Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-03-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 mars 1926 05 mars 1926
Description : 1926/03/05 (A27,N36). 1926/03/05 (A27,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397083v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° M J'& NI MERO : 20 CENTIMES YKNMIEM SOIR. M A US 1U
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Les Annales Coloniales
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- 1. JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLOICIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOU-AL
LmAmmtemetilMam m ̃–I mmm mu BWMIII àijemmdetéemtmAt»ne»td»PetlleM
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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Un aD 6 mois 8 mois
L âAAMMpMPM** JLÏMIL. France et Colonaa. 80. 45 25 »
UhMt»« ( Etranger 120. tS. JI.
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Oaa^boBM dut %mm IM krtui dt porta «l eku IM pHadyt» llbnirw -
LI VIE f Dlnl nos COLoniES
.,.
Les récentes statistiques nous montrent un
développement constant de la production et des
échanges dans nos colonies. L'agriculture, sauf
pour l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, a donné
des résultats satisfaisants et même heureux ; la
production forestière est en progrès, pendant
que l'on constate en Indochine et en Afrique
du Nord une augmentation sensible de l'extrac-
tion minière.
Cette progression ne s'applique pas unique-
ment à l'année 1925 dont nous nous occupons
spécialement. Les tableaux relatifs au mouve-
ment des échanges en 1923 et en 1924 tradui-
sent une évolution semblable.
Voici quelques chiffres qui apporteront à
nos lecteurs les précisions nécessaires (les statis-
tiques de 1925, telles que les Annales Colo-
niales les ont déjà données, ne sont pas détail-
lées pour l' ensemble des colonies).
Mouvenlent commercial des colonies françaises en 1923 et 1924
(Commerce général on millions de francs)
Importation* Exportations Mouwinent total
1¡2:J 1924 i'JW 1' wi -iim
- -- - -
AWmk- 2.-M.9 2.793.7 1.674.4 1.990.5 3.911.3 4.784.2
Tunisie ,.,. 977.4 927.9 584.0 582.3 1.44U.4 1.510.2
Maroc *"" 779.7 «19.4 272.4 580.9 1.052.1 1.390.3
A O F. SB3-* ™*.4 419.0 053.7 952.4 1.418.1
Togo (mandat) 31.4 r>M 24.2 01.2^ 55.0 116.1
Cameroun (mandat). 51.4 73.9 42.3 07.0 96.7 140.9
A K F 32.4 47.0 23.0 44.2 55.4 91.2
Madàitasciîr »».8 259,0 191.8 387.6 401.6 W6.0
Réunion .,., 75.3 104.7 90.4 150.6 165.7 255.3
Côte des SumnliB 1W.4 293.5 170.9 m.9 331.3 588.4
Etats de Unde 32.5 37.4 45.3 44.3 77.8 81.7
Indochinr 1.534.9 2.024.1 1. 153.8 2.233.5 2.988.7 4.257.0
Nouvelle-Calédonie 49.2 70.0 32.0 50.0 81.2 120.0
l i r)o.o 81.2 120.0
Nouvelles-Hébrides 6.5 6.2 15.4 18.0 21.9 24.2
Etat d'Océanie 27.1 42.1 28.4 57.0 55.5 99.1
St-Pieffre-et-Miquelon.. 157.7 140.1 141.2 îfô.8 298.9 291.9
Guadelloupe 86.4 107,7 1 okli - 9 185* 191.3 292.8
'Martinique ! 94.8 142.4 117.9 179.8 212.7 322.2
(luyalie 41. 7 430 35.2 46.2 76.9 85.8
Syrie (mundat) 560.5 796.0 246.8 339.9 807.3 1.136.5
Toi nu. v 7.582.4 9.547.6 5.713.8 8.105.5 13.295.7 17.653.1
- - -- -4O - --
Si l'an excepte le Maroc, où l' on constate
un recul sur 1923, on remarque partout un pro-
grès qui, en dépit des variations de la valeur
de la monnaie, n'en reste pas moins considéra-
ble.
Cette activité s'est maintenue en 1925, ce
qui montre qu'elle n'était donc pas aussi factice
que certains esprits trop facilement enclins au
pessimisme le pensaient. Et cependant, nos co-
lonies sont loin de posséder 1 outillage écono-
mique qui Isur serait nécesajre, mais que l'état
'cfimt!n;'- cV- t'- la métropole ne leur permet
pas d'avoir ri même d'espérer dans un laps de
temps assez bief.
Un rapide coup d'ceil sur l'activité de nos
principales possessions nous renseignera sur la
juittsw de ces considérations générales.
L'Algérie, malgré certains déboires en ce
qui concerne sa récolte de céréales, a connu
une année moyenne pour le blé, l'orge et le
vin. Ses cultures maraîchères, dont Vécoulement
---- en France est - favorisé - par un meilleur aména-
gement des communications par terre et par eau,
sont de plus en plus abondantes, cependant que
l'élevage se maintient et même progresse quel-
que peu et que les industries s'étendent.
D'autre part, des progrès prochains sont envi-
salés grâce aux efforts qui sont laits pour déve-
lopper la culture cotonnière, et à l'impulsion
que M. Stecg avait donnée aux travaux d'irri-
gation, et dont M. Viol 1 et te ne se désintéresse
pas,
Les statistiques du commerce pour les neuf
premiers mois de 1925 indique it d'une façon
nette le mouvement ascensionnel de la vie éco-
nomique de l'Algérie. Les" importations ont
atteint, en effet, potrr cèt'e periode, 2 milliards
289.339 000 francs, en augmentation de 20
millions 731.000 sur les mois correspondants
de 1924. Les exportations sî sont élevées à
1 milliard 716 millions de francs, dépassant de
22,866,000 francs le chifhe de l'année précé-
dente.
Si l'on passe à la Tunisie, on fait les mêmes
constatations favorables, soit que I on examine
les chiffres du commerce, soit que l'on consi-
dère les recettes des chemins de fer.
Au Maroc, les événements du Rif ont eu
leur répercussion inévitable. Cependant, si 1 in-
quiétude a été vive en avril et mai derniers, elle
s'est assez vite apaisée, et d'ailleurs elle n a
jamais été générale.
La récolte en céréales de 1924 n'avait pas
été excellente ; celle de 1925 a été bien meil-
leure, favorisée, du reste, par l'extension de
leure, '̃ ':on des phosphates. La création de
ev-
nouvclle veies de communication : voies fer-
rées, route, les travaux d'irrigation et d'électri-
fication, l'aménagement des postes, tout cela
s est traduit par un progrès économique général.
On peut faire une observation analogue en
ce qui touche les territoires qu'à des titres di-
vers nous administrons en Afrique Occidentale.
La traite des arachides a été particulièrement
brillante, les autres productions agricoles ont
eu une tenue plus modeste, mais meilleure que
l' année précédente. Quant à l'élevage, il est
en progrès constant. Les résultats obtenus dans
ce domaine permettent les plus beaux espoirs.
Il convient d'ajouter que l' administration a
poursuivi l' œuvre qui consiste à donner à ces
immenses territoires les voies de communication
indispensables à son activité économique. D'au-
tre part, elle a secondé d'une façon intelligente
et heureuse les initiatives privées qui s'appli-
quent à développer la culture du coton.
Les statistiques du commerce extérieur dont
il serait trop long de citer tous fes chiffres, ins-
crivent les résultats de cette activité.
L'Afrique Equatoriale participe elle aussi, à
ce mouvement, mais à une pl ace encore mo-
deste. Certains se plaisent à célébrer les heu-
reuses initiatives du Gouverneur Général, M.
Antonetti, et les efforts qu'il fait pour pousser
activement la construction de la voie ferrée de
Brazzaville à la mer. Nous avons eu l'occasion
d'entendre à la Commission des Colonies M.
Antonetti ; nous avons été frappés par la net-
teté de ses vues et l'énergie de ses déclarations,
mais nous avons conçu quelques inquiétudes sur
la façon de recruter la main-d oeuvre nécessaire
aux travaux des chemins de fer.
Mais de toutes nos possessions, l'Indochine
est incontestablement la plus prospère. L'agri-
culture, l' industrie connaissent un essor qui s'est
traduit par une augmentation sérieuse de riz, de
caoutchouc, de thé, de minerais. En ce qui
concerne l'exportation des minerais, nous ferons
une réserve ou plus exactement nous marque-
rons un désir, celui que l'on s'efforce d'en trai-
ter sur place la plus grande partie. Cette obser-
vation a d'autant plus de valeur que les progrès
de l'exploitation minière sont rapides et consi-
dérables.
