Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-03-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mars 1926 08 mars 1926
Description : 1926/03/08 (A27,N37). 1926/03/08 (A27,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970848
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEZ. - No 37 LJS NUMERO : 20 CENTIMES LUNDI SOIR, 8 MARS VJSM -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Sus AimcLis ruBuii PAR -IMB ANNALUCOLONIALIS* aoNT LA raomftiB
-' tHOJUMVt DU JOMWIAL ; '-
H _11 -']1..;(8" .--.:.,.,.c.
Dikktburi : Marcel RUEQBL «t L.-G. THËBAULT
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Les espagnols et l'Algérie
«l» * rlae
Plus ou presque plus d'émigration espa-
gnole en Algérie, c'est la constatation que
fait M. José Teixidor, auteur d'une étude
publiée par le ministère espagnol du Travail
dans le a Boletin de la Direccion Général de
Emigracion ».
Conunent expliquer cçt arrêt?
D'abord, parce que, dans les provinces
d'Espagne d'où provenaient ces émigrants,
les conditions d'existence et de travail se
sont afnéliôrées ; par suite les exodes sont
moins nombreux;
Puis, parce que le mouvement migratoire
suit d'autres courants et se dirige soit flrs
la France du midi, soit vers l'Amérique;
Puis, parce que la peseta est devenue une
grande dame et le franc un pauvte diable;
les salaires payés en francs, s'ils sont con-
vertis en monnaie espagnole, sont insuffi-
sants et pour couvrir les frais de voyage et
pour faire des économies;
Enfin, parce que, l'Algérie étant en pleine
crise économique, les colons, gênés au point
de vue financier, substituent contre leur gré
à la main-d'œuvre curopéenne. incontesta-
blement supérieure, mais chère et rare, la
main-d'œuvre indigène, indiscutablement in-
férieure, mais bon marché et abondante.
Telles sont les raisons par lequelles M.
losé Teixidor explique la décroissance de
Vémigratîon espagnole en Algérie.
sans doute, il y a des ouvriers espagnols
que les ouvriers indigènes ne sauraient rem-
placer; ce sont les spécialistes de la vigne
et de l'oranger. On a recours à eux après
les vendanges et après la cueillette des oran-
Res; ils sont très estimés et fort bien payés;
il regagnent leur pays au printemps; mais
rette émigration périodique est à" tout à fait
limitée ; on l'évalue environ à 200 travail-
leurs.
A la campagne, les Espagnols exécutent
tous les travaux agricoles) on en signale
aussi -parmi les charbonniers, les bûcherons,
les tUmeurs; à la ville, ils ont presque le
monopole- de certains emplois, boulangers,
- coiffeur.,. garçons de café, jardiniers, etc.
D'après la même étude, les ouvriers spécia-
, listes gagneraient 50 à 60 francs par jour,
nourriture comprise) d'autres professions,
celles de maçon, de mécanicien, par exemple,
auraient des salaires moyens/,,les industriels qui
seraient ceux des ouvriers industriels qui
sont de 12 à 18 francs et ceux des ouvriers
agricoles de 8 à 12.
Or, la vie devient en Algérie de plus en
plus chère, la crise du logement est intense,
les impôts sont lourds, le travail manque.
Songeons^ encore une fois, que les ioc pe-
setas sont à 391, et ne nous étonnons plus
que M. José Teixidor déclare que la. situa-
tion de l'ouvrier espagnol en Algérie est
précaire et que la baisse de notre devise le
'décourage de se diriger vers notre Afrique
du Nord.
Il faut le remarquer, ceci est tout nou-
veau. Les Espagnols ont été, en Algérie,
des ouvriers de la première heure. En 1860,
le nombre des Espagnols dans le départe-
ment d'Alger était de 22.105 contre 49.731
Français; dans le département d'Oran, il
était de 24.835 contre 32.055 Français; il
était de 2.041 dans la province de Cons-
tantine contre 30.443 Français; soit, en tout,
la moitié du nombre des Français. Avant la
guerre, sur les 103.493 agriculteurs algé-
riens, propriétaires, fermiers, métayers, plus
du tiers étaient Espagnols, et, contre 304.590
Français d'origine, contre 36.270 Italiens,
on comptait J 35. t 5° Espagnols. A Oran
seulement, il y avait 23.000 Espagnols non
naturalisés contre 21.000 Français.
L'auteur d'un ouvrage intitulé : « Coup
d'œil sur les Colonies 1, le D' Beaufumé,
disait : « L'Espagnol est, avant tout, le c&-
lon-né de l'Algérie. » Il expliquait ce privi-
lège par le fait que l'Espagnol « est né sous
un climat isotherme ou à peu près, à sa
nouvelle patrie e, que le sang africain a été
abondamment infusé au sdng, espagnol pen-
dant les longs siècles où les Maures ont
dominé l'Espagne, et il rChésitait pas à avan-
cer que la mission d'être les agents princi-
paux de la civilisation européenne en Afri-
que devait revenir aux peuples qui se mon-
traient le mieux capables de s'adapter au
climat africain. De là cette conclusion qu'il
fallait ouvrir toutes grandes les portes de
l'Algérie à ceux qui avaient dans leurs vei-
nes un sang méridional, encourager l'im-
migration de ces précieux auxiliaires par
tous les moyens possibles.
Qu'aurionsnous fait dans l'Afrique du
Nord sans cette main-d'œuvre? Que ferions-
nous demain si elle venait à nous manquer?
On s'en est déjà préoccupé; on a fait obser-
ver que les colonies qui nous ont envoyé pen-
dant la guerre des milliers de combattants
et des milliers d'ouvriers spécialisés nous
enverraient, pendant la paix, les hommes né-
cessaires, sans que nous soyons obligés,
comme les Anglais, à recourir à l'immigra-
tions des coolies hindous et chinois. Nous
n'en sommes pas encore à l'heure où il fau-
dra songer à parer au déficit, par un pro-
cédé ou par un autre. Mais le déficit s'ac-
cuse, et, si l'émigration espagnole continue
:\ suivre les grands courants qui l'empor-
tent vers l'Amérique ou tout simplement vers
la France méridionale, nous devrons bien
chercher ailleurs une ma.in-(:rœuvre différente
pour nos provinces de l'Afrique du Nord.
Naturalisation, soit, < francisation *,
comme on l'e écrit; mais avant tout peu-
plement. On a calculé, d'après les statis-
tiques, que les étrangers naturalisés ou non
croissent, en nombre, quatre fois plus vite
que les Français dans le peuplement de
l'Algérie; le jour où celui de ces peuples qui
nous fournissait le plus d'émigrants n en
fournira plus, onsera bien obligé de s'adres-
ser ailleurs : cela est de toute évidence.
Mario R.;
Sénateur de ttHmuU, vice-prértdéni
; de ht Comittiiikm sénatoriale des Co-
tof»flnfo Secrétaire général du Groupe
8..
Le ministère démissionnaire
00'
Le ministère Briand est - tombé à son 99*
jour d'existence. -
11 avait essayé ,de gouverner avec une ma-
jorité de concentration.
VoicL les résultats du pointage t
Ont voté
------ AMIe- Absttti
iRctifi Gtoupeô peur rotlft ns pirtttg*
.1) (2) - -
136 Groupe rudical et
rudieal socialiste 30 84 15 7
93 Socialistes 93 Il 2 3
41 Républicains so-
cialistes et socia-
listes français. 8 23 8 2
40 Gauche radicale. 1 36 1 1
35 Gauche républicai-
ne démocratique 7 21 0 1
13 Gauche indépend. Il 13 » »
32 IHépu-bJ. de gauche 4 83. 4 1
10t Union républicaine
démocratique 80 7 13 4
14 némoc)'utes 0 7 » 1
26 Communistes ,.. , 26 » Il »
2S Aucun groupe. 19 0 ! 1
4 'Non Inscrits » 1 1 2
"'-
671 Totaux. 27-1 al 52 U
(1) C'est-à-dlro contre le ministre.
(1) C'est-à-dire pour le ministère.
On remarquera dans ce tableau que la ma-
jorité des cartellistes et des anticartellistes
a voté contre tta tRX4 sur les paiements et
que la minorité de ces deux groupements a
voté pour.
