Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 décembre 1925 21 décembre 1925
Description : 1925/12/21 (A26,N191). 1925/12/21 (A26,N191).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397041h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-ÔIXIRME ANNEE. N° 191
Lis'r«»Mo : SO CttNTIMffi
LUNDI SOIR, 21 DECEMBRE 1926
- - - -- - - - - - - - - - - -- --
- - -. -. ,,"
Les Antiàlës Coloniales
JOURNAL- « QUOTIDIEN
LU UTICLU PUBLIÉS "AR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROfRIÉlt
EXCLUSIVE DU JHDyilNAL
LftAtiMoU$eiRiilfUet toni reçue» au* Bttteauu iujmtmêlttêtn» lé$Afm6et JtPvUf&H
DIRECTEURS I MARCEL JtygQBfL et L.-G. THÉBAULT
él AdaikftirtllN : 34.Rué du Monfthàiér, PARIS-1" - Tétolm : LflITKI If-W
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ikM Ar<~~W unib me me
Os ë'abtfute dais atu Ua Botmwb A» fort* et" fOI .-
Le Togo et le Cameroun
à la Commission des mandats
à la Co isi;ion des an- d ati;
Il y a toujours d'utiles enseignements
"m les débats et les rapports de la Société
ides Nations.
Aux éloges décernés par la Commission
gwwmanente des mandats à l'Administration
française pour sa gérance des Territoires
placés sous mandat de la France, il con-
ineot d'ajouter et d'examiner les quelques
critiques qui ont été formulées par ladite
Commission, critiques auxquelles nos repré-
sentants,, M. A. Duchêne et M. Bonnecar-
lère, ont répondu comme il convenait.
Les contingents indigènes
Le recrutement de contingents indigènes
au Togo et au Cameroun ne visait l'emploi
de ces indigènes que dans ces deux terri-
toires et depuis le icr janvier 1925, il y a
maintenant une distinction parfaitement
iaette entre les militaires pouvant être re-
crutés au Togo et au Cameroun pour y être
(employés en temps de paix, et les militaires
indigènes recrutés ailleurs. En effet, non
Heulement, depuis la date indiquée. ces for-
ces ne sont plus à la charge du budget fran-
pis, mais encore elles forment une sorte de
milice à part, absolument distincte de l'ar-
mée coloniale française indigène. Au Togo,
le Commissaire de la République française
est, d'ailleurs, allé plus loin encore, et a
«timé pouvoir se passer de cette force pu-
blique. Il n'a donc été introduit au Togo et
lan Cameroun ni conscription, ni organisa-
tion générale en vue d'une guerre future.
La force de police du Togo est consacrée
exclusivement à des corvées et à assurer la
sécurité intérieure du territoire.
Les prestations
Le système des prestations qui équivaut
| l'organisation du travail forcé soit au
Togo, soit au Cameroun, provoqua de la
part de M. Van Rees une observation basée
sur l'exécution de là clause qui interdit tout
travail forcé ou obligatoire, sauf pour les
travaux et services publics essentiels et sous
Condition d'une équitable rémunération,
0*aprâs M. Ducbène et M. Freire d'An..
tirade, une Interprétation stricte de cette
clause du mandat aurait pour effet de ren-
dre impossible l'exécution de travaux indis.
pensahies; il est seulement essentiel deveil.
ler à ce qu'un traitement équitable soit as.
suré aux indigènes. L'application des pres-
tations est fort conciliable avec la clause du
mandat. Ajoutons que si, jadis, à la Côte
d'Ivoire, les Gouverneurs - Angoulvant et
Antonerti n'avalent pas organisé méthodi-
qoèment et prudemment ce régime de pres-
tations, nous n'aurions pas obtenu ces belles
Ktutes automobijâbles qui sillonnent la forêt
et ces remarquables plantations de cacao
qui assurèrent le développement économi-
que de cette colonie.
- M. Rappart William déclara, du reste,
que l'Administration française a appliqué
aVec beaucoup de modératiçn l'arrêté fixant
l'emploi des prestataires.,
:' Si, parfois, le travail n'est pas terminé,
c'est qu'il s'agit d'ujj. régime fiscal, d'un
Impôt. Et FAdministration du Togo a insti-
tue un impôt rachétable de prestations et pu-
rement fiscal; elle a, d'autre part, aboli le
travail forcé, considéré jadis comme un
.:
• Le distingué commissaire de la Républi-
que française au Togo, M. le Gouverneur
des Colonies Bonnecarrère, fut le premier à
'déconseiller le recours au travail forcé, et il
jjgftse que,' d'ici ;peu, toutes les preltations
'pourront être rachetées, elle le sont actuel-
lement par 76 de la population. Le but
Gue Ton doit - se proposer -- est évidemment
.-:: - - - -;
que tous les impôts doivent être acquittés
.0 en Argent ou en natifre, l'argent étant, si
éela est nécessairte, gagné au moyen du tra-
vail salarié* Telle est aussi la thèse dé Sir
"Frederick iftigard. Malgré toute cette lon-
toe discus&tin, cette question a paru im-
pliquer un principe général "xû ne vise pas
ent le Togo, où le régime des pres-
tations est appliqué sagement et sans abus;
êSl a donc été décidé par la Commission de
la discuter de nouveau à la prochaine ses-
sion.
L'administration des territoires
,.0 sous mandat
Bien qu'il àit été en droit de se tenir en-
tité sur uùeTiataine réserve en raison de la
date récente de jtël prise de cornmândeitvent,
M. Bonnecarrère a fait à ta Commission
m exposé foTt^ëtalllé et fort complet 8e la
politique générale de, l'administration da
Territoire, De cet exposé, on peut conclure:
que sous le mandat français* le Togo n'a
pu que prospérer, et quelques demandes de
letecignements ou plutôt des précisions
montrent à elles seules 1lamprobatinft de la
commission À l'oeuvre si remarquable accom-
plie par l'administration, française. -.
- Notons que M., Bontiecarrere, consulté sur
ta désrç de indigènes évolués WO* des
droits polWqwr (vote, et4 répon-
du que ce que wutent ces indignes, c'est
flfDh- leurs frandiisesT vivre normalement
- bmmnta libres, gSrer leurs propres ÛRé-
M sons le ROide de l'administration. Avpro*
on d«, tentatives d'une- secte Indigène ré-
tamée de Créer une branche dans le Terri-
, toire; M. Bannesirrère a déclaré que ses
approches ont été repoussées par les indi-
gènes eux-mêmes.
Nous savons par ailleurs que cette secte,
en introduisant chez les indigènes l'idée
d'une religion nouvelle, a grandement faci-
lité l'oeuvre des missionnaires catholiques et
évangéliques comme en Côte d'Ivoire et au
Dahomey.
Comme M. Van Rees s'étonnait que cinq
indigènes soient devenus citoyens français,
M. Bonnecarrère a répondu qu'il s'agissait
de Dahoméens venus au Togo, et M. Du-
chêne a ajouté qu'en matière de naturalisa-
tion, il ne peut s agir que de mesures excep-
tionnelles. Dans le cadre du mandat, les in-
digènes ne sont que des 1 protégés » ou des
« administrés ». *
Concessions européennes
A propos de l'octroi de concessions, M.
Bonnecarrère a conçu un système de coopé-
ration européano-indigène, dont une des ap-
plications consiste dans la création- d'une so-
ciété, avec laquelle il a passé un contrat sur
les bases suivantes :
Cette Société est appelée « Société du Co-
ton du Togo et du Dahomey f. Ces deux ré-
gionsi en effet, présentent les mêmes carac-
téristiques géographiques et ethnographiques.
La Société a reçu du Gouvernement du Togo
trois concessions, chacune de 300 hectares
dans trois régions différentes. Dans chacune
de ces concessions, la Société a pour mission
de planter des graines sélectionnées de coton.
Elle reçoit du Gouvernement du Togo une
prime par hectare de terrain cultivé mécani-
quement. En outre, dans ces concessions, la
Société a pour obligation d'instruire, de dres-
ser des apprentis, des ouvriers agricoles. Une
fois l'apprentissage terminé, ces derniers
quitteront la concession pour s'installer à
leur propre compte. L.'administration accorde
une prime par ouvrier ainsi instruit. Non'
seulement les ingénieurs agricoles dressent
les indigènes à la culture du coton, mais ils
leur apprennent également les langues cito-
yennes. La Société a encore pour objet de
cultiver mécaniquement le sot qui appartient
-aux indigènes, dans les conditions suivantes :
elle s'entend avec l'indigène, propriétaire du
terrain pour cultiver ce terrain mécanique*
terrain, L'indigbne défriche, ensemence et ré-
colte. La Société achète ensuite cette récolte.
