favorisa les grandes entre-
Prises commerciales, agricoles, minières, il
réalisa le programme du bon soldat romain:
* ense et aratro m.
Il est regrettable que la presque unanimité
de ceux qui lui doivent tout ne se soient pas
levés hier de bonne heure pour rendre à Gal-
liéni le suprême hommage qu'avait ménagé à
sa mémoire la Ville de Paris et la Ligue
Coloniale et Afaritime.
Marcel Ruedel
A LA CHAMBRE
.11--0-
PROJET DB LOI
Jeudi matin 15 juillet sera discuté le
projet de loi réglementant les conditions
générales dans lesquelles le Gouvernement
général de l'Afrique équatoriale française
est autorisé, en vertu des dispositions de
la loi de bruinées de l'exercice 1025, à réa-
liser, par voie d'emprunt, une somme de
300 millions de francs, applicable à l'achè-
vement du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan, ainsi qu'à l'exécution des iustalla-
tions nécessaires à rembarquement et au
débarquement de' Brazzaville à Pointe-
Noire.
- .----
AU SENAT
0
DANS LES COMMISSIONS
Les contingents de la Légion d'honneur
pour la Tunisie et le Maroc
La Commission sénatoriale des Affaires
étrangères s'est réunie vendredi après-
midi, sous la présidence de M. Lucien Hu-
bert.
Elle a reppussé la proposition de loi ten-
dant i\ créer un contingent annuel de dis-
tinction p dans la Légion d'honneur pour le-s
citoyens français et européens de Tunisie
et du Maroc.
La Commission a entendu ensuite une
communication du général Bourgeois et de
MM. Bompard et lleynald sur les docu-
ments concernant les événements militai-
res de Syrie du mois de juillet 1925.
L'enceinte fortifiée de Bône
Sous la présidence de M. Albert Lebrun,
]-à Commission de l'armée s'est réunie ven-
dredi après-midi.
Elle a chargé le générai Messimy de rap-
porter favorablement la proposition de loi
tendant à déclasser l'enceinte fortifiée de
Bône (front de terre).
Les arsenaux de la marine 1
La Commission sénatoriale de la Marine
réunie vendredi après-midi, sous la prési-
dence de M. de Kergnézec, a entendu
M. Leygues, ministre de la Marine sur la
proposition de loi de M. Lémery et de plu-
sieurs de ses collègues portent fixation et
affectation des établissements industriels
de la marine.
Ce projet prévoit que l'arsenal de Bi-
zerte subirait des (modifications. Il ne serait
pas supprimé, mais deviendrait un point
d'appui de la flotte de la Méditerranée.
M. Leygues a promis de fournir ultérieu-
rement des précisions sur les intentions du
Gouvernement au sujet de cette proposé
tion. Dès que la Commission sera en pos-
session de ces renseignements, M. Lémery
sera en mesure 4e déposer son rapport.
•
Pour inaugurer la Mosquée
--cM#- -
Les Algériens
Le paquebot Timgad, courrier d'Alger, est
arrivé hier à 17 heures à Marseille, ayant à
son bord M. Maurice Viollette, Gouverneur
Général de l'Algérie, accompagné du lieute-
nant de vaisseau Bleuzez. Il amène également
le mufti de Constantine, désigné par la Société
des Habous, 76 notables indigènes qui vien-
nent assister à l'inauguration de la Grande Mos-
quée et de l'Institut musulman de Paris.
Parmi eux se trouvent Ben Vouhoub qui va
être nommé mufti de la Mosquée de Paris.
M. Viollette est parti pour Paris par le ra-
pide de 19 h. 20, ainsi que les 76 notables
algériens. Ils sont arrivés ce matin à Paris.
Les Tunisiens
Le paquebot Gouvcmeur-Général-Gréoy,
courrier de Tunisie, est arrivé à 20 h. 30 à
Marseille, ayant à son bord de nombreux nota-
bles tunisiens allant assister à l'inauguration de
la grande Mosquée de Paris. Nous avons noté.
parmi eux. le ministre de la plume Cheik Ul
Islam Si Bel Kadia, Gouverneur de Bizerte ;
le caïd Si Chaïd Opel et six notables de la
grande mosquée de Tunis, accompagnés d'une
suite de onze personnes. Ces personnalités, qui
sont placées sous la direction de M. Simoni,
premier drogman, sont repartis pour Paris ce
matin à 9 heures, pour arriver le soir dans la
capitale.
Les Syriens
La Délégation musulmane qui représentera
la^yrie et le Liban à l'inauguration de la Mos-
quée de Paris, est arrivée hier après-midi H
Paris. venant de Lyon. qu'elle avait visité,
ainsi que Marseille. avec un vif plaisir, paraît-
il, et le plus grand intérêt.
Elle se compose êtes cadis de Damas, de
Beyrouth et d'Alep. des muftis de Lafaku'eh
et cl Antioche, de l' administrateur indigène du
chemin de fer du Hediaz et du contrôleur gé-
néra) des fondations saintes en Syrie et Liban :
la mission. présidée par le cheik Tagge el din
el Husseini. caïd de Damas, guidée par MM.
Gennardi, délégué du haut-commissariat. et
Lepissié, secrétaire général-adjoint du haut-
commissariat. a été reçue à la gare de Lyon par
MM. René Francois, directeur du cabinet du
haut-commissaire de France, et Pierre Berthe-
lot, directeur-adjoint du cabinet de M. de Jou-
vene), haut-commissaire de France en Syrie et
Liban.
1
Moulai Youssef en France
-0-0--
L'arrivée à Toulon
.Le cuirassé i'uiis, do l'escadre de la Mé-
diterranée, ballant pavillon du contre-ami-
ral Olrni et commando par lo capitaine do
Ivaissoau Descotlus-Geiioii, ayant il bord
Moulai YOU8ef, sultan du Maroc, ses
trois 1 ils et le commissaire résident générai
M. Théodore Steeg, est arrive hier après-
midi sur rade de Toulon, à 14 h. 15, ipur un
beau temps.
Lo sullan a élé salué des salves régie-
inentaires tirées par les batteries de la côte
et par les biUimenls de l'escudre.
Le vice-amiral l'aloii, commundant en
chef, préfet maritime du ;)c arrondissement
maritime, le préfet du Var, le sous-prélet
de TllululI, M. Emile Claude, maire de Tou-
ton, ont salué à bord Moulai Youssef et ses
lils, ainsi que les membres de sa suite. ,
Le sullan, aussitôt débarqué, a été con
duit à la préfecture maritime, où, de 17
Heures, il 19 heures, un thé a été servi en
son honneur, en présence cie diverses nota-
bilités de la ville.
