Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 septembre 1925 18 septembre 1925
Description : 1925/09/18 (A26,N139). 1925/09/18 (A26,N139).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396986w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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JOURNAL QUOTIDIEN
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EXCLUSIVE DU JOUHÀ1
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Un sa 6 mois a mois
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av" le "p,. lJO. Il.
0.- to- 1m Bwmqi de p«te et chez les priacipaua libnlne
L'élevage au Maroc
t.
Pour bien des gens, le Maroc est surtout un
pays de mines, une sorte d'EJdorado dont on
ne connaît pas la richesse avec précision, mais
que l'on suppose très grande.
Dans ce domaine, les hypothèses les plus
raquées ont été émises. Il est à t'heure actuelle
assez difficile de se prononcer entre elles.
Pareille incertitude n'existe pas en ce qui
eonceme l'agriculture. L'étendue des terres
arables est à peu près connue. On sait celles
oui sont cultivées et celles qui sont susceptibles
de l'être, de même que l'on est fixé sur les
cultures qu'elles portent, sur les possibilités
d'extension des cultures pratiquées et d'intro-
duction de cultures nouvelles.
Sans doute, il existe bien, dans ces connais-
sances, des parties encore peu solides et des
données quelque peu hypothétiques. Mais c'est
peu de chose, et les vues d'ensemble que l'on
possède ne seraient pas sensiblement modifiées
̃Am si certaines prévisions favorables trom-
paient nos espoirs.
L'avenir agricole du Maroc paraît, même
8IS yeux des moins optimistes, plein de pro-
nesses. Les cultures des pays tempérés y trou-
vent des conditions tout à fait favorables. D'im-
menses étendues qui se déroulent depuis le
Charb jusqu'au Sous présentent des terres
d'une fertilité qui dépasse celle de nos meil-
leures terres de France. Seule l'insuffisance
Jeau gêne par endroits les cultivateurs. Le
Mé, l'orge, y poussent très bien, et la vigne
y prendrait une extension comparable à celle
qu'elle a en Algérie si la Confédération Oéi
̃aie des Vignerons de la métropole ne s'effor-
pit. avec une vigilance digne d'un meilleur
ttbtet, d'en limiter les progrès.
Les mêmes réflexions s'appliquent .» l'éle-
vage. Les bœufs, les moutons, les Po-cs, les
chèvres, les chevaux nourris sur le territoire du
protectorat sont encore assez peu riombrcux,
nais quelques années de sécurité, de paix, de
tome administration juste et iquitable, d'en-
couragements intelligemment donnés en accroi-
tront le chiffre dam une proportion considéra-
ble.
Le climat et le sol se prêtent à cette mani-
festation de 1 activité humaine. Les pluies
beaucoup plus abondantes et plus régulière)
fil-a Algérie et qu'en Tunisie favorisent les
pâturages, dont le domaine pourra et.- tre
s'étendre quand on aura terminé les travaux
hydrauliques qui sont en voie d'exécution.
Les statistiques nous donnent sur l'impor-
tance de l'élevage des renseignements qui, sans
être d'une extrême exactitude, sont nMMnotns
précieux.
En 1921, l'effectif des bovins s'élevait à
1.517.117 têtes, se répartissant par régions de
ti façon suivante :
Régions Totaux
Oudjda .,.,. 13.0%
Taza * 44.282
Fis ., 114.542
Meknès 87.494
Rabat 409-31»JIÎ'q?!
Casablanca. , , , , , 246.347
Doukkala 247.204
Abda « 75.161
Marrakech 147.5)5
Haha-Chiadma .,. 27.926
Tadla.: .., 104.472
Tnt.1 - - --. 1.517117
- ---- - -
Si l'on examine une carte, on remarque que
rimportance des bêtes à cornes diminue au fur
et à mesure qu' on s'éloigne des régions litto-
rales assez arrosées et qu'on s'avance vers 1 in-
tbieur, où les pluies sont moins abondantes.
La région de Rabat, celle de Casablanca et
te pays des Doukkala foumissent plus de la
moitié du cheptel. : 978.000 bêtes en chiffres
tonds sur un total de 1.517.000. < On note un
certain accroissement dans les parties qui avoi-
sinent les - montagnes et qui profitent de I abon-
dance des précipitations atmosphériques dans
le Haut et le Moyen Atlas. Ainsi, dans le
Tadla. on compte 104.472 bêtes contre 13.096
dans la région d'Oudjda qui est beaucoup plus
sèche.
Le cheptel ovin est plus élevé : en 1921, il
atteignait le chiffre de 6.733.022 animaux.
Les statistiques du Bureau International d Agri-
culture de Rome l'évaluent même à 7 mil-
lions. La répartition par zones est également
iatéressante. La voici telle que la donnent les
services de la Résidence Cénérale :
Régions Totaux
o.djda 455.131
Taza ",..,.,. 320.309
P~ .,.," 573.142
Meknès 458.252
Rabat .,,,,,. 1. '72.737
Casablanca 917 575
Doukkala .,,,. 429*143
Abda 219.448
Marrakech t.î7t.263
Haha ChiaAna 74.104
Tadla 941.918
Total 6.733.022
Si l'on considère la répartition géographique,
- ne manquera pas de faire des rematques
qm, montrent l'influence du climat sur la dis-
ttibution des moutons à travers le Maroc. Alors
que pour les bœufs, les plus fortes régions
d'élevage se trouvent à proximité du littoral
pour les ovins, elles sont plutôt situées à l'in-
térieur. Les pays d'Oudida. de Fès, de Mar-
rakech. le Tadla nourrissent, en effet, lu trou-
peaux les pW roondnm.
L'élevage du porc présente une moins gran-
de extension. Il était à peine pratiqué avant
l'arrivée des Européens, et l'on voit là une
des conséquences économiques des prescriptions
religieuses': le Coran interdisant la consomma-
tion de la viande de cet animal.
Aussi, on n'y comptait, en 1921, que 115.036
animaux de cette espèce, et encore ce chiffre
est-il considéré par certains, et notamment par
l'Institut International d'Agriculture de Rome
comme beaucoup trop élevé, puisqu'il le ra-
mène oour 1923 a 48.504 têtes.
Quant - aux chevaux, ils sont moins élégants,
moins vifs que ceux d'Algérie, mais ils sont
plus rustiques et plus endurants. Le pays des
Doukkala et le Sous sont leurs régions préfé-
rées. Le Bureau International d'Apiculture de
Rome en évalue l'effectif à 162.353 têtes.
Les chèvres, dont la viande et le lait entrent
pour une part considérable dans l'alimentation
des indigènes, sont au nombre de 2.358.599.
On élève aussi des mulets robustes, énergi-
ques, mais de petite taille, des ânes et des
chameaux.
Quelle est. et la question n'est pas pour nous
sans intérêt, la part qu'occupent les Européens
dans cet é levage } Les statistiques incomplètes,
il est vrai, que nous avons, nous montrent que
nous ne tenons pas encore une grande place
dans cette branche de la vie économique. Sauf
pour les porcs, où nous avons ùne situation
prépondérante, l'élevage fait par les Européens
représente une part très faible. Voici, d'ail-
leurs, ce que nous apprennent les chiffrés :
Bœufs
Total général : 1.517.117 : indigènes :
1.481.250; européens : 38.867.
Moutons
Total général : 6.733.022 ; indigènes :
6.665.464 ; européens : 67.558.
Porcs
Total général : 115.036; indigènes: LMI:
européens; 113.355.
Les Européens ont encore peu pénétré à l'in-
térieur, Ils sont restés près du littoral.
Pour les bœufs dans les pays de Taza,
d'CMjA, dans celui des Abda, dans le Tad-
la, aux environs de Fès, leur troupeau repré-
sente fort peu de chose: dans la région d'Oudj-
da, 542 animaux contre 12.854 aux indigènes,
dans celle de Taza 213 contre 44.967, dans le
Tadla 249 contre 104.123.
-_ -
Même constatation en ce qui regarde les
moutons. Dans le pays d'Oudjda. les Euro-
péens ont 4.649 moutons contre 450.482 aux
indigènes, 1.992 du côté de Taza, contre
319.000 ; 3.682 dans le Tadla, contre
938.236 et 4.427 dans le pays de Marrakech,
contre 1.166.836. C'est évidemment l'inverse
lorsqu'on étudie la répartition des éleveurs de
porc. Dans certaines parties du Maroc, près de
Taza, d'Oudjda, de Marrakech, les Euro-
péens sont les seuls ou presque les seuls à pra-
tiquer cet élevage.
Il est assez rare que r Européen pratique
lui-même directement l'élevage. La plupart du
temps, il a recours avec l'indigène à l'associa-
tion dont les modes varient avec les régions et
avec les animaux qu'on élève.