Toutes les difficultés qui pourraient surgir
entre la - Société et l'itidigène sont réglées
par les Conseils administratifs.
J'examinerai dans un prochain article les
questions, traitées à Genève, relatives aux
cultures indigènes, à l'alcool, à l'hygiène et
n l'enseignement des naturels du Togo et du
Cameroun.
Pierre Valude.
Député du Chsr.
"I ̃ ̃
Les comités régiqnaux
de propagande coloniale
̃ »<»-̃
L'Agence Economique de l'Afrique Occi-
dentale Française avait, il y a un an, pris
l'initiative de provoquer dans diverses ré-
gions françaises la création de comités de
propagande coloniale. Par des circulaires ré-
centes dont la Presse analysa les prescripr
tions, le ministre des Colonies a généralisé
cette intéressante méthode de propagande et
précisé les buts que poursuivront ces Comi-
tés. Ils doivent, s'appuyant sur les autorités
administratives et sur les personnalités qua-
lifiées. faire connaître individuellement aux
producteurs des diverses régions françaises
les ressources en matières premières qu'ils
peuvent tirer de nos possessions et les débou-
chés ouverts par elles à leurs produits fabri-
qués.
Nous sommes heureux d'apprendre qu'un
nouveau Comité. constitué d'après ces pres-
criptions vient d'être fondé à Nice sur l'ini-
tiative du docteur Mazière.
Placé sous le haut patronage du Président
de la République, du ministre des Colonies,
du préfet et du maire, il est présidé par M.
André Goiran, président dé la Société dé
Géographie commerciale, vice-président de
la' Chambre de Commerce. Le secrétaire gé-
néral est le docteur Mazière.
L'action du Comité se traduira tout
d'abord par la création d'une section colo-
niale à la Foire-Exposition annuelle qui se
tiendra à Nice du 10 au 25 février.
Le boom des caoutchoucs
, ,--o )
Au Corès des Etate-Unis, M. Tilson, le chef
du parti - républicain à la Chambre des repré-
sentnnts. a itemnhdé, à la su d'une entrevue
qu'il.Wfflt eue avec M. Hoover, qu'une enquête
rot faite immédiatement par une commission de
la Chambre sur la situation caoutchoutiorc.
Il a ajouté que l'action opérée'pan les gou-
vernements des colonies britanniques sur les
prix des oaoutohoues bruts a déjà coûté"* t'in.
dustrie des Etats-Unis 700 millions de do'Jtmw;,
11W -
Au r
Au cours de sa dernière réunion, le Conseil
d'administration de la Compagnie du P.-L.-. a
nomm. M. Mauris vice-président du Conseil,
en remplacement de M. Pêfoiise, décédé.
M. Mauris est président du Uonseil d'admi-
nistration des. Chemins de fer du Maroc et
anefen directeur de ta. Compagnie du P.-L.-M.
L'AVIATION COLONIALE
1 00 :' ,-
-- I -- ,
, 1" Qtoii-CMMra-ftini .:
L'aviatinir Gasagranlle a dfl$ârtïr aujour-
d'hui de Casablanca pour continuer sôn raid
sur Buenos-Ayro.
MMM'iii flmm plu eitentil
rt anton ca Airigee da Mort
---0-0-' 1
La France et ses colonies ne pro-
duisent pas suffisamment. de lai-
ne P-etr fllime"tt, nos tissages na-
tionaux. Les demandes faites à l'ltranger
sont d'autant plus indispensables que nos
fabriques françaises recherchent avant tout
des laines fines, ce qu'en termes du métier
on' appelle des laines mérines. L'industrie
anglaise au contraire travaille de préférence
des laines plus grossières, des laines croisées,
qu'elle va quérir partout où elle les trouve,
jusque dans nos propres colonies. -
Les marchés où s'approvisionnetit nos com-
patriotes, Argentinet Australie, Afrique du
Sud, leur seront bientôt fermés, car ces ré.
gions utilisent elles-mêmes les matières pre-
mières qu'elles fournissaient à Cétranger,
elles ont construit des tissages où elles trans-
forment en draps leurs laines mérines.
De là est née la préoccupation des fabri.
cants français d'importer dans certaines de
nos colonies des moutons mérinos de VAfri-
que du Sud, de les acclimater et d'en inten-
sifier l'élevage selon les méthodes employées
en Afrique Australe, en Argentine, en Aus-
tralie. Dans ces vues la Chambre de com-
merce de Roubaix-fourcoing a demandé et
obtenu de vastes concessions en Afrique Oc-
cidentale française dans lesquelles elle a im-
porté d'assez nombreux couples de rnoutonsm
mérinos.
Cette fort intéressante initiative a été si-
gnalée par la Presse à diverses reprises et
les premiers résultats qu'on en a connus. et
qui paraissent satisfaisants ne peuvent pas
être considérés comme probants, étant
donné le peu de temps qui s'est écoulé depuis
la mise en train de Vexpérience. Cependant,
qn a fait remarquer qu'en A. O. F., dans la
région du Haut-Séné gai-Niger choisie pour
Vacclimation du mérinos, le mouton produit
naturellement des poils et que les moutons
à laine fine ont toutes chances de s'abâtardir
sous l'influence des conditions climatériques
et et alimentation du Pays. Les essais tentés
à Madagascar depuis vingt ans ne sont Pas
arrivés à substituer le mouton mérinos au
mouton du pays% à toison à peine laineuse,
Il est - probabU que les tentatives seraient
Plus fructueuses st elles étaient faites en
Afrique du Nord, qui a toujours été consi-
dérée comme le « pays du mouton 8. Trente
années de soins donnés à t élevage ont beau.
coup amélioré les races africaines, sous le
rapport de la viande et de la laine. Mars il
faut convenir que l'effort fait dans cette
voie n'a pas été continu et que Von s'est
attaché surtout à obtenir des moutons riches
en viande de bonne qualité. Néanmdins, les
toisons ont obtenu suffisamment de suffra-
ges pour que, à n'en pas douter, des succès
certains puissent être remportés. Ce que l'on
peut déjà dire, c'est que le climat de l'Afri-
que du Nord est plus favorable à l'élevage
du mouton que celui des autres colonies. La
colonisation, bien qu'elle empiète constam-
ment sur les terrains de parcours, laisse. dis-
ponibles de vastes étendues permettant à de
-très nombreux troupeaux d'y prospérer et de
Produire les laines fines dont ont besoin les
tisseurs Français.
L'intensification de l'élevage du mouton
en Afrique du Nord aurait un double avan-
tage : fournir de la matière première à nos
.indust,ies nationales et maintenir en France
les "detlx milliards que nçus versons altntJel.
lement en dollars à V étranger.
J. Gatter,
y Sénateur d'OMM.
4»0-
M. Ernest Haudos
sénateur de la Marne
Notre "excellènt collaborateur et ami Er-
nest Haudos, député de la Marne, qui re-
présente depuis 1910 l'arrondissement de
Vitry-le-François à la Chambre, a été élu
hier sénateur de là Marne en remplacement
de M. Léon Bourgeois décédé. L'élection.
très disputée, mettait en présence M. Mat-
gaine, le riche député de Sainte-Mene-
hould, désigné comme candidat à la Fédé-
ration radicale à un congrès préliminaire
par 294 voix sur 700 votants.
Voici les résultats au premier tour ;
Votants, 967; bulletins blancs ou nul, 7;
suffrages exprimés; 960.
• Ont obtenu :
MM. Haudos, député 478 Voix
Margaine, député 471
Divers « *
(Ballottage)
..u second tour :
Votants, 967; bulletins blancs ou nuls, 5 ;
sucrages expHrnés, 962.
Oht obtenu :
MM. Haudos, député 502 voix ELU
Margaine, député ..,. 453
- Divers 7 - -. .-
Nous adressons nos affectueuses félicita-
tions à Ernest Haudos..
A la Chambre, il va laisser vide une place
Importante où il sera difficilement rempla-
çable : la présidence de la Commission des
douanes et des conventions commerciales.,
, 11
lfi BECHENT D'ABYMNIE EN EWROPE
: >. T, -0-.. ,' -
Le régént d'Abissilde té Ras Taffari, doit
entreprendre en février; prochain uti second
voyage en Europe et séjournerait un certain
temps à Berlin. r
Banquet de la lisÉolp
La Mission laïque française a tenu di-
manche après-midi, à son siège social, 8,
rue Bugeaud, son assemblée générale. Le
président de l'oeuvre, M. Bienvenu-Martin,
sénateur de l'Yonne, qu'entouraient tous
les membres du Conseil d'administration.
ainsi que diverses personnalités de l'en-
seignement et du monde colonial, s'est fé-
licité des beaux résultats obtenus pa/t la
Mission laïque au profit de la propagande
nationale. 1
Dans un rapport fort complet, M. Bes-
nard, t'actif secrétaire général, a montré
la prospérité et les succès des sept établis-
sements d'enseignement secondaire créés
par la mission au Caire, à Alexandrie, à
Dakar. à Salonique, et en Syrie, à Bey-
routh, Damas et Alep. Une longue confé-
rence sur l'Indochine, de M. Monet, a cM-
turé la réunion.