Le sullan a quitté Toulon hier soir, ft.
19 h. 40, par train spécial, pour Paris, où
il est. arrivé ce mutin à 10 h. 40, à la gare
do Lyon.
S. M. Moulai Youssef a élé reçu à la gare
par le président de la République, les mem-
bros du Gouvernement, les présidents des
Chumbres, le président du Conseil muni-
cipal, le président du Conseil généml, lo
préfet de police, le préfet de la Seine et le
•général gouverneur militaire de Pans.
Le sultan se rendit ensuite, accompagné
du président de la Hépublique, à son palais
de la rue Fl'unois-lcr.
A 16 heures, le sultan a rendu visite au
président de la République et à 16 h. W
il déposa une palme sur la tombe du Sol-
dat inconnu.
Demain mardi 13 juillet : à 16 heures, le
sultan, accompagné du président de la Ré-
publiqluc, sera reçu par la municipalité de
publique, l'Hôtel de Ville.
Paris à
Le mercredi 14 juillet : a 9 heures, le sul-
tan et le président de la République assis-
teront à la revue et au défilé des troupes a
l'Arc de Triomphe ; à 13 heures, le sultan
prendra part au déjeuner militaire à l'Ely-
sée et à 22 heures, il assistera au feu d'ar-
liiice sur le pont des Arts. -
Le jeudi 15 juillet : à 15 heures, le prési-
dent de la République ira chercher le sul-
tan pour se rendre à l'inauguration de
l'institut musulman ; à 22 h, 30, réception
offerte au sultan par l'ambassadeur d'Es-
pagne.
La mission africaine side-cars
Tandis qu'une .partie de la caravane retour
du Tchad s'est rendue à Paris, ainsi que noua
en avons informé nos lecteurs, qucqucs mem-
bres, parmi lesquels MM. Borio et Jacques Ro-
chon ont regagné notre ville, ramenant, en
guise de souvenirs, de charmants petits singes.
L'opérateur de cinéma, Lucien, est arrivé à
Antibes. Il a procédé au développement du tllm
qu'il déclare excellent et dont la projection s'an-
nonce particulièrement intéressante.
–-– 8.. –-
TAUX DE LA ROUPIE
A la date du 10 juillet 1986, le taux officiel
de la roupie, dans rlnde, était de 13 fr. 70.
LR Kttts Clfell WIWII
-o--
Le caïd a le sourire
Pachas et caïds marocains partaient pour
une promenade. Rue des Pyramides, devant
l'Office Marocain, les autocars bondés de
burnous blancs attendent. Sur le trottoir, voici
des midinettes qui mangent amoureusement
:des dragées.
Parie, dit l'une d'elles, que j'en offre
une au grand caïd qui nous regarde !
Fais-le donc, si tu oses!
Et la petite main de se tendre vers le
gland chef étonné. Salut silencieux et cour-
tois. L'homme de l'Atlas prend la dragée.
Nouveau salut, rire argentin.
Et sourire indulgent du caïd.
A Versailles
En arrivant au palais de Versailles, les
caïds marocains avaient cru tout d'abord que
c'était la demeure du président de la Répu-
blique. Un interprète leur expliqua rapide-
ment l'histoire de ces lieux augustes.
Si cette maison n'est plus habitée par
personne, observa l'un des caïds, pourquoi
nous y a-t-on conduits? Une maison vide ce
n'est pas beau à voir !
Et cette appréciation correspondait sans
doute au sentiment de tous, car, à partir de
cet instant, ils demeurèrent indifférents à tout
ce qu'on leur montrait. Seul, un opérateur
de cinéma, qui les attendait au Grand-Tria-
non, eut le don de les intéresser.
Il faut qu'il vienne au Maroc pour
« nous faire marcher sur les murs » ! deman-
dèrent-ils instamment.
On le leur promit.
Aux Halles
Jusqu'à présent, ce qui a le plus émer-
veillé les caïds, c'est le spectacle des Halles
à six heures du matin. Jamais ils n'auraient
imaginé qu'une ville pùt absorber tant de
victuailles de toute sorte.
Mais où sont donc les bourricots? ques-
tionna. l'un d'eux.
Car il ne pouvait supposer que, pour un
marché de cette importance, le concours
d'Aliboron ne fût pas indispensable.
De très bonne heure, les caïds, s'ils étaient
levés, verraient les bourricots attelés aux pe-
tites' voitures des chiffonniers.
Clients des sidis
Quatre magnifiques Marocains de la suite
du sultan sont entrés avant-hier, dans un
magasin de la rue de Rivoli et y ont fait de
nombreuses acquisitions, étonnantes par leur
diversité.
Ils ont acheté dix-sept montres en argent,
vingt-cinq bagues en argent, soixante cuillè-
res avec une vue de la Tour Eiffel, une
grosse de broches, trente paires de boutons
de manchettes, quinze pipes.
Après quoi ils s'en furent dans un café
voisin et étalèrent sur cinq guéridons leurs
multiples achats.
Et il s'en fallut do peu qu'ils prissent un
tapis qu'un marchand oriental, qui ne dou-
tait de rien, vint leur proposer à la terrasse.
Les origines de la Garde Noire
La garde noire du sultan, à proprement 1
parler, a son origine dans les « bokhans »
de Mouley Tsmaït, le sultan ami de
Louis XIV. Mais sans remonter aussi loin,
il faut se souvenir qu'en 1902, le caïd anglais
Mac Lean essaya d européaniser cette troupe
qu'il vêtit de rouge, à l'instar des mldals
britanniques, sans pouvoir la discipliner
beaucoup.
En 1007, un Allemand, von Ischudi,
chaussa les hommes de brodequins, et tâcha
vainement de leur apprendre le pas de l'oie.
Ce sont les instructeurs français qui, de-
puis le protectorat, ont fait, des soldats de
a garde, la troupe magnifique qu'on admi-
rera.
Il n'y a guère que les Français qui aient
réellement mené à bien l'instruction des trou-
pes indigènes, grâce à leur principe de vi-
vre mieux en contact avec leurs soldats.
41»
A Tanger
LVissem-bléo législative a approuvé la
proposition du Gouvernement espagnol :
remplacement du cordon douanier par un
versement à la zone espagnole, de 25 0/0
des recettes douanières du port de Tanger,
droits de consommation compris.
Plus de oOO employée de la régie des ta-
bacs se sont mis en grève, avant-hier 7
juillet pour protester contre le renvoi des
jeunes filles qui ont été remplacées par des
indigènes. Les grévistes ont orgwnisé une
manifestation et provoqué quelques désor-
dres.