Dans les groupes de gauclie, on compte,
en effet, contre le Gouvernement, 30 radi-
caux-socialistes, 93 socialistes S. F. I. O.,
caux-socialiste i , i''a l istes, 3 n'appartenant à
8 républicains socialistes, 3 n'appartenant à
aucun groupe. -",
Dans les groupes de droite et du centre
ont voté également contre le Gouvernement :
1 gauche radicale,
7 gauche républicaine démocratique,
4 républicains de gauche,
0 démocrates,
t6 inscrits à aucun groupe,
80 union républicaine démocratique.
Au total, 1.14 membres des groupes de
gauche auxquels il faut ajouter 26 commu-
nistes et 114 membres de la droite et du cen-
tre, ont voté contre le Cabinet, tandis que
109 députés du Cartel (84 radicaux-socialis-
tes, 23 républicains socialistes et 2 non ins-
crits); et ti2 députés de droite et du centre
ont voté pour le ministère.
Le aîaistire Aristide Iriaad
d la représeriatiM cttoiale
Le ministère Aristide Briand a été ren-
versé samedi matin par 274 voix contre 221.
Dans la minorité qui a voté la taxe sur
les paiements et a soutenu le Cabinet, nous
relevons les noms de tous les députés de
l'Algérie et des colonies.
«j»
Lois. Décrets. Arrêtés
Arrêté du lor mars 1926 portant création
auprès de la Direction des Affaires écono-
miques d'un comité technique consultatif
de prophylaxie épizootique coloniale et de
médecine vétérinaire exotique:
Aux termes de cet arrêtô, il est créé, auprès
do la Direction des Affaires économiques au
ministère des Colonies, un Comité technique
consultatif de prophylaxie épizootique colo-
niale et de médecine vétérinaire exotique.
Le Comité est chargé de l'étude de toutes
les questions qui lui sont soumises par la Di-
rection des Affaires économiques et relatives
à l'hygiène des troupeaux coloniaux et aux
maladies du bétail dans les colonies.
Il reçoit de cette Direction communication
des documents recueillis et des rapports des
gouvernements des colonies concernant la si-
tuation sanitaire des troupeaux et les mesu-
res de 'protection du cheptel colonial. Il peut
convoquer à ses séances les personnalités
scientifiques,techniques ou appartenant à l'Ad-
ministration coloniale susceptibles de le ren-
seigner sur les questions h l'ordre du iour.
Il fournit sur "les questions posées des avis
motivés de nature à éclairer l'Administration
supérieure des colonies sur les directives à
donner aux- agents d'exécution concernant le
choix des méthodes de prophylaxie ou de lutte
contre les épizooties, la préparation et le con-
trôle des produits spécifiques à employer et,
en général, tous les moyens de protéger le
bétail contre les affections exotiques et sus-
ceptibles défavoriser son accroissement.
Les membres de ce comité sont nommés par
décision du ministre des Colonies, sur la pro-
position du Directeur des Affaires économiques.
(i. O. du 6 mars 19&6.)
M. Mnrta VMieiiett le crtfit nrM«
-0-0--
M. Maurice Viollelte, aussitôt aimé à
Paris, a eu une importante conférence avec le
directeur de la banque de l'Algérie et la re-
présentation parlementaire algérienne au sujet
de Crédit agricole en Algérie et de.la future
Banque agricole appelée a fonctionner dans la
Colonie.
- >
La défense des itMrits fmdeM
des iidigènes à Madagascar
QxO
Au moment où des concessions
ont été attribuées dans la Grande
Ile le problème à résoudre par
VAdministration locale était assez complexe.
Livré à lui-même l'indigène ne mettait en
valeur que les terrain$ faciles à travaillert
ne pouvant entreprendre les importants tra.
vaux nécessités par Vaménagement de ces
terres surtout lorsqu* elles devaient être
transformées en rizières, par conséquent,
irriguées et drainées. Il n était Pas non
plus capable de sélectionner les semences
- les espèces améliorer les façons cul-
turales - introduire les mac Innés, Le
cneptel lui-même, très souvent indispensable,
ne serait pas suffisamment abondant pat
suite des moyens des indigènes. Enfin,
VEuropéen introduit des méthodes perfec-
tionnées ignorées de V autochtone.
A ces considérations s'ajoutait et s ajoute
encore l'imprévoyance des indigènes ac-
ceptant, d'aliéner des terrains de-valeur pour
gager me deïte quelquefois minime et se
trouvant ainsi victimes en cela des mcrcantis
hindous. p
Cette situation, nous devons le reconnat-
tre, a évolué. Les terrains ont pris de la va-
leur et le cultivateur est incité maintenant
à cultiver lIli-même son fonds Par la hausse
des produits; aussi depuis cinq ou six ans,
les paysans malgaches font une opposition
systématique à l'aboutissement de toute de.
mande de concessions formulées par des
Européens ou des Asiatiques.
Ainsi VAdministration locale a été ame-
liée depuis 1919 à prendre une série de me-
sures qui ont complètement résolu la si"
tuation. Tout d'abord dans toutes les ré-
gions où les compétitions se faisaient âpres
- et nombreuses, des affltés ont fermé provi-
soirement certains périmètres à la colonisa-
tion et parallèlement ordonnaient la cons-
titution de réserves indigènes, inaliénables,
destinées à assurer V existence matérielle des
populations. Le Service des domaines a été
en outre, chargé de suivre de très près les
mutations de biens entre ittdigènes et Euro-
péens ou Asiatiques et de s'oppose, à toute
immatriculation ou aliénation non appuyée
de documents authentiques.
Enfin un décret en date dIt 26 août 1925
a interdit la cession de partie du domaine
public à tout étranger sauf autorisation
exceptionnelle et personnelle du Gouverneur
Général après enquête approfondie des au-
torités locales. ,
Ainsi nos indigènes à Madagascar se trou-
vent maintenant complètement protégés 'con-
tre eux-mêmes, contre ceux qui les exPloi-
taient, et, contre Vadministration fut ne sau-
rait plus, comme dans le passe, sacrifier
leurs droits à certaines combinaisons.
Lucien Gaaparin.
Député de la Réunion.
Réintégrations
-0-0--
Nous croyons savoir que quelques dé-
marches discrètes et pressantes ont été
faites auprès de M. Léon Perrier
comme elles l'ont été auprès de M. An-
dré Hesse. Le résultat de ces interven-
tions successives auprès de l'un et l'au-
tre ministres des Colonies ont été pure-
ment négatives. Ils ont déclaré qu'ils
ne pouvaient pas revenir sur des mesu-
1 res prises par leurs prédécesseurs en
tout état de cause.
Il s'agirait en l'espèce de la réinté-
gration, dans les cadres actifs, de MM.
Hubert Garbit, ancien gouverneur gé-
néral de Madagascar, admis à la
retraite, et André Touzet, gouverneur
des Colonies, démissionnaire à la suite
de son refus de rejoindre son poste à
Fort-Lamy.
̃ ̃ ̃
M. Gerbinis à Paris
M. Gerbinis, arrivé tout récemment à
Marseille, à bord du paquebot « Fontaine.
bleau » s'est rendu à Paris. Gouverneur de
l'Inde Française depuis 1918, M. Gerbinis
vient passer un congé en France. Il a dé-
claré à son arrivée que les Elablisseiuents
français de l'Inde sont en excellente situa-
tion, tant au point de vue économique qu'au
point de vue politique.
PARIS-TOMBOUCTOU
IjMTS? IHNKS? IMS?
Les dernières nouvelles reçues indiquaient
que le groupe Malleterre-Bierre avait quitté
Adrar pour Bourem.
Après quelques jours d'un silence un peu
inquiétant, un télégramme fait connaître que
les automobilistes, après être passés à Oual-
lem et fait leur plein d'essence, ont voulu
gagner Bourem par Tessalit.
Ils furent assaillis par une tempête de sa-
ble qui rendit leur marche presque impossi-
ble et eut pour résultat d'épuiser la réserve
d'eau des moteurs.
Devant la gravité de cet accident, les chefs
de l'expédition décidèrent de faire demi-
tour et de rejoindre Adrar après avoir cou-
vert inutilement 700 kilomètres en plein Ta.
tremmft.
- Un discours
de M. le Goweraenr générai Cude
Au cours de la grande tournée d'iltspec.
tion de 8.000 kilomètres qu'il vient d'entre-
prendre à travers l'Afrique Occidentale
Françoise, M. le Gouverneur Général Carde
a eu l'occasion de Prononcer à Bamako un
discours Oil il a pu mettre au point cer-
taines questions qui tiennent particulière
ment au coeur des commerçants soudanais.