Le soir, au Club de la Renaissance, un
banquet que présidait M. Léon Perrier,
ministre des Colonies, a réuni les adhé-
rents et les amis de la Mission laïque.
Discours de M. Léon Perrier
; ,- - Ministre, des Colonies
Mesdames,
Messieurs,
C'est un grand honneur q,ue votre pré-
sident, mon vénéré collègue et ami, M.
Bienvenu-Murtin, m'a fait en m'appelant à
présider votre banquet. C'est un vif plaisir
qu'il m'a procuré en me permettant de
m'asseoir au' milieu de vous, à ses côtes
et ainsi de pouvoir lui dire publiquement
toute la respectueuse affection que j ai pour
sa personne, toute la reconnaissance que
nous avons tous envers lui, pour Jes servi-
ces qu'il a rendus à la cause laïque et ré-
publicaine au cours de sa longue vie de
labeur, de droiture, de désintéressement et
do probité.
Mesdames, Messieurs,
M. le Président du Conseil m'a chargé
d'apporter ici le témoignuge du haut inté-
rêt que le Gouvernement de la République
porte à la Mission laïque et je suis heureux
de remercier les hommes de cœur et d'éner-
gie qui propagent nu loin l'influence fran-
çaise et de vous féliciter des magnifiques
Résultats de votre inlassable activité.
Le rapport de votre secrétaire général
parle haut et clair. Les prévisions que vient
ide dortner M. le Président sont plus élo-
mwiités encore. Je veux l'assurer qu'il peut
compter sur concours Je plus entier du
ministère des Colonies pour aider les ef-
forts que la Mission laïque voudra bien en-
treprendre dans nos possessions colonjale.
Je n'ajouterai donc auoun commentaire.
Ce sont les faits qui Jouent.
- Je dirai seulement que vous êtes bien les
piJssionndiires de la France.
Voj collai tes et vos lycées réalisent dans
les pavs d'orient sous l'égide do notre Pa-
tJrc, chacun. une petite Société des Nations.
Vous des les vaMlanfs collaborateurs du
grand homme d'Etat qui, sur les rives du
loc Majeur, à Locnrno, a pit faire entrer
dans la.réalité de la vie internationale le
vieux révfl de notre pays : la paix dans la
cîoivflance rnntuello et dans le droit.
Par votre couvre palionle et tenace, dans
vos établissements, peu ù peai, vous appre-
nez aux enfants de toutes les races et de
toutes les confessions les mots de nottre
langun, cette langue qui, depuis le xtie siè-
cfle est comme la secondo patrie intcltcc-
tuelle de lous les hommes civilisés. Et avec
les mots de -notre langue vous faites péné-
trer dans l'ûme de vos élèves les- hautes
idées et les sentiments généreux qui sont
depuis dix siiNcles l'orguci-l die notre litté-
rature et les titres 4e noblesse de notre
peuple 1
Ces enfants un jour semât des hommès ;
Ils conserveront sans défaiHHanoe dans leur
CLur le souveuir des leçons de leurs mal-
Ires, et grâce à eux, grâce à vous, ils uni-
ront dans unie même dévotion à l'idéal et
Ii. la France, le respect de (toutes les convic-
tions, la tolérance et la fratèrtiiité, lie souci
de l'égalfté entre les hommes, l'amour de
la ijusticev entre les peuples.
Ils' savent aussi, g'ràoo à, vous, qu'au-
dessus dbe croyances individuelles et na-
tionales, un même idéal de fraternité
humaine peut unir tous les hommes.
Les écoles de la Mission laïque profon-
dément respectueuses de la liberté de croire
et de penser, placées. au-dessus de tous les
fanatismes meurtriers, démontrent victo-
rieusement par leurs prospérité - et leur
prestige, qu'ettiles savent enseigner la gran-
de loi 'laïque, pratiquer et faire pratiquer
les trois grandes vertus de l'humanité mo-
derne, ces vertus si hautes qu'on les
croyait inaccessibles et qui pourtant grâce
a vous, dans la vie intime de vos classes,
descendent chaque jour un peu sur la
terre : d'abord l'amour fraternel pour .tous
ION hommes, puis la confiance au progrès
dans Je travail libérat-cur,cÜfln la certitude
qu'un jour viendra où l'humanité ensan-
glantéé de ,barbarie, connaîtra, enfin la jus-
lice dans la paix et la joie dans la récon-
ciliation..
Messieurs, en ce moment où nous som-
fncs réunis -pour affirmer et saluer votre
Cvre, ma pensée se tourne vers vos pro-
9eurs, vers vos maîtres, vers ceux aussi,
vous me le permettez, qui dépendent du
département ministériel que j'ai l'honneur
qe dirigea et qui-tous, dans les pays loin-
tains, au. milieu des difficultés de chenue
Jour, dans un effort modeste, silencieux - et
persévérant révèlent il leurs élèves le vrai,
le beau visage de lê France et ipar '!a dignité
de leur vie, par. leur dévouement à
leur tachei par la noblesse de leur idéal
maintiennent et grandissent sur les terres
coloniales ou étrangères la gloire du nom
français.
C'est & eux que je lève mon verro, à tous
CTUx-jçj uit. vaillants - ouvriers- de l'influence
Jfançâisê,' font autou/r- de ,1a. République j une
aflr.éolo lumineuse de scfchce, do hbrtét
de justice et de fraternités
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de la Guerre
Samedi après-midi, la Chambre a dis-
cuté le budget de la Guerre devant des ban-
quettes à peu près vides.
Dans la discussion général, M. le colo-
nel Girod, président de la Commission de
l'Armée déclare que la Commission a fait
porter ses préoccupations sur les conditions
de bien-être et d'hygiène des jeunes soldats,
notamment au Maroc. Elle a envoyé là-bas
une délégation qui a pu faire apporter aux
troupes de sensibles améliorations dans les
services sanitaires.
Et il a soumis les autres avantages qui
viennent d'être accordés aux soldats, tant
au Maroc qu'en Sylie.
- D'autre part,,, dit-il, la Commission est
intervenue auprès du ministre de la Guerre
pour que les troupes indigènes reçoivent les
soins nécessaires pour pouvoir supporter
les rigueurs d'un climat auquel elles ne
sont pas habituées. , -,
Par ailleurs, les envois d argent sont
vraiment par trop irréguliers. Le ministre
doit continuer ses efforts pour l'améliora-
tion de ce service. (Très bien l Très, bien 1)
M. Vaillant-Couturier demande si les cré-
dits qu'on invite les députés à payer ser-
viront à écraser un jour les prolétaires.
Les soldats demandent encore le droit de vote
et le droit de rester en contact avec leurs syn-
dleats.
A ces soldats, nous leur disons : Vous êtes
au service d'une classe qui n'est pas la vôtre.
l'esprit de Locarno n'est pas un esprit de paix,
on vous envoie contre les peuples opprimés du
Maroc et de la Syrie; peut-être demain. vous
enverra-t-on contre les ouvriers et les paysans
qui les premiers se sont organisés. Si cette éven-
tualité se produisait, vous sauriez ce que vous
aurez à faire, comme vous savez ce que vous
avez & faire en Syrie et au Maroc. (Applaudis-
sements à l'extrême gauche communiste. Vive.
exclamations sur les autres bancs.)
M. Ossola, sous-secrétaire d'Etat à la
Guerre proteste avec indignation contre les
paroles du .député communiste. Il lui ré-
pond que la France n'a jamais attaqué
erfionne, mais qu'elle a le droit de se dé-
fendre. Son rôle à Locarno montre que
plus que quiconque elle a le désir de voir
anéantir le fléau de la guerre. (Applaudisse-
ments.)
La discussion générale est ensuite close
et, après adoption du chapitre 1er, la. :séance
est levée.
A travers l'Afrique
Dù Caire au Cap en automobile
L'expédition Court-Treatt qui, avec deux
automobiles Crossloy, se dirige du Caire
au Cap, est près d'atteindre Khartoum.