-a**.
m. Maurice mue Ba France
---0-0--
Comme nous l'annonçons, d'autre part, M.
Maurice Viollette, débarqué hier à Marseille,
assistera le 15 juillet à l'inauguration de la
mosquée de Paris.
Le Gouverneur Général de l'Algérie
compte séjourner environ un mois en France.
Il réglera, d'accord avec le Gouvernement,
des questions importantes.
Au sujet des questions économiques de
l'Algérie, M. Maurice Viollette a déclaré à
la presse :
« En premier lieu, j'aurai à régler diffé-
rentes questions financières intéressant la
Banque d'Algérie. Nous examinerons ensuite
la question d'une importance capitale, du
prix du blé. La récolte en Algérie est médio-
cre, pour ne pas dire plus. Et il y aura lieu
de réglementer l'exportation du blé.
« Il nous faudra également réglementer
l'exportation du bétail algérien qui, passant
en Tunisie, va finalement en Tripolitaine.
« Nous aurons aussi à nous occuper des
répercussions '> de l'accord douanier espagnol
sur le commerce de l'Oranie. »
TAUX DE LA PIASTRE
9)
A la date du 10 juillet. 126 le taux oHlCiel
de la pinstre, A Saigon, était de 22 fr.
La paix au Maroc
--QoO--
La tache de Taza
I,'aviation, opérant le 10 juillet sur lo
front sur de la lache de Taxa, a accompli
hombanli'iiieiits et missions, tandis
que tes troupes (ln la 3" division se sont
portées en avant et ont occupé, en lin de
joui née, la ii^iiie Timezral, au sommet du
djebel Tanoul, Tizi M'Tantararl, Tizi
NTalTant, Taiilrouehl, Tizi alla Adrar,
Mou Mellal et Moulhib.
Si Mohamed llelkaeeni Azeroual, exécu-
tant nos conditions, est passé dans nus li-
gues avec ses biens, et a l'ait sa soumis-
SiOll, Cinq de ses lils ont transporté leur
eampoineiil. Ils ont fait leur soumission à
Rerkine. Mais les Heni Blin liais restent
dissidents. La djelilaa des Beni JaklJel est
il R< rkiite pour se .soumettre.
l/avialion signale que le nombre des
lentes visibles dans la tache de Taza dimi-
nue de plus en plus.
I.es opérations de pacification du Moyen-
Allas ont débuté par la réduction do la
lâche de Ticliehkoul. Kilos vont se poursui-
vre par la grande tache de Taza, qui a 200
kilomètres de périmètre. Los troupes char-
gées de celte opération sont sous la direc-
tion du général Hoichut et elles sont com-
mandées par le général nuMeuv.
Dans l'ensemble, l'ennemi, qui se rend
compte des puissants moyens mis en'eu-
Vre par nos cinq colonnes d'attaque, repli»;
ses fentes et ses froiipeaux vers les ré-
gions forestières des massifs centraux, ou
l'aviation tes a atteints par une centaine do
bombardements ayant produit un grand
effet matériel et n'oral.
Chez les Espagnols
D'après des renseignements de snuivo
indigène, les Espagnols éprouveraient cer-
taines diriicullés elle/, les Turkclt et les
Ueni Sodul qui font partie des Senhadja do
Srair.
L'accord franco-espagnol
Le général Primo de Hivern a quitté Ma-
drid hier soir par le Sud-Express, à desti-
na lion de la l'rance. Il est, accompagné do
NI. (li-
plomatique, et du colonel Ibanez, son aide
de camp.
A Ilendaye, le générât sera salué au
nom du Gouvernement français pnr le
sous-préfet do Bayonne. Il arrivera à Pa-
ris Ù. 22 h. 30.
Le général Primo do Rivera signera
mordi au Ouai d'Orsay, l'accord qui a été
conclu avant-hier au sujet du Maroc.
̃ -+4+
A la mémoire de Galliéni
Hiel' malin, pour le dixième anniversaire
de sa mort, Paris a re»;u de lu Ligue Mari-
time et Coloniale française lo monument
érigé par celle-ci, à la suite d'une souscrip-
tion publique, sur l'esplanade des Invali-
des.
Ainsi se trouve célébré par Paris celui
qui, appelé d'urgence le ^(> août wa au
poste péirilleux do son gouvernement mili-
taire, ranima par l'énergie et la décision
d'un ordre du jour de trois ligues l'espé-
rance d'une population angoissée, assura
sa défense, la débarrassa de l'étreinte ell-
nemie grùce à celte ingénieuse réquisition
de à.000 taxis qui apportèrent à l'armée
Maunoury J'appoint inespéré de :!II.OOO
hommes dispos et frais, et, par la Ligue
Maritime et Coloniale, celui qui, sorti de
Sainl-Cyr te 15 juillet lsTO, le jour même de
la déclaration de guerre, reliait cinq ans
plus tard le Sénégai au Niger, ouvrit à nos
colonnes la roule du Soudan, pacilia le Ton-
kin, et Ht do Madagascar la « Grande lie ».
La cérémonie en dépit de l'heure ma-
tinale à laquelle des rigueurs protocolaires
l'obligèrent à se dérouler lut digne en
tous points de la mémoire du grand soldat.
L rente-quatro drapeaux et sept étendards
ayant, appartenu aux régiments, aujour-
d'hui dissous, qui prirent part à la bataille
de l'Ouicq, montaient, au pied du monu-
ment, une garde toute frémissante de gloi-
re. Auprès d'eux veillaient deux compa-
gnies de coloniaux.
A 8 heures précises, le président de la
République, accompagné du général Las-
eon, prend place sur la tribune officielle.
Dans la tribune on remarquait MM. Léon
Perrier, ministre des Colonies ; le général
Guilkuimat, minisitre de la Guerre ; le co-
lonel Picot, sous-secrétaire d'Etat ; de Sel-
ves, président du Sénat ; Lord Crewo, am-
bassadeur de Girainde-lîretagne ; M. T. llcr-
rick, ambassadeur des Elale-ÏJnis : [u ma-
réchal Pétain, Pierre Godin, président du
Conseil municipal ; Paul Bonju, préfet de
la Seine ; Henry Chéron, Paul Doumer,
Klotz, Dausset, Paul Strauss, sénateurs ;
nuval-Arnollll, Uubaglia, députés ; de Pny.
mnigrc, E. Dcslnndrre, L. niotor, Louis
DelAol, Louis Aiietle, César Claire, E. Mas-
sard, BrBombes, conseillers municipaux -,
Mornin, préfet de police; A. Autrand et E.
