Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-04-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1926 01 avril 1926
Description : 1926/04/01 (A27,N51). 1926/04/01 (A27,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970989
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
¡ UN AJmCLD PUBLIÉS PAR "ua ANNALES COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
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Pourquoi colonisons-nous ?
ABANDON? - VENTE? ASSOCIATION?
Des commentaires véhéments ont accueilli
Récemment le premier grand discours de M.
'Alexandre Varenne, Gouverneur Général de
rlDdocbine.
Au cours de son exposé, le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine citait parmi les solu-
tions d'un plus ou moins lointain avenir,
«Me préconisée notamment par deux de ses
Cédécesseurs à Hanoï, MM. Paul Beau et
bert Sarraut, soutenue par l'ancien am-
bassadeur de France à Tokio, Jules Har-
jnand, à savoir que l'Indochine se passerait
- jour de la tutelle française, mais n'en
aérait pas moins unie à la France par le
comble lien de l'intérêt et de l'affection.
Estimez-vous que la France a entrepris
uc œuvre si considérable tant au point de
vue social qu'au point de vue économique
Wu delà des mers pour arriver à ce but?
Quelques polémistes, parmi lesquels M.
Claude Farrère, se sont faits les ardents par-
tisans de la vente de certaines de nos co-
lonies à l'étranger pour payer des dettes
He guerre. Croyez-vous qu'au xx* siècle on
Eisse abandonner contre espèces sonnantes
aa Français installés là-bas depuis des gé-
nérations, tels nos frères des Antilles, ou des
Indigènes que nous sommes allés civiliser,
tels les Annamites ou les Hova, comme
Kouis XV lâcha le Canada et Napoléon la
J,ouisiane et la Floride ?
Devons-nous envisager, au contraire, qu'un
lour viendra où l'union des Français et des
Indigènes de plus en plus intimement scel-
Met permettra de considérer toutes les par-
celles du monde où flottent les frégates de
France comme des membres d'un même
laorps ayant les mêmes aspirations, le même
wdm?
(felles sont les questions que nous avons
posées à un certain nombre de personnalités.
Voici les premières réponses qui nous sont
parvenues :
M. F. FDçoia.Manal
ancien président du Conseil
Af. F. François-Marsal est venu de la fi
marne» à la politique. Au lendemain de la
rre, M. Alexandre Millerand, président
:t.. Conseil, l'appela. non parlementaire,
ytmçme ministre des Finances; élu sénateur
lM janvier 1931 dans le. Cantal} il accepta en
'fmn 1924 de constituer le ministère de liqui-
dation de la précédente législature.
On sait dans les milieux coloniaux la part
"daw qu'il prend à certaines grandes entre-
frises coloniales.
M. onsieur, Paris, le 30 mars 1926.
Monsieur,
Je vous remercie de la lettre que vous avez
bien voulu m'adresser.
J'estime que les colonies françaises font
partie de la nation au même titre que nos
ptus vieilles et nos plus chères provinces.
La formule de la République, une et indi-
visible, m'a toujours paru excellente, je ne
peux donc concevoir qu'on puisse songer à
abandonner telle île des Antilles ou tel ter-
lâtoire de l'Océan Indien, plus facilement
qu'on abandonnerait la Provence ou la Bre-
tagne.
Veuillez agréer, Monsieur, Assurance de
mes sentiments distingués.
F. François-Marssl.
Mme Lucie Delanae-Mardrua
Mme Lucie Delarue-Mardrus, auteur de
PApparition. du Pain blanc, de Graine au
IVent. de Marie fille-mère, de Tout l'amour,
Va La petite fille comme ça, n'est pas seule-
ment la « romancière » attachante que tout
if monde a lue. Hagiographe avec sa Sainte
(Ehérèse de Lisieux, elle est en outre journa-
listej poétesse (plusieurs de ses poèmes sont
simplement admirables) et conférencière. Na-
Iguère encore, A propos de Salammbé, elle cé-
lébrait les villes d'or en voyageuse qui a
'.IIWCOUP vu et bien su voir. Cette Nor-
mande aux yeux étrangement troublants, qui
làassa ses années d'enfance en Afrique 414
Nord et est restée toute imprégnée de son
ekarme, était particulièrement qualifiée pour
lavoir une opinion sur le « colonialisme ».
Voici cette opinion :
Je me demande pourquoi on nous parle au
passé de la traite des nègres, et avec tant de
désapprobation à l'endroit de nos ancêtres,
puisque, en 1926, on peut soulever la ques-
tion de « la vente d'une de nos colonies s.
Que le commerce soit fait au détail ou en
gros, c'est toujours le même trafic. Qu'on
vende un peuple entier ou des individus, le
marché n'en est pas moins passé, signé, con-
tresigné par les autorités responsables.
Les « colonies 9, ce mot qui fera frémir
les temps futurs, constitueraient-elles une
sorte de jardin d'acclimatation où les fau-
ves captés seraient représentés par des hu-
snains ?
J'ai assisté dernièrement au banquet offert
S Louis Bertrand, par toutes sortes de Socié-
tés, et j'y ai entendu, non sans surprise, des
discours bien édifiants. C'était moralement
le triomphe du complet-veston, cette lèpre
qui gagne l'univers. -
Louis Bertrand y a proclamé « qu'il n'y
avait pas deux façons d'être civilisé J. Cette
parole lapidaire est tout un programme dont
la vente des colonies semble l'aboutissement
logique.
Des indigènes, il n'a pas été question dans
ces discours. On y a parlé de « la plus gran-
de France » et des Romains, dont nous con-
tinuons fœuvre.
En termes vulgaires, cela se traduirait :
a Ote-toi de là que je m'y mette w.
Pas deux façons d'être civilisé ? Je crois
qu'il y en a plutôt trois ou quatre, heureuse-
ment.
Il m'a été raconté par un témoin que, der-
nièrement, au Maroc, les femmes de quelques
hommes politiques, invitées chez un grand
chef arabe, se sont comportées à peu près
comme si on les avait débarquées dans la
cage aux singes.
Après avoir bien ri au nez de leurs hôtes
et scandalisé le harem et le sélamleik par leur
tenue de boutiquières lâchées dans l'exotis-
me, elles ont été conviées avec leurs maris à
un repas servi à l'orientale. A un moment,
comme on reprenait le service à l'européenne :
- Enfin, s'écria Tune de ces dames, nous
allons donc cesser d'être chez les sauvages.
- Pardon, répondit le chef arabe qui par-
lait le français couramment, c'est mainte-
nant que nous sommes chez les sauvages.
Je n'ajouterai rien de plus à cette autre
parole lapidaire.
Lucie Maïue-Maidnis. «
M. Louis Bertrand
de l'Académie Française
M. Louis Bertrand que mettait en cause
Mme Lucie Delarue-M ardrus, dans la lettre
ci-dessus, n'a pas changé d'avis.
L'éminent académicien fait remonter au
Déluge - exactement « aux temps les plus
lointains du régime actuel » - l'esprit qui
inspire l'actuelle folitiaue coloniale de la
France. Et, pour lui, Victor Hugo demeure
« l'ancétre et prototype de l'Homme de gau-
che ».
Bien certainement, M. Louis Bertrand
montre un souci de réalisme patriotique taN-
quel on doit hommage. Mais il s'agit de sa-
voir où est le réalisme le plus profitable au
t'y-
183, rue de l'Université, VII..
30 mars 1926.
Mon cher Confrère,
Vous voulez bien me demander mon avis
sur un propos plus que léger, qu'aurait tenu
l'actuel Gouverneur de l'Indochine. Je ne
suis pas <»w courant de la question, mais j'ai
tout lieu de craindre, connaissant la menta-
lité de cette espèce de politiciens, que des pa-
roles imprudentes n'aient été lAcWes par lui.
Ces Messieurs, depuis les temps les plus loin-
tains du régime actuel, à commencer par Vic-
tor Hugo, l'ancêtre et prototype de l'Homme
de gauche, - ces Messieurs, tout en ayant
un sens très vif et très réaliste de leur inté-
rêt personnel, se laissent aller aux pires uto-
pies, dès qu'il s'agit de la France ou de l'in-
térêt public : cela ne compte pas, c'est de la
poésie ! Dans ce domaine-là, on peut se per-
mettre toutes les sottises du Credo démocra-
tico-maçonnique, comme si elles ne tiraient
pas à conséquence.