A motocyclette
M. Leclercq, un ingénieur belge, a tra-
versé l'Afrique en motocyclette. Il est parti
de la Lobite Bay, en Afrique occidentaje
Iporluaalse, et après avoir fait 2.400 kilomè-
tres dans un pays dépourvu de tous che-
mins, il est arrivé à Beïra, en Afrique
orientale portugaise. Sa femme l'accompar
gnait dans le side-car.
!
Une arandl 8prluve automobile
en Algérie
Dimanche prochain 27 décembre se dis-
putera, à Alger le grand prix de l'Afrique
du Nord, dont le premier prix est de
100.000 francs.
Cette épreuve est réservée aux voitures
d'une cylindrée minimum de 2 litres pesant
au moins 650 kilos.
La distance de l'épreuve est de 604 ki-
lomètres, soit 39 tours du circuit Birkadem,
Quatre-Chemins, Gué de Constantine,
Oued-Kerma, Birkadem.
-- ,.
AI 9Agence générale des Colonies
Cb
Le Conseil d'administration de l'Agence
Générale des Colonies s'est réuni le 19 dé-
cembre courant, sous la présidence de M.
Saint-Germain, ancien vice-président du Sé-
nat.
Le président adresse à M. Tassel, intendant
général des troupes. coloniales du cadre de
réserve, ancien directeur des Affaires écono-
miques au ministère des Colonies, ses plus
sincères félicitations pour sa récente et nou-
velle nomination en qualité de membre du
Conseil d'administration. Il assure les mem-
bres du Conseil que le dévouement de M.
Tassel ne leur fera certainement pas défaut
et le remercie à l'avance de la collaboration
autorisée qu'il est prêt à'donner dans ses
nouvelles fonctions.
Le Conseil d'administration approuve suc-
cessivement un projet de budget modificatif
pour l'exercice 1925 et le budget afférent à
l'exercice 1926 qui est arrêté en recettes et
en dépenses à la somme de 2.3816.663 francs.
Après désignation de M. Le Cesne, vice-
président du Conseil d'administration pour la
vérification de la caisse de l'agent compta-
ble et la constatation des valeurs en caisse et
en portefeuille, le Conseil désigne les mem-
bres de la Commission consultative prévue
par le décret organique de l'Agence générale
des Colonies.
Le directeur rend compte au Conseil des
pourparlers échangés avec notre attaché com-
mercial en Autriche au sujet de la représen-
tation éventuelle des colonies à la foire do
Vienne.. -
Le Conseil est unanime pour reconnaître
l'utilité incontestable de toute, participation
des Colonies aux manifestations internatio-
nales, et le président fait savoir qu'il tien.
ika cAccnce Générale des Colonies au eoi-i-
t. des manifestations de cette nature qui
seraient slgnalces à la îsnction coloniale du
Comité des Expositions.
Les juges suppléants
en Afrique Occidentale Française
-– DD
Un décret du 22 novembre 1925 a sup-
primé les emplois de juges suppléants près des
tribunaux de première instance de l'Afrique
Occidentale Française, et crée quinze emplois
de juges suppléants dans le ressort de la Cour
d'Appel de l'Afrique Occidentale. Ces ma-
gistrats sont répartis entre les tribunaux de pre-
mière instance et les justices de paix- à com-
pétence étendue, selon les besoins du service,
par le Gouverneur général, sur la propositloé
du chef du service judiciaire, après àvis du
président de la Cour.
L'intérêt principal de la nouvelle organisa-
tion calquée sur celle de la Métropole et de
l'Indochine, consiste en ce qu'elle permet de
subordonner étroitement l'afiectation des juge*
suppléants aux aptitudes personnelles révélées
par le magistrat et aux besoins variables do
service.
D'autre part, la mutation des juges sup-
pléants, qui ne seront plus attachés à des pos-
tes déterminés, n'entraînera plus, d'office, l'al-
location des indemnités spéciales aux déplace-
ments temporaires et il ne sera plus alloué,
quand la mutation sera faite pour une longue
durée, que les indemnités moins élevées du de-
placement définitif.
.,. -
L Indochine à l'ordre du jour
---0-0-
Les Annales Coloniales ont depuis mainteir
années mené campagne pour faire connaitre
l'Indochine. Leui action a rayonné dans la
grande presse et sur le grand public. M, A.
Varenne aidant, des dépêches de l'Union
Indochinoise nous informent journellement
de ce qui se passe là-bas. C'est maintenant le
U ur de la tribune libre des femmes que
dirige avec autorité et grâce notre consoeur-
Marie Laparcerie qui s'occupe et avec quel
ardeur, les femmes seules en sont capables
de notre possession extrême orientale^
Dais l'intervalle de deux semaines, ellé a
Qiganiié.de suite deux réunions publiques et
contradictoires consacrées à la politique fran-
çaise en Indochine où l'on a traité ma fo.
- des sujets dont l'importance n'échappe à.
personne, pas même à ceux pour qui « les
colonies ne sont autre chose que des payai
lointains où il y a du soleil »..
C'était le prince Yukantor plus prodigue
de paroles et de promesses que d'actes qui.
ouvrait le feu, un feu bien doux, on dirait
même un feu d'artifice tiré à l'occasion de
son prochain avènement au trône du Cam-
bodge. Malgré ses efforts S.A.R. ne restait
pas moins mystique et nuageux que d'ha-:
bitude. A l'entendre, on pense à coite sorte-
de musique primitivement mélodieuse qui
rappelle la brise des forits mélancoliques du
royaume Khmer.
Après ci le futur successeur de Sisowatli »,
montèrent à la tribune les orateurs anna-
mites.
Kl, Bui quang chicu, le distingué chef du.
parti constitutionalistu, avec mesure et clarté,"
résume en un langage de leader le problème
indochinois tel qu'il l'a exposé dans une bro-"
cliure récente dont on a parlé ici.
- M. Dicp-van-Ky, le fin lettré annamite
bien connu des milieux intellectuels de Paris,
a eu la tâche écrasante de répondre en dix
minutes, temps accordé à chacun des ora-
teurs inscrits, à cette question redoutable :
faut-il supprimer l'empire d'Annam ? Mais
il a su le faire comme toujours avec une iro--
nie qui désarme et une sincérité émouvante.
« Ah 1 s'écria-t-il, si le temps me permettait'
de refaire devant vous, à l'aide de mes sou-
venirs personnels, l'histoire de la Cour- de
Hué depuis plus d'un demi-siècle, cette his-
toire que Dorgelcs appelle dans -on livré
« sur la route mandarine » la « hronique-
de l'œil de buffle, ce serait non r>ulement
une page tour à tour cocasse et mystérieuse
comme on dit, mais une de ces pagès molié-
resques où il y a des larmes dans ïe rirel »
Etouffant, en effet, ses souvenirs que nous
espérons qu'il va, un jour, nous livrer, M-.
Diep démontrait, arguments en main et
quels arguments : ceux, par exemple, tirés,
des lettres du Tonkin du maréchal Lyautey
qu'il faut ou 'bien restaurer loyalement
H Empire d'Annam, ou bien le ruppnmer
purement et simplement. La prm:'rc solu-
tion serait, d'après l'orateur, conforme aux
traités, la deuxième, au désir du peunl" anna-
mite.
Enfin c'était un véritable tour de : r;c que
Mi Duong-van-Giac, avocat à la cour rappel,
a accompli en traitant en 20 minutes exacte--
ment, car à ce point de vue, la sonnette de
Mme Laparcerie est sans pitié, les drux ques-
tions suivantes : les annamites pavent-ils
eux-mêmes gouverner leur pays ? F v*:î-il en-
seigner l'annamite aux annamites ¿.-.:¡s l'en-
seignement primaire ? L'orateur a répondu
par l'affirmative. La première avec :mc ré-
serve. Mais toutes les deux en une tiièje re-
marquable plein de considérations histori-
ques et juridiques que nous regrettons de
pas pouvoir, faute de place, am-
plement ici.
Auparavant était apparue entre les deux
conférenciers précédents Mme Germaine
Duong-van-Giao, le sur-ire de la soiréo com-
me disait la scrur de Cora., Elle traitait, en
effet, un sujet des plus amusants. Ejx useriez-
vous, Madame, un annamite? h-, pour-
quoi non ? L'exemple est donné par la toute
charmante et très vive conférencièr? 'll'-m-
me. Ce n'est pas le cas de dire. : ne faites,
pas ce que je fais !
Je vous fais grâce d'autres' improv:-r.'eurs,
français.
Assez de paroles.
Des actes.
–1–:– mm
lE nmnsm poiimàis DES CGLOIEI
0
Dans le nouveau Cabinet portô^cds, por-
tefeuille des Colonies a été .:ib\], M.