Pour les bœufs, un mode fort répandu est
celui de l'association à court terme, dont la
durée est d'un ou deux ans. L'Européen achète
le troupeau et le confie à l'indigène qui le fait
pâturer. Au terme fixé, les animaux sont esti-
més de nouveau et vendus. L'indigène reçoit,
suiviant les pays, le tiers, le quart ou le cin-
quième du bénéfice. Il arrive aussi que l'Euro..
péen paie une redevance qui est 1 fr. 25 par
tête et par mois à l'indigène qui, dans ce cas,
n' a pas autre chose à réclamer.
Il existe aussi des associations à plus long
terme d'une durée de 4 ou 5 ans, pratiquées
pour les troupeaux de vaches. Le produit de la
vente des veaux est pour t Européen ; l'indi-
gène garde pour lui le lait à charge de fournir
à son associé 9 kilos de beurre par vache et par
an. Quand le capital est amorti, le troupeau
et les produits sont partagés par moitié.
- & - -..
Des associations analogues, mais générale-
ment de durée plus longue, existent pour l'éle-
vage des moutons. L' Européen achète le trou-
peau et le confie à un indigène. Suivant cer-
tains types de contrat, les agneaux mâles, le
lait et la laine lui appartiennent jusqu'à l'amor-
tissement du capital. A partir de ce mOlDellt,
le produit et le troupeau sont partagés par moi-
tié. D'accès d'autres modèles de convention,
l'Européen a ckoit chaque année à un nombre
de toisons égal à l'effectif initial du troupeau
et à un nombre d'agneaux de six mois égal au
vingtième de cet effectif. A l'expiration du
contrat, l'indigène doit rendre un troupeau
ayant la même valeur marchande que le trou-
peau initial.
Dans la région de Meknès, on opère de la
façon suivante : l'Européen prélève le produit
de la tonte calculé à la saison, c'est-à-dire au
moment où il est le moins élevé. Lorsque le
capital est amorti, le troupeau initial et les
produits sont partagés par moitié.
Ce ne sont là que quelques types de con-
trats oui peuvent donner une idée.de la façon
dont 1 Européen pratique l'élevage.
Les chiffres que nous avom cités provoquent
l'adniration de certains. Bien qu'ils marquent
chaque année une augmentation sérieuse, il
n'en est pas moins évident qu'ils sont encore
faibles si on veut bien considérer l'éten d ue du
pays et la richesse de ses terres. Des propfcs
sont encore à faire à tous les points de vue. Il
faut améliorer la race bovine : en pratiquant
les méthodes en usage en France, on pourrait
faire passer de 350 à 450 kgs et plus le poids
des bœufs. De même la vache marocaine, si
elle était mieux soignée et mieux nourrie, de-
viendrait une bonne laitière et donnerait du
beurre d'excellente qualité. Même observation
en ce qui regarde les chevaux dent la race se-
rait sérieusement améliorée, si on pratiquait,
dans une plus large mesure, les croisements
avec les pur-sang d'origine syrienne.
Les produits de cet élevage sont dès. main-
tenant fort appréciés. Les laines se recomman-
dent généralement par leur douceur, leur finesse
et leur longueur. Les peaux sont supérieures à
celles que nous envoient l'Australie et l'Amé-
rique du Sud. L'élevage constitue donc, à
l'heure actuelle, une ressource coosidémble.
Sa valeur est destinée à s'accroître dans de
grandes proportions le jour où les procédés
d'exploitation seront améliorés et où auront été
exécutés les travaux dont l'administration fran-
çaise doit poursuivre la réalisation avec intel-
ligence et célérité.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commis «Ion
des Colonies.
PHILATÉLIE
DAHOMEY
Avant la conquête du Dahomey en 1890,
la France possédait sur la côte quelques
eomptoirs avec bureaux de poste ; ceux-ci
utilisaient les timbres omnibus des colo-
nies françaises, On reconnaît ceux qui fu-
rent utilisés ainsi à d'oblitération A. S. I.
(Assinie) du premier comptoir français de
lu Côte du Bénin.
En 1899, ruttaohée au gouvernement de
l'Afrique Occidentale Française, cette ré-
gion qui était sous la suzeraineté de Béhan-
zin, prend le nom de Dahomey.
C'est en 1899 qu'on voit paraître le pre-
mier timbre au nom du Dahomey : 25 c.
noir sur rose, type groupe allégorique, avec
inscription en carmin dans de cartouche
CI Dahomey et dépendances ». Valeur de ce
timbre 8 a 10 francs.
lin 1900 paraissent quatre nouveaux tim-
bres : 10 c. carmin, valeur environ 4 fr.,
15 c. gris, valeur environ 6 fr. ; 25 c. bleu,
valeur environ 10 fr. ; 50 c. brun ot car-
min sur azuré, valeur environ 25 francs.
Ce dernier timbre est assez rare, car tout
le stock en a été surchargé en 1912, et
d'après les chiffres officiels il n'aurait existé
que 10.200 exemplaires non surchargés.
Si l'on tient compte d'un certain déchet,
vignettes perdues, déchirées, etc., on peut
admettre que" la valeur de 25 franœ at-
tribuée il ce timbre est beaucoup trop fai-
ble.
En 1901, lu colonie reçoit sa série com-
plète au type groupe allégorique, série qm
ne fut que peu de temps en service et dont
la valeur est déjÚ élevée ; elle comprend
12 timbres :
1 c. noir. valeur environ 0 fr. 75 ; 2 c.
violet brun, valeur environ 1 fr. ; 4 c. vio-
let, valeur environ 1 fr. ; 5 c. vert jaune,
v-alleur environ 1 fr. ; 20 c. rouge et vert,
valeur environ 20 fr. ; :10 c. brun, valeur
environ 15 fr. ; 10 c. vermillon, valeur en
viron 15 fr. ; r»0 c. brun et bleu, valeur en-
viron 30 fr. ; 75 c. violet sur orange, valeur
environ 80 fr. ; 1 fr. bronze, valeur environ
35 fr. ; 2 fr. violet sur rose, valeur environ
50 fr. ; 5 fr. violet. sur lilas, valeur envi-
ron 70 francs.
Le ft0 c. de cette série est le même que
celui de 1900, mois la légende est en bleu,
alors qu'elle (\sl en rouge carmin dnns !a
précédente.
COTE DES SOMALIS
lin 1915, une nouvelle série dont les su-
jets sont dus à )M. Montader, altiste et ex-
pert phLlatéJique a paru.
Cette série tlUOOlClast traitée et imprimée
avec soin, est une des mieux réussies de
nos séries coloniales, elle va du 1 c. au 5
f runes.
Certaines vignettes de la série ont été re-
tirées de !a circulation pour changement
de couleur. Leur retrait a été effectué as-
sez brusquement pour qu'aucun approvi-
sionnement sérieux n'ait pu être constitué
par los. négociants et spéculateurs. Ce sont
les 5 c. vert, 10 c. rouge, assez communs,
et les 25 c. bleu, 30 c. noir et vert et 50 o.
rouge d noir. Le petit tirage de ces trois
derniers timbres en fait de petites raretés
très recherchées et dont la cote est appelée
a progresser rapulf-ment. Le 50 c. qui coté
15 fr. vaut mieux 41Ut' ce prix
Lea cinq timbres ci-dessus ont été rem-
placés en 1922-1923 pur ies suivants :
5 c. rouge et rouge run ; 10 c. vert, jaune
et vert ; 25 c. noir et vert ; 30 c. carmin
et brun ; r>0 c. bleu foncé et bdeu.
Ces cinq nouvelles vignettes sont appe-
lées à disparaître rapidement le 50 c. est
tléi& hors cours et progressera rapidement.
lintre temps, pour parer au manque des
valeurs usuelles de 10 et 50 centimes, deux
surcharges furent émis : 0 10 sur 5 c. vert,
0 m» sur 25 c. bleu.
lin (in le 10 c. rouge a été surchargé pen-
dant la guerre de la Groix-Rouge avec va-
leur supplémentaire de 5 -centimes.
En 19r2, pour [liquider le stock des tim-
bres t 0 15, appelés à disparaître, quatre
surcharge® furent apposées sur une partie
de l'approvisionnement : 0 01, 0 02, 0 0i
et 0 05.
Fii 1923, paraît le 60 c. en surcharge sur
75 c. nlivre et violet et en 1924 le 25 c. en
surcharge sur 5 ifranca.
l*a Côte des Soonalis possède une série
spéciale de timbres taxe, qui va du 5 c.
nu 1 franc.
m,m
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Rouvemeur général de l'Indochine vient de
fnire connaître au ministre des Colonies qu'" la
dnto du 11 septembre 1925 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 10.