Nos autres colonies participent à cette pros-
périté. Nous avons signalé dans un précédent
article les efforts qui sont faits en Nouvelle-
Calédonie pour donner à l'exploitation minière
une plus grande extension. Une seule ombre à
ce tableau : il s'agit de La Réunion, où s'est
manifestée une légère crise provoquée par la
baisse du sucre.
1 Cette activité s'est traduite par un accroisse-
ment des échanges entre la métropole et les co-
lonies, ainsi qu'en témoigne le tableau suivant :
Commerce entre la France et ses Colonies
durant les neuf premiers mois de 1924 et 1925
(Commerce spécial en millions de francs)
Importations en France Exportations de France Commerce tot.al
lm 1924 1925 1924 1925 1924 4 ï-25
- -.- - -- - -
rArie 1.238.4 1.128.5 1.717.1 1.902.7 2.965.5 3.031.2
Tunisie 227.5 271.9 358.5 366.0 586.0 637.9
Maroc ., 140.9 132.3 496.7 575.4 m.6 707.7
Sénégal.,., 347.3 427.1 194.9 254.6 542.2 681.7
Miadawvscar 198.7 221.7 115.7 261.7 314.4 483.4
Tmidochiine 220.1 423.1 416.2 508.3 636.3 026.4
'Autiivs colonies et pays
de Protectorat. 658.4 598.0 366.5 416.2 1.024.9 1.014.2
Totaux 3.010.3 3.202.6 3.665.6 1.279.9 6.705.9 7.482.5
Le progrès est incontestable. Nos achats ont
augmenté de 162 millions, soit 5,3 %, et nos
ventes de 614.300.000 francs, c'est-à-dire de
16,8
Il faut nous réjouir de ce phénomène, mais
il ne faut pas, d'autre part, oublier que ces
échanges ne tiennent qu'une place encore faible
dans le mouvement général du commerce de la
France.
Les importations des colonies en France ne
représentaient, pour la période 1920-24, que
9,1 des importations générales. Ce chiffre
marque un progrès sur la période 1913-20, mais
un léger recul sur celle qui va de 1903 à 1907.
Une constatation analogue s'applique aux
exportations de la France dans ses colonies.
Pour la période 1920-24, elles constituent seu-
lement 13,7 des exportations générales, mar-
quant un léger progrès sur les périodes précé-
dentes.
Ces chiffres nous montrent que les échanges
entre la France et ses possessions coloniales sont
loin d'avoir atteint l'importance que d'aucuns
s'imaginent volontiers.
C'est pourauoi de nombreuses suggestions
sont faites, afin de les développer. Des pro-
grammes ont été élaborés par des ministres
comme M. Sanraut, ou des associations privées.
Certains suggèrent la spécialisation de chaque
colonie qui s' adonnerait à quelques cultures dont
le choix est particulièrement indiqué par le sol,
le climat et les aptitudes des habitants, sans
cependant aller jusqu'à la monoculture dont les
dangers ne sont plus à démontrer.
En ce qui regarde les exportations de la mé-
tropole. un système de primes engagerait nos
colonies à faire chez nous la plus grande partie
de leurs achats.
L'exemple de l'Angleterre, ou plus exacte-
ment les plans de feu Joseph Chamberlain han-
tent certains esprits qui rêvent de constituer un
Empire français qui, à l'exemple de celui rêvé
par l'illustre homme d Ejtat anglais, serait un
tout économique se suffisant à lui-même,
Cette conception trouve une véritable faveur
dans divers milieux, Mais pour notre part, nous
ne pensons pas qu'elle soit en accord avec
l'évolution des sociétés modernes qui tendent
non à se replier sur elles-mêmes, mais à consti-
tuer des organismes ouverts. Notre économie
ccsse d'être nationale pour devenir mondiale.
Henry Fontanier,
M DU té du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allafre. étran-
gères, membre de la Commiiêkm
de.,
1.. –-
A LA CHAMBRE
PROJET DE LÔI
Les récompenses
pour les opérations au Maroc
Le Gouvernement vient de déposer un
projet il»> loi tendunt ù la création d'un
contingent spécial de croix de la Légion
d'honneur et de médailles militaires en fa-
veur des militaires prenant part aux opé-
rations de guerre du Maroc.
Aux ternies de ce projet, ce contingent
eut. fixé comme suit :
Plaque de grand officier de la Légion
d'honneur, 1 ; croix de commandeur de la
Légion d'honneur, 5 ; croix d'officier de la
Légion d'honneur, ) ; croix de chevalier
de la l.Úgio" d'honneur, 100 ; médailles mi-
litaires, 200.
RAPPORT
Le budget spécial de l'Algérie
M. George* Humait vient de déposer son
rapport sur le projet de loi relatif au hud-
get spécial de l'Algérie pour l'exercice 1926.
Dans ce rapport il est indiqué que dans
la loi du 31 décembre 1925 n'avaient pu
être incorporées un certains nombre do
décisions des Délégutione financières uhtÓ.
riennes.
Ces décisions portaient :
1° Sur l'augmentation du taux de.s ibuî-
lenicnts h la 'baM en ce qui concerne H
cédille des bénéfice» Industriels et com-
merciaux ; - - - -
2° Sur ln majoration du droit de tmibro
afférent aux cartes el'idr.ntit des- Hrun-
gers ;
R" Sur l'augmentation du taux du dioit
de timbre perçu au profit du Trésor sur les
permis de chasse ;
4° Sur la modification, (111 régime fiscal
relatif aux ventes et nantissements do
fonds de commerce :
r>° Sur les droits d'épreuve des appareils
mesureurs de carburants liquides ;
t>° Sur la modification des taxes postales
et teiegrapniques ;
7° Sur les taxes applicables aux objets
de correspondance transportés par la voie
de l'air.
Le rapport* conclut, en conséquence, a
l'adoption du projet de loi.
Lois, Décrets, Arrêtés
-fi--
Décret du 28 février 1926 portant approba
tion du budget spécial des Nouvelles-
Hébrides pour l'exercice 1926.
Aux termes de ce décret, est approuvé le
budget spécial des Nouvelles-Hébrides, pour
l'exercice !'?, arrllt en recettes et en dépen.
ses à la somme de -.1.007.000 fr.
J. 0. du 1 njars 1920.
toi du 4 mars 1926 relative aux permissions
agricoles supplémentaires à accorder pen-
dant l'année 1926.
Aux termes de cette loi, qui vise les per-
missions exceptionnelles de quinze jouirs il
accorder à l'époque des travaux de culture
de printemps, aux militaires et marins, ac-
complissant la durée ,ll'gnle du servrce, qui
sont iils de cultivateurs exploitants ou qui
ont été employés comme travailleurs agri-
cotes dons des exploitations rurales, depuis
au moins un an, sans interruption, au mo-
ment de leirr mcorporation, les militaires en
service au feevant, et au Maroc ne peuvent
bénétieior
Celles-ci ne sont pas accordées non plus
aux militaires servant dans la métropole (ter-
riloire continental et Corse) qui demandent
il en (bénéficier en Algérie-Tunisie. De mém«»
les militaires servant en Algérie-Tunisie ne
peuvent pas obtenir de permissions agricoles
pour la métropole (territoire continental et
Corse).
(J, 0. du 5 mars 1020.}
A L'OFFICIEL
Citation à l'ordre du pays
Le Journal Officiel publie ce matin la ci-
tation suivante par laquelle le gouverne-
ment porte h la connaissance du pays la
belle conduite de M. Emile Jurannie, inter-
ne titulaire en médecine des hôpitaux d'Al-
ger : « Appelé A donner ses soins aux mala-
des contagieux hospitalisés à l'ambulance
d'El Kitfar, s'est iprodigué auprès de tous; a
lutté avec toutes les forces vives de son
être pour arracher à la mort un malade at-
teint de typhus exan thématique ; est par-
venu à le sauver, mais, frappé à son tour
par la maladie, est décédé victime de son
dévouement le 12 janvier 1926 ».