Viera Rocha.
Lis'r«»Mo : SO CttNTIMffi
LUNDI SOIR, 21 DECEMBRE 1926
- - - -- - - - - - - - - - - -- --
- - -. -. ,,"
Les Antiàlës Coloniales
JOURNAL- « QUOTIDIEN
LU UTICLU PUBLIÉS "AR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROfRIÉlt
EXCLUSIVE DU JHDyilNAL
LftAtiMoU$eiRiilfUet toni reçue» au* Bttteauu iujmtmêlttêtn» lé$Afm6et JtPvUf&H
DIRECTEURS I MARCEL JtygQBfL et L.-G. THÉBAULT
él AdaikftirtllN : 34.Rué du Monfthàiér, PARIS-1" - Tétolm : LflITKI If-W
•* Çmlmmiw*. M • 4S • as »
mÎ? u mSSSIL* i Étranger 1M » M • M »
ikM Ar<~~W unib me me
Os ë'abtfute dais atu Ua Botmwb A» fort* et" fOI .-
Le Togo et le Cameroun
à la Commission des mandats
à la Co isi;ion des an- d ati;
Il y a toujours d'utiles enseignements
"m les débats et les rapports de la Société
ides Nations.
Aux éloges décernés par la Commission
gwwmanente des mandats à l'Administration
française pour sa gérance des Territoires
placés sous mandat de la France, il con-
ineot d'ajouter et d'examiner les quelques
critiques qui ont été formulées par ladite
Commission, critiques auxquelles nos repré-
sentants,, M. A. Duchêne et M. Bonnecar-
lère, ont répondu comme il convenait.
Les contingents indigènes
Le recrutement de contingents indigènes
au Togo et au Cameroun ne visait l'emploi
de ces indigènes que dans ces deux terri-
toires et depuis le icr janvier 1925, il y a
maintenant une distinction parfaitement
iaette entre les militaires pouvant être re-
crutés au Togo et au Cameroun pour y être
(employés en temps de paix, et les militaires
indigènes recrutés ailleurs. En effet, non
Heulement, depuis la date indiquée. ces for-
ces ne sont plus à la charge du budget fran-
pis, mais encore elles forment une sorte de
milice à part, absolument distincte de l'ar-
mée coloniale française indigène. Au Togo,
le Commissaire de la République française
est, d'ailleurs, allé plus loin encore, et a
«timé pouvoir se passer de cette force pu-
blique. Il n'a donc été introduit au Togo et
lan Cameroun ni conscription, ni organisa-
tion générale en vue d'une guerre future.
La force de police du Togo est consacrée
exclusivement à des corvées et à assurer la
sécurité intérieure du territoire.
Les prestations
Le système des prestations qui équivaut
| l'organisation du travail forcé soit au
Togo, soit au Cameroun, provoqua de la
part de M. Van Rees une observation basée
sur l'exécution de là clause qui interdit tout
travail forcé ou obligatoire, sauf pour les
travaux et services publics essentiels et sous
Condition d'une équitable rémunération,
0*aprâs M. Ducbène et M. Freire d'An..
tirade, une Interprétation stricte de cette
clause du mandat aurait pour effet de ren-
dre impossible l'exécution de travaux indis.
pensahies; il est seulement essentiel deveil.
ler à ce qu'un traitement équitable soit as.
suré aux indigènes. L'application des pres-
tations est fort conciliable avec la clause du
mandat. Ajoutons que si, jadis, à la Côte
d'Ivoire, les Gouverneurs - Angoulvant et
Antonerti n'avalent pas organisé méthodi-
qoèment et prudemment ce régime de pres-
tations, nous n'aurions pas obtenu ces belles
Ktutes automobijâbles qui sillonnent la forêt
et ces remarquables plantations de cacao
qui assurèrent le développement économi-
que de cette colonie.
- M. Rappart William déclara, du reste,
que l'Administration française a appliqué
aVec beaucoup de modératiçn l'arrêté fixant
l'emploi des prestataires.,
:' Si, parfois, le travail n'est pas terminé,
c'est qu'il s'agit d'ujj. régime fiscal, d'un
Impôt. Et FAdministration du Togo a insti-
tue un impôt rachétable de prestations et pu-
rement fiscal; elle a, d'autre part, aboli le
travail forcé, considéré jadis comme un
.:
• Le distingué commissaire de la Républi-
que française au Togo, M. le Gouverneur
des Colonies Bonnecarrère, fut le premier à
'déconseiller le recours au travail forcé, et il
jjgftse que,' d'ici ;peu, toutes les preltations
'pourront être rachetées, elle le sont actuel-
lement par 76 de la population. Le but
Gue Ton doit - se proposer -- est évidemment
.-:: - - - -;
que tous les impôts doivent être acquittés
.0 en Argent ou en natifre, l'argent étant, si
éela est nécessairte, gagné au moyen du tra-
vail salarié* Telle est aussi la thèse dé Sir
"Frederick iftigard. Malgré toute cette lon-
toe discus&tin, cette question a paru im-
pliquer un principe général "xû ne vise pas
ent le Togo, où le régime des pres-
tations est appliqué sagement et sans abus;
êSl a donc été décidé par la Commission de
la discuter de nouveau à la prochaine ses-
sion.
L'administration des territoires
,.0 sous mandat
Bien qu'il àit été en droit de se tenir en-
tité sur uùeTiataine réserve en raison de la
date récente de jtël prise de cornmândeitvent,
M. Bonnecarrère a fait à ta Commission
m exposé foTt^ëtalllé et fort complet 8e la
politique générale de, l'administration da
Territoire, De cet exposé, on peut conclure:
que sous le mandat français* le Togo n'a
pu que prospérer, et quelques demandes de
letecignements ou plutôt des précisions
montrent à elles seules 1lamprobatinft de la
commission À l'oeuvre si remarquable accom-
plie par l'administration, française. -.
- Notons que M., Bontiecarrere, consulté sur
ta désrç de indigènes évolués WO* des
droits polWqwr (vote, et4 répon-
du que ce que wutent ces indignes, c'est
flfDh- leurs frandiisesT vivre normalement
- bmmnta libres, gSrer leurs propres ÛRé-
M sons le ROide de l'administration. Avpro*
on d«, tentatives d'une- secte Indigène ré-
tamée de Créer une branche dans le Terri-
, toire; M. Bannesirrère a déclaré que ses
approches ont été repoussées par les indi-
gènes eux-mêmes.
Nous savons par ailleurs que cette secte,
en introduisant chez les indigènes l'idée
d'une religion nouvelle, a grandement faci-
lité l'oeuvre des missionnaires catholiques et
évangéliques comme en Côte d'Ivoire et au
Dahomey.
Comme M. Van Rees s'étonnait que cinq
indigènes soient devenus citoyens français,
M. Bonnecarrère a répondu qu'il s'agissait
de Dahoméens venus au Togo, et M. Du-
chêne a ajouté qu'en matière de naturalisa-
tion, il ne peut s agir que de mesures excep-
tionnelles. Dans le cadre du mandat, les in-
digènes ne sont que des 1 protégés » ou des
« administrés ». *
Concessions européennes
A propos de l'octroi de concessions, M.
Bonnecarrère a conçu un système de coopé-
ration européano-indigène, dont une des ap-
plications consiste dans la création- d'une so-
ciété, avec laquelle il a passé un contrat sur
les bases suivantes :
Cette Société est appelée « Société du Co-
ton du Togo et du Dahomey f. Ces deux ré-
gionsi en effet, présentent les mêmes carac-
téristiques géographiques et ethnographiques.
La Société a reçu du Gouvernement du Togo
trois concessions, chacune de 300 hectares
dans trois régions différentes. Dans chacune
de ces concessions, la Société a pour mission
de planter des graines sélectionnées de coton.
Elle reçoit du Gouvernement du Togo une
prime par hectare de terrain cultivé mécani-
quement. En outre, dans ces concessions, la
Société a pour obligation d'instruire, de dres-
ser des apprentis, des ouvriers agricoles. Une
fois l'apprentissage terminé, ces derniers
quitteront la concession pour s'installer à
leur propre compte. L.'administration accorde
une prime par ouvrier ainsi instruit. Non'
seulement les ingénieurs agricoles dressent
les indigènes à la culture du coton, mais ils
leur apprennent également les langues cito-
yennes. La Société a encore pour objet de
cultiver mécaniquement le sot qui appartient
-aux indigènes, dans les conditions suivantes :
elle s'entend avec l'indigène, propriétaire du
terrain pour cultiver ce terrain mécanique*
terrain, L'indigbne défriche, ensemence et ré-
colte. La Société achète ensuite cette récolte.