Bien entendu, si ce politicien improvisé
gouverneur a lâché l'ânerie qu'on lui prête,
je ne puis que m'en indigner avec vous.
Pour le cas Farrère, je serai moins caté-
gorique. Peut-être certains échanges, ou cer-
tains abandons seraient-ils possibles sans
trop de dommage pour la France. Mais, en
général, j'estime que sous aucun prétexte,
nous ne devons abandonner un seul pouce de
nos colonies.
D'autre part, vous espérez qu'un jour
viendra, où l'union des Français et des indi-
gènes permettra. En d'autres termes, vous
croyez, pour l'avenir, à des Dominions fran-
çais (idée assez voisine de celle que vous re-
prochez à M. Varenne). Mais il semble qu'en
cela on oublie toujours une chose essentielle :
c'est que les Dominions anglais sont consti-
tués par des colons anglo-saxons. Chez nous,
sauf en Algérie, nous n'avons nulle part de
colonies où l'on puisse constituer des Domi-
nions français à base de colonisation fran-
çaise, ou tout au moins européenne. Partout,
c'est l'indigène qui domine. Dans ce cas,
l'union avec la Métropole ne me parait pas
avoir d'autre garantie que la force.
Croyez-moi, mon cher confrère,
Votre bien cordialement dévoué,
Louis Bertrand.
M. Marcel Boulenger
M. Marcel Boulenger, le subtil écrivain, le
violent polémiste du Figaro, ne voit en l'oc-
currence qu'un problème politique. Mais sans
remonter comme M. Louis Bertrand. au Dé-
luge, je veux dire à la Révolution et à Victor
Hugo, le grand publiciste conservateur es-
time que toute la faute est au Cartel.
Nous publions son post-ftriptum, nous pet-
mettant de lui dire que nous n'avons Pas
l'habitude ici de tronquer les textes.
31 mars 1936.
Monsieur,
Le Cartel a mis la France en un tel état
de faiblesse et de misère que l'on pourrait
dès maintenant songer à vendre quelques co-
lonies parmi les plus lointaines. Nous n'avons
plus d'argent, plus de colons, plus ou pres-
que plus de bateaux, plus ou presque plus
d'armée, nos dettes nous écrasent.
Et pendant ce temps, les députés font de
la politique au Parlement, les radicaux-so-
cialistes s'unissent aux communistes. Oui,
vendre certaines colonies (s'il y a des ache-
teurs) serait plus intelligent que de se les
faire prendre.
Marcel Boulenger.
Mais veuillez, monsieur, publier ma ré-
ponse INTEGRALEMENT. Ou bien, jetez-
la au panier.
LE TANGER-FEZ
0-0-
Par l'accord franco-allemand du
Kjk 4 novembre 1911, lacté d'Algési-
ras se trouvait modifié sur un point
très important. Au nom du principe d'éga-
lité économique de tous les Peuples au Maroc,
aucune voie ferrée ne pouvait être construite
sur le territoire marocain avant que le port
neutre de Tanger ne fût relié à Fez, capi-
tale religieuse et commerciale* du Protecto-
rat. L'Espagne et la France devant assurer
en commun cette liaison, une compagnie
franco-espagnole fut créée en 1913, mais ne
réussit à se constituer effectivement que le
26 juin 1916.
Déjà, à ce moment, le résident général au
Maroc, considérant que les traités avec VAl-
lemagne étaient devenus caducs, fil aban-
donner, provisoirement, les études commen-
cées et se consacra à la création de voies fer-
rées militaires, à écartement de 0,60, dont
l'intérêt stratégique était évident. C'est à
partir de cette époque que le commandant
Burseaux, directeur des chemins de fer mi-
litaires au Maroc, mit à exécution le tracé
étudié par Vingénieur Séjourné, conseil de
la future Compagnie des chemins de fer ma-
rocains, et bientôt, sous un effort de prodi-
gieuse activité, le rail se déroula de Rabat à
Oudjda, par Meknès et Fes, sur un déve-
loppement de plus de 600 kilomètres.
La mise en sommeil du Tanger-Fez, conse-
quence de la guerre, fut attribuée à des des-
seins obscurs de prédominance française au
Maroc. Comment ne pas être frappé, disait-
on, du tort immense que devait causer au
port de Casablanca, alors en plein dévelop-
pement, une voie ferrée qui, en une dizaine
d'heures, amènerait à Tanger. lui-même à
deux ou trois heures du continent européen,
des passagers et des marchandises promis à
la voie de mer, au départ de Casablanca 1
Est-il besoin dune longue explication pour
montrer l'avantage qu auront toujours les
marchandises du Maroc occidental à se faire
charger au grand port marocain, si heureuse-
ment construit malgré les conditions adver-
ses 1 Quant aux passagers, les inconvénients
inhérents à tout trajet international les con-
duiront en France soit par la voit directe de
mer, soit par Oran. Le chemin de fer de Fe,
à Tanger n'en demeure pas moins un ins-
trument de progrès de nature à faciliter et à
augmenter les relations de l'Espagne avec le
Maroc, tout en unifiant les communications
intermarocaines.
Quant à l'argument tiré du désir qu'a VAn-
gleterre de retarder l'exécution de la voie
ferrie pour conserver la maîtrise du détroit,
il apparaît d'autant moins fondé que cette
voie est en pleine exécution et que les trains
y circulent déjà sur plus de la moitié de son
parcours. Pour l'instant, 157 kilomètres sont
en exploitation ou à la veille de l'être. Sur
200 kilomètres situés en zone française, di-
vers tronçons ont été livrés au trafic depuis
1923 et le public est admis dans les trains
depuis Fez jusqu'au Lebou qu'il traverse
à Souk-el-Djemaa, en touchant successive-
ment Meknès et Petitjean. La voie est posée
sur les 15 kilomètres de la section, tangéroi-
se. Dans la zone espagnole, on est un peu
Plus en retard. Sauf à El Ksar et Kébor où
les travaux sont à peu près terminés sur une
vingtaine de kilomètres, il Wv a guère que les
travaux d'infrastructure qui soient achevés.
Il reste environ 70 kilomètres de rails à pla-
cer. Ce sera fait d'ici la fin de l'année, car
on espère pouvoir y masser toute la main-
d'oeuvre laissée disponible par l'achèvement
du reste de la ligne.
Il y a donc tout lieu d'espérer que la mise
en exploitation du Tanger-Fez sera défini-
tive au cours de 1927.
J. Gau.
Sénateur d'Oran.
M. VMMK Visite reme SHIUKrM 1
Le Gouverneur général, de retour de la
Conférence Nord-Africaine de Tunis, et
après quelques jours de repos, a décidé de
poursuivre son enquête sur les Territoires
du Sud, c'est-à-dire les régions algéro-salta-
riennes.
M. Viollette vient donc de quitter Alger,
se rendant dans VExtrême-Sud Oranais,
jusqu'à Adrar, c'est.à-dire jusqu'à la limite
habitée du Sahara occidental. Il reviendra
par Colomb-Béchar. Au cours de son
voyage, le Gouverneur s'occupera tout par-
ticulièrement de la question des liaisons
sahariennes qui a tqit l'objet, comme l'on
sait, à la dernière Conférence Nord-Afri-
caine, d'un examen spécial et détaillé.
(Par dépche.)
la LIIUE lEI BMiïS K L'MMME
El MUNIE Il mm
–KH>–
Le Comité central de la Ligue des Droits
de l'Homme vient d'envoyer en Afrique du
Nord une délation qui s'informera des
problèmes et fera une tournée de propagande.
M. Victor Rasch, vice-président, visitera
l'Algérie, et M. -Henri fGuernut, secrétaire
général parcourra la Tunisie. Tous deux se
rencontreront, les 6 et 7 avril, au Congrès
de l'Afrique du Nord qui aura lieu A Alger.
Rappelons que M. Bouglé, vice-président
fait en même temps, au nom de la Ligue,
un voyage d'étude et de propagande au
Maroc.
AU SENAT
---0-0--
DANS LES COMMISSIONS
Les assurances sociales en Algérie
Lu Coin m ission Béiuiloriule d'y Com-
merce, de l'industrie et du TravUlI, a en-
tendu la lin du rapport de M. Jacques Du-
roux, sénateur d'Alger, sur le projet rela-
tif aux ussurunce8 sociales.