Après avoir rendu un juste hommage à Vaste-
vre de mise en valeur poursuivie avec téna-
cité par le Lieutenant-Gouverneur de la co-
lonie, M. Terrasson de Fougères, M. Carde
a particulièrement insisté sur les deux sujets
strivants : mise en état et tarifs du Thiès-
Niger; au premier point de vue il a rap-
pelé que sur les 60 millions de dépenses que
le Gouvernement Général a consacrés. depuis
l'ouverture, au fonctionnement matériel de
la ligne, 50 millions ont été dépensés dans
la Partie soudanaise, entre Kayes et Kouli-
koro et 10 millions seulement dans la partie
sénégalaise. En ce qui concerne les tarifs,
Sf-Caipele a justifié Vélévation réeellte. (qui
atteint environ 40 %) par la nécessité
< £ équilibrer le budget du chemin de fer.
« Il serait inconcevable, a-t-il précisé, de
créer une @ voie de pénétration qtn pour satis-
faire à son objet ait le matériel, le person-
nel, une police, une compagnie du génie
pour exploiter la section Bamako-Kouli-
koro, sans que ses recettes lui Permettent de
faire face à ses dépenses courantes. » Grâce
à la bonne volonté des délégués du Sénégal
lors de la réunion de la Commission chargée
de la révision des tarifs, ceux-ci d'ailleurs
ont pu être notamment diminués pour les
produits originaires du Soudan par suite
d'une augmentation corrélative consentie
pour le transport des produits sénégalais.
Il y o, dans ce geste de générosité, un désir
d'entente entre colonies voisines d'autalli
plus significatif que depuis Plusieurs ail.
nées le Sénégal, colonie-mère du groupe, qui
produit plus de la, moitié des droits de
douanes perçus en A. O. F., ne reçoit plus,
pour ses grands travaux, aucune subvention
du Gouvernement Général.
LES BUDGETS
de l'Afrique Occidentale Française
pour 1986
t 00 ̃
Les différents budgets de l'Afrique Occi-
dentale Française pour l'exercice 1926 ont été
arrêtés Ion de la dernière session du Conseil
de Gouvernement aux chiffres suivants :
Francs
Budget général 145.029.000
Budgets annexes au Budfet général :
Chetn, de fer de Thiès au Ni-
ger .,,:. 66.838 ;00
Chemin de fer de la Guinée. 10.235.000
Ch. de f. de la Çôte d'Ivoire. 14.130.000
Port de Commerce de Dakar. 3.779.000
Territoire de Dakar et Dépen-
dances 22.500.480
Budget de l'Emprunt de 167
millions 21.147.756
Budgets locaux :
Sénégal, 85.801. 324
Soudan Français 34.215.850
Guinée Française 21.524.555
Côte d'Ivoir.e - - 29.500.000
Dahomey 19.102.000
Haute-Volta 17.028.293
Mauritanie. , 8.409.100
Niger -. 6.916.413
L'ensemble de ces budgets qui représente
un total de 506.157.271 francs, est supérieur
de 179.920.289 francs à celui des prévisions
de l'année 1925 ; cette différence tient princi-
palement au réajustement qui a dû être opéré
en raison de la dévalorisation constante du
franc dont la conséquence est une augmenta-
tion correspondante des dépenses de person-
nel et de matériel. Sur ce total, une somme
globale de 122 millions, soit 24 %, est prévue
dans les différents budgets pour les travaux
publics et la mise en valeur de la colonie.
Ces chiffres ne concordent point avec une
récente réponse écrite de M. le Ministre des
Colonies à M. Edmond Boyer, député de
Maine-et-Loire, la réponse ayant été faite,
avant qu'il soit tenu compte des prélèvements
sur les caisses de réserve dans certains bud-
gets locaux.
C'est donc les chiffres que nous publions
aujourd'hui qui doivent être considérés comme
exacts.
Foire-Exposition de Fez
, H
La Chambre mixte Française d'Agriculture,
de Commerce et d'Industrie de Fez (Maroc)
organise dans cette ville, du 5 au 16 mai, sous
le haut patronage de S. M. le Sultan Moulay-
Youssef et celui de M. Steeg, Commissaire
Résident Général de France au Maroc, une
Foire-Exposition qui s'annonce comme devant
être un évépement commercial de grande im-
portance.
L'Office du Maroc, 21, rue des Pyramides,
à Paris, reçoit les inscriptions et fournit aux
exposants tous les Tenseignemoits nécessaires.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du Q mars 1926, le taux officiel ctfe
ia piastre à Saigon êlatt de 15 fr. 35.
-.- - 1 -
1%1 Ir
- <»
PROPOSITION DE LOI |
Notre réseau iptercolonia] de T., 8. F.
Dans quelques jours, on va'distribuer aux
membres de la Haute Assemblée Tintéres-
sunt rapport de M. Maurice Ordinaire sur
la proposition de M. Lémery, sénateur de
la Martinique, relative à l'achèvement du
réseau intercolonial de télégraphie sans fil.
Après avoir établi rinsuflL&ajiice de notre
réseau de cûbles, le rapporteur montre l'in.
suffisance de nos communications avec nos
Colonies, dont la plupart « so-nt privées de
relations directes avec la Métropole et sont
par conséquent tributaires des réseaux
étrangers, circonstance défavorable ù, une
prompte transmission des dépêches, sans
compter les dangers qu'elle comporte pour
les colonies ainsi isolées Indochine, Ma-
dagascar, Nouvelle-Calédonie et Antilles -
en cas de tension politique ou de guerre JI.
M. Maurice Ordinaire rappelle dans quel-
les conditions on fut amené à se servir de
la T. S.F. pour suppléer au- manque de com-
munications par câbles..
- « C'est, dit-il, aux Colonies- qtwf le- O1:my
verncmen't songea tout d'abord à appliquer
la nouvelle invention, afin de faire cesser
au plus tôt leur isolement, mais on doit
avouer que l'exécution de cette juste pensée
ne fut pas rapide. »
l £ n effet, ni le Mmistère des Colonies (pro-
jet des. 11 août 1911), ni les P.T.T. (projet
du 11 juillet 1912) ne réussirent à faire gip-
prouver par la Chambre leurs plans, qui vi-
saient à constituer trois grandes chaînes de
postes desservant l'Extrême-Orient, l'Amé-
rique du Sud et le Pacifique.
« A la veille même de la guerre, ajoute
M. Maurice Ordinaire, un troisième projet
(loi du 30 mars 1914), disjoignant du plun
général les deux stations radidtélôgraphi-
ques jugées les plus urgentes, la Nouvelle-
Culédonie ut. Tilhiti, n'eut pas un meilleur
succès. »
La guerre éeluta, l'esprit de décision se
réveilla, les rivalités cessèrent. Les minis-
tères do la Guerre et de la Marine, d'ac-
cord avec les P. T. T,, construisirent ont 1917
quatre grandes stations coloniales : Ba-
mako, Brazzaville, Tononarive et SliIgon.
De leur. côté, les Colonies n'éloient pas
restées ino.ctiv<,.¡, L'Afriquo Occidentale,
l'Indochine, Madagascar, les Antilles et les
établissements de l'Océanie établissaient
des postes de petite ipulssnnce et destinés
seulement a atteindre soit des colonies ou
des poys voisins, soit d'autres postes élevés
h l'inférieur, ou encore à renseigner la na-
î vigation. ':
« IJ convenait, dit le rapporteur, de régler
odmiuls-lrolivctne-nl le fonctionnement de ce
double organisme hâtivement enlrepris.
C'est à quoi pourvoit un décret du 31 juillet
1919 qui est comme la charte de notre ra-
diotélégraphie coloniale.
(1 Il la répartit comme suit : aux P.T.T.
les stations de base dons la métropole et
les grandes stations intercolonialcs ; aux
gouvernements coloniaux les réseaux lo-
caux existants ou il créer. Il
Des dérogations sont d'ailleurs prévues.
C'est ainsi que la s'tation de Saison appar-
tient 4 l'Indochine, qui l'exploite avec le
concours de la Compngnie Générale de
T.S.F. Z>
A la poix, l'ardeur d'un jour se ralentit
et la construction des quatre grands postes
internationaux se poursuivit avec une telle
lenteur que celui de Saigon ne fut mi en
service qu'en 1023, ceux de Bamako cc de
Tananarive qu'en 1925 et que la station de
Brazzaville ne fonctionne pas a l'heure ac-
tuelle.