Toutes les difficultés qui pourraient surgir
entre la - Société et l'itidigène sont réglées
par les Conseils administratifs.
J'examinerai dans un prochain article les
questions, traitées à Genève, relatives aux
cultures indigènes, à l'alcool, à l'hygiène et
n l'enseignement des naturels du Togo et du
Cameroun.
Pierre Valude.
Député du Chsr.
"I ̃ ̃
Les comités régiqnaux
de propagande coloniale
̃ »<»-̃
L'Agence Economique de l'Afrique Occi-
dentale Française avait, il y a un an, pris
l'initiative de provoquer dans diverses ré-
gions françaises la création de comités de
propagande coloniale. Par des circulaires ré-
centes dont la Presse analysa les prescripr
tions, le ministre des Colonies a généralisé
cette intéressante méthode de propagande et
précisé les buts que poursuivront ces Comi-
tés. Ils doivent, s'appuyant sur les autorités
administratives et sur les personnalités qua-
lifiées. faire connaître individuellement aux
producteurs des diverses régions françaises
les ressources en matières premières qu'ils
peuvent tirer de nos possessions et les débou-
chés ouverts par elles à leurs produits fabri-
qués.
Nous sommes heureux d'apprendre qu'un
nouveau Comité. constitué d'après ces pres-
criptions vient d'être fondé à Nice sur l'ini-
tiative du docteur Mazière.
Placé sous le haut patronage du Président
de la République, du ministre des Colonies,
du préfet et du maire, il est présidé par M.
André Goiran, président dé la Société dé
Géographie commerciale, vice-président de
la' Chambre de Commerce. Le secrétaire gé-
néral est le docteur Mazière.
L'action du Comité se traduira tout
d'abord par la création d'une section colo-
niale à la Foire-Exposition annuelle qui se
tiendra à Nice du 10 au 25 février.
Le boom des caoutchoucs
, ,--o )
Au Corès des Etate-Unis, M. Tilson, le chef
du parti - républicain à la Chambre des repré-
sentnnts. a itemnhdé, à la su d'une entrevue
qu'il.Wfflt eue avec M. Hoover, qu'une enquête
rot faite immédiatement par une commission de
la Chambre sur la situation caoutchoutiorc.
Il a ajouté que l'action opérée'pan les gou-
vernements des colonies britanniques sur les
prix des oaoutohoues bruts a déjà coûté"* t'in.
dustrie des Etats-Unis 700 millions de do'Jtmw;,
11W -
Au r
Au cours de sa dernière réunion, le Conseil
d'administration de la Compagnie du P.-L.-. a
nomm. M. Mauris vice-président du Conseil,
en remplacement de M. Pêfoiise, décédé.
M. Mauris est président du Uonseil d'admi-
nistration des. Chemins de fer du Maroc et
anefen directeur de ta. Compagnie du P.-L.-M.
L'AVIATION COLONIALE
1 00 :' ,-
-- I -- ,
, 1" Qtoii-CMMra-ftini .:
L'aviatinir Gasagranlle a dfl$ârtïr aujour-
d'hui de Casablanca pour continuer sôn raid
sur Buenos-Ayro.
MMM'iii flmm plu eitentil
rt anton ca Airigee da Mort
---0-0-' 1
La France et ses colonies ne pro-
duisent pas suffisamment. de lai-
ne P-etr fllime"tt, nos tissages na-
tionaux. Les demandes faites à l'ltranger
sont d'autant plus indispensables que nos
fabriques françaises recherchent avant tout
des laines fines, ce qu'en termes du métier
on' appelle des laines mérines. L'industrie
anglaise au contraire travaille de préférence
des laines plus grossières, des laines croisées,
qu'elle va quérir partout où elle les trouve,
jusque dans nos propres colonies. -
Les marchés où s'approvisionnetit nos com-
patriotes, Argentinet Australie, Afrique du
Sud, leur seront bientôt fermés, car ces ré.
gions utilisent elles-mêmes les matières pre-
mières qu'elles fournissaient à Cétranger,
elles ont construit des tissages où elles trans-
forment en draps leurs laines mérines.
De là est née la préoccupation des fabri.
cants français d'importer dans certaines de
nos colonies des moutons mérinos de VAfri-
que du Sud, de les acclimater et d'en inten-
sifier l'élevage selon les méthodes employées
en Afrique Australe, en Argentine, en Aus-
tralie. Dans ces vues la Chambre de com-
merce de Roubaix-fourcoing a demandé et
obtenu de vastes concessions en Afrique Oc-
cidentale française dans lesquelles elle a im-
porté d'assez nombreux couples de rnoutonsm
mérinos.
Cette fort intéressante initiative a été si-
gnalée par la Presse à diverses reprises et
les premiers résultats qu'on en a connus. et
qui paraissent satisfaisants ne peuvent pas
être considérés comme probants, étant
donné le peu de temps qui s'est écoulé depuis
la mise en train de Vexpérience. Cependant,
qn a fait remarquer qu'en A. O. F., dans la
région du Haut-Séné gai-Niger choisie pour
Vacclimation du mérinos, le mouton produit
naturellement des poils et que les moutons
à laine fine ont toutes chances de s'abâtardir
sous l'influence des conditions climatériques
et et alimentation du Pays. Les essais tentés
à Madagascar depuis vingt ans ne sont Pas
arrivés à substituer le mouton mérinos au
mouton du pays% à toison à peine laineuse,
Il est - probabU que les tentatives seraient
Plus fructueuses st elles étaient faites en
Afrique du Nord, qui a toujours été consi-
dérée comme le « pays du mouton 8. Trente
années de soins donnés à t élevage ont beau.
coup amélioré les races africaines, sous le
rapport de la viande et de la laine. Mars il
faut convenir que l'effort fait dans cette
voie n'a pas été continu et que Von s'est
attaché surtout à obtenir des moutons riches
en viande de bonne qualité. Néanmdins, les
toisons ont obtenu suffisamment de suffra-
ges pour que, à n'en pas douter, des succès
certains puissent être remportés. Ce que l'on
peut déjà dire, c'est que le climat de l'Afri-
que du Nord est plus favorable à l'élevage
du mouton que celui des autres colonies. La
colonisation, bien qu'elle empiète constam-
ment sur les terrains de parcours, laisse. dis-
ponibles de vastes étendues permettant à de
-très nombreux troupeaux d'y prospérer et de
Produire les laines fines dont ont besoin les
tisseurs Français.
L'intensification de l'élevage du mouton
en Afrique du Nord aurait un double avan-
tage : fournir de la matière première à nos
.indust,ies nationales et maintenir en France
les "detlx milliards que nçus versons altntJel.
lement en dollars à V étranger.
J. Gatter,
y Sénateur d'OMM.
4»0-
M. Ernest Haudos
sénateur de la Marne
Notre "excellènt collaborateur et ami Er-
nest Haudos, député de la Marne, qui re-
présente depuis 1910 l'arrondissement de
Vitry-le-François à la Chambre, a été élu
hier sénateur de là Marne en remplacement
de M. Léon Bourgeois décédé. L'élection.
très disputée, mettait en présence M. Mat-
gaine, le riche député de Sainte-Mene-
hould, désigné comme candidat à la Fédé-
ration radicale à un congrès préliminaire
par 294 voix sur 700 votants.
Voici les résultats au premier tour ;
Votants, 967; bulletins blancs ou nul, 7;
suffrages exprimés; 960.
• Ont obtenu :
MM. Haudos, député 478 Voix
Margaine, député 471
Divers « *
(Ballottage)
..u second tour :
Votants, 967; bulletins blancs ou nuls, 5 ;
sucrages expHrnés, 962.
Oht obtenu :
MM. Haudos, député 502 voix ELU
Margaine, député ..,. 453
- Divers 7 - -. .-
Nous adressons nos affectueuses félicita-
tions à Ernest Haudos..
A la Chambre, il va laisser vide une place
Importante où il sera difficilement rempla-
çable : la présidence de la Commission des
douanes et des conventions commerciales.,
, 11
lfi BECHENT D'ABYMNIE EN EWROPE
: >. T, -0-.. ,' -
Le régént d'Abissilde té Ras Taffari, doit
entreprendre en février; prochain uti second
voyage en Europe et séjournerait un certain
temps à Berlin. r
Banquet de la lisÉolp
La Mission laïque française a tenu di-
manche après-midi, à son siège social, 8,
rue Bugeaud, son assemblée générale. Le
président de l'oeuvre, M. Bienvenu-Martin,
sénateur de l'Yonne, qu'entouraient tous
les membres du Conseil d'administration.
ainsi que diverses personnalités de l'en-
seignement et du monde colonial, s'est fé-
licité des beaux résultats obtenus pa/t la
Mission laïque au profit de la propagande
nationale. 1
Dans un rapport fort complet, M. Bes-
nard, t'actif secrétaire général, a montré
la prospérité et les succès des sept établis-
sements d'enseignement secondaire créés
par la mission au Caire, à Alexandrie, à
Dakar. à Salonique, et en Syrie, à Bey-
routh, Damas et Alep. Une longue confé-
rence sur l'Indochine, de M. Monet, a cM-
turé la réunion.