LA GUERRE MAROCAINE
-0
Miloite et tançants
-0
L'offensive du maréchal Pétain
est déclenchée. Elle se poursuivra 1
normalement tendant quelques se-
maines, en harmonie avec celle du général
Primo de Rioera. Il y aura des blessés, des
morts, le moins possible, espérons-le, et à
la fin d'octobre, nous enregistrerons la chute
militaire et politique dAbd-el-Krim. Cela ne
fait t ombre de doute pour personne. Le Rif
restera marocain pour le plus grand plaisir
de tous les pieux Musulmans qui, relevant
religieusement et administrativement de
Moulay Youssef, ne voient dans Abd-el-Krim
qu'un aventurier intelligent et hardi. La sou-
mission du Rif aura une grande répercus-
sion, d'abord dans VAfrique du Nord, où
quelques agitateurs prétendaient soulever
Algérie et Tunisie sous le couvert des doc-
trines nationalistes (jelmes-Musulmans ou
autres ejusdem farinœ), avec le concours ac-
tif dçs communistes.
la répercussion sera grande aussi dans le
monde où la presse étrangère, aussi bien
amie qtlex-ennemie, ne manque pas de souli-
gner avec autant de complaisance que d'exac-
titude les fautes, les défaillances ou les
échecs que nous avons enregistrés. Elle mar-
quera notamment en Indochine, où des fer-
menta de rebellion émanant plus de V exté-
rieur chinois que des milieux annamites eux-
mêmes avaient été signalés.
Bref, l affaire marocaine sera bientôt
close.
Il est regrettable que dans un problème
de ce genre, le parti socialiste (S. F. O.)
ait cru devoir prendre parti en demandant la
paix immédiate. Que quelques militants
l'aient réclamée, que tous Vatent souhaitée,
c'est certain. Mais quelle paixf Aucun ora-
teur du dernier Congrès socialiste, aucun
leader du parti qui se, distingue dans la gran-
de presse n'a voulu éclairer sa lanterne avant
de prendre parti. Il suffisait de demander
aux adhérents de la S. F. 1. O. habitant le
Maroc, l'Algérie et la Tunisieo aucun n'aurait
répondu autre chose que ce que fat écrit ici.
Foin de la France en Afrique du Nord et
même dans toute l'Afrique, a fortiori dans
les autres parties du monde, si nous avions
fait avec Abd-el-Krim une paix qui n'eût été
regardée partout, dans les conditions où elle
se présentait, que comme un acte de pusilla-
nimité.
Au lieu de prendre une attitude un peu
ridicule, les leaders du parti, notamment M.
Léon Blum. qui se laisse manœuvrer comme
un enfant en ces matières par les extrémistes
du parti, auraient, dû réclamer la recherche
des responsabilités, de toutes les responsabi-
lités.
Accident prévu de surprise, Voffensive
d'Abd-el-Krim fia Pas été enrayée dès
l'abord, comme elle aurait dû l'être.
Une autre question aurait pu attirer fat-
tention (les camarades Bracke et 7.i1>cnuski.
Pendant des semaines et des semaines, à
Tanger même, à la barbe des autorités fran-
çaises, une contrebande de guerre épouvanta-
ble a été pratiquée. Des individus de toutes
nationalités y ont pris part. Elle se faisait
au grand jour. Elle ne fournit être ignorée
par nos représentants qui ont la police de la
ville. Elle a pu être pratiquée librement sans
que nous agissions. Les indigènes eux-mêmes,
fidèles au sultan étaient surpris de ce laisser-
aller, de cette complicité. mettons involon-
faire.
S'il est des Français qui tombent aujour-
d'hui dans le Rif - si petit que soit leur
nombre –, il faut que Von sache qu'ils au-
raient été moins nombreux encore si la sur-
veillance la plus facile de toutes, celle de
Tanger, avait été réellement pratiquée.
Marcel Ruellel
EN SYRIE
Le général Gamoliu est arrivé hier ma-
tin à numas, On continue que l'insurrec-
tion des Dr uses reste eiîvoaiscrite an Dkbel-
Druse.
Les coloniaux en Syrie
-..00--
Le 420 bataillon de tirailleurs coloniaux
qui formait l'arrière-garde de la colonne
Âtichaud massacrée alors qu'elle allait dé-
bloquer Soueïda, a été mis en route avant
d'avoir la cohésion nécessaire, ainsi que son
commandant, le chef de bataillon Aujac
l'avait fait remarquer au commandant de la
colonne.
Il n'est donc pas surprenant que certains
éléments aient été pris de défaillance au
moment de l'attaque des Druses.
Défaillance que les cadres ont payé de
leur vie en se faisant tuer à leur poste.
Quoiqu'on en dise, la guerre coloniale
exige des chefs et des cadres habitués à ce
genre tout particulier d'opérations, et
j'ajoute, certain de ne pas être démenti, que
nos meilleurs chefs d'expéditions coloniales
sont ceux qui ont commandé tout d'abord de
petites unités. La tactique coloniale est dif-
férente selon chaauc colonie.
Tel colonel, qui arrivait de Madagascar,
commença par semer un tiers de sa colonne
en Mauritanie, alors que le chaf de son
avant-garde, vieux Mauritanien parcourant
une région tout aussi dépourvue d'eau, n'eut
aucun retardataire.
Il faut être colonial pour faire la guerre
aux colonies en réduisant les pertes et les
fatigues à leur strict minimum.
L'art néolithique en A. O. F.
-0-0--
Les amateurs de la préhistoire en A. O. F.
ont été, jusqu a préaeDt, fort embarrassés pour
classer leurs trouvailles par suite de l'insuffi-
sance de la classification actuelle des objets
préhistoriques et de l' absence de descriptions
préc ises.
Ces « haches M, pour employer l'expression
consacrée, méritent de retenir notre attention
en raison des renseignements qu'elles sont sus-
ceptibles de nous fournir sur les populations de
l Ouest-Africain.
M. l'Administrateur en chef Duranton, M.
l'Adninistrateur Gaillard et le docteur Jouen-
ne, ont envoyé à M. l' Administrateur Henry
Hubert, de nombreux objets provenant oe la
Haute-Volta et de la Guinée.
Avant de verser ces dOCUlDeDb aux collec-
tions du Gouvernement Général, le distingué
vice-président du Comité d Etudes Historiques
et Scientifiques de l'A. O. F. a eu l'excel-
lente idée de chercher à établir un groupement
un peu automatique reposant sur des bases sim-
ples.
- Dans le Bulletin du Comité detudes His-
toriques et Scientifiques de l'A. 0. F. (Tome
VIII, n° 2, avril-juin 1925), M. Henry Hu-
bert expose sa méthode de classification qui
caractérise chaque pièce par des mesures, des
rapports ou des indications de lignes géomé-
triques de façon à permettre sa reconstitution
immédiate par le dessin et à éviter toute con-
fusion avec un autre objet qui ne serait pas
pratiquement identique. Graphiques, manière
de prendre les mesures, déductions logiques des
observations, tels sont, en résumé, les rensei-
gnements avec croquis et photographies à
l'appui que nous présente M. Henry Hubert,
Voici une de ces curieuses déductions :
Pour un même type de roche et pour un degré
d'habileté manuelle comparable, le polissage de
chaque pièce dépend surtout du temps dont pou-
vait disposer l'ouvrier. Cependant la destination
de l'objet a souvent influé sur la nature du po-
lissage. Les pièces faites en vue d'usages gros-
siers (henuineUes, houes, marteaux, etc.) sont
caractérisée? par le polissage rudinientaire. Le
petit matériel d'artisan est au oontraire, souvent
plus finement poli : les biseaux seront surtout
soignés, en particulier s'il s'agit d'instruments
tranchants ou coupants. Les haches votives ou
symboliques seront toujours traitées avec un
soin particulier.
La nature des roches employées indique
l'origine probable des gisements et, par suite,
certains déplacements, migrations, ou, pour le
moins, transports. Ces 118 pièces à biseaux ou
à tranchant désonnais cataloguées et classées,
confirment les données antérieures sur l' exten-
sion de la zône où les ouvriers néolithiques ont
laissé la trace de leur présence.
En ayant recours aux précieuses indications
de M. Henry Hubert, les chercheurs auront
leur tâche facilitée et leur contribution à l'étude
de la préhistoire qui peut aller jusqu'à une
quinzaine de siècle, n'en sera que plus impor-
tante.
Eugène Devaux
L'AVIATIONCOLONIALE
--0-0--
Le colonel polonais Arayski, accompagné
du mécanicien Kubiak, parti hier de ViLln-
coublay ;i t. h. Oi pour gagner Varsovie par
Madrid-C.asablanea-Timis-Home, sur un ap-
nareil français, est arrivé ù. Casablanca à t;-)
heures.