M. Maurice Ordinaire expose comment,
avec l'aide de l'industrie (privée, d'impor-
tantes et fructueuses installations de T.S.F.
ont été établies à l'étranger,
Pour l'exécution du réseau international
dont l'Etat a assaimé Ja charge, le problème
financier conservait toute son acuité, et
l'Administration se serait trouvée de nou-
veau paralysée pour des raisons budgétai-
res si elle n'avait été secourue par un ré-
cent progrès de la science radioélectriquc :
les ondes courtes.
« Cette solutIon, dit le rapporteur, mal-
gré ses imperfections, nous permet de sor-
tir de difficultés inextricables résultant i\ la
fois des lenteurs de l'Administration et de
nos embarras financiers,
« Déjà une quarantaine de millions
avaient été inscrits en 1921 au budget des
Colonie pour l'exécution des quatre gran-
des stations intercoloniales. Kn 1923, M. Lé-
mery n'évaluait (pas à moins de 70 pillions
la dépense nécessaire pour l'achèvement de
notre réseau. »
Cette somme serait fort au-dessus de nos
moyens actuels si l'emploi des ondes cour-
tes ne venait réduire ces évaluations dans
une forte proportion.
L'Administration des P. T.T. s'est tournée
vers cette solution. Le Ministère de la
Guerre a entrepris pour elle, on 1925, deux
petites stations émettrices à ondes courtes,
l'une à Issy-les-Moulineaux, destinée à, être
transportée à Tahiti, l'autre qui sera en-
voyée à njihonti. En outre, une douzaine
de postes récepteurs pour ondes courtes ont
été expédiés a la mémo date en Afrique
Occidentale et Equatoriale, au Cameroun, a.
Madagascar, il Tahiti, au Togo, à la Réu-
nion, aux Antilles et à Sflint-Pierro-Ji-
quelon.
« Dns ces conditions, dit M. Maurice Or-
dinaire, il a paru possible de ramener à
un million les prévisions budgétaires pour
la radiotélégraphie dans le budget des Calo-
nies de 1926. »
Passant en revue les principales installa-
tions coloniales de T.S.F.. NI. Maurice OV-
dinaire rappelle que rEtat possède en
France quatre stations émettrices : Bor-
deaux-Lafayclte et Lyon (P.T.T.), Tour
F.iflel et Saint-Pierre-des-Corps (Guerte).
Il Le service radiotélégraphique entre la
France et les Colonies, ajoute le rappor-
:cur, est assuré exclusivement par la sta-
tion du Uordeaux-Lafayette, réservée à cet
effet, n
Aux Colonies sont les trois stations de
Bamako, Tananarive et Saigon, il la fois
émettrices et réceptrices.
Dix stations sont seulement réceptrices
pour la France : Brazzaville, Conàkry, Da-
kar, Djibouti, Fort-de-France, Destrellan
(Guadeloupe), Saint-Pierre-Miquelon, Saint-
Denis de la Réunion, Grand-Bassam et Co-
tonou.
Ces ipostes, dit le rapporteur, en raison
de leur faible puissance, ne peuvent, outre
le service de réception des émissions de la
station de Bordeaux, assurer des commu-
nications bilatérales qu'avec les stations ra-
diotélégraphiques situées dans la même co-
lonie ou dans les pays voisins.
« Ils sont exploités par les gouverne-
ments locaux, sous le contrôle du Ministère
des Colonies. »
Le rapporteur signale que le Maroc, qui
n'est actuellement relié à Bardeaux que par
ltustation réceptrice de Rabat, pourra bien-
tôt échanger avec la France des relations
biiaféraK®. Il espère que la Tunisie, qui a
hésité jusqu'à présent en raison de l'état
de ses finances, suivra bientôt cet exemple.
« Enfin, ajoute M. Maurice Ordinaire, des
essais vont se faire pour établir entre l'Al.
gérie et la France .par les ondes courtes,
des relations radiotelégrupliiques bilatéra-
les qui, si incroyable que cela paraisse,
n'existent pus encore malgré l'oncornhre.
men des cûbles et le puissant intérêt que
présente, à tous égards, cette fonction. »
En ce qui concerne l,'s « réseaux locaux »
créés progressiveinent pai- lus Colonies sui-
vant les progrès teclmiques et les ressour-
ces de leur budget, un n'en compte pas
moins do 67, répartis entre douze colonios.
La plupnH sont des pnstes côtiers ; seules
les grandes possessions : Afrique Occiden.
tale et équatoriale, Indochine et Madagas-
car ont conslitluÓ des l'Ó::;Iaux intérieur qui
atteignent des pays voisins tels que le Yun-
nan et le Congo bell-tc.
Les différents projets qui ont été présen*
tés au Parlement ne diffèrent guère sur le
caractère des compléments à donner à la
radiotélégraphie intercoloniale.
On est' d'accord pour demander l'adjonc-
tion, aux trois grandes stations à ondes
longues; de quatre autres postes émetteurs
ô. ondes courtes, aux Antilles, à Djibouti, à
Tahiti et à la Nouvelle-Calédonie.
Les postas destinés à Tahiti et à Djibouti
sont expérimeotiis. Une station du mCmo
type est projetée à la Martinique.
« On voit, dit le rapporteur, que le pro-
gramme préconisé par M, Lémery peut ôtre
considéré comlllo en voie d'exécution. »
M. Maurice Oiflinaire, étudiant les réper-
cussions financières et économiques de co
programme, dit qu'il ne s'agit pas seu-
lement d'assurer rintercommunicatioii ra-
pide entre toutes les parties de lVmpire
colonial français, il faut que l'outillage
prévu devienne une source de profits.
« Aucune de nos possessions, dit Je rap-
porteur, ne semble avoir actuellement assez
d'importunce pour que son propre trafic soit
largement rémunérateur. Les stations inter-
coloniales ne « payeront » que si elles gros-
sissent leur trafic on s'adressant au denors,
en obtenant celui dos pays limitrophes, »
D'autre part, les Il réseaux locaux n sont
susceptibles de perfectionnement et, pour
beaucoup, le remplacement des appareils,
devenus urchnïques, s'impose.
Voici le texte de la proposition de loi de
M. Lémery :
Article premier. - Est autorisée t'exc u-
tion immédiate par le ministre des Cruonics
des travaux nécessités pur la construction
de quatre grands postes de télégraphie sans
fil intercoloniaux : le premier en Nouvelle-
Calédonie, le deuxième a Tahiti, le troi-
susmc-à la Martinique, le quatrième à Dji.
bouti. f'
Art. 2. - Los condlions teclmiques d'4i-
drc général auxquelles devront satisfaire les
stniions de télégraphie sans fil à construire
seront communiquées pour avis par le mi-
nistre des Colonies et le sous-secrétaire
d'Etat des P.T.T.
Art, 3. - La loi de finances fixera chaque
année le crédit à inscrire au budget général
dfls Colonies pour l'exécution des travaux
prévus par la présente loi.
Les subventions consenties par les Colo-
nies viendront on déduction des dépenses
h la charge de l'Etat; elles seront encais-
sées aux produits divers, au fur et à mc-
Bine de leur réalisation.
La loi des finances ouvrira pour chaque
exercice, au budget de l'administration des
P.T.T., les crédits à inscrire ipour l'exploi-
tation desdites stations.
<– .1.
Au Ministère des colonies
Témoignage officiel de satisfaction
Par décision du ministre des Colonies, en
date du 4 mars 192*!, un témoignage officiel
de satisfaction a été accordé a. M. Bouvier
(Cluude\ sous-chef de bureau de lra classe
de l'administration pénitentiaire coloniale,
en service détaché ;'1. l'administration cen-
trale, pour le soin t't le zèle dignes d'éloges
avec lesquels il a préparé les travaux de la
commission de classement du personnel de
l'administration pénitentiaire coloniale.
maimb
Retour de mission
.'0
M, Bruneau de Laboric vient de débar-
quer à Marseille, ayant achevé la miss;'ll
dont l'avaienl chargé le ministère des Co-
lonies et la Société de Géographie en 1'.Ji,.
Parti d'Alger, il atteint la côte de l'Atloll-
tique à Libreville, par le Tibesti, l'Afrique
Centrale ot le liahûn, effectuant ce trajet
par les moyens de transport primitifs l'li,
seuls, sont actuellement possibles sur ia
plus grande partie de son itinéraire.