Le soir, au Club de la Renaissance, un
banquet que présidait M. Léon Perrier,
ministre des Colonies, a réuni les adhé-
rents et les amis de la Mission laïque.
Discours de M. Léon Perrier
; ,- - Ministre, des Colonies
Mesdames,
Messieurs,
C'est un grand honneur q,ue votre pré-
sident, mon vénéré collègue et ami, M.
Bienvenu-Murtin, m'a fait en m'appelant à
présider votre banquet. C'est un vif plaisir
qu'il m'a procuré en me permettant de
m'asseoir au' milieu de vous, à ses côtes
et ainsi de pouvoir lui dire publiquement
toute la respectueuse affection que j ai pour
sa personne, toute la reconnaissance que
nous avons tous envers lui, pour Jes servi-
ces qu'il a rendus à la cause laïque et ré-
publicaine au cours de sa longue vie de
labeur, de droiture, de désintéressement et
do probité.
Mesdames, Messieurs,
M. le Président du Conseil m'a chargé
d'apporter ici le témoignuge du haut inté-
rêt que le Gouvernement de la République
porte à la Mission laïque et je suis heureux
de remercier les hommes de cœur et d'éner-
gie qui propagent nu loin l'influence fran-
çaise et de vous féliciter des magnifiques
Résultats de votre inlassable activité.
Le rapport de votre secrétaire général
parle haut et clair. Les prévisions que vient
ide dortner M. le Président sont plus élo-
mwiités encore. Je veux l'assurer qu'il peut
compter sur concours Je plus entier du
ministère des Colonies pour aider les ef-
forts que la Mission laïque voudra bien en-
treprendre dans nos possessions colonjale.
Je n'ajouterai donc auoun commentaire.
Ce sont les faits qui Jouent.
- Je dirai seulement que vous êtes bien les
piJssionndiires de la France.
Voj collai tes et vos lycées réalisent dans
les pavs d'orient sous l'égide do notre Pa-
tJrc, chacun. une petite Société des Nations.
Vous des les vaMlanfs collaborateurs du
grand homme d'Etat qui, sur les rives du
loc Majeur, à Locnrno, a pit faire entrer
dans la.réalité de la vie internationale le
vieux révfl de notre pays : la paix dans la
cîoivflance rnntuello et dans le droit.
Par votre couvre palionle et tenace, dans
vos établissements, peu ù peai, vous appre-
nez aux enfants de toutes les races et de
toutes les confessions les mots de nottre
langun, cette langue qui, depuis le xtie siè-
cfle est comme la secondo patrie intcltcc-
tuelle de lous les hommes civilisés. Et avec
les mots de -notre langue vous faites péné-
trer dans l'ûme de vos élèves les- hautes
idées et les sentiments généreux qui sont
depuis dix siiNcles l'orguci-l die notre litté-
rature et les titres 4e noblesse de notre
peuple 1
Ces enfants un jour semât des hommès ;
Ils conserveront sans défaiHHanoe dans leur
CLur le souveuir des leçons de leurs mal-
Ires, et grâce à eux, grâce à vous, ils uni-
ront dans unie même dévotion à l'idéal et
Ii. la France, le respect de (toutes les convic-
tions, la tolérance et la fratèrtiiité, lie souci
de l'égalfté entre les hommes, l'amour de
la ijusticev entre les peuples.
Ils' savent aussi, g'ràoo à, vous, qu'au-
dessus dbe croyances individuelles et na-
tionales, un même idéal de fraternité
humaine peut unir tous les hommes.
Les écoles de la Mission laïque profon-
dément respectueuses de la liberté de croire
et de penser, placées. au-dessus de tous les
fanatismes meurtriers, démontrent victo-
rieusement par leurs prospérité - et leur
prestige, qu'ettiles savent enseigner la gran-
de loi 'laïque, pratiquer et faire pratiquer
les trois grandes vertus de l'humanité mo-
derne, ces vertus si hautes qu'on les
croyait inaccessibles et qui pourtant grâce
a vous, dans la vie intime de vos classes,
descendent chaque jour un peu sur la
terre : d'abord l'amour fraternel pour .tous
ION hommes, puis la confiance au progrès
dans Je travail libérat-cur,cÜfln la certitude
qu'un jour viendra où l'humanité ensan-
glantéé de ,barbarie, connaîtra, enfin la jus-
lice dans la paix et la joie dans la récon-
ciliation..
Messieurs, en ce moment où nous som-
fncs réunis -pour affirmer et saluer votre
Cvre, ma pensée se tourne vers vos pro-
9eurs, vers vos maîtres, vers ceux aussi,
vous me le permettez, qui dépendent du
département ministériel que j'ai l'honneur
qe dirigea et qui-tous, dans les pays loin-
tains, au. milieu des difficultés de chenue
Jour, dans un effort modeste, silencieux - et
persévérant révèlent il leurs élèves le vrai,
le beau visage de lê France et ipar '!a dignité
de leur vie, par. leur dévouement à
leur tachei par la noblesse de leur idéal
maintiennent et grandissent sur les terres
coloniales ou étrangères la gloire du nom
français.
C'est & eux que je lève mon verro, à tous
CTUx-jçj uit. vaillants - ouvriers- de l'influence
Jfançâisê,' font autou/r- de ,1a. République j une
aflr.éolo lumineuse de scfchce, do hbrtét
de justice et de fraternités
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de la Guerre
Samedi après-midi, la Chambre a dis-
cuté le budget de la Guerre devant des ban-
quettes à peu près vides.
Dans la discussion général, M. le colo-
nel Girod, président de la Commission de
l'Armée déclare que la Commission a fait
porter ses préoccupations sur les conditions
de bien-être et d'hygiène des jeunes soldats,
notamment au Maroc. Elle a envoyé là-bas
une délégation qui a pu faire apporter aux
troupes de sensibles améliorations dans les
services sanitaires.
Et il a soumis les autres avantages qui
viennent d'être accordés aux soldats, tant
au Maroc qu'en Sylie.
- D'autre part,,, dit-il, la Commission est
intervenue auprès du ministre de la Guerre
pour que les troupes indigènes reçoivent les
soins nécessaires pour pouvoir supporter
les rigueurs d'un climat auquel elles ne
sont pas habituées. , -,
Par ailleurs, les envois d argent sont
vraiment par trop irréguliers. Le ministre
doit continuer ses efforts pour l'améliora-
tion de ce service. (Très bien l Très, bien 1)
M. Vaillant-Couturier demande si les cré-
dits qu'on invite les députés à payer ser-
viront à écraser un jour les prolétaires.
Les soldats demandent encore le droit de vote
et le droit de rester en contact avec leurs syn-
dleats.
A ces soldats, nous leur disons : Vous êtes
au service d'une classe qui n'est pas la vôtre.
l'esprit de Locarno n'est pas un esprit de paix,
on vous envoie contre les peuples opprimés du
Maroc et de la Syrie; peut-être demain. vous
enverra-t-on contre les ouvriers et les paysans
qui les premiers se sont organisés. Si cette éven-
tualité se produisait, vous sauriez ce que vous
aurez à faire, comme vous savez ce que vous
avez & faire en Syrie et au Maroc. (Applaudis-
sements à l'extrême gauche communiste. Vive.
exclamations sur les autres bancs.)
M. Ossola, sous-secrétaire d'Etat à la
Guerre proteste avec indignation contre les
paroles du .député communiste. Il lui ré-
pond que la France n'a jamais attaqué
erfionne, mais qu'elle a le droit de se dé-
fendre. Son rôle à Locarno montre que
plus que quiconque elle a le désir de voir
anéantir le fléau de la guerre. (Applaudisse-
ments.)
La discussion générale est ensuite close
et, après adoption du chapitre 1er, la. :séance
est levée.
A travers l'Afrique
Dù Caire au Cap en automobile
L'expédition Court-Treatt qui, avec deux
automobiles Crossloy, se dirige du Caire
au Cap, est près d'atteindre Khartoum.