Les communistes en Algérie
DG
1,,-, député communiste Henriet, qui avait
éM arrêté à .Vlgor, est arrivé à Orau aix-oni-
pagné d'inspecteurs de !a Sûreté.
interrogé par le juge d'instruction, il a
été laissé {'II liberté provisoire à la condi-
tion d(, se tenir à la disposition de la jus-
tice jusqu'à la clôture de l'instruction.
D'autre part, on annonce que les quatre
communistes arrêtés à Oran avec M. Doriot,
députe, Mme Lucienne Marrane et. MM.
l^indru-Jeih-stin, Henri Barbe el Albert Jo-
seph, sont repartis par le courrier Musta-
pha-If à destination de lYirt-Vendrcs.
a
Le trafic de l'opium
-0-0-
Les inspecteurs Martin et Melra, (lu ser-
vice de M. Car»>n, à la police judiciaire,
avaient aippris que depuis quelque temps,
un ilhinoia. domicilié, dans un V.iUel meublé
de la rue de Sèvres, fumait de l'opium e.t se
ilivrait au Iralie du .stupéfiant.
M. Caron, commissaire de police, se ren-
dit hier chez lui el a déoouvert tout un ma-
tériel de fumeur d'opium et une certaine
quantité de la drogue.
Tandis qiii- la perquisition se jllmrSuivHIt.
un complice, le (iw\c Abraham (:hris.topou-
los, venu le matin de Marseille, s'apprêtait
a pénétrer chez le Chinois, kirsqu'il fut. fnis
au courant de l'opérai ion par l'amie de ("l'
dernier. ; il se yéfugia aussitôt dfins les ca-
bincto où i! s'enferma pour se délester des
trois kilos d'opium et de :l()O grammes eoeaïne qu'il apportait an Chinois ; il jeta
•tes stupéfiants dans la lunette el les fla-
cons par la feniMpe ; mais il mA put S"
dMairc de sa valise, On l'arrtln, 11 .nUL
Trafiquant, marseillais bien connu d d'ail-
leurs recherché par le parllud. il" \larseill».
il a été envoyé au dépôt ainsi que le (:l.!,
nois.
INTERPELLATION
--0.0--
M. Charles Desjardins, député de l'Aisne,
a informé par lettre M. Painlevé de son in-
tention de l'interpeller au sujet de la Syrie.
Les transports commerciaux
en Haute-Volta
10
Le terminus de la voie ferrée de la Cfte-
d'Ivoire se trouve actuellement à 300 kilomè-
tres de Bobo-Dioulasso; la plateforme est cons-
truite jusqu'au kil. 455. Grâce à l'état excel-
lent des routes et à la facilité de la circulation
automobile, en Haute Cote d'Ivoire et «
Haute- Volta, une pareille distance, comparée
aux longues randonnées qui s' effectuent jour-
nellement dans la colonie à la vitesse l!luye'De
de 50 kilomètres à l'heure pour les torpédos
ou 30 et 35 kilomètres pour les camions, est
commercialement acceptable pour les transports
demi-lourd. Il en est de même des trajets de
Bobo-Dioulasso à Dedougou (180 kilomètres)
et de Bobo-Dioulasso à Ouagadougou (357
kilomètres)
Le commerce entre Bouaké (Côte d'Ivoire)
et Bobo-Dioulasso a pris une grandi extension
au cours de l'année dernière.
Le choix du matériel automobile présente
un grand intérêt. Les voitures françaises sont à
peu près les seules qui circulent aujourd'hui en
Haute- Volta ; aussi doit-on considérer comme
fâcheusement retardataires les rares commer-
çants qui conservent encore leurs préférences
aux voitures américaines. Se servir en 1925,
en Haute- Volta, pour des transports commer-
ciaux, des camionnettes américaines d'une
tonne est un véritable non sens. L' expérience
acquise à l'heure actuelle permet de déclarer
que le camion de 2 à 3 tonnes ou le tracteur,
avec une remorque de 4 à 5 tonnes, sont les
instruments indiqués, circulant avec la plia
grande facilité sur toutes les routes, d'octobre
à fin juillet et avec parfois quelques intenup.
tions seulement causées par les grosses pluies,
en août ou septembre.
La colonie possède à son service automobile
16 camions dits de 2 tonnes, dont le charge-
ment utile, exclusif du personnel de conduite
ou du ravitaillement, varie entre 1.600 et
2.200 kgs. Les premières voitures de cette sé-
rie, en service depuis 1922. ont actuellement
parcouru une moyenne de 58.000 kilomètres
(l'un de ces camions a fait 71.736 kilomètres)
et sont loin d'approcher de la fin de leur car.
rière.
Il faut mentionner ici un moyen de trans-
port essentiellement pratique et économique : la
charrette à bras qui, depuis deux ans, a fait ses
preuves en Haute-Volta. La colonie en possèd e
actuellement 300 environ et ce matériel va se
trouver augmenté pour la campagne 1925-1926
de 150 nouvelles unités. Il a rendu et rend
journellement de grands services à l'Adminis-
tration ainsi qu'au commerce auquel il est loué,
et il a largement contribué à fa réduction pro-
gressive du portage humain.
Le commerce aura tout intérêt à se munir
de ce genre de véhicule d' emploi très facile
qui, pour 280 à 300 kgs de chargement au ta-
rif actuel des poussems, (kmt I Administration
facilite l' embauchage - mais sans tenir compte
de l' amortissement du matériel --- fournit un
prix de revient de 0.75 à 0.80 centimes la
tonne kilométrique.
Afin de faciliter l'usage lies voitures fraft-
çaises, il est nécessaire de munir les maisons
représentant ces marques à la colonie de toutes
les pièces de rechange indispensables, dont
sont abondamment pourvûtes celles qui repré-
sentent la marque Ford.
La guerre au Maroc
-0-0--
LE HAUT COMMANDEMENT
L" maréchal Pétam .u Te son quartier
yeiiéjvtl avancé île Aoiidour, dirigé en per-
sonne k'::'. '.i'("l'ali(II qlli IIIt abouti à la
f'ri,: du mtl:-;:;i[ de Ibbane.
Lt: général de brigade DCtworns, com-
mandant la première brigade de cavalerie
d'Algérie, a été mis à. la disposition du gé-
neral eoniinanilant supérieur des troupes
au Marne. |. il--s -uiahis auxiliaires, pL-ndanl la durée des
ojw'-rationa.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Hans la région occupee par le groupement
ouest, on a signalé le reveii de l'activité
ern-'inie dans la région de Bnh-Ilncéillc,
On travaille à 1'nrgaiiisalion défensive
I.tl:I::":"" .j,- .-ouvrir lv i."lll du secteur du
Haut-» m* rglia ; le jxts!. d'Ainîeuh, placé
stJ. une arête rueheuse dans le prolonge-
ai- M" du djebel Haghiii, ilaJit un poste iso-
l" '!:.i if'-st, vu de null>- part t't ne. voit an-
, u:i lu iios points d appui. -Vst dans eettù
••••iTifji le ",k dl' Me/.mua qui vient d'être
:,''tx'Il¡I)(', Itii remplit seul tontes les con-
fiions néeeasaire.s pulll' laine partie dû cette
nrgîuiisatioTi projetée, < Mi peut se deman-
der c
Ori signale que les pei t< s ennemies de-
vait diiluren au eours des attaques d»-3
tt el Ki Sieptembr-e s'ele\* nt à -fo tllés <ît
ldesses. 1* ealnn- l'êgn. sur eette partie
du Iront.
D'une manière générale, d se précise que
les réguliers rifains se retirent du seeteur
du c'-nt.rv, laissant seulement quelques élé-
ments !*mr eneadrer el renforcer les Béni
Zrfiviual, chargés de détendre le tcrritnire
au nord d<- l'Ouerglia. lis portent visiblr-
mcTi' l'-ur 'M'fort vers Cl.- haouint, ainsi que
vers ,Vst, vt le nord du massif de, Kifane.
* /̃ si aux 31", e) e t' r," bataillons de
chasseurs alpins qu'est .Y»nfiée lu mission
dt1 garder 14tq r-nrminunieations entre !o front
de rOue.rgha el notre base d'opérations.
f)n1\ le secteur de Tafrant, nos ftoupee.
n'organisent, sur leurs jvositions, tandis que
l'artillerie et l'avintion l){)O)btU'('mt lmer-
qll'!W.-¡t les rassemblements des Beni Ari-
VIN(ïT-SIXlEME ANNEE. No 139 LE NUMERO ; 20 CENTIMES VHNOHEDi SOIR, 18 SEPTEMBRE 1W55.