Il sera incessamment, à Paris.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Sus AimcLis ruBuii PAR -IMB ANNALUCOLONIALIS* aoNT LA raomftiB
-' tHOJUMVt DU JOMWIAL ; '-
H _11 -']1..;(8" .--.:.,.,.c.
Dikktburi : Marcel RUEQBL «t L.-G. THËBAULT
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Les espagnols et l'Algérie
«l» * rlae
Plus ou presque plus d'émigration espa-
gnole en Algérie, c'est la constatation que
fait M. José Teixidor, auteur d'une étude
publiée par le ministère espagnol du Travail
dans le a Boletin de la Direccion Général de
Emigracion ».
Conunent expliquer cçt arrêt?
D'abord, parce que, dans les provinces
d'Espagne d'où provenaient ces émigrants,
les conditions d'existence et de travail se
sont afnéliôrées ; par suite les exodes sont
moins nombreux;
Puis, parce que le mouvement migratoire
suit d'autres courants et se dirige soit flrs
la France du midi, soit vers l'Amérique;
Puis, parce que la peseta est devenue une
grande dame et le franc un pauvte diable;
les salaires payés en francs, s'ils sont con-
vertis en monnaie espagnole, sont insuffi-
sants et pour couvrir les frais de voyage et
pour faire des économies;
Enfin, parce que, l'Algérie étant en pleine
crise économique, les colons, gênés au point
de vue financier, substituent contre leur gré
à la main-d'œuvre curopéenne. incontesta-
blement supérieure, mais chère et rare, la
main-d'œuvre indigène, indiscutablement in-
férieure, mais bon marché et abondante.
Telles sont les raisons par lequelles M.
losé Teixidor explique la décroissance de
Vémigratîon espagnole en Algérie.
sans doute, il y a des ouvriers espagnols
que les ouvriers indigènes ne sauraient rem-
placer; ce sont les spécialistes de la vigne
et de l'oranger. On a recours à eux après
les vendanges et après la cueillette des oran-
Res; ils sont très estimés et fort bien payés;
il regagnent leur pays au printemps; mais
rette émigration périodique est à" tout à fait
limitée ; on l'évalue environ à 200 travail-
leurs.
A la campagne, les Espagnols exécutent
tous les travaux agricoles) on en signale
aussi -parmi les charbonniers, les bûcherons,
les tUmeurs; à la ville, ils ont presque le
monopole- de certains emplois, boulangers,
- coiffeur.,. garçons de café, jardiniers, etc.
D'après la même étude, les ouvriers spécia-
, listes gagneraient 50 à 60 francs par jour,
nourriture comprise) d'autres professions,
celles de maçon, de mécanicien, par exemple,
auraient des salaires moyens/,,les industriels qui
seraient ceux des ouvriers industriels qui
sont de 12 à 18 francs et ceux des ouvriers
agricoles de 8 à 12.
Or, la vie devient en Algérie de plus en
plus chère, la crise du logement est intense,
les impôts sont lourds, le travail manque.
Songeons^ encore une fois, que les ioc pe-
setas sont à 391, et ne nous étonnons plus
que M. José Teixidor déclare que la. situa-
tion de l'ouvrier espagnol en Algérie est
précaire et que la baisse de notre devise le
'décourage de se diriger vers notre Afrique
du Nord.
Il faut le remarquer, ceci est tout nou-
veau. Les Espagnols ont été, en Algérie,
des ouvriers de la première heure. En 1860,
le nombre des Espagnols dans le départe-
ment d'Alger était de 22.105 contre 49.731
Français; dans le département d'Oran, il
était de 24.835 contre 32.055 Français; il
était de 2.041 dans la province de Cons-
tantine contre 30.443 Français; soit, en tout,
la moitié du nombre des Français. Avant la
guerre, sur les 103.493 agriculteurs algé-
riens, propriétaires, fermiers, métayers, plus
du tiers étaient Espagnols, et, contre 304.590
Français d'origine, contre 36.270 Italiens,
on comptait J 35. t 5° Espagnols. A Oran
seulement, il y avait 23.000 Espagnols non
naturalisés contre 21.000 Français.
L'auteur d'un ouvrage intitulé : « Coup
d'œil sur les Colonies 1, le D' Beaufumé,
disait : « L'Espagnol est, avant tout, le c&-
lon-né de l'Algérie. » Il expliquait ce privi-
lège par le fait que l'Espagnol « est né sous
un climat isotherme ou à peu près, à sa
nouvelle patrie e, que le sang africain a été
abondamment infusé au sdng, espagnol pen-
dant les longs siècles où les Maures ont
dominé l'Espagne, et il rChésitait pas à avan-
cer que la mission d'être les agents princi-
paux de la civilisation européenne en Afri-
que devait revenir aux peuples qui se mon-
traient le mieux capables de s'adapter au
climat africain. De là cette conclusion qu'il
fallait ouvrir toutes grandes les portes de
l'Algérie à ceux qui avaient dans leurs vei-
nes un sang méridional, encourager l'im-
migration de ces précieux auxiliaires par
tous les moyens possibles.
Qu'aurionsnous fait dans l'Afrique du
Nord sans cette main-d'œuvre? Que ferions-
nous demain si elle venait à nous manquer?
On s'en est déjà préoccupé; on a fait obser-
ver que les colonies qui nous ont envoyé pen-
dant la guerre des milliers de combattants
et des milliers d'ouvriers spécialisés nous
enverraient, pendant la paix, les hommes né-
cessaires, sans que nous soyons obligés,
comme les Anglais, à recourir à l'immigra-
tions des coolies hindous et chinois. Nous
n'en sommes pas encore à l'heure où il fau-
dra songer à parer au déficit, par un pro-
cédé ou par un autre. Mais le déficit s'ac-
cuse, et, si l'émigration espagnole continue
:\ suivre les grands courants qui l'empor-
tent vers l'Amérique ou tout simplement vers
la France méridionale, nous devrons bien
chercher ailleurs une ma.in-(:rœuvre différente
pour nos provinces de l'Afrique du Nord.
Naturalisation, soit, < francisation *,
comme on l'e écrit; mais avant tout peu-
plement. On a calculé, d'après les statis-
tiques, que les étrangers naturalisés ou non
croissent, en nombre, quatre fois plus vite
que les Français dans le peuplement de
l'Algérie; le jour où celui de ces peuples qui
nous fournissait le plus d'émigrants n en
fournira plus, onsera bien obligé de s'adres-
ser ailleurs : cela est de toute évidence.
Mario R.;
Sénateur de ttHmuU, vice-prértdéni
; de ht Comittiiikm sénatoriale des Co-
tof»flnfo Secrétaire général du Groupe
8..
Le ministère démissionnaire
00'
Le ministère Briand est - tombé à son 99*
jour d'existence. -
11 avait essayé ,de gouverner avec une ma-
jorité de concentration.
VoicL les résultats du pointage t
Ont voté
------ AMIe- Absttti
iRctifi Gtoupeô peur rotlft ns pirtttg*
.1) (2) - -
136 Groupe rudical et
rudieal socialiste 30 84 15 7
93 Socialistes 93 Il 2 3
41 Républicains so-
cialistes et socia-
listes français. 8 23 8 2
40 Gauche radicale. 1 36 1 1
35 Gauche républicai-
ne démocratique 7 21 0 1
13 Gauche indépend. Il 13 » »
32 IHépu-bJ. de gauche 4 83. 4 1
10t Union républicaine
démocratique 80 7 13 4
14 némoc)'utes 0 7 » 1
26 Communistes ,.. , 26 » Il »
2S Aucun groupe. 19 0 ! 1
4 'Non Inscrits » 1 1 2
"'-
671 Totaux. 27-1 al 52 U
(1) C'est-à-dlro contre le ministre.
(1) C'est-à-dire pour le ministère.
On remarquera dans ce tableau que la ma-
jorité des cartellistes et des anticartellistes
a voté contre tta tRX4 sur les paiements et
que la minorité de ces deux groupements a
voté pour.
Dans les groupes de gauclie, on compte,
en effet, contre le Gouvernement, 30 radi-
caux-socialistes, 93 socialistes S. F. I. O.,
caux-socialiste i , i''a l istes, 3 n'appartenant à
8 républicains socialistes, 3 n'appartenant à
aucun groupe. -",
Dans les groupes de droite et du centre
ont voté également contre le Gouvernement :
1 gauche radicale,
7 gauche républicaine démocratique,
4 républicains de gauche,
0 démocrates,
t6 inscrits à aucun groupe,
80 union républicaine démocratique.