EUe a, en principe approuvé les conclu-
sions de son rapporteur qui modilicnt, sur
certains points, les dispositions adoptée.
par la Commission de l'hygiène.
gllc a notamment décidé :
1° De disjoindre les urticles du iprojet qui
concernent russurance-chônnage ;
2° De olllprelldrc, tout au moins dans
rassurunce-invulidité les ouvriers de
moins de 10 uns ;
30 D'autoriser lu Bunque d'Algérie, à
l'exemple de la Bunque de France, à rece-
voir des dépôts provenunt de cotisations
versées par les employeurs et assurés ;
4° De suppriimcr le droit de citation di-
recte devunt les tribunaux des employeurs
par les assurés ;
60 D'apporter certaines modifications Jiu
Conseil supérieur des Assurances sociales.
Sur ce point, Ja commission a émis le vœu
que.l'Algérie suit représentée dans ce Con-
seil.
M. Jacques Duroux a déposé son avis sur
le bureau de la Haute-Assemblée.
A LA CHAMBRE
00
- PROJET DE RESOLUTION
Le corps de santé des troupes coloniales
Dans un projet de résolution, M. Diagne,
président de la Commission des colonies et
député du Sénégal, invite le Gouvernement
à prendre toutes dispositions utiles en vue
d'adopter sans délai le statut du corps de
santé des troupes coloniales aux multiples
fonctions qui leur sont dévolues en France,
aux colonies et à l'étranger.
Il appuie sa proposition sur ce fait que,
depuis quarante années, les médecins mili-
taires de la marine d'abord, ensuite ceux
des troupes coloniales, ont supporté à peu
près seuls la charge de la protection de la
santé publique des services hospitaliers et
d'assistance et des services des troupes, le
personnel médical civil étant notoirement
insuffisant en nombre.
: Pour sauver l'ensemble du système médi-
cal, il est urgent d'adopter des mesures
propres à redresser et à élargir celui des
deux organismes qui en constituent l'arma-
ture.
Mais, pour obtenir ces résultats, il est
indispensable :
Io De fixer les attributions de ces mé-
decins : attributions à la fois militaires et
civiles qui donnent à leur corps un carac-
tère mixte d'ordre général et qu'il est d'un
intérêt supérieur de conserver ; attributions
concernant :
al Lf service des établiîssements hOBplta-
liers du service général aux colonies qui ne
sont point, comme le définissait l'article
320 du texte de discussion de la loi de finan-
ces de 1925, des hôpitaux militaires, mais
bien des établissements mixtes ouverts aux
malades de toutes catégories : militaires,
fonctionnaires, colons, indigènes ;
h) Lr fonotionnmront dos services d'hy-
giène, de police sanitaire, de protection de
la santé publique ;
r) m coopération la plus importante nu-
mériquement aux services d'assistance mé-
dicale indigène ;
2° D'étudier si, étant donné le rôle consi-
dérable qu'ils doivent jouer dans l'organi-
sation des services d'hygiène - prophy-
laxie et assistance - une formule ne se-
rait pas à trouver liant le corps de santé
plus étroitement à l'Administration du mi-
nistère des Colonies ou, du moins, réunis-
sant sous une même autorité l'administra-
tion des officiers de ce corps servant en
France, aussi bien qu'aux colonies :
3° D'augmenter ses effectifs - par étapes
successives, en toutes proportions utIles.
aux fonctions qui lui seront dévolues, tant
en France qu'aux colonies (effectifs médi-
caux, pharmaceutiques) d'officiers d'ad-
ministration et d'infirmiers.
Aussi, M. Diagne, soucieux de réorgani-
ser le corps de santé des troupes colonia-
les et l'augmentation importante de ses ef-
fectifs, propose le texte suivant :
« La Chambre invite le Gouvernement a
prendre d'urgence toutes dispositions utiles
en vue de mettre le personnel du corps de
santé des troupes coloniales en mesure
d'assurer, dans des conditions de nombre,
de sécurité et d'organisation adéquats ou
rôle qu'il joue, des fonctions de tout ordre
dans les colonies, pays de protectorat et
zones d'influence.
DANS LES COMMISSIONS
Commission de l'Armée
A la réunion de mardi dernier, le prési-
dent el., la Commission de l'Armée a pris
ilote du d'rtpôt par M. Pninlevé dos rensei-
gnements officiels sur le Maroc et la «Syrie,
et sur les pertes subies pendant l'hivcr sur
1"8 divers WiéAlres d'opérations extérieurs.
AMENDEMENT
La Chambre a adopta liirr l'article
7!t du projet de redressement, financier qui
institue une « luxe oiviqun ». L'abibé l.e-
miro a développé un amendement tendant
fi faire remettre une varie de « devoir ci-
vique » i1! tonte personnela présente taxe, apportera au Trésor une
iNtnfri.bntion volontaire iminima de 20 fr.
l.'nbbA 1 .entire a insisté pour que cette
disposition soit également applicable aux
eMonies el dans les pavs de protectorat « où
i' a des millions d'indigènes qui appor-
teront volontiers leur petite eontribution
! i Franco et qui se sentiront encore plus
Français lorsqu'ils «liront consenti un sa-
crifice pour la Patrie ».
Cet amendement a été adopté à majns
I I levées.
Dépêches de l'Indochine
Les manifestations de Saïgon
Les groupements extrémistes à Saigon,
voulant exploiter à leur profil l'agitatiun
indigène provoquée par L'amvée du Leader
annamite Dui-Quana-Chieu ont publié le
premier numéro d'un journal en langue
française Le Jeune Annam, contenant des
appels à l'insurrection, et ont fait distri-
buer des tracts bolcheviste..
Le Parquet a ouvert aussitôt une instruc-
tion qui aboutit à t'arrestation du gérant
et des rédacteurs du journal, De je an de
la llalie, NYlJuen, An Ninh et Lam-Hiep-
C'wu. - -- -
L arrivée d Saigon de l Amboise, mer-
credi, à dix heures, ayant à bord l'anna-
mite naturalisé Bui-Quang-Chleu, était at-
tendue par une foule de plusieurs milliers
d'annamites convoqués par certains orga-
nes locaux. Une contre-manifestation orga-
nisée sous les auspices du groupement de
résistance récemment créé réunit 3 à 1
Français dont une partie sifflèrent et huè-
rent Bui-Quang-Chieu sur son passage. Les
forces de police réussirent à maintenir les
contre-manifestants et à éviter une colli-
sion avec iba population indigène qui, d'ail-
leurs, garda un calme compLet.
Les fournaux de Sargon commentent la
réunion du 25 mars en l'honneur du leader
annamite Bui-Quang-Chieu de retour de
France. L'Opinion dit : « Une ère nouvelle,
une ère d'amitié, de confiance réciproque
s'est ouverte hier aux acclamations de 5.000
allnamites ». La (;fu't'rotièrc, dans un arti-
cle intitulé « L'Entente et la Concorde, j'en
suis Il, se félicite des propos tenus à la réu-
nion du 25 et demande à la population fran-
çaise d'ottblier les polémiques passées et
de se rallier à une politique de loyale col-
laboration Iranco-unnamite préconisée par
Bui-Quang-Chieu.
Illltan-Cltii it- l'ri Pt li, est décédé à Saigon le
24 courant, des suites d'une longue ma-
ladie.
(Par dépêche Indopacifi.)
Retour
Le Gouverneur Cognacq est rentré à Saï-
gon le 29 mars, venant de Hanoi par la
voie de terre.
mie de terre.. (Par dépêche.)
L'opium
fin accord vient d'être conclu entre le
Gouvernement général de ltlndochi et le
Gouvernement des Indes britanniques, au
sujet des achats d'opium qui, désormais,
seront centralisés dans les Indes, par l'Adr
ministratton de ces possessions. Le Gouver-
nement des Indes ne laissera plus sortir
d'opium à destination de l'Indochine ou de
tous autres pays d'Extrême-Orient, en de-
hors des ventes effectuées par lui ou avec
son autorisation.
(Par dépêche.)
A L'ÉLYSÉE
----0-0-
Le Président de la République a reçu le
prince Ving Tuy, qui a été intronisé récem-
ment comme empereur d'Annam, sous le
nom de Bao Daï. Le jeune prince, revenu
en France, comme on sait, pour continuer
ses études, était accompagné de M. Charles,
résident supérieur honoraire des colonies.