La Société Française
de bienfaisance de Tunis
0-0-
La Société française de Bienfai-
sance de Tunis vient de tenir son
assemblée alllltldle, Il y a dans
toutes les Colonies des sociétés françaises de
Bienfaisance ; elles tiennent des réunions
générales annuelles, et l'on estimera petit-
être que nous nous arrêtons à un fait minime
en signalant particulièrement celle de Tunis.
Cette opinion assez logique ne prévaudra
point chez ceux qui connaissent le rôle parti-
culièrement important que joue la Société
française de Bienfaisance de Tunis fil don-
nant un bel exemple de cc que peuvent l'ini-
tiative et le dévouement privés en certaines
matières oit la gestion administrative coûte
beaucoup plus cher et fait beaucoup moins
bien.
Il n y a pas jusqu'en sa fondation qu'elle
tic se distingue d une façon qui justifie am-
plement la mention que nous lui accordons.
En 1882. il v avait encore bien peu de
Français en Tunisie. mais déjà on en comp-
tait quelques-uns qui étaient venus dans un
pays neuf ne sachant pas au juste ce quils y
faaicIIl, et d'antres qui avaient tenté d'y
faire quelque chose, mais n'avaient pas
réussi. Il fallait rapatrier les premiers, ac-
corder aux seconds un secours qui, parfois,
pouvait les remettre datrs le chemin du suc-
cès.
/.es autres membres de la Colonie fran-
çaise s'acquittaient de ce devoir par solidarité
nationale et aussi par pudeur patriotique, ne
voulant pas laisser des Français en détresse
sous les yeux des indigènes ou des étrangers.
Or, M. RIiisiapi, le premier Résident Gé-
néral du Protectorat ayant été appelé à d'au-
tres fonctions, les Français de Tunis tinrent
à lui offrir un témoignage d'affection pour la
sollicitude avec laquelle il les avait accueillis.
Une souscri ption fut otroerte entre eux. Lors-
que Vobjet principal eut été acquis, ils dispo-
saient encore d'un reliquat de 6.000 francs.
M. Roustan Vayant appris, malli/esta le
désir que cette somme devint le capital d'tipi
groupement organisé entre Français pour
continuer Pawre d'assistance commencée
par Us bonnes volontés individuelles.
Cette intention généreuse fut réalisée le
25 août 1882, dans une réunion tenue, à la
Résidence Générale, sous la présidence de
AI, Paul Cambon, successeur de M. Roustan,
et où fut fondée la Société Française de
Bienfaisance.
Te programme de l'institution dut s'élar
gtr rapidement devant des nécessités non
relies, les travaux des ports de Tunis et d*
Bis erte, le réseau ferré en construction, le.
grandes entreprises de colonisation attiraien
avec des éléments excellents des recrue,
moins aptes à se tirer d'affaire et qui, bien
rôt, se trouvaient dans la misère. Puis le
années firent des veuves et des or phelins el
travailleurs français vers lesquels s'étendi
la solidarité nationale.
longtfmp": la Société Française de Biet
f aisance suffit à tout avec les cotisations il
ses adhérents, le produit des fêtes données
son profit, les souscriptions ouvertes dai
certains cas sous ses al/spius et auxquelh
la Colonie française répondait toujours a7,,
un élan iJlclhlIenti,
File créa ainsi un asile de nuit, un Four-
neau économique, une n-uvre de rapatrie-
ment. Rio/tot, il fallut hospitalisa des 'l'idl-
ltlrds, recueillir des orphelins, faciliter des
maternités. La place manquait dans les mo-
destes locaux où fonctionnait la Société. Ftt
1898, M. René Millet qui appréciait son œu-
vre comme elle le méritait, lui offrit l'elll-
cienne caserne des janissaires transformée
d'abord en hôpital français et devenue dis-
ponible par la construction d un grand éta-
blissement mieux approprié à cette IIsagt,
Dans ce cadre élargi, l'œuvre s'agrandit
d'un asile pour femmes, d'une section d'or-
phelins, d'un service de consultations, d'un
restaurant populaire.
L heure vint où, devant une populat
toujours croissante, le Gouvernement dut
préoccuper de créer un sennee régulier ci
sistance publique. Il Clit la franchise de
connaître qu'il n'organiserait jamais;
qui fonctionnât aussi bien et à aussi
compte que les institutions de la Soc
Française de Bienfaisance. Il offrit à a
ci de lui remettre, moyennant certaines suh-I
reniions, Vœuvre complète de l'assistance
publique et la Société accepta cette besogne
et cette responsabilité.
Elle s\çt toujours montrée digne de cette
confiance, haussant son action dévouée au
niveau toujours croissant des besoins.
Et voilà comment la Tunisie se trouve do-
it e d'une Assistance publique aussi complété
que possible, mieux surveillée, mieux gérée
que partout où ce rouage social est entre les
mains d'une administration officielle, et
avec des frais généraux réduits à un mini-
mum dont le chiffre serait singulièrement
édifiant si on le mettait en face de. celui des
services de l'Assistallce publique de Paris,
par exemple.
Voilà aussi pourquoi nous avons voulu ren-
dre témoignage à la Société Française de
Bienfaisance de Tunis et à son oeuvre admi-
rable.
Erntet Hcmdes,
Sénateur de la Marne,
Vice-pritident de la CommlêHom
des Douanes
AU MUSÉUM
Ainsi que nous l'avons annoncé, l'inau-
guration des nouveaux locaux du lahurù-
toire d'Agronomie Coloniale a eu lieu ce
malin à onze dieures.
Le Muséum a profilé de cette circons-
tance pour inaugurer une plaque de mar-
bre en commémoration du souvenir de ses
collaborateurs morts pour la science et
pour Ja patrie.
Mme Philippe de Vilmorin remit la plu-
que coiiiniêniorative ù M. Mangin, Direc-
teur du Muséum en 'rappelant que c'était
un hommage rendu à des savants dévoués
collaborateurs du Muséum. lille salua la
mémoire de V. Martret [1901. docteur D,.
corso (190G) zoologiste éminent qui rapporta
la première p.'un d'Okapi, If. Courtrct
(191.1) topographe devenu secrétaire général
du Muséum, Fleury (1910) l'inséparable et
dévoue compagnon de M. Auguste Cheva-
lil',)', sergent Picard, ingénieur agronome,
lieutenant linlin explorateur du Soudan,
Dillard, secrétaire, tués à l'ennemi.
Lu terminant, Mme de Vilmorin tint à
livrer un secret n'appartenant qu'à elle et
à I. Bourdarie ; l'initiateur réol die cotte
plaque de marbre n'est autre que M. Au-
guste Chevalier. M. Bourdarie présenta
ensuite les nouvelles salles du laboratoire
à M. Regismariset, directeur des Affaires
économiques au ministère des Colonies
représentant M. Léon Perrier, ministre des
Colonies retenu au Conseil des ministres.
M. Auguste Chevalier en termes émus
remercia tous ceux qui, dans une des plus
cruelles épreuves de sa carrière l'avaient
aidé à reconstituer ses chères collections.
L'AVIATIONCOLONIALE
C>--
Les lignes Latécoère
Malgré les circonstances atmosphériques
des plus défavorables, le trafic des lignes
aériennes Llltéooèro s'est effectué normale-
ment au cours du mois de janvier dernier.
Tops les voyages prévus ont été accomplis
sans retards appréciables.
Sur la seule ligne Toulousc-Casablanca,
il a été décompté 015.520 correspondances
et sur l'ensemble du réseau, 688.431 lettres
représentant un tonnage total de 13.175
kilos.
Il a été également transporté pendant le
même mois 151 passagers et un important
frèt de messagerie.
Voici comment s'établit à l'heure actuelle,
la progression du courrier postal aérien,
sur les lignes aériennes Latécoère :
Lettres transportées en janvier 1A20,
4.502 ; en 1921, 10.377 ; en 1922, 50.851 ;
en 1923, 208.813 ; en 192-i. :î20.0t>l ; en 1925,
435.815 ; en 192C, l«8.-tël.
PARIS-TOMBOUCTOU
--0-0--
La mission que dirige le capitaine Malle-
terre, accompagné de notre confrère Hené
Biorre, de Mine Suzanne Wtut-tz, d'e M. Bar-
thélémy Lcsaint et de deux mécaniciens, est
repartie lundi d'Adrar, où elle était immo-
bilisée depuis plusieurs jours par une tem-
pête de sable.