0
es Annales Coloniales
- m 41 « , da à5
JOURNAL QUOTIDIEN
un aiticlb» PUMJ" PAR tu AWWAtiirniflmm* mif La nwui H
EXCLUSIVE DU JOUHÀ1
imAnmmttmtlFétUmmmtimmm mmrflwi–a êaJtwmwtHàmm êmÂgsnem ésMUtMi
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
fiâm&W àéainliatfcM : 34, Rue du Mont»Thabor, PARlS-1* TMpkm : LOIIII tf-17
Un sa 6 mois a mois
AMI M M TS
ghoo&d --- a i et Colonies. 80 • 45 » 15 a
av" le "p,. lJO. Il.
0.- to- 1m Bwmqi de p«te et chez les priacipaua libnlne
L'élevage au Maroc
t.
Pour bien des gens, le Maroc est surtout un
pays de mines, une sorte d'EJdorado dont on
ne connaît pas la richesse avec précision, mais
que l'on suppose très grande.
Dans ce domaine, les hypothèses les plus
raquées ont été émises. Il est à t'heure actuelle
assez difficile de se prononcer entre elles.
Pareille incertitude n'existe pas en ce qui
eonceme l'agriculture. L'étendue des terres
arables est à peu près connue. On sait celles
oui sont cultivées et celles qui sont susceptibles
de l'être, de même que l'on est fixé sur les
cultures qu'elles portent, sur les possibilités
d'extension des cultures pratiquées et d'intro-
duction de cultures nouvelles.
Sans doute, il existe bien, dans ces connais-
sances, des parties encore peu solides et des
données quelque peu hypothétiques. Mais c'est
peu de chose, et les vues d'ensemble que l'on
possède ne seraient pas sensiblement modifiées
̃Am si certaines prévisions favorables trom-
paient nos espoirs.
L'avenir agricole du Maroc paraît, même
8IS yeux des moins optimistes, plein de pro-
nesses. Les cultures des pays tempérés y trou-
vent des conditions tout à fait favorables. D'im-
menses étendues qui se déroulent depuis le
Charb jusqu'au Sous présentent des terres
d'une fertilité qui dépasse celle de nos meil-
leures terres de France. Seule l'insuffisance
Jeau gêne par endroits les cultivateurs. Le
Mé, l'orge, y poussent très bien, et la vigne
y prendrait une extension comparable à celle
qu'elle a en Algérie si la Confédération Oéi
̃aie des Vignerons de la métropole ne s'effor-
pit. avec une vigilance digne d'un meilleur
ttbtet, d'en limiter les progrès.
Les mêmes réflexions s'appliquent .» l'éle-
vage. Les bœufs, les moutons, les Po-cs, les
chèvres, les chevaux nourris sur le territoire du
protectorat sont encore assez peu riombrcux,
nais quelques années de sécurité, de paix, de
tome administration juste et iquitable, d'en-
couragements intelligemment donnés en accroi-
tront le chiffre dam une proportion considéra-
ble.
Le climat et le sol se prêtent à cette mani-
festation de 1 activité humaine. Les pluies
beaucoup plus abondantes et plus régulière)
fil-a Algérie et qu'en Tunisie favorisent les
pâturages, dont le domaine pourra et.- tre
s'étendre quand on aura terminé les travaux
hydrauliques qui sont en voie d'exécution.
Les statistiques nous donnent sur l'impor-
tance de l'élevage des renseignements qui, sans
être d'une extrême exactitude, sont nMMnotns
précieux.
En 1921, l'effectif des bovins s'élevait à
1.517.117 têtes, se répartissant par régions de
ti façon suivante :
Régions Totaux
Oudjda .,.,. 13.0%
Taza * 44.282
Fis ., 114.542
Meknès 87.494
Rabat 409-31»JIÎ'q?!
Casablanca. , , , , , 246.347
Doukkala 247.204
Abda « 75.161
Marrakech 147.5)5
Haha-Chiadma .,. 27.926
Tadla.: .., 104.472
Tnt.1 - - --. 1.517117
- ---- - -
Si l'on examine une carte, on remarque que
rimportance des bêtes à cornes diminue au fur
et à mesure qu' on s'éloigne des régions litto-
rales assez arrosées et qu'on s'avance vers 1 in-
tbieur, où les pluies sont moins abondantes.
La région de Rabat, celle de Casablanca et
te pays des Doukkala foumissent plus de la
moitié du cheptel. : 978.000 bêtes en chiffres
tonds sur un total de 1.517.000. < On note un
certain accroissement dans les parties qui avoi-
sinent les - montagnes et qui profitent de I abon-
dance des précipitations atmosphériques dans
le Haut et le Moyen Atlas. Ainsi, dans le
Tadla. on compte 104.472 bêtes contre 13.096
dans la région d'Oudjda qui est beaucoup plus
sèche.
Le cheptel ovin est plus élevé : en 1921, il
atteignait le chiffre de 6.733.022 animaux.
Les statistiques du Bureau International d Agri-
culture de Rome l'évaluent même à 7 mil-
lions. La répartition par zones est également
iatéressante. La voici telle que la donnent les
services de la Résidence Cénérale :
Régions Totaux
o.djda 455.131
Taza ",..,.,. 320.309
P~ .,.," 573.142
Meknès 458.252
Rabat .,,,,,. 1. '72.737
Casablanca 917 575
Doukkala .,,,. 429*143
Abda 219.448
Marrakech t.î7t.263
Haha ChiaAna 74.104
Tadla 941.918
Total 6.733.022
Si l'on considère la répartition géographique,
- ne manquera pas de faire des rematques
qm, montrent l'influence du climat sur la dis-
ttibution des moutons à travers le Maroc. Alors
que pour les bœufs, les plus fortes régions
d'élevage se trouvent à proximité du littoral
pour les ovins, elles sont plutôt situées à l'in-
térieur. Les pays d'Oudida. de Fès, de Mar-
rakech. le Tadla nourrissent, en effet, lu trou-
peaux les pW roondnm.
L'élevage du porc présente une moins gran-
de extension. Il était à peine pratiqué avant
l'arrivée des Européens, et l'on voit là une
des conséquences économiques des prescriptions
religieuses': le Coran interdisant la consomma-
tion de la viande de cet animal.
Aussi, on n'y comptait, en 1921, que 115.036
animaux de cette espèce, et encore ce chiffre
est-il considéré par certains, et notamment par
l'Institut International d'Agriculture de Rome
comme beaucoup trop élevé, puisqu'il le ra-
mène oour 1923 a 48.504 têtes.
Quant - aux chevaux, ils sont moins élégants,
moins vifs que ceux d'Algérie, mais ils sont
plus rustiques et plus endurants. Le pays des
Doukkala et le Sous sont leurs régions préfé-
rées. Le Bureau International d'Apiculture de
Rome en évalue l'effectif à 162.353 têtes.
Les chèvres, dont la viande et le lait entrent
pour une part considérable dans l'alimentation
des indigènes, sont au nombre de 2.358.599.
On élève aussi des mulets robustes, énergi-
ques, mais de petite taille, des ânes et des
chameaux.
Quelle est. et la question n'est pas pour nous
sans intérêt, la part qu'occupent les Européens
dans cet é levage } Les statistiques incomplètes,
il est vrai, que nous avons, nous montrent que
nous ne tenons pas encore une grande place
dans cette branche de la vie économique. Sauf
pour les porcs, où nous avons ùne situation
prépondérante, l'élevage fait par les Européens
représente une part très faible. Voici, d'ail-
leurs, ce que nous apprennent les chiffrés :
Bœufs
Total général : 1.517.117 : indigènes :
1.481.250; européens : 38.867.
Moutons
Total général : 6.733.022 ; indigènes :
6.665.464 ; européens : 67.558.
Porcs
Total général : 115.036; indigènes: LMI:
européens; 113.355.
Les Européens ont encore peu pénétré à l'in-
térieur, Ils sont restés près du littoral.
Pour les bœufs dans les pays de Taza,
d'CMjA, dans celui des Abda, dans le Tad-
la, aux environs de Fès, leur troupeau repré-
sente fort peu de chose: dans la région d'Oudj-
da, 542 animaux contre 12.854 aux indigènes,
dans celle de Taza 213 contre 44.967, dans le
Tadla 249 contre 104.123.
-_ -
Même constatation en ce qui regarde les
moutons. Dans le pays d'Oudjda. les Euro-
péens ont 4.649 moutons contre 450.482 aux
indigènes, 1.992 du côté de Taza, contre
319.000 ; 3.682 dans le Tadla, contre
938.236 et 4.427 dans le pays de Marrakech,
contre 1.166.836. C'est évidemment l'inverse
lorsqu'on étudie la répartition des éleveurs de
porc. Dans certaines parties du Maroc, près de
Taza, d'Oudjda, de Marrakech, les Euro-
péens sont les seuls ou presque les seuls à pra-
tiquer cet élevage.