A motocyclette
M. Leclercq, un ingénieur belge, a tra-
versé l'Afrique en motocyclette. Il est parti
de la Lobite Bay, en Afrique occidentaje
Iporluaalse, et après avoir fait 2.400 kilomè-
tres dans un pays dépourvu de tous che-
mins, il est arrivé à Beïra, en Afrique
orientale portugaise. Sa femme l'accompar
gnait dans le side-car.
!
Une arandl 8prluve automobile
en Algérie
Dimanche prochain 27 décembre se dis-
putera, à Alger le grand prix de l'Afrique
du Nord, dont le premier prix est de
100.000 francs.
Cette épreuve est réservée aux voitures
d'une cylindrée minimum de 2 litres pesant
au moins 650 kilos.
La distance de l'épreuve est de 604 ki-
lomètres, soit 39 tours du circuit Birkadem,
Quatre-Chemins, Gué de Constantine,
Oued-Kerma, Birkadem.
-- ,.
AI 9Agence générale des Colonies
Cb
Le Conseil d'administration de l'Agence
Générale des Colonies s'est réuni le 19 dé-
cembre courant, sous la présidence de M.
Saint-Germain, ancien vice-président du Sé-
nat.
Le président adresse à M. Tassel, intendant
général des troupes. coloniales du cadre de
réserve, ancien directeur des Affaires écono-
miques au ministère des Colonies, ses plus
sincères félicitations pour sa récente et nou-
velle nomination en qualité de membre du
Conseil d'administration. Il assure les mem-
bres du Conseil que le dévouement de M.
Tassel ne leur fera certainement pas défaut
et le remercie à l'avance de la collaboration
autorisée qu'il est prêt à'donner dans ses
nouvelles fonctions.
Le Conseil d'administration approuve suc-
cessivement un projet de budget modificatif
pour l'exercice 1925 et le budget afférent à
l'exercice 1926 qui est arrêté en recettes et
en dépenses à la somme de 2.3816.663 francs.
Après désignation de M. Le Cesne, vice-
président du Conseil d'administration pour la
vérification de la caisse de l'agent compta-
ble et la constatation des valeurs en caisse et
en portefeuille, le Conseil désigne les mem-
bres de la Commission consultative prévue
par le décret organique de l'Agence générale
des Colonies.
Le directeur rend compte au Conseil des
pourparlers échangés avec notre attaché com-
mercial en Autriche au sujet de la représen-
tation éventuelle des colonies à la foire do
Vienne.. -
Le Conseil est unanime pour reconnaître
l'utilité incontestable de toute, participation
des Colonies aux manifestations internatio-
nales, et le président fait savoir qu'il tien.
ika cAccnce Générale des Colonies au eoi-i-
t. des manifestations de cette nature qui
seraient slgnalces à la îsnction coloniale du
Comité des Expositions.
Les juges suppléants
en Afrique Occidentale Française
-– DD
Un décret du 22 novembre 1925 a sup-
primé les emplois de juges suppléants près des
tribunaux de première instance de l'Afrique
Occidentale Française, et crée quinze emplois
de juges suppléants dans le ressort de la Cour
d'Appel de l'Afrique Occidentale. Ces ma-
gistrats sont répartis entre les tribunaux de pre-
mière instance et les justices de paix- à com-
pétence étendue, selon les besoins du service,
par le Gouverneur général, sur la propositloé
du chef du service judiciaire, après àvis du
président de la Cour.
L'intérêt principal de la nouvelle organisa-
tion calquée sur celle de la Métropole et de
l'Indochine, consiste en ce qu'elle permet de
subordonner étroitement l'afiectation des juge*
suppléants aux aptitudes personnelles révélées
par le magistrat et aux besoins variables do
service.
D'autre part, la mutation des juges sup-
pléants, qui ne seront plus attachés à des pos-
tes déterminés, n'entraînera plus, d'office, l'al-
location des indemnités spéciales aux déplace-
ments temporaires et il ne sera plus alloué,
quand la mutation sera faite pour une longue
durée, que les indemnités moins élevées du de-
placement définitif.
.,. -
L Indochine à l'ordre du jour
---0-0-
Les Annales Coloniales ont depuis mainteir
années mené campagne pour faire connaitre
l'Indochine. Leui action a rayonné dans la
grande presse et sur le grand public. M, A.
Varenne aidant, des dépêches de l'Union
Indochinoise nous informent journellement
de ce qui se passe là-bas. C'est maintenant le
U ur de la tribune libre des femmes que
dirige avec autorité et grâce notre consoeur-
Marie Laparcerie qui s'occupe et avec quel
ardeur, les femmes seules en sont capables
de notre possession extrême orientale^
Dais l'intervalle de deux semaines, ellé a
Qiganiié.de suite deux réunions publiques et
contradictoires consacrées à la politique fran-
çaise en Indochine où l'on a traité ma fo.
- des sujets dont l'importance n'échappe à.
personne, pas même à ceux pour qui « les
colonies ne sont autre chose que des payai
lointains où il y a du soleil »..
C'était le prince Yukantor plus prodigue
de paroles et de promesses que d'actes qui.
ouvrait le feu, un feu bien doux, on dirait
même un feu d'artifice tiré à l'occasion de
son prochain avènement au trône du Cam-
bodge. Malgré ses efforts S.A.R. ne restait
pas moins mystique et nuageux que d'ha-:
bitude. A l'entendre, on pense à coite sorte-
de musique primitivement mélodieuse qui
rappelle la brise des forits mélancoliques du
royaume Khmer.
Après ci le futur successeur de Sisowatli »,
montèrent à la tribune les orateurs anna-
mites.
Kl, Bui quang chicu, le distingué chef du.
parti constitutionalistu, avec mesure et clarté,"
résume en un langage de leader le problème
indochinois tel qu'il l'a exposé dans une bro-"
cliure récente dont on a parlé ici.
- M. Dicp-van-Ky, le fin lettré annamite
bien connu des milieux intellectuels de Paris,
a eu la tâche écrasante de répondre en dix
minutes, temps accordé à chacun des ora-
teurs inscrits, à cette question redoutable :
faut-il supprimer l'empire d'Annam ? Mais
il a su le faire comme toujours avec une iro--
nie qui désarme et une sincérité émouvante.
« Ah 1 s'écria-t-il, si le temps me permettait'
de refaire devant vous, à l'aide de mes sou-
venirs personnels, l'histoire de la Cour- de
Hué depuis plus d'un demi-siècle, cette his-
toire que Dorgelcs appelle dans -on livré
« sur la route mandarine » la « hronique-
de l'œil de buffle, ce serait non r>ulement
une page tour à tour cocasse et mystérieuse
comme on dit, mais une de ces pagès molié-
resques où il y a des larmes dans ïe rirel »
Etouffant, en effet, ses souvenirs que nous
espérons qu'il va, un jour, nous livrer, M-.
Diep démontrait, arguments en main et
quels arguments : ceux, par exemple, tirés,
des lettres du Tonkin du maréchal Lyautey
qu'il faut ou 'bien restaurer loyalement
H Empire d'Annam, ou bien le ruppnmer
purement et simplement. La prm:'rc solu-
tion serait, d'après l'orateur, conforme aux
traités, la deuxième, au désir du peunl" anna-
mite.
Enfin c'était un véritable tour de : r;c que
Mi Duong-van-Giac, avocat à la cour rappel,
a accompli en traitant en 20 minutes exacte--
ment, car à ce point de vue, la sonnette de
Mme Laparcerie est sans pitié, les drux ques-
tions suivantes : les annamites pavent-ils
eux-mêmes gouverner leur pays ? F v*:î-il en-
seigner l'annamite aux annamites ¿.-.:¡s l'en-
seignement primaire ? L'orateur a répondu
par l'affirmative. La première avec :mc ré-
serve. Mais toutes les deux en une tiièje re-
marquable plein de considérations histori-
ques et juridiques que nous regrettons de
pas pouvoir, faute de place, am-
plement ici.
Auparavant était apparue entre les deux
conférenciers précédents Mme Germaine
Duong-van-Giao, le sur-ire de la soiréo com-
me disait la scrur de Cora., Elle traitait, en
effet, un sujet des plus amusants. Ejx useriez-
vous, Madame, un annamite? h-, pour-
quoi non ? L'exemple est donné par la toute
charmante et très vive conférencièr? 'll'-m-
me. Ce n'est pas le cas de dire. : ne faites,
pas ce que je fais !
Je vous fais grâce d'autres' improv:-r.'eurs,
français.
Assez de paroles.
Des actes.
–1–:– mm
lE nmnsm poiimàis DES CGLOIEI
0
Dans le nouveau Cabinet portô^cds, por-
tefeuille des Colonies a été .:ib\], M.
Viera Rocha.
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