Elle se dirige vers Bourrom. sur la rive
gauche, du Niger d'où elle gagnera Tom-
bouctou. C'est du resi'e l'itinéraire llnardt-
Audituin-lHilreuil, Esticnne, de Gradis,
r+V –-–
line ètoiwite vitlualltft coloniale
a 0
L'attention des industries qui découlent de la
boucherie vient d'être appelée sur les profits
qu'elles pourraient tirer de la collecte et de la
vente des pierres biliaires provenant des bovins.
Les pierres biliaires se trouvent dans le foie
et la vésicule. On en trouve aussi dans l'esto-
mac, les intestins et la vessie. Ces dernières
sont moins recherchées. Ces pierres sont aisé-
ment décelées par pression des doigts.
Des firmes d'Amsterdam de Hambourg, de
Chicago recherchent ces pierres. mais elles exi-
gent qu'elles soient convenablement recueillies.
Lorsqu'elles ont été extraites de l' organe, les
pierres doivent être placées dans une toile mince
en forme de sac et mises à sécher à l'abri du
soleil, dans un local ventilé. Lorsqu'elles sont
extrêmement sèches, elles peuvent être expé-
diées après emballage, une à une. dans du co-
ton épais et enveloppées dans du papier afin
qu'elles ne soient pas exposées à se BWser.
L'expédition ne peut se faire qu'en boites de
carton, le contact ou le voisinage d'un métal.
quel qu'il soit, rendant les pierres inutilisables.
Les maisons qui font le commerce des pierres
biliaires ne donnent pas de renseignements sur
les usages de ces sous-produits, mais elles pa-
raissent être utilisées en thérapeutique et au
nettoyage des bijoux.
Les prix d'achat, basés sur la valeur réelle,
lorsque les pierres ont été recueillies et expé-
dires soigneusement varieraient de 75 à 150
francs les 100 grammes.
-- - .-.
A Amsterdam, on coterait de 20 a 4U florins
les 100 grammes.
Le le Bulletin de l'Agence Economique de
Madagascar n, qui signale cette étrange indus-
trie, note avec raison que, vu l'importance des
abattages auxquels il est procédé à MadaRas-
car, il pourrait être intéressant de tirer parti d'un
sous-produit présentant une si haute valeur.
Élections au Tonkin
-0-0--
Dimanche ont eu lieu les élections à la
Chambre des Commune d'Haiphong et de
Hanoï.
Un important discours
de M. Maurice Viollette
loue les ans. la Direction Générale dfs
Douanes de _l'Algérie établit, pour l'année
écoulée, le bilun commercial el maritime de
l Algene. 11 est soumis à une commission
dile des vuieurs en douane, que préside M.
le Gouverneur Généiul, et dont funt partie
noluinnieut M. le secrétaire général du (jou-
vernement, des directeurs du Gouverne-
ment général, les présidents des Chambres
de Commerce et les présidents des Cham-
bres d'Agriculture de l'Algérie.
La commission vient de se réunir et a
entendu un exposé remarquable de M. An-
uré. directeur des douunes, dont on ne sau-
l'ait trop louer la compétence et l'esprit
averti des questions économiques algé-
riennes.
Ce rapport a ;': .¡; unanimement applaudi.
M. Violette prenant ensuite I41 paroïï-, u dit
notamment :
Nous avons le droit d'arriver il cette con-
clusion, qui était la votre, mon cher dircc-
teur, à savoir que la situation de l'Algérie
est prospère. Si prospère soit-elle. je crois
que l Algérie 11'est qu'à ses débuts dans le
mouvement économique et que ses desti-
nées sont de nature à uPllill"Ultre nlpidc-
ment plus brillantes encore.
Voulez-vous voir que l'industrie, en AI-
gérie, est encore à ses débuts "1 Elles sont
relativement rares les industries qui sont
installées sur la - terre d'Afrique. Au sur-
plus, j entends bien qu'il y a là un pro-
blème particulièrement important : c'est le
problème de la main-d'œuvre. Pourtunt la
main-d'œuvre est lii et il s'agit seulement
de trouver les conditions de son utilisation.
L'artisanat
En ressuscitant la Maison de 1 Artisanat,
envisagée par .M. Lutaud, ju 111e propose
deux objets sur lesquels j'appelle votre at-
tention ; d'abord, donner du travail à d'in-
nombrables familles indigènes, et, par cun-
séquent, améliorer leur situation et leurs
conditions d'existence, mais encore donner
à tous les industriels et commerçants qui
IJCU\ eul le désirer, les moyens de réuliser.
Je n'ai pas besoin de vous Llire combien la
généralisation successive d'ailleurs <3e
ces tentatives. est de naturel donner À
l'industrie d'Algérie un renouveau d'impor-
lane-e et aipporter des possibilités à des
hommes de réalisation comme vous. Le
concours de radininistration, qui n'a point
d'uulre souci que de dégager des possibili-
lés de lruvuil, s'ullru à vous ipour les utili-
ser et les mettre en œuvre pur vos métho-
des commerciales.
L'Agriculture
Mais quelles que puissent être les indus-
tries de l'Algérie, il 11e faut pas oublier que
la véritable industrie de ce pays, sa grande
richesse, c'est et ce sera encore longtemps
son agriculture.
Si importantes que -ment. les possibilités
agricoles de l'Algérie, j'ai la conviction
qu'elles peuvent devenir encore mlinilneiil
plus considérables, l'ai la conviction que
m'Ut} ne sommes encore qu'au début du
mouvement agricole en Algérie, que les cé-
réales, que l'élevage, que les tanacs, que
l'arboricullure, que la sériciculture, que le
coton, l'alla, les dalles, etc.., etc.. sont
sus-eoptibles du dégager à bref délai et dans
quelques années, pur le renouvellement
| des méthodes et par d'autres particularités
que je dirai tout à l'heure, des richesses qui
sont encore insoupçonnées au moment
miéine uu npiis causons.
nue lui inanque-t-d à cette agriculture
pour se développer rapidement 7 A mon
avis, il parait- lui manquer trois choses :
une jHjputatioii plus nombreuse, le crédit et
l'outillage.
Le problème de la population comporte
bien entendu, ia défense de la vie humaine
contre les t'iéuux qui la menacent et qui la
déciment, lioiie, pur voie de conséquence,
et par l'effet d'une logique inéluctable qui
témoigne que tout notre assistance est en-
core trop primitive, celte dernière doit ètr#
organisée méthodiquement, car le problème
de la santé publique est un, comme vient de
le démontrer encore une épidémie de va-
liole qui a si fâcheusement impressionné le
mouvement touristique en décembre et en
janvier. Mais je n'ai pas besoin de vous
dire que ht population indigène a besoin
d'un etat-major économique et que l'Algé-
rie, eile aussi, a besoin de (--et
économique; la population indigène u besoin
d'un encadrement et ainsi, plus la popula-
tion indigène croîtra, plus il no.is faudra
un apport nouveau de Français pour l'en-
cadrer. J'estime que cet encadrement nous
vaudra à bnjl délai, en Algérie, '.! à ;M).000
de - nus - nui les amènera ces
Français de France en Algérie ? A la vé-
rité, c'est la prospérité générale qui per-
mettra l'afflux de nos compatriotes, afflux
nécessaire, qui 11e pourra, par ailleurs, de-
venir un gain utile et définitif pour l'Algé-
rie qu'à la condition que la prospérité reste
telle. Donc, il faut le crédit. Kt le problème
de crédit prend ainsi une importance
d'urùre capital. Ici, le grave; iJ\'oblèmc.
c'est la question du crédit agricole.
Le crédit agricole
Il y a eu là-dessus, messicii: s. bien des
iisciissions. Le crédit tout court tient en-
core et j'imagine que personne ne me dé-
mentira lorsque je dirai qu'il est heureux
quc dans les graves circonstances présen-
tes, la lUtnque de Franco soit ià pour sou-
,oni.r le crédit publiç, Ce qui est vrai de lu.
métropole, est vrai aussi de la colonie, et il
est trop clair que ce n'est pas simplement
peur le plaisir des actionnaires qu'un insti-
tut d'émission doit avoir vraiment ot ite so-
lidité comparable a celle de la Manque de
France.