Il est assez rare que r Européen pratique
lui-même directement l'élevage. La plupart du
temps, il a recours avec l'indigène à l'associa-
tion dont les modes varient avec les régions et
avec les animaux qu'on élève.
Pour les bœufs, un mode fort répandu est
celui de l'association à court terme, dont la
durée est d'un ou deux ans. L'Européen achète
le troupeau et le confie à l'indigène qui le fait
pâturer. Au terme fixé, les animaux sont esti-
més de nouveau et vendus. L'indigène reçoit,
suiviant les pays, le tiers, le quart ou le cin-
quième du bénéfice. Il arrive aussi que l'Euro..
péen paie une redevance qui est 1 fr. 25 par
tête et par mois à l'indigène qui, dans ce cas,
n' a pas autre chose à réclamer.
Il existe aussi des associations à plus long
terme d'une durée de 4 ou 5 ans, pratiquées
pour les troupeaux de vaches. Le produit de la
vente des veaux est pour t Européen ; l'indi-
gène garde pour lui le lait à charge de fournir
à son associé 9 kilos de beurre par vache et par
an. Quand le capital est amorti, le troupeau
et les produits sont partagés par moitié.
- & - -..
Des associations analogues, mais générale-
ment de durée plus longue, existent pour l'éle-
vage des moutons. L' Européen achète le trou-
peau et le confie à un indigène. Suivant cer-
tains types de contrat, les agneaux mâles, le
lait et la laine lui appartiennent jusqu'à l'amor-
tissement du capital. A partir de ce mOlDellt,
le produit et le troupeau sont partagés par moi-
tié. D'accès d'autres modèles de convention,
l'Européen a ckoit chaque année à un nombre
de toisons égal à l'effectif initial du troupeau
et à un nombre d'agneaux de six mois égal au
vingtième de cet effectif. A l'expiration du
contrat, l'indigène doit rendre un troupeau
ayant la même valeur marchande que le trou-
peau initial.
Dans la région de Meknès, on opère de la
façon suivante : l'Européen prélève le produit
de la tonte calculé à la saison, c'est-à-dire au
moment où il est le moins élevé. Lorsque le
capital est amorti, le troupeau initial et les
produits sont partagés par moitié.
Ce ne sont là que quelques types de con-
trats oui peuvent donner une idée.de la façon
dont 1 Européen pratique l'élevage.
Les chiffres que nous avom cités provoquent
l'adniration de certains. Bien qu'ils marquent
chaque année une augmentation sérieuse, il
n'en est pas moins évident qu'ils sont encore
faibles si on veut bien considérer l'éten d ue du
pays et la richesse de ses terres. Des propfcs
sont encore à faire à tous les points de vue. Il
faut améliorer la race bovine : en pratiquant
les méthodes en usage en France, on pourrait
faire passer de 350 à 450 kgs et plus le poids
des bœufs. De même la vache marocaine, si
elle était mieux soignée et mieux nourrie, de-
viendrait une bonne laitière et donnerait du
beurre d'excellente qualité. Même observation
en ce qui regarde les chevaux dent la race se-
rait sérieusement améliorée, si on pratiquait,
dans une plus large mesure, les croisements
avec les pur-sang d'origine syrienne.
Les produits de cet élevage sont dès. main-
tenant fort appréciés. Les laines se recomman-
dent généralement par leur douceur, leur finesse
et leur longueur. Les peaux sont supérieures à
celles que nous envoient l'Australie et l'Amé-
rique du Sud. L'élevage constitue donc, à
l'heure actuelle, une ressource coosidémble.
Sa valeur est destinée à s'accroître dans de
grandes proportions le jour où les procédés
d'exploitation seront améliorés et où auront été
exécutés les travaux dont l'administration fran-
çaise doit poursuivre la réalisation avec intel-
ligence et célérité.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commis «Ion
des Colonies.
PHILATÉLIE
DAHOMEY
Avant la conquête du Dahomey en 1890,
la France possédait sur la côte quelques
eomptoirs avec bureaux de poste ; ceux-ci
utilisaient les timbres omnibus des colo-
nies françaises, On reconnaît ceux qui fu-
rent utilisés ainsi à d'oblitération A. S. I.
(Assinie) du premier comptoir français de
lu Côte du Bénin.
En 1899, ruttaohée au gouvernement de
l'Afrique Occidentale Française, cette ré-
gion qui était sous la suzeraineté de Béhan-
zin, prend le nom de Dahomey.
C'est en 1899 qu'on voit paraître le pre-
mier timbre au nom du Dahomey : 25 c.
noir sur rose, type groupe allégorique, avec
inscription en carmin dans de cartouche
CI Dahomey et dépendances ». Valeur de ce
timbre 8 a 10 francs.
lin 1900 paraissent quatre nouveaux tim-
bres : 10 c. carmin, valeur environ 4 fr.,
15 c. gris, valeur environ 6 fr. ; 25 c. bleu,
valeur environ 10 fr. ; 50 c. brun ot car-
min sur azuré, valeur environ 25 francs.
Ce dernier timbre est assez rare, car tout
le stock en a été surchargé en 1912, et
d'après les chiffres officiels il n'aurait existé
que 10.200 exemplaires non surchargés.
Si l'on tient compte d'un certain déchet,
vignettes perdues, déchirées, etc., on peut
admettre que" la valeur de 25 franœ at-
tribuée il ce timbre est beaucoup trop fai-
ble.
En 1901, lu colonie reçoit sa série com-
plète au type groupe allégorique, série qm
ne fut que peu de temps en service et dont
la valeur est déjÚ élevée ; elle comprend
12 timbres :
1 c. noir. valeur environ 0 fr. 75 ; 2 c.
violet brun, valeur environ 1 fr. ; 4 c. vio-
let, valeur environ 1 fr. ; 5 c. vert jaune,
v-alleur environ 1 fr. ; 20 c. rouge et vert,
valeur environ 20 fr. ; :10 c. brun, valeur
environ 15 fr. ; 10 c. vermillon, valeur en
viron 15 fr. ; r»0 c. brun et bleu, valeur en-
viron 30 fr. ; 75 c. violet sur orange, valeur
environ 80 fr. ; 1 fr. bronze, valeur environ
35 fr. ; 2 fr. violet sur rose, valeur environ
50 fr. ; 5 fr. violet. sur lilas, valeur envi-
ron 70 francs.
Le ft0 c. de cette série est le même que
celui de 1900, mois la légende est en bleu,
alors qu'elle (\sl en rouge carmin dnns !a
précédente.
COTE DES SOMALIS
lin 1915, une nouvelle série dont les su-
jets sont dus à )M. Montader, altiste et ex-
pert phLlatéJique a paru.
Cette série tlUOOlClast traitée et imprimée
avec soin, est une des mieux réussies de
nos séries coloniales, elle va du 1 c. au 5
f runes.
Certaines vignettes de la série ont été re-
tirées de !a circulation pour changement
de couleur. Leur retrait a été effectué as-
sez brusquement pour qu'aucun approvi-
sionnement sérieux n'ait pu être constitué
par los. négociants et spéculateurs. Ce sont
les 5 c. vert, 10 c. rouge, assez communs,
et les 25 c. bleu, 30 c. noir et vert et 50 o.
rouge d noir. Le petit tirage de ces trois
derniers timbres en fait de petites raretés
très recherchées et dont la cote est appelée
a progresser rapulf-ment. Le 50 c. qui coté
15 fr. vaut mieux 41Ut' ce prix
Lea cinq timbres ci-dessus ont été rem-
placés en 1922-1923 pur ies suivants :
5 c. rouge et rouge run ; 10 c. vert, jaune
et vert ; 25 c. noir et vert ; 30 c. carmin
et brun ; r>0 c. bleu foncé et bdeu.
Ces cinq nouvelles vignettes sont appe-
lées à disparaître rapidement le 50 c. est
tléi& hors cours et progressera rapidement.
lintre temps, pour parer au manque des
valeurs usuelles de 10 et 50 centimes, deux
surcharges furent émis : 0 10 sur 5 c. vert,
0 m» sur 25 c. bleu.
lin (in le 10 c. rouge a été surchargé pen-
dant la guerre de la Groix-Rouge avec va-
leur supplémentaire de 5 -centimes.
En 19r2, pour [liquider le stock des tim-
bres t 0 15, appelés à disparaître, quatre
surcharge® furent apposées sur une partie
de l'approvisionnement : 0 01, 0 02, 0 0i
et 0 05.