Le cours du riz
--0-0--
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 Brisures 109 70
Riz n° 2, 40 Brisures 104 70
Hioz no 2, 50 Brisures 100 20
Brisures in.°* 1 et 2 N5 »
Brisures noi-3 et 4 71 50
Farines 31 30
Paddy Vinh-Long 59 50
Paddy Go-Cong *>2 Il
Paddy Baix£\¡u..,.-.. 60 »
Paddy Bac-Lieu 01 Il
Coprah (les 100 Jtidios) 17 50
(Par dépéche Indopacifi.)
HAIPHONG
(Cours moyen de la semaine précédente
fob Haïphong-France en piastres par 100
kilos) :
Biz Tonkln, sans Brisures incoté
Riz Tonkin. 15y25 Brisures 12 50
Hiz Tonkin, 25/35 Brisures 12 »
Brisures n° 1 incoté
Brisures tillg 1 et 2 àncoté
Maïs hlnne "," incoté
Maïs TOUX.,. 0 20
Bicin ,..,.,., ,--. incoté
-, (Par défèche Indopacifi.)
LA STATUE DE GALLIÉNI
--0-0--
Parmi les rapports municipaux lus à la
tribune du Conseil muniopul de Paris,il y a
lieu de signaler celui de M.Balignon, qui fait
décider que la statue du maréchal Callioni
s'élèvera sur l'esplanade des Invalides,
dans l'axe dp la rue de fl niversité.
-0 -
L'attentat centre M. Richard
ancien gouverneur de la Martinique
on
Mo Robert Lnzunck, avocat 1\ la Cour
de Paris, s'est embanqué aujourd'hui à
Bordeaux, ià bord du Pellenn-de-la-Tou-
che. pour la Martinique.
11 va défendre devant les assises de la
colonie le fils du conseiller général des
F.tages, qui, à Fort-de-France, tira cinq
coups de revolver sur l'ancien gnuvcr-
neur. M. Bi-dhard, à boni du paquebot qui
devait ramener ce dernier on France.
TAUX DE LA PIASTRE
I.t' :O mA!':;, \(' la\lx (II' la pin--"',' i\ aïg()n
était le suivant .>ur : Pu lis T.T.. 1<).70 ; Vue,
16.75.
La mission de M. Steeg
-
M. Arlislide Briand a signé hier soir urir
décret renouvelant la mission temporaire-
de M. Steeg rit qualité de < ommissair : ré-
sident général de la République française
au Maroo.
.----
Au quai d'Orsay
----Q-O-
Notre politique marocaine
Mardi dernier, au quai d'Orsay, MM.,
Briand, Painlevé, Steeg, le maréchal Pétain
et le général George, réunis en conseil, se
sont occupés d'Abd-el-Krim, de ses menaces
d'agression.
Après avoir constaté que les territoires de
l'Ouergha qui avaient été perdus ont été re-
pris, on a dû reconnaître que les choses sont
moins avancées du côté de Taounat, mais, là
aussi, des symptômes certains laissent pré-
voir une volte-face prochaine des tribus en-
core hésitantes.
Au total, Abd-el-Krim, s'il tente prochaine-
ment une offensive, trouvera un terrain in-
finiment moins favorable que l'été dernier.
Le chef rifain s'en rend certainement compte
et c'est pourquoi, tout récemment encore, il
s'est montré particulièrement curieux de con-
naître officieusement les conditions de paix
élaborées de commun accord par la France
et l'Espagne à la conférence de Madrid.
Voici la déclaration de lundi à la Cham-
bre de M. Briand, qui a nettement posé la
question :
Des négociations de paix franches et loya-
les, par des plénipotentiaires qUILlillés, il ne
dépend que des Hifains de les engager. Un ar-
mistice sur la totalité du front et non sur une
faible partie ? Ulli. Ils n'ont qu'à le proposer.
Nos oreilles sont ouvertes. Il ne dépend que
d'eux d'uvoir la paix avec des garanties pour
eux et pour nous.
Ce sont ces éventualités qui ont vraisem-
blablement été étudiées au cours de la con-
férence qui s'est tenue au Quai d'Orsay.
Eventualité de paix si Abd-el-Krim se décide
finalement à entrer officiellement en pour-
parlers. Eventualité de nouvelle campagne
dans le Rif, s'il nous menace et s'obstme
dans ses chimères de domination.
IMVBIIII J la connrence nord uricaim
-0..0.-
Sur la proposition de M. Lucien Saint la
Conférence a adressé au Gouvernement le
vœu ci-dessous concernant la viticulture
tunisienne :
La Conférence, constatant avec inquiétude la
tendance qui se manifeste à limiter l'importa-
tion des produits nord-africains en France, au
risque de compromettre le développement éco-
nomique de l'Afrique du Nord, que la France &
intérét à encourager.
Hoconnaissant du reste qu'il est de l'intérêt
commun de la Métropole et de l'Afrique fran-
çaise de réagir contre l'exagération des cultu-
res susceptibles de conduire à une ruineuse sur-
prodnrtion.
Mais constatant qu'on ne pourra inciter aux
culturos de remplacement que s'il y a certitude
pour les c.ch'ns que ces cultures ne seront pas
elles-mêmes menacées par des mesures d in-
terdiction.
Considérant, d'autre part, que spécia'emjnl
dans l':-.IH'I' de la viticulture tunisienne, il
s agit de quantités intimes par rapport flux
productions de la Métropole et de l'Algérie.
Attire tout pYrtiuulièrtMnont l'attention d*
gouvernent d sur le sort des colons qui se-
raient exposés a la ruine par des mesures dis.
cutables en droit, et qui se verraient contraints
a abandonner leurs propriétés 1"1\' le plus
grand prejuduv ,!l':- inléréts moraux et maté-
1 rtels tic la Fnni..• en Tunisie.
Touristes Princiers en Alotrie
--0-0..-
Son Altesse Royale Charlotte, grande-du-
chesse de Luxembourg, qui est accompagnée
par son mari, le prince de Luxembourg, et son
beau-frère, le prince Sixte de Bourbon-Parme,
est arrivée hier après-midi à Alger par le pa-
quebot Gouvemeltr-Général-Chanzy,
Elle partira demain pour Oran, Oudjda et
Figuig, commençant ainsi une belle randonnée
vers le Sahara, qui la conduira à I îmimoun,
El Golea et Ghardaia, d'où elle reviendra vers
Alger par Laghouat et Boghar.
A son arrivée. la grande-duchesse a été sa-
luée par M. Dubief, secrétaire général du
Gouvernement Général. représentant le Gou-
verneur Général, M. Viollette. actuellement
en tournée d'inspection dans les territoires du
Sud.
Le groupe princier, qui s est adjoint une
amie. Mme Taponier, et deux artistes-peintres
américains, Mathew Beecher et Kiddel, fera
en Afrique du Nord et au Sahara une randon-
née de cinq semaines.
EN TRIPOLITAINE
Le voyage de M. Mussolini
Lorsque M. Mussolini, dans peu de. jours»
partira pour son voyage en Ti ipolitame, il
traversera la Môditenanée a hord d'un na-
vire de guel l e qui sera es.l té de qum/.C
unités. Celte escadre quiil' i.'i le 7 avili
la Spe/zia ; elle embarquera M. Mussolini
à Ostio "U à (iacte et arrivera à Tripoli le
Il avril. Pendant le parcours, les navires
accompliront d''s exercice* de tir et d at-
taque. M. Mussolini quittera l'Afrique U: 1T>
avril. L'escadre, aussitôt rentrée en Italie
partira a destination de Malte, où elle arri-
vera le 20 avril. Klle rendra visite t'es-
radie anglaise cl restera a Malte jnsqu a !
*>i avril.
Le Chef du ( iouvcrneineiil italien, ù son
arrivée à Tripoli. îiiuuguri ra le >. ( ongi és
national agricole colonial • qui se tiendra
à ,-•• iinineiit dans le l < i ; t d intensi-
fier ta colonisation agricole en "napolitaine
et i-n < A renaique. avec des immigrants ita-
liens. Des groupements italiens résidant en
Tunisie et en Algérie sont convoques cette
occasion. Plusieurs colons italiens établis
en Tunisie comptent se rendre i\ Tripoli
pour participe!- à main estatinns.