Le régime douanier
En ce qui concerne une autre question
d'importance qui touche nu régime doua-
nier, c'est colle dont j'ai été récemment
nieir, i : celle de certains avantages à réser-
sa s
e is i llil iî .qt& 01 a
Les Annales Coloniales
J i.,. , t d 4
1 -.- e d
- 1. JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLOICIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOU-AL
LmAmmtemetilMam m ̃–I mmm mu BWMIII àijemmdetéemtmAt»ne»td»PetlleM
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMaetiM a AéwatalrtUM : 34, Rue du Moflt-Thabor, PARtS-1* TMptou ; LOOfRI 19-17
Un aD 6 mois 8 mois
L âAAMMpMPM** JLÏMIL. France et Colonaa. 80. 45 25 »
UhMt»« ( Etranger 120. tS. JI.
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Oaa^boBM dut %mm IM krtui dt porta «l eku IM pHadyt» llbnirw -
LI VIE f Dlnl nos COLoniES
.,.
Les récentes statistiques nous montrent un
développement constant de la production et des
échanges dans nos colonies. L'agriculture, sauf
pour l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, a donné
des résultats satisfaisants et même heureux ; la
production forestière est en progrès, pendant
que l'on constate en Indochine et en Afrique
du Nord une augmentation sensible de l'extrac-
tion minière.
Cette progression ne s'applique pas unique-
ment à l'année 1925 dont nous nous occupons
spécialement. Les tableaux relatifs au mouve-
ment des échanges en 1923 et en 1924 tradui-
sent une évolution semblable.
Voici quelques chiffres qui apporteront à
nos lecteurs les précisions nécessaires (les statis-
tiques de 1925, telles que les Annales Colo-
niales les ont déjà données, ne sont pas détail-
lées pour l' ensemble des colonies).
Mouvenlent commercial des colonies françaises en 1923 et 1924
(Commerce général on millions de francs)
Importation* Exportations Mouwinent total
1¡2:J 1924 i'JW 1' wi -iim
- -- - -
AWmk- 2.-M.9 2.793.7 1.674.4 1.990.5 3.911.3 4.784.2
Tunisie ,.,. 977.4 927.9 584.0 582.3 1.44U.4 1.510.2
Maroc *"" 779.7 «19.4 272.4 580.9 1.052.1 1.390.3
A O F. SB3-* ™*.4 419.0 053.7 952.4 1.418.1
Togo (mandat) 31.4 r>M 24.2 01.2^ 55.0 116.1
Cameroun (mandat). 51.4 73.9 42.3 07.0 96.7 140.9
A K F 32.4 47.0 23.0 44.2 55.4 91.2
Madàitasciîr »».8 259,0 191.8 387.6 401.6 W6.0
Réunion .,., 75.3 104.7 90.4 150.6 165.7 255.3
Côte des SumnliB 1W.4 293.5 170.9 m.9 331.3 588.4
Etats de Unde 32.5 37.4 45.3 44.3 77.8 81.7
Indochinr 1.534.9 2.024.1 1. 153.8 2.233.5 2.988.7 4.257.0
Nouvelle-Calédonie 49.2 70.0 32.0 50.0 81.2 120.0
l i r)o.o 81.2 120.0
Nouvelles-Hébrides 6.5 6.2 15.4 18.0 21.9 24.2
Etat d'Océanie 27.1 42.1 28.4 57.0 55.5 99.1
St-Pieffre-et-Miquelon.. 157.7 140.1 141.2 îfô.8 298.9 291.9
Guadelloupe 86.4 107,7 1 okli - 9 185* 191.3 292.8
'Martinique ! 94.8 142.4 117.9 179.8 212.7 322.2
(luyalie 41. 7 430 35.2 46.2 76.9 85.8
Syrie (mundat) 560.5 796.0 246.8 339.9 807.3 1.136.5
Toi nu. v 7.582.4 9.547.6 5.713.8 8.105.5 13.295.7 17.653.1
- - -- -4O - --
Si l'an excepte le Maroc, où l' on constate
un recul sur 1923, on remarque partout un pro-
grès qui, en dépit des variations de la valeur
de la monnaie, n'en reste pas moins considéra-
ble.
Cette activité s'est maintenue en 1925, ce
qui montre qu'elle n'était donc pas aussi factice
que certains esprits trop facilement enclins au
pessimisme le pensaient. Et cependant, nos co-
lonies sont loin de posséder 1 outillage écono-
mique qui Isur serait nécesajre, mais que l'état
'cfimt!n;'- cV- t'- la métropole ne leur permet
pas d'avoir ri même d'espérer dans un laps de
temps assez bief.
Un rapide coup d'ceil sur l'activité de nos
principales possessions nous renseignera sur la
juittsw de ces considérations générales.
L'Algérie, malgré certains déboires en ce
qui concerne sa récolte de céréales, a connu
une année moyenne pour le blé, l'orge et le
vin. Ses cultures maraîchères, dont Vécoulement
---- en France est - favorisé - par un meilleur aména-
gement des communications par terre et par eau,
sont de plus en plus abondantes, cependant que
l'élevage se maintient et même progresse quel-
que peu et que les industries s'étendent.
D'autre part, des progrès prochains sont envi-
salés grâce aux efforts qui sont laits pour déve-
lopper la culture cotonnière, et à l'impulsion
que M. Stecg avait donnée aux travaux d'irri-
gation, et dont M. Viol 1 et te ne se désintéresse
pas,
Les statistiques du commerce pour les neuf
premiers mois de 1925 indique it d'une façon
nette le mouvement ascensionnel de la vie éco-
nomique de l'Algérie. Les" importations ont
atteint, en effet, potrr cèt'e periode, 2 milliards
289.339 000 francs, en augmentation de 20
millions 731.000 sur les mois correspondants
de 1924. Les exportations sî sont élevées à
1 milliard 716 millions de francs, dépassant de
22,866,000 francs le chifhe de l'année précé-
dente.
Si l'on passe à la Tunisie, on fait les mêmes
constatations favorables, soit que I on examine
les chiffres du commerce, soit que l'on consi-
dère les recettes des chemins de fer.
Au Maroc, les événements du Rif ont eu
leur répercussion inévitable. Cependant, si 1 in-
quiétude a été vive en avril et mai derniers, elle
s'est assez vite apaisée, et d'ailleurs elle n a
jamais été générale.
La récolte en céréales de 1924 n'avait pas
été excellente ; celle de 1925 a été bien meil-
leure, favorisée, du reste, par l'extension de
leure, '̃ ':on des phosphates. La création de
ev-
nouvclle veies de communication : voies fer-
rées, route, les travaux d'irrigation et d'électri-
fication, l'aménagement des postes, tout cela
s est traduit par un progrès économique général.
On peut faire une observation analogue en
ce qui touche les territoires qu'à des titres di-
vers nous administrons en Afrique Occidentale.
La traite des arachides a été particulièrement
brillante, les autres productions agricoles ont
eu une tenue plus modeste, mais meilleure que
l' année précédente. Quant à l'élevage, il est
en progrès constant. Les résultats obtenus dans
ce domaine permettent les plus beaux espoirs.
Il convient d'ajouter que l' administration a
poursuivi l' œuvre qui consiste à donner à ces
immenses territoires les voies de communication
indispensables à son activité économique. D'au-
tre part, elle a secondé d'une façon intelligente
et heureuse les initiatives privées qui s'appli-
quent à développer la culture du coton.
Les statistiques du commerce extérieur dont
il serait trop long de citer tous fes chiffres, ins-
crivent les résultats de cette activité.
L'Afrique Equatoriale participe elle aussi, à
ce mouvement, mais à une pl ace encore mo-
deste. Certains se plaisent à célébrer les heu-
reuses initiatives du Gouverneur Général, M.
Antonetti, et les efforts qu'il fait pour pousser
activement la construction de la voie ferrée de
Brazzaville à la mer. Nous avons eu l'occasion
d'entendre à la Commission des Colonies M.
Antonetti ; nous avons été frappés par la net-
teté de ses vues et l'énergie de ses déclarations,
mais nous avons conçu quelques inquiétudes sur
la façon de recruter la main-d oeuvre nécessaire
aux travaux des chemins de fer.
Mais de toutes nos possessions, l'Indochine
est incontestablement la plus prospère. L'agri-
culture, l' industrie connaissent un essor qui s'est
traduit par une augmentation sérieuse de riz, de
caoutchouc, de thé, de minerais. En ce qui
concerne l'exportation des minerais, nous ferons
une réserve ou plus exactement nous marque-
rons un désir, celui que l'on s'efforce d'en trai-
ter sur place la plus grande partie. Cette obser-
vation a d'autant plus de valeur que les progrès
de l'exploitation minière sont rapides et consi-
dérables.