Fii 1923, paraît le 60 c. en surcharge sur
75 c. nlivre et violet et en 1924 le 25 c. en
surcharge sur 5 ifranca.
l*a Côte des Soonalis possède une série
spéciale de timbres taxe, qui va du 5 c.
nu 1 franc.
m,m
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Rouvemeur général de l'Indochine vient de
fnire connaître au ministre des Colonies qu'" la
dnto du 11 septembre 1925 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 10.
LA GUERRE MAROCAINE
-0
Miloite et tançants
-0
L'offensive du maréchal Pétain
est déclenchée. Elle se poursuivra 1
normalement tendant quelques se-
maines, en harmonie avec celle du général
Primo de Rioera. Il y aura des blessés, des
morts, le moins possible, espérons-le, et à
la fin d'octobre, nous enregistrerons la chute
militaire et politique dAbd-el-Krim. Cela ne
fait t ombre de doute pour personne. Le Rif
restera marocain pour le plus grand plaisir
de tous les pieux Musulmans qui, relevant
religieusement et administrativement de
Moulay Youssef, ne voient dans Abd-el-Krim
qu'un aventurier intelligent et hardi. La sou-
mission du Rif aura une grande répercus-
sion, d'abord dans VAfrique du Nord, où
quelques agitateurs prétendaient soulever
Algérie et Tunisie sous le couvert des doc-
trines nationalistes (jelmes-Musulmans ou
autres ejusdem farinœ), avec le concours ac-
tif dçs communistes.
la répercussion sera grande aussi dans le
monde où la presse étrangère, aussi bien
amie qtlex-ennemie, ne manque pas de souli-
gner avec autant de complaisance que d'exac-
titude les fautes, les défaillances ou les
échecs que nous avons enregistrés. Elle mar-
quera notamment en Indochine, où des fer-
menta de rebellion émanant plus de V exté-
rieur chinois que des milieux annamites eux-
mêmes avaient été signalés.
Bref, l affaire marocaine sera bientôt
close.
Il est regrettable que dans un problème
de ce genre, le parti socialiste (S. F. O.)
ait cru devoir prendre parti en demandant la
paix immédiate. Que quelques militants
l'aient réclamée, que tous Vatent souhaitée,
c'est certain. Mais quelle paixf Aucun ora-
teur du dernier Congrès socialiste, aucun
leader du parti qui se, distingue dans la gran-
de presse n'a voulu éclairer sa lanterne avant
de prendre parti. Il suffisait de demander
aux adhérents de la S. F. 1. O. habitant le
Maroc, l'Algérie et la Tunisieo aucun n'aurait
répondu autre chose que ce que fat écrit ici.
Foin de la France en Afrique du Nord et
même dans toute l'Afrique, a fortiori dans
les autres parties du monde, si nous avions
fait avec Abd-el-Krim une paix qui n'eût été
regardée partout, dans les conditions où elle
se présentait, que comme un acte de pusilla-
nimité.
Au lieu de prendre une attitude un peu
ridicule, les leaders du parti, notamment M.
Léon Blum. qui se laisse manœuvrer comme
un enfant en ces matières par les extrémistes
du parti, auraient, dû réclamer la recherche
des responsabilités, de toutes les responsabi-
lités.
Accident prévu de surprise, Voffensive
d'Abd-el-Krim fia Pas été enrayée dès
l'abord, comme elle aurait dû l'être.
Une autre question aurait pu attirer fat-
tention (les camarades Bracke et 7.i1>cnuski.
Pendant des semaines et des semaines, à
Tanger même, à la barbe des autorités fran-
çaises, une contrebande de guerre épouvanta-
ble a été pratiquée. Des individus de toutes
nationalités y ont pris part. Elle se faisait
au grand jour. Elle ne fournit être ignorée
par nos représentants qui ont la police de la
ville. Elle a pu être pratiquée librement sans
que nous agissions. Les indigènes eux-mêmes,
fidèles au sultan étaient surpris de ce laisser-
aller, de cette complicité. mettons involon-
faire.
S'il est des Français qui tombent aujour-
d'hui dans le Rif - si petit que soit leur
nombre –, il faut que Von sache qu'ils au-
raient été moins nombreux encore si la sur-
veillance la plus facile de toutes, celle de
Tanger, avait été réellement pratiquée.
Marcel Ruellel
EN SYRIE
Le général Gamoliu est arrivé hier ma-
tin à numas, On continue que l'insurrec-
tion des Dr uses reste eiîvoaiscrite an Dkbel-
Druse.
Les coloniaux en Syrie
-..00--
Le 420 bataillon de tirailleurs coloniaux
qui formait l'arrière-garde de la colonne
Âtichaud massacrée alors qu'elle allait dé-
bloquer Soueïda, a été mis en route avant
d'avoir la cohésion nécessaire, ainsi que son
commandant, le chef de bataillon Aujac
l'avait fait remarquer au commandant de la
colonne.
Il n'est donc pas surprenant que certains
éléments aient été pris de défaillance au
moment de l'attaque des Druses.
Défaillance que les cadres ont payé de
leur vie en se faisant tuer à leur poste.
Quoiqu'on en dise, la guerre coloniale
exige des chefs et des cadres habitués à ce
genre tout particulier d'opérations, et
j'ajoute, certain de ne pas être démenti, que
nos meilleurs chefs d'expéditions coloniales
sont ceux qui ont commandé tout d'abord de
petites unités. La tactique coloniale est dif-
férente selon chaauc colonie.
Tel colonel, qui arrivait de Madagascar,
commença par semer un tiers de sa colonne
en Mauritanie, alors que le chaf de son
avant-garde, vieux Mauritanien parcourant
une région tout aussi dépourvue d'eau, n'eut
aucun retardataire.
Il faut être colonial pour faire la guerre
aux colonies en réduisant les pertes et les
fatigues à leur strict minimum.
L'art néolithique en A. O. F.
-0-0--
Les amateurs de la préhistoire en A. O. F.
ont été, jusqu a préaeDt, fort embarrassés pour
classer leurs trouvailles par suite de l'insuffi-
sance de la classification actuelle des objets
préhistoriques et de l' absence de descriptions
préc ises.
Ces « haches M, pour employer l'expression
consacrée, méritent de retenir notre attention
en raison des renseignements qu'elles sont sus-
ceptibles de nous fournir sur les populations de
l Ouest-Africain.
M. l'Administrateur en chef Duranton, M.
l'Adninistrateur Gaillard et le docteur Jouen-
ne, ont envoyé à M. l' Administrateur Henry
Hubert, de nombreux objets provenant oe la
Haute-Volta et de la Guinée.
Avant de verser ces dOCUlDeDb aux collec-
tions du Gouvernement Général, le distingué
vice-président du Comité d Etudes Historiques
et Scientifiques de l'A. O. F. a eu l'excel-
lente idée de chercher à établir un groupement
un peu automatique reposant sur des bases sim-
ples.
- Dans le Bulletin du Comité detudes His-
toriques et Scientifiques de l'A. 0. F. (Tome
VIII, n° 2, avril-juin 1925), M. Henry Hu-
bert expose sa méthode de classification qui
caractérise chaque pièce par des mesures, des
rapports ou des indications de lignes géomé-
triques de façon à permettre sa reconstitution
immédiate par le dessin et à éviter toute con-
fusion avec un autre objet qui ne serait pas
pratiquement identique. Graphiques, manière
de prendre les mesures, déductions logiques des
observations, tels sont, en résumé, les rensei-
gnements avec croquis et photographies à
l'appui que nous présente M. Henry Hubert,
Voici une de ces curieuses déductions :
Pour un même type de roche et pour un degré
d'habileté manuelle comparable, le polissage de
chaque pièce dépend surtout du temps dont pou-
vait disposer l'ouvrier. Cependant la destination
de l'objet a souvent influé sur la nature du po-
lissage. Les pièces faites en vue d'usages gros-
siers (henuineUes, houes, marteaux, etc.) sont
caractérisée? par le polissage rudinientaire. Le
petit matériel d'artisan est au oontraire, souvent
plus finement poli : les biseaux seront surtout
soignés, en particulier s'il s'agit d'instruments
tranchants ou coupants. Les haches votives ou
symboliques seront toujours traitées avec un
soin particulier.
La nature des roches employées indique
l'origine probable des gisements et, par suite,
certains déplacements, migrations, ou, pour le
moins, transports. Ces 118 pièces à biseaux ou
à tranchant désonnais cataloguées et classées,
confirment les données antérieures sur l' exten-
sion de la zône où les ouvriers néolithiques ont
laissé la trace de leur présence.
En ayant recours aux précieuses indications
de M. Henry Hubert, les chercheurs auront
leur tâche facilitée et leur contribution à l'étude
de la préhistoire qui peut aller jusqu'à une
quinzaine de siècle, n'en sera que plus impor-
tante.