Au total, 1.14 membres des groupes de
gauche auxquels il faut ajouter 26 commu-
nistes et 114 membres de la droite et du cen-
tre, ont voté contre le Cabinet, tandis que
109 députés du Cartel (84 radicaux-socialis-
tes, 23 républicains socialistes et 2 non ins-
crits); et ti2 députés de droite et du centre
ont voté pour le ministère.
Le aîaistire Aristide Iriaad
d la représeriatiM cttoiale
Le ministère Aristide Briand a été ren-
versé samedi matin par 274 voix contre 221.
Dans la minorité qui a voté la taxe sur
les paiements et a soutenu le Cabinet, nous
relevons les noms de tous les députés de
l'Algérie et des colonies.
«j»
Lois. Décrets. Arrêtés
Arrêté du lor mars 1926 portant création
auprès de la Direction des Affaires écono-
miques d'un comité technique consultatif
de prophylaxie épizootique coloniale et de
médecine vétérinaire exotique:
Aux termes de cet arrêtô, il est créé, auprès
do la Direction des Affaires économiques au
ministère des Colonies, un Comité technique
consultatif de prophylaxie épizootique colo-
niale et de médecine vétérinaire exotique.
Le Comité est chargé de l'étude de toutes
les questions qui lui sont soumises par la Di-
rection des Affaires économiques et relatives
à l'hygiène des troupeaux coloniaux et aux
maladies du bétail dans les colonies.
Il reçoit de cette Direction communication
des documents recueillis et des rapports des
gouvernements des colonies concernant la si-
tuation sanitaire des troupeaux et les mesu-
res de 'protection du cheptel colonial. Il peut
convoquer à ses séances les personnalités
scientifiques,techniques ou appartenant à l'Ad-
ministration coloniale susceptibles de le ren-
seigner sur les questions h l'ordre du iour.
Il fournit sur "les questions posées des avis
motivés de nature à éclairer l'Administration
supérieure des colonies sur les directives à
donner aux- agents d'exécution concernant le
choix des méthodes de prophylaxie ou de lutte
contre les épizooties, la préparation et le con-
trôle des produits spécifiques à employer et,
en général, tous les moyens de protéger le
bétail contre les affections exotiques et sus-
ceptibles défavoriser son accroissement.
Les membres de ce comité sont nommés par
décision du ministre des Colonies, sur la pro-
position du Directeur des Affaires économiques.
(i. O. du 6 mars 19&6.)
M. Mnrta VMieiiett le crtfit nrM«
-0-0--
M. Maurice Viollelte, aussitôt aimé à
Paris, a eu une importante conférence avec le
directeur de la banque de l'Algérie et la re-
présentation parlementaire algérienne au sujet
de Crédit agricole en Algérie et de.la future
Banque agricole appelée a fonctionner dans la
Colonie.
- >
La défense des itMrits fmdeM
des iidigènes à Madagascar
QxO
Au moment où des concessions
ont été attribuées dans la Grande
Ile le problème à résoudre par
VAdministration locale était assez complexe.
Livré à lui-même l'indigène ne mettait en
valeur que les terrain$ faciles à travaillert
ne pouvant entreprendre les importants tra.
vaux nécessités par Vaménagement de ces
terres surtout lorsqu* elles devaient être
transformées en rizières, par conséquent,
irriguées et drainées. Il n était Pas non
plus capable de sélectionner les semences
- les espèces améliorer les façons cul-
turales - introduire les mac Innés, Le
cneptel lui-même, très souvent indispensable,
ne serait pas suffisamment abondant pat
suite des moyens des indigènes. Enfin,
VEuropéen introduit des méthodes perfec-
tionnées ignorées de V autochtone.
A ces considérations s'ajoutait et s ajoute
encore l'imprévoyance des indigènes ac-
ceptant, d'aliéner des terrains de-valeur pour
gager me deïte quelquefois minime et se
trouvant ainsi victimes en cela des mcrcantis
hindous. p
Cette situation, nous devons le reconnat-
tre, a évolué. Les terrains ont pris de la va-
leur et le cultivateur est incité maintenant
à cultiver lIli-même son fonds Par la hausse
des produits; aussi depuis cinq ou six ans,
les paysans malgaches font une opposition
systématique à l'aboutissement de toute de.
mande de concessions formulées par des
Européens ou des Asiatiques.
Ainsi VAdministration locale a été ame-
liée depuis 1919 à prendre une série de me-
sures qui ont complètement résolu la si"
tuation. Tout d'abord dans toutes les ré-
gions où les compétitions se faisaient âpres
- et nombreuses, des affltés ont fermé provi-
soirement certains périmètres à la colonisa-
tion et parallèlement ordonnaient la cons-
titution de réserves indigènes, inaliénables,
destinées à assurer V existence matérielle des
populations. Le Service des domaines a été
en outre, chargé de suivre de très près les
mutations de biens entre ittdigènes et Euro-
péens ou Asiatiques et de s'oppose, à toute
immatriculation ou aliénation non appuyée
de documents authentiques.
Enfin un décret en date dIt 26 août 1925
a interdit la cession de partie du domaine
public à tout étranger sauf autorisation
exceptionnelle et personnelle du Gouverneur
Général après enquête approfondie des au-
torités locales. ,
Ainsi nos indigènes à Madagascar se trou-
vent maintenant complètement protégés 'con-
tre eux-mêmes, contre ceux qui les exPloi-
taient, et, contre Vadministration fut ne sau-
rait plus, comme dans le passe, sacrifier
leurs droits à certaines combinaisons.
Lucien Gaaparin.
Député de la Réunion.
Réintégrations
-0-0--
Nous croyons savoir que quelques dé-
marches discrètes et pressantes ont été
faites auprès de M. Léon Perrier
comme elles l'ont été auprès de M. An-
dré Hesse. Le résultat de ces interven-
tions successives auprès de l'un et l'au-
tre ministres des Colonies ont été pure-
ment négatives. Ils ont déclaré qu'ils
ne pouvaient pas revenir sur des mesu-
1 res prises par leurs prédécesseurs en
tout état de cause.
Il s'agirait en l'espèce de la réinté-
gration, dans les cadres actifs, de MM.
Hubert Garbit, ancien gouverneur gé-
néral de Madagascar, admis à la
retraite, et André Touzet, gouverneur
des Colonies, démissionnaire à la suite
de son refus de rejoindre son poste à
Fort-Lamy.
̃ ̃ ̃
M. Gerbinis à Paris
M. Gerbinis, arrivé tout récemment à
Marseille, à bord du paquebot « Fontaine.
bleau » s'est rendu à Paris. Gouverneur de
l'Inde Française depuis 1918, M. Gerbinis
vient passer un congé en France. Il a dé-
claré à son arrivée que les Elablisseiuents
français de l'Inde sont en excellente situa-
tion, tant au point de vue économique qu'au
point de vue politique.
PARIS-TOMBOUCTOU
IjMTS? IHNKS? IMS?
Les dernières nouvelles reçues indiquaient
que le groupe Malleterre-Bierre avait quitté
Adrar pour Bourem.
Après quelques jours d'un silence un peu
inquiétant, un télégramme fait connaître que
les automobilistes, après être passés à Oual-
lem et fait leur plein d'essence, ont voulu
gagner Bourem par Tessalit.
Ils furent assaillis par une tempête de sa-
ble qui rendit leur marche presque impossi-
ble et eut pour résultat d'épuiser la réserve
d'eau des moteurs.
Devant la gravité de cet accident, les chefs
de l'expédition décidèrent de faire demi-
tour et de rejoindre Adrar après avoir cou-
vert inutilement 700 kilomètres en plein Ta.
tremmft.
- Un discours
de M. le Goweraenr générai Cude
Au cours de la grande tournée d'iltspec.
tion de 8.000 kilomètres qu'il vient d'entre-
prendre à travers l'Afrique Occidentale
Françoise, M. le Gouverneur Général Carde
a eu l'occasion de Prononcer à Bamako un
discours Oil il a pu mettre au point cer-
taines questions qui tiennent particulière
ment au coeur des commerçants soudanais.
Après avoir rendu un juste hommage à Vaste-
vre de mise en valeur poursuivie avec téna-
cité par le Lieutenant-Gouverneur de la co-
lonie, M. Terrasson de Fougères, M. Carde
a particulièrement insisté sur les deux sujets
strivants : mise en état et tarifs du Thiès-
Niger; au premier point de vue il a rap-
pelé que sur les 60 millions de dépenses que
le Gouvernement Général a consacrés. depuis
l'ouverture, au fonctionnement matériel de
la ligne, 50 millions ont été dépensés dans
la Partie soudanaise, entre Kayes et Kouli-
koro et 10 millions seulement dans la partie
sénégalaise. En ce qui concerne les tarifs,
Sf-Caipele a justifié Vélévation réeellte. (qui
atteint environ 40 %) par la nécessité
< £ équilibrer le budget du chemin de fer.
« Il serait inconcevable, a-t-il précisé, de
créer une @ voie de pénétration qtn pour satis-
faire à son objet ait le matériel, le person-
nel, une police, une compagnie du génie
pour exploiter la section Bamako-Kouli-
koro, sans que ses recettes lui Permettent de
faire face à ses dépenses courantes. » Grâce
à la bonne volonté des délégués du Sénégal
lors de la réunion de la Commission chargée
de la révision des tarifs, ceux-ci d'ailleurs
ont pu être notamment diminués pour les
produits originaires du Soudan par suite
d'une augmentation corrélative consentie
pour le transport des produits sénégalais.
Il y o, dans ce geste de générosité, un désir
d'entente entre colonies voisines d'autalli
plus significatif que depuis Plusieurs ail.
nées le Sénégal, colonie-mère du groupe, qui
produit plus de la, moitié des droits de
douanes perçus en A. O. F., ne reçoit plus,
pour ses grands travaux, aucune subvention
du Gouvernement Général.
LES BUDGETS
de l'Afrique Occidentale Française
pour 1986
t 00 ̃
Les différents budgets de l'Afrique Occi-
dentale Française pour l'exercice 1926 ont été
arrêtés Ion de la dernière session du Conseil
de Gouvernement aux chiffres suivants :
Francs
Budget général 145.029.000
Budgets annexes au Budfet général :
Chetn, de fer de Thiès au Ni-
ger .,,:. 66.838 ;00
Chemin de fer de la Guinée. 10.235.000
Ch. de f. de la Çôte d'Ivoire. 14.130.000
Port de Commerce de Dakar. 3.779.000
Territoire de Dakar et Dépen-
dances 22.500.480
Budget de l'Emprunt de 167
millions 21.147.756
Budgets locaux :
Sénégal, 85.801. 324
Soudan Français 34.215.850
Guinée Française 21.524.555
Côte d'Ivoir.e - - 29.500.000
Dahomey 19.102.000
Haute-Volta 17.028.293
Mauritanie. , 8.409.100
Niger -. 6.916.413
L'ensemble de ces budgets qui représente
un total de 506.157.271 francs, est supérieur
de 179.920.289 francs à celui des prévisions
de l'année 1925 ; cette différence tient princi-
palement au réajustement qui a dû être opéré
en raison de la dévalorisation constante du
franc dont la conséquence est une augmenta-
tion correspondante des dépenses de person-
nel et de matériel. Sur ce total, une somme
globale de 122 millions, soit 24 %, est prévue
dans les différents budgets pour les travaux
publics et la mise en valeur de la colonie.
Ces chiffres ne concordent point avec une
récente réponse écrite de M. le Ministre des
Colonies à M. Edmond Boyer, député de
Maine-et-Loire, la réponse ayant été faite,
avant qu'il soit tenu compte des prélèvements
sur les caisses de réserve dans certains bud-
gets locaux.
C'est donc les chiffres que nous publions
aujourd'hui qui doivent être considérés comme
exacts.
Foire-Exposition de Fez
, H
La Chambre mixte Française d'Agriculture,
de Commerce et d'Industrie de Fez (Maroc)
organise dans cette ville, du 5 au 16 mai, sous
le haut patronage de S. M. le Sultan Moulay-
Youssef et celui de M. Steeg, Commissaire
Résident Général de France au Maroc, une
Foire-Exposition qui s'annonce comme devant
être un évépement commercial de grande im-
portance.
L'Office du Maroc, 21, rue des Pyramides,
à Paris, reçoit les inscriptions et fournit aux
exposants tous les Tenseignemoits nécessaires.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du Q mars 1926, le taux officiel ctfe
ia piastre à Saigon êlatt de 15 fr. 35.
-.- - 1 -
1%1 Ir
- <»
PROPOSITION DE LOI |
Notre réseau iptercolonia] de T., 8. F.
Dans quelques jours, on va'distribuer aux
membres de la Haute Assemblée Tintéres-
sunt rapport de M. Maurice Ordinaire sur
la proposition de M. Lémery, sénateur de
la Martinique, relative à l'achèvement du
réseau intercolonial de télégraphie sans fil.
Après avoir établi rinsuflL&ajiice de notre
réseau de cûbles, le rapporteur montre l'in.
suffisance de nos communications avec nos
Colonies, dont la plupart « so-nt privées de
relations directes avec la Métropole et sont
par conséquent tributaires des réseaux
étrangers, circonstance défavorable ù, une
prompte transmission des dépêches, sans
compter les dangers qu'elle comporte pour
les colonies ainsi isolées Indochine, Ma-
dagascar, Nouvelle-Calédonie et Antilles -
en cas de tension politique ou de guerre JI.
M. Maurice Ordinaire rappelle dans quel-
les conditions on fut amené à se servir de
la T. S.F. pour suppléer au- manque de com-
munications par câbles..
- « C'est, dit-il, aux Colonies- qtwf le- O1:my
verncmen't songea tout d'abord à appliquer
la nouvelle invention, afin de faire cesser
au plus tôt leur isolement, mais on doit
avouer que l'exécution de cette juste pensée
ne fut pas rapide. »
l £ n effet, ni le Mmistère des Colonies (pro-
jet des. 11 août 1911), ni les P.T.T. (projet
du 11 juillet 1912) ne réussirent à faire gip-
prouver par la Chambre leurs plans, qui vi-
saient à constituer trois grandes chaînes de
postes desservant l'Extrême-Orient, l'Amé-
rique du Sud et le Pacifique.
« A la veille même de la guerre, ajoute
M. Maurice Ordinaire, un troisième projet
(loi du 30 mars 1914), disjoignant du plun
général les deux stations radidtélôgraphi-
ques jugées les plus urgentes, la Nouvelle-
Culédonie ut. Tilhiti, n'eut pas un meilleur
succès. »
La guerre éeluta, l'esprit de décision se
réveilla, les rivalités cessèrent. Les minis-
tères do la Guerre et de la Marine, d'ac-
cord avec les P. T. T,, construisirent ont 1917
quatre grandes stations coloniales : Ba-
mako, Brazzaville, Tononarive et SliIgon.
De leur. côté, les Colonies n'éloient pas
restées ino.ctiv<,.¡, L'Afriquo Occidentale,
l'Indochine, Madagascar, les Antilles et les
établissements de l'Océanie établissaient
des postes de petite ipulssnnce et destinés
seulement a atteindre soit des colonies ou
des poys voisins, soit d'autres postes élevés
h l'inférieur, ou encore à renseigner la na-
î vigation. ':
« IJ convenait, dit le rapporteur, de régler
odmiuls-lrolivctne-nl le fonctionnement de ce
double organisme hâtivement enlrepris.
C'est à quoi pourvoit un décret du 31 juillet
1919 qui est comme la charte de notre ra-
diotélégraphie coloniale.
(1 Il la répartit comme suit : aux P.T.T.
les stations de base dons la métropole et
les grandes stations intercolonialcs ; aux
gouvernements coloniaux les réseaux lo-
caux existants ou il créer. Il
Des dérogations sont d'ailleurs prévues.
C'est ainsi que la s'tation de Saison appar-
tient 4 l'Indochine, qui l'exploite avec le
concours de la Compngnie Générale de
T.S.F. Z>
A la poix, l'ardeur d'un jour se ralentit
et la construction des quatre grands postes
internationaux se poursuivit avec une telle
lenteur que celui de Saigon ne fut mi en
service qu'en 1023, ceux de Bamako cc de
Tananarive qu'en 1925 et que la station de
Brazzaville ne fonctionne pas a l'heure ac-
tuelle.
M. Maurice Ordinaire expose comment,
avec l'aide de l'industrie (privée, d'impor-
tantes et fructueuses installations de T.S.F.
ont été établies à l'étranger,
Pour l'exécution du réseau international
dont l'Etat a assaimé Ja charge, le problème
financier conservait toute son acuité, et
l'Administration se serait trouvée de nou-
veau paralysée pour des raisons budgétai-
res si elle n'avait été secourue par un ré-
cent progrès de la science radioélectriquc :
les ondes courtes.
« Cette solutIon, dit le rapporteur, mal-
gré ses imperfections, nous permet de sor-
tir de difficultés inextricables résultant i\ la
fois des lenteurs de l'Administration et de
nos embarras financiers,
« Déjà une quarantaine de millions
avaient été inscrits en 1921 au budget des
Colonie pour l'exécution des quatre gran-
des stations intercoloniales. Kn 1923, M. Lé-
mery n'évaluait (pas à moins de 70 pillions
la dépense nécessaire pour l'achèvement de
notre réseau. »
Cette somme serait fort au-dessus de nos
moyens actuels si l'emploi des ondes cour-
tes ne venait réduire ces évaluations dans
une forte proportion.
L'Administration des P. T.T. s'est tournée
vers cette solution. Le Ministère de la
Guerre a entrepris pour elle, on 1925, deux
petites stations émettrices à ondes courtes,
l'une à Issy-les-Moulineaux, destinée à, être
transportée à Tahiti, l'autre qui sera en-
voyée à njihonti. En outre, une douzaine
de postes récepteurs pour ondes courtes ont
été expédiés a la mémo date en Afrique
Occidentale et Equatoriale, au Cameroun, a.
Madagascar, il Tahiti, au Togo, à la Réu-
nion, aux Antilles et à Sflint-Pierro-Ji-
quelon.
« Dns ces conditions, dit M. Maurice Or-
dinaire, il a paru possible de ramener à
un million les prévisions budgétaires pour
la radiotélégraphie dans le budget des Calo-
nies de 1926. »
Passant en revue les principales installa-
tions coloniales de T.S.F.. NI. Maurice OV-
dinaire rappelle que rEtat possède en
France quatre stations émettrices : Bor-
deaux-Lafayclte et Lyon (P.T.T.), Tour
F.iflel et Saint-Pierre-des-Corps (Guerte).
Il Le service radiotélégraphique entre la
France et les Colonies, ajoute le rappor-
:cur, est assuré exclusivement par la sta-
tion du Uordeaux-Lafayette, réservée à cet
effet, n
Aux Colonies sont les trois stations de
Bamako, Tananarive et Saigon, il la fois
émettrices et réceptrices.
Dix stations sont seulement réceptrices
pour la France : Brazzaville, Conàkry, Da-
kar, Djibouti, Fort-de-France, Destrellan
(Guadeloupe), Saint-Pierre-Miquelon, Saint-
Denis de la Réunion, Grand-Bassam et Co-
tonou.
Ces ipostes, dit le rapporteur, en raison
de leur faible puissance, ne peuvent, outre
le service de réception des émissions de la
station de Bordeaux, assurer des commu-
nications bilatérales qu'avec les stations ra-
diotélégraphiques situées dans la même co-
lonie ou dans les pays voisins.
« Ils sont exploités par les gouverne-
ments locaux, sous le contrôle du Ministère
des Colonies. »
Le rapporteur signale que le Maroc, qui
n'est actuellement relié à Bardeaux que par
ltustation réceptrice de Rabat, pourra bien-
tôt échanger avec la France des relations
biiaféraK®. Il espère que la Tunisie, qui a
hésité jusqu'à présent en raison de l'état
de ses finances, suivra bientôt cet exemple.
« Enfin, ajoute M. Maurice Ordinaire, des
essais vont se faire pour établir entre l'Al.
gérie et la France .par les ondes courtes,
des relations radiotelégrupliiques bilatéra-
les qui, si incroyable que cela paraisse,
n'existent pus encore malgré l'oncornhre.
men des cûbles et le puissant intérêt que
présente, à tous égards, cette fonction. »
En ce qui concerne l,'s « réseaux locaux »
créés progressiveinent pai- lus Colonies sui-
vant les progrès teclmiques et les ressour-
ces de leur budget, un n'en compte pas
moins do 67, répartis entre douze colonios.
La plupnH sont des pnstes côtiers ; seules
les grandes possessions : Afrique Occiden.
tale et équatoriale, Indochine et Madagas-
car ont conslitluÓ des l'Ó::;Iaux intérieur qui
atteignent des pays voisins tels que le Yun-
nan et le Congo bell-tc.
Les différents projets qui ont été présen*
tés au Parlement ne diffèrent guère sur le
caractère des compléments à donner à la
radiotélégraphie intercoloniale.
On est' d'accord pour demander l'adjonc-
tion, aux trois grandes stations à ondes
longues; de quatre autres postes émetteurs
ô. ondes courtes, aux Antilles, à Djibouti, à
Tahiti et à la Nouvelle-Calédonie.
Les postas destinés à Tahiti et à Djibouti
sont expérimeotiis. Une station du mCmo
type est projetée à la Martinique.
« On voit, dit le rapporteur, que le pro-
gramme préconisé par M, Lémery peut ôtre
considéré comlllo en voie d'exécution. »
M. Maurice Oiflinaire, étudiant les réper-
cussions financières et économiques de co
programme, dit qu'il ne s'agit pas seu-
lement d'assurer rintercommunicatioii ra-
pide entre toutes les parties de lVmpire
colonial français, il faut que l'outillage
prévu devienne une source de profits.
« Aucune de nos possessions, dit Je rap-
porteur, ne semble avoir actuellement assez
d'importunce pour que son propre trafic soit
largement rémunérateur. Les stations inter-
coloniales ne « payeront » que si elles gros-
sissent leur trafic on s'adressant au denors,
en obtenant celui dos pays limitrophes, »
D'autre part, les Il réseaux locaux n sont
susceptibles de perfectionnement et, pour
beaucoup, le remplacement des appareils,
devenus urchnïques, s'impose.
Voici le texte de la proposition de loi de
M. Lémery :
Article premier. - Est autorisée t'exc u-
tion immédiate par le ministre des Cruonics
des travaux nécessités pur la construction
de quatre grands postes de télégraphie sans
fil intercoloniaux : le premier en Nouvelle-
Calédonie, le deuxième a Tahiti, le troi-
susmc-à la Martinique, le quatrième à Dji.
bouti. f'
Art. 2. - Los condlions teclmiques d'4i-
drc général auxquelles devront satisfaire les
stniions de télégraphie sans fil à construire
seront communiquées pour avis par le mi-
nistre des Colonies et le sous-secrétaire
d'Etat des P.T.T.
Art, 3. - La loi de finances fixera chaque
année le crédit à inscrire au budget général
dfls Colonies pour l'exécution des travaux
prévus par la présente loi.
Les subventions consenties par les Colo-
nies viendront on déduction des dépenses
h la charge de l'Etat; elles seront encais-
sées aux produits divers, au fur et à mc-
Bine de leur réalisation.
La loi des finances ouvrira pour chaque
exercice, au budget de l'administration des
P.T.T., les crédits à inscrire ipour l'exploi-
tation desdites stations.
<– .1.
Au Ministère des colonies
Témoignage officiel de satisfaction
Par décision du ministre des Colonies, en
date du 4 mars 192*!, un témoignage officiel
de satisfaction a été accordé a. M. Bouvier
(Cluude\ sous-chef de bureau de lra classe
de l'administration pénitentiaire coloniale,
en service détaché ;'1. l'administration cen-
trale, pour le soin t't le zèle dignes d'éloges
avec lesquels il a préparé les travaux de la
commission de classement du personnel de
l'administration pénitentiaire coloniale.
maimb
Retour de mission
.'0
M, Bruneau de Laboric vient de débar-
quer à Marseille, ayant achevé la miss;'ll
dont l'avaienl chargé le ministère des Co-
lonies et la Société de Géographie en 1'.Ji,.
Parti d'Alger, il atteint la côte de l'Atloll-
tique à Libreville, par le Tibesti, l'Afrique
Centrale ot le liahûn, effectuant ce trajet
par les moyens de transport primitifs l'li,
seuls, sont actuellement possibles sur ia
plus grande partie de son itinéraire.
Il sera incessamment, à Paris.
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