Nos autres colonies participent à cette pros-
périté. Nous avons signalé dans un précédent
article les efforts qui sont faits en Nouvelle-
Calédonie pour donner à l'exploitation minière
une plus grande extension. Une seule ombre à
ce tableau : il s'agit de La Réunion, où s'est
manifestée une légère crise provoquée par la
baisse du sucre.
1 Cette activité s'est traduite par un accroisse-
ment des échanges entre la métropole et les co-
lonies, ainsi qu'en témoigne le tableau suivant :
Commerce entre la France et ses Colonies
durant les neuf premiers mois de 1924 et 1925
(Commerce spécial en millions de francs)
Importations en France Exportations de France Commerce tot.al
lm 1924 1925 1924 1925 1924 4 ï-25
- -.- - -- - -
rArie 1.238.4 1.128.5 1.717.1 1.902.7 2.965.5 3.031.2
Tunisie 227.5 271.9 358.5 366.0 586.0 637.9
Maroc ., 140.9 132.3 496.7 575.4 m.6 707.7
Sénégal.,., 347.3 427.1 194.9 254.6 542.2 681.7
Miadawvscar 198.7 221.7 115.7 261.7 314.4 483.4
Tmidochiine 220.1 423.1 416.2 508.3 636.3 026.4
'Autiivs colonies et pays
de Protectorat. 658.4 598.0 366.5 416.2 1.024.9 1.014.2
Totaux 3.010.3 3.202.6 3.665.6 1.279.9 6.705.9 7.482.5
Le progrès est incontestable. Nos achats ont
augmenté de 162 millions, soit 5,3 %, et nos
ventes de 614.300.000 francs, c'est-à-dire de
16,8
Il faut nous réjouir de ce phénomène, mais
il ne faut pas, d'autre part, oublier que ces
échanges ne tiennent qu'une place encore faible
dans le mouvement général du commerce de la
France.
Les importations des colonies en France ne
représentaient, pour la période 1920-24, que
9,1 des importations générales. Ce chiffre
marque un progrès sur la période 1913-20, mais
un léger recul sur celle qui va de 1903 à 1907.
Une constatation analogue s'applique aux
exportations de la France dans ses colonies.
Pour la période 1920-24, elles constituent seu-
lement 13,7 des exportations générales, mar-
quant un léger progrès sur les périodes précé-
dentes.
Ces chiffres nous montrent que les échanges
entre la France et ses possessions coloniales sont
loin d'avoir atteint l'importance que d'aucuns
s'imaginent volontiers.
C'est pourauoi de nombreuses suggestions
sont faites, afin de les développer. Des pro-
grammes ont été élaborés par des ministres
comme M. Sanraut, ou des associations privées.
Certains suggèrent la spécialisation de chaque
colonie qui s' adonnerait à quelques cultures dont
le choix est particulièrement indiqué par le sol,
le climat et les aptitudes des habitants, sans
cependant aller jusqu'à la monoculture dont les
dangers ne sont plus à démontrer.
En ce qui regarde les exportations de la mé-
tropole. un système de primes engagerait nos
colonies à faire chez nous la plus grande partie
de leurs achats.
L'exemple de l'Angleterre, ou plus exacte-
ment les plans de feu Joseph Chamberlain han-
tent certains esprits qui rêvent de constituer un
Empire français qui, à l'exemple de celui rêvé
par l'illustre homme d Ejtat anglais, serait un
tout économique se suffisant à lui-même,
Cette conception trouve une véritable faveur
dans divers milieux, Mais pour notre part, nous
ne pensons pas qu'elle soit en accord avec
l'évolution des sociétés modernes qui tendent
non à se replier sur elles-mêmes, mais à consti-
tuer des organismes ouverts. Notre économie
ccsse d'être nationale pour devenir mondiale.
Henry Fontanier,
M DU té du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allafre. étran-
gères, membre de la Commiiêkm
de.,
1.. –-
A LA CHAMBRE
PROJET DE LÔI
Les récompenses
pour les opérations au Maroc
Le Gouvernement vient de déposer un
projet il»> loi tendunt ù la création d'un
contingent spécial de croix de la Légion
d'honneur et de médailles militaires en fa-
veur des militaires prenant part aux opé-
rations de guerre du Maroc.
Aux ternies de ce projet, ce contingent
eut. fixé comme suit :
Plaque de grand officier de la Légion
d'honneur, 1 ; croix de commandeur de la
Légion d'honneur, 5 ; croix d'officier de la
Légion d'honneur, ) ; croix de chevalier
de la l.Úgio" d'honneur, 100 ; médailles mi-
litaires, 200.
RAPPORT
Le budget spécial de l'Algérie
M. George* Humait vient de déposer son
rapport sur le projet de loi relatif au hud-
get spécial de l'Algérie pour l'exercice 1926.
Dans ce rapport il est indiqué que dans
la loi du 31 décembre 1925 n'avaient pu
être incorporées un certains nombre do
décisions des Délégutione financières uhtÓ.
riennes.
Ces décisions portaient :
1° Sur l'augmentation du taux de.s ibuî-
lenicnts h la 'baM en ce qui concerne H
cédille des bénéfice» Industriels et com-
merciaux ; - - - -
2° Sur ln majoration du droit de tmibro
afférent aux cartes el'idr.ntit des- Hrun-
gers ;
R" Sur l'augmentation du taux du dioit
de timbre perçu au profit du Trésor sur les
permis de chasse ;
4° Sur la modification, (111 régime fiscal
relatif aux ventes et nantissements do
fonds de commerce :
r>° Sur les droits d'épreuve des appareils
mesureurs de carburants liquides ;
t>° Sur la modification des taxes postales
et teiegrapniques ;
7° Sur les taxes applicables aux objets
de correspondance transportés par la voie
de l'air.
Le rapport* conclut, en conséquence, a
l'adoption du projet de loi.
Lois, Décrets, Arrêtés
-fi--
Décret du 28 février 1926 portant approba
tion du budget spécial des Nouvelles-
Hébrides pour l'exercice 1926.
Aux termes de ce décret, est approuvé le
budget spécial des Nouvelles-Hébrides, pour
l'exercice !'?, arrllt en recettes et en dépen.
ses à la somme de -.1.007.000 fr.
J. 0. du 1 njars 1920.
toi du 4 mars 1926 relative aux permissions
agricoles supplémentaires à accorder pen-
dant l'année 1926.
Aux termes de cette loi, qui vise les per-
missions exceptionnelles de quinze jouirs il
accorder à l'époque des travaux de culture
de printemps, aux militaires et marins, ac-
complissant la durée ,ll'gnle du servrce, qui
sont iils de cultivateurs exploitants ou qui
ont été employés comme travailleurs agri-
cotes dons des exploitations rurales, depuis
au moins un an, sans interruption, au mo-
ment de leirr mcorporation, les militaires en
service au feevant, et au Maroc ne peuvent
bénétieior
Celles-ci ne sont pas accordées non plus
aux militaires servant dans la métropole (ter-
riloire continental et Corse) qui demandent
il en (bénéficier en Algérie-Tunisie. De mém«»
les militaires servant en Algérie-Tunisie ne
peuvent pas obtenir de permissions agricoles
pour la métropole (territoire continental et
Corse).
(J, 0. du 5 mars 1020.}
A L'OFFICIEL
Citation à l'ordre du pays
Le Journal Officiel publie ce matin la ci-
tation suivante par laquelle le gouverne-
ment porte h la connaissance du pays la
belle conduite de M. Emile Jurannie, inter-
ne titulaire en médecine des hôpitaux d'Al-
ger : « Appelé A donner ses soins aux mala-
des contagieux hospitalisés à l'ambulance
d'El Kitfar, s'est iprodigué auprès de tous; a
lutté avec toutes les forces vives de son
être pour arracher à la mort un malade at-
teint de typhus exan thématique ; est par-
venu à le sauver, mais, frappé à son tour
par la maladie, est décédé victime de son
dévouement le 12 janvier 1926 ».