Eugène Devaux
L'AVIATIONCOLONIALE
--0-0--
Le colonel polonais Arayski, accompagné
du mécanicien Kubiak, parti hier de ViLln-
coublay ;i t. h. Oi pour gagner Varsovie par
Madrid-C.asablanea-Timis-Home, sur un ap-
nareil français, est arrivé ù. Casablanca à t;-)
heures.
Les communistes en Algérie
DG
1,,-, député communiste Henriet, qui avait
éM arrêté à .Vlgor, est arrivé à Orau aix-oni-
pagné d'inspecteurs de !a Sûreté.
interrogé par le juge d'instruction, il a
été laissé {'II liberté provisoire à la condi-
tion d(, se tenir à la disposition de la jus-
tice jusqu'à la clôture de l'instruction.
D'autre part, on annonce que les quatre
communistes arrêtés à Oran avec M. Doriot,
députe, Mme Lucienne Marrane et. MM.
l^indru-Jeih-stin, Henri Barbe el Albert Jo-
seph, sont repartis par le courrier Musta-
pha-If à destination de lYirt-Vendrcs.
a
Le trafic de l'opium
-0-0-
Les inspecteurs Martin et Melra, (lu ser-
vice de M. Car»>n, à la police judiciaire,
avaient aippris que depuis quelque temps,
un ilhinoia. domicilié, dans un V.iUel meublé
de la rue de Sèvres, fumait de l'opium e.t se
ilivrait au Iralie du .stupéfiant.
M. Caron, commissaire de police, se ren-
dit hier chez lui el a déoouvert tout un ma-
tériel de fumeur d'opium et une certaine
quantité de la drogue.
Tandis qiii- la perquisition se jllmrSuivHIt.
un complice, le (iw\c Abraham (:hris.topou-
los, venu le matin de Marseille, s'apprêtait
a pénétrer chez le Chinois, kirsqu'il fut. fnis
au courant de l'opérai ion par l'amie de ("l'
dernier. ; il se yéfugia aussitôt dfins les ca-
bincto où i! s'enferma pour se délester des
trois kilos d'opium et de :l()O grammes eoeaïne qu'il apportait an Chinois ; il jeta
•tes stupéfiants dans la lunette el les fla-
cons par la feniMpe ; mais il mA put S"
dMairc de sa valise, On l'arrtln, 11 .nUL
Trafiquant, marseillais bien connu d d'ail-
leurs recherché par le parllud. il" \larseill».
il a été envoyé au dépôt ainsi que le (:l.!,
nois.
INTERPELLATION
--0.0--
M. Charles Desjardins, député de l'Aisne,
a informé par lettre M. Painlevé de son in-
tention de l'interpeller au sujet de la Syrie.
Les transports commerciaux
en Haute-Volta
10
Le terminus de la voie ferrée de la Cfte-
d'Ivoire se trouve actuellement à 300 kilomè-
tres de Bobo-Dioulasso; la plateforme est cons-
truite jusqu'au kil. 455. Grâce à l'état excel-
lent des routes et à la facilité de la circulation
automobile, en Haute Cote d'Ivoire et «
Haute- Volta, une pareille distance, comparée
aux longues randonnées qui s' effectuent jour-
nellement dans la colonie à la vitesse l!luye'De
de 50 kilomètres à l'heure pour les torpédos
ou 30 et 35 kilomètres pour les camions, est
commercialement acceptable pour les transports
demi-lourd. Il en est de même des trajets de
Bobo-Dioulasso à Dedougou (180 kilomètres)
et de Bobo-Dioulasso à Ouagadougou (357
kilomètres)
Le commerce entre Bouaké (Côte d'Ivoire)
et Bobo-Dioulasso a pris une grandi extension
au cours de l'année dernière.
Le choix du matériel automobile présente
un grand intérêt. Les voitures françaises sont à
peu près les seules qui circulent aujourd'hui en
Haute- Volta ; aussi doit-on considérer comme
fâcheusement retardataires les rares commer-
çants qui conservent encore leurs préférences
aux voitures américaines. Se servir en 1925,
en Haute- Volta, pour des transports commer-
ciaux, des camionnettes américaines d'une
tonne est un véritable non sens. L' expérience
acquise à l'heure actuelle permet de déclarer
que le camion de 2 à 3 tonnes ou le tracteur,
avec une remorque de 4 à 5 tonnes, sont les
instruments indiqués, circulant avec la plia
grande facilité sur toutes les routes, d'octobre
à fin juillet et avec parfois quelques intenup.
tions seulement causées par les grosses pluies,
en août ou septembre.
La colonie possède à son service automobile
16 camions dits de 2 tonnes, dont le charge-
ment utile, exclusif du personnel de conduite
ou du ravitaillement, varie entre 1.600 et
2.200 kgs. Les premières voitures de cette sé-
rie, en service depuis 1922. ont actuellement
parcouru une moyenne de 58.000 kilomètres
(l'un de ces camions a fait 71.736 kilomètres)
et sont loin d'approcher de la fin de leur car.
rière.
Il faut mentionner ici un moyen de trans-
port essentiellement pratique et économique : la
charrette à bras qui, depuis deux ans, a fait ses
preuves en Haute-Volta. La colonie en possèd e
actuellement 300 environ et ce matériel va se
trouver augmenté pour la campagne 1925-1926
de 150 nouvelles unités. Il a rendu et rend
journellement de grands services à l'Adminis-
tration ainsi qu'au commerce auquel il est loué,
et il a largement contribué à fa réduction pro-
gressive du portage humain.
Le commerce aura tout intérêt à se munir
de ce genre de véhicule d' emploi très facile
qui, pour 280 à 300 kgs de chargement au ta-
rif actuel des poussems, (kmt I Administration
facilite l' embauchage - mais sans tenir compte
de l' amortissement du matériel --- fournit un
prix de revient de 0.75 à 0.80 centimes la
tonne kilométrique.
Afin de faciliter l'usage lies voitures fraft-
çaises, il est nécessaire de munir les maisons
représentant ces marques à la colonie de toutes
les pièces de rechange indispensables, dont
sont abondamment pourvûtes celles qui repré-
sentent la marque Ford.
La guerre au Maroc
-0-0--
LE HAUT COMMANDEMENT
L" maréchal Pétam .u Te son quartier
yeiiéjvtl avancé île Aoiidour, dirigé en per-
sonne k'::'. '.i'("l'ali(II qlli IIIt abouti à la
f'ri,: du mtl:-;:;i[ de Ibbane.
Lt: général de brigade DCtworns, com-
mandant la première brigade de cavalerie
d'Algérie, a été mis à. la disposition du gé-
neral eoniinanilant supérieur des troupes
au Marne. |.
ojw'-rationa.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Hans la région occupee par le groupement
ouest, on a signalé le reveii de l'activité
ern-'inie dans la région de Bnh-Ilncéillc,
On travaille à 1'nrgaiiisalion défensive
I.tl:I::":"" .j,- .-ouvrir lv i."lll du secteur du
Haut-» m* rglia ; le jxts!. d'Ainîeuh, placé
stJ. une arête rueheuse dans le prolonge-
ai- M" du djebel Haghiii, ilaJit un poste iso-
l" '!:.i if'-st, vu de null>- part t't ne. voit an-
, u:i lu iios points d appui. -Vst dans eettù
••••iTifji le ",k dl' Me/.mua qui vient d'être
:,''tx'Il¡I)(', Itii remplit seul tontes les con-
fiions néeeasaire.s pulll' laine partie dû cette
nrgîuiisatioTi projetée, < Mi peut se deman-
der c
Ori signale que les pei t< s ennemies de-
vait diiluren au eours des attaques d»-3
tt el Ki Sieptembr-e s'ele\* nt à -fo tllés <ît
ldesses. 1* ealnn- l'êgn. sur eette partie
du Iront.
D'une manière générale, d se précise que
les réguliers rifains se retirent du seeteur
du c'-nt.rv, laissant seulement quelques élé-
ments !*mr eneadrer el renforcer les Béni
Zrfiviual, chargés de détendre le tcrritnire
au nord d<- l'Ouerglia. lis portent visiblr-
mcTi' l'-ur 'M'fort vers Cl.- haouint, ainsi que
vers ,Vst, vt le nord du massif de, Kifane.
* /̃ si aux 31", e) e t' r," bataillons de
chasseurs alpins qu'est .Y»nfiée lu mission
dt1 garder 14tq r-nrminunieations entre !o front
de rOue.rgha el notre base d'opérations.
f)n1\ le secteur de Tafrant, nos ftoupee.
n'organisent, sur leurs jvositions, tandis que
l'artillerie et l'avintion l){)O)btU'('mt lmer-
qll'!W.-¡t les rassemblements des Beni Ari-
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