Les Annales Coloniales
es nna es. ""nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
¡ UN AJmCLD PUBLIÉS PAR "ua ANNALES COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
%mJUÊmmm*Rir\*mntuâtwtmu ̃̃̃ Pwi–è/–l^àwi»4|nini ĩ NIWW
DIRECTEURS : MARCEL RUEDÊL et L.-G. THÉBAULT
liliiÉH a kimmutnlm s 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Tttphne ; UHJfRI 11-17
U a ts I atli S Mit
a.O:.E y$ -$ France et Colonus. 80 • 46 » M •
Mu n 11 Etranger ISO* Il.
on «fabonn* 4ua l*w Ut !̃>!»̃ è* pii>i «t tkmm lw prMpw llbulm
Pourquoi colonisons-nous ?
ABANDON? - VENTE? ASSOCIATION?
Des commentaires véhéments ont accueilli
Récemment le premier grand discours de M.
'Alexandre Varenne, Gouverneur Général de
rlDdocbine.
Au cours de son exposé, le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine citait parmi les solu-
tions d'un plus ou moins lointain avenir,
«Me préconisée notamment par deux de ses
Cédécesseurs à Hanoï, MM. Paul Beau et
bert Sarraut, soutenue par l'ancien am-
bassadeur de France à Tokio, Jules Har-
jnand, à savoir que l'Indochine se passerait
- jour de la tutelle française, mais n'en
aérait pas moins unie à la France par le
comble lien de l'intérêt et de l'affection.
Estimez-vous que la France a entrepris
uc œuvre si considérable tant au point de
vue social qu'au point de vue économique
Wu delà des mers pour arriver à ce but?
Quelques polémistes, parmi lesquels M.
Claude Farrère, se sont faits les ardents par-
tisans de la vente de certaines de nos co-
lonies à l'étranger pour payer des dettes
He guerre. Croyez-vous qu'au xx* siècle on
Eisse abandonner contre espèces sonnantes
aa Français installés là-bas depuis des gé-
nérations, tels nos frères des Antilles, ou des
Indigènes que nous sommes allés civiliser,
tels les Annamites ou les Hova, comme
Kouis XV lâcha le Canada et Napoléon la
J,ouisiane et la Floride ?
Devons-nous envisager, au contraire, qu'un
lour viendra où l'union des Français et des
Indigènes de plus en plus intimement scel-
Met permettra de considérer toutes les par-
celles du monde où flottent les frégates de
France comme des membres d'un même
laorps ayant les mêmes aspirations, le même
wdm?
(felles sont les questions que nous avons
posées à un certain nombre de personnalités.
Voici les premières réponses qui nous sont
parvenues :
M. F. FDçoia.Manal
ancien président du Conseil
Af. F. François-Marsal est venu de la fi
marne» à la politique. Au lendemain de la
rre, M. Alexandre Millerand, président
:t.. Conseil, l'appela. non parlementaire,
ytmçme ministre des Finances; élu sénateur
lM janvier 1931 dans le. Cantal} il accepta en
'fmn 1924 de constituer le ministère de liqui-
dation de la précédente législature.
On sait dans les milieux coloniaux la part
"daw qu'il prend à certaines grandes entre-
frises coloniales.
M. onsieur, Paris, le 30 mars 1926.
Monsieur,
Je vous remercie de la lettre que vous avez
bien voulu m'adresser.
J'estime que les colonies françaises font
partie de la nation au même titre que nos
ptus vieilles et nos plus chères provinces.
La formule de la République, une et indi-
visible, m'a toujours paru excellente, je ne
peux donc concevoir qu'on puisse songer à
abandonner telle île des Antilles ou tel ter-
lâtoire de l'Océan Indien, plus facilement
qu'on abandonnerait la Provence ou la Bre-
tagne.
Veuillez agréer, Monsieur, Assurance de
mes sentiments distingués.
F. François-Marssl.
Mme Lucie Delanae-Mardrua
Mme Lucie Delarue-Mardrus, auteur de
PApparition. du Pain blanc, de Graine au
IVent. de Marie fille-mère, de Tout l'amour,
Va La petite fille comme ça, n'est pas seule-
ment la « romancière » attachante que tout
if monde a lue. Hagiographe avec sa Sainte
(Ehérèse de Lisieux, elle est en outre journa-
listej poétesse (plusieurs de ses poèmes sont
simplement admirables) et conférencière. Na-
Iguère encore, A propos de Salammbé, elle cé-
lébrait les villes d'or en voyageuse qui a
'.IIWCOUP vu et bien su voir. Cette Nor-
mande aux yeux étrangement troublants, qui
làassa ses années d'enfance en Afrique 414
Nord et est restée toute imprégnée de son
ekarme, était particulièrement qualifiée pour
lavoir une opinion sur le « colonialisme ».
Voici cette opinion :
Je me demande pourquoi on nous parle au
passé de la traite des nègres, et avec tant de
désapprobation à l'endroit de nos ancêtres,
puisque, en 1926, on peut soulever la ques-
tion de « la vente d'une de nos colonies s.
Que le commerce soit fait au détail ou en
gros, c'est toujours le même trafic. Qu'on
vende un peuple entier ou des individus, le
marché n'en est pas moins passé, signé, con-
tresigné par les autorités responsables.
Les « colonies 9, ce mot qui fera frémir
les temps futurs, constitueraient-elles une
sorte de jardin d'acclimatation où les fau-
ves captés seraient représentés par des hu-
snains ?
J'ai assisté dernièrement au banquet offert
S Louis Bertrand, par toutes sortes de Socié-
tés, et j'y ai entendu, non sans surprise, des
discours bien édifiants. C'était moralement
le triomphe du complet-veston, cette lèpre
qui gagne l'univers. -
Louis Bertrand y a proclamé « qu'il n'y
avait pas deux façons d'être civilisé J. Cette
parole lapidaire est tout un programme dont
la vente des colonies semble l'aboutissement
logique.
Des indigènes, il n'a pas été question dans
ces discours. On y a parlé de « la plus gran-
de France » et des Romains, dont nous con-
tinuons fœuvre.
En termes vulgaires, cela se traduirait :
a Ote-toi de là que je m'y mette w.
Pas deux façons d'être civilisé ? Je crois
qu'il y en a plutôt trois ou quatre, heureuse-
ment.
Il m'a été raconté par un témoin que, der-
nièrement, au Maroc, les femmes de quelques
hommes politiques, invitées chez un grand
chef arabe, se sont comportées à peu près
comme si on les avait débarquées dans la
cage aux singes.
Après avoir bien ri au nez de leurs hôtes
et scandalisé le harem et le sélamleik par leur
tenue de boutiquières lâchées dans l'exotis-
me, elles ont été conviées avec leurs maris à
un repas servi à l'orientale. A un moment,
comme on reprenait le service à l'européenne :
- Enfin, s'écria Tune de ces dames, nous
allons donc cesser d'être chez les sauvages.
- Pardon, répondit le chef arabe qui par-
lait le français couramment, c'est mainte-
nant que nous sommes chez les sauvages.
Je n'ajouterai rien de plus à cette autre
parole lapidaire.
Lucie Maïue-Maidnis. «
M. Louis Bertrand
de l'Académie Française
M. Louis Bertrand que mettait en cause
Mme Lucie Delarue-M ardrus, dans la lettre
ci-dessus, n'a pas changé d'avis.
L'éminent académicien fait remonter au
Déluge - exactement « aux temps les plus
lointains du régime actuel » - l'esprit qui
inspire l'actuelle folitiaue coloniale de la
France. Et, pour lui, Victor Hugo demeure
« l'ancétre et prototype de l'Homme de gau-
che ».
Bien certainement, M. Louis Bertrand
montre un souci de réalisme patriotique taN-
quel on doit hommage. Mais il s'agit de sa-
voir où est le réalisme le plus profitable au
t'y-
183, rue de l'Université, VII..
30 mars 1926.
Mon cher Confrère,
Vous voulez bien me demander mon avis
sur un propos plus que léger, qu'aurait tenu
l'actuel Gouverneur de l'Indochine. Je ne
suis pas <»w courant de la question, mais j'ai
tout lieu de craindre, connaissant la menta-
lité de cette espèce de politiciens, que des pa-
roles imprudentes n'aient été lAcWes par lui.
Ces Messieurs, depuis les temps les plus loin-
tains du régime actuel, à commencer par Vic-
tor Hugo, l'ancêtre et prototype de l'Homme
de gauche, - ces Messieurs, tout en ayant
un sens très vif et très réaliste de leur inté-
rêt personnel, se laissent aller aux pires uto-
pies, dès qu'il s'agit de la France ou de l'in-
térêt public : cela ne compte pas, c'est de la
poésie ! Dans ce domaine-là, on peut se per-
mettre toutes les sottises du Credo démocra-
tico-maçonnique, comme si elles ne tiraient
pas à conséquence.