La Société Française
de bienfaisance de Tunis
0-0-
La Société française de Bienfai-
sance de Tunis vient de tenir son
assemblée alllltldle, Il y a dans
toutes les Colonies des sociétés françaises de
Bienfaisance ; elles tiennent des réunions
générales annuelles, et l'on estimera petit-
être que nous nous arrêtons à un fait minime
en signalant particulièrement celle de Tunis.
Cette opinion assez logique ne prévaudra
point chez ceux qui connaissent le rôle parti-
culièrement important que joue la Société
française de Bienfaisance de Tunis fil don-
nant un bel exemple de cc que peuvent l'ini-
tiative et le dévouement privés en certaines
matières oit la gestion administrative coûte
beaucoup plus cher et fait beaucoup moins
bien.
Il n y a pas jusqu'en sa fondation qu'elle
tic se distingue d une façon qui justifie am-
plement la mention que nous lui accordons.
En 1882. il v avait encore bien peu de
Français en Tunisie. mais déjà on en comp-
tait quelques-uns qui étaient venus dans un
pays neuf ne sachant pas au juste ce quils y
faaicIIl, et d'antres qui avaient tenté d'y
faire quelque chose, mais n'avaient pas
réussi. Il fallait rapatrier les premiers, ac-
corder aux seconds un secours qui, parfois,
pouvait les remettre datrs le chemin du suc-
cès.
/.es autres membres de la Colonie fran-
çaise s'acquittaient de ce devoir par solidarité
nationale et aussi par pudeur patriotique, ne
voulant pas laisser des Français en détresse
sous les yeux des indigènes ou des étrangers.
Or, M. RIiisiapi, le premier Résident Gé-
néral du Protectorat ayant été appelé à d'au-
tres fonctions, les Français de Tunis tinrent
à lui offrir un témoignage d'affection pour la
sollicitude avec laquelle il les avait accueillis.
Une souscri ption fut otroerte entre eux. Lors-
que Vobjet principal eut été acquis, ils dispo-
saient encore d'un reliquat de 6.000 francs.
M. Roustan Vayant appris, malli/esta le
désir que cette somme devint le capital d'tipi
groupement organisé entre Français pour
continuer Pawre d'assistance commencée
par Us bonnes volontés individuelles.
Cette intention généreuse fut réalisée le
25 août 1882, dans une réunion tenue, à la
Résidence Générale, sous la présidence de
AI, Paul Cambon, successeur de M. Roustan,
et où fut fondée la Société Française de
Bienfaisance.
Te programme de l'institution dut s'élar
gtr rapidement devant des nécessités non
relies, les travaux des ports de Tunis et d*
Bis erte, le réseau ferré en construction, le.
grandes entreprises de colonisation attiraien
avec des éléments excellents des recrue,
moins aptes à se tirer d'affaire et qui, bien
rôt, se trouvaient dans la misère. Puis le
années firent des veuves et des or phelins el
travailleurs français vers lesquels s'étendi
la solidarité nationale.
longtfmp": la Société Française de Biet
f aisance suffit à tout avec les cotisations il
ses adhérents, le produit des fêtes données
son profit, les souscriptions ouvertes dai
certains cas sous ses al/spius et auxquelh
la Colonie française répondait toujours a7,,
un élan iJlclhlIenti,
File créa ainsi un asile de nuit, un Four-
neau économique, une n-uvre de rapatrie-
ment. Rio/tot, il fallut hospitalisa des 'l'idl-
ltlrds, recueillir des orphelins, faciliter des
maternités. La place manquait dans les mo-
destes locaux où fonctionnait la Société. Ftt
1898, M. René Millet qui appréciait son œu-
vre comme elle le méritait, lui offrit l'elll-
cienne caserne des janissaires transformée
d'abord en hôpital français et devenue dis-
ponible par la construction d un grand éta-
blissement mieux approprié à cette IIsagt,
Dans ce cadre élargi, l'œuvre s'agrandit
d'un asile pour femmes, d'une section d'or-
phelins, d'un service de consultations, d'un
restaurant populaire.
L heure vint où, devant une populat
toujours croissante, le Gouvernement dut
préoccuper de créer un sennee régulier ci
sistance publique. Il Clit la franchise de
connaître qu'il n'organiserait jamais;
qui fonctionnât aussi bien et à aussi
compte que les institutions de la Soc
Française de Bienfaisance. Il offrit à a
ci de lui remettre, moyennant certaines suh-I
reniions, Vœuvre complète de l'assistance
publique et la Société accepta cette besogne
et cette responsabilité.
Elle s\çt toujours montrée digne de cette
confiance, haussant son action dévouée au
niveau toujours croissant des besoins.
Et voilà comment la Tunisie se trouve do-
it e d'une Assistance publique aussi complété
que possible, mieux surveillée, mieux gérée
que partout où ce rouage social est entre les
mains d'une administration officielle, et
avec des frais généraux réduits à un mini-
mum dont le chiffre serait singulièrement
édifiant si on le mettait en face de. celui des
services de l'Assistallce publique de Paris,
par exemple.
Voilà aussi pourquoi nous avons voulu ren-
dre témoignage à la Société Française de
Bienfaisance de Tunis et à son oeuvre admi-
rable.
Erntet Hcmdes,
Sénateur de la Marne,
Vice-pritident de la CommlêHom
des Douanes
AU MUSÉUM
Ainsi que nous l'avons annoncé, l'inau-
guration des nouveaux locaux du lahurù-
toire d'Agronomie Coloniale a eu lieu ce
malin à onze dieures.
Le Muséum a profilé de cette circons-
tance pour inaugurer une plaque de mar-
bre en commémoration du souvenir de ses
collaborateurs morts pour la science et
pour Ja patrie.
Mme Philippe de Vilmorin remit la plu-
que coiiiniêniorative ù M. Mangin, Direc-
teur du Muséum en 'rappelant que c'était
un hommage rendu à des savants dévoués
collaborateurs du Muséum. lille salua la
mémoire de V. Martret [1901. docteur D,.
corso (190G) zoologiste éminent qui rapporta
la première p.'un d'Okapi, If. Courtrct
(191.1) topographe devenu secrétaire général
du Muséum, Fleury (1910) l'inséparable et
dévoue compagnon de M. Auguste Cheva-
lil',)', sergent Picard, ingénieur agronome,
lieutenant linlin explorateur du Soudan,
Dillard, secrétaire, tués à l'ennemi.
Lu terminant, Mme de Vilmorin tint à
livrer un secret n'appartenant qu'à elle et
à I. Bourdarie ; l'initiateur réol die cotte
plaque de marbre n'est autre que M. Au-
guste Chevalier. M. Bourdarie présenta
ensuite les nouvelles salles du laboratoire
à M. Regismariset, directeur des Affaires
économiques au ministère des Colonies
représentant M. Léon Perrier, ministre des
Colonies retenu au Conseil des ministres.
M. Auguste Chevalier en termes émus
remercia tous ceux qui, dans une des plus
cruelles épreuves de sa carrière l'avaient
aidé à reconstituer ses chères collections.
L'AVIATIONCOLONIALE
C>--
Les lignes Latécoère
Malgré les circonstances atmosphériques
des plus défavorables, le trafic des lignes
aériennes Llltéooèro s'est effectué normale-
ment au cours du mois de janvier dernier.
Tops les voyages prévus ont été accomplis
sans retards appréciables.
Sur la seule ligne Toulousc-Casablanca,
il a été décompté 015.520 correspondances
et sur l'ensemble du réseau, 688.431 lettres
représentant un tonnage total de 13.175
kilos.
Il a été également transporté pendant le
même mois 151 passagers et un important
frèt de messagerie.
Voici comment s'établit à l'heure actuelle,
la progression du courrier postal aérien,
sur les lignes aériennes Latécoère :
Lettres transportées en janvier 1A20,
4.502 ; en 1921, 10.377 ; en 1922, 50.851 ;
en 1923, 208.813 ; en 192-i. :î20.0t>l ; en 1925,
435.815 ; en 192C, l«8.-tël.
PARIS-TOMBOUCTOU
--0-0--
La mission que dirige le capitaine Malle-
terre, accompagné de notre confrère Hené
Biorre, de Mine Suzanne Wtut-tz, d'e M. Bar-
thélémy Lcsaint et de deux mécaniciens, est
repartie lundi d'Adrar, où elle était immo-
bilisée depuis plusieurs jours par une tem-
pête de sable.