Laurent, ancien préfets ; les généraux
Gouraud, gouverneur militaire de Paris ,
Dnhail, grand chancelier de la Légion
d'honneur : Nollet, ancien ministre : Debe-
nev, Pau, Derdoulat, Yonng, Lagme, Si-
mon, Aubin, Trousson ; les amiraux La-
enze et Mornny. M. \lnrl' Olivier, Gouver-
neur général de Madagascar, et un grand
nombre de personnalités coloniales dont
les principaux collaborateurs de Gallicni.
La famille du maréchal était représentée
par son fils M. Gaétan Galliéni.
nè.s que le voile qui recouvrait la statue
est tombé, les discours ont commencé. Ce
fut tout d'abord celui de M. Charles Cliau-
met qui. au nom de la Ligue Maritime et
Coloniale, a fait remise du monument ¡\ la
Ville de Paris.
Puis M. Pierre Godin, président du Con-
seil municipal de Pnris. n reçu le monn-
ment au nom de la Ville et retraça h,
grands traite la belle carrière du mardohol
La NUMERO : jftJCBNIlAUtt LCNDI OIH, 12 JUILLET 1906
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
La ARTICLES rUMJtS PAR "US ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm âmntmm rlfTl fI– iinrf r-f p t
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
IMhUn al MaHUttiia : 34, Ru* du Mont-Thabop. PARIS-1. I". t IMIU IM7
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0.-..-. -. lu Urch«
CARACTÉRISTIQUES DE LA SITUATION
DE NOTRE DOMAINE COLONIAL
Lors de la récente discussion au Sé-
nat, du budget pour l'année 1926, M.
Albert Lebrun, rapporteur du budget
des colonies, a fait un exposé très com-
plet et très clair de la situation de nos
diverses possessions d'outre-mer.
Quelle est-elle donc à l'heure pré-
sente? L'éminent rapporteur la résume
en deux mots : elle est, à la fois, encou-
rageante et productive.
Encourageante! Les efforts magnifi-
ques fournis par nos colonies pendant et
depuis la guerre sont là pour l'attester.
Aucun Français n'oublie ou plu-
tôt ne devrait oublier que, durant
tout le cours des hostilités, 600.000 sol-
dats et 200.000 ouvriers sont venus com-
battre et travailler sur notre territoire
pour nous aider à le défendre, et que
beaucoup nous ont héroïquement donné
leur vie. N'a-t-on pas dénombré plus de
75.000 soldats indigènes morts au
champ d' honneur?
; Nos colonies auraient pu, alors, ne
contenter de payer en hommes; le sacri-
fice de tant de vies humaines était déjà
considérable. Elles ont fait plus encore.
C'est 600 millions de francs qu'elles ont
.souscrits aux emprunts de guerre ! C'est
plus de deux millions cinq cent mille
tonnes de denrées de toute nature
qu'elles ont acheminées sur la Métropole,
en dépit des torpillages les plus meur-
triers !
Cette statistique - si brève, mais
Combien significative - ne montre-t-elle
pas, d'une façon éclatante, quel con-
cours efficace notre puissant empire co-
lonial nous a donné, sans compter.
Mais au lendemain de la grande tour-
mente, ces efforts se sont-ils ralentis?
Et, à l'heure actuelle, quel est l'apport
\'le nos colonies, et que pouvons-nous
attendre d'elles?
Riches en hommes, riches en matières
premières, toutes nos possessions conti-
nuent, dans la paix, à nous rendre des
services, qui pour être d'un autre ordre,
n'en sont pas moins appréciables.
Tout d'abord, elles nous donnent en-
core des hommes. De 1920 à 1924, plus
e 110.000 indigènes coloniaux ont été
incorporés et, dans ce nombre ne figu-
rent pas les contingents fournis par no-
tre Afrique du Nord : Algérie, Tunisie,
Maroc, soit environ 150.000 hommes.
: D'autre part, le recrutement qui s'ef-
fectue sans difficultés appréciables, il
ne faut pas craindre de le dire -, ac-
jeuse, dans l'ensemble, une proportion
(l'environ £ 0 d'hommes reconnus ap
.tes au service militaire.
Or, si l'on veut bien remarquer que
.les ressources de recrutement de la Mé-
tropole sont limitées et que la natalité
de notre pays ne permet pas de les es-
compter comme très extensibles dans
; l'avenir, combien apparaîtra précieux
l'apport que notre magnifique domaine
colonial pourra nous fournir en vue de
l'allégement de nos charges militaires
et de l'organisation de notre puissance
défensive !
Mais que dire de toutes les richesses
économiques que nos colonies nous pro-
curent, et de celles, plus considérables
encore, que nous pourrions en tirer, par
une intelligente et méthodique mise en
valeur?
Nous avons eu déjà l'occasion en
maints articles, d'examiner quelques-
unes des ressources dont elles sont si ri-
Richement pourvues. Disons seulement au-
jourd'hui, que, sur un mouvement com-
mercial de moins de 18 milliards, en
1925, leur part 'dans le commerce de la
France a dépassé onze milliards, dont
quatre milliards cinq cent quatre-vingt
millions représentent le total des ventes
faites à la Métropole, et six milliards,
quatre cent cinquante-cinq millions ce-
lui des achats. Ce qu'il importe de con-
sidérer, c'est que de tels résultats ont
été obtenus, malgré une organisation
encore récente, un outillage encore pré-
caire, et une exploitation encore bien
imparfaite.
Pourtant, ces proportions, si intéres-
- santés, ne représentent même pas un
pourcentage de 15 sur l'ensemble de
notre commerce total, lequel atteint en-
viron 82 milliards de francs!
Or, nous ne devons pas oublier que
en coton, laine, oléagineux et dérivés, en
café, thé, soie et caoutchouc, nous som-
mes obligés de notifc approvisionner à
l'étranger pour une somme de plus de
12 milliards par an, alors que nos diver-
ses possessions ne nous envoient de ces
mêmes marchandises que pour un mil-
liard de francs!
Et cependant elles pourraient nous
fournir la totalité de ces différents pro-
duits. Mais, si nous voulons vraiment
qu'elles nous permettent d'échapper à
cette emprise du dehors, il est indispen-
sable de les outiller au plus tôt, de pra-
tiquer une exploitation chaque jour plus
intensive, d'orienter leurs productions
vers les matières dont nous avons le plus
besoin, et d'accroître le mouvement de
nos échanges avec chacune d'elles. N'a-
vons-nous pas eu à enregistrer, sur ce
dernier point, au cours des quatre pre-
miers mois de cette année, un bénéfice
supérieur à 600 millions provenant du
fait que, durant cette période, dans nos
relations commerciales avec nos colo-
nies, le chiffre de nos exportations a dé-
passé, de 616.888.000 francs, le mon-
tant de nos importations?
Qui ne voit, dès lors, que nos colonies
nous sont d'un très précieux secours
pour aider au rétablissement de notre
situation économique si angoissante,
mais surtout qu'elles peuvent et doivent
l'ctre davantage encore? C'est un point
sur lequel nous aurons à revenir.
N'est-ce pas là un argument de plus
en faveur de la grande politique colo-
niale républicaine, qui ne sépare jamais
les intérêts de la France Métropolitaine
de ses possessions d'outre-mer? Avec
combien de raison le rapporteur du
Budget des Colonies au Sénat, M. Al-
bert Lebrun a résumé et caractérisé en
ces deux termes : encourageante et pro-
ductive, la situation de notre magnifi-
que empire colonial ! A nous d'en tirer
le meilleur parti !
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vico-Présl-
t dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
Le marché du riz dë Saigon
0.0
Situation générale. Marché très catme.
Les allaires sont limitées à de très petits
lots sur Java, sur le Japon, sur Manille et
sur Cuba. Les prix sont stationnaires,
avec tendance à la baisse par suite de
t'absence des demandes. Toutefois, les dé-
tenteurs de paddy escomptent une hausse
si des demandes venaient à se produire.
Riz. Marché sans allaires. Quelques
ventes sans importance sur Java et les Phi-
lippines Les demandes de la France et de
l'Europe sont nulles. Les prix sont station-
flaires. ,
Brisures. Marché sans affaires. Les
prix ont baissé en fin de quinzaine par
suite de l'absence des demandes. Les stocks
sont peu importants.
Farines basses. Marché calme. Les
prix hatssent, mais ils sont encore trop éle-
vés pour permettre des affaires sur' l'Eu-
rope.
Paddy. Les arrivages de l'intérieur,
sont faibles. Les prix soutenus au cours
de la quinzaine ont tendance à la baisse en
fin de quinzaine. Pas de stocles.
Récolte. Les pluies sont régulières
dans presque toutes les provinces. Les la-
bours sont en cours pour la préparation de
la récolte prochaine.
Exportations riz Saïgon. La deuxième
quinzaine de juin, les exportations attei-
gnent : 56.774 tonnes savoir :
Riz blanc :
Sur la France 2.867 tonnes
Sur l'Etranger 37.451 Il
Riz Cargo :
Sur la France 394 »
Sur l'Etranger 178 »
Paddy :
Néant.
Brisures :
Sur la France 6.667 n
Sur l'Etranger. 5.487 n
Farines :
Sur la France 110 »
Sur l'Etranaer 3.680 n
Le total qénéral pour la Cochinchine de-
puis le 1er janvier 1926 est de 751.920 ton-
nes.
Les exportations de Haiphong
Les exportations de riz de Halphong pen-
dant le mois de juin atteignent 12.130 ton-
nes, savoir :
Riz blanc : -
Sur la France. 50 tonnes
Sur l'Etranger. 12.015 »
Brisures :
Tout vers l'étranger 70 »
Le total général pour le Tonkin depuis le
1er janvier 1926 est de 123.759 tonnes
Par dépêche Indopacift).
Le cours du riz
00
HANOI
6 juillet
(Cours moyen de la semaine précédente
lob Haïphong-France en piastres par 100
kilos) :
Riz Tonkin 15/25 0/0 brisures 10D5
Riz Tonkin 25/35 0/0 brisures. 10 45
Brieures 1 et 2 9 20
(Par dépêche Indopacift.)
GALLIÉNI
0-0-
A
Il n'y avait pas grand monde
hier matin à huit heures pour as-
sister à Vinauguration de la statue
du maréchal Gallié n;, sur l'esplattade des
Invalides. Autour de M. Gaston Doumergue
les rangs des spectateurs de la tribune offi-
cielle étaient assez clairsemés ; on ne voyait
ni le maréchal Lyautey, le principal élève
du défenseur de Paris, ni MM. Victor Au-
gagtteur et Hubert Garbit, qui gouvernèrent
à Tananarive après le maréchal Galliétti.
Peu de personnalités coloniales, deux dou-
zaines de généraux, quelques représentants
de la Ville de Paris et une foule quon peut
estimer à quinze cents personnes derrière tes
barrages pour voir les officiels et assister
au défilé militaire qui réconforta l'cime du
bon Chéron et lui fit prononcer fi l'issue'de
la cérémonie quelques mots définitifs.
Il y a quelque chose que Von a oublié
de dire, déclarait Louis Dausset. après avoir
entendu les discours.
Le remous des voitures m'd empêché de
savoir quoi.
Mais évidemment quelque chose a été ou-
blie, c'est le rôle civilisateur de Galliént.
Soldat, il le fut, mats ce qu'il fut surtout,
aussi bien dans le civil que dans le mili-
taire, c'est un organisateur. I
Homme de décision et de volonté, il prouva
qu'il Vétait à 1Madagascar en déposant Ra-
navalo, comme il le prouva à Paris en sau-
vant la capitale de l'occupation : il savait
créer, il avait le don (forganisa/ioll créatrice
qui lui permit en quelques années de mettre
sur pied Madagascar ci d'v préparer une
atmosphère civile que ses successeurs rieu-
rent qu'à développer pour arrêter instanta-
nément la conquête.
C'est l'œuvre de Gallicni à Madagascar
que le Maréchal lyautey calqua pour réa-
liser en douze ans au Maroc l'édifice que
tout le monde, Français et étranger, ad-
mire.
Ce n'est- pas seulement administrative- j
ment qu'il laissa une empreinte. Galliéni
crla de la vie, il favorisa les grandes entre-
Prises commerciales, agricoles, minières, il
réalisa le programme du bon soldat romain:
* ense et aratro m.
Il est regrettable que la presque unanimité
de ceux qui lui doivent tout ne se soient pas
levés hier de bonne heure pour rendre à Gal-
liéni le suprême hommage qu'avait ménagé à
sa mémoire la Ville de Paris et la Ligue
Coloniale et Afaritime.
Marcel Ruedel
A LA CHAMBRE
.11--0-
PROJET DB LOI
Jeudi matin 15 juillet sera discuté le
projet de loi réglementant les conditions
générales dans lesquelles le Gouvernement
général de l'Afrique équatoriale française
est autorisé, en vertu des dispositions de
la loi de bruinées de l'exercice 1025, à réa-
liser, par voie d'emprunt, une somme de
300 millions de francs, applicable à l'achè-
vement du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan, ainsi qu'à l'exécution des iustalla-
tions nécessaires à rembarquement et au
débarquement de' Brazzaville à Pointe-
Noire.
- .----
AU SENAT
0
DANS LES COMMISSIONS
Les contingents de la Légion d'honneur
pour la Tunisie et le Maroc
La Commission sénatoriale des Affaires
étrangères s'est réunie vendredi après-
midi, sous la présidence de M. Lucien Hu-
bert.
Elle a reppussé la proposition de loi ten-
dant i\ créer un contingent annuel de dis-
tinction p dans la Légion d'honneur pour le-s
citoyens français et européens de Tunisie
et du Maroc.
La Commission a entendu ensuite une
communication du général Bourgeois et de
MM. Bompard et lleynald sur les docu-
ments concernant les événements militai-
res de Syrie du mois de juillet 1925.
L'enceinte fortifiée de Bône
Sous la présidence de M. Albert Lebrun,
]-à Commission de l'armée s'est réunie ven-
dredi après-midi.
Elle a chargé le générai Messimy de rap-
porter favorablement la proposition de loi
tendant à déclasser l'enceinte fortifiée de
Bône (front de terre).
Les arsenaux de la marine 1
La Commission sénatoriale de la Marine
réunie vendredi après-midi, sous la prési-
dence de M. de Kergnézec, a entendu
M. Leygues, ministre de la Marine sur la
proposition de loi de M. Lémery et de plu-
sieurs de ses collègues portent fixation et
affectation des établissements industriels
de la marine.
Ce projet prévoit que l'arsenal de Bi-
zerte subirait des (modifications. Il ne serait
pas supprimé, mais deviendrait un point
d'appui de la flotte de la Méditerranée.
M. Leygues a promis de fournir ultérieu-
rement des précisions sur les intentions du
Gouvernement au sujet de cette proposé
tion. Dès que la Commission sera en pos-
session de ces renseignements, M. Lémery
sera en mesure 4e déposer son rapport.
•
Pour inaugurer la Mosquée
--cM#- -
Les Algériens
Le paquebot Timgad, courrier d'Alger, est
arrivé hier à 17 heures à Marseille, ayant à
son bord M. Maurice Viollette, Gouverneur
Général de l'Algérie, accompagné du lieute-
nant de vaisseau Bleuzez. Il amène également
le mufti de Constantine, désigné par la Société
des Habous, 76 notables indigènes qui vien-
nent assister à l'inauguration de la Grande Mos-
quée et de l'Institut musulman de Paris.
Parmi eux se trouvent Ben Vouhoub qui va
être nommé mufti de la Mosquée de Paris.
M. Viollette est parti pour Paris par le ra-
pide de 19 h. 20, ainsi que les 76 notables
algériens. Ils sont arrivés ce matin à Paris.
Les Tunisiens
Le paquebot Gouvcmeur-Général-Gréoy,
courrier de Tunisie, est arrivé à 20 h. 30 à
Marseille, ayant à son bord de nombreux nota-
bles tunisiens allant assister à l'inauguration de
la grande Mosquée de Paris. Nous avons noté.
parmi eux. le ministre de la plume Cheik Ul
Islam Si Bel Kadia, Gouverneur de Bizerte ;
le caïd Si Chaïd Opel et six notables de la
grande mosquée de Tunis, accompagnés d'une
suite de onze personnes. Ces personnalités, qui
sont placées sous la direction de M. Simoni,
premier drogman, sont repartis pour Paris ce
matin à 9 heures, pour arriver le soir dans la
capitale.
Les Syriens
La Délégation musulmane qui représentera
la^yrie et le Liban à l'inauguration de la Mos-
quée de Paris, est arrivée hier après-midi H
Paris. venant de Lyon. qu'elle avait visité,
ainsi que Marseille. avec un vif plaisir, paraît-
il, et le plus grand intérêt.
Elle se compose êtes cadis de Damas, de
Beyrouth et d'Alep. des muftis de Lafaku'eh
et cl Antioche, de l' administrateur indigène du
chemin de fer du Hediaz et du contrôleur gé-
néra) des fondations saintes en Syrie et Liban :
la mission. présidée par le cheik Tagge el din
el Husseini. caïd de Damas, guidée par MM.
Gennardi, délégué du haut-commissariat. et
Lepissié, secrétaire général-adjoint du haut-
commissariat. a été reçue à la gare de Lyon par
MM. René Francois, directeur du cabinet du
haut-commissaire de France, et Pierre Berthe-
lot, directeur-adjoint du cabinet de M. de Jou-
vene), haut-commissaire de France en Syrie et
Liban.
1
Moulai Youssef en France
-0-0--
L'arrivée à Toulon
.Le cuirassé i'uiis, do l'escadre de la Mé-
diterranée, ballant pavillon du contre-ami-
ral Olrni et commando par lo capitaine do
Ivaissoau Descotlus-Geiioii, ayant il bord
Moulai YOU8ef, sultan du Maroc, ses
trois 1 ils et le commissaire résident générai
M. Théodore Steeg, est arrive hier après-
midi sur rade de Toulon, à 14 h. 15, ipur un
beau temps.
Lo sullan a élé salué des salves régie-
inentaires tirées par les batteries de la côte
et par les biUimenls de l'escudre.
Le vice-amiral l'aloii, commundant en
chef, préfet maritime du ;)c arrondissement
maritime, le préfet du Var, le sous-prélet
de TllululI, M. Emile Claude, maire de Tou-
ton, ont salué à bord Moulai Youssef et ses
lils, ainsi que les membres de sa suite. ,
Le sullan, aussitôt débarqué, a été con
duit à la préfecture maritime, où, de 17
Heures, il 19 heures, un thé a été servi en
son honneur, en présence cie diverses nota-
bilités de la ville.
Le sullan a quitté Toulon hier soir, ft.
19 h. 40, par train spécial, pour Paris, où
il est. arrivé ce mutin à 10 h. 40, à la gare
do Lyon.
S. M. Moulai Youssef a élé reçu à la gare
par le président de la République, les mem-
bros du Gouvernement, les présidents des
Chumbres, le président du Conseil muni-
cipal, le président du Conseil généml, lo
préfet de police, le préfet de la Seine et le
•général gouverneur militaire de Pans.
Le sultan se rendit ensuite, accompagné
du président de la Hépublique, à son palais
de la rue Fl'unois-lcr.
A 16 heures, le sultan a rendu visite au
président de la République et à 16 h. W
il déposa une palme sur la tombe du Sol-
dat inconnu.
Demain mardi 13 juillet : à 16 heures, le
sultan, accompagné du président de la Ré-
publiqluc, sera reçu par la municipalité de
publique, l'Hôtel de Ville.
Paris à
Le mercredi 14 juillet : a 9 heures, le sul-
tan et le président de la République assis-
teront à la revue et au défilé des troupes a
l'Arc de Triomphe ; à 13 heures, le sultan
prendra part au déjeuner militaire à l'Ely-
sée et à 22 heures, il assistera au feu d'ar-
liiice sur le pont des Arts. -
Le jeudi 15 juillet : à 15 heures, le prési-
dent de la République ira chercher le sul-
tan pour se rendre à l'inauguration de
l'institut musulman ; à 22 h, 30, réception
offerte au sultan par l'ambassadeur d'Es-
pagne.
La mission africaine side-cars
Tandis qu'une .partie de la caravane retour
du Tchad s'est rendue à Paris, ainsi que noua
en avons informé nos lecteurs, qucqucs mem-
bres, parmi lesquels MM. Borio et Jacques Ro-
chon ont regagné notre ville, ramenant, en
guise de souvenirs, de charmants petits singes.
L'opérateur de cinéma, Lucien, est arrivé à
Antibes. Il a procédé au développement du tllm
qu'il déclare excellent et dont la projection s'an-
nonce particulièrement intéressante.
–-– 8.. –-
TAUX DE LA ROUPIE
A la date du 10 juillet 1986, le taux officiel
de la roupie, dans rlnde, était de 13 fr. 70.
LR Kttts Clfell WIWII
-o--
Le caïd a le sourire
Pachas et caïds marocains partaient pour
une promenade. Rue des Pyramides, devant
l'Office Marocain, les autocars bondés de
burnous blancs attendent. Sur le trottoir, voici
des midinettes qui mangent amoureusement
:des dragées.
Parie, dit l'une d'elles, que j'en offre
une au grand caïd qui nous regarde !
Fais-le donc, si tu oses!
Et la petite main de se tendre vers le
gland chef étonné. Salut silencieux et cour-
tois. L'homme de l'Atlas prend la dragée.
Nouveau salut, rire argentin.
Et sourire indulgent du caïd.
A Versailles
En arrivant au palais de Versailles, les
caïds marocains avaient cru tout d'abord que
c'était la demeure du président de la Répu-
blique. Un interprète leur expliqua rapide-
ment l'histoire de ces lieux augustes.
Si cette maison n'est plus habitée par
personne, observa l'un des caïds, pourquoi
nous y a-t-on conduits? Une maison vide ce
n'est pas beau à voir !
Et cette appréciation correspondait sans
doute au sentiment de tous, car, à partir de
cet instant, ils demeurèrent indifférents à tout
ce qu'on leur montrait. Seul, un opérateur
de cinéma, qui les attendait au Grand-Tria-
non, eut le don de les intéresser.
Il faut qu'il vienne au Maroc pour
« nous faire marcher sur les murs » ! deman-
dèrent-ils instamment.
On le leur promit.
Aux Halles
Jusqu'à présent, ce qui a le plus émer-
veillé les caïds, c'est le spectacle des Halles
à six heures du matin. Jamais ils n'auraient
imaginé qu'une ville pùt absorber tant de
victuailles de toute sorte.
Mais où sont donc les bourricots? ques-
tionna. l'un d'eux.
Car il ne pouvait supposer que, pour un
marché de cette importance, le concours
d'Aliboron ne fût pas indispensable.
De très bonne heure, les caïds, s'ils étaient
levés, verraient les bourricots attelés aux pe-
tites' voitures des chiffonniers.
Clients des sidis
Quatre magnifiques Marocains de la suite
du sultan sont entrés avant-hier, dans un
magasin de la rue de Rivoli et y ont fait de
nombreuses acquisitions, étonnantes par leur
diversité.
Ils ont acheté dix-sept montres en argent,
vingt-cinq bagues en argent, soixante cuillè-
res avec une vue de la Tour Eiffel, une
grosse de broches, trente paires de boutons
de manchettes, quinze pipes.
Après quoi ils s'en furent dans un café
voisin et étalèrent sur cinq guéridons leurs
multiples achats.
Et il s'en fallut do peu qu'ils prissent un
tapis qu'un marchand oriental, qui ne dou-
tait de rien, vint leur proposer à la terrasse.
Les origines de la Garde Noire
La garde noire du sultan, à proprement 1
parler, a son origine dans les « bokhans »
de Mouley Tsmaït, le sultan ami de
Louis XIV. Mais sans remonter aussi loin,
il faut se souvenir qu'en 1902, le caïd anglais
Mac Lean essaya d européaniser cette troupe
qu'il vêtit de rouge, à l'instar des mldals
britanniques, sans pouvoir la discipliner
beaucoup.
En 1007, un Allemand, von Ischudi,
chaussa les hommes de brodequins, et tâcha
vainement de leur apprendre le pas de l'oie.
Ce sont les instructeurs français qui, de-
puis le protectorat, ont fait, des soldats de
a garde, la troupe magnifique qu'on admi-
rera.
Il n'y a guère que les Français qui aient
réellement mené à bien l'instruction des trou-
pes indigènes, grâce à leur principe de vi-
vre mieux en contact avec leurs soldats.
41»
A Tanger
LVissem-bléo législative a approuvé la
proposition du Gouvernement espagnol :
remplacement du cordon douanier par un
versement à la zone espagnole, de 25 0/0
des recettes douanières du port de Tanger,
droits de consommation compris.
Plus de oOO employée de la régie des ta-
bacs se sont mis en grève, avant-hier 7
juillet pour protester contre le renvoi des
jeunes filles qui ont été remplacées par des
indigènes. Les grévistes ont orgwnisé une
manifestation et provoqué quelques désor-
dres.
-a**.
m. Maurice mue Ba France
---0-0--
Comme nous l'annonçons, d'autre part, M.
Maurice Viollette, débarqué hier à Marseille,
assistera le 15 juillet à l'inauguration de la
mosquée de Paris.
Le Gouverneur Général de l'Algérie
compte séjourner environ un mois en France.
Il réglera, d'accord avec le Gouvernement,
des questions importantes.
Au sujet des questions économiques de
l'Algérie, M. Maurice Viollette a déclaré à
la presse :
« En premier lieu, j'aurai à régler diffé-
rentes questions financières intéressant la
Banque d'Algérie. Nous examinerons ensuite
la question d'une importance capitale, du
prix du blé. La récolte en Algérie est médio-
cre, pour ne pas dire plus. Et il y aura lieu
de réglementer l'exportation du blé.
« Il nous faudra également réglementer
l'exportation du bétail algérien qui, passant
en Tunisie, va finalement en Tripolitaine.
« Nous aurons aussi à nous occuper des
répercussions '> de l'accord douanier espagnol
sur le commerce de l'Oranie. »
TAUX DE LA PIASTRE
9)
A la date du 10 juillet. 126 le taux oHlCiel
de la pinstre, A Saigon, était de 22 fr.
La paix au Maroc
--QoO--
La tache de Taza
I,'aviation, opérant le 10 juillet sur lo
front sur de la lache de Taxa, a accompli
hombanli'iiieiits et missions, tandis
que tes troupes (ln la 3" division se sont
portées en avant et ont occupé, en lin de
joui née, la ii^iiie Timezral, au sommet du
djebel Tanoul, Tizi M'Tantararl, Tizi
NTalTant, Taiilrouehl, Tizi alla Adrar,
Mou Mellal et Moulhib.
Si Mohamed llelkaeeni Azeroual, exécu-
tant nos conditions, est passé dans nus li-
gues avec ses biens, et a l'ait sa soumis-
SiOll, Cinq de ses lils ont transporté leur
eampoineiil. Ils ont fait leur soumission à
Rerkine. Mais les Heni Blin liais restent
dissidents. La djelilaa des Beni JaklJel est
il R< rkiite pour se .soumettre.
l/avialion signale que le nombre des
lentes visibles dans la tache de Taza dimi-
nue de plus en plus.
I.es opérations de pacification du Moyen-
Allas ont débuté par la réduction do la
lâche de Ticliehkoul. Kilos vont se poursui-
vre par la grande tache de Taza, qui a 200
kilomètres de périmètre. Los troupes char-
gées de celte opération sont sous la direc-
tion du général Hoichut et elles sont com-
mandées par le général nuMeuv.
Dans l'ensemble, l'ennemi, qui se rend
compte des puissants moyens mis en'eu-
Vre par nos cinq colonnes d'attaque, repli»;
ses fentes et ses froiipeaux vers les ré-
gions forestières des massifs centraux, ou
l'aviation tes a atteints par une centaine do
bombardements ayant produit un grand
effet matériel et n'oral.
Chez les Espagnols
D'après des renseignements de snuivo
indigène, les Espagnols éprouveraient cer-
taines diriicullés elle/, les Turkclt et les
Ueni Sodul qui font partie des Senhadja do
Srair.
L'accord franco-espagnol
Le général Primo de Hivern a quitté Ma-
drid hier soir par le Sud-Express, à desti-
na lion de la l'rance. Il est, accompagné do
NI. (li-
plomatique, et du colonel Ibanez, son aide
de camp.
A Ilendaye, le générât sera salué au
nom du Gouvernement français pnr le
sous-préfet do Bayonne. Il arrivera à Pa-
ris Ù. 22 h. 30.
Le général Primo do Rivera signera
mordi au Ouai d'Orsay, l'accord qui a été
conclu avant-hier au sujet du Maroc.
̃ -+4+
A la mémoire de Galliéni
Hiel' malin, pour le dixième anniversaire
de sa mort, Paris a re»;u de lu Ligue Mari-
time et Coloniale française lo monument
érigé par celle-ci, à la suite d'une souscrip-
tion publique, sur l'esplanade des Invali-
des.
Ainsi se trouve célébré par Paris celui
qui, appelé d'urgence le ^(> août wa au
poste péirilleux do son gouvernement mili-
taire, ranima par l'énergie et la décision
d'un ordre du jour de trois ligues l'espé-
rance d'une population angoissée, assura
sa défense, la débarrassa de l'étreinte ell-
nemie grùce à celte ingénieuse réquisition
de à.000 taxis qui apportèrent à l'armée
Maunoury J'appoint inespéré de :!II.OOO
hommes dispos et frais, et, par la Ligue
Maritime et Coloniale, celui qui, sorti de
Sainl-Cyr te 15 juillet lsTO, le jour même de
la déclaration de guerre, reliait cinq ans
plus tard le Sénégai au Niger, ouvrit à nos
colonnes la roule du Soudan, pacilia le Ton-
kin, et Ht do Madagascar la « Grande lie ».
La cérémonie en dépit de l'heure ma-
tinale à laquelle des rigueurs protocolaires
l'obligèrent à se dérouler lut digne en
tous points de la mémoire du grand soldat.
L rente-quatro drapeaux et sept étendards
ayant, appartenu aux régiments, aujour-
d'hui dissous, qui prirent part à la bataille
de l'Ouicq, montaient, au pied du monu-
ment, une garde toute frémissante de gloi-
re. Auprès d'eux veillaient deux compa-
gnies de coloniaux.
A 8 heures précises, le président de la
République, accompagné du général Las-
eon, prend place sur la tribune officielle.
Dans la tribune on remarquait MM. Léon
Perrier, ministre des Colonies ; le général
Guilkuimat, minisitre de la Guerre ; le co-
lonel Picot, sous-secrétaire d'Etat ; de Sel-
ves, président du Sénat ; Lord Crewo, am-
bassadeur de Girainde-lîretagne ; M. T. llcr-
rick, ambassadeur des Elale-ÏJnis : [u ma-
réchal Pétain, Pierre Godin, président du
Conseil municipal ; Paul Bonju, préfet de
la Seine ; Henry Chéron, Paul Doumer,
Klotz, Dausset, Paul Strauss, sénateurs ;
nuval-Arnollll, Uubaglia, députés ; de Pny.
mnigrc, E. Dcslnndrre, L. niotor, Louis
DelAol, Louis Aiietle, César Claire, E. Mas-
sard, BrBombes, conseillers municipaux -,
Mornin, préfet de police; A. Autrand et E.
Laurent, ancien préfets ; les généraux
Gouraud, gouverneur militaire de Paris ,
Dnhail, grand chancelier de la Légion
d'honneur : Nollet, ancien ministre : Debe-
nev, Pau, Derdoulat, Yonng, Lagme, Si-
mon, Aubin, Trousson ; les amiraux La-
enze et Mornny. M. \lnrl' Olivier, Gouver-
neur général de Madagascar, et un grand
nombre de personnalités coloniales dont
les principaux collaborateurs de Gallicni.
La famille du maréchal était représentée
par son fils M. Gaétan Galliéni.
nè.s que le voile qui recouvrait la statue
est tombé, les discours ont commencé. Ce
fut tout d'abord celui de M. Charles Cliau-
met qui. au nom de la Ligue Maritime et
Coloniale, a fait remise du monument ¡\ la
Ville de Paris.
Puis M. Pierre Godin, président du Con-
seil municipal de Pnris. n reçu le monn-
ment au nom de la Ville et retraça h,
grands traite la belle carrière du mardohol
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