Bien entendu, si ce politicien improvisé
gouverneur a lâché l'ânerie qu'on lui prête,
je ne puis que m'en indigner avec vous.
Pour le cas Farrère, je serai moins caté-
gorique. Peut-être certains échanges, ou cer-
tains abandons seraient-ils possibles sans
trop de dommage pour la France. Mais, en
général, j'estime que sous aucun prétexte,
nous ne devons abandonner un seul pouce de
nos colonies.
D'autre part, vous espérez qu'un jour
viendra, où l'union des Français et des indi-
gènes permettra. En d'autres termes, vous
croyez, pour l'avenir, à des Dominions fran-
çais (idée assez voisine de celle que vous re-
prochez à M. Varenne). Mais il semble qu'en
cela on oublie toujours une chose essentielle :
c'est que les Dominions anglais sont consti-
tués par des colons anglo-saxons. Chez nous,
sauf en Algérie, nous n'avons nulle part de
colonies où l'on puisse constituer des Domi-
nions français à base de colonisation fran-
çaise, ou tout au moins européenne. Partout,
c'est l'indigène qui domine. Dans ce cas,
l'union avec la Métropole ne me parait pas
avoir d'autre garantie que la force.
Croyez-moi, mon cher confrère,
Votre bien cordialement dévoué,
Louis Bertrand.
M. Marcel Boulenger
M. Marcel Boulenger, le subtil écrivain, le
violent polémiste du Figaro, ne voit en l'oc-
currence qu'un problème politique. Mais sans
remonter comme M. Louis Bertrand. au Dé-
luge, je veux dire à la Révolution et à Victor
Hugo, le grand publiciste conservateur es-
time que toute la faute est au Cartel.
Nous publions son post-ftriptum, nous pet-
mettant de lui dire que nous n'avons Pas
l'habitude ici de tronquer les textes.
31 mars 1936.
Monsieur,
Le Cartel a mis la France en un tel état
de faiblesse et de misère que l'on pourrait
dès maintenant songer à vendre quelques co-
lonies parmi les plus lointaines. Nous n'avons
plus d'argent, plus de colons, plus ou pres-
que plus de bateaux, plus ou presque plus
d'armée, nos dettes nous écrasent.
Et pendant ce temps, les députés font de
la politique au Parlement, les radicaux-so-
cialistes s'unissent aux communistes. Oui,
vendre certaines colonies (s'il y a des ache-
teurs) serait plus intelligent que de se les
faire prendre.
Marcel Boulenger.
Mais veuillez, monsieur, publier ma ré-
ponse INTEGRALEMENT. Ou bien, jetez-
la au panier.
LE TANGER-FEZ
0-0-
Par l'accord franco-allemand du
Kjk 4 novembre 1911, lacté d'Algési-
ras se trouvait modifié sur un point
très important. Au nom du principe d'éga-
lité économique de tous les Peuples au Maroc,
aucune voie ferrée ne pouvait être construite
sur le territoire marocain avant que le port
neutre de Tanger ne fût relié à Fez, capi-
tale religieuse et commerciale* du Protecto-
rat. L'Espagne et la France devant assurer
en commun cette liaison, une compagnie
franco-espagnole fut créée en 1913, mais ne
réussit à se constituer effectivement que le
26 juin 1916.
Déjà, à ce moment, le résident général au
Maroc, considérant que les traités avec VAl-
lemagne étaient devenus caducs, fil aban-
donner, provisoirement, les études commen-
cées et se consacra à la création de voies fer-
rées militaires, à écartement de 0,60, dont
l'intérêt stratégique était évident. C'est à
partir de cette époque que le commandant
Burseaux, directeur des chemins de fer mi-
litaires au Maroc, mit à exécution le tracé
étudié par Vingénieur Séjourné, conseil de
la future Compagnie des chemins de fer ma-
rocains, et bientôt, sous un effort de prodi-
gieuse activité, le rail se déroula de Rabat à
Oudjda, par Meknès et Fes, sur un déve-
loppement de plus de 600 kilomètres.
La mise en sommeil du Tanger-Fez, conse-
quence de la guerre, fut attribuée à des des-
seins obscurs de prédominance française au
Maroc. Comment ne pas être frappé, disait-
on, du tort immense que devait causer au
port de Casablanca, alors en plein dévelop-
pement, une voie ferrée qui, en une dizaine
d'heures, amènerait à Tanger. lui-même à
deux ou trois heures du continent européen,
des passagers et des marchandises promis à
la voie de mer, au départ de Casablanca 1
Est-il besoin dune longue explication pour
montrer l'avantage qu auront toujours les
marchandises du Maroc occidental à se faire
charger au grand port marocain, si heureuse-
ment construit malgré les conditions adver-
ses 1 Quant aux passagers, les inconvénients
inhérents à tout trajet international les con-
duiront en France soit par la voit directe de
mer, soit par Oran. Le chemin de fer de Fe,
à Tanger n'en demeure pas moins un ins-
trument de progrès de nature à faciliter et à
augmenter les relations de l'Espagne avec le
Maroc, tout en unifiant les communications
intermarocaines.
Quant à l'argument tiré du désir qu'a VAn-
gleterre de retarder l'exécution de la voie
ferrie pour conserver la maîtrise du détroit,
il apparaît d'autant moins fondé que cette
voie est en pleine exécution et que les trains
y circulent déjà sur plus de la moitié de son
parcours. Pour l'instant, 157 kilomètres sont
en exploitation ou à la veille de l'être. Sur
200 kilomètres situés en zone française, di-
vers tronçons ont été livrés au trafic depuis
1923 et le public est admis dans les trains
depuis Fez jusqu'au Lebou qu'il traverse
à Souk-el-Djemaa, en touchant successive-
ment Meknès et Petitjean. La voie est posée
sur les 15 kilomètres de la section, tangéroi-
se. Dans la zone espagnole, on est un peu
Plus en retard. Sauf à El Ksar et Kébor où
les travaux sont à peu près terminés sur une
vingtaine de kilomètres, il Wv a guère que les
travaux d'infrastructure qui soient achevés.
Il reste environ 70 kilomètres de rails à pla-
cer. Ce sera fait d'ici la fin de l'année, car
on espère pouvoir y masser toute la main-
d'oeuvre laissée disponible par l'achèvement
du reste de la ligne.
Il y a donc tout lieu d'espérer que la mise
en exploitation du Tanger-Fez sera défini-
tive au cours de 1927.
J. Gau.
Sénateur d'Oran.
M. VMMK Visite reme SHIUKrM 1
Le Gouverneur général, de retour de la
Conférence Nord-Africaine de Tunis, et
après quelques jours de repos, a décidé de
poursuivre son enquête sur les Territoires
du Sud, c'est-à-dire les régions algéro-salta-
riennes.
M. Viollette vient donc de quitter Alger,
se rendant dans VExtrême-Sud Oranais,
jusqu'à Adrar, c'est.à-dire jusqu'à la limite
habitée du Sahara occidental. Il reviendra
par Colomb-Béchar. Au cours de son
voyage, le Gouverneur s'occupera tout par-
ticulièrement de la question des liaisons
sahariennes qui a tqit l'objet, comme l'on
sait, à la dernière Conférence Nord-Afri-
caine, d'un examen spécial et détaillé.
(Par dépche.)
la LIIUE lEI BMiïS K L'MMME
El MUNIE Il mm
–KH>–
Le Comité central de la Ligue des Droits
de l'Homme vient d'envoyer en Afrique du
Nord une délation qui s'informera des
problèmes et
M. Victor Rasch, vice-président, visitera
l'Algérie, et M. -Henri fGuernut, secrétaire
général parcourra la Tunisie. Tous deux se
rencontreront, les 6 et 7 avril, au Congrès
de l'Afrique du Nord qui aura lieu A Alger.
Rappelons que M. Bouglé, vice-président
fait en même temps, au nom de la Ligue,
un voyage d'étude et de propagande au
Maroc.
AU SENAT
---0-0--
DANS LES COMMISSIONS
Les assurances sociales en Algérie
Lu Coin m ission Béiuiloriule d'y Com-
merce, de l'industrie et du TravUlI, a en-
tendu la lin du rapport de M. Jacques Du-
roux, sénateur d'Alger, sur le projet rela-
tif aux ussurunce8 sociales.
EUe a, en principe approuvé les conclu-
sions de son rapporteur qui modilicnt, sur
certains points, les dispositions adoptée.
par la Commission de l'hygiène.
gllc a notamment décidé :
1° De disjoindre les urticles du iprojet qui
concernent russurance-chônnage ;
2° De olllprelldrc, tout au moins dans
rassurunce-invulidité les ouvriers de
moins de 10 uns ;
30 D'autoriser lu Bunque d'Algérie, à
l'exemple de la Bunque de France, à rece-
voir des dépôts provenunt de cotisations
versées par les employeurs et assurés ;
4° De suppriimcr le droit de citation di-
recte devunt les tribunaux des employeurs
par les assurés ;
60 D'apporter certaines modifications Jiu
Conseil supérieur des Assurances sociales.
Sur ce point, Ja commission a émis le vœu
que.l'Algérie suit représentée dans ce Con-
seil.
M. Jacques Duroux a déposé son avis sur
le bureau de la Haute-Assemblée.
A LA CHAMBRE
00
- PROJET DE RESOLUTION
Le corps de santé des troupes coloniales
Dans un projet de résolution, M. Diagne,
président de la Commission des colonies et
député du Sénégal, invite le Gouvernement
à prendre toutes dispositions utiles en vue
d'adopter sans délai le statut du corps de
santé des troupes coloniales aux multiples
fonctions qui leur sont dévolues en France,
aux colonies et à l'étranger.
Il appuie sa proposition sur ce fait que,
depuis quarante années, les médecins mili-
taires de la marine d'abord, ensuite ceux
des troupes coloniales, ont supporté à peu
près seuls la charge de la protection de la
santé publique des services hospitaliers et
d'assistance et des services des troupes, le
personnel médical civil étant notoirement
insuffisant en nombre.
: Pour sauver l'ensemble du système médi-
cal, il est urgent d'adopter des mesures
propres à redresser et à élargir celui des
deux organismes qui en constituent l'arma-
ture.
Mais, pour obtenir ces résultats, il est
indispensable :
Io De fixer les attributions de ces mé-
decins : attributions à la fois militaires et
civiles qui donnent à leur corps un carac-
tère mixte d'ordre général et qu'il est d'un
intérêt supérieur de conserver ; attributions
concernant :
al Lf service des établiîssements hOBplta-
liers du service général aux colonies qui ne
sont point, comme le définissait l'article
320 du texte de discussion de la loi de finan-
ces de 1925, des hôpitaux militaires, mais
bien des établissements mixtes ouverts aux
malades de toutes catégories : militaires,
fonctionnaires, colons, indigènes ;
h) Lr fonotionnmront dos services d'hy-
giène, de police sanitaire, de protection de
la santé publique ;
r) m coopération la plus importante nu-
mériquement aux services d'assistance mé-
dicale indigène ;
2° D'étudier si, étant donné le rôle consi-
dérable qu'ils doivent jouer dans l'organi-
sation des services d'hygiène - prophy-
laxie et assistance - une formule ne se-
rait pas à trouver liant le corps de santé
plus étroitement à l'Administration du mi-
nistère des Colonies ou, du moins, réunis-
sant sous une même autorité l'administra-
tion des officiers de ce corps servant en
France, aussi bien qu'aux colonies :
3° D'augmenter ses effectifs - par étapes
successives, en toutes proportions utIles.
aux fonctions qui lui seront dévolues, tant
en France qu'aux colonies (effectifs médi-
caux, pharmaceutiques) d'officiers d'ad-
ministration et d'infirmiers.
Aussi, M. Diagne, soucieux de réorgani-
ser le corps de santé des troupes colonia-
les et l'augmentation importante de ses ef-
fectifs, propose le texte suivant :
« La Chambre invite le Gouvernement a
prendre d'urgence toutes dispositions utiles
en vue de mettre le personnel du corps de
santé des troupes coloniales en mesure
d'assurer, dans des conditions de nombre,
de sécurité et d'organisation adéquats ou
rôle qu'il joue, des fonctions de tout ordre
dans les colonies, pays de protectorat et
zones d'influence.
DANS LES COMMISSIONS
Commission de l'Armée
A la réunion de mardi dernier, le prési-
dent el., la Commission de l'Armée a pris
ilote du d'rtpôt par M. Pninlevé dos rensei-
gnements officiels sur le Maroc et la «Syrie,
et sur les pertes subies pendant l'hivcr sur
1"8 divers WiéAlres d'opérations extérieurs.
AMENDEMENT
La Chambre a adopta liirr l'article
7!t du projet de redressement, financier qui
institue une « luxe oiviqun ». L'abibé l.e-
miro a développé un amendement tendant
fi faire remettre une varie de « devoir ci-
vique » i1! tonte personne
iNtnfri.bntion volontaire iminima de 20 fr.
l.'nbbA 1 .entire a insisté pour que cette
disposition soit également applicable aux
eMonies el dans les pavs de protectorat « où
i' a des millions d'indigènes qui appor-
teront volontiers leur petite eontribution
! i Franco et qui se sentiront encore plus
Français lorsqu'ils «liront consenti un sa-
crifice pour la Patrie ».
Cet amendement a été adopté à majns
I I levées.
Dépêches de l'Indochine
Les manifestations de Saïgon
Les groupements extrémistes à Saigon,
voulant exploiter à leur profil l'agitatiun
indigène provoquée par L'amvée du Leader
annamite Dui-Quana-Chieu ont publié le
premier numéro d'un journal en langue
française Le Jeune Annam, contenant des
appels à l'insurrection, et ont fait distri-
buer des tracts bolcheviste..
Le Parquet a ouvert aussitôt une instruc-
tion qui aboutit à t'arrestation du gérant
et des rédacteurs du journal, De je an de
la llalie, NYlJuen, An Ninh et Lam-Hiep-
C'wu. - -- -
L arrivée d Saigon de l Amboise, mer-
credi, à dix heures, ayant à bord l'anna-
mite naturalisé Bui-Quang-Chleu, était at-
tendue par une foule de plusieurs milliers
d'annamites convoqués par certains orga-
nes locaux. Une contre-manifestation orga-
nisée sous les auspices du groupement de
résistance récemment créé réunit 3 à 1
Français dont une partie sifflèrent et huè-
rent Bui-Quang-Chieu sur son passage. Les
forces de police réussirent à maintenir les
contre-manifestants et à éviter une colli-
sion avec iba population indigène qui, d'ail-
leurs, garda un calme compLet.
Les fournaux de Sargon commentent la
réunion du 25 mars en l'honneur du leader
annamite Bui-Quang-Chieu de retour de
France. L'Opinion dit : « Une ère nouvelle,
une ère d'amitié, de confiance réciproque
s'est ouverte hier aux acclamations de 5.000
allnamites ». La (;fu't'rotièrc, dans un arti-
cle intitulé « L'Entente et la Concorde, j'en
suis Il, se félicite des propos tenus à la réu-
nion du 25 et demande à la population fran-
çaise d'ottblier les polémiques passées et
de se rallier à une politique de loyale col-
laboration Iranco-unnamite préconisée par
Bui-Quang-Chieu.
Illltan-Cltii it- l'ri Pt li, est décédé à Saigon le
24 courant, des suites d'une longue ma-
ladie.
(Par dépêche Indopacifi.)
Retour
Le Gouverneur Cognacq est rentré à Saï-
gon le 29 mars, venant de Hanoi par la
voie de terre.
mie de terre.. (Par dépêche.)
L'opium
fin accord vient d'être conclu entre le
Gouvernement général de ltlndochi et le
Gouvernement des Indes britanniques, au
sujet des achats d'opium qui, désormais,
seront centralisés dans les Indes, par l'Adr
ministratton de ces possessions. Le Gouver-
nement des Indes ne laissera plus sortir
d'opium à destination de l'Indochine ou de
tous autres pays d'Extrême-Orient, en de-
hors des ventes effectuées par lui ou avec
son autorisation.
(Par dépêche.)
A L'ÉLYSÉE
----0-0-
Le Président de la République a reçu le
prince Ving Tuy, qui a été intronisé récem-
ment comme empereur d'Annam, sous le
nom de Bao Daï. Le jeune prince, revenu
en France, comme on sait, pour continuer
ses études, était accompagné de M. Charles,
résident supérieur honoraire des colonies.
Le cours du riz
--0-0--
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 Brisures 109 70
Riz n° 2, 40 Brisures 104 70
Hioz no 2, 50 Brisures 100 20
Brisures in.°* 1 et 2 N5 »
Brisures noi-3 et 4 71 50
Farines 31 30
Paddy Vinh-Long 59 50
Paddy Go-Cong *>2 Il
Paddy Baix£\¡u..,.-.. 60 »
Paddy Bac-Lieu 01 Il
Coprah (les 100 Jtidios) 17 50
(Par dépéche Indopacifi.)
HAIPHONG
(Cours moyen de la semaine précédente
fob Haïphong-France en piastres par 100
kilos) :
Biz Tonkln, sans Brisures incoté
Riz Tonkin. 15y25 Brisures 12 50
Hiz Tonkin, 25/35 Brisures 12 »
Brisures n° 1 incoté
Brisures tillg 1 et 2 àncoté
Maïs hlnne "," incoté
Maïs TOUX.,. 0 20
Bicin ,..,.,., ,--. incoté
-, (Par défèche Indopacifi.)
LA STATUE DE GALLIÉNI
--0-0--
Parmi les rapports municipaux lus à la
tribune du Conseil muniopul de Paris,il y a
lieu de signaler celui de M.Balignon, qui fait
décider que la statue du maréchal Callioni
s'élèvera sur l'esplanade des Invalides,
dans l'axe dp la rue de fl niversité.
-0 -
L'attentat centre M. Richard
ancien gouverneur de la Martinique
on
Mo Robert Lnzunck, avocat 1\ la Cour
de Paris, s'est embanqué aujourd'hui à
Bordeaux, ià bord du Pellenn-de-la-Tou-
che. pour la Martinique.
11 va défendre devant les assises de la
colonie le fils du conseiller général des
F.tages, qui, à Fort-de-France, tira cinq
coups de revolver sur l'ancien gnuvcr-
neur. M. Bi-dhard, à boni du paquebot qui
devait ramener ce dernier on France.
TAUX DE LA PIASTRE
I.t' :O mA!':;, \(' la\lx (II' la pin--"',' i\ aïg()n
était le suivant .>ur : Pu lis T.T.. 1<).70 ; Vue,
16.75.
La mission de M. Steeg
-
M. Arlislide Briand a signé hier soir urir
décret renouvelant la mission temporaire-
de M. Steeg rit qualité de < ommissair : ré-
sident général de la République française
au Maroo.
.----
Au quai d'Orsay
----Q-O-
Notre politique marocaine
Mardi dernier, au quai d'Orsay, MM.,
Briand, Painlevé, Steeg, le maréchal Pétain
et le général George, réunis en conseil, se
sont occupés d'Abd-el-Krim, de ses menaces
d'agression.
Après avoir constaté que les territoires de
l'Ouergha qui avaient été perdus ont été re-
pris, on a dû reconnaître que les choses sont
moins avancées du côté de Taounat, mais, là
aussi, des symptômes certains laissent pré-
voir une volte-face prochaine des tribus en-
core hésitantes.
Au total, Abd-el-Krim, s'il tente prochaine-
ment une offensive, trouvera un terrain in-
finiment moins favorable que l'été dernier.
Le chef rifain s'en rend certainement compte
et c'est pourquoi, tout récemment encore, il
s'est montré particulièrement curieux de con-
naître officieusement les conditions de paix
élaborées de commun accord par la France
et l'Espagne à la conférence de Madrid.
Voici la déclaration de lundi à la Cham-
bre de M. Briand, qui a nettement posé la
question :
Des négociations de paix franches et loya-
les, par des plénipotentiaires qUILlillés, il ne
dépend que des Hifains de les engager. Un ar-
mistice sur la totalité du front et non sur une
faible partie ? Ulli. Ils n'ont qu'à le proposer.
Nos oreilles sont ouvertes. Il ne dépend que
d'eux d'uvoir la paix avec des garanties pour
eux et pour nous.
Ce sont ces éventualités qui ont vraisem-
blablement été étudiées au cours de la con-
férence qui s'est tenue au Quai d'Orsay.
Eventualité de paix si Abd-el-Krim se décide
finalement à entrer officiellement en pour-
parlers. Eventualité de nouvelle campagne
dans le Rif, s'il nous menace et s'obstme
dans ses chimères de domination.
IMVBIIII J la connrence nord uricaim
-0..0.-
Sur la proposition de M. Lucien Saint la
Conférence a adressé au Gouvernement le
vœu ci-dessous concernant la viticulture
tunisienne :
La Conférence, constatant avec inquiétude la
tendance qui se manifeste à limiter l'importa-
tion des produits nord-africains en France, au
risque de compromettre le développement éco-
nomique de l'Afrique du Nord, que la France &
intérét à encourager.
Hoconnaissant du reste qu'il est de l'intérêt
commun de la Métropole et de l'Afrique fran-
çaise de réagir contre l'exagération des cultu-
res susceptibles de conduire à une ruineuse sur-
prodnrtion.
Mais constatant qu'on ne pourra inciter aux
culturos de remplacement que s'il y a certitude
pour les c.ch'ns que ces cultures ne seront pas
elles-mêmes menacées par des mesures d in-
terdiction.
Considérant, d'autre part, que spécia'emjnl
dans l':-.IH'I' de la viticulture tunisienne, il
s agit de quantités intimes par rapport flux
productions de la Métropole et de l'Algérie.
Attire tout pYrtiuulièrtMnont l'attention d*
gouvernent d sur le sort des colons qui se-
raient exposés a la ruine par des mesures dis.
cutables en droit, et qui se verraient contraints
a abandonner leurs propriétés 1"1\' le plus
grand prejuduv ,!l':- inléréts moraux et maté-
1 rtels tic la Fnni..• en Tunisie.
Touristes Princiers en Alotrie
--0-0..-
Son Altesse Royale Charlotte, grande-du-
chesse de Luxembourg, qui est accompagnée
par son mari, le prince de Luxembourg, et son
beau-frère, le prince Sixte de Bourbon-Parme,
est arrivée hier après-midi à Alger par le pa-
quebot Gouvemeltr-Général-Chanzy,
Elle partira demain pour Oran, Oudjda et
Figuig, commençant ainsi une belle randonnée
vers le Sahara, qui la conduira à I îmimoun,
El Golea et Ghardaia, d'où elle reviendra vers
Alger par Laghouat et Boghar.
A son arrivée. la grande-duchesse a été sa-
luée par M. Dubief, secrétaire général du
Gouvernement Général. représentant le Gou-
verneur Général, M. Viollette. actuellement
en tournée d'inspection dans les territoires du
Sud.
Le groupe princier, qui s est adjoint une
amie. Mme Taponier, et deux artistes-peintres
américains, Mathew Beecher et Kiddel, fera
en Afrique du Nord et au Sahara une randon-
née de cinq semaines.
EN TRIPOLITAINE
Le voyage de M. Mussolini
Lorsque M. Mussolini, dans peu de. jours»
partira pour son voyage en Ti ipolitame, il
traversera la Môditenanée a hord d'un na-
vire de guel l e qui sera es.l té de qum/.C
unités. Celte escadre quiil' i.'i le 7 avili
la Spe/zia ; elle embarquera M. Mussolini
à Ostio "U à (iacte et arrivera à Tripoli le
Il avril. Pendant le parcours, les navires
accompliront d''s exercice* de tir et d at-
taque. M. Mussolini quittera l'Afrique U: 1T>
avril. L'escadre, aussitôt rentrée en Italie
partira a destination de Malte, où elle arri-
vera le 20 avril. Klle rendra visite t'es-
radie anglaise cl restera a Malte jnsqu a !
*>i avril.
Le Chef du ( iouvcrneineiil italien, ù son
arrivée à Tripoli. îiiuuguri ra le >. ( ongi és
national agricole colonial • qui se tiendra
à ,-•• iinineiit dans le l < i ; t d intensi-
fier ta colonisation agricole en "napolitaine
et i-n < A renaique. avec des immigrants ita-
liens. Des groupements italiens résidant en
Tunisie et en Algérie sont convoques cette
occasion. Plusieurs colons italiens établis
en Tunisie comptent se rendre i\ Tripoli
pour participe!- à main estatinns.
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