Elle se dirige vers Bourrom. sur la rive
gauche, du Niger d'où elle gagnera Tom-
bouctou. C'est du resi'e l'itinéraire llnardt-
Audituin-lHilreuil, Esticnne, de Gradis,
r+V –-–
line ètoiwite vitlualltft coloniale
a 0
L'attention des industries qui découlent de la
boucherie vient d'être appelée sur les profits
qu'elles pourraient tirer de la collecte et de la
vente des pierres biliaires provenant des bovins.
Les pierres biliaires se trouvent dans le foie
et la vésicule. On en trouve aussi dans l'esto-
mac, les intestins et la vessie. Ces dernières
sont moins recherchées. Ces pierres sont aisé-
ment décelées par pression des doigts.
Des firmes d'Amsterdam de Hambourg, de
Chicago recherchent ces pierres. mais elles exi-
gent qu'elles soient convenablement recueillies.
Lorsqu'elles ont été extraites de l' organe, les
pierres doivent être placées dans une toile mince
en forme de sac et mises à sécher à l'abri du
soleil, dans un local ventilé. Lorsqu'elles sont
extrêmement sèches, elles peuvent être expé-
diées après emballage, une à une. dans du co-
ton épais et enveloppées dans du papier afin
qu'elles ne soient pas exposées à se BWser.
L'expédition ne peut se faire qu'en boites de
carton, le contact ou le voisinage d'un métal.
quel qu'il soit, rendant les pierres inutilisables.
Les maisons qui font le commerce des pierres
biliaires ne donnent pas de renseignements sur
les usages de ces sous-produits, mais elles pa-
raissent être utilisées en thérapeutique et au
nettoyage des bijoux.
Les prix d'achat, basés sur la valeur réelle,
lorsque les pierres ont été recueillies et expé-
dires soigneusement varieraient de 75 à 150
francs les 100 grammes.
-- - .-.
A Amsterdam, on coterait de 20 a 4U florins
les 100 grammes.
Le le Bulletin de l'Agence Economique de
Madagascar n, qui signale cette étrange indus-
trie, note avec raison que, vu l'importance des
abattages auxquels il est procédé à MadaRas-
car, il pourrait être intéressant de tirer parti d'un
sous-produit présentant une si haute valeur.
Élections au Tonkin
-0-0--
Dimanche ont eu lieu les élections à la
Chambre des Commune d'Haiphong et de
Hanoï.
Un important discours
de M. Maurice Viollette
loue les ans. la Direction Générale dfs
Douanes de _l'Algérie établit, pour l'année
écoulée, le bilun commercial el maritime de
l Algene. 11 est soumis à une commission
dile des vuieurs en douane, que préside M.
le Gouverneur Généiul, et dont funt partie
noluinnieut M. le secrétaire général du (jou-
vernement, des directeurs du Gouverne-
ment général, les présidents des Chambres
de Commerce et les présidents des Cham-
bres d'Agriculture de l'Algérie.
La commission vient de se réunir et a
entendu un exposé remarquable de M. An-
uré. directeur des douunes, dont on ne sau-
l'ait trop louer la compétence et l'esprit
averti des questions économiques algé-
riennes.
Ce rapport a ;': .¡; unanimement applaudi.
M. Violette prenant ensuite I41 paroïï-, u dit
notamment :
Nous avons le droit d'arriver il cette con-
clusion, qui était la votre, mon cher dircc-
teur, à savoir que la situation de l'Algérie
est prospère. Si prospère soit-elle. je crois
que l Algérie 11'est qu'à ses débuts dans le
mouvement économique et que ses desti-
nées sont de nature à uPllill"Ultre nlpidc-
ment plus brillantes encore.
Voulez-vous voir que l'industrie, en AI-
gérie, est encore à ses débuts "1 Elles sont
relativement rares les industries qui sont
installées sur la - terre d'Afrique. Au sur-
plus, j entends bien qu'il y a là un pro-
blème particulièrement important : c'est le
problème de la main-d'œuvre. Pourtunt la
main-d'œuvre est lii et il s'agit seulement
de trouver les conditions de son utilisation.
L'artisanat
En ressuscitant la Maison de 1 Artisanat,
envisagée par .M. Lutaud, ju 111e propose
deux objets sur lesquels j'appelle votre at-
tention ; d'abord, donner du travail à d'in-
nombrables familles indigènes, et, par cun-
séquent, améliorer leur situation et leurs
conditions d'existence, mais encore donner
à tous les industriels et commerçants qui
IJCU\ eul le désirer, les moyens de réuliser.
Je n'ai pas besoin de vous Llire combien la
généralisation successive d'ailleurs <3e
ces tentatives. est de naturel donner À
l'industrie d'Algérie un renouveau d'impor-
lane-e et aipporter des possibilités à des
hommes de réalisation comme vous. Le
concours de radininistration, qui n'a point
d'uulre souci que de dégager des possibili-
lés de lruvuil, s'ullru à vous ipour les utili-
ser et les mettre en œuvre pur vos métho-
des commerciales.
L'Agriculture
Mais quelles que puissent être les indus-
tries de l'Algérie, il 11e faut pas oublier que
la véritable industrie de ce pays, sa grande
richesse, c'est et ce sera encore longtemps
son agriculture.
Si importantes que -ment. les possibilités
agricoles de l'Algérie, j'ai la conviction
qu'elles peuvent devenir encore mlinilneiil
plus considérables, l'ai la conviction que
m'Ut} ne sommes encore qu'au début du
mouvement agricole en Algérie, que les cé-
réales, que l'élevage, que les tanacs, que
l'arboricullure, que la sériciculture, que le
coton, l'alla, les dalles, etc.., etc.. sont
sus-eoptibles du dégager à bref délai et dans
quelques années, pur le renouvellement
| des méthodes et par d'autres particularités
que je dirai tout à l'heure, des richesses qui
sont encore insoupçonnées au moment
miéine uu npiis causons.
nue lui inanque-t-d à cette agriculture
pour se développer rapidement 7 A mon
avis, il parait- lui manquer trois choses :
une jHjputatioii plus nombreuse, le crédit et
l'outillage.
Le problème de la population comporte
bien entendu, ia défense de la vie humaine
contre les t'iéuux qui la menacent et qui la
déciment, lioiie, pur voie de conséquence,
et par l'effet d'une logique inéluctable qui
témoigne que tout notre assistance est en-
core trop primitive, celte dernière doit ètr#
organisée méthodiquement, car le problème
de la santé publique est un, comme vient de
le démontrer encore une épidémie de va-
liole qui a si fâcheusement impressionné le
mouvement touristique en décembre et en
janvier. Mais je n'ai pas besoin de vous
dire que ht population indigène a besoin
d'un etat-major économique et que l'Algé-
rie, eile aussi, a besoin de (--et
économique; la population indigène u besoin
d'un encadrement et ainsi, plus la popula-
tion indigène croîtra, plus il no.is faudra
un apport nouveau de Français pour l'en-
cadrer. J'estime que cet encadrement nous
vaudra à bnjl délai, en Algérie, '.! à ;M).000
de - nus - nui les amènera ces
Français de France en Algérie ? A la vé-
rité, c'est la prospérité générale qui per-
mettra l'afflux de nos compatriotes, afflux
nécessaire, qui 11e pourra, par ailleurs, de-
venir un gain utile et définitif pour l'Algé-
rie qu'à la condition que la prospérité reste
telle. Donc, il faut le crédit. Kt le problème
de crédit prend ainsi une importance
d'urùre capital. Ici, le grave; iJ\'oblèmc.
c'est la question du crédit agricole.
Le crédit agricole
Il y a eu là-dessus, messicii: s. bien des
iisciissions. Le crédit tout court tient en-
core et j'imagine que personne ne me dé-
mentira lorsque je dirai qu'il est heureux
quc dans les graves circonstances présen-
tes, la lUtnque de Franco soit ià pour sou-
,oni.r le crédit publiç, Ce qui est vrai de lu.
métropole, est vrai aussi de la colonie, et il
est trop clair que ce n'est pas simplement
peur le plaisir des actionnaires qu'un insti-
tut d'émission doit avoir vraiment ot ite so-
lidité comparable a celle de la Manque de
France.
Le régime douanier
En ce qui concerne une autre question
d'importance qui touche nu régime doua-
nier, c'est colle dont j'ai été récemment
nieir, i : celle de certains avantages à